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158. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Cela ne suppose-t-il pas au moins que les Chrétiens ne doivent entreprendre aucune action qui ne puisse être rapportée à Jésus-Christ, et par où son Nom ne puisse être glorifié, et qu’ils ne doivent jamais se mettre en aucun état où la prière leur devienne impossible ? […] Il est vrai que saint Thomas en tolérant le métier de Comédiens ou de Farceurs, le suppose dans un état d’innocence : mais on peut dire que sa supposition est toute métaphysique, et que ce n’est que par une abstraction mentale qu’il dépouille la Comédie de toutes les circonstances qui la rendent dangereuse. […] Car il suppose que les Comédies d’aujourd’hui sont dans un état de pure nature, et dépouillées de toute mauvaise circonstance ; ce qui n’est point du tout vrai, et en quoi il se trompe beaucoup. Mais il ne se trompe pas moins lourdement, en ce qu’il veut que les Pères aient été de son opinion, et qu’ils aient approuvé la Comédie dans l’état où elle lui paraît indifférente. […] Comme si une méchante coutume effaçait le caractère et la consécration des Religieux et des Evêques d’Italie, et comme s’ils étaient moins obligés par leur état de « se priver des divertissements du siècle, et de ne se nourrir que de la lecture et de la méditation des saintes Lettres ».

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