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114. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Le théâtre, comme délassement, comme instruction, comme lieu d’assemblée, n’est donc pas une chose indifférente ; mais il ne sçauroit être considéré de la même maniere dans un état libre et dans un état despotique. […] Mais en permettant à la comédie de verser le ridicule sur quelques états, il en est qu’elle ne peut attaquer. […] Tel est l’état du théâtre sous un gouvernement despotique. […] Ils comptent donc bien peu sur leurs talens, sur cette tradition qu’ils prétendent posséder seuls, s’ils ne se croient pas en état de soutenir la concurrence ? […] Pendant plusieurs années on a joué aux Associés toutes les pieces du théâtre François, sous d’autres titres : Le Pere de Famille, s’appeloit les Embarras du ménage, Béverley, la Passion du Jeu, Zaïre, le Grand Turc mis a mort, et le peuple suivoit tellement ce spectacle, qu’en peu d’années les directeurs, qui avoient commencé sur des treteaux, ont a été en état de faire bâtir une assez jolie salle.

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