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34. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Ce Roscius a laissé un nom si célebre qu’il mérite dans l’Histoire du Théâtre une place d’autant plus honorable, que fameux par sa supériorité dans sa profession, & par une probité rare dans sa profession, il a reçu de Ciceron ce grand éloge, qu’il paroissoit seul digne de monter sur le Théâtre, & seul digne de n’y pas monter. […] Ce siécle de la Poësie n’a cependant fourni à Quintilien aucune Comédie qu’il ait pu louer, & ne lui a fourni que deux Tragédies dignes de ses éloges, le Thyeste de Varius, & la Medée d’Ovide. […] Il y eut des Poëtes Dramatiques du tems de Quintilien, qui ne parle avec éloge que des Comédiens. […] En rassemblant les noms de tous les Poëtes anciens qu’on sait avoir composé des Piéces de Théâtre, on forme une liste chez les Grecs bien plus nombreuse, que celle que peuvent fournir les Romains : celle-ci cependant est encore assez nombreuse pour nous faire voir, que depuis Andronicus jusqu’à Quintilien, les Piéces de Théâtre ne manquerent pas à Rome ; & de tant de Piéces, le seul Thyeste de Varius, a mérité de Quintilien cet éloge, qu’il étoit comparable à la meilleure des Tragédies Grecques. […] Quintilien, ce grand juge, que l’amour de sa Nation n’aveugle point, après s’être si étendu dans l’éloge des Poëtes Grecs, ne fait qu’en peu de mots celui des Poëtes Latins, & ne compare pas, comme nous avons coutume de faire, Horace à Pindare, Virgile à Homere.

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