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390. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Malgré la sainteté d'une religion que l'Espagne professe si hautement, l'Eglise n'a pu y abolir les combats des taureaux, si souvent meurtriers, qui ne sont qu'un reste des anciens spectacles. […] que peut y gagner, ou plutôt que n'y perd pas, l'homme d'Eglise qu'on y dégrade, le Magistrat qu'on y tourne en ridicule, le Militaire qu'on y amollit, le fils de famille, le domestique qu'on rend fripon, le petit qu'on dégoûte de son métier, qu'on apprend à mépriser ses maîtres, à supporter avec peine la dépendance, le grand dont on nourrit l'orgueil, la profusion, la dureté, à qui on inspire le goût du luxe, de la fatuité, de la débauche ?

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