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353. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Ces dangers reconnus par un homme du monde, par un ancien militaire qu’on n’accusera certainement pas de vains scrupules, ou d’une morale exclusivement rigoureuse ; sont encore des problèmes pour des gens qui se croient dévots, qui à certains égards peuvent l’être, et qui fréquentent le théâtre avec la même sécurité que les églises. […] Chez des gens dévoués à l’anathème de l’Eglise, marqués d’infamie chez toutes les nations ! […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ?

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