Tout est plein dans l’Écriture des consolations spirituelles que Dieu promet à ses serviteurs : Venez à moi, & je vous soulagerai : Mon joug est doux, & mon fardeau léger : Venez, & voyez combien le Seigneur est doux : L’accomplissement de la loi est plus délicieux que le miel le plus exquis : Le cœur qui m’aime est dans une fête continuelle, tandis qu’il n’y a aucune paix à espérer pour l’impie. […] Si vous aimez les ouvrages d’esprit, lisez les livres des Écritures, vous y verrez une science, une éloquence, une poësie, bien supérieures à tous les Poëtes tragiques & comiques. […] Ouvrez les divines Écritures, vous y verrez un Dieu créant le monde d’une parole, & ce monde défiguré par le péché, le châtiment des impies, la récompense des justes, la mer ouvrant ses abymes pour faire passer un peuple à pied sec, & les rochers amollissant leur sein pour lui fournir des sources d’eau vive, les nuées faisant tomber du ciel un aliment délicieux pour le nourrir, le Jourdain qui arrête ses ondes pour lui ouvrir l’entrée de la terre promise. […] N’avons-nous pas dans les divines Écritures le char & les chevaux de feu qui enlèverent Élie, bien plus merveilleux que tous ceux du cirque, & plus utiles, puisqu’ils le conduisirent au terme du bonheur : Habemus nostrum aurigam Prophetam Eliam qui quadrigâ igneâ tantùm cucurrit, ut metas apprehenderet cœli. […] Je défie tous les Corneilles, quelque grands qu’on les dise, d’imaginer de si brillans spectacles, ni de composer des ouvrages qui approchent de la beauté des Écritures.