Vous citez les Atrée, les Catilina, les Œdipe, le Misanthrope même, ouvrages dignes d’immortaliser le génie de leurs Auteurs ; mais perdus pour ceux qui les écoutent, puisqu’ils n’en peuvent retirer aucun fruit : et moi, Monsieur, je commence par vous citer un Britannicus, pièce faiblement accueillie des parterres qui se succèdent depuis un siècle, mais monument immortel qui semble sorti des mains de la vertu même, pour fixer à jamais les regards étonnés de tous les Rois. […] … Si ce tyran, dont le nom seul serait une insulte aux tyrans les plus odieux, ne peut écouter Burrhus avec un cœur tranquille, est-il né des monstres qui se flattent d’être plus insensibles que lui aux charmes de la vertu, et au cri des remords ? […] Voyez avec admiration sortir du cerveau créateur de ce grand Poète un Palamède ; supérieur peut-être à Burrhus, avec lequel l’ignorance et l’envie affectent de le confondre ; écoutez-le, ou consultez le cœur de ceux qui l’écoutent : en est-il un qui n’éprouve du moins le désir momentané de lui ressembler ?