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27. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Oui, mes Frères, ces divertissements que vous excusez, ou que vous regardez comme des objets indifférents, tant pour la Religion, que pour les mœurs ; ces Tragédies que vous allez entendre avec un enthousiasme que rien ne peut exprimer ; ces Opéra que vous trouvez si magnifiques et si merveilleux ; ces Comédies que vous appelez l’école du savoir-vivre et des bonnes mœurs, sont les pompes de Satan. […] Il suffit de vous dire, mes Frères, avec tous les Docteurs de l’Eglise, que le Théâtre est le foyer de l’amour profane, l’école du libertinage, l’empire de la volupté, et conséquemment l’écueil de l’innocence ; mais je ne veux que votre propre témoignage, que l’aveu de votre propre cœur, pour constater ces vérités. […] ne frissonnez vous pas, mes Frères, à ce terme de damnation, et regarderez-vous encore le Théâtre comme une école de sagesse et de vertu ? […] Il n’y a qu’un pas à l’incrédulité, quand le cœur est corrompu, dit le Docteur Angéliqueb, et puisque le Théâtre est l’école du libertinage, il doit l’être aussi de l’irréligion. […] Ils sentent que cette école est nécessaire pour détruire insensiblement l’hommage qu’on doit à Dieu, et soit par leurs discours, soit par leurs écrits, ils font tout ce qu’ils peuvent pour la mettre en honneur.

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