Saint Cyprien en parlant des pères et des mères qui faisaient manger à leurs enfants des viandes offertes aux Idoles, fait dire aux enfants ces paroles étonnantes : Nos propres pères ont été nos parricides ; Et saint Augustin expliquant ce Passage, dit qu’encore que les enfants n’ayant point de part à cette action criminelle par leur volonté, ne mourussent pas réellement dans l’âme, néanmoins leurs pères ne laissaient pas d’être leurs homicides, parce que en tant qu’il dépendait d’eux, ils faisaient mourir spirituellement leurs âmes. […] En effet, comme remarque excellemment Lactance, quelque douceur qu’il y ait dans les sons harmonieux qui flattent nos oreilles, on les peut aisément mépriser, parce qu’ils ne laissent point d’impression dans le cœur, et qu’ils ne s’attachent point pour ainsi dire à la substance de l’âme. […] Vous ne devez donc, conclut cet Auteur, trouver rien de doux à vos oreilles, que ce qui nourrit votre âme et la rend meilleure ; et il faut particulièrement vous appliquer à détourner du vice cet organe qui nous a été donné de Dieu pour entendre sa Vérité, et recevoir sa Doctrine. […] Ne leur permettez point d’ouïr des Chansons efféminées et lascives, de peur que ce ne soit un malheureux charme qui amollisse leurs âmes, et qui leur fasse perdre toute vigueur. […] Il y en a beaucoup qui ont fait des Chansons spirituelles fort agréables : et l’on a mis ces Psaumes, ces Hymnes et ces Chansons spirituelles, sur des chants et des airs fort harmonieux, et qui divertissent agréablement l’esprit, le portent à Dieu, et nourrissent la piété dans les âmes.