Enfin qu’il ne donne son consentement qu’à ceux qui suivent exactement les instructions qu’il prescrit dans son Introduction, qui ne peuvent être pratiquées sans jeter dans l’âme un extrême dégoût de toutes ces niaiseries : et sans les rendre très pénibles à ceux qui sont contraints de s’y amuser. […] Enfin ces pièces infâmes font revivre les serpents que l’Evangile a écrasés : elles renouvellent les maladies des âmes que la vérité Chrétienne et la charité ont guéries : elles rétablissent l’idolâtrie, qui est l’origine du Théâtre, selon Tertullien « Aeque spectaculis vestris in tantum renunciamus, in quantum originibus eorum quas scimus de superstitionibus esse conceptas. » Tertull. […] La nudité de son sein, son visage couvert de peinture et de mouches, ses œillades lascives, ses paroles amoureuses, ses ornements affectés, et tout cet attirail de lubricité, sont des filets où les plus résolus se trouvent pris ; Ce sont des pièges ou tombent les âmes les plus innocentes ? […] Ajoutez que ces Comédies se jouent aux flambeaux, et de soir, ce qui ne contribue pas peu à favoriser le vice, et à lui faire jeter dans l’âme de ceux qui y assistent, de très profondes racines : les impressions que ces œuvres de ténèbres, revêtues d’une fausse lumière, leur font, leur servent d’entretien tout le reste du jour, et forment les dernières pensées qu’ils ont dans leurs lits, qui sont des semences de péché, que le démon fait germer par ses illusions, et qu’il conduit jusques à son dernier effet, à la faveur de la concupiscence. […] La chaussure de Judith ne gagna-t-elle pas le cœur d’Holopherne, et ne fut-elle pas la cause de son crime et de sa mort « Sandalia ejus rapuerunt oculos Holophernis, pulchritudo ejus captivam fecit animam, amputavit pugione cervicem ejus. » Judith cap. 16 [Judith, chap. 16, verset 11 : « ses sandales ont ébloui les yeux d’Holopherne, sa beauté a captivé son âme, et elle lui a tranché le cou avec son poignard »] ?