Car nous sommes déja convenus que notre Ame est toute pleine de ces sortes de contrariétés. […] Et c’est aussi à quoi la plus saine Partie de notre Ame n’a nulle peine à obéir. […] Tout au contraire il excelle, & son génie le porte naturellement à peindre une Ame troublée & pleine de discorde & d’agitations, ce caractere étant bien plus susceptible d’imitation. […] Et notre Ame compte même alors pour un gain le plaisir qu’elle en reçoit, & seroit bien fâchée de s’en priver en méprisant ces sortes de Poëmes. […] Lorsqu’on entend ses Interpretes l’expliquer ainsi, ne croiroit-on pas que pareils à ces Médecins qui donnoient la petite verole par insertion, les Poëtes Tragiques donnent les maladies de l’Ame par insertion, pour les guérir ensuite ?