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249. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

l C’est à la légèreté, à la dissipation qui nous est naturelle, et au goût des plaisirs tumultueux et vains, qu’on doit attribuer l’éloignement de la jeunesse Française pour les vieillards ; et le théâtre qui fait respecter les vertus de cet âge, comme il en joue les ridicules, est aussi peu la cause de l’abandon où languit la vieillesse, que des travers des jeunes gens. […] Pour moi qui, dans les familles, n’ai guère vu que des filles bien nées, et les grâces de l’innocence unies à celles de la jeunesse, je crois que c’est remplir l’intention de la nature, et celle de la société, que d’attirer sur ces chastes objets les vœux innocents des hommes de leur état, et de leur âge : je crois que leur inspirer une estime, une confiance mutuelle, c’est les disposer à se rendre heureux : je crois, en un mot, qu’attendrir un sexe pour l’autre, c’est tirer l’homme de la classe des bêtes, et cacher la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral.

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