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1 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33
us fort de son ivresse aux yeux de celui qu’on vouloit garantir de ce vice . La seule vue de l’état affreux où réduit l’ivres
ent une Comédie. Il est donc du devoir de la Comédie de présenter les vices tels qu’ils sont, & de ne s’occuper du ridicu
& de ne s’occuper du ridicule, qu’en tant qu’il naît du fond des vices mêmes, & qu’il peut contribuer à en inspirer
sons les plus solides. On a cru jusqu’à present que les ridicules des vices étoient le fondement essentiel sur lequel devoien
 ; car en s’attachant principalement à ne jouer que les ridicules des vices , il est évident qu’on néglige le son du vice : il
r que les ridicules des vices, il est évident qu’on néglige le son du vice  : il est encore évident qu’on n’inspire aux homme
pour les ridicules, pendant qu’il faudroit leur en inspirer pour les vices . Qu’on analyse d’après ce principe, la plupart de
r les ridicules, mais qu’on ne peut pas de même laisser subsister les vices . La Comédie a donc perdu de vue le point capital
e pour parvenir à son but, doit lancer tous ses traits sur le fond du vice , & laisser aux hommes le soin d’en chercher l
mp; laisser aux hommes le soin d’en chercher le ridicule. En effet le vice n’est pas dangereux parce qu’il est ridicule, mai
près lui des suites funestes : par exemple, l’ivrognerie n’est pas un vice dangereux, parce qu’il met celui qui en est domin
n conclure, que le portrait d’un avare qui tombe moins sur le fond du vice , que sur les manieres du vicieux, autrement dites
nt, me dit-on, de la Comédie le ridicule qui tombe sur l’extérieur du vice , ou sa maniere d’être, vous ôtez à la Comédie son
a vertu, ou une action vicieuse, pour leur faire éviter le sentier du vice . Je demande maintenant s’il est de l’essence d’un
s a manqué son effet ; car c’est une preuve que l’Auteur aura pris du vice tout ce qu’il renfermoit de ridicule, & qu’il
les Spectateurs n’auront rien trouvé d’odieux ou de révoltant dans ce vice dont on vouloit cependant les corriger. Ceci pour
ie le ridicule qui tombe sur l’extérieur, ou sur le maniere d’être du vice , je prive la Comédie de son plus grand avantage,
interdire à la Comédie la peinture du ridicule qui se trouve dans les vices qu’elle attaque, pourvu que ces vices ne soient t
ridicule qui se trouve dans les vices qu’elle attaque, pourvu que ces vices ne soient tels que parce qu’ils sont ridicules ;
ces ne soient tels que parce qu’ils sont ridicules ; mais lorsque les vices qu’elle attaque sont dangereux, elle ne doit poin
st-à-dire, si elle veut corriger les hommes, elle n’attaquera que des vices essentiels, c’est-à-dire, ceux dont les suites so
a foire saint Germain, le soin d’amuser le peuple par la peinture des vices ridicules. Après la distinction que je viens de f
lut le ridicule qui tombe sur l’extérieur ou sur la maniere d’être du vice  : la raison que je vais tâcher de donner de cette
nt qu’on n’y étoit entré ; on est bien résolu d’éviter le ridicule du vice , c’est-à-dire, samaniere d’être extérieure ; mais
n’a produit d’autre effet jusqu’ici, que de supprimer le ridicule du vice , sans le détruire ; & il étoit naturel que ce
ie a lancé tous ses traits plutôt sur la maniere d’être extérieure du vice , que sur le fond du vice. En excluant de la Coméd
s plutôt sur la maniere d’être extérieure du vice, que sur le fond du vice . En excluant de la Comédie la peinture du ridicul
lus efficace pour faire cette preuve, est d’exposer d’après nature le vice avec ses suites funestes, & de laisser les Sp
s, puisque le but de la Comédie étant d’inspirer de l’horreur pour le vice , si elle s’arrête plus sur le ridicule du vice, q
r de l’horreur pour le vice, si elle s’arrête plus sur le ridicule du vice , que sur le fond du vice, elle éloigne l’idée des
ce, si elle s’arrête plus sur le ridicule du vice, que sur le fond du vice , elle éloigne l’idée des dangers que le vice entr
vice, que sur le fond du vice, elle éloigne l’idée des dangers que le vice entraîne après lui, au-lieu que son devoir est de
aisir le ridicule, la Comédie tire sa force & ses moyens : que le vice n’appartient à la Comédie, qu’autant qu’il est ri
, qu’autant qu’il est ridicule & méprisable, & que dès que le vice est odieux, il est du ressort de la Tragédie… Veu
t du ressort de la Tragédie… Veut-on savoir maintenant quels sont les vices qui, selon M. Marmontel, sont du ressort de la Co
spirer de l’effroi ; c’est-à-dire, que M. Marmontel réduit à rien les vices qui sont du ressort de la Comédie, ce qui ne prou
disparoîtroient ne rendroient pas les hommes meilleurs. A l’égard des vices dont les suites peuvent être funestes à la Sociét
est cependant, à ce que je crois encore, une vraie Comédie ; donc les vices odieux sont du ressort de la Comédie. Quand M. Ma
2 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56
urs se sont attachés plutôt à peindre la maniere d’être extérieure du vice , que le fond du vice ; ou, ce qui revient au même
plutôt à peindre la maniere d’être extérieure du vice, que le fond du vice  ; ou, ce qui revient au même, s’ils se sont appli
ice ; ou, ce qui revient au même, s’ils se sont appliqués à rendre le vice ridicule, plutôt qu’à en donner de l’horreur : de
suivra nécessairement de cette maniere de juger des François, que le vice exempt de ridicule cessera d’être un vice, &
juger des François, que le vice exempt de ridicule cessera d’être un vice , & que la vertu revêtue de ridicule cessera d
de juger ? Il en résulte que la vertu n’ose se montrer, & que le vice va tête levée. Un homme vertueux content de l’êtr
donc pas qu’il se montre. Un homme vicieux a besoin pour déguiser ses vices de se rendre agréable à l’extérieur, il peut alle
e ridicules que d’être vicieux ; il faut donc leur faire envisager le vice dans ce qu’il a de ridicule, & nous peu embar
& de dangereux pour la Société. Ce n’est donc pas tant le fond du vice qu’il nous faut attaquer, que ce qu’il a de choqu
les hommes d’être ridicules, & non point de les corriger de leurs vices … A merveille : voilà donc la Comédie dont le but
iger les hommes, uniquement occupée à leur enseigner à déguiser leurs vices , c’est-à-dire à se tromper les uns & les autr
rrectement, si on disoit qu’il n’y a plus de caractere ; que tous les vices répandus dans la Société, sont déguisés sous l’ex
us l’extérieur uniforme du ton & des manieres à la mode. Mais les vices en existent-ils moins pour être moins difformes ?
re pour corriger les hommes ; s’il a plutôt fait la guerre au fond du vice qu’au ridicule du vice, c’est-à-dire, toujours su
mmes ; s’il a plutôt fait la guerre au fond du vice qu’au ridicule du vice , c’est-à-dire, toujours suivant mon premier princ
r principe, s’il s’est plutôt attaché à inspirer de l’horreur pour le vice , qu’à le rendre ridicule. J’avertis par avance qu
e Moliere, qui quoique très-bonnes dans leur genre, n’attaquent aucun vice essentiel, & n’offrent la peinture que de que
contes pour rire ; je m’attache à celles qui offrent le portrait d’un vice dangereux, telles sont les Comédies de l’Avare, d
oulons l’examiner avec attention. La misanthropie est certainement un vice dangereux : un misanthrope est ennemi des hommes 
é qu’à quelques effets superficiels & de peu de conséquence de ce vice , sans en dévoiler le fond. Il a donc rendu le Mis
donc qu’une Comédie, pour atteindre à son but, ne doit qu’exposer le vice d’après nature, sans le charger d’un ridicule qui
fe. Ainsi une Comédie pour être utile aux Mœurs, doit nous peindre le vice d’après nature, sans le charger de ridicule ; &am
ême-temps qu’instruire, elle le peut faire en joignant au portrait du vice qu’elle attaque, le portrait de quelques défauts
; qu’ils soient placés de maniere à mettre encore plus en évidence le vice dominant de la piece. J’avois dessein d’examiner
lutôt attachés à plaire qu’à instruire ; qu’ils ont plutôt tourné les vices en ridicule, qu’ils n’en ont inspiré de l’horreur
fférent. Je prouverois que la plupart des Comédies sont des écoles du vice , au lieu d’être des écoles de vertu ; on y verroi
, quand j’aurois démontré que telle ou telle Comédie est une école du vice , il ne s’ensuivroit autre chose, sinon que telle
3 (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190
ns que les Poètes semblent employer pour corriger les hommes de leurs vices , sont plus propres à les y entretenir, qu’à les e
s amours ; mais ce n’est point par des railleries que l’on détruit le vice , particulièrement celui de l’impureté ; ce mal es
la, quoiqu’en disent les Poètes, leur dessein est plutôt de rendre le vice aimable que honteux. Ils ne condamnent effectivem
jeunes gens aimables ; il en fait à la fois un monstre de vertu et de vice , ou plutôt un composé de vices effectifs sous des
ait à la fois un monstre de vertu et de vice, ou plutôt un composé de vices effectifs sous des vertus apparentes, pour le ren
i dangereuse que la Comédie ; mais elle l’est néanmoins beaucoup. Les vices dont elle donne de l’horreur, paraissent horrible
donnés par les Lois retient assez de ce côté-là. Mais tous les autres vices , comme la haine, la vengeance, l’ambition, l’amou
mme nous avons remarqué. Il est vrai que les Poètes ne louent pas ces vices , mais en louant les personnes en qui ils se trouv
es Héros des Poètes, il y en a mille qui sont les imitateurs de leurs vices . a. [NDA] Boèce. b. [NDA] Quintilien.
4 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390
amp; plus sûr de faire servir la malice humaine à corriger les autres vices de l’humanité ; à-peu-près comme on emploie les p
es traits les plus marqués sont réunis dans une même figure. Enfin le vice n’appartient à la Comédie, qu’autant qu’il est ri
la Comédie, qu’autant qu’il est ridicule & méprisable. Dès que le vice est odieux, il est du ressort de la Tragédie : c’
barbouilés de lie (injures qui pouvaient avoir pour objet, soit leurs vices connus, soit leurs défauts corporels, soit enfin
sonnages connus & nommés, dont on imitait les ridicules & les vices  : telle fut la Comédie ancienne. Les Loix, pour r
Comédie Satyrique présentait d’abord une face avantageuse. Il est des vices contre lesquels les Loix n’ont point sévi ; l’ing
. On ne fut pas longtemps à s’apercevoir que le talent de censurer le vice , pour être utile, devait être dirigé par la vertu
tent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernemen
s Romains, la Comédie changea son âpreté en douceur ; & comme les vices des Grecs avaient passé chez les Romains, Térence
ularités personnelles, qui donnent prise à la plaisanterie ; & le vice dominant de la Société, est de n’être pas sociale
it présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances. Tel est le Comique F
Peuple & de la Bourgeois, moins par le fond que par la forme. Les vices des Grands sont moins grossiers, leurs ridicules
es Grands sont si bien composés, qu’ils sont a peine visibles : leurs vices sur-tout, ont je ne sais quoi d’imposant, qui se
la différence des objets que la Comédie se propose : ou elle peint le vice , qu’elle rend méprisable, comme la Tragédie rend
s rare : le plus utile aux mœurs, en ce qu’il remonte à la source des vices , & les attaque dans leur principe ; le plus f
hrope entre ces deux excès, paraît la modération du sage, qui haît le vice , & qui ne haît pas les hommes. Quel fond de P
ctère ; c’est-à-dire dans lequel les Personnages sont engagés par les vices du cœur, ou par les travers de l’esprit, dans des
royait être connu comme il se connaît lui-même. La politesse gaze les vices  ; mais c’est une espèce de draperie légère, à tra
C’est le but que se propose la Comédie ; & le Théâtre est pour le vice & le ridicule, ce que sont pour le crime les
5 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
vertu sur un papier coupable, Aux yeux de leurs lecteurs, rendent le vice aimable. » Boileau, Art Poétique. Demander si
de la justice deviennent insensiblement des qualités haïssables, des vices que l’on décrie. Les hommes se font honorer par t
ent rarement l’atteindre, et souvent il serait un obstacle au succès. Vice ou vertu, qu’importe, pourvu qu’on en impose par
gigantesques, si boursouflés, si chimériques, que l’exemple de leurs vices n’est guère plus contagieux que celui de leurs ve
r les spectateurs ; et, le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, q
convenir aussi que le théâtre de ce même Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs, plus dangereuse que les li
« Si on examine le comique de cet auteur, partout on trouvera que les vices de caractère en sont l’instrument, et les défauts
tateurs. Ce sont des gens qui, tout au plus, raillent quelquefois les vices , sans jamais faire aimer la vertu. « Pour multi
devraient attirer leur indignation. J’entends dire qu’il attaque les vices  ; mais je voudrais bien que l’on comparât ceux qu
ence de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ? C’est un grand vice d’être avare, et de prêter à usure ; mais n’en es
is un homme du monde ; par conséquent il n’a point voulu corriger les vices , mais les ridicules, et il a trouvé dans le vice
voulu corriger les vices, mais les ridicules, et il a trouvé dans le vice même un instrument très propre à y réussir. Ainsi
emblables, hait en eux les maux qu’ils se font réciproquement, et les vices dont les maux sont l’ouvrage. Il dit, à la vérité
incessamment les méchants, et flatte, par coupable complaisance, les vices d’où naissent tous les désordres de la société.
en ce qu’il fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu ; en ce qu’au grand soulagement des s
es hommes faits ont bien de la peine à se défendre de la séduction du vice  ! « Tous nos penchants y sont favorisés, et ceu
. On y apprend à ne couvrir que d’un vernis de procédés la laideur du vice , à tourner la sagesse en ridicule, à substituer u
ns pas en composant des pièces de théâtres d’éclairer l’esprit sur le vice et sur la vertu, en les peignant de leurs vraies
 ; qu’il est aussi impossible d’être heureux avec une âme souillée de vices , que de se bien porter avec un corps couvert d’ul
n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désord
de moins sérieux, puisque l’homme s’y fait à la fois un jouet de ses vices , et un amusement de la vertu. aa. [NDE] Pour l’
6 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275
De la Comédie. Parmi le grand nombre de passions et de vices qui assiègent, pour ainsi dire, l’humanité, il y
n et beaucoup de discernement pour faire le choix des passions et des vices dont on peut faire usage sur le Théâtre ; mais je
u’on doive en bannir sans distinction toutes ces passions et tous ces vices qui peuvent être dangereux sur la Scène. Je sais
vares, les Imposteurs, etc. Je conviens qu’il y a des passions et des vices qu’il serait pernicieux d’exposer aux yeux de la
véré dans la Ville, le peuple l’aurait déchiré. Ce ne sont pas là des vices que la faiblesse humaine enfante, ce sont des cri
ntreprend de corriger sur le Théâtre : et à la fin de la Pièce chaque vice et chaque ridicule se trouve puni et corrigé : po
cter : qu’il mérite d’être regardé comme un séducteur qui approuve le vice , en confirmant le vicieux dans le mal par le succ
7 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21
le n’en seroit pas moins son ennemie. La haine que la vertu a pour le vice ne se borne pas à un seul, elle s’étend à tous. L
n en juge par les portraits qu’il en trace, rien de plus noble que ce vice , également réprouvé par la Raison & par la Re
table grandeur. Il veut qu’on accorde son admiration à ceux en qui ce vice domine. Reconnoît-on sous ce masque ces hommes do
hose qu’un furieux amour de soi-même. Plus leurs Auteurs colorent ces vices d’une image de grandeur & de générosité, plus
de dissimuler aux yeux des Chrétiens la laideur, la difformité de ces vices  ? Pourroient-ils les concilier avec les leçons de
leur donne leur maître ? Quel crime n’est-ce donc pas d’embellir ces vices cruels qui portent par tout le fer & le feu,
8 (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238
leur présente le théâtre le plus décent de l’univers comme l’école du vice , les Poètes comme des corrupteurs, les Acteurs co
à la société, tout ce qui lui nuit, tout ce qui peut lui nuire ; les vices les plus répandus, les travers les plus à la mode
r masse, le théâtre n’y peut rien, je l’avoue ; mais en attaquant les vices épars, et les passions naissantes, le théâtre ne
es moyens de l’affecter, de l’intéresser à leur gré. Mais quel est le vice qu’ils ont ménagé, quelle est la passion qu’ils o
t l’autre en même temps ; et ces passions étaient les préservatifs du vice qui les avait fait naître. L’artifice du théâtre
olyeucte, de Cinna, d’Athalie, d’Alzire, de Mérope. Est-ce le goût du vice , ou l’amour de la vertu, que ces spectacles y exc
il peut l’être, c’est-à-dire, sans doute, l’innocence et le crime, le vice et la vertu, les bons et les mauvais exemples pré
au moins avec ce goût général de la vertu, et cette aversion pour le vice , qui préparent le cœur humain à recevoir les impr
selon son cœur, où la vertu qu’il aime, est comblée de gloire, où le vice qu’il hait, ne se montre que chargé d’opprobres,
’observe, 1°. que si tous les hommes aiment la vertu, et détestent le vice de cet amour actif, et de cette haine véhémente q
es réveillant. 3°. Que si l’on n’aime la vertu, et si l’on ne hait le vice que dans autrui, comme il le fait entendre, le gr
en un mot, de nous rendre personnels cette haine et cet amour que le vice et la vertu nous inspirent quand nous les voyons
ur les Spectateurs ; et le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, q
out comique sans distinction est, s’il faut l’en croire, une école de vice  : il n’en connaît point d’innocent. Il n’est donc
ice même dans l’opinion qu’on en peut avoir. Mais en est-il ainsi des vices , et surtout des vices auxquels le public attache
n qu’on en peut avoir. Mais en est-il ainsi des vices, et surtout des vices auxquels le public attache le ridicule et le mépr
r de l’estime publique, la crainte du blâme et du mépris, tiennent le vice comme à la gêne ; l’autre, que l’exemple en est m
e ; l’autre, que l’exemple en est moins contagieux ; car l’attrait du vice a pour contrepoids la peine de l’humiliation, à l
donc les mœurs sont fidèlement peintes sur le théâtre comique, si les vices et les travers en sont les méprisables jouets, la
cercle, c’est toujours la malignité humaine qui sert d’épouvantail au vice , avec cette différence, qu’au théâtre on peint le
eux et malin, la comédie aura l’avantage de démasquer, d’humilier les vices , et de les livrer en plein théâtre à l’insulte de
ans le tableau, le peintre y réunit les traits les plus forts du même vice , répandus dans la société, tous copiés d’après na
eintures ; et son utilité est fondée sur le mépris qu’elle attache au vice , et sur la répugnance qu’a le vicieux à se voir e
s duquel je suis plus l’admirateur que personne, ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs, plus dangereuse que les li
que est joué, pour mener leurs enfants à la plus pernicieuse école du vice . « Son plus grand soin, dit M. Rousseau en parlan
nd intérêt… Examinez le comique de cet Auteur, vous trouverez que les vices de caractère en sont l’instrument, et les défauts
réponse un volume ; je vais abréger si je puis. Il y a deux sortes de vices dans les hommes : les uns, vices des fripons, et
er si je puis. Il y a deux sortes de vices dans les hommes : les uns, vices des fripons, et les autres, vices des dupes. Quan
de vices dans les hommes : les uns, vices des fripons, et les autres, vices des dupes. Quand les premiers attentent gravement
e plus sévère que les lois, se contente de les châtier. A l’égard des vices des dupes, ils sont humiliés au théâtre, mais ils
ipons d’honnêtes gens éclairés, vigilants et sages, c’était donner au vice sur la vertu, un avantage qu’il n’a pas. Et que c
ui-même, qui peut avoir ces tableaux aussi présents que moi. Tous les vices que je viens de parcourir sont, comme l’on voit,
peint ses personnages d’après nature. Mais en exposant à nos yeux le vice , l’a-t-il rendu intéressant ? a-t-il donné un cou
doute : mais s’il eût affaibli le mépris qu’il devait répandre sur le vice , il se fût contredit lui-même, il eût oublié son
orrigé lui-même. » Mais venons au plus sérieux, et voyons comment les vices de caractère sont l’instrument de son comique, et
l’on mette au théâtre un homme vertueux et simple, sans aucun de ces vices de dupe dont j’ai parlé, et que l’Auteur s’avise
comique de Molière n’attaque donc pas des défauts naturels, mais des vices de caractère, la vanité, la crédulité, la faibles
ore mon opinion sur les mœurs du théâtre de Molière. « C’est un grand vice , dit M. Rousseau, d’être avare, et de prêter à us
n leur refusant tout, en vous défiant d’eux, en les faisant rougir du vice honteux qui vous domine, savez-vous ce que vous f
que vous êtes leur père, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu, et le mépris dont vous
ules dont Molière s’est joué, ne sont pas ce que j’ai entendu par les vices des fripons. Mais il est des vices qui ne nuisent
nt pas ce que j’ai entendu par les vices des fripons. Mais il est des vices qui ne nuisent qu’à nous, et que j’appelle les vi
Mais il est des vices qui ne nuisent qu’à nous, et que j’appelle les vices des dupes. C’est, comme je l’ai dit, de cette der
ices des dupes. C’est, comme je l’ai dit, de cette dernière espèce de vices que Molière a voulu nous guérir. Il savait bien,
moment qu’un Auteur dans un seul ouvrage, ait voulu attaquer tous les vices de son siècle, et mettre le fléau de la satire da
e, déplore l’erreur, aime la bonté, respecte la vertu, et regarde les vices répandus dans la société, comme un poison qui cir
ombé : M. Rousseau l’avouera lui-même. Il a donc fallu avoir égard au vice le plus commun, je ne dis pas de son siècle et de
iècle, a voulu tourner la vertu en ridicule, un si lâche adulateur du vice n’était rien moins qu’un honnête homme ; s’il a v
rocès à la nature humaine ; qui, sans être complices ni partisans des vices destructeurs de l’ordre, tolèrent les défauts, mé
ure de sa passion dominante : cette passion est une violente haine du vice , née d’un amour ardent pour la vertu, et aigrie p
est de glace pour celles qu’il essuie lui-même ; qui combat tous les vices , hormis ceux qui lui nuisent ; auquel un petit ma
onc si touché des désordres d’un monde où il n’aime rien ? Il hait le vice , il aime la vertu ; mais le vice et la vertu ne s
monde où il n’aime rien ? Il hait le vice, il aime la vertu ; mais le vice et la vertu ne sont rien de réel, que relativemen
nthrope aime les hommes quels qu’ils soient, et ne hait en eux que le vice  ? C’est le caractère du sage tel que je l’ai pein
s le caractère du Misanthrope. Celui-ci enveloppe dans sa haine et le vice et le vicieux ; il déteste dans les méchants les
mots, dont le comique manque de sel, ou le sérieux de pathétique. Le vice n’est donc pas inhérent aux mœurs de la scène com
milier dans tous les états, est aussi le plus propre à développer les vices , et à mettre le ridicule en jeu ; la comédie l’a
la nature a doué l’homme, à l’exclusion de la femme ; quels sont les vices qu’elle a essentiellement attachés à ce sexe, les
ît si bien le danger des passions, à regarder cette froideur comme un vice  ? Qu’il s’accorde enfin avec lui-même, et qu’il n
us les moyens de s’enrichir. Les femmes ne font rien à cela : tout le vice est dans les richesses. Du reste, que le climat,
elleront aux drapeaux. Voyons quel est dans la société en général, le vice de leur domination ; et si l’amour tel qu’il est
, tout ce qu’on peut souhaiter et attendre, c’est que la contagion du vice ne pénètre pas dans le sein des familles ; c’est
que les plaisirs tolérés ne dégoûtent pas des plaisirs permis, que le vice n’ait que le superflu d’une société tumultueuse e
Théâtre, honnête, vertueux, fidèle ; peut être le contrepoison de ce vice contagieux. Qui n’aime aucune femme en a mille à
vide. Et ce que je dis d’un sexe doit s’entendre de tous les deux. Le vice de notre siècle n’est donc pas l’amour tel qu’il
cède à un souffle ; elle oublie la vertu qu’elle n’aime pas, pour un vice qu’elle n’aime guère, et se perd sans savoir pour
ts. S’il n’y a donc que l’émotion pure de l’âme sans aucun mélange de vice , quel est le caractère dépravé qui change en affe
la peinture de l’amour honnête sera touchante, plus le contrepoids du vice aura de force, et moins par conséquent le vice lu
plus le contrepoids du vice aura de force, et moins par conséquent le vice lui-même aura d’attraits. Prenez un jeune débauch
t, sans motif, sans caractère, et qui, dans son âme, va se changer en vice  ? Je me perds dans cette analyse étrange du cœur
 ; tout ce qui nous dispose à aimer les femmes, nous entraîne donc au vice . C’est ainsi qu’il doit raisonner. Pour moi qui,
nt applaudis ; non pour couvrir d’un vernis de procédés la laideur du vice , mais pour faire sentir la honte et la bassesse d
la laideur du vice, mais pour faire sentir la honte et la bassesse du vice , et développer dans les âmes le germe naturel des
us. Après avoir peint le théâtre comme l’école la plus pernicieuse du vice , on doit bien s’attendre que M. Rousseau n’épargn
crime a trois sortes de freins : les lois, l’honneur, la religion. Le vice n’a que la religion et l’honneur ; d’un côté l’on
r les mœurs ? commencez par lui rendre les deux plus grands freins du vice , les deux plus fermes appuis de la faiblesse et d
’honneur et la religion sont les appuis de l’innocence, les freins du vice , les mobiles de la vertu, et le contrepoids des p
 Le théâtre Français est, dit-il encore, la plus pernicieuse école du vice …. J’aime la comédie à la passion…. Racine me char
9 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54
ourtant plus efficace que l'autre : on prend aisément l'impression du vice , elle plaît, et difficilement on s'en corrige. Le
dénouement est rare. Ce n'est presque jamais celui de la comédie, le vice y est ordinairement couronné ; les intrigues de g
Italien, dans celui de la Foire, dans Poisson, Monfleuri, etc. où le vice ne l'emporte sur les maris, les pères, les maître
arricide, regardant ce monstre comme inouï et impossible. Ce sont les vices communs, faciles, ordinaires, l'ambition, la colè
oint). Il rapporte nombre de pièces où la vertu est malheureuse et le vice heureux, Œdipe, Atrée, Inès de Castro, Mithridate
chauffer, d'en parcourir toutes les cordes. Le sort de la vertu et du vice lui est fort indifférent, pourvu qu'il remue. » C
la plus sévère. Nous ne nous proposons pas d'éclairer l'esprit sur le vice et la vertu, en la peignant de leurs vraies coule
de galanterie, l'Art d'aimer d'Ovide mis en œuvre, et dans les autres vices c'est l'affreux ouvrage trouvé dans les papiers d
ts, les soubrettes, les confidents ne sont que des fourbes vendus aux vices de leur maître, dont il emploie l'industrie, suit
) ? Que cette nation est à plaindre, si elle a besoin de l'horreur du vice pour se conduire à la vertu ! La nôtre, plus favo
faire mieux sentir par le contraste. Toute la pièce est un conflit de vice et de vertu, jusqu'au dénouement, toujours incert
s à son cœur, il est bien à plaindre de se tourmenter pour peindre le vice . S'ils lui sont naturels, il est plus à plaindre
S'ils lui sont naturels, il est plus à plaindre encore de trouver le vice dans son cœur. Et comme toute sorte de vices para
ndre encore de trouver le vice dans son cœur. Et comme toute sorte de vices paraissent sur la scène, un Comédien doit se natu
le veux : c'est toujours les voir. Eh qu'y a-t-il à gagner de voir le vice et à le montrer ? quel plaisir peut trouver la ve
aire ; c'est un assassin sur la roue. Il faut un mélange de vertu, de vice et d'infortune, qui fasse plaindre et estimer le
e, est plus funeste que celui du peuple : on fait gloire d'imiter des vices qui semblent ennoblis. Le peuple n'a point d'imit
rassait de la vertu, elle y aurait toujours les plus beaux rôles ; le vice serait abandonné aux plus bas, il porterait sur l
tifice. Pour apprivoiser les gens de bien, que le tableau trop crû du vice effaroucherait, on fait des éloges de la vertu, o
laissent apercevoir, et bientôt en effacent l'idée. On ne condamne un vice que pour en justifier un autre, on loue une vertu
t in rebus inane !  » Ce n'est pas toujours de la même manière que le vice répand ses ténèbres. L'ivresse s'y diversifie à l
e éducation on écarte, autant qu'il est possible, la vue et l'idée du vice , mauvais livres, mauvais discours, mauvais tablea
10 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17
urs. Quoique Plaute soit celui des deux qui ait le plus donné dans le vice des Atellanes, il y a deux de ses Pièces toutes e
bien le Poète Payen l’emporte sur nous : tout y respire la censure du vice , et il n’y a rien qui favorise la corruption des
elque chose de l’Atellane ; et, sur ce principe, ils critiquèrent les vices qui dominaient dans leur pays d’une manière trop
ns, ne nous fournit que des intrigues de cette espèce ; et, comme les vices sont de tout pays, Térence, en transportant sur l
s, ne serait pas un objet assez piquant sur la scène ; on démasqua le vice en ôtant le verni dont le Poète Latin l’avait cou
ois des suivantes peu délicates sur l’honneur de leurs maîtresses, ce vice , par bonheur, est assez rare ; d’où il suit qu’il
et d’aversion pour l’avarice qui les disposeront à se garantir de ce vice  : et c’est là le grand bien que l’on doit attendr
resse. Quand même l’effet de cette Pièce serait assuré par rapport au vice de l’avarice ; quand même on supposerait qu’elle
11 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201
adultère en le voyant jouer : « Adulterium discitur dum videtur. » Le vice est moins redouté par le crédit de l’autorité pub
revertitur impudica. » Quelle plaie aux bonnes mœurs, quel aliment du vice , que les gestes des Acteurs ! « Morum quanta labe
pendant il se trouve bien des protecteurs indulgents et séduisants du vice , qui lui donnent du crédit et abusent des Ecritur
ésordre si dominant, que non seulement on excuse, mais on autorise le vice  : « Jam non vitiis excusatio, sed autoritas datur
c’est par la vue de la volupté qu’on vous conduit à l’idolâtrie et au vice  : « Oculos per libidinem ducit. » Vous venez de r
es, ne serait pas d’ailleurs permis aux Chrétiens, à qui, à raison du vice , ils conviennent si peu : « Obeunda tamen non ess
’est une folie de perdre son temps dans l’oisiveté et de le vendre au vice . Un Chrétien doit garder soigneusement ses yeux e
 ; scito assuescimus in scelera quæ audimus. » L’homme, trop porté au vice , est si facile à tomber ; que deviendra-t-il, s’i
cieuses apologies du théâtre qu’on a fait de nos jours ? C’est que le vice a toujours eu les mêmes torts, employé les mêmes
nteté, et contre le paganisme, dont il découvre les absurdités et les vices . Il ne pouvait manquer de parler des spectacles :
acles. Il faut les abolir, dit-il, ce sont de très grandes amorces du vice , les plus propres à corrompre les cœurs ; non seu
sance et le goût prématuré du mal, mais même les vieillards, dont les vices , sont des ridicules : « Corruptiores ad cubicula
tuntur. » Fuyez donc le théâtre pour vous garantir de l’impression du vice , pour conserver la paix de l’âme, pour éviter l’h
travail de la vertu : le démon mène à la réprobation par le chemin du vice . Craignons les voluptés, comme des filets et des
e théâtre n’est qu’un lieu de débauche, « theatrum prostibulum ». Les vices des hommes et l’instigation du démon ont inventé
e morale sous le titre de Parallèles, où il compare les vertus et les vices , le bien et le mal, et s’appuie d’une multitude d
t adultères ; ils s’en étaient déjà rendus, en y allant ; chercher le vice , c’est s’en servir : « Qui ad immunda properat, j
ez les barbares ; ils n’ont point de théâtre, des écoles publiques de vice . Leur ignorance les rendrait excusables ; mais le
damonum monstra. » C’est une espèce d’hydre, où les têtes de tous les vices sont toujours renaissantes : « Sicut anguinum mon
tère, nous allons à l’Eglise offrir nos prières, nous renonçons à nos vices , nous en fuyons les occasions, nous en redoutons
la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas
que l’oisiveté ? c’est une sirène qui corrompt et qui mène à tous les vices  : ne fissent-ils d’autre mal, ne l’entretiennent-
r c’est se rendre leur complice, puisque c’est les entretenir dans le vice  : « Illis fovens in quo nequissimi sunt. » Dans l
12 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54
otre Hercule d’exercer son zèle et d’employer sa massue à chasser ces vices ou à les terrasser. On ne saurait donner d’autre
et vont se cacher dans une retraite, où elles sont assiégées par les vices , qui les tirent de là, et les mènent enchaînées s
puisse être que le Diocèse d’Aix, où paraissent, selon vous, tous les vices sur la Scène. Mais, mes Pères, n’y a-t-il qu’à dé
steurs négligents et lâches qui n’ont nul soin de faire la guerre aux vices , et qui au lieu de faire régner la paix et la vér
peuples les laissent assiéger, comme vous dites, et enchaîner par les vices  ? On sait, mes Pères, on sait que ce pieux Cardin
ardinal était rempli de zèle, mais d’un zèle Chrétien contre tous les vices . On sait combien il a toujours été appliqué à les
age. Voilà cependant par où votre Hercule a commencé à terrasser les vices , l’erreur, la violence, la discorde, l’impiété, l
13 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85
vre les illusions de l’esprit humain ; qui nous met sous les yeux nos vices et nos passions ; afin que nous nous voyons nous-
ous en présente dans les Comédies sous une forme bien différente : le vice se montre presque toujours à découvert ; et on n’
s Philosophes et tous les Savants les plus graves conviennent que les vices ne doivent point nous être reprochés crûment, et
esse et de la modestie, ne se permit de fronder et de ridiculiser les vices qu’en général, sans aucune application personnell
ujets des Comédies pourraient être en aussi grand nombre qu’il y a de vices et de passions inséparables de quelque ridicule.
drie de ne pas avoir parmi eux quelque Poète comique qui reprît leurs vices , comme en avaient les Athéniens. On ne sera peut-
alades, au lieu d’un remède capable de les guérir en corrigeant leurs vices , il leur apporterait, dis-je, la mort, en les ent
puisqu’il ne resterait plus de moyen d’inspirer de l’horreur pour le vice et de donner du goût pour la vertu à ce grand nom
14 (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367
leur exemple exerce un puissant empire. Ici leurs vertus & leurs vices ont plus de liberté & de force. Rendus à leur
rache par la force de sa parole & par l’autorité de son rang, les vices les plus cachés dans le fond de ces ames dures ;
mnient l’autorité souveraine. Comme les Grands ouvrent les canaux des vices , ils peuvent les fermer & tarir les sources d
s pieds, attendent le signal pour se consacrer aux bonnes mœurs ou au vice . Si les Grands se déclarent pour les premieres, l
aux talents du Théâtre. L’école destinée, nous dit-on, à corriger les vices , est devenue l’écœuil de l’innocence, de la sensi
de mérite. Recherché, comblé de largesses, il s’est enorgueilli. Les vices du Peuple ont pénétré jusques dans le sein des pl
alents décents & vertueux, & la Scene sera purgée de tous ses vices . Qu’une conduite réguliere & même austere, so
traire seroit toujours sous les yeux, avec tous ses charmes. Ainsi le vice dans un lointain reculé, dans une sorte de nuit e
comique, la Chaire & le Théâtre doivent se liguer pour rendre le vice odieux. a. Voyez Politiq. d’Arist. & le Pro
15 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4
end dans ses remarques un hommage sincère & funeste, qui farde le vice & défigure la vertu, école pernicieuse qui en
tre partagé les attaques. Racine & les tragiques font excuser les vices & aimer les vicieux ; Moliere & les comiq
mene, toujours avec les grands, les ménage & flatte jusqu’à leurs vices  ; Thalie vit avec les petits, se mocque d’eux, &a
n bien, Phedre pour faire punir son fils. Celle-ci apprivoise avec le vice , lie avec les coupables, l’autre arme contre la p
Poëte veut qu’on ait pitié de son malheur, qu’on aime sa personne. Le vice perd-il, la vertu gagne-t-elle dans des sentimens
16 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27
l’ordre des mœurs, doit être une leçon de vertu & une censure du vice . Telle fut la comédie dans son principe (ou a dû
rtu, y inviter par la louange & la récompense, & ne mettre le vice sur la scène que pour le faire haïr, & en dét
très-mauvais, & il y en a beaucoup de cette espèce, parce que le vice y est couronné, la vertu méprisée & tournée e
eces de théatre sont mi-parties ; il y a des vertus récompensées, des vices punis dans les premiers rôles ; mais dans les sec
ans les premiers rôles ; mais dans les seconds rôles toujours quelque vice impuni, même heureux, quelque vertu méprisée ; ce
tout de Plaute. On y voit pourtant toujours le fonds de la censure du vice , & il en est plusieurs qu’on peut mettre vis-
artie littéraire, trop bien pour le moral ; ils ont enchéri sur leurs vices . Nos premieres comédies sont plus licencieuses qu
s vues sages des anciens ont été entierement abandonnées. Il est un vice différent des autres, dont la vue, les objets, le
belli par les graces, les passions, les immodesties des Actrices ? Ce vice dans les comédies Latines étoit bien le même, mai
trouve des suivantes peu délicates sur l’honeur de leur maîtresse, ce vice par bonheur est assez rare, il est donc extrêmeme
t, ne réveillent l’esprit le plus assoupi, & ne donnent entrée au vice dans la jeunesse la plus innocente. Cette passion
ns, mépris des parens, luxe, infidélité conjugale, en un mot tous les vices . L’agréable même y manque. Peut-on se réjouir d’u
cices & des emplois qui pourroient la blesser. Malheureusement le vice a trouvé le moyen d’éluder les loix, d’altérer la
naisse bon ou mauvais, & reste toute la vie tel qu’il est né ; le vice & la vertu sont en partie l’ouvrage de l’éduc
e leurs passions, & dans un âge si susceptible des impressions du vice on commence à le connoître & à se familiarise
la politesse & les égards respectueux qu’on doit au sexe. Mais ce vice s’y montre toujours à découvert, & on n’en ra
t pas avec austérité qu’il faut enseigner la vertu & reprendre le vice  ; la dureté rebute & dégoûte. Que la douceur
igue y verroient le ridicule & le risque de leurs excès. Tous les vices y trouveroient leur remède ; un vicieux par ficti
ccoutumer aux agitations de la passion, c’est la familiariser avec le vice  ; du moins ces ébranlemens violens sont trop fati
17 (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171
icules qui intéressent peu la société, & non de la correction des vices , dont le théâtre est plutôt l’aliment que le reme
stres, par la crainte & le respect. C’est l’artifice ordinaire au vice , comme à l’erreur, qui ont intérêt de s’étayer pa
ir qu’ils soient chantés par une troupe de faquins, dans le temple du vice & de la débauche. Quelle vertu ! quelle vérit
empereurs chrétiens ne furent ni plus indulgents, ni plus heureux. Le vice , toujours plus fort que la loi, a su se maintenir
e des coupables peut arracher la tolérance, mais elle ne change ni le vice , ni la vertu ; & la sagesse, supérieure à tou
en France, le théâtre, malgré la loi & la conscience parce que le vice se met presque toujours au-dessus d’elles ; mais
de l’aveu de tout le monde, l’écueil de la vertu & le triomphe du vice . Ce n’étoit pas seulement à cause de l’idolâtrie,
édien devint une injure proverbiale, une expression de folie & de vice depuit la Chine jusqu’en Écosse. Second préjug
es les uns des autres, & sur-tout de leur métier. C’est la lie du vice , mêlée avec la lie du peuple. On y est reçu ; on
tu, à moins de vouloir, comme Érasme, faire, pour rire, l’apologie du vice & du libertinage. Troisieme préjugé. Le c
es à la main pour les soutenir. La vertu ne plaida jamais la cause du vice . Cinquieme préjugé. Le caractere des amateurs
18 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75
les Auteurs ont mis plus de choses que de mots, c’est-à-dire, où les vices & les vertus sont traités le plus à fond, son
ibertinage, la perfidie, la mauvaise foi, & généralement tous les vices dont le cœur de l’homme est malheureusement la vi
é de conseiller à nos Poëtes comiques de voir d’un œil indifférent le vice exercer impunément ses ravages dans la Société. J
à traité, ils auroient la gloire au-contraire d’avoir su terrasser le vice avec des armes qui avoient été inutiles entre les
comiques. Troisieme Obstacle. Préjugés de la nation sur certains vices qu’elle ne veut pas qu’on attaque. Le troisie
nées à la bassesse de son extraction ? Eh bien, je crains sort que ce vice qu’on peut dire sans imprudence, être assez génér
; c’est le défaut de liberté qui l’empêche d’exposer sur la scène les vices des grands & des gens en place, & qui la
ce dernier obstacle, le Gouvernement abandonnât à la Comédie tous les vices de quelque nature qu’ils fussent, tant ceux du pe
19 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
Pasteurs de l’Eglise ; on porte des Canons & des censures sur des vices existans, non sur des possibilités de vertu. Le M
qu’il parle du cœur par une conviction intime, que c’est une école du vice par la faute des Auteurs, des Acteurs & des s
ectacle que par des Acteurs mercenaires, des ames vénales, vendues au vice  ; on n’y rassemblera que des spectateurs oisifs,
verra travailler des Auteurs que par vanité, par intérêt, par goût du vice , ou pour flatter le goût du public. Ainsi cette i
e école de vertu, l’un & l’autre dans la réalité est une école du vice , indifférens par leur nature, & très-pernicie
uceur du chant, les attitudes de la danse, tout augmente le danger du vice , les alarmes de la vertu. L’Eglise prononce des c
s, & elle a des écoles pour tous les états. Mais elle néglige les vices , la flatterie, la bassesse, l’ambition, le libert
plus essentiels que les ridicules dont elle s’amuse. Elle favorise le vice  ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité
férence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice , à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanter
ables d’atteindre à ses sublimes qualités, s’attachèrent à copier ses vices , & réussirent à le surpasser par l’obscénité 
n ne peut sans crime donner aucun spectacle qui de soit la censure du vice ou l’éloge de la vertu. Que penser des faiseurs d
la règle des mœurs ; qu’on ne se charge pas d’un rôle vicieux, que le vice soit toujours puni, qu’on quitte absolument le th
aux spectateurs, qui la plupart ne cherchent & ne goûtent que le vice  : nouvelle source de la corruption des spectacles
foule ; de vrais libertins, qui veulent satisfaire leur goût pour le vice , & repaître leurs yeux & leur imagination
scène des exemples de toutes les vertus & la censure de tous les vices , les combiner pour les contraster, & mettre d
Auteur, Acteur, spectateur, tout est mauvais, tout n’enseigne que le vice , & dans son système le théatre réel est juste
urdes, comme dans Britannicus, Bajazet, Alexandre, Phèdre, Mitridate, vice intrinseque, dont on ne le corrigera qu’en le fai
essentielle, lui porte un coup mortel. On les corrompt en donnant des vices , & en détruisant la vertu. C’est le double cr
vertu. C’est le double crime du ces productions empoisonnées : trois vices qu’elles font naître, comme les trois têtes de Ce
oublier les funestes suites. On ne voit plus rien de honteux dans le vice déguisé & embelli ; & à force d’y applaud
amp; comptable de leur scandale, que d’entretenir des gens dévoués au vice , qui ne travaillent que pour lui, & l’inspire
ragement d’une troupe de gens infames, dévoués par état à inspirer le vice , qui l’inspirent toujours & corrompent le cœu
20 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29
n une injure proverbiale, une expression de mépris, de folie & de vice , peuvent en convaincre les plus incrédules. Le th
des Pères, les condamnations de l’Église, peut-on disconvenir que le vice n’y ait acquis l’empire le plus absolu, ou plûtôt
& de leur métier, n’ont été de notoriété publique, que la lie du vice , aussi-bien que la lie du peuple. On n’y est reçu
ouloir, comme Érasme, faire pour rire l’apologie de la folie & du vice  ? Quel homme vertueux voudra, je ne dis pas se li
u’on exhorte à la conserver. Dans ce siècle de la licence, Où le vice heureux & fêté Brave l’honneur & la déc
le contre le préjugé légitime qui nous fait regarder comme l’école du vice un art & un métier où les maîtres & les é
mes à la main pour le soutenir. La vertu ne plaida jamais la cause du vice . La manière dont ils se défendent, la morale qu’i
es affaires, les dépenses qu’il occasionne. Les grands s’y livrent au vice , au luxe, à la frivolité, s’y dégradent par les l
etez les yeux sur cette assemblée, où le hasard, l’amusement & le vice réunissent & confondent tous les états, tous
aux Ministres par la crainte & le respect : artifice ordinaire au vice , comme à l’erreur, qui ont intérêt de s’étayer pa
le jouet & les duppes, toûjours faciles à se laisser entraîner au vice , que concluront-ils des exemples de la Cour, avec
sa jamais mon cœur. J’ai toûjours la même probité, la même horreur du vice , le même respect pour la religion ; je m’y corrig
des malheurs & des désordres de l’humanité. La scène n’est que le vice en représentation, le vice n’est que la scène mis
rdres de l’humanité. La scène n’est que le vice en représentation, le vice n’est que la scène mise en pratique. S’amuser de
tinence ! Voilà la vertu des amateurs du théatre ; le rassasiement du vice , qui en émousse les traits usés. Le cœur prétendu
héatre, la stupidité le leur rendroit ennuyeux. C’est au contraire le vice qui les y attire, le vice qui les endurcit. Cette
ur rendroit ennuyeux. C’est au contraire le vice qui les y attire, le vice qui les endurcit. Cette espèce de calus se fait d
replis ? Quàm nemo in sese tentat descendere ! nemo. A mesure que le vice fait des progrès, on s’en apperçoit encore moins,
e pays des illusions, tout y est déguisé sous de fausses couleurs, le vice & la vertu, la religion & l’impiété, l’ho
; Car c’est en censurant qu’on plaît au spectateur, (un des grands vices du théatre, nécessité de la médisance) Sur l’hom
21 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3
ont presque tous des libertins sans religion & sans mœurs, que le vice y a conduit, que le vice y entretient, ou à qui l
rtins sans religion & sans mœurs, que le vice y a conduit, que le vice y entretient, ou à qui le théatre a enseigné &
vice y entretient, ou à qui le théatre a enseigné & communiqué le vice . Ce témoignage de fait est de tous le plus décisi
es, ni moins dérangées. Le théatre est pour elles l’école de tous les vices  ; parure, galanterie, frivolité, luxe, vanité, qu
22 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301
CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la ve
âtre Anglais. L’Auteur de la nature a distingué la vertu d’avec le vice par des traits si marqués, qu’il est facile d’en
ère lieu d’appréhender qu’on leur impose ouvertement. Mais lorsque le vice est caché sous la surface du plaisir, et qu’il ne
il est à craindre qu’il ne nous fasse illusion et nous surprenne. Le vice déguisé de la sorte peut s’insinuer plus aisément
èces, pour leurs personnages favoris des libertins et des Athées ? Le vice serait-il dans leur Comédies substitué à la place
ssant donc à part cette circonstance ; Valentin est un homme perdu de vices , un prodigue, un débauché, un impie, un mauvais c
e la façon de ces Messieurs-là ! ils n’oublient rien pour ennoblir le vice , ils n’épargnent rien pour le rendre heureux. Dan
Poète qui dispense la gloire à ce prix ? N’est-ce pas d’accréditer le vice et de décrier la vertu ? de faire une honte aux j
la persécution de nos Poètes, doit se couvrir au moins des dehors du vice , et en porter, pour ainsi dire, la livrée. Combie
uronnent : comme si les hommes n’étaient pas déjà assez enclins à ces vices sans les y provoquer encore par l’aiguillon de la
neur et de l’infamie, comment on renverse les idées de la vertu et du vice , comment on substitue ce qu’il y a de plus monstr
personnage vicieux y a du succès. Loin qu’il soit même averti de ses vices , il est proposé pour modèle de conduite, de polit
a règle de la Comédie, qui est de récompenser la vertu et de punir le vice  ». Mais M. Dryden se tire mal de ce mauvais pas.
res personnelles et pour les emplois publics. Preuve certaine, que le vice n’était pas alors l’objet des Muses, et qu’Horace
ve : il assure que « la fin du Poète dans cette Pièce est de punir le vice et de récompenser la vertu ».Essai de la Poës. Dr
a Tragédie et celles de la Comédie : et c’est que dans la Tragédie le vice doit être persécuté sans ménagement, parce que ce
-il point de divertissement à espérer, à moins qu’on ne représente le vice heureux, ou qu’on ne lui ouvre toutes les voies p
part et d’autre : l’une corrige par le ridicule qu’on y répand sur le vice , et l’autre par la terreur qu’on y inspire du vic
on y répand sur le vice, et l’autre par la terreur qu’on y inspire du vice . Le Comique et le Tragique prennent une route dif
nt sur sa tête ? En vérité, il y a des gens qui ont une haute idée du vice , ou qui en ont une bien basse d’un riche et honor
omme si l’un était inséparable de l’autre ? Ne saurait-on attaquer le vice sans attaquer la qualité ? Si « la Comédie doit ê
23 (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119
s mœurs, ne portent-ils pas à la débauche, n'entretiennent-ils as les vices  ? Ils tirent leurs louanges de leur crime, plus i
les ; On se plaît à cette infamie publique, ou pour y reconnaître ses vices , ou pour les apprendre; on court à ce lieu infâme
t est si grand, qu'on ne se contente pas d'être chargé de ses propres vices  ; on se veut encore charger dans les Spectacles d
te au mal, que fera-t-il s'il y est encore porté par les exemples des vices de la chair, auxquels la nature se laisse aller s
evez rejeter les Spectacles publics, parce qu'étant des occasions des vices , et ne servant qu'à corrompre les mœurs, ils sont
x de commettre des péchés qui ne sont plus de leur âge, emportant les vices du Théâtre, s'en retournent plus corrompus en leu
maisons. Il faut donc fuir les Spectacles, non seulement afin que les vices ne fassent aucune impression sur nos esprits, qui
24 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28
, une courtisanne de moins ? Je dis au contraire que l’irréligion, le vice , l’impudence ont plus que triplé. Voilà la réform
availler à tarir cette source empoisonnée qui renforce les maximes du vice , & donne au poison un nouveau dégré d’activit
a modestie apparente des expressions, la gaze brillante qui couvre le vice , sauve la honte, attire le spectateur, enfonce le
& défiguré dans une foule d’accessoires, qui font un résultat de vice encore plus grand & plus dangereux, & où
& dispute de la supériorité. Il vaudroit bien mieux nous dire les vices dont elle a purgé la terre, & les vertus qu’e
ui trafiquent de leurs charmes pour faire monter l’ignorance & le vice aux grandes places. Ce siecle qui s’agite pour le
dans le caractère de ses pieces. Ce sont des actions bourgeoises, des vices bourgeois, des défauts ridicules. Rien n’en est s
vrais succès sont l’étendue, la hardiesse, ou plutôt l’effronterie du vice . Il a moins gagné du côté de la gloire que du côt
ient même sans y penser, car si aujourd’hui le masque est levé, si le vice est sur le front, il a donc bien fait du ravage d
faire un fidèle portrait. L’impudence n’appartient même qu’à certains vices , l’orgueil & l’impureté, elle ne caractèrise
Académie) à cet Auteur (à Moliere), d’avoir donné un tour gracieux au vice , & une autorité ridicule & odieuse à la v
mption de croire que Dieu ait voulu se servir de lui pour corriger un vice répandu dans toute l’Eglise, dont la réformation
icateurs ensemble. Il faut une étrange prévention pour croire que les vices qu’il a corrigés fussent autre chose que les mani
dont les autres Théatres ont à se plaindre. Tous attaquent les mêmes vices , jouent les mêmes ridicules, & employent les
e défaut des mœurs est une des sources de leur décadence. La haine du vice , le respect pour la vertu, l’amour de l’ordre y b
rmes ? Au lieu de ridicule, on ne voit dans la société que de sombres vices qui demandent des châtimens. Par-tout l’humanité
ger, aisé, agréable, est le ton du monde, & aujourd’hui le ton du vice . Cette écorce de pudeur, ce fard de retenue n’en
25 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92
té à tous les pieges, à toutes les passions, à toutes les horreurs du vice . Aujourd’hui donc plus que jamais, les parens doi
a confié les ames innocentes. Que peut-il exhaler d’un cœur paîtri de vice , que l’air le plus empesté ? Quel compte à rendre
autant mieux fondée qu’on est beaucoup affoibli par les passions, les vices , les désordres passés. Il est si aisé que le feu
s forte raison ne permet-elle pas de les initier dans les mysteres du vice , de les mener à cette école pernicieuse dans ce d
our le théatre, non plus que pour les autres objets des passions. Les vices & les vertus, les inclinations & les repu
mps où le danger est le plus grand, & influe le plus sur tous les vices . Un cœur facile, un esprit léger, un sang bouilla
rigue, &c. le goût du théatre est un composé de tous les goûts du vice . On voit aisément ce qui frappe le plus une jeune
cles atroces. Un peuple à qui on ne peut plaire qu’en lui montrant le vice , non seulement touche à sa corruption, il est déj
plus dangereux que ceux de nos peres, où les attraits enchanteurs du vice n’étoient ni si fréquens, ni porté à un si haut p
ébitent une bonne morale ; elles font connoître le monde, peignent le vice & la vertu, offrent des situations intéressan
nent le vice & la vertu, offrent des situations intéressantes, le vice y est puni, la vertu récompensée. Tout cela se tr
les n’y sont que trop vives, ni représenter même pour les blâmer, les vices qu’elle ne doit pas imiter, dont il faut lui donn
ieux, l’Acteur & le spectateur prennent insensiblement le goût du vice , & se familiarisent avec lui ; car enfin, pou
i réaliser & exalter ainsi les passions, c’est-à-dire, le goût du vice , l’état de l’ame dans le vice ? Car les passions
les passions, c’est-à-dire, le goût du vice, l’état de l’ame dans le vice  ? Car les passions agissantes, écoutées, senties
atre empoisonne tout. Sous une apparence de vertu, c’est une leçon de vice . A Salenci, dans le Soissonnois, on fait tous les
e, d’un homme de condition, mais d’un libertin qui par-tout exhale le vice . L’Auteur des trois Siecles prononce en termes ra
on la connoit qu’on la couronne. Il semble qu’on veuille couronner le vice  : comme si on donnoit un amant favorisé à Lucrece
éatre depuis le Docteur Moliere fut toujours d’affoiblir les idées du vice & de la vertu, pour diminuer l’horreur de l’u
ce barbare. C’étoit pourtant lui qui étoit l’amoureux. C’est donc le vice qui est déshonoré ; ce n’est plus lui, c’est la v
re la vérité reconnue des faits ; il faut bien se garder de placer le vice dans un cœur scélérat, ce seroit lui faire tort ;
26 (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267
-elle pas dans ce damnable exercice ? & n’est-ce pas autoriser le vice , & exposer son salut, que d’assister à de par
un obstacle à toutes les vertus : le second est une entrée à tous les vices . Ceux qui sont les plus passionnez pour les Comed
e à la voir representer : car on ne manque gueres d’aimer bien-tôt un vice dont l’image commence à plaire. Si nous avions l’
xcitent aisément en nous je ne sçais quel penchant pour ce malheureux vice  ; & ce penchant, quelque foible qu’il soit da
des sens, il jette aussi dans nos cœurs la semence de tous les autres vices . Ceux qui dans leurs Comedies ont le plus affecté
mbition, de la jalousie, & de la vengeance. Plus ils colorent ces vices d’une image de grandeur d’ame & de generosité
; dont les images nous plaisent ? S’il n’est point permis d’aimer les vices , peut-on se plaire à ce qui a pour but de nous le
rait des déreglemens qu’on nous y represente ? dés là nous aimons les vices qui nous sont representez. Les vertus chrétienne
t guéres être des matieres de théâtre. On n’y veut que les images des vices les plus violens, & des passions les plus ani
27 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118
n’est sûrement pas vrai que le plaisir du comique soit fondé « sur un vice du cœur humain »ck (sa malignité). Le principe e
mieux ressembler aux grands Seigneurs, ils osent en affecter tous les vices et les ridicules. » Ma foi, M. le Public, je vois
e que l’on fait universellement à Molière d’avoir laissé triompher le Vice est sans doute l’éloge qu’il désirait pour sa piè
sens, leur probité contraste souvent assez bien avec la folie ou les vices de leurs Maîtres. Dans Le Festin de Pierre, Le Jo
olière, et c’est toujours là votre opinion, n’a pas voulu jouer « les vices  : il n’a joué que les ridicules »cy . Mais Monsie
ridicules »cy . Mais Monsieur, les ridicules ne seraient pas sans les vices  : ce sont eux qui en sont les sources, on ne peut
es sources, on ne peut donc pas attaquer un ridicule sans attaquer le vice qui l’a fait naître. Celui des Précieuses par exe
u’il a joué dans L’Avare ? Je crois que vous conviendrez que c’est un Vice , et un Vice si bien joué que vous étiez fâché tan
dans L’Avare ? Je crois que vous conviendrez que c’est un Vice, et un Vice si bien joué que vous étiez fâché tantôt qu’on l’
sociable pour chacun en particulier, mais l’ennemi et le critique des vices en général. Voilà Molière entre vous deux et vous
fait bien sans doute. Le ridicule du Misanthrope tombe à plomb sur le vice qui en est la source et ce vice n’en est sûrement
e du Misanthrope tombe à plomb sur le vice qui en est la source et ce vice n’en est sûrement pas moins odieux, quoiqu’il ait
nête homme lui-même, en pardonnant aux autres leurs défauts, « Comme vices unis à l’humaine Nature. » dp Sachez Monsieur re
ur les Spectateurs ; et le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe qu
-J. Rousseau, op. cit., p. 54 : « […] il n’a point voulu corriger les vices , mais les ridicules. » cz. NDE Madeleine (et G
28 (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143
beau, soit intérieurement taché de la honte & de la difformité du vice  : mais je craindrois qu’on ne me reprochât de che
horreur : toutes les qualités sublimes n’ont qu’un éclat obscur ; les vices infames qu’une difformité légere. Mais ce qui dan
devient lumineuse ; le crime détestable : les qualités éclatent ; le vice est confondu. Enfin il suffit d’être témoin de la
en effet, une crainte machinale nous saisit : si c’est un défaut, un vice  ; une sorte de compassion nous séduit : si le tra
nous l’avons déjà annoncé, l’éclat de la vertu & la difformité du vice . Dans le monde on pratique celui-ci sans le conn
chez l’autre une maxime de sagesse. Quelle idée peut-on donc avoir du vice & de la vertu ? En fait de préceptes & de
la nuit pour éclairer : & faute de connoissances précises sur le vice & la vertu nous encourons à leur égard des er
us encourons à leur égard des erreurs dangéreuses : c’est que pour le vice nous prendrons infailliblement son excès, & p
r la folie que par la malice : voilà l’idée exacte que nous aurons du vice . Sans observer que la vertu sur ce pied nous abus
vice. Sans observer que la vertu sur ce pied nous abuse & que le vice ainsi entendu révolte. Ce qu’il y a de moins dang
e vice ainsi entendu révolte. Ce qu’il y a de moins dangéreux dans le vice c’est le crime, comme ce qu’il y a de plus terrib
i lorsque la vertu se montre, si c’est par des dehors imposteurs ; le vice est sous des traits infames : quel avantage peut-
er ni dans la vanité ni dans le crime, est – on vertueux ou exempt de vice  ? Non : la vertu & le vice ont des caractéres
crime, est – on vertueux ou exempt de vice ? Non : la vertu & le vice ont des caractéres qui leur sont propres, & a
st rendu sur le Théâtre avec précision : la vertu avec ses graces, le vice avec sa difformité, la grandeur d’ame avec sa nob
eux est-il exclusif au Théâtre ? C’est que par-tout la vertu & le vice ne sont qu’en paroles & qu’au Spectacle au co
plaisir, son caractére se développer : la vertu n’a plus de voile, le vice n’a plus de trame ; l’œil n’a point à craindre d’
artificieux de l’autre. Tout prend en un mot le grand jour ; & le vice & la vertu ne sont pas plûtôt sous nos yeux q
éresse, comme malgré-soi, au triomphe de la vertu, & à l’échec du vice . La raison de cela est au fonds de nos cœurs : c’
d’être droite : si nous avons dévoyé, c’est par efforts de la part du vice  ; de même que si la ligne a plié, c’est sous celu
en trouvons l’occasion ; nous lui rendions hommage. La vertu & le vice ont d’ailleurs sur le Théâtre chacun dans son gen
œurs y sont toujours couronnés, la vertu toujours applaudie, & le vice toujours confondu. Aux Spectacles on ne voit que
e une fois la vertu est encensée, & par-tout la honte est pour le vice . Dans quelque genre de Spectacle que ce soit, c’e
e goût : tout y est rendu à la gloire de la vertu & à la honte du vice . Les paroles y sont sages, la Musique scrupuleuse
nous fournit des leçons pareilles ? C’est le rendez vous de tous les vices  : seroit-ce une société choisie ? C’est une espéc
quelle qu’elle fût, c’est moins le séjour de la vertu, que celui des vices qu’on adopte. Les livres sont froids, les sermons
uels il ne sert que de contraste & d’agrément. Non : l’horreur du vice est naturelle & le goût ne s’en acquiere, s’i
29 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113
ation du plaisir, le ridicule apparent de la vertu, l’exemple réel du vice . Cùm Histriones allegoricos gestus accomodant can
Protée, qui prend toute sorte de couleurs, de formes, de passions, de vices , de vertus. Qui peut croire un homme dont la vie
faux ; un menteur n’a ni probité, ni honneur, ni magnanimité : Est-il vice plus bas, est-il tache plus noire ? lui dit son p
ès Arlequin, la comédie corrige les mœurs, castigat ridendo mores, le vice y est toûjours puni, c’est une école excellente d
Quelle criminelle métamorphose ! on se couvre des livrées de tous les vices , du visage hideux de tous les forfaits. Tout mens
ieuse morale, par l’esprit & le goût faux qu’on inspire. C’est le vice qui le compose, le vice qui le débite, le vice qu
it & le goût faux qu’on inspire. C’est le vice qui le compose, le vice qui le débite, le vice qui s’en nourrit, & un
u’on inspire. C’est le vice qui le compose, le vice qui le débite, le vice qui s’en nourrit, & un vice effronté qui ne r
le compose, le vice qui le débite, le vice qui s’en nourrit, & un vice effronté qui ne rougit de rien, & qu’on appla
s’occupera donc un homme pétri de mensonges ? Il prend au théatre ce vice comme les autres : il y devient médisant, impudiq
30 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179
, rendoit méprisables les choses les plus saintes, par le soupçon des vices cachés, & autorisoit la licence de sa conduit
x désirs, aux entreprises les plus criminelles. Et ce grand maître du vice ne voit pas qu’il manque son but, en diminuant la
 : Non sunt facienda mala ut eveniant bona, sur-tout dans un genre de vice où la seule perspective est dangereuse, les appro
le. Du moins est-il certain que la vertu qui se couvre des livrées du vice , se détruit elle-même & cesse d’être vertu, &
, & que dans la société l’hypocrisie est moins pernicieuse que le vice déclaré. Une prude corrompra moins de gens qu’une
on lui-même est un personnage indécent, que son imbécillité & ses vices rendent méprisable, quoiqu’on le fasse souvent pa
ploie l’extérieur de la piété, il en est vingt qui emploient celui du vice . Tartuffe dans la suite est un ingrat qui veut dé
sont de la plus scandaleuse indécence. C’est un scandale d’exposer le vice en action, même pour le blâmer, sur-tout l’irréli
qu’ont porté au fond du cœur les attraits & les embellissemens du vice , & à la vertu le ridicule & les ombrages
ec une sorte de sacrilège le sacré & le profane, en appliquant au vice les expressions consacrées à la vertu. S’il aime
a piété, & la rendre plus méprisable, que de la confondre avec le vice  ? la charité & l’amour adultère ne sont-ils q
L’hérésie de l’impossibilité de la vertu, & de la nécessité du vice , fut toûjours l’excuse du pécheur. 2. principe. L
& où il n’est pas question de masquer la vertu pour démasquer le vice . Il fait beau voir cette honnête personne écouter
31 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99
elâche ; vingt pages depuis hier : l’oisiveté, dit-on, est la mère du vice , & je veux l’en préserver. Si tu le voyais… j
us ayions pas plus de vertu que les Anciens ; mais nous rougissons du vice qu’ils affichaient, nous voulons qu’il se cache…
es, est de nous peindre la Vertu toujours aimable, & de rendre le vice toujours odieux ? De pareils Spectacles sont bien
vent adoucir leurs mœurs, par le plaisir ; les corriger, au moins des vices grossiers, & surt-tout de l’insociabilité. L’
n seulement de la nature de la Pièce, mais encore des qualités ou des vices du Comédien. Si la Pièce est sage, instructive, c
hommes d’un contrepoids qui balance cette consentanéité dont jouit le vice , ils sont presque toujours pernicieux ; non pas a
olles ; ils ne prétendent que cela. Une Comédie qui ne corrige pas le vice , & n’attaque que le ridicule, est une mauvais
Une Pièce qui connive au mauvais goût de son siècle, ne fronde que le vice & les ridicules qui déplaisent, caresse celui
ne condamne dans d’Ormilli que sa jalousie : sa ridicule vivacité, ce vice de caractère qui rend les hommes d’un commerce di
Militaires ? Ces Pièces, ou plutôt ces jolis colifichets, par qui le vice est peigné, fleuri, ne sont rien moins que propre
pirer de l’horreur, dans un siècle où le plaisir conduit doucement au Vice sur le palanquin de l’Indolence. Que serait-ce si
s Actrices, y seront plus rares ; parce que le deshonneur qui suit le vice , est toujours sûr dans un pays où tout le monde s
nmoins du genre le moins utile ; elles ne rendent pas assez odieux le vice qu’elles peignent ; elles ne peuvent qu’exciter l
32 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81
& frayeur. Ils font tout le bien & tout le mal du monde ; le vice & la vertu, le bonheur & le malheur publi
désordres, & l’élève jusqu’aux cieux ; il le croit une source de vice , & il le dit lié & nécessaire au gouverne
important de l’attention du gouvernement ? Puisque c’est une école du vice & un piege des plus dangereux pour la religio
il n’y a rien qui trouble plus le bon ordre que l’irréligion & le vice qui en sont les fruits les plus ordinaires. Mais
us exhorte d’imiter. Il étoit dans la perfection où on le désire ; le vice y étoit puni, la vertu triomphante. Il a dû opére
e n’y voir qu’un or, dont il prétend que l’Etat s’enrichit ; mais les vices que cet étranger rapporte dans sa patrie n’influe
comique, la chaire & le théatre doivent se liguer pour rendre le vice odieux. Que cette ligue est désirable ! On attend
urage l’Auteur, l’Acteur, le Danseur. L’école destinée à corriger les vices est devenue l’écueil de l’innocence, de la sensib
: Moliere, Racine, Baron, la Clairon, sont-ils des déclamateurs ? Les vices du peuple ont pénétré dans le sein des plus illus
pénétré dans le sein des plus illustres familles. Ce sont plutôt les vices des Grands qui corrompent le peuple. Quelle diffé
oix des Comédiens n’est pas viciée, elle est ordinairement belle : le vice de la voix n’altère pas la sublimité des leçons ;
talens décens & vertueux, & la scène sera purgée de tous les vices . Les voilà bien puissans, & par conséquent bi
’ils le fassent donc vîte, que la scène soit enfin purgée de tous les vices . Qu’une conduite réguliere & même austére soi
nter ? pourra-t-elle s’y soutenir ? Que les mœurs soient révérées, le vice puni, les Acteurs irréprochables. Qu’il est à sou
nt pourtant de dire qu’un mot des Grands purgera la scène de tous les vices . Les Auteurs consacreront leur talens à la gloire
certaine, & les fruits immenses : La scene est purgée de tous les vices , la vertu honorée, l’amour à jamais banni. On n’e
33 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35
inciale. Je dis, grace au théatre, car quoique dans tous les temps le vice se soit efforcé d’affoiblir les loix de la pudeur
que dans les autres temps. Le théatre fait époque dans les annales du vice . Pour les personnes qui le fréquentent la différe
préséances de la noblesse ! Lorsque dans la suite le théatre & le vice eurent degradé la vertu Romaine, on fut moins dél
ssent dans les palais, & défendue aux habitantes des cabanes ? le vice change-t-il de nature sous des draps d’or ? les g
eaux indécens. Ne devroit-on pas arracher cette racine empoisonnée du vice , & faire par-tout regner la pudeur ? Il a sur
omption, de la legereté, de la suffisance, aussi-bien que de tous les vices . Formés ainsi de la main de Thalie & de Melpo
st soigneuse de se donner des défenseurs & des témoins, autant le vice est attentif à les écarter. Pour perdre aisément
elle est sensible à tout, s’allarme de tout, l’heureuse ignorance du vice lui en fait un monstre, son seul aspect la troubl
agrément des campagnes. C’est pour-ainsi-dire le tein de la piété. Le vice a aussi son rouge & son odeur ; mais l’un est
e la vertu sont charmantes. Elles la font aimer ; les avancoureurs du vice lui font d’avance le procès. Comme la fleur précé
tre. Chaque passion a de même ses préludes & son langage ; chaque vice a ses couleurs & son cortege. Les yeux, les m
même proprement une vertu ; ce n’est que la honte & la crainte du vice , que la foiblesse humaine rend si nécessaire, pou
udeur, dont ils n’avoient pas besoin. Dieu éleva ce rempart contre le vice , à qui le péché venoit d’ouvrir l’entrée du monde
hors de la vertu, on n’est pas vertueux sous les dehors volontaire du vice . On peut avoir intérêt de cacher ses desordres, a
t pas possible de croire la vertu quand on ne voit que les allures du vice , sur-tout en matiere d’impureté, qui de toutes le
cite la passion, & fait espérer de la satisfaire. Elle déclare le vice caché, dit S. Augustin, Latentem luxuriam ornatu
st ce que signifie le mot publicat. La parure est la livrée propre du vice , dit S. Clément d’Alexandrie, comme la marque que
est pas mon portrait, je ne m’y retrouve pas. Ce sont les couleurs du vice , les traits du péché, le pinceau du mensonge. Vou
e sont pas faits pour être l’objet des poursuites, & l’aliment du vice de leurs maîtres. Et les maîtres ont ils le droit
34 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131
Paul aux Ephésiens, livre. III, chapitre V]., où expliquant ces deux vices marqués par Saint Paul : stultiloquium, scurrilit
degré de gloire, où l’on serait parvenu si l’on n’avait point de tels vices  ». Ce sont donc des vices, des péchés du moins vé
erait parvenu si l’on n’avait point de tels vices ». Ce sont donc des vices , des péchés du moins véniels ; ce qui est toujour
d’Aristote qui en a fait des actions de vertu ; qui range parmi « les vices  »4. Mor. 14. [Aristote, Ethique à Nicomaque, livr
sions des saints pères, il met avec eux la plaisanterie au nombre des vices repris par cet Apôtre. De off. minist. I. 23. n.
35 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65
les Spectateurs ; et les plaisirs même du Comique étant fondés sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, q
r un cœur sensible, que celles d’un amour criminel à qui l’horreur du vice sert au moins de contrepoison ? Mais si l’idée de
empêcher de mal faire, deux heures par jour, dérobées à l’activité du vice , sauvent la douzième partie des crimes qui se com
êteté est perdue ; pour couvrir d’un vernis de procédés la laideur du vice  ; pour empêcher, en un mot, que les mauvaises mœu
t dignement quelque vertu ; si elle inspire de l’horreur pour quelque vice , elle aura les applaudissements qui lui sont dus 
e la majeure de cette hypothèse scolastique. XII. Rendre ridicule les vices et les défauts, ce qui est l’effet du Comique, c’
e qui est l’effet du Comique, c’est fortifier et rendre agréables les vices du cœur humain. Quel faux jour est ceci ! Heureus
es ne sont pleines que de scélérats, c’est être soi-même partisans du vice , c’est lui donner le principal attribut de la ver
calcul, de même que l’axiome que nous croyons le plus certain. XXVI. Vices de caractère, et non de profession ! XXVII. Cette
36 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158
de ceux qui ne sauvent pas les apparences, qui arborent les dehors du vice , en exposant les dangereux attraits, en offrent l
 ; on se peint sans y penser, sur les murailles ; les traits épars du vice se réunissent pour faire le tableau du cœur. Ce c
hé. Quelque nom de Saint qu’on lui donne, c’est toujours l’aliment du vice . Pourquoi donc l’indécence dans les images des Sa
n, la vertu ne doit jamais, même en peinture, se parer des livrées du vice , elle se détruit elle-même en se déguisant ; ce d
s sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer le
it donc briser celles dont l’objet est le crime, dont le fruit est le vice . Voilà où il convient d’être Iconoclaste. Leur li
res, pour en être peu touché. Ce n’est point alors la vertu, c’est le vice qui en émousse les traits, comme un homme dans l’
vie des libertins. Là est l’histoire de la vertu ; ici les fastes du vice . L’Eglise explique les mystères de la Réligon à l
le l’idée à l’imagination lubrique qui s’en repaît ; c’est l’école du vice & l’école de la vertu : le zèle excite à la v
& lancent dans un cœur sensible tous les traits de la passion. Le vice ne triomphe pas moins sous l’empire de Morphée, q
es, ou plutôt assez libertins pour l’acheter. Tout ce qui favorise le vice , peut compter sur le débit. Un des crimes d’Hérod
37 (1640) Lettre apologétique pp. 2-42
Epitre au rapport de Tristhemiuspar laquelle il blâme grandement les vices des Romains et des Bouffons. Saint Grégoire le g
ux Comiques, qui avaient l’apparence belle, et le dedans corrompu des vices de l’arianismeh ; Le grand Saint Basile, Evêque d
Panarium se plaint de l’Empereur Jovinien, de ce qu’il autorisait le vice des Comédiens, qui gâtaient par leurs lascivetés
’est pour une bonne œuvre, je réponds que le prétexte n’efface pas le vice s’il y en am. Dans toutes les meilleures Villes
s ai vus que je n’ai jamais remarqué aucune chose qui approchât de ce vice , et que leurs actions ont toujours été accompagné
e, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices  : Mais comme les temps perfectionnent les hommes,
rir de contrainte, dit S. Augustin ; un peu de douceur doit servir au vice comme un appât pour en amoindrir le cours dit Phi
es Donatistes, les Ariens et Albigeois, et autres qui s’adonnaient au vice , S. Exuper dit qu’une réprimande modeste pour les
e leur langue s’attaque aux plus justes du monde ; plût à Dieu que ce vice n’eût aucune racine dans nos cœurs afin que la ch
heur à repentance, je réponds qu’il y a différence, entre corriger le vice des hommes, et offenser l’honneur du prochain, co
plus riche ornement de son esprit, et pour dire en un mot de tous les vices d’un Calomniateur, ce Religieux en fait la grande
38 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160
sprit & un ridicule, nos maisons sont des écoles de lubricité, le vice y regne, & parle aux yeux dans mille chefs-d’
roiroit ? Le grand principe de nos jours est d’éloigner les enfans du vice en le leur rendant familier, & en inspirant l
plutôt Moliere a corrompu les mœurs, allumé les passions, nourri les vices , donné de fausses couleurs au désordre, des excus
: qu’on ne soit pas, dit-il, la dupe des apparences ; aujourd’hui les vices & les vertus se cachent, on voile des propos
êt de la vertu, qui fait mettre de la galanterie ; c’est le besoin du vice (affreuse verité) on ne met l’amour que pour l’am
soin du vice (affreuse verité) on ne met l’amour que pour l’amour, le vice seul le rend nécessaire au spectateur libertin :
mutuellement leur principe, leur fin, leur aliment, leur appui. Sans vice plus d’auteur, d’acteur, de spectateur, encore mo
, nous ne sommes point assez accoutumés sur notre théatre, à voir les vices & les ridicules des femmes, nous n’y voyons q
Tous nos poëtes comiques ont eu pour elles le respect, (le foible, le vice de la Nation ;) on le prouve par l’exemple de Mol
as réussi ; elle inspire du dégoût pour les femmes. Une passion ou un vice quel qu’il soit, qui dévélope les graces de la be
la combat, quoiqu’on sache dans le fonds à quoi s’en tenir ? (Sur les vices trop réels & trop nombreux des femmes.) Nous
rs sujets ; c’est leur empire en effet, & par conséquent celui du vice  ; & les hommes sont des idolâtres, jusqu’à pr
vent bien ; mais qu’importe ? Il faut être au courant ; passionner le vice , le jetter aux pieds de l’idôle, & la couvrir
u lieu d’un vain hochet elle a pris la sérule, Par elle maintenant le vice est combattu,             Elle jouoit le ridicule
ut, qui en entraîne mille autres ; on n’en a jamais corrigé. C’est un vice de climat : vraisemblablement il durera toujours,
n dans la mode, ne fasse abolir la comédie, que la frivolité & le vice sont parvenus à faire croire nécessaire. Le Pala
t punis ; mais il faut convenir que ces digues opposées au torrent du vice , ont été bien foibles, & n’en ont pas arrêté
es spectacles, n’est pas à beaucoup près aussi grand que le danger du vice que donne leur représentation. Danger pour danger
39 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192
le, entretenir des Acteurs & des Actrices, payer & honorer le vice , & fournir les occasions de péché ? Quel chât
res il fait dans ses amateurs ! Il y répand l’abomination de tous les vices . Semblable à un champ dans lequel coule un ruisse
. Nous avons beau vous instruire, vous exhorter, vous purifier de vos vices , vous laver de vos iniquités, pour peu que vous r
nce, les préparatifs du péché, les pensées d’adultère, le collège des vices , l’école du péché, l’aiguillon de l’intempérance,
stre de luxure ? (expression singuliere, mais vive, qui marque que le vice à la faveur du plaisir s’insinue dans l’ame par l
& on vous fait des blessures ; nous tâchons d’éteindre le feu du vice , & on l’allume. C’est bâtir d’une main, &
st pour plaire de se conformer au goût dominant, & de flatter les vices du siecle, par conséquent d’en prendre les sentim
vangile qu’ils proscrivent, sur les vertus qu’ils condamnent, sur les vices qu’ils favorisent, sur la chasteté qui y fait nau
40 (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193
le siecle est remply d’esprits libertins, qui estans engagés dans le vice luy donnent beaucoup d’autorité pour le faire aym
que les vicieux ne se mettent plus en peine de treu-a des excuses aux vices les voyants appuyées du consentement public. C’es
ilement ; car plus on flatte vn mal plus on le rend incurable : Et le vice n’est iamais plus insolent que lors qu’on l’autho
ul mesme pour nous exciter à l’amour de la Vertu, & à la haine du vice , s’est seruy des termes de luttes, de combats, de
appliquer les Oracles Diuins de la Saincte Escriture à la deffẽce des vices , puisque son intention est de nous en faire conce
y fait estat du des-honneur ; chacun court à céte fameuse eschole des vices , qui triomphe pompeusement de la honte publique.
s, quelle posture peut tenir vn Chrestien à qui les seules pensées du vice sont des crimes ; quelle satisfaction a t’il de v
issent à tous moments d’apprehension d’estre veuës. Mais icy tous les vices ont quitté le masque, les crimes sont publics, on
our des choses illicites ; & que les hommes pour authoriser leurs vices recherchent les memoires des anciens afin d’en ti
és plustost qu’au bien ; nous auons vne secrette inclination pour les vices  ; & partant que peut faire vne ame qui les pr
41 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206
votre retraite, ne fuyez pas les méchants, soyez indulgent pour leurs vices , montrez-vous persuadé qu’ils sont inhérents à le
onner aux désordres de la dernière école, se vautrer dans la fange du vice  ; qu’il était possible de garder la pureté de son
sonnage presque tout imaginaire, composé de différents caractères, de vices incompatibles, ou phénomène dans la société, auqu
e humaine. Si dénaturer et embellir les couleurs qui sont propres aux vices , ou flatter les traits des personnages immoraux e
ore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices , en les combinant et faisant supposer une liaison
ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste D
e infecte et désole de plus en plus. C’est donc incontestablement les vices que les criticomanes dramatiques, auxquels on peu
ns les plus profondes sur les faiblesses humaines, les travers et les vices combattus avec l’arme du ridicule par des satires
nt naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, l
quelquefois éprouvé aussi une grande satisfaction à voir foudroyer le vice sur le théâtre. Mais ce plaisir ne m’a jamais emp
42 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIV. Troisième réflexion sur la doctrine de Saint Thomas : passage de ce saint docteur contre les bouffonneries. » pp. 85-87
x Ephésiens, chapitre V, leçon 2]. : « L’Apôtre, dit-il, exclut trois vices , tria vitia excludit : la saleté, turpitudinem :
ioso, etc. » Il compte donc manifestement ces trois choses parmi les vices , tria vitia, et reconnaît un vice ou une malice p
stement ces trois choses parmi les vices, tria vitia, et reconnaît un vice ou une malice particulière dans les paroles, « pa
43 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200
c’est-à-dire jusqu’à préférer l’évidence des désordres, la nudité des vices , ainsi que je l’ai déduit dans la première partie
s corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l
êts, il est temps de mettre quelque frein à toutes ces mascarades des vices déguisés en vertus, courant les théâtres pour se
ions, c’est-à-dire comprenant avec leurs passions, leurs goûts, leurs vices , leurs préjugés différents, leurs opinions, leurs
aux prises ensemble, ou pour livrer ceux-ci à la risée de ceux-là, et vice versâ, afin de les corriger tous, les uns par les
ction, inévitable de la troisième école, de cette faction de tous les vices , qui encore, dans son déchaînement, s’arroge la p
qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifi
rcher dans les espaces imaginaires des subtilités, des manœuvres, des vices , des perfidies, des crimes sans noms, sans exempl
n par des critiques ou satires vagues est d’autant plus grande que le vice ou la corruption n’est pas attachée particulièrem
lpable l’inutilité et les dangers de jouer ou attaquer confusément le vice dans une corporation. Depuis qu’il existe des thé
bles autrement, des parasites et làches complaisants qui flattent les vices , qui fréquentent et caressent les fripons heureux
, ou cette indirecte et irrépréhensible censure des chefs de file des vices et des honteuses industries, si elle pouvait être
udis et admis, les flattent, les favorisent, et par là fortifient les vices et propagent la corruption. Voilà pourquoi les in
; et faire une plus sage ou plus profitable distinction, 1° entre les vices inexpugnables de nature, qu’on ne peut que conten
les vices inexpugnables de nature, qu’on ne peut que contenir, et les vices de civilisation qu’il faut combattre franchement,
le goût de la malignité et le sens de la dégénération, où on voit le vice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclat
44 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7
te encore mieux le nom. Les anciennes diableries donnoient horreur du vice , en le montrant puni par les démons ; les nouvell
s ; les nouvelles au contraire favorisent, inspirent, embellissent le vice , par les graces des actrices, les agrémens de la
mal, elle embellit la fausse religion, le paganisme, c’est-à-dire, le vice , & défigure la vraie, le Christianisme, c’est
partie de leur liturgie, qui consiste en débauche & en excès. Le vice lui doit ses progrès, le démon son empire, &
ie, c’est encore la dangereuse représentation du crime, les leçons du vice , l’apologie des passions, les occasions du péché.
45 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192
conversions innombrables, dans un temps où la guerre, le schisme, le vice , les factions des Guelphes & des Gibelins avo
oue un rôle d’une parfaite modestie, où on ne lui donne des leçons de vice , où on ne l’y fasse tomber. S’il paroît quelque f
x qui s’y présentent, ces assemblées prophanes, toutes formées par le vice , sont certainement, si l’on peut employer ces ter
es, dont ces innombrables peintures ont toujours offert les objets du vice , jamais la plus legere trace du Christianisme. Le
s images des Dieux de la fable. Mais on les garde parce qu’on aime le vice , & que la piété, son ennemie déclarée, est un
crieroient au sacrilege. Il vaut mieux que la vertu cede la place au vice , que Dieu s’en aille avec les Saints dans les Egl
amp;c. nous substituons sagement le crime au ridicule. Le monde à ses vices , & Dieu a ses perfections. Voilà le théatre ;
La religion en peinture se fait detester. Il n’a du goût que pour le vice . Il paroît singulier que ce Saint emploie le mot
toiles. Elle est changeante comme la lune. Est-ce la vertu, est-ce le vice qui se montre sous ce riche appareil ? Que le vic
a vertu, est-ce le vice qui se montre sous ce riche appareil ? Que le vice & la vertu prononcent à qui elle appartient.
nous avons vu, mais indocile, fiere, livrée au monde, à l’humeur, au vice , engouée de sa beauté, pleine de l’esprit du théa
s sur les actrices & les coquettes de notre siècle ; c’est que le vice toujours semblable à lui-même emploie toujours le
le. On cuillira bientôt sur ces arbruisseaux des fruits prématurés du vice . Mais du moins la vanité de leur beauté, l’art su
coup de maître à donner. N’est-ce point là le germe, l’instrument des vices , & lui-même un grand vice ? A-t-on donc si gr
ce point là le germe, l’instrument des vices, & lui-même un grand vice  ? A-t-on donc si grand tort de dire que cette pas
el fut le sort de l’empire de Babilonne, ville abominable, théatre du vice , parce qu’elle é oit le trone des femmes, dont l’
bli, le fard a-t-il défiguré le visage des héritieres des Sabines, le vice monte sur le char de triomphe. Rome est ébranlée
a source de leurs maux. Jamais on n’y parle plus fortement contre les vices des femmes & les excès de leur luxe, que ce s
in frontibus eorum, signa Thaii in electis. 4.° C’est l’enseigne du vice , Signum luxuria . Les marchands, les artisans, m
lus hideux que le péché, quelles ténébres plus épaisses que celles du vice  ? Cette beauté prétendue ne se montre que dans la
46 (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194
aimables, plus désirables, et surtout plus innocentes et exemptes de vices . Voilà les deux points qu’il faut unir dans la co
pirer aux spectateurs des sentiments vertueux, ou du moins opposés au vice . Au reste c’est à l’Etat à payer par des pensions
jeter de la haine, du mépris, ou du ridicule sur les crimes, sur les vices et sur les défauts que produit ou l’injustice, ou
idicule d’excellentes pièces sérieuses, où la vertu est honorée et le vice puni ; cet excès dans les parodies est la suite d
oujours à rendre dans la société la vertu respectable et aimable, les vices honteux et odieux, la vanité méprisable et ridicu
manière de bien peindre les hommes qui sont ordinairement composés de vices et de bonnes qualités ; mais il n’a pas eu assez
ar des traits de ridicule le mépris et l’indignation que méritent les vices et les défauts, il négligeait fort l’utilité publ
47 (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -
les hommes que des portraits ridicules de leurs défauts. Attaquer les vices par ce côté, est les prendre par leur endroit fai
e cœur humain et qui porta plus loin l’art de tourner en ridicule les vices les plus accredités de son siècle ? Si nous cherc
fine des mœurs, des exemples de vertu et des sentiments d’honneur, le vice démasqué, le sot orgueil confondu. C’est précisém
48 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74
n lui a inspiré ce goût ; ce qui est mis de pair avec les plus grands vices . Voleur, séditieux, amateur des spectacles, c’est
ques, et d’apprendre aux jeunes gens qu’ils peuvent tout attendre des vices de ces âmes vénales ? « Qui servo persuasit ut fu
s. L’Hôtel de Bourgogne, de Guénégaud, etc. tout à suivi la pente des vices et le goût du peuple ; qui peut s’en défendre ? o
n pour avoir du pain, ou un libertin qui satisfait par le portrait du vice son cœur dépravé, comme un Peintre, qui peint des
oques : que sont nos vaudevilles, nos ariettes, nos airs d’opéra ? le vice en musique. C’étaient des femmes qui se présentai
nution, le dégoût, le mépris de la chasteté, le goût, l’impression du vice , le moyen de tromper les surveillants, de faire r
pas les moins bien partagés. Mais prend-on garde qu’en nourrissant le vice , le théâtre fait à la population une plaie bien p
onastères. La chasteté ne fut jamais si opposée à la fécondité que le vice . Dans la ville de Genève, où les mœurs sont plus
our être au goût des libertins, il est trop méprisé au théâtre, et le vice trop favorisé, pour y faire des prosélytes. En ef
49 (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82
devenir pernicieux par l’abus) ce qui ne pourroit être attribué à un vice de l’art, mais de l’artiste, ou des amateurs de c
rens mouvemens de l’ame y sont exprimés : les ressorts secrets que le vice & la vertu font jouer successivement, y sont
plus pénibles & les plus infructueux pour réaliser l’existence du vice , & rendre problematique celle de la vertu. Ec
J’ouvre le livre de l’univers, & je vois sur ce vaste Théatre le vice & la vertu toujours aux prises ; & en com
onal. L’unique fin de la Tragedie est de peindre les vertus & les vices  ; elle est également instructive dans ce double e
e raison qu’on se sert de couleurs fortes au theâtre pour peindre les vices & les vertus. Comme notre penchant pour les u
st donc bonne par elle-même. Le plaisir du Comique est fondé sur un vice du cœur humain ; plus la Comedie est parfaite, pl
des plaisanteries comiques. La raillerie n’est pas l’arme favorite du vice , comme vous l’affirmez : le ridicule est un remed
ridicule est un remede temperé dont la vertu se sert pour réprimer le vice en l’humiliant. L’emportement est le plus souvent
mp; de Valere. Moliere, selon vous, n’a point prétendu corriger les vices , mais les ridicules. S’il a corrigé le ridicule,
gé le ridicule, & que le ridicule ne prenne sa source que dans le vice , votre distinction est défectueuse. L’Avare, le T
rgeois Gentilhomme tire son origine de l’orgueil. L’orgueil est-il un vice  ? L’Ecole des Maris peint & couvre de ridicul
i funestes effets, est exposée à l’opprobre qu’elle mérite. Est-ce un vice que la jalousie ? En un mot, parcourez toutes les
es les Comédies de Moliere, vous verrez partout le ridicule émaner du vice , qui est son unique source. Je finis l’examen des
rtu ne sont pas susceptibles d’excès, c’est erreur de l’esprit, c’est vice d’imagination. En disant qu’on aime la vertu, acq
roit pour réprouver toute piece où l’Auteur s’attacheroit à rendre le vice aimable, & la vertu méprisable. Regnard , d
s exposés. Annoncer la vertu, c’est rappeller l’homme à lui-même : le vice , dans quelque attitude qu’on le place, ne peut ch
préconisé par une Laïs ou une Rodhope, pour offrir les dépouilles du vice comme un holocauste à la vertu ? Je craindrois de
alheureux, à sentir le prix de la vertu, & à connoître combien le vice est odieux & ridicule ; & il ne peut résu
érations du gouvernement. L’histoire de l’univers nous montre plus de vices chez les peuples privés de cet amusement plus uti
rs mœurs : des personnages imaginaires représentant la difformité des vices eussent été dangereux ; mais ils faisoient enyvre
50 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368
, secouer un joug qui accable le génie, & contraint d’épargner le vice le plus ordinaire dans la Société ? Il me semble
ins de voir ses Ouvrages se distinguer de la foule, en poursuivant un vice qu’il est comme défendu de vouloir réprimer : la
tendant qu’elle n’attaque que les ridicules seulement ; & que les vices atroces sont aussi de son ressort. Le joueur, le
celle qu’on éprouve aux Drames des Corneille. La Comédie attaque nos vices en riant. Nous nous amusons d’abord des leçons qu
51 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40
a fait graver quatre actrices habillées en vertus, qui inspirent les vices contraires. On a bien fait de suprimer les images
, tabatieres, bagues, &c. par-tout des leçons & des objets du vice . Il en est des marchands sans nombre, des magasin
u théâtre a donc fait main basse sur la piété, & a fait monter le vice sur le trône. Les décorations théatrales s’empare
tombe dans les apparences & dans l’excès de l’irréligion & du vice . Quel pays & quel siécle, où la vue d’un Dieu
après avoir été ennemies déclarées dans celle-ci. Croiroit-on que le vice a poussé l’aveuglement & la témérité jusqu’à
le critique disoit, on voit dans le Temple de Diane une offrande des vices , & de l’intempérance des Grecs, c’est une pro
la plus honteuse ; enfin il calmoit les remords & sanctifioit le vice , par l’exemple des Dieux, qui employent toute sor
ut ce qui excite la passion est un chef d’œuvre. La peinture & le vice se donnent la main, & volent de toute part, s
leur tronc. Ils y ont fait la plus étroite alliance. De tous côtés le vice étale la peinture, parce que la peinture étale le
tous côtés le vice étale la peinture, parce que la peinture étale les vices . Les actrices y servent de modeles, comme Laïs à
n tableau licencieux n’est il pas un mauvais livre où l’on apprend le vice bien mieux & plus facilement que dans un livr
corations ; car le théatre prit ou donna dans tous les tems le ton du vice , obscenœ imagines in libris etiam in litteris gra
ce des estampes, tous ces portraits sans exception fixent les yeux du vice par leur immodestie, & tiennent, comme de rai
ue produit un peinture lascive, ce qui est bien plutôt le triomphe du vice . Les arts sont-ils donc faits pour faire offenser
danger qu’ils font courir aux femmes. C’est une erreur ; l’attrait du vice fait d’aussi pronfondes blessures dans tous les d
é les ténébres de la superstition, fait disparoître la distinction du vice & de la vertu, rendu l’homme à la raison &
oute la théologie fabuleuse des Grecs & des Romains, ou plutôt du vice qu’Ovide a tracée dans ses innombrables, & la
e & de la sculpture. Il leur attribue l’idolâtrie, & tous les vices qui ont souillé la face de la terre. Ces arts son
52 (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153
séduite par le plaisir, reçoit aisément les méchantes impressions du vice  ; & tout Stoïcien qu’il étoit, il avoue qu’il
est même une école de vertu, dont on fait l’éloge avec la censure du vice . On va aux spectacles sans mauvais dessein, &
nc tout au plus qu’une pureté, apparente, qui n’adoucit les images du vice que pour le faire recevoir avec plus de facilité,
la tragédie : Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu en les peignant de leurs vraies co
nullement que la comédie soit propre à corriger les crimes & les vices de la galanterie criminelle, de l’envie, de la fo
âtre, quelque épuré qu’on le suppose, est donc la véritable école des vices & des passions ; & la censure du vice, jo
la véritable école des vices & des passions ; & la censure du vice , jointe à l’éloge de la vertu qu’on voit à la fin
n méprise tout ce qui ne porte pas écrit sur le front le caractere du vice , tout ce qui n’est pas marqué au sceau du démon.
53 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162
rsonnes, sans s'embarrasser de leur prix et de leurs droits. C'est un vice dans les ouvrages d'esprit : l'une des plus belle
es circonstances, qu'ils soient du moins propres et décents. C'est un vice dans la société : la familiarité est une liberté
rdination et aux bienséances, se met sans façon au niveau de tout. Ce vice peut venir d'un fonds d'orgueil. Dans la religion
sur l'impureté peuvent s'émanciper sur tout le reste. Ce n'est pas un vice de langage : on peut être respectueux sans savoir
la lie du peuple, du métier le plus bas, plus confondus encore par le vice . L'étiquette du respect est entre eux fort bornée
ic se met sur la même ligne. Rien ne rapproche plus que le plaisir du vice , parce qu'il dégrade. La modestie de la sagesse l
ans l'occasion prochaine, justifiera donc le mal qu'il fait ? Mais le vice est puni à la fin de la pièce. Il ne l'est pas to
Poète qui ne cherche qu'à plaire ne s'en embarrasse pas. Du moins le vice de l'insolence, de l'obscénité, de la frivolité,
54 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87
nature & les vertus morales, un bonheur ou un malheur temporel du vice & de la vertu. Il change jusqu’au langage de
ion sur personne. La partie morale, ces tableaux des vertus & des vices ne sont qu’un Evangile déguisé par un langage qu’
ne, à la fourberie, à la partialité. Il est aisé de métamorphoser les vices grossiers en qualités éclatantes, quand on les vo
idolatrie de la Tragédie met le sceau aux plus pernicieuses leçons du vice  ; la Comédie ne lui prête pas moins des armes, no
édité, que les vertus chrétiennes sont des singularités ridicules. Le vice sur le trône, le vice dans la société se réunisse
chrétiennes sont des singularités ridicules. Le vice sur le trône, le vice dans la société se réunissent sur la Scène pour c
du cœur suit l’impression, & forme avec lui un accord parfait de vice . La conspiration est mutuelle, elle est agréable
le mieux préparé & le plus accrédité par les habiles médecins du vice , ou les comédiens & les comédiennes sont le m
mœurs que l’Ethna, malgré les désastres continuels du péché & des vices , plus redoutable aux yeux de la foi que l’embrase
qu’ils n’en empêchent réellement aucun, & que c’est entretenir le vice , comme en Sicile les brigandages. Il n’y a pour c
réparé, comme dans Lafontaine, les égaremens de la jeunesse & les vices du caracteres. Ses plaisanteries sans nombre, jus
éplaira à bien de gens. C’est le privilege de la vertu de déplaire au vice & au ridicule, d’autant plus furement que le
ir au grand préjudice de la vertu ; on n’oseroit louer directement le vice , on le loue indirectement dans ceux dont il a fai
dont il est rempli, représente ce siecle comme le théatre de tous les vices . Dans tous les ordres, (les grands) énervés de m
mes) opposer aux mépris un front toujours serein, mêlans l’orgueil au vice , au faste l’imprudence des plus viles Phrinés, em
evet. On voit par-tout le théatre comme le trône & la source des vices  ; sans doute il y a des vices indépendamment du t
atre comme le trône & la source des vices ; sans doute il y a des vices indépendamment du théatre, puisque ce sont les vi
doute il y a des vices indépendamment du théatre, puisque ce sont les vices qui l’ont formé & qui l’entretiennent ; mais
ges & tous les sexes boivent à longs traits le poison de tous les vices .
55 (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62
commencé à les fréquenter avec les dispositions les plus éloignées du vice  : j’ai vu, pour l’ordinaire, leurs vertus dispara
ngeance, et principalement d’amour. C’est une école et un exercice de vice , qui obligent les Comédiens à exciter et à imprim
st occupée à apprendre, à répéter ou à représenter l’image de quelque vice . Il leur est donc impossible d’allier avec la pur
obstacle à toutes les vertus, et le second est une entrée à tous les vices . » D’après des témoignages si respectables, et d
leçons de vertus, sans laisser en même temps l’impression de quelque vice  ? Et quel sera même l’effet de ces deux pièces ad
ièce, que celui qui va au Spectacle, n’y apporte point de penchant au vice , ni une âme facile à émouvoir, qu’il y soit le ma
la Tragédie. « Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice et la vertu, en les peignant de leurs vraies coul
développer les germes de leurs passions, et les familiariser avec le vice . Ces principes de corruption reçoivent une nouvel
yait nullement que la Comédie fût propre à corriger les crimes et les vices de la galanterie, de l’envie, de la fourberie, de
sent jamais seconder la Morale, quand même l’on y verrait toujours le vice puni et la vertu récompensée. Mais écoutons-le pa
r un cœur sensible, que celles d’un amour criminel à qui l’horreur du vice sert au moins de contre-poison. Mais, si l’idée d
, pour cela les mœurs ; le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, q
. Qui peut disconvenir que le Théâtre de Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs, plus dangereuse que les li
devraient attirer leur indignation. J’entends dire qu’il attaque les vices  ; mais je voudrais bien que l’on comparât ceux qu
en ce qu’il fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu, en ce qu’au grand soulagement des sp
’application. On y apprend à ne couvrir que d’un vernis la laideur du vice , à tourner la Sagesse en ridicule, à substituer u
56 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104
n leur refusant tout, en vous défiant d’eux, en les faisant rougir du vice honteux qui vous domine, savez-vous ce que vous f
que vous êtes leur père, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu, le mépris dont vous vou
rts, accablé d’injustice, Qui veut sortir d’un gouffre où triomphe le vice , ne peut être qu’un homme probe, d’une grande se
mœurs, par la raison encore que dans celle-ci on soulève de fait les vices , on leur donne des armes contre la vertu qu’ils n
oint, et que dans le Misantrope on prescrit à la vertu de ménager les vices , de les supporter en silence, vu qu’ils sont unis
, tous les égards dûs à la franchise, à la loyauté, sont prodigués au vice , à l’homme déloyal par les élèves de cette école 
ble, traité d’imbécile, sinon d’hypocrite. Mais après avoir vu que le vice est l’objet de recommandation dans le Misantrope,
lfaisant, etc., observez que dans le Tartufe, l’auteur nous montre le vice sous ses couleurs les plus odieuses, qu’il emploi
, Bossuet, Massillon, vous qui ne vouliez pas transiger même avec les vices des rois ! Et après cette clémence, plus que div
a faite ici à la vertu, ainsi que la guerre inconsidérée qu’il fit au vice dans le Tartufe, a été continuée par d’autres maî
même peine que des hommes pervers qui scandalisent la société par des vices honteux. On voit que ces assemblées postérieures
ambouillet, ont amené la nécessité de la satire de Gresset contre les vices du Salon vert, doivent convenir du moins de la pa
nt été que des écoles de mauvaises mœurs ; qu’en voulant corriger les vices de quelques parents dénaturés, exceptés de la règ
emède, cette publication de l’effrayante augmentation du mal : Et les vices d’autrefois sont les mœurs d’aujourd’hui !… On p
lles Molière, votre guide, a cru devoir donner des tours gracieux aux vices , avec une austérité ridicule à la vertu (ce repro
ner à gourmander, à satiriser indistinctement les personnes, ou leurs vices , leurs défauts, leurs travers et les goûts, les h
57 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64
d’attaquer ; il faut louer leur sagesse et ne pas confondre avec les vices qu’on critique sans ménagement, les opinions qu’o
teurs qui lui ont succédé ont osé prévoir comme lui, en attaquant des vices , des ridicules, et des opinions du jour qu’on ava
ndre même en traitant les matières les plus abstraites. Attaquons les vices en général, qu’ils soient toujours les objets de
pouvons être sûrs qu’ils attaqueront avec succès les ridicules et les vices qu’on peut nous reprocher aujourd’hui. Quand Moli
en le respectant c’était entretenir les défauts, les ridicules et les vices que ce goût mal dirigé pouvait produire. Or il es
encore subsister sous la forme qu’ils avaient alors, les défauts, les vices et les ridicules que Molière a joués avec tant de
en sont perdus. Les ridicules lassés de voir rire à leur dépens, les vices fatigués d’être contrariés ont pu prendre une aut
ècle futur en feront autant, et peut-être qu’en poursuivant ainsi les vices de retranchement en retranchement, les Auteurs Dr
t que les sentiments qu’il inspire partent d’un fond de bonté que les vices n’aient pu anéantir chez les hommes ? Vous faites
lement de leur goût pour la vertu et du plaisir qu’ils ont de voir le vice dans l’embarras. Il est vrai Monsieur qu’il y a p
’ils la voient, qu’ils la chérissent, qu’ils détestent le crime et le Vice , et que si leurs passions et leurs intérêts les a
pas dans sa place, la voici : « Tel est l’avantage de la Vertu que le Vice même lui rend hommage. »y Si le spectacle est c
ont disposés à mal faire, c’est lorsque rendus à eux-mêmes au sein du vice et de l’oisiveté, ils n’entendent plus la voix de
rappant, et qui force le spectateur d’apercevoir les inconvénients du Vice ou du ridicule que l’on joue : comment donc voule
oulez-vous que cette manière d’instruire soit capable d’entretenir le Vice au lieu de le corriger et que le cœur des méchant
pas dignes d’entrer en compte et qu’il passerait volontiers tous les vices à l’objet de son amour pourvu qu’elle eût autant
tiques à lui faire sentir que la fausse application du courage est un vice et cela n’est pas si fort éloigné du succès que v
dans laquelle on instruit un jeune homme des périls auxquels tous les vices exposent par le malheur des vicieux, qu’on fait p
ir une horreur plus forte pour l’injustice, la tyrannie et les autres vices qui les persécutent. Les lois selon vous n’ont nu
l’autorité des Magistrats. Il est résulté du pouvoir des lois que le vice a été contraint d’abandonner la scène et que les
qu’en ne permettant qu’à la Vertu d’y paraître, elles en ont banni le Vice  ; puisqu’en n’y souffrant qu’une critique général
58 (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -
ment qu’ils sont l’écueil de toutes les vertus et l’école de tous les vices  ; mais le relâchement a toujours eu le secret d’é
our ménager les pécheurs, mais pour couper jusqu’à la racine de leurs vices . Plus l’aveuglement est grand, plus le zèle évang
èque faisaient à ceux qui s’ennuyaient de ses déclamations contre les vices  : « Vous me demandez, disait-il, pourquoi je répè
59 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3
rendaient vertueux. Une religion serait fausse, si elle enseignait le vice  ; les lois méprisables, si elles ne le défendaien
défendaient ; la politique pernicieuse, si elle l'accréditait, si le vice la mettait en œuvre et en était le fruit. Il n'es
ce, la paresse, etc. sont-ils donc des vertus ? Il n'est aucun de ces vices , si rigoureusement condamnés dans l'Evangile, et
60 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31
pureté de la Foi & de la morale, & autorisé l’erreur & le vice , les Protestans dans leurs principes y doivent êt
spirer que la vertu, & dont les dérangemens autorisent si sort le vice . La multitude des représentans inutiles qui peupl
e Serpent, &c. se trouvent par-tout ; & loin d’inspirer leurs vices , ils sont odieux à tout le monde. Comment même le
les jeunes princes l’Histoire des Rois, se sont appesantis sur leurs vices , & ont insisté avec force sur le tableau de l
reille idée ne m’est jamais venue, & je ne saurois l’adopter : le vice couronné familiarise avec l’idée du crime, &
dont l’histoire n’est que le tableau de leurs miseres & de leurs vices , le registre de quelques vertus & de beaucoup
r s’en defendre & donner ses leçons aux enfans. La différence des vices des rois & des vices des sujets n’est pas fac
ner ses leçons aux enfans. La différence des vices des rois & des vices des sujets n’est pas facile à comprendre ; les ma
nt comprendre ce qu’il avance, qu’un Instituteur, qui doit cacher les vices des rois, doive pourtant avoir un esprit philoso
du cœur, & sonde la profondeur du caractere , jusqu’à tourner en vice ce qu’on avoit pris pour vertu ; & en démasqu
die ceux des particuliers, pour inspirer l’horreur & le mépris du vice , à l’exception du libertinage, qu’on n’évite que
vent être la matiere des plus belles leçons. Peignez à vos éleves les vices à la mode, faites leur sentir le ridicule qui les
61 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107
des mœurs, ils sont obligés de se transformer, pour peindre tous les vices . S'ils n'en ont pas, ils entretiennent et augment
e mauvais les autres ? Quel tissu de scandales ! parler le langage du vice , en prendre les allures, en peindre les horreurs,
du bien, et devenir des vertus ; tournées vers le mal, elles sont des vices  ; appliquées à des choses indifférentes, pourquoi
n redoutait les moindres atteintes, on apprend à n'en plus rougir. Le vice , déguisé, justifié, ennobli par le Poète, agissan
udir, discernera-t-il le corps d'avec masque, ne prendra-t-il pas les vices pour des vertus ? Qu'est-ce que l'imagination, ce
rler que celui de la passion ; au lieu de travailler à corriger leurs vices , ne faire qu'en rire, et étudier l'art de les aug
étudier l'art de les augmenter. Faut-il qu'à la faveur des talents le vice ait le droit de parler plus haut que les lois, et
perce cruellement le sein. D'où vient le plaisir que donne l'image du vice  ? on en aime la réalité, ou la trouve à demi dans
athées, railleries profanes, la gravité méprisée, la vertu avilie, le vice applaudi, le Clergé injurié, déclamations contre
chant moyen d'enseigner la vertu, de la faire voir par le portrait du vice . » Bien des gens m'abandonneront le théâtre Angla
la nation ; mais ils ont peu à faire pour les rapprocher, le goût du vice et la licence à le peindre en a fait tous les pré
ns et à les exciter, donner des règles de modération et des leçons du vice , crier à l'humanité, à la probité, et se plaire à
62 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74
rime : Oculos incessabilis delicti. Eh où se tient-il ce langage du vice plus énergiquement, plus élégamment, plus constam
d’anathemes. Les Actrices Chrétiennes n’ont ni moins de goût pour le vice , ni moins d’adresse à l’inspirer. Leur visage &am
and. Cette ombre de dévotion n’est ni le préservatif, ni le remede du vice , à travers la croix la passion poursuit également
on se bornoit à réformer l’extérieur sans aller jusqu’à la racine du vice . Que peut-on donc penser de celles dont l’extérie
ieur & l’intérieur sont également corrompus, qui sont paîtries de vice , & l’arborent, qui tachent sans cesse de se f
-tout le feu qui les dévore ? Otez donc de votre visage ce trophée du vice , cette enseigne du libertinage, ce fruit amer de
infermités, & l’âge, par les maladies, surtont par les suites du vice , rien ne défigure plus que le vice même, qui la f
aladies, surtont par les suites du vice, rien ne défigure plus que le vice même, qui la fait si bien parer. Elle l’est encor
et excès jusque dans le Temple, & sous les yeux de la Sagesse. Ce vice ne respecte rien, ni le lieu, ni le temps, ni l’é
era aisément des autres ennemis : ce sera par la vue de la laideur du vice , de sa honte & de ses remords. Après la victo
ne, & la porte partout. Ainsi faut-il avoir présente l’horreur du vice pour en éloigner la tentation ; c’est le cœur qu’
du châtiment ; c’est en même tems instruire les hommes des dangers du vice & de ses suites, en rendant difforme le bien
out sur un Théatre où on étale avec le plus d’art tous les charmes du vice . Lucain, liv. 10. conduisant César en Egypte apr
iche, les dix Vierges, le Pharisien, ne présentent que des vertus. Le vice y est toujours puni, ici au contraire le vice sem
tent que des vertus. Le vice y est toujours puni, ici au contraire le vice semble récompensé, & la mauvaise morale canon
rent. & s’y établirent, y apporterent, & y ont perpétué leurs vices , & ceux de leurs femmes. Cette indécence à Ro
reuse ignorance ; mais lorsque le débordement de l’idolâtrie & du vice eut perdu Israël, le fard ne put manquer de s’y r
le danger d’une profession aussi criminelle, & les moyens que le vice met en œuvre pour corrompre les cœurs. Quelques A
63 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29
erra-t-on ? un vil manant, une courtisanne, qui n’existent que par le vice . Combien s’écriera-t-on plus justement que Salomo
dit-elle, donnent des leçons de vertu, & laissent l’impression du vice . Qu’est-ce que l’impression du vice ? c’est l’idé
u, & laissent l’impression du vice. Qu’est-ce que l’impression du vice  ? c’est l’idée, la connoissance du vice qu’elles
Qu’est-ce que l’impression du vice ? c’est l’idée, la connoissance du vice qu’elles donnent aux ames les plus innocentes ; l
onnent aux ames les plus innocentes ; la familiarité, le goût pour le vice , qu’elles inspirent aux ames les plus pures ; le
inspirent aux ames les plus pures ; le penchant, le mouvement pour le vice , qu’elles inspirent dans les plus indifférentes ;
uent. La tentation a divers degrés. 1.° On y donne la connoissance du vice , & la premiere idée à ceux qui y apportent la
nsister le souverain bonheur à les posséder. Les traits si perçans du vice ont-ils besoin d’être aiguisés ? une vertu rigide
ourage par le ridicule donné à la vertu & les éloges prodigués au vice , on invite par le succès tôt ou tard favorable à
ppui du théatre ! 1.° L’oisiveté. Elle précipite dans les plus grands vices  ; son danger a passé en proverbe. En est-il de pl
ite beaucoup d’attention. C’est un état. L’oisiveté est sans doute un vice dans tous les lieux, tous les temps, toutes les p
uche. Le principe d’un goût si général & si mauvais, n’est que le vice , les appuis, la coutume & la facilité. La fac
ilité. La facilité invite le Poëte, la coutume enchaîne le public, le vice entraîne l’Acteur & le spectateur. La corrupt
64 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
hercher tous au théâtre ? Des leçons pour apprendre les subtilités du vice , ou des exemples pour s’affermir dans le crime, o
nage, qu’on y flatte même leurs passions favorites, qu’on y donne aux vices qui leur sont les plus naturels un vernis d’héroï
frir leur orgueil, si ce n’est peut-être dans la peinture de quelques vices que tout le monde abhorre, et qu’on charge si bie
r raison, pour que leur goût le plus ordinaire ne soit pas le goût du vice bien plus que celui de la vertuai ? Comme les poè
ctateurs tout ce qui peut leur causer cette horreur. Ils peignent les vices avec le cortège des grâces, avec tous les pièges
65 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83
onner à leurs Ecoliers une occasion si prochaine de dissipation et de vice . La Cour ordonna encore à cette compagnie de Pand
nal, qu'on doit la respecter et lui épargner la moindre impression du vice , peut-on lui permettre de s'engloutir dans l'asse
e, peut-on lui permettre de s'engloutir dans l'assemblage de tous les vices  ? « Maxima debetur puero reverentia. » Il s'en fa
e-t-on, qu'indécence dans les paroles, les gestes, les chansons ? Les vices des Comédiens sont si grands que la comédie elle-
goûtés. La jeunesse est l'âge le plus susceptible des impressions du vice , le plus critique, puisque le reste de la vie dép
, et faire passer pour une bonne œuvre d'ouvrir la source de tous les vices  ? comment peut-il justifier jusqu'à l'opéra, la d
d'après lui (pag.  100) qu'il y a une différence entre l'affection du vice , qui est l'impression que fait et que laisse dans
ice, qui est l'impression que fait et que laisse dans l'âme la vue du vice , et l'affection au vice ou pour le vice, qui est
n que fait et que laisse dans l'âme la vue du vice, et l'affection au vice ou pour le vice, qui est l'attachement au vice. L
e laisse dans l'âme la vue du vice, et l'affection au vice ou pour le vice , qui est l'attachement au vice. Le premier est ma
ice, et l'affection au vice ou pour le vice, qui est l'attachement au vice . Le premier est machinal et involontaire. C'est u
ite, est inexcusable. Tous ceux qui vont au spectacle n'aiment pas le vice , plusieurs en ont horreur ; mais ils l'aimeront b
, me rappelle un autre foyer derrière le théâtre, où tous les feux du vice sont encore plus ardents. Les honnêtes femmes, il
'on y trouve, qu'on y voit, qu'on y entend, qu'on y enseigne tous les vices , sans le racheter par aucune vertu. Il y a quelqu
66 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202
vertus ; Moliere avoit rassemblé, traîné dans les provinces, formé au vice une Troupe ambulante de Comédiens, qu’ensuite il
public, le corrupteur des mœurs à l’homme apostolique, en un mot, le vice & la vertu, la vie la plus sainte & la vi
bien, le brodequin & la mittre, la noblesse & les halles, le vice & la vertu ? Mais, dit-on, l’Académie n’est p
moins une assemblée de Chrétiens qui ne doivent pas faire prêcher le vice . Est-elle même si fort séculiere ? n’a-t-elle pas
mpie, on diminue l’horreur que doivent inspirer son impiété & ses vices . Le triomphe qu’on lui décerne invite à lui resse
r un prix, fait élever son héros jusqu’aux nues, & transforme ses vices en vertus ? Le sieur Chamfort, ébloui de la gloir
lais sur la scene, tels sont Aristophane & Moliere. Il attaque le vice avec le courage de la vertu, la vertu avec l’auda
ttaque le vice avec le courage de la vertu, la vertu avec l’audace du vice  ; rien ne lui coûte. Mais de cet amas d’absurdité
x choses les plus respectables ; il attaque la vertu avec l’audace du vice , rien ne lui coûte, & cependant ces bouffoner
i garde de pardonner à Moliere, c’est qu’il donne un tour gracieux au vice , & une austérité odieuse & ridicule à la
cœur toujours vertueux du Prélat, qui ne sait pas même soupçonner le vice dans des Actrices. Ce plan est l’opposé de celui
roit bien-tôt détruit cette innocence rustique, & fait rentrer le vice dans son empire. Ce trait sur le Théatre, qui dev
l’éloge public de Moliere. Que n’est-on pas en droit de louer, si le vice & l’irréligion, réduits en art, donnés en spe
me, que n’a-t-il eu le courage d’exclurre les portraits licencieux du vice , & ne représenter que les vertus pour les fai
sa vie pour son champ de bataille. La vie de Moliere est un tissu de vices , où de loin en loin on fait valoir, on exagère be
le monde, & ce grand talent de peindre étoit précisément un grand vice . Son irréligion scandaleuse sous le nom de Tartuf
du monde ne feront pas aimer la fievre. On n’avoit pas encore loué le vice & les vicieux, qui l’auroit osé ? Les éloges
ent être des modelles de perfection. Doivent-ils être des modelles du vice  ? Comme si l’austérité, qui ne doit pas même être
ntéressant qu’un vieillard ? Oui, quand il le rend intéressant par le vice . Si l’avarice est le défaut de l’âge avancé, peut
toient. Mauvaise raison, il ne faut pas faire des peintures libres du vice , c’est l’inspirer & l’apprendre ; il n’y auro
oit tout un monde, & quoiqu’il n’y regne que trop en effet par le vice qu’il répand, il s’en faut bien qu’il soit l’orac
67 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67
rale de l’Evangile, & de celle du paganisme ; il craint si peu le vice , il respecte si peu la vertu que tout est égaleme
n sans préservatif, les passions sans frein, le péché sans remors, le vice sans voile, ou plutôt embelli, aimé, recherché, f
are. Quel langage est plus barbare que celui de l’irréligion & du vice  ? Qui mérite la préférance, la pureté des mœurs,
e de vertus ne devroient elles pas couvrir dans la Réligion, quelques vices , aussi rares que les vertus des comédiens ? Est-i
L’esprit l’effet du théatre est également par-tout de faire goûter le vice , & mépriser la vertu, & pour celà, de fai
u’en donne la Réligion, d’en donner des idées fausses, pour rendre le vice agréable, & le faire aimer, excusable, &
iser, & lui substituer des vertus prétendues, qui ne sont que des vices déguisés. Tout ce qui est mis en action fait plus
nc plus éloquent & plus efficace que les plus grands Orateurs. Le vice en action est donc plus dangereux que tous les Pe
e qu’il agit lentement ? Mais encore, ce n’est pas un poison lent, le vice de l’impureté lance ses traits avec violence, ils
apide pour faire quelque impression, trop foible pour tenir contre le vice qui domine ; bien loin d’arrêter le mal, souvent
un trait singulier : Les Magistrats violent jusqu’à la bienséance du vice , (cette expression n’est pas juste, ce grand homm
ion n’est pas juste, ce grand homme a voulu dire la bienséance que le vice même n’ose violet ;) on en voit qui seduits par
er ses piéces pour thêmes. La jeunesse n’est-elle pas assez portée au vice , faut-il lui en donner des leçons, & les lui
ions, extrêmes, affreuses, inhumaines ; mais le théatre ne vit que de vice , & tout vice lui est bon : c’est chez lui un
ffreuses, inhumaines ; mais le théatre ne vit que de vice, & tout vice lui est bon : c’est chez lui un mérite, une gloir
68 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170
numens achetés par l’enthousiasme sont-ils bien glorieux aux héros du vice , que le vice y honore ? Le lendemain, pendant qu’
s par l’enthousiasme sont-ils bien glorieux aux héros du vice, que le vice y honore ? Le lendemain, pendant qu’on célébroit
une belle ame. En France la nuit est le temps des plaisirs & des vices  : ce qui a fait changer l’ordre des choses, a fai
soleil dont les rayons importuns n’éblouissent pas moins les yeux du vice que ceux des hiboux & des chats-huans. En eff
une forme visible ; la représentation en donne un à la vertu & au vice , les idées abstraites y prennent un corps, le con
s de Ciceron & les Epîtres de Séneque. On peut en dire autant du vice , quand on le joue sur le théatre : il s’y revêt d
vient. Mais elle n’a pas fait quelques réflexions importantes. 1°. Le vice est aussi souvent & plus souvent représenté q
u qu’elle a trouvé dans son poëte, on pourroit lui en apposer cent de vice . Il y a donc plus de mal que de bien, plus à risq
u mauvais, dont ils se repaîtront avec délices. 2°. A nombre égal, le vice l’emporte toujours sur la vertu, un mauvais exemp
ise en action par la représentation ? 3°. A jeu égal, les attraits du vice , plus séduisans que les charmes de la vertu ne so
honnête femme peut-elle lutter contre l’immodestie d’une actrice ? Le vice est d’intelligence avec le cœur, les avenues lui
eût trouvé sans peine, sous sa main & à chaque pas, un systême de vice partout répandu & dominant. Il en de même du
re passer dans son cœur, les réduire en pratique. Mais il y trouve le vice naturalisé, vivant, agissant ; il n’a qu’à le sui
gne la fausse. Qui ose y arborer la vertu, qui ne s’y fait honneur du vice  ? Plusieurs s’y sont plus libertins qu’ils ne son
e vraie impudence. Timide pour la vertu, on devient audacieux pour le vice  : ce qu’on appelle se former, & devenir homme
andaleuses qui font le mérite des actrices, & qui, en peignant le vice , l’enseignent & le font pratiquer. Il en parl
69 (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410
s avoir commis quelque mauvaise action, on se sent indigné contre ses vices , et peu attendri de ses maux : La punition d’un m
is si le Héros est absolument vicieux, il faut que la punition de ses vices soit telle, qu’elle imprime beaucoup de terreur.
truction pour porter les hommes à la vertu, et pour les détourner des vices  ; la règle générale est que la vertu soit récompe
e le but de la Tragédie est d’instruire, pour détourner les hommes du vice , et pour les porter à faire des actions vertueuse
 ; le Poète ne doit pas représenter la vertu toujours opprimée, ni le vice toujours impuni, ou triomphant. Qu’il ne choisiss
es ; ou si la fortune le favorise, on sent un secret dépit de voir le vice récompensé par de continuelles prospérités. Si Eg
un Tyran, il n’est pas nécessaire qu’il lui attribue toutes sortes de vices  ; mais cependant qu’il y ait quelque imperfection
es de mérite, dont les bonnes mœurs sont un reproche continuel de ses vices . Le caractère d’un Héros est d’être intrépide et
t sans récompense. La même règle doit être observée pour condamner le vice , qui demeure heureux et impuni : Il faut, au moin
sprits faibles ; car le penchant naturel incline plutôt les hommes au vice , qu’aux actions vertueuses. Voilà, Madame, quelqu
ui, bien loin de blesser les bonnes mœurs, contribuent à réformer les vices  ; nous l’avons connu par expérience, depuis trent
la source, la Comédie fut inventée pour reprendre plus librement les vices des principaux d’Athènes. Aristophane, qui excell
leur République. La Comédie qui avait été instituée pour corriger les vices des hommes, et pour réformer les mœurs, servit bi
bertinage et leurs erreurs ? La Comédie a été inventée pour rendre le vice odieux, et pour faire aimer la vertu ; pour conte
ous les sentiments en sont beaux, et portant plutôt à la vertu, qu’au vice et au libertinage. Que si l’on trouve quelques Ca
uer à réformer les mœurs, en exposant à la censure et à la risée, les vices et les faibles des hommes ; ces peintures satiriq
70 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10
 ; un honnête homme ne peut soutenir ces conversations : c’est un des vices de Moliere & de tous les comiques bouffons. C
n motif, de corriger du goût de la lecture des romans de chevalerie : vice fort rare & fort peu contagieux. Y a-t-il dan
ue-t-on ces productions innombrables, galantes, licentieuses, dont le vice se nourrit ? Elles sont bien plus communes &
e beau titre d’école des mœurs, lors même qu’elle donne des leçons du vice . Les deux héros ridicules, Dom Quichotte & Sa
Manche, nous font sentir les ravages que cause la représentation des vices & des passions dans le cœur des spectateurs,
71 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7
our empêcher toutes les représentations théâtrales, si l’ascendant du vice l’eût permis, ou pour en arrêter les désordres. F
Empereurs Chrétiens ne furent ni plus indulgents ni plus heureux. Le vice , toujours plus fort que la loi, a su se maintenir
des coupables peut arracher la tolérance ; mais elle ne change ni le vice ni la vertu, et la sagesse, supérieure à tous ces
Italie, comme en France, malgré la loi et la conscience, parce que le vice fait partout du ravage. On mutile souvent en Ital
72 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197
, c’est le mêlange profane du bien & du mal, de la vertu & du vice  ; & cette idée fausse, contraire à l’oracle d
aime que le carnage, une prostituée sans pudeur qui ne connoît que le vice , qu’on n’honore que par l’impureté ! Ne doit-on p
r. C’est un faux principe de morale & de religion, qui regarde le vice & la vertu comme des choses fort indifférente
rôles : ce qui assure aux enfans un défaut & quelquefois même un vice pour toute leur vie. Un jeune & précieux peti
’il est polisson, étourdi, il fera le valet, &c. De sorte que des vices qu’on devroit corriger par l’éducation, se concen
l’humilité : ainsi, en exerçant leurs talens, ils corrigeoient leurs vices , ils se donnoient des leçons à eux-mêmes : ce que
ent vertueux ? Les regles mêmes de l’art exigent même le contraste du vice & de la vertu. Ce seroit un fort petit mal, o
t irréparable, d’entretenir, d’exalter ses passions, de concentrer le vice dans son caractere, par la représentation de son
e caractere de la nation : c’en seroit donc un aussi de renforcer les vices des particuliers ; mais ce n’en est un qu’aux yeu
 ; mais ce n’en est un qu’aux yeux de ceux pour qui les passions, les vices sont des biens. M. le Batteux, la religion &
journaliere dans une actrice, un comédien qui en fait métier. Que le vice doit devenir difficile à corriger & la vertu
e n’a fait faire un acte de vertu à un enfant, ne l’a corrigé d’aucun vice . Un homme fait, qui prend les fables pour ce qu’e
bêtes ? On a fait beaucoup moins de fables que de romans : le goût du vice en est la cause. Les fables ne flattent point les
scène. Quel acteur, quelle actrice ne va fouiller dans cette mine de vices , & n’en tire dequoi plaire & égayer. Aprè
int d’autre usage : la vertu est ici l’introductrice, le palliatif du vice , pour lequel seul on travaille, qui seul en effet
le limon insect, Tous ces poëtes ne font que donner un habit neuf aux vices . Sedaine n’a pas plu à l’auteur des Trois Siecles
d plus dangereux que la grossiere obscénité : ce sont des tableaux du vice vivant & agissant, paré de toutes les graces
oli conte, une jolie piece, une heureuse découverte : il n’y a que le vice qui puisse souscrire à ces beaux titres. Dans l’E
histrions & d’esclaves, qui nous apportoient de l’Italie tous les vices d’une nation dégénérée, toutes les fourberies d’u
ce, au mariage, à la population, doivent leurs progrès au théatre. Le vice a inondé le royaume a mesure que le théatre l’a i
73 (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386
es, ces situations pittoresquement lascives qui forment un tableau du vice , plus corrupteur, plus contagieux que le vice mêm
i forment un tableau du vice, plus corrupteur, plus contagieux que le vice même, toujours inséparable de l’opprobre qui l’ac
u’une éducation chrétienne avoit garantis des impressions précoces du vice , et que l’imprudence des parens a conduits comme
yeux et le cœur, en voyant la première innocence s’instruire dans les vices de tous les âges, en parler le langage, en rendre
sme, l’innocence du premier âge est sacrifiée au triomphe de tous les vices  ; où l’existence même physique de ces tendres rej
æ libidinum publicarum) ; peu sensibles de voir des êtres usés par le vice en représenter les moyens et les effets, ils ont
us agit de montibus. 4 Georg. O paganisme, vous qui avez déifié le vice , qui avez introduit la licence des mœurs parmi vo
es vierges exprimer par leurs gestes ou leurs regards le sentiment du vice , on regardoit cette corruption précoce comme un a
nsuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parju
dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence. On verroit de
ent-elles faire ? N’est-il pas d’une impossibilité manifeste, que les vices et les passions des hommes qui ne cèdent qu’avec
C’est un argent empreint de malédiction : comme il sert de pâture au vice , il ne tarde pas à s’abymer dans la fosse profond
74 (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50
stes censures, en est sévèrement bannie. Le théâtre, alors l’école du vice & de l’impudence, est devenu celle de la déce
mes Frères, selon la remarque des Auteurs les plus judicieux, un des vices de ce peuple qui avoit conquis l’univers, & u
r modèles, en ont imité les beautés, ils en ont encore plus copié les vices . Cependant les partisans du théâtre en vantoient
ster entièrement, ne laissoient pas de le regarder comme une école de vice & d’impudicité : Privatum consistorium impudi
ladie que les Spectacles puissent donner à nos ames. Combien d’autres vices y sont érigés en vertus, & y reçoivent des ap
ant fondées que sur l’orgueil, ne sont aux yeux d’un Chrétien que des vices déguisés ; mais ces vertus enfin ne sont pas cell
s véhémentes. Si dans la comédie ce ridicule n’étoit jeté que sur les vices , elle n’en deviendroit pas pour cela tout-à fait
st le plus souvent répandu sur la vertu même ; ou si en épargnant les vices les plus criminels, on se contente de blâmer des
d’affectation dans le langage & dans les manières : mais de quel vice réel nous a-t-il en effet corrigés ? N’a-t-il pas
xpression familière, n’a-t-il pas toujours mis les rieurs du côté des vices & des crimes ? Etrange réformateur des mœurs,
es du Seigneur. Il n’y a que sa grace qui puisse vous corriger de vos vices , & vous donner l’amour de la vertu ; & sa
sera la damnation éternelle. Que ces hommes, déja souillés de tant de vices , se souillent encore davantage : qui in sordibus
75 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84
avoit à peindre la N … ? Tous les temps se ressemblent en matiere de vice . Les Actrices du dix-huitieme siecle sont les dig
plus séduisant, qui ne montrent, ne représentent, ne respirent que le vice . Et on pourra boire à longs traits le poison de l
objets séduisans, les discours licencieux, les exemples contagieux du vice , les principes empoisonnés de la morale, détruise
porter la solitude de son cœur, le poids accablant des besoins de ses vices  ; la grace seule peut opérer ce prodige, elle l’a
, quelques termes énergiques, quelques naïvetés réjouissantes, que le vice fait dévorer avec avidité & prononcer avec en
eilleures donnent des leçons de vertu, & laissent l’impression du vice . Vous portez votre ennemi au milieu de vous : ten
ur une raison profonde & très-vraie : La honte n’est plus pour le vice  ; elle se garde pour le ridicule. Son pouvoir s’é
ps-là on a attaché presque autant de honte au savoir des femmes qu’au vice qui leur sont le plus défendus. Lorsqu’elles se s
rs impurs, cueillis par la main du désordre. Quelle honte, d’avoir le vice pour approbateur ! quel garant de complicité ! po
nnes & les Comédiennes, chez qui, d’intelligence avec le cœur, le vice perce à travers la gaze. C’est ménager votre honn
lus nombreux & plus respectable que celui qu’on cite en faveur du vice . Entre ces deux coutumes la femme de bien n’hésit
u, les allures de l’innocence ? Eh ! quelles sont donc les livrées du vice , les dehors de la corruption ? Quel œil assez per
76 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54
r faire sentir l’étroite liaison entre le masque, le théatre & le vice , dans les personnes même dont l’esprit, l’état, l
se livrer à tous les plaisirs, le libertinage n’a plus de bornes, le vice marche tête levée. Tout le monde va masqué, &
destie font la vraie beauté. Mais ces déguisemens flattent le goût du vice , réveillent l’idée d’un autre sexe, enhardissent
ent le feu de la passion, & dispensent de rougir aux approches du vice . Le pinceau s’est prostitué à transmettre ces dég
t de formes ne fait-elle pas sentir aux moins clair-voyans combien le vice s’accommode du masque ? C’est peut-être un des as
tendent, ne produisent que les fruits amers de la tromperie & du vice , qui ne les mettent en œuvre que pour remplir leu
urgeois de village & à la derniere soubrette. Mais en peignant le vice , devroit-on le rendre agréable, en déguiser les h
oniam, disoit Petrone, qui le connoissoit bien ; & jusque dans le vice , il n’est pas rare, pour faire sa cour, qu’on aff
ans le vice, il n’est pas rare, pour faire sa cour, qu’on affecte des vices qu’on n’a pas ; il falloit pour plaire à Néron, q
le masque, en frondant la vertu & pratiquant à front découvert le vice . Mais ce n’est pas ce genre moral de masque que j
le déguisement réel d’habit, d’état, de figure, qui favorise tous les vices & qui est un des grands abus, des grands dang
ue que se donnent les rendez-vous, que se forment les parties. Que le vice est adroit, qu’il est audacieux, quand il peut se
77 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195
hans à la gauche, se maudissent mutuellement, opposant les vertus aux vices , confondant les vices par les vertus ; le grand s
audissent mutuellement, opposant les vertus aux vices, confondant les vices par les vertus ; le grand spectacle de l’ouvertur
foudre ; ici, le vrai Dieu qui enseigne la charité & condamne le vice  : Jovem adulterantem, Christum charitatem docente
Baptiste souffre le martyre pour la pureté. Sur le théatre on aime le vice , parmi nous on aime Dieu : Hîc per castam Susanna
ptueuses, dont tout le mérite est d’allumer la passion, de nourrir le vice , d’amuser la frivolité, de fournir le modelle au
iser ? Ce sont des goûts si différens, si opposés ; la piété & le vice , la messe & la scène, les chants de Lulli &am
e les plus intéressans à méditer. Mais il faux pour les goûter que le vice n’ait pas intérêt à écarter les leçons & les
brillant, à Paris même, qui est la capitale de la frivolité & du vice , comme elle l’est du royaume, il n’y en a pas la
78 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158
ifférentes ; les spectacles représentaient les actions, ou plutôt les vices de ses Dieux infâmes. La corruption des mœurs en
sorte de vénération, comme pour des Ministres des Dieux ; mais leurs vices et les désordres de leurs fêtes les firent mépris
humaines. Un vrai pénitent ne fait pas plus de grâce à l’idolâtrie du vice  : il va, comme Madeleine, arroser de ses pleurs,
auche le seul but où tendent ses adorateurs.« » Quel triomphe pour le vice  ! la vertu n’y paraît qu’enchaînée à son char. Vo
a voix. Cette bête est montée du fond de l’abîme de l’idolâtrie et du vice , qui en furent l’origine, en ont assuré les progr
endez que des discours, où vous ne voyez que des exemples de tous les vices . Eloignez-vous de ces infâmes prostituées, qui ne
a tout ce reste de religion qui embarrassait la passion, et on mit le vice à son aise. Cette ombre de piété se dissipa, le v
on, et on mit le vice à son aise. Cette ombre de piété se dissipa, le vice régna sans obstacle, le théâtre Païen fut rétabli
79 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175
mp; l’autre de galanterie : tous les deux avec dignité ont ennobli le vice . Bellecour de ses traits a saisi la finesse ; So
donne didactiquement pour modeles ? Mathurine avec Colin s’appellera vice , la Duchesse avec Baron sera la vertu ; le crime
le mêlange profâne & scandaleux des idées de religion adaptées au vice . Notre Prélat regne en maître absolu, Dispose se
t faire au nom de l’Evangile, Et se prépare à des plaisirs d’Elu. Le vice plaisir d’Elu, séduire au nom de l’Evangile, &
intrigue & d’injustice, Où l’intérêt confond les vertus & les vices … Où le luxe au front d’or des cieux atteint la ci
trefois croit, la nudité en étoit presque couverte & dégoûtoit en vice . Il est aujourd’hui propre, net, élégant, mais to
s de leur Char de triomphe, tous viennent rougir à ses pieds de leurs vices & de leurs foiblesses. Que ne servent-ils d’e
entraîne , (Dorat dit vrai, séduire les hommes, les entraîner dans le vice  : est-ce un mérite ? Aux yeux de Mr. Dorat, la ve
l est vrai, n’est pas un Consul Romain, mais les couleurs fraiches du vice , les passions senties, le libertin, l’homme de pl
apuleux,) & à Messaline, (dont il vient de parler, une héroïne du vice ,) que Petrone est redevable de son immortalité ,
veurs ; les remords, la réflexion, la probité sont le détail de leurs vices & de leurs bassesses, légereté, parjure, infi
gant & des vers faciles, une imagination riante qui assaisonne le vice & le fait boire à longs traits. Il est orné d
es, ils le savent, qu’importe, il faut être au courent, pensionner le vice , vegeter aux pieds de l’idole & la couvrir de
80 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95
uches infâmes, et les mystères de l’Evangile sur les autels élevés au vice . Un Chrétien est révolté de voir les objets de sa
le théâtre ne plaît qu’autant qu’il flatte la corruption : dès que le vice n’en fera plus l’assaisonnement, qui daignera s’y
me l’histoire des folies du théâtre, des caprices, des ridicules, des vices , des acteurs, des auteurs, des pièces. C’est bien
e troupe de faquins, et que l’on célèbre ses vertus dans le temple du vice et de la débauche ». Permettrait-on à la populace
es règles de la sainteté n’y sont goûtées qu’avec l’assaisonnement du vice  : les vertus ne peuvent monter sur la scène que m
it assez bon pour les attribuer au grand nombre ? Monté sur le ton du vice , il ne sera pas si tôt l’Apôtre de la vertu ; le
ieuse ; il débite sur la même scène le bien et le mal, la vertu et le vice . C’est la source dont parle S. Jacques, d’où coul
qui donne aux Comédiens la mission : Allez, leur dit-il, enseignez le vice à toutes les nations, apprenez-leur à faire ce qu
s les Actrices de Paris ; ces femmes ont des mœurs, une Actrice a des vices  ; elles ont un extérieur pieux, l’Actrice n’a que
ertu, en paraissant l’accueillir. La mettre sur la même ligne avec le vice , c’est la décréditer, l’égalité du traitement la
ondre dans la foule des gens sans honneur. Quel plus beau jeu pour le vice , que d’être associé à la vertu, dans les mêmes li
doux et modéré n’est pas fait pour les fureurs d’Oreste, le masque du vice embarrasse la vertu, le masque de la vertu ne sie
u vice embarrasse la vertu, le masque de la vertu ne sied pas bien au vice  : Rien n’est beau, j’y reviens, que par la vérité
81 (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381
société d’instruire les hommes, de corriger les abus, de détourner du vice . Les préceptes peuvent diriger, les récompenses e
i, faisant connoître la vertu, la rendroit aimable ; qui, montrant le vice , en découvriroit la laideur, seroit le plus beau
nt pas des Actrices métamorphosées, l’indécence devenue à la mode, le vice paré de tous les agrémens qu’on lui prête ? Le su
ient à des chrétiens : que la vertu y soit peinte avec les graces, le vice avec les traits qui leur sont propres ; on ramene
er aucune accusation en Justice. Pour se conserver l’ame pure de tous vices , dit-il, add. 3, il faut éviter de voir ou d’ente
les spectateurs ; & le plaisir même du Comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, q
82 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105
t qui ne doit paroître qu’odieux & méprisable pour faire haïr les vices . Il est des scélérats qui ne doivent jamais paroî
re des mœurs de son tems qui ne différent des nôtres que parce que le vice n’osoit pas encore braver ouvertement les loix &a
use, par l’oubli de la mort, où il vous entretient, par l’habitude du vice dont il forme la chaîne, par les péchés qu’il fai
ions qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne, les exemples du vice qu’il vous offre, les leçons qu’il vous en fait,
société, il ne peut que s’y former à la dissipation, à la frivolité, vice dominant de la nation : avouons à l’honneur de l’
uvaise morale en action excite les passions & familiarise avec le vice . M. l’Abbé Le Monier vient de donner la traductio
ableau du libertinage ne soit matiere d’instructions, & la vue du vice puni, ne fasse naître l’horreur, ce qui n’arrive
r, ce qui n’arrive pas toujours, sous quelque forme qu’on présente le vice , s’il est peint avec chaleur, il réveille nos pen
is. Tous ces dangers, & bien d’autres, se trouvent au théâtre. Le vice y est présenté avec la plus grande chaleur de sty
cette Dame ait donné le ton pendant plusieurs années, les progrès du vice ne doivent surprendre personne. Elle jouoit pourt
donne au théâtre. Il prévient ; ajoute le rédacteur, une infinité de vices que l’oisiveté feroit naître ; c’est lui au contr
lui au contraire qui entretient l’oisiveté, & avec elle tous les vices , & par lui-même encore les fait naître sans e
donne à l’amour un air d’importance, qui, d’une foiblesse & d’un vice , en fait quelque chose de grand, qui n’est qu’un
te, une morale pernicieuse, des exemples dangéreux, des appologies du vice , qui portent à la vertu de plus cruelles atteinte
83 (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30
nément : il savait que les Grands lui pardonneraient de peindre leurs vices et leurs ridicules, et non de les dépouiller d’un
. Si c’est par des moyens extraordinaires qu’on parvient à montrer le vice puni, et la vertu récompensée, il faut s’en prend
re et Oreste son frère ? Quel effort de génie ! Ce n’est point ici le vice forcé à reconnaître l’empire de la vertu ; c’est
minons présentement « si les Poètes comiques n’ont trouvé que dans le vice un instrument propre à réussir, et si leur théâtr
son ouvrage est d’autant plus utile à l’humanité, qu’il a attaqué le vice qui lui est le plus contraire, et qu’il l’a comba
ls ne font plus vanité de l’être : ils ne sont plus applaudis ; et le vice ne paraît plus sans masque. N’oublions pas le Dis
remarqué M. Gresset) qu’on entend le cri de la nature : est-ce ici le vice qui domine ? Et l’Auteur n’a-t-il pas, sans lui,
e : quel contraste touchant ! Quelle école pour des enfants en qui le vice n’a pas encore étouffé tout sentiment naturel ! P
ice : il fallait montrer à des avares, pour les corriger, ce que leur vice a de funeste pour eux-mêmes : il fallait qu’ils e
84 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IV. La Comédie considérée en elle-mesme. » p. 8
tre, on s’apperçoit sans peine qu’elles ne tendent qu’à accréditer le vice & le mettre en honneur. Sur le Théâtre, on dé
r le vice & le mettre en honneur. Sur le Théâtre, on dépouille le vice de sa laideur & de sa difformité ; on lui pro
85 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129
peu à l’Etat. Le véritable intérêt public serait qu’on corrigeât les vices , l’orgueil, l’ambition, l’envie, la vengeance, la
la comédie dans les Princes, comme dans les sujets, par le danger du vice qu’elle présente. « Elle se sert pour plaire, de
emples plaisent plus que les bons, qu’on a plus d’inclination pour le vice que pour la vertu, qu’on exprime beaucoup mieux l
te comique : « Tu ne m’as que trop noyé, lui dit-il, en me portant au vice , de toutes les mers la plus orageuse, où le naufr
esprits, et les monte sur le ton de l’indépendance, de l’orgueil, du vice , et les rend plus faciles à prendre l’impulsion q
t on puisse plus abuser que de ce qui est vicieux et un instrument de vice . Quel murmure sur les impôts apaisera la comédie 
oins modeste, moins sobre, moins sujet, moins citoyen qu’un autre. Le vice y gagne, donc l’Etat y perd. Le fameux Patricius,
t toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice , le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait
ns encore les gens de théâtre. Les attraits de la passion, le goût du vice , le langage du péché, les mouvements du cœur, les
indignes, qu’on serait dispensé de les honorer, pour ne pas donner au vice ce qui n’appartient qu’à la vertu. Quelle apparen
86 (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54
s, et vous ferez encore mieux. Vous qui seriez entraînés par tous les vices si l’art du Théâtre n’était capable de vous distr
toute l’énergie extérieure qu’elles exigent, peignez aux hommes leurs vices et leurs ridicules ; soyez les organes de la Mora
é dans nos salles de Spectacles et qu’il occupe à rire de ses propres vices , le temps qu’il pourrait donner à les satisfaire,
n orner une Comédie. L’objet de ce dernier genre étant d’attaquer les vices et les ridicules, c’est remplir le devoir d’un Ch
emplir le devoir d’un Chrétien que d’en composer, puisqu’attaquer les vices et recommander les vertus, c’est satisfaire à la
simple particulier ne peut jamais assister au spectacle parce que le vice au Théâtre est toujours en opposition avec la ver
au Théâtre est toujours en opposition avec la vertu et que l’image du vice est toujours scandaleuse ; je réponds à cela qu’i
, il emploiera dans ses peintures les ombres noires et ténébreuses du vice , peut-on douter qu’il ait fait un ouvrage édifian
’orgueil, la dureté et la fatuité qu’ils ont ajouté à tous les autres vices qu’on leur a déjà reproché assaisonneraient toute
ait difficile de prouver que dans aucun état, on soit à couvert de ce vice , il sera toujours vrai que c’est dans cet état se
d’exécuter. Pourquoi sera-t-il permis d’attaquer ouvertement tous les vices , pendant qu’il sera prescrit d’en respecter un se
torise pas même un Orateur Sacré à peindre trop sensiblement certains vices , j’exhorte nos Auteurs Dramatiques à s’imposer la
achés. Mr. Rousseau a dit dans sa Lettre4 à Mr. d’Alembert l’image du vice les choquait moins (les Anciens) que celle de la
ge 128. Quel galimatias est ceci ? qu’est ce que c’est que l’image du vice à découvert qui ne choque point la pudeur des Anc
la pudeur des Anciens ? qui peut donc mieux offenser la pudeur que le vice à découvert ? On prétend que je n’ai cité ces der
fille sur la scène, seulement en représentation. En un mot l’image du vice à découvert les choquait moins que celle de la pu
87 (1675) Traité de la comédie « XIII.  » p. 293
nuisent point en cette manière : comme s'il n'y avait point d'autres vices que celui-là, et que nous n'en fussions pas aussi
st autre chose qu'un furieux amour de soi-même. Plus ils colorent ces vices d'une image de grandeur et de générosité, plus il
88 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117
s de toutes especes, &c. ce qui produit & entretient tous les vices , & attire les scélérats & les débauchés d
, plus faciles, plus rusés, mieux exercés, prévenans, accomodans ; le vice moins connu & plus protégé y est en sureté, c
rables. Les innombrables théatres de société semblent y suppléer ; le vice les a fait éclorre & les entretient. Dépenses
pour le reste de sa vie, & ne goûte plus que ce qui la perd. Les vices & la passion, dit-on, contribuent au bien pub
re le plus de mal, parce que tout les y favorise. Ce lieu consacré au vice mérite une exclusion particuliere : on a cru ce m
té. Quelle école des mœurs dont la férocité fait les délices comme le vice parmi nous ! La comédie nouvelle, l’Ecole des Mœu
ence des étrangers, qui, aux foiblesses du pays, viennent joindre les vices des deux hémispheres & les passions brûlantes
x pour les mœurs : mais si on les considere sous tous les rapports de vice , corruption, de scandale, dont elles peuvent être
jets de son amour & de ses chants qui s’excluent mutuellement, le vice & la vertu, Dieu & le péché. Je m’égaloi
encore porté l’absurdité si loin. On avoit confondu la vertu & le vice  : mais non transformé la vertu en vice, les actes
oit confondu la vertu & le vice : mais non transformé la vertu en vice , les actes de vertus en très-grands péchés. Il su
ne plus de jeu à l’obscénité, & y répand un sel plus piquant ; le vice embellit ce qui le flatte. Alexandre s’apperçut d
it bien. Mon rival est moins heureux que moi, il est moins aimé. Le vice se connoît peu en héroïsme. Le vrai triomphe d’Al
ns de l’académicien une scène infame, un vrai tableau d’Arétin, où le vice le plus impudent a tenu le pinceau. Cette scène n
les pas, les mouvemens des danseurs, les progrès & les nuances du vice , a si fort plus par ses talens honteux & mépr
i qu’il en est qui quelquefois mettent leur chevalerie à la poche. Le vice égale toutes les conditions, ou plutôt, en les dé
de leurs gestes, de leurs mouvemens, de leurs œillades, favorisent le vice autant & peut-être plus que la nudité des act
plus subtil & plus dangereux, c’est une corruption réfléchie, un vice artisé, une licence systêmatique, où l’on diversi
enter ; il n’est gueres plus spirituel que la statue. Les ténebres du vice sont bien épaisses, elles abrutissent jusqu’aux p
89 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIII.  » p. 468
nuisent point en cette manière ; comme s'il n'y avait point d'autres vices que celui-là, et que nous n'en fussions pas aussi
n'est autre chose qu'un furieux amour de soi-même. Plus il colore ces vices d'une image de grandeur et de générosité, plus il
90 (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251
disciple du théatre, même avec les dispositions les plus éloignées du vice  ; ses vertus disparoissent bientôt, ses mœurs se
ue dans un âge encore tendre, & si susceptible des impressions du vice , ils commencent à le connoître & à se familia
s meilleures Pieces laissent toujours de vives impressions de quelque vice . Rien n’est plus dangereux que toutes nos représe
toutes les loix ont attaché des peines infamantes ? Les victoires du vice sont assurées sur les Théatres : ses attraits y s
es hommes faits ont bien de la peine à se défendre de la séduction du vice  ! Quel jugement porteront-ils d’une Tragédie, où
ù l’on ose conclure que deux heures par jour, données à l’activité du vice , sauvent une partie des crimes qui se commettroie
à des amusemens qui sont ordinairement pour la jeunesse les écoles du vice , des lieux privilégiés destinés à irriter les pas
n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désord
fidens des Théatres ne sont que des fourbes vendus à toutes sortes de vices , dont on emploie l’industrie : on suit les consei
91 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160
urs, aux Casuistes, aux livres d’examen de conscience, d’enseigner le vice par le détail trop circonstancié des péchés. Cela
plus on s’observe : ce seroit faire mal sa cour de prendre l’essor du vice . Paris est plus libre, Versailles ne souffriroit
ute qu’un petit-maître François fît bien des conquêtes à la Chine. Le vice est un Comédien, c’est-à-dire un imposteur : il s
z les petits familierement dans une écuelle de terre. En est-il moins vice  ? Tout est soumis à l’empire de la mode, jusqu’au
e ? Tout est soumis à l’empire de la mode, jusqu’au péché. Il est des vices , des passions, des excès de mode, comme des équip
mauvaise compagnie. La compagnie du théatre fut toûjours la même ; le vice en a toûjours fait la convocation. Voici le portr
le théatre, comme le tombeau, rend tout égal ; la poussiere & le vice font évanouir toutes les distinctions. Le porte-f
amp; on est surpris de mes reproches, tant on est familiarisé avec le vice . Voici une des sources & du désordre & de
pe, le buste & la médaille de la Clairon) ; s’il donnoit enfin au vice le prix de la vertu, je m’écrirois, qu’êtes-vous
ez forte pour se préserver sans altération & corruption, selon le vice du vase qui l’estuie. Si dans son fameux paradoxe
92 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100
les pourceaux. Tel le fameux Acteur Jacob, emporté par le torrent du vice , s’étant abandonné au théâtre, changea son nom po
ement destiné et occupé à enseigner, à inspirer, à pratiquer tous les vices . Il n’y a point d’honnête famille qui ne crût se
des marionnettes animées, et, qui pis est, mises en mouvement par le vice  ? les poupées sont-elles plus immodestes ? sont-e
le fut à l’excès, mais jamais assez insensé pour ne pas condamner le vice , et en mépriser la source intarissable : « Artem
des Grecs, quoiqu’ils en eussent adopté la religion, les arts et les vices , dit Probus dans la préface des vies des Hommes i
e l’infamie ? L’une est la gloire de la vertu, l’autre l’ignominie du vice  ; l’une distingue avec honneur parmi les honnêtes
mercenaire par état, amuser le premier venu pour de l’argent, par des vices et des impertinences, fut toujours la fonction la
en est un tissu. Faire profession du Christianisme, et vivre dans le vice  ; ramper bassement aux pieds d’un protecteur, et
ortion de leur sagesse et de leur vertu, ou de leur folie et de leurs vices , ils en ont été ennemis ou amateurs. Néron en éta
Lorsqu’il fut bien affermi sur le trône, et qu’il eut mieux connu les vices de cette engeance, il en purgea l’Italie. (Crevie
93 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137
ls n’ont parlé qu’en charlatans des plaisirs qu’on y trouve. Celui du vice y étoit si généralement reconnu, qu’avant d’appro
vertueux. Au contraire Anacreon, ce Poëte galant, ce grand maître du vice , demandoit qu’on lui jettât abondamment des parfu
ême fort fertile en parfums ; aussi est-ce un des pays du monde où le vice regne avec plus de licence. Il fut fait une parei
monde ; elles sont, dit S. Cirille, le feu de la volupté, le foyer du vice , l’hameçon de Vénus, l’appas de la luxure : Volu
dorat & les bonnes odeurs souillent l’homme de beaucoup de grands vices  : Olfactu & attractu vaporum magnis homo inf
ans les organes, excite des émotions dangereuses qui entretiennent le vice , & que les personnes zélées pour la conservat
loaque où l’homme est plongé, représentent le pêcheur enfoncé dans le vice , il en est couvert, & s’y enfonce de plus en
le péché originel comme une fosse profonde où les hommes rouloient de vice en vice, d’erreur en erreur, mal extrême d’où le
originel comme une fosse profonde où les hommes rouloient de vice en vice , d’erreur en erreur, mal extrême d’où le Sauveur
amp; d’un amateur de spectacle. Le théatre est un cloaque de tous les vices & de tout ce qui leur sert d’aliment. Cet hom
e dans ces odeurs célestes ? Celles dont ils se parfument exhalent le vice , annoncent celles de l’enfer. Le Saint Esprit nou
94 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56
st le plus propre à développer dans la jeunesse des talens (& des vices ) qu’on ne lui eût pas soupçonnée, & des grace
e (cette corruption funeste), germe de toutes les vertus (de tous les vices ). Les idées de la morale la plus pure (la plus li
par la dissonance qui se trouve entre la personne & l’Actrice (le vice profane tout). L’Auteur que le Mercure fait parle
ndance, &c. Ouvrez les yeux, & voyez. La comédie accoutume au vice , & n’en guérit pas ; désaccoutume de la vertu
on ? il y’est paré des plus belles couleurs. Sans l’assaisonnement du vice s’y divertiroit-on ? Si le théatre rendoit plus c
ge. Par le plus condamnable renversement elle se fait un jeu & du vice & de la veru. L’un doit être un objet d’horre
gagner ce qui n’est qu’un badinage. La vertu peu désirée s’enfuit, le vice peu redouté triomphe ; on lui prête même des arme
mphe ; on lui prête même des armes, on lui suggère des prétextes : le vice n’est qu’une foiblesse, la vertu qu’un travail. L
au doigt & à l’œil le danger & le crime d’un spectacle où le vice domine, où les occasions naissent sous les pas, s
r, ils sont si dangereux, un fruit si marqué de la frivolité & du vice , une occasion si prochaine du crime, qu’il n’est
s’en rendent les spectateurs. Ce seroit un miracle de transformer le vice en vertu, la dissolution en sagesse, la galanteri
95 (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97
revivre la morale des Payens : il décredite celle de l’Evangile, les vices sont déguisés sur la Scéne, ils y paroissent avec
’est une peinture de la vie humaine où l’on représente au naturel ses vices & ses foiblesses. L’Ange des ténébres prévoya
le même Saint Pere3 ? Les pompes du siecle & le germe de tous les vices . Il faut avoir oublié1 que nous sommes en un comb
la Mothe en son discours sur la Tragédie, d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu, en les peignant de leurs vraies c
96 (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130
le des vertus en est donc bien plutôt la ruine, ainsi que la mere des vices  : l’amour criminel s’y trouve annobli, c’est l’am
omédie ; on s’est imaginé qu’elle reformoit les mœurs, en tournant le vice en ridicule : quelle étrange réforme est celle du
r ? Le tableau que Corneille en a tracé est moins propre à décrier le vice , qu’à le rendre aimable. Ecoutez, Mademoiselle, l
se suppose volontiers en la place des interlocuteurs, & puise des vices réels dans le spectacle des passions imaginaires.
97 (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325
r arriver aux fins qu’ils se proposent. Ceux qui sont engagez dans le vice , & ceux qui pratiquent la vertu, trouvent de
es extremitez, & sont des images éloquentes des vertus, & des vices . Dans les premiers siecles de l’Eglise on ne repr
s crimes, par le récit des débauches, des violences, & des autres vices des Dieux. Le saint Esprit arma le zele, la plume
mp; il s’attache aisément à une matiere molle, & plus disposée au vice qu’à la vertu. Ces premieres impressions ne s’eff
jouë ces Pieces criminelles des écoles publiques où l’on enseigne le vice , des trônes où on l’ordonne avec une autorité abs
stes châtimens qu’ils meritent, puisqu’ils sont complices de tous les vices qui naissent, qui s’entretiennent, qui se multipl
vertus humaines & imparfaites des barbares l’ont emporté sur les vices énormes de ceux qui avoient le front de se nommer
fier ces Pieces comme innocentes, parce qu’elles prennent le party du vice en apparence ; on ne peut pas les condamner comme
ieces ressent en luy-mesme des mouvemens pour la vertu, & pour le vice selon les roles differens : il flote entre la ver
le vice selon les roles differens : il flote entre la vertu & le vice , quand les Acteurs recitent quelque chose d’indif
hose d’indifferent. La suite de la Piece le porte à la vertu & au vice par des vers & par des gestes semblables aux
les aux precedens : ces mouvemens ne l’attachent ny à la vertu, ny au vice  ; & il n’auroit pas moins de peine à se recon
qu’il n’est ny entierement porté à la vertu, ny entierement porté au vice , la verité est que ces deux mouvemens sont imparf
nt attachez à la vertu, & que nous ayons un entier éloignement du vice . Il est certain que nous n’allons pas droit, puis
vertu avec la fermeté que Dieu desire, & nous ne pouvons aller au vice avec tant de foiblesse, que nous ne desobeïssions
s corrompuës ; elles corrompent celles qui ont quelque disposition au vice , & il n’y a que trop de venin dans ces Pieces
reforment les mœurs, condamnent & punissent les erreurs & les vices . Les Conciles du Diable debitent le mensonge, cor
mbloit dire au Ciel, qu’il ne pouvoit condamner la representation des vices qu’il couronnoit dans une de ses Déesses les plus
98 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467
pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices , qui naît de la corruption de notre cœur. Si nous
es, qui naît de la corruption de notre cœur. Si nous avions l'idée du vice selon sa naturelle difformité, nous ne pourrions
99 (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292
pas, et qu'il s'excite en nous je ne sais quelle inclination pour ces vices , qui naît de la corruption de notre cœur. Si nous
es, qui naît de la corruption de notre cœur. Si nous avions l'idée du vice dans sa naturelle difformité, nous ne pourrions p
100 (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500
236 On réfute ce qu’on pourrait opposer, 237 CHAPITRE quatrième. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la ve
Combien l’on est coupable, lorsqu’on donne à la vertu les couleurs du vice et au vice celles de la vertu, et le mal qui arri
n est coupable, lorsqu’on donne à la vertu les couleurs du vice et au vice celles de la vertu, et le mal qui arrive de là, l
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