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1 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230
e de faire passer dans ses vassaux l’amour dont il est rempli pour la vertu . Il a fondé un prix dans ses terres a l’imitation
e alternativement une médaille, qui a pour inscription d’un côté A la vertu , & de l’autre Au travail. Ces deux légendes,
tuaire, dépose son bouquet à ses pieds pour marquer que l’amour de sa vertu & du travail vient de Dieu, qu’il faut lui en
l’émulation qu’ils inspirent aux deux sexes pour le travail & la vertu . Voici les vers qu’il fit effacer : Dans cet azi
vertu. Voici les vers qu’il fit effacer : Dans cet azile heureux, la vertu raménée… par les mains de Fiot, est de fleurs cou
ls ont donné à un établissement aussi propre à inspirer l’amour de la vertu  ; en conséquence la Marquis de Noailles, premier
urs qui auront le mieux réussi : sera-ce aussi une belle émulation de vertu qui la méritera ? Entrera-t-elle dans les vues de
terie aux François. Ce mauvais goût gâte les pieces, il fait gémir la vertu  ; les prix dramatiques sont l’ouvrage de l’Académ
on qui en a été faite, elle mérite d’être consacrée à la gloire de la vertu , même dans un livre sur le théatre pour être le c
effet un ridicule, une obscénité sur la Scène qu’une jeune fille sans vertu soit récompensée uniquement pour ses vertus. Ce p
ne qu’une jeune fille sans vertu soit récompensée uniquement pour ses vertus . Ce prodige est impossible. Une personne vertueus
nstance remarquable par sa rareté, qui prouve combien est reconnue la vertu de ces deux filles, combien leur caractere est ai
faire de nouveaux efforts pour obtenir quelque jour la couronne de la vertu . La rivalité de ses applaudissemens est bien diff
iomphe, mais votre joie doit être sainte ; c’est moins à vous qu’à la vertu qu’on rend hommage, & vous devez l’honorer en
re bonheur, à marcher sur vos traces & à pratiquer constamment la vertu dont le prix est bien au dessus des trésors de la
& se refuse à des justes éloges, a préparé, dans le secret, à la vertu , un prix dont jadis on avoit vu avec moins de jus
sagesse & de zele donnent l’exemple & la leçon de toutes les vertus , qui illustre un Ordre aussi precieux à l’Eglise
euse. Vous avez contracté l’engagement solemnel à l’être toujours. La vertu est le plus solide & le plus brillant appanag
, lui firent mille caresses, & l’exhorterent à persévérer dans la vertu , & à mériter une plus prétieuse couronne de l
une joie plus pure, plus sincere, plus innocente, plus glorieuse à la vertu . Ce spectacle champêtre vaut toutes les décoratio
ces mots avec attendrissement sur la porte de la Rosiere : ci git la vertu , comme on en vit à Strasbourg aller aiguiser leur
en s’écriant : ci git la valeur. Ce mot peut signifier : ci habite la vertu , est encore en style d’épitaphe où il est plus co
phe où il est plus communément employé : ci repose, ci est enfermé la vertu . Ces deux sens sont glorieux à la Rosiere. Le der
ier renferme un trait de satyre contre le siecle & semble dire la vertu , n’est plus qu’un nom dans les villes. C’est ici
on pourroit sans exagération écrire à l’entrée du Théatre : ci git la vertu , c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu 
Théatre : ci git la vertu, c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu  ; il n’y en substitue, il n’y en substituera jama
etourna toute entiere pour ceux qui l’aiment & le fréquentent, la vertu y est profondement enterrée. Le Dimanche suivant
ec un plaisir singulier la cérémonie & applaudi au triomphe de la vertu , triomphe pour eux intéressant. Ils sentoient qu’
téressant. Ils sentoient qu’en inspirant aux filles l’émulation de la vertu , on leur préparoient des épouses vertueuses &
galanterie à leurs jeux. Aussi y regna-t-il la plus grande modestie, vertu tout à fait étrangeres aux coulisses & inconn
ur, & permettez-nous de vous offrir une fête qui sera digne de la vertu puisque vous en faites le sujet. Tous les compli
r, n’ont jamais vallu le langage simple, modeste & touchant de la vertu , & jamais aucune actrice, aucun amateur, aucu
t-on pas des hommes en attachant de la gloire & de l’honneur à la vertu , il ne manquoit plus à notre corruption que de je
es couplets qu’on y a chanté & qui valent bien aux oreilles de la vertu , tous les Vaudevilles de Panard & les ariette
e !     1. Vous dont l’ame innocente, Loin des bruyans désirs, D’une vertu touchante, Cherche les vrais plaisirs ; Si du bon
nnocence Le trésor est connu, Dès la plus tendre enfance On chérit la vertu  ; D’une charmante ivresse Elle échauffe les cœurs
e Salenci ; Puissent tes habitantes, Dignes d’un tel honneur, Par des vertus constantes Mériter leur bonheur.     5. Fruit d
leurs progrès dans les lettres ; il n’est point de récompense pour la vertu , elle demeure obscure, tandis que souvent on a to
les de la Campagne des environs de Montauban, recommandables par leur vertu , sur le certificat de leur Curé, des principaux H
-honorable pour elle, puisqu’il est un certificat authentique de leur vertu , leur procurera un établissement avantageux, &
tageux, & excite entre les filles de la Paroisse une émulation de vertu pour pouvoir s’en rendre dignes. On en a déjà vu
ne, on a remarqué en plusieurs d’entr’elles plus de modestie & de vertu qu’auparavant. Mr. de Breteuil, Evêque de Montaub
2 (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82
reprochiez une corruption dont votre heureuse patrie est exempte, la vertu ne nous est pas si étrangere, qu’il ne nous soit
de l’ame y sont exprimés : les ressorts secrets que le vice & la vertu font jouer successivement, y sont exposés au gran
s hommes ont des passions ; cela est certain. Elles les excitent à la vertu , elles les précipitent dans le crime. Les Stoïcie
tre ame par l’intérêt, & à déterminer cet intérêt en faveur de la vertu . Le crime est toujours puni : elle se sert des co
lus cruel châtiment est l’horreur & le mépris qu’elle inspire. La vertu est toujours récompensée par le triomphe, ou par
mes les idées de justice, à fortifier le penchant qui nous porte à la vertu , que les honneurs qu’on lui rend sur la scene. Ce
entraîne & qui subjugue tout ce qu’il rencontre, on diroit que la vertu descend sur la terre, & dicte ses oracles à t
oracles à tout le genre humain. Ce n’est pas dans la solitude que la vertu fait briller ses traits les plus forts ; c’est un
on estime : c’est contre de pareils scélérats que l’indignation de la vertu se souleve pour les écraser. Le silence de Caton,
réaliser l’existence du vice, & rendre problematique celle de la vertu . Echaffaudés sur le fragile appui d’une vaine Mét
engeance atroce de son barbare frere : il exerce notre humanité cette vertu si respectable, la premiere de toutes, peut-être,
l’ardeur d’un zele estimable dans son principe, qui est l’amour de la vertu , mais inconsideré ; que c’est trahir la verité, p
vre de l’univers, & je vois sur ce vaste Théatre le vice & la vertu toujours aux prises ; & en comparant les siéc
er que certaines passions satisfaites nous semblent préférables à la vertu , vous enfantez un nouveau plan de la tragédie de
our de Berenice, nous entrerons dans ses peines, son attachement à la vertu qui le fait résister à la force de sa passion, le
ur un seul objet, n’est pas un penchant absolument insurmontable à la vertu , nous n’aurions pas sûrement regardé comme estima
ais possible de nous persuader que Titus n’étoit pas comptable de ses vertus au genre humain. Je vous interroge vous-même ; po
r un prejugé national. L’unique fin de la Tragedie est de peindre les vertus & les vices ; elle est également instructive
ce. Les exemples vertueux nous excitent au bien ; notre amour pour la vertu acquiert de nouvelles forces : le but de l’art n’
e sert de couleurs fortes au theâtre pour peindre les vices & les vertus . Comme notre penchant pour les unes ou les autres
ce, comme vous l’affirmez : le ridicule est un remede temperé dont la vertu se sert pour réprimer le vice en l’humiliant. L’e
ndre les hommes meilleurs, voilà l’emploi des sinceres amateurs de la vertu . Les méchans sont ordinairement de mauvais plaisa
vous le pensez. Un vicieux fait horreur quand il s’en sert contre la vertu  : la raillerie ne lui sied pas : il est fait pour
amp; l’indignation les auroient révoltés. Sur nos Theatres, jamais la vertu n’a fait rire : je ne dis pas seulement les honnê
es Comedies que vous citez, & qui effarouchent votre zele pour la vertu . Un fripon gentilhomme dupe un bourgeois entêté d
xistence, pour exiger leur respect, il faut s’en rendre digne par ses vertus . Le fils qui manque d’égards pour une pere, quoiq
nous donne d’Alceste ? Celui de représenter un honnête homme, dont la vertu rigide est accompagnée d’imperfections blâmables,
eut tomber dans l’égarement, non par une surabondance d’amour pour la vertu , mais par un emportement deplacé contre les homme
ine être raisonnable, on paroît absurde : ce n’est point par excès de vertu ni de raison ; car la raison & la vertu ne so
n’est point par excès de vertu ni de raison ; car la raison & la vertu ne sont pas susceptibles d’excès, c’est erreur de
erreur de l’esprit, c’est vice d’imagination. En disant qu’on aime la vertu , acquiert-on le droit de blâmer tout ce qui n’est
plus doux : on devient cruel & vicieux en prêchant sans cesse la vertu & l’humanité : on substitue le chagrin, la co
te piece où l’Auteur s’attacheroit à rendre le vice aimable, & la vertu méprisable. Regnard , dites-vous, se charge d’e
antes de la vie : les tableaux qu’ils nous offrent nous retracent les vertus dont nous sommes capables, & les foiblesses a
les, & les foiblesses auxquelles nous sommes exposés. Annoncer la vertu , c’est rappeller l’homme à lui-même : le vice, da
able au crime dont il démasque la difformité ; il est avantageux à la vertu , en réunissant sous le point de vûe les plus préc
rente de celle du monde, ce que vous n’avez pas fait, ni pû faire. La vertu ne varie point. S’habiller, ou penser en Romain,
application. Le but de l’art Dramatique est de former les hommes à la vertu , & de perfectionner les mœurs. Il faudroit un
celle du lendemain : les évenemens ne sont jamais les mêmes ; mais la vertu ne change point, & son influence sur les mœur
ere, vous ne vous êtes attaché qu’à des femmes sans graces & sans vertu  : elles vous ont fait concevoir une idée peu avan
r votre argument contre vous ; car si le Theatre offre des modeles de vertu si supérieurs aux femmes que vous avez rencontrée
r la scene, & de nous donner, ainsi qu’à leur sexe, des leçons de vertu . Cette vertu qui vous est si précieuse, que tout
amp; de nous donner, ainsi qu’à leur sexe, des leçons de vertu. Cette vertu qui vous est si précieuse, que tout le monde aime
il est dans le monde plus d’une Constance, & plus d’une Cenie. La vertu perdra-t-elle de son prix, parce que c’est une fe
Rodhope, pour offrir les dépouilles du vice comme un holocauste à la vertu  ? Je craindrois de vous refuter sérieusement, &am
ser à leur fougue trop impetueuse ; qui par la pratique constante des vertus , sçait allier l’indulgence à la séverité, & c
table, à s’attendrir en faveur des malheureux, à sentir le prix de la vertu , & à connoître combien le vice est odieux &am
s accablant du plus dur esclavage, qui ne connoissoit presque d’autre vertu que la force & le courage, qualités estimable
l dicte ses loix en pleine liberté, rien ne l’empêche de consulter la vertu . Voyons quel monument de justice ils laisserent d
cipes de sa législation, en donnant tous ses soins à perfectionner la vertu militaire aux dépens de toutes les autres. Il vou
mpagnes par ses succès, à qui l’on ne peut refuser la supériorité des vertus militaires, juste appréciateur du courage, le Mar
oit pas redouter, que les spectacles portent la moindre atteinte à la vertu guerriere ; mais cela ne démontreroit pas inconte
par la médiocrité de la retribution, à y venir prendre des leçons de vertu & d’honnêteté. Ces assemblées nombreuses, qui
existence à tout ce qui l’approche. L’empire de la raison & de la vertu s’accroît par l’aggrandissement du cercle de nos
légitimes, & à les conformer aux regles de la raison & de la vertu . Il paye de sa personne : c’est la derniere &
ion de la multitude : organes journaliers des plus sublimes leçons de vertu , il n’est pas possible que leur ame n’en acquiere
échappent au mépris dont on flétrit l’école de la sagesse & de la vertu  ? Abjurons ce sentiment barbare plus digne des Hu
ares ennemis du plus beau des arts, eussent la pieté de Polyeucte, la vertu de Burrhus, & qu’ils finissent comme le mari
3 (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30
plusieurs drames anciens et modernes, il y a d’excellentes leçons de vertu  ; leçons sublimes et touchantes, plus propres à a
leçons sublimes et touchantes, plus propres à attirer les hommes à la vertu , et à les arracher aux passions, que tous les tra
is un siècle, mais monument immortel qui semble sorti des mains de la vertu même, pour fixer à jamais les regards étonnés de
ormées de leur puissance, quand ils verront celle de Néron céder à la vertu  ?… Si ce tyran, dont le nom seul serait une insul
res qui se flattent d’être plus insensibles que lui aux charmes de la vertu , et au cri des remords ?… Avec quelle impatience
Néron, quand ce tyran, tout féroce qu’il est, se voit terrassé par la vertu de Burrhus2 ? Ils croiront que c’est à eux qu’est
cheur ne devenait Roi que parce qu’il aurait mérité de l’être par ses vertus , je crois que la pièce aurait bien pu être sifflé
mmes. Est-ce que le fils d’un Pêcheur ne peut avoir en soi toutes les vertus qui font un grand Roi ? Est-ce que tous ceux qui
st-ce que tous ceux qui naissent pour régner sont doués de toutes les vertus , comme de la toute-puissance ? L’histoire seule,
hie, a résolu de tels problèmes. Est-ce que Corneille ignorait que la vertu fût préférable à la naissance, que les respects e
uit par le malheur à chérir l’humanité, exercé dans son obscurité aux vertus paisibles, et plus satisfait de mériter une couro
ugmentent-ils, si le spectateur s’acquitte de tout ce qu’il doit à la vertu , par l’hommage qu’il lui rend, et ne la pratique
reil malheur. » Et c’est parce que les hommes rabattront assez de la vertu , qu’il faut leur en montrer de plus grands modèle
s moyens extraordinaires qu’on parvient à montrer le vice puni, et la vertu récompensée, il faut s’en prendre à l’Artiste, et
rs de cette sublime tragédie ? Car si, malgré le génie de Mahomet, la vertu de Zopire l’emporte sur lui, sera-ce une école da
pire l’emporte sur lui, sera-ce une école dangereuse, que celle où la vertu obtient un si beau triomphe ? Et pourquoi, si le
et que de Zopire ? Il leur est plus commode et plus facile d’avoir la vertu de Zopire, que le génie de Mahomet : et, selon vo
génie de Mahomet : et, selon vous, Zopire écrase Mahomet par sa seule vertu . Quant à ce que vous dites de Thyeste, qui a trou
rvient cet art magique, quand le génie du Poète s’allume au feu de la vertu  ? Ne supposons rien : jugeons de ce qu’on peut fa
e des passions : c’est la passion même du devoir, c’est l’amour de la vertu qui nous enflamme, parce que Palamède en est lui-
génie ! Ce n’est point ici le vice forcé à reconnaître l’empire de la vertu  ; c’est la vertu mise aux épreuves les plus cruel
point ici le vice forcé à reconnaître l’empire de la vertu ; c’est la vertu mise aux épreuves les plus cruelles, luttant cont
n pareil spectacle ne fasse couler que des larmes stériles ? L’humble vertu est-elle peinte, dans ce tableau, sous des traits
hilosophe, d’échauffer le génie des jeunes Poètes, de leur montrer la vertu qui les attend au bout de leur carrière, une cour
oirs. Mais quand il serait vrai que la raison seule pût tenir lieu de vertu , la tragédie dont je parle n’enseigne-t-elle pas
du cinquième acte : Carlos à D. Leonor. « … Il honorait en moi la vertu toute nue » ; [à D. Manrique et D. Lope.] « E
blement, Votre dédain fut juste autant que son estime ; C’est la même vertu sous une autre maxime. » 4. [NDA] Lisez le s
i elles ne se servent de leur empire que pour ramener les hommes à la vertu  ? « Certes, dans les pays où les femmes sont app
pays où les femmes sont appelées au trône, elles y portent autant de vertus que les hommes ; et l’histoire nous présente plus
4 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54
er jusqu'à la poétique d'Aristote ; et supposant sans autre examen la vertu de ce purgatif, comme une chose certaine, on s'ép
st-il bien vrai que le crime soit toujours puni sur le théâtre, et la vertu récompensée ? Non : ce dénouement est rare. Ce n'
r une tragédie, et toujours même, comme un correctif au sérieux de la vertu et un préservatif contre l'effet de ses leçons, l
nouveau que je ne connais point). Il rapporte nombre de pièces où la vertu est malheureuse et le vice heureux, Œdipe, Atrée,
rien. On n'en devient pas plus vertueux, pour voir sur le théâtre la vertu récompensée. C'est au contraire diminuer le plais
eurs, de l'échauffer, d'en parcourir toutes les cordes. Le sort de la vertu et du vice lui est fort indifférent, pourvu qu'il
ère. Nous ne nous proposons pas d'éclairer l'esprit sur le vice et la vertu , en la peignant de leurs vraies couleurs ; nous n
lange de l'un et de l'autre. Nous mettons les préjugés à la place des vertus  ; dans les personnages intéressants nous faisons
ntéressants nous faisons presque aimer les faiblesses par l'éclat des vertus que nous y joignons ; dans les personnages odieux
hédre) : « Le théâtre de Sophocle et d'Euripide était une école où la vertu n'était pas moins bien enseignée que dans celles
que le ressort du plaisir. Le spectateur ne demande rien de plus. La vertu , qu'on dit en être le fruit, est une fin éloignée
ienne, une description de notre théâtre, digne de son esprit et de sa vertu . Elle est d'autant plus croyable, qu'elle connaît
plaindre, si elle a besoin de l'horreur du vice pour se conduire à la vertu  ! La nôtre, plus favorisée du ciel, chérit le bie
t le bien par ses propres traits : il ne nous faut que des modèles de vertu pour devenir vertueux. » Quel cœur bien placé, qu
sentir par le contraste. Toute la pièce est un conflit de vice et de vertu , jusqu'au dénouement, toujours incertain, où quel
gagner de voir le vice et à le montrer ? quel plaisir peut trouver la vertu dans le tableau animé des péchés qu'elle déteste,
u'à l'idée ? Mais qui viendrait à des pièces où on ne verrait que des vertus  ? On n'aime l'image des passions qu'autant qu'on
stre, du moins aimable et estimable, à qui on donne des grâces et des vertus  ; on la rend presque toujours infortunée pour exc
saurait plaire ; c'est un assassin sur la roue. Il faut un mélange de vertu , de vice et d'infortune, qui fasse plaindre et es
ime. On met au contraire la religion, la modération, la modestie, les vertus chrétiennes, dans les personnages subalternes ou
grossier, chargé de coups, qui défend maussadement la religion et la vertu . Tous les faiseurs de dialogue usent de cette adr
qui semblent ennoblis. Le peuple n'a point d'imitateurs, même de ses vertus  : on dirait que la vertu déroge. Si le théâtre s'
peuple n'a point d'imitateurs, même de ses vertus : on dirait que la vertu déroge. Si le théâtre s'embarrassait de la vertu,
s : on dirait que la vertu déroge. Si le théâtre s'embarrassait de la vertu , elle y aurait toujours les plus beaux rôles ; le
le tableau trop crû du vice effaroucherait, on fait des éloges de la vertu , on débite quelque sage maxime ; mais tout cela e
e. On ne condamne un vice que pour en justifier un autre, on loue une vertu pour en ridiculiser une autre, quelque passion es
 ; mais toujours le manège, la passion, l'emportent ; la droiture, la vertu , échouent. Une main habile broie, diversifie, rép
 ? Ils se cachent sous le masque de l'homme de bien, pour rassurer la vertu timide, comme le loup sous la peau de brebis pour
he, un prétendu sage, qui dédaigne les sentiments, les promesses, les vertus , le langage, les lois de Jésus-Christ ; encore es
former un vrai sage. Au lieu de la nourriture de la vérité, et de la vertu même humaine, on ne se repaît que de chimères, de
nfiniment variées. Ainsi dans les combats que le spectacle livre à la vertu , ou plutôt dans la défaite générale de ceux qui o
ion, partout autorisée et canonisée, est dans toutes les tragédies la vertu des belles ames. L'amour de la gloire est le sent
5 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91
CHAPITRE II. De la Tragédie. Le Théâtre rend la Vertu aimable, c’est ce que les Auteurs Dramatiques et
ent que la nature et la raison ne leur ont pas encore fait trouver la Vertu assez aimable, pour n’avoir pas besoin de peintre
mêmes effets et que le coloris agréable qu’il prête aux charmes de la Vertu , altérés quelquefois par les pinceaux austères de
onnaître et de la pratiquer. Or on voit souvent au Théâtre combien la Vertu paraît aimable à tel qu’on n’aurait pas soupçonné
ment le repentir d’Euphémon fils, et qui ne soit alors du parti de la Vertu . Que présumer de là, sinon que si ces libertins e
ient plaisir pendant deux heures par jour à entendre le langage de la Vertu , si l’on pouvait les habituer à venir souvent se
es dans nos Tragédies, l’amour naturel que vous leur supposez pour la Vertu deviendrait plus efficace. « On aime la Vertu » d
s leur supposez pour la Vertu deviendrait plus efficace. « On aime la Vertu » dites-vous ; je le nie : si on l’aimait, on la
mère, s’amollir au spectacle et se laisser pénétrer du langage de la Vertu  ; je suis convaincu que la scène la rend aimable,
opérer la conversion de mon jeune homme. Il n’aimait sûrement pas la Vertu et voilà tout à coup qu’on la lui fait aimer, et
s ce moment, vous verrez qui des deux y triomphe, ou du Vice ou de la Vertu . « Je doute que tout homme, à qui l’on exposera
erra dans Phèdre une femme malheureuse par sa passion, et chez qui la Vertu est presque aussi puissante que le Vice : elle es
écution qu’elle a fait essuyer à Hippolyte par ces vers où respire la Vertu  : « Toi-même en ton esprit rappelle le passé. C
dre, elle force en même temps le Spectateur d’aimer ses remords et sa vertu à l’exemple de ce Prélat si célèbre par les charm
son éloquence, par la profondeur de son savoir et par l’éclat de ses vertus  ; « Phèdre disait-il, toute incestueuse qu’elle e
 ; « Phèdre disait-il, toute incestueuse qu’elle est, me plaît par sa vertu . »bk Remarquez s’il vous plaît, que le Vice ne
ît, que le Vice ne gagne rien à l’intérêt qu’on prend pour Phèdre, la vertu de celle-ci augmente au contraire l’exécration qu
e conviendrez-vous pas, Monsieur, que c’est un effet du pouvoir de la Vertu que la pitié que l’on conçoit pour Phèdre, qu’on
en quelque façon justifier sa furie ; comme elle ne pense guère à la Vertu , j’ai toujours entendu dire de Médée : « la mécha
rera pas ; de même, il faut avoir un cœur pour sentir et apprécier la Vertu , car sans son cœur sensible et disposé à la trouv
. « On me dira que dans ces Pièces le crime est toujours puni, et la vertu toujours récompensée. Je réponds que, quand cela
’il est frappé du tableau comme il le serait de l’original. « Vice ou vertu , qu’importe »br , dites-vous ; mais il importe be
rte beaucoup : il n’est pas du tout indifférent de faire triompher la Vertu ou de punir le Vice. J’avoue qu’un attachement tr
« Heureux si son grand cœur détestant l’injustice, Eût fait pour la Vertu ce qu’il fit pour le Vice! » bt Loin donc que,
t au contraire par l’abus de ces grandes qualités qui ne sont pas des vertus qu’il cherche à le rendre, et qu’il le rend en ef
teurs. Brutus, dans La mort de César, reproche à celui-ci jusqu’à ses vertus . « Qui de ses attentats sont en lui des complice
rit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste Vertu , tu restes toujours sans honneurs ! »bw A vous
en de violer avec discernement la règle établie de faire triompher la Vertu et de punir le Vice, parce qu’ils s’imposent alor
hir, opprimer ses bienfaiteurs, et transformer ainsi l’ingratitude en vertu  ; alors il me paraît que le mal public résultera
bh. [NDE] J.-J. Rousseau, op.cit., p. 30 : « Il [le méchant] aime la vertu , sans doute, mais il l’aime dans les autres […] »
é.], 1735 [repr. 1743], Acte II, scène 5, p. 27 : « [Ton pouvoir, tes vertus , qui font tes injustices,] / Qui de tes attentats
6 (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367
ds font l’ornement, leur exemple exerce un puissant empire. Ici leurs vertus & leurs vices ont plus de liberté & de fo
Comme leur gloire subjugue les rangs inférieurs malgré l’envie, leurs vertus ont la même puissance malgré les efforts des méch
s courageuses ne sont que pour un petit nombre. La Religion & les vertus des Grands produisent sans cet héroïsme, d’heureu
spirera pour elles ; les atteliers deviendront comme des asyles de la vertu  : & l’innocence impatiente en quelque forte d
ouvé au dedans de lui qu’un cœur qui ne pouvoit pas même s’élever aux vertus de l’homme né dans la foule. Ce sang de tant de h
ès de vous, quel jugement porteriez-vous de notre siecle ? Toutes vos vertus sont publiées sur nos Théâtres, aucune n’est dans
s fronts, & le masque est levé. Comment les sublimes leçons de la vertu arriveroient-elles pures dans les ames, tandis qu
cesse les noms d’honneur, d’héroïsme, d’honnêteté, de pudeur. Que la vertu soit publiée par des bouches dignes d’en être l’o
urs excités par une noble émulation, échauffés par le sentiment de la vertu , consacreroient leurs talents à sa gloire. Cet hé
loit qu’on ne le montrât qu’avec les malheurs qui l’accompagnenta. La vertu au contraire seroit toujours sous les yeux, avec
menteroit l’horreur qu’il inspireroit, serviroit lui-même à rendre la vertu plus aimable. Alors le Théâtre deviendroit vérit
itablement le spectacle de la Nation, & seroit avoué par elle. La vertu la plus austere ne craindroit pas de le fréquente
ques détromperoient du monde & de ses préjugésa. Enfin toutes les vertus sur le Théâtre aux prises avec les revers, les da
oient éclater leur force, & applaudir à leur triomphe ; ainsi ces vertus seroient portées au plus haut degré de considérat
7 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IX. » pp. 44-46
rélat, dites-vous dans le Corps du Ballet, est une représentation des vertus qui éclatent le plus dans lui. Hercule représente
ni la chasteté, ni l’humilité, ni l’amour de Dieu, ne sont point des vertus qui éclatent le plus dans votre Héros, puisque vo
eu dessein en faisant le caractère du Héros de représenter toutes ses vertus par ces symboles clairs, et expressifs tirés de l
ni l’Amour de Dieu. Cependant S. Paul n’a pas cru que ce fussent des vertus à être oubliées dans le caractère d’un Evêque. Il
qu’il a faite à S. Pierre pour s’assurer de son amour, combien cette vertu était nécessaire et indispensable à tous ceux qui
ez tiré les symboles clairs et expressifs qui représentent toutes ses vertus . Il est bon de les examiner tous l’un après l’aut
ut-être qu’ils représentent mieux votre Morale et votre Génie que les vertus d’un Prélat. 16. [NDA] Serm. 76. in Cant. n. 8
8 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9
re ce chœur ? que doit-il dire ? Toutes sortes de biens, enseigner la vertu , y exhorter : c’est une espece d’apôtre. Mais que
seigner la vertu, y exhorter : c’est une espece d’apôtre. Mais quelle vertu  ? Une vertu qui passeroit pour une chimere dans u
ertu, y exhorter : c’est une espece d’apôtre. Mais quelle vertu ? Une vertu qui passeroit pour une chimere dans un siecle phi
que les chrétiens ne suivent pas. Le théatre est bien au-dessous des vertus morales des païens. Ce n’étoit que des chœurs, di
ce, il étoit le défenseur, le panégyriste, & comme l’apôtre de la vertu . Ce Poëte loue la frugalité, la chasteté, la mode
étendu notre domaine, agrandi notre ville, augmenté nos richesses, la vertu disparut, le libertinage regna ; & par une su
ions, mais en les réprimant, en corrigeant le vice & inspirant la vertu , sic honor & nomen divinis vatibus atque car
, rabidosque leones, dictus est Amphion saxa movere, &c. Quelles vertus enseignoient ces grands hommes ? Le contraire de
re homme de bien : c’est la premiere regle, c’est la clef de tout. La vertu doit diriger les talens & guider le génie : s
tilien, Aristote, Ciceron, tous les maîtres de l’éloquence exigent la vertu , comme une condition nécessaire pour former un bo
nt-ils comme un privilége de leur art de se soustraire aux loix de la vertu  ? Je ne m’érige point en juge de leurs mœurs ; ma
’empêche pas, L’épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux vertus dans Port-Royal instruite, aux loix de son devoir
plus emporté, le plus avare rend en secret justice au vice & à la vertu , & se condamne lui-même : il ne faut que le l
9 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37
p; à l’humanité ; puisqu’il s’agit de défendre les prérogatives de la vertu , comme dit le Mercure d’octobre 1774, qui en fait
eux à tous ses articles étoient aussi favorables aux mœurs & à la vertu , que trop souvent ils allarment. S. Medard, Evêqu
l’honneur de la recevoir. Il regne entre elles une belle émulation de vertu , & il y a peu d’endroits où le sexe soit auss
’assemblée. Cette fête édifiante & religieuse, où tout respire la vertu , est bien différente de la fête profâne dont le T
lui remettre de la part de Sa Majesté cette marque distinctive de sa vertu , qu’elle porta le reste de sa vie, comme les Comm
n est en effet pour lui très-honorable : il connoissoit le prix de la vertu . Il se rendit chez cette vertueuse fille, & l
udissemens (ces applaudissemens du théatre sont peu flatteurs pour la vertu ), qui pourroit croire que le Seigneur de Salenci
y être instruit aux sciences ecclésiastiques. L’Evêque ayant connu sa vertu , l’éleva au Sacerdoce, le chargea des fonctions d
cité des bergers. Toi qui as peint avec des couleurs si aimables les vertus du premier âge, Fenelon, prête-moi ta plume, que
iquité n’offrit rien de plus respectable ni de plus imposant. Non, la vertu n’est point encore bannie de dessus la terre ; il
ibertin (ce qui parmi les jeunes Seigneurs n’est pas rare), est-ce la vertu qu’il couronnera ? Tout ce qui l’approche sera-t-
mme la plus digne de la couronne. La faveur n’y eut point de part, sa vertu reconnue méritoit la préférence : peut-être même
ne justice toujours exacte dans la distribution des récompenses de la vertu , les a rendus dignes de la faire : le public a to
ur Seigneur pour défendre la récompense de leur sagesse & de leur vertu . Ce poëte, qui s’est fait un nom, s’est chargé de
en vers à la Reine. On y voit de fort bons morceaux ; la peinture des vertus & de l’innocence de ces jeunes filles est tra
onnée à la plus belle des déesses. La Reine qui aime & protege la vertu , s’est déclarée pour ces filles ; tout le public
année Celle de nous dont le cœur ingénu Plus tendrement eût chéri la vertu , Fût en public de roses couronnée. Le ciel bénit
il fera une copie. La fête de la rose, une fille récompensée pour sa vertu , ont paru un phénomene au théatre : l’Opéra-Comiq
est lui seul une parodie, tant il contraste avec l’innocence & la vertu . Le sujet est sérieux, austere, éloigné de toute
mer, ou de n’aimer rien. CECILE. Oui, mon cœur me le dit tous bas, La vertu naît de la tendresse. COLIN. Quelle vertu ne donn
cœur me le dit tous bas, La vertu naît de la tendresse. COLIN. Quelle vertu ne donne pas L’espoir de plaire à sa Maîtresse ?
mnation. Les Juges y ont vu les risques que couroit le monument de la vertu la plus pure, & les mœurs des Salenciennes. L
e des filles de sa Terre qui jouiroit de la plus grande réputation de vertu , 25 liv. somme alors considérable. Il est singul
assimiler la Rosiere avec les Commandeurs de l’Ordre, croyant que la vertu valoit bien la noblesse, & méritoit des disti
abandonnée au choix du Seigneur : lui ou ses gens, sans égard pour la vertu , ne la donneroient qu’a leurs maitresses, & e
ir dans un pauvre village fort éloigné de Paris, où ils savent que la vertu regne. Le vrai but de l’Auteur a été d’établir la
rnicieuse dans sa généralité. Il est des naturels heureux portés à la vertu , qui ont moins besoin de secours : le nombre en e
les jours. Ce sont les laides qui sont sages, elles font de nécessité vertu . C’est combattre son témoignage & son poëme.
he la plus vive passion, par un air de gaieté, de fanfaronnade sur la vertu , de protestation d’indifférence, de mauvais trait
mainville, autre petit village aussi peu considérable. Ce monument de vertu fera connoître une société de citoyens qui s’exer
sseau de la mariée. C’est un bien sans doute que de donner un prix de vertu  : mais pourquoi la Religion, qui seule enseigne &
rquoi la Religion, qui seule enseigne & fait pratiquer toutes les vertus , n’y a-t-elle aucune part ? S. Medard voulut que
bonne mere & le bon pere de famille. La premiere représentera la Vertu publique couronnant de roses une jeune fille, ave
10 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35
eur, elle est le charme des yeux, l’attrait des cœurs, la caution des vertus , l’union & la paix des familles, la sureté de
contr’elles. A Paris dans le grand monde il est décidé que c’est une vertu provinciale. Je dis, grace au théatre, car quoiqu
vieux parchemins rongés des rats. Virginie, fille noble, & d’une vertu reconnue, ayant épousé un Plebeyen, homme de méri
té, & y fit toutes les fonctions du sacerdoce. Belle émulation de vertu , qui vaut bien la vanité, le faste, les hauteurs,
se ! Lorsque dans la suite le théatre & le vice eurent degradé la vertu Romaine, on fut moins délicat dans la reception d
que la pudeur étoit le partage des femmes du commun, mais non pas la vertu des Héroïnes & des Princesses, dont le rang &
raison les fausses idées du monde qui se figure que la pudeur est la vertu des seules femmes, que les hommes ne se deshonore
il lui tende des piéges, qu’il cherche à briser en elle le joug de la vertu , pour en faire sa proie ? n’est-ce pas son intérê
oins. On a tort de dire que le besoin fait porter des habits, non la vertu  ; sans doute la rigueur des saisons, l’aiguillon
témoins qui déposent de leur conduite, des gardes qui défendent leurs vertus , des objets imposans qui les protégent elles-même
ches reveille utilement cette honte salutaire, & met en sûreté la vertu , dont une timide pudeur redoute à tout moment la
e. Dans les premiers siécles, les Evêques, qui étoient des modeles de vertu , avoient toujours leur Sincelle, c’est-à-dire, un
e jour ni la nuit, pour être le garant, le témoin, le défenseur de sa vertu . Et sous le nom glorieux de Dames d’honneur, les
a vigilance ? Elle ne s’assujettit point aux pratiques gênantes d’une vertu qu’elle ne connoît point. Elle a sans doute commu
est seule, lui parle sans témoins, & la séduit. Tous les jours la vertu la plus pure risque & éprouve les mêmes malhe
cue, la victoire du péché est certaine & facile, la défaire de la vertu inévitable. La voilà cette ame innocente, couvert
veut l’enlever. La pudeur, dit Tertullien, est la fleur de toutes les vertus . Elle étale leur beauté, elle repand leur odeur,
s yeux vertueux, ces avances même sont détestables, les livrées de la vertu sont charmantes. Elles la font aimer ; les avanco
ue la stérilité ; qu’on le coupe, & qu’on le jette au feu. Chaque vertu a sa pudeur, pour ainsi dire. La chasteté rougit,
ce ou le consentement. Il ne faut aux Saints, dit S. Ambroise, qu’une vertu qui est la pudeur : Sanctis una competit virtus
mpetit virtus pudor. Cette pensée est à la rigueur fausse. Plusieurs vertus sont nécessaires à la sainteté. La pudeur n’est p
nt nécessaires à la sainteté. La pudeur n’est pas même proprement une vertu  ; ce n’est que la honte & la crainte du vice,
préserver l’homme. Adam & Eve avant leur péché avoient toutes les vertus . Ils ne connoissoient pas la pudeur, dont ils n’a
it d’ouvrir l’entrée du monde. Il suffiroit à la sûreté de toutes les vertus . Si on écoute ce salutaire préssentiment, on s’él
mmis. Ainsi maintiendroit-on sincerement le doux empire de toutes les vertus . Un amateur du théatre rira de ma morale. Vous pr
p; leurs graces ont établi leur trône, & forcé la pudeur & la vertu de rendre les armes ? S. Cyprien prétend qu’on pe
que sur la femme modeste. On peut être vicieux sous les dehors de la vertu , on n’est pas vertueux sous les dehors volontaire
n’en a point à les étaler, toutes les loix défendent le scandale. La vertu seroit contraire à elle-même, si elle arboroit l’
ordre, & en tendoit des piéges. Il seroit injuste de douter de la vertu de celle qui en a le sage maintien, mais il n’est
le qui en a le sage maintien, mais il n’est pas possible de croire la vertu quand on ne voit que les allures du vice, sur-tou
a nature & le prix de l’étoffe sont par eux-même indifférens à la vertu , & relatifs à la fortune & à la dignité.
e, utile à la santé, agréable dans la société, édifiante même dans la vertu  ; mais elle est fort éloignée de la parure. Evite
s Rois. Mais quoi, le plus grand des hommes n’a t il pas mille autres vertus , qui méritent la préférence, si même c’est une ve
as mille autres vertus, qui méritent la préférence, si même c’est une vertu pour l’ambassadeur du Très Haut, qui doit faire h
dans l’ouvrage que nous avons cité, demande si la pudeur, qui est une vertu défiante & timide, qui rougit & tremble à
t, ne remporte la victoire que par la plus prompte retraite, si cette vertu est capable d’un bel entousiasme, d’une sainte au
oëtique de ce fameux Jésuite). Ce n’est qu’une équivoque ; toutes les vertus sont paisibles, quand on ne les attaque pas. Elle
ée de triomphe ; mais c’est la philosophie de la religion & de la vertu . On compare la pudeur à l’Hermine, espece de Bele
ez beau être enveloppé des voiles les plus épais, vous portez à cette vertu les plus rudes atteintes ; vous êtes l’écueuil, o
11 (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143
s scrupules vous rendent recommandable. Il est rare de voir ainsi les vertus réunies aux talens : chacun aussi frappé de respe
& naturel des choses, n’ont aucun relief, aucune impression : la vertu ne jouit point de son lustre ; le crime masque ad
sévelit ainsi, entre les mains de l’art prend une forme nouvelle : la vertu devient lumineuse ; le crime détestable : les qua
qu’un mensonge. Et d’où vient son pouvoir exclusif sur nos cœurs, sa vertu singuliere sur nos ames ? C’est, en fait de produ
mais froide & stérile ; une Copie fidelle, mais foible & sans vertu  : c’est-à-dire, un détail au lieu d’une descripti
c’est de faire sortir comme nous l’avons déjà annoncé, l’éclat de la vertu & la difformité du vice. Dans le monde on pr
maxime de sagesse. Quelle idée peut-on donc avoir du vice & de la vertu  ? En fait de préceptes & de leçons il n’y a r
éclairer : & faute de connoissances précises sur le vice & la vertu nous encourons à leur égard des erreurs dangéreus
pour le vice nous prendrons infailliblement son excès, & pour la vertu son abus. Toute action d’éclat dont la vanité sou
e de conduite imposant : voilà l’idée sage que nous nous serons de la vertu . Le crime, cette indignité monstrueuse qui soulev
e : voilà l’idée exacte que nous aurons du vice. Sans observer que la vertu sur ce pied nous abuse & que le vice ainsi en
s le vice c’est le crime, comme ce qu’il y a de plus terrible dans la vertu c’est la vanité. Une idée fausse nous égare &
e est une leçon puissante ; l’échaffaut nous arrête. Ainsi lorsque la vertu se montre, si c’est par des dehors imposteurs ; l
nité ni dans le crime, est – on vertueux ou exempt de vice ? Non : la vertu & le vice ont des caractéres qui leur sont pr
ces deux points de quelques oracles puissants : mais qu’est-ce que la vertu dans un livre ? qu’est-ce que la vertu dans un or
ssants : mais qu’est-ce que la vertu dans un livre ? qu’est-ce que la vertu dans un organe quelqu’éloquent qu’il soit ? C’est
ngénieux, les traits brillans, les idées enluminées que je cherche la vertu  : tout cela par la même qu’il l’embellit, l’effac
erche la vertu : tout cela par la même qu’il l’embellit, l’efface. La vertu n’est point faite pour être parée ; la richesse &
refuser son cœur à l’autre. Or, voyons nous souvent dans le monde la vertu en exercice ? L’exemple est-il fréquent ? disons
e la vertu en exercice ? L’exemple est-il fréquent ? disons plus : la vertu y jouit-elle même d’une sorte d’apparence ? Chacu
ur le fait ? Le coup est si rare qu’on ne doit pas y compter. Non, la vertu dans le monde ne peut avoir son essort ni son lus
l y en a ? C’est-là en effet qu’au moyen d’une fiction ingénieuse, la vertu se déploye, qu’elle éblouit l’esprit, qu’elle enc
llusion ; parce que tout est rendu sur le Théâtre avec précision : la vertu avec ses graces, le vice avec sa difformité, la g
effet merveilleux est-il exclusif au Théâtre ? C’est que par-tout la vertu & le vice ne sont qu’en paroles & qu’au S
son modéle & voit avec plaisir, son caractére se développer : la vertu n’a plus de voile, le vice n’a plus de trame ; l’
l’autre. Tout prend en un mot le grand jour ; & le vice & la vertu ne sont pas plûtôt sous nos yeux qu’on se sent fr
s de l’autre. Car on s’intéresse, comme malgré-soi, au triomphe de la vertu , & à l’échec du vice. La raison de cela est a
c du vice. La raison de cela est au fonds de nos cœurs : c’est que la vertu a sur nous le titre & la possession ; notre é
titre & la possession ; notre état primitif & naturel est la vertu , comme celui de la ligne est d’être droite : si n
r-tout où nous en trouvons l’occasion ; nous lui rendions hommage. La vertu & le vice ont d’ailleurs sur le Théâtre chacu
lages, qui tournent plus à la gloire de l’Orateur, qu’au profit de la vertu . On prend cela dans le point riant d’une agréable
it, on se persuade avoir lieu de croire que l’Orateur est content. La vertu n’a point en effet besoin de tous ces secours emp
vain, qui ne peut plaire au plus qu’à nos facultés superficielles. La vertu au contraire n’en veut point seulement à celle-ci
vation sublime ; au cœur par ses charmes secrets. On ne voit point la vertu dans l’exercice sans admiration, & on ne se m
ndons donc justice aux Spectacles & convenons de bonne-foi que la vertu s’interresse à leur conservation. Le second avant
olité qui est toujours auprès d’une personne qui pense, sans force ni vertu  ; & ce ton dogmatique, imposant, qui ne va ja
ondement, qu’ils en sont au contraire l’abus & l’inconvénient. La vertu est le principe essentiel & dominant du gouve
dépens de l’esprit de sagesse & de régularité qui caractérise la vertu  : or, est-ce dans ces Cotteries où la liberté, so
ractére se trouve ici légérement éguisé, 1°. Qu’aucun n’a l’art ni la vertu propre à la récréation. 2°. Que sur l’article de
sagesse. Le cœur est-il là pour quelque chose ? Ainsi que toutes les vertus célébres qu’il échauffe ? L’amour, l’amour patern
es, mais encore des preuves ? Les mœurs y sont toujours couronnés, la vertu toujours applaudie, & le vice toujours confon
amp; simplicité noblesse & sublimité : partout encore une fois la vertu est encensée, & par-tout la honte est pour le
rve le même esprit, le même goût : tout y est rendu à la gloire de la vertu & à la honte du vice. Les paroles y sont sage
ôme, & d’ailleurs quelle qu’elle fût, c’est moins le séjour de la vertu , que celui des vices qu’on adopte. Les livres son
t elle est sans fruit. Il faut des exemples, il faut des modéles : la vertu en action fait plus de prosélites qu’une légion d
un précepte d’une chose qui l’amuse : ce seroit donner à son ris une vertu singuliere, & à sa morale, un mobile original
ans danger, par la raison que ces traits seront sans force & sans vertu . Comment au reste peut-on imaginer, que l’esprit
t l’inconvénient ? En chargeant le ridicule, change-t-on pour cela sa vertu  ; Il amusoit ce trait, eh bien il amusera d’avant
e plus sur une chose fût capable d’en pervertir le caractére & la vertu , qu’un amusement de l’esprit devint l’occupation
traits, les régles & les modéles reprennent alors leur crédit. La vertu ne passe jamais sous nos yeux sans impression pou
12 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174
 : « N’imprimez pas, Seigneur, cette honteuse marque A ces rares vertus qui vous ont fait Monarque. Vous l’êtes justeme
« Oui, j’accorde qu’Auguste a droit de conserver L’empire où sa vertu l’a seule fait monter : Il a fait de l’Etat une
a sienne. Plus le péril est grand, plus doux en est le fruit : La vertu nous y jette, et la gloire le suit. Joignons à
uste, montre quelque remords, que lui dit-on ? « Brute eut trop de vertu pour tant d’inquiétude, Et ne soupçonna point s
le : Quoi qu’il ait fait ou fasse, il est inviolable. » La belle vertu Romaine que celle qu’a inventée Corneille ! « 
Les cœurs les plus ingrats sont les plus généreux. Je me fais des vertus dignes d’une Romaine : Un cœur vraiment Romain
ité Romaine, est une vraie, une sublime beauté. Voilà la vérité et la vertu . Le second, digne du plus lâche, du plus méprisab
ainsi son pinceau, en exposant le vice paré des mêmes couleurs que la vertu  ? Est-ce donc mériter le nom de grand, que de se
nc mériter le nom de grand, que de se jouer du vrai et du faux, de la vertu et du vice, en inspirant les mêmes sentiments et
les la lâcheté en courage, la bassesse en sublime, les assassinats en vertus  ? Le théâtre de Corneille est une tête de Gorgone
e perce, en soupirant, son cœur infortuné. La justice n’est pas une vertu d’Etat. Le choix des actions, ou mauvaises ou b
ut pouvoir doit oser tout enfreindre. Fuir, comme un déshonneur, la vertu qui le perd, Et voler sans scrupule au crime qu
rer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus , on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, e
fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu , le tyrannicide est-il un crime ? Si former les g
es que de les nourrir de poisons, et bien entretenir l’humanité et la vertu que de la nourrir d’assassinats ? La belle poésie
t non de ses horreurs. Le langage des Dieux est fait pour chanter les vertus , et non les forfaits. Il me semble voir le fameux
ui en offrir de criminels ? le vice fait-il moins d’impression que la vertu  ? les scélérats sont-ils plus rares que les héros
amateur du théâtre, parce que le théâtre fait un jeu de tout. Vice et vertu , tout est chez lui sur la même ligne ; tout lui e
tiré ce poème de la foule, si l’autorité royale et l’ascendant de la vertu , qui sait la faire estimer même sur le théâtre, n
r sa défense. Un Tyran à mes yeux ne vaut pas un esclave. Ah ! la vertu qui fuit ne vaut pas le courage Du crime audaci
le punir alors qu’on l’assassine. Se laisser prévenir est moins une vertu Que l’imbécillité d’un courage abattu. Pourz
ans les deux partis qu’un tissu de fureur sans aucun adoucissement de vertu . Caton même, Cicéron et sa fille Tullie, qui deva
vaient être raisonnables, ne parlent qu’en forcenés, et n’ont d’autre vertu , si c’en est une, qu’un amour effréné de l’indépe
es lois, toi mon sang, toi Brutus ! César nous a ravi jusques à nos vertus . Vous vivez dans Brutus, vous mettez dans mon s
erons tous ; Brutus et Cassius De quiconque est Romain raniment les vertus . Admettrons-nous quelque autre à ces honneurs s
Henriade ? Quelques feuilles suffisent pour dénaturer le crime et la vertu  : au premier tome le langage des Ligueurs est sac
rs des Tyrans, vous qui n’avez pour Rois Que les Dieux de Numa, vos vertus et vos lois… Que Tarquin satisfasse aux ordres
 ? Dieux impuissants, Dieux vains, dans nos vastes contrées. Deux vertus dans mon cœur, la vengeance et l’amour. Nous av
r de leur caractère, pour les faire commettre comme autant d’actes de vertu , sont le comble du scandale. C’est bien la Henria
en ignorants, ou bien inconséquents. Remarquez même qu’afin qu’aucune vertu ne rachète ces noirceurs, on veut que le personna
ns dans leurs excès, le duel, la mollesse, mollities. Le duel est une vertu nationale qu’il faut entretenir, l’incontinence u
e. Pourrait-on en effet justifier l’école du vice qu’aux dépens de la vertu  ? peut-on élever l’un que sur les débris de l’aut
la puissance, Que la force peut seule en arrêter le cours, Que la vertu contre elle attend notre secours… C’est trahir
, et le Héros en fait l’éloge, et le donne à son fils pour exemple de vertu à suivre : « O mon fils, vous voyez le prix de
exemple de vertu à suivre : « O mon fils, vous voyez le prix de la vertu  : A ses pieds tôt ou tard le crime est abattu. 
que le soleil l’éclaire ? Au cœur des malheureux n’est-il point de vertu  ? Le père est un Tyran, il faut l’exterminer :
ertu ? Le père est un Tyran, il faut l’exterminer : Le bras de la vertu doit le précipiter. C’est le sang des Tyrans sa
rave, Et ne connais pour maître en terre et dans les cieux Que la vertu , l’honneur, la justice et les Dieux.  (Andronic)
Ces scrupuleux devoirs et ces regards sévères, Seigneur, sont des vertus pour des hommes vulgaires.  (Phocion) J’appelle
oi. Que ces timides cœurs dont la prudente adresse Sous le nom de vertu déguise la faiblesse, Dans le fond de leur cœur
étruire l’orgueil et l’empire des Rois ! Renoncez au vain nom d’une vertu stérile, Pour jouir avec moi d’un crime plus ut
nnent fastidieux. Tout veut se tuer, tuer tout le monde : il n’y a de vertu , de grandeur d’âme, de consolation, de ressource,
 (Cornélie) « Je sacrifierai tout au succès de mes feux, Et même une vertu qui fait des malheureux. Il faut lui disputer e
ds, Vous me fassiez mourir de la mort des Tyrans ? Et c’est cette vertu qui le rend redoutable. Et lorsqu’aux grands pr
aux grands projets un grand exemple anime, On doit plus redouter la vertu que le crime. Qu’il marche sur les pas des Héro
. Dès longtemps de la gloire il ne fait plus de cas, Et la triste vertu n’a plus rien qui l’enflamme Depuis que vos ver
s, Et la triste vertu n’a plus rien qui l’enflamme Depuis que vos vertus ont captivé son âme. Caton seul dans mon cœur b
tre cœur pour mieux frapper le sien. Et pour perdre un Tyran, c’est vertu que de feindre. La rage dans le cœur, et le fer
13 (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190
jours fait connaître que le Théâtre est une très méchante école de la vertu  ; et que les moyens que les Poètes semblent emplo
ne dans leurs Ouvrages, quoi qu’elle y paraisse sous les habits de la vertu . Car enfin l’Idole de la Comédie est toujours un
re ces deux jeunes gens aimables ; il en fait à la fois un monstre de vertu et de vice, ou plutôt un composé de vices effecti
de vertu et de vice, ou plutôt un composé de vices effectifs sous des vertus apparentes, pour le rendre aimable ; de sorte que
de Cupidon : et il dit qu’ils ne devaient rendre ce culte qu’à leurs vertus . Lactance remarque fort bien que ce n’est point a
eurs désordres, qu’ils ne pouvaient être utiles par l’exemple de leur vertu . Le mal a plus de force que le bien sur l’esprit
t de l’homme, et s’il se trouve une personne qui imite quelqu’une des vertus des Héros des Poètes, il y en a mille qui sont le
14 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
auteurs, Qui, de l’honneur en vers infâmes déserteurs, Trahissant la vertu sur un papier coupable, Aux yeux de leurs lecteur
u’ils font leur devoir, et à penser que c’est une triste chose que la vertu , puisqu’elle rend ses amis si misérables. « Cet
urs loués du sexe qui les subjugue, et qu’ils imitent, n’ont d’autres vertus que leurs passions, ni d’autres mérites que leur
s saillies extravagantes d’ambition et de vengeance ; des fantômes de vertu , qui en imposent par un vain coloris de grandeur 
répandue et la plus à craindre s’élever sur les ruines de toutes les vertus , dominer dans presque tous les cœurs et fonder le
b.. » « On dit que, sur le théâtre, le crime est toujours puni et la vertu toujours récompensée. Je réponds que, quand cela
ment l’atteindre, et souvent il serait un obstacle au succès. Vice ou vertu , qu’importe, pourvu qu’on en impose par un air de
rit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste vertu , tu restes toujours sans honneurs ! Aveugles que
st propre, est pourtant éclipsé par le simple bon sens et l’intrépide vertu de Zopire. Cependant je crains bien qu’aux yeux d
ûr, c’est que de pareils exemples ne sont guère encourageants pour la vertu . « Qu’apprend-on dans Phèdre et dans Œdipe, sin
exemple de leurs vices n’est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n’est utile, et qu’à proportion qu’elle veut moin
t au plus, raillent quelquefois les vices, sans jamais faire aimer la vertu . « Pour multiplier ses plaisanteries, Molière t
stait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu  : et c’est ce qu’il a fait dans son Misanthrope.
fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu  ; en ce qu’au grand soulagement des spectateurs,
esse en ridicule, à substituer un jargon de théâtre à la pratique des vertus , à mettre toute la morale en métaphysique, à trav
sant des pièces de théâtres d’éclairer l’esprit sur le vice et sur la vertu , en les peignant de leurs vraies couleurs ; nous
de vos leçons, avons-nous fait bien des progrès dans le chemin de la vertu  ? Les hommes parmi nous sont-ils devenus plus app
a triste uniformité sont encore les moindres défauts. Le devoir et la vertu sont dans vos pièces de malheureuses victimes que
sentiments vertueux. Si le théâtre a pu inspirer aux païens quelques vertus imparfaites, grossières, mondaines et superficiel
l’autorité, ni la dignité, ni l’efficace qu’il faut pour inspirer les vertus convenables à des chrétiens. Dieu renvoie les roi
homme s’y fait à la fois un jouet de ses vices, et un amusement de la vertu . aa. [NDE] Pour l’essentiel, et sauf indication
15 (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238
lui enfoncer lui-même le poignard dans le sein. C’est donc un acte de vertu , et le devoir le plus sacré de la nature qui est
thalie, d’Alzire, de Mérope. Est-ce le goût du vice, ou l’amour de la vertu , que ces spectacles y excitent ? J’atteste M. Rou
é au théâtre ? Ce rôle si intéressant et si beau, est la raison et la vertu même. Il est aussi calme qu’il est pathétique, et
oins touchant. Mais pourquoi recourir au théâtre Anglais ? Toutes les vertus sur la scène Française n’ont-elles par leurs maxi
tre, c’est-à-dire, sans doute, l’innocence et le crime, le vice et la vertu , les bons et les mauvais exemples présentés sous
aussi bien disposé, c’est-à-dire, au moins avec ce goût général de la vertu , et cette aversion pour le vice, qui préparent le
pressions de l’une, et à repousser les atteintes de l’autre, quand la vertu lui est présentée avec ses charmes, et le crime a
i suffit-il pas pour le ramener à un spectacle, selon son cœur, où la vertu qu’il aime, est comblée de gloire, où le vice qu’
lui en coûte guère pour imaginer des assassins. « Le théâtre rend la vertu aimable… il opère un grand prodige de faire ce qu
e rend la vertu aimable… il opère un grand prodige de faire ce que la vertu et la raison font avant lui ! Les méchants sont h
s dans la société ? » J’observe, 1°. que si tous les hommes aiment la vertu , et détestent le vice de cet amour actif, et de c
du théâtre font un bien en les réveillant. 3°. Que si l’on n’aime la vertu , et si l’on ne hait le vice que dans autrui, comm
de nous rendre personnels cette haine et cet amour que le vice et la vertu nous inspirent quand nous les voyons dans autrui.
tacle ? précisément ce qu’il voudrait trouver partout : des leçons de vertu pour le public dont il s’excepte, et des gens imm
de sa belle âme ? Ne s’est-il pas acquitté de tout ce qu’il doit à la vertu par l’hommage qu’il vient de lui rendre ? Que vou
Français. « On se croirait, ajoute-t-il, aussi ridicule d’adopter les vertus de ses héros, que de parler en vers, et d’endosse
e que la fiction en est applaudie. « Tout se réduit à nous montrer la vertu comme un jeu de théâtre, bon pour amuser le publi
it M. Rousseau, que dans ces pièces le crime est toujours puni, et la vertu récompensée. » On ne lui dira pas cela ; mais on
me y est toujours peint avec des couleurs odieuses et effrayantes, la vertu avec des traits respectables et intéressants. Si
rit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste vertu , tu restes toujours sans honneurs. » Remarquez q
voir ont seuls notre admiration. Qu’elle se présente, Monsieur, cette vertu douce et modeste, et sur le Théâtre et dans la so
udir. D’où il résulte deux sortes de biens : l’un, qu’au défaut de la vertu , le désir de l’estime publique, la crainte du blâ
n, à laquelle l’orgueil répugne. Est-ce là, me direz-vous, faire à la vertu des amis désintéressés ? Hé ! non, Monsieur, nous
 ? Hé ! non, Monsieur, nous n’en sommes pas là. Peu de gens aiment la vertu pour elle-même. Il faudrait, s’il est permis de l
êtes gens éclairés, vigilants et sages, c’était donner au vice sur la vertu , un avantage qu’il n’a pas. Et que conclure de ce
rnicieuse par le découragement et le dégoût qu’il inspirerait pour la vertu . De toutes les combinaisons possibles dans le mél
voilà sur quoi tombe le ridicule de ces comédies. Est-ce là jouer la vertu , la simplicité, la bonté ? Je le demande au publi
et qu’on applaudit dans la peinture du crime, comme dans celle de la vertu . Que l’artifice d’un fourbe, que l’habileté d’un
, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu , et le mépris dont vous vous chargez étouffera le
veulent apprendre aux père à ne pas mettre à cette cruelle épreuve la vertu de leurs enfants. Passons aux mœurs du Misanthrop
stait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu . C’est ce qu’il a fait dans le Misanthrope. Vous
te est un homme passionné, violent, insociable ; l’autre, que dans sa vertu Molière n’a repris que l’excès. Vous donnez à Mol
ssant. Il hait le crime, déplore l’erreur, aime la bonté, respecte la vertu , et regarde les vices répandus dans la société, c
icule, en amusant le peuple, ne devait pas affaiblir l’autorité de la vertu  ; et le comble de l’art était de composer un cara
f. Molière aurait donc bien manqué son coup, s’il eût voulu rendre la vertu ridicule. Mais cette même probité s’irrite, passe
excès. Le Misanthrope déraisonne et devient ridicule, non pas dans sa vertu , mais dans l’excès où elle donne. Ecoutez ce dial
hilinte, que Molière a plaisanté. Ce n’est donc pas le ridicule de la vertu qu’il a voulu jouer ; mais un ridicule qui accomp
qu’il a voulu jouer ; mais un ridicule qui accompagne quelquefois la vertu , et qui naît de la même source, une fougue qui l’
stait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu  : c’est ce qu’il a fait dans le Misanthrope. » Il
fausse ; car si Molière, pour plaire à son siècle, a voulu tourner la vertu en ridicule, un si lâche adulateur du vice n’étai
caractère sans le vouloir, et en dépit de son art, le ridicule de la vertu n’est donc pas celui que le monde pardonne le moi
onc été, en composant le caractère du Misanthrope, de se servir de sa vertu comme d’un exemple, et de son humeur comme d’un f
e pratiquer l’un, et d’éviter l’autre ; qui ne se croient ni assez de vertu , ni assez d’autorité pour s’ériger en censeurs pu
vicieux du Misanthrope, il lui eût donné pour contraste un modèle de vertu  ; mais comme il n’en fait qu’un homme insociable,
passion est une violente haine du vice, née d’un amour ardent pour la vertu , et aigrie par le spectacle continuel de la mécha
désordres d’un monde où il n’aime rien ? Il hait le vice, il aime la vertu  ; mais le vice et la vertu ne sont rien de réel,
n’aime rien ? Il hait le vice, il aime la vertu ; mais le vice et la vertu ne sont rien de réel, que relativement aux hommes
ec raison ce jeu de mots, et il s’écrie : et voilà comme on avilit la vertu  ! Je n’ai qu’à citer du même rôle cinq cents des
jamais faits, et à m’écrier à mon tour : et voilà comme on honore la vertu  ! Est-il possible que d’un frivole jeu de mots qu
olière n’a donc pas prétendu ni pu prétendre dégrader la vérité et la vertu , en les faisant un peu moins farouches que M. Rou
c, et croyaient honorer leur modestie, en se taisant sur leurs autres vertus . Chez nous, au contraire, la femme la plus estimé
et nourrir dans leur âme l’amour de la paix et de l’ordre, qui est la vertu de leur condition. Il serait mieux peut-être que
nos femmes vivent en public, elles n’ont par conséquent ni pudeur, ni vertu . Le raisonnement est simple, et il n’en fallait p
suffisante contre ceux qui veulent que la pudeur qui résiste soit une vertu factice, et un devoir de convention ; ce n’est pa
n’étaient nées que pour le repos et pour la retraite, que toute leur vertu consistait à être inconnues, sans s’attirer ni bl
e pour les renfermer dans l’obscurité de leur famille ; de toutes les vertus morales il ne leur accordait qu’une pudeur farouc
qu’on lui donne un esprit ferme, une âme élevée, des principes et des vertus  ? Et si les femmes s’offensaient qu’on mît au thé
bien nées, il faut bien qu’elles aient des principes d’honnêteté, de vertu , d’humanité : la nature leur tient, je crois, le
able à un caractère moins susceptible de mouvements impétueux ? Si la vertu s’exerce à tempérer dans les hommes cette fougue,
tte fougue, cette véhémence de sentiment que les femmes n’ont pas, la vertu ne fait donc en eux que ce qu’a fait la nature en
es les leçons. Or, selon M. Rousseau, la pudeur est non seulement une vertu , mais la première vertu d’une femme : sans la pud
M. Rousseau, la pudeur est non seulement une vertu, mais la première vertu d’une femme : sans la pudeur une femme est coupab
r cette moralité qui l’épure, qui l’ennoblit, qui l’élève au rang des vertus . L’émotion qu’on éprouve au Spectacle attendrit l
oide et légère ne tient à rien, et cède à un souffle ; elle oublie la vertu qu’elle n’aime pas, pour un vice qu’elle n’aime g
bien, s’attache à tout ce qui est honnête, de là vient que toutes les vertus se tiennent par la main : or, le Théâtre ; en nou
e l’eût dit sans elle : s’il est vrai, dis-je, que la pudeur soit une vertu , l’amour qu’elle inspire n’est donc pas un crime.
Française pour les vieillards ; et le théâtre qui fait respecter les vertus de cet âge, comme il en joue les ridicules, est a
évère. Il reconnaît la bonté des mœurs de Nanine ; « où l’honneur, la vertu , les purs sentiments de la nature sont préférés à
t pervers, qu’il soit né bon comme tous les hommes, son bonheur et sa vertu sont dans vos mains : plus son âme sera attendrie
que sur la scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu , est de chercher une maîtresse qui l’y conduise,
vous-même de vos devoirs et de votre gloire, de vos talents et de vos vertus  ; si elle prend soin d’embellir votre âme et de v
ommunique point à nous, et les charmes naturels de la beauté et de la vertu , conservent tous leurs droits sur nos âme. M. Rou
ns les pièges du crime, au moment qu’il suit lui-même le chemin de la vertu  ? C’est ce que je ne puis concevoir. « Les circon
t que viennent d’exciter en lui la bonté, la candeur, l’innocence, la vertu même ? Que M. Rousseau compose lui-même ce caract
us ces spectacles tranquilles, où l’on répand de douces larmes, où la vertu gémit avec l’amour, où la volupté même est décent
la digue des bienséances, ni changer la direction du devoir et de la vertu . Bannissez donc l’amour de Genève, comme les spec
la bassesse du vice, et développer dans les âmes le germe naturel des vertus  ; non pour empêcher que les mauvaises mœurs ne dé
prodige, quand vous les réduirez l’un et l’autre à l’amour pur de la vertu , et à la privation désintéressée de tous les plai
sont les appuis de l’innocence, les freins du vice, les mobiles de la vertu , et le contrepoids des passions humaines : priver
dans son état à tous les avantages que l’estime publique attribue la vertu , il y a d’autant mieux à présumer de sa conduite
s spectacles. Je puis avoir raison contre lui, sans préjudice pour sa vertu que je respecte, ni pour ses talents que j’admire
16 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202
on, Instituteur d’un grand Prince, avoit formé en lui les plus hautes vertus  ; Moliere avoit rassemblé, traîné dans les provin
à par les plus beaux ouvrages qui forment l’esprit & le cœur à la vertu . Comparer, mettre sur la même ligne, pour objet d
rrupteur des mœurs à l’homme apostolique, en un mot, le vice & la vertu , la vie la plus sainte & la vie la plus débau
equin & la mittre, la noblesse & les halles, le vice & la vertu  ? Mais, dit-on, l’Académie n’est pas une assemblé
cher & venant d’entendre celui de S. Louis, dont un des traits de vertu rapportés dans la bulle de sa canonisation &
e, dont elle a la clef, non dans le temple de la religion & de la vertu , où elle ne prétend pas avoir le même droit. Je n
ent, qui vient de mourir, homme de mérite, plein de religion & de vertu , honoré de la confiance de son Evêque, & des
pu voir sans mécontentement que des discours destinés à célébrer les vertus d’un Archevêque qui s’est distingué par son amour
dû à la religion même ; que dans le premier l’Auteur ne voie dans les vertus héroïques des Saints qu’un pur entousiasme, ouvra
, fait élever son héros jusqu’aux nues, & transforme ses vices en vertus  ? Le sieur Chamfort, ébloui de la gloire inattend
de Moliere. Ce n’est pas une gloire, elle ne peut appartenir qu’à la vertu  ; c’est une nouvelle infamie ajoutée à l’infamie
t Aristophane & Moliere. Il attaque le vice avec le courage de la vertu , la vertu avec l’audace du vice ; rien ne lui coû
ane & Moliere. Il attaque le vice avec le courage de la vertu, la vertu avec l’audace du vice ; rien ne lui coûte. Mais d
alomnies, d’insultes aux choses les plus respectables ; il attaque la vertu avec l’audace du vice, rien ne lui coûte, & c
s sur la scene. Que cette apologie est mal adroite ! Où sont donc les vertus , où est la bonne morale de Moliere ? Voilà précis
Prélat ne ménage pas les termes. L’intérêt de la religion & de la vertu l’emporte sur tout ; il va jusqu’au mépris &
! parce que c’est le langage de la vérité, de la religion & de la vertu , dont ils sont les organes. Ces Prélats, que leur
sont pas moins supérieurs par leurs talens, leurs lumieres & leur vertu . Enfin ils ont des titres de noblesse du Parnasse
laira, & vous êtes divin. Ce n’est ni le goût, ni le génie, ni la vertu , ni l’adresse, que je cherche ; mon plaisir est l
our gracieux au vice, & une austérité odieuse & ridicule à la vertu . Ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu’il a
u’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine, une hypocrisie détestable ; mais je sou
rages jusqu’à Telemaque, blâme sa conduite, répand des nuages sur ses vertus , s’efforce de rendre suspect jusqu’à sa rétractat
rroit choisir de plus grand que de renouveller les exemples & les vertus de Fenelon. Flâterie extravagante & blasphêma
dien, ou est la sagesse de l’approbateur ? Mais quelles sont donc ces vertus , le plus grand des miracles que Dieu peut choisir
ertus, le plus grand des miracles que Dieu peut choisir ? sont-ce des vertus chrétiennes ? Bon ! la foi, l’humilité, la chaste
rétiennes ? Bon ! la foi, l’humilité, la chasteté sont-elles même des vertus  ? La foi est une superstition, l’humilité une bas
e bassesse, la stérile chasteté l’anéantissement du genre humain. Les vertus du Prélat sont des vertus philosophiques, des ver
steté l’anéantissement du genre humain. Les vertus du Prélat sont des vertus philosophiques, des vertus indulgentes ; il fut t
enre humain. Les vertus du Prélat sont des vertus philosophiques, des vertus indulgentes ; il fut tolérant, il fut docile, il
s conquêtes dignes d’elle. Aussi le montre-t-il sur le théatre de ses vertus épiscopales. Il faut bien pour mettre le comble à
ent tourner & détourner en la dirigeant à un but. Telles sont les vertus dignes d’admiration, que le Prélat, Comédien auta
e Philosophe (c’est à peu-près la même chose) joue sur le théatre des vertus épiscopales. Et ces excès sont couronnés ! Cepend
ssant du penchant de l’homme contre les plus hautes difficultés de la vertu , l’écueil toujours reproduit des qualités sociale
s bonnes mœurs dans la nation. Au tribunal de la religion & de la vertu le bien moral l’emporte infiniment sur le bien li
un vrai scandale de sacrifier les intérêts de la religion & de la vertu à quelque talent dramatique, quelque supérieur qu
clurre les portraits licencieux du vice, & ne représenter que les vertus pour les faire aimer & pratiquer ! Malgré l’e
n en loin on fait valoir, on exagère beaucoup deux ou trois traits de vertu morale, qu’on trouveroit aisément chez les Payens
sainteté, mais qui n’a aucun nom dans la littérature, & dont les vertus gothiques, aussi éloignées de nos mœurs que son s
cesseurs, la ville d’Antioche & sa propre famille. Est-ce par ses vertus  ? Il donna dans toutes les horreurs de la magie &
rverse, & de s’être égayé aux dépens de la vieillesse & de la vertu . Logique de préventions & de mauvaise foi. Ce
auvaise foi. Cette logique est très-bonne, tout doit être immolé à la vertu , lui préférer quelque chose, c’est l’immoler elle
êter à Moliere l’odieux dessein de ridiculiser la vieillesse & la vertu  ? Parce qu’il a percé à chaque scene. Est ce sa f
17 (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194
server trois choses. 1°. Inspirer à l’Auditeur plus d’ardeur pour les vertus , pour les grands talents, pour les louanges que l
on donne aux grands hommes, et pour l’admiration que l’on a pour leur vertu . 2°. Lui faire sentir délicatement la différence
icatement la différence d’estime et d’admiration pour les différentes vertus et pour les différents degrés de vertus en nous a
miration pour les différentes vertus et pour les différents degrés de vertus en nous apprenant à nous connaître en bonne gloir
ivertissant les spectateurs augmenter considérablement l’empire de la vertu et de la gloire aux dépens de l’empire de la moll
vertueuse qui naît de l’acquisition des talents et de la pratique des vertus qui rendent le commerce agréable. La raison nous
odier et de tourner en ridicule d’excellentes pièces sérieuses, où la vertu est honorée et le vice puni ; cet excès dans les
rat de Police, et qu’ils tendent toujours à rendre dans la société la vertu respectable et aimable, les vices honteux et odie
n esprit en lui faisant dire : « Et mon cœur était fait pour aimer la vertu . » En bonne foi, n’est-ce pas réellement blasphé
vertu. » En bonne foi, n’est-ce pas réellement blasphémer contre la vertu  ? Il prouve en même temps son esprit et son peu d
où l’injustice jointe à l’adresse et à la finesse est louée, et où la vertu et la justice jointe à des défauts personnels est
e polirait de plus en plus jusques parmi le peuple, les sentiments de vertu entreraient avec le plaisir dans les cœurs des Ci
18 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123
XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée
ns, qui bien éloigné de ranger les plaisanteries sous quelque acte de vertu , ne les ait regardées comme vicieuses, quoique no
nc pas s’étonner d’entendre blâmer aux pères la plaisanterie. Pour la vertu d’eutrapélie, que Saint Thomas a prise d’Aristote
ainsi qu’il s’en explique en termes formels, quand il parle de cette vertu  dans ses morales. Elle est si mince que le même n
ens, s’étonnant même, et déplorant « qu’on ait pu les attribuer à une vertu  » Ibid. . Il est clair qu’il en veut à Aristote,
clair qu’il en veut à Aristote, qui est le seul, où l’on trouve cette vertu que Saint Chrysostome ne voulait pas reconnaître.
ans les nommer, n’en douteront pas. Voilà donc ce qu’il a pensé de la vertu d’eutrapélie peu connue des chrétiens de ces prem
19 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XI. » pp. 55-57
us ayez oublié ici la promesse que vous avez faite de représenter les vertus de votre Héros par des Symboles clairs et express
leur barque qu’après avoir dansé, peuvent-ils être des Symboles d’une vertu qui ne pouvant enseigner aux hommes qu’à s’acquit
véritable douceur ne procède que de la vraie humilité. » Ce sont deux vertus que Jésus Christ a rendu lui-même comme inséparab
té et la douceur, dit encore S. Bernard, mais l’une et l’autre de ces vertus est néanmoins très grande, et pour faire que notr
qu’une fausse douceur. Mais que voulez-vous ? L’humilité n’est pas la vertu de la Compagnie. Il n’est donc pas étrange qu’ell
20 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81
. Ils font tout le bien & tout le mal du monde ; le vice & la vertu , le bonheur & le malheur public & particu
s ce livre, des vues utiles, de bons principes ; la religion & la vertu s’y font par-tout sentir. L’Auteur est un homme d
l étoit dans la perfection où on le désire ; le vice y étoit puni, la vertu triomphante. Il a dû opérer des miracles de vertu
ce y étoit puni, la vertu triomphante. Il a dû opérer des miracles de vertu  ; les Grecs étoient des Saints à canoniser. Cepen
assistoit Socrate avec les sages de la Grèce donnoit des leçons à la vertu austère ? Si c’est la réforme que nous devons dés
uire à la comédie ; le Prédicateur doit se faite Comédien. Toutes les vertus sur le théatre seroient portées au plus haut degr
rouvera au-dedans de lui qu’un cœur qui ne peut pas même l’élever aux vertus d’un homme né dans la foule. C’est du précieux, m
la foule. C’est du précieux, mais du vrai, le théatre fait perdre les vertus roturieres, aussi bien que les vertus nobles. Un
rai, le théatre fait perdre les vertus roturieres, aussi bien que les vertus nobles. Un Grand, épris du théatre, est pour la v
i bien que les vertus nobles. Un Grand, épris du théatre, est pour la vertu fort au-dessous du roturier. Le sang de tant de H
le & image, original & copie. Comment les sublimes leçons de vertu arriveroient-elles pures dans les ames, tandis qu
de gouverner si mal le monde ? M. Besplas leur fait le procès. Que la vertu soit publiée par des bouches dignes d’en être l’o
rtueux sur le théatre, ce n’est pas la réforme, c’est l’abolition. La vertu y voudra-t-elle monter ? pourra-t-elle s’y souten
ous les vices. Les Auteurs consacreront leur talens à la gloire de la vertu  ; l’amour ne sera plus sous leur pinceau. Ils ne
 ? Le nouveau théatre seroit bien moins couru, personne n’y iroit. La vertu la plus austère ne craindroit pas de le fréquente
t. La vertu la plus austère ne craindroit pas de le fréquenter. Cette vertu ne feroit pas foule, le Receveur n’en seroit guèr
as foule, le Receveur n’en seroit guère content. Je doute même que la vertu la plus indulgente s’empresse beaucoup d’y monter
gente s’empresse beaucoup d’y monter. Elle y recevroit des leçons. La vertu la plus austère recevoir des leçons du théatre !
de l’Abbé de Rancé. Quel prodige ! la Clairon donner des leçons à la vertu la plus austère ! les gens de bien sont crédules.
dre son rang parmi vous, que diriez-vous de notre siecle ? Toutes vos vertus sont publiées sur nos théatres, aucune n’est dans
& les fruits immenses : La scene est purgée de tous les vices, la vertu honorée, l’amour à jamais banni. On n’entretient
mour à jamais banni. On n’entretient aucune Actrice, elles sont d’une vertu austère. Dieu en soit béni. Demandez-en des nouve
s une autre réforme qui a révolté les Acteurs, quoiqu’elle soit d’une vertu austère, ce sont des repas en décoration. Il est
. Mais la réforme s’avance & court à grands pas à la plus austère vertu .
21 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206
eprésentation n’était propre qu’à frapper de ridicule la pratique des vertus , à nous en faire honte, à nous démoraliser, on po
vec elle, ne suivez pas tous les mouvements de votre bile ; que votre vertu ne soit pas si farouche, sortez de votre retraite
es dangers qui la menacent, encouragez-la, répétez lui souvent que sa vertu vous est bien chère, qu’elle fait votre bonheur,
la religion, les louanges de ses préceptes, et la pratique des autres vertus que le Tartufe en jugement observait si scrupuleu
u entre s’acquitter de tous les devoirs que la religion et les autres vertus prescrivent, et s’abandonner aux désordres de la
œurs ; qu’il suffisait, pour éviter la persécution, de s’abstenir des vertus pratiques, en s’isolant des deux partis, en fuyan
religion et de mœurs, que compromettre en le mettant en spectacle les vertus chrétiennes, ce fut aussi compromettre les autres
pectacle les vertus chrétiennes, ce fut aussi compromettre les autres vertus sociales qu’il avait besoin d’affecter aussi et q
des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en a
iesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la p
tement de quelle utilité pouvaient être ces tableaux hideux bordés de vertus . Pour en revenir au tartufe, je le prends encore
s pervers qui se cachent sous le manteau de la religion et des autres vertus  ; ou en style évangélique, qui se couvrent d’une
lors même que ces traits leur attestent réellement la présence de la vertu qui, hélas, n’en ayant pas d’autres sensibles, je
la dernière école de mettre en spectacle, de cette sorte, l’image des vertus qui les inquiètent et les condamnent ; et qu’eux
minels tout parés des couleurs, ou sous les formes respectables de la vertu que, je ne puis cesser de le répéter, les satires
un cours complet de morale, les tableaux touchants des plus sublimes vertus , la peinture fidèle des mœurs, les observations l
22 (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8
e devoir le crime est combattu ; Et l’on y voit toujours triompher la vertu . RACINE, c’est ainsi que tes doctes ouvrages N’o
pas régner, dans ce nouveau tragique, Tout le faux merveilleux de la vertu stoïque. Tes héros ne sont pas de ces audacieux Q
its du savant paganisme, Tu m’y fais admirer le parfait héroïsme. Une vertu sublime, ou n’entre point l’orgueil, De la vertu
arfait héroïsme. Une vertu sublime, ou n’entre point l’orgueil, De la vertu païenne inévitable écueil, Un courage indompté, c
de faiblesse. Si de la belle Esther un Prince est enchanté, C’est sa vertu qu’il vante et non pas sa beauté, Rien du profane
nocence. Quel plaisir d’écouter tes aimables Acteurs, Des plus hautes vertus nouveaux Prédicateurs ! Des poèmes si beaux, chaq
hants, Qui puisse résister à des sons si touchants ? C’est là que la vertu peut tenir son école. L’acteur innocemment y peut
23 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92
de Dieu, qui le punira éternellement. Pour celui qui veut acquérir la vertu , est-il douteux qu’il ne doive fuir un spectacle
ar ceux même qui sont chargés de la conserver & de la former à la vertu  ? N’est-ce pas trahir sa confiance, être son parr
lque soin de son éducation, & quelque zele pour son innocence. La vertu interdit toutes les actions & les paroles lic
pernicieuse dans ce dessein, & enfin la conduire à une prétendue vertu , en l’égarant dans les routes de la passion. Il e
non plus que pour les autres objets des passions. Les vices & les vertus , les inclinations & les repugnances, sont div
de toute sorte d’impressions, y courent les plus grands risques. Une vertu plus délicate, une pudeur plus timide, un caracte
des voleurs, & ramasseroit quelque bonne parole, quelque trait de vertu qu’il trouveroit épars dans ce bourbier, à peu pr
nne morale ; elles font connoître le monde, peignent le vice & la vertu , offrent des situations intéressantes, le vice y
a vertu, offrent des situations intéressantes, le vice y est puni, la vertu récompensée. Tout cela se trouve aussi dans les R
religion, que la passion ménagée aura levée, & de la force de la vertu qu’elle aura affoiblie. Allumer un feu pour en ét
; le vrai malheur, le vrai bonheur ne sont que dans le pêché & la vertu . Dans l’amour est la disgrace de Dieu, le paradis
la jeunesse ; mais le theatre empoisonne tout. Sous une apparence de vertu , c’est une leçon de vice. A Salenci, dans le Sois
ans, depuis plusieurs siecles, une fête singuliere à l’honneur de la vertu , pour l’inspirer à la jeunesse. La fille du villa
us glorieuse par son objet, que les couronnes académiques, puisque la vertu est plus precieuse que les talens. Il seroit à so
quelques années que le théatre s’en est emparé, non pour inspirer la vertu , mais pour en faire un amusement. Il s’amuse de t
eu & une chimere, comme si une belle & constante émulation de vertu entre les filles, une récompense publique d’une s
t pour la condamner. De cette fête établie pour célébrer la plus pure vertu , on a fait une intrigue galante & licencieuse
dû du moins affecter, & se disputer à qui a le mieux pratiqué la vertu , elles s’invectivent comme deux Actrices rivales,
ans l’esprit même de la fête, qui donne la Rosiere pour un modelle de vertu , Cette folle plaisante le Bailli, se moque de lui
lle la plus sage, la plus modeste, distinguée par sa sagesse & sa vertu  ? Quelle Rosiere ! L’Auteur de ce drame n’est pas
e dans Annette & Lubin, mais autoriser & couronner, comme une vertu distinguée ? Les Poëtes même Payens ne l’approuvo
ugement ni à sa morale. Qu’on nons donne le théatre pour une école de vertu , qu’on vante sa réforme, sa décence & sa pure
e, & qui prononce. Est-ce bien inviter les filles de Salenci à la vertu , & les piquer d’une belle émulation pour obte
d’une Actrice : La rose étoit digne d’envie ; elle étoit le prix des vertus  ; tu la donnes, elle est flétrie, & ma Cécile
octeur Moliere fut toujours d’affoiblir les idées du vice & de la vertu , pour diminuer l’horreur de l’un & la sévérit
horreur de l’un & la sévérité de l’autre, ériger la galanterie en vertu , la tolérance, la licence en politesse, en agréme
s sont des jeux & des graces qui ne flétrissent pas la rose de la vertu  ; les plus grands désordres terniroient à peine s
x. C’est donc le vice qui est déshonoré ; ce n’est plus lui, c’est la vertu qui déshonore. Il vaut mieux combattre la vérité
24 (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325
ent. Ceux qui sont engagez dans le vice, & ceux qui pratiquent la vertu , trouvent de la satisfaction dans les differentes
ent le milieu de ces extremitez, & sont des images éloquentes des vertus , & des vices. Dans les premiers siecles de l’
crimes, contre ces conspirations déterminées à la ruine generale des vertus  ; les foudres mesmes, qu’il a confié à l’Eglise o
ique, que ceux qui fomentent ces causes de la corruption generale des vertus , & de la perte eternelle d’un si grand nombre
che aisément à une matiere molle, & plus disposée au vice qu’à la vertu . Ces premieres impressions ne s’effacent que diff
oni nomen, fœdis operationibus occupant. Ils deshonorent le nom d’une vertu en le faisant servir à des actions criminelles, &
tes des Acteurs, leur silence mesme, aident ces ennemies à vaincre la vertu , elles en triomphent dans le moment mesme qu’elle
noissance des ressorts qui gouvernent nos ames, ne croyent pas que la vertu qui se trouveroit par rencontre dans ces combats,
es plaisirs criminels est la perte actuelle de l’innocence, & des vertus . Nemo in castra hostium transit, nisi pactus per
les theatres des camps établis pour faire la guerre à Dieu, & aux vertus . Hist. de David & Saül. David considere une
nd tant de feu par les yeux, dit saint Jean Chrysostome, que toute sa vertu cede à la violence de cette flâme impudique. Vos
une autorité absoluë, des camps assemblez pour l’aider à défaire les vertus . Ils ne nomment pas seulement les Comedies les al
la peste des ames, mais la ruine generale de l’honnesteté, & des vertus . Dum animas interficiunt, ludere se opinantur.
pirations visibles contre les bonnes mœurs, cette ruine manifeste des vertus , cette corruption & cette perte des hommes. Q
ces à l’Eglise, pour reprimer ces ennemis declarez de Dieu, & des vertus , pour étouffer ces conspirations publiques contre
chasteté, que la pudeur, que la pieté, que la charité, que les autres vertus fussent baffoüées sur un theatre, qu’elles fussen
Estat, s’ils refusent leur protection à la Religion, & aux autres vertus qui entretiennent l’union du Ciel & des Estat
steté des barbares a triomphé de l’impudicité des Africains ; que les vertus humaines & imparfaites des barbares l’ont emp
i ne blessent en apparence ny l’honesteté, ny la foy, ny aucune autre vertu . Ils ne manquent pas d’aposter des domestiques, d
er comme mauvaises, parce qu’elles semblent soûtenir & relever la vertu  : elles se mettent à couvert de la censure des bo
composez de bien & de mal, un mélange de ce qui peut maintenir la vertu , & de ce qui est capable de la corrompre ; &a
oit representer ces Pieces ressent en luy-mesme des mouvemens pour la vertu , & pour le vice selon les roles differens : i
rtu, & pour le vice selon les roles differens : il flote entre la vertu & le vice, quand les Acteurs recitent quelque
itent quelque chose d’indifferent. La suite de la Piece le porte à la vertu & au vice par des vers & par des gestes s
estes semblables aux precedens : ces mouvemens ne l’attachent ny à la vertu , ny au vice ; & il n’auroit pas moins de pein
lité de la Piece. La verité est qu’il n’est ny entierement porté à la vertu , ny entierement porté au vice, la verité est que
desagreables à Dieu qui veut que nous soyons totalement attachez à la vertu , & que nous ayons un entier éloignement du vi
droit, puisque nous boitons des deux costez ; nous n’allons pas à la vertu avec la fermeté que Dieu desire, & nous ne po
echez, quand ils panchent du côté du crime, comme ils ne sont pas des vertus , quand ils panchent du côté de l’innocence, si la
les faire examiner, & reformer, à moins qu’ils ne croyent que la vertu merite moins leur soin que la santé, que le bien,
sont souvent perdus pour avoir osé les voir jouër. Les personnes de vertu ne voudroient pas aller aux Comedies que tout le
lles fuyent le theatre où on les represente comme un échaffaut où les vertus sont sacrifiées par des paroles plus funestes pou
ces Pieces, que quand leur cœur est pris, & qu’il est passé de la vertu à l’indifference, de l’indifference au peché, du
sons les plus fameuses, où on éleve la jeunesse aux lettres & aux vertus . Si tous les theatres estoient dressez avec les i
plaisir à un peuple qui aimoit son divertissement preferablement à la vertu . La corruption du peuple l’ayant emporté sur la r
mpre. Dieu est trop pur, Dieu aime trop la chasteté, & toutes les vertus , pour ne se pas separer d’avec une ame, qui ne co
s doivent de vigilance & de courage. Nous ne sçavions-pas que les vertus estoient si considerées de Dieu ; nous ne sçavion
nt en zele, Messieurs, à ceux que vous surmontez en religion & en vertu . Vous estes plus redevables à un Dieu de qui vous
25 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28
at de vice encore plus grand & plus dangereux, & où le peu de vertu qui s’y trouve ne peut être utile. Sans doute dan
n ne s’apperçut pas que les loix en fussent mieux observées, & la vertu mieux pratiquée. Dans le même temps les Athéniens
bien mieux nous dire les vices dont elle a purgé la terre, & les vertus qu’elle a fait pratiquer. Voltaire, en introduisa
Corneille prédisoit que l’instruction théatrale seroit salutaire. Les vertus de la postérité n’ont pas justifié la prédiction.
le monde chrétien, elle maintient la religion, & ce qui reste de vertu . Le Théatre n’a converti personne, & en a per
ait du ravage depuis Moliere. L’honneur qu’il en veut faire, non à la vertu , l’oseroit-il ? mais à l’élevation, à la pénétrat
s licentieuses portent des coups si funestes à la religion & à la vertu , qu’elle croyoit se déshonnorer en l’admettant. I
, Bourdaloue, on se fera honneur, on en fera à la religion & à la vertu  ; mais faire l’apothéose du corrupteur de la nati
ont pas tandis qu’on aura quelque zèle pour l’innocence & pour la vertu . Ces grands mots, goûté des étrangers, bien appré
tirera le mépris ou l’ignorance des petites choses, l’austérité de la vertu , l’impatience de toute domination, le dédain de l
si un pouvoir impérieux te tient enfermé seul avec la gloire & la vertu , si un respect soudain s’empare de tous tes sens,
ère. Il ne dit que trop vrai, Loix, Canons, Église, Police, Religion, Vertu , Académie, tout est étranger à Moliere, Moliere e
imfamies dont sont pleines les comédies de Moliere, des pieces où la vertu & la piété sont toujours ridicules, ta corrup
tour gracieux au vice, & une autorité ridicule & odieuse à la vertu . Platon & les autres législateurs de l’antiqu
teur dont les ouvrages sont pleins d’impiétés & d’infamies, où la vertu est toujours ridicule, la corruption excusée, la
Troupes de Thalie ont également travaillé à établir les règles de la vertu , & doivent participer au beau titre de réform
’Opéra comique, & ensuite sa suppression, font peu l’éloge de ses vertus . Le prélude même l’annonce, & le donne pour m
e des sources de leur décadence. La haine du vice, le respect pour la vertu , l’amour de l’ordre y brilleroient inutilement. C
lance des traits d’autant plus séduisans, qu’ils ont une apparence de vertu . Tel est le Théatre de Favart & de sa femme,
e désespere de la République, si elle distribue ces récompenses de la vertu aux talens des vicieux. Ce grand personnage n’aur
26 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155
r, en vain vous aurez justifié cette passion en ne lui donnant que la Vertu pour principe, en vain vous aurez peint des coule
aurez peint des couleurs les plus noires toute passion qui n’a pas la Vertu pour objet, votre Censeur atrabilaire trouvera qu
ais cette qualité de Roman qu’il donne à vos écrits en exclut-elle la Vertu  ? C’est ce qu’il n’a pas dit : au contraire, il t
au contraire, il trouve mauvais que vous donniez tant d’appas à cette vertu  ; ce n’est pas là selon lui le moyen de la faire
un vicieux ou d’un ridicule, que d’y proposer à imiter un homme d’une vertu extraordinaire : notre bilieux Genevois ne veut p
nairement. Le Genevois, qui n’a jamais connu sans doute de gens d’une vertu extraordinaire, ne veut pas qu’on peigne d’autres
; Britannicus, Junie ; Orosmane, Zaïre : toutes ces Dames ont trop de vertu , il ne leur est pas permis d’en avoir tant ; Jean
pour notre sexe ; mais il n’est que trop certain que le mérite et la vertu des femmes nous avilissent, et si vous y regardez
re mieux que celle que les femmes reçoivent. On ne nous montre pas la Vertu dans les Collèges ; mais le Grec et le Latin ; c’
corruption sont en effet moins corrompues, que leur attachement à la Vertu prouve qu’elles sont plus raisonnables, et qu’éta
corrompre les « objets célestes », et de métamorphoser les modèles de vertu , en originaux vicieux et ridicules ? Passons main
ci-dessus pour prouver que le spectacle ne peut porter le goût de la Vertu dans nos cœurs se trouve anéanti maintenant ; éco
que sur la Scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu est de chercher une maîtresse qui l’y conduise, e
evenir un Sage. »dy Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scénique qu’il ne trouve d’objet estimable que ce
, Constance et Cénie : donc le Théâtre a le pouvoir de faire aimer la Vertu . Mais « Nescius aurae fallacis, le jeune insensé
rait bien plutôt leur impolitesse que le cas qu’ils faisaient de leur Vertu . Que les Spartiates s’opposassent à ce qu’on dît
assent à ce qu’on dît du bien des femmes et qu’on fît l’éloge de leur Vertu , on pourrait en conclure que la Vertu des femmes
es et qu’on fît l’éloge de leur Vertu, on pourrait en conclure que la Vertu des femmes leur était assez indifférente, tout au
férente, tout aussi bien que vous en concluez que leur silence sur la Vertu de leurs femmes était un hommage qu’ils lui renda
i rendaient. Pourquoi donc préconisaient-ils le courage et les autres Vertus de leurs Héros, s’ils croyaient le silence plus h
ensible aux douleurs de la Reine ? L’assemblage parfait de toutes les vertus , Est l’objet des soupirs de nos cœurs abattus. To
ndre intérêt : c’est le tribut que tout cœur vertueux doit payer à la Vertu malheureuse. Aimer une femme vertueuse comme Zaïr
euse. Aimer une femme vertueuse comme Zaïre à l’excès, c’est aimer la Vertu comme on doit l’aimer : inspirer cet amour par se
our par ses ouvrages, c’est établir dans tous les cœurs l’amour de la Vertu . Le Théâtre est donc utile et bon par lui-même, p
27 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4
un hommage sincère & funeste, qui farde le vice & défigure la vertu , école pernicieuse qui en donne & des leçons
& aimer les vicieux ; Moliere & les comiques font mépriser la vertu & hair les gens vertueux. C’est l’esprit du s
lie vit avec les petits, se mocque d’eux, & méprise jusqu’à leurs vertus . Les deux pieces de Phedre & de Tartuffe dans
e & en éloigne, & une estime, un penchant, un respect pour la vertu , qui nous réunit avec ceux qui la pratiquent. Cet
ait pitié de son malheur, qu’on aime sa personne. Le vice perd-il, la vertu gagne-t-elle dans des sentimens si peu justes ?
28 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104
, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu , le mépris dont vous vous chargez étouffera le re
ieux le succès, il aurait fallu de l’autre côté encourager aussi à la vertu la famille de cet avare, lui rappeler qu’il est d
le, le plus méritoire que des enfants bien nés puissent faire de leur vertu  ; que non seulement la voix du sang et celle de l
oi. Alceste est véritablement vertueux, ou il n’a que l’apparence des vertus  : dans la première supposition, on se moque de lu
ur, par une autre inconsidération, pour tirer parti du ridicule d’une vertu chimérique, s’est mis dans le cas de paraître se
x plaisanteries outrées qui ont été faites contre l’exacte et austère vertu , à la satisfaction des fourbes polis, souples et
le-ci on soulève de fait les vices, on leur donne des armes contre la vertu qu’ils ne ménagent point, et que dans le Misantro
qu’ils ne ménagent point, et que dans le Misantrope on prescrit à la vertu de ménager les vices, de les supporter en silence
odigués au vice, à l’homme déloyal par les élèves de cette école ; la vertu est devenue inutile, souvent nuisible auprès d’eu
aites cette observation, et il s’ensuivra qu’Alceste est puni, que sa vertu est ridiculisée, parce qu’il se livre ici contre
e préviennent tant d’excès plus dangereux opposés à ceux de l’austère vertu , excès dont les leurs sont un salutaire contrepoi
ussi efficacement sur des hommes profondément pénétrés de l’amour des vertus que sur tout autre ; on use ici de plus de rigueu
at et trop sensible Alceste. La guerre injuste qu’il a faite ici à la vertu , ainsi que la guerre inconsidérée qu’il fit au vi
prétexte qu’ils ne l’étaient pas avec perfection…… Ces éplucheurs de vertus ressemblent parfaitement aux spadassins qui cherc
it composée des femmes les plus recommandables par leur rang et leurs vertus , dont un sage, dont Fléchier a fait le plus bel é
t en paix et honorablement leurs jours dans la pratique de toutes les vertus sociales ; et, je le répète, elles exerçaient la
repos du genre humain, auquel il importe infiniment qu’on laisse à la vertu sa considération, et à la morale ses abris. Le bo
ardonnable était le ridicule, et le plus grand des ridicules était la vertu , etc. Quelle réforme !.. Ceux qui ne voudraient p
ière a le plus contribué à rendre le ridicule si insupportable, et la vertu si ridicule ; et que ses satires, notamment celle
moralisation ; je vois qu’après avoir suscité une guerre cruelle à la vertu par le Tartufe, et lui avoir enlevé ses postes le
des désordres d’autant plus rapides qu’en même temps qu’il rendait la vertu ridicule, il faisait naître généralement la passi
donner des tours gracieux aux vices, avec une austérité ridicule à la vertu (ce reproche lui est fait par ce respectable prél
ue trop disposée. Encore une fois, laissez-les pratiquer une si belle vertu qui les séduira enfin, ou bien à laquelle ils s’a
us ou moins impérieusement et les fait agir sous le masque de quelque vertu que peu possèdent en perfection, que beaucoup n’o
même que de loin. En effet, ne faut-il pas être doué d’une excessive vertu , d’une extrême délicatesse, être bien austère, bi
29 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301
CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. L’Auteur de la nature
vertu sur le Théâtre Anglais. L’Auteur de la nature a distingué la vertu d’avec le vice par des traits si marqués, qu’il e
ées ? Le vice serait-il dans leur Comédies substitué à la place de la vertu , distingué, applaudi, comblé d’honneurs et de bie
a sincérité, lorsqu’il recherche Angélique : mais faut-il beaucoup de vertu pour demander sincèrement en mariage un Demoisell
passe même ses désirs. Nous aurions sans doute une belle catégorie de vertus , si elles étaient de la façon de ces Messieurs-là
dès là rejeté. La conscience est selon eux une chimère gênante, et la vertu une pédanterie qui sied mal à un Cavalier : les v
gloire à ce prix ? N’est-ce pas d’accréditer le vice et de décrier la vertu  ? de faire une honte aux jeunes gens, surtout de
s ceux qui ont peu de lumières et encore moins d’expérience. Mais les vertus morales ne sont pas moins persécutées sur notre T
ertus morales ne sont pas moins persécutées sur notre Théâtre que les vertus chrétiennes : on y fait la guerre au mérite en qu
ot l’irréligion, le luxe, la mollesse, la dissolution sont les seules vertus qu’ils reconnaissent et qu’ils couronnent : comme
les de l’honneur et de l’infamie, comment on renverse les idées de la vertu et du vice, comment on substitue ce qu’il y a de
ux sur le Théâtre ? Je vois dans les Poètes anciens des notions de la vertu toutes contraires à celles des nôtres : j’y vois
son devoir,Mostell. A. 1. 2. et s’étend fort sur les avantages de la vertu et de la régularité.Trinum. A. 2. 1. Lusitèle, au
rute se conduit par d’autres principes : Dans la Femme Provoquée.« La vertu , dit-elle, est un âne ; un galant vaut cent fois
de la pièce contre la règle de la Comédie, qui est de récompenser la vertu et de punir le vice ». Mais M. Dryden se tire mal
le dessein de chaque Acte ; qu’il doit se déclarer le défenseur de la vertu , et du respect dû à la Religion. De ces règles qu
n du Poète dans cette Pièce est de punir le vice et de récompenser la vertu  ».Essai de la Poës. Dramat. Pour venir à ce but,
sait former les jeunes gens aux bonnes mœurs et inspirer les grandes vertus aux hommes faits, etc. » Il ajoute que la plainte
succès, doit se tenir toujours dans les bornes de la raison et de la vertu . » Il ajoute que la vieille Comédie débitait des
il ajoute que le ris coûte trop cher si on l’achète aux dépens de la vertu  : » Instit. Lib. 6. c. 3.Nimium risus pretium est
ssance fait ces exclamations en paraissant sur le Théâtre : P. 47.« O vertu  ! vertu ! qu’es-tu devenue ? les hommes t’abandon
ait ces exclamations en paraissant sur le Théâtre : P. 47.« O vertu ! vertu  ! qu’es-tu devenue ? les hommes t’abandonnent pou
’il eût été éveillé, il n’y aurait jamais consenti. » La rareté de la vertu dans les hommes pouvait et devait être exprimée a
30 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95
e toucher. La seule décoration théâtrale dénature tout, et dépayse la vertu , qui s’y trouve totalement étrangère. Les danses,
de faux Dieux, de fictions et de mystères, d’aventures galantes et de vertus héroïques. Si ces Auteurs ont voulu servir la Rel
ils soient chantés par une troupe de faquins, et que l’on célèbre ses vertus dans le temple du vice et de la débauche ». Perme
es mépriser, c’est une impiété et un scandale. Quel spectacle pour la vertu , que Jupiter, Mars, Vénus, sur les autels avec le
et ce serait les acheter bien chèrement, si c’était aux dépens de la vertu . Ce n’est pas se réjouir dans le Seigneur d’en fa
e la sainteté n’y sont goûtées qu’avec l’assaisonnement du vice : les vertus ne peuvent monter sur la scène que masquées. Et n
mbre ? Monté sur le ton du vice, il ne sera pas si tôt l’Apôtre de la vertu  ; le spectacle n’en est pas même susceptible. Cet
es aliments de la passion, ne peut nourrir que la passion ; jamais la vertu ne portera la main sur ce fruit empoisonné, elle
rtu ne portera la main sur ce fruit empoisonné, elle cesserait d’être vertu . Le serpent a beau par ses artifices écarter l’id
ressemblance avec la Divinité ; instruire par ses chutes passées, la vertu se fiera-t-elle dans le centre du crime à de friv
ence irréligieuse ; il débite sur la même scène le bien et le mal, la vertu et le vice. C’est la source dont parle S. Jacques
s des Quakers dans leur fanatisme seraient plus propres à inspirer la vertu , que toutes les Actrices de Paris ; ces femmes on
le du spectacle. C’est une espèce de capitulation qu’ils font avec la vertu . Soyez satisfaite, cessez vos exhortations et vos
impies raffinés raisonnent plus juste ; ils comptent triompher de la vertu , en paraissant l’accueillir. La mettre sur la mêm
ans honneur. Quel plus beau jeu pour le vice, que d’être associé à la vertu , dans les mêmes lieux, les mêmes temps, le même e
rs ne font ni bien ni mal. Mais l’homme, obligé à la religion et à la vertu , ne peut les blesser, même pour se divertir ; les
milité, de la modestie, de la religion, de la charité, en un mot, les vertus chrétiennes : en ont-ils l’idée ? Je sais qu’un C
font ailleurs. Mais ils sont absolument étrangers dans le pays de la vertu  ; pour la jouer naturellement, il faudrait les tr
n ne perd jamais, qui les trahit malgré eux. Ils ne joueraient pas la vertu , s’ils la pratiquaient, s’ils la connaissaient. L
aient pas la vertu, s’ils la pratiquaient, s’ils la connaissaient. La vertu ne souffre ni fard ni nudité ; quelle Actrice y r
en, on sent qu’il leur en coûte de remplir les rôles de scélérat ; la vertu , timide et déconcertée, ne s’y prête qu’à regret.
t pas fait pour les fureurs d’Oreste, le masque du vice embarrasse la vertu , le masque de la vertu ne sied pas bien au vice :
eurs d’Oreste, le masque du vice embarrasse la vertu, le masque de la vertu ne sied pas bien au vice : Rien n’est beau, j’y r
31 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29
itter la troupe. On riroit au nez de celui qui seroit l’éloge de leur vertu , à moins de vouloir, comme Érasme, faire pour rir
ture Pour un collier de diamans, &c. Ces deux phénomènes, la vertu d’une Actrice, le sermon de son amant, ne calment
empoisonneras tous. Il connoissoit la sagesse de la future, & la vertu de tous ses camarades (Sévign. pag. 13.). Troisie
te d’imiter les ouvrages. Mais dans le fond, que peuvent être pour la vertu les Auteurs du Théatre Italien, de la Foire, des
u’il s’en occupe, les invente, les combine, les embellisse ? & la vertu souffre-t-elle qu’on se livre volontairement &
e livre volontairement & sans nécessité à la pensée du crime ? la vertu permet-elle qu’on en occupe les autres ? la vertu
ensée du crime ? la vertu permet-elle qu’on en occupe les autres ? la vertu tend-elle des pieges, donne-t-elle des scandales,
ues aussi obscurs dans le temple des Muses que dans le sanctuaire des vertus , que dira-t-elle contre le préjugé légitime qui n
n’eût dû trouver que des ennemis, ou plûtôt qui pour l’intérêt de la vertu n’auroit jamais dû naître. Ces fiers paladins qui
sion qui les y mène leur met les armes à la main pour le soutenir. La vertu ne plaida jamais la cause du vice. La manière don
ce qui s’est élevé contre le théatre s’est rendu recommandable par la vertu . Je ne parle pas des saints Pères, dont la consta
-on au spectacle ? y voit-on ce qui dans tous les états édifie par la vertu & la fidélité à ses devoirs ? Il ne s’y rasse
habits qu’elle y étale, aux yeux de la raison, de la religion, de la vertu , il n’est point de plus mauvaise compagnie, ni de
ie la plus méprisable ; l’enivrement de la passion, les alarmes de la vertu  ; & l’on peut balancer ! Sicut equus & mu
; par les talens (on n’a garde d’ajoûter par la religion & par la vertu ), s’y rend sans scrupule, & l’a toûjours fait
r, voyoient sans émotion couler des ruisseaux de sang. Cette sorte de vertu ne cueillira jamais des palmes bien glorieuses ;
e à force de barbarie, & chaste à force d’incontinence ! Voilà la vertu des amateurs du théatre ; le rassasiement du vice
 ; il n’en restera qu’un monceau de cendres que vous transformerez en vertu . Qu’un misérable est à plaindre, qui n’est pas to
usions, tout y est déguisé sous de fausses couleurs, le vice & la vertu , la religion & l’impiété, l’honneur & l’i
e commettent sur la scène, ou qu’on y fasse ouvertement violence à la vertu  ? On y fait au contraire semblant de la pratiquer
nique désordre que Dieu condamne, & l’unique péril que redoute la vertu  ? Ce seroit bien resserrer les bornes de la moral
32 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27
piece, pour être bonne dans l’ordre des mœurs, doit être une leçon de vertu & une censure du vice. Telle fut la comédie d
up de la réformation des mœurs). Elle doit donc offrir des modèles de vertu , y inviter par la louange & la récompense, &a
revenir plus vertueux. En ce sens Athalie est une piece parfaite ; la vertu y triomphe, l’impiété, la révolte, l’ambition y s
y en a beaucoup de cette espèce, parce que le vice y est couronné, la vertu méprisée & tournée en ridicule. Tout n’est pa
nceté ; la plupart des pieces de théatre sont mi-parties ; il y a des vertus récompensées, des vices punis dans les premiers r
les seconds rôles toujours quelque vice impuni, même heureux, quelque vertu méprisée ; ce sont ces branches pourries que la r
leur comédie ait souffert bien des variations, il y règne un fonds de vertu . Les Latins en l’adoptant, n’en prirent que le bo
de nos jours, malgré les adoucissemens de la politesse, qui moins par vertu que par dégoût, en a banni les grossieretés, sont
e persécution, & qu’on peut en espérer la récompense, comme d’une vertu persécutée. On se réjouit avec eux de les voir dé
mauvais, & reste toute la vie tel qu’il est né ; le vice & la vertu sont en partie l’ouvrage de l’éducation, des inst
si on la réforme. Ce n’est pas avec austérité qu’il faut enseigner la vertu & reprendre le vice ; la dureté rebute &
oit mettre plus en garde. Dans un livre dicté par la sagesse & la vertu , mais où sans doute trop crédule l’esprit a été l
deux on trois en les corrigeant ? Qu’il y a donc loin des talens à la vertu , de l’admiration à l’édification, des applaudisse
corrigées, & devenir propres à corriger les mœurs, faire aimer la vertu , & inspirer une bonne morale. 4.° Il n’y aura
ogemens séparés, & leur donner des principes de religion & de vertu , & on leur fera apprendre un métier pour leur
ovices, leur faire observer des règlemens austères & pratiquer la vertu , y assujétir tous les Comédiens du royaume, &
n, l’éducation publique & particuliere s’arrangera sur ce plan de vertu . Et si les hommes d’aujourd’hui abandonnent la sc
moins dangereuse que la danse des femmes sur le théatre. J’admire la vertu , la bonté, la droiture de cet homme de bien, je s
es excitans ? éteint-on le feu en le soufflant ? La religion & la vertu n’approuvèrent jamais qu’on fît sentir à l’ame de
33 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158
s, il est du moins inutile, quelle vérité apprend-t-il ? Quel acte de vertu fait-il pratiquer ? Bien loin de rendre le lecteu
vie n’étoit qu’une comédie ; l’étude des sciences, la pratique de la vertu n’étoit qu’un jeu. Le luxe Typographique, & e
me sçavant & vertueux : les profondes connoissances, les sublimes vertus de ces Iconomanes, se bornent à l’adresse d’un da
ait efféminé annonce la molesse & la frivolité ? Que penser de la vertu de ceux qui ne sauvent pas les apparences, qui ar
mandier, & qu’elles achetent aux prix de leurs ames. Non, non, la vertu ne doit jamais, même en peinture, se parer des li
ent avoir pour objet, que la personne des Saints, dont la dignité, la vertu les mérite ? Quel Chrétien adorera jamais la toil
re des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue d
le péché est bien plus pernicieuse que la liaison des autres avec la vertu n’est utile. Le progrès de la tentation est plus
e plus de criminels mouvemens, que la sainte ne fait faire d’actes de vertu  ; elle corromp plus de cœurs que la Sainte n’en c
aisées, familieres, pour en être peu touché. Ce n’est point alors la vertu , c’est le vice qui en émousse les traits, comme u
tiété. Un cœur pétri de péché, calmera-t-il les justes allarmes de la vertu  ! Ne craint-elle pas au contraire son endurcissem
évenemens scandaleux de la vie des libertins. Là est l’histoire de la vertu  ; ici les fastes du vice. L’Eglise explique les m
lubrique qui s’en repaît ; c’est l’école du vice & l’école de la vertu  : le zèle excite à la vertu par la vue des couron
c’est l’école du vice & l’école de la vertu : le zèle excite à la vertu par la vue des couronnes célestes que les Saints
ur ; c’est une piéce à tiroir, un tissu de scénes que la Réligion, la vertu , la décence défendent également de garder & d
34 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65
chant) ? Précisément ce qu’il voudrait trouver partout, des leçons de vertu pour le Public, dont il s’excepte, et des gens im
in. III. Qu’importe si les sujets sont morts ou vivants ? Ce sont les vertus qui intéressent, et elles sont toujours vivantes.
est leur Théâtre ? X. Le méchant pourrait profiter de la pratique des vertus qu’on ferait aimer aux hommes ; donc il ne faut p
ferait aimer aux hommes ; donc il ne faut pas exciter les hommes à la vertu  ? Quelle conclusion ! XI. Les applaudissements qu
ceux qui peuvent leur rapporter une réputation de bonnes mœurs et de vertu , parce qu’elle est la seule qui donne de la consi
e joie pour un opprimé qui triomphe ; si elle peint dignement quelque vertu  ; si elle inspire de l’horreur pour quelque vice,
s g. XIV. Aveu de sa part qu’il existe des Pièces où l’on enseigne la vertu . XV. Qu’un sentiment faux est difficile à souteni
it. Enfin, selon M. Rousseau, c’est une corruption que d’enseigner la vertu et l’innocence des inclinations, parce qu’on peut
-même partisans du vice, c’est lui donner le principal attribut de la vertu  : elle seule fait le lien des hommes : le crime l
a dans son cœur ; il acquerrra du nerf ; il se perfectionnera dans la vertu et dans les mœurs. XIX. Ceci est une histoire dét
nait de lui ressembler. XXXII. On ne croyait pas que ce fussent leurs vertus caractéristiques. XXXIII. « Chaque homme, chaque
suit que le crime. XXXVII. La reconnaissance ne paraît point être la vertu de M. Rousseau. XXXVIII. Fausse réfutation ! La p
35 (1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -
y a longtemps qu’on vous voit allier les talents militaires avec les vertus Chrétiennes ; le même Seigneur, qui dans les Bata
épouiller des Grandeurs humaines, pour se consacrer à la pratique des vertus Chrétiennes, après avoir donné en plusieurs occas
I et Henri IV. Charles d’Albert Duc de Luynes votre Bisaïeul, que ses vertus politiques et son zèle pour les intérêts de son M
on qui ne mourra jamais. Mais votre modestie encore plus rare que vos vertus , ne me pardonnerait pas des louanges si bien méri
36 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
& à leurs ouvrages, la force de la vérité les entraîne, & la vertu est en sûreté dans leurs mains. Ce n’est ni la fo
amp; des censures sur des vices existans, non sur des possibilités de vertu . Le Médecin s’occupe de l’état actuel de son mala
goût du public. Ainsi cette idée métaphysique d’en faire une école de vertu s’évanouit dans le pays des chimères. Ce discours
héatre. L’un & l’autre peut être dans la spéculation une école de vertu , l’un & l’autre dans la réalité est une école
tudes de la danse, tout augmente le danger du vice, les alarmes de la vertu . L’Eglise prononce des censures contre les Comédi
s, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu , & tourner en plaisanterie les choses les plu
onner aucun spectacle qui de soit la censure du vice ou l’éloge de la vertu . Que penser des faiseurs d’opéra ? défendra-t-on
dra-t-on leur morale ? Non : ils ne prétendent pas faire une école de vertu , & ne pensent qu’à plaire. C’est un jardin pu
ge ? On peut, dit-il, exposer sur la scène des exemples de toutes les vertus & la censure de tous les vices, les combiner
mortel. On les corrompt en donnant des vices, & en détruisant la vertu . C’est le double crime du ces productions empoiso
ont préférables à la liberté, ses loix à la raison, ses douceurs à la vertu . Tels font les discours que les Celadons & le
stingués par la fortune, les places, les talens, des hypocrites d’une vertu apparente, qu’on fait tendre les pieges & por
ui détruisent la religion & les mœurs. Les romans détruisent les vertus des femmes, la simplicité, la modestie, la pudeur
es occasions, la haine du monde, &c. tout est sa condamnation. La vertu la plus parfaite exposée sans défense à l’ait le
le plus aguerri dans les combats, n’ose point s’y exposer, & une vertu naissante, des gens sans vertu, déjà vaincus par
ts, n’ose point s’y exposer, & une vertu naissante, des gens sans vertu , déjà vaincus par les ennemis qu’ils cherchent, s
ndifférent ? Un mot, une lecture, un coup d’œil, mettent en danger la vertu la plus affermie, & l’assemblage de tout ce q
ais avisé de regarder le spectacle comme un acte de religion & de vertu , de s’y préparer par la priere ? La piété portero
, les plaisirs se goûtent avec plus de vivacité, la religion & la vertu sont le moins écoutées. Quelque systême de consci
tout le monde, comme dans une bataille rangée tous les ennemis de la vertu se réunissent pour la combattre de tous côtés, qu
tradition. Tel fut sans interruption le cri de la sagesse & de la vertu . Tous les Théologiens François se sont expliqués
nce à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus , de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a f
37 (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Mlle de Guise » pp. -1
montre que ses armes Prennent forces dans les charmes De vos célestes vertus . Lors les Muses désireuses, De vos grâces amoure
uissante force Qui ne vous laisse jamais. Minerve tient la pensée La vertu l’âme enlasséeb, Les amours rient en l’œil, La tr
Ce feu saint, l’honneur des Vestales, Echauffe les âmes Royales, Des vertus qui la font aimer : Et comme la lampe divine, Qui
nsommer. b. [NDE] Comprendre : Minerve tient la pensée enlacée, la vertu tient l’âme enlacée. c. [NDE] Ses douces torture
38 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179
théatre n’avoit encore attaqué que des ridicules : ici il attaqua la vertu même, sous le masque d’une fausse dévotion, avec
la vraie piété & démasquer la fausse. Quelle école, qui mène à la vertu par le crime ! 3.° C’est une indécence, même entr
nant d’applaudir au Tartuffe, comme à une piece qui enseigne la vraie vertu & démasque la fausse, on fera brûler Buzembau
une tartuffe, une hypocrite de crime, comme Tartuffe un hypocrite de vertu  ; ce qui n’est pas tolérable, même par jeu, même
ux hypocrisies est la plus criminelle. Du moins est-il certain que la vertu qui se couvre des livrées du vice, se détruit ell
e couvre des livrées du vice, se détruit elle-même & cesse d’être vertu , & que dans la société l’hypocrisie est moins
quer légèrement le mal, & donner des leçons & des exemples de vertu . Les conversations licentieuses sont toûjours dan
ché, pour en venir au foible & tardif correctif de quelque mot de vertu , qui ne réparera jamais le coup mortel qu’ont por
ond du cœur les attraits & les embellissemens du vice, & à la vertu le ridicule & les ombrages répandus sur ceux
mp; le profane, en appliquant au vice les expressions consacrées à la vertu . S’il aime Elmire, c’est avec ferveur ; s’il la c
stance où s’obstinoit mon cœur. L’hérésie de l’impossibilité de la vertu , & de la nécessité du vice, fut toûjours l’ex
e pour la premiere fois, & où il n’est pas question de masquer la vertu pour démasquer le vice. Il fait beau voir cette h
e paroître. Je ne redirai point l’affaire à mon époux. Jamais la vertu insolemment attaquée ne fut si tranquille & s
ent de plus dans le monde ceux qui se plaignent des résistances de la vertu  ? Faut-il que notre honneur se gendarme si for
es Dont l’honneur est armé de griffes & de dents. Je veux une vertu qui ne soit point diablesse. Il n’y a point de
ne veut pas donner son amant ! Sachez que d’une fille on risque la vertu , Lorsque dans son hymen son goût est combattu ;
39 (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171
lus de malignité que de force. Elle ne tend qu’à mettre aux prises la vertu & l’autorité, l’Église & le sceptre, &
roupe de faquins, dans le temple du vice & de la débauche. Quelle vertu  ! quelle vérité ! quelle fermeté ! & quel hom
scription du théâtre le suivirent dans son plus grand triomphe sur la vertu . Les empereurs, qui ne purent lui résister, qui,
les peut arracher la tolérance, mais elle ne change ni le vice, ni la vertu  ; & la sagesse, supérieure à tous ces nuages,
usqu’à Constantin, furent, de l’aveu de tout le monde, l’écueil de la vertu & le triomphe du vice. Ce n’étoit pas seuleme
itter la troupe. On riroit au nez de celui qui feroit l’éloge de leur vertu , à moins de vouloir, comme Érasme, faire, pour ri
d’imiter les ouvrages. Mais, dans le fond, que peuvent être, pour la vertu , les auteurs du théâtre italien, de la foire, des
’eût dû trouver que des ennemis, ou plutôt, qui, pour l’intérêt de la vertu , n’auroient jamais dû naître. Mais que sont ces f
on qui les y mene, leur met les armes à la main pour les soutenir. La vertu ne plaida jamais la cause du vice. Cinquieme p
n au spectacle ? Y voit-on ce qui, dans tous les états, édifie par la vertu & la fidélité à ses devoirs ? Il ne s’y rasse
40 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265
offenser, se permettre rien de plus. Quel mélange de corruption et de vertu  ! La passion d’amour, soit qu’on la montre du côt
assion d’amour, soit qu’on la montre du côté du vice ou du côté de la vertu , ne corrigera jamais, si elle s’écarte de la natu
e de séduire et de corrompre le cœur des Spectateurs ; mais l’austère vertu dont la Reine fait parade ensuite lorsqu’elle dit
de la voir, de soupirer, de la plaindre de se plaindre, cette austère vertu , dis-je, n’est capable que d’égayer l’Auditeur en
que le penchant de la nature ne nous inspire pas : ainsi cette belle vertu est étalée sur la Scène en pure perte. Quant à la
fert sur le Théâtre. La passion de Ladislas naît du vice et non de la vertu  : telle était la licence de la Scène du temps de
aux Spectateurs que l’amour dans leurs Tragédies était enfanté par la vertu . Ladislas aime la Duchesse Cassandre, et aspire
on effrénée le transporte jusqu’à le rendre furieux. La fermeté et la vertu de la Duchesse (qui a horreur d’un tel Amant) pro
l’amour condamnable de Ladislas reçoit le salaire qui lui est dû, la vertu de Cassandre n’est point exempte de reproches, et
et ne peut servir de modèle, parce que le Poète n’a pas donné à cette vertu la pureté et l’éclat nécessaire pour la rendre di
41 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107
les mouvements, en ouvrir l'école, en donner des leçons, l'ériger en vertu , tromper, aveugler les hommes, fixer leur attenti
s. Les passions peuvent être tournées du côté du bien, et devenir des vertus  ; tournées vers le mal, elles sont des vices ; ap
supérieur à lui-même, élevé au-dessus des nues, le cœur du haut de la vertu entende l'orage du péché gronder à ses pieds sans
ste, content de jouir de sa propre fermeté, ne met pas à l'épreuve la vertu des autres, ne remue pas leurs passions ; le théâ
médire. Ainsi pleine d'erreurs qu'elle croit légitimes, Sa tranquille vertu conserve tous ses crimes. » Voilà l'Evangile du
nce, de haine, de révolte, d'impiété, de se jouer de la vérité, de la vertu , de l'offense de Dieu et de la transgression de s
se croirait innocent ! Les passions théâtrales sont si inutiles à la vertu , qu'elles ne produisent pas même dans l'occasion
la correction des mœurs et la réforme des passions, ne donne que des vertus idéales, et anéantit les vertus réelles ! Ses adm
éforme des passions, ne donne que des vertus idéales, et anéantit les vertus réelles ! Ses admirables effets ne durent, que pe
les flots de la représentation font éprouver au frêle vaisseau d'une vertu commune. Dira-t-on qu'ils la conduisent au port ?
a-t-il le corps d'avec masque, ne prendra-t-il pas les vices pour des vertus  ? Qu'est-ce que l'imagination, cette faculté si f
dre elles-mêmes, méprisant leur principe et leur fin, la raison et la vertu , pour se repaître de chimères ; détruire le langa
toires, discours athées, railleries profanes, la gravité méprisée, la vertu avilie, le vice applaudi, le Clergé injurié, décl
ivre non suspect de rigorisme : C'est un méchant moyen d'enseigner la vertu , de la faire voir par le portrait du vice. » Bien
on a imaginé de plus parfait, à armer, à animer contre nous ce que la vertu nous ordonne de combattre jusqu'à la mort ? « Usq
ontraire, cet élixir de sagesse, cette quintessence de religion et de vertu , se déclare hautement pour la comédie, fait le pr
d'y rentrer, il se dissipe de plus en plus, s'arrache des bras de la vertu , pour se jeter au milieu des tempêtes et des écue
42 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43
étiens ou non, et qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper
ter leurs cupidités. Mais ce sont gens, dit l’auteur,« d’une éminente vertu  »Page 35. [« Lettre d’un théologien », page 35].
e étroite soit si fréquentée : « Mille gens, dit-il,i d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate pour ne pas dir
ionnés et tendres sans en être émus : et des gens d’une « si éminente vertu  » n’écoutent pas ce que dit saint Paul : I. Cor.
43 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149
usements d’un monde corrompu, Valez-vous ces vrais biens que donne la vertu  ? Non, malgré vos attraits, les ennuis, les alarm
e vos charmes : Même au sein des plaisirs, son destin est affreux. La vertu seule a droit de faire des heureuxbf. » Outre
s choisies, où on a le spectacle de tous les talents et de toutes les vertus , où l’on rencontre des femmes qui ont l’avantage
trigue amoureuse. Toute licence y était en horreur : par ce moyen, la vertu des femmes était à l’abri de toute occasion. Ces
bonheur lui-même, qu’on ne trouvera jamais que dans l’exercice de la vertu . C’est à elle qu’il appartient de faire goûter de
noncement aux plaisirs défendus ! Cette joie est inaltérable comme la vertu qui la produit, et n’est jamais sujette à de fâch
ipée est accordée à tous les hommes : on assure un prix immortel à la vertu , et l’on menace les impies d’une peine qui n’aura
dans l’abîme les sages selon le monde, la vanité ayant corrompu leurs vertus  ; puis les philosophes orgueilleux qui contestent
44 (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217
e, en lui donnant un motif honnête, la déterminer à quelque espece de vertu . C’est la regle que donnoit Saint Augustin, &
que l’on y fait du moins un jeu du vice, & un pur amusement de la vertu  ? Mais la profession du Christianisme, en second
s occupations sérieuses, & même de prendre, dit-on, des leçons de vertu . Le théâtre forme donc, il délasse l’esprit. D’a
ier, que si vous allez au théâtre, c’est pour y prendre des leçons de vertu . Le théâtre une école de vertu : le beau paradoxe
re, c’est pour y prendre des leçons de vertu. Le théâtre une école de vertu  : le beau paradoxe, Messieurs ! Véritablement, il
héâtre ? Et depuis ce temps, quel vice a-t-il corrigé en vous, quelle vertu y a-t-il formée, quelle passion réprimée ? Ce ser
ons-nous ! Dans un spectacle on trouve plus de profit à faire pour la vertu que dans tous nos discours. Hélas ! mes Freres, c
tout profane que la passion seul inspire, on puise plus de leçons de vertu que dans cette parole que vous nous mettez à la b
Quoi ? l’action d’un pur déclamateur peut davantage pour imprimer la vertu dans les cœurs que le zele saint qui nous enflamm
nt Docteur, sur ce théâtre, où vous n’allez que pour vous former à la vertu , voudriez-vous être subitement frappés de mort ?
enchant de nécessité, de destinée invincible ; nommer devoir, appeler vertu , le désordre des sens & l’yvresse d’une ame q
affaires ; vous la verrez représentée comme le principe de toutes les vertus , l’ame de tous les événements, le ressort secret
us passionné ; sous prétexte de punir le vice & de récompenser la vertu , quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la
voir été trop habile à déguiser le crime, en lui donnant un masque de vertu . Il est vrai, comme vous le dites, que le théâtre
e le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah ! quelle vertu pourra se sauver de tant d’écueils ! L’Eglise mêm
es & Meres, allez conduire vos enfants à cette école prétendue de vertu , mais ne soyez pas surpris s’ils en rapportent da
de l’éteindre. Allez cependant leur faire apprendre, à cette école de vertu , l’art de vous cacher les secrets de leur cœur, l
rreur pour ces vices qui déshonorent l’homme, pleins d’amour pour ces vertus qui font la douceur du commerce du monde. Je le s
45 (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114
n. La Tragédie vous a toujours paru comme une école raisonnable de la vertu , & moi je prétends au contraire qu’elle donne
apparences d’un aliment très-utile. En effet, l’ambition est-elle une vertu  ? Regardez-vous l’orgueil, la jalousie, la vengea
il en coute un peu d’innocence : Laissez mon cœur en paix impuissante vertu , N’ai-je pas assez combattu Quand l’amour malgré
sance, Leur ame dans leur sang prend des impressions Qui dessous leur vertu rangent leurs passions : Leur générosité soumet t
re, que dans celle d’une Vierge-Martyre. Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale jusqu’aux Rois dont je suis descen
re en Princesse ; Je suis l’ambition, mais je hais la foiblesse. Les vertus vraiment chrétiennes ne sont nullement assorties
ses sens sous le joug d’une mortification utile & nécessaire. Ces vertus à quoi l’on s’est engagé par les vœux du Baptême,
46 (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81
unt oculis subjecta fidelibus. » « Millep. 38. gens d’une éminente vertu , et d’une conscience fort délicate, pour ne pas d
rtyrs. Voici comme on la fait parler. « Cette haute puissance a ses vertus rendue, L’égale presqu’aux Rois, dont je suis des
« Lap. 33. Comédie est aujourd’hui moins l’Ecole du vice, que de la vertu . » O Ecole ! ô Maîtres ! ô Doctrine !Is. c. 10.
nt un docte sermon. » Mais qu’entend notre Théologien par le nom de vertu , dont il dit que le Théâtre est l’Ecole. Il n’ent
ont il dit que le Théâtre est l’Ecole. Il n’entend pas sans doute les vertus Chrétiennes, telles que sont la douceur et l’humi
é, le mépris des richesses, l’amour de la pauvreté et du silence. Ces vertus n’ont jamais paru su le Théâtre, et elles ne sera
nt, et qu’on peut appeler Christianæ Theatrales. Il faut donc que les vertus dont il prétend parler, et dont il dit que la Com
oire ; ces vices que Dieu punira éternellement dans l’enfer, sont les vertus éclatantes qui plaisent aux Amateurs de la Comédi
vec Tartuffe. Que si on leur voit faire quelque action de piété et de vertu , on dira que ce fourbe et cet hypocrite en faisai
1. m’érigerai en Censeur de tout le monde ; je serai le vengeur de la vertu opprimée : et sous ce prétexte commode, je saurai
x dans sa Satire contre les Femmes. On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tot se laisser emfla
s, elle ne les écoute plus. « Laissez mon cœur en paix, impuissante Vertu , dit-elle, Ibidem p. 3.  N’ai je pas assez comba
rt instructives, et capables d’inspirer aux hommes de l’amour pour la vertu et de l’horreur pour le vice. » Saint Isidore d
ui fait leur félicité et leur bonheur : car s’ils s’appliquaient à la vertu , le métier de Comédien serait aussitôt anéanti :
I. « Dont la mauvaise humeur fait un procès sur rien. Ces dragons de vertu  ; ces honnêtes diablesses, Se retranchent toujour
et les grilles,Dans l’Ecole des Femmes. Acte III. Ne font point les vertus des femmes et des filles. C’est l’honneur qui les
47 (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21
ple n’entendait au théâtre que de saines maximes qui l’excitaient aux vertus , au respect des dieux et des lois. C’était encore
es, jusqu’au siècle de Périclès, le théâtre fut vraiment une école de vertus , de grandeur et d’héroïsme pour la jeunesse athén
ur fraternel que les deux fils de Cléopâtre ? Le tableau de si hautes vertus , que relève encore la puissance du génie, laisse
ment ; intéressant le spectateur au combat incertain où l’amour et la vertu s’engagent. L’esprit de galanterie, introduit sur
ejeta en général ces grands coupables qui ne peuvent rapprocher de la vertu que par l’horreur qu’ils inspirent, mais qui peuv
intérêt du public, et en rendant le vice odieux rehausser l’éclat des vertus . Pénétrer l’ame d’horreur est le seul but des aut
et inspire. Mahomet est éclipsé par le simple bon sens et l’intrépide vertu de Zopire. Il fallait un auteur qui sentît bien s
ître soit plus sensiblement empreinte, et où le sacré caractère de la vertu l’emporte plus sensiblement sur l’élévation et le
pire que Mahomet, et sans le respect de Voltaire pour les mœurs et la vertu , il aurait fait plus de Mahomet que de Zopire. »
nes maximes ; si en lui dévoilant le crime on ne l’exalte pas pour la vertu , la scène devient nécessairement vicieuse et corr
il aurait fallu reporter l’intérêt sur une religieuse sublime par ses vertus , grande par ses sacrifices, touchante par son amo
48 (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500
RE quatrième. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais, 240 Combien l’on est coup
Théâtre Anglais, 240 Combien l’on est coupable, lorsqu’on donne à la vertu les couleurs du vice et au vice celles de la vert
rsqu’on donne à la vertu les couleurs du vice et au vice celles de la vertu , et le mal qui arrive de là, là même. Les Héros d
s, 242 Portrait du Galant homme d’Après nos Poètes, 246 et suiv. Les vertus morales persécutées sur notre Théâtre, 248 Les Hé
D'UrfeyJuvenalal 336 Article Quatrième. Examen du Relaps ou de la Vertu en danger, de M.V. 357 L’OPINION DES auteurs tan
49 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84
uation feroit rougir l’humanité, trahiroit la pruderie, alarmeroit la vertu , dégraderoit la dignité, deconcerteroit l’orgueil
désordre qui n’exista jamais. L’Eglise qui condamne l’immodestie, la vertu qui la redoute, le sage gouvernement qui la prosc
i n’a pour objet que le mérite, le caractère, la beauté, l’esprit, la vertu . Je n’en conteste point la possibilité, j’en loue
isonnés de la morale, détruisent à tous momens jusqu’aux traits de la vertu la plus médiocre. Les discours artificieux du ser
. Elle parle une fois de Dieu en deux ou trois lignes. Tout n’est que vertu morale, loi naturelle, pur pélagianisme, qui attr
toutes le soient). Mais souvent les meilleures donnent des leçons de vertu , & laissent l’impression du vice. Vous portez
des femmes respectables, devant son père, devant ses enfans : tant la vertu se fait rendre justice par ses ennemis même. Tout
& les plus grandes Princesses ne se distinguent pas moins par la vertu que par la naissance. Vous ne voyez que la petite
frez des horreurs. La modestie de l’extérieur eût été la livrée de la vertu  ; la licence fait éclater la corruption qui en es
, & la prendre pour arbitre ? Voilà un témoignage en faveur de la vertu plus nombreux & plus respectable que celui qu
es laissent prendre à une jeunesse qu’ils sont chargés de former à la vertu  ! C’est introduire la licence dans l’asyle de la
yeux de tout le monde, & à ses propres yeux ; la confiance en sa vertu la lui seroit perdre, la présomption fait néglige
dités édifient, qu’elles inspirent, fassent goûter & pratiquer la vertu  ? Autant qu’une femme modeste, qui respecte le pu
te fait naître l’aspect d’une Actrice ? sont-ce là les couleurs de la vertu , les allures de l’innocence ? Eh ! quelles sont d
le des autres, & ne contribuez jamais à la leur faire perdre : la vertu seroit déjà perdue, en lui faisant courir ces ris
n antidote ; une sage modestie, une prudente gravité en imposent ; la vertu s’y peint avec les traits les plus respectables,
estie des barrieres que le libertin n’ose franchir, & annonce une vertu qu’il n’ose ni attaquer ni révoquer en doute. La
50 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103
ctions héroïques, à multiplier les exemples du vice puni, & de la vertu recompensée. Par les traits frappans de l’un, ils
e & la terreur. Par le triomphe de l’autre, ils lui inspirent les vertus les plus sublimes. Enfin, en nous peignant les fo
« Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu , en les peignant de leurs vraies couleurs. Nous n
l’un & de l’autre. Les hommages que nous rendons quelquefois à la vertu , ne détruisent pas les passions que nous avons fl
es. Annonceront-elles des mœurs plus pures, dans les spectateurs, une vertu plus austère, ou produiteront-elles cette belle r
xige du moins que nous ne nous montrions qu’avec les apparences de la vertu . En gémissant de notre dépravation, il abhorre le
udeur, contre les moindres traits qui peuvent effleurer l’éclat de la vertu . Si le sentiment intérieur, & l’amour propre,
51 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21
nd elle banniroit du Théâtre tout ce qui peut blesser cette précieuse vertu , elle n’en seroit pas plus innocente aux yeux de
vraie piété, elle n’en seroit pas moins son ennemie. La haine que la vertu a pour le vice ne se borne pas à un seul, elle s’
d’ambition, de jalousie, de vengeance, & principalement de cette vertu Romaine, qui n’est autre chose qu’un furieux amou
souvent celui de ses proches ? Quel crime n’est ce pas de changer en vertu , ce qui produit depuis si longtems une fureur bru
52 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149
ure ; mais faut-il que ce soit au risque du salut et aux dépens de la vertu  ? Divertissez-vous, mais innocemment ; non dans d
lorsqu'on les goûte séparément, vous en formerez un corps d'armée de vertu contre l'armée des vices dont le théâtre est le c
dissipation. Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus , le second une entrée à tous les vices. » Faire u
se désennuyer. La politesse cache l'ennui, la sagesse le souffre, la vertu s'en fait un mérite. Qui ne veut que se réjouir,
ge à la société, n'est propre à rien ; il est incapable de toutes les vertus , elles sont toutes fort ennuyeuses. Il est donc e
magination, sont différentes de la dissolution et de la frivolité. La vertu est toujours éloignée des excès. C'est cette diss
par intérêt, souvent par humeur et par chagrin, on l'est rarement par vertu . La politique à la Cour, la dépendance auprès des
ns risquer de déplaire par un air d'inattention et de familiarité. La vertu , détachée des vanités du monde, et pleine de l'es
, les gestes, les paroles, tout devient comique. Il fournit contre la vertu les armes dangereuses du ridicule, et dégoûte de
s, travail, prière, tout est négligé. Comment espérer de réforme ? la vertu peut-elle se faire entendre ? toutes les avenues
fauts de l'humanité. La dissipation au contraire dépare et altère les vertus , et détruit la bonne odeur qui édifie ; c'est une
ce calme du cœur, de cette grandeur de l'âme que produit la véritable vertu . Quel modèle encore plus à notre portée que cet h
er que cette morale, fût-elle la plus saine, perd tout son prix et sa vertu dans la bouche d'un Comédien ? La mauvaise vie et
ne pas y trouver une vérité : du solide dans le pays des fables ! des vertus à l'école des vices ! de la décence dans l'empire
et la corruption, mais ne corrigera aucun vice, ni ne donnera aucune vertu , encore même ces faibles étincelles de raison éto
53 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « [Introduction]  » p. 2
s ; mais nous avons encore avancé que la politique, aussi bien que la vertu , prononçait la condamnation du théâtre, que funes
ution, et en fait craindre l’entière décadence. Plaise au ciel que la vertu reprenne ses droits sur des cœurs faits pour l’ai
t et le plus dangereux, je veux dire l’ennemi de la religion et de la vertu .
54 (1675) Traité de la comédie « XIV.  » pp. 294-295
toujours une représentation de passions vicieuses, que la plupart des vertus chrétiennes sont incapables de paraître sur le Th
la modération, la sagesse, la pauvreté, la pénitence ne sont pas des vertus dont la représentation puisse divertir des specta
e de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis des
55 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40
’on a toutes suprimées, on a fait graver quatre actrices habillées en vertus , qui inspirent les vices contraires. On a bien fa
ient trop contrasté avec la molesse, l’immodestie, l’impudence de ces vertus de théatre. Le théatre, il est vrai, n’est pas le
baisser les yeux, & n’est point en sureté dans vos maisons. Cette vertu aussi ancienne que le monde, est de toutes les ré
& qui admiroient la probité de ce pauvre ; où diable, dit-il, la vertu est allée se nicher ? Cette expression bouffonne
re, est un trait de satire, & contre les grands qui ont chassé la vertu & l’ont forcée de chercher ailleurs un azyle,
upiter, Mercure, les Nimphes les Graces aux Saints, la galanterie aux vertus , les crimes aux mystères. Les enfans, & même
s adorateurs ? Quels langages leur font-elles tenir ? Quels germes de vertus elles répandent dans le cœur innocent des enfans 
; les gens pieux. Mais ces images occasionneroient aussi des actes de vertu . Que gagne-t-on au change ? Les images indécentes
ne-t-on au change ? Les images indécentes font-elles faire un acte de vertu , & n’occasionnent-elles pas des pensées, des
us digne de l’homme ! Quelles mœurs ! Faire un ornement, de ce que la vertu condamne, & tourner en ridicule ce qui rappel
ertu condamne, & tourner en ridicule ce qui rappelle l’idée de la vertu  ? Quel siécle, dites-vous, quel pays, quel goût,
s mœurs ? C’est le siécle, le pays, le goût, les mœurs du théâtre. La vertu & le théâtre ne peuvent subsister ensemble, i
; filles à l’école de cette célebre courtisanne, pour les former à la vertu . Elle les y formoit si bien, qu’à l’âge de 80 ans
raiter ces sujets, recevoir, récompenser, exposer au Louvre ce que la vertu défend de regarder ; est-ce respecter les mœurs &
ance typographique. Mais le théatre a bientôt détruit l’ouvrage de la vertu . Il ne se soumit jamais à la réforme, & à mes
it chercher dans des Bréviaires des portraits d’actrices habillées en vertus , & dans une attitude de théatre ? De portrait
punir un si grand désordre, qui ne choque pas moins la nature que la vertu , les Dieux, dit-on, écouterent la priere de Pigma
rande, & leurs passions plus vives ; & pour mieux étayer leur vertu , Dieu leur a donné une pudeur plus timide & p
uteur payen, mais vertueux, qui a recueilli une infinité de traits de vertu , prouve, L. 8, C. 11, combien est dangéreuse l’in
s miracles & des exemples des Saints, on est excité a imiter leur vertus , à adorer & aimer Dieu, à cultiver la piété.
la superstition, fait disparoître la distinction du vice & de la vertu , rendu l’homme à la raison & à la nature, app
56 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIV.  » p. 469
toujours une représentation de passions vicieuses que la plupart des vertus chrétiennes sont incapables de paraître sur le Th
la modération, la sagesse, la pauvreté, la pénitence ne sont pas des vertus dont la représentation puisse divertir des specta
e de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis des
57 (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65
héâtre qu’on l’a rendu chaste, et que l’on y entend plus de leçons de vertu , que l’on n’y voit d’exemples de vices, on dira s
’autres sentiments que ceux de la générosité. Pour moi je dis que les vertus de Théâtre sont des crimes selon l’esprit de l’Ev
» Ô impiété, pouvons-nous dire en l’imitant, vous avez fait monter la vertu sur le théâtre, et vous en avez fait une comédien
respect de ne nous pas divertir à leur dépens. J’en dis de même de la vertu  : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou
emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs. 1
58 (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42
un Alexandre, d’un César, et d’un Pompée ne les récompensait de leurs vertus , et ne mettait en évidence ces anciens courages d
doit servir de très excellent miroir pour y considérer le vice et la vertu , non terminés par la vie d’un mortel, mais par le
les méchants de leur impiétés par la crainte d’infamie, exhorte à la vertu , déteste le vice, guerdonne les bons, abhorre les
, qui n’emportent autre prix que votre bonne attention. Et puisque la vertu cherche le jour, et désire d’être vue ; serions-n
59 (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379
prescrites par le célebre Philosophe Grec ; or s’ils les suivent, la vertu doit reprendre tous ses droits. Un Auteur estimab
nt dangereuses, on ne sauroit en admettre d’aucune sorte. Au reste la vertu inspireroit peut-être à nos beaux génies les moye
t que la distraction du Théâtre ; & souvent quel écœuil pour leur vertu  ! Un Théâtre où après avoir puisé nos passions na
, pourquoi ne pas placer l’intérêt de vos Théâtres dans l’amour de la vertu , de la patrie & de nos Rois. Le dévouement de
s larmes ; il ne laisseroit pas respirer ; il inspireroit l’amour des vertus & l’horreur des crimes ; (remarquez ce qui su
de la Capitale dans ces dernieres années, que des Auteurs amis de la vertu veuillent annoblir la Scene, faire tourner le goû
estie, qu’il est difficile en le lisant, de ne point s’intéresser aux vertus de l’Auteur & à l’Ouvrage. Dans une nouvelle
60 (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50
vice & de l’impudence, est devenu celle de la décence & de la vertu . Les condamnations anciennes n’ont donc plus aujo
la pudeur est si naturelle, & en qui elle survit quelquefois à la vertu . Je vous demande si jamais vous n’avez entendu so
le aux yeux de ceux qui s’intéressent encore à l’honnêteté & à la vertu , que favorable à la cupidité de ceux qui le repré
personnes dont ils avoient intérêt de conserver l’innocence & la vertu  ? Et cependant c’est dans de telles circonstances
s puissent donner à nos ames. Combien d’autres vices y sont érigés en vertus , & y reçoivent des applaudissemens insensés ?
e la nature. Qui donc osera désormais appeler le théâtre une école de vertu  ? Nous n’en connoissons point d’autres que celles
st est le principe, dont la gloire de Dieu est la fin. Sont-ce-là les vertus auxquelles on applaudit au théâtre ? Les héros qu
ands exemples de générosité, de modération, de magnanimité : mais ces vertus ne semblent amenées que pour autoriser les foible
pour autoriser les foiblesses criminelles qu’ils y mêlent ; mais ces vertus n’étant fondées que sur l’orgueil, ne sont aux ye
eil, ne sont aux yeux d’un Chrétien que des vices déguisés ; mais ces vertus enfin ne sont pas celles qui peuvent nous rendre
victimes de sa justice. S’il est dangereux de se former l’idée de la vertu sur ces héros de l’antiquité payenne qu’on introd
faut-il en penser, si ce ridicule est le plus souvent répandu sur la vertu même ; ou si en épargnant les vices les plus crim
ui puisse vous corriger de vos vices, & vous donner l’amour de la vertu  ; & sa grace sans doute n’est pas attachée au
achée au ministère criminel de ces suppôts de satan. Le langage de la vertu leur est toujours étranger ; & lorsqu’ils en
excluent de tous les emplois qui supposent de l’honnêteté & de la vertu  ; ils nous objectent que ces hommes, que nous tra
auprès d’eux un accès qu’ils refusent souvent à la probité & à la vertu  ; qu’une nation voisine porte l’enthousiasme jusq
61 (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62
conformes à l’image du Fils de Dieu 26, et à nous faire acquérir les vertus qu’il nous commande, l’amour de Dieu, l’humilité,
nger auquel on s’expose volontairement ! Ose-t-on bien compter sur sa vertu et sur la Grâce, quand on cherche la tentation et
sitions les plus éloignées du vice : j’ai vu, pour l’ordinaire, leurs vertus disparaître, leurs mœurs se corrompre, leurs mani
, quels entretiens plus pernicieux, que ces pièces où la Religion, la Vertu et la Piété sont ridiculisées, la corruption excu
us les prétendus talents qu’y acquiert la jeunesse, ne valent pas une vertu qu’elle peut y perdre. Que de jeunes gens, l’espo
re, ceux au moins qui se piquent encore de bonne foi, d’honnêteté, de vertu , de piété même. examineront attentivement devant
ivés même des Sacrements. 3.° Si enfin, osant présumer de leur propre vertu , ils n’ont pas à craindre l’influence de leur exe
nc, quand elles assurent que les Spectacles ne font aucun tort à leur vertu  ?… Qu’elles apprennent de l’Ecriture et de l’Espr
nnent de l’Ecriture et de l’Esprit de Dieu, en quoi consiste la vraie Vertu  ; et alors elles tiendront un tout autre langage.
dissipation. Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus , et le second est une entrée à tous les vices. »
excepte Athalie, et Esther, ont-elles jamais donné quelques leçons de vertus , sans laisser en même temps l’impression de quelq
e. « Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice et la vertu , en les peignant de leurs vraies couleurs. Nous n
éparable. Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu , s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellenc
alliables. Tous les suffrages de l’opinion, de la bienséance et de la vertu purement humaine, fussent ils réunis en faveur de
nder la Morale, quand même l’on y verrait toujours le vice puni et la vertu récompensée. Mais écoutons-le parler lui-même dan
des sentiments trop tendres qu’on satisfait ensuite, aux dépens de la vertu . » « Quand il serait vrai qu’on ne peint au Thé
rit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste Vertu , tu restes toujours sans honneurs ! Aveugles que
fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu , en ce qu’au grand soulagement des spectateurs. I
esse en ridicule, à substituer un jargon de Théâtre à la pratique des Vertus , à travestir les citoyens en beaux esprits, les m
62 (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162
die. L’humilité et la patience de nos Saints sont trop contraires aux vertus des Héros que demande le Théâtre. Quel zèle, quel
’autres passions, n’eussent conservé à l’Auteur la réputation que les Vertus Chrétiennes de nos Martyrs lui eussent ôtée. Le T
ient des exemples de la dernière misère, et des sujets d’une médiocre vertu . Telle était l’envie de se lamenter, qu’on exposa
rtu. Telle était l’envie de se lamenter, qu’on exposait bien moins de vertus que de malheurs ; de peur qu’une âme élevée à l’a
s larmes tendres et généreuses regardent ensemble ses malheurs et ses vertus , et qu’avec le triste sentiment de la pitié nous
espèce d’amour champêtre leur tient lieu de toute gloire et de toute vertu . Si une Comédienne a l’art de se plaindre et de p
st permis de haïr librement les vices, et d’avoir de l’amour pour les vertus . Comme les Dieux causaient les plus grands crimes
éros qui ne se fasse admirer. Il y aura peu de crimes impunis, peu de vertus qui ne soient récompensées. Avec les bons exemple
63 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117
. Ce qui préviendra bien des différens, & établira le regne de la vertu . Ainsi soit-il. On a vu pour la premiere fois à
i, sont communément des dames distinguées, pleines de mérite & de vertu  ; & les Sœurs grises sont toutes des filles t
mprimer ce qu’on fait être mauvais ? Il ne l’a que trop été, & la vertu exige qu’on tâche de supprimer ce qui en reste. L
our & de ses chants qui s’excluent mutuellement, le vice & la vertu , Dieu & le péché. Je m’égalois à cet Etre su
us grand bienfait du Dieu qui nous aime. La rédemption, la grace, la vertu , le paradis sont des bienfaits de Dieu moindres q
’abnégation, la virginité, le recueillement, l’obéissance, toutes les vertus évangéliques, qui ne sont que la privation de que
On n’avoit pas encore porté l’absurdité si loin. On avoit confondu la vertu & le vice : mais non transformé la vertu en v
in. On avoit confondu la vertu & le vice : mais non transformé la vertu en vice, les actes de vertus en très-grands péché
tu & le vice : mais non transformé la vertu en vice, les actes de vertus en très-grands péchés. Il suppose tous les hommes
liarités, qui vivent comme des anges & ne font que se prêcher les vertus les plus pures ? Le terrein est plus glissant en
sage oseroit y faire marcher ses enfans ? Il est vrai qu’en France la vertu a un secours & une école qui la rendent invar
O spectacles divins ! écoles respectables du véritable honneur, des vertus véritables ; théatre où pour instruire & les
Moliere le meilleur de tous. La philosophie prouve la nécessité de la vertu , le théatre l’inspire, la fait aimer. Quel bonheu
des hommes qui choisissent par goût un si noble amusement soient sans vertu . Disons plutôt, il est impossible qu’ils conserve
ent sans vertu. Disons plutôt, il est impossible qu’ils conservent la vertu & ne donnent dans le libertinage. L’expérienc
ne, il n’est pas surprenant que le théatre soit l’école de toutes les vertus . Des mœurs & du plaisir arbitres éclairés, v
t encore au-dessus de vous-mêmes. Au reste, ce n’étoit pas par leurs vertus modestes que les femmes opéroient ces prodiges.
atué ; & où, malgré les mots d’étiquette, humanité, bienfaisance, vertu , honnêteté, repandus dans son livre, il se montre
ntres, ils ne se dégraderoient point en peignant la religion & la vertu . Appelles, en peignant Campargne (tel est le pois
rafinée, & lui présenter un tableau de l’Arétin, pour peindre une vertu héroïque, & il faut être bien aveugle pour ne
x souiller l’imagination de ses lecteurs, par une amorce trompeuse de vertu . En imposai-je ? Qu’étoit Alexandre ? Livré à se
ens irrités. Quel héros, un héros de théatre dont la débauche est la vertu  ! Apelles & Campargue, sont peints avec de pa
s tentations, reconnoissent combien sont justes les gémissemens de la vertu . Tous les cœurs sont forcés de vous rendre les a
empire, ne fut jamais établie au Perou, & rien n’y approche de la vertu qui régnoit au Paraguai. Le Mexiquain dira que
C’est bien mal connoître S. Louis, & rendre peu de justice à ses vertus éminentes de le mettre en rien au-dessous d’Henri
restrictions de préservatif qui missent à couvert les intérêts de la vertu , & éloignassent l’innocence du danger qu’elle
64 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67
lise et la magistrature, la religion et la justice, la droiture et la vertu , ont jamais dû leur gloire ; la seule idée que le
é, qui seules peuvent inspirer le goût et persuader la pratique de la vertu , sans laquelle on n’est qu’un airain sonnant, et
. Porée dans ses pièces, était de corriger les mœurs et d’inspirer la vertu . Sans prétendre que ce moyen soit bien propre à o
u Compte rendu.). IV. Partie. Le Plaisir forme la Jeunesse aux vraies vertus , aux vertus propres de la Religion. Trois. Entr.
du.). IV. Partie. Le Plaisir forme la Jeunesse aux vraies vertus, aux vertus propres de la Religion. Trois. Entr. « La Religio
a de plus capable de les flatter, traînée sur un char superbe par les vertus , elle surprend les yeux par la magnificence des v
ent à coup sûr le cœur d’une jeunesse trop peu éclairée pour aimer la vertu pour elle-même, sans instinct et sans intérêt. »
tinct et sans intérêt. » On voit ensuite danser la Religion avec les vertus , les jeunes gens, les grands Prêtres, Comus, divi
pes dans les jeunes cœurs ? Quoi ! le théâtre deviendrait l’école des vertus chrétiennes ? elles seraient l’effet naturel du p
ils la croient opposée au respect dû à la religion, à la pratique des vertus chrétiennes, et à la bonne éducation de la jeunes
senter, avaient de bonnes intentions, qu’ils voulaient faire aimer la vertu à la jeunesse, en l’unissant avec le plaisir. Si
e la conscience, l’onction de la grâce, l’espérance de l’éternité, la vertu est délicieuse. Mais y unir la magnificence des h
65 (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209
ents aux femmes, d’avoir plus de soin de briller par l’éclat de leurs Vertus , que par celui de leur Couronne et de leur mantea
vie, une image des passions et de leurs désordres, une Apologie de la vertu , et une condamnation du vice, puisque celui-ci y
aisir est innocent, que si l’on y est satisfait, c’est de voir que la vertu triomphe de son Ennemi, et que la patience, après
uand on lui représente sur le Théâtre le Vice avec ses laideurs et la Vertu avec ses beautés, il a bien plus d’inclination po
’ils veulent détruire, et ils lui prêtent des armes pour combattre la Vertu qu’ils veulent défendre. C’est pourquoi je détour
66 (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24
cun Catholique n’y veut contredire, ayant la vérité pour guide, et la vertu pour fin, ils y ajouteront encore ; mais il appre
udroit élever pour chercher dans les cieux des paroles célestes à une vertu divine. Je réserve à un autre lieu la dignité de
roisie, et ainsi qu’une lumière en allume plusieurs, elle augmente sa vertu  ; et à l’imitation des Chimiques, rend cet or cél
ions de celui du monde, où chacun essaie de désarmer Pallas, louer la vertu , reprendre le vicef. Ces passe-temps ont toujours
ci qui se montrent aussi ennemis du vice, que vrais admirateurs de la vertu . Non, je ne dois point rechercher loin de nous le
les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel
re couler en nos âmes par nos oreilles les préceptes de science et de vertu  : Et parce que la loi est Reine et non tyranne, e
doucereux : Jugez qu’il n’y a rien qui puisse contenter ceux à qui la vertu et la félicité ne peut suffire : car l’une compre
théâtre du monde, et où chacun essaie de désarmer la guerre, louer la vertu , reprendre le vice. g. [NDE] Comprendre : « Hotm
67 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175
droit ni au Temple de Memoire, ni à celui de la Religion & de la Vertu . Le sieur Dorat, jeune homme infatué, s’il en fut
rtraits flatteurs pour leurs graces, ne sont pas honorables pour leur vertu  ; on n’a jamais dit plus de mal de ces princesses
Mathurine avec Colin s’appellera vice, la Duchesse avec Baron sera la vertu  ; le crime avec la houlette sera obscénité, sous
nêteté par quelques mots, quelques tournures plus élégantes ; mais la vertu n’y gagne rien. Il est vrai que l’ancien Mousquet
y gagne rien. Il est vrai que l’ancien Mousquetaire ne fait pas de la vertu son objet capital. Les mêmes termes ; les mêmes i
quel cœur est combattu ? Tout ce qu’on fait pour lui se transforme en vertu . Dans son voyage qu’il appelle Pot-pourri, où il
affreux cahos d’intrigue & d’injustice, Où l’intérêt confond les vertus & les vices… Où le luxe au front d’or des cie
ais peu nous importe ce nouvel être littéraire, s’il n’intéressoit la vertu , dans la préface & dans l’ouvrage. Il est de
agités : Vous montrez le bonheur, Héloïse le donne…. Quelles sont nos vertus , si l’amour est un crime Ces doux fremissemens, c
l y est exprès, nous l’avons prouvé, liv. 1. Une jeune actrice d’une vertu point farouche , comme il dit, donna dans sa dern
re sensible, Tu méritas belle….. Ce funebre & dernier honneur, Ta vertu franche & peu farouche, A jamais vivra dans m
entraîner dans le vice : est-ce un mérite ? Aux yeux de Mr. Dorat, la vertu seroit un crime.) Ses defauts même sont des grac
ieux que la parure , (ces beautés plus séduisantes inspirent-elles la vertu  ?) Il n’est pas étonnant qu’après avoir fait un D
amp; qui ne peint les passions qu’apres les avoir senties, (c’est une vertu héroïque ;) il fait voir combien il connoit les f
de l’esprit, les fleurs de l’imagination, sans compter la fleur de la vertu , le venin de l’irreligion & de l’indécence. L
langage ? Mr. Gresset, dont il loue avec raison les talens & les vertus , auroit dû lui savoir mauvais gré, s’il eût daign
ar Thaïs, &c. Le théatre sans doute adopte ces idées infames, la vertu les verra-t-elle sans rougir ? Mais tous les jour
68 (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128
n des sots. L’homme d’esprit en fait sa nourriture la plus chère. Les vertus sont faites pour les vertueux. L’automate vit d’u
prouve en même tems que la Comédie fut instituée pour faire aimer les Vertus . Si nos Auteurs suivent & remplissent cet obj
ériter les applaudissemens d’une foule de débauchés, l’emporta sur la vertu , & l’a banni des Pièces. Le Poète prit cette
a bravoure & l’amour de la gloire ne sont-elles pas les premières vertus des Sujets de Louis ? N’est-ce pas chez nous que,
d’esprit ? Et que m’importe à moi qu’une vile canaille, qui n’a pour vertu que d’absurdes préjugés, dédaigne un Art dont ell
es, & le force à s’en corriger. Le Théâtre est donc l’école de la Vertu  ? que veut-il donc ? … contrarier, & n’être d
 Le Théâtre dirigé (pag. 26) comme il peut & doit l’être, rend la Vertu aimable, & le vice odieux. Quoi donc ? avant
s faibles dans les lieux dépourvus de Spectacles ? le Théâtre rend la Vertu aimable … il opère un grand prodige de faire ce q
lui. » Les Sermons ne sont-ils pas faits pour inspirer l’amour de la Vertu & la haine du vice ? Avant que l’on fit des S
eur au Comédien, c’est qu’il n’est que récitateur des vices & des vertus , & que le dernier rend l’un & l’autre en
au le dit (p. 30) une émotion passagère. Si réellement nous aimons la Vertu , une morale aussi frappante restera gravée éterne
t de même des autres Spectacles. L’humanité chez nous est la première Vertu .7 « Le Tyran de Phère pleuroit sur les malheurs
puis lui citer Agathe Sticotti, Epouse de Labédoyere, connue par ses Vertus & par ses infortunes. Isabelle Andréini, Comé
er de biens. Elle mourut sans avoir profité de ses dons, préférant la Vertu à l’aisance achetée aux dépens de la pudeur. Je t
te Homme. Dois-je mépriser l’Evangile parce qu’un scélérat prêche les Vertus , & qu’il pratique le vice qu’il vient de vesp
miers Acteurs qui ne représenteront que de grands vices ou de grandes Vertus , seront dans le même cas, ce qui conclut sans pro
des Enfant prodigue, à force de les représenter ils en prendront les Vertus . De même que ceux qui rempliront les rôles vicieu
e ne dégradent-elles pas l’humanité ? Quoi ! pour nous faire aimer la Vertu , nous citer des crimes abominables, souvent ignor
frappé d’un rayon de lumière, sent entrer dans son ame le pouvoir des Vertus chrétiennes. Le Spectateur sent une sainte joie à
le sort des Colonies) ; de ces tiges viles sont sortis des modèles de Vertu qui font encore l’admiration de notre siècle. Leu
héâtre, & de montrer qu’il faut être vertueux pour faire aimer la Vertu . La débauche exilée des Temples de Thalie & d
ale la plus saine doit sa naissance : en un mot. Thrône où siégait la Vertu . « Les deux sexes ont entre eux une liaison si fo
ement. « Les Femmes de nos torts empruntent leurs défauts, Et leurs Vertus sont rarement les nôtres.29 » Qui déshonore la
is cet usage assez généralement suivi ; ô temps ! ô mœurs ! Enfin les vertus & les vices s’achètent au poids de l’or ; ce
, dans une place où l’on ne devait être élevé que par les mérites des Vertus contraires à tous ces horribles vices. » Son Fils
eine. Nous dépouillons ordinairement les autres pour nous décorer des Vertus qu’ils possèdent, & nous leur donnons sans ro
l’Homme véritablement Religieux, est, selon moi, celui qui chérit les Vertus & qui les pratique, en un mot, c’est « … Ce
farouche, Et qui par des discours faux & calomnieux, Jamais à la Vertu n’a fait baisser les yeux42 » Cet Homme peut êt
dit, doublement estimable, puisqu’il montre par là que l’amour de la Vertu l’emporte en lui sur les passions de l’Homme &
Si son état est avilissant, il ne peut être vertueux ; l’amour de la Vertu ne pouvant s’accorder avec son état, il est impos
ir fait quelque honnête action en public, & le récit éclatant des Vertus héroïques de ceux-là mêmes qui ne sont plus, nous
u peuple pour l’instruire, & pour lui donner quelque teinture des Vertus morales. Les esprits de ceux qui sont du dernier
r sont absolument inutiles ; c’est en vain qu’on les veut porter à la Vertu par un discours soûtenu de raisons & d’autori
cole du peuple. « La principale règle du Poème dramatique est que les Vertus y soient toujours récompensées, ou pour le moins
c l’idée des personnes qu’on leur a représentées, la connoissance des Vertus & des vices dont ils ont vu les exemples, &am
insi que son Collège, si la Comédie n’était de nos jours une école de Vertu & de sagesse. L’illustre Grand Maître de l’Or
) n’adoptant pour personnes estimables que celles de sa Religion, les Vertus selon lui n’étant pratiquées que par les infâmes
sque en estime ; » je le crois sans peine, aussi est-elle la première Vertu du Citoyen, si l’on peut placer l’yvrognerie au r
tres. La bassesse n’est point notre partage : chérir les Arts, est la vertu qui nous distingue ; en un mot, c’est elle qui no
ux à Dieu, ou de préjudiciable au prochain, ce jeu est un effet de la Vertu d’Eutrapélie, car l’esprit qui est fatigué par de
69 (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387
ssions, elle nous plaît aussi, parce qu’elle y présente des images de vertu  ; & je découvrirai dans cette réflexion une n
on agréable sur des ames vertueuses ; mais pourquoi la peinture de la vertu a-t-elle des charmes pour le cœur même le plus dé
dans le caractere de la plûpart des hommes, & dans la nature des vertus , que l’on peint ordinairement sur le Théâtre. Il
ument bons ; un homme qui n’auroit que des vices sans aucune trace de vertu , seroit une espece de monstre dans la nature ; un
une espece de monstre dans la nature ; un homme qui n’auroit que des vertus , sans aucune ombre de défauts, seroit un véritabl
ison, pendant lesquels ils ne sont pas insensibles aux attraits de la Vertu . Ils condamnent volontiers les vices qu’ils n’ont
ouleurs favorables. A ce caractere susceptible des impressions de la Vertu comme de celles du Vice, se joint celui des vertu
s impressions de la Vertu comme de celles du Vice, se joint celui des vertus que la Tragédie nous présente : elles allarment s
s foiblesses de l’amour ne soient pas toujours incompatibles avec ces vertus , qui nous plaisent d’autant plus dans les héros d
serviroient qu’à l’affliger. Disons enfin, que si le spectacle d’une vertu éclatante plaît aux ames les moins vertueuses ; c
nt, plutôt que par voye de lumiere & de raison. Il n’est point de vertus sur le Théatre qui ne soient animées & souten
r son éclat naturel, soit par tout ce qui l’accompagne, l’image de la Vertu affecte toujours l’ame du spectateur. Ce n’est pl
ge de la Vertu affecte toujours l’ame du spectateur. Ce n’est plus la Vertu seule, c’est un mélange de vertu & de passion
’ame du spectateur. Ce n’est plus la Vertu seule, c’est un mélange de vertu & de passion qui l’émeut & qui le touche.
& peu s’en faut qu’il ne se croye vertueux, parce qu’il admire la Vertu . C’est ainsi que le Poëte, maître de tous les res
e jouir dans la même piece, des plaisirs du vice, & de ceux de la vertu . Mais pour suivre ici le progrès de nos pensées,
s, & la Tragédie ne nous l’inspire pas moins par l’admiration des vertus que nous nous flattons de posséder, ou dont nous
n, si j’ose hazarder ici cette pensée, que nous pûssions connoître la Vertu par un sentiment d’admiration, comme nous découvr
. C’est ainsi que suivant l’institution de l’Auteur de la Nature, la Vertu devoit régner sur le cœur de l’Homme par l’admira
’empire par une autre espece de plaisir. Mais malgré leur révolte, la Vertu nous excite toujours à l’admirer dans le tems mêm
, ou rappelle dans notre ame ; les impressions que le spectacle de la Vertu excite dans tous les cœurs, & l’admiration qu
que c’est une grande révolution qui la produit, plûtôt qu’une grande vertu , quoiqu’il arrive souvent que l’une & l’autre
de l’admiration, en parlant de celle qui est excitée par l’image des Vertus . Quoi qu’il en soit, le Poëte dont toute la force
son jugement & ses mœurs par de grands exemples de Vice & de Vertu , de Folie & de Sagesse, de Foiblesse & de
70 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56
, que le vice exempt de ridicule cessera d’être un vice, & que la vertu revêtue de ridicule cessera d’être une vertu. Pou
re un vice, & que la vertu revêtue de ridicule cessera d’être une vertu . Pour se convaincre de cette vérité, qu’on jette
rtir. Que résulte-t-il de cette façon de juger ? Il en résulte que la vertu n’ose se montrer, & que le vice va tête levée
ns raison les défauts des hommes, & n’aura point d’idée juste des vertus contraires aux défauts qu’il censure ; sans cela
s, il resteroit parmi eux pour les faire rentrer dans le chemin de la vertu . Il faut donc faire envisager le misanthrope comm
rt des Comédies sont des écoles du vice, au lieu d’être des écoles de vertu  ; on y verroit un fils apprendre à se moquer de s
avec adresse, des domestiques à voler leurs maîtres : on y verroit la vertu , la probité, la franchise sans cesse aux prises a
71 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160
tourne à la frivolité ; ce qui est très contraire à la réligion, à la vertu aux sciences, aux belles-lettres. Tout cela deman
les recréations, on tâchoit de cultiver leur ame pour la porter à la vertu . Hieron fit punir sévérement un comédien pour avo
onneroit le galimathias & la mauvaise prose ; mais les loix de la vertu ne lui pardonneront pas d’avoir oublié la décence
n’a employé ses talens qu’à tourner en ridicule la Réligion & la vertu  : voici le debut de son Ode au tems.    Toi qui
; de la vie domestique de ces Princes & des Princesses de la même vertu  : on croit que que’que malin a joué ce tour aux c
de la France Cherchoit à couronner les mœurs Et les talens & les vertus , &c. Moliere est un grand comédien si l’on v
ation ? De quelle couronne le grand Moliere a-t-il ceint le front des vertus , des mœurs de la nation ? Veut-on dire qu’il en a
es couleurs au désordre, des excuses au libertinage, du ridicule à la vertu . Il a brisé les liens de la soumission des enfans
pas, dit-il, la dupe des apparences ; aujourd’hui les vices & les vertus se cachent, on voile des propos honnêtes, des sen
fable, ni l’instruction des spectateurs, encore moins l’intérêt de la vertu , qui fait mettre de la galanterie ; c’est le beso
qui est l’aliment de la passion, de leur trouver du mérite & des vertus  ; du moins de ne rien voir qui suppose qu’elles n
qu’une dévotion de tempérament, qui fait la moitié des frais de leur vertu  ; elle coute plus à acquerir à l’homme naturellem
r, & faisoit naître, du besoin des sens, la noble émulation de la vertu  ; tout se reduit à payer cher des courtisannes, q
l’estime est le premier frein, pour un être qui a quelque idée de la vertu . Pour excuser l’obscénité qui regne dans les éc
ns tranchent avec le caractère Ecclésiastique, & avec celui de la vertu . Voici une idée des ouvrages modernes & un po
titude de livres frivoles qui tous les jours déclarent la guerre à la vertu , font ouvrir & petiller l’œil du lecteur. Pou
            Elle jouoit le ridicule,             Elle nous prêche la vertu . Le Français sort enfin d’une trop longue enfance
ns des mœurs, annoncent un honnête homme, qui aime la vérité & la vertu . Ces deux ouvrages mériteroient un plus grand ext
72 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195
cœur de l’homme des théatres bien plus dignes de lui que ceux que la vertu lui interdit. Si vous ne pouvez vous passer de pl
de même que parmi les hommes il est des méchans qui se moquent de la vertu , & des gens de bien qui s’en édifient. La pro
uxquels il invite ; la terre, par les hommages qu’elle offre & la vertu qu’elle pratique. Spectateurs des couronnes qui n
te, les méchans à la gauche, se maudissent mutuellement, opposant les vertus aux vices, confondant les vices par les vertus ;
ellement, opposant les vertus aux vices, confondant les vices par les vertus  ; le grand spectacle de l’ouverture du livre des
m Deo spectaculum homo cum fortuna compositus. Cicéron dit aussi : La vertu & la conscience sont le plus beau théatre de
mbat, ni ne dispute le prix à personne. Voilà les beaux spectacles de vertu dont on ne sauroit trop s’occuper. Voulez-vous de
lez à l’office divin ou au spectacle, à quel des deux vous conduit la vertu  ? quand vous vous mêlez aux spectateurs ou au peu
on avoit le trésor de l’innocence, où l’on aimoit & pratiquoit la vertu  ; & pour des Acteurs & des amateurs, c’es
le vice n’ait pas intérêt à écarter les leçons & les exemples de vertu qui le condamnent : Mirabilis Deus in Sanctis sui
73 (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172
mérite sublime au dessus de tous les hommes ; se rendre digne par ses vertus d’estre loué de celuy dont les Anges & les Sa
maximes, qui font sa regle & sa discipline, y sont renversée. Les vertus , qui font toute son occupation, y sont affoiblies
renversez donc toutes ses maximes. Ajoûtons6. encore, que toutes les vertus ont esté comme plantées dans l’ame du Chrétien le
its de justice & de sainteté.1. Cor. 3. 9. Mais bien loin que ces vertus croissent & se fortifient dans les spectacles
n nous enseigne deux grands moyens de conserver & d’augmenter les vertus . Le premier est nostre application à Dieu. Le sec
mmettent, ny ceux qui ont le front d’y assister. Mais7. de toutes les vertus la plus attaquée sur le Theatre, c’est la pureté,
it, amollir le cœur, conspire dans les spectacles à la ruine de cette vertu . Hélas ! dit saint Chrysostome, un regard inconsi
ues, qui brûle toujours en vous. Ne croyez pas, que ce soit porter la vertu à l’excès que de la réduire à cette gêne. L’exper
que le mal. La modestie est le rempart de la chasteté, & ces deux vertus se soûtiennent si necessairement, que quiconque n
vice y devient haïssable, parce qu’on l’y rend ridicule, & que la vertu n’y paroît avec guere moins d’honneur que dans le
au contraire, que le Théatre que l’on blâme si fort, est une école de vertu . Mais quel étourdissement & quel blasphéme !
ourdissement & quel blasphéme ! L’Eglise, Messieurs, reprouve les vertus de Théatre : vertus ambitieuses, flatteuses ; amo
uel blasphéme ! L’Eglise, Messieurs, reprouve les vertus de Théatre : vertus ambitieuses, flatteuses ; amoureuses, vindicative
es ; amoureuses, vindicatives, & qui ne sont tout au plus que des vertus de Philosophe & de Romain. Ce que l’on y peut
eux par la seule crainte du ridicule. Quand même on feroit monter les vertus Chrétiennes sur le Théatre, bien loin que la Reli
vins Offices, ont avec tout cela tant de peine à inspirer l’amour des vertus Chrétiennes, si avec tout cela on voit si peu de
peu de fruit de leur travail, que peut-on esperer de ces fantômes de vertu , débitez sur un Théatre par des Comediens à une t
à un funeste naufrage, les seules pensées estant des écueils où cette vertu peut périr. Mais ceux qui péchent en cela plus gr
dez-vous vous-mêmes, comme devant estre dans le temps un spectacle de vertu au monde, aux Anges, & aux hommes,1. Cor. 4.
74 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64
ressemble : il en résulte que beaucoup d’entre eux ont réellement les vertus Romaines, mais qu’ils en ont en même temps les pr
aractères de ses compatriotes, c’est-à-dire de donner à ses Héros des Vertus que l’histoire leur refuse, et qui sont communes
ge et de captiver l’attention du spectateur en l’intéressant pour des Vertus et des bonnes qualités qu’il a lui-même ; c’est s
délicate, un amour pour Junie fondé sur le mérite, les grâces et les vertus de cette Princesse ; qu’on aura, dis-je, uni dans
ourmenté sur la scène comique, partent également de leur goût pour la vertu et du plaisir qu’ils ont de voir le vice dans l’e
e chacun n’applaudit alors que parce qu’il désire dans les autres des vertus qu’il ne se soucie pas d’avoir, c’est croire tous
amen usque recurret. »x Je suis persuadé que les hommes admirent la vertu de bonne foi dès qu’ils la voient, qu’ils la chér
ntérêts les aveuglent souvent, ils n’en sont pas moins les amis de la Vertu , ils n’en désirent pas moins de ressembler aux mo
pour n’être pas dans sa place, la voici : « Tel est l’avantage de la Vertu que le Vice même lui rend hommage. »y Si le spe
rend hommage. »y Si le spectacle est capable de faire applaudir la Vertu , il est donc capable de la faire aimer, ce n’est
sion en sentiment, ils veulent toujours qu’elle soit subordonnée à la Vertu , qu’elle soit justifiée par le mérite et la sages
tribut que les Auteurs imposent aux cœurs bien faits en faveur de la Vertu , loin de changer les mœurs, ils veulent apprendre
de nos Tragédies, on pourra regarder la passion de l’amour comme une vertu , la nation qui la première joindra tant de délica
hés à nous apprendre le parti que nous pouvions tirer en faveur de la vertu de notre penchant à l’amour, en indiquant aux cœu
sa Maîtresse qu’après avoir fait attention à son coffre-fort, que la Vertu , la bonne conduite, l’économie ne lui paraissent
u’il est sur le point d’épouser, et l’on est ravi que sa valeur et sa vertu lui méritent l’honneur de voir son Roi s’intéress
qu’on applaudit dans la pièce ; c’est parce que Rodrigue a toutes les vertus , qu’on lui pardonne une vengeance qu’il ne prend
Le Seigneur. […] A l’égard du reste, comme je vous ai dit, ayez de la vertu , aimez l’honneur plus que la vie, et vous serez d
attends que dans son sein son ordre me rappelle : N’outrons point les vertus par la férocité, Restons dans la nature et dans l
eurs Dramatiques n’ont plus eu de ressource que d’y faire paraître la Vertu . Le Public prend aujourd’hui tant de plaisir à l’
: elles y peuvent donc quelque chose, puisqu’en ne permettant qu’à la Vertu d’y paraître, elles en ont banni le Vice ; puisqu
e goût qu’ils se permettent de lui donner des pièces qui respirent la Vertu . Le Public applaudit ces pièces, donc il a du goû
t la Vertu. Le Public applaudit ces pièces, donc il a du goût pour la Vertu , donc les Auteurs font bien et très bien de se so
75 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92
crois que le but digne de la Tragédie, est d’élever notre âme par des vertus mâles, de la rendre amoureuse du beau, de lui don
st pour lui un sentiment tellement attrayant, qu’on peut l’amener aux vertus les plus difficiles, en se servant habilement de
teur ne se rendrait-il pas plus estimable, s’il nous faisait aimer la vertu par la vertu même ? Que de faits n’a-t-on pas à n
ndrait-il pas plus estimable, s’il nous faisait aimer la vertu par la vertu même ? Que de faits n’a-t-on pas à nous donner po
aturel et plus touchant encore, que l’amour rappelât un criminel à la vertu , que d’entraîner dans le crime un cœur plein de c
76 (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54
de Morale, des Pièces de poésie dictées par le goût, la raison et la vertu , vous ferez bien ; si vous ne lisez que les Saint
citer un de nos plus grands Dramatiques. Sa probité, ses mœurs et sa vertu prouvent authentiquement qu’il s’en faut bien que
maginer qu’il ne sera pas plus facile alors de leur faire admirer les vertus des Héros et des Martyrs du Christianisme ? Peut-
r des cœurs disposés par le goût qu’on leur aura inspiré déjà pour la vertu à se laisser pénétrer des vérités de notre Sainte
cles du Christianisme ? Tous les suffrages de la bienséance et de la vertu purement humaine, ajoute Mr. Gresset, fussent-ils
reté ; alors le spectacle n’ayant plus d’accessoires reprochables, la vertu y étant pratiquée avec autant de zèle que bien dé
étien que d’en composer, puisqu’attaquer les vices et recommander les vertus , c’est satisfaire à la charité, c’est préparer à
nous de rejetter un moyen que la Providence nous accorde de rendre la vertu précieuse, aimable et facile à pratiquer. Gardons
blée dont ils feraient partie ? quel goût ne prendrait-on pas pour la vertu , en voyant ces Personnes vénérables l’applaudir d
tacle parce que le vice au Théâtre est toujours en opposition avec la vertu et que l’image du vice est toujours scandaleuse ;
le dans la conduite de son Sauveur, que pour faire mieux respecter la vertu , que pour en rehausser l’éclat, il emploiera dans
e pas altérer dans le cœur des peuples les tendres sentiments que les vertus de ce grand Monarque y ont si justement imprimés.
référence à celles dans lesquelles il n’y a rien contre la pudeur, la vertu , ni la Religion. Ce n’est pas cependant que je cr
eur Chrétien sur la Scène où il fait profession d’être l’organe de la vertu , de la raison et de la vérité, que d’être le vil
dira-t on, qu’on peint sur le Théâtre la passion de l’amour comme une vertu et que par conséquent, loin d’apprendre à régler
tre choix ? Ce n’est pas seulement aux charmes extérieurs, c’est à la vertu , c’est au mérite, aux talents, qu’il faut donner
nnaissent réciproquement ces avantages en elles ; que le mérite et la vertu soient toujours les motifs qui déterminent les de
rents degrés de grâce, dont il résulte qu’il y a différents degrés de vertus et de mérites, par conséquent différents degrés d
s les hommes fussent aussi poltrons que moi et que la peur devint une vertu . On m’a reproché de m’être défendu avec trop d’ai
ic et croyaient honorer leur modestie, en se taisant sur leurs autres vertus etc : De là venait que dans leurs Comédies les rô
77 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140
les acteurs, ennuyé les spectateurs, introduit les regles, parlé des vertus  ; c’étoit précipiter la chûte. La liberté, la lic
amp; la bonne volonté des actrices aux maximes de la morale & aux vertus des héros. 3°. Pour s’en mieux assurer la possess
le grand n’a besoin que de Théatre : l’aimer, c’est avoir toutes les vertus  ; il en est la vraie école. Cette censure s’exerc
sont pas dans le fond d’un autre bois que celles des trétaux, ni les vertus de ses actrices plus inexpugnables ; & si la
rtus de ses actrices plus inexpugnables ; & si la raison & la vertu incessamment repoussées par des Histrions jaloux,
les pieces mauvaises il se glisse quelque sentence, quelque trait de vertu , de génie, de bon goût, le ciseau du Censeur le c
tendre ? Qu’un Misantrope amer, dans son triste loisir, Se fasse une vertu de fronder le plaisir, Moi, je sai compatir à l’h
, où tout s’en repaît, est le lieu du monde le plus dangereux pour la vertu , & où se commet le plus de péchés ? Faut-il ê
vrage dangereux, fait-il l’éloge de la religion, de la sagesse, de la vertu de son auteur ? Le Cardinal de Polignac a fait po
ses farces n’en font à Moliere : la vraie gloire n’appartient qu’à la vertu . Le P. Bouhours, après la mort de Moliere, fit qu
un piédestal dans le Foyer : c’est le Temple de la Gloire & de la Vertu . Ils se proposent de placer dans leur Salle les b
78 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198
Magistrats Chrétiens qui donnaient ces jeux ou y présidaient, et par vertu , et par intérêt, pour ne pas déplaire à leur Prin
lies, de pareilles larmes à la représentation de Didon sont-elles des vertus  ? C’est cette même Didon qu’a fait, après bien d’
calamités ont désolé et enfin perdu la République. Cet homme, dont la vertu si unanimement reconnue doit nous être toujours p
des Dieux véritables, ils vous donneraient des règles de mœurs et de vertu . Mais où les donnent-ils ? Ce n’est pas dans leur
s, où il se nourrit moins de la chair des animaux que de la perte des vertus  : « Profundo malignitatis argumento sacrificia fl
us non tam cruore pecorum, quom profligata virtute pascerentur. » Les vertus sont les victimes qu’on immole à l’autel de l’imp
riendum desidiam, luxuriæ comentum. » Qu’on rougisse d’avoir moins de vertu que ce grand homme, qu’on se plaigne moins de nos
ux que donnent les hommes, par la grandeur, la beauté, le plaisir, la vertu . (Serm. 18. de verb. dom.). Un bon Chrétien ne va
es âmes, ils bâtissent des théâtres, et renversent les fondements des vertus . On applaudit aux combats des Gladiateurs, et on
y en a pas un qui agisse par amour de la vérité, de la science, de la vertu . S’il en était quelqu’un qui écoutât ces motifs s
apable de préférer la terre au ciel, le démon à Dieu, la volupté à la vertu , l’intérêt à la vérité ; et c’est de cette scienc
79 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137
ne dégrade plus l’homme, & ne rend plus incapable des actions de vertu d’un sage gouvernement, des fonctions importantes
s vices qui en sont le principe ou l’effet ; elle y perdra toutes les vertus qui produisent & entretiennent la modestie, &
e, & qu’à son tour la modestie forme & entretient. Toutes les vertus tiennent à la modestie par les liens les plus étr
ion renverse tous l’édifice que l’hypocrisie voudroit étayer ; chaque vertu au coutraire lui donne son prix & en reçoit s
& distribue dans un beau jour, elles forment la physionomie de la vertu , pour ainsi dire, la douceur, l’humilité, la pati
n coronavit in vasis virtutis. Eccli. 24. L’ornement, la modestie des vertus . L’étude constante & le grand art du théatre
parfaite modération, prend le ton & rend les traits de toutes les vertus , & singulierement de la chasteté. Ce seroit u
p; résister à la tentation ; on ne dit pas assez de religion & de vertu , la religion & la vertu ne voudroient ni cour
on ne dit pas assez de religion & de vertu, la religion & la vertu ne voudroient ni courir, ni faire courir ce risqu
n sûre de fidélité ? La modestie est le garant & le gardien de la vertu autant que la licence y répand de justes ombrages
age de l’union de Dieu avec son Eglise ! la licence conduit-elle à la vertu , & le crime à la paix & à la félicité ? B
atur uxor prudens. Une femme agréable à Dieu & aux hommes par ses vertus est un présent du ciel, c’est obtenir grace sur g
l’immodestie de sa femme, est trop intéressé à son honneur & à sa vertu , pour vouloir qu’elle se décrie chez les gens de
feu qu’on a trop soufflé. La véritable gloire d’une femme est dans la vertu , non dans la beauté, moins encore dans la parure
les ennemies, mais tout le monde pense qu’on chercheroit vainement la vertu sous les livrées du vice. Qui est assez dupe pour
deste ; le déshonneur n’est que dans le vice, & l’honneur dans la vertu . Les autres péchés sont l’effet rapide, souvent i
s cœurs, elle peignoit sa divinité. S. Paul nous exhorte à toutes les vertus par la modestie de Jesus-Christ : Per modestiam C
80 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286
nds-tu ? O digne époux !… j’oserais dire, plus digne ami.… ta sublime vertu se rend petite avec moi ; elle s’enveloppe &
esse & de la beauté : son ton est celui de la douceur & de la vertu  ; avec ce ton enchanteur, l’expression devient pl
sumer quel a été le motif de ma conduite. Croyez que j’aime encore la vertu , après mes faiblesses, puisque je préfère ma Riva
permettre que je vous voye en secret ; j’ai besoin de l’exemple d’une vertu telle que la vôtre pour me soutenir dans la route
81 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70
lui il fit connoissance avec Socrates, & l’entendit parler de la vertu . Sa belle ame qui étoit faite pour la pratiquer,
e, dit-il, ne mérite l’attention du sage, le sage prouve la force, la vertu , (la santé) de son ame, quand il les méprise auta
e permirent pas aux femmes de s’y trouver ; ils perdirent bien-tôt la vertu , & leur en accorderent l’entrée. L’acteur Arc
les acteurs flatterent la corruption des peuples, & tournerent la vertu en ridicule, pour s’attirer des applaudissements.
e, & voila, ou plutôt gâza le vice, pour séduire plus aisément la vertu , & fut le fruit de la molesse, qui naturellem
fut le fruit de la molesse, qui naturellement moins bruyante, non par vertu , mais par paresse & amour du plaisir, se couv
e ;) Il n’ajoute pas hommes vertueux, ce ne sont pas les desirs de la vertu , en parlant de la subtilité que doit avoir un act
ienséances, qui sont l’ame de la société, & le lien de toutes les vertus  ; s’il ne vuide son cœur de mille petites passion
lle-ci n’a ni assez de courage pour leur disputer le pas, ni assez de vertu pour ne pas envier leur sort. J’ai vu la Delisle
ls vieillissent en pirouétent. On a voulu quelquefois leur prêter des vertus & de la probité ; c’est là-dessus qu’on peut
us & de la probité ; c’est là-dessus qu’on peut dire : Quand les vertus sont gardées par la folie & le vice, il est a
es Pantomimes soient très-utiles, non pour enseigner les regles de la vertu , ils ne parlent point ; mais pour amuser une mult
procure la facilité d’être utile à l’humanité ; (la Réligion & la vertu sont autre chose) il desire de rendre ses semblab
bles meilleurs ; (le théatre y réussit mieux que la Réligion & la vertu ) mettez dans l’alambic un gascon, un poëte, un dé
82 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54
& la femme ont des rôles. La piece présente plus de vices que de vertus . Jamais par ces moyens & dans ce tourbillon d
nne tout au libre arbitre & à la nature, & ne connoît que des vertus morales qu’il veut faire croire suffisantes &
rès-juste. Voilà la comédie & ses pernicieux effets. Elle rend la vertu ridicule, & par une mauvaise honte, un malheu
ais discours dans une personne si respectable, faite pour inspirer la vertu à ses enfans. Il aggrave le scandale, en avançant
é, le bon parti a le dessus ; mais ce n’est qu’après avoir donné à la vertu les plus rudes secousses, qui doivent infiniment
e dans la fiction d’une union qui ne peut jamais être exécutée ? leur vertu sera-t-elle bien en sûreté sous la sauvegarde d’u
ne touche que les sots. J’aime mieux un vice commode qu’une fatigante vertu . La femme, instruite à cette sainte école, s’écri
corrompues : ambition, cupidité dans les parens, pour qui toutes les vertus sont dans le coffre fort, j’ai cent mille vertus
pour qui toutes les vertus sont dans le coffre fort, j’ai cent mille vertus en louis bien comptés, ou qui trouve tout le méri
mariage ne se fait sur le théatre par des motifs de religion & de vertu . Y songe-t-on ? c’est le poison de tous les plais
x yeux des spectateurs. Si le théatre n’est pas fait pour inspirer la vertu (quel aveu dans un Comédien auteur & acteur !
re bénis du ciel, dont on a méprisé les ordres ? La religion & la vertu ne doivent-elles pas anathématiser un spectacle p
je ! par mille folies qui font aussi peu d’honneur à l’esprit qu’à la vertu de l’inventeur : & comme si un père qui recon
le verra, les sentimens qu’elle prendra, en feront un chef-d’œuvre de vertu , de décence, de travail. Mais si vous êtes assez
83 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129
et ses lois, dont on ne peut ni suspecter les vues, ni soupçonner la vertu , ni méconnaître les lumières, ni révoquer en dout
lus que les bons, qu’on a plus d’inclination pour le vice que pour la vertu , qu’on exprime beaucoup mieux les passions violen
le péché qu’ils veulent détruire, et lui prêtent des armes contre la vertu , qu’ils veulent défendre, etc. » Sans toutes ces
; et que la comédie ne se glissa dans la sage Lacédémone que quand la vertu affaiblie eut rendu les armes à la mollesse, qui
que des défauts qu’à peine nous apercevons, et dont nous faisons des vertus . Dans le Dialogue sur les lois, obligé par l’empi
les systèmes de la religion, et des condescendances si opposées à là vertu  ? Le Roi craint que les plus beaux airs n’ennuyas
ue malgré son paganisme il enseignait et pratiquait la religion et la vertu , Epictète parle du théâtre en plusieurs endroits
les donnaient ; mais elles sont aujourd’hui très mauvaises, c’est une vertu et une marque de piété de les mépriser ; on ne do
e les honorer, pour ne pas donner au vice ce qui n’appartient qu’à la vertu . Quelle apparence de traiter également un Conseil
élevé pour s’amuser de bagatelles théâtrales, non par religion et par vertu , il ne fut jamais un modèle de sainteté, mais par
âtre, dans un mot célèbre, qui ne fit honneur ni à sa sagesse ni à sa vertu . Il disait à ses amis assemblés autour de son lit
ui subjacent prostituta. » Vous serez d’autant plus louable que votre vertu aura résisté à la séduction de la volupté. Vous m
84 (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189
s Acteurs étoient leurs Prêtres. Pour encourager les Spectateurs à la vertu , ils ne trouvoient rien de plus frappant que de f
ux qui font aujourd’hui l’ornement de la Scene, choisissez ceux où la vertu triomphe, où le vice est puni, où le ridicule est
y étant puni, je le détesterai pour lui-même et; pour ses effets. La vertu y étant récompensée, je l’aimerai pour elle-même
qu’en pareil cas la rivalité ne doit avoir lieu que pour combattre de vertus  ; pensez-vous, dis-je, qu’un tel personnage n’att
lez pas que le Théatre dirigé comme il peut et; doit l’être, rende la vertu aimable et; le vice odieux. « Quoi donc ? dites-v
it pas que s’il n’y avoit point de Spectacles on cesseroit d’aimer la vertu et; de haïr le vice. Votre raisonnement est celui
te et; qui attendrit tous les cœurs par le témoignage qu’il rend à la vertu du Héros victime de son incestueuse belle-mere, q
ficacité aux exemples que les Comédiens fournissent tous les jours de vertu , par la représentation des Héros et; des grands h
ar les passions. Cessez donc de vous écrier : « Ah si la beauté de la vertu étoit l’ouvrage de l’art, il y a long-temps qu’il
t, il y a long-temps qu’il l’auroit défigurée ! » L’art défigurera la vertu quand il fera l’ouvrage des méchans, il la fera b
prévenu pour tous ceux qu’on y fait aimer, parcequ’on y rend la seule vertu aimable ; mais cette conviction vague qui précéde
ément au Spectacle ce qu’il voudroit trouver par tout ; des leçons de vertu pour le public dont il s’excepte, et; des gens im
s défauts, sans avoir le cœur gâté, c’est à ceux-là que les leçons de vertu sont efficaces ; et; c’est à ceux là seulement qu
dans les fables… ne s’est-il pas acquitté de tout ce qu’il doit à la vertu par l’hommage qu’il vient de lui rendre ? Que vou
l n’est pas Comédien. » Quel effort d’imagination ! La pratique de la vertu est donc étrangere à l’homme ? Quelle pointe ! Ma
ons. « On se croiroit, à votre décision, aussi ridicule d’adopter les vertus des Héros Tragiques que de parler en vers et; d’e
reléguées à jamais sur la Scene, et; ne servent qu’à nous montrer la vertu comme un jeu de Théatre, bon pour amuser le publi
e le ridicule attaque dans le fond du cœur le respect qu’on doit à la vertu , parce que l’on plaisante quelquefois des gens tr
ce que l’on plaisante quelquefois des gens très-estimables. Jamais la vertu ne devient sur le Théatre l’objet de la plaisante
eut de la vérité ? Vous ne voulez pas non plus que les exemples de la vertu récompensée et; du vice puni soient profitables s
uel les Auteurs dirigent leurs ouvrages soit d’inspirer l’amour de la vertu et; la haine du vice par la morale de leurs Piéce
iéces, ainsi vous n’hésitez point de parler en ces termes : « Vice ou vertu , qu’importe ? pourvu qu’on en impose par un air d
bominable et; qui est dépeint comme tel. Ses crimes ne se changent en vertus que dans sa bouche. Il ne peut en imposer, Cicero
cruelle, à raison de son sexe, à qui la pitié et; la douceur sont des vertus personnelles. Cette barbare fille entendant sa me
n’est pas d’un bon esprit de rire du ridicule qu’on donne à la simple vertu . Je vous réponds d’abord que c’est pointiller sur
p honnête homme pour attaquer volontairement le sacré caractere de la vertu , il avoit trop d’esprit pour avoir pu l’attaquer
xcite, et; transporte ; ô vous zelé défenseur des droits de la simple vertu , répondez : Est-ce de bonne foi et; en suivant le
’autant plus à craindre qu’il se couvre des respectables déhors de la vertu  ? Ce que je dis du Tartufe, je pourrois également
stoit à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu  : c’est ce qu’il a fait dans le Misantrope. » La
ridicule de la vertu : c’est ce qu’il a fait dans le Misantrope. » La vertu n’a jamais de ridicule, elle ne peut pas même en
ocès à un homme qui fronde ces défauts. La vénération qu’on doit à la vertu doit-elle aveugler au point en sa faveur qu’on n’
her les ridicules qu’on lui associe ? Chez un homme tel qu’Alceste la vertu est une rose qui quoique fort belle, ne peut être
ire, qu’il a conçu pour eux une mortelle haine. Voilà le propre de la vertu , haïr sinon les méchans, du moins la méchanceté.
onde. Moliere pensoit trop bien pour ne pas faire rendre hommage à la vertu de la même personne dont il badinoit les ridicule
emment pas l’intention de Moliere qui étoit de montrer qu’un excès de vertu trop austere et; mal entendue peut rendre blâmabl
auroit pas rempli le caractere que l’Auteur lui donne. Avec autant de vertu qu’Alceste en a, peut-on, me direz-vous, allier t
fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et; la vertu  ; en ce qu’au grand soulagement des Spectateurs,
ue tous ceux qui la voient jouer ? Encore une fois, ce n’est point la vertu du Misantrope qu’on a prétendu tourner en ridicul
e vous décochez les traits les plus envénimés contre l’honneur et; la vertu des Dames Françoises. C’est sans difficulté les a
en caressant son épouse et; ses enfans. Sans vouloir lui disputer les vertus domestiques qu’il posséde, nous le connoissons as
es délices qu’on peut gouter ici bas, comme des êtres contraires à la vertu et; au bon ordre ; ainsi vous nous exaltez la vie
conduite est irréprochable, on croit si peu à la possibilité de leur vertu , qu’on la tourne souvent en ridicule. Leur mainti
même. L’amour propre veut toujours être de la partie. Le charme de la vertu confondu avec le vice, est-il aussi attrayant dan
r de tout cela ? C’est que les Comédiennes pourroient faire assaut de vertu avec beaucoup de femmes qu’on respecte, si celles
r et; par état dans le grand monde, y font admirer et; respecter leur vertu  ? S’il est bon de remontrer aux hommes leurs obli
qui tôt ou tard le priveroient de l’estime générale qu’on a pour ses vertus . Le jeu est encore un des abus que vous reprochez
iens à ma proposition, et; je crois pouvoir affirmer qu’à moins d’une vertu à toute épreuve entre des femmes qui font habitud
odiguez. Vous y prêcherez d’exemple, et; cette façon de préconiser la vertu l’emporte de beaucoup sur les plus beaux discours
tre devenu le fleau du ridicule, des folies, des vices, l’école de la vertu , rendons notre estime et; notre amitié à ceux et;
85 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12
il conseille de prendre. Le relâchement de l’esprit qu’il appelle une vertu se fait, dit-il, par des paroles et des actions d
’il est accompagné de la part des acteurs et des spectateurs de cette vertu qu’Aristote nomme Eutrapélie, vertu qui met un ju
teurs et des spectateurs de cette vertu qu’Aristote nomme Eutrapélie, vertu qui met un juste tempérament dans les plaisirs. »
s Auteurs ingénieux s’efforcent de punir le vice et de faire aimer la vertu , des Tragédies et des Comédies et non pas tous le
reproches à se faire, doivent se regarder comme les défenseurs de la vertu , aussi bien que les Auteurs dont ils sont les org
s Vivandières et sont cause du peu de cas que l’on fait à Paris de la vertu . En troisième lieu les Comédiens sont des gens sa
86 (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200
n, je puis en ajouter encore une plus décisive ; celle que toutes les vertus qui ont été mises notamment sous la sauvegarde et
eurs genres de tartufes ont disparu, à la vérité ; mais parce que les vertus qu’il affectaient ont disparu elles-mêmes, ou per
jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez
ilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus , sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni t
plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux t
ur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus , et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du gén
à corriger les mœurs le moyen le plus puissant de tourner toutes les vertus en ridicule, de tout corrompre ! Nous ne devons p
de mettre quelque frein à toutes ces mascarades des vices déguisés en vertus , courant les théâtres pour se faire voir et bafou
its seront dirigés contre des défauts légers, qui n’excluent point la vertu et la sensibilité. L’importance de mieux régler
s avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus , et d’aller combattre d’abord ceux qui les recomm
rapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu , comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’
rements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus , qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’
lus éclairés, et persuasifs par le langage et l’exemple de ces douces vertus que recommande le Dieu de bonté et de miséricorde
à cause de leur adhérence à des parties délicates de la morale, à des vertus que l’action trop violente ou trop prolongée du p
ice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclats de rire, de la vertu défigurée et avilie. 2. J’engage les lecteurs q
87 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77
e énergie à toutes les passions. » « LePage 27. Théâtre [...] rend la vertu aimable…. Il opère un grand prodige de faire ce q
it, le courage, ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste vertu , tu restes toujours sans honneurs ! » « LePage 42
ePage 44. n’est point un Héros courageux, ce n’est point un modèle de vertu , on ne peut point dire non plus que ce soit un sc
cet effet ; quand même l’on soutiendrait que l’exemple de force et de vertu qu’on voit dans Titus, vainqueur de lui-même, fon
e que, comme je l’ai déjà dit, les sacrifices faits au devoir et à la vertu , ont toujours un charme secret, même pour les cœu
88 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92
es effets que de réveiller la cupidité et d’affaiblir les armes de la vertu . C’est à cause de ses funestes suites que Platon
e ce soit sans crime. Qu’il est dangereux de commettre de la sorte sa vertu  ! On a tout lieu d’appréhender qu’en ces moments
e visage, sans qu’il en naisse quelque sentiment désavantageux à leur vertu  : pour peu qu’elles paraissent comprendre en ces
e pas : s’il croit leur plaire, quelle injure ne fait-il point à leur vertu  ! s’il ne le croit pas, quelle rusticité de leur
t le rempart : elle a été établie par la Providence comme garde de la vertu  ; et afin qu’elle ne manque jamais au besoin, ell
y prendrait pas autrement, quand on s’étudierait exprès à diffamer la vertu  : car ces pratiques de notre Théâtre deviennent d
me : ses paroles n’ont rien de ses mœurs ; au contraire, elle loue la vertu qu’elle n’a pas et l’admire dans Antiphile. Antip
à !L’Amour Triomphant Dalinde nous paie d’audace après avoir perdu sa vertu , bien qu’elle n’en doive la perte qu’à son seul p
ressorts nouveaux ! que de pièges par eux inventés pour surprendre la vertu  ! Avec quels applaudissements n’enchantent-ils pa
hoix de couleurs que les vœux des Euménides ont tous les traits de la vertu et qu’ils y conduisent les Spectateurs. L’Auteur
e et l’esclavage, circonstances qui ajoutent de nouveaux dangers à la vertu . Landaus leur laisse sur cela les ordres les plus
e la raison, le renversement celle de l’ordre, et le vice celle de la vertu  ?La Femme provoquée. p. 41u. Mais, quoi ? diront
ix de ce qui suit. Plutus prétend avoir eu en vue de ne servir que la vertu  : mais Jupiter l’a fait aveugle précisément afin
mal ? Un Sceptique ne connaît ni principes de conscience ni motifs de vertu  ; il n’a ni crainte ni espérance d’un avenir qui
e lui blesse plus les yeux que les lumières de la conscience et de la vertu . He ! quel honneur y a-t-il donc à être Maîtres d
icieux de son sujet qui aille toujours à former et à perfectionner la vertu dans les cœurs. Mais supposé, reprend Eschyle, qu
x mœurs et à la religion ; et s’ils ne peignent les grands modèles de vertu dans tout l’éclat capable d’en inspirer l’imitati
odestie de Fletcher sur toutes choses, aussi est-il loué pour la même vertu par M. Earl : « Ces pensées, ces sentiments, ces
e mon côté contre nos modernes. J’avoue néanmoins que l’intérêt de la vertu n’a pas toujours été l’objet de leur plume : mais
ngreve. k. [NDE] De William Congreve. l. [NDE] La Rechute, ou la vertu en danger de John Vanbrugh. n. [NDE] Le texte d
89 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128
& ne lui fait point l’honneur de lui donner une existence que la vertu & le bien public ne lui donnent pas. Nous avo
de Léon n’étoit point austere, il s’attiroit le respect (non par des vertus , mais) par des cérémonies pompeuses, ses secretai
tante, ou plutôt n’avoit point de Religion : voilà le crime, voilà la vertu . La foiblesse du cœur de Marie occasionna tous se
as si devots : cet assemblage est ridicule, & ne conduit pas à la vertu  ;) tout cela , dit Voltaire, annonce un peuple s
foule, & celle d’y trouver qui l’on veut ; que d’écueils pour la vertu  ! que de naufrages inévitables ! Tout y est plein
doures, qui sans doute font des ravages, & portent des coups à la vertu  ; mais ils voltigent, & ne paroissent qu’un m
ignes de l’être, des Réligieux soumis de cœur à leurs vœux ; mais ces vertus sont ensevelies dans l’obscurité, tandisque le lu
le bon. Duc de Bourgogne, dont il fait presque un saint : il dit, la vertu de ce Prince n’excluoit pas en lui la volupté, &a
le peut conduire, & auxquelles elle ne conduit pas toujours ? Une vertu qui n’exclud pas la volupté, & l’amour des fe
clud pas la volupté, & l’amour des femmes, est-elle une véritable vertu  ? Est-il de vertu sans bonnes mœurs, & de bon
é, & l’amour des femmes, est-elle une véritable vertu ? Est-il de vertu sans bonnes mœurs, & de bonnes mœurs sans pur
érite, ne fut-ce que pour couvrir la honte de leur naissance. Etrange vertu  ! qui canonise le crime qui leur donna la vie. La
ance. Etrange vertu ! qui canonise le crime qui leur donna la vie. La vertu n’exclud pas l’amour des femmes : j’avoue mon err
à se donner quelque relief, peut seul tenir ce langage indécent ; la vertu ne se trouva jamais dans le vice, la grandeur dan
pandu, ne justifient que trop les allarmes de la Religion & de la vertu , qui dans tous les tems l’ont fait proscrire. Ch
angereux. C’étoit une déclaration de sa passion, & un eloge de sa vertu . Le théatre est l’organe des passions, il jouoit
90 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26
lus honteuses. On sait qu’il est permis dans le discours d’animer les vertus et les vices, et de donner un corps, une âme, un
r nouveauté. Et chacun à mes pieds conservant sa malice, N’apporta de vertu que l’aveu de son vice. » Mais vouloir, comme o
age du Seigneur, mais en vous rendant les modèles du troupeau par une vertu qui naisse du fond du cœur ». Et Jésus Christ dan
91 (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -
lles à écrire sur ce sujet. Certainement nos Dramatiques regardent la vertu comme leur grande ennemie : ils en ont donné des
agera à se faire ces violences : il ne se mettra guère en peine de la vertu , si elle est sans récompense : la voix de la cons
à dans le piège. Du moins, n’est-ce pas faire un insigne affront à la vertu et la mettre comme de pair avec le vice, que de r
92 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3
des bonnes mœurs ; tout doit s'armer contre lui pour l'intérêt de la vertu . Je ne parle pas même ici de la galanterie, qui s
a mollesse, le luxe, la médisance, la paresse, etc. sont-ils donc des vertus  ? Il n'est aucun de ces vices, si rigoureusement
que le théâtre remue et excite toutes les passions. Il s'en fait une vertu et un mérite ; c'est par là qu'il tâche de plaire
93 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81
au des arts, eussent la piété de Polyeucte, la clémence d’Auguste, la vertu de Burrhus, et qu’ils finissent comme le mari d’A
i d’Alzire ! Je regarde la Tragédie et la Comédie comme des leçons de vertu , de raison et de bienséance. Corneille, ancien Ro
servent pas à nous instruire. La véritable Tragédie est l’école de la vertu  ; et la seule différence qui soit entre les Théât
94 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170
omédiens l’empire philosophique, & transformer des drames dont la vertu suit la représentation, en traités parfaits de mo
l’autre (& même étaie l’un par l’autre). Platon définit que la vertu peut prendre une forme visible ; la représentatio
u peut prendre une forme visible ; la représentation en donne un à la vertu & au vice, les idées abstraites y prennent un
du caractere prête des forces à la morale ; nous sommes conduits à la vertu par elle-même. Les descriptions sont froides, l’a
s. 1°. Le vice est aussi souvent & plus souvent représenté que la vertu . Pour une bonne piece, il y en a cent de mauvaise
ente de dangereuses dans la même piece. Pour dix ou douze exemples de vertu qu’elle a trouvé dans son poëte, on pourroit lui
nt avec délices. 2°. A nombre égal, le vice l’emporte toujours sur la vertu , un mauvais exemple fait plus de mal que vingt bo
jeu égal, les attraits du vice, plus séduisans que les charmes de la vertu ne sont engageans, en triompheront toujours. La m
. Inclination, penchant, habitude, objets, mode, maximes du monde, la vertu a mille obstacles à vaincre. Quelque sentence lâc
des plus grands efforts pour démêler sur le théatre les traces de la vertu , pour en prendre les principes épars, les faire p
st bannie, c’est au théatre que regne la fausse. Qui ose y arborer la vertu , qui ne s’y fait honneur du vice ? Plusieurs s’y
t le qu’en-dira-t-on, dégénere en une vraie impudence. Timide pour la vertu , on devient audacieux pour le vice : ce qu’on app
ythologie prit la place de l’Evangile, la licence fut substituée à la vertu  : les anciennes comédies sont révoltantes. Molier
ue pas, chaque mouvement, chaque attitude est une leçon, une image de vertu . Il faut changer les noms des danses, appeller Pr
ettre dans un beau jour toutes les beautés. Quoi de plus beau que les vertus  ! Il ne faut envoyer la jeunesse qu’à l’école de
; la décence , & à former un cours d’éducation & une école de vertu pour la jeunesse. Mais, persuadé que les vertus &
ion & une école de vertu pour la jeunesse. Mais, persuadé que les vertus & les talens sont la vraie noblesse, & qu
95 (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152
ières, par lesquelles nous agissons ; ils avaient là-dessus les mêmes vertus à suivre, les mêmes bienséances à garder, et la m
s que les nôtres ? Vous voyez bien que ce qui regarde les mœurs et la vertu , n’entre point dans les Coutumes des Nations, pui
les Anciens n’ont rien fait paraître en sa faveur qui pût nuire à la vertu des gens de bien. Tout ce qu’ils ont fait, c’est
re commettre une incivilité que de donner la moindre atteinte à cette vertu  ; et cependant c’est une femme déjà âgée avec laq
nt qu’une probité naturelle. Euripide même n’était pas un homme d’une vertu reconnue ; On fit souvent des railleries sur sa c
nvaincu qu’il y eût du danger à voir les Tragédies de ce temps, où la Vertu est presque toujours récompensée ; et où l’Amour
issement de leurs désirs ; ainsi je ne fais que les plaindre, et leur vertu même peut redresser le cœur de ceux qui s’abandon
e ceux qui s’abandonnent aveuglément à leur passion. TIMANTE. Cette vertu a des effets bien différents, vous savez ce que d
les aventures, et comme ils n’ont pas assez de force pour imiter leur vertu , tout le cœur se porte vers leur amour, le moindr
esprit dans l’oisiveté, et qui ne tardent guère à gâter les mœurs. La vertu même de ces Amants fidèles sert à corrompre davan
la probité d’un honnête homme, à cause du peu d’idée que l’on a de la vertu du Valet ou du Bourgeois. Mais quand on voit un P
iments d’Amour sont dans la bouche de personnes bien faites, et de la vertu desquelles on n’est pas trop persuadé. Si Solon f
ite de notre Tragédie, mais les femmes qui ont de la probité et de la vertu seront pour nous. Elles seront bien aises de goût
de goûter un plaisir si agréable sans blesser la délicatesse de leur vertu . Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir
re. CLEARQUE. Un Auteur qui ne voudrait plaire qu’à ces Dames d’une vertu si parfaite, ne se contenterait pas de leur faire
re naître des événements aussi surprenants et aussi admirables que la vertu Romaine. Car enfin cette constance a éclaté non s
hrétien fût un homme si parfait qu’il n’eût aucunes faiblesses. Cette vertu semblerait tenir du miracle, et rien n’est moins
96 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87
re continuation des Mêlanges. L’ Essai sur le Mérite & sur la Vertu , qui parut en 1745, n’a été fait que pour établir
naturelle : c’est un vrai Pélagianisme qui fait honneur de toutes les vertus au libre arbitre, sans reconnoître que la nature
t cela est inconnu à l’Auteur : il ne connoît que la nature & les vertus morales, un bonheur ou un malheur temporel du vic
vertus morales, un bonheur ou un malheur temporel du vice & de la vertu . Il change jusqu’au langage de la Religion, quoiq
eut faire impression sur personne. La partie morale, ces tableaux des vertus & des vices ne sont qu’un Evangile déguisé pa
il est constant que son adorateur doit regarder l’impureté comme une vertu . Sur quoi il rapporte le trait de ce libert dans
ntre le libertinage commun dans le monde, & si accrédité, que les vertus chrétiennes sont des singularités ridicules. Le v
fils qui ne fait pas plus d’honneur que lui à la Religion & à la vertu . Cet homme d’un caractere noir & barbare, a c
s : il est pourtant moins audacieux ennemi de la Religion & de la vertu  ; mais plus grossier dans ses expressions. Chauli
en avoit. Est-ce en faire usage, est-ce en montrer ? La Religion, la vertu , la sagesse, la décence le mettroient dans un plu
n édifiant ?) Sois sans crainte d’un pauvre Abbé (non a cause de sa vertu ), mais qui, dans la vieillesse tombé, n’a plus q
d jusqu’à ses infirmités. Après avoir satyrisé les défauts & les vertus des autres, il publie aussi-tôt la part qu’il y a
place. Cette place n’est qu’un foible garant de la vérité & de la vertu . De Flandres. Ce qui me plut davantage dans Mons,
a séduction des actrices ; par conséquent quel est son danger pour la vertu . Qu’on juge si une jeune personne, si un caracter
ans cet ouvrage qui déplaira à bien de gens. C’est le privilege de la vertu de déplaire au vice & au ridicule, d’autant p
timer le théatre, on donne l’envie d’y venir au grand préjudice de la vertu  ; on n’oseroit louer directement le vice, on le l
ns. C’est une équivoque ; ce ne sont pas là des passions, ce sont des vertus  ; une passion est un mouvement violent, désordonn
er, & qui seul devroit faire fuir le théatre comme l’écueil de la vertu . On croit le sauver en disant qu’on n’en fait voi
97 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110
on a rendu le théatre chaste, qu’on n’y entend plus que des leçons de vertu , que les passions n’y paroissent animées que pour
n’y produit que des sentimens de générosité ; pour moi je dis que les vertus du théatre sont des crimes selon l’esprit de l’Év
éatre, Dieu est devenu une comédie ! O impiété, vous faites monter la vertu sur le théatre, & vous en faites une Comédien
sprit, nous ne devons point nous divertir à leurs dépens, ni jouer la vertu . Les spectacles sont incompatibles avec la piété,
choqué de voir dans Tartuffe trop de ressemblance du vice & de la vertu . L’Écrivain se récrie contre cette imputation, qu
on n’est hypocrite que pour avoir l’extérieur & l’apparence de la vertu qui cachent le vice, mais cette ressemblance tour
idicule, rend suspect le véritable homme de bien, & dégoûte de la vertu qui peut si aisément être suspecte ; quand ensuit
mauvais, & qui fait une confusion dangereuse du vice & de la vertu . Ce Prince voulut encore que l’Acteur qui jouero
it des reproches d’avoir peint la Déesse Venus sans pudeur & sans vertu  ; c’est une querelle faite injustement à ce Poëte
p; à la beauté dont elles se croyent toujours richement pourvues, une vertu sublime, inaccessible aux tentations de la volupt
 ; qu’avec ce secours elles porteroient des coups plus certains (à la vertu ), & blesseroient les hommes plus vivement que
le mouvement de passions pour en diminuer la honte que ce langage de vertu , ce vernis de chasteté est une gaze pour en cache
r. M. Godeau, Évêque de Vence fut un Prélat habile, distingué par des vertus , des talens, & grand nombre d’ouvrages en pro
98 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137
’homme mou & efféminé ; & tout ce qui amollit est opposé à la vertu  : Molliter à virtute sejungit . Il ajoute l’exem
Gregoire de Nazianze, un des grands hommes qu’ait eu l’Eglise par ses vertus & ses talens, n’étoit pas au goût du monde ni
eorum nunciat Ecclesia . Dans le bel éloge que le S. Esprit fait des vertus du grand Prêtre Onias, c’est de sa bonne odeur qu
squés, ces peaux odoriférantes sont la peste & le poison de cette vertu  : Peregrini musci olentes pelliculas, quasi pest
candaleuse troupe. Le Séminaire de S. Sulpice, si respectable par les vertus qu’on y pratique, les sciences qu’on y enseigne,
ureuse nécessité, j’y suivois sous de si bons guides les routes de la vertu . M. Tronçon, troisieme Supérieur général de cette
re que pour les gens qui n’auroient pas les premieres teintures de la vertu  : Quos ne odor quidem virtutis attigerit . Lacta
vient point à un soldat d’être parfumé. Portez par-tout l’odeur de la vertu , non celle des parfums. S. Chrisostome de Lazaro
sapienti . Celui qui se parfume est un insensé, qui ne connoît pas la vertu  : Insipiens & ineptus quem nec odor virtutis
chatouillant les sens par la molesse, il nous dépouille de toutes les vertus  : Sensuum lenocinio titillat, & mollitie omn
d’Epicure qui la cherchoit dans les plaisirs de l’esprit & de la vertu , ce qui lui a mérité des apologies & des pané
n. Comparaison peu honorable avec les bêtes qui ne connoissent pas la vertu , & de la vertu avec les qualités des animaux,
honorable avec les bêtes qui ne connoissent pas la vertu, & de la vertu avec les qualités des animaux, qui ne sont que le
99 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29
ple, elle en fait le rendez-vous des libertins & des femmes d’une vertu légère. En faudroit-il davantage pour en donner h
embler la célèbre Mademoiselle Bernard. Cette fille distinguée par sa vertu , aussi-bien que par ses poësies & plusieurs p
qu’elle donne à sa fille, ouvrage plein d’esprit, de sagesse & de vertu , tâche de la détourner d’aller à la comédie, même
plus châtiées. Les meilleures pieces, dit-elle, donnent des leçons de vertu , & laissent l’impression du vice. Qu’est-ce q
r. Les traits si perçans du vice ont-ils besoin d’être aiguisés ? une vertu rigide est à peine un bouclier qui les pare ; com
on affermit par la doctrine, on encourage par le ridicule donné à la vertu & les éloges prodigués au vice, on invite par
ollesse, amour du monde, médisance, mensonge, luxe, fourberie. Quelle vertu chrétienne ose s’y montrer ? quel acte de religio
l’amour, comme à son Dieu suprême, On doit immoler tout jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser enf
ion adoptée du public, qui n’a cessé de la chérir (sans doute pour sa vertu ) & ne cessera de la regreter. Ses talens ne f
oïne ! quel prodige ! quelle oraison funebre ! Voici le comble de ses vertus . Si la sensibilité lui permit quelque foiblesse (
tude de la débauche, la prostitution seroit sans prix. Voilà donc les vertus du théatre, voilà les sermons du Mercure. Feront-
’est un quadre où il enchasse un nom, mais où il n’enchasse jamais la vertu . L’amour est dans le dramatique la matiere d’un g
mour, qui, dit on, n’est point un libertinage, qu’on érige presque en vertu , & dont on veut que la scène ne puisse se pas
100 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75
mis plus de choses que de mots, c’est-à-dire, où les vices & les vertus sont traités le plus à fond, sont aussi suivies q
a changé la face des Etats ; que l’amour de l’or à éteint celui de la vertu  ; que par-tout où il y a eu des hommes, on a vu r
gueres à s’informer si la personne qu’on recherche a des mœurs, de la vertu , de la conduite, ou si elle est d’une naissance d
le commet presque toujours. Or la crainte de la censure publique a la vertu plus que toute autre barriere de contenir les hom
r lui. Le bon ordre régneroit donc à la place de la licence, & la vertu à la place du crime. La Comédie auroit donc la gl
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