Tragédies
à conserver. ATHALIE. Il est juste que je
ATHALIE. Il est juste que je donne à Athalie le pas sur toutes les
Tragédies
modernes : de quelque côté qu’on l’examine, on ne
s modernes : de quelque côté qu’on l’examine, on ne trouve dans cette
Tragédie
que des beautés admirables. Tout y est édifiant,
ue l’on peut conserver pour le Théâtre. IPHIGENIE en Aulide. La
Tragédie
d’Iphigénie me paraît très convenable au nouveau
t très convenable au nouveau Théâtre : On pourrait dire que c’est une
Tragédie
sans amour ; puisque celui d’Achille (qui a tous
x, qu’il peut même servir d’instruction. Parmi un si grand nombre de
Tragédies
modernes, en voulant séparer celles que l’on peut
conserver, je me suis apperçu, avec surprise, que presque toutes les
Tragédies
Grecques peuvent rester au nouveau Théâtre : si l
t ne se serait pas attiré tant de critiques. Il me paraît donc que la
Tragédie
d’Iphigénie peut rester telle qu’elle est ; sauf
HERACLIUS. L’Amour d’Eudoxe et d’Héraclius est traité dans cette
Tragédie
avec un ménagement extraordinaire ; à peine en pa
urraient s’aimer et s’épouser sans scrupule. Il me paraît donc que la
Tragédie
d’Héraclius peut être conservée sans le moindre c
. Si, de son temps, Thomas Corneille avait été chargé de faire une
Tragédie
pour le Théâtre de la Réformation, je ne sais s’i
nfin tout y est conduit suivant l’intention de la Réformation ; et la
Tragédie
de Stilicon me paraît excellente pour ce Théâtre.
ANDROMAQUE. Je ne sais si je me trompe ; mais il me paraît que la
Tragédie
d’Andromaque est très convenable pour nous faire
effrénés où cette passion entraîne les trois principaux Acteurs de la
Tragédie
d’Andromaque ; et leur misérable sort devient une
rions jamais le faire, parce qu’ils blesseraient nos mœurs : aussi la
Tragédie
de Phèdre est elle du nombre de celles que je rej
bonnes mœurs. DOM SANCHE d’Aragon. On dira peut-être que cette
Tragédie
(ou Comédie héroïque, ainsi que Corneille l’a nom
t d’autant plus propres à corriger, que les Scènes d’amour de la même
Tragédie
en sont plus capables de corrompre, et le dénouem
qui regarde l’instruction, la passion d’amour appartient autant à la
Tragédie
, à la Tragicomédie, à la Comédie Héroïque, qu’aux
ns peu vicieuses. POLYEUCTE. La critique que l’on fait de cette
Tragédie
ne peut lui rien ôter de son mérite. Pierre Corne
r au sort de Servilius et de Valérie. Je suis donc persuadé que cette
Tragédie
doit rester au Théâtre, comme un ouvrage qui non
ou les Frères ennemis, de M. Racine. La Thébaïde est la première
Tragédie
de Racine : il nous apprend lui-même, dans sa Pré
x huit ou vingt ans, choisit le sujet de la Thébaïde pour sa première
Tragédie
; et en même temps il reconnaît que l’amour, qui
mps il reconnaît que l’amour, qui a d’ordinaire tant de part dans les
Tragédies
, n’en a presque point dans la Thébaïde, et même q
e gloire de ne pas avoir traité l’amour, comme à l’ordinaire, dans sa
Tragédie
de Sertorius : Racine, au contraire, semble voulo
s’en serait passé sans doute, s’il l’eût osé, dans toutes ses autres
Tragédies
, comme dans sa première. En effet, les raisons qu
lheureuse famille. » M. Racine savait très bien ce qui convenait à la
Tragédie
; et, je le répète encore, s’il n’eût pas craint
l ne se contenta pas même de mettre de l’amour dans toutes ses autres
Tragédies
; il fit aussi, de cette malheureuse passion, la
ts tragiques qu’il a traités. La Thébaïde est écrite dans le goût des
Tragédies
Grecques, où la mort et le carnage dominent ; si
C’est grand dommage pour le Théatre que M. Racine n’ait pas écrit sa
Tragédie
d’Esther dans la forme ordinaire. Si cette Pièce
Lorsque M. de la Motte donna au Public, pour la première fois, sa
Tragédie
d’Inès de Castro, elle fut extrêmement applaudie,
r de dire un mot sur l’article de l’amour, qui est le fondement de la
Tragédie
d’Inès, et le but principal de mon ouvrage, quoiq
Observations sur la Comédie.11 La passion d’amour, par rapport à la
Tragédie
d’Inès, doit être examinée, selon moi, sous deux
Sous la première (dont il est tant fait mention dans la Pièce) cette
Tragédie
est très dangereuse ; sous la seconde, elle ne do
és l’un à l’autre, ont suspendu quelque temps mon sentiment sur cette
Tragédie
, et m’ont fait hésiter plus d’un jour à la rejete
; ce qui m’a déterminé à l’adopter et à la ranger sous la classes des
Tragédies
que l’on peut conserver. En effet, si Dom Pedre,
plus cher dans le monde. J’ai conclu de toutes ces réflexions que la
Tragédie
d’Inès de Castro, envisagée dans le point de la p
e la Réformation. ATRÉE ET TYESTE. Avant que de connaître cette
Tragédie
de M. Crébillon, j’étais d’une certaine façon pré
éâtre que pour se divertir : on rit à la Comédie, et l’on pleure à la
Tragédie
, sans songer par quel motif le Poète a voulu fair
d un pianto che gastighi, o non si conoscono o non si curano k . La
Tragédie
d’Atrée et de Tyeste nous découvre la noirceur d’
marquant que l’antiquité nous ait laissé en ce genre. J’ajoute que la
Tragédie
d’Atrée et de Tyeste me paraît très bonne et très
ne trouve que rarement, et, pour ainsi dire, presque jamais dans les
Tragédies
modernes. Je n’ai rien à dire non plus contre l’a
u père de Théodamie, ne sachant pas qu’il fût aussi le sien. Enfin la
Tragédie
d’Atrée et de Thyeste est remplie de beautés ; et
u pouvoir paraître avec agrément sur la Scène. D’un autre côté, cette
Tragédie
est tout à fait exempte de ces faiblesses, qui po
extrêmement digne. RHADAMISTE ET ZENOBIE. Au seul nom de cette
Tragédie
, je crois m’entendre objecter que, si j’ai rejeté
erver pour le Théâtre de la Réformation. Dans la première de ces deux
Tragédies
, me dira-t-on, deux frères sont amoureux de la fi
qué, et qui m’a paru mériter tout ce que j’ai dit dans l’examen de la
Tragédie
de Mithridate. On ajoutera qu’il s’agit préciséme
ridate. On ajoutera qu’il s’agit précisément d’un fait pareil dans la
Tragédie
de Rhadamiste ; puisque c’est le père qui aime Zé
ment la différence qui se trouve entre les deux intrigues d’amour des
Tragédies
de Mithridate et de Rhadamiste, je crois que, d’a
cris aveuglément. LA MORT DE CESAR, de M. de Voltaire. Cette
Tragédie
semble avoir été faite pour un Collège : elle est
examiner l’art avec lequel chacun d’eux a tourné, selon son génie, la
Tragédie
d’Euripide : pour moi j’admire également tous les
e, et surtout utile pour les Poètes ; mais je reviens à mon sujet. La
Tragédie
d’Oreste et Pilade de la Grange me paraît une Piè
de M. de Voltaire. C’est de dessein prémédité que j’ai gardé la
Tragédie
de Brutus pour la dernière de celles que j’examin
précédents, mon Lecteur me trouve trop indulgent pour plus d’une des
Tragédies
que je conserve : il dira peut-être que, si dans
primée. Mais je répondrais en premier lieu que, dans le nombre de ces
Tragédies
que je conserve, je n’ai pas prétendu qu’elles fu
de Villiers d’après Barbier [mention manuscrite] Entretien sur les
tragédies
de ce temps. TIMANTE, CLEARQUE. TIMANTE. Avez
oits : mais savez-vous bien la pensée qui m’est venue en voyant cette
Tragédie
? CLEARQUE. Quoi ? TIMANTE. Qu’on peut faire
gédie ? CLEARQUE. Quoi ? TIMANTE. Qu’on peut faire de fort belles
Tragédies
sans amour ; je parle de l’amour tendre et passio
s de l’Iphigénie a désabusé le Public de l’erreur où il était, qu’une
Tragédie
ne pouvait se soutenir sans un violent amour. En
utenir sans un violent amour. En effet tout le monde a été pour cette
Tragédie
, et il n’y a que deux ou trois Coquettes de profe
ord ; mais ce n’est pas en cela que consiste toute la beauté de cette
Tragédie
, et je doute que la pièce pût se soutenir, si vou
cela que je veux parler : je dis seulement qu’on peut faire une belle
Tragédie
sans amour ; je ne dis pas que l’Auteur d’Iphigén
Il me semble qu’il faudrait voir si quelqu’un a réussi en faisant des
Tragédies
de la sorte. Mais il faudrait ne prendre que des
re que des exemples de notre Temps : car que les Grecs aient fait des
Tragédies
sans amour, et qu’ils y aient réussi, cela ne fai
uelles coutumes étaient parmi les Grecs capables de faire réussir une
Tragédie
, qui ne soient pas parmi nous ? Ils vivaient dans
s que la mort des Princes, et qui demandent toujours du sang dans les
Tragédies
, parce qu’ils ont peu d’humanité. Vous voyez bien
e cette passion, pour en pouvoir faire une peinture délicate dans ses
Tragédies
. Il aurait trouvé dans sa langue des expressions
a Sirène de l’Attiqueb. Il n’en fallait pas davantage pour rendre ses
Tragédies
aussi passionnées que les nôtres, s’il eût cru qu
un Poète est assez justifié aujourd’hui, quand il dit, qu’il fait des
Tragédies
pleines d’amour, parce qu’on n’en veut point voir
oir d’autres. TIMANTE. Si je vous montre qu’on peut faire de belles
Tragédies
sans Amour, il ne sera pas vrai de dire qu’on est
aient peut-être que pour plaire au peuple ignorant ; quand je lis les
Tragédies
d’Euripide, ou de Sophocle, et que je vois d’un c
élicates et de plus relevées : c’était par ces beaux endroits que les
Tragédies
plaisaient alors, et c’est par là qu’elles plaise
ne la représenter qu’à demi, c’est une des plus grandes fautes de la
Tragédie
. Une passion doit avoir toute son étendue, sans c
evenaient débauchés après cela, ils ne pouvaient pas s’en prendre aux
Tragédies
qu’on leur représentait, puisqu’ils ne voyaient r
agédies qu’on leur représentait, puisqu’ils ne voyaient rien dans ces
Tragédies
qui autorisât leurs débauches. Cependant Euripide
ig, et que cela ne m’a pas convaincu qu’il y eût du danger à voir les
Tragédies
de ce temps, où la Vertu est presque toujours réc
emps de la lecture des Romansh, dans lesquels aussi bien que dans les
Tragédies
, on dépeint des Héros fort alangumoureux et fort
r le point de faire défendre à Thespis, un des premiers Auteurs de la
Tragédie
Suidas., de paraître en public, parce qu’il lui s
ctionsj. Quelles Lois ce Philosophe n’aurait-il pas faites contre les
Tragédies
, si Thespis eût mis sur le Théâtre tout ce que no
upart de nos pièces de Théâtre. CLEARQUE. Il faut donc défendre les
Tragédies
. En vérité c’est une chose fâcheuse qu’on ne puis
isqu’enfin mon dessein était de vous faire voir qu’on peu souffrir la
Tragédie
, et que même c’est un divertissement fort honnête
te. Mais mon dessein était aussi de vous montrer qu’on peut faire des
Tragédies
sans amour, et auxquelles par conséquent on peut
erai qu’après avoir vu exécuté heureusement, ce que vous pensez de la
Tragédie
. TIMANTE. Vous en avez déjà assez vu pour juger
lus, excepté quelques Pièces qui sont toutes d’amour, les plus belles
Tragédies
que nous ayons vu depuis trente ans se sont soute
ARQUE. J’avoue qu’on le peut faire, mais je doute après tout, qu’une
Tragédie
de la sorte fût trouvée bonne. TIMANTE. Qui est-
ne la trouverait pas bonne ? Ce ne serait pas les Savants, puisqu’une
Tragédie
arrive à sa fin par les autres passions, encore m
n par les autres passions, encore mieux que par l’amour. La fin d’une
Tragédie
est d’exciter la pitié et la crainte ; est-il néc
a perte de sa liberté. Pour la crainte, qui est le second effet de la
Tragédie
, vous savez que l’amour n’est guère capable de la
les causes ordinaires de la terreur. Voulez-vous savoir pourquoi les
Tragédies
Grecques épouvantaient si fort les esprits ? C’es
là-dessus, que je suis encore à savoir en quoi consiste la beauté des
Tragédies
Grecques. Je n’ai jamais pu en lire une tout enti
ntiment, quand vous dites que tout ce qui frappe les esprits dans les
Tragédies
Grecques est produit par d’autres passions que l’
agédies Grecques est produit par d’autres passions que l’amour. Cette
Tragédie
dont la représentation donna la fièvre à toute un
chose ? TIMANTE. Je suis fâché pour l’amour de vous de ce que cette
Tragédie
est perdue, car si votre conjecture est véritable
ble que l’Andromède d’Euripide était du même caractère que les autres
Tragédies
de cet Auteur, et c’est sur ces Tragédies que je
me caractère que les autres Tragédies de cet Auteur, et c’est sur ces
Tragédies
que je me fonde pour dire que la Tragédie peut pr
t Auteur, et c’est sur ces Tragédies que je me fonde pour dire que la
Tragédie
peut produire, sans amour, les effets pour lesque
pas les mêmes. Les Coquettes blâmeront peut-être la conduite de notre
Tragédie
, mais les femmes qui ont de la probité et de la v
s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la
Tragédie
ne sera plus un divertissement qu’elles doivent d
mes d’une vertu si parfaite, ne se contenterait pas de leur faire des
Tragédies
sans amour, il leur donnerait des spectacles enco
nnerait des spectacles encore plus saints ; il ne composerait que des
Tragédies
Chrétiennes, et les Martyrs seraient les seuls Hé
ot, mais il arriverait infailliblement qu’on ferait de fort méchantes
Tragédies
sur ces Principes. TIMANTE. Vous croyez donc qu
Principes. TIMANTE. Vous croyez donc qu’on ne peut faire de bonnes
Tragédies
sur des sujets saintsz ? CLEARQUE. Je crois du
qu’ils avaient gagné plus d’argent au Polyeucte aa qu’à quelque autre
Tragédie
qu’ils aient représentée depuis. CLEARQUE. Il e
ie qu’ils aient représentée depuis. CLEARQUE. Il est vrai que cette
Tragédie
réussit bien, Monsieur Corneille la hasarda sur s
ieu. TIMANTE. N’avez-vous point d’autres raisons pour condamner les
Tragédies
Chrétiennes, que celles que vous venez d’apporter
r, si ces sujets ont quelque chose d’incompatible avec les lois de la
Tragédie
. TIMANTE. C’est pourtant ce qu’il faudrait exam
lesquelles il est permis de raisonner avant que de rien conclure. La
Tragédie
est une peinture de la vie civile qui a été inven
que par la corruption des mœurs. Dites tant qu’il vous plaira que les
Tragédies
Chrétiennes ne sont propres que pour les Collèges
omains. Pourquoi donc ne pourrions-nous pas en faire les Héros de nos
Tragédies
? CLEARQUE. Il y a toujours dans la peinture de
n sais plusieurs dont on s’est servi dans l’Université pour faire des
Tragédies
: mais quelque heureux que fussent ces sujets, on
offenseront pas puisque la plupart cherchent moins à faire une bonne
Tragédie
qu’à exercer les enfants dont ils ont la conduite
ux si dans la profession où ils sont, ils allaient s’entêter de leurs
Tragédies
, et se piquer de savoir toutes les délicatesses d
ont dans aucunes intrigues dont on puisse railler. Vous savez que les
Tragédies
de Collège donnent souvent occasion à des railler
cien Testament, ou des Saints Pères du nouveau, servir de Héros à une
Tragédie
? TIMANTE. J’aimerais encore mieux cela pour le
ie ? TIMANTE. J’aimerais encore mieux cela pour les écoliers qu’une
Tragédie
galante. Mais nous avons trop parlé des Tragédies
les écoliers qu’une Tragédie galante. Mais nous avons trop parlé des
Tragédies
de Collège. J’avais commencé à vous dire que les
t Eustacheaf, et le Martyre de Procopeag. CLEARQUE. Vous revenez aux
Tragédies
de Collège, car quel est le Collège où l’on n’a p
Histoires fournissent assez de passions et d’intrigues pour une belle
Tragédie
. Un Roi qui fait mourir son propre fils. Un Génér
euses ; la plus simple aventure peut servir de fonds à une fort belle
Tragédie
, pourvu qu’elle soit traitée avec art. Et j’appro
ètes, qui dit dans la Préface d’une de ses Pièces, que l’action d’une
Tragédie
ne saurait être trop simpleah. C’est ce qu’Horace
rdinaires, et chargées d’incidents. TIMANTE. Je n’ai jamais fait de
Tragédies
, et le peu que je sais là-dessus, je le dois tout
l faudrait pour cela que quelque grand Poète entreprît de faire cette
Tragédie
; mais je voudrais que le sujet en fût connu : ca
ssez de choses conformes à ce que j’ai dit pour en fonder un sujet de
Tragédie
: Car vous savez bien, que pourvu que l’action pr
est inconnu. Car ce qui est inconnu semble fabuleux ; et quoi qu’une
Tragédie
puisse être toute fabuleuse, néanmoins on se plaî
a du génie, on n’aura peut-être rien à lui reprocher sur la première
Tragédie
qu’il fera paraître. TIMANTE. Nous avons vu réu
re Tragédie qu’il fera paraître. TIMANTE. Nous avons vu réussir des
Tragédies
, dont le nom était inconnu auparavant. On ne conn
nom était inconnu auparavant. On ne connaissait point le Cid avant la
Tragédie
de Monsieur Corneille. J’avoue néanmoins que quan
die de Monsieur Corneille. J’avoue néanmoins que quand le titre d’une
Tragédie
est connu, cela prépare mieux les esprits, et je
ire un grand fracas, et on serait fort étonné de voir une conduite de
Tragédie
si nouvelle. TIMANTE. C’est peut-être cette nou
de cette sorte serait fort en danger d’avoir le même destin que cette
Tragédie
dont vous avez ouï parler, qui ne put jamais être
MANTE. Parlons sérieusement. N’est-il pas vrai que la plupart de nos
Tragédies
se ressemblent, je vous l’ai entendu dire plusieu
icité de deux Amants. Voilà à quoi se terminent les meilleures de nos
Tragédies
qui sont en ce genre. On a tant de peine à trouve
étourneront de cette entreprise. Car on veut de la tendresse dans les
Tragédies
, et vous savez assez ce que l’on dit des dernière
e que si vous les avertissiez de ne point mettre de tendresse dans la
Tragédie
qu’ils préparent, cela ne contribuerait pas peu a
médiocres soient capables de mettre en crédit mon nouveau Système de
Tragédie
, si j’ose parler ainsi. Il ne sera reçu dans le m
établie. CLEARQUE. Que diriez-vous d’un Auteur qui composerait une
Tragédie
sans y mêler aucun rôle de femme, cela n’est-il p
teurs vous diront aussitôt, qu’il est impossible de faire réussir une
Tragédie
sans femmes, parce qu’entre les Comédiens les fem
mes sont celles qui déclament le mieux. Les Savants répondront que la
Tragédie
étant la représentation d’une action qui se passe
ussi bien que les hommes. Pour moi qui ne veux point d’amour dans les
Tragédies
, il me semble que l’on peut n’y mettre point de f
’exemple des Auteurs Grecs : car il me semble que Sophocle a fait une
Tragédie
sans femmeap ; et comme vous êtes fort passionné
davantage pour conclure qu’on ne doit point mettre de femmes dans les
Tragédies
. TIMANTE. Je n’ai garde de tirer cette conclusi
que ce serait une chose fort à souhaiter que l’on pût réussir dans la
Tragédie
sans Amour. Je sais bien qu’il est difficile de l
miel », dans A. Billault et Ch. Mauduit éd., Lectures antiques de la
tragédie
grecque, Lyon, 2001, p. 27-41. c. [NDE] Euripide
de 1634). y. [NDE] Page numéroté 59. z. [NDE] Sur la question de la
tragédie
de martyrs, qui anime cette section du dialogue,
te le permet, en 53b26, ce que Corneille glose dans le Discours de la
tragédie
(Oeuvres complètes, éd. Georges Couton, Paris, co
Tragédies
à corriger. BRITANNICUS. Les amours de Ju
ntiments qu’Agrippine, Burrhus et Néron même font paraître dans cette
Tragédie
, la défigurent entièrement. Pour moi je supprimer
icile ; mais aussi l’avantage en serait plus éclatant et plus sûr. La
Tragédie
de Britannicus en cet état pourrait être mise au
issent considérablement la majesté et la force de l’action dans cette
Tragédie
: ils ont l’un et l’autre un motif assez fort pou
e la Scène qui vient ensuite entre Cinna et Æmilie. Pour rendre cette
Tragédie
parfaite, je voudrais retrancher jusqu’à la moind
qui devient leur père dans cette occasion. Si l’on pouvait faire à la
Tragédie
de Cinna les changements dont je viens de parler
nvenable au nouveau Théâtre. ŒDIPE. Depuis que l’on connaît des
Tragédies
, soit Grecques, soit Latines, soit dans les langu
n effet, le personnage de Créon, à la place de Philoctète, donne à la
Tragédie
d’Œdipe un grand relief, et du côté de l’intérêt,
Si l’on se rappellait que les deux enfants d’Inès de Castro, dans la
Tragédie
de M. de la Motte, ont fait rire tout le monde à
nte ou quarante représentations que l’on donna tout de suite de cette
Tragédie
, on ne balancerait pas un instant à l’essayer. Ce
c les changements que je propose, serait peut-être une des meilleures
Tragédies
que l’on pût conserver. LES HORACES. J’ai t
me Acte, et perfectionnât cette Pièce de tout point. Dans cet état la
Tragédie
des Horaces serait admirable pour le Théâtre de l
la Réformation. SERTORIUS. Si l’on consulte la Préface de cette
Tragédie
, personne ne s’imaginera qu’il y ait la moindre i
M. Corneille, je ne trouve pas qu’il ait exécuté, dans le cours de la
Tragédie
de Sertorius, ce qu’il nous annonce dans sa Préfa
ortements de passion. En examinant toutes les Scènes d’amour de cette
Tragédie
, on verra qu’il n’y a que Viriate qui ne démente
très bon exemple. Je pense donc qu’il y a plus d’un endroit où cette
Tragédie
mérite d’être corrigée, en ce qui concerne la pas
geront que je pouvais la mettre, telle quelle est, dans la classe des
Tragédies
à conserver. GETA. Je ne me déclare point c
s d’une vertu sublime, il en aurait fait le personnage brillant de sa
Tragédie
: Justine en remerciant Géta de sa protection, et
ême de cette Vestale concourrait parfaitement au but naturel de cette
Tragédie
; elle mourrait sans qu’on eût à lui reprocher qu
recherches, à connaître le meurtrier de Laïus, et à le punir. Dans la
Tragédie
de Britannicus, c’est Néron qui fait tout, et c’e
ans Géta, c’est Caracalla : disons en autant de Phèdre, et des autres
Tragédies
. Si Britannicus meurt, quoi qu’innocent ; c’est p
stances du sujet. Il est aisé par là de reconnaître que plusieurs des
Tragédies
modernes sont mal nommées, et que d’autres le son
dit abusivement que la catastrophe tombe. Stilicon donne le nom à la
Tragédie
de Thomas Corneille, non parce qu’il meurt, mais
qu’elle se mêle peu de ce qui se passe, mérite de donner son nom à la
Tragédie
: je dirais plus, je trouve la Tragédie de la mor
mérite de donner son nom à la Tragédie : je dirais plus, je trouve la
Tragédie
de la mort de Pompée bien nommée ; parce que Pomp
étant que des épisodes qui naissent de l’action principale. Voilà des
Tragédies
bien nommées : mais en revanche il y en a une inf
ne et tant d’autres. Les Modernes pourraient critiquer l’Auteur de la
Tragédie
de Géta ; parce que ce Prince, ainsi que Justine
; et c’est l’effet de ce sentiment, qui constitue la catastrophe. La
Tragédie
de Géta est une Pièce excellente pour le Théâtre
u crime de Caracalla rempliront tout ce qu’on peut souhaiter dans une
Tragédie
. PENELOPE. Dans la Tragédie de Pénélope le
ut ce qu’on peut souhaiter dans une Tragédie. PENELOPE. Dans la
Tragédie
de Pénélope le Poète abandonne la nature, altère
s dans le point de vue où ils doivent être, on ferait de Pénélope une
Tragédie
supportable pour le Théâtre de la Réformation.
ormation. MEDEE, par M. de Longepierre. Le crime, dans cette
Tragédie
, me paraît être porté au plus haut degré où la mé
édée n’a été imaginée que pour en corriger l’abus. En examinant cette
Tragédie
du côté de la passion d’amour, je ne cesserai pas
tée aux Spectateurs de notre temps. Il me paraît, au reste, que cette
Tragédie
prouve la probabilité du sentiment que j’ai propo
ment que j’ai proposé, au sujet de la catastrophe dans l’examen de la
Tragédie
de Géta. L’action de la Tragédie de Médée, n’est
e la catastrophe dans l’examen de la Tragédie de Géta. L’action de la
Tragédie
de Médée, n’est que la vengeance qu’elle prend de
mour de la vertu, qui établit la catastrophe. D’un autre côté, si les
Tragédies
(comme quelques Modernes le prétendent) devaient
l’Acteur qui y meurt, nous serions bien embarrassés comment nommer la
Tragédie
qui s’appelle Médée ; serait-ce Créuse, Créon, le
s évenements qui sont racontés dans un Roman, ou represéntés dans une
Tragédie
; mais c’est des yeux du corps que l’on voit le c
ans une action tragique. Au reste, je n’exclus pas tout à fait cette
Tragédie
du Théâtre ; mais, si on en veut faire usage, je
n veut faire usage, je propose une correction. Je ne puis juger de la
Tragédie
de Médée, de M. de Longepierre, que par l’impress
is bien que l’on m’opposera que c’est une faute nécessaire dans cette
Tragédie
, pour rendre Créuse en quelque façon coupable, et
s occasions dans la societé, mais particulièrement sur le Théâtre. La
Tragédie
de Médée, réduite en cet état, me paraîtrait asse
; mais l’ouvrage serait très aisé : et nous avons déjà nommé bien des
Tragédies
dans la classe des Pièces à corriger, qui demande
tte. La passion d’amour que M. de la Motte nous présente dans la
Tragédie
de Romulus, est d’une espèce à laisser longtemps
t point un crime, ne pas la réprimer, en serait un. Hersilie, dans la
Tragédie
de Romulus, aime avec innocence ; parce qu’elle a
soudre à condamner un pareil amour ; d’autant plus que, dans toute la
Tragédie
, il n’y a point de ces Scènes molles et efféminée
sortes de corrections doivent être faites avec grand soin. Lorsque la
Tragédie
de Romulus sera lavée de ces sortes de taches, je
ourrait se conserver pour le Théâtre de la Réformation. JUGURTHA,
Tragédie
de M. de la Grange Chancel. Dans mes examens
examens précédents j’ai placé, parmi les Pièces que je conserve, des
Tragédies
qui, sûrement, ont encore plus besoin que celles
e et Adherbal : c’est ce qui m’a obligé de la mettre dans le rang des
Tragédies
à corriger, après l’avoir examinée avec la derniè
leur Amant. On pourrait donc en conclure que la passion d’amour de la
Tragédie
de Jugurtha ne doit inspirer aux Spectateurs que
n’est pas moins instructif que celui d’Hermione et de Pyrrhus dans la
Tragédie
d’Andromaque. Pour ce qui est de la passion de Ju
Maîtresse et à sa propre fille, en même temps. Je trouve donc cette
Tragédie
très bonne pour le Théâtre de la Réformation, ou
l’examinant scrupuleusement. AMASIS, de M. de la Grange. La
Tragédie
d’Amasis peut être comptée parmi les meilleures T
nge. La Tragédie d’Amasis peut être comptée parmi les meilleures
Tragédies
modernes que nous ayons ; et, si je la place dans
édies modernes que nous ayons ; et, si je la place dans la classe des
Tragédies
à corriger, ce n’est que pour une seule Scène qui
éances et le vraisemblable en même temps. Enfin, Amasis est une bonne
Tragédie
, et qui, de toute façon (après les petites correc
e pour le Théâtre de la Réformation. 12. [NDA] Dissertation sur la
Tragédie
moderne, 1728.
Tragédies
à rejeter. LE CID. Les critiques et les a
. LE CID. Les critiques et les apologies qu’on a faites de la
Tragédie
du Cid, me dispensent d’en parler en détail : que
qu’on pût y faire. BERENICE. Racine, dans la Préface de cette
Tragédie
, nous dit : « Que ce n’est point une nécessité qu
e n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une
Tragédie
; qu’il suffit que l’action en soit grande, que l
ssente de cette tristesse, majestueuse qui fait tout le plaisir de la
Tragédie
. » Je ne crois pas que l’on puisse disconvenir de
pénétré pour ce grand homme, ne pourrait-on pas demander si, dans sa
Tragédie
, on trouve tout ce qu’il juge lui-même être néces
les. Il me paraît donc que, si c’est là ce qui fait la grandeur de la
Tragédie
de Bérénice, il y a bien à rabattre du principe q
it ressentir de cette tristesse majestueuse qui fait le plaisir de la
Tragédie
. » C’est encore cette majesté que je ne trouve pa
examiner si la passion d’amour, telle qu’on la représente dans cette
Tragédie
, c’est-à-dire dans un degré ordinaire, peut fonde
POMPÉE. En faveur des grandes beautés que l’on trouve dans cette
Tragédie
, je voulais la mettre au rang de celles qui, avec
es aux bonnes mœurs et à la bienséance. Je ne crois donc point que la
Tragédie
de Mithridate puisse, en aucune façon, être conse
vent les mêmes choses sous des faces très différentes. Racine dans la
Tragédie
de Bérénice fait consister la grandeur d’âme de T
s faiblesses de l’amour des sujets dignes de la majesté tragique. Les
Tragédies
Grecques me font faire une observation ; les Anci
’ambition et l’amour qui puissent fournir des sujets convenables à la
Tragédie
. Les Modernes ont suivi les Anciens : comme eux,
Anciens : comme eux, ils ont fait l’ambition et l’amour la base de la
Tragédie
; avec cette différence néanmoins, qu’ils n’ont p
ans le faible, comme Bérénice, Rodogune et tant d’autres Héroïnes des
Tragédies
modernes. Dans la Tragédie de Rodogune je trouve,
e, Rodogune et tant d’autres Héroïnes des Tragédies modernes. Dans la
Tragédie
de Rodogune je trouve, que la méchanceté de Cléop
ion qu’ils soient. Je déteste surtout le tableau qui pendant toute la
Tragédie
est sans cesse devant mes yeux, de deux frères qu
aiblesse. Je me dispenserai de faire un examen plus détaillé de cette
Tragédie
; mais elle ne me paraît point du tout convenable
COMTE D’ESSEX. De tous les sujets qu’on a choisi pour en faire des
Tragédies
, soit dans l’Histoire, soit dans les Romans, je n
rquée qu’elle l’est dans l’Histoire véritable, qui fait le fond de la
Tragédie
du Comte d’Essex. Si l’on examine l’amour d’Elisa
de ne point perdre un si excellent ouvrage m’avait fait ranger cette
Tragédie
sous la classe de celles qu’on peut corriger. J’a
ble sur le nouveau Théâtre ; surtout quand je donne l’exclusion à des
Tragédies
qui, en comparaison de celle de Phedre, mériterai
a représentation. ALEXANDRE LE GRAND. Alaxandre est la seconde
Tragédie
de M. Racine. On convient généralement que dans l
ses exploits : c’est ce point historique que Racine a traité dans sa
Tragédie
. On ne s’imaginerait jamais que ce grand exploit
la morale et l’instruction que les Spectateurs peuvent tirer de cette
Tragédie
, se réduisent à cette maxime ; que dans les plus
acine, puisse jamais convenir au nouveau Théâtre. VENCESLAS. La
Tragédie
de Venceslas de Rotrou nous présente la passion d
fait ou tâché de faire croire aux Spectateurs que l’amour dans leurs
Tragédies
était enfanté par la vertu. Ladislas aime la Duc
endre pour corriger les deux inconvénients qui se trouvent dans cette
Tragédie
, et qui sont d’un si mauvais exemple. Je n’aurais
qui sont d’un si mauvais exemple. Je n’aurais pas même parlé de cette
Tragédie
, si Venceslas ne subsistait encore sur le Théâtre
econnaissance pour un ouvrage qui est du nombre de ceux dont la bonne
Tragédie
Française a reçu le ton, mais qu’elle a bien perf
s, surtout du côté des mœurs. BAJAZET. Si l’on jugeait de cette
Tragédie
seulement par le lieu de la Scène et par l’action
a déclaré plus d’une fois que que je ne prétendais point examiner les
Tragédies
dans tous les points qui pourraient mériter d’êtr
ce que je pense sur l’Astrate de M. Quinault. Ce n’est pas une bonne
Tragédie
, et c’est l’amour mal imaginé, selon moi, qui lui
ravagances qu’ils font. Ce qui ne me détermine pas moins à mettre la
Tragédie
d’Astrate dans la classe de celles qui sont à rej
rès pernicieuses, et même quelquefois impies. Je suis persuadé que la
Tragédie
d’Astrate non seulement serait rejetée du Théâtre
CHAPITRE IV. La
Tragédie
est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui
e utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. La
Tragédie
ne fut pas reçue sans contradiction à Athenes ; j
henes ; je parle de celle même de Thespis (si elle peut être appellée
Tragédie
) qui quoique trop grossiere encore pour être capa
le courage de l’ame. Les Lacédémoniens ne voulurent jamais écouter ni
Tragédie
ni Comédie, disant qu’il n’étoit pas permis d’ent
té jusqu’à condamner la Poësie Epique, nous sommes certains qu’aucune
Tragédie
n’eût eu son approbation. Il condamne dans un aut
C’est ce que je ferai voir en examinant le sistême d’Aristote sur la
Tragédie
, que je vais tâcher de développer. §. I. Aristo
p; la Pitié, qui sont, selon lui, les deux Passions essentielles à la
Tragédie
. La sévérité de Platon contre les Poëtes, n’e
étoit dangereux d’exciter les Passions, puisque quand il parle de la
Tragédie
, il exhorte toujours les Poëtes à chercher les su
ces paroles, tâchons de développer tout le systême d’Aristote sur la
Tragédie
. Je vais choisir quatre principaux endroits de sa
te. Le premier morceau contient la définition & la division de la
Tragédie
. « La Tragédie est l’imitation d’une Action grave
morceau contient la définition & la division de la Tragédie. « La
Tragédie
est l’imitation d’une Action grave & complett
it l’imitation, il faut d’abord poser qu’il y a une des parties de la
Tragédie
qui n’est que pour les yeux [comme la décoration,
Chant il s’entend assez, sans qu’il soit besoin de l’expliquer. « La
Tragédie
est l’imitation d’une Action : or toute Action su
us sommes. « Il faut donc nécessairement qu’il y ait six parties à la
Tragédie
, lesquelles constituent sa nature & son essen
erai dans la suite les six parties dans lesquelles Aristote divise la
Tragédie
, je me contente maintenant d’examiner 1° quelles
quelles sont les deux Passions qu’il regarde comme essentielles à la
Tragédie
, 2° ce qu’il entend quand il dit (supposé qu’il l
die, 2° ce qu’il entend quand il dit (supposé qu’il l’ait dit) que la
Tragédie
purge les Passions. Il seroit très téméraire à mo
par Aristote Φόβος, est avec la Pitié si essentielle, selon lui, à la
Tragédie
, qu’une Piéce qui n’exciteroit point ces deux Pas
une Piéce qui n’exciteroit point ces deux Passions, ne seroit pas une
Tragédie
. Nous sommes depuis longtems en usage de rendre c
edo, qui veut dire Crainte : enfin Corneille dans son Discours sur la
Tragédie
, nommant les deux Passions qui en sont l’ame, sui
deux Passions, & non pas la Terreur : elle ne seroit donc pas une
Tragédie
, si la Terreur étoit essentielle à la Tragédie. I
ne seroit donc pas une Tragédie, si la Terreur étoit essentielle à la
Tragédie
. Il est bien vrai que les Sujets les plus terribl
tre ce qui nous a engagés à dire toujours la Terreur en parlant de la
Tragédie
; mais la Terreur n’est pas essentielle à la Trag
n parlant de la Tragédie ; mais la Terreur n’est pas essentielle à la
Tragédie
, puisque les objets qui l’excitent sont rares, &a
foiblesse m’abandonner à une Passion criminelle en la détestant. Une
Tragédie
de cette Nature, excitant en moi la plus grande é
Crainte & la Pitié. Ces deux Passions sont donc essentielles à la
Tragédie
, & la Terreur n’y est pas essentielle. Cette
m’accorder avec ceux qui regardent la Terreur comme la Passion de la
Tragédie
. Je pense comme eux, pourvu qu’ils ne soutiennent
e très belle, ne peut suivant la définition d’Aristote, être appellée
Tragédie
. Une Piéce qui n’excite que la Pitié sans la Crai
ce qui n’excite que la Pitié sans la Crainte, comme Bérénice, est une
Tragédie
imparfaite. Une Piéce ne peut exciter la Crainte
même qu’une Piéce qui exciteroit la Crainte sans la Pitié, seroit une
Tragédie
imparfaite. Une Piéce qui excite la Crainte &
génie & tant d’autres, est une véritable, & même une parfaite
Tragédie
: mais si elle excite jusqu’à la Terreur, comme Œ
rreur, comme Œdippe, & Phedre, elle est encore plus parfaite. Des
Tragédies
de cette espece sont rares, parce qu’elles ne peu
res ; ainsi Aristote n’a pu regarder comme imitation essentielle à la
Tragédie
, celle qui trouve peu de modeles. La Tragédie n’e
tation essentielle à la Tragédie, celle qui trouve peu de modeles. La
Tragédie
n’est donc pas nécessairement une imitation d’obj
Sujets terribles, que pour les faire approcher plus près du but de la
Tragédie
. Plus un Spectacle jette d’émotion dans l’ame, pl
ion du cœur humain (comme je l’ai dit plus haut) que le plaisir de la
Tragédie
prend sa source. C’est en conséquence de cette Ré
qu’Aristote au commencement du morceau qui suit, ne parlant que de la
Tragédie
excellente καλλίςης, ne prétend pas parler de ce
cellente καλλίςης, ne prétend pas parler de ce qui est essentiel à la
Tragédie
, mais de ce qui la rend plus belle, c’est-à-dire,
oir les Hommes. « Puisqu’il faut que la constitution d’une excellente
Tragédie
soit non pas simple, mais composée, & pour ai
dignes de compassion Φοβερων και ἐλεινων car c’est-là le propre de la
Tragédie
; il est clair premiérement qu’il ne faut pas int
oit, devienne heureux : car il n’y a rien de plus opposé au but de la
Tragédie
, cela ne produisant aucun des effets qu’elle doit
rceau on voit qu’Aristote n’y est nullement occupé de l’utilité de la
Tragédie
. Quand il dit que l’exemple d’un méchant qui devi
e l’exemple d’un méchant qui devient heureux, est opposé au but de la
Tragédie
, il devroit naturellement ajouter, parce que cet
mais si un fils tue son pere, l’émotion sera bien plus grande. Cette
Tragédie
terrible est celle du goût des Grecs. Aristote va
is morceaux suffisent pour entendre tout le systême d’Aristote sur la
Tragédie
, que pour rendre encore plus clair j’explique par
s les Sujets qui excitent la plus grande émotion ; c’est le but de la
Tragédie
: ainsi les Principes d’Aristote, pourvu qu’on y
ispensable, de l’utilité des mœurs, sont les véritables Principes. La
Tragédie
étant destinée à être la peinture des Passions le
les touche assez vivement pour les faire pleurer, c’est l’objet de la
Tragédie
. Les Spectateurs trouvent leur amusement & le
t croire qu’il regardoit la Terreur comme la Passion essentielle à la
Tragédie
, nous a accoutumés à rendre toujours par Terreur
u peut aussi nous y avoir accoutumés, pour avoir dit en parlant de la
Tragédie
, Si d’un beau mouvement l’agréable fureur So
s le second rang est parfaite, puisque les Passions essentielles à la
Tragédie
sont la Crainte & la Pitié, qu’elle excite ju
ce excite d’une maniere admirable les deux Passions essentielles à la
Tragédie
. Les excite-t-elle pour les purger ? & est-ce
rger ? & est-ce dans cette purgation que consiste l’utilité de la
Tragédie
? Avant que de passer à cette difficulté, je vais
se cette Comparaison pour répondre à l’objection. Puisque, dit-on, la
Tragédie
la plus pathétique, celle qui jette le plus grand
dans le malheur : par-conséquent plus son malheur sera grand, plus la
Tragédie
jettera de trouble dans notre ame. Je réponds que
it à demander l’aumône. La grande douleur arrête nos larmes, & la
Tragédie
les doit faire couler. Aristote a donc refléchi e
auser ; il ne parle pas non plus dans le Passage que j’ai cité, de la
Tragédie
en général ; mais comme je l’ai fait remarquer, d
qu’elle n’a point mérités, & Euripide a excité la Pitié par cette
Tragédie
qui offre le Spectacle des miseres humaines, acca
ordé, contre les Grecs qui l’ont versé, & sortiroit mécontent. La
Tragédie
doit jetter le trouble & la tristesse dans le
dans les tems d’ignorance. §. II. Aristote a-t-il pu penser que la
Tragédie
excite la Crainte & la Pitié pour purger ces
deux Passions ? Lorsqu’on fait dire à Aristote que l’objet de la
Tragédie
est de purger la Pitié ; on fait penser à un fame
tre. On vient de voir que tous ses Principes conduisent à procurer la
Tragédie
la plus pathétique qu’il soit possible, & j’a
d’Horace sur la Poëtique, sont tirés d’Aristote. Aristote oppose à la
Tragédie
qu’il nomme pathétique, celle qui est appellée pa
porter à cette Morale, & ce mot est inintelligible. Il dit que la
Tragédie
excitant la Crainte & la Pitié, opere la purg
citer en lui une Crainte & une Pitié conforme à la Raison, quelle
Tragédie
plus propre qu’Athalie ? Cependant il ne la faut
as prononcer la mort d’un coupable, se rendroit coupable lui-même. La
Tragédie
apprend aux hommes, dit le P. Rapin, à ménager le
sans Pitié Clytemnestre égorgée, parce qu’elle a égorgé son mari. La
Tragédie
ne nous attendrit que pour des malheureux. Si ell
eve pas la difficulté. M. Dacier pour expliquer ce Passage dit que la
Tragédie
est une Médecine qui purge les Passions, parce qu
tenir sa colere, &c. C’est ce qu’on accorde à M. Dacier ; mais la
Tragédie
n’excite point en nous la colere ni l’ambition, e
vons tomber. M. Dacier n’explique donc point Aristote, qui donne à la
Tragédie
la vertu de purger les deux Passions qu’elle exci
u’elle n’est pas conforme au texte d’Aristote, qui paroît donner à la
Tragédie
le pouvoir de purger les Passions qu’elle excite.
amp; aux Chirurgiens l’insensibilité pour les infirmités humaines. La
Tragédie
en nous familiarisant avec nos miseres nous y ren
ume de citer un passage de Marc Aurele, qui prétend que les premieres
Tragédies
furent introduites pour faire souvenir les Hommes
les avertir qu’ils doivent s’y préparer. Les Sujets de ces premieres
Tragédies
, & de celles qu’Aristote recommande, sont des
dessein prémédité, assassin de sa Mere. Ainsi le premier objet de la
Tragédie
n’a point été d’accoutumer les hommes, par des ex
sericorde. Cependant les Romains ont eux-mêmes goûté le plaisir de la
Tragédie
. Tel est le pouvoir de la Fiction. Un Romain qui
Œdipe joindre ses larmes à celles d’un Comédien. Néron qui aimoit les
Tragédies
, s’y laissoit sans doute attendrir. Quelle gloire
un composé de contradictions ; mais puisque la Pitié, excitée par une
Tragédie
, a pu faire faire à un Tyran une réflexion sage,
age, elle pouvoit peu à peu le ramener à l’humanité. Si l’objet de la
Tragédie
est de nous endurcir, qu’on rétablisse donc les S
mme jetté vivant dans les flammes sous le nom d’Hercule. De pareilles
Tragédies
étoient bien propres à purger la Pitié. Qui ne vo
lus vertueux. Ne faisons donc pas penser à Aristote que l’objet de la
Tragédie
est de nous endurcir. Plutôt que de lui faire dir
la Tragédie est de nous endurcir. Plutôt que de lui faire dire que la
Tragédie
purge les Passions qu’elle excite, M. Maffei, dan
on. Il est vrai que la suppression de ce seul mot rend la lumiere. La
Tragédie
excite la crainte & la pitié, pour purger en
ristote eut parlé d’une maniere si claire de l’utilité générale de la
Tragédie
, n’en eût-il pas encore parlé dans d’autres endro
que Sylla qui les trouva à Athenes, les apporta à Rome. §. III. La
Tragédie
, dont la fin est d’exciter deux Passions qui peuv
présentations publiques, & que je ne parlerai sur l’utilité de la
Tragédie
, qu’en la considérant comme Poëme dont la lecture
ompatissans aux malheureux, a leur bien pour objet : ainsi lorsqu’une
Tragédie
a un autre objet, ce n’est point l’Art qu’il faut
l’Art qu’il faut accuser, mais le Poëte qui pêche contre son Art. La
Tragédie
, dira-t-on encore, n’offre que meurtres, incestes
semens. Mais ce n’est point sur la perte des biens de la terre que la
Tragédie
nous fait gémir, c’est sur les malheurs de nos se
tation de nos Passions sur le Théâtre. Le zele de cet Anglois pour la
Tragédie
, va jusqu’à la regarder comme la source de la glo
d’une main tenoit les rênes de l’Etat, & de l’autre écrivoit des
Tragédies
, enfin que les François doivent leurs conquêtes à
il n’a plus été soutenu & enflé par les mouvemens héroïques de la
Tragédie
. La France n’a conservé ce génie de supériorité q
le une de ses Piéces un Ouvrage tout plein de Mars. Il prétend que sa
Tragédie
des Perses a inspiré à ses Citoyens l’amour de la
lui fait dire, & l’on sait qu’Aristophane raille toujours. Si la
Tragédie
contribuoit à rendre une Nation guerriere, elle a
oilà ce que j’appelle la Morale d’une Piéce, & j’avoue que peu de
Tragédies
ont ce mérite. Les Poëtes songent donc principale
t contre le Cid, on n’attaqua point cette Piéce sur la Morale. Quelle
Tragédie
cependant offre de plus pernicieux exemples que c
mens, les Gens graves n’ont-ils pas pu dire ce que Solon disoit de la
Tragédie
naissante à Athenes, de pareils amusemens parlero
ur Rodrigue, & goûtant ce plaisir d’une grande émotion, qu’aucune
Tragédie
ne leur avoit encore fait sentir, étoient content
ems après, un de nos Poëtes Tragiques a avoué4. Si on prétend que les
Tragédies
ne peuvent pas être d’un grand fruit pour les mœu
t pas l’effet des Passions que nous avons flatées dans le cours de la
Tragédie
. Nous instruisons un moment ; mais nous avons lon
un de nos Poëtes me dispense de m’étendre sur le danger ordinaire des
Tragédies
. Je me borne à exhorter ceux qui travaillent pour
us faire pleurer que sur des Sujets dignes de larmes. Le danger de la
Tragédie
n’est pas de nous faire entendre des lamentations
e d’exciter une Pitié de cette nature : ainsi quoique persuadé qu’une
Tragédie
peut être très-utile, je suis également persuadé
rès-utile, je suis également persuadé du danger de presque toutes les
Tragédies
. Je repete à la fin de cet Article ce que j’ai di
suivies. M. de Cambray (Let. à l’Ac.) prétend que si nous avions une
Tragédie
qui n’inspirât que l’amour de la Vertu, un tel Sp
ez les Ouvrages des Sçav. Juillet 1698. 4. La Mothe Discours sur la
Tragédie
. 5. Jésuite Italien qui a fait de savantes rech
RE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la
Tragédie
? Montagne, en parlant de l’utilité des voyage
n’eussions pas eu des Opera, des Comédies sans comique, & tant de
Tragédies
galantes. Celui de nos Poëtes qui a le mieux poss
eux de la Grece, a été, comme je l’ai fait voir, le Réformateur de la
Tragédie
amoureuse, & enfin en a fait une sans Amour,
une sans Amour, qui est regardée comme la plus parfaite de toutes les
Tragédies
modernes. Je viens de montrer qu’elle étoit confo
e montrer qu’elle étoit conforme à tous les Principes établis pour la
Tragédie
par Aristote. Il auroit peine cependant à l’appel
pour la Tragédie par Aristote. Il auroit peine cependant à l’appeller
Tragédie
, il ne la mettroit du moins qu’au second rang, &a
la mettroit du moins qu’au second rang, & il n’appelleroit point
Tragédie
, Cinna qui n’excite ni la Crainte ni la Pitié, &a
principaux Personnages. Auroit-il raison ? Y avoit-il de son tems des
Tragédies
assez supérieures aux nôtres pour le rendre si di
upérieur dans son Art, ce fut après avoir lui-même crée parmi nous la
Tragédie
, qu’il voulut connoître celle des Grecs. Il étudi
te ait tort, parce qu’il parle de ces choses suivant le goût de notre
Tragédie
, & sur l’expérience de ses cinquante années :
nquante années : au lieu qu’Aristote en parloit suivant le goût de la
Tragédie
Grecque, & suivant l’expérience qu’avoient fa
e de faire attention qu’il y a une différence très-grande entre notre
Tragédie
& la Grecque, & qu’il est impossible que
érence des Spectacles & des Spectateurs. Le caractere de ces deux
Tragédies
n’est pas le même, en voici une preuve. Si Cornei
comme je l’ai dit, chapitres 2 & 3. Dans les Représentations des
Tragédies
à Athenes, tout étoit sacré. Elles étoient faites
ne fut point regardée dabord à Athenes, comme méprisable. Si donc la
Tragédie
Grecque, en comparaison de la nôtre, est pleine d
conséquent, disoient-ils, l’Epopée n’a pas besoin des secours que la
Tragédie
emprunte pour faire son effet sur des Spectateurs
’on en puisse être frappé dans la premiere Représentation. Comment la
Tragédie
de Britannicus eût-elle été couronnée à Athenes,
leur principal objet. Il est aisé de sentir maintenant pourquoi notre
Tragédie
est si differente de celle des Grecs. Nos Poëtes
u des Passions dans une Action étendue, ont réuni ces deux espéces de
Tragédie
, dont l’une étoit appellée par les Grecs Pathétiq
s siens, Mithridate avec ses Fils, Scenes que ne connoissoit point la
Tragédie
Grecque, où il y a plus de mouvemens que de disco
réateurs qui nous manquent. Que nous aurions de belles & d’utiles
Tragédies
, si nos deux grands Poëtes n’étoient pas venus da
e, & où l’on recevoit bien mieux Berenice que Britannicus ! Notre
Tragédie
sans doute est plus propre que celle des Grecs à
l’Esprit, mais celui du Cœur, qui consiste à être dans l’émotion. La
Tragédie
de Britannicus est parfaite en son genre, & i
par la délicatesse des sentimens, par les pensées ingénieuses, que la
Tragédie
produit son plus grand effet : & les Grecs, q
les, fut enfin la cause de leur ruine, eurent la véritable idée de la
Tragédie
, quand ils y donnerent tout au Pathétique & à
ni par les caracteres, & jamais Sujet ne fut plus heureux pour la
Tragédie
: c’est le sujet qu’Aristote avoit toujours en vu
Et ce même Sujet qui nous a toujours plu, montre la différence de la
Tragédie
Grecque & de la nôtre. Quel Poëte oseroit fai
dans un excès & nous dans un autre. Le défaut ordinaire de notre
Tragédie
est de n’être point assez Pathétique, & de re
22.] Les Poëtes ont peint les Hommes tels qu’ils étoient alors. Notre
Tragédie
doit donc nécessairement être très-différente de
x Représentations. La Versification qui est toujours la même dans nos
Tragédies
, étoit extrêmement variée dans les Grecques. Que
mment les comparer ensemble ? Cependant comme la grande qualité d’une
Tragédie
est que dans une Action conduite avec vivacité &a
stion, l’Œdippe doit-il faire donner aux Grecs la supériorité dans la
Tragédie
sur les François ? Athalie la doit-elle faire don
l’ennemi de notre Poësie Dramatique ; que Gravina qui avoit fait cinq
Tragédies
, qu’il trouvoit bonnes, n’ait point admiré les nô
peux éloges de sa Merope, ait parlé avec un mépris inconcevable de la
Tragédie
Françoise, nous ne songeons point à nous en chagr
ippolyte, Mademoiselle Iphigénie. Martelli, grand admirateur de notre
Tragédie
, nous reproche aussi de faire paroître Agamemnon
s nous releverons sans fierté. Ne croyons pas non plus que toutes les
Tragédies
Italiennes ayent paru à tout Italien, comme à Cre
ce que la France a produit en 70 ans, & parmi le grand nombre de
Tragédies
Françoises, qui traduites en Italien ont été si b
critique qu’il en a faite ? Quand il nous offrira dans sa Langue une
Tragédie
avec les mêmes beautés, & tous les mêmes défa
amp; tous les mêmes défauts qu’il y trouve, nous reconnoîtrons que la
Tragédie
a fait de très-grands progrès en Italie. Que ce n
equin de l’Italie. Personne n’ignore de combien de bouffonneries, les
Tragédies
de Shakespear sont remplies. Nous avons vu dans l
s, quelque Piéce plaisante, pour reveiller le Peuple qu’attristoit la
Tragédie
; c’étoit pour une Populace qu’ils avoient cette
ere etoit bien ignorée des Poëtes qui travailloient alors. Les seules
Tragédies
de l’Antiquité qu’ils lisoient, étoient celles de
Seneque : elles furent leurs modéles, & dans toutes nos anciennes
Tragédies
, on ne trouve par cette raison, qu’une Action mis
te n’a point fait une autre Régle. On a beau dire, pour justifier les
Tragédies
des Anglois, pleines d’Episodes inutiles, & l
Les Poëtes s’imaginerent d’abord que pour donner de la grandeur à la
Tragédie
, il falloit lui faire parler un langage merveille
es Italiens ont prétendu s’être corrigés, se retrouve dans toutes les
Tragédies
du Cardinal Delfino. Sa Lucrece, après s’être don
ce stile ne se trouve point dans la Mérope de M. Maffei, ni dans les
Tragédies
de l’Abbé Conti. Ces Piéces sont sans doute plus
la gloire de la Comédie, tandis qu’on nous dispute encore celle de la
Tragédie
. Si l’on en croit Gravina & Crescembeni, les
mp; pour confondre la jalousie des autres Nations, il leur suffit des
Tragédies
du Cardinal Delfino. S. Evremond a pensé bien dif
quand il écrivoit sur les Spectacles des Italiens, à l’égard de leurs
Tragédies
elles ne valent pas la peine qu’on en parle : les
ennui. Ce jugement est trop dur, mais il est vrai que leurs anciennes
Tragédies
sont presque toutes fort ennuyeuses, à cause de c
mordue par Cerbere, Riparami dà morsi Di Cerbero feroce. Des
Tragédies
ainsi conduites & écrites dans ce stile, sont
oît vouloir nous faire entendre qu’il représenta avec succès quelques
Tragédies
Italiennes, & que la Mérope de M. Maffei fut
Maffei me dit qu’il étoit fâché de me voir jouer continuellement des
Tragédies
Françoises ; qu’elles ne valoient toutes rien, (i
ne plus nous charger de ces antiquailles, & de faire lui-même une
Tragédie
. Il fit la Mérope, que je représentai à Venise :
is pour la représenter. Elle fut jouée onze fois. On a parlé de cette
Tragédie
parce qu’elle a paru sur le Théâtre. S’il n’eût f
Gravina & Crescembeni vouloient nous faire admirer. Voici donc la
Tragédie
perfectionnée en Italie, voyons si elle s’est aus
t favorable à ces beautés, à entendre dire à S. Evremond, parlant des
Tragédies
Angloises : On ne peut avoir toutes choses, &
t pas. Mais l’Auteur du Spectateur ne donne pas une grande idée de la
Tragédie
de sa Nation, quand il dit qu’on y excite la Terr
n d’une cloche : & M. de Voltaire, très-capable de juger de cette
Tragédie
, malgré les éloges qu’il a donnés quelquefois au
ois du génie de la Peinture & de la Musique, leur ôte celui de la
Tragédie
? Les exemples que j’ai rapportés de la maniere
i terribles : l’objet de Dryden paroît tout contraire. Il intitule sa
Tragédie
, Tout pour l’Amour, ou le monde bien perdu, parce
bien perdu, parce que l’Amour en cause la perte. Quel titre pour une
Tragédie
! La Catastrophe est le triomphe de l’Amour. Anto
e celui d’Antoine. Est-ce là respecter les Mœurs, la Raison, & la
Tragédie
? Cependant c’est dans la Préface de cette Piéce
es : nous aurions trop d’avantage sur lui. Ainsi ne parlons pas de sa
Tragédie
intitulée le Duc de Guise, Piéce propre à exciter
Ministres, sous le Personnage du Curé de S. Eustache qui y paroît. La
Tragédie
Angloise s’est perfectionnée, & a eu cette ob
re Pope qui nous apprend à placer l’époque d’un meilleur goût dans la
Tragédie
Angloise, au Caton d’Addisson, lorsque dans le Pr
rages, ayant eu le bonheur de plaire à sa Nation, en suivant dans ses
Tragédies
, comme dans sa Comédie, les traces des Poëtes Gre
que chez les Grecs, je m’arrêterai à considérer le caractere de leurs
Tragédies
. Leur unique but est d’exciter une grande émotion
on, & c’est dans cette émotion que consiste le vrai plaisir de la
Tragédie
; mais n’est-il point dangereux de l’exciter ? De
ainte & la Pitié, les deux Passions, selon lui, essentielles à la
Tragédie
. Puisque ces deux Passions portent les hommes à l
Passions portent les hommes à la vertu, Aristote n’a pu penser que la
Tragédie
les excite pour les purger, & la Tragédie aya
te n’a pu penser que la Tragédie les excite pour les purger, & la
Tragédie
ayant une fin utile, ne devient dangereuse que pa
chemin, & que la majesté que l’Amour a longtems fait perdre à la
Tragédie
, lui a été rendue par Athalie, Piéce conforme à t
, qui par une voix presque unanime, est appellée la plus parfaite des
Tragédies
modernes, nous met-elle en état de disputer aux G
s, nous met-elle en état de disputer aux Grecs la supériorité dans la
Tragédie
? Je ne ferai que proposer cette Question. Ce pet
LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les
Tragédies
de son Père en particulier. Il y a bien long-t
ems, Monsieur, que je vous presse de publier vos observations sur les
Tragédies
de votre illustre Père. Les raisons qui vous en o
t qu’on ne trouvât singulier qu’un fils s’érigeât en Commentateur des
Tragédies
de son père, & de Tragédies que ce pere lui-m
un fils s’érigeât en Commentateur des Tragédies de son père, & de
Tragédies
que ce pere lui-même a condamnées si sévérement d
n : Honorez la mémoire de votre père, mais oubliez qu’il ait fait des
Tragédies
. Au fils de Racine, comme à celui de Virgile, on
’abord sous un aspect moins favorable. L’Auteur de nos plus parfaites
Tragédies
a paru se repentir d’avoir travaillé pour le Théa
premier lieu, qu’il y a une très-grande différence entre composer des
Tragédies
, & les faire représenter par des Acteurs gagé
rdinal, ni comme souverain Pontife. Que ces mêmes Poësies fussent des
Tragédies
, seroient-elles par ce seul endroit plus contrair
mises. Des Religieux respectables par leur piété ont souvent fait des
Tragédies
, & en font encore tous les jours du consentem
onclus de là, Monsieur, que la composition ni la représentation d’une
Tragédie
n’ont rien en soi de vicieux, ni qui puisse cause
mal, qui est très-grand quand il y en a, consiste dans l’espèce de la
Tragédie
, dans la qualité des Acteurs, & dans le lieu
ncerai par ces derniers objets. L’autre me ramenera naturellement aux
Tragédies
de Racine, à l’occasion desquelles j’ai bien des
périorité de ses talens, & qui en composant toutes les années des
Tragédies
& des Comédies pour les exercices accoutumés
avez l’usage constant où l’on est de représenter une Comédie après la
Tragédie
. Une jeune personne est encore toute attendrie de
une ame solidement chrétienne. Quand M. votre Pere enchantoit par ses
Tragédies
la Cour, la Ville, & toute l’Europe, le Théat
r augmenté même la séduction & le danger par quelques unes de ses
Tragédies
. On est rarement injuste dans sa propre condamnat
d’admirateurs de la beauté de son ame, qu’il y a d’admirateurs de ses
Tragédies
, & du peu d’Ecrits en prose qu’il nous a lais
, pour le consoler d’avance des critiques qu’il entendra faire de ses
Tragédies
. Sa modestie vous eût défendu peut-être alors de
resse & de sentiment dont la nature l’avoit doué ; à censurer les
Tragédies
où l’amour domine trop, & celles où il ne dev
ant, comme la chose est fort aisée, que ce premier Restaurateur de la
Tragédie
parmi les modernes, n’a pas moins à se reprocher
Racine est, je pense, l’homme de la terre qui en a eu davantage. Ses
Tragédies
, ses Cantiques, ses Lettres, sa Prose & ses V
s cette déclaration si connue quelques traits heureux empruntés de la
Tragédie
d’Hippolyte attribuée à Sénèque, ce n’est point l
toute justice dans la comparaison, choisissons une de ses meilleures
Tragédies
, & dans cette Tragédie une des plus belles Sc
raison, choisissons une de ses meilleures Tragédies, & dans cette
Tragédie
une des plus belles Scènes. Je reconnois, avant d
oit de la situation générale des personnages dans tout le cours de la
Tragédie
, soit de leur situation particulière dans de cert
ions, ni à l’action, puisqu’elles peuvent être intéressantes dans une
Tragédie
mal écrite, & remplie de lieux communs ; mais
de Rodrigue & de Chimène. L’intérêt dans le Cid commence avec la
Tragédie
, telle qu’on la représente aujourd’hui, c’est-à-d
n est moins excusable, puisqu’ayant introduit l’amour dans toutes ses
Tragédies
, il a deux torts en cela, l’un, d’avoir fait ce q
r attribué à ses personnages des mœurs Françoises, parce que dans ses
Tragédies
Mithridate & Pyrrhus s’expriment en François
p; la plus commune à tous les hommes. C’est celle qui domine dans ses
Tragédies
, & comme en la traitant avec toute la vérité
dicte des sentimens de cette espèce. Il y en a une infinité dans les
Tragédies
de Racine, & qui n’ont pas comme celui dont i
n’est pas médiocre, est peut-être l’unique défaut de cette excellente
Tragédie
. Rien de plus achevé que le personnage d’Andromaq
causer des remords à son Auteur. Au moins est-il certain que dans ses
Tragédies
les plus tendres, les plus propres à émouvoir les
e que faisoit M. Arnaud des amours d’Hippolyte & d’Aricie dans la
Tragédie
de Phedre, dont, à cela près, ce Théologien rigid
ets de M. Racine m’ont fait naître l’idée d’examiner de plus près ses
Tragédies
, en ce qui concerne l’amour, & de marquer cel
bord ses expressions. L’amour qui a d’ordinaire tant de part dans les
Tragédies
, n’en a presque point ici. Et je doute que je lui
le soit ? Cette nécessité une fois admise suffiroit pour dégrader la
Tragédie
. Ce seroit une preuve qu’elle ne peut se passer d
Alexandre. ne voudrois pas non plus que l’amour se fût glissé dans la
Tragédie
d’Alexandre, quoiqu’il y soit autorisé par l’Hist
endre, ni sensible pour les femmes. On diroit à n’en juger que par la
Tragédie
de son nom, qu’il étoit naturellement porté à l’a
Axiane, il n’y a guère rien de plus beau que quelques Scènes de cette
Tragédie
; celle de Porus & de Taxile au premier Acte
bout à l’autre, comme celui de Porus. J’observerai à l’égard de cette
Tragédie
une chose qu’on doit appliquer à toutes celles du
au milieu. SiAndromaque. Britannicus. j’ai condamné l’amour dans les
Tragédies
de la Thébaïde & d’Alexandre, je lui ferai gr
oute point que l’Auteur ne se soit souvent repenti d’avoir fait cette
Tragédie
, dont la lecture est presque aussi dangereuse que
ui tous de mon amant empruntoient leur éclat. Je viens de relire la
Tragédie
de Bérénice. Je l’ai de nouveau condamnée, mais e
e Bérénice. Je l’ai de nouveau condamnée, mais en admirant Racine. La
Tragédie
de Corneille sur le même sujet confirme ce que j’
. On s’y amuse, & on y rit en toute sûreté. IlBajazet. est peu de
Tragédies
où l’amour soit plus tendre & plus séduisant
st rappellé plus d’une fois sans doute dans ses secrets repentirs, la
Tragédie
de Bajazet est une des meilleures de notre Théatr
at est au-dessus de tout éloge. On regarde la première Scène de cette
Tragédie
comme le modèle & le chef-d’œuvre des exposit
core du souverain Juge de l’art des Vers. Depuis Alexandre toutes les
Tragédies
de Racine sont également bien versifiées. S’il y
ns Phedre & dans Athalie. MithridateMithridate. est de toutes les
Tragédies
de Racine celle où il y a plus de grandes choses,
la fierté de Rome, les victoires de ses généraux, forment dans cette
Tragédie
un tableau où le Poëte a rassemblé tout ce qui se
nt un Roi n’a de respectable que sa dignité. Je le sais. Mais dans la
Tragédie
il faut que tout soit grand, que tout soit noble
! Monime est la vertu même ; cependant il y a trop d’amour dans cette
Tragédie
. Je n’aime point à voir la même Princesse écouter
ns son Amant que l’Epoux qui lui est destiné. Tous les ressorts de la
Tragédie
sont ici mis en jeu ; pitié, terreur, amour de la
gion, interêt d’amour, interêt de politique, interêt de Nation. Cette
Tragédie
montre encore mieux que Mithridate & Britanni
e. C’est le triomphe du vrai tragique, & de l’art des vers. Cette
tragédie
seroit sans défaut, si le sauvage Hippolyte n’aim
’autres où il n’est pas plus heureusement employé ; car de vingt-deux
Tragédies
qui composent le Théatre de Corneille, il n’y en
ule sans amour. Racine est le premier Poëte François qui ait fait des
Tragédies
sans cette frivole passion. C’est un avantage qu’
Je pense à peu près de même. Mais il est vraisemblable aussi que les
Tragédies
de Racine gagneront le leur contre celles de Corn
mais à la versification près, la différence est grande entre ces deux
Tragédies
. La première est sans intrigue d’amour, comme la
t de la terre ils disparurent tous. C’est dans ce goût là que cette
Tragédie
est écrite depuis la première Scène jusqu’à la de
qu’on dit de lui simplement qu’il écrit avec élégance. De combien de
Tragédies
nouvelles n’ai-je point lû dans les extraits qu’o
te morale salutaire est compris dans les quatre Vers qui terminent la
Tragédie
: Par cette fin terrible & dûe à ses forfai
t si glorieusement sur ses traces, de grossir le nombre de semblables
Tragédies
. Son exemple a déjà été suivi dans Mérope avec un
ions pas que si Corneille est chez les modernes le Restaurateur de la
Tragédie
, Racine est parmi nous le premier Auteur de Tragé
staurateur de la Tragédie, Racine est parmi nous le premier Auteur de
Tragédies
sans amour ; & qu’il est moins glorieux de ré
ion, il ne s’est pas contenté de supprimer l’amour dans ses dernières
Tragédies
; il a fait plus. Dégoûté des sources mensongères
ères également brillantes ; l’une toute profane, qui nous a valu neuf
Tragédies
; l’autre toute sainte, & malheureusement de
ro Italiano, osia scelta di Tragedie per uso della Scena. Ce choix de
Tragédies
à l’usage du Théatre est précédé d’un discours in
l’honneur, & de convaincre les autres Nations de l’excellence des
Tragédies
Italiennes, il n’y a rien en cela que de louable,
’on doit avouer que rien ne seroit réellement plus méprisable que les
Tragédies
Françoises, si elles avoient le malheur de ressem
es Madame ? Cette froide plaisanterie ne tombe pas sans doute sur les
Tragédies
de Cinna, d’Heraclius, de Phedre & d’Athalie.
notre Théatre, si on en jugeoit par ce long & ennuyeux Recueil de
Tragédies
, qu’on a décoré du titre imposant de Théatre Fran
que le Théatre des Grecs du P. Brumoy ne contient que les meilleures
Tragédies
d’Eschyle, de Sophocle, & d’Euripide, qu’on n
st un choix fait avec soin, & par une bonne main, des plus belles
Tragédies
qui ayent paru en différens tems sur la Scène Fra
e que les noms ; car le Théatre François comprend essentiellement les
Tragédies
de ces deux hommes immortels. Vous voyez, Monsieu
re, & que la même fureur causa aussi celle des Romains. L’Antique
Tragédie
fut cependant grave & majestueuse. J’avoue qu
y pouvoient perdre leur courage. Pourquoi les Grecs ont-ils aimé une
Tragédie
si terrible ? Ils pouvoient sans doute en choisir
xtravagantes chez les Poëtes, & dans nos Romans de Chevalerie. La
Tragédie
s’attacha à frapper la Partie pleureuse, & co
pleurer. Ainsi la Poësie Epique vit nécessairement du Merveilleux, la
Tragédie
vit de Larmes, & la Comédie doit vivre des Ri
dre la nécessité. On peut, dans le Promethée d’Eschyle, considérer la
Tragédie
naissante & informe, un Spectacle fait pour a
rsuit, & qui crie, α, α, ε, ε, εα, εα, ιω, ιω, &c. Dans cette
Tragédie
informe, on trouve déja une Action grande, une, &
de diamant qui lui percent la poitrine. Quelle différence entre cette
Tragédie
si simple, & les anciennes Piéces Angloises,
p; les anciennes Piéces Angloises, Hollandoises & les nôtres ! La
Tragédie
Moderne fut longtems très-galante, j’en ai dit la
celle des Grecs, & créa, pour ainsi dire, une nouvelle espece de
Tragédie
, qui est très-peu pleureuse. Sa Cornélie même s’a
ent toujours dans l’admiration, presque jamais dans la douleur. Cette
Tragédie
, qui n’a pu être soutenue que par un Génie très-g
donc toujours également vrais, & sont confirmés par celle de nos
Tragédies
que nous appellons la plus parfaite. Athalie nous
t plus admirable, qu’il est très-opposé aux caracteres que demande la
Tragédie
; elle veut des hommes qui s’abandonnent à la tem
u’à la Catastrophe. Elle confirme donc tout ce que j’ai avancé sur la
Tragédie
, & en même-tems ce que j’ai dit sur son utili
la conserve toujours. Il a encore mieux réussi, & en donnant à la
Tragédie
cette majesté inconnue, il a fait voir quel Génie
APITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre
Tragédie
. L’obligation que nos Voisins ont eue à notre
her à notre Tragédie. L’obligation que nos Voisins ont eue à notre
Tragédie
, ne les engage pas à la ménager par reconnoissanc
iéme accusation que sur les deux premieres. §. I. Le Stile de notre
Tragédie
. Le Stile de notre Tragédie ne doit point par
premieres. §. I. Le Stile de notre Tragédie. Le Stile de notre
Tragédie
ne doit point paroître Poëtique aux Peuples accou
dure pas longtems. L’idée qu’ils ont de la majesté que doit avoir la
Tragédie
, est cause que ne faisant pas d’abord reflexion q
l’empêche d’approcher de son Fils. On ne doit donc pas attaquer notre
Tragédie
, sur la Partie qui en fait une grande beauté, &am
comprendre ce qui avoit engagé M. de Cambrai à soutenir que dans nos
Tragédies
, toute belle personne est nommée un Soleil, ou to
anciens Poëtes ornoient leurs Stances ne se trouve dans aucune de nos
Tragédies
, depuis que nous avons une Tragédie. Notre éloign
ne se trouve dans aucune de nos Tragédies, depuis que nous avons une
Tragédie
. Notre éloignement à rechercher une vaine parure
ne l’est pas, & paroît dir sciolto. C’est ce qu’on loue dans les
Tragédies
que j’ai examinées, quoique les Vers y soient enc
gage amoureux. Le troisiéme reproche que nos Voisins font à notre
Tragédie
, est d’être un Poëme tout rempli d’Amour, au lieu
cs, qui très-libertins dans la Comédie, furent toujours sages dans la
Tragédie
, parce qu’ils ne s’imaginerent jamais qu’un Poëme
ais terrible leur suffisoit. Ajax se jettant sur son épée fournit une
Tragédie
à Sophocle ; Philoctete à qui l’on veut enlever s
re si long-tems ignorée parmi nous. Médée a été pour nous un Sujet de
Tragédie
& d’Opéra ; mais ce Sujet n’étoit point trait
amp; les billets doux des Heros les plus graves de l’Antiquité. Notre
Tragédie
prit une vie conforme à l’air qu’on respiroit alo
u’elle est belle ; son empire est celui de la Beauté : ainsi dans nos
Tragédies
toute Maîtresse fut appellée une Divinité : Emili
ant l’effet qu’il produisoit, lorsqu’il écrivit ses Réflexions sur la
Tragédie
, il n’hésita pas de prononcer, qu’il est à propos
demander cette réforme. Corneille qui mit de l’Amour dans toutes ses
Tragédies
, même dans les Saintes, même dans Œdippe, ne lui
est qu’à la seconde Place, il faut ou qu’elle n’en ait aucune dans la
Tragédie
, ou qu’elle occupe la premiere ; il faut ou qu’el
ie regnoit dans la brillante Cour d’un jeune Roi, dans un tems où les
Tragédies
de Quinaut faisoient la fortune des Comédiens. L’
Ne croyez pas, Monsieur, que cette malheureuse coutume d’accabler nos
Tragédies
d’une Episode inutile de galanterie, soit due à R
as étonnant qu’on l’accuse en Italie d’avoir mis à la mode dans notre
Tragédie
, le langage amoureux, puisque dans le pays où il
imaginent que ce langage étoit toujours le sien, qu’il ne faisoit ses
Tragédies
que pour faire valoir une Actrice, dont il étoit
une femme très-peu estimable, & l’on peut remarquer que dans les
Tragédies
de Corneille toutes ces femmes adorées par leurs
faut regner : il la quitte, quand il est Empereur. Voilà donc notre
Tragédie
devenue plus morale, & cependant, je suis for
a été, comme je viens de le montrer, le Réformateur de notre galante
Tragédie
. Il osa faire plus, il osa comme Euripide εκτραγῳ
des hommes. Il est certain qu’il n’eût plus songé à perfectionner la
Tragédie
, l’ayant entiérement abandonnée, sans les circons
oësie. Et M. Maffei dans sa réponse, avoue qu’elle est une très-belle
Tragédie
, bellissima Tragedia. Ce que j’ai dit à la fin de
s les Théâtres de l’Europe : Je donne à Athalie le pas sur toutes les
Tragédies
modernes. De quelque côté qu’on l’examine, on n’y
, un consentement unanime me paroît le mettre à la tête de toutes les
Tragédies
modernes : il nous procure donc l’avantage d’étab
ons nous dire sans nous tromper, comme Crescembeni quand il parle des
Tragédies
Italiennes, nous marchons de pair avec les Grecs
cette question, examinons si Athalie a toutes les Parties qu’avoit la
Tragédie
Grecque, & que doit avoir, suivant Aristote,
avoit la Tragédie Grecque, & que doit avoir, suivant Aristote, la
Tragédie
, pour avoir tout ce qui lui convient.
matique chez les Grecs. CHAP. III. En quoi consiste le plaisir de la
Tragédie
, & de la grande émotion que causoient les Tra
plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les
Tragédies
Grecques. CHAP. IV. La Tragedie est-elle utile ?
mp; la Pitié qui sont, selon lui, les deux Passions essentielles à la
Tragédie
. §. II. Aristote a-t-il pu penser que la Tragédi
essentielles à la Tragédie. §. II. Aristote a-t-il pu penser que la
Tragédie
excite la Crainte & la Pitié, pour purger ces
a Crainte & la Pitié, pour purger ces deux Passions ? §. III. La
Tragédie
dont la fin est d’exciter deux Passions qui peuve
CHAP. IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre
Tragédie
. §. I. Le Stile. §. II. La Rime. §. III. Le la
moureux. CHAP. X. Les six parties dans lesquelles Aristote divise la
Tragédie
, sont examinées dans Athalie. §. I. La Fable, ou
e, nous met-elle en état de disputer aux Grecs lu supériorité dans la
Tragédie
? CHAP. XII. De la Déclamation Théatrale des Anc
[C]
Tragédie
. Représentation d’une Action héroïque, dont l’obj
i de larmes. Par-tout où le Tragique ne domine pas, il n’y a point de
Tragédie
. Le vrai Tragique règne, lorsqu’un homme vertueux
craignaient la douleur Tragique : qu’aurait-il dit aux Français ? La
Tragédie
est née chez les Grecs, comme tous les Arts. Esch
recs, comme tous les Arts. Eschyle, leur premier Tragique, donna à la
Tragédie
un air gigantesque, des traits durs, une démarche
air gigantesque, des traits durs, une démarche fougueuse, c’était la
Tragédie
naissante, bien conformée dans toutes ses parties
chiens furieux le déchirèrent, à l’âge de 75 ans. Il avait composé 75
Tragédies
. Ce qui nous reste des Tragiques Latins n’est pas
ns ; on est dégoûté, rebuté de ses longueurs. Les Romains avaient des
Tragédies
de deux espèces. Ils en avaient dont les mœurs &a
ction, sous l’Article Comédie). Quoiqu’il ne nous soit demeuré qu’une
Tragédie
de cette dernière espèce, (l’Octavie, qui passe s
uis, nourri de la lecture des beaux modèles de la Grèce, accommoda la
Tragédie
, aux mœurs de son siècle & de son Pays. L’élé
it dans des bosquets de mirthe, au milieu des roses. L’histoire de la
Tragédie
Française ne finit point ici : mais c’est à la po
. [Il est aisé de conclure, que les seuls rivaux des Français dans la
Tragédie
, sont les Anglais ; que dans la Comédie, ces dern
Spectacle durant la Représentation des Comédies, que durant celle des
Tragédies
. Ceux qui sont leur amusement de la Poésie Dramat
mépris que les incidens des Comédies produisent en nous. Le but de la
Tragédie
étant d’exciter la terreur & la compassion, i
le que l’objet même exciterait, l’idée des crimes qu’un Personnage de
Tragédie
a commis, nous empêche de sentir pour lui une par
ienveillance du Spectateur. Ce serait aller contre le grand but de la
Tragédie
, que de peindre le vice en beau ; ce but doit êtr
vertu, comme la première obligation de leur art. Quand je dis que la
Tragédie
doit purger les passions, j’entens parler seuleme
p; préjudiciables à la Société ; & on le comprend bien ainsi. Une
Tragédie
qui donnerait du dégoût des passions utiles à la
de la gloire, la crainte du deshonneur, serait aussi vicieuse qu’une
Tragédie
qui rendrait le vice aimable. On ne saurait blâme
fait une ruelle de la Scène Tragique ; qu’on nous passe le terme. La
Tragédie
sera moins majestueuse, moins vénérable, si l’on
ce contre lequel les Spectateurs étaient révoltés. Il y a un genre de
Tragédie
qu’on nomme Tragique-bourgeois. Il arrive tous le
sance qui arriva longtems après Homére, dans le tombereau de Thespis.
Tragédie
, c’est-à-dire, Chanson du Bouc, ou de la Vendange
honneur à l’esprit humain. Ceux qui ont appellé Thespis le pere de la
Tragédie
, l’ont fait le pere d’un Art qu’il ne connut jama
ue des choses boufonnes & grossieres, resta dans les Villages. La
Tragédie
naissante qui n’étoit d’abord que le récit d’une
roduisent souvent des actions grandes, furent réservées pour la seule
Tragédie
. Ce partage ne se fit pas tout d’un coup, puisqu’
partage ne se fit pas tout d’un coup, puisqu’Aristote nous dit que la
Tragédie
ne reçut que tard sa gravité, & ne se défit q
pect. Les Poëtes chercherent les exemples des Passions réservées à la
Tragédie
parmi les Rois & les Héros, non seulement par
changemens suivant ce qui lui paroissoit convenir au caractere de la
Tragédie
ou de la Comédie. Lorsque la Tragédie, dit Aristo
oit convenir au caractere de la Tragédie ou de la Comédie. Lorsque la
Tragédie
, dit Aristote, après beaucoup de changemens eut e
voit pas être prompte. On fut longtems à faire les changemens dont la
Tragédie
avoit besoin : on sait, dit Aristote, les noms de
sur la Comédie, parce qu’elle ne fut pas d’abord recherchée comme la
Tragédie
, & que le Magistrat ne commença que fort tard
a ludo, chercher un spectacle qui chassât la tristesse que causoit la
Tragédie
. Ce fut ce qui donna naissance aux Piéces Satyriq
es Fêtes, & qui avoit passé des Autels au Théâtre. La danse de la
Tragédie
fut par son nom & son caractere distinguée de
. C’est pour cela qu’Horace lui accorde la gloire d’avoir exhaussé la
Tragédie
par le stile, comme par le Théâtre & par le c
Aristote, qui en parut l’inventeur. Eschyle fut appellé le pere de la
Tragédie
, parce qu’il la tira de son état rude & gross
s la vue des meurtres : c’est ce qu’on lit dans Philostrate. L. 6. La
Tragédie
étant devenue une Action grande mise en dialogue
sans pour l’exécution d’une grande Action, en ajouta un troisiéme. La
Tragédie
parut alors avoir sa forme entiere ; on crut qu’u
paroître, à moins qu’il n’eût que très-peu de choses à dire. Ainsi la
Tragédie
reçut toute sa forme & sa beauté de Sophocle,
ties de l’Action, une liaison continue, qui ne se trouve pas dans nos
Tragédies
partagées en Actes isolés. Nos entre-Actes sont q
mme un exercice qui intéresse le Gouvernement. La Danse destinée à la
Tragédie
, avoit la dignité qui convenoit à l’Action représ
e, qui fût plus régulier, & entreprirent de donner la forme de la
Tragédie
à un Poëme qui seroit une imitation en Dialogues
ur quelques vers qui avoient paru impies. Euripide ayant commencé une
Tragédie
par ce Vers, Iupiter, dont le nom m’est seulement
furent reçus avec distinction. Le Fait suivant est trop glorieux à la
Tragédie
, pour n’avoir pas sa place dans l’Histoire de la
orieux à la Tragédie, pour n’avoir pas sa place dans l’Histoire de la
Tragédie
. Quand l’Armée des Athéniens essuya en Sicile ce
it soupçonner qu’il donnoit sous son nom les Ouvrages de son Pere. La
Tragédie
alla toujours en déclinant. Mais ni la disette de
ragi-Comédies, ouvrages enfantés par le mauvais goût. Pour ranimer la
Tragédie
mourante, Lycurgue l’Orateur, qui fit achever le
teur, qui fit achever le Théâtre du Temple de Bacchus, fit copier les
Tragédies
des trois Grands Poëtes, & les fit déposer da
avoit porté dans l’Asie les Poësies d’Homere, y avoit porté aussi les
Tragédies
de Sophocle & d’Euripide, & ces ouvrages
es pieds. Un Comédien qui récitoit à cette fête quelques morceaux des
Tragédies
d’Euripide, saisit la tête de Crassus, & plei
la suite du même Chœur. Le Roi des Parthes, dit Plutarque, tiroit des
Tragédies
Grecques les divertissemens qu’il donnoit, &
es divertissemens qu’il donnoit, & le Roi d’Armenie composoit des
Tragédies
en Grec. Les ouvrages d’Eschyle, de Sophocle, &am
’Eschyle, de Sophocle, & d’Euripide avoient repandu l’amour de la
Tragédie
dans l’Orient aussi-bien qu’en Sicile, où Denys a
icile, où Denys avoit fait élever un Théâtre ; cependant la véritable
Tragédie
morte avec ces trois Poëtes, ne ressuscita point.
faisoit naître les Genies. Callimaque qui dans cette Cour composa des
Tragédies
& des Comedies, n’a été loué des Anciens, que
CHAPITRE X. Des six parties de la
Tragédie
, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans
istote que j’ai rapporté page 81, ce Philosophe après avoir défini la
Tragédie
, la divise en six Parties : L’Action ou Fable, le
oration & le Chant. Cette division n’a rien qui ne soit clair. La
Tragédie
, étant comme le dit Aristote, une imitation, non
s de leurs Actions, la premiere & la plus importante Partie de la
Tragédie
est l’Action. Comme toute action suppose des homm
n seulement, suivant Aristote, ce qu’il y a de plus important dans la
Tragédie
, μέγιςον, le Principe αρχη & la fin τέλος, el
ncipe αρχη & la fin τέλος, elle en est comme l’ame οἶον ψυχη, une
Tragédie
peut subsister sans Mœurs, & non pas sans Act
t de tems qu’on y peut prêter attention, & j’ai remarqué dans les
Tragédies
que j’ai examinées, que ce tems est presque toujo
n’est pas absolument nécessaire, mais contribue à la perfection de la
Tragédie
. Elle est bien plus parfaite, quand l’Action qu’e
Péripétie. C’est par les Péripéties & les reconnoissances que la
Tragédie
ψυχαγωγεῖ, entraîne l’Ame où elle veut. C’est ce
ces perfections sont rares, il reconnoît que les grands Sujets de la
Tragédie
ne se trouvent que dans le petit nombre de ces an
’Athalie dans le Temple forme le Nœud, est partagée, comme celles des
Tragédies
Grecques, en quatre intervalles, que remplissent
es : ainsi cette Piéce a pour ame les deux Passions essentielles à la
Tragédie
, la Crainte & la Pitié. Le Dénouement arrive
a Reconnoissance comme la Péripétie, naît du Sujet. Voilà l’espece de
Tragédie
qui entraîne l’ame où elle veut, suivant le terme
ns ; elle remet l’ame des Spectateurs dans la tranquillité : mais une
Tragédie
, peut, comme je l’ai dit, être parfaite, sans exc
cipes d’Aristote, & qui a conduit sa Piéce dans la simplicité des
Tragédies
Grecques, est celui qui a le mieux réussi. §.
es Mœurs. Les Mœurs des hommes sont la cause de leurs Actions. La
Tragédie
est l’imitation d’une Action ; cette Action arriv
les Mœurs, telles Inclinations, tels Caracteres : il faut donc qu’une
Tragédie
ait des Mœurs. Ce que je dis ici, d’après Aristot
homme a des Mœurs, on peut demander s’il est possible qu’il y ait une
Tragédie
sans Mœurs. Il y en a beaucoup parmi nous, &
urs grands Poëtes, puisqu’Aristote se plaint de ce que la plûpart des
Tragédies
de son tems étoient sans Mœurs. Il faut donc cher
il a voulu dire. Il compare ces Poëtes de son tems, qui faisoient des
Tragédies
sans Mœurs, à Zeuxis dont les Ouvrages ne portoie
timens. Aristote ne s’arrête point à cette troisiéme partie de la
Tragédie
, parce qu’il renvoye à ce qu’il a dit dans sa Rhé
de tous nos versificateurs, pensoit de même, puisqu’il disoit que sa
Tragédie
étoit faite, lorsqu’ayant, après de longues médit
e quatriéme Partie n’est pas essentielle, puisque nous avons quelques
Tragédies
dont la Versification est très-médiocre, & qu
ers de la Comédie, & où l’on suoit au mois de Décembre, étoit une
Tragédie
en Prose. Un Spectateur quand il est en larmes n’
prouver que la Partie de la Versification n’est pas essentielle à la
Tragédie
, à quoi l’on peut répondre que jamais Piéce bien
bus adsunt humani vultus. C’est ce que prouve l’étonnant succès d’une
Tragédie
Angloise, toute en Prose, & si peu annoblie p
ose, & si peu annoblie par ses Personnages, qu’elle est intitulée
Tragédie
Bourgeoise. Nulle vraisemblance n’y est observée
t, contribuoit à attendrir l’Auditeur. Combien de fois le lieu où nos
Tragédies
sont représentées, a-t-il été arrosé de larmes !
de larmes ! & cependant où se réduit le nombre de nos excellentes
Tragédies
? Un Grand homme n’excelle pas toujours également
tes bien & sur tout la plus facile. Soyons donc persuadés que ces
Tragédies
qui sont mauvaises dans la Partie de la Versifica
mite des Actions ordinaires, de parler le langage ordinaire : mais la
Tragédie
, si elle parloit ce langage, n’auroit plus de Gra
écit de la mort d’Hippolyte, & de plusieurs autres morceaux de la
Tragédie
de Phedre, parce que le Poëte attentif en tout à
a vraisemblance, conforme son stile à ses Sujets, ce qui fait que ses
Tragédies
ont toutes une Versification différente, au lieu
. prétend qu’il ne paroît plus grand dans Athalie que dans ses autres
Tragédies
, que parce que son Sujet l’a autorisé à orner ses
cette Piéce étoit représentée gratis devant notre Populace, comme les
Tragédies
Grecques devant celle d’Athenes, elle y seroit at
. La Musique. Les Chœurs. La Musique est admirablement unie à une
Tragédie
quand elle ne s’y fait entendre que dans des inte
i paroisse suspendue. Il a été si naturel d’unir ainsi la Musique aux
Tragédies
, que celles des Yncas, comme je l’ai dit, avoient
des intermedes. On ne songea point à rendre cet ornement à la Moderne
Tragédie
, ce qui fait dire au P. Saverio qu’elle n’est que
& quelquefois parle en son nom, en est le Coriphée : ainsi cette
Tragédie
est dans toutes ses Parties, la Danse seule excep
me ne voudroit pas l’entendre chanter. C’est par cette raison que les
Tragédies
Grecques ne finissent jamais par des chants, mais
férence. L’objet de la Comédie est d’inspirer la joye : l’objet de la
Tragédie
est d’inspirer la tristesse, & l’on ne rempor
n Musique. Après ce que je viens de dire sur la Musique ajoutée à la
Tragédie
; & après avoir établi dans tout ce que j’ai
veut ni chanter ni entendre chanter, pourquoi s’est-on imaginé que la
Tragédie
, consacrée à la douleur, & au trouble des plu
Opera comme un Poëme d’une espece bizarre, qui n’a de commun avec la
Tragédie
que le titre qu’on lui donne, comme un Ouvrage co
e, est toujours sottise. Il ajoute, que les Grecs faisoient de belles
Tragédies
où ils chantoient quelque chose, au lieu que les
us de l’entêtement où l’on est pour l’Opera, c’est qu’il va ruiner la
Tragédie
, qui est la plus belle chose que nous ayons, la p
int les Italiens : ils ont dit que les Opera avoient fait tomber leur
Tragédie
. Il ne falloit pas frapper un grand coup pour l’a
ter au même coup, nous avons su conserver notre raison pour goûter la
Tragédie
, & nous sommes comme convenus que quand nous
ent que leur Poësie Dramatique Musicale, après avoir fait tomber leur
Tragédie
, devint elle-même si monstrueuse qu’il y fallut m
surpris de les y trouver. C’est en faisant main basse sur toutes nos
Tragédies
, & mettant en piéces nos plus belles Scenes,
le excerce aux dépens de la Poësie, de la raison, & des mœurs. La
Tragédie
peut rendre les hommes plus vertueux, en les rend
ne devoir placer le tems de la véritable renaissance en Europe, de la
Tragédie
& de la Comédie, qu’au tems de Corneille &
à ceux des Pantomimes, & où regnoient les Lazzi, ont survécu à la
Tragédie
& à la Comédie. Ils ont leur beauté. Hanno ve
pareils Spectacles. Les Troubadours donnoient quelquefois les noms de
Tragédie
& de Comédie, aux Fabliaux qu’ils récitoient
son Poëme sur l’Enfer, le Paradis, & le Purgatoire, & appelle
Tragédie
l’Æneide. Sa raison étoit que toute Poësie en sti
Sa raison étoit que toute Poësie en stile élevé devoit être appellée
Tragédie
, & celle en stile plus simple devoit être app
représenter la Passion. Par tout, ce Sujet parut le plus propre à la
Tragédie
, comme étant un Sujet tout de larmes, & par t
is lusibus. Il le croyoit. Les Italiens mettent en 1520 leur premiere
Tragédie
, la Sophonisbe du Trissin. Peu de tems après, Ruc
tems après, Ruccellai donna son Oreste, & en 1546 fut imprimée la
Tragédie
du Roi franc Arbitre, qui épouse la Grace justifi
sputent aux Italiens la gloire d’avoir fait connoître les premiers la
Tragédie
, puisque D. Montiano dans le Discours qu’il vient
vant les termes de Pasquier, avoit mis l’œil aux bons Livres, par une
Tragédie
qui parut à la maniere des Grecs, parce qu’elle a
n’étoit pas encore capable de les traiter. Le Tasse voulut tenter une
Tragédie
dans le goût des Grecs ; mais il ne les connoisso
e des Piéces qu’il affectionnoit en Pere, le jeune Corneille, par des
Tragédies
représentées avec moins d’appareil, sut anéantir
oute critique, parce qu’il les devoit toutes mépriser ; il déclara sa
Tragédie
, un Ouvrage parfait, & engagea Sarasin à le p
de Corneille, donne à Hardi la gloire d’avoir tiré de la fange, notre
Tragédie
, à Mairet celle de l’avoir rendue reguliére, &
able, que s’il eut vecu du tems d’Aristote, ce Philosophe eût prit sa
Tragédie
pour le fondement de sa Poëtique. On doit croire
us d’autorité que cet Oracle : elle nous apprit ce que c’etoit que la
Tragédie
. Nous ignorions encore ce que c’étoit que la Comé
vit briller une autre. Les Ouvrages de ces deux Poëtes soutinrent la
Tragédie
contre le coup que lui pouvoient porter ces Spect
nus qui en fut l’inventeur, comme le dit Bayle à son Article. Dans la
Tragédie
qu’il fit représenter devant Innocent VIII, il n’
& les Décorations. Ce Spectacle qui fit disparoître de l’Italie,
Tragédie
& Comédie, fit perdre à la Musique Italienne
issoit l’Enfant Jésus, à qui on donnoit de la bouillie. Les premieres
Tragédies
profanes y furent semblables aux Piéces Angloises
a Nation. Quelques beaux Esprits de l’Italie, mortifiés de ce que les
Tragédies
Françoises, quoique mal traduites, étoient les se
ue ne l’avoit été notre Abbé d’Aubignac, quand il voulut composer une
Tragédie
. Le même malheur arriva à Dryden, qui avoit fait
leterre & de l’Italie le goût de la belle Nature ; mais enfin nos
Tragédies
mieux connues, forcerent ceux qui les méprisoient
es, si les Poëtes avoient su exciter une Pitié charmante ? Nos belles
Tragédies
connues aujourd’hui en Espagne, y ont aussi intro
qu’Horace a dit de la sienne, Spirat Tragicum. Malgré la Merope, les
Tragédies
de l’Abbé Conti, & sa belle traduction d’Atha
ësie Dramatique moderne, qu’à cause de l’usage où l’on est d’appeller
Tragédies
des Piéces qui ne font jamais verser de larmes, d
es on représentoit devant les Rois & les Seigneurs de la Cour des
Tragédies
& des Comédies, dont les intermedes contenoie
eurs qui étoient tous d’une naissance distinguée. Les Sujets de leurs
Tragédies
étoient les exploits militaires des Rois & de
’Ynca, Historien de son Pays, nous eût donné une Traduction d’une des
Tragédies
de sa Nation. Nous verrions comment le bon sens c
as & bouffon ; ils ne faisoient point un mélange monstrueux de la
Tragédie
& de la Comédie : enfin nous voyons dans ce P
commerce des Muses, un Spectacle qui ressemble à celui des Grecs. Une
Tragédie
qui est l’imitation d’une Action grande, est exéc
ts ou quelque farce boufone, pour délasser : mais dans le corps de la
Tragédie
, ou de la Comédie, tout est moral. Les Chinois, g
sentations saintes duroient quelquefois quatre ou cinq jours. Dans la
Tragédie
Chinoise dont la traduction est rapportée par le
ins de la Grece. L’Abbé de Choisy rapporte qu’il assista à Siam à une
Tragédie
Chinoise, qu’on fit exécuter pour l’Ambassadeur d
pour l’Ambassadeur de France. Les Comédiens étoient Chinois, & la
Tragédie
fut précédée d’une Comédie à la Chinoise. Ce Spec
ui que les Rapsodes donnoient dans la Grece, avant la naissance de la
Tragédie
. C’est un Poëme mêlé de l’Epique & du Dramati
, de-là a dû suivre naturellement la distinction essentielle entre la
Tragédie
& la Comédie, distinction cependant long-tems
r génie plus que par l’étude, entrerent dans la véritable route de la
Tragédie
& de la Comédie. La Poësie Dramatique eut le
Chapitre II. Que la représentation des Comédies et
Tragédies
était un acte de Religion parmi les Grecs et Roma
ons aujourd'hui, l'échafaud où paraissent les Acteurs des Comédies et
Tragédies
, mais un grand lieu composé de plusieurs bâtiment
ne contenaient pas dans leur propre signification les Comédies ni les
Tragédies
, mais des Jeux particuliers, comme nous le ferons
stPract. du Th. l. 3 c. 2., qu'autrefois la Comédie etAthen. l. 2. la
Tragédie
ayant été comme une même chose, avaient eu même n
discours, aux choses qui concerneront conjointement la Comédie et la
Tragédie
, les Comédiens et les Tragédiens, je ne me servir
justifié clairement dans la Pratique du Théâtre, que la Comédie et la
Tragédie
commencèrent par les Danses et par les Chansons q
uelque temps, passa dans sa Ville et sur les Théâtres, et fut appelée
Tragédie
, du nom du bouc que l'on y sacrifiait à Bacchus ;
peuple. Sophocles introduisit trois Acteurs parlant ensemble dans la
Tragédie
, avec d'autres embellissements qui lui donnèrent
grands Chœurs de Musique dans les Temples. Or comme la Comédie et la
Tragédie
avaient eu pour Berceau les Autels de Bacchus, et
s le Bouc dont on avait honoré le Poète vainqueur en la dispute de la
Tragédie
, était estimée si religieuse, que Plutarque se pl
e Comique Grec, et dans les deux Latins qui nous restent. Et pour les
Tragédies
ils en faisaient d'ordinaire l'ouverture, ou bien
Et quand un jour le peuple s'écria contre Pylade ce fameux Danseur de
Tragédies
, dont parle MacrobeMacrob. de Pylad. « μοροὶ μενό
ux. » Mais sans rechercher d'autres preuves de l'usage religieux des
Tragédies
et des Comédies, il leur faut attribuer toute la
CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la
Tragédie
, & de la grande émotion que causoient les Tra
Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les
Tragédies
Grecques. Nous avons vu les Peuples voisins de
ne doivent point perdre après tant de siecles, & devant nous les
Tragédies
Grecques, qui dépouillées de la magnificence de c
udions, & leur seule obscurité suffiroit pour nous rebuter de ces
Tragédies
, si elles n’avoient un charme pour nous attirer.
ns une continuelle émotion. Quel autre plaisir cherchons-nous dans la
Tragédie
? Un Criminel qu’on conduit à l’échafaut, y trouv
s de Lucrece nous conduisent à la source du Plaisir que nous cause la
Tragédie
. Qu’un homme soit tué dans la rue, le Peuple acco
rofitassent aussi pour nous rendre meilleurs. Les premiers Auteurs de
Tragédies
, sans avoir fait toutes ces réflexions, ne songer
δικον : sur quoi son Scholiaste observe qu’on voyoit souvent dans les
Tragédies
des Furies armées de flambeaux. Les Poëtes Grecs
vraisemblables : cette remarque est nécessaire pour bien entendre les
Tragédies
Grecques. Ces Peuples étoient persuadés que les D
s humaines, & cependant nulles plaintes contre ces Dieux dans les
Tragédies
; les Malheureux ne se plaignent que de leur dest
ès-capables de jetter cette grande émotion, qui fait le plaisir de la
Tragédie
, & qui a toujours causé le succès de celle d’
. Ceux qui donnerent aux Anglois & aux Hollandois leurs premieres
Tragédies
, ne les remplirent de meurtres, & n’étalerent
sa Femme. Nous trouvons, je l’avoue, quelque chose d’atroce dans des
Tragédies
de cette nature. La qualité des Spectateurs que l
songeant qu’à exciter une grande émotion, le véritable plaisir de la
Tragédie
; parce que notre Ame, comme je l’ai dit, n’est j
t, n’est jamais si contente, que quand elle est dans l’émotion. Cette
Tragédie
étoit donc agréable. Etoit elle également utile ?
s représentées sur la Scène, & au plaisir qu’ils ressentent à une
Tragédie
, quoiqu’elle les pénètre de la plus vive douleur,
ge de notre espèce, & cette réfléxion regarde particulièrement la
Tragédie
; par un penchant naturel, qui subsiste toujours
Est il difficile de démêler les causes de l’intérêt qu’on prend à une
Tragédie
? elle nous affecte par la peinture frappante qu’
ous étonnent. Quoiqu’il semble que la plus-part des Spectateurs d’une
Tragédie
doivent considérer son action avec indifférence,
pourtant tout le contraire. C’est que les passions employées dans une
Tragédie
sont directement les mêmes que celles que ressent
ent parmi le Peuple. Ne pourrait-on pas encore présumer, que dans une
Tragédie
, notre curiosité est violemment éxcitée. On est c
ient autrefois trembler l’Univers. Ainsi les plaisirs procurés par la
Tragédie
sont comparables à ceux qu’on éprouve en lisant l
nte de la difficulté proposée. Il est naturel que nous chérissions la
Tragédie
, puisqu’elle réveille en nous ce penchant que nou
ar une catastrophe affligeante, n’est pas regardé comme une véritable
Tragédie
. Nous voulons être accablés d’une douleur qui nou
Il est se vrai que la tristesse & les angoisses que nous cause la
Tragédie
, nous paraissent délicieuses parce qu’elles satis
Réfléxions sur la Poèsie & la Peinture. 17. Dissertation sur la
Tragédie
, traduite en Français. Ainsi que les Œuvres philo
De la
tragédie
ancienne et modernea. On n’a jamais vu tant de
e et modernea. On n’a jamais vu tant de règles pour faire de belles
Tragédies
, et on en fait si peu qu’on est obligé de représe
rdonne point aux règles d’Aristote d’avoir fait faire une si méchante
Tragédie
à M. d’Aubignac. » Il faut convenir que la Poétiq
ons les plus Chrétiennes, et des vérités les plus utiles, on fera les
Tragédies
du monde qui plairont le moins. L’esprit de notre
oins. L’esprit de notre Religion est directement opposé à celui de la
Tragédie
. L’humilité et la patience de nos Saints sont tro
r eux. Néanmoins ce qui eût fait un beau Sermon faisait une misérable
Tragédie
, si les entretiens de Pauline et de Sévère, animé
nt des Dieux. Pour vous dire mon véritable sentiment, je crois que la
Tragédie
des Anciens aurait fait une perte heureuse en per
us de maux. Et à considérer les impressions ordinaires que faisait la
Tragédie
dans Athènes sur l’âme des Spectateurs, on peut d
en défendre l’usage, que ne fut Aristote pour le conseiller : car la
Tragédie
consistant, comme elle faisait, aux mouvements ex
de l’imiter. Il nous restait à mêler un peu d’amour dans la nouvelle
Tragédie
, pour nous ôter mieux ces noires idées que nous l
uité, ou un trop grand dégoût pour notre siècle, on ne fera point des
Tragédies
de Sophocle et d’Euripide, les modèles des Pièces
ipide, les modèles des Pièces de notre temps. Je ne dis point que ces
Tragédies
n’aient eu ce qu’elles devaient avoir pour plaire
is pour le public et pour les particuliers ; car il n’y aura dans nos
Tragédies
, ni de scélérat qui ne se déteste, ni de Héros qu
» ; k ce qui ne pouvait jamais être selon les règles de l’ancienne
Tragédie
. Je finirai par un sentiment hardi et nouveau. C’
i par un sentiment hardi et nouveau. C’est qu’on doit rechercher à la
Tragédie
, devant toutes choses, une grandeur d’âme bien ex
n Traité de la Pratique du théâtre. Quelque temps après, il donna une
Tragédie
en prose, intitulée Zenobie, qui ne réussit point
s* sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la
Tragédie
. L’Auteur y établit d’abord cette Proposition
de l’Ouvrage, qu’on y veuille réduire tout ce qui nous charme dans la
Tragédie
, au seul plaisir que la justesse de l’Imitation f
s’il se proposoit de traiter en général Des causes du plaisir qu’une
Tragédie
parfaite excite dans l’ame des Spectateurs. Peut-
Poëtique dequoi combattre son opinion, par l’idée qu’il y donne de la
Tragédie
, & des différentes parties qui n’en forment q
différentes parties qui n’en forment qu’un seul tout. Quest-ce que la
Tragédie
selon ce Philosophe ? Semblable en ce point à tou
ours de l’Imitation, sont les couleurs qu’il employe. De même dans la
Tragédie
, l’objet de l’Imitation, ou ce que le Poëte imite
servi heureusement de cette division pour expliquer les regles de la
Tragédie
, elle n’est pas moins utile, soit pour faire voir
ême sur les divers mouvements qu’excite la représentation d’une belle
Tragédie
. Quel est le premier & peut-être le plus foib
ême sur les divers mouvements qu’excite la représentation d’une belle
Tragédie
. Quel est le premier & peut-être le plus foib
qu’elle ne fait aucun effort pour en jouir. Il n’y a presque point de
Tragédie
qui ne satisfasse d’abord ces différentes disposi
le pouvoit être durable, pour l’état le plus heureux de cette vie. La
Tragédie
les met pour quelques heures dans une situation q
s du cœur humain ; & plût à Dieu qu’ils ne le fussent que dans la
Tragédie
! Les passions feintes que nous y voyons, nous pl
mp; dire que non-seulement les passions feintes nous plaisent dans la
Tragédie
, par celles qu’elles allument ou qu’elles réveill
ppelle des passions plus durables que l’action & le langage de la
Tragédie
authorisent & justifient ; c’est sans doute d
lus mauvaise. Mais ce n’est pas ici le lieu de faire la censure de la
Tragédie
; il s’agit de découvrir l’origine du plaisir que
entiments intéressants, je conviendrai volontiers avec eux, que si la
Tragédie
nous plaît parce qu’elle excite en nous le mouvem
de la Vertu comme de celles du Vice, se joint celui des vertus que la
Tragédie
nous présente : elles allarment si peu les passio
us loin, s’il veut nous effrayer, suivant le but & les loix de la
Tragédie
, par une catastrophe qui nous montre sensiblement
& de passion qui l’émeut & qui le touche. C’est par-là que la
Tragédie
suspend l’impression du vice qui le domine ; elle
n Fat finement exprimé, Méconnoît le portrait sur lui-même formé. La
Tragédie
prend une autre route pour flatter notre amour pr
es par le mépris des défauts dont nous croyons être exempts, & la
Tragédie
ne nous l’inspire pas moins par l’admiration des
e donc pas lorsqu’il lui donne la gloire d’avoir inventé un genre de
Tragédie
inconnu à Aristote, où, sans s’attacher uniquemen
istote, où, sans s’attacher uniquement comme les Poëtes de l’ancienne
Tragédie
, à émouvoir la Pitié & la Terreur, il ne pens
ne suite naturelle, ne sont pas les seules raisons qui attachent à la
Tragédie
. J’y découvre encore une nouvelle source d’un pla
; de l’ordonnance du Tableau. J’entends par ces termes appliqués à la
Tragédie
, cet art du Poëte Tragique, par lequel il constru
uite si heureusement & d’une maniere si convenable au reste de la
Tragédie
, que le dénouement paroît sortir du nœud même san
chaque personnage qui nous donnent à peu près le même plaisir dans la
Tragédie
, que la variété des ordres & des ornements qu
it ainsi la variété à l’unité. Outre cet avantage qui est commun à la
Tragédie
avec tous les ouvrages bien ordonnés, il y en a u
surprise, & faire ensorte que le commencement & le nœud de la
Tragédie
servent comme d’ombre & de contraste à l’évén
out ensemble, ou de l’ordre & de la conduite qui régnent dans une
Tragédie
, est qu’elle nous met beaucoup plus en état d’y a
être plus severes que les nouveaux Casuistes, nous ont appris que la
Tragédie
, aussi bien que le Poëme Epique, ne devoit cherch
r de l’unité, il fasse goûter encore plus celui de la vérité, dont sa
Tragédie
doit être une preuve vivante, qui la démontre par
tâché d’y découvrir les véritables causes de l’impression que fait la
Tragédie
; j’y ai mêlé avec la fable ou l’action imitée, c
sur l’Auteur François. 3°. Enfin les expressions qui frappent dans la
Tragédie
, ne sont point des paroles froides, inanimées, &a
elle soutient ou elle anime les passions qui affectent l’ame dans la
Tragédie
, & elle y mêle une plus grande diversité qui
ir combien ce mêlange de Vers & de Musique donnoit d’avantage aux
Tragédies
Grecques & Latines sur les nôtres. La Décorat
ce que je viens de distinguer soit dans les parties principales de la
Tragédie
, soit dans celles qui appartiennent plus à l’orne
tous les Ouvrages de l’art. Aristote a donc eu raison de dire que la
Tragédie
, comme tout autre Poëme, est une peinture. Il ne
e plaisir. Il est vrai que tout l’art & toute la perfection de la
Tragédie
consiste en un sens dans une imitation sçavante &
objet même que l’Art me présente. Telle est la différence d’une belle
Tragédie
& de la Farce la plus amusante : celle-ci peu
plus amusante : celle-ci peut être aussi parfaite en son genre que la
Tragédie
dans le sien : le mérite de l’imitation leur est
on par la Vérité. Une action, telle que celle qui fait le sujet de la
Tragédie
de Cinna, se passe réellement devant mes yeux ; j
véritablement en traitant la matiere de l’Imitation par rapport à la
Tragédie
, il doit embrasser également les deux objets prin
ce premier point, la seconde face sous laquelle on peut envisager la
Tragédie
, en ne la considérant que comme une Imitation, lu
plaît en tant qu’Imitation, & pourquoi celle qui est l’ame de la
Tragédie
, fait de plus fortes impressions que toutes les a
aits ; enfin pour revenir à la matiere présente, par quelle raison la
Tragédie
fait des impressions plus profondes & plus pé
de plus que ce plaisir d’apprendre, quand il ne chercheroit dans une
Tragédie
ou autre Poëme, que la justesse & la vérité d
r dont on soit frappé à la représentation ou à la lecture d’une belle
Tragédie
, il a du moins l’avantage d’en faire le mérite le
, dans l’architecture &c. n’approcha pas même des Latins, dans la
Tragédie
. Si elle en a quelques-unes qui ayent mérité les
ont guère que des modèles de souplesse & d’assez basse farce. Ses
Tragédies
en musique lui ont fait honneur. Ce genre inconnu
sont supérieurs à Isocrates. Dans l’Histoire, dans la Poésie, dans la
Tragédie
& la Comédie, la France a des Chefs-d’œuvres,
t d’un mélange si monstrueux. Voilà pourtant la premiere époque de la
Tragédie
Françoise. Jodelle est notre Thespis ; Jean de la
ctionnoit ; mais trop scrupuleux imitateur de la forme ancienne de la
Tragédie
, dans un état, dont le gouvernement, les mœurs, é
tour à tour menaçoient de ruiner. Les Anciens avoient consacrés à la
Tragédie
des édifices d’une étendue immense, & enrichi
mêlés domestiques. Qui n’eût dit que tant d’obstacles condamnoient la
Tragédie
Françoise, à une foiblesse, & une médiocrité
us les obstacles furent surmontés. Il porta, même dans ses essais, la
Tragédie
Françoise à la hauteur divine des Grecs. Ce que l
orius, sont au-dessus deux mêmes dans Corneille. Nouveau Sophocle, la
Tragédie
, dans toute sa pompe, naquit de son génie, comme
de Corneille voloit de bouche en bouche. On accouroit en foule à ses
Tragédies
. La France lui déféra le titre de grand que l’Aug
oéme Tragique. L es Anciens ne connoissoient pas l’amour dans les
Tragédies
. Les mouvemens de cette passion molle leur semblo
ce. Je demande s’il pourra être agité des mouvemens tumultueux que la
tragédie
doit exciter. Faut-il encore s’étonner si les anc
a portion des spectateurs la plus capable de saisir les beautés d’une
Tragédie
, paroisse desœuvrée au Théatre, ou occupée de tou
uations, ne méritent de leur part qu’une inattention dédaigneuse. La
Tragédie
ne doit exciter que la terreur & la pitié ; l
ut que c’est un abus dangéreux. L’amour n’en dépouillera pas moins la
Tragédie
de cet appareil terrible qui fait son essence, &a
oir quelque élevation dans les sentimens, sans être choqué de voir la
Tragédie
dégradée par une tendresse vaine, qui n’a rien de
n sera toujours fondé à dire que l’amour, comme partie principale des
Tragédies
, est un foible moyen de soutenir sa grandeur. « L
de semblables bagatelles. C’est, ajoute-t-il, ce qui est arrivé à la
tragédie
sur la plûpart des Théatres ; au lieu des grandes
des maîtres de l’art, qui nous ont laissé des chefs-d’œuvres dans la
Tragédie
de pure action, & dans la Tragédie épisodique
ssé des chefs-d’œuvres dans la Tragédie de pure action, & dans la
Tragédie
épisodique. 10. * At hic tibi novum fit nihil,
ui leur est dûe à cet égard, nous passerons à la seconde époque de la
Tragédie
, à Eschyle, qui tira cet art sublime, de l’avilis
uissance, puisqu’elle avoit de grands ennemis. Cependant sous lui, la
Tragédie
resta encore loin de la véritable grandeur. Les e
qui se passe. » C’est à Sophocle qu’Athènes dût la perfection de la
Tragédie
; il y ajouta d’abord un troisième personnage, &a
e la Tragédie ; il y ajouta d’abord un troisième personnage, & la
Tragédie
n’a guères changé de forme après lui. Ses chefs-d
que de froids copistes. Les Romains avoient leurs Spectacles, dont la
Tragédie
ne fit partie que longtems après leur institution
de ce desir noble de la mériter. Quelques Auteurs Latins ont fait des
Tragédies
, mais par simple curiosité. Ce motif n’a rien ins
ple, des jeux solemnels & des assemblées générales. D’ailleurs la
Tragédie
Grecque avoit, pour ainsi dire, passé par ses dif
Dans son plus beau siècle, sous Auguste, Rome connoissoit à peine la
Tragédie
. Sénéque le tragique, ne vint que long-tems après
conviens, mais les Grecs avoient aussi une Iliade, avant d’avoir des
Tragédies
. Le génie qui a une marche uniforme, dans un même
, quand il change d’objet. Le Poéme épique, eût-il donné l’idée de la
Tragédie
, comme on peut le croire, n’en est pas moins très
éâtrale. Chez les Grecs, dira-t-on encore, la Comédie a paru après la
Tragédie
. Des succès fortunés, du Spectacle tragique, Dan
bles à ses concitoyens. Ils furent donc nécessités à commencer par la
tragédie
, parce qu’elle eut pour objet des Héros, ou des r
poussée jusqu’à l’ivresse. La Comédie est proprement la parodie de la
Tragédie
. Elle met en opposition les mœurs communes avec l
ux des Poëtes Latins, qui ont commencé à se faire connoître par leurs
Tragédies
, les écrivoient en Grec, & ce fut encore une
use même nécessairement. Or, vous ne sauriez me nier que le but de la
Tragédie
ne soit d’attendrir finement le Lecteur ou le Spe
spectacles d’attendrissement ; mais comme la compassion qu’inspire la
Tragédie
, est proprement une compassion stérile, qui ne te
œur à leur affliction ; il s’ensuit qu’on prend tout le mauvais de la
Tragédie
, et que le bon échappe faute d’objet sur qui l’ap
re de l’Eglise, je dirais que la douleur honnête qu’on prend dans les
Tragédies
, accoutume à une douleur vicieuse ; car Satan ne
ermis de parler ainsi. Convenons donc que ces larmes qu’on donne à la
Tragédie
, procédant de la source de l’amour naturel que no
principe dans lequel je me suis renfermé pour montrer le danger de la
Tragédie
, et c’est sur ce principe que j’ai posé tous les
e manière d’avis au Lecteur ou au Spectateur, comme vous voudrez, des
Tragédies
, dans lesquelles on se livre de gaieté de cœur à
vre de gaieté de cœur à la représentation des passions. Je regarde la
Tragédie
, comme le grand ressort du cœur humain. Vous voul
capable de déraciner les défauts des hommes. A proprement parler, les
Tragédies
ne font que chatouiller, c’est là leur métier ; a
est ce que font seuls les Ministres de l’Evangile. Disons donc que la
Tragédie
est un mélange adroit de douleur et de volupté, e
amour déréglé des Créatures. Cela paraît d’autant mieux, en ce que la
Tragédie
n’est jamais si parfaite, que lorsqu’elle peut ar
que M. Nicole avait pris le change sur la fureur de Camille, dans la
Tragédie
des Horaces : vous prétendez que cette furieuse,
-vous, il ne faudra plus non seulement voir représenter ni Comédie ni
Tragédie
, il ne faudra pas même en lire aucune : il ne fau
chez les Grecs, que pour rendre la joie au Spectateur attristé par la
Tragédie
, les Poëtes inventerent les Piéces Satyriques, Pi
éces de mauvais goût, parce qu’il ne peut y avoir d’alliance entre la
Tragédie
& la Comédie, deux espéces de Poësie, entiere
tre. L’une doit être toujours baignée de larmes, & telle étoit la
Tragédie
Grecque : l’autre doit toujours rire, & tel é
cher la nature du plaisir que nous cause la Comédie. J’ai dit que la
Tragédie
avoit à Athenes précédé la Comédie, parce que les
aire de faire valoir cette raison : nous conviendrons aisément que la
Tragédie
nous procure un plaisir plus vif que celui de la
Tragédie nous procure un plaisir plus vif que celui de la Comédie. La
Tragédie
qui excite en nous les deux Passions qui nous son
vantons d’avoir une Ame tendre & généreuse, voilà un Bien dont la
Tragédie
nous fait jouir, nos larmes nous font honneur, es
r, est honor & lachrymis. Outre cela cette tristesse que cause la
Tragédie
est un chatouillement de l’Ame : & Descartes
tter. Voilà donc encore dans cette espece de tristesse, que cause la
Tragédie
, la jouissance d’un Bien, que ne nous procure pas
meur, des objets peu plaisans. On se vante d’avoir pleuré à une belle
Tragédie
, parce qu’on est flatté de paroître avoir un cœur
un miroir qu’un autre Moliere leur présentera. Après avoir dit que la
Tragédie
, Poëme qui doit toujours être grave & majestu
Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la
Tragédie
. N ous avons dit que la Poësie de style ne fa
a en effet des gens qui prétendent qu’on ne devroit point mettre les
Tragédies
en vers. Parce que les Héros qu’elles représenten
Je disois, il y a quelques années, à une Actrice, à l’occasion d’une
Tragédie
où elle avoit bien fait, qu’il étoit dommage que
spectateurs ? Voilà pourtant le Théâtre ancien. Thespis a embelli la
Tragédie
des charmes de la Poésie, parce qu’il en connoiss
rmures des Prêtres de Bacchus ne tomboient point sur la Poésie de ses
Tragédies
; mais sur les Tragédies elles-mêmes. Ils voyoien
chus ne tomboient point sur la Poésie de ses Tragédies ; mais sur les
Tragédies
elles-mêmes. Ils voyoient que ce nouveau genre de
notre assiette, ni nous enlever hors de nous-mêmes. Il n’y a guère de
Tragédie
où il n’y ait une description de ruine ou de sacc
part de mes Lecteurs, pour faire connaître toute son évidence. La
Tragédie
n’est venue qu’après la Comédie. Les Auteurs
visible, que celle que je viens de reprendre ; ils soutiennent que la
Tragédie
fut inventée longtems avant la Comédie. Il est ét
e seraient persuadés que la Comédie est beaucoup plus ancienne que la
Tragédie
. Ce que j’ai dit plus haut, en parlant de l’origi
ée d’un Spectacle ; or, est-il probable qu’ils ayent alors songé à la
Tragédie
? Leur âme portée à la gaité, par tous les objets
étendu débiter des maximes sérieuses ? Ce qui a porté à croire la
Tragédie
plus ancienne que la Comédie. Il était nature
peut-être, & ceux qui l’ont suivi, n’ont entendu parler que de la
Tragédie
, lorsqu’ils ont avancé que l’époque des Spectacle
facile de prouver qu’ils ne prennent pas d’assez loin l’origine de la
Tragédie
. Je ne saurais me résoudre à croire que tant de s
oins en fait d’ouvrage d’esprit. La Comédie a donc dû faire naître la
Tragédie
. Jugeons de ce qui est arrivé dans des tems dont
s que la Comédie chez les Grecs se perfectionnait en même tems que la
Tragédie
. En effet, tandis qu’Éschyle composait ses Drames
Grèce. La Comédie s’éleva jusqu’au comble de la perfection, & la
Tragédie
fit de vains éfforts pour la suivre de loin. Tére
s Ministres. L’excellent Comique en France n’est venu qu’après la
Tragédie
. Il me paraît que notre genre comique, ainsi
nre comique, ainsi que celui des Grecs, a beaucoup d’obligations à la
Tragédie
. Il ne se serait peut-être jamais tant élevé sans
. Il ne se serait peut-être jamais tant élevé sans elle. En éffet, la
Tragédie
le devança, & se montrait en Reine sur la Scè
perfectionné par ses soins ; il le mit à même d’aller de pair avec la
Tragédie
, & de la dévancer quelquefois. C’est ainsi qu
s regards. Deux hommes de génie, Corneille & Molière, ornèrent la
Tragédie
& la Comédie des beautés dont elles sont susc
irable ; mais le chef-d’œuvre de l’esprit humain : Eschyle donne à la
Tragédie
la grandeur & le sublime qui lui convient : A
es Latins, & que Corneille apprit aux Français le grand art de la
Tragédie
? Après des tentatives réitérées, on découvre l’i
eigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des
Tragédies
qui se représentent dans les Collèges de son Dioc
yons pouvoir tolérer l’ancien usage de faire à la fin des Classes des
Tragédies
, pour apprendre aux Enfants à déclamer et leur in
nt pas paru. II. Nous défendons de joindre à la représentation de ces
Tragédies
, des Comédies et des Opéra avec des danses qui ne
ables travestissements. Nous suivons avec plaisir sur le sujet de ces
Tragédies
l’esprit et les sentiments d’une savante Compagni
la célébration de nos saints mystères, pour la représentation de ces
Tragédies
à quelque point que l’on les réduise, mais beauco
Supérieurs des Collèges de notre Diocèse qui y feront représenter des
Tragédies
, d’y mettre toute la différence qu’ils pourront d
ons pas non plus que l’on ne puisse mettre dans les entr’actes de ces
Tragédies
une Symphonie honnête et modeste : mais nous ne v
du Bos, réflexions sur la poésie, tom. 2, permet d’introduire dans la
tragédie
, des personnages scélérats, comme on met des bour
e qui est non seulement contraire aux bonnes mœurs, mais au but de la
tragédie
, qui est de corriger les passions par la terreur
: la traduction du théatre Anglois, ne renferme que des comédies. Les
tragédies
Angloise offrent communément tant d’horreurs, des
aux dialogues de Platon. L’Abbé d’Olivet, quoique tenté de faire des
tragédies
de Racine un livre classique, n’a pas osé propose
Il y a quatre plaisirs au théâtre, dit M. d’Aguesseau, tom. 1. sur la
Tragédie
; de voir, de juger, de sentir, de jouir ; l’un s
e Romans, mais des pieces de théâtre. Elle préféroit, il est vrai les
tragédies
, où l’amour conduit à de grands malheurs. Elles s
dit-elle moins à la comédie ? L’Abbé de Marsi a fait un Poëme sur la
tragédie
, pour en enseigner les régles & en faire sent
peut être par chagrin que dans son épitaphe, il ne parle point de ses
tragédies
; il en avoit fait plus de quatre-vingt ; il n’en
malgré tous ses défauts, on le combla d’honneur. C’est le pere de la
Tragédie
, & un génie sublime. Par un décret public, se
eurs & traducteurs, & le Mercure. On ne peut donner le nom de
Tragédies
à son Prométhée. Ce sujet en est monstrueux. Ce n
par les tourmens : Si on admire ces horreurs. Il n’y a qu’à aller aux
Tragédies
de la Greve, on y entendra des blasphêmes plus én
d’Eschile. Les Sept chefs devant Thebes ressemblent un peu plus à une
Tragédie
; mais à proprement parler il n’y a point d’acteu
urs. Ce n’est surement pas là l’art dramatique dans sa perfection. La
tragédie
des Perses est absolument dans le même goût que l
’art de Voltaire ; pour faire souffrir l’ombre de Ninus dans la belle
tragédie
de Sémiramis. Agamemnon a le défaut de plusieurs
mme égorgeant son mari sans aucune émotion. Dans les Coëphores, autre
Tragédie
d’Eschile, plus réguliere, le rôle d’Oreste, est
Melpomene la ceinture de Venus ; par la galanterie dont on remplit la
tragédie
; ce qui rend nos mœurs molles & efféminées,
tions ? Au reste, dit encore le Mercure : Nul art dans la texture des
tragédies
d’Eschile, nulle suspension, nulle intrigue, nul
ieux avantages que les Payens ont, à cet égard, sur les Chrétiens. La
tragédie
chez ces premiers, étoit austére, l’amour ne s’y
ste, leurs actrices des prostituées, encore plus indécentes. Si leurs
tragédies
sont plus séveres, leurs comédies étoient aussi l
aux conspirations, aux intérêts les plus terribles, ce qui donne à la
tragédie
moderne un air de galanterie, une allure efféminé
ée qu’on n’a point à reprocher aux tragiques Grecs : les mœurs de nos
tragédies
sont efféminées, donnant à Melpomene la ceinture
odes, tout dans nos pieces n’est qu’amour, l’amour est le Dieu de nos
tragédies
. Ces réflexions sont bien anciennes. Voltaire-mêm
que la galanterie a presque tout affoibli ; que d’environ quatre cent
tragédies
données au théâtre, depuis qu’il est en possessio
oir quelque élévation dans les sentimens, sans être choqué de voir la
tragédie
dégradée par une vaine tendresse, dont tout l’art
situations touchantes, du pathétique, si ceux qui ne connoissent les
tragédies
& les mœurs étrangeres que par des traduction
re. En revanche, M. Franc traite mal Sakespear : le Héros Anglois. La
tragédie
d’Eschile n’est pas défigurée comme celle de Sake
ans quelque tems, dans quelque pays, quelque religion que ce soit. La
tragédie
grecque à peine transportée des traiteaux de Tesp
il n’ignore point que le sujet fait souvent le principal mérite d’une
Tragédie
. Cette sévérité dans le choix de ce qui doit être
u’est le sujet dans les Drames en tout genre. La Comédie & la
Tragédie
souffrent un sujet rempli d’incidens ; elles éxig
ont paraître que de Pièces singulières & bisares. Pourquoi la
Tragédie
n’est pas dans le même cas. La Tragédie serai
bisares. Pourquoi la Tragédie n’est pas dans le même cas. La
Tragédie
serait dans une aussi grande disette de sujets, s
d’une pareille répétition. Avant d’assister à la représentation d’une
Tragédie
, il est aisé de savoir quels en seront les Person
èce nouvelle, les mêmes passions qui ont déja servi de matière à cent
Tragédies
: il suffit que le Héros qu’on fait agir soit d’u
ince dont il imite les mœurs, & qu’il s’exprime différemment. La
Tragédie
jouit encore d’un autre avantage qui nous assure
rouvera toujours des éxemples de fureur, d’héroisme & d’amour. La
Tragédie
est donc plus séconde que sa Rivale, & par co
eilleurs sujets tragiques. Les Poètes Grecs qui se livraient à la
Tragédie
, n’avaient guères de sujets propres pour ce genre
re-t-on qu’il ne doit point perdre la vie, puisque ce n’est point une
Tragédie
qu’on nous représente ? Les sujets de l’Opéra
r les Poètes Tragiques. Il est étonnant qu’on laisse prendre à la
Tragédie
plus de libertés. Elle fait reparaître sans crain
urs Pièces n’ont presque point d’intrigue. Rien de si simples que les
Tragédies
d’Éschyle, telles que le Promethée, les Perses, A
ser trop noble. Il serait alors de notre honneur d’estimer plutôt les
Tragédies
de Corneille, où respire l’antique vertu des Roma
; des masques, & par Varron qui nomme un Poëte qui avoit fait des
Tragédies
Toscanes ; on juge que les Spectacles Dramatiques
es Piéces Satyriques chez les Grecs, de réjouir le Spectateur, que la
Tragédie
avoit attristé ; mais la sévérité Romaine qui éto
eunes Orateurs. Il jouoit plus souvent dans les Comédies que dans les
Tragédies
, soit qu’il fût mécontent des Tragédies Romaines,
ans les Comédies que dans les Tragédies, soit qu’il fût mécontent des
Tragédies
Romaines, soit qu’il lui fût plus aisé dans la Co
Ciceron se mocque de ces six cent mulets, qu’on voyoit passer dans la
Tragédie
de Clytemnestre : c’étoient sans doute les équipa
s doute les équipages d’Agamemnon revenant du siége de Troye. Dans la
Tragédie
d’Andronicus intitulée, le Cheval de Troye, on vo
s sortes d’Armes d’Infanterie & de Cavalerie ; ces ornemens d’une
Tragédie
, la faisoient goûter au Peuple Romain. Dans cette
s a travailler pour le Théâtre ! Pollion & Varius composoient des
Tragédies
; Mécenas en avoit fait deux ; Auguste en avoit c
ien aucune Comédie qu’il ait pu louer, & ne lui a fourni que deux
Tragédies
dignes de ses éloges, le Thyeste de Varius, &
les Poësies de ce siécle, excepté celles de Virgile, souilla aussi la
Tragédie
, suivant Ovide, Est & in obscænos deflexa
vouloir être Poëtes. Néron qui exécutoit sous le masque, des rôles de
Tragédies
, institua les jeux Neroniens : & Domitien, qu
dire à S. Augustin, que les plus tolérables de ces jeux, étoient les
Tragédies
& les Comédies. Tolerabiliora ludorum, Comedi
té de Quintilien cet éloge, qu’il étoit comparable à la meilleure des
Tragédies
Grecques. Il loue les Poëtes Tragiques de l’ancie
qu’à nous, sous le nom de Seneque : & après avoir si peu vanté la
Tragédie
Latine, quand il vient à la Comédie, Voici, dit-i
s : mais pourquoi le Romain n’a-t-il pû atteindre à la noblesse de la
Tragédie
, lui qui en respiroit le caractere, suivant l’exp
t populum ludis attentiùs ipsis. Virgile eût-il voulu exposer une
Tragédie
à une pareille assemblée ? Horace qui sait si bie
excellent Poëte Comique. On voit par la maniere dont il a parlé de la
Tragédie
& de la Comédie, qu’il a senti toute la diffi
ur Térence, que Livius Andronicus fut l'Auteur de la Comédie et de la
Tragédie
parmi les Romains, ce que les Anciens n'ont jamai
; et je ne vois pas pourquoi l'on a voulu deviner que ce fussent des
Tragédies
et des Comédies, car il est certain que ce n'en p
imes, dont les sujets étaient presque toujours les mêmes que ceux des
Tragédies
, ainsi que nous l'avons montré. Et comment eût-il
eût pu jouer seul, c'est-à-dire chanter et danser une Comédie ou une
Tragédie
toute entière ? Il n'y a point de voix capable de
cette faute, comment Andronicus pouvait jouer seul une Comédie ou une
Tragédie
, et comment il la pouvait jouer sans prononcer un
ations du Poème Dramatique, ni les Mimes des Acteurs de la Comédie et
Tragédie
, il dit sur les paroles du grand Pline très mal e
mœda ou Tragœda, pour signifier une femme qui jouait la Comédie ou la
Tragédie
, il n'y en a point, ou du moins puis-je assurer q
ire seulement qu'ils étaient naturellement propres à la Comédie, à la
Tragédie
, et aux autres représentations Théâtrales, et non
Théâtrales, et non pas que les femmes aient joué les Comédies et les
Tragédies
sur le Théâtre. Encore me semble-t-il que le dess
la correction des mœurs. On répondra, peut-être, que l’amour dans les
Tragédies
, qui est presque toujours malheureux, pourra donc
que, m’étant proposé dans ma seconde partie d’examiner en détail les
Tragédies
, surtout par rapport à l’amour, c’est là que je m
réserve à prouver que cette passion n’est pas plus excusable dans les
Tragédies
que dans les Comédies. Il est vrai que cette pas
ièces où l’amour soit instructif à ce point ? J’avoue que, dans leurs
Tragédies
, les Grecs ne l’ont montré que par ses fureurs et
de leurs propres pères, en devenant leurs rivaux : et, dans quelques
Tragédies
même, on voit des Princes qui ne veulent pas régn
sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les
Tragédies
; et dans les Comédies, qui font ici mon objet pr
ne espèce de nouveauté l’amour que les Modernes ont introduit dans la
Tragédie
; puisque, suivant ce qui a déjà été dit, on ne l
ant ce qui a déjà été dit, on ne le trouve que très rarement dans les
Tragédies
Grecques ; mais, pour ce qui regarde la Comédie,
morale mise en action, ce sont les préceptes réduits en exemples ; la
Tragédie
nous offre les malheurs produits par les vices de
e et profonde, qui nous attache fortement à son objet. En ce sens, la
Tragédie
se sert des passions utiles et louables, pour rép
rsonne, excepté les scélérats de profession, qui avant d’entendre une
Tragédie
ne soit déjà persuadé des vérités dont elle va no
nage ; interrogez les spectateurs l’un après l’autre au sortir de ces
Tragédies
que vous croyez une école de vice et de crime ; d
nard dans le sein de son père ? Vous voudriez, Monsieur, bannir cette
Tragédie
de notre Théâtre ? Plût à Dieu qu’elle y fût plus
s et les atrocités religieuses auxquelles elle s’est livrée. Si cette
Tragédie
laisse quelque chose à regretter aux sages, c’est
ue je dis ici de Mahomet, je crois pouvoir le dire de même des autres
Tragédies
qui vous paraissent si dangereuses. Il n’en est,
Atrée et Médée le frémissement et l’horreur. Quand nous irions à ces
Tragédies
, moins pour être instruits que pour être remués,
concentrées et grossières, des secousses fortes pour les ébranler. La
Tragédie
suffit aux âmes plus délicates et plus sensibles
énouements qu’on puisse imaginer au Théâtre lyrique. Si dans quelques
Tragédies
on a voulu nous intéresser pour des scélérats, ce
quelques Tragédies on a voulu nous intéresser pour des scélérats, ces
Tragédies
ont manqué leur objet ; c’est la faute du Poète e
n défendre ou nous en guérir ? Vous convenez que c’est l’objet de nos
Tragédies
; mais vous prétendez que l’objet est manqué par
Monsieur, pour vous répondre, l’exemple même que vous apportez de la
Tragédie
de Bérénice, où Racine a trouvé l’art de nous int
nie de son sujet. Tout spectateur sensible, je l’avoue, sort de cette
Tragédie
le cœur affligé, partageant en quelque manière le
x suspend le cours de ses larmes en essuyant celles des autres. Cette
Tragédie
, Monsieur, a d’ailleurs un autre avantage, c’est
ais quand l’état présent de nos mœurs pourrait nous faire regarder la
Tragédie
comme un nouveau moyen de corruption, la plupart
sque toujours. L’amour, si on en croit la multitude, est l’âme de nos
Tragédies
; pour moi, il m’y paraît presque aussi rare que
’il l’a peinte en maître ; mais il n’y a presque aucune de ses autres
Tragédies
que l’amour ne dépare et ne refroidisse. Ce senti
st dégradé par le second. Le seul caractère qui lui convienne dans la
Tragédie
, est celui de la véhémence, du trouble et du dése
cès ; notre changement de goût en est la cause ; nous voulons dans la
Tragédie
plus d’action, et dans la Comédie plus de finesse
re bouche. Vous prétendiez un moment auparavant, que les leçons de la
Tragédie
nous sont inutiles, parce qu’on n’y met sur le Th
bl.1731), Zaïre (1732) et Sémiramis (repr.1748, publ.1749) sont trois
tragédies
de Voltaire, en cinq actes et en alexandrins. f.
ans les citer scrupuleusement les arguments de Rousseau concernant la
tragédie
, dont la conclusion est la suivante : « Aussi la
cène 8 (repr. 1639, publ. 1641). j. [NDE] Le titre complet de cette
tragédie
de Saint-Réal est Conjuration des Espagnols contr
arbin, 1674. k. [NDE] Venice Preserv'd or a Plot Discovered (1682),
tragédie
en cinq actes par le dramaturge anglais Thomas Ot
homas Otway. l. [NDE] Manlius Capitolinus (repr. 1698., publ.1718),
tragédie
d’Antoine d’Aubigny de La Fosse. m. [NDE] L’ane
Phèdre au grand Arnauld qui restait intraitable ; il reconnut que la
tragédie
était « innocente » et accepta de revoir Racine.
ureux ? » Cette critique est la seule qu’on puisse faire contre cette
tragédie
, et l’auteur, qui se l’était faite à lui-même, se
Mérope (repr. 1743, publ. 1744) et La Mort de César (1735) sont deux
tragédies
de Voltaire. 15. [NDE] Rousseau, op. cit., p. 7
succès. z. [NDE] Rome sauvée ou Catilina (repr. 1752, publ. 1753),
tragédie
de Voltaire. aa. [NDE] Rousseau, op. cit., p. 2
. 86 Règlements pour la Réformation du Théâtre. 98 TROISIEME PARTIE.
Tragédies
à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Av
ies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. 117
Tragédies
à conserver. Athalie. 128 Iphigénie en Aulide.
t de César. 171 Oreste et Pilade. 172 Brutus. 174 QUATRIEME PARTIE.
Tragédies
à corriger. Britannicus. 179 Cinna. 181 Œdipe.
ippa. 220 Romulus. 224 Jugurtha. 227 Amasis. 231 CINQUIEME PARTIE.
Tragédies
à rejeter. Le Cid. 234 Bérénice. 235 Pompée. 2
XV. La
tragédie
ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condam
entations et les jeux scéniques. On se trompe si on veut parler de la
tragédie
: car ce qui nous reste des anciens païens en ce
ion et la colère : car on la fait trop émue pour de légers sujets. La
tragédie
a donc tort, et donne au genre humain de mauvais
ons ou par des idées confuses : et néanmoins il ne souffre pas que la
tragédie
fasse paraître les hommes « ou heureux ou malheur
noncé contre ceux qui représentaient sur la Scène les Comédies et les
Tragédies
, ni contre ceux-là même qui dansaient les Mimes l
jusqu'à ce point que Sophocle qui joua lui-même quelques-unes de ses
Tragédies
, eut le commandement de leurs armées, et les autr
n croyait notés pour avoir monté sur le Théâtre, ils ne parlent ni de
Tragédie
ni de Comédie, mais seulement de cet art de bouff
lesquels plusieurs se firent enrôler, et il ne veut pas parler ni de
Tragédies
ni de Comédies, qui ne notaient point d'infamie c
voir monté sur le Théâtre, ne lui reprochent point d'avoir récité des
Tragédies
et des Comédies, mais d'avoir joué des Instrument
i fait voir que ce n'était point une représentation de Comédies ni de
Tragédies
, mais seulement un Jeu de postures et de danses m
ns, et non pas de ceux qui récitaient honnêtement les Comédies et les
Tragédies
. Ainsi Tertullien appelle les Mimes des têtes inf
t l'art de Bouffonner condamnés d'infamie, et jamais la Comédie ni la
Tragédie
, ni les noms de Comédiens et de Tragédiens n'ont
; où le mot d'Histrions ne signifie que les Joueurs de Comédie et de
Tragédie
, comme il résulte assez clairement de l'exemple q
qu'aux Bateleurs et Bouffons, et non pas aux Acteurs des Comédies et
Tragédies
« In Pantominis adversatur et damnata effeminatas
ndait trop guindé ou obscur. Voilà pourquoi nous rencontrons dans les
Tragédies
, des Vers qui ne paraissent que l’ouvrage du Poèt
omme s’il prononçait une harangue. Ce défaut est très-commun dans les
Tragédies
, sur-tout aux prémiers Actes ; ce qui rend l’éxpo
que le Poète s’applaudissait souvent d’avoir écrit. Quelques-unes des
Tragédies
du siècle passé, & la plus-part de celles de
Les Dramatiques Latins sont un peu moins concis. Il paraît que la
Tragédie
chez les Latins fut toujours privée de cette simp
’une clarté, d’une précision admirable. Il imite en cela sur-tout les
Tragédies
grecques. Je vais comparer une des Scènes du Théâ
e à la précision du Dialogue du nouveau Théâtre. Je tombe sur une
Tragédie
d’Euripide, intitulée ; Ion. La Scène que j’insèr
ils ; & le bon Roi Xutus l’ignora toujours. Scène tirée de la
Tragédie
intitulée Ion, par Euripide. Acte V. Scène IV.
rapide de notre Opéra, & de le mettre en parallele avec celui des
Tragédies
grecques ? Il serait à souhaiter que les Auteurs
urs mise en action : Imitation des mœurs ; en quoi elle diffère de la
Tragédie
& du Poème Héroïque : Imitation en action ; e
-Moral, & du simple Dialogue. Elle diffère particulièrement de la
Tragédie
dans son principe, dans ses moyens & dans sa
amp; dans sa fin. La sensibilité humaine est le principe d’où part la
Tragédie
; le pathétique est le moyen ; l’horreur des gran
objet ou la fin de la Comédie. Mal-à-propos l’a-t-on distinguée de la
Tragédie
par la dignité des Personnages : le Roi de Thèbes
njurés. Le degré des passions ne distingue pas mieux la Comédie de la
Tragédie
. Le desespoir de l’Avare, lorsqu’il a perdu sa ca
malheurs, des périls, des sentimens extraordinaires caractérisent la
Tragédie
; des intérêts & des caractères communs const
u’ils ont été quelquefois ; l’autre, comme ils ont coutume d’être. La
Tragédie
est un tableau d’Histoire ; la Comédie est un por
& méprisable. Dès que le vice est odieux, il est du ressort de la
Tragédie
: c’est ainsi que Molière a fait de l’Imposteur u
mp; dans un ordre plus régulier. Alors la Comédie prit pour modèle la
Tragédie
, inventée par Eschyle, ou plutôt l’une & l’au
se propose : ou elle peint le vice, qu’elle rend méprisable, comme la
Tragédie
rend le crime odieux ; de-là le comique de caract
que attendrissant ; peut-être même est-il plus utile aux mœurs que la
Tragédie
; vu qu’il nous intéresse de plus près, & qu’
t dire de mieux en faveur de la Comédie. Des Arcis. Voyons si la
Tragédie
sera aussi-bien traitée.
e qui nous échappe en écoutant une pièce comique, ou dans l’éloquente
tragédie
, des pleurs que nous sentons couler de nos yeux,
lques autres Ministres, à peine capables de comprendre cette profonde
Tragédie
. VIII. Quand la Comédie de Tartuffe, écrite soixa
r n’eût pas pris son génie ? Quelle importance n’eût point acquise la
Tragédie
dans notre siècle, si des obstacles puérils n’eus
uppose toujours des temps plus heureux,) il n’auroit point dégradé la
Tragédie
nationale en la consacrant, comme a fait un homme
ne veut point descendre à des démarches humiliantes. Entraîné vers la
Tragédie
, non-seulement par un penchant irrésistible, mais
énemens tragiques, un grand intérêt politique, un grand but moral. La
Tragédie
est plus philosophique & plus instructive que
re encore que celui d’Athène. J’avois crû qu’on pouvoit chasser de la
Tragédie
ce fatras d’idées mithologiques & de fables m
d’aspirer ; celle d’ouvrir la route & de composer le premier une
Tragédie
vraîment nationale. Je dis le premier, car tout l
ou traités avec l’esprit de la servitude, ne sauroient s’appeler des
Tragédies
Nationales ; & les Personnes un peu lettrées
ont bien remarquer qu’en répondant aux objections faites contre cette
Tragédie
, j’aurai répondu à toutes celles qu’on pourroit f
édie, j’aurai répondu à toutes celles qu’on pourroit faire contre les
Tragédies
Politiques & Nationales. Elles demandent à êt
e la réponse sérieuse que je vais y faire. « Vous voulez composer des
Tragédies
nationales ; & pour coup d’essai vous choisse
istent plus. Quand tous ces mensonges seroient autant de vérités, les
Tragédies
d’un Peuple libre, d’un Peuple éclairé, devroient
des femmes ; non plus ces passions si fades, éternel aliment de cent
Tragédies
, qui se répètent sans cesse, & qui se ressemb
ent de Saint Cyr ? Falloit-il enfin perdre tes veilles à composer des
Tragédies
allégoriques, à retracer en vers excellens, mais
tre, nul homme d’un véritable génie n’est entré dans la carrière. Les
Tragédies
des Anglois sont devenues froides, sans cesser d’
re la puissance des Loix. Je ne croirai jamais que l’unique but de la
Tragédie
soit d’intéresser, pendant deux heures, à quelque
tyrans qu’ils étoient. Fénélon ne sera point flétri, lorsque dans une
Tragédie
on aura peint le Cardinal de Lorraine, comme un P
foibles talens que j’ai reçus de la nature, je représenterai dans mes
Tragédies
, le plus énergiquement qu’il me sera possible, &a
un Historien véritablement instruit des droits de l’humanité. Si des
Tragédies
composées dans un but aussi moral, aussi patrioti
pe point à la liberté de la Presse. En effet, la représentation d’une
Tragédie
, d’une Comédie, est une manière de publier ses pe
u traité sur la poétique, où il donne des règles pour faire une bonne
Tragédie
selon la méthode d’Aristote. La critique que le c
énuité, qu’elles ne savent ce que signifient proprement les termes de
Tragédie
et de Comédie : Ce sont les deux espèces qui divi
, et il est différent des autres qui se passent en simples récits. La
Tragédie
tire son nom de deux mots Grecs, qui signifient B
ur le Théâtre, contre les principaux personnages de la République. La
Tragédie
, à proprement parler, est une représentation séri
ièces, dont l’événement ou le dénouement est heureux, ne sont pas des
Tragédies
; car elles doivent toujours finir par quelque ch
ong et plus en détail dans la suite. On appelle terreur en matière de
Tragédie
cette suite d’incidents opposés, qui naissent les
trouve fils de Laïos, qu’il a tué, et de Jocaste qu’il a épousée. La
Tragédie
est distribuée en cinq actes ; chaque acte en scè
u’à la fin le souvenir d’Hector est cher à Andromaque. Il y a dans la
Tragédie
unité de jour, unité de lieu, et unité d’action.
ce, dans la vérité, comme dans la représentation ; mais il y a peu de
Tragédie
, qui ait cette exactitude ; cela était bon du tem
eviennent plus heureux ou plus malheureux. Rien n’est si beau dans la
Tragédie
, qu’un changement de fortune, qui arrive sur le c
il doit l’épouser, se trouve entre elle et ses dieux. Le nœud d’une
Tragédie
comprend les desseins des principaux personnages,
rop simple. Catastrophe, c’est l’événement heureux, ou funeste d’une
Tragédie
; c’est la nature du dénouement. Les Catastrophes
, ou la composition du sujet, est la partie la plus essentielle de la
Tragédie
: On l’appelle Fable, parce qu’il est libre au Po
des personnes de la lie du peuple ; ainsi il faut que le sujet de la
Tragédie
soit l’action de quelque Roi, de quelque Prince,
excite cette pitié tendre, qui fait le plaisir le plus délicat de la
Tragédie
; mais si le Héros tombe dans la disgrâce par sa
ses vices soit telle, qu’elle imprime beaucoup de terreur. Puisque la
Tragédie
est une instruction pour porter les hommes à la v
pectateur, et cette surprise fait l’une des principales beautés de la
Tragédie
. Ce n’est point un paradoxe, que le Poète doit av
grandes passions dans l’âme des Auditeurs. S’il expose à la fin de la
Tragédie
deux grandes actions, l’âme partagée demeure ince
e diminue la douleur, que les infortunes d’Hécube avaient causée. Une
Tragédie
, pour être bonne, ne doit contenir qu’une action
s, pour conduire au dénouement de l’action principale ; comme dans la
Tragédie
de Bajazet, l’amour du Vizir Acomat, et d’Atalide
une. La reconnaissance est aussi l’un des plus grands agréments de la
Tragédie
, et qui cause le plus de plaisir, lorsque l’espri
ipide a merveilleusement bien ménagé toutes ces circonstances dans la
Tragédie
d’Hercule ; il fait parler à Ulysse cette Reine i
s, et des scélérats dans la prospérité : cependant comme le but de la
Tragédie
est d’instruire, pour détourner les hommes du vic
anière par les louanges, que quelques personnages considérables de la
Tragédie
donnent publiquement aux actions vertueuses, qui
éformation, trop en petit. Dans l’Examen qu’il a donné de trente-neuf
Tragédies
& de treize Comédies, il ne trouve presqu’à r
Drames sont les plus dignes de s’y montrer (je ne parle ici que de la
Tragédie
) : que voudrait-on qui nous dédommageât de pareil
e cette Pièce, que l’ambition lui paraît la seule passion digne de la
Tragédie
, parce qu’elle est toujours grande, & que si
plus basse, la plus injuste : mais c’est par cette raison même que la
Tragédie
doit la peindre, pour en donner de l’horreur. L’a
peindre, pour en donner de l’horreur. L’amour furieux est propre à la
Tragédie
, soit ; mais, loin qu’il doive exclure l’amour te
erfection dans Alzire & dans Zaïre : en voici la raison ; dans la
Tragédie
, la tendresse est heureuse ou malheureuse ; si el
fets de cette Pièce sur elles & sur moi, que j’ose avancer que la
Tragédie
de Phèdre, & quelques autres Drames, ont souv
our la forme & par la manière, l’est également par ses effets. La
Tragédie
, fût-elle vicieuse, influera peu sur les mœurs :
sont rares ; première différence : la seconde consiste, en ce que la
Tragédie
n’employant pas le ridicule, il suffit qu’elle pe
je ne veux pas suivre plus loin cette idée, qui vous révolterait. La
Tragédie
deviendrait, avec cette imagination folle, ou Par
s, où l’on excite le rire sans blesser la pudeur ; d’utiles, comme la
Tragédie
, la bonne Comédie. Honorine. C’est le plais
Scène… Un homme sans passions ne saurait intéresser personne dans la
Tragédie
… dans la Comédie, il ferait rire tout au plus.
toujours regarder à la catastrophe, pour juger de l’effet moral d’une
Tragédie
, & qu’à cet égard l’objet est rempli, quand o
; il a vu ces traits dans la Fable & dans l’Histoire : si donc la
Tragédie
les lui peint abominables, ces peintures lui sont
ts, & n’en sentir toute l’horreur, qu’après les avoir commis : la
Tragédie
l’instruit aux dépens des siècles passés, pour le
, à la vérité, d’une utilité plus prochaine chez les Grecs ; mais les
Tragédies
nationales & patriotiques seront dans le même
ttre ; d’ailleurs, je suis de votre avis. Adelaïde. Article II,
Tragédies
. Des Tianges. Les petits arrangemens de cet
igé de le connaître comme monsieur D’Alzan. Vos idées sur le genre de
Tragédies
à préférer ; vos Couronnes pour la Tragédie patri
os idées sur le genre de Tragédies à préférer ; vos Couronnes pour la
Tragédie
patriotique, tout cela me paraît fort sage : vous
uera la curiosité*. On pourra même faire revivre beaucoup d’anciennes
Tragédies
, autrefois goutées : on satisferait de cette mani
nces & aux Gentilshommes : ils composaient des Comédies & des
Tragédies
, qu’ils représentaient devant leurs Rois & le
; les Seigneurs de la Cour aux Fêtes solennelles. Les sujets de leurs
Tragédies
étaient des actions militaires, les triomphes de
, qu’il ne fut pas possible de leur faire jouer passablement soit une
Tragédie
, soit une Comédie. Un Bourgeois, homme de sens, r
approuve tout néanmoins ; la Scène majestueuse que vous destinez aux
Tragédies
, vos idées sur la tempérance de jeu pour l’Acteur
uvent avoir fourni le nom, le premier à quelques Vaudevilles, appelés
Tragédies
, ou Chansons du Bouc ; l’autre, à quelque Satyre,
use mélancolie à s’exhaler au dehors. Voila la première ébauche de la
Tragédie
. Quelqu’éloignée qu’elle paraisse de la perfectio
mmé dans l’Histoire, il ne sera pas mal de parler de l’origine du mot
Tragédie
. Les uns prétendent qu’il est formé du mot Trágos
Fêtes de Bacchus, auquel on immolait un bouc, étaient l’origine de la
Tragédie
, qui s’était par cette raison, d’abord appelée Ch
lgré tout cela, les Fêtes de Bacchus ne sont pas plus l’origine de la
Tragédie
, que celles des autres Dieux. Quelques-uns, plus
autres Dieux. Quelques-uns, plus fondés en raison, ont avancé que la
Tragédie
(toujours regardée comme Chant du Bouc) était ain
ble très-naturel dans ces temps de simplicité). Ceux qui font dériver
Tragédie
de Trugáô, disent que dans son origine, ce fut un
ns [Ce sentiment paraît le mieux fondé]. Mais ceux qui prétendent que
Tragédie
sort de Trugías (lie), auront pour eux la raison
barbouillant de lie de vin. Toutes ces étimologies du matériel du mot
Tragédie
, n’ont avec la chose qu’un faux rapport. Ce mot d
e sorte de Dialogue où le même homme interrogeait & repondait. La
Tragédie
religieuse, la Comédie des Jeunes-gens qui l’avai
p éloigné d’exprimer le genre de son Ouvrage : il trouva que celui de
Tragédie
, consacré par la Religion aux chants des Sacrific
à un Ouvrage sérieux. De-là ce mot du Peuple d’Athènes, aux premières
Tragédies
: Cela est fort beau, mais on n’y voit rien de Ba
s Enfans jouaient eutr’eux. Car au lieu d’attribuer l’invention de la
Tragédie
à la Satyre, n’aurait-il pas été plus naturel d’e
n dont ils fesaient partie ? Si la Comédie publique avait précédé la
Tragédie
dans la Grèce, je n’aurais pas hésité à voir dans
sur des vices trop grossiers, pour en être susceptibles1. C’était la
Tragédie
qui devait d’abord corriger les hommes, parce qu’
s qui ont traité de l’art Dramatique, se réunissent à convenir que la
Tragédie
à précédé la Comédie. Mais tous ces grands-hommes
iste dans deux branches séparées. Nous voyons d’un même coup-d’œil la
Tragédie
& la Comédie, ainsi que les premiers Auteurs-
e genre d’Aristophane ; enfin à Ménandre, à Dyphille, à Philémon : la
Tragédie
commença de tomber, entre les mains de Lycophron
dit, la Grèce avait sous les yeux l’origine de la Comédie & de la
Tragédie
: elle sortait de ses Temples, de ses Assemblées
es, les Arts abandonnés aux Esclaves, & par conséquent avilis, la
Tragédie
& la Comédie ayent subi le même sort ? Elles
stères de différentes Religions2. On ne vit, en aucun temps, la belle
Tragédie
Grecque en usage sur le Théâtre des Romains : j’e
ie Grecque en usage sur le Théâtre des Romains : j’entends par ce mot
Tragédie
Grecque, des Drames consacrés à représenter les H
urs Compatriotes l’histoire de leur Pays. » Et plus haut : « Comme la
Tragédie
avait quelque chose de sacré dans son origine, d’
aladins. » Mais chez les Romains, l’on ne donna que quelques chétives
Tragédies
, qui ne pouvaient faire une impression bien vive,
i ces Républicains, la Comédie, moins respectable en elle-même que la
Tragédie
, précéda celle-ci, & l’étouffa presque toujou
t résister ? La Comédie expire, mais en enviant le sort de sa sœur la
Tragédie
, qui avait cessé quelques siècles auparavant, &am
quï se serait trouvé dans les rues lorsqu’on sortait de cette pieuse
Tragédie
. Aussi fut-ce après ces Représentations, que Phil
, y déposa, sans le savoir, le germe qui devait reproduire un jour la
Tragédie
. Les Troubadours ou Trouvères [deux mots qui ont
dont la Provence était devenue le centre. Il est donc certain que la
Tragédie
est une seconde fois née au pied des Autels. Comp
êtres 2. Dans le xiv siècle, on trouve Parasols, Limosin, qui fit une
Tragédie
, Des Gestes de Jeanne, Reine de Naples. Dans le x
ise, qui s’était montrée d’abord si complaisante pour cette espèce de
Tragédie
, qu’on avait avancé l’heure des Vêpres les Fêtes
geois firent des Comédies qui sont perdues. La première de toutes les
Tragédies
françaises, est la Cléopâtre de Jodelle : le même
e la France, Zénéïde, l’Oracle, les Grâces, ou même quelqu’une de nos
Tragédies
, les Paysans hausseront les épaules, & par un
son estomac. Le premier sujet traité par les Italiens sous le nom de
Tragédie
, est la Sophonisbe du Trissin : mais la plus spir
proscrite dès qu’elle oserait se montrer au grand jour. C’était à la
Tragédie
qu’était réservée la gloire d’obtenir au Théâtre
s Chrétiens, une partie des choses qui firent le succès des anciennes
Tragédies
Grecques. Quel sujet plus digne d’être traité, qu
protection du Prince, la Comédie se montra sur le même Théâtre que la
Tragédie
, qui n’était pas suffisante pour entretenir la Tr
lla le fameux Acteur Jodelet. Le Père, ou le restaurateur de la vraie
Tragédie
, donna le Menteur, première Comédie française rai
e deux Danseurs, dit M. Denina. Et l’on veut que ce soit ainsi que la
Tragédie
ait commencé ! L’invention en était aussi diffici
u Théâtre : mais il en conclut simplement que la Comédie a précédé la
Tragédie
. [Paris, Cailleau, 1768]. 3. J’ai lu quelque par
e. [Paris, Cailleau, 1768]. 3. J’ai lu quelque part, qu’il y eut des
Tragédies
satyriques inventées par Thésée, pour amuser les
’Odyssée, de l’Iliade & du Margitès. Il paraît que le sens du mot
Tragédie
n’était pas alors déterminé : on le donnait à des
os de Théâtre ; il atteint, ce semble, au sommet de la perfection. La
Tragédie
vous a toujours paru comme une école raisonnable
er ainsi Pauline à sa suivante à l’occasion de Severe : c’est dans la
Tragédie
de Polieucte. Il possédoit mon cœur, mes desirs
se livre au désespoir, la mort qu’il se donne est le dénouement de la
Tragédie
. L’Opera est encore plus voluptueux : ceux de Qui
t elle qui préside à toute l’action, elle est devenue essentielle aux
Tragédies
les plus sérieuses : en quoi la France a enchéri
e de Zaïre ; quoique cette piéce soit plutôt un Roman versifié qu’une
Tragédie
, elle a paru avec un succès surprenant, grace à l
ne, & ce vice est assuré, dit Tertulien1, de faire fortune en une
Tragédie
; on couvre d’oprobres sur le Théâtre, la patienc
selle, que Lopès de Vega dont Corneille n’étoit que le singe en cette
Tragédie
comme en plusieurs autres, n’ait pas été brûlé en
s vôtres, et surtout à l’égard de la question que vous entamez sur la
Tragédie
et sur la Comédie, que je vous ai avoué néanmoins
reçue, il ne faudra plus non seulement voir représenter ni Comédie ni
Tragédie
, mais il n’en faudra plus lire aucune ; il ne fau
de la part des Pères de l’Eglise. Croyez-moi, Monsieur, attaquez nos
Tragédies
et nos Comédies, puisqu’elles sont ordinairement
qu’elles sont ordinairement fort vicieuses : mais n’attaquez point la
Tragédie
et la Comédie en général, puisqu’elles sont d’ell
e Burrhus, et qu’ils finissent comme le mari d’Alzire ! Je regarde la
Tragédie
et la Comédie comme des leçons de vertu, de raiso
e sa patrie pour condamner nos Spectacles. J’ai toujours pensé que la
Tragédie
ne doit pas être un simple spectacle, qui touche
s de l’Antiquité, s’ils ne servent pas à nous instruire. La véritable
Tragédie
est l’école de la vertu ; et la seule différence
és et les livres de morale, c’est que l’instruction se trouve dans la
Tragédie
toute en action, c’est qu’elle y est intéressante
gagea les modernes à les bannir entièrement de la Comédie & de la
Tragédie
. Il est certain que d’un bruit si confus, qui ne
ie étaient de vingt-quatre personnes ; ils étaient de quinze dans les
Tragédies
; & ces quinze & ces vingt-quatre personn
e. Je suis fâché qu’on ait ôté les chœurs à la Comédie, ainsi qu’à la
Tragédie
: il me semble que nos Poèmes sont privés par là
Je suis enchanté lorsque je vois à l’ouverture d’une Comédie ou d’une
Tragédie
, les personnages agités de grandes passions, &
oid de tel Drame comique, & au début grave & pompeux de telle
Tragédie
; & l’on avoura que j’ai raison. L’action par
paroles dans son Dictionnaire. (73). Tome prémier, page 187. (74).
Tragédie
de Racine.
Vous me demandez, Madame, quelles conditions il faudrait pour qu’une
Tragédie
fût parfaite ? Je n’en connais qu’une seule. Il f
e ne regarde point comme indifférent. Je crois que le but digne de la
Tragédie
, est d’élever notre âme par des vertus mâles, de
ssi constant qu’Hannibal. L’amour peut faire le sujet principal d’une
Tragédie
, ainsi que les autres passions dominantes de l’ho
i avilit le Héros, ne me paraît pas devoir faire le sujet d’une bonne
Tragédie
. Vous voulez aussi, Madame, savoir ce que je pens
édie. Vous voulez aussi, Madame, savoir ce que je pense des dernières
Tragédies
de M. de Voltaire : je vous obéirai, dans l’espér
autres Héros ne sont point amoureux. k. [NDE] Radamiste et Zénobie,
tragédie
de Crébillon père, représentée pour la première f
en le plus austère de tous nos Ecrivains, dit que les Comédies et les
Tragédies
étaient les meilleurs Spectacles des anciens, et
de plus tolérable, écrit Saint Augustin, ce sont les Comédies et les
Tragédies
, où les Fables des Poètes sont représentées parmi
assion qu'il avait pour les misérables que l'on représentait dans les
Tragédies
, et de laquelle il faisait lors son plaisir, disa
-dire, celles des Histrions. Aussi Lactance ne blâme la Comédie et la
Tragédie
, que pour les sujets qui contenaient quelquefois
ais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des
Tragédies
ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux
personnel ? Si on dit que ceux de sa sorte ne représentaient que des
Tragédies
ou des Tragi-comédies qui étaient des Pièces séri
ésentaient devaient passer pour hommes sérieux et sages ? Quoique les
Tragédies
et les Tragi-comédies soient tenues pour fort hon
qui jouaient des Comédies facétieuses, et ceux qui représentaient des
Tragédies
, et autres Pièces de leur style, comme si ceux qu
s, n’est pas fort favorable, de dire, Que puisqu’ils représentent des
Tragédies
et des Tragi-comédies à l’imitation des Anciens,
qu’ils ont toujours eu dans l’imagination, qu’en ce qui est de leurs
Tragédies
et de leurs Tragi-comédies, elles sont d’un style
lui-ci instruisît les Poètes qui voudraient faire des Comédies ou des
Tragédies
, afin qu’ils n’y missent rien qui ne fût convenab
u même Platon. La comédie n’est pas mieux traitée par Platon que la
tragédie
. Si ce philosophe trouve si faible cet esprit de
sophe trouve si faible cet esprit de lamentation et de plainte que la
tragédie
vient émouvoir, il n’approuve pas davantage « cet
Des Lois, livre VII]. , que la comédie remue. Ainsi la comédie et la
tragédie
; le plaisant de l’un et le sérieux de l’autre, s
t être persuadé avant de s’attendrir. Jettez les yeux sur la prémière
Tragédie
de Corneille ou de Racine, voyez comme ils metten
te dit formellement le contraire. Ecoutons ce fameux Philosophe, « La
Tragédie
ne laisse pas de conserver toute sa force sans re
à une Pièce que l’Acteur manque de bien jouer son role63… de plus, la
Tragédie
fait son éffet seule & sans tous ces mouvemen
e les sentimens, les passions des Personnages : ce qu’il adresse à la
Tragédie
se rapporte également à toutes les espèces de Dra
n cent cinquante ans après les Jeux Scéniques, quand la Comédie et la
Tragédie
y fut reçue, qui sont la seconde et la troisième
idérée comme une peinture naïve et plaisante de la vie commune, et la
Tragédie
, comme un portrait magnifique et sensible de la f
ntreprendre les uns sur les autres ; les Comédiens ne jouant point de
Tragédies
, ni les Tragédiens point de Comédies, ni les Atel
lans aucun de ces Poèmes, faisant même assez souvent les Exodes de la
Tragédie
, pour adoucir la douleur ou l'horreur des Spectat
n, & d’amour filial, a, 346, b, 316 Adelaïde, Reine de Hongrie ;
Tragédie
de M. Dorat. Citation de deux Vers, que les circo
rcices dramatiques des Colleges, a, 494. Sur ceux qui attribuent à la
Tragédie
une fin morale, comme son objet essentiel, b, 4.
éflexion sur l’Empereur Julien, b, 563 Beau (le), le cadet. Idée des
Tragédies
Grecques dans leur bel âge, b, 93. Beaumarchais
a, 18. Cause d’une émeute à la Comédie Françoise, b, 496 Blanc (le).
Tragédie
des Druides, b, 315 & suiv. Blanger (de), 1
sur les dangers des Théatres, a, 515. Sa description historique de la
Tragédie
, b, 4. Son jugement sur Scuderi, 113. Portrait de
b, 148 Brienne (M. de), Archevêque de Toulouse. Son jugement sur la
Tragédie
des Druides, b, 321 Brun (le). Citation de quelq
es Romans, b, 56 Caylus (la Comtesse de). Ce qu’elle pensoit sur les
Tragédies
d’Athalie & d’Esther, a, 346 Cazali (le Card
quelques Vers qui lui furent adressés contre les représentations des
Tragédies
dans le College de Louis le Grand, a, 486 Cervan
eux qui osoient abuser de l’Ecriture-Sainte, 348. Sa définition de la
Tragédie
, 386 Cyr (Maison Royale de Saint-). Eloge de cet
ulé : La Conduite d’une Dame chrétienne, a, 316. Son jugement sur les
Tragédies
d’Athalie & d’Esther, 337. Anecdotes sur ce S
Rome à s’occuper de la Littérature des Grecs, 27. Son opinion sur la
Tragédie
& sur la Comédie Romaine, 28 & 29. Son id
caractérisé le P. Bourdaloue, b, 275 Linguet. Son observation sur la
Tragédie
d’Attilie, représentée à Auteuil, a, 290. Son jug
es de Montauban, Sa Lettre à Louis Racine, b, 276. Idée des anciennes
Tragédies
Grecques, 375. Ce qu’il pense du contraste que pr
ur l’état de Comédien, 292. Son sentiment sur les représentations des
Tragédies
dans les Colleges des Jésuites, 486. Il y aura to
4. Son jugement sur nos Pieces dramatiques, 314. Son sentiment sur la
Tragédie
des Druides, 315. Comment le Théatre devient une
véritables sentimens sur les Spectacles, 312. Ce qu’il pensoit de ses
Tragédies
d’Athalie & d’Esther, 337. Preuves de son rep
la piété du Maréchal de Turenne, a, 302 Rapin (le P.) Caractere des
Tragédies
Françoises, a, 49 Réflexions sur les principales
Comédiens au Roi ; Piece fugitive, b, 551 Réponse à la Préface de la
Tragédie
de Judith, b, 184 Réponse aux Questions proposée
Août 1770, a, 462, 466, 473 Riballier (l’Abbé). Son jugement sur la
Tragédie
des Druides, b, 321 Ricard, Professeur de Rhétor
s Colleges de prendre aucun Ecolier tonsuré pour être Acteur dans les
Tragédies
qui se représentoient à la fin de l’année, 427. E
nation des Spectacles, 440. Son sentiment sur les représentations des
Tragédies
dans les Colleges, 484 Rochefoucault (le Duc de
75, 342-345 Rollin. Son sentiment sur l’usage des représentations de
Tragédies
dans les Colleges, a, 486. Abus de la Musique, b,
ire la plupart des Spectateurs, 27. Leurs dangers, 45. Défauts de nos
Tragédies
, 49. Ils sont condamnés par les Ministres Luthéri
Cité à l’occasion de l’Ouvrage de François-Marie del Monaco, b, 123
Tragédies
Grecques. Supériorité des anciennes Tragédies Gre
rie del Monaco, b, 123 Tragédies Grecques. Supériorité des anciennes
Tragédies
Grecques sur les nôtres, b, 375 Tragédies de Col
Supériorité des anciennes Tragédies Grecques sur les nôtres, b, 375
Tragédies
de Colleges. Leurs inconvéniens, a, 486 Trebuche
îtres, 43. Ses plaintes sur l’usage de la passion de l’amour dans les
Tragédies
Françoises, 49. D’où dérivent les discours tendre
amp; de l’ivresse que le Dieu des raisins inspiroit. Voici comment la
Tragédie
prit naissance chez les Grecs, où il faut toujour
s hymnes qui, relativement à la qualité de la victime, furent nommées
Tragédies
ou Chants de bouc, suivant l’étymologie Τράγος, &
un Théatre, au lieu du Tombereau. Sophocle lui enleva le prix de la
Tragédie
. Eschyle en fut si outré, que ne pouvant supporte
nt Despréaux nous a donné l’histoire dans les Vers qui suivent : La
Tragédie
, informe & grossiere, en naissant, N’étoit qu
esse Latine. Art poëtique. Cet exposé historique manifeste que la
Tragédie
n’a jamais eu pour objet essentiel une utilité mo
ase ce raisonnement qui lui a paru être sans replique : « Pour que la
Tragédie
fût une leçon d’exemple, il faudroit que la vertu
nt est par la joie : la terreur & la pitié sont nulles ; & la
Tragédie
se confond avec la Comédie. « On prétend que le T
rt point de l’action. S’il y avoit un résultat moral à tirer de cette
Tragédie
, il seroit destructif de toute morale. Il enseign
u’on s’arrache les yeux de désespoir. Les résultats moraux des autres
Tragédies
sont à peu près les mêmes. Ce ne sont que des ven
objet direct & formel. « Quel est le résultat moral de toutes les
Tragédies
où l’on nous fait éprouver successivement l’amour
consiste dans la constance ou l’égalité de l’ame ? Or, l’objet de la
Tragédie
est de troubler cette égalité, perturbatio animi.
rendre heureux & meilleurs. « Aristote n’a dit nulle part que la
Tragédie
fût pour l’instruction. Il a répété souvent dans
einture est sur une toile ; la Musique sur un instrument inanimé ; la
Tragédie
au contraire est rendue par des voix humaines &am
nceau du Citoyen de Geneve1 qui a peint l’objet d’après nature : « La
Tragédie
ne nous présente presque toujours que des scéléra
». La Comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la
Tragédie
. Eh ! quels chants pouvoit-on attendre de Thali
ux, celui sans contredit qui étoit le plus propre à faire inventer la
Tragédie
& la Comédie, étoit Bacchus. Aussi, de tous l
ique est de convaincre l’esprit d’une vérité importante. La fin de la
Tragédie
est de nous intéresser par des émotions de terreu
les Grecs. L’impromptu & l’art concoururent à leur formation. La
Tragédie
y naquit aussi à l’occasion de la moisson & d
er à la suite d’autres Pieces. Les Jeux scéniques qui comprenoient la
Tragédie
& la Comédie, furent connus fort tard chez le
Sophocle, Thespis & Æschyle 11. Il y avoit à Rome deux especes de
Tragédies
; l’une dont les mœurs, les personnages & les
du nom de l’habit que portoient à Rome les personnes de condition. La
Tragédie
ne fit pas de grands progrès à Rome. Cependant Ho
es dans leurs ouvrages12. Il s’en faut assurément de beaucoup que les
Tragédies
qui portent le nom de Séneque, puissent être comp
le nom de satyre à une Piece pastorale qui tenoit le milieu entre la
Tragédie
& la Comédie. Les Poëtes Mimographes Latins,
présentations pieuses qui furent l’enfance & le bégayement de nos
Tragédies
, de nos Opéra & de nos Comédies. On s’accorde
nes gens, leur faisoit alors représenter avec appareil des especes de
Tragédies
de piété, dont la premiere eut pour sujet les Mir
73] fut le premier qui rappella les idées de l’art dramatique par ses
Tragédies
de Cléopatre & de Didon. Les représentations
; Rotrou tirerent, dit-on, du milieu des rues & des carrefours la
Tragédie
& la Comédie. Mais les Poëtes étoient encore
[né en 1620], & de Regnard [né en 1647] ; les représentations des
Tragédies
lyriques de Lulli [né en 1633], & de Quinault
endre mieux ceux que le temps nous a conservés. De quatre-vingt-douze
Tragédies
d’Euripide, il ne nous en reste que dix-neuf. De
& per seipsam defendat ! Cic. pro M. Cælio. 54. L’Opéra. 55. La
Tragédie
.
r nommer celui des Grecs & des Romains. Nous appellons d’ailleurs
Tragédies
les Pièces de Thespis & d’Éschyle, qui sont t
84. ans avant que la Réligion chrétienne fut connue, & lorsque la
Tragédie
venait de prendre une forme convenable. Mon désse
er qu’il marchait déja d’un pas fier à côté de la Comédie & de la
Tragédie
des Grecs. Aristote en a dit quelque chose.
s des Pièces anciennes pouvaient être de ce genre. Les Chœurs des
Tragédies
de la Grèce & de Rome ; & surtout ceux d’
tage pour persuader mon Lecteur. Les ronflemens des Euménides dans la
Tragédie
de ce nom, devaient être imités par le bruit des
teurs de l'Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
, mais seulement les Scéniques, Histrions, ou Bate
, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la
Tragédie
d'Ezéchiel, intitulée, La Sortie d'Egypte ; mais
t que les enfants de Caïn s'étaient trop adonnés, sans avoir parlé de
Tragédies
ni de Comédies. C'est encore avec cette même dist
retirent, mais il ne dit rien contre les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
qui n'ont jamais été traités de même sorte. La Pr
st parlé que d'Histrions et Joueurs de Bouffonneries, et non point de
Tragédies
et Comédies, qui n'étaient pas encore en état d'ê
iront pour la plupart des sujets de nos Comédies : si quelquefois nos
Tragédies
s’y trouvent à l’étroit, tant-pis pour elles ; ce
importante d’un Spectacle fait pour les mœurs. Et dans le cas où nos
Tragédies
deviendraient plus utiles, en célébrant les Héros
jourd’hui de quatre sortes : la Comédie [B] [B] a plus d’utilité ; la
Tragédie
[C] [C], plus de grandeur ; l’Opéra [D] [D], plus
aître à ses propres plaisirs. Si nous jettons ensuite les yeux sur la
Tragédie
& sur l’Opéra, nous conviendrons qu’il y a de
pyrée ne sont pas un champ trop vaste pour lui. Parlons d’abord de la
Tragédie
; car ce qui suffit pour ce genre, ne convient pa
les Pièces à composer, & même dans quelques-unes de nos anciennes
Tragédies
; elle contribuerait infiniment a augmenter la di
de Racine, porterait l’épouvante au fond de tous les cœurs2. Dans les
Tragédies
où il y a des conjurations, on pourrait, au moyen
nt quand les entre-scènes laissent un repos nécessaire. Voila pour la
Tragédie
seule : les autres sites ne se trouvent guères qu
autres Comédies à celle-ci ; mais une seule suffit pour l’exemple. La
Tragédie
d’Atrée & Thyeste réussit supérieurement à do
parce qu’il est homme & malheureux : ce mérite, si rare dans nos
Tragédies
boursoufflées, est seul capable de racheter bien
andre sur lui, fait qu’on ne peut le laisser triompher, comme dans la
Tragédie
, sans inconvénient. En suivant cette méthode, on
Il citait en exemples, Corneille, sur-tout Racine, Crébillon, dans la
Tragédie
; Molière, quelquefois Regnard, & Destouches
té des mouvemens sur le Théâtre, elle a été portée fort loin dans les
Tragédies
de monsieur de Voltaire, & dans quelques autr
er à l’idée, que nous pourrions, à l’imitation des Anciens, faire des
Tragédies
où la déclamation fût modulée : un Drame historiq
otre siècle, à l’abri des criminations de la postérité. Art. II.
Tragédies
. Les Drames tragiques, outre le reproche qu’on l
èrent les Tragiques Grecs ; & tel est aussi le moyen de rendre la
Tragédie
d’une utilité aussi générale pour une Nation, que
i possèdent leurs charges & leurs emplois. Je ne connais point de
Tragédies
qu’on doive rejetter : il n’y a de mauvaises que
i-même, à mesure qu’elles paraissent. On distinguera quatre ordres de
Tragédies
: Les Patriotiques ; telles étaient presque toute
és pour le nouveau Théâtre : mais les Auteurs qui réussiront dans les
Tragédies
du premier ordre, outre les louanges qui leur ser
la septième Classe nous mettrons la Comédie Héroïque, qui tient de la
Tragédie
par l’élevation des personnages, & de la Comé
onorés d’une couronne de laurier en plein Théâtre, ainsi que ceux des
Tragédies
patriotiques : Ceux des Comédies dans les autres
médies ; nous commençons à les imiter en célébrant nos Héros dans nos
Tragédies
; perfectionnons, en profitant des vues que nous
loignement des choses vicieuses. Sans la vérité, point de Drame : une
Tragédie
lyrique peut être nonvraie ; lorsque ses Acteurs
olument éviter, sont celles des Danses & de la Musique : mais une
Tragédie
, une Comédie, doivent, ou nous toucher par de bon
’éloignant de tout jeu forcé, fût-il vrai, soit par l’enflure dans la
Tragédie
, soit par la charge, dans le Comique : critiques,
nnu plus de talens : de sorte que le Public ne verra plus un Tyran de
Tragédie
, Paysan dans une Pièce bouffonne ; Palmyre &
dès-lors plus intéressant2. L’on sent combien les beaux Rôles de nos
Tragédies
, par exemple, auraient de pathétique & d’éner
elle de la vie des Spectateurs. Art. IX. Comment représenter les
Tragédies
. Il serait à propos que ces Drames majestueux eu
eprésenterait un Temple, un Palais, conviendrait presque toujours aux
Tragédies
. On pourrait même décider, d’après les Décoration
Opéra, quelles Pièces tragiques l’on donnerait pendant sa durée ; la
Tragédie
profiterait de l’avantage du changement des Décor
u beaucoup mieux qu’aujourd’hui. Mais en donnant plus de majesté à la
Tragédie
dans les accessoires, il faudrait, quant au fond,
t, en attendant, les Rôles de Vieillards & de Mères, soit dans la
Tragédie
, soit dans la Comédie, & les Pièces à Ariette
e & de convenance avec les Pièces, qui servira de modèle pour nos
Tragédies
. C’est-là qu’on pourrait faire renaître tous les
, elle sera toujours neuve, toujours variée, jamais fastidieuse*. Les
Tragédies
se représenteront le Lundi, le Mercredi & le
s Comédies, tous les jours ; mais dans l’ordre suivant : les jours de
Tragédie
, on donnera sur les Théâtres Comiques, une de nos
. Ainsi, lors même qu’ici l’on propose un Théâtre plus vaste pour nos
Tragédies
& notre Opéra, il ne faut entendre ce qu’en d
veillé le goût des Amateurs, assoupi par l’éternelle monotonie de nos
Tragédies
ordinaires. Plus de hardiesse dans l’imitation au
lui qui tient la parole gazouille agréablement. *. On trouve dans la
Tragédie
d’Hypermnestre de M. Lemierre, une faute de costu
verra pas sans profit. *. « Heureusement, dit monsieur Rousseau, la
Tragédie
telle qu’elle existé, est si loin de nous ; elle
national 121 Grandes Comédies représentables en cinq Actes, & 177
Tragédies
. Les nouveaux Répertoires sont moins amples. [Q]
la Pièce, qu’une Danse qui en dessinerait le sujet ? L’esquisse d’une
Tragédie
terrible ainsi donnée, n’ôterait pas le plaisir d
duite. » Et plus bas en note : « Plusieurs s’abstiennent d’aller à la
Tragédie
, parce qu’ils en sont émus, au point d’en être in
ant des modèles trop relevés, Corneille a rendu nulle l’utilité de la
Tragédie
: il décourage l’humanité, qui se croit trop déch
cadence. J’ajoute pourtant, que tout ce que M. Rousseau dit contre la
Tragédie
, est ce qu’il y a dans sa Lettre de plus facile à
pas ces crimes seulement de nom. Mais ils les connaissaient avant ces
Tragédies
; il faut donc les leur rendre effroyables. *. L
les pour la convenance de Musique à suivre dans les entr’actes de nos
Tragédies
. *. Quelqu’un aura déja pensé, sans doute, comm
lasse, au sixième de la Recette, toutes dépenses prélevées ; pour les
Tragédies
Historiques, & la seconde Classe des Comédies
Historiques, & la seconde Classe des Comédies, au septième ; les
Tragédies
Fabuleuses, & la troisième Classe de Comique
e flatte de prouver par la suite, qu’il est encore plus ancien que la
Tragédie
. Mais quand même il n’aurait d’autre droit à notr
t approuvés de tout tems. Il est demontré que la Comédie & la
Tragédie
sont l’école des mœurs. Les hommes viennent s’y i
age d’une grandeur rapide. Qui croirait que les faibles progrès de la
Tragédie
sous le règne de François I & de Louis XIII,
s folies mises en action, nous font rire de nos propres égaremens. La
Tragédie
en pleurs vient nous dépeindre les plus grands cr
s en avoir assez dit, pour ceux qui savent réfléchir. Effet de la
Tragédie
. La Comédie est l’école des hommes d’une clas
age de ce qui se passe dans les moindres actions de la vie ; & la
Tragédie
instruit les Particuliers & les Rois. Qu’elle
rop multiplier les Spectacles ; ils allaient applaudir tour-à-tour la
Tragédie
, la Comédie & les Mimes. Mais, me dira-t-on,
gnification du Grec. Ils subdivisaient ensuite les jeux de théâtre en
Tragédie
, Comédie, Mimes et Pantomimes ; et les jeux du Ci
uelquefois par ceux-ci contre les bêtes féroces. LaAnte Christ. 1308.
Tragédie
fut inventée par Icace qui régnait dans l’Attique
e et ce sacrifice furent nommés Tragodie, et depuis par adoucissement
Tragédie
, de ces deux mots, τράγος, bouc, et ὠδὴ chanson.
, qui rendirent l’action beaucoup plus commode et plus magnifique. La
Tragédie
se perfectionna toujours de plus en plus ; on lui
es César Scaliger, et quelques-autres l’estiment plus ancienne que la
Tragédie
, et d’autres au contraire, qu’elle est plus nouve
la vie commune. Elle eut encore de plus faibles commencements que la
Tragédie
; ce ne furent d’abord que des chansons pleines d
la Comédie eut ses personnages, et ses sujets déterminés ainsi que la
Tragédie
. Les Grecs ont varié trois fois dans leurs représ
moi de n’être pas du sentiment de M. l’Abbé Vatry, qui croit que les
Tragédies
anciennes se chantoient d’un bout à l’autre, à pe
sur le Théâtre, pouvoient jouer dans la Comédie, mais non pas dans la
Tragédie
, parce qu’elles n’auroient pas en la force de pou
rmes dont les Anciens se servoient en parlant de la Déclamation de la
Tragédie
& de celle de la Comédie, étant les mêmes, ce
tion à peu près telle que la nôtre. Pourquoi voulons-nous que dans la
Tragédie
elle ait été toute différente ? La grandeur du st
a Tragédie elle ait été toute différente ? La grandeur du stile de la
Tragédie
nous le persuade ; mais cette grandeur du stile n
re ; & c’étoit pour rapprocher du ton de la Nature le stile de la
Tragédie
, qu’ils avoient choisi pour ce dialogue le Vers I
ais chanter ? Après que j’ai fait voir que le caractere des anciennes
Tragédies
étoit d’être très-pathétiques, & que les Spec
e qui arrivoit souvent chez les Anciens, dans les Représentations des
Tragédies
: elles n’étoient donc pas chantées. Quintilien n
ocha de lui imprudemment. Chez les Anciens, à la Représentation d’une
Tragédie
succédoit une Piéce boufonne, pour ramener la gay
te qu’un Philosophe étant entré dans le lieu où l’on représentoit une
Tragédie
, racontoit en ces termes à Solon, ce qu’il avoit
point des cris. Enfin les Anciens n’ont pas toujours dit, chanter une
Tragédie
: ils se sont servis aussi de ce mot prononcer, r
, où un Comédien de Rome s’avisa de vouloir donner le Spectacle d’une
Tragédie
à un Peuple qui n’en avoit jamais vu un pareil. C
. Par cette raison, je comprens que Roscius qui jouoit aussi dans les
Tragédies
se faisoit accompagner dans sa vieillesse par des
ectabit. Je crois donc qu’excepté quelques plaintes lugubres dans les
Tragédies
, & les endroits où la voix de l’Acteur avoit
ce. Le Sujet de la Piéce, dit Lucien, est commun au Ballet & à la
Tragédie
. Par cette raison les Anciens employoient indiffé
uel un Acteur, toujours muet, exécutoit lui seul toute l’Action d’une
Tragédie
, l’Abbé du Bos distingue deux sortes de Gestes, c
des monstres & des furies. Les Anciens les employoient dans leurs
Tragédies
avec éclat, parce qu’elles étoient conformes aux
e de les employer sans succès. Cependant, à peine avons-nous quelques
Tragédies
où elles n’ayent été encadrées. Aussi à peine en
qu’une de ces lettres dans toutes ses pièces. Elle sert à dénouer la
Tragédie
de Bajazet. Elle produit un bel effet. Mais Racin
Auteurs non-seulement qu’un usage trop fréquent des billets dans les
Tragédies
, en affoiblit les effets ; mais encore, que les S
quelques nouveaux moyens de reveiller l’attention & d’empêcher la
Tragédie
de tomber. Si celui-ci n’a pas eu tout le succès
respect pour les Anciens. Les songes ont fait quelque figure dans nos
Tragédies
. Racine en a employé un avec succès dans Atthalie
e de la colére celeste. D’ailleurs les Dieux intervenoient dans leurs
Tragédies
. Pour nous qui ne voyons dans le tonnerre qu’un e
es ne commandent point aux élemens, nous bannissons le tonnerre de la
Tragédie
. Peu d’Auteurs l’y ont introduit, & avec peu
deux manières de chanter, n'étaient point usités dans les chœurs des
Tragédies
, parce qu'ils n'étaient pas assez doux et modérés
rions étaient différents des Tragédiens : car ceux qui récitaient les
Tragédies
ne dansaient ni ne chantaient, et ces deux choses
ce Philosophe nomme Scéniques par opposition formelle au Chœur de la
Tragédie
, qui faisait partie de la troupe des Tragédiens,
d'Acteurs. Il ne faut pas non plus s'imaginer que les Comédies et les
Tragédies
aient jamais fait partie essentielle et nécessair
Mar. dist. 33., près de cent cinquante ans avant les Comédies et les
Tragédies
, et que S. Grégoire appelle jouer sur la Scène ;
Flore. Et quand j'ai donné ce dernier aux Acteurs de nos Comédies et
Tragédies
, c'est en cette signification générale, et parce
elles soient effectivement des Comédies, soit aussi que ce soient des
Tragédies
, ou des Tragi-comédies; c'est sous ce nom que j'a
comme je me le suis proposé. Les espèces du Poème Dramatique sont, la
Tragédie
, la Tragi-comédie, et la Comédie: cette dernière
t gaie, entre des personnes communes. Ce qu'on entend par le terme de
Tragédie
, est la représentation sérieuse d'une action fune
effacés à la fin par un événement heureux. On ignore l'origine de la
tragédie
, et on sait seulement que ça a été le poète Thesp
exemptes de ces vices, ne sont-elles pas dignes du même blâme que nos
Tragédies
et Tragi-comédies, par la manière d'y traiter nos
laissé à faire sur cette matière. Il n'y a rien dans la nature de la
Tragédie
, ni de la Tragi-comédie, qui puisse nous les fair
ition des choses qu'ils leur voulaient insinuer n'aurait pu faire. La
Tragédie
considérée par cet endroit ne paraît pas plus mau
les des Hébreux, les hiéroglyphes des Égyptiens, et les Emblèmes; les
tragédies
même des premiers poètes sont toutes morales, et
vérité, il s'en faut prendre à la morale des Païens, et non pas à la
Tragédie
, qui rapporte comme vertueux ce qui passait pour
ecevoir d'une autre manière plus simple et moins vive. La plupart des
tragédies
de Sophocle et d'Euripide sont de cette nature, e
ous pas l'amour traité de cette manière si impie dans les plus belles
Tragédies
et Tragi-comédies de notre temps ? N'est-ce pas c
ins, dont on se croyoit obligé de se servir. On s’y obstina, & la
Tragédie
en musique resta dans l’enfance. Mais enfin les v
e pareille musique ne répandoit-elle pas sur toutes les parties de la
Tragédie
? Les instrumens identifiés, pour ainsi dire, ave
fraiante, qui sert encore d’entretien aux connoisseurs. Pourquoi nos
Tragédies
ne sont-elles pas accompagnées de ces ornemens ?
cet espace, qui distingue les Actes. Si on étoit obligé de faire une
Tragédie
de quinze ou dix-huit cens vers, avec une exacte
té & d’ordre, pour que le Spectateur pût l’entendre. Une pareille
Tragédie
ressembleroit à une oraison d’une seule période ;
uple et les prêtres chantaient en chœur des hymnes qui furent nommées
tragédies
ou chants de bouc. On y promenait un homme traves
it un théâtre au lieu de tombereau. Sophocle lui enleva le prix de la
tragédie
. Eschyle, ne pouvant supporter cet affront, s’élo
té. La comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la
tragédie
: elle dut sa naissance aux bouffonneries et aux
ux, celui sans contredit qui était le plus propre à faire inventer la
tragédie
et la comédie était Bacchus. Aussi les théâtres f
rs. La comédie n’en devint pas moins nuisible aux bonnes mœurs que la
tragédie
. On fit un recueil de stratagèmes pour faire réus
représentations pieuses qui furent l’enfance et le bégaiement de nos
tragédies
, de nos opéras et de nos comédies. On rapporte co
et Rotrou tirèrent, dit-on, du milieu des rues et des carrefours, la
tragédie
et la comédie : mais les poètes ne se ressentiren
eûne et de pénitence, 200 Boyer de l’Académie Française, Auteur de la
Tragédie
de Judith, 304 C Caffaro Théatin défenseur de la
e, 34. Moins infâme durant le Paganisme, qu’elle n’est à présent, 78.
Tragédies
Grecques jouées à Rome, 85. Plus honnêtes que ce
le Concile de Trente veut qu’on ait pour elle, 307. Altérée dans les
Tragédies
tirées des Livres saints, 305. Causes de cette al
ra, ses Jeux ne doivent point être confondus avec les Comédies et les
Tragédies
, 79 Floridor Comédien, se convertit, 260 Français
. Voyez Conciles. Mandements. Synodes. Jodelle compose le premier des
Tragédies
, 219 S. Isidore de Séville traite d’Apostats ceux
s, signification particulière de ce mot, 90 Sénèque, caractère de ses
Tragédies
, 86 Sénèque le Philosophe, ce qu’il pense du Théâ
Païenne : Dans le second, Que la représentation des Comédies, et des
Tragédies
, était un acte de Religion : et dans le troisième
s Anciens Romains n’ont jamais compris les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, sous le nom d’Histrions et de Scéniques. D’où il
s les ont notées, ne tombent point sur les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. Mais cette supposition n’est qu’une pure illusio
Antiquité, que les Romains ont compris les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
sous le nom d’Histrions, et de Scéniques. Et par
aucune exception, a aussi excommunié les Comédiens, et les Acteurs de
Tragédies
: et les Lois Civiles en notant d’infamie les His
e exception, ont aussi déclaré infâmes les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, puisqu’ils étaient compris sous le nom d’Histrio
les Jurisconsultes, condamnent en termes exprès les Comédies, et les
Tragédies
avec leurs Acteurs. En troisième lieu, L’Auteur d
dans le dernier Chapitre, que la représentation des Comédies, et des
Tragédies
, ne doit point être condamnée, tant qu’elle sera
ion. Chapitre II. I. Observation. Les Comédies et les
Tragédies
furent condamnées dès leur origine. II. Obser
lesquelles les Philosophes Païens improuvaient j les Comédies, et les
Tragédies
, font la conclusion de cette Observation. Ch
le Théâtre. X. Réfutation. Néron est blâmé d’avoir récité des
Tragédies
sur le Théâtre. XI. Réfutation. Emilius P
les Conducteurs de Chariots au Cirque, et encore moins les Acteurs de
Tragédies
, et de Comédies, et qu’ils n’ont point estimé que
utation. Tatien, et Minucius Félix condamnent les Comédies et les
Tragédies
. II. Réfutation. Tertullien condamne les
ies. II. Réfutation. Tertullien condamne les Comédies, et les
Tragédies
. III. Réfutation. Saint Cyprien condamne
III. Réfutation. Saint Cyprien condamne les Comédies, et les
Tragédies
. IV. Réfutation. Saint Chrysostome condam
tes sortes de spectacles, et par conséquent ceux des Comédies, et des
Tragédies
. VI. Réfutation. S. Basile a condamné les
es. VI. Réfutation. S. Basile a condamné les Comédies, et les
Tragédies
. VII. Réfutation. Clément d’Alexandrie co
s sans aucune exception, et par les mêmes raisons pour lesquelles les
Tragédies
, et les Comédies doivent être défendues. VIII
Auteur de la Dissertation en ce qu’il s’est imaginé qu’il y avait des
Tragédies
, et des Comédies du temps des enfants de Caïn.
de Constantinople in Trullo condamnent les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. XI. Réfutation. Passage de Saint Augusti
dours. XIV. Réfutation. Salvien condamne les Comédies, et les
Tragédies
. Chapitre XI. I. Réfutation. Abrégé
été dit dans les Réfutations précédentes contre les Comédies, et les
Tragédies
. II. Réfutation. Fausse citation de Tertu
’on fait voir évidemment que Tertullien condamne les Comédies, et les
Tragédies
. III. Réfutation. Saint Cyprien déclare q
futation. Saint Cyprien déclare que les Acteurs de Comédie, et de
Tragédies
méritent d’être excommuniés : Et ils le sont auss
; dans lequel ce grand Docteur nous apprend que les Comédies, et les
Tragédies
étaient comprises dans les Jeux Scéniques, ou de
tant d’infamie leurs Acteurs, ont aussi condamné les Comédies, et les
Tragédies
, puisqu’elles faisaient partie des Jeux de la Scè
tation. V. Réfutation. Lactance condamne les Comédies, et les
Tragédies
. VI. Réfutation. Les Canons qui défendent
nseil. Chapitre XII. I. Réfutation. Les Comédies et les
Tragédies
sont mauvaises selon leur genre, selon leur espèc
Théâtre le martyre, et la vie des Saints. IV. Réfutation. Des
Tragédies
des Collèges. V. Réfutation. Illusion de
uteur de la Dissertation touchant la réformation des Comédies, et des
Tragédies
. VI. Réfutation. Erreur de l’Auteur de la
itoires de la justice. VIII. Réfutation. Les Comédies, et les
Tragédies
qui représentaient la Passion de Notre Sauveur, l
le s’éloigne du Théâtre. XI. Réfutation. Les Comédies, et les
Tragédies
qu’on représente d’ordinaire sur le Théâtre, ne s
oivent point souffrir que les jeunes gens aillent aux Comédies ni aux
Tragédies
« Juniores autem neque jamborum, neque Comœdiaru
hapitre II de la Dissertation. Que la représentation des Comédies et
Tragédies
était un acte de religion parmi les Grecs, et les
ion est véritable à l’égard de la représentation des Comédies, et des
Tragédies
dans leur origine et dans leur institution, parce
ésentées. Mais si l’on prétend que toutes les Comédies, et toutes les
Tragédies
généralement et sans nulle exception étaient des
ions suivantes. Dissertation pag. 39. et 40. « La Comédie et la
Tragédie
commencèrent par les danses et par les chansons q
lque temps, passa dans la ville, et sur les Théâtres ; et fut appelée
Tragédie
du nom du bouc que l’on y sacrifiait à Bacchus ;
ers à l’honneur de Bacchus, qu’on appelait satyresq. On fit après des
Tragédies
, et ensuite on se mit à représenter des fables, e
ait à l’honneur de Bacchus. » Cela nous fait voir clairement que les
Tragédies
où l’on ne parlait point de Bacchus, n’étaient pa
ient point à l’honneur de ce Dieu. Ajoutons ce que dit Plutarque des
Tragédies
de Thespis « Thespin ipsum agentem, ut mores erat
is vita. : « Solon alla un jour voir Thespis qui jouait lui-même ses
tragédies
, comme c’était la coutume des Anciens ; et après
uvons dans nos Jeux. » Solon donc était bien éloigné de regarder les
Tragédies
comme des actes de religion, puisqu’il les condam
que le Théâtre était consacré à Bacchus, et que les Comédies, et les
Tragédies
y étaient représentées à l’honneur de quelque div
nconnus. » Il ne s’ensuit pas non plus de ce que les Comédies et les
Tragédies
étaient représentées à l’honneur des Dieux, qu’il
es bonnes mœurs. C’est pourquoi on ne jouait point de Comédies, ni de
Tragédies
parmi les Lacédémoniens, pour ne point écouter, n
dans la vie de Platon, qu’ayant fait dans la maturité de son âge des
Tragédies
comme il allait les réciter sur le Théâtre, il re
ate qui le toucha tellement par ses discours, qu’il jeta aussitôt ses
Tragédies
dans le feu, disant ; « Vulcain, viens à mon aide
at. Platonis.. » De sorte que tant s’en faut que Platon crût que ses
Tragédies
fussent des actes de religion, qu’au contraire il
ations. Car ayant à prouver que la représentation des Comédies et des
Tragédies
était un acte de Religion parmi les Païens ; et v
cte de Religion parmi les Païens ; et voyant que les Comédies, et les
Tragédies
représentaient souvent des actions criminelles, c
es sacrées : Secondement que les représentations des Comédies, et des
Tragédies
n’étaient des actes de religion et de révérence q
que par conséquent ils ne condamnaient pas moins les Comédies, et les
Tragédies
qui contenaient les actions infâmes de leurs Dieu
ur lesquelles les Philosophes Païens improuvaient les Comédies et les
Tragédies
. L’unique but de la Comédie est de donner du p
urrices. » Secondement les Philosophes improuvaient la Comédie et la
Tragédie
, à cause de l’impression qu’elles donnent de l’am
’approuvions toutes ces ordures et ces vilénies. Mais que dit dans la
Tragédie
le Prince des Argonautes ? » « L’amour plus que
r. » Troisièmement les Philosophes improuvaient les Comédies et les
Tragédies
, à cause du mauvais usage qu’elles faisaient de l
sième livre de la nature des Dieux : Voici comme Médée parle dans une
Tragédie
« Qui vult, quod vult, ita dat se res, ut operam d
re. » Diogenes Laërt. in vita Socratis. que Socrate étant allé à une
Tragédie
d’Euripide, comme il vit qu’il se moquait de la v
onc avec raison que les Lacédémoniens rejetaient les Comédies, et les
Tragédies
, pour ne point écouter, dit Plutarque « Comœdias
ch. in institut. Laconum., « qu’on ne jouait point de Comédies, ni de
Tragédies
parmi les Lacédémoniens, pour ne point écouter, n
Honorius, et Arcadius Chrétiens donnèrent les jeux du Cirque avec les
Tragédies
et les Comédies Claudian. lib. 2. in Eutrop. Hi t
résentations des Poèmes Dramatiques, c’est-à-dire les Comédies et les
Tragédies
, telles qu’on les représente sur le Théâtre ; il
iviles et Ecclésiastiques, n’aient point condamné les Comédies et les
Tragédies
qu’on représente sur le Théâtre, comme étant oppo
fort grossier : car, pour me servir de ses propres exemples, comme la
Tragédie
, quoiqu’elle soit détachée de la Comédie, ne lais
ans son espèce, c’est-à-dire l’un dans la Comédie, et l’autre dans la
Tragédie
, qu’ils ravissaient leurs Spectateurs ; mais enco
nt leurs Spectateurs ; mais encore le Comédien était si bon acteur de
Tragédie
, et le Tragédien de Comédie, qu’ils attiraient l’
n cet endroit Cicéron parle du Comédien Roscius, et d’Esope joueur de
Tragédies
« Roscius Comœdias, Æsopus Tragœdias egit. » Quin
t le mieux représenter : Ceux qui ont meilleure voix, représentent la
Tragédie
des Epigones, et celle de Mède ; et les autres qu
des Poèmes Dramatiques, c’est-à-dire les Comédiens et les Joueurs de
Tragédies
, sous le nom de Scéniques, et d’Histrions ; comme
he Taurus, se plaisait extrêmement avec les Comédiens, les Joueurs de
Tragédies
, et les Joueurs de flûtes, de libre condition. Ta
aut encore remarquer qu’Aulu-Gelle met les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, au rang des personnes vicieuses ; tels qu’étaien
ntomimes, des Histrions, des Scéniques, des Comédiens, des Joueurs de
Tragédies
, etc., dont l’Auteur de la Dissertation a fait qu
culièrement les Romains comprenaient les Comédiens, et les Joueurs de
Tragédies
, sous le nom d’Histrions, et de Scéniques : de so
douter qu’ils n’aient aussi condamné les Comédiens, et les Joueurs de
Tragédies
. C’est pourquoi, comme il avoue dans le titre de
ar conséquent, qu’il reconnaisse que les Comédiens, et les Joueurs de
Tragédies
l’étaient aussi, puisqu’ils sont compris sous le
ondamnant les Histrions aient excepté les Comédiens et les Joueurs de
Tragédies
; Ce qu’il n’a pu faire, comme nous l’allons fair
oncé contre ceux qui représentaient sur la Scène les Comédies, et les
Tragédies
, ni contre ceux-là mêmes qui dansaient les Mimes
jusqu’à ce point, que Sophocle qui joua lui-même quelques-unes de ses
Tragédies
, eut le commandement de leurs armées : et les aut
17., ne souffrent point que les enfants aillent aux Comédies, ni aux
Tragédies
. » Quant à ce que l’Auteur de la Dissertation di
9., que « les premiers, c’est-à-dire les Comédiens, et les joueurs de
Tragédies
, étaient estimés jusqu’à ce point que Sophocle, q
jusqu’à ce point que Sophocle, qui joua lui-même quelques-unes de ses
Tragédies
, eut le commandement de leurs armées ; et que les
à ; car lorsqu’il donne cet avantage aux Comédiens, et aux joueurs de
Tragédies
, d’avoir été estimés jusques à ce point qu’un d’e
l’Auteur de la Dissertation dit que les Comédiens, et les joueurs de
Tragédies
avaient cet avantage dans la République d’Athènes
s comment n’a-t-il pas considéré que les Comédiens, et les joueurs de
Tragédies
en général n’étaient point estimés vertueux parmi
l l’aurait pu apprendre : Car il met les Comédiens, et les joueurs de
Tragédies
au rang des personnes vicieuses, aussi bien que t
ue les personnes illustres, et les Philosophes n’approuvaient pas les
Tragédies
, et par conséquent n’estimaient pas autant que l’
in vita Solonis., alla un jour voir Thespis, qui jouait lui-même ses
tragédies
, comme c’était la coutume des Anciens, et après q
re. » Diogenes Laërtius in vita Socratis. « Socrate étant allé à une
Tragédie
d’Euripide ; comme il vit qu’il se moquait de la
. » Ces illustres et sages Athéniens regardaient donc les joueurs de
Tragédies
comme des corrupteurs des bonnes mœurs. Le même D
ita Platonis. « Platon dans la maturité de son âge ayant composé des
Tragédies
, comme il allait les réciter sur le Théâtre d’Ath
oucha tellement par ses discours, qu’il jeta aussitôt dans le feu les
Tragédies
qu’il avait faites, disant, « Vulcain viens à mon
oin de toi ! ». » Ce grand Philosophe d’Athènes jugeait donc que les
Tragédies
et leurs représentations étaient indignes de ceux
ment que les Lacédémoniens faisaient des Comédiens, et des joueurs de
Tragédies
, nous trouverons qu’ils ne les distinguaient poin
lipides es Mimus ? » Plutarchus in Apophetegm. Lacon.. « Un Acteur de
Tragédies
, nommé Callipide, très célèbre parmi les Grecs, e
e de Lacédémone ne rejetait pas moins les Comédiens et les joueurs de
Tragédies
, que les Mimes, et les autres Acteurs du Théâtre.
ne souffraient point qu’on jouât dans leur Ville des Comédies, ni des
Tragédies
, pour ne point écouter, non pas même en se jouant
Græcos pudori est, ea deformabat. » Tit. Liv. l. 24. c. 24. joueur de
Tragédies
, de bonne famille, et d’honnête condition dans Sy
nt ; parce que parmi les Grecs il n’y avait pas d’infamie à jouer des
Tragédies
, ni d’autres pièces de Théâtre. Cette remarque d’
it donc voir que c’était seulement parmi les Grecs que les joueurs de
Tragédies
, et les autres Acteurs de la Scène n’étaient poin
e pas les Acteurs des Poèmes Dramatiques, y comprenant les joueurs de
Tragédies
en termes exprès. « Puisque les hommes, dit-il «
ême temps qu’il sent frapper ses oreilles par les cris d’un Acteur de
Tragédies
? » Tertullien montre ensuite que Dieu punit mêm
ette vie ceux qui vont aux Spectacles, et particulièrement à ceux des
Tragédies
.z « Comment donc, dit-il « Cur ergo non hujusmodi
a tyrannie du Démon ?… Il est constant qu’une femme étant allée à une
Tragédie
, la nuit suivante, elle vit en songe un suaire, e
lui reprochait la faute qu’elle avait commise d’avoir assisté à cette
Tragédie
, en lui représentant même la personne de l’Acteur
mort ? » Enfin Tertullien représente les peines que les Acteurs des
Tragédies
, et des autres Spectacles, souffriront dans l’Enf
vocales in sua propria calamitate. » Ibid. cap. ult., les Acteurs des
Tragédies
se feront mieux entendre, poussant leur plaintes
rtullien, et par toute la suite de son discours, comme les Acteurs de
Tragédies
, et par conséquent des Comédies, étaient compris
utiennent que les lois notent d’infamie les Joueurs de Comédie, et de
Tragédies
, allèguent l’Edit du Préteur qui déclare infâmes
encore généralement l’art des Jeux, sous lesquels les Comédies et les
Tragédies
sont aussi comprises. Cela est si certain, qu’il
e ars ludicra signifie aussi l’art de représenter des Comédie, et des
Tragédies
: « Ce n’est pas, dit Valère « Non ludicra ars Ro
tissimi, c’est-à-dire, qui étaient très habiles en l’art de jouer des
Tragédies
et des Comédies, se trouvaient souvent aux assemb
gravement ; à cause que celui-là jouait des Comédies, et celui-ci des
Tragédies
. » Peut-on rien alléguer de plus exprès pour dét
empêcher de mêler sa voix avec les paroles que prononçait l’Acteur de
Tragédie
. » Et la Glose même expliquant ces termes, pour
de la Dissertation peut-il nier que les Comédiens, et les Joueurs de
Tragédies
, ne soient du nombre de ceux qui montent sur la S
ens, et les Tragédiens… Les Acteurs des Comédies, ajoute-t-il, et des
Tragédies
, qui sont proprement appelés Scéniques, jouaient
fratres C. ex quibus causis irrogatur infamia., ils ne parlent ni de
Tragédie
, ni de Comédie ; mais seulement de cet art de bou
rt de bouffonner ; mais généralement l’art de jouer des Comédies, des
Tragédies
, et toutes sortes de Jeux. Nous avons montré par
ison, que dans la loi si fratres, il n’est parlé ni de Comédie, ni de
Tragédie
: Car étant certain que l’art de représenter des
die : Car étant certain que l’art de représenter des Comédies, et des
Tragédies
, est une espèce de l’art de représenter des Jeux,
exercé artem ludicram en général, comprend aussi les Comédies, et les
Tragédies
, qui en sont une espèce, selon cette règle du Dro
r du plaisir aux yeux et aux oreilles » ; Ce que les Comédies, et les
Tragédies
font, aussi bien que les autres jeux. D’ailleurs
ent que Scéniques, et que les autres Jeux, comme les Comédies, et les
Tragédies
, etc., s’appellent ludi Theatrales, jeux du Théât
âtre ainsi distingués des Scéniques, comprennent les Comédies, et les
Tragédies
, aussi bien que les autres jeux. Que si nous pren
s sortes de jeux qu’on représentait sur le Théâtre, les Comédies, les
Tragédies
, les jeux Scéniques, et tous les autres, comme Bu
or est Vitruvius lib. 5. cap. 6. » Budæus ibid., des Comédies, et des
Tragédies
, qui sont proprement appelés Scéniques, jouaient
Dissertation, est plaisant : il veut prouver que les Comédies et les
Tragédies
ne sont pas comprises sous le nom de jeux du Théâ
pas donc des Poèmes Dramatiques », c’est-à-dire des Comédies, ni des
Tragédies
. Peut-on plus mal raisonner ? Car les Empereurs n
e ce qu’il dit. Il semble qu’il veuille dire que les Comédies, et les
Tragédies
étaient si honnêtes, qu’un mari ne pouvait pas av
ême temps qu’il sent frapper ses oreilles par les cris d’un Acteur de
Tragédies
? » « Il n’y a sur le Théâtre, dit S. Chrysosto
trionis artem exercerent. » Tacit. lib. 14. , il ne veut parler ni de
Tragédies
, ni de Comédies, qui ne notaient point d’infamie
voir monté sur le Théâtre, ne lui reprochent point d’avoir récité des
Tragédies
, et Comédies ; mais d’avoir joué des instruments,
fait voir que ce n’était point une représentation de Comédies, ni de
Tragédies
; mais seulement un jeu de postures, et de danses
voir monté sur le Théâtre, ne lui reprochent point d’avoir récité des
Tragédies
, et des Comédies ». Est-ce donc que Lucien n’est
âtre aux jeux Isthmiques, ni de disputer le prix des Comédies, ni des
Tragédies
; il y voulut néanmoins remporter l’honneur de la
s, ni des Tragédies ; il y voulut néanmoins remporter l’honneur de la
Tragédie
, etc. » N’est-ce pas blâmer Néron d’avoir récité
r de la Tragédie, etc. » N’est-ce pas blâmer Néron d’avoir récité des
Tragédies
sur le Théâtre ? Dissertation pag. 202. «
; et non pas de ceux qui récitaient honnêtement les Comédies, et les
Tragédies
. » XI. Réfutation. C’est une suite de l’il
es Grecs, étaient jugés infâmes parmi les Romains. Or les Acteurs des
Tragédies
, et des Comédies, étaient parmi les Grecs du nomb
parmi les Romains, il faut avouer que les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
y étaient compris ; car en disant toutes ces chos
que Cicéron écrit sur ce sujet, si Cicéron parle des Comédies et des
Tragédies
, il faut demeurer d’accord que Probus en parle au
l’art de bouffonner condamnés d’infamie ; et jamais la Comédie, ni la
Tragédie
, ni les noms de Comédiens, et de Tragédiens n’ont
c attention, il aurait reconnu qu’il déclare que les Comédies, et les
Tragédies
sont pleines d’infamie et de crimes ; parce qu’el
es ne peuvent être meilleures, que ce qu’elles représentent. « Si les
Tragédies
, dit-il « Quod si Tragœdiæ, et Comœdiæ scelerum,
résentent. » Tertullien prouve encore l’infamie des Comédies, et des
Tragédies
, en prouvant l’infamie de tous les Spectacles en
i aux Chapitres précédents il a compris les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
, dans le dénombrement des Scéniques. C’est ce qui
s, et après cela l’impureté, et les autres vices des Comédies, et des
Tragédies
. « Si les Tragédies, dit-il « Quod si Tragœdiæ, e
mpureté, et les autres vices des Comédies, et des Tragédies. « Si les
Tragédies
, dit-il « Quod si Tragœdiæ, et Comœdiæ scelerum,
omme ci-dessus. Puisque donc Tertullien comprend les Comédies, et les
Tragédies
parmi les Jeux Scéniques, il comprend aussi, par
, il comprend aussi, par conséquent, les Acteurs des Comédies, et des
Tragédies
, parmi les Acteurs Scéniques. Et comme il déclare
amie ; il déclare par conséquent que les Acteurs des Comédies, et des
Tragédies
, l’étaient pareillement : Car selon la règle du d
ans le dénombrement qu’il en a fait, il comprend aussi les Acteurs de
Tragédies
, comme nous l’avons fait voir dans la 3. Réfutati
point notés d’infamie, ne convient pas aux Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. Car les Atellanes ont été exemptés de cette pein
v. lib. 7.. Or on ne peut pas dire que les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, n’exerçaient pas l’art de représenter les Jeux ;
e son temps ». Il est donc certain que les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, exerçaient l’art de représenter les Jeux, et que
epte point les Atellanes, non plus que les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. Ces preuves sont si solides, que l’Auteur de la
; où le mot d’Histrions ne signifie que les Joueurs de Comédie et de
Tragédie
, comme il résulte assez clairement de l’exemple q
ues Histrions, et non pas de tous généralement, savoir des Acteurs de
Tragédies
, et de Comédies, ainsi que l’Auteur de la Dissert
es ne se peuvent aussi entendre de tous les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
généralement ; mais seulement de quelques-uns, co
us et d’Ésope : car il est constant que les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
en général étaient estimés infâmes par les sages
du temps de la plus grande pureté de la langue Latine les Acteurs des
Tragédies
et des Comédies étaient appelés Histrions et Scén
ns son espèce ; c’est-à-dire l’un dans la Comédie, et l’autre dans la
Tragédie
, qu’ils ravissaient leurs spectateurs ; mais enco
nt leurs spectateurs ; mais encore le Comédien était si bon Acteur de
Tragédie
; et le Tragédien de Comédie, qu’ils attiraient l
iis qui not. infam., ne convient point aux Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
; car les lois déclarent en termes exprès qu’elle
e, comme nous l’avons vu ci-dessus, que les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
exerçaient l’art de représenter les Jeux ; l’indu
niers ; Elle ne convient point non plus aux Acteurs de Comédie, et de
Tragédies
qui montaient sur la Scène pour gagner de l’argen
uelque induction que ce soit, en faveur des Acteurs de Comédies et de
Tragédies
, dont la loi ne parle point. Cela suffit pour dét
les Conducteurs de chariots au Cirque, et encore moins les Acteurs de
Tragédies
et de Comédies ; et qu’ils n’ont point estimé que
ore appris que leur sentiment touchant les Athlètes et les Acteurs de
Tragédies
et de Comédies, n’était pas conforme à sa doctrin
euple dans les Théâtres, sont compris les Athlètes, et les Acteurs de
Tragédies
et de Comédies, aussi bien que les Mimes et les a
ustin donc ne parle point de l’infamie des Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. Y eut-il jamais une conséquence plus fausse ? Il
s Jeux publics, il est indubitable que les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
y sont compris. Car premièrement dans le Chapitre
9. Chapitre il parle en termes exprès des Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. « Nous apprenons de Cicéron, dit-il « Quid autem
Chapitre, comme les Grecs bien loin de noter d’infamie les Acteurs de
Tragédies
, et de Comédies, les ont jugés dignes des premier
ge si éloquent, après avoir fait en sa jeunesse le métier d’Acteur de
Tragédies
, entra dans l’administration des affaires publiqu
es ; et le peuple d’Athènes envoya souvent Aristodème Acteur aussi de
Tragédies
, Ambassadeur vers Philippe pour les plus importan
araît évidemment que S. Augustin nomme les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, scenicos Actores, des Acteurs de la scène, ou de
u des Acteurs scéniques ; comme il appelle aussi les Comédies, et les
Tragédies
, artes et ludos scenicos, des arts et des Jeux de
iments des Grecs, et que par conséquent les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
étant compris parmi les Acteurs de la Scène selon
des jeux et les arts du Théâtre, qui comprennent les Comédies et les
Tragédies
, comme nous l’avons montré ci-dessus 4. et 9. Réf
que scenici homines ne signifient point les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
; car par ces paroles de S. Augustin, « les Grecs
» S. Augustin. lib. 2. de civit. Dei cap. 8. : « Les Comédies et les
Tragédie
sont les jeux de la Scène les plus supportables »
ux de la Scène les plus supportables » ; Et ainsi les Comédies et les
Tragédies
sont comprises sous le nom de jeux scéniques. Qua
es jeux scéniques et n’y comprend point les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
. » Pour détruire tout ce faux raisonnement, ne s
r montré ci-dessus, que S. Augustin parle de l’infamie des Acteurs de
Tragédies
et de Comédies en beaucoup d’autres endroits. Mai
à apaiser la colère des Dieux, l’on n’oublia pas les Comédies, ni les
Tragédies
que l’on avait accoutumé de représenter aux jeux
x en général et sans les spécifier, il y comprend les Comédies et les
Tragédies
; comme il paraît par la lettre qu’il écrit a Mar
ption qu’il fait de ces Jeux, il montre assez que les Comédies et les
Tragédies
n’y furent pas omises ; puisqu’il dit qu’Esope Ac
il est certain qu’en ces Jeux-là on jouait aussi des Comédies et des
Tragédies
, comme il paraît par la Novelle 105. de Justinien
sont reçus ceux qui bouffonnent sur la Scène, et les Acteurs aussi de
Tragédies
, et les danseurs Thyméliques. En un mot, le Théât
aux Bateleurs et Bouffons, et non pas aux Acteurs des Comédies et des
Tragédies
, comme Pline s’explique, en ajoutant les mots de
’aux Bateleurs et Bouffons et non pas aux Acteurs des Comédies et des
Tragédies
». S’il avait bien lu notre Histoire, s’il avai
cteurs de l’Eglise ne regardait point les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
, mais seulement les Scéniques, Histrions ou Batel
cteurs de l’Eglise ne regardait point les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
» ; je suis obligée de le désabuser, et de lui fa
écédent, que le nom d’Histrion comprend les Acteurs de Comédies et de
Tragédies
. Nous avons fait voir encore dans la 9. Réfutatio
ix ajoute ensuite ne convient pas moins aux Acteurs de Comédies et de
Tragédies
: « Idem Histrio deos vestros, induendo stupra, s
e tête. » Cela, dis-je, convient aussi aux Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, comme Tertullien nous l’apprend ; « Les Dieux, d
» Tertull. in Apologet. cap. 14., ne sont pas plus respectés dans les
Tragédies
, et dans les Comédies, où l’on récite les déplais
l pas avoir appris de Tertullien, que les sujets des Comédies, et des
Tragédies
, et des Mimes sont semblables ? « Tous les Adultè
les mouvements du corps, sont propres aux Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, comme nous l’avons montré dans la 4. Réfutation
e choses mauvaises », comment peut-on dire qu’il n’y comprend pas les
Tragédies
, ni les Comédies, qui sont des espèces de Spectac
e les premiers Docteurs de l’Eglise ont condamné les Comédies, et les
Tragédies
: « A quoi me sert, dit Tatien« Quid me juvaret i
e ces badineries. » Tatien pouvait-il plus expressément condamner les
Tragédies
, qu’en condamnant celles d’Euripide ? Pouvait-il
octeurs de l’Eglise ne regardait point les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
. Dissertation pag. 219. « Et si Tertullien
uisqu’aussitôt après il condamne en termes exprès les Comédies et les
Tragédies
, comme étant sanglantes, lascives, impies et déré
s profanes comprennent sous l’art des jeux ou des combats. Que si les
Tragédies
et les Comédies sont des représentations de crime
ation a eu la hardiesse de dire que Tertullien n’a point condamné les
Tragédies
ni les Comédies, dans l’endroit même où il les co
it pas néanmoins que dans un autre endroit il ne parle des Acteurs de
Tragédies
et de Comédies : Cette conséquence est si fausse,
uteur de la Dissertation. Car peut-on condamner plus expressément les
Tragédies
qu’en ces termes de ce grand S. que Monseigneur l
eront de la douleur, et qui vous feront rougir. C’est le propre de la
Tragédie
d’exprimer en vers les crimes de l’antiquité, on
sortes de Spectacles ; et par conséquent à ceux des Comédies, et des
Tragédies
. Ensuite il dit que nous ne devons pas être attac
L’Auteur de la Dissertation ne devait pas ignorer que les Chœurs des
Tragédies
, et des Comédies se jouaient sur l’Orchestre « Ch
Spectacles qui y étaient représentés, sans en excepter les Chœurs des
Tragédies
ni des Comédies, comme étant une école publique d
suri. » S. Basil. hom. 4. Hexam., condamne aussi les Comédies, et les
Tragédies
, dont les Chœurs faisaient partie parmi les Grecs
ures, par leurs chansons, et par leurs danses, ce que les Acteurs des
Tragédies
et des Comédies représentaient sur la Scène par l
pu s’imaginer que S. Basile ne condamnait point les Comédies, ni les
Tragédies
? N’a-t-il jamais lu le Traité que ce grand Saint
ison de dire que ce grand homme ne condamne point les Comédies et les
Tragédies
; car on verra qu’il condamne tous les Spectacles
sans aucune exception, et par les mêmes raisons, pour lesquelles les
Tragédies
et les Comédies doivent être défendues. « Jésus-
, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la
Tragédie
d’Ezéchiel, intitulée : la sortie d’Egypte . »
trom. l. 1. Euseb. de præparat. Evang. l. 9., qu’il y est parlé d’une
Tragédie
d’Ezéchiel intitulée la sortie d’Egypte : il s’es
te Ezéchiel, ou du moins quelque autre Hébreu qui avait composé cette
Tragédie
; et qu’ainsi les Hébreux n’avaient point estimé
ement que cet Ezéchiel était un Poète Grec, qui représentait dans ses
Tragédies
les Histoires des Juifs : et en effet les fragmen
s qu’en rapportent Clément d’Alexandrie, et Eusèbe, font voir que les
Tragédies
de ce Poète étaient composées en Grec, lesquelles
ayant voulu mêler quelque chose de ces livres sacrés dans une de ses
Tragédies
, devint aveugle par une fluxion qui tomba sur ses
t que les enfants de Caïn s’étaient trop adonnés, sans avoir parlé de
Tragédies
ni de Comédies. » IX. Réfutation. Cette pr
ragédies ni de Comédies. Comment a-t-il pu s’imaginer qu’il y eût des
Tragédies
et des Comédies du temps des enfants de Caïn ? Et
h en parlât ? Tout le monde demeure d’accord que Thespis a inventé la
Tragédie
« Tragœdiam excogitavit Thespis Atheniensis. »Clem
périrent par le déluge l’an 1655. de la création du monde ; ainsi les
Tragédies
n’ont paru que près de deux mille ans après la mo
les enfants de Caïn, et même la Comédie n’a été inventée qu’après la
Tragédie
selon le témoignage d’Horace « Ignorum Tragicæ g
n après Cicéron donne le nom d’Histrion aux Acteurs de Comédies et de
Tragédies
en termes si exprès qu’il n’y a pas lieu d’en dou
tirentac ; mais il ne dit rien contre les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
, qui n’ont jamais été traités de même sorte. »
’Auteur de la Dissertation ajoute, que les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
n’ont jamais été traités de même sorte que les au
t parlé que d’Histrions, et Joueurs de bouffonneries, et non point de
Tragédies
et Comédies, qui n’étaient pas encore en état d’ê
ux points, et lui fera comprendre clairement que Salvien condamne les
Tragédies
, et les Comédies, aussi bien que les autres Spect
art des Jeux de divertissement, et sous l’art des combats. Car si les
Tragédies
, et les Comédies sont des représentations de crim
e lusoria signifie l’art des Jeux de divertissement, qui comprend les
Tragédies
, et les Comédies. Lors donc que Salvien dit qu’il
acles, et entre autres de lusoriis, qu’il condamne, il y comprend les
Tragédies
et les Comédies : Secondement nous voyons par le
de la Dissertation que Cicéron et S. Augustin donnent aux Acteurs de
Tragédies
et de Comédies le nom d’Histrions, et de Scénique
ns et les Scéniques, ont aussi par conséquent condamné les Acteurs de
Tragédies
, et de Comédies. Dans la 3. Réfutation du même Ch
’eussent souffert. J’y ai fait voir aussi que Tertullien condamne les
Tragédies
comme étant si criminelles, qu’elles attirent sur
tre 9.12. Réfut. du 9 chap. j’ai montré ; que Tertullien condamne les
Tragédies
, et les Comédies, comme étant des représentations
itre 10.1. Réfut. du chap. 10. j’ai fait voir que Tatien condamne les
Tragédies
, et les Comédies, comme des badineries indignes d
pitre3. Réfut. du chap. 10., j’ai montré, que S. Cyprien condamne les
Tragédies
comme donnant de mauvais exemples par les crimes
in cap. 2. de la Dissertation, j’ai fait voir que Solon condamna les
Tragédies
dès leur naissance, comme étant des représentatio
même Chapitre2. Observat. in cap. 2. on voit que Platon condamna les
Tragédies
, en jetant au feu celles qu’il avait composées, c
me la sagesse. On y voit aussi que les Lacédémoniens condamnaient les
Tragédies
et les Comédies, pour ne point écouter non pas mê
é les raisons pour lesquelles les Philosophes Païens condamnaient les
Tragédies
et les Comédies, 1. parce que leur unique but, n’
nfin dans la même Réfutation, j’ai fait voir qu’Aristote condamne les
Tragédies
et les Comédies en défendant aux enfants d’y alle
ien le plus austère de tous nos Ecrivains dit que les Comédies et les
Tragédies
étaient les meilleurs spectacles des anciens « Co
« Comœdia et Tragœdia horum meliora poemata, que les Comédies et les
Tragédies
étaient les meilleurs spectacles des anciens ». M
l est évident qu’il ne peut pas inférer de là que les Comédies et les
Tragédies
soient bonnes, à cause qu’elles sont meilleurs qu
général comprennent aussi en particulier les Poèmes Dramatiques, les
Tragédies
et les Comédies qui en sont une espèce. Quant au
garde la corruption des mœurs ; Tertullien condamne si clairement les
Tragédies
et les Comédies pour ce sujet, qu’il n’y a pas li
es Comédies pour ce sujet, qu’il n’y a pas lieu d’en douter. « Si les
Tragédies
, dit-il « Quod si Tragœdiæ et Comœdiæ scelerum et
ne même les Cothurnes, c’est-à-dire les hauts souliers des Acteurs de
Tragédies
, comme étant une invention du diable : « Le Diabl
endacem facere vult Christum. » Ibidem c. 23., a élevé les Acteurs de
Tragédies
sur de hauts souliers pour démentir Jésus-Christ,
ille la hauteur d’une coudée. » Dans le Chapitre 25. il condamne les
Tragédies
, à cause qu’elles nous détournent de penser aux c
ême temps qu’il sent frapper ses oreilles par les cris d’un Acteur de
Tragédie
? » Au Chapitre 26. il montre que Dieu punit mêm
tre que Dieu punit même en cette vie ceux qui vont aux spectacles des
Tragédies
, comme nous en avons rapporté les exemples ci-des
Dans le dernier Chapitre il représente les peines que les Acteurs de
Tragédies
souffriront dans l’Enfer : « Alors, dit-il « Tunc
et vocales in sua propria calamitate. » Ibid. c. ult., les Acteurs de
Tragédie
se feront mieux entendre poussant leur plainte d’
s leur propre misère. » Au Chapitre 22. il montre que les Acteurs de
Tragédies
et de Comédies étaient infâmes, en faisant voir q
ertullien en condamnant les Spectacles en général, condamne aussi les
Tragédies
et les Comédies qui en sont une espèce, par l’arg
Dieu, mais les œuvres du monde sont l’ouvrage du Diable. » Ainsi les
Tragédies
et les Comédies étant pareillement opposées aux g
ême temps qu’il sent frapper ses oreilles par les cris d’un Acteur de
Tragédie
? » Ces désordres se rencontrant aussi dans les
lement de tous les Spectacles, et qu’il y comprend en particulier les
Tragédies
. Après cela il est difficile de comprendre comme
la Dissertation, dit qu’outre l’Idolâtrie, dont les Comédies, et les
Tragédies
sont souillées, elles sont pleines de crimes : et
ité, qui est peu convenable aux Fidèles. » Les Comédies donc, et les
Tragédies
, selon Saint Cyprien, sont indignes des Chrétiens
eront de la douleur et qui vous feront rougir : C’est le propre de la
Tragédie
d’exprimer en vers les crimes de l’antiquité, on
s exemples. » Ces exemples publics de crimes infâmes que donnent les
Tragédies
et les Comédies dans leurs représentations, ne mé
discipline Evangélique demandent que les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
soient exclus de la Communion des fidèles, aussi
r que le mot d’Histrion signifie aussi les Acteurs de Comédies, et de
Tragédies
, comme je l’ai montré dans la 1. Réfutation du 9.
’il voudra : « L’on jugera si les représentations des Comédies et des
Tragédies
, leur pouvaient donner sujet de prononcer contre
Augustin. lib. 2. de civit. Dei cap. 8., ce sont les Comédies et les
Tragédies
, où les Fables des Poètes sont représentées parmi
assion qu’il avait pour les misérables que l’on représentait dans les
Tragédies
, et de laquelle il faisait alors son plaisir ; di
t point été condamnés. Car n’est-ce pas condamner les Comédies et les
Tragédies
que de dire, « que les Fables des Poètes y sont r
dans les jeux scéniques, ou de la Scène, savoir les Comédies, et les
Tragédies
; c’est-à-dire les fables des Poètes qu’on représ
uction : « Ce qu’il y a de plus tolérable ce sont les Comédies et les
Tragédies
; au lieu qu’il devait traduire ainsi : Ce qu’il
ble dans les Jeux scéniques, ou de la Scène, sont les Comédies et les
Tragédies
. » Il a tronqué ces mots Scenicorum ludorum, dan
dans sa Dissertation ; car ces mots font voir que les Comédies et les
Tragédies
étaient comprises dans les Jeux Scéniques, ou de
tant d’infamie leurs Acteurs, ont aussi condamné les Comédies, et les
Tragédies
, puisqu’elles font partie des Jeux de la Scène, d
nd en termes formels que les Romains ont condamné les Comédies et les
Tragédies
aussi bien que les autres Jeux de la Scène, comme
dans les Jeux Scéniques, ou de la Scène, savoir les Comédies, et les
Tragédies
; c’est-à-dire les Fables des Poètes qu’on représ
e que ce fût le sentiment de Saint Augustin, que les Comédies, et les
Tragédies
, dussent être comptées entre les disciplines libé
glement, les diverses passions que les spectacles des Comédies et des
Tragédies
excitaient dans son âme : « S. Augustin, dit l’Au
assion qu’il avait pour les misérables que l’on représentait dans les
Tragédies
, et de laquelle il faisait lors son plaisir, disa
te compassion donc et cette douleur qu’on ressent aux Comédies et aux
Tragédies
venant d’un amour qui s’écarte et s’éloigne de Di
Dissertation pag. 233. « Aussi Lactance ne blâme la Comédie et la
Tragédie
, que pour les sujets qui contenaient quelquefois
eauté de leurs vers faisant qu’on les retient plus aisément. Dans les
Tragédies
l’on expose avec un discours et une action magnif
er en termes plus exprès non seulement les sujets des Comédies et des
Tragédies
, mais aussi l’art du Poète, et l’exercice des Act
rcice des Acteurs ? Voilà comme Lactance condamne les Comédies et les
Tragédies
en particulier : et voici comme il les condamne e
es sentiments, la justesse et la beauté des vers des Comédies, et des
Tragédies
, qui servent à imprimer plus fortement dans les e
et des autres crimes, puisque ce sont les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
qui les représentent ? Et peut-on avancer une plu
qu’on leur avait ôté : Ils n’oublièrent pas même les Comédies ni les
Tragédies
qu’ils firent à l’imitation de celles des Poètes
l composa aussi des Comédies à l’imitation de celles de Ménandre, des
Tragédies
à l’imitation de celles d’Euripide, et des vers L
aques, et de plusieurs autres façons : il en composa même en forme de
Tragédies
et de Comédies ; de sorte qu’il n’y a presque auc
confusion et de la perte. » Nous voyons par là que ces Poésies, ces
Tragédies
et ces Comédies ne servaient qu’à instruire les e
er les âmes bien nées et encore tendres en leur faisant voir dans des
Tragédies
des femmes transportées d’amour ; et dans des Com
souffre point que les enfants soient Spectateurs des Comédies ni des
Tragédies
, car les premières impressions sont d’ordinaire l
voir aucune chose déshonnête, et par conséquent d’être spectateur des
Tragédies
et des Comédies. C’est donc avec raison et selon
’une chose sale et déshonnête ? et par conséquent les Comédies et les
Tragédies
étant des représentations des choses qui blessent
ques. » Chapitre XII. QUE LA REPRESENTATION des Comédies et des
Tragédies
ne doit point être condamnée tant qu’elle sera mo
toutes ces recherches de l’antiquité, il sera vrai de conclure que la
Tragédie
et la Comédie n’ont rien de leur nature qui puiss
ois, et des gens de bien. » I. Réfutation. Les Comédies et les
Tragédies
sont des représentations, dont les unes sont muet
et c’est de celles-ci dont il s’agit. Ainsi donc les Comédies et les
Tragédies
qu’on joue sur le Théâtre, étant des représentati
st. 18. art. 14. ad 3. ». D’où il s’ensuit que si les Comédies et les
Tragédies
ne sont bonnes selon leur genre, selon leur espèc
autres vices que l’on y mêle. Si nous considérons les Comédies et les
Tragédies
selon leurs circonstances, on ne saurait nier qu’
æstum prodeat in Scenam. » Baro. l. 2. de infam. , qui représente une
Tragédie
de Jésus-Christ ou d’un Martyr, n’est pas mainten
lui de l’Auteur de la Dissertation. Il estime que les Comédies et les
Tragédies
étant ingénieuses et agréables, ne sont point exp
Dissertation ne peut pas dire qu’il ne parle que des Comédies et des
Tragédies
modestes et honnêtes, puisqu’il parle en termes e
tes et honnêtes, puisqu’il parle en termes exprès des Comédies et des
Tragédies
de l’antiquité, qu’il dit être encore vénérables
eauté de leurs vers faisant qu’on les retient plus aisément. Dans les
Tragédies
l’on expose avec un discours et une action magnif
’il y a dans ses douceurs. » Quant à la lecture des Comédies, et des
Tragédies
de l’antiquité, dont l’Auteur de la Dissertation
., ayant voulu mêler quelque chose des livres sacrés dans une de ces
Tragédies
, devint aveugle par une fluxion qui tomba sur ses
æstum prodeat in Scenam. » Baro. l. 2. de infam., qui représente une
Tragédie
de Jésus-Christ ou d’un Martyr, n’est pas mainten
vous de mon alliance. » » Dissertation pag. 237. « Elles (la
Tragédie
et la Comédie) font encore aujourd’hui comme autr
illustres. » IV. Réfutation. Quelle est cette comparaison des
Tragédies
et des Comédies des Collèges, avec celles des Thé
s quelque temps la coutume de jouer quelquefois dans les Collèges des
Tragédies
et des Comédies s’est introduite dans l’Universit
es des Satires ou des déclamations, et qu’on n’y représente point des
Tragédies
ni des Comédies, ni des fables, ni d’autres jeux,
nts. » J'ai dit que cette coutume de représenter des Comédies et des
Tragédies
dans les Collèges est introduite depuis peu dans
ne trouvera point qu’on les ait exercés parmi les Romains à jouer des
Tragédies
et des Comédies sur un Théâtre. Nous lisons au co
tion ; néanmoins bien loin de les exercer à jouer des Comédies ou des
Tragédies
, le Comédien qui les instruisait, ne leur faisait
elle que nous employons dans les causes,) la fable qui appartient aux
Tragédies
et aux vers, et qui n’est pas seulement éloignée
ans l’instruction de la jeunesse, et dans l’usage des Comédies et des
Tragédies
: Je les prie de considérer s’il est juste et rai
iers en filles et en femmes ? Est-ce qu’on ne saurait représenter des
Tragédies
ou des Comédies sans quelque personnage de filles
lis de ratione studiorum 13. p. 26. : « Qu’on représente rarement des
Tragédies
et des Comédies ; et qu’elles soient Latines ; qu
illeurs quelle nécessité y a-t-il d’instruire des enfants à jouer des
Tragédies
et des Comédies ? Nous voyons que les Païens à qu
s gestes ; bien loin de souffrir qu’ils jouassent des Comédies ou des
Tragédies
, ils ne voulaient pas même qu’ils en apprissent q
ent qu’ils montent sur le Théâtre pour être acteurs de Comédies ou de
Tragédies
, imitant la prononciation et les gestes des Coméd
es Recteurs des Collèges de n’y point représenter des Comédies et des
Tragédies
, mais d’exercer la jeunesse à réciter des Déclama
omédies. » Ainsi les Règles des Jésuites défendent de jouer même des
Tragédies
de Collège dans les Eglises « Comœdias, et Tragœd
. 58.. « Que le Provincial ne permette qu’on joue des Comédies et des
Tragédies
que très rarement, et qu’il n’en souffre point qu
rétend prouver. Ainsi voulant montrer qu’on ne doit pas condamner les
Tragédies
, ni les Comédies, lorsqu’elles représentent des c
discernement du bien, et du mal, remit en crédit les Comédies, et les
Tragédies
, en n’y laissant rien de ce qui les avait exposée
eut-on concevoir rien de plus détestable que cette maxime impie de la
Tragédie
intitulée Le jugement équitable de Charles le Har
que la vérité de l’Evangile, et la charité chrétienne ont guéries. La
Tragédie
du Dictateur Romain représente une fille, qui reg
t à s’abandonner à l’ambition. Ecoutez ces paroles de Marcia, dans la
Tragédie
de la mort de l’Empereur Commode. MARCIA. « Vou
ésarsActe 1. Scene 1.. » Ecoutez encore ces paroles d’Aufide dans la
Tragédie
de Sertorius. AUFIDE à Perpenna. « Quel honteux
rtements. Peut-on pousser la haine plus avant que fait Emilie dans la
Tragédie
de Cinna. « Quoi ? je le haïrai sans tâcher de
i le faisant périr ne me vengerait pasActe 1. Scene 2.. » Et dans la
Tragédie
de Sertorius Aristie prend sa haine pour un devoi
oir un plus grand transport de vengeance, que celui de Marcia dans la
Tragédie
de la mort de l’Empereur Commode ! MARCIA. « L’o
et d’honneur. Les sages Païens ont condamné ces dérèglements dans les
Tragédies
, et dans les Comédies de leur temps, comme nous l
du Roi de l’an 1641. « on n’ait rien laissé dans les Comédies, et les
Tragédies
de ce qui les avait exposées justement à l’indign
eur, et à la peine des lois » : Car les exemples des Comédies, et des
Tragédies
que je viens de rapporter sont des preuves certai
ignac a composées, ou dont il a donné la disposition. J’ai trouvé une
Tragédie
intitulée la vraie Didon, que l’Abbé Boisrobert a
mple Hyarbas se donne aussi la mort. Voilà de grands crimes que cette
Tragédie
représente, la trahison d’un frère qui se rend co
de des désordres qui sont défendus par toutes les lois. » « Si les
Tragédies
, dit Tertullien « Quod si Tragœdiæ, et Comœdiæ s
de Chrétien qui puisse avec raison justifier la disposition de cette
Tragédie
de Didon ; et moins encore l’expression de ses ve
mme une mort généreuse ? Car voici comme cette Reine parle dans cette
Tragédie
, en se perçant le sein d’un coup de poignard. DI
rt généreuseActe 5. Scene 4.. » Si l’on me dit que l’Auteur de cette
Tragédie
fait parler une Reine Païenne selon les sentiment
insensiblement infectés. C’est ce qui est arrivé à l’Auteur de cette
Tragédie
de la vraie Didon ; car il ne propose pas seuleme
Crimen in se facere voluptatis. » Can. Sacerdotes, dist. 37., et les
Tragédies
pour le plaisir qu’ils prennent dans cette lectur
la retrancher entièrement ; et demeure d’accord qu’on peut faire une
Tragédie
sans mœurs. » Et sur l’objection qu’il se fait,
Laodicée, et le droit canonique, ont déclaré que les Comédies, et les
Tragédies
étaient illicites aux Ecclésiastiques. Ce qui dét
ue les Mimes, chansons, danses, et bouffonneries, sans avoir parlé de
Tragédies
, ni de Comédies. » Voyez la 10. Réfutation du Cha
nne, Evêque de Gaïète représente au Pape Sixte quatrième, combien les
Tragédies
et les Comédies sont opposées à la pureté des mœu
s doivent être bannies de la Chrétienté. « Il n’y a presque point de
Tragédie
, dit-il « Tragœdia pene omnis extrudenda est ab o
ns raison qu’on doit bannir entièrement des villes les spectacles des
Tragédies
; car elles ont des excès de transports si violen
de nouveaux. » Nous voyons par là que dans le quinzième siècle les
Tragédies
, et les Comédies étaient condamnées. Ce qui détru
art de divertissement artem ludicram, les Acteurs des Comédies et des
Tragédies
, aussi bien que les autres Acteurs de la Scène :
fait démolir partout les Théâtres publics, elle nous apprend que les
Tragédies
, les Comédies, et les autres représentations des
ue les Mimes, chansons, danses, et bouffonneries, sans avoir parlé de
Tragédies
, ni de Comédies ». Voyez la 10. Réfutation du cha
ux ; mais les plus sages les ont toujours blâmés ; car combien que la
Tragédie
a je ne sais quoi de plus héroïque, et qui moins
ine les cœurs des hommes ; si est-ce toutefois que Solon ayant vu une
Tragédie
de Thespis, le trouva fort mauvais : de quoi s’ex
étaient encore inconnues. Et maintenant on met toujours à la fin des
Tragédies
comme un poison ès viandes, la Farce, ou Comédie.
eurs de l’Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies, et des
Tragédies
». La 3. preuve de Comitolus est tirée des plus c
le 17. il appelle le Théâtre le consistoire de l’impudicité ; et les
Tragédies
et les Comédies les mères des crimes et des passi
tum me vix ceperat annus d, j’ai soutenu les premiers personnages ès
tragédies
latines de Buchanane, de Guérentef et de Muretg,
e. [NDE] George Buchanan (1506-1582), humaniste écossais, auteur de
tragédies
latines. f. [NDE] Guillaume Guérente, humaniste
toine Muret (1526-1585) humaniste et pédagogue français, auteur d'une
tragédie
latine Julius Caesar. h. [NDE] André de Gouveia
s la sienne ? Non, certainement ; car alors vos objections contre les
tragédies
qui ont manqué le but le plus noble de l’art, n’a
ne seront pas frappés des intéressantes leçons renfermées dans cette
tragédie
, unique dans son genre, sera de dire : lisez Brit
? Ce n’est pas à vous, Monsieur, qu’il siérait de me répondre que les
tragédies
, ayant bien des Rois pour Acteurs, mais non pour
ommes. Cependant, puisque je parlais de Cinna, j’observerai que cette
tragédie
peut être utile aux Sujets comme aux Rois ; car i
é à la représentation d’Atrée : d’où je conclurai hardiment que si la
tragédie
d’Atrée a manqué le but que doivent se proposer l
ueuses faites par les hommes depuis qu’on a représenté devant eux des
tragédies
? Si Alexandre, en lisant l’Iliade, conçut le des
et, que ne réprouviez-vous, sans balancer, les mœurs de cette sublime
tragédie
? Car si, malgré le génie de Mahomet, la vertu de
lui rendez bien en honneurs, ce que vous lui ôtez en utilité. Si les
tragédies
de Phèdre, de Sophonisbe, des Horace, d’Agamemnon
quand il serait vrai que la raison seule pût tenir lieu de vertu, la
tragédie
dont je parle n’enseigne-t-elle pas aux Rois, que
ux qui abuse de la femme de son frère. Si nous le considérons dans la
tragédie
, c’est un homme de bonne foi qui s’assure sur la
monument. On connaît le Pindare et le Tibulle françaisa. Passons à la
Tragédie
. On aurait à citer, de nos jours, Roméo-Ducisb, C
NDE] Nogaret pense peut-être à Ronsard. b. [NDE} Roméo et Juliette,
tragédie
de Jean-François Ducis, représentée en 1772. c.
résentée en 1772. c. [NDE] Fénelon, ou les Religieuses de Cambrai,
tragédie
de Marie-Joseph Chénier, représentée en 1793. d.
Marie-Joseph Chénier, représentée en 1793. d. [NDE] La Mort d'Abel,
tragédie
de Gabriel-Marie Legouvé, représentée en 1792. e
el-Marie Legouvé, représentée en 1792. e. [NDE] Marius à Minturnes,
tragédie
d'Antoine-Vincent Arnault, représentée en 1791.
Antoine-Vincent Arnault, représentée en 1791. f. [NDE] L'Agamemnon,
tragédie
de Népomucène Lemercier, représentée en 1797. g.
ieux. mais les plus sages les ont toujours blâmés. car combien que la
Tragédie
a je ne sais quoi de plus Héroïque, et qui moins
s cœurs des hommes, si est-ce toutesfois que Solon ayant vu jouer une
tragédie
de Thespis, le trouva fort mauvais : de quoi s'ex
étaient encore inconnues. et maintenant on met toujours à la fin des
tragédies
, (comme une poison ès viandes) la farce, ou coméd
CHAPITRE II. De la
Tragédie
. Le Théâtre rend la Vertu aimable, c’est ce que
les habituer à venir souvent se convaincre de ses avantages dans nos
Tragédies
, l’amour naturel que vous leur supposez pour la V
qu’Œnone mérite d’un bout à l’autre de la pièce. Que de vérités cette
Tragédie
ne met-elle pas au jour ! Primo, que l’on doit fu
bn Voilà comme je crois qu’il doit être expliqué et entendu, car la
Tragédie
doit représenter les hommes comme meilleurs, et l
sensibles : votre allégation d’ailleurs est fausse. Les sujets de nos
Tragédies
sont ordinairement puisés dans l’Histoire, les Au
rouverai bientôt. Revenons. « […] quel jugement porterons-nous d’une
Tragédie
où, bien que les criminels soient punis, ils nous
quoiqu’assez comique, vous fera juger de l’effet que cette excellente
Tragédie
est capable de produire : tout Marseille vous en
manifesté depuis tant de milliers d’ans que l’histoire, l’épopée, la
Tragédie
et la Scène mettent sous les yeux des Scélérats ;
u moins des hommes. Je ne me suis pas contenté de vous prouver que la
Tragédie
n’était rien moins que dangereuse, je crois vous
hapitre II, 1448a 17-19 : « [C’est la même différence qui permet à la
tragédie
de se distinguer de la comédie :] l’une entend en
ouit, et l’un des deux le dit en propres termes au dernier vers de la
Tragédie
: "Et je jouis enfin du prix de mes forfaits." Je
éâtre. Toute la pharmacie ne saurait l'expliquer. Veut-on dire que la
tragédie
détruise en entier les passions ? Cela n'est, ni
ces scènes tragiques forme un revenu considérable. Il n'y a point de
tragédie
dont quelque mort ne fasse le dénouement, et souv
s font plus des trois quarts des spectacles, il y en a vingt pour une
tragédie
, et toujours même, comme un correctif au sérieux
ertu et un préservatif contre l'effet de ses leçons, la farce suit la
tragédie
: Athalie sera effacée par Scapin. Dans la plupar
the-Houdart, il rapporte ce trait pris du discours de ce Poète sur la
tragédie
de Romulus donnée en 1722. « Les tragédies ne peu
discours de ce Poète sur la tragédie de Romulus donnée en 1722. « Les
tragédies
ne peuvent pas être d'un grand fruit pour les mœu
et aussi pleins d'instructions. Ce serait un moyen de réconcilier la
tragédie
avec des personnes célèbres par leur doctrine et
e de Valère ». Qui voudrait être servi par des valets de théâtre ? La
tragédie
n'est pas moins pleine de scélérats d'un haut ran
er l'éclat le plus imposant. Je plains les Auteurs et les Acteurs des
tragédies
pleines d'horreur qui font agir et parler des gen
la corruption du théâtre. Pour peindre la Clairon, on a saisi dans la
tragédie
de Médée, dont elle jouait le rôle, l'instant le
aite. L'ambition, partout autorisée et canonisée, est dans toutes les
tragédies
la vertu des belles ames. L'amour de la gloire es
s une horreur effroyable. Combien d’impiétés plus horribles dans les
Tragédies
de Voltaire ! C’est un Auteur entierement décrié
; Ils conduisoient mes pas, ils enfloient mon courage. Dans la même
Tragédie
, Achorée racontant la mort de Pompée à Cléopatre,
2 : Quand le Ciel est injuste. Jocaste dans la
Tragédie
d’Œdipe s’exprime ainsi3 : Tu ne l’ignores pas,
ns la bouche : jugeroit-on, en assistant à la représentation de leurs
Tragédies
, qu’ils n’ont point pensé comme Sophocle & Eu
Abdérites qui les faisoit courir les rues en récitant des lambeaux de
tragédies
. Si c’est une folie, elle est au moins riante &am
ndre ligne d’approbation. Le Marquis de Chimene fit jouer en 1753 une
tragédie
de sa façon, où il avoit attiré la plus brillante
s, où cependant les Rois adorés le matin, sont des tyrans le soir. La
tragédie
de Guillaume Sell du sieur le Mierre, a été retir
ortrait d’un Magistrat Comédien), & Marmontel, qui avoit donné la
tragédie
d’Egyptus. M. l’Attaignant est Conseiller au Parl
te, les sentimens, la vrai-semblance, &c. On seroit étonné si ses
tragédies
, analysées & décomposées, étoient mises dans
es filles. On ne sauroit leur donner de plus mauvaises leçons que ses
tragédies
. Ses œuvres sont un cours complet de galanterie,
endre aux enfans, aussi-bien & mieux écrits en leur genre que les
Tragédies
de Racine : leur lecture est moins dangéreuse que
dies de Racine : leur lecture est moins dangéreuse que l’étude de ses
tragédies
. Les Jésuites, quoique amateurs du théatre, ne pe
ntement, & de proche en proche. Lett. 10. M. de la Place, dans sa
tragédie
de Jeanne d’Arcq, dit des Anglois : Chez ce peu
de ses amis, plus bel esprit que lui, & qui dans le sombre de ses
tragédies
répand l’empreinte de la tristesse que donne une
eau théatre italien. En Italie on joüe des pieces sérieuses & des
tragédies
bien faites, dont les poëtes Français ont souvent
nt n’est qu’une farce perpetuelle. Riccoboni a tenté d’introduire les
tragédies
& les piéces regulieres sur le théatre Italie
mes étoient des piéces regulieres. Riccoboni a donné un catalogue des
tragédies
& des comédies qui ont paru dans le seiziéme
ouis XIV à cause de leur licence ; valent-ils mieux aujourd’hui ? Les
tragédies
& les comédies sérieuses sont travaillées ave
eur le choix du sujet, pourvu que ce soit une action héroïque dans la
Tragédie
, un sujet de caractère dans la Comédie. On exclut
ssez peu justes. Qu’est-ce par exemple qu’une action héroïque dans la
tragédie
? C’est , dit-on, l’effet d’une ame extraordinai
n’est qu’un crime, une injuste opression de la vertu. En comparant la
tragédie
à la comédie, tantôt il met entre elles une égali
observateur des cœurs & des actions. Il est pourtant vrai que la
tragédie
est plus difficile, qu’il y a moins de poëtes tra
qu’il y a moins de poëtes tragiques que de comiques, & de bonnes
tragédies
que de bonnes comédies ; sur-tout que la tragédie
s, & de bonnes tragédies que de bonnes comédies ; sur-tout que la
tragédie
est de sa nature, plus châtiée, plus décente, moi
le monde souscrive à cette distribution exclusive des rangs. Pour les
tragédies
, on ne nomme que Racine, on oublie Corneille, Vol
aroles que Leon X. fut le protecteur du théatre, singulierement de la
tragédie
, & que sa créature le Cardinal Bibiana fut le
pes. Bibiana joua un nouveau role aussi comique, mais qui dégénera en
tragédie
. A peine fut-il Cardinal, qu’il se fit nommer Gén
; introduisant le goût & l’imitation des anciens, la majesté des
tragédies
& la finesse des comédies Grecques, Romaines,
amp; la partie libre de la petite piéce, qui la suit : depuis que les
tragédies
Françaises ont été traduites en Italien, le goût
ans les Etats dramatiques les Oratorio qui sont comme le Clergé ; les
tragédies
qui répresentent la noblesse, les comédiens qui s
es Théâtres. Suivons cet Auteur : Le Spectacle, il entend sur-tout la
Tragédie
, est le plus utile & le plus nécessaire de to
oit odieuses, & qui écartoit les Spectateurs loin des écœuils. La
Tragédie
a bien plus de force que la Musique, à laquelle l
lais a remué tous les cœurs de la Nation. Je me suis plus arrêté à la
Tragédie
qu’à la Comédie, parce qu’il me semble que le goû
pour les allumer… Il ajoute : il me semble qu’on pourroit donner aux
Tragédies
une merveilleuse force, suivant les idées très-ph
e anecdote intéressante. M. Racine, dit-il, avoit formé le plan d’une
Tragédie
Françoise d’Œdipe, suivant le goût de Sophocle, s
es Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se trouve les
Tragédies
de Sophocle et d’Euripide. Si nous étions dans l’
les actions éclatantes des grands Hommes telles qu’on en voit dans la
Tragédie
, soit les actions communes des hommes ordinaires
eulement à parler de la passion d’amour, que je vais comparer dans la
Tragédie
du Cid à toutes les autres impressions que cette
e un champ fertile en lauriers ; c’en est assez pour entreprendre une
Tragédie
. Le principal personnage est un ambitieux & u
nnoît mieux le Théâtre qu’un bel esprit ? qu’un homme qui a donné une
Tragédie
? Il dit hardiment tout ce qui lui vient à la têt
isirs de son siécle. Il ne suffit pas de tracer le plan général d’une
Tragédie
. Il nous paroît également nécessaire de dessiner
a qu’imparfaitement l’ensemble dans son imagination. Les mœurs d’une
Tragédie
sont proprement les ingrédiens qui entren dans la
ter ce que les Anciens & les Modernes ont écrit des mœurs dans la
Tragédie
. Les fautes qu’on fait contr’elles, étant les mêm
ent point du terme d’Acte ; ils divisaient leurs Comédies & leurs
Tragédies
en Protase, Epitase, & Péripétie, ou Prologue
des Actes. Je ne sçais par quelle singularité nous prétendons qu’une
Tragédie
n’ait jamais moins de cinq Actes. La règle sévère
in Auteur17 imita sa hardiesse d’une façon nouvelle, en composant une
Tragédie
en quatre Actes. La longueur de l’action devr
e fesait point scrupule de jouer autrefois dans les entre-Actes d’une
Tragédie
des airs extrêmement gais, & dans ceux d’une
e minor neu sit quinto productior actu. 17. M. de Mailhol ; Ramire,
Tragédie
, mêlée de Scènes comiques, représentée aux Italie
re usant d’Ironie Comique, dira : « Puisque je traite des Comédies et
Tragédies
, il me doit être permis, de commencer par exclama
ne pouvoir mieux apaiser, qu’en leur vouant et jouant des Comédies et
Tragédies
. Et c’est d’où en est venue la première origine,
e vider notre question ; à savoir, S’il est permis de jouer Comédies,
Tragédies
, et autres tels jeux, en l’Eglise Chrétienne. Je
si lisons-nous, que quelques Poètes anciens, pour avoir mêlé en leurs
Tragédies
des histoires saintes, ont été punis, les uns d’u
raitée exprès, par ce grand S. Basile : Il nous doit suffire, que les
Tragédies
sont pleines d’horreurs, de meurtres, parricides,
présenter tels jeux. Il est plus que notoire, qu’en toute Comédie, ou
Tragédie
, qui se joue en public ; on se déguise, on contre
ompagnie, qui n’est jamais petite, aux lieux où se jouent Comédies ou
Tragédies
. Mais voici comment répliquent les Avocats des Ba
et blasphèmes, comme fait celle d’un bateleur jouant ses Comédies, et
Tragédies
; ne diffère en rien, d’une chose muette et insen
ence nous enseigne ; Ceux qui s’exercent souvent à jouer Comédies, et
Tragédies
; ne peuvent espérer autre faculté, habitude, ou
nc on veut dire, que les passages des anciens, contre les Comédies et
Tragédies
, ne se doivent entendre, que de celles, qui se jo
t qu’il y eut des Empereurs Chrétiens, ne parlent que des Comédies et
Tragédies
, que jouaient les Païens ; car les Chrétiens étai
e cette folie, lors que leurs martyres servaient de spectacles, et de
Tragédies
aux Tyrans : La persécution cessée en l’Eglise, l
iques et Tragiques de ce temps ; auquel on joue les mêmes Comédies et
Tragédies
, que jouaient les Païens, à savoir, celles de Pla
t rassasiât la volupté des spectateurs. Je confesse qu’ès Comédies et
Tragédies
, il y a de belles sentences, des préceptes utiles
orales, Farces, Momeries, Mascarades, Ballets, à toutes les Comédies,
Tragédies
, Satyres, Mimes et Pantomimes des Anciens ? Ceux
verras aussi aux Théâtres de quoi te fâcher, et de quoi rougir : Aux
Tragédies
on récite les anciens horreurs, des parricides, e
empoisonner les âmes : Car on commence à se dégouter des Comédies, et
Tragédies
simples ; et crois, qu’à la fin on surmontera l’h
r du plaisir ; servant eux-mêmes de sujet aux Païens ; pour jouer des
Tragédies
, où il n’y avait rien de feint, ni de déguisé : E
langage affecté ; tout cela nous tient lieu du sublime. On écrit les
Tragédies
modernes avec autant d’emphase & de faux bril
faux brillans que les Héroides, ce petit Poème bâtard, produit par la
Tragédie
, & qui n’est qu’une ennuyeuse imitation de so
ennuyeuse imitation de son Monologue. Non-seulement la plus-part des
Tragédies
nouvelles qu’on joue aujourd’hui sont mal écrites
die est peut-être la vraie preuve de ce que j’avance. Je connais deux
Tragédies
, dont les Vers sont durs & raboteux, qui n’on
rlez vous de Rome & de son Alliance ? Ce Vers est-il digne de la
Tragédie
? D’ailleurs, dans quatre lignes je vois trois fo
La construction du Vers suivant me paraît vicieuse, sur-tout dans une
Tragédie
: 44 Ma vie & mon amour tous deux courent ha
rande conséquence, que la moindre négligence qu’on apperçoit dans une
Tragédie
ou dans un Poème épique. Il est de la nature des
urs s’élider avec une voyelle ? Ne dirait-on pas que plusieurs de nos
Tragédies
nouvelles, soient l’ouvrage de quelques jeunes Ec
mêmes remords, &, qu’après s’être retranché à ne composer que des
tragédies
saintes, il abjura totalement le théâtre, & s
ens que par la pureté de ses mœurs, composoit, toutes les années, des
tragédies
& des comédies pour les exercices accoutumés
s sapper tous par les fondemens, il commence par invectiver contre la
tragédie
. Il se moque de la pitié & de la terreur qui
nt propres qu’à faire revivre les originaux. Voilà ce qu’il pense des
tragédies
, même de celles où le crime est puni : en quoi, j
ons étoient le préservatif du vice qui les avoit fait naître. » Les
tragédies
qui n’ont pas la ressource du dénoûment, sont enc
pectateurs. Il prétend que, s’ils consultent leur cœur à la fin d’une
tragédie
, ils tomberont d’accord de ce qu’il avance. Je vo
scélérats ; c’est la faute du poëte & non du genre. Il est peu de
tragédies
où l’on ne trouve à s’instruire : dans Bérénice m
ailleries des trois Hercules affamés. Outre cela les Comédies, et les
Tragédies
expriment tout ce qu'il y a de honteux dans l'his
les œuvres du monde sont l'ouvrage du Diable. Chap. 18. Si les
Tragédies
et les Comédies sont des représentations de crime
ême temps qu'il sent frapper ses oreilles par les cris d'un Acteur de
Tragédie
? Comment repassera-t-il en sa mémoire quelque ch
ans un lieu qui m'appartient: Une autre femme étant aussi allée à une
Tragédie
, la nuit suivante elle vit en songe un suaire, et
lui reprochait la faute qu'elle avait commise d'avoir assisté à cette
Tragédie
, en lui représentant même le nom de l'Acteur; ce
piter, et les témoins de leur fausse Divinité ? Alors les Acteurs des
Tragédies
se feront mieux entendre, poussant leurs plaintes
lleurs ; des détails sur tous les genres de Drame, sur la Comédie, la
Tragédie
, l’Opéra, la Comédie-Ariette, la Parade, la Parod
omédie en particulier sous la Note [B]. III. La Note [C] traite de la
Tragédie
. IV. L’article de l’Opéra se trouve à la Note [D]
, et qu’une philosophie plus accommodante lui ait fait attribuer à la
tragédie
une manière qu’il n’explique pas, de purifier les
l n’y admet point la jeunesse pour y voir ni les comédies ni même les
tragédies
, quoiqu’elles fussent aussi sérieuses qu’on le vi
entre les comédiens, histrions et farceurs, ni entre les acteurs des
tragédies
et des comédies, la loi couvre indistinctement du
s on pourrait trouver aisément les raisons de cette exception. 1°. La
tragédie
ayant été inventée chez les Grecs, aussi bien que
s connaître, l’opinion publique avait déjà pris son pli. 2°. Comme la
tragédie
avait quelque chose de sacré dans son origine, d’
dre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°. La
tragédie
n’étant d’abord jouée que par des hommes, on ne v
r l’éclat le plus imposant. Je plains beaucoup les auteurs de tant de
tragédies
pleines d’horreurs, lesquels passent leur vie à f
dit Voltaire, ce qu’elles entendent le mieux. La morale des anciennes
tragédies
grecques était beaucoup moins dangereuse que cell
nnes tragédies grecques était beaucoup moins dangereuse que celle des
tragédies
modernes. Tout ce qui pouvait avilir l’âme en éta
ur rendre les hommes plus sages et plus vertueux. Mais les meilleures
tragédies
modernes ont un caractère mou, qui se fait jour à
jeune femme éperdument amoureuse de son mari ; voilà les mœurs de la
tragédie
chez Corneille, le plus grave et le plus sublime
ra peut-être fixer notre incertitude. Nous remarquons d’abord que la
Tragédie
tire son origine chez les Grecs, des fêtes &
e de celui qui avoit ravagé les vignes d’Iscarias. Vers l’an 3530, la
Tragédie
, ou chanson du bouc ou des vendanges, se jouoit e
ipide, après lui, coururent la même carriere, & en peu de tems la
Tragédie
est arrivée au point de perfection où les Grecs n
s on n’y voit rien de Bacchus. Voilà les premiers commencemens de la
Tragédie
, qu’il ne faut pas confondre avec les Tragédies s
ers commencemens de la Tragédie, qu’il ne faut pas confondre avec les
Tragédies
satyriques, inventées par Thésée pour amuser les
s-tard les pieces de théâtre ; ce ne fut que du tems d’Auguste que la
Tragédie
parut avec éclat. Occupés d’abord de leurs premie
devant le Roi des vers de Ronsard, sur le fruit qu’on peut tirer des
Tragédies
. En 1573, à l’occasion de l’élection du Duc d’Anj
eau & établirent la troupe du Marais. En 1632, Corneille donna sa
tragédie
de Clitandre, sa seconde piece & la premiere
la premiere où il n’y a rien de licencieux. En 1641, il fit jouer sa
tragédie
de Polieucte, à l’occasion de laquelle Louis XIII
s Ministres, dit M. de Fontenelle en parlant de Corneille & de sa
tragédie
du Cid, n’ont qu’à commander qu’il se forme des P
oin d’avoir imité les Anciens, du moins dans les grandes parties. Les
tragédies
de nos grands Maîtres ont des beautés qui leur so
Térence deux comédies de Ménandre pour composer une des siennes, deux
tragédies
des anciens auroient composé une des nôtres. Elle
ersité de sentimens & d’opinions sur cette matiere. Les premieres
Tragédies
de Racine l’ayant brouillé avec Messieurs de Port
Tragédies
à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Av
Ma première idée avait été de faire l’examen de presque toutes les
Tragédies
du Théâtre Français : je voulais les placer chacu
reste le dessein que je m’étais proposé, quand j’ai travaillé sur les
Tragédies
, a été de les examiner du côté des mœurs ; afin d
te de théatre !) que l’amour est déplacé, dangereux, indécent dans la
tragédie
, que l’ancien théatre a pour les mœurs une grande
de ces réflexions, démontre que dans la plupart des romans & des
tragédies
, l’amour est faux, absurde, monstrueux, qu’il ne
ur ! Le véritable Oreste ; le véritable Ninus auroit-il assisté à une
tragédie
où l’on auroit représenté son parricide, seroit-i
nestum diffundunt. Bastis. La fureur de mettre de l’amour dans les
tragédies
domine si fort sur le théatre François, que M. de
ere dont les tendres entrailles sont déchirées par ses enfans ! Cette
tragédie
que les lecteurs appliqueront au couchant du poët
expressions, les situations, les sentimens & tout le mérite de la
tragédie
. C’est un tailleur qui fait un habit, il prend se
une esquisse comme celle qu’on a conservée d’après Racine même, d’une
tragédie
d’Iphigénie qu’il n’a jamais achevée. Faire remar
e souverain mérite de l’homme. M. Arnaud, dans sa préface sur Fayel,
tragédie
horrible, qu’il vient de donner, avance deux para
tifient. 1°. Dire qu’un événement terrible peut être la matiere d’une
tragédie
; ce n’est rien dire que tout le monde ne sache &
pression délicieuse, que Crebillon a mieux connu qu’un autre la vraie
tragédie
, que rien n’approche de la vengeance d’Atrée ; ma
leaux ? Qu’il n’y a que son genre qu’on puisse appeller peinture ? La
tragédie
est en général une action qui se passe entre des
ine, de Crebillon, de Voltaire, de Belloi ne sont pas moins de vraies
tragédies
, que Cominge, Euphémie & Fayel. Que Mr. Arnau
Elèves donneraient des Représentations publiques de Comédies & de
Tragédies
: ces Représentations dureraient jusqu’à ce que t
Baron, le plus grand Acteur qui ait paru depuis la renaissance de la
Tragédie
. Il est Auteur de 6 Comédies, [Voyez, pour de plu
précédent, devint Avocat : il a composé 16 Comédies-Farces, & une
Tragédie
de Didon. 18. Thuillerie, dont on attribue les Pi
e les Pièces à l’Abbé Abeille : elles sont au nombre de quatre ; deux
Tragédies
, & deux Comédies. 19. Dancourt, Auteur-Comédi
té en 1757. On l’a nommé l’Acteur de la raison. Auteur de Mahomet II,
Tragédie
, 1739 ; de Zélisca, Comédie-Ballet, 1746 ; du Ret
elle avait débuté dans la Trag. 28. Clairon, Actrice célèbre dans la
Tragédie
, & l’honneur du Théâtre Français. Pour encour
ion, & d’être moins applaudi. Si vous m’en croyez, vous fuirez la
Tragédie
, pour laquelle vous n’êtes pas fait, & vous v
’il dit. 63. AUGER, 1763 : Avec des yeux comme les siens, songer à la
Tragédie
! Il devait attendre du moins qu’un nouveau Regna
2 : les secondes Amoureuses dans le Comique, & les Récits dans la
Tragédie
; assez bien pour ces derniers rôles, médiocre da
porterai ailleurs. Et quand les Auteurs écrivent que l'on dansait les
Tragédies
, il ne faut pas se persuader que les Tragédiens e
ou qu'ils représentaient par la danse des sujets, dont on faisait les
Tragédies
, ce qu'ils nommaient les arguments des Fables, co
ce fameux Pantomime Mnester que Suétone dit avoir sauté ou dansé les
Tragédies
, et que plusieurs ont nommé pour cela danseur de
dansé les Tragédies, et que plusieurs ont nommé pour cela danseur de
Tragédies
, c'est-à-dire Histrion ou Acteur de sujetsLucian.
a danse et les postures. C'est pourquoi Lucian dit que la Danse et la
Tragédie
avaient une même matière, mais que la danse la di
autant de savoir pour travailler dans son genre, que pour écrire une
Tragédie
. M. Quétant, si connu par le succès incroyable du
ise encore après cela, qu’il ne ressemble pas à la Comédie & à la
Tragédie
de nos jours.
ncien Spectacle du monde. Il dévança de long-tems la Comédie & la
Tragédie
; il suivit de près la Pastorale ; ou pour mieux
iers & avec le plus de succès. Les Athèniens, jaloux d’imiter les
Tragédies
d’Egypte, qui consistaient en des chœurs de musiq
e. Il n’est personne qui en puisse douter. Tout le monde sait que les
Tragédies
des Grecs étaient mêlées de chants & de danse
omone du sieur Perrin est de 1659. Ce Drame chantant du père de notre
Tragédie
, ne fut représenté que pour la cour. Comme tout l
règles. Soyons fortement persuadés que l’Opéra-Sérieux est une vraie
Tragédie
, qui doit être composée avec tous les soins de l’
s’en moquerait autant que s’il appercevait un pareil défaut dans une
Tragédie
en récit, ou dans une Comédie. Sur-tout qu’on ait
e chérit ; & nous ne tombons pas tout-à-fait dans le défaut de la
Tragédie
des Grecs. Mais on voit bien que pour qu’un dénou
même que la vraisemblance est le fondement de la Comédie & de la
Tragédie
. Voici comme je prouve mon sentiment, qui ne para
se. Il n’est pas, je crois nécessaire d’èxpliquer ce qu’on entend par
Tragédie
au Théâtre de l’Opéra. On conçoit assez qu’on dés
Tout ce qui se passe dans les Poèmes lyriques qui portent le titre de
Tragédies
, doit être digne de la majesté de Melpomène ; le
âle, nerveux, & plein de force, comme celui qu’on admire dans les
Tragédies
du grand Corneille : mais ils sont bien dans l’er
n Opéra-sérieux avec autant de force & de poètique qu’en éxige la
Tragédie
récité, ne travaillerait point dans le genre de Q
leurs plus mâles, & leur donner la grandeur, la magnanimité de la
Tragédie
en récit : on éviterait par là ces maximes d’amou
l’Auteur de ce Drame nous a donné des leçons sur la Comédie & la
Tragédie
, à peu-près pareilles aux sentimens que j’ose pro
qu’on liat les Scènes de notre Opéra avec autant d’art que celles des
Tragédies
. Je prie ses Poètes de faire attention à ce que j
écède ni avec ce qui suit. Les Latins n’étaient pas plus éxacts ; les
Tragédies
de Sénéque en sont une preuve convainquante, ains
ègles, ont souvent négligé la liaison des Scènes dans les singulieres
Tragédies
latines qu’ils ont composées, qu’on trouvera asse
races de Corneille, m’en fourniront une preuve. Le dernier Acte de la
Tragédie
Grecque, ne roule que sur les honneurs funèbres q
ille ni Racine ne se sont point servis de ces moyens étrangers. Leurs
Tragédies
charmeront pourtant toujours les Spectateurs, par
Drame serait toujours entier. Si l’on ôtait actuellement à plusieurs
Tragédies
du jour la pompe qui les environne, ainsi que leu
long-tems, & qu’on implore le secours des Dieux ? Racine, dans sa
Tragédie
d’Esther, a mis en usage la règle que je recomman
Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et
Tragédies
ne doit point être condamnée tant qu'elle sera mo
toutes ces recherches de l'antiquité, il sera vrai de conclure que la
Tragédie
et la Comédie n'ont rien de leur nature qui puiss
d discernement du bien et du mal, remit en crédit les Comédies et les
Tragédies
, en n'y laissant rien de ce qui les avait exposée
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