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1 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81
rnes. Un clin d’œil de leur part fait rouler la machine ; sur tout au théatre , sur lequel il parle avec enthousiasmé. Il y a de
a n’est point de notre objet, nous nous bornons à ce qu’il dit sur le théatre . Voici son systême. Il faut conserver le théatre,
ce qu’il dit sur le théatre. Voici son systême. Il faut conserver le théatre , il est lié à l’ordre & nécessaire ou bonheur
former eux-mêmes, qu’ils sont la principale cause de la corruption du théatre . Non, quels qu’ils soient, ils n’ont qu’à dire :
re maladroitement leur éloge, car s’ils sont si puissans, pourquoi le théatre a-t-il été toujours & par-tout, pourquoi est-
doute qu’il soit lui-même bien décidé. Il dit du bien & du mal du théatre  ; il en prononce la condamnation, & en fait l
i se résoudre à déplaire à ses protecteurs, qui tous ont la fureur du théatre . C’est bien là qu’on peut dire, on ne peut servir
lutôt l’éloge domine. Selon lui, la plupart des hommes ont regardé le théatre comme étroitement lié à l’ordre public. S. Charle
aralogisme. S. Charles n’a jamais approuvé, il a toujours condamné le théatre  ; il a écrit, il a prêché, il a fait prêcher cont
ise vie. Est-ce approuver la prostitution ? Qui a jamais douté que le théatre ne soit un objet très-important de l’attention du
pensé depuis deux mille ans les Saints, les sages, les politiques. Le théatre est étroitement lié à l’ordre public, comme la ga
le démontre : La chûte de l’Empire Romain, préparée peut-être par le théatre , n’a-t-elle pas bien vengé les bonnes mœurs ? Il
pas bien vengé les bonnes mœurs ? Il n’y a point là de peut-être. Le théatre , en corrompant le citoyen, a énervé la valeur par
cès. La perte d’un Empereur, la chûte de tout l’empire, causée par le théatre , sont-ils des objets auxquels la philosophie doiv
u’on faisoit pour les Comédiens, étoit un moyen d’abolir peu à peu le théatre . Il seroit bien efficace parmi nous, où les dépen
les approuver, de trois fameux Auteurs qui ont fortement combattu le théatre , Bossuet, Nicole, & le Prince de Conti, dont
ns tout le cours de cet ouvrage, sans avoir jamais voulu approuver le théatre , ni cru possible de le réformer. On confond, dis-
ses adversaires. Il veut à toutes forces donner une origine sacrée au théatre  : La poësie dramatique a pris sa source dans la r
ue, y avoient proposé une Magistrat. C’est un panégyrique complet. Le théatre Grec est un modelle qu’on nous exhorte d’imiter.
’à faire rougir la nature ? Si c’est là le fruit que doit produire le théatre réformé, Dieu nous préserve de ces merveilles. Le
ous préserve de ces merveilles. Les Romains avoient la même estime du théatre , ils reconnoissoient sa puissante influence sur l
sur les mœurs. Dieu nous préserve encore des puissantes influences du théatre sur les mœurs des Romains, puisque son établissem
mp; se jouer des lecteurs, jusqu’à dire que les Romains estimoient le théatre  ? Jamais peuple ne l’a plus méprisé ; il a porté
entendre qu’ils avoient demandé l’introduction ou la conservation du théatre , eux qui ont fait tout ce qu’ils ont pu pour l’ab
raire à leur sévérité, il y bâtit un Temple à Vénus, lui consacra son théatre , & en fit ainsi un lieu religieux qui étoit s
’Aubignac, Auteur estimable (ce n’est ni sa pratique ni ses pieces de théatre qui l’en ont rendu), fait sentir comment la scène
e). Il en prédisoit la chûte, voyant-la liberté qui s’introduisoit au théatre . Il a été Prophète. C’étoit pourtant le règne de
étoit pourtant le règne de Richelieu, qu’on donne pour réformateur du théatre . Manquoit-il de puissance, de richesse, de splend
esse, de splendeur ? Comment y laissoit-il introduire la licence ? Le théatre fut très-licencieux, témoin les pieces de l’Abbé
des mauvaises mœurs, & de tout ce qui les entretient, sur-tout le théatre & les femmes. Toutes les passions dans la réf
ure. Voici des raisons puissantes, dit-il, pour la conservation du théatre  : Il faut que nos Souverains se montrent au peupl
. Louis, & tant d’autres, ne se montroient-ils pas au peuple sans théatre  ? Qu’il y ait un spectacle où ils puissent assist
famille, qui élève ses enfans, n’y vont guère. Qui donc se délasse au théatre  ? On n’y va que pour satisfaire sa passion. Voilà
de frivolité & d’ennui. Comme s’il y avoit moins de frivolité au théatre , si ce n’étoit pas lui qui inspire la frivolité.
aisirs, a une mère vertueuse, a une fille jeune & décente, que le théatre  ? Belle ressource en effet ! Je crois qu’il va pl
Belle ressource en effet ! Je crois qu’il va pleurer pour demander le théatre . Ces plaintes, ces ressources sont pitié. Les étr
rdent à Paris en ont besoin. Les provinces pourront donc se passer de théatre  ? Quelle hyperbole ! Il vient à Paris des gens de
ci une tirade vraie & bonne : Les étrangers, après avoir puisé au théatre nos passions nationales, & les ajoutant à cel
les détroits, les étangs, les fleuves, &c. Je ne pense pas que le théatre influe sur les alliances, les guerres, le commerc
é récompensé par le gouvernement même de Calais. Socrate assistoit au théatre avec les sages de la Grèce. Ce ne sont pas au moi
amp; en différens lieux ; ils ne tenoient pas compagnie à Socrate. Le théatre devoit être donc alors bien parfait, un modèle à
alors bien parfait, un modèle à suivre. Cependant c’est alors que le théatre étoit le plus licencieux en tout genre : témoin l
r les théatres de société, & ils sont surement plus libres que le théatre public. La comédie n’a point une origine sainte ;
die ; le Prédicateur doit se faite Comédien. Toutes les vertus sur le théatre seroient portées au plus haut degré de considérat
asme. Il faut plus que de l’enthousiasme pour promettre ces fruits du théatre . Ne pourroit-on pas en dire comme le Cardinal de
e bien ? Cet Abbé rêvoit bien différemment, il condamne absolument le théatre , celui-ci en fait le panégyrique. M. Languet, Ar
re le Prélat. M. Besplas, plus accommodant, y trouve l’approbation du théatre . Il est, comme Sganarelle, battu & content. L
cré & le profane, le sérieux & le comique, la chaire & le théatre doivent se liguer pour rendre le vice odieux. Que
odieux. Que cette ligue est désirable ! On attendra long-temps que le théatre se ligue contre lui-même, & que les rêves se
s que j’ai dû m’adresser, c’est à eux qu’il appartient de réformer le théatre . C’est à eux à tout faire. C’étoit en effet les G
ur demander sa réforme. La voix des Grands s’élévera encore moins. Le théatre d’Athènes ayant retenti de cette maxime, le souve
s ne dirent mot. S’élèvent-ils contre les maximes de l’opéra, dont le théatre retentir tous les jours ? Voici contre le théatre
de l’opéra, dont le théatre retentir tous les jours ? Voici contre le théatre . Je retrace avec douleur un autre mal que produit
plus dangereux, je veux dire la faveur qu’ils accordent aux talens du théatre . Ce n’est pas aux talens seuls, c’est au théatre
ordent aux talens du théatre. Ce n’est pas aux talens seuls, c’est au théatre même & à la corruption que la faveur est acco
oublient leur dignité premiere (quelle est la seconde ?). L’homme de théatre est admis dans les plus nobles sociétés ; ses vai
des vins exquis, des confitures les plus rares. Lorsqu’il reparut au théatre , les applaudissemens furent de la derniere vivaci
acité. Il représenta une piece à son profit, par souscription, sur un théatre de société. Les billets étoient à un louis. L’ass
rtus d’un homme né dans la foule. C’est du précieux, mais du vrai, le théatre fait perdre les vertus roturieres, aussi bien que
rtus roturieres, aussi bien que les vertus nobles. Un Grand, épris du théatre , est pour la vertu fort au-dessous du roturier. L
engloutir pour jamais. C’est-à-dire en termes moins empoulés, que le théatre nuit cent fois plus à la population, que tous les
que la Commission pour leur réforme devoit commencer par supprimer le théatre . Vous diriez, ce beau fleuve qui borde une de nos
stres (c’est-à-dire Grands libertins), que vous sert d’admirer sur le théatre les fameux Héros de la Grèce & de Rome, si l’
’il sera asservi aux caprices d’un frivole personnage, d’une femme de théatre . Tandis qu’il existera des théatres, & des fe
théatre. Tandis qu’il existera des théatres, & des femmes sur le théatre , les François, & sur tout les Grands, seront
dignes d’en être l’organe. Si on ne veut que des gens vertueux sur le théatre , ce n’est pas la réforme, c’est l’abolition. La v
ables. Qu’il est à souhaiter que l’âge d’or revienne, mais, hélas, au théatre plus qu’ailleurs ! Credo pudicitiam Saturno Rege
ieillards sont jeunes, sous la pourpre, comme sous la bure ? Alors le théatre deviendroit le spectacle de la nation, & sero
bien, en prendre le goût, le langage, l’esprit, &c. ? Le nouveau théatre seroit bien moins couru, personne n’y iroit. La v
recevroit des leçons. La vertu la plus austère recevoir des leçons du théatre  ! Connoît-on la valeur des termes, ou se joue-t-o
inférieurs à votre rang, que diriez-vous de la confusion qu’a jeté le théatre dans nos sociétés ? O nobles Romains, vous rejetâ
t rien à dire. Les nobles ni les bourgeois ne montent pas plus sur le théatre à Paris qu’à Rome, & se déshonoreroient, s’il
rps des Chevaliers n’auroit pas souffert qu’un des leurs parût sur le théatre public. Il se dédommageoit sur les théatres de so
Nobles, & n’est pas grand chose. Mais il en résulte qu’à Rome le théatre étoit si infame que les Grands & les petits s
es Actionnaires sont nobles, que la qualité d’intéressé à la ferme du théatre est un titre de noblesse que Malthe, déjà déclaré
œux de l’Abbé de Besplas sont accomplis, la Noblesse s’est chargée du théatre , & ce n’est pas seulement un air de protectio
oi. C’étoient deux Grands qui travailloient avec zèle à la réforme du théatre . Les Actionnaires, moins partisans de Comus que
hargea de la députation, & alla plaider la cause de la réforme du théatre . Que ce plaidoyer fut édifiant ! quel Orateur qu’
ique à ses discours ! quelle glorieuse conquête, que la conquête d’un théatre  ! elle vaut bien la prise d’un vaisseau Turc. Cet
apitale fut enfin terminée à la gloire de la Noblesse réformatrice du théatre . On a retiré les deux patentes ; & on en a do
2 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137
ence du Théatre. Quand on voudra faire l’apologie de la décence du théatre , ce n’est pas apparemment le théatre Italien, cel
aire l’apologie de la décence du théatre, ce n’est pas apparemment le théatre Italien, celui de la foire, l’opéra comique, les
etits, n’a pas crû être obligée de se gêner. L’opéra comique & le théatre de la foire ont éprouvé la même justice, & en
chasteté, on ne se permettra la lecture ni de l’ancien ni du nouveau théatre Italien, fatras énorme de sottises aussi plattes
s’envolent, les gestes s’évanouissent ; la situation & le jeu du théatre , qui présente tant de faces différentes aux mêmes
savouer, & la plûpart des choses s’oublient. On sent bien que les théatre des provinces, moins rafinés, moins polis, plus m
parties, toute une nation se trouve enfin corrompue. A l’occasion du théatre de Favard, dont il parle au long avec éloge, le M
ercure d’août 1763 fait une dissertation sur l’Opéra comique & le théatre de la Foire, formé des débris de l’ancien théatre
ra comique & le théatre de la Foire, formé des débris de l’ancien théatre . On y parle des Auteurs qui y ont travaillé, d’Or
illets de banque (cette date ne remonte pas aux Empereurs Romains) le théatre , alors très-licencieux, ne faisoit que parler le
use ! digne apologie des intentions, de la pureté & des effets du théatre ). Carolet, obscène comique, ne doit jamais être c
s sont des leçons de vertu). Les plus célèbres tâchèrent de purger le théatre des plus grossieres obscénités (on faisoit grace
as le gros sel. Et de là il alloit dire la messe, ce que les mœurs du théatre toléroient alors. On crioit alors comme aujourd’h
rs du théatre toléroient alors. On crioit alors comme aujourd’hui, le théatre est épuré, la licence en est bannie. Apprenons la
Atis, des Amadis, &c. Boileau, bon connoisseur, & partisan du théatre , fait ainsi le portrait de l’Opéra (Sat. 10.).
son cœur excités Sentira-t-elle alors tous ses sens agités ? Le théatre de Londres est encore moins décent, & l’Anglo
l ne s’embarrasse pas même de sauver les apparences. Le Traducteur du théatre Anglois, qui s’est efforcé d’en diminuer l’indéce
s Juives (qui en parlent, Tom. 5. Lett. 143.) disent : Si l’on ôte au théatre cette modesti nécessaire aux bonnes mœurs, si on
ait un plus fort encore. Nous l’avons rapporté L. 4. On trouve sur le théatre Anglois un trait singulier, qu’on ne s’aviseroit
de Jérôme de Prague, ce concile seroit-il inscrit dans les fastes du théatre  ? Ces événemens si extraordinaires & si intér
séparées, parce qu’il n’y avoit que des hommes qui montassent sur le théatre . Aujourd’hui ces deux compagnies ne font qu’une t
étoient en grand nombre, le régalèrent à son entrée par une piece de théatre  ; ils exercèrent plusieurs de ces batteleurs, &am
is on auroit tort de tirer avantage de son silence, pour autoriser le théatre , soit dans le mystère donné à l’Empereur, auquel
à exhorter, à faire prêcher ; le reste est l’affaire du Magistrat. Le théatre Espagnol se sent de la gravité de la nation. Mada
itable folie. Il n’y a eu pendant long-temps au-delà des Monts que le théatre de la Cour plûtôt par grandeur que par goût. On s
eux Magistrats de Burgos, touchés de cette lecture, firent démolir le théatre qui s’y venoit de bâtir, & qui avoit coûté vi
1743. art. 39.) un fort bon extrait du livre Espagnol qui condamne le théatre . Le spectacle Espagnol est plûtôt dans le romanes
traduit ou francisé les pensées, les plans & le style. C’est à ce théatre grave & sérieux, qu’il s’étoit rendu familier
trameles profanos con historias sagrados. Et en général il regarde le théatre comme une école du vice ; il blâme le goût du peu
ofits des Courtisannes. La maison d’Autriche n’a jamais paru aimer le théatre  ; il n’y a que l’Impératrice régnante qui a fait
ée de faire. Par cette raison, il y a très-peu de chose à dire sur le théatre Allemand. Il ne fait presque que de naître, quoiq
uelques Princes, qui y sont en grand nombre, ont daigné monter sur le théatre pour jouer, & tailler leur plume pour compose
& tailler leur plume pour composer, ce qui fait plus d’honneur au théatre qu’au trône, & qui aparemment n’ira pas loin.
es embellissemens à la scène, qu’on ne connoît pas à Paris ; c’est un théatre , ou plûtôt une place immense, où l’on fait rouler
le stade, l’arêne pour de pareils jeux. Jamais ils n’ont chargé leur théatre de ces énormes objets. Par-tout même indécence, p
dans l’Empire, & par conséquent dans tout le Nord, les progrès du théatre  ; ce fut une ordonnance de Charles-Quint, donnée
ttre une différence entre les anciennes & les nouvelles pieces de théatre , tandis que tous nos dramatiques se piquent &
s plus que Moliere, qui le sont moins que Poisson, Dancourt, Vadé, le théatre de la Foire, tous les dramatiques Grecs & Lat
spectacle. Cette modestie momentanée ne sauve pas le danger commun du théatre . Il se peut qu’avant ou après les pieces honnêtes
reques, à en faire l’analise, & à composer un grand traité sur le théatre d’Athènes. Il ne se plaint point de leur licence.
lassiques de Moliere, Monfleuri, Renard, &c. Le plus grand mal du théatre ne fut jamais précisément l’indécence grossiere d
utorité du trône, les anathèmes de l’Église, la prétendue réforme, le théatre a toûjours été & sera toûjours l’école du vic
e sont moins modestes ; elles le sont cependant plus que la moitié du théatre de Moliere, des Italiens, &c. Le Payen dans l
traits, la gaze légère de politesse en relève le goût. Les femmes de théatre , mieux aguerries, ne différent des autres femmes
le trouver, remonter au temps de ce Poëte astronome ? Non : c’est le théatre du dix-huitieme siecle. Il faut sans doute qu’il
nnoncer la fin de nos erreurs sur nos opinions par rapport à l’art du théatre  ! Tout est faux dans ces réflexions soi-disant p
ieux, peut faire quelque piece ; il se déshonoreroit de monter sur le théatre . Les P P. Porée, Brumoy, les Abbés Abeille, Boyer
que Sophocle fût acteur, même de ses pieces ; ce n’est qu’une idée de théatre . L’eût-il-été, on sait qu’un gentilhomme ne dérog
main & de l’Église Chrétienne ne sont que des temps ténébreux, le théatre possede seul la lumiere. Dans les temps les plus
ter avec tant d’éloge une nation qui n’a jamais admis de femme sur le théatre pour y jouer aucun rôle, ni permis aux femmes de
vrai barbarisme. Il accuse les François d’être peu conséquens sur le théatre . Il a raison ; les Romains l’étoient aussi peu :
ce des François, comme des Romains, est de fréquenter, de souffrir le théatre que leur religion & leurs loix proscrivent. O
r le théatre que leur religion & leurs loix proscrivent. On va au théatre  : donc il n’est point infame. Quel raisonnement !
surier, médisant : donc ce ne sont point des crimes. Moi, je dis : Le théatre est infame, l’usure l’impudicité, la médisance so
on louche, qui ne rend pas ce qu’il veut dire. Par rapport à l’art du théatre , c’est une erreur sur une opinion. L’art de faire
st-ce là ce que M. du Belloy a voulu enseigner à toute la France ? Le théatre est-il donc dans le plus honteux barbarisme ? Oui
3 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56
core reçu qu’une Dame se mêle avec les Comédiens. On y supplée par un théatre domestique, on y jouit d’une entiere liberté, on
honnête ne les donneroit pas à lire à sa fille ; elle la voit sur son théatre , apprendre par cœur, exercer avec soin, réciter a
Auteur du livre qui l’encense lui-même. Ces pieces n’ont pas passé au théatre public, elles sont trop galantes pour ne pas y fi
bertins), &c. On finit par justifier la licence qui regne dans ce théatre (& on n’en rougit pas !). Quant aux libertés
tableaux. S’il n’eût exposé que ceux qu’on voit tous les jours sur le théatre public, le sien n’eût plus été un théatre de soci
voit tous les jours sur le théatre public, le sien n’eût plus été un théatre de société, c’est-à-dire qu’il est plus permis d’
re qu’il est plus permis d’être sans mœurs dans la société que sur le théatre public, & pourvu qu’on répande une gaze légèr
e tort de dire que les théatres de société sont plus dangereux que le théatre public, de l’aveu même de leur Auteur ? Le Mercur
un Religieux, dise : Cette jolie piece complette le premier volume du théatre de société de M. Collet, & en fait désirer le
oires les titres de ses Contes. Il parle à l’Auteur, qui entre sur le théatre au milieu de cette belle compagnie, pour l’engage
i elle chante un vaudeville très-libre. Cette piece est faite pour un théatre de société : on promet plusieurs volumes de parei
r Renaudin a établi un magasin où l’on trouve toute sorte d’habits de théatre pour homme, femme, tragédie, comédie, opéra, pour
Bien plus, le sieur Ruzé, habile machiniste, rue Pavée, a chez soi un théatre portatif qui peut se placer dans tous les apparte
er les plafonds & les peintures : dans une heure on a chez soi un théatre dressé. Il en prépare d’autres ; un seul ne suffi
a dans les provinces, si on lui en demande. Dans les petits hôtels un théatre à demeure est incommode, il occupe un appartement
ode, il occupe un appartement ; il sera bien plus agréable d’avoir un théatre dans une armoire, qu’on montera & démontera,
parle d’un Scaurus, qui avec une dépense énorme avoit fait dresser un théatre singulier que de gros leviers faisoient tourner,
&c. On a même imaginé à l’opéra de lever le parterre à niveau du théatre , pour faire la salle du bal. Mais tout cela ne va
du théatre, pour faire la salle du bal. Mais tout cela ne vaut pas le théatre portatif du sieur Ruzé. Il y a même apparence qu’
nce & de bon goût d’architecture. Cette mode conviendroit fort au théatre , où voltigeant sans cesse sur des pieces, des éve
asser d’une chambre à l’autre ; les domestiques, qui ne vont guere au théatre , ne manquent point la fête, ils y travaillent ave
e luxe, le libertinage avoient confondu tous les rangs ; la fureur du théatre avoit tout avili d’une part, tout élevé de l’autr
ue, les instrumens, la déclamation, &c. sont en effet des gens du théatre . Ajoutons que depuis la création des théatres dom
es couleurs. Sans l’assaisonnement du vice s’y divertiroit-on ? Si le théatre rendoit plus chaste, plus humble, plus recueilli,
ais qu’on le condamne & le fuie. La crainte du ridicule, quand le théatre la donneroit, fait chercher avec plus de soin le
Mercure, il faudra faire des feuilles périodiques exprès pour le seul théatre . Quel nom lui donnerons-nous ? Journal dramatique
société : Clément. Lett. 80. On a fait à Bath, ville d’Angleterre, un théatre souterrain à quarante pieds sous terre, comme dan
erre, comme dans une mine profonde, sans doute pour faire voir que le théatre est une mine où l’on puise les plus riches trésor
près le bain ne veulent pas s’exposer à l’air, ont fait construire un théatre sous terre pour être chaudement à voir la comédie
, de plus riant, ils l’ont réuni dans le château de Madame de N.…, Le théatre , qu’on n’a eu garde d’y négliger, a été occupé pa
’apprit par cœur. Il fit tout ce qu’il put pour la faire jouer sur le théatre public ; n’ayant pu l’obtenir, il fit construire
er sur le théatre public ; n’ayant pu l’obtenir, il fit construire un théatre dans une belle salle qu’il loua fort cherement, i
d’Avignon (septembre 1765). Les Chevaliers ont fait bâtir à Malthe un théatre de société pour l’opéra & pour la comédie. L’
péra à Malthe ? Mais, direz-vous, vous ne craignez pas les dangers du théatre , votre cœur est à l’épreuve des traits de l’amour
épreuve des traits de l’amour, vous êtes une héroïne de chasteté ; le théatre public, le théatre de société vous voient braver
de l’amour, vous êtes une héroïne de chasteté ; le théatre public, le théatre de société vous voient braver tous les orages. Je
redouter. Le même dit dans sa Préface 4. Quelque châtié que soit le théatre , les ouvrages les plus dangereux sont ceux où l’a
rêveries, source ordinaire de la corruption. Ceux qui fréquentent le théatre , à plus forte raison ceux qui l’aiment jusqu’à l’
lle. Celui qui commettroit dans la société ce qu’on représente sur le théatre , seroit un scandaleux : celui qui peint en action
r le théatre, seroit un scandaleux : celui qui peint en action sur le théatre ce qui est un scandale dans la société, ne donne
ce ? il imprime la même idée, il excite les mêmes sentimens, & le théatre doit produire cet effet plus que la réalité. Parl
te ? Vous étalez vos passions aux yeux de votre famille, comme sur un théatre où vous êtes l’Acteur de la piece, vos discours l
nsi deux comédies par un scandale nouveau ? Le profane spectacle au théatre étalé, Les principes impurs qu’on ose y débiter,
nous instruire. L’Abbé de Villiers, Liv. 2. Epit. 2. Mais enfin le théatre est toléré, sur-tout le théatre domestique, sur l
iers, Liv. 2. Epit. 2. Mais enfin le théatre est toléré, sur-tout le théatre domestique, sur lequel jamais les loix ni les can
ni les canons n’ont prononcé : comme fi tout ce qu’on a dit contre le théatre public ne portoit pas également sur les autres. M
esse de ses amateurs, il n’est personne qui ne convienne du danger du théatre & de son opposition à l’esprit & aux règl
péché ? balanceroit-elle la loi de Dieu ? La décision des amateurs du théatre est d’un fort petit poids au tribunal du grand Ju
ours. Plaute, Térence, Sénèque, qui nous restent, n’approchent pas du théatre de la Foire, Moliere, Poisson, Dancourt, Vadé, Co
t très-sévères, ils n’y alloient presque pas ; ils n’avoient point de théatre dans leur palais. Que de loix de punitions, de vi
urd’hui ces barrieres ne subsistent plus, aucun Evêque ne s’occupe du théatre , tous les Princes y sont assidus, toutes les mais
le système dominant du siecle, tout le monde s’en accommode, & le théatre en profite ; tout le favorise, rien ne l’arrête.
les autres modes ; elle dégénère, & tombe en roture. La fureur du théatre s’empare de tous les états, comme on voit devenir
bord appropriées. De simples bourgeois se donnent les airs d’avoir un théatre chez eux, & en cela, comme dans tout le reste
briller nos Poëtes & nos Actrices ; il faut bien qu’à son tour le théatre s’en aille aux champs répandre sur les Laboureurs
tres de société, il s’est formé dans plusieurs villes des sociétés de théatre . Les Gazettes de 1767 & le Journal de Trevoux
faire la confession & la communion pascale, & que les jeux du théatre en seront le fruit. Cette annonce est trop modest
argés de donner toute l’année le spectacle au public, d’entretenir le théatre , décorations, habits, machines, & même à neuf
isanterie du Journaliste. Il n’y a jamais eu dans Toulouse qu’un seul théatre public, & jusqu’à ces dernieres années il n’y
eul théatre public, & jusqu’à ces dernieres années il n’y a eu de théatre particulier que celui du Collège des Jésuites : o
4 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27
médiennes, est un phénomène dans le monde dramatique. Il monta sur le théatre à l’âge de trois ans, débuta à treize, & a ét
grand nombre de pieces qui ont eu du succès. Enfin il s’est retiré du théatre à cinquante-trois ans, & est mort en 1753. Il
vrages qu’il a donnés il insinue la nécessité de réformer les abus du théatre , mais que crainte de déplaire, il avoit si bien e
en savoit mauvais gré ; qu’enfin il lève le masque, puisque retiré du théatre il peut le faire sans risque ; & propose à dé
à ce point de perfection ou de méchanceté ; la plupart des pieces de théatre sont mi-parties ; il y a des vertus récompensées,
 ; ce sont ces branches pourries que la réforme doit couper, & le théatre ne présentant rien que de bon, pourroit devenir u
eres, extrêmement libres, elles plurent ; & pour plaire aussi, le théatre public les imita, comme il paroît par le théatre
our plaire aussi, le théatre public les imita, comme il paroît par le théatre de Térence, sur-tout de Plaute. On y voit pourtan
t plusieurs qu’on peut mettre vis-à-vis de la plus modeste comédie du théatre moderne, & l’on verra, à notre honte, combien
peut-être plus dangereuses, parce qu’elles sont plus séduisantes. Le théatre moderne fut dans son commencement le triomphe du
oût du temps, des Courtisanes ou des esclaves, comme il paroît par le théatre de Plaute & de Térence ; & quoique la gal
ende des pieges à l’innocence, & seconde la débauche des amans du théatre . La méthode Françoise est la plus pernicieuse, el
scandaleuses, jointes aux amours soi-disant honnêtes, sont la basé du théatre moderne, & en font l’indécence & le défau
nce & le défaut. Il est donc vrai, malgré le préjugé qui croit le théatre moderne irréprochable, qu’il fut d’abord le triom
la corruption à chaque instant. L’amour est le plus grand danger du théatre . Il est impossible que les discours des amans, to
ent besoin d’apprendre à la réprimer. L’amour le plus pur perd sur le théatre son innocence, en faisant naître des idées corrom
, & parmi nous au commencement. Ce seroit aujourd’hui détruire le théatre que d’en exclure les femmes. Il n’y avoit que les
; les farces Attellanes où elles ont toujours été. C’étoient alors le théatre de la Foire & les parades des Boulevards. La
des Boulevards. La seule exposition de la personne d’une femme sur un théatre , fût-elle la plus vertueuse & la plus modeste
s allégories qui renfermoient la moindre idée impure ; que sera-ce du théatre  ? Tout ce qui précède la représentation leur fait
onc indispensable la suppression, du moins une entiere réformation du théatre . Cette réformation ne seroit pas aussi difficile
t, ni guerre, ni sédition, ni révolte, ni remontrance, ni procès : le théatre ne tient à rien. Chacun y va ou n’y va pas, en pe
cinq ou six fois renvoyé les Italiens, deux ou trois fois supprimé le théatre de la Foire, sans causer le moindre mouvement dan
tes ? Les Comédiens en sont bien éloignés, ils seroient déserter leur théatre , & bien-tôt pour rappeler le monde, ils en vi
honnête récréation sans rien prendre sur leur devoir. Les amateurs du théatre n’ont guère d’autre école. Formons-leur un maître
mme, qui avoit résisté à tous ses avis. Le Prince le fit jouer sur le théatre , il fit faire une comédie d’un vieillard amoureux
e modération. Elles ont eu le sort de tout ce qu’on a écrit contre le théatre , on les a méprisées, on s’est moqué de lui. Depui
ept ans que son livre a paru, il ne s’est fait aucune uréforme sur le théatre  ; pieces, Poëtes, Acteurs, Actrices, tout est éga
n’a-t-elle fait qu’augmenter : preuve certaine que la réformation du théatre n’est qu’une chimère, dont bien des cœurs droits,
s, dans son Traité du bonheur public, parle beaucoup de la réforme du théatre , qu’il désire extrêmement. Il-rend, comme nous, j
plus. Riccoboni a fait une espèce d’Index expurgatorius des pieces de théatre , comme on a fait à Rome des livres hérétiques. Su
ieces qui ont paru depuis Rotrou & Corneille, à la renaissance du théatre , il ne parle que de cinquante-trois des plus conn
e sur les vingt-deux volumes d’opéra & les farces innombrables du théatre Italien, de celui de la Foire, des Boulevards, &a
ndonner à la lecture du cabinet, & ne la faire paroître sur aucun théatre , quelque correction qu’on y fasse. Il n’y a que l
d, elle sera chassée sans pension. 5.° Aucune femme ne dansera sur le théatre , même les Actrices. 6.° Toute piece nouvelle subi
ration. Voici d’autres règlemens. On bâtira, aux dépens du public, un théatre le double plus grand, les deux sexes y seront pla
is l’orchestre jusqu’au fonds de la salle. Personne ne montera sur le théatre que les Acteurs, ni n’entrera dans l’orchestre qu
teurs, ni n’entrera dans l’orchestre que les Symphonistes. Au-tour du théatre sera un bâtiment où logeront tous les Acteurs &am
sse y pourvoir. Bannir l’amour & les danseuses, c’est détruire le théatre François ; on n’y va que pour les femmes, on ne g
lira. Mais il y aura toujours quelques sages qui goûteront le nouveau théatre  ; ils en gagneront d’autres, & peu à peu la s
 ; & quand ils voudront jeter les yeux sur les pieces de l’ancien théatre , loin de les regretter, ils auront peine à compre
leur unique Apollon. J’ai trop bonne opinion des Poëtes (sur-tout de théatre ), pour le croire ; ils sont trop éclairés, trop h
libre est mille fois moins dangereuse que la danse des femmes sur le théatre . J’admire la vertu, la bonté, la droiture de cet
répond à l’autorité des anciens Pères de l’Eglise qui ont condamné le théatre , que celui de leur temps, idolâtre, licencieux, e
dit les premiers s’applique aisément au nôtre. Je dis plus, l’ancien théatre subsiste encore ; le nôtre en est le rejeton &
à Athènes & à Rome. Sans être soutenu par l’autorité publique, le théatre s’est rétabli de lui-même par le goût du plaisir.
importans de le réformer. Tout spectacle excite quelque passion ; le théatre les embrasse toutes, envie, haine, crainte, trist
r à l’ame de si violens mouvemens ; cela seul a dû faire interdire le théatre . Il est trop dangereux de troubler la paix de l’a
donc qu’en la bannissant sans réserve qu’on peut espérer de rendre le théatre tolérable. Voilà en abrégé le Livre de cet homme
re de cet homme sage & vertueux, qui est un vrai phénomène sur le théatre , mais qui mérite tous nos éloges, quoique ses pro
5 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170
comédiens, comme une troupe de pandoures ; il n’est pas même parlé de théatre dans sa vie, quoique écrite dans un grand détail,
me tems on célébroit à Berlin, par des opéras, la prise de Dresde. Le théatre sert à tout, à la defaite & à la victoire, à
masques ; cet assemblage digne de notre siécle, qui est le siécle du théatre , est plus tragique que comique, fait plus gémir q
ue, fait plus gémir que rire, il insulte tout ; mais l’entousiasme du théatre ne connoît point de regle, il brave la bienséance
la Reine qui vouloit jouir de la fête, fit renvoyer au lendemain. Le théatre cache aux yeux de Dieu une disgrace bien plus gra
Ducunt in bonis dies suos, & in puncto ad inferna descendum. Du théatre à l’enfer, quelle chûte ! Ibid. Madame de Mainte
ue devenu dévot, ce Prince avoit renoncé aux plaisirs, aux fêtes, aux théatre , dont Madame de Montespan, pendant son regne l’av
s principes, & détruit ses exhortations : elle imagina d’avoir un théatre chez elle, où le choix des piéces, ma décence des
s, pussent calmer les allarmes que donne la vertu. C’est l’origine du théatre de société, d’abord dans les convents, à l’exempl
t point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alor
s, devant le Roi, qui sans le vouloir ni le croire, revenoit ainsi au théatre . Bien des Prélats & des Jésuites s’empressoie
nfermées dans St. Cir, pendant la vie du Roi, il ne fut pas permis au théatre public de les representer : c’eût été une profana
igne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre  : leçon un peu différente de celle que le sage Fé
nte de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari. On éleva un théatre dans l’appartement de Madame de Maintenon, son Me
la Reine, les Princes alloient danser & quelquefois jouer sur le théatre avec les comédiens. La régularité de la fondatric
avec les comédiens. La régularité de la fondatrice faisoit dresser le théatre chez elle, & venir les comédiens jouer avec l
du Roi, qui n’étoit ni dévot, ni janseniste, furent composées pour ce théatre , & l’Abbé Genet, aumônier de la Duchesse d’Or
& sa Cour représentoient ; ainsi l’aumônier alloit de l’Autel au théatre , de la Messe à la comédie ; c’est une fonction d’
infamie attachée au metier de comédien, & l’honneur qu’on fait au théatre de le régarder comme une école noble, utile, dign
qui le fait dont ils font sentir la bassesse. Tel est certainement le théatre  ; jamais ce Prince qui avoit de belles qualités,
de fadeur & d’excès, c’est y répandre une image. Les louanges du théatre sont pour les mœurs, ce que la Gazette Ecclésiast
e. Dans l’histoire du czar Pierre, donnèe par Voltaire, pas un mot du théatre . Cet homme singulier plutôt que grand, mais qui a
ds frais, toute sorte d’artistes ; mais jamais il ne daigna penser au théatre , il n’étudia point l’art de la déclamation, ni la
sterdam, il ne demanda ni comédiens ni comédiennes, il ne bâtit aucun théatre dans ses États ; il étoit trop grand pour s’amuse
à sa place se seroit mis à l’école de Baron, se seroit exercé sur le théatre , auroit traîné avec lui une troupe d’acteurs, leu
6 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195
Pères qu’elle ait jamais eu, a été l’un des plus déclarés ennemis du théatre , & peut être en fut-il la victime. Son zèle à
. L’exil & la mort de S. Chrisostome est un crime de plus pour le théatre . Les deux plus grandes villes du monde, Antioche
ir est pernicieux, & même peu satisfaisant. Quand vous revenez du théatre , comparez-vous à ceux qui reviennent de l’Eglise.
emens, il est exempt de péché, en particulier de ceux qu’on commet au théatre  ; plein de confiance & de joie, il parle avec
dultère & participer aux saints mystères, ceux qui fréquentent le théatre , où ils ne voient & n’entendent rien de bon,
le même cœur qui vient de boire à longs traits un poison mortel ? Le théatre ne cause-t-il pas encore tous les désordres de la
omplie, ne vous est plus agréable. Embrasé de la concupiscence que le théatre a allumé, épris des objets que vous y avez vu, vo
n péché, vous vous rendrez les esclaves d’une Actrice. En revenant du théatre tout ce que vous y avez vu revient dans votre-mém
r cela ? Qui ? celui qui a pour elle moins d’empressement que pour le théatre , ces théatres diaboliques & prostitués, diabo
etricibus (expression singuliere, difficile à rendre en françois ; le théatre n’est pas seulement plein de femmes prostituées,
rce de danser les heures entieres). Combien d’entre vous préferent le théatre à nos assemblées ! Au lieu de courir, comme les M
graces, n’y eût-il pas même des graces à obtenir, préféreriez-vous le théatre  ? & vous quittez l’Eglise, la sainte Table po
ous le théatre ? & vous quittez l’Eglise, la sainte Table pour le théatre  ! vous vous éloignez de cette fontaine d’eau vive
gée & la mer Tyrrheniene que d’affronter les horribles écueils du théatre  : Tutius mare Ægeum vel Tyrrhenum transeat, quàm
uyez donc cette mer de malheurs, ce fleuve de feu, cet air empesté du théatre , qui allume le feu de l’enfer. Vous voulez donc,
rompez pas vos enfans, n’introduisez pas dans vos maisons la peste du théatre . Si votre épouse est pieuse, vous vous plaignez q
sse trop de temps à l’Eglise ; & vous qui passez tout le vôtre au théatre , vous croyez-vous sans reproche ? Jaloux de vos f
vous devriez châtier en eux. Faut-il en être surpris ? vous courez au théatre voir & entendre, & vous préférez aux acti
même de nommer. Je ne me tairai point jusqu’à ce que j’aie détruit ce théatre diabolique, & rendu à la pureté ceux qui comp
s au Démon. C’est lui, n’en doutez pas, qui a fait un art des jeux de théatre , pour attirer les hommes, les séduire, les amolli
rie. De quel œil verrez-vous chez vous votre femme, après avoir vu au théatre outrager & rendre son sexe méprisable ? Vous
s dans les rues, encore moins chez vous, & vous y applaudissez au théatre  ! La différence des lieux en change-t-elle la nat
le, non-seulement vous n’en avez pas horreur, quand vous les voyez au théatre , mais vous en riez, vous y applaudissez. Si cela
uoi donc les estimez-vous, les honorez-vous ? Vous courez en foule au théatre , comme vous iriez à l’entrée de quelque Ambassade
irez-vous, toujours enivré des folies des spectacles ? Vous portez du théatre dans vos maisons ces ordures empestées dont par l
nt se laver dans le bain, & ne versent pas une larme au sortir du théatre . Mais le cadavre n’est pas immonde, & le péch
ent seules l’effacer. Mais quel est donc ce bruit & ce tumulte du théatre  ? quels sont ces cris diaboliques & ces habit
assions par la plus infame volupté. En un mot tout ce qui se passe au théatre est infame, turpissima sunt. Les paroles, les hab
us voulons tout renverser. Mais est-ce nous qui renversons ? C’est le théatre qui a tout renversé. D’où viennent les corrupteur
mp; de la pratique de toutes les vertus. C’est celui qui fréquente le théatre , qui renverse tout. Ce sont les tyrans, non le th
i fréquente le théatre, qui renverse tout. Ce sont les tyrans, non le théatre , direz-vous, qui font ces désordres, puisque les
i renversons les loix qui ont condamné tous ces crimes ? Renverser le théatre n’est pas détruire les loix, mais le regne du vic
u’une bête féroce : plusieurs scélérats n’ont eu d’autre école que le théatre . Ces voluptés insensées animent les peuples, corr
uinent une infinité de familles. C’est donc vous qui en favorisant le théatre , renversez tout l’ordre de la société, non pas mo
; plus purs & plus doux ? Des barbares s’étant trouvés un jour au théatre , dirent une parole digne des plus grands Philosop
nfans bien élevés. Mais il est, dites-vous, bien des gens pour qui le théatre n’est pas pernicieux. Il n’en est point à qui il
7 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128
tés dans les vers. Quelque année après, Boursaut mit à la tête de son théatre une lettre apologétique qu’il avoit surprise du P
nt attaquées, il n’est pas surprenant qu’il s’élève des défenseurs du théatre , qui porte les plus funestes coups à l’une &
apologétique, qui suppose toutes les perfections de la vertu dans le théatre , & ne demande qu’à l’y maintenir. Fagan s’ét
ébillon, son Censeur, également suspect & intéressé à soutenir le théatre , où il a un nom acquis à peu de frais. Fréron, Le
tres sous lesquels seuls le vice ne connoissoit plus de bornes, ni au théatre , ni ailleurs, ne sont pas les derniers Empereurs.
epuis Constantin, premier Empereur Chrétien & ses successeurs, le théatre fut absolument réformé. Les loix de Constantin, T
moins licencieux que Moliere, Poisson, Dancour, Monfleuri, &c. le théatre Italien, la Foire, les Parades. C’est cependant s
;c. le théatre Italien, la Foire, les Parades. C’est cependant sur le théatre réformé par les Princes Chrétiens, que tombent le
occasion des Iconoclastes. Peut-on ignorer l’histoire à ce point ? Le théatre subsista toujours dans l’empire d’Orient avec le
arut vers le milieu du huitieme siecle, n’avoit aucun rapport avec le théatre  ; & ces hérétiques, non plus que les autres,
lus juste. C’est un Poëte qui traite l’histoire comme une intrigue de théatre , il accommode à son gré la fable, pour préparer l
énemens. Solon, Platon, Aristote, Cicéron, Scipion Nasica, ennemis du théatre , parloient-ils de celui des Empereurs ? nos Ritue
pantomimes de Rome ? Senèque peut-il se donner pour un approbateur du théatre , lui qui dans les principes de Fagan ne pouvoit l
s principes de Fagan ne pouvoit l’être sans se déshonorer, puisque le théatre de Néron, sous lequel il vivoit, étoit précisémen
sque le théatre de Néron, sous lequel il vivoit, étoit précisément ce théatre porté aux derniers excès qu’il condamne ? Etoit-i
né en ridicule sur la réforme qu’il a proposée des Comédiens & du théatre . Qu’on se rassure, les Acteurs & les Actrices
nelon ont lu Moliere & Racine ; sont-ils donc des approbateurs du théatre  ? Un enfant riroit de cette objection. Il cite la
le a loué Athalie, Arnaud a examiné Phèdre, & ils ont foudroyé le théatre . Racine, Corneille, Quinaut ont fait pénitence d’
nt à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannies du théatre  : les sujets tirés de l’Ecriture ne doivent jamai
ut être que dans les forêts de l’Amérique, & ceux-là n’ont pas de théatre & ne sont pas en état d’en prendre les leçons
la précaution ; il ne veut pas qu’on imprime des écrits en faveur du théatre . Ils ôtent aux ames timorées leur timidité, favor
doctrine erronnée, Fagan avance des principes également faux ; 1.° le théatre est un danger ordinaire qu’on trouve partout, qui
, de Philosophes, de Théologiens scholastiques, ont été favorables au théatre . Tout cela, comme on voit, est assorti à la moral
bre de relâchement. Jamais aucun Casuiste ne l’a porté si loin que le théatre . Il y a du danger par-tout, & ceux qui succom
ieu n’est pas une spéculation, mais une pratique de piété inconnue au théatre . Peut on rapporter à Dieu la comédie & tout c
iez, faites tout pour la gloire de Dieu, S. Paul n’étoit pas homme de théatre . On prétend que les pompes du diable auxquelles o
à le démon, la chair & le monde, que nous abjurons. L’appareil du théatre , les maximes, les objets, les représentations, fo
uses. Les pompes du démon, dit S. Cyprien, sont dans l’hyppodrome, le théatre , les courses des chevaux : Diaboli pompa in theat
, tous les vices foudroyés, aussi-bien que l’amour, & mieux qu’au théatre  ; on auroit vu exhorter les parens & les enfa
happe des aveux & des réflexions qui le trahissent. 1. excuse. Le théatre est-il le seul endroit où les femmes trouvent des
e de Comédiennes celles qui se montrent dans l’état où l’on paroît au théatre . Les Actrices ne suivent pas les modes, mais les
rices ne suivent pas les modes, mais les inventent, les répandent. Le théatre maintient l’immodestie des femmes ; on seroit mod
font tout ce qu’elles peuvent pour exciter la passion. 4. excuse. Le théatre n’est pas responsable de tous les crimes. Non ; m
ctrices sont de vraies Carmelites. Thomassin ne montoit jamais sur le théatre sans faire le signe de la croix. Les Courtisannes
e, c’est un mal de moins ; mais ce n’est pas une réforme, le fonds du théatre reste le même, & nous dirons, comme Bossuet,
nne, mondaine, superficielle, peut à la bonne heure s’insinuer par le théatre  ; mais le théatre n’a ni l’autorité, ni la dignit
erficielle, peut à la bonne heure s’insinuer par le théatre ; mais le théatre n’a ni l’autorité, ni la dignité, ni l’efficace q
dent comme surprenante, les autres comme naturelle, il avoit passe du théatre du Collège à celui de la comédie Françoise. Plusi
j’avois beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le théatre . Convaincu, comme je l’ai toujours été, des vérit
secours tous les grands & frêles raisonnemens des apologistes du théatre . Je tirois des moyens personnels, d’apologie de m
8 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180
s, la douceur, la fermeté, ont rendu si célèbre ; que les amateurs du théatre croient beaucoup louer en les comparant à Corneil
de religion, mais une marque authentique ; qu’ils ne blâmoient pas le théatre seulement parce qu’il servoit à l’idolâtrie, mais
idèles, qui aimoient mieux ne pas embrasser la foi que de renoncer au théatre , &c. Ce n’est pas un des Pères, mais tous d’u
Satan ose mettre sous les yeux du Sauveur représente les illusions du théatre , dont l’Ange des ténèbres fascine l’esprit. Atten
e que le père du mensonge doit faire par la séduction artificieuse du théatre . Il y rassemble tout ce que le monde a de plus éb
reux que le monde même. Dans le monde les passions sont séparées ; le théatre les rassemble, les combine, les diversifie toutes
continuel d’un Chrétien doit être la croix. Oseriez-vous l’arborer au théatre , y en supporter la vue ? Si tout à coup on y mont
ct en mourant, qui seul mérite d’être aimé. Et l’on osera dire que le théatre s’allie avec le Christianisme ? La même chose peu
s’en prendre. Un Payen, un Mahométan, pourroient faire l’apologie du théatre  ; un Chrétien le peut-il ? Qui ne seroit surpris,
n Père, posséder le royaume éternel, parce que vous avez fréquenté le théatre plus que mon temple, que vous y avez pris les man
idon en lisant l’Enéide ; comment justifier les larmes qu’on verse au théatre  ? Vous devriez les employer à pleurer vos péchés,
seul souvenir de la volupté est dangereux, ne nominatur in vobis ; le théatre en fait un portrait agréable, en offre l’objet, e
vont chercher des causes éloignées du désordre des enfans ; c’est le théatre qui les perd, qui leur apprend à former des intri
adresse, le luxe comme bienséance, l’autorité comme tyrannie. Mais le théatre est châtié, dit-on. Gazer la licence, colorer les
rédules sont les passions, & les passions sont les apologistes du théatre . Le théatre est à son tour leur défenseur. L’un a
les passions, & les passions sont les apologistes du théatre. Le théatre est à son tour leur défenseur. L’un a besoin, &am
grand poids ? Les livres de piété ne sont pas plus indulgens pour le théatre  ; on les accuse même quelquefois d’enchérir sur l
lecture de Moliere & de Racine, & de toute la bibliothèque du théatre . Or j’ose dire qu’on n’en trouvera point qui ne c
ns, de la chair & de de ses penchans, mettent la fréquentation du théatre au nombre des péchés & des obstacles à la réc
mère ! y en connoît-on le nom, y en a-t-on l’idée ? La piété & le théatre sont deux mondes tout différens, tout opposés. Le
Ce n’est pas dans les Vies des Saints qu’on trouvera des amateurs du théatre  ; ils furent tous ses ennemis, non-seulement ceux
ersécution. Ce n’est point dans les béatitudes qu’on verra l’éloge du théatre . L’œil n’a point vu, l’oreille n’a point entendu,
jamais. Ce n’est point dans le royaume du ciel qu’on voir l’image du théatre . La route qui y conduit est étroite ; que peu de
qui la perd pour moi, la trouvera. Ce ne sont point là les leçons du théatre . La pauvreté de la crêche, la bassesse d’un métie
e, les ténèbres d’un tombeau, sont-ce là les décorations, les jeux ou théatre  ? La gloire du Thabor, la multiplication des pain
de tant de Martyrs ; non, encore une fois, rien de tout cela n’est le théatre , rien qui l’approuve, qui ne l’anathématise. Vous
nce, votre loi, votre modèle, votre bonheur, & vous fréquentez le théatre  ?
9 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70
; l’assiduité à la comédie avec l’assiduité au tribunal, les mœurs du théatre avec la gravité & l’intégrité des Juges. L’Ar
onnoissant le danger que fait courir aux bonnes mœurs le goût pour le théatre , si répandu dans notre siécle, pour former une po
, en faisant semblant de se battre, &c. on ne s’entendoit plus au théatre , il falut composer & acheter la paix. Les gra
souvent leurs ouvrages. Platon dans sa jeunesse composa des pieces de théatre , il donna aux comédiens une Tetralogie, c’étoit u
si frappée de ces discours, qu’il retira ses pieces, & renonça au théatre , que l’étourderie & les passions de la jeunes
plaisir, est très-dangereux, il ne pouvoit souffrir qu’à la faveur du théatre , les passions eussent le fatal privilége de parle
us, L. 3, dit, la corruption des arts, à Athénes, par la contagion du théatre , fit que chacun se donna la liberté de penser à s
on Plutarque, Apophtey, les Lacédémoniens avoient d’abord proscrit le théatre , & défendu les ouvrages d’Eschile, comme pern
u. Les Abderitains, chez qui se passa cette scéne, étoient si fous du théatre , que dans leur sommeil, & dans leurs accès de
t, comme tous les solitaires, rien moins qu’élégant, & amateur du théatre . Garrik dans son Comédien, assure qu’après avoir
ieces, les Anglois se tuent plus facilement eux-mêmes. (beau fruit du théatre  !) Il prétend qu’il n’y a point d’homme de goût q
Let. 5. 1762, le Journaliste est croyable dans le mal qu’il avoue du théatre , dont il est amateur. La Fontaine, cet homme si
ses contes mis en drame, le premier à qui on ait accordé l’honneur du théatre , ce qui a été depuis trop souvent imité, & a
assion pour les actrices est une maladie épidémique que communique le théatre , on ne peut l’éviter que par la fuite ; quiconque
a le seminaire des favorites. La fureur des grands pour les filles de théatre est aussi singuliere que celle des Persans pour l
re, & je crois, s’en embarrassent peu.) Voici une anecdote sur le théatre  ; dans la prison de Vincennes, où St. Ciran fut e
mp; dans les plus beaux jours, & se répandent par tout : on va au théatre & chez elles, on les appelle chez soi, sans c
t peu de chose, quand on l’ignore, ce n’est rien . Voilà la morale du théatre , le portrait des acteurs. On rapporte que le Pere
devant le Roi de Dannemarc, a fait jouer à Auteuil, sur le magnifique théatre du Comte de Rohan, une tragédie de sa façon, inti
avoit retirée, & publiée, dit-il ; il l’a fait représenter sur le théatre de société, elle y a réussi, (cela n’est pas dour
tion du bâtonnier ; on souffre qu’un Avocat compose & joue sur un théatre , & que des Magistrats courent aux spectacles.
s papiers publics de Paris sont les seuls qui parlent des affaires du théatre comme des affaires d’État. Depuis plus de deux mi
 ; doctrine que Corneille ne comprenoit pas, M. Mout, Anglois, fin du théatre , prouve qu’on s’est trompé, le mot d’aristote ne
teurs ecclésiastiques ; Hegesipe, Clement, Justin, &c.) arriva au théatre . C’étoit sa place, elle fut d’abord comique : ou
lieu de monter au Ciel ; se cassa la tête. Un jour que Simon étoit au théatre il envoya enlever St. Pierre, qui n’y étoit assur
ique avec bien de défauts ne sont pas sans mérite, parlent souvent du théatre . l. 1. c. 7. 8. l. 2. c. 65. 66. Ad ludos Græcru
crime des irreverances dans l’Eglise les compare à ce qui se passe au théatre . A quoi pensez vous, lorsque sans pudeur vous co
tout le monde est content. Le Mercure ajoute sur un autre livre, le théatre grand chemin de l’enfer . L’auteur de ce livre mo
l’enfer . L’auteur de ce livre montre plus d’humeur que de raison. Le théatre , selon lui, est l’école du vice ; les auteurs &am
amp; acteurs des corrupteurs des hommes, des instrumens du Diable, le théatre Anglois est plein d’indécence, de mauvaise morale
comédie à l’ordinaire par la différence de l’ancien & du nouveau théatre . Il ajoute, j’ai vû des écrivains très graves de
prix, elle a donné en 1770, pour prix de l’architecture, le plan d’un théatre magnifique, propre à toute sorte de représentatio
toutes sortes de drames liriques, tragiques & comiques ; tout le théatre est mis sur le trône littéraire. Le Pornographe &
Le premier sur le Publicisme des femmes, le second, sur la réforme du théatre , a sa maniere ; il ne parle pas de supprimer le t
la réforme du théatre, a sa maniere ; il ne parle pas de supprimer le théatre , seul moyen de les réformer ; mais seulement de s
ile, ou ils renonceroient aux autres emplois pour ne s’occuper que du théatre  ; & voilà la profession dominante : ce livre
iculiere, des acteurs & des actrices. Il faut être entousiasmé du théatre , jusqu’au délire, pour donner de soi-même l’idée
sont autre chose) il desire de rendre ses semblables meilleurs ; (le théatre y réussit mieux que la Réligion & la vertu) m
, donna, il y a quelques années, la traduction de plusieurs pieces du théatre Espagnol, il ne réussit pas ; M. Linguet crut pou
sit pas ; M. Linguet crut pouvoir hazarder une nouvelle traduction du théatre Espagnol, il a mérité de réussir, sa traduction e
de Vega est comme Hardi parmi nous, qui composa huit cents pieces de théatre , il en a donné plus de deux mille ; on appelle se
t redevable à l’Italie de la renaissance des lettres, sur-tout de son théatre , que nos poëtes sont les éleves des Dantes ; des
leves des Dantes ; des Petrarque, de l’Arioste, du Tasse, & notre théatre du théatre Italien M Linguet croit que l’on se tr
antes ; des Petrarque, de l’Arioste, du Tasse, & notre théatre du théatre Italien M Linguet croit que l’on se trompe ; c’es
iécle de Louis XIV, étoient plus Espagnols que François ; sur-tout le théatre François doit au théatre Espagnol ses plus belles
nt plus Espagnols que François ; sur-tout le théatre François doit au théatre Espagnol ses plus belles pieces, & tout ce qu
istinguées, aussi libertines que lui, qui, comme lui fréquentoient le théatre , & ne pouvoient manquer de fournir bien des a
un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les ét
ues qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatr
ôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre , oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice. L
10 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92
nier siecle & au commencement de celui ci, où l’on n’ait parlé du théatre , & où l’on ne conseille de l’interdire aux je
uoi ils étoient repréhensibles, les Jesuites n’ont jamais approuvé le théatre public, & tous ceux qui ont écrit sur l’éduca
y doit observer, défend expressement de jamais y jouer des pieces de théatre . On n’en joue point à l’Ecole militaire : la sage
n exercice propre à former les guerriers. Il est vrai qu’autrefois le théatre n’étoit gueres connu qu’à la Cour & à Paris ;
ectacle, d’une salle publique, de troupes soudoyées la fureur pour le théatre , sont de très-fraîche date. A Toulouse où l’engou
leges & Universités ne risquoient gueres, de s’aller corrompre au théatre . La jeunesse ne le connoissoit que dans les place
roupir dans le désordre. Ces trois états obligent également à fuir le théatre . 1.° Le trésor de l’innocence est très-rare &
, les images licencieuses plus dangereuses pour une ame innocente. Le théatre en est plein. 3.° L’Eglise y fait renoncer en rec
iscence des yeux, l’orgueil. Ces trois concupiscences sont réunies au théatre , & dans l’état le plus séduisant, celle de la
xposé, que les paroles n’auroient pu l’exprimer. Il en est de même au théatre , on le dit épuré dans son langage, & tout ce
ations, du style à la parure des Actrices Pour juger de la réforme du théatre & des enseignemens qu’on donne à la jeunesse,
ais péchés jusqu’à ce que le sacrement ait béni l’union conjugale. Le théatre renverse cette morale ; il excuse, il permet tout
doit beaucoup se défier des jeunes personnes qui ont du goût pour le théatre , & le leur permettre moins qu’à d’autres. Le
ire certò cognoscas. Tout le monde n’a pas le même penchant pour le théatre , non plus que pour les autres objets des passions
, une étincelle y suffit. Plus on démêle en eux d’inclination pour le théatre , moins on doit le leur permettre. Les filles &
lus d’alarmes à tous ceux qui s’intéressent pour leur salut. Comme le théatre ne nourrit pas une seule passion, mais toutes les
la colere, la malignité, le mensonge, l’intrigue, &c. le goût du théatre est un composé de tous les goûts du vice. On voit
outer sans obstacle toutes ses inclinations. Faut-il donc le mener au théatre comme dans un creuser, pour le mieux dissequer &a
e de si vives, de si dangereuses impressions, que la fréquentation du théatre . Il a augmenté la férocité des Anglois, le suïcid
é des Anglois, le suïcide est devenu plus fréquent depuis le regne du théatre . L’Abbé de Besplas, dans son Traité du Bonheur pu
de conseiller au Prince d’arracher la racine du mal en détruisant le théatre . Il n’est pas moins dangereux de dissiper l’espri
ue la puérile frayeur des sorciers & des morts. Par conséquent le théatre , qui est une école de galanterie & de frivoli
’Abbé de de Besplas auroit dû ajouter : Le Prince doit empêcher qu’au théatre on n’accoutume la nation aux spectacles galants ;
a fatuité & l’enthousiasme vont plus loin ; ils prétendent que le théatre est la bonne école, que l’éducation de la jeuness
le goût de l’étude, & leur inspirer le goût & la curiosité du théatre . Ceux qui ont joué des rôles ne sont ni plus habi
our du plaisir enfouir les talens. Tout cela même s’enseigne mal ; le théatre ne peut enseigner que ce qu’il sait & ce qu’i
dont on se fait un mérite, on ne la conserve, & qu’on ne porte le théatre dans la société. Il en est ainsi de la danse théa
emens extraordinaires. On n’apprend point à la jeunesse des danses de théatre , on ne les danse point au bal. Les danses des hon
d-dommageroit pas de la perte des bonnes mœurs, qui est inévitable au théatre . Tout cet ouvrage en est la demonstration. Tacite
en font souvent ; une tigresse allaite ses petits. Il en est ainsi du théatre  ; on y voit, on y entend quelquefois de bonnes ch
outenir des theses de omni scibili. Je me borne à ce qu’il dit sur le théatre , dont il veut, avec toutes les personnes qui ont
ne, qu’elle est devenue d’étiquette. D’où il conclud que c’est sur le théatre que la grande Babylone est assise sur son trône ;
ent, & c’est ce temps de ce dérangement qui est chez eux celui du théatre  ; & ce ne sont ni ces personnes, ni du moins
n même de son disciple. Il n’y a gueres de familles de Seigneur où le théatre n’ait fait des ravages ; mais sa famille trouvera
gage ? Ce zele ne contribua pas peu à rendre S. Chrisostome martyr du théatre , pour venger les spectacles. L’Impératrice le fit
s mauvais traitemens & de misere. Ce seul trait fait le procès au théatre  ; il justifie les anathemes de l’Eglise. Le persé
Espagne, dans son Traité de Instit. Principis. Bien loin de croire le théatre nécessaire, il le croit très-pernicieux au bon go
ire sentir la beauté, l’utilité, les mettre au fait de la pratique du théatre , & leur en expliquer toutes les parties, &
aut également permettre ou défendre tous les deux. Mais les pieces de théatre ont quelquefois de belles maximes, & débitent
de Bocace, de Rabelais, de la Fontaine, ont passé avec honneur sur le théatre sous la forme de drames. Est il plus permis de le
permis de les lire dans la copie que dans l’original ? Les pieces du théatre ont pour les mœurs les mêmes dangers que les Roma
ue les Romans, & les Romans les mêmes avantages que les pieces de théatre . L’Auteur a fait montre d’érudition théatrale dan
au long de l’origine, des avantages, des progrès, des révolutions du théatre dans la Grece, à Rome, en France ; aucun ne fait
euses & si peu raisonnables. Toutes les raisons qui combattent le théatre sont ici beaucoup plus fortes, & les prétexte
préparer un embrasement total. Le jeu des passions domine sur notre théatre comme sur celui des anciens, & même davantage
re comme sur celui des anciens, & même davantage, ou plutôt notre théatre n’est que le jeu des passions. L’ancien étoit plu
a nation plus sensible, la rend plus susceptible de passion, l’ancien théatre plus vaste affoiblissoit les objets le nôtre réun
des bonnes œuvres ; les plus sages d’entre eux blâmoient pourtant le théatre . Tous ces raisonnemens se trouvent dans le Traite
iecle, ni le fruit du theatre. Il y a pourtant quelques années que le théatre s’en est emparé, non pour inspirer la vertu, mais
nguée, n’etoient que conte de fees, une fable des temps héroïques. Le théatre ne connoît dans le sexe d’autre mérite que celui
mble. Les scenes avec l’amant, tête à tête, pendant la nuit, en plein théatre , sont les plus indécentes. Elle souffre les priva
oi de plus scandaleux que de faire prendre toutes ces libertés sur le théatre , aux yeux de tout le monde, de les y faire, je ne
ne fait honneur ni à son jugement ni à sa morale. Qu’on nons donne le théatre pour une école de vertu, qu’on vante sa réforme,
alanterie, la dépravation de nos Marquis ? Le bou goût, les regles du théatre n’y sont pas moins blessées que les regles de la
qualis ab incœoto processerit . Mais la vue, le dessein, l’esprit du théatre depuis le Docteur Moliere fut toujours d’affoibli
de la société. Cette doctrine est insinuée avec adresse dans tout le théatre de Moliere, & est la boussole qui a dirigé to
de plus pernicieux. C’est pourtant l’esprit, le langage, les mœurs du théatre .
11 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42
Chapitre premier. Sur le Théatre Italien. LE théatre dont en 1727 Riccoboni donna une histoire depuis
aliennes qui ont paru dans ce siécle, & un poëme de sa façon ; ce théatre n’est pas ce qu’on entend à Paris par le théatre
ëme de sa façon ; ce théatre n’est pas ce qu’on entend à Paris par le théatre Italien, dont on vient de donner l’histoire en 7
errot, Colombine, &c. jouent tous les roles, en sorte que tout le théatre Italien n’est proprement qu’une farce sasiée, res
On peut s’en convaincre par le Théatre de Gherardi, & le nouveau théatre italien. En Italie on joüe des pieces sérieuses &
a tenté d’introduire les tragédies & les piéces regulieres sur le théatre Italien-Français ; il n’a pas réussi. Arlequin &a
t qu’un valet balourd, qui fait rire par ses bêtises. La fécondité du théatre Italien seroit étonnante si les drames étoient de
; s’en rappeller dans le besoin. Ils font ensuite & disent sur le théatre tout ce qu’ils jugent à propos. Nous avons plusie
’esprit, pour faire rire le parterre. Tel a été dans tous les tems le théatre Italien, en Italie & en France : qui peut ent
ue les organes & les imaginations sont plus montées sur le ton du théatre  ; cet avantage est médiocre, la Réligion & la
s, il disoit avec chagrin, qu’il étoit aisé de censurer les pieces de théatre , mais qu’il étoit fort difficile d’en faire une.
difficulté que Moliere a rarement surmontée, puisque la moitié de son théatre est en prose ; enfin, comme le plaisir est la gra
ne de son Auteur. L’Infant Ferdinand Duc de Parme a fait en faveur du théatre trois établissements brillants & uniques, don
cene. Voilà qui est digne d’un grand Prince. Rien de plus glorieux au théatre  : ces honneurs effacent bien avantageusement l’in
p; des Colléges Dramatiques, pour avoir toujours de quoi fournir leur théatre . A l’exemple du Duc de Parme, ce sera une pépinie
is ce trait d’érudition : les Grecs avoient des prix pour les jeux du théatre , comme pour les jeux olimpiques & autres jeux
que. Pompée & Auguste, ajoute le Programme, ont cherché pour leur théatre une Divinité tutélaire, & un Génie ; Ferdinan
de Toscane ne sont-ils pas les génies & les protecteurs de leurs théatre  ? Sans doute, & pourquoi non ? Les suppots de
eront, à Parme comme à Paris, d’excellents citoyens, & acteurs de théatre , très-utiles à la République, à la Réligion &
e françoise qui a écrit ce programme. Quoiqu’on donne l’ancienneté au théatre Italien, on donne la supériorité au théatre Franç
’on donne l’ancienneté au théatre Italien, on donne la supériorité au théatre François. On ne cite que des pieces françoises, d
, on ne peut méconnoître la vanité nationnale, sur tout en matiere de théatre , où nous nous donnons sans difficulté la palme. R
nombre infini de pieces italiennes, qu’il a fait dans son histoire du théatre Italien, il est bien éloigné de n’en pas trouver
nault. Le Génie tutélaire de la scéne italienne dédaigne-t il donc le théatre lirique, qu’on ne peut disconvenir être très-bril
omédie ? On croiroit sur ses paroles que Leon X. fut le protecteur du théatre , singulierement de la tragédie, & que sa créa
rance des Comédiens Italiens, on ne prodiguera jamais ce titre que le théatre croit fort glorieux de Protecteur, de Reformateur
e, qui n’aimoit que le plaisir. Un tel homme étoit fait pour aimer le théatre . Bibiana étoit poëte, & avoit fait 20 ans ava
, & avoit fait 20 ans avant l’Exaltation de Léon X. des piéces de théatre , & entr’autres la Calanda, piéce assez bonne
us les historiens ; puisqu’on abuse de son autorité pour justifier le théatre . Avant son Exaltation sa vie étoit assez décente,
t, mais ne faites pas ce qu’ils font. Jamais ce Pape n’a autorisé le théatre qu’il a se sort aimé, il ne l’a même jamais proté
s ce détail que pour faire sentir combien est mal fondé l’apologie du théatre , par l’approbation & l’exemple de Léon X ; ja
imé, son exemple en est une nouvelle & éclatante condamnation. Le théatre doit être bien mauvais, puisqu’il a contribué à p
e comique, un courtisan qui veut plaire à des maîtres entousiasmés du théatre , Richelieu, Mazarin, du Bois, gens d’un autre gén
s, gens d’un autre génie que Bibiana, qui ont aimé & fréquenté le théatre , n’en seront jamais la justification. Voici quelq
euse de ce Pape, de son luxe, de ses profusions, de son amour pour le théatre , n’est pas douteux dans l’histoire. Etant Cardina
nal lui dit, qu’il réussiroit bien mieux s’il les répresentoit sur un théatre , dans une comédie faite à l’imitation de celles d
rmé, que depuis étant Pape il fit transporter à Rome la décoration du théatre & les habits, & y fit venir les Acteurs p
homme tel que Machiavel, avoir fait transporter de Florence à Rome un théatre , & des Acteurs pour y donner la comédie, ne s
 : on invitoit même les enfans des meilleures maisons à monter sur le théatre & y servir d’Acteurs. Le Pape venoit s’y déla
. il étoit naturellement railleur, & se divertissoit de tout : le théatre avoit nourri, & beaucoup augmenté en lui ce d
ulement composés, pour se mocquer d’eux. C’étoit une véritable vie de théatre . Bibiana, qui avoit eté comédien toute sa vie, j
il mourut trois heures après. Ces scénes si déplacées, que le goût du théatre & son air contagieux sont souvent donner, par
cette piéce je ne puis en juger ; mais je n’en serois pas surpris. Le théatre se joue de tout. Paul Jove dans la vie de Leon X.
e trop de certain, pour faire sentir le danger de la fréquentation du théatre , pour les hommes même les plus éminents, & la
ais ce n’est pas notre objet, nous nous bornons à ce qui a rapport au théatre , & nous concluons, que si on ne peut conserve
pas moins malgré les exemples de Léon avoir une véritable horreur du théatre . Ne quittons pas l’Academie théatrale de Parme, d
dont le Programme a donné lieu à ce long article, sans parler de son théatre . Selon Misson & tous les Voyageurs, c’est un
re de pareil à Paris, on s’est borné à éléver le parterre à niveau du théatre pour en faire un sale unique au bal de l’opéra. I
a Seine qui est éloignée serois difficile ; mais le beau zéle pour le théatre sçait applanir tous les obstacles. Je ne doute pa
tacles. Je ne doute pas que la sale de l’opéra n’imite enfin celle du théatre de Parme, elle mérite de voir servir tous les élé
est fort inutile, & ne sauve pas l’indécence. Ne quittons pas le théatre Italien, sans parler d’un phénomene qui y parut à
ari. Le sujet de ses regrets, phénomene le plus rare sur l’horison du théatre  ; c’est, dit-il, qu’elle fut toujours vertueuse &
, habits, danse, musique. Cet ouvrage doit être joint à l’histoire du théatre Italien de France, donné depuis peu, & à cell
uis peu, & à celle de Riccoboni, bien plus ancienne : on verra le théatre Italien très-Francisé, en s’établissant à Paris,
alien très-Francisé, en s’établissant à Paris, il ne différe guere du théatre François. Les noms des acteurs presque tous Itali
vraissemblable ; mais d’ailleurs il est vrai que toutes les pieces de théatre se jouoient en masque à Rome, comme nous l’avons
r, aux canons, aux mules du Pape, tous sont appellés Apostoliques. Le théatre est dévot, aussi bien que les lieux publics. Chaq
s, sont un genre de mérite emprunté, qui peut enrichir toute sorte de théatre , les graces, la coquetterie des acteurs, des dans
tterie des acteurs, des danseuses, des figurantes, qui achalandent un théatre , ne sont pas un mérite dramatique, & sont un
mérite pour la Réligîon & les mœurs. Pour les opéras comiques, le théatre de la foire, branche des Italiens, c’est un amas
caisse du receveur est bien remplie. Apostole Zeno rendit service au théatre Italien, non du côté des mœurs, il le laissa comm
aire, il reforma la scéne Italienne, comme Corneille avoit réformé le théatre François, en le soumettant aux bonnes regles ; in
& Italien dont chacun a son domaine à part, ou plûtôt sur le même théatre , telles sont la partie reguliere de la grande pié
es Rustiques. Nous nous contentons de faire quelque fois venir sur le théatre quelque gros paysan, comme on fait venir des gros
rocher l’une & l’autre. Apostolo-Zeno, étoit si grand amateur du théatre qu’il y a passé sa vie, il a composé jusqu’à dix
ateur célébre, ou plutôt cet homme éperdument amoureux entousiasmé du théatre , étoit un noble & riche Vénitien, qui lui con
12 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170
est bon & intéressant : il renferme quelques traits utiles sur le théatre que nous allons extraire. On a dit en cent endroi
nster ; c’est quelqu’un de ses amans ou quelque riche enthousiaste du théatre , qui a placé sa divinité sur un autel, & la n
p; des portraits. Tels sont les éloges prodigués au Parnasse & au théatre , & le génie des auteurs. Toutes ces petites p
déguisées de ce qu’on a dit cent fois. Si on parcouroit les fastes du théatre , si ses archives avoient daigné conserver toutes
vec quelques changemens, de Sobieski on a fait Georges. Les pieces de théatre ne sont pas plus neuves : il y a deux mille ans q
it à Westminster le monument élevé à la Pritchard, célebre actrice du théatre de Londres. Son tombeau est auprès de celui de Sh
épicier du voisinage avoit malheureusement placé de la poudre sous le théatre , le feu y prit, & la plupart des spectateurs
Médecine, & on y prend les dégrés de licencié & de docteur de théatre qui rendent habile à posséder des bénéfices. L’It
éon, Aristophane, Sapho, seront érigés en Bourdaloues, à la faveur du théatre . Cette dame angloise, qui de Shakespear a fait un
ondent mieux que celles des anciens au but moral , que la sainteté du théatre se propose ; parceque les anciens alloient le ma
s. Cette dame garantit-elle qu’il ne se dit, ne se fait jamais sur le théatre rien que d’édifiant, qui produit bien des réflexi
u’elle favorise la hardiesse & les entreprises d’un libertin. Le théatre ne s’ouvre que fort tard, & la comédie se jou
is depuis que les magistrats oublient leur dignité jusqu’à peupler le théatre & les loges, ces sages réglemens sont oubliés
de Séneque. On peut en dire autant du vice, quand on le joue sur le théatre  : il s’y revêt d’une forme visible ; la représent
dix femmes de bien ne feront pratiquer de bonnes œuvres, sur-tout au théatre où les cœurs sont si mal disposés, & les prét
sent le mal, & travaillent à le répandre. Quel est l’homme que le théatre a sanctifié ? Quel est au contraire celui qu’il n
spectateur : il a besoin des plus grands efforts pour démêler sur le théatre les traces de la vertu, pour en prendre les princ
é de Neuton : elle a institué pour lui une fête dramatique, que notre théatre a imité en l’honneur de Moliere, quoiqu’avec moin
me. Tandis que nos poëtes soupirent après l’établissement d’un second théatre dans la capitale, à Londres & dans l’enfance
un second théatre dans la capitale, à Londres & dans l’enfance du théatre on construisit en moins de cinquante ans dix-sept
trefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit  : voilà le théatre , les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces f
pleurer & se prosterner à la vue de l’idole. Garrik a raison, le théatre est idolâtre : les auteurs sont les dieux à Londr
e n’a pu le corriger. En voici un trait singulier, tout récent sur le théatre de Londres : on y a joué une tragédie nouvelle qu
à jeun à huit heures du soir, &c. Et comme il faut de l’amour au théatre , le Viceroi ne fait ces folies que parce qu’il es
omposée, jouée & applaudie aux petites-maisons. Non, c’est sur le théatre public : mais il est vrai que ces deux écoles son
ere beaucoup ce défaut naturel, que la fréquentation & le goût du théatre avoit nourri dans ce Pontife depuis sa jeunesse,
mais été tenus à des Papes, & n’ont jamais dû l’être ; quoique le théatre , qui gâte les hommes les plus sages, eût fait du
n pere de celui qui rougit de moi devant les hommes. C’est encore du théatre que la vraie modestie est bannie, c’est au théatr
. C’est encore du théatre que la vraie modestie est bannie, c’est au théatre que regne la fausse. Qui ose y arborer la vertu,
mp; une actrice aguerrie, entre un homme qui commence à fréquenter le théatre & un amateur qui s’y est familiarisé ! Il att
ce ne sont pourtant que les impies qui sont les vrais fanatiques. Le théatre à influé dans ces révolutions, & lui-même en
minge, Ericie, Mélanie, les Guebres, &c. ont franchi la digue, le théatre est monté sur le ton du siecle, ou plutôt le siec
tre est monté sur le ton du siecle, ou plutôt le siecle sur le ton du théatre  : la révolution est complette. La scène ne parle
ns ont changé. Moliere ne reconnoîtroit plus son Misantrope sur notre théatre . Le Spectateur, pour obvier à l’inconvénient, pro
mbulans pour recueillir les modes. Cet édifice seroit placé à côté du théatre  : car le théatre est le berceau, le regne & l
eillir les modes. Cet édifice seroit placé à côté du théatre : car le théatre est le berceau, le regne & le tombeau des mod
condamné le mêlange profâne du Paganisme avec le Christianisme sur le théatre , le culte simulé des faux dieux, ces exercices d’
ladi & Junon, c’est un vrai délire. La scène n’est qu’un rêve, le théatre des petites-maisons. Vana fingentur species ut n
son revers. Cet enthousiaste de la danse ne peut souffrir la danse de théatre  ; ces impertinens qui voltigent, cabriolent, gamb
t de mérite, je ne puis comprendre les contradictions des amateurs du théatre continuellement entétés de noblesse, qui la mette
ire étudier. Après avoir appris à lire & à écrire, le créateur du théatre fut un garçon de boutique, & fit un commerce
des monumens qui ont ennobli sa mémoire, & on en a fait le roi du théatre . Voilà sa généalogie, & à-peu-près celle des
ogie, & à-peu-près celle des auteurs, des acteurs, des suppots du théatre . Le sublime créateur du théatre anglois, que l’An
auteurs, des acteurs, des suppots du théatre. Le sublime créateur du théatre anglois, que l’Angleterre dramatique a placé sur
cques I, plus savant que poëte, plus théologien qu’amateur, quitta le théatre & la capitale. Après avoir dissipé en débauch
es comédiens, les ont cousus à leur manière, & en ont composé son théatre . Sans doute les acteurs y avoient ajouté, changé,
Tabarin. L’acteur en lui deshonoroit l’auteur ; il défiguroit sur le théatre les travaux du cabinet. Le disc. 30 parle de dive
inet. Le disc. 30 parle de divers spectacles singuliers donnés sur le théatre anglois. Ce sont des prix académiques accordés à
aces d’un bouffon nommé Jean Potage, qui se tenoit à leur côté sur le théatre . Ces grands acteurs avoient deux ennemis à vaincr
e qui se batirent à fer émoulu, & se blesserent grievement sur le théatre , à la satisfaction du parterre britanique, Conve
liers qui portoient chacun la livrée amoureuse. Miller fit le tour du théatre , se balançant en marchant, le cou roide, le jarre
x objets donnoient un air comique à ce drame cruel : d’un côté sur le théatre , un homme sérieux, sombre, refrogné, chagrin de n
, le coutelas à deux tranchans, le bâton à deux bouts, &c. Sur le théatre . Buck lui répondit dans les mêmes termes, accept
de se trouver au temps & au lieu : Je ne demande, dit-il, qu’un théatre libre, & point de quartier. Vive la Reine.
regles sacrées de la chevalerie & les usages les plus constans du théatre , c’est qu’ils ne combattirent pas pour leur Dulci
ut tout-à-coup pétrifiée. Les deux combattans s’avancent au milieu du théatre , se donnent la main en signe d’amitié, comme nos
ent par le suïcide, de toutes les morts la plus horrible : le goût du théatre anglois en offre même à découvert le spectacle ré
offre même à découvert le spectacle révoltant. Il faut que le goût du théatre soit bien dépravé, il fait trouver d’affreuses dé
meilleure forme par le poëte Driden. Cet affront fait au créateur du théatre anglois a été souvent renouvellé en France : Corn
nt, leur conscience à des contes de vieilles ? Ce nouveau monde a son théatre au milieu des nuages, dans la moyenne région de l
13 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1
en a donné le brevet au sieur du Rosoi, auteur de plusieurs piéces de théatre , & d’un abrégé, ou amplification, (car c’est
r c’est l’un ou l’autre) des annales de Toulouse, par M. Lafaille. Le théatre a de même servi d’échelle pour monter au faste de
porte la liste. Il est vrai qu’il a paru des histoires de l’opéra, du théatre François, du théatre-Italien, du théatre de la Fo
des histoires de l’opéra, du théatre François, du théatre-Italien, du théatre de la Foire ; mais ce ne sont que des auteurs par
tems, tant de faits intéressans, dignes de l’immortalité. Comment le théatre qui a fourni quatre Historiographes à la Monarchi
charge d’Historiographe de France, soit pour incorporer les faits du théatre à ceux de la Monarchie, dont le théatre est une p
pour incorporer les faits du théatre à ceux de la Monarchie, dont le théatre est une partie si essentielle ; soit parce qu’un
ne, pour prévénir cet abus de l’histoire, dont les Historiographes du théatre ne se garentissent pas, il y a dans le Palais de
n savant répertoire où ce grand Officier de la Couronne, Historien du théatre , puiseroit & en tireroit de grands secours. C
s ; mais, dira t on, nous rapportons bien de choses peu honorables au théatre . C’est un inconvénient inévitable à toutes les hi
exandre, de César, d’Auguste, du nom Romain. Tout dans les annales du théatre n’est pas digne des grands noms de Corneille, de
es anecdotes des rues de la Capitale, & dans les Provinces chaque théatre particulier aura son Don Vaisset, son du Rosoi po
14 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189
comme un enfant perdu dans le public, où l’on faisoit l’appologie du théatre . L’auteur effrayé sans doute de combattre le sent
orte que la pureté n’y courroit aucun risque, tel que pouvoit être le théatre de quelques Communautés Religieuses, mais tel que
mais Poëte dramatique assez médiocre, s’avisa de donner au public son théatre , qu’on a depuis sa mort porté à trois volumes. Il
ui, n’avoit pris le ton de Casuiste. Qui s’embarrasse de Théologie au théatre  ? Aussi n’étoit-ce pas son ouvrage. Son fils, Rel
saut Pere, appelle son Confesseur, chose rare & vrai Phénomene au théatre . Le P. Boursaut, Théatin, déterra, dis-je, dans s
ffaro qui vraisemblablement n’avoit aucune part à à cette manœuvre de théatre , en parut aussi surpris & indigné que les aut
que les Conciles, les Saints Peres, les Empereurs ont fait contre le théatre  ; il y démontre l’ignorance dans cette matiere, d
amp; le sublime d’expression qui caractérisent ses ouvrages, porte au théatre un dernier coup de massue, dans un traité exprès
sans peine celui-ci, & s’il n’a pas réussi à faire abandonner le théatre , comme il n’a peu ramener tous les Protestans. Il
chrétien fait ce qu’il peut pour en éloigner sa femme. Que voit-on au théatre  ? Galanterie, haine, farces, mariages préparés pa
dangéreux & si faux. Tout d’une voix unanime se déclara contre le théatre . Il y a eu depuis quelques libelles qui ont fait
sé personne, en occident, depuis la chute de l’Empire Romain, dont le théatre fut une des principales causes : il périt avec lu
les places publiques, les foires & les marchés. Un si méprisable théatre , & de si méprisables spectateurs ne méritoien
ir deux avis dans le Christianisme sur les anathêmes qu’il mérite. Le théatre a eu depuis peu d’années deux adversaires d’un gr
s connoissent, ni aux libertins qu’elles corrompent. Les apologies du théatre Français, furent toujours foibles & presque t
e réveille les remords & arrache l’aveu secret. Les défenseurs du théatre sont d’abord arrêtés par des obstacles qui mortif
leur conscience, ils rient des soins qu’on prend de la justifier. Le théatre a donc toujours eu contre lui la science & la
vouloient élever. N’est-ce pas bien à Moliere à vanter la décence du théatre , lui dont les comédies sont les plus licentieuses
utre ? Convenoit-il à Racine de faire l’appologie de la modération du théatre dans les mêmes écrits où par des sarcasmes injuri
es. Il est vrai encore que Moliere par une fin digne de lui, passa du théatre au tombeau ; il changea les brodequins en suaire,
ns la vie que sa famille a donné, il est dit qu’il se retira enfin du théatre , vécut & mourut chrétiennement. Je le souhait
s. 3°. A louer la modestie, la régularité, l’édification qui régne au théatre , l’attention, le zéle à n’y rien dire, rien souff
plus vive, la plus rafinée, & la plus dangéreuse : Il faut que le théatre donne autant d’effronterie qu’il répand d’aveugle
l’expérience journaliere & constante, qui fait voir qu’on perd au théatre le peu de vertu qu’on y apporte, & qu’on tomb
dans les livres des facéties, tom. 1, parlent fort judicieusement du théatre . L’Avocat, son auteur, homme d’esprit & de mé
nclure de la tollérance publique, qu’il soit permis d’y aller ; si le théatre offre des avantages, il offre des dangers : l’aut
e grossiere des nudités des personnes, du fard, des attitudes dont le théatre ne fut & ne sera jamais exempt ; & par l’
qui empoisonne, qui perd l’homme pour l’éternité. C’en est assez, le théatre même en convient, les apologistes y souscrivent,
s en les prostituant, introduisit dans la Judée, & à Jérusalem le théatre , l’emphitéatre, le cirque, le luxe & tous les
pellent grand, & à qui la protection éclatante qu’il a accordé au théatre , devroit procurer quelque ménagement de la part d
n qu’on répandit par tout des larmes, ce qui ne fut point exécuté. Le théatre méritoit d’avoir un tel fondateur. Il le fut moin
s hommes ; sur-tout pour célébrer la dédicace du temple d’Auguste. Le théatre étoit environné d’inscriptions à la louange de l’
hommes plus hardis que les autres se concerterent pour le tuer sur le théatre même. Ils s’y rendirent, des poignards cachés sou
ion ; de cupidité, de faste, de mépris pour la vertu. La naissance du théatre en Judée, se trouve singuliérement placée au mili
Ainsi la Royauté d’Hérode, l’abandon des Juifs & la naissance du théatre ont la même époque, & commencent le régne du
nce par sa naissance le régne de Dieu. La mort d’Hérode fut fatale au théatre , il languit & parut presque anéanti. Le royau
dispersés par toute la terre, ont si bien conservé l’horreur pour le théatre , comme opposé à la loi de Moyse, qu’il leur est d
e, & qu’en effet ils n’y vont point. Malgré tant de désastres, le théatre eut en Judée un éclair de rétablissement sous le
ans son cachot. Ce Prince qui avoit de bonnes qualités, les ternit au théatre . Il y trouva sa punition. Pour marquer sa reconna
r, non à Jérusalem, il n’auroit-osé, mais à Berite, ville de Syrie un théatre & un amphithéatre, donna des concerts de musi
ir S. Jacques & emprisonner saint Pierre. La persécution & le théatre marcherent d’un pas égal. Ce spectacle fut l’orig
te. Le second jour Herode Agrippa vint de bon matin se montrer sur le théatre avec un habit magnifique, dont le fonds étoit d’a
and pour en être admiré. Il en faut peu pour être comblé d’éloges. Au théatre ils furent portés jusqu’à la fureur. Ces lâches f
de vers s’engendra dans tout son corps. On l’emporta comme Moliere du théatre dans son lit. Il mourut rongé de vers & accab
s trop heureux ; il faut vouloir ce que Dieu veut. Plus heureux si le théatre de ses crimes & de sa punition avoit été auss
x si le théatre de ses crimes & de sa punition avoit été aussi le théatre d’une sincere pénitence. Je ne prétens ni attribu
ssi le théatre d’une sincere pénitence. Je ne prétens ni attribuer au théatre tous ces malheurs & ces crimes, ni approuver
is aux Grecs depuis Alexandre, quoique liés aux Athéniens chez qui le théatre étoit plus florissant, que ces spectacles ne fuss
avoient que des payens pour acteurs. Jamais Juif n’étoit monté sur le théatre Fidelâtrie avoit été leur origine. C’étoient des
15 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202
cheverent à coups de lance, & pour comble d’infamie on choisit le théatre pour cette derniere exécution, comme un acteur qu
une bonne de ce grand évenement, en renvoyant l’exécution derriere le théatre  : car il n’y a que des yeux anglois, accoutumés a
t jamais de nation plus théatrale, si l’on peut employer ce terme. Le théatre naquit en Grece, il y fut porté à la perfection.
s des grecs comme des chefs-d’œuvres qui doivent servir de modele. Le théatre étoit tout pour un grec, son enthousiasme étoit s
bornes, il en vivoit pour ainsi dire ; aussi sa vie étoit une vie de théatre . Point d’histoire plus remplie d’évenemens dramat
des papes martyrisés, guerres, incendies, trahisons, &c. C’est le théatre de Sophocle, d’Eschile, de Crébillon : l’Histoire
en des évenemens : mais c’est a fréquentation & l’enthousiasme du théatre qui a exalté & porté à la démence leur inquié
ce leur inquiétude naturelle. Leur caractere remuant a dû enfanter le théatre , le théatre à son tour a nourri ces passions, &am
iétude naturelle. Leur caractere remuant a dû enfanter le théatre, le théatre à son tour a nourri ces passions, & les eût f
échiré, insulté, percé d’une lance ? Sans doute, pour les amateurs du théatre , c’est le comble de l’infamie d’y être insulté, l
sir médiocre, l’assaisonnement de la scène y donne un goût exquis. Le théatre rendit les romains cruels : il leur fallut des gl
teurs, des bêtes féroces, des hommes déchirés, dévorés, expirants. Le théatre enfanta l’Arêne, il fit naître la soif du sang, c
rere, Didon par ses propre mains ; Mahomet, Catilina, Rhadamiste : le théatre est un échaffaut paré, des bourreaux vétus de pou
n & à l’irréligion. Il n’est pas si indifférent sur les fastes du théatre , dont il rapporte les évenemens, auxquels il donn
un Concert. Le Roi a tenu son Lit de Justice, & il a dansé sur le théatre de la Comédie italienne. Qu’à la bonne heure le M
me ceux des romains, plein d’un monde infini, pour voir des pieces de théatre qui devoit se jouer. Le Roi vint s’y placer avec
ion, le chef-d’œuvre du ciseau de ce sculpteur amoureux paroît sur le théatre . On voit pour la premiere fois, avec la plus gran
essentielles, & devenues d’étiquettes. La piece qu’on joua sur le théatre de la ville étoit neuve, & composée exprès po
mérite tous les honneurs : mais il n’en est point d’aussi marqué. Le théatre fait un grand usage des portraits dans plusieurs
Aussi n’a-t-on pas souffert que le portrait de Monsieur sût exposé au théatre , même pendant sa piece. On n’a pas cette délicate
ajesté de l’Empire auroit pris pour un attentat & une insulte. Le théatre fort cher à la magistrature, journellement honoré
ure. Il ne satisfit pas le parterre : tant il est vrai qu’un homme de théatre n’est pas fait pour se mêler de gouvernement &
s les affaires sont aussi ridiculement déplacés que les magistrats au théatre , en changeant leurs robes ils se rendent égalemen
s légitimes, qui ont succédé au trône sans aucune difficulté. Mais le théatre s’embarrasse peu de la vérité & des convenanc
rtifications, pour être imprenable, un bel ouvrage à cornes. C’est un théatre où l’on va faire régulierement l’exercice militai
ennemis. Elle avoit été jouée plusieurs fois avec succès sur le même théatre  ; l’Electeur Palatin en avoit accepté la dédicace
que le gouvernement a proscrit les deux pieces, & fait fermer le théatre . Les comédiens au désespoir ont eu recours aux so
s d’être plus sages. On leur a fait grace, & permis de rouvrir le théatre , à condition que le directeur demanderoit publiqu
premier ordre, pour punir la désobéissance. Le directeur parut sur le théatre au jour marqué, suivi de deux acteurs tenant chac
c’étoit des fêtes toutes dramatiques. La danse y fit les honneurs du théatre , elle y acquit la plus grande perfection. Les rom
rs. Qui eût soupçonné de la magie dans un ballet ? Qui auroit fait du théatre un sabbat, où, par des opérations magiques, on tr
r la religion & la vertu ? Il n’est pourtant que trop vrai que le théatre est une sorte de sabbat où on travaille à les dét
amp; il s’en est donné les provisions. Ce ne peut être qu’une idée de théatre , de comparer à Anacréon l’illustre M. de Maurepas
térêt aux vers n’est déja que trop frivole, grace au goût dominant du théatre . Il est aisé de deviner à divers traits que cet o
paroît peu décent : mais ils sont amis de l’auteur & partisan du théatre . L’auteur a senti cette indécence : il a voulu la
l’en fait l’auteur, & faire sentir que l’éditeur est un homme de théatre . Voici un éloge sur un autre ton, que fait de ce
ur couvrir la bassesse & la honte de sa naissance, cette reine de théatre voulut faire donner le Cordon bleu à son frere Po
a été rappellé par son Successeur de la maniere la plus glorieuse. Le théatre a voulu réparer les torts de l’actrice, par les h
& y recuillit le prix de ses travaux. Dès qu’il y parut, tout le théatre lui donna par ses acclamations les preuves les pl
nnoissance dont on est pénétré pour lui. Car vous devez savoir que le théatre est l’interprête & l’oracle de la nation : te
p; le Maréchal de Saxe après la bataille de Fontenoi, triompherent au théatre , & reçurent de la bouche & de main des ac
ussi leurs acteurs & leurs actrices, chacun à la mode du pays. Le théatre est aujourd’hui le soleil de la France, il répand
it honteux d’opprimer, parce qu’on est toujours sûr de le séduire. Le théatre n’est pas inutile à maintenir, à répandre, à augm
aris s’adoucira, & bientôt ses docteurs, régens, monteront sur le théatre , Pierre Lombard, Cujas, Hypocrate, Aristote sorti
n de l’Université de Gênes, la même gazette déplore les pertes que le théatre vient de faire : car les papiers publics sont dev
vient de faire : car les papiers publics sont devenus le Nécrologe du théatre . La premiere de M. Bernard, auteur de Castor &
tinage. Il étoit depuis long-temps tombé dans l’enfance, mort pour le théatre & la société. Quelle préparation à l’éternité
our le théatre & la société. Quelle préparation à l’éternité ! du théatre à l’enfance, de l’enfance au tombeau ! La vertu g
lle de Menzicof, par M. de la Harpe. Cet assemblage de peste & de théatre est admirable ; sans doute c’est un reméde épizoo
y rendoit successivement. La décoration ne changeoit pas comme sur le théatre , mais le parterre ambulant alloit de théatre en t
angeoit pas comme sur le théatre, mais le parterre ambulant alloit de théatre en théatre chercher la décoration. Ces bons Princ
comme sur le théatre, mais le parterre ambulant alloit de théatre en théatre chercher la décoration. Ces bons Princes ne firen
machines avec une tête & une queue de cheval que l’on emploie au théatre (des marionnettes) dans les mascarades burlesques
16 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160
Les plus saints monastères n’en sont pas exempts, si par malheur son théatre s’y glisse. Gresset l’a vivement peint dans un mo
opposé que l’oraison & Racine, c’est-à-dire la religion & le théatre . Celui de ce fameux Poëte est un des livres le pl
es livres ne parlent des péchés que pour les condamner. Les pieces de théatre sont écrites en François, d’un style léger &
eres pieces données à l’Hôtel, où l’on fait paroître un Sérail sur le théatre . Mais je crois qu’aujourd’hui on ne s’embarrasse
le Mercure en 1764 a fait l’extrait avec complaisance, on a vû sur le théatre une troupe de Sultannes au-tour du Prince (les pl
eur de ne pas citer cette piece si courue, en preuve de la réforme du théatre , & de la pureté des mœurs qui y règne ? Cette
Cette idée, prise de la fable de Promethée, n’est pas nouvelle sur le théatre . C’est ici plus qu’ailleurs qu’on peut assurer av
pêchement, Annete & Lubin se trouvent seuls à la campagne, sur le théatre & dans le livre, & prennent toute sorte d
e sont encore là des preuves de décence & des titres en faveur du théatre , pour ne pas rougir de ces infamies & de cent
ellage ratem. Ou bien il faut penser, comme l’Auteur de l’apologie du théatre , que l’incontinence est un besoin physique &
asser que du manger & du boire. Est-ce encore là de la réforme du théatre  ? Il seroit aisé de trouver chaque année de parei
essor du vice. Paris est plus libre, Versailles ne souffriroit pas le théatre de la Foire & les parades des Boulevards. En
e des équipages & des meubles. C’est ce qui fait leur fortune. Le théatre , souple & accommodant, pour se mettre en vogu
a dit de fuir le monde ; car enfin le monde est aussi réformé que le théatre . C’est même la politesse qui règne dans le monde,
le zèle de la religion. Raisonnement ridicule ; faux dans le fait, le théatre n’est point épuré ; faux dans la conséquence, les
nd au public avec usure, & les ennoblit sans doute. Un amateur du théatre enchasse fréquemment ces pierres précieuses dans
spect, & à frémir quand on l’entend à tout propos profaner sur le théatre & dans le monde. Au reste, c’est avec raison
& de vraies extravagances. Non, les Apologistes ont beau dire, le théatre n’est point changé, il est toûjours dans le même
isfasse le goût du spectateur & de l’Acteur. C’est le vrai sel du théatre . Tous ceux qui entreprennent la défense du théatr
est le vrai sel du théatre. Tous ceux qui entreprennent la défense du théatre sur la prétendue décence, trompeurs ou duppes, pr
gereux ? est-il quelqu’un à qui l’expérience & la connoissance du théatre n’ait dit cent fois, il est moralement impossible
indifférentes, dont on s’occupe sans risque. A ce prix la réforme du théatre est certaine, elle édifieroit les Caraïbes &
qui dans la suite lui fit verser tant de larmes. Combien de pieces de théatre qui ne sont que quelqu’un de ces contes mis en ac
rétendus décens, & qui sont sans nombre, de faire des extraits du théatre qui seroient le livre le plus infame. Mais à Dieu
i voudroit laisser tenir à sa femme, à sa fille, les conversations du théatre , tout épuré qu’on le dit ? Le théatre même se ren
sa fille, les conversations du théatre, tout épuré qu’on le dit ? Le théatre même se rend justice. Dans combien de pieces voit
fait goûter. Quelle licence n’y fait pas régner ce qui se dit sur le théatre  ? a-t-on besoin d’y chercher ni sentimens, ni pen
-on besoin d’y chercher ni sentimens, ni pensées, ni expressions ? le théatre fait tous les frais, il ne faut que voir & éc
& des Actrices. Les Grecs, ce peuple licencieux, dit-on, sur son théatre , plus jaloux que nous de la décence, ne souffroit
est des jours favorables à la beauté, c’est la représentation sur un théatre . Le spectateur, par quelque faux jour, par l’éloi
perpétuel. Il n’est point de plus mauvaise compagnie. La compagnie du théatre fut toûjours la même ; le vice en a toûjours fait
loin d’ici, Il ne t’appartient pas de m’approcher ainsi. Mais le théatre , comme le tombeau, rend tout égal ; la poussiere
ire des vers, sa prose en est remplie ; & quelque intelligence du théatre , en réglant la marche & les gestes de ses Act
lles ; que d’en faire des Actrices & les accoûtumer à regarder le théatre comme une bonne chose, les histoires de l’Écritur
hûte & contribué à la corruption de la jeunesse. On fait ici d’un théatre un livre classique, & de la profanation des É
rnure à donner à l’esprit des filles, que de leur inspirer le goût du théatre , qu’on devroit leur faire craindre comme l’écueil
simple artisan qui ne rougît pas de voir sa fille parmi les femmes de théatre , s’il aidoit au contraire à l’y placer, si sa con
mœurs, causée par les sciences, Rousseau se fût borné à la science du théatre , il eût avancé une vérité que l’expérience de tou
17 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29
erses Académies, avoit en la foiblesse de composer quelques pieces de théatre , de concert, dit-on, avec Fontenelle, dont elle a
emoiselle Bernard y renonça de si bonne foi, qu’elle ne parut plus au théatre , retira aussi-tôt les deux pieces, & refusa c
-vous trouver aisément des objets à vos désirs, venez à la chasse, au théatre  ; c’est là que le gibier est abondant & facil
gent de toutes parts dans la prairie, ainsi les femmes fourmillent au théatre , voltigent pour gagner les cœurs & donner le
judicium sæpè morata me reum. Le premier fruit que Rome recueillit du théatre s’y recueille encore tous les jours ; Romulus en
use auprès d’Auguste (C. 2. Hist.), en rejetant toute la faute sur le théatre . Je suis coupable, dit-il, d’avoir écrit des vers
r écrit des vers licencieux ; mais ce n’est pas le plus grand mal, le théatre fait bien d’autres ravages. Abolissez tous les th
rir de l’amour, ne sont ni moins précises, ni moins sûres. Puisque le théatre est le moyen le plus efficace pour inspirer &
ience. Rien, dit-il, n’est plus capable de corrompre les mœurs que le théatre  ; ô qu’il m’a été funeste ! que la danse, les cha
vous ne risquez point de refus. Comment seroient-elles cruelles ? le théatre les dispose & allume leurs feux : Porticibus
rtient, je l’ai trouvée à la comédie. On trouve un tableau parfait du théatre dans celui que Salomon nous a tracé de son Palais
des sommes immenses, j’ai rançonné les Rois & les provinces ; le théatre est un gouffre qui engloutit, & les pensions
s dans l’ivresse des passions, parce qu’il fut dans l’enchantement du théatre . Le théatre n’est que l’imitation de la vie volup
esse des passions, parce qu’il fut dans l’enchantement du théatre. Le théatre n’est que l’imitation de la vie voluptueuse de Sa
a religion & les mœurs : Depravatum est cor ejus per mulieres. Le théatre lui ressemble par un autre endroit. Tout le bonhe
ar-tout que vanité & affliction d’esprit. Qu’on passe derriere le théatre , qu’on aille après la piece voir ce Héros, ce Mon
peintures, décorations, parures, nudités, personnes répandues sur le théatre & dans les loges, tout étale la volupté. Les
artifices, intrigues, intriguans & confidens de toute espèce, le théatre est un arsenal où l’on trouve toute sorte d’armes
de ces images, le cœur pénétré de ces sentimens, on porte par tout le théatre , on y pense le jour, on y rêve la nuit, on en res
ouroit l’autre jour Tous les recoins de votre sanctuaire ; Car le théatre appartient à l’amour, Tous ses Héros sont enfan
uir avec le plus grand soin, sont ici rassemblés pour être l’appui du théatre  ! 1.° L’oisiveté. Elle précipite dans les plus gr
nsons en cantiques par des paroles saintes. Mais des cantiques sur le théatre  ! que dit-on ? quels sentimens débite-t-on ? quel
de tolérance ! quelle idée du spectacle ! Une preuve évidente que le théatre & tout ce qui le compose, déclamation, danse,
uvent laides & sottes, qu’on ne daigneroit pas regarder, à qui le théatre prête des charmes. Dorat, Matiere théatrale, Chan
p;c. L’Histoire du Mogol du P. Catrou, parle en plusieurs endroits du théatre , établi en plusieurs endroits de ce grand Empire,
on, ne crut pas pouvoir mieux la montrer qu’en se déclarant contre le théatre & ses appartenances (p. 2. pag. 56.). Les Mus
raits, des traits ingénieux, & des vérités, parlant de l’amour de théatre , prouve dans un chapitre exprès, qu’au spectacle
Nous avons parlé de l’oisiveté, comme d’un des plus grands dangers du théatre pour les bonnes mœurs ; il est un autre point de
emps, toutes les professions ; mais en France & dans ce siecle le théatre en a fair un état. Ce n’est ni la robe, ni l’épée
ne sont que le terme, le centre d’eux-mêmes. L’établissement fixe du théatre est l’époque de la création de ce nouveau genre d
hasard fait goûter un moment, qui n’ont ni enchaînement ni durée ; le théatre les ramasse, les lie, les assortit, en fait un bâ
burin transmit ses graces a la postérité ; elle attira tout Paris au théatre Italien par son jeu vif & spirituel. Un volum
, en détruisant le charme de la délicatesse. Cer abandon si commun au théatre , à toute sorte de goûts, pourquoi est-il blâmable
débauche, la prostitution seroit sans prix. Voilà donc les vertus du théatre , voilà les sermons du Mercure. Feront-ils bien de
lis d’esprit & de graces, quoique plusieurs assez peu mérités. Le théatre s’est avisé d’imiter l’Académie. Il n’y a point d
n. Voltaire, dont les pieces, la plûpart décentes, sont l’ornement du théatre , dans la lettre au P. Porée Jesuite, qui avoit ét
as moins la corruption des mœurs que celle du goût du siecle & du théatre . Je suis fâché de trouver là le P. Porée, grand h
consulté par Voltaire sur la nécessité des scènes amoureuses. Mais le théatre étoit le goût décidé, le foible des Jésuites (le
spectacle ; mais il étoit plus traitable sur la partie littéraire. Le théatre François est le seul qui mette partout de l’amour
un libertin. C’est moins amour que débauche. En ce sens les farces du théatre Italien, plusieurs de celles de Moliere, les para
n cabinet. Tant il étoit reconnu de part & d’autre que l’amour du théatre supposoit la plus grande dissipation.
18 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105
de Pologne. LE Royaume de Pologne est depuis plusieurs années le théatre ou plutôt le cahos des passions humaines : elles
rêts les animent. Et c’est au milieu de ces horribles tempêtes que le théatre s’y est plus puissamment établi, & de ces mêm
itique ne nous regardent pas : ce qui nous intéresse c’est de voir le théatre s’élever sur les débris d’un grand royaume, Thali
symboles de la paix, de la joie, & au-devant on avoit pratiqué le théatre , auquel cet appareil servoit de décoration &
onore à jamais ceux qui l’ont ménagée. C’est la glorieuse destinée du théatre d’avoir part aux plus grandes affaires. La Pologn
us les bergers & les bergeres du Lignon ; comme si l’on disoit au théatre le Baron le Kainki, la Comtesse Claironka. On a i
direction de ces jeux est une des grandes Charges de la Couronne. Le théatre consolera de tous les malheurs, dédommagera de to
nce des affaires, que la corruption des mœurs a amenée, & dont le théatre va consumer le peu qui reste de vertu & de li
ent, qu’on appelle prieres de quarante heures, le Te Deum, &c. Le théatre aura bientôt aboli toutes ces superstitions. En a
édie où on jouoit la nation), ce même palois est aujourd’hui livré au théatre  : es comédiens ont trouvé le moyen de chasser ces
grès du desordre, vous l’encouragez par votre exemple ? Les cafés, le théatre , le jeu, le vauxhal, sont-ce-là les lieux propres
é le délire jusqu’à l’irréligion & à l’insulte. On fait servir de théatre le palais du Prince Radzivil, chef de la confedér
it toute l’illustration, & qui a vendu sa noblesse à l’infamie du théatre , a eu le courage d’offrir 20000 ducats à la maiso
profâne, en faisans servir la solemnité de la fête à sa célébrité du théatre  ; c’est-à-dire, au triomphe du vice, don son zele
Une aussi grossiere indécence auroit dû frapper tous les yeux, si le théatre laissoit voir la lumiere de la raison & de la
avons souvent parlé, c’est un racourci ou plutôt un développement du théatre , par la multitude des divertissement qu’on y rass
ien, l’Amour artisan, qui fut suivi d’un ballet. Ainsi l’ouverture du théatre dans la capitale d’un grand Royaume, à l’honneur
yaume, à l’honneur & pour la fête du Roi, fut un Opera-comique du théatre de la foire. La singularité y attira la premiere
& la postérité de condamner leurs folies ? Il n’en point que le théatre ne fasse faire. La Pologne présente une autre sor
e une autre sorte de contraste à l’établissement & à l’éclat d’un théatre permanent, dans l’hôtel le plus distingué : c’est
t la suppression & la misere des Jésuites, dont les promoteurs du théatre ont la plupart dévoré les biens, envahi les terre
ne s’attendoit sur la Vistule, qui annéantit la Société. A ce coup de théatre tout charge si bien & si subitement, qu’ils s
tre Délégation, moins délicate, a passé en contribution le brelan, le théatre , le vauxhal, l’opéra, l’impôt, pour attirer la pr
i commun, si établi, que personne ne condamne ? D’ailleurs, la loi du théatre , du vauxhal, du brelan, n’en est-elle pas une pro
Ne craignons pas cependant l’effusion de sang : ce sont des héros de théatre qui se donnent des deffis sur la scène & s’em
ifférentes cours, & qu’il a fait brûler dans la place publique du théatre , & dont les cendres voltigeant portées au loi
sur les tréteaux de Ramponeau, ou plutôt faire gémir sur l’esprit du théatre , qui dégrade les plus grands seigneurs & les
ur, le demanda à grands cris, & voulut que la danseuse quittât le théatre . Son Dom Quichotte, prince fameux à Varsovie par
nce en arrêt, & le menaça de la lui passer à travers le corps. Le théatre ne forme pas des vaillans preux : celui-ci peu fa
ataille, pour soutenir l’honneur de son favori, le fait monter sur le théatre danser une passecaille, & jette à ses pieds u
ourreau, & le danseur cabriole en sureté. Pour cette fois, sur le théatre , Vénus & ses graces cede le champ de bataille
loire, & chante ses glorieux exploits. A des grandes distances du théatre polonois, des évenemens intéressans ont signalé l
a expressément défendu de souffrir dans tout le pays aucune sorte de théatre , opéra, comédie, farce, &c. comme uniquement
françois qu’anglois, n’a pas prononcé cette cruelle proscription. Le théatre s’y étoit depuis longtemps introduit, mais n’y fu
rand bal ont terminé la fête. C’est une imitation renversée du fameux théatre de Scaurus qui tournoit à volonté, & faisoit
nt les deux systêmes du mondes ancien & nouveau. Scaurus, dont le théatre tourne autour d’un parterre immobile, est Ptolomé
lanete qui, par ses variations & ses phases, est très-analogue au théatre . Les actrices débutantes auront la nouvelle lune,
19 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99
son but, si on eût pû ne pas les faire. Quel aveu de la malignité du théatre  ! On comprend bien que Madame de Maintenon ne fut
ait de libertinage, & un outrage fait au Roi, de présenter sur un théatre l’idée qu’on ne pourroit trop oublier de sa passi
le Roi lui-même & le Pape, quelles mesures doivent garder dans un théatre public un vil amas d’Acteurs, sans naissance, san
naissance, sans éducation, sans religion & sans mœurs ? Aussi le théatre n’est pas moins un brigandage qu’un lieu de débau
bien fâchés qu’il fût assez peu transparent pour donner le change. Le théatre fut toûjours monté sur ce ton. Il n’y a presque p
isoit sonner si haut, & Moliere lui-même, la réforme prétendue du théatre  ; d’où l’on vouloit conclurre qu’il étoit permis
s spectateurs grossiront bien-tôt le catalogue des Saints. Comment le théatre moderne se prescriroit-il des règles de modestie
rtu, Cui genus humanum ludere ludus erat. Moliere un grand homme ! Le théatre , après avoir volé les pieces Espagnoles, a voulu
ni sur la preuve de noblesse. La médisance est aussi ancienne que le théatre , ou plûtôt de concert avec la licence elle l’a fo
nes (dont pourtant on n’a pas honte de s’amuser ; c’est un croquis du théatre ). Ils se couronnoient de pampre, & se barboui
nde fût privé de cet utile & noble spectacle, s’avisa de faire un théatre ambulant dans un tombereau, de promener de villag
passa sur des tretaux dont il amusa le peuple. Voilà le vrai père du théatre , le premier Corneille, le premier Moliere, dont t
fforts d’un génie qui méritoit d’être mieux employé. Ils en firent le théatre des passions & de la médisance : grands &
ent pas contre-dit leur philosophie jusqu’à se déclarer défenseurs du théatre . On vit par le public un Poëte avoué S’enric
e qui prépara son procès & sa mort. On distinguoit sur l’ancien théatre trois sortes de représentations, pour lesquelles
s gens, de les faire agir & parler, on fit bien-tôt des pieces de théatre , qui ne sont qu’une satyre figurée & agissant
& l’hôtel de la comédie, & lui-même Corneille & Baron. Le théatre veut si bien qu’on connoisse ses mœurs & sa m
e pas dans les forêts, où l’antiquité les réléguoit ; ils sont sur le théatre . On a même renchéri sur l’antiquité, qui ne conno
que M. de Piles, dans ses Conversations sur la Peinture, en parle. Le théatre en est bien fourni : ces demi-Déesses sont très-b
es pieces de tous les jours. La comédie est dans la maison plus qu’au théatre . D’un autre côté, l’homme, naturellement malin, s
ait un des plus grands plaisirs & un des plus grands désordres du théatre , puisque rien n’est plus opposé à la religion, à
oignard en riant. Les Comédiens sont des maîtres en fait d’armes : le théatre est une salle d’armes, où s’exerçant sur des pers
l, qu’il seroit utile au public d’affoiblir & de corriger. Que le théatre est pernicieux ! il entretient, il augmente cette
ançoise est une comédie, la comédie n’est que la vie Françoise sur le théatre . Toutes les conversations ne sont que des médisan
s, &c. rien n’épargne, rien n’est épargné. La France est un grand théatre où tout joue la comédie. Aucune nation n’a si bie
e n’ont ni autant ni si bien écrit sur les règles & l’histoire du théatre , n’en ont si bien connu les beautés & critiqu
provinces répandues dans l’univers n’ont pas eu autant de maîtres du théatre que la seule province de Paris. Non contente des
c. Elle est insatiable de spectacles, la seule histoire des folies du théatre François, poussée seulement jusqu’en 1721, a four
lanterie, autre sel qu’elle ne trouve pas moins piquant, & que le théatre à son tour souffle, attise, alimente ce feu. Mais
’Évangile aura beau enseigner la charité, tandis qu’on ira prendre au théatre des leçons de moquerie, des modelles de médisance
muler ou voir avec indifférence ces maux extrêmes, & applaudir au théatre , qui les multiplie, les perpétue, les rend domina
. J’ai droit d’en conclure qu’elles doivent encore plus s’abstenir du théatre , & qu’il est de l’intérêt du public de le leu
e causticité, qui est le ton du siecle, & que le siecle a pris au théatre , est celui de l’impiété regnante. La religion a t
20 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29
contre le Théatre. Premier préjugé. De l’aveu de tout le monde, le théatre dès son origine & pendant plus de mille ans,
premiers Chrétiens l’avoient si fort en horreur, que l’éloignement du théatre étoit une marque de christianisme reconnu dans le
pereurs Valentinien, Valens, Gratien, Théodose, Arcade, Justinien, le théatre continua d’être très-mauvais jusqu’à son extincti
de la dévotion & des mystères, se sentit bien-tôt de la nature du théatre , & ne tarda pas à allarmer la piété même gros
de folie & de vice, peuvent en convaincre les plus incrédules. Le théatre porta toûjours sa condamnation sur le front. Aprè
ne les planettes. Second préjugé. Tous les suppôts & manœuvres du théatre , Acteurs, Actrices, figurantes, danseuses, chante
e comédienne, & la premiere résolution que prendra tout suppôt du théatre qui voudra sincèrement se convertir, sera de quit
es ? Supposons qu’en Italie les Courtisannes s’avisassent d’élever un théatre & d’y représenter des comédies, qui pourroit,
amp; sauver les provinces voisines, & vous osez commercer avec le théatre , user de ses marchandises, en respirer l’air, vou
ne ; j’en bénis le Seigneur ; aussi ont-ils cessé de composer pour le théatre  : heureux d’avoir obtenu la grace d’une conversio
s gens sans mœurs ? Quatrieme préjugé. Le caractère des défenseurs du théatre . Il a trouvé des apologistes, cet art pernicieux,
, qui ont pû prendre le change & avoir quelque indulgence pour le théatre . Des exceptions si rares confirment la règle ; le
at & à la Partie. Au contraire, tout ce qui s’est élevé contre le théatre s’est rendu recommandable par la vertu. Je ne par
, tous les caractères. C’est un second spectacle ; chaque loge est un théatre , chaque spectateur un acteur. Toutes les passions
représenter, de montrer le parterre à lui-même, en le copiant sur le théatre  ; mais il est inutile d’en faire les frais, on n’
s ces femmes, aussi Actrices par leur indécence que celles qui sur le théatre leur servent de modèles. Fermons l’oreille à ces
e comme des corrupteurs des mœurs & de la piété. Mais, dit-on, le théatre est toûjours rempli, la compagnie y est nombreuse
-t-on, nous pouvons monter jusqu’au trône ; toutes les Cours ont leur théatre , même dans leurs maisons de campagne, qu’elles en
, l’irréligion, la dépravation des Acteurs, Auteurs & amateurs du théatre , & le goût pour le théatre de tout ce qu’il y
des Acteurs, Auteurs & amateurs du théatre, & le goût pour le théatre de tout ce qu’il y a de plus irréligieux & de
s palmes bien glorieuses ; un honnête homme ne fera jamais honneur au théatre d’une pareille apologie. Mener à l’héroïsme par l
& chaste à force d’incontinence ! Voilà la vertu des amateurs du théatre  ; le rassasiement du vice, qui en émousse les tra
e galante qui donnoit des spectacles dans sa maison, aussi-bien qu’au théatre  : Le vrai moyen de se débarrasser de la tentation
’ont point de prétention sur l’autre ; la sainteté les éloigneroit du théatre , la stupidité le leur rendroit ennuyeux. C’est au
’aveugle peut-il se relever & se remettre dans le bon chemin ? Le théatre est le pays des illusions, tout y est déguisé sou
égard à la malignité qui fait la raison & la ressource unique du théatre , & aux vaines défaites qui rejettent sur sa f
ché ? en a-t-il quelque idée ? Il est plaisant d’entendre des gens de théatre parler de la perfection de l’Évangile, de la sain
’a jamais porté jusques-là ses plus grande excès : il avoit à côté du théatre des coulisses, qu’on appeloit des caves, où régno
x que le caustique Juvenal fait des mœurs de son temps, il regarde le théatre , non comme le lieu où se commettent les crimes, m
ncent dans les cœurs. Dernier préjugé. La mort de tous les suppôts de théatre . Il n’y en a aucun qui ne meure en pénitent ou en
procher des sacremens, il s’en confesse, il s’en repent, il abjure le théatre . Corneille, Racine, Quinault, la Fontaine, ces qu
nt ils ne verront jamais le dénouement. La Fontaine que j’attribue au théatre , puisqu’il a composé plusieurs drames, & que
’est en censurant qu’on plaît au spectateur, (un des grands vices du théatre , nécessité de la médisance) Sur l’homme en génér
, de mœurs, de patriotisme. Depuis la mort de Panard il est arrivé au théatre une aventure réjouissante, qui en peint les mœurs
les prisonniers furent élargis. Mais la fille de Dubois est restée au théatre pour remplacer la Clairon, qui ne voit pas de tro
ns les principes sauvages de la République, n’aime pas apparemment le théatre , a impitoyablement, sous peine de la vie, défendu
cet affreux remède, & étaler ses talens & ses grâces sur les théatre de Lyon, d’Aix & de Marseille, où Dubois ne l
naire & l’imbécille Diaphoirus qui a voulu mettre l’abstention du théatre parmi la matiere médicale, & en faire prendre
qu’on a brûlé sur les deux autels. Voltaire, on n’en doute pas, a un théatre dans son château, où il donne souvent la comédie 
s son château, où il donne souvent la comédie ; quelle gloire pour ce théatre d’y voir la Clairon ! quel honneur pour la Clairo
21 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29
suivi de honte & de mépris. Ce portrait trop vrai des effets du théatre sur les femmes, tracé par la main la plus ingénie
, & cependant ne souffroient pas que les femmes montassent sur le théatre . Cette nation ennemie déclarée des bonnes mœurs,
s applaudissons, nous les y engageons, nous les faisons monter sur le théatre public, nous leur élevons dans les maisons des th
e crois pas que le beau sexe regrette ce cruel triomphe. Mais pour le théatre , où il n’y a que la pudeur à sacrifier, & où
auditoire, & ne sont pas faites pour paroître en public. C’est au théatre à les dédommager du silence & de l’obscurité
dans les maisons particulieres. Plusieurs femmes ont composé pour le théatre , MMes. Andruini, Barbier, Bernard, Ville-Dieu, Fa
figni, &c. on en trouvera plus de cinquante dans les Histoires du théatre & de l’opéra. Jusqu’aux Communautés religieus
, la musique, la parure, un sexe l’emporte sur l’autre. Le progrès du théatre sur les femmes est si grand, que par le catalogue
e homme n’oseroit y aller publiquement. Les Actrices s’offrent sur le théatre , elles affichent leurs amans & s’en font gloi
uisantes, ni étalées dans un jour si favorable, que des filles sur un théatre , exercées à la danse, au chant, au geste, à la dé
sons les choses comme elles sont, abandonnons-leur les loges & le théatre  ; aussi-bien les plus vertueuses y cesseroient bi
? tout leur est permis, elles vont tête levée, il y en a par-tout. Le théatre est la grande Abbaye & le Château verd. Quel
itouls, & les soumet à quelque Inspecteur général de la police du théatre qui demeure à Paris, & qui exerce par ses Lie
droits s’achettent ou s’obtiennent si facilement, que la direction du théatre ayant passé dans les mains d’une troupe d’actionn
lle peste dans une ville, quelle source intarissable de crimes que le théatre  ! On dit qu’en plusieurs autres villes, Bordeaux,
Juges qui voulussent les rendre ? La province n’avoit point alors de théatre , il ne faisoit que de naître à Paris, sous les au
& pour mieux sentir le contraste, imaginez une Religieuse sur le théatre au milieu des Actrices, une Actrice dans un chœur
ons, leurs discours, le chœur où l’on chante les louanges de Dieu, le théatre où l’on célèbre la Déesse d’Amathonte, ces cellul
doivent bien-tôt mériter les femmes qui les fréquentent ? En effet le théatre , qui trouve en elles une matiere si propre à être
ours désavouées ; mais en général il peint d’après nature. C’étoit le théatre de son temps dans la capitale ; c’est celui de to
tte partie de leur métier est la plus lucrative, la plus liée avec le théatre , avec l’applaudissement & les obscénités prod
eusement parées s’assemblent à cinq heures du soir pour étaler sur un théatre tout ce qui est le plus capable d’exciter des dés
des danses, qu’on ranime les sens blasés d’un Bacha ? que fait-on au théatre que ce qu’on fait au serrail ? Du moins la loi le
sses semblent avoir pris à tâche de décrier leur sexe ; les femmes de théatre sont les respectables modèles d’après lesquels el
ne leur sont pas permis ; ils sont bien subalternes. A Paris même le théatre Italien, celui de la Foire, des Boulevards, les t
missant : N’auroit-il pas dû choisir une route plus convenable que le théatre à son honneur & à son état ? Vous voulez donc
son honneur & à son état ? Vous voulez donc exclure les femmes du théatre  ? y pensez-vous ? C’est un forfait que tous les s
nement, le plaisir, elles lui fournissent toute sa matiere ; c’est le théatre de leur gloire plus que celui de la piece. Qu’y f
iasme, quelle espèce d’ivresse pour les femmes, que l’enchantement du théatre  ! Qu’on vienne déclamer contre lui ; les anathème
e, & dans les occasions les plus dangereuses de l’infidélité ? Le théatre est précisément monté dans le goût des femmes, &a
oësie légère, badine, vive, saillante, tendre, harmonieuse : celle du théatre , on l’apprend par cœur, on la récite, on en fait
ées. Cependant a-t-on bien remarqué que si les femmes sont adorées au théatre , c’est aussi là qu’elles sont les plus maltraitée
s, jeunes & vieilles, les foiblesses des femmes font la moitié du théatre de Moliere & des autres comiques. A les en cr
de tour. Voici un trait qui caractérise parfaitement l’empire que le théatre donne aux femmes, & l’abus qu’elles en font.
eroient-ils d’anecdotes dans ce goût, des Actrices & amatrices du théatre  ! Une femme qui le fréquente bien-tôt n’est plus
n avoit volé aux extrémités de l’Europe, & qui quoique retirée du théatre faisoit les délices des plus grands Princes, &
ement des vues supérieures, plus importantes que l’établissement d’un théatre , ont dérangé ses lauriers ; la guerre dont la Rus
and philosophe ! qu’il est glorieux à la philosophie de régner sur le théatre  ! Par un juste retour la comédie depuis long-temp
crétion d’apprendre au public l’excès de la dépense que fait faire le théatre  ? La célèbre Gaussin a donné un exemple plus gran
ique des désordres de sa vie, sur-tout de ceux qu’elle avoit donné au théatre . Il ne peut y avoir de plus touchante leçon ni de
22 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192
me a plus fortement & plus souvent que les autres tonné contre le théatre , parce qu’il a été plus à portée d’en voir les dé
heureux & riches ; ils n’en ont que l’apparence. Comme ce Roi de théatre est dans le fonds un vil esclave, ce riche qui na
argent, vous feriez perdre leur ame ; car si ceux qui montent sur le théatre n’y avoient rien à gagner, il y a long-temps qu’i
du peu de fruit qu’on tire de la parole de Dieu. Il attribue tout au théatre . Nos mystères, dit-il, sont des comédies, & n
sont des comédies, & nos Eglises des théatres. C’est en effet au théatre que nous devons ces profanations & cette stér
s, vos paroles, vos ris, votre parure. Homil. 42. ibid. Comparons le théatre à la prison. Qui des deux mérite la préférence ?
dureté, l’adversité l’a changé, il est devenu propre à tout. Tout au théatre est opposé à la sagesse, le ris dissolu, la pompe
ureté, l’exemple, l’occasion, la facilité de la dissolution. Voilà le théatre . Que la prison est différente ! là se trouve l’hu
libre, dégagé, prêt à tout, comme s’il avoit des aîles. Au sortir du théatre on est arrêté par les yeux de toutes les femmes,
ble à ses domestiques. C’est un très-grand mal dans les villes que le théatre , & c’est parce qu’il est grand qu’on ne le se
lus énormes que le larcin. Parmi ces désordres il met la tolérance du théatre , comme l’un des plus grands maux de la société. O
ue c’est un crime punissable. Pourquoi donc faites-vous monter sur le théatre , pourquoi honorez-vous, pourquoi comblez-vous de
est nous qui allumons le feu & nous y jetons. Quand vous allez au théatre vous repaître de la vue de ces femmes immodestes,
en peut-il revenir, ou plutôt quel mal ne revient il pas d’aller à ce théatre d’iniquité, d’entrer dans cette école publique d’
nue dans l’ame par l’oreille, comme l’harmonie des sons, & que le théatre est un accord de traits séduisans, comme l’orches
si vous voulez sauver votre ame. L’un des plus grands inconvéniens du théatre , c’est la facilité, c’est le danger extrême de fo
t aisé de rapporter beaucoup d’autres passages du même Père contre le théatre . Il y revient sans cesse, & bien plus que les
. Chrysostome n’a presque laissé que des sermons à un peuple livré au théatre & à la débauche, & tout ramène à cet obje
atre & à la débauche, & tout ramène à cet objet, parce que le théatre influe sur tout par les passions de toute espèce
eprésente & qu’il excite, & que tout à son tour influe sur le théatre par la nécessité où il est pour plaire de se conf
sprit de cet homme admirable, & d’après ses oracles porter sur le théatre le jugement que dictent la raison, la religion &a
23 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128
stoires de Voltaire. VOltaire se montre par-tout zélé défenseur du théatre , & il le doit. Le nombre la variété, la beaut
de Corneille & de Racine, il peut se mesurer avec eux. Il doit au théatre sa plus brillante réputation : son poëme, sa phil
oëte dramatique qu’il est, est encore plus partisan du Déisme, que du théatre  ; mais dira-t-on, Voltaire se joue de tout, il di
& le contre ; ses erreurs sont innombrables, ce qu’il dit sur le théatre n’est pas d’un plus grand poids que le reste. Bel
onne, exagere, invente, pour décrier ce qu’il n’aime pas, même sur le théatre  ; cela peut être, je ne suis pas chargé de son ap
son histoire universelle : en voici des extraits sur les matieres du théatre , pris au hasard. Chap. 109. Le théatre d’Italie,
extraits sur les matieres du théatre, pris au hasard. Chap. 109. Le théatre d’Italie, quoique très-inférieur à ce qui fut dep
omparé à la scéne Grecque. La seule Mandragore de Machiavel (qu’aucun théatre François ne le chargeroit de jouer,) vaut peut êt
e détail de ces folies, il auroit du ajouter que ce n’étoit là que le théatre dans le goût du tems. Nous sommes plus rafinés, p
e goût du tems. Nous sommes plus rafinés, plus polis, plus décens. Le théatre étoit alors par-tout, toute la France étoit un th
lus décens. Le théatre étoit alors par-tout, toute la France étoit un théatre , on y disoit, on y faisoit grossiérement tout ce
est pas moins dangéreuse : au reste l’Eglise ne condamne pas moins le théatre que la fete de l’âne, on ne doit pas plus s’éleve
as plus s’élever contre ces anathêmes lancés de tous les tems, sur le théatre , que contre les défenses qu’elle fit des prophana
’elle fit des prophanations de nos temples. Chap. 126. La passion du théatre devint universelle à la Chine, depuis le quatriem
éloges outrés de ses traducteurs). Les Chinois n’ont pourtant pas de théatre fixe, & de troupes d’acteurs réglées, ce ne s
glées, ce ne sont que des farceurs, qui courent les rues, dressent un théatre dans les places publiques, & vont dans les ma
ue notre zèle pour les mœurs, a chargé le portrait de ces amateurs du théatre . Voici le témoignage de Voltaire, aussi grand ama
bien assorti au couronnement d’un Pape ? Et un passage de l’Eglise au théatre , bien digne du Clergé Romain ? Un Pontife à la tê
t il être surpris de ce désordre, quand on voit un Pontite amateur du théatre , jusqu’à faire jouer la comédie dans le Palais du
gé, & étaler ainsi la dépravation aux yeux de toute l’Europe ? Le théatre avoit déjà perdu Jean de Medicis, avant que ses i
uverné l’Eglise, que les Assemblées Ecclésiastiques se sont tenues au théatre  : aussi est-ce le gouvernement, sous lequel la Ré
ment, sous lequel la Réligion a reçu les plus profondes blessures. Le théatre en fut l’une des principales causes ; bien loin d
vons vu ci-dessus jusqu’à quel excès de ridicule, il porta l’amour du théatre  : ses mœurs s’en ressentoient. Les mauvaises mœur
u théatre : ses mœurs s’en ressentoient. Les mauvaises mœurs & le théatre sont inséparables. Ch. 144, 145. Louis XIII dévot
squelettes, que deviendroient la science profonde de nos amateurs du théatre  ? Elle s’envoleroit dans le pays qu’habitent leur
, que Charles II avoit amenée de Paris, plusieurs enfans naturels, un théatre brillant, des bals, des fêtes sans nombre, un lux
e, & soutient une guerre suivie, qui dévaste tout. Chap. 146. Le théatre Espagnol, depuis Philippe II, tout imparfait qu’i
toute sa Cour noyée dans la volupté, étoient de vrais personnages de théatre . La Reine ne gardoit aucune mesure, peu de femmes
ucun peuple ne s’étoit avisé d’une pareille folie. On dressa un vaste théatre , dans la plaine d’Avila, le Clergé & la Magis
vaise statue de bois, couverte des ornemens Royaux, fut élevée sur le théatre , représentant le Roi ; toute cette nouvelle Cour
e cette nouvelle Cour de Justice vient en cérémonie, se placer sur le théatre , & en passant salue le Roi, très-profondement
s en imposer, ce sont des grands acteurs qui jouent des piéces sur le théatre du monde, pour être à la tête des Royaumes, ils n
de la société. Est-ce trop en dire, de la traiter de scandale ? Et le théatre qui leur donne cette vie morale, de danger très g
ique ; & c’est la même politique, qui maintient & favorise le théatre . Je ne sais, si Venise l’étend jusqu’au Clergé ;
n s’étoit accoutumé à ce fracas ; mais qui s’accoutume, si l’amour du théatre ne l’a rendu stupide & insensé, à rire, à jou
Ils furent le germe de bien d’autres passions que la molesse & le théatre entretinrent.) Ce Prince lisoit des vers, des rom
(Voilà trois anacronismes en peu de mots.) Voltaire connoît mieux le théatre que l’histoire ecclésiastique. Luther & les L
nt la vie de Leon X, & de Charles Quint, ne s’occuperent point du théatre , peu connu de leur tems, dans l’Allemagne, &
attira pas leur attention. Les Jansenistes n’ont commencé à parler de théatre , que dans le tems de Nicole & de Racine, aprè
urs erreurs, ne leur ont jamais fait un crime de leur doctrine sur le théatre . Les Jésuites-même quoique ses partisans, dans le
donna, la dépravation des mœurs qui innoda la France par le moyen du théatre , par-tout repandu, ne justifient que trop les all
-on à la Cour ? Cette comédie fit sa fortune ; elle a été mise sur le théatre . Madlle. fit travailler Racine & Corneille su
C’étoit une déclaration de sa passion, & un eloge de sa vertu. Le théatre est l’organe des passions, il jouoit son rôle : l
e en entretenant les amours d’un jeune Prince, depuis son enfance, le théatre en fut toujours son aliment, il en fit son étude
ne gagna rien ni aux billets doux, ni aux drames. Les amours & le théatre ne firent que croître & embellir. Madlle. de
Dandin & d’Amphitrion, qui peut méconnoître les heureux fruits du théatre  ? Et douter de la nécessité d’une si bonne école
24 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114
unissions cinq ou six pour la jouer. Ma mere fit dresser chez elle un théatre , où tous les jours de congé nous la représentions
commandation de la Princesse de Conti, la jouerent. Il y parut sur le théatre , & fut comblé d’éloges. Pour cultiver ce tale
de laisser dans son portefeuille. Il s’étoit fait une bibliotheque de théatre très-considérable ; il achetoit tout ce qu’il tro
avoit plus de vingt volumes in. 4.° de pieces détachées. Cependant le théatre de cet homme singulier ne mérite que le second ra
e n’en est la recommandation. Mais ce qui étoit bien dans l’esprit du théatre , & où il avoit encore plus de génie, c’est un
tranquillement dans le sein de sa famille. La causticité est l’ame du théatre , puisque ce n’est qu’une perpétuelle raillerie de
ssi pernicieux effets. Mais c’est le goût de tout ce qui fréquente le théatre . On l’y apporte ou on l’y prend bientôt, & on
uinault s’est parfaitement converti, qu’il n’a plus travaillé pour le théatre , qu’il s’est amérement repenti de l’avoir fait, &
on, l’arrangement des plats sur la table font toute la différence. Le théatre n’a point l’esprit créateur ; Moliere même si van
lui-même ne s’y destinoit pas. C’est le goût, ou plutôt la fureur du théatre qui l’égara. Il entra d’abord au service ; il le
gé, il avoit trouvé des momens à perdre, & les avoit sacrifiés au théatre . Cette passion violente, qui renferme toutes les
inspiré, elle a été son Appollon & sa Thalie. La faveur & le théatre sont deux titres auxquels les honneurs littéraire
le Duc d’Orléans n’étoit plus, le gouvernement étoit bien changé. Le théatre est courtisan. Cet éloge est en partie une satyre
sse s’empressent d’enregistrer. La fécondité Typographique a enflé ce théatre jusqu’à remplir dix volumes d’une vingtaine de pi
habit où on vouloit les coudre. On fait beaucoup valoir la décence du théatre de Destouches. C’est une équivoque. Il y regne, i
piéce, & produisent de très-mauvais effets. Faut-il mettre sur le théatre toutes les actions des courtisannes & des lib
de fraudes, de friponneries, qui donnent de fort mauvaises leçons. Le théatre de Regnard & presque tous les théatres comiqu
agers, de reconnoissances, la plûpart ridicules. (Tout est usé sur le théatre ). Ce sont valets, agens payés pour dupper la fami
qu’il leur plut par sa devotion ? Mais l’Evangile est-il fait pour le théatre , y plairoit-il ? Non sans doute, on en rougiroit 
Non sans doute, on en rougiroit ; & voilà ce qui fait le crime du théatre . Est-il de lieu au monde où un Chrétien doive rou
qui s’érige en Ministre & en Secrétaire d’Etat au département du théatre . Il faut être bien comédien pour faire si peu de
ien comédien pour faire si peu de cas du Ministere, ou tant de cas du théatre , pour faire d’un grand Prince une espece de Coméd
banque ? Constantin, Théodose, Philippe-Auguste, qui ont proscrit le théatre , connoissoient bien peu leur devoir. Les Conciles
ire, publique, mais non pas religieuse apparamment. Le Panégyriste du théatre lui devoit une apologie, pour érayer des éloges q
Dieu. Il ajoute que sa conduite y a été conforme, & que tout son théatre est très-décent . Ce que nous avons remarqué ci-d
e. Jamais homme n’a mieux possedé l’art de bien conduire une piece de théatre . Je ne sais si toute cette doctrine passera pour
a goutte, la fievre, &c. Mais l’impureté qui regne si fort sur le théatre , n’est-elle pas un vice odieux & honteux ? Sa
s désordres ; mais elle plait aux cœurs corrompus, titre sacré sur le théatre . Son but est de plaire & d’amuser ; qui y réu
de plaire & d’amuser ; qui y réussit mieux que la galanterie ? Le théatre lui doit tout, il est trop reconnoissant pour ne
anse, de divertissement, composent ce petit ouvrage admirable pour le théatre de la Foire. Une vieille femme est amoureuse d’un
egles. Il y a eu un autre Destouches, non moins célebre, qui tient au théatre . C’est un Musicien qui a fait plusieurs opéras. I
ille livres de pension, outre le casuel. Voilà encore un homme que le théatre aveugla sur les intérêts de son ame. Il fut d’abo
d le parti des armes. Il renonça encore au service, & se livra au théatre lyrique. Il avoit recours à des Musiciens pour co
l’Orchestre, comme un Tailleur qui du même ciseau coupe les habits du théatre & un ornement Sacerdotal ; & ayant le mêm
es ; ce qui ne fait l’éloge ni de leur sainteté, ni de la sainteté du théatre qui les a perdus, & engloutis dans les vices,
25 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114
imidant par la hauteur. Je ne sai par quelle fatalité, il faut que le théatre se mêle de tout, & gâte les meilleurs choses.
étoit une. Comme tout est en France affaire de mode, on fait pour le théatre ce qu’on a fait pour les lettres. Le public a été
qui ce nom étranger donnoit droit de parler licencieusement. Voici un théatre Russe, du Prince Clenerlow, traduit en François p
uit en François par le Baron de Blening-Casson. On va bientôt voir le théatre Japonnois, du Prince Facarondono, traduit par le
é, &c. La préface peint très-bien l’état actuel des arts & du théatre  ; on y trouve bien de jolies choses, qui ne sont
e la Corse, que le premier soin de ses conquérans a été d’y élever un théatre , & de faite annoncer dans les Gazettes, la no
c’est l’opéra bouffon ; enfin, le 16 Juin 1771, trois mois après, le théatre étant fini dans la ville de Bastia, on en fit sol
’autres attraits. Les deux troupes jouent alternativement sur le même théatre , jusqu’à ce qu’on en ait bâti un second, & bi
a pensé très-sérieusement, point d’affaire plus importante ; aussi le théatre aura en Corse, la même époque que l’Empire Franço
e ? Les Négociants François, qui sont ici (Smirne) ont exécuté sur le théatre national, une tragédie en cinq actes, composée pa
mp; de beaux esprits, & se mettre à la mode de Paris, ont bâti un théatre qu’ils décorent du grand nom de Théatre National,
pondans ? Personne n’ira sur des lieux les contredire. Quel délire de théatre , d’en aller construire au Levant, & d’y jouer
r l’irréligion. On ne sauroit faire prêcher de meilleur Apôtre que le théatre François ; il est bien différent de tous les autr
l est bien différent de tous les autres. Rien n’est plus dévot que le théatre Grec & Latin ; il n’est point de livre de pié
e, il y a plus de piété dans une tragédie d’Eschile, que dans tous le théatre de Corneille, de Racine, de Crébillon & de Vo
eces & les sentiments ; on en fera un ouvrage si pieux, que notre théatre ne pourra souffrir la bigotterie de ces chefs-d’œ
os loix appellent infamie. A Siam les femmes ne montent jamais sur le théatre , les hommes jouent tous les rôles, on croiroit bl
une prison, dût originairement ses persécutions & ses malheurs au théatre . Une troupe de Comédiens vint jouer à Séez, dress
. C’est une suite immense d’affaires dont il fut enfin la victime. Le théatre fut la premiere étincelle qui alluma ce grand feu
ouvel Evangile. il accuse le Cardinal Pallavicini d’avoir favorisé le théatre , & il est vrai que dans son histoire du Conci
 1. c. 24. on trouve : La société & la politique parlent pour le théatre . Le peuple le désire, il faut le rendre magnifiqu
t le luxe, la magnificence de bâtimens, le nombre des domestiques, le théatre public ; parce que le peuple aime les spectacles.
le aime les spectacles. Il auroit aussi bien fait de ne pas parler du théatre , dont Luther ne s’embarrassoit guere ; mais il pa
on dans le monde, & je n’ai vu aucun auteur qui pour justifier le théatre aille chercher à Wormes le Nonce du Pape Aloander
toit bien d’être conservé, & préféré aux legeres beautés d’un vil théatre  ; écueil ordinaire de la chasteté & de l’inno
ndroit la salle de la comédie, & seroit détruire pour y placer le théatre  ? Après avoir détruit les bonnes mœurs, le Regne
aire un Drame d’une chasse de Henri IV. mais c’est pour mettre sur le théatre des propositions, & des caresses indécentes q
urs qui l’avoient embelli, n’avoient pendant 100 ans songé à bâtir un théatre , encore moins à le placer dans le plus bel endroi
uefois on représentoit des Drames ; on construisoit pour le moment un théatre , qu’on démolissoit après la Fête ; mais on n’imag
i de Louis XIV ; mais sans toucher à aucun de ces ornements, & le théatre démoli ; la salle étoit rendue à toute sa beauté.
on prend d’autres mesures, on bâtit exprès un corps de maison pour le théatre , dans le plan d’un hôtel. L’Architecte ne manque
26 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198
omme celui des autres Pères, une condamnation claire & précise du théatre . Les distinctions subtiles de la théologie schola
u contre pendant cinq ou six siecles d’ignorance, semblent traiter le théatre comme une chose indifférente, qui ne devient mauv
école de vertu. Quand on passeroit toute cette doctrine, la cause du théatre tel qu’il existe, n’en seroit pas meilleure. Aucu
e ? Bien loin donc d’avoir à nous opposer S. Thomas, les partisans du théatre doivent être très-embarrassés à parer le coup mor
a prostitution une sorte de comédie, même avec ce désavantage, que le théatre offre, représente, enseigne, embellit avec le plu
2.° S. Thomas, 4. Distinct. 16. Q. 4. art. 12. distingue les jeux de théatre , tels qu’ils se faisoient autrefois pour inspirer
s Auteurs contemporains, qui en parlant des jeux ne nomment jamais le théatre , dont ils n’avoient point d’idée. S. Louis cepend
velles, representationes quæ fiunt hodie. Il est certain que l’art du théatre , comme tous les autres arts, enseveli en Occident
des jeux indifférens, que la simplicité des temps & le défaut de théatre rendoient alors bien plus nombreux & plus cou
ce qui leur fit donner le nom d’Histrions. Ils furent employés sur le théatre dans les intermèdes, le prologue, après la piece,
par esprit de mortification, de recueillement, d’union avec Dieu. Le théatre fût-il aussi innocent que la chasse ou la péche,
amen hæc sunt vitanda. Quoique S. Thomas ne nomme pas expressément le théatre , ses principes suffisent pour décider la question
t ni violence, ni nécessité, ni obligation d’Etat qui les entraîne au théatre  ; ils y vont volontairement, & pour leur plai
è ad cachinnos moveris fœdius moves. Or je demande s’il n’y a rien au théatre de suspect & de frivole, ou plutôt s’il n’y a
hæc homo fit pronus ad vitia lasciviæ vel crudelitatis. Voilà bien le théatre & les funestes effets qu’il produit : Fit pro
ostome, dont nous avons ailleurs rapporté la doctrine, qui parlant du théatre de son temps d’Antioche & de Constantinople,
n’y avoit encore de son temps, il n’y eut de long-temps encore aucun théatre public en Europe, aucun théatre à demeure ; ce n’
il n’y eut de long-temps encore aucun théatre public en Europe, aucun théatre à demeure ; ce n’étoient que des Poëtes ambulans,
à la Chine, au Japon, dans toute l’Inde, où l’on ne connoît point de théatre public, mais où l’on voit des troupes de Balladin
stitution. Toute cette doctrine n’est rien moins que l’approbation du théatre , elle en est la condamnation : Mortaliter peccant
ela ne se fait que par plaisir, pour favoriser les passions. Ainsi le théatre regardé dans la pratique réelle, dans l’ordre mor
uand il a été à la comédie ? qui peut se dissimuler sa foiblesse ? Le théatre est donc interdit au grand nombre, qui y pèche ré
ernier Thomiste & l’un des plus distingués qui aient écrit sur le théatre , est le célèbre Daniel Concina, dont les Auteurs
Benoît XIV : preuve certaine que quoique les Papes tolèrent à Rome le théatre , comme les femmes publiques, ils ne l’ont jamais
affei & le Père Bianchi, Cordelier, avoient fait des apologies du théatre , où comme le P. Porée, ils le disoient indifféren
ur fit deux fort bons traités, l’un Latin, l’autre Italien, contre le théatre , & une dissertation contre les Ecclésiastique
de son état. Concina fait d’abord, comme le P. le Brun, l’histoire du théatre depuis son origine jusqu’au siecle de S. Thomas &
excuse pas devant Dieu ceux qui y vont ; que le projet de réformer le théatre , proposé par Muratori & par Riccoboni, est un
e, proposé par Muratori & par Riccoboni, est une chimère ; que le théatre ne sert de rien pour corriger les mœurs ni des Pr
par sa piété, ses talens, ses ouvrages, ouvertement décidé contre le théatre , qui par-tout avec le plus grand zèle l’a condamn
27 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160
es défauts & les foiblesses qui rendent Ridicule. Ce mot vient du théatre , ou la maniere de se moquer des auteurs & des
qui exclut le vrai siflet : c’est la définition, le vrai caractère du théatre . La comédie n’est qu’un persifflage, où sous les
rançais, puisque tous les français sont persiffleurs. Les amateurs du théatre le sont souverainement, on devient grand maître à
amans sont des sibarites. Les petits maîtres qui embarrassent sur le théatre sont des Sardoniens, ainsi que les acteurs jaloux
loit pas voir qu’il ne tenoit qu’à lui de tout reparer en quittant le théatre , & menant une vie chrétienne. Plus coupable q
de se moquer des gens, ce ne sont que les branches du même arbre, le théatre en est une forêt ; c’est le regne du Persifflage,
ment tragique, ses souffrances des scénes pathétiques, le Calvaire un théatre  ; Pilate, Hérode, Caïphe des acteurs. Cette décor
élégance, mais aucun des Saints Peres, ni Grecs ni Latins, quoique le théatre fût fort en vogue de leur tems, n’ont employé ces
en est si enivré qu’on ne pense, qu’on ne parle, qu’on ne respire que théatre , comme tout l’étoit autrefois du burlesque &
& des pointes, & l’ Orateur en chaire en seme l’Evangile . Le théatre a pris la place du burlesque, & ne vaut pas m
ment le langage, les conversations ne sont tissues que d’anecdotes du théatre . Les feuilles périodiques en sont pleines, début
la-dessus, un Avocat est un grand acteur, un champ de bataille est un théatre , le Conseil d’Etat une scéne, le Prédicateur un C
eme siécle est bien facile, c’est l’histoire de l’irréligion & du théatre , leur langage est devenu familier, vrai persiffla
s persuader cette vérité : voilà l’esprit, le langage, la conduite du théatre . C’est-là qu’on apprend le libertinage, qu’on y t
iété, & par un reflux inévitable, ce même libertinage entraîne au théatre , pour y trouver son aliment & se donner des c
s, par des savans & dévots panégyriques : celui de Moliere sur le théatre en est le prélude & l’essai. Cet Abbé Schrone
en se dégradant jusques-là. Jamais on n’a vu de grands hommes sur le théatre . Un comedien ne sera jamais grand homme ; il auro
théatre. Un comedien ne sera jamais grand homme ; il auroit honte du théatre , s’il commençoit à agir, à penser en grand homme.
ne s’applaudit ? On a raison d’appeller la poésie un délire, celle du théatre l’est dans tous les sens. On composa, & on fi
eur libertin : Trahit sua quemque voluptas. Le libertinage & le théatre sont donc mutuellement leur principe, leur fin, l
moins d’actrice & de spectatrice, sans ces assaisonnemens plus de théatre . Cet homme est trop sincere, quelle imprudence !
dit le sieur Barthe, nous ne sommes point assez accoutumés sur notre théatre , à voir les vices & les ridicules des femmes,
ices trop réels & trop nombreux des femmes.) Nous avons besoin au théatre , qui est l’aliment de la passion, de leur trouver
ssent pour se faire mieux payer, accoutument les femmes à régarder le théatre comme leur empire, & les hommes leurs sujets 
auprès de Dulcinée. Les petits défauts de la femme, critiqués sur le théatre , sont eux-mêmes des graces, ou sont plus que répa
ntion, qui sert de voile à la corruption du cœur, forcera toujours le théatre Français à un vernis de décence, & à une dépr
, si son mari ne lui pardonnoit. Assurément il n’y avoit pas alors de théatre  : quelle actrice, quelle amatrice eût pu aspirer
toit un joug bien pesant, quoiqu’adouci par la grace. Ce n’est pas au théatre qu’il faut demander du secours, il plaisante de c
iterum revertimini . Mais le monde ne garde aucune mesure, & le théatre aucune décence. Peu de maisons brillantes, où il
ls étoient libres. L’infidélité partout condamnée, n’est qu’un jeu au théatre , un honneur dans Amphitrion, un tour d’adresse da
rer sa femme à ses remors, & de travailler à sa conversion. Si le théatre n’enseignoit que ce silence prudent, on devroit l
lent que d’après leur expérience. Je dis plus, qu’on s’en rapporte au théatre même, qui prétend ne faire que jouer, representer
Romaines les plus décriées, pour faire passer tout ce qu’on veut : le théatre Italien, dit-il, s’enrichit tous les jours des pe
ction, l’une très véritable dans les loges, l’autre imaginaire sur le théatre  : la comédie réelle & la comédie représentée.
orcés de se taire, la Providence a permis que la liberté Satirique du théatre , y supplée. Le Théatre devenu Prédicateur consurs
rmés, mais comment espérer sa conversion, tandis qu’il fréquentera le théatre bien loin d’y devenir sincerement dévot, il cesse
utre se moquer de la frivolité française, que la galanterie, & le théatre , qui en est le centre, ont porté jusqu’au comble.
s mœurs du siécle, sous des noms empruntés ; il n’en est aucune où le théatre ne joue un grand rôle, & avec raison, puisque
ue un grand rôle, & avec raison, puisque aujourd’hui en France le théatre est la moitié de la vie. Dans des vers de Voltair
illis, & ont contribué à faire chasser le Poëte. Les apologies du théatre ne roulent, & ne peuvent rouler que sur le be
ous l’avons vu dans le second Livre, se sont souvent élevés contre le théatre  ; ils l’ont défendu, ils ont puni les comédiens,
us de mal en le donnant, qu’ils n’ont fait de bien par leur arrêt. Le théatre en profite, & n’en est que plus accrédité, pa
ce est forcé de le tolérer. Qui force le particulier de monter sur le théatre , ou d’aller au parterre ? N’est-il pas maître de
28 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113
plus pernicieux à la société, c’est l’esprit de mensonge. Dès que le théatre parut, il fut accusé par le plus sage des Grecs d
Solon. Les Lacédémoniens, plus sages, ne voulurent jamais souffrir le théatre dans leur ville, non plus que la République de Ge
, que leur duplicité passa en proverbe. C’est par cette raison que le théatre n’a pas fait fortune en Suisse. Tertullien fait l
le même reproche. Il forme un esprit faux dans les lecteurs, comme le théatre dans les spectateurs ; il leur apprend à mentir,
Je sais bien que personne n’y est trompé. On ne croit pas voir sur le théatre un Cyd, un Alexandre véritable ; on sait que ce n
it de la comédie. Non seulement on ne débite que des mensonges sur le théatre , mais on les donne pour des vérités, par l’assura
tromperie, qu’on ne peut savoir s’il dit vrai ou faux ? L’amateur de théatre ne mérite pas plus de confiance dans ce qu’il fai
il ne pense rien moins que ce qu’il dit, il joue tout. La Cour est un théatre où tout est emprunté, joie, tristesse, fierté, so
toutes les paroles à double entente, tous les sentimens affectés. Le théatre , aussi contagieux que la Cour, remplit de mensong
t ce qui le fréquente. C’est sur-tout en galanterie que les éleves du théatre sont dangereux & séduisans. Le jargon, le man
, fruits nécessaires de la galanterie, sont-ils tous sur le compte du théatre  ? Sans doute, pour la plûpart. Il accoûtume au fa
vrir du masque du vrai, & l’emporter sur le vrai. Une amatrice du théatre n’aime que son jargon, ses airs, son luxe, joue t
n, ses airs, son luxe, joue toûjours quelque rôle. Elle transporte le théatre dans sa maison, dans son cœur ; forme souvent des
malheureuse, & qu’elle paye de retour. Croiroit-on que ce faux du théatre , ainsi que des romans, nuit infiniment à l’histoi
nt le tissu, ne sont, comme Zaïre, Mahomet, &c. que des pieces de théatre , des romans. Combien de gens qui n’ayant de conno
s pour des contes, à commencer par les faits pieux & édifians. Le théatre travestit le vrai en faux, ne connoît la vérité q
ons & la punition des mauvaises. Si cette maxime est une règle du théatre , j’ai failli. Mais cette règle imaginaire est ent
Térence, dont le grand Corneille emploie l’autorité, & ce père du théatre lui-même, qui les valent bien, ne fût-ce que pour
es, soit par des actions, par des signes trompeurs. Tout est réuni au théatre  ; on ment par les paroles, les actions, les rôles
té. De quoi s’occupera donc un homme pétri de mensonges ? Il prend au théatre ce vice comme les autres : il y devient médisant,
mp; de moule, où notre ame s’enchasse naturellement sans y penser. Le théatre se donnant lui-même pour une fable, combien de tr
l’apologie, à l’éloge du mensonge ! Non, j’ose le dire, un amateur du théatre ne sauroit être droit & sincère ; tout lui di
29 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36
, ils se sont convertis, & se répentent d’avoir travaillé pour le théatre . Tels Corneille, Quinault, Racine, la Fontaine ;
els Corneille, Quinault, Racine, la Fontaine ; est-il de l’honneur du théatre de solemniser ces repentis ? S’ils meurent en com
n’est pas certainement son plus bel endroit, mourir subitement sur le théatre , sans aucun signe de réligion, être enterré furti
de ce grand événement, dans le Mercure de Mars 1773, autre oracle du théatre , dans je ne sai quels vers à lui adressés, compar
eur. Turenne d’un coup de canon sur le champ de bataille, c’étoit son théatre , Moliere d’une attaque d’apoplexie sur le théatre
taille, c’étoit son théatre, Moliere d’une attaque d’apoplexie sur le théatre , c’étoit son champ de bataille, chacun jouoit son
ayer un si juste tribut à un auteur du premier ordre, qui illustre le théatre & la nation ? Comment justifieront-ils la pol
s’en faut donc de beaucoup qu’il ait été un modèle achevé de l’art du théatre  ; eût-il été bon acteur, la déclamation ne subsis
ux-mêmes ; bien des poëtes en ont fait, c’est un dessein trivial ; le théatre représente la salle d’assemblée où les comédiens
ensuite, & se plaint amérement de la supression des bancs sur le théatre , de la reforme des paniers, des chapeaux à plumet
cation, tour usé, de femelette, d’un génie sterile, aussi bien sur le théatre qu’à la place Maubert. Il fut fait, après la mort
it, après la mort de Moliere, une piéce qui se trouve à la fin de son théatre , intitulée l’Ombre de Moliere, qui vaut mieux que
se & la beauté défigureront le rôle de vieille sorciere ; mais au théatre le plus important costume, c’est de conter fleure
aire dans le vaste champ du ridicule ? Veut-on se moquer des Dieux du théatre , en les faisant composer des drames, leur indiqua
elle est bien usée. A ces mots, tous les comédiens qui remplissent le théatre & les coulisses, s’empressent au tour de Moli
ui les vaut bien ; il compare les dramatiques à Turenne. Le délire du théatre n’étoit pas encore allé si loin, nous en avons pa
son orviatan guérit de toutes sortes de maladies, est le vrai ton du théatre  ; tout y est illusion & mensonge ; elle est m
et de la statue, faite par le Kain, au nom de la troupe. L’avarice du théatre seroit une jolie piéce. Pour bien aprétier cette
, il n’a fait que des comédies, il ne peut avoir épuré que le goût du théatre . L’art dramatique renferme-t il donc toute la car
bien éloigné de la perfection. Ce n’est que depuis peu de tems que le théatre se donne un air d’importance, & que ses antou
s les Villes étrangeres, se faire instruire de ce qui se passe à leur théatre , & se charger au défaut des Journaux de la na
papiers publics sont gagés pour l’annoncer. Il est comme des bals de théatre de deux especes ; bal & théatre choisi, où l’
nnoncer. Il est comme des bals de théatre de deux especes ; bal & théatre choisi, où l’on ne vient que pour prier ; bal &am
bal & théatre choisi, où l’on ne vient que pour prier ; bal & théatre public ouvert à tous les masques, où tout le mond
le dernier des Plantagenetes, n’est point un sujet favorable pour le théatre , il ne présente que des horreurs, qu’aucune vertu
rtune. Pendant la représentation, le poëte demeura modestement sur le théatre , pour recevoir l’encens des applaudissemens. Le p
les chaînes ? Il doit au contraire, selon les loix & l’esprit du théatre , être aux genoux de la reine des cœurs, & rec
able, qu’ils envoyerent à l’actrice. Les amans qui savent les loix du théatre , couronnent avec des louis d’or, ce sont les vrai
as croire le public si dupe, quoiqu’il le soit beaucoup en matiere de théatre , & les Journalistes ne devroient pas être ass
rticulieres, que des troupes de comédiens vont jouer ; il n’y a aucun théatre public, aucun théatre à demeure, autorisé, soudoy
roupes de comédiens vont jouer ; il n’y a aucun théatre public, aucun théatre à demeure, autorisé, soudoyé par le gouvernement.
la plus courte dure plus de cinq heures ; ils trainent par-tout leur théatre , quand ils sont appellés ; ils présentent le volu
e que donne la vertu, ne l’a pas encore mis dans les romans, & le théatre . Il n’y a pas de spectacle au Cap, & on ne l’
de M. d’Alembert, les mœurs un peu Suisses, n’ont jamais souffert le théatre , non plus que dans les Cantons. Les usages Chinoi
s, perpétués dans le Tonquin, donnent la juste idée de la comédie. Le théatre n’est & ne doit être qu’un amusement populair
r la patrie. Des hommes faits doivent s’occuper des choses utiles, ce théatre quoique fort élagué, est encore dangereux ; mais
nd Seigneur qu’elle a ruiné, & à qui elle étoit infidelle. Jeu de théatre , ordinaire aux déesses de Paphos ; elle pouvoit a
ter à leurs attaques ? On a ri de cette chûte ; mais mal à propos. Le théatre est une foire où chacun, pour son argent, achete
mauvaise humeur de lui réfuser la liberté de se satisfaire ; mais le théatre y va beaucoup perdre. Pourquoi ? Un mari ne casse
i, la femme, le public n’y perdront rien, tout sera content, & le théatre ira son train. Voici la fête théatrale la plus or
Moliere a prêchée toute sa vie, qu’on prêche encore tous les jours au théatre , elle produisit alors l’effet que le Prince s’en
issemblables, dont le fond est bon, mais le détail licencieux, que le théatre semble lui avoir inspiré ; il veut faire sentir l
héatre semble lui avoir inspiré ; il veut faire sentir l’influence du théatre sur les mœurs, qui est réellement très-grande ; o
verain fut le séducteur artificieux, étoient des pays barbares, où le théatre étoit inconnu, où il n’est guere connu encore ; a
u’il en soit des ces faits, la morale est très bonne, ce qu’il dit du théatre est arrivé cent fois, on ne peut trop en craindre
30 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179
t pieux ? quel phénomene ! Voici mes preuves, la nouvelle histoire du théatre Italien m’en fournira. Les Comédiens d’Italie, di
nçois de Paule, & des ames du Purgatoire, nous avons ouvert notre théatre le 18 mai 1716, & commencé par la piece Linga
e intention ; mais peut-on se flatter de conserver la modestie sur un théatre & dans une troupe de Comédiens & de Coméd
oupe de Comédiens (le plus grand nombre se consacre volontairement au théatre ). Elle parcourt, déguisée en homme, plusieurs vil
ur suivre un jeune François qui la conduit à Paris, & la donne au théatre Italien où elle est fort applaudie. Comme elle a
it par jalousie, & l’infidélité de son amant, lui font quitter le théatre . Une Dame pieuse la place dans une maison honnête
n eût trouvé une infinité dans les histoires & les calendriers du théatre , qu’une main légère y eût agréablement enchassés.
conserver quelque chose pour leurs vieux jours après avoir quitté le théatre , est très-petit. Elles laissent des dettes, ont d
ent faites pour embellir la vertu. Ne cherchons pas d’autre mérite au théatre le plus épuré, même selon la réforme de Marmontel
;c. A-t-on pu réunir dans le même volume ce conte & l’apologie du théatre  ? ne voit-on pas que l’un condamne l’autre ? L’Ev
er des torrens de larmes, des que la piece fut finie, elle descend du théatre , & va se jeter aux pieds de la Reine lui expo
r de pauvres filles). Elle ajouta à ce pathétique discours un coup de théatre , elle tomba évanouie. Ses sanglots, qui avoient s
profession avec une magnificence Royale. Rosaria, ou Rosatta passa du théatre aux embrassemens du céleste Epoux, comme dans les
Genest, Comédien & Payen, fut tout-à-coup éclairé de Dieu sur le théatre , y reçut le baptême, & de là fut conduit au m
pas impossibles, sans doute ; mais il y a peu à compter ; l’esprit du théatre est si opposé à celui de la religion ! Quo semel
peu la Gaussin, & quelques autres en petit nombre, ont quitté le théatre , & se sont sincèrement convertis. Pour des Ac
du Bellay & du P. Minime, à peu près à même fin, pour dégoûter du théatre & des Actrices par le détail de leurs manœuvr
fievre chaude causée par son libertinage, Mondori d’apoplexie sur le théatre , jouant Hérode. Moliere fut attaqué sur le théatr
d’apoplexie sur le théatre, jouant Hérode. Moliere fut attaqué sur le théatre , représentant le Malade imaginaire, & mourut
nnance), présideront & figureront à l’orchestre, aux machines, au théatre , aux coulisses, aux foyers, pour inspirer l’espri
Vénus à côté d’un Moine, Jupiter & Alcmene auprès d’un Evêque, le théatre dans l’Eglise, & l’Eglise sur le théatre, com
e auprès d’un Evêque, le théatre dans l’Eglise, & l’Eglise sur le théatre , comme les Pénitens blancs par dévotion à l’opéra
évote attention au Séminaire de S. Sulpice à Paris dans les pieces de théatre qu’on y joue. Je ne répondrois pas que les jeunes
guère plus de dévotion que les ouvrages & la conduite des gens de théatre , on trouve ordinairement amicus, amica, frater &a
les jours les Pénitens de toutes les couleurs vont faire l’oraison au théatre , & travailler à convertir les Actrices. Les P
ne sont pas ce mélange ridicule de sacré & de profane ; mais leur théatre est-il une meilleure école de bonnes mœurs ? En E
qu’on vient de rapporter suffit pour faire sentir combien l’esprit du théatre corrompt les choses les plus saintes, porte l’irr
que la corruption n’empoisonne, que la plaisanterie ne travestisse au théatre , même chez le sexe dévot.
31 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117
nges. L Es princes de tous côtés se déclarent ouvertement pour le théatre , la scène est aujourd’hui une affaire d’état, tou
le vaux-hal, les boulevards, le colisée, les théatres de sociétés, le théatre des petits-appartemens & singulierement par l
s exclusifs accordés aux entrepreneurs des spectacles, sur les quatre théatre , n’avoient abouti qu’à les rendre plus mauvais, i
e. Le roi de Danemark qui, dans son voyage à Paris, a pris le goût du théatre , enchérit sur tout ; il a établi des écoles publi
proscrite dans la bouche d’une courtisanne : tout peut monter sur le théatre sans rougir L’abbé Coyer, qui vouloit établir une
de bonne foi tout ce que le ministre d’état, chargé du département du théatre , aura permis. Ce qui préviendra bien des différen
s & estimées qu’autant qu’elles y sont fideles. C’est l’opposé du théatre & de la vie des actrices. Journal de Geneve,
toient inconnus en Suede : on ne peut à leur frivolité méconnoître le théatre de Paris, & le goût de la nation qui l’a répa
nouveautés, les auteurs dramatiques demandent l’érection d’un second théatre françois, plus nécessaire, disent-ils, que le thé
ion d’un second théatre françois, plus nécessaire, disent-ils, que le théatre italien & ses appartenances, foire, boulevard
catastrophe par laquelle le siecle de Louis le Grand se dégrada. Le théatre augmente le mal. Il fut plus fréquent d’abord par
au loin de toutes parts, on ne se connoît pas d’une rue à l’autre, le théatre lui-même y est coûteux & difficile, quelque v
qui on dit être nécessaire un amusement devenu pour eux insipide. Le théatre n’est à portée que de son quartier, il faut, de t
se blesser & se donner des maladies, les rendre contagieuses ? Le théatre fût-il un remede & l’art dramatique un art ut
nt de serveur. Tous ces obstacles sont levés d’abord après Pâques, le théatre sanctifié va maintenir, augmenter cette piété qu’
ndu par-tout, mais encore ce qui est nouveau, il exclut absolument du théatre toutes les femmes de mauvaise vie, sous peine du
tent. Il eût suffit ce semble de leur faire observer la loi : mais le théatre a paru au gouverneur le lieu le plus dangereux, o
un spectacle, soupé & bal ; ce spectacle devoit avoir lieu sur le théatre de la Guimard, sur la chaussée d’Antin ; des seig
consternation sur tous les intéressés. Il auroit pu ajouter, que le théatre a été démoli, & tous les effets confisqués &a
vie : rien de plus juste. Une actrice qui joue tous les jours sur le théatre public, avoit encore un théatre chez elle : quell
ctrice qui joue tous les jours sur le théatre public, avoit encore un théatre chez elle : quelle fureur théatrale ! Une misérab
fait adoucir la loi : on la bornée aux dimanches & fêtes dont le théatre est la profanation Est-ce trop ? Par les canons &
es canons & les ordonnances des rois, on ne doit jamais ouvrir le théatre dans ces saints jours : les offices divins sont l
cteurs, & ne pouvoit se refuser une sottise. Enfin il se donna au théatre de Paris, où il a joué les rôles de bouffon, &
rnal de Geneve, avril 1776, rapporte le même évenement, l’attribue au théatre ducal de Milan, l’un des plus vastes & des pl
ernier jour de carnaval, un accident encore plus tragique, le toît du théatre s’écroula au milieu de la représentation, où se t
le ajoute : ce musicien a obtenu la permission de travailler pour le théatre jusqu’à ce qu’il possede en entier cette importan
Cette anecdote est absolument fausse. Le Pape, il est vrai, tolere le théatre avec bien des restrictions gênantes, comme il tol
nes : mais il n’a jamais permis à ses musiciens de travailler pour le théatre , ni de le faire par interim, en attendant qu’il s
commentateur cite plusieurs rabbins, pour prouver que, sous le nom de théatre , il faut entendre le stade & le cirque. Erudi
Erudition perdue : on entend en général tout spectacle sous le nom de théatre  ; d’autant mieux que jamais on n’a fait battre de
par une raison toute simple ; c’est que celui qui livre les bœufs au théatre , les chiens, les coqs à de pareils combats, s’exp
u’il n’en attendoit rien. Mais l’auteur a-t-il voulu faire honneur au théatre ou s’en moquer ? Il est glorieux à la scène de ré
t oublié leurs rôles & pris la fuite avec leurs amans. Ce coup de théatre a interrompu la scène & dénoué l’intrigue trè
s académies débitent des ouvrages, les comédiens jouent des pieces de théatre . Mais des graves magistrats se réjouissent-ils co
bans, la coëffure des plumes des sauvages dans une fête italienne. Le théatre même observe ces loix : un acteur ne se montre su
e corps le plus grave, le plus sérieux, le plus éloigné des folies du théatre  ? C’est s’en moquer, & faire une espece de pa
es foux, toujours condamnée par l’Eglise, & enfin abolie, dont le théatre faisoit les plus grands désordres. Ne nous moquon
uction des peuples. L’exclusion des prêtres & la fréquentation du théatre . Dieu a chargé le clergé de l’instruction, docet
t bon qu’a tout corrompre. L’Eglise dans tous les temps a proscrit le théatre . Lui seul peut tout corriger, tout enseigner. Dan
s ! écoles respectables du véritable honneur, des vertus véritables ; théatre où pour instruire & les grands & les rois
meilleur de tous. La philosophie prouve la nécessité de la vertu, le théatre l’inspire, la fait aimer. Quel bonheur pour les p
il regne souverainement sur la scène, il n’est pas surprenant que le théatre soit l’école de toutes les vertus. Des mœurs &am
p; se fait honneur de son sacrifice. Cet héroïsmes est fort commun au théatre  ; tous les jours un amant qui connoît l’infidélit
démicien vertueux, admiré de toute l’antiquité, que cette aventure de théatre qu’un honnête homme devroit ignorer & méprise
ans, a peine à commander à ses sens irrités. Quel héros, un héros de théatre dont la débauche est la vertu ! Apelles & Cam
rre, qui, jaloux de la gloire honteuse du poëte, la transporte sur le théatre pour la peindre plus vivement par l’action, &
es courtisannes effrontées se mettent à danser, l’attelier devient un théatre . Alexandre livre sa favorite au peintre ; ils dev
rie & de bassesse. Mais il faut se souvenir que la danse & le théatre mettent tout de niveau, sans distinction de rang,
nt & animant tout ce qui en a été dit dans Virgile, à l’opéra, au théatre , peignant les amours & la mort de Didon, sa c
la divinité & le sacrificateur . C’est braver toutes les idées du théatre . Mais le théatre mérite-t-il plus de respect que
le sacrificateur . C’est braver toutes les idées du théatre. Mais le théatre mérite-t-il plus de respect que l’Eglise ? Si la
ller choisir dans le bourbier de la mythologie, & d’étaler sur un théatre des objets qu’on ne peut traiter sans le plus gra
uvrages, sur sa mort Nous nous sommes expliqués assez au long sur son théatre . liv. 7, ch. 3 & 5, par rapport à ce qui conc
ernellement ! On vient de faire au Louvre une nouvelle édition de son théatre , qui, dit-on, est un chef-d’œuvre typographique.
les graces de la galanterie. Anacréon, dit-on, s’il composoit pour le théatre , ne parleroit pas autrement : mais un chrétien pa
on ne rapporte que ses préfaces & l’histoire qu’il a faite de son théatre  : c’est le moyen le plus propre à le décréditer,
32 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225
gé une troupe de Comédiens, de Chanteurs, de Danseurs à jouer sur son théatre , dont l’ouverture se fera d’abord après Pâques po
tures & de la prise de Dresde ; ce grand Philosophe fit ouvrir le théatre le même jour qu’il y entra, & força la famill
rmir les malheureux. Ce même Journal (juillet) suivant les progrès du théatre à Varsovie, dit en gémissant : On a promulgué un
ablit dans le temps le plus misérable de la République où les jeux du théatre sont les plus indécens & les plus onéreux ; c
(une brochure) intitulée : Mémoire pour servir de plan aux pièces de théatre de Varsovie, & de supplément à l’histoire de
moins. Montausier étoit trop grand & trop vertueux pour aimer le théatre , il le méprisoit souverainement : un jour que Lou
oi son père des chagrins très-vifs par ses galanteries avec elles. Le théatre à son tour ne fut pas en reste, ce sage Mentor y
is de sa vie donnée en 1724 : ces traits injustes déshonorent plus le théatre que la beauté de ses pièces ne lui fait honneur,
aire, on vit dans le même temps Madame de Montespan, enthousiasmée du théatre , s’y rendre assidument & y faire aller Louis
re les mêmes penchans, non-seulement elles ont ouvertement protégé le théatre , applaudit aux Acteurs, mais plusieurs ont fait d
Il y a donc & il y aura toujours dans le monde deux partis sur le théatre  ; l’un des gens de bien qui le condamnent & l
e l’empire. Le plus singulier gouvernement des Princes par rapport au théatre , a été celui de Madame de Maintenon, espèce de Me
qu’elle dirigeoit à son gré pendant bien des années, elle le tira du théatre par religion & l’y replongea par intérêt. C’e
le lieu saint où jusqu’alors il étoit inconnu, elle fit construire un théatre à St. Cyr, fit composer des pièces pieuses à Raci
déclamation ; le Roi qui y venoit avec plaisir, se réconcilia avec le théatre , la scène fut à la Cour plus triomphante que jama
uelle bâtissoit de l’autre, & faisoit plus de mal par le règne du théatre , que son établissement n’a fait du bien. Louis XI
i a donné cette farce à toute une armée, est celui qui a introduit le théatre à St. Cyr, & delà dans toutes les Communautés
ées six mois à l’avance, elles s’étaloient les heures entières sur un théatre  ; c’est une suite de la vie qu’elle avoit menée a
des égaremens aussi dangereux que ceux des passions . Vraie morale de théatre . Cet homme si indulgent pour lui-même & qui a
jours un peuple foible & docile. Ces ouvrages parlent fort peu du théatre , les plaisirs qu’on y goûte sont trop vifs, les p
la fistule ; étoit-ce le temps de donner des fêtes ? Mais le goût du théatre aveugle, ces hommes ont un nom dans la littératur
arrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accesso
e triomphes ; il étoit juste que la postérité du grand Condé jouit du théatre de la nation ; il n’est pas moins brillant que ce
bâtimens du Roi, frère de la fameuse Marquise de Pompadour, homme de théatre , aussi bien que sa sœur. On avoit parcouru tous l
e Paris est revenue au premier projet : l’Hôtel de Condé possédera le théatre de la nation, & verra toute l’Europe venir re
ne sont que des libertins mis en mouvement par les passions, c’est un théatre où l’amour fait mouvoir les cordes, les poids, to
le même profit à l’État sous un autre nom. 2.° Dans l’entreprise du théatre qui est donné à ferme. En France le théatre ne d
.° Dans l’entreprise du théatre qui est donné à ferme. En France le théatre ne donne rien au Roi, au contraire, le Roi pensio
un autre fonds à cette dotation, & s’est réservée l’entreprise du théatre qui monte bien plus haut que l’entretien de ces f
es portées à l’état religieux, a bien l’air d’être supprimé ; mais le théatre toujours florissant ne craint point de suppressio
s afin que les droits impériaux ne soient point fraudés, & que le théatre qui occasionne tous les vices, y conduise bien de
joués que dans des salles qui y sont destinées, & qui tiennent au théatre , elles ne sont ouvertes que quand le théatre est
s, & qui tiennent au théatre, elles ne sont ouvertes que quand le théatre est ouvert. Ces deux pieux exercices se donnent l
d’or ouvre toutes les portes, même celle du Ciel, au brelan & au théatre . Le commerce des courtisannes n’est que toléré, &
es Rois Catholiques avoient toujours suivi ces règles ; la recette du théatre étoit attribuée à un Couvent de Religieuses ; la
nvenable de la tourner à son profit. En France on tient le milieu, le théatre est libre ; du moins le Roi n’y a mis aucune impo
rai & plus dangereuses, parce qu’elles sont plus séduisantes ? Le théatre n’est qu’une gaze qui couvre la débauche ; mais p
u’à ce que forçant toutes les barrières que lui opposoit la vertu, le théatre eut introduit la licence dans Rome où depuis elle
la préférence vel utrique auferendus vel innocenti concedendus . Le théatre n’en peut tirer aucun avantage, qu’il se souvienn
une pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, d
l, l’objet de la nature mettra toujours une distance infinie entre le théatre & la philosophie, Horace & Cinna & le
lle, & que la décence qui lui manque ne soit pas un défaut sur le théatre Anglois. Le paradoxe de M. d’Alunbert fait peu d’
ra bientôt négligée. Louis XIV donnoit souvent le sujet des pièces de théatre , comme faisoit le Cardinal de Richelieu, mais ne
pièce où l’Héroïne disoit qu’elle vouloit mourir, langage trivial au théatre , dit-il en riant, à son premier Médecin : J’ai é
alloit fréquemment à la comédie, elle ne donnoit point de fête que le théatre n’en fit les honneurs ; il lui doit presque sa na
Roi devenir Arlequin. Malgré la faveur & le goût de la Reine, le théatre n’eut pas à Londres ce degré de considération qu’
es de Voltaire & les éloges couronnés de l’Académie Françoise, le théatre n’eut pas encore de son temps cet accès facile au
33 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51
cette même Encyclopédie fasse l’apologie & le plus grand éloge du théatre , conseille à la ville de Geneve, qui n’en a jamai
lement bien payés. Le public aura plus souvent le spectacle auquel le théatre de la cour faisoit diversion, & la présence d
immense collection qu’on a mis en vente ne renferme que des pieces de théatre , imprimées ou manuscrites, de toutes les nations
s pauvres que dans les mains d’Arlequin, étudié la loi de Dieu que le théatre  ? Chacun a sa manie de collection, la même erreu
de collection, la même erreur les fait errer diversement  : celle du théatre est une des plus dangereuse. J’ai connu un homme
s principales dans la piece, outre une foule d’actions indécentes. Le théatre change à chaque scène ; le spectateur a le plaisi
de vérité. Le journaliste prouve cette grave accusation que mérite le théatre anglois, de tous le plus féroce : il le prouve pa
s à la main de fer, qui vient d’être imprimé à Leipsick. Cependant le théatre germanique ne le mérite pas toujours ; les pieces
se donne bien plus de licence. Il ne seroit pas étonnant que, sur un théatre qui ne fait que de naître, le génie d’une nation
oient plus éclairés que les autres nations dans la sublime science du théatre , à mesure qu’ils tombent dans la barbarie & l
e, l’enthousiasme & l’abandon réunis . Il y a pourtant encore un théatre fidele à les priviléges en Russie. Le sieur Dider
ute mieux reçues ; &, malgré le goût du siecle & la fureur du théatre , les connoisseurs n’ont pas oublié la bonne coméd
te nuées de pieces si faciles à composer, à apprendre, à exécuter. Le théatre françois semble s’être ligué contre lui : de cinq
ont pas enrichi les fastes de la nation ; à moins qu’on ne regarde le théatre comme le grand objet de nos annales. Car cet ingé
part des pieces de Moliere, de Dancour, de Favart, de Boissi, tout le théatre italien sont écrites en prose. Dans celles qui fo
Les vers ne sont guères distingués de la prose, sur-tout les vers de théatre qui ne sont ni hexametres ni pentametres, & l
on tableau, vrai, mais flatté, tel qu’il est, mais en beau. Voilà le théatre & toute sa décence. Ecarter les excès grossie
s dont je n’ai qu’à rougir. Lopez de Vega avoit dit la même chose du théatre espagnol. Voltaire n’a fait que traduire ses vers
quis Albigati, qui rapporte l’un & l’autre dans la préface de son théatre , le dit encore du théatre italien. On est forcé p
e l’un & l’autre dans la préface de son théatre, le dit encore du théatre italien. On est forcé pour plaire de se conformer
ns, son honneur, sa vie dans les mains d’un comédien. Une amatrice du théatre , amie de ce poëte, ne le quitta point dans sa der
inte mort, à la place du curé dont on ne parle pas : les les amies du théatre sont fort dévotes. Le jour qu’il mourut, une autr
z le prodige de l’harmonie & la constante fidélité des amitiés du théatre  ; la musique recommence, les larmes s’essuient, o
des chacones, on ne pense plus à son ami, il est mort. On veut que le théatre rende le cœur sensible, parce qu’il arrache un mo
 ; &, par le dénouement le plus tragique qui fût jamais, passa du théatre sur l’échaffaud. On ne retrouve gueres à ces trai
ur un homme très-pieux. Comment concilier la dévotion avec une vie de théatre , sur-tout dans un roi occupé des plus grandes aff
rtier & la robe, & donnent plus de droit de se pavaner sur le théatre ou dans une épître dédicatoire que sur le tribuna
ntfleuri ; &, de son autorité, lui avoit défendu de monter sur le théatre . Je t’interdis pour un mois , lui dit-il. Montfl
e tue pas ton enfant, je le prendrai plutôt chez moi. Jamais coup de théatre ne fut plus frappant. Elle alloit s’élancer de sa
eaux de bois. C’est un peu déroger à la noblesse, à la philosophie du théatre . La comédie italienne ne fit d’abord que voyager
eux, & eut, parmi toutes ses foiblesses, celle de monter sur leur théatre & de jouer avec eux. Le parlement fit fermer
sur leur théatre & de jouer avec eux. Le parlement fit fermer le théatre & le Roi le fit ouvrir. Les troubles du royau
forma une qui subsiste encore. L’histoire qu’on vient de donner de ce théatre ne commence qu’à cette époque ; on a méprisé tout
ette scandaleuse doctrine, qu’on tâche d’établir par les artifices du théatre . Chaire de pestilence, que le démon s’efforce d’é
mniser sa fête par des folies & des exemples du vice ? L’amour du théatre est une ivresse qui ferme les yeux sur les premie
ipides par un emploi trop répété, elles ne font que du ramage, sur le théatre plus qu’ailleurs, où on l’entend si souvent, à l’
? Les conversations ne sont que du verbiage, la plupart des pieces de théatre ne le font pas moins. Parler peu, à propos, des c
, soit plus exaltée dans une tête dramatique : la plupart des gens de théatre ont un besoin pressant du succès, leur fortune, l
xés sur lui, se croit quelque chose de grand. Tout homme monté sur un théatre est élevé sur des échasses d’où il regarde de hau
ens y descendre ? L’infamie que les loix ont attaché à ces bergers de théatre , forme bien une autre dérogation aux yeux de la v
onnue, & que tous nos parens ont mené la charrue . La noblesse du théatre , avec les mêmes dégrés, elle n’a rien à reprocher
n plus qu’oratoire, de mettre l’ame entiere de la nation aux pieds du théatre y prenant des leçons d’héroïsme. Il n’y a pas la
c. n’étoient pas moins républicains. C’est bien diminuer la gloire du théatre , dont l’objet & le vrai but doit être d’écha
les noms de Promethée, de Pandore, de Deucalion, de Pyrrha, comme le théatre de Saint-Foix, & depuis peu Colardeau, poëme
ui ne présente que deux acteurs, dont le rôle exige une nudité que le théatre n’oseroit représenter ? Il n’y a d’autre plaisir
les plus indécens. Mais Colardeau & Saint-Foix sont des hommes de théatre , c’est tout dire. Nous avons parlé des comédies d
té, Pandore l’avouoit cette essence invisible. Car est-il douteux au théatre que le vice ne soit le bonheur suprême, & qu’
34 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221
u’on s’en souvienne. Au dernier siécle, François d’Amboise, homme de théatre , qui faisoit beaucoup de vers licencieux, & f
ours des gens accomplis. Dom Gervaise, réligieux Bernardin, homme de théatre à sa maniere, qui a composé plusieurs ouvrages co
de ses leçons, la rend mere ; & ses écoliers le font eunuque. Le théatre de la foire n’a rien donné de plus burlesque &
ses singulieres & absurdes, qui n’ont pu échaper qu’à un homme de théatre . 1°. Une lettre écrite par Abaillard à Philinte,
ont Abaillard n’eut jamais l’idée. L’écrivain amateur, & plein du théatre , a parlé naturellement son langage, sans songer q
ns après lui. Tel est l’aveuglement d’un entousiaste, il est pétri de théatre , il ne voit, il n’entend, ne parle, ne pense que
est pétri de théatre, il ne voit, il n’entend, ne parle, ne pense que théatre . Au reste, voilà Corneille, son théatre n’est gue
ntend, ne parle, ne pense que théatre. Au reste, voilà Corneille, son théatre n’est guere que Lucain mis en vers François, sa g
boudins, coëffé en femme, tenant un éventail, & déclamant sur un théatre , & dans l’exergue : début de Monseigneur, tou
us sommes bien éloignés d’approuver les réprésentations des piéces de théatre , que les Jésuites faisoient dans leurs colléges ;
ucoup de tems, quoique moins rapidement & moins griévement que le théatre public ; mais il ne faut pas envénimer les choses
ce, si on exposoit leurs fautes, leurs vices, leurs foiblesses sur le théatre  ? Il a raison, ce seroit une guerre cruelle ; mai
ence ? Les loix défendent les-injures, les libelles diffamatoires, le théatre y donne encore un plus beau jour, & met en je
qui gouvernoit à son gré ce vaste Diocèse. Cet homme étoit amateur du théatre , & singuliérement idolâtre de Térence, il vou
inspirer ce goût à tout le Clergé, à la vérité il ne fit pas bâtir de théatre public, & n’appella point de troupe de comédi
utres Grands-Vicaires qui gémissoient de ces folies, firent fermer le théatre , & rétablirent le bon ordre. L’Evêque lui sur
es antiennes, canons dont plusieurs paroîtroient avec honneur, sur le théatre . Il n’a certainement rien à réprocher au Breviair
Ces comédies Ecclésiastiques ont ouvert dans le Querci, la porte au théatre  ; il y avoit toujours été inconnu : mais enfin la
r peu fait pour le porter, il touche à sa maturité. Ce fut d’abord un théatre de société, sous le nom très modeste & très-j
bachique, Bacchus l’emporta sur Thalie. Le vin de Cahors vaut bien le théatre de Moliere ; l’hiver rassembla le peuple dramatiq
r des charlatans, qui ne savent pas même leur métier, tant l’amour du théatre est une aveugle ivresse. Des nouveautés si contra
rme, les vieillards, les gens sages, les gens de bien ont condamné le théatre  ; les jeunes gens, les scenomanes, les merveilleu
ante, ont cru se manquer à eux-mêmes, s’ils ne se déclaroient pour le théatre , ils ont crié plus haut que les autres, & déc
bien de piéces, en quoi ils avoient tort, mais n’ont pas approuvé le théatre public ; ils se sont défendus sur les précautions
On y a opposé la Lettre du P. Caffaro, Théatin, qui est à la tête du théatre de Boursaut, quoique condamnée par l’Archevêque d
on du P. Porée, qui est plutôt une condamnation qu’une approbation du théatre . Mais tout ces petits combats n’ont rien de décis
& de la satisfaction du vice. On peut l’appliquer à la musique du théatre  ; l’inflexion, l’élévation des voix, la cadence,
ur ; c’est un péché de s’y exposer : peut-on mieux faire le procès au théatre , & détruire toutes ses apologies, que par l’é
e fort pauvre, & un petit Sénéchal ; on s’est avisé de dresser un théatre de société, dont cinq ou six Dames, autant de Cha
it bien souhaité jouer quelque piéce de Sophocle ou d’Aristophane, ce théatre se seroit rendu célebre par un air d’érudition, &
dénoument a dispersé les acteurs, & interrompu le spectacle ! Le théatre eût bientôt monté les esprits à la satyre, à la l
on sur les affaires de galanterie ou de toilette ; mais depuis que le théatre est devenu le sage mentor & le souverain des
lle bouche s’est ouverte pour faire entendre les oracles des loix. Le théatre n’eût il fait d’autre bien que la création de ce
France les femmes toujours sujettes, sont exclues de la Couronne ; au théatre François, les hommes toujours soumis, sont exclus
35 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
e. Je ne serois pas surpris que cet habile Orateur eût favorisé le théatre  ; il avoit composé des tragédies & des comédi
oute-puissance des Grands la guérison miraculeuse de tous les maux du théatre , ni la hardiesse du sieur Fagan, qui se joue de t
icien, comme les Théologiens scholastiques, si dans la spéculation le théatre envisagé dans sa nature comme la représentation d
t le P. Caffare & tous ceux qui ont eu quelque indulgence pour le théatre , & c’est à tort qu’on avance que le théatre a
ue indulgence pour le théatre, & c’est à tort qu’on avance que le théatre a été mal défendu, puisqu’on ne peut dire rien de
tion à la pratique, du général au particulier, & qu’il regarde le théatre tel qu’il est en effet (& tel qu’il a toujour
d’Evêques, de Magistrats, qui n’auroient pas applaudi à l’apologie du théatre . Le pieux Orateur en fit bien-tôt un contre les R
es prétextes. Qu’on change les noms, les deux ouvrages subsistent. Le théatre est aussi pernicieux que les romans ; les romans
les romans ; les romans sont aussi susceptibles de correction que le théatre . L’un & l’autre peut être dans la spéculation
angereuses. Combien doivent être plus sévèrement proscrites celles du théatre public ! Les articles 29 & 35 des statuts de
’y faire agréger, oserent, & purent même impunément introduire le théatre dans les Collèges, sous les yeux de l’Université.
inement par une sévère pénitence la piété ravit l’un & l’autre au théatre  ; l’empire des passions y étoit établi. Leurs suc
de l’emporter sur l’Auteur même, enfin des Actrices, ces amazonnes du théatre , si habiles à lancer les traits les plus perçans 
e vicieux, que le vice soit toujours puni, qu’on quitte absolument le théatre , pour ne pas perdre les autres & soi-même. Ma
it si hideux & si vrai, a-t-on droit de faire valoir en faveur du théatre ce que dit l’Orateur sur la possibilité de le ren
t est mauvais, tout n’enseigne que le vice, & dans son système le théatre réel est justement condamné, puisqu’on n’y trouve
on n’y trouve aucun des traits qui rendroient innocent & utile le théatre imaginaire. Son discours sur les romans donne à c
re ; par conséquent même danger, même obligation de s’en abstenir. Le théatre est même plus dangereux, il ajoute aux attraits d
aux merveilleux & les épisodes d’amour qu’ils y introduisent ; le théatre même, par des amours & des intrigues absurdes
s Contes des Fées. Tout cela ne se trouve-t-il pas dans les pieces de théatre  ? défigurent-elles moins toutes les parties des b
n avec moins de passion ? Voyez deux discours sur les romans & le théatre . Sur-tout quelle perte pour les mœurs que les les
qui craint d’être connu. Voilà bien les leçons & les exemples du théatre autant & plus que des romans. Mais à quoi bon
l’amour des femmes, tel qu’il est traité dans les romans & sur le théatre , où cette folle passion a établi le plus puissant
passion a formés. Tels sont les funestes fruits des romans (& du théatre ). Quel objet plus important à l’attention d’un sa
ent sur eux par l’onction de la piété. Le P. Croiset parle souvent du théatre , sur-tout Réflex. tom. 1. & sans donner dans
itre ne sera pas déplacé, & ne déparera pas les oraisons à qui le théatre de la Capitale a donné plus de célébrité. Le spec
plaire, & qui plaisent en effet, est-on maître de ses désirs ? Le théatre n’est qu’une savante école des passions ; on y do
dans des cœurs où elles trouvent tant de dispositions ? Tout tente au théatre , & à force de goûter ce qui plaît, on aime le
plus rougir; on ne retient que trop ce qu’on a appris. Revient-on du théatre avec une conscience plus délicate, des idées plus
s du spectacle. Le démon ne mène plus aux temples des idoles, mais au théatre , où l’on voit des idoles vivantes qui s’étudient
roient ! Les Sainte n’en ont pas ainsi jugé, ils ont tous condamné le théatre  ; leur préférera-on les idées licencieuses des li
qu’on tâche de se faire, il sera toujours vrai que les spectacles du théatre sont absolument défendus. Nous pouvons ajouter le
assez durement, mais avec trop de vérité : Je pense que la licence du théatre est la perte très-certaine des bonnes mœurs parmi
ovinciales demandoit s’ils étoient Chrétiens, distingue les pieces de théatre , où le spectateur ne cherche ni ne trouve ni plai
études sérieuses & des fonctions saintes, ne connoissent point le théatre , à peine ont-ils vu quelque piece de Collège. Il
ois pas comment on peut goûter quelque plaisir aux représentations du théatre , pour moi c’est un vrai supplice. La personne à q
36 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67
ien l’amour, qu’on a la fureur d’introduire dans toutes les piéces de théatre , est dangereux pour les mœurs, & contraire au
un Roi très puissant ; il doit être amoureux puisqu’il paroît sur le théatre François. On fait tout-à coup éclore dans son cam
Sans doute, y a-t-il d’amour qui ne plaise aux François, amateurs du théatre  ? Mitridate, septuagenaire, accablé de fatigues,
; à la vie. Est-ce-là un homme ? Oui, mais un homme de la création du théatre François. Quelle est donc cette fille inconnue, u
convient (quel aveu pour un François, pour un poëte, pour un poëte de théatre  !) que l’amour est déplacé, dangereux, indécent d
amour est déplacé, dangereux, indécent dans la tragédie, que l’ancien théatre a pour les mœurs une grande supériorité sur le no
z toutes les personnes raisonnables, ne peut trouver place que sur le théatre François ; trône ouvert à toutes les folies. Rico
normis, portentosus, & tamen placuit, placet, placebit. C’est au théatre qui en est la source, à répondre d’une si grande
gédie où l’on auroit représenté son parricide, seroit-il monté sur le théatre , en auroit-il joué le personnage ? eût-il été aus
fureur de mettre de l’amour dans les tragédies domine si fort sur le théatre François, que M. de Belloy, homme sérieux, qui a
it pas assez de génie pour faire un tout régulier, une bonne piéce de théatre  ; dans le nombre infini de satyres, épigrammes, s
où l’on trouve du sel. Quoique son génie ne sût pas tourné du côté du théatre , il s’avisa d’en faire l’apologie, Sat. 5 & 6
doit insupportable aux autres. Causes de la décadence du goût sur le théatre . Parmi une foule de causes de la décadence du goû
le théatre. Parmi une foule de causes de la décadence du goût sur le théatre , dont le détail forme une espece de traité de l’a
t au public, comme si cette actrice pouvoir se multiplier sur tout le théatre , & se perpétuer dans tous les siécles, pour r
cela peut être ; mais si quelques traits de vertu doivent couvrir au théatre , un tas de désordres, une foule de vertus ne devr
y joueront des rôles bien différents de celui des réligieux. Tous les théatre , se ressemblent ; même fonds de libertinage, même
des airs, un accent, une phisionomie différente. L’esprit l’effet du théatre est également par-tout de faire goûter le vice, &
Tout ce qui est mis en action fait plus d’effet que le discours ; le théatre qui met tout en action, est donc plus éloquent &a
e sait que les aventures dramatiques sont des fables, qu’on pleure au théatre la destinée d’un héros qu’on n’a jamais vu, qui p
e. Caihava, art. de la comédie, Ch. denier, attribue la décadence du théatre au privilége exclusif accordé à une seule troupe
tres du pont neuf, & presque tout Paris, n’est-il pas lui-même un théatre  ? C’est l’intérêt du Royaume. Un Empire est plus
liere, dans le Bourgeois Gentilhomme, auroit du joindre un amateur du théatre , au maitre à danser, au maître à chanter, au maît
s armes, fait le bonheur du monde. Que l’ordre ne peut subsister sans théatre , que si on le gêne, si on le borne, si on l’honor
eduits par les conseils d’une aveugle jeunesse, ne connoissent que le théatre , d’autre morale que les frivoles maximes du parte
occupation que le jeu, d’autre bonheur que la volupté. En effet, le théatre fait oublier toutes les loix, & violer toutes
r les faire observer. L’acteur Granval, qui a long-tems brillé sur le théatre , & dans la littérature, par des obscénités, d
réparer à faire ses Pâques. Ceux qui sont moins dévots, disent que le théatre étant alors fermé, c’est une raison pour l’ouvrir
vots de la Ville, qui sont en grand nombre, & par-là autoriser le théatre , & leur vendre la liberté d’y jouer, sous les
de comme la source, le docteur, le centre, la regle unique de tout le théatre  ; ses œuvres sont plus que les aphorismes divins
puisqu’il a fait défendre à tous les Colléges de jouer des piéces de théatre . Mais grace à la philosophie & à la dépravati
tre. Mais grace à la philosophie & à la dépravation des mœurs, le théatre aujourd’hui est le souverain bien, le talent du t
des mœurs, le théatre aujourd’hui est le souverain bien, le talent du théatre est le souverain mérite de l’homme. M. Arnaud, d
isputera : que peut-il y avoir au dessous de ces bas tabutinages ? Le théatre qui n’est que le tableau des actions des hommes e
nt pas dans nos mœurs. Je ne doute pas que si les Iroquois avoient un théatre , si on en dressoit un dans l’enfer, Mr. Arnaud n’
le la division en actes universellement suivie depuis la naissance du théatre , & dont Horace fait une regle inviolable, ne
dans la nature ? Toutes les actions humaines se passent-elles sur un théatre , au flambeau, à quatre heures du soir ? Y a-t il
nous préserve de l’idée insensée qui y donne du prix. Le bel éloge du théatre de rendre les hommes foux ! C’est l’éloge de la T
forte raison des passions, extrêmes, affreuses, inhumaines ; mais le théatre ne vit que de vice, & tout vice lui est bon :
37 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212
comédien. On ne fait paroître des Religieux & des Abbés sur le théatre que pour se moquer d’eux, ce qui, par un contre c
société, à l’Opera ; le caractere des pieces ne le comporte point. Le théatre & le monde ont bien tort de faire au Clergé l
s publics, des gens d’Eglise, & nommément de leur liaison avec le théatre où ils deviennent scandaleux. Ce silence seroit u
étail de la vie & des ouvrages de divers Ecclésiastiques à qui le théatre a fait oublier la sainteté de leur état. Parmi le
at. Parmi les Papes, on ne connoit que Leon X, ouvertement amateur du théatre malgré la sainteté de la Thiare. C’étoit un jeune
our les Evêques, un grand nombre dans tous les temps a été amateur du théatre  ; je n’en connois point qui ait été ni acteur ni
jouer beaucoup de pieces dans leur Collége, n’ont jamais approuvé le théatre public ni composé pour lui, presque tous les Curé
éclatans, sont pourtant bien éloignés de leur état par leur amour du théatre , aucun d’eux n’y a réussi, ils sont aussi mauvais
res plus de cas. On disoit de lui deux mois après l’impression de son théatre , comme on le disoit à la représentation de ses Dr
is, dabord pour vivre vous chantates des Messes à juste prix, puis au théatre vous lassates les sifflets, par vous rencheris, q
leur établissement, sur-tout des Abbés Comédiens qui ne se livrent au théatre que par débauche, ou par misere, pour avoir du pa
our avoir du pain ou des actrices, & ne sont bons à rien, même au théatre où ils ne réussissent pas, & où leur état qu’
dramatique, & y devint Anglomane. Il y fit quantité de pieces de théatre & une foule de poésies fugitives, on en impri
ur tout. L’Abbé d’Allainval mourant de faim, alla chercher du pain au théatre , & composa pour l’Opera, les Italiens, les Fr
n plus que leur Maître n’avoient point où reposer leur tête ; mais le théatre ne fut jamais ni leur occupation ni leur ressourc
lusieurs bons ouvrages en divers genres par des Romans, des pieces de théatre , des satyres & des éditions, des œuvres liber
éditions, des œuvres libertines de Chaulieu, St. Pavin, Chapelle. Le théatre porte son poison jusque dans Port Royal qui fut t
e Mr. Pavillon, Evêque d’Aleth ? Que l’homme est bisarre ! L’homme de théatre l’est plus qu’un autre ; on verra sans doute en l
e Pierre Corneille, pour réparer le mal qu’avoient fait ses pieces de théatre , quoiqu’elles soient plus décentes que d’autres.
in, qui le traitoit de confrere. Je suis , disoit-il, le Santeuil du théatre  ; Santeuil est le Dominique de St. Victor. La pl
illon, Chapelle & Nicole. C’est se jouer de tout, & imiter le théatre , qui met sur la même Scène Mathan & Joyada, A
é à la Bastille & banni du royaume, moins connu par ses pieces de théatre , au-dessous du médiocre que par ses désordres. Il
ce, ni ne remplit les devoirs de l’un ni de l’autre ; mais il aima le théatre & composa des Comédies, & ne fut qu’un li
vie dans sa volupté, & de-là au jugement de Dieu auprès de qui le théatre ne prépare point des couronnes éternelles. Le thé
uprès de qui le théatre ne prépare point des couronnes éternelles. Le théatre a perdu Latouche que lui-même a perdu. Ce jeune P
, a été enlevé par la mort la plume à la main, composant une piece de théatre , comme Moliere l’avoit été en représentant ; il e
la Société un libelle diffamatoire des plus outrés & se livra au théatre . Une mort prématurée l’appella au Tribunal de Die
mencé & finit sa vie par la dévotion. L’entre-deux a été livré au théatre , & a des mœurs analogues qui n’excuse pas dev
rriere. Ses premiers principes furent en particulier l’éloignement du théatre , dont Nicole & Arnaud & tout Port-Royal f
amp; les plus indécente, qui condamnoient ses meilleurs amis, tant le théatre fait perdre aux meilleurs cœurs, les sentimens le
oir n’étoient pas encore effacés ; il sentit combien son goût pour le théatre étoit opposé a la sainteté de cet état, & à l
e ne l’imitent-ils dans ses vertus ! Il quitta le Clergé, se livra au théatre , & s’enyvra de ses succès. Il y mena la vie q
nui d’une éternelle solitude. Il le fit marier, quitter absolument le théatre , & se renfermer dans sa famille, où il vêcut
compense que peuvent espérer dans le monde les plus grands maîtres du théatre  ? Car pour celle du ciel, ils n’y prétendent, ni
croit courtisan . La Réligion corrigea Racine de l’ambition comme du théatre , il en mérita mieux l’estime de la Cour & du
est vrai que son zele fut tourné en ridicule par tous les suppots du théatre . Mais cet homme apostolique disoit avec St. Paul 
iers après avoir quitté l’épée pour la soutane, ont travaillé pour le théatre , & fait des farces après la piece, dont le ri
à qui rien ne ressemble, toutes ses œuvres, & singulierement son théatre , est le pendant de celui de Shakespear ; il n’a p
troupe, & vivent dans le mariage comme elles avoient vécu sur le théatre . Il en est qui, contre la volonté des parens, con
38 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110
e de l’Esprit de M. Arnaud. Jurieu cependant est un ennemi déclaré du théatre , il dit l. 2, c. 3 : une personne qui revient du
est très-mal disposé à la dévotion ; on a beau dire qu’on a rendu le théatre chaste, qu’on n’y entend plus que des leçons de v
t que des sentimens de générosité ; pour moi je dis que les vertus du théatre sont des crimes selon l’esprit de l’Évangile, &am
piété, dit Clément d’Alexandrie, vous faites descendre le Ciel sur le théatre , Dieu est devenu une comédie ! O impiété, vous fa
st devenu une comédie ! O impiété, vous faites monter la vertu sur le théatre , & vous en faites une Comédienne ! J. C. ne v
e, & s’en fait même un privilège, & rien de plus ordinaire au théatre & dans le monde que de dire que la sagesse n’
excuse. Les plaisirs de la vue & de l’ouïe qui font l’agrément du théatre , quoique moins grossiers que les autres ont cepen
cieux, qui favorise les passions. Tels sont les romans, les pièces de théatre , les ouvrages de galanterie, on y admire la fines
i-tôt le voile, & il ne faut pas un grand effort pour le lever au théatre où il est des plus transparens. L’amour de la vol
langage que les Catholiques, toutes les sectes sont réunies contre le théatre . Pierre Viret, Calviniste célèbre, l’un des prem
les Dames déguisées en femmes de mauvaise vie. Jamais il n’y a eu au théatre plus de déchaînement qu’il y en eut contre le Tar
que ce fameux moraliste, comme tous les autres, est déclaré contre le théatre , mais l’endroit cité est moins une censure morale
e prouvent le bon goût, & le traité de l’opéra, son amour pour le théatre , ses lettres galantes, une morale peu sévère par
le caractère de femme fait sur le modèle d’Armide, ont acquis sur le théatre un droit de plaire qu’ils ne sauroient perdre. Vo
monde, livré à la galanterie, dont ses livres sont pleins, amateur du théatre , Auteur, neveu admirateur de Corneille, il n’étoi
neveu admirateur de Corneille, il n’étoit ni scrupuleux ni ennemi du théatre . Il étoit vrai. Les Journées amusantes de Madam
gage si peu sensé ? Non il n’y a que des romanciers & des gens de théatre qui le tiennent. Hébreu, Grec, Latin, Allemand, o
dence qui va bientôt éclater. Un trait fort plaisant que l’ivresse du théatre peut seule inspirer après de longues dissertation
perdre le temps à ces frivolités, ni avoir aucun goût pour elles, le théatre étoit dès-lors inconnu en Hollande, où on ne pens
tort ; le détail nous en estétranger, une accusation qui intéresse le théatre , c’est la prophanation des noms qui n’appartienne
ans ses confessions il s’accuse comme d’un crime de son amour pour le théatre & la lecture du second livre de Virgile, des
équence. Cependant rien n’est plus commun en France & sur-tout au théatre & envers les personnages qu’on y joue, &
u’on juge élégant, qui amuse un instant. Rien n’est plus impur que le théatre , jamais les Dieux n’ont été plus maltraités que d
vrai démérite ; il n’est pas surprenant que cet Écrivain condamne le théatre , la piété fut toujours son ennemie, comme le théa
vain condamne le théatre, la piété fut toujours son ennemie, comme le théatre fut toujours ennemi de la piété. M. Godeau fut au
qu’à lui faire quitter le monde, il l’aimoit alors, il fréquentoit le théatre comme tout l’hôtel de Rambouillet, mais quoiqu’am
onnoît l’inutilité de ses leçons & son danger pour les mœurs. Le théatre jamais ne fut si glorieux, Le jugement s’y joint
s & régler la raison, Les Chrétiens ont l’Église & non pas le théatre . Voilà ce qu’on dit, & tout ce qu’on peut di
atre. Voilà ce qu’on dit, & tout ce qu’on peut dire en faveur du théatre , & surtout celui de Pierre Corneille, de tous
n’y avoit dans Petrus Aurelius une erreur singulière qui intéresse le théatre , que le Panegyriste n’excepte pas de l’éloge pomp
oit le renversement de toute la société. Ce seroit le renversement du théatre  ; car le théatre doit son existence au vice, ne v
nt de toute la société. Ce seroit le renversement du théatre ; car le théatre doit son existence au vice, ne vit que d’impureté
39 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54
férentes, pour ainsi dire, homme, femme, abymé dans l’étude, livré au théatre , estimable par un courage apostolique, qui l’a co
& une Actrice excellente. Il brilloit au bal, quelquefois sur le théatre public, & fréquemment sur les théatres de soc
; ensuite le conduisit, sans l’en avertir, dans une salle où étoit le théatre & des Comédiens tout prêts, qui avoient le mo
e sont point femmes. C’étoit une des plus enthousiasmées amatrices du théatre , du bal, de la danse ; héroïne de la scène, élève
nt ils ont donné la description. Que de travers occasionne le goût du théatre  ! Le P. Vavasseur, dans son Poëme du style burles
e dans l’isle de Sciros, Sardanapale dans son palais, Caligula sur le théatre . Ces héros, ces grands Princes, s’habilloient tou
s libertins qui ne songent qu’à la vie présente, tous les amateurs du théatre , à qui on n’enseigne point d’autre morale, ne son
rcée par la Comtesse, qui pendant ces trois ans avoit en chez elle un théatre de société, où elle avoit représenté une infinité
ettre à l’essai. Après la piece les Comédiens la firent monter sur le théatre avec l’Abbé femme. Elles déclamèrent des scènes d
e, combla la mariée de présens, lui donna pour mille écus d’habits de théatre . Elle passa depuis quelque temps dans le veuvage,
es traits que pour faire sentir l’étroite liaison entre le masque, le théatre & le vice, dans les personnes même dont l’esp
ent en arrêter le cours. Le plus brillant empire des masques & du théatre est le Carnaval de Venise. Aussi est-ce le plus p
le masque leur domination & sa dépendance. Tout cela se réunit au théatre . Les Actrices, les Acteurs, les suppôts ne sont q
e peuple, & le plus bas peuple. Tout devient égal au parterre, au théatre , au bal ; la familiarité, les intrigues, la débau
uit & jaloux, & jura sa perte. Cet amant insensé se servit du théatre pour déclarer sa passion ; il composa une comédie
nu, qu’on poursuivit comme un assassin, mais qui ne se trouva pas. Le théatre n’est pas sans doute comptable de tous les crimes
mazone, qui porte le jour le mousquet & la nuit des cornettes. Le théatre , chez qui ces déguisemens sont fréquens, ne rend
traction qui ait pu la trahir. Dans un très-grand nombre de pieces de théatre (Moliere en est plein) des déguisemens en Marquis
e de ridicules mascarades, si souvent & avec raison jouées sur le théatre , que le luxe & le faste que tout le monde arb
arborent les apparences de la piétié sans en avoir les sentimens. Le théatre ne s’occupe de ce masque de religion que pour le
rdent. Il est une autre sorte de masque moral, cher & familier au théatre , qui donne les plus efficaces leçons d’hypocrisie
sle de Cythère est l’isle des masques, & personne n’ignore que le théatre est l’isle de Cythère, & les Actrices les div
ux langage. Ainsi tout est masque dans le monde, de l’aveu même du théatre . Je sais qu’il n’a pas le premier formé des homme
& qui est un des grands abus, des grands dangers du spectacle. Le théatre a commencé par le déguisement ; Thespis, qui par
. La moitié de Moliere & des autres comiques, les trois quarts du théatre Italien, ne consistent qu’en mascarades. Ce sont
qu’en mascarades. Ce sont les traits les plus faillans, les coups de théatre , les ressources les plus ordinaires de leurs dram
ns des autres ; rien de neuf, d’original, point de génie créateur. Le théatre n’est lui-même qu’un déguisement perpétuel, tout
& le mal : Qui male agis odit lucem. Parmi les travestissemens de théatre il en est de bien hideux, ce sont les rôles atroc
ire sentir le degré de déguisement qui fait la perfection de l’art du théatre , que par l’exemple du célèbre Garrik, Acteur Angl
tement, de quelque côté qu’on le regarde. Le chef d’œuvre de l’art du théatre est d’être tout & n’être rien à son gré. Un p
me il le falloit pour être vu & entendu dans l’immense étendue du théatre de Rome. Tout l’art de Garrik y eût été fort inut
’Empereur & ceux qui étoient autour de lui, en face & près du théatre , qui pussent appercevoir tout ce jeu. Les gestes,
40 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172
C iceron, Liv. 7, Ep. 4, félicite son ami de n’être pas allé au théatre , & aux jeux de Pompée ; il se felicite lui mê
déclament, font des vers dans ces tristes momens, comme la Favard. Le théatre a sa folie dont on ne revient guere. Monfleuri,
que son fils, dont les pieces sont indécentes, mourut presque sur le théatre , comme Moliere. De violens efforts qu’il avoit fa
aire. La mort presque subite de l’un & de l’autre, en sortant du théatre , est affreuse. Les Monfleuri étoient des gens de
freuse. Les Monfleuri étoient des gens de condition, que la furent du théatre dégrada ; ils en rougissoient, & pour ne pas
s, dit-il, inspirerent aux Romains la pensée d’introduire chez eux le théatre , pour faire succéder à la peste, qui tuoit les co
s, sed moribus curavit immittere. La peste est un moindre mal que le théatre , longè graviorem pestilentium . L’éloge n’est pa
u’on allume pour éteindre un autre feu, l’allume encore davantage. Le théatre est il un bon général pour vaincre un ennemi redo
cium ? On a soupçonné l’Abbé de V. d’avoir fait plusieurs pieces de théatre , attribuées à Favard son ami, comme on a soupçonn
’Abbé est si fort au-dessus de ces vains scrupules, qu’il a donné son théatre au public en un volume, & qu’il a fait valoir
mais bien loin d’être Comédienne, & d’employer ses talens pour le théatre , elle avoit horreur de la comédie, & n’y allo
Le lendemain Mgr le Dauphin étant dans sa loge, l’Actrice vint sur le théatre avant qu’on commençat, & regardant tendrement
papes, tapisseries repas, ce n’est qu’un cercle qui roule. Tel est le théatre , rien n’y est nouveau, tout s’y répete ; les Poët
nt peu écoutées, ainsi que dans les estampes dont il les a ornées. Ce théatre , toujours rival du théatre François, même de l’op
dans les estampes dont il les a ornées. Ce théatre, toujours rival du théatre François, même de l’opéra, quoique le goût soit t
s saints qui prêchent par leurs œuvres plus que par leurs paroles. Le théatre nuit à tout ; du côté de l’esprit, il en détruit
cours ; on peut s’en convaincre dans tout le cours de cet ouvrage. Le théatre est une source empoisonnée de toute sorte de corr
on ; on sait bien que non, & que le grand nombre des amateurs du théatre sont sans religion & sans mœurs ; ils en ont
on dramatique est une espece d’association & de cotterie, dont le théatre est le lien. Elle est composée d’Auteurrs, d’Acte
Elle est composée d’Auteurrs, d’Acteurs, d’amateurs. Qu’on examine le théatre , le foyer, les loges, le parterre, on verra toujo
de l’assemblée bien fermé, & éclairé par des bougies, est un vrai théatre où l’on joue assis autour d’une table ; le tablie
bruit qu’ils font. Je ne sais s’ils connoissent bien les intérêts du théatre . Vanter sans cesse Moliere, mépriser tout le rest
mauvaises compagnies, &c. Nous avons combattu les Apologistes du théatre par les mêmes armes ; nous avons rapporté plusieu
blic y applaudit ; & quoique plusieurs d’entre eux fréquentent le théatre , il n’est pas moins vrai que c’est la doctrine &a
s’en lasse deux jours après, on court après une autre mode. Ainsi au théatre la plus belle piece réussit ; après un certain no
les spectacles avoient rendu fou, qu’il s’imaginoit être toujours au théatre , & entendre toujours des comédies. On le guér
rtrait de tous les amateurs ; leur imagination est toujours pleine de théatre , ils ne parlent que de scenes, d’Actrices, de dan
ticuliere pour Mademoiselle Dangeville, qui a fait les beaux jours du théatre pendant trente trois ans dans tous les genres de
donnant une représentation de la partie de chasse d’Henri IV, sur un théatre construit dans un bosquet de son jardin. L’illusi
la troupe a fait la procession à Vaugirard & chanté Vêpres sur le théatre . Les galanteries qu’on met dans la bouche d’Henri
eville n’a pas eu cet égard pour les choses saintes. En connoît on au théatre  ? Il paroît que la Clairon n’étoit pas à la fête 
plaisance avec un vaste enclos & des bosquets, où l’on dresse un théatre , & donner de grands repas, une grande fête, b
n ajoute qu’elle avoit de la décence. Cette idée dans une Danseuse de théatre a besoin d’explication, c’est à-dire, qu’elle éto
. Il faut encore expliquer cette chimere, les mœurs d’une Danseuse de théatre , & d’une Danseuse si celebre par la peinture
de la Danse ; dans la religion c’est un scandale horrible ; c’est au théatre avoir des mœurs & de la décence. Attribuer à
savons, qu’on n’avoit point à Mexico, comme à Cusco & à Lima, un théatre régulier, où l’on représentât de vrais drames sel
eignant les passions & se mocquant du ridicule, indépendamment du théatre , des décorations, des troupes réglées, de vers, d
ent les dangers & le font aimer. Les Espagnols ont introduit leur théatre , & en perfectionnant la scene, ils l’ont corr
spendre des lustres de crystal, ni élever le plancher à la hauteur du théatre . Ce bal se tenoit en plein jour dans une plaine ;
r, pour lesquelles on a une sorte de respect, qu’on représente sur le théatre , qu’on chante dans nos poësies. Ne nous moquons p
41 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37
usages, l’esprit de ces trois peuples sont absolument différents. Le théatre n’a rien de remarquable dans les deux derniers. L
it nécessairement entretenir dans le pays la plus grande débauche. Le théatre est trop de son goût, pour n’y être pas florissan
les animaux. Ce n’est pas là sans doute qu’il faut aller chercher le théatre , ils n’ont ni le temps d’y aller, ni assez d’espr
es, qui semble être un germe de farce ; c’est un reste de leur ancien théatre . Mais tout cela est si barbare, qu’il n’en mérire
long-temps après. Ces peuples ont eu leur poësie, leur musique, leur théatre . En voici quelques traits pris de Garcilasso de l
ent pas sur les collines prochaines. Les Incas sentant l’influence du théatre sur les mœurs, le prirent en confidération, &
esse, ni licence, ni bouffonneries. Il n’y avoit dans l’Empire que le théatre de la Cour, où il n’assistoit que la Famille Roya
propre à séduire & à corrompre. La domination Espagnole abolit un théatre si sage, & lui substitua la troupe d’Acteurs
onfucius, mais pour Mango-Capac, le premier des Rois du Pérou dont le théatre Péruvien nous a rappellé l’idée, voici de quoi ap
ruiné plusieurs amans, & avec la fortune font perdre la santé. Le théatre n’y est-il pas florissant ? Les Espagnols ne sont
ns examen ne lui souffre point de rivaux. Il a paru sur le plus grand théatre , il a intéressé les premiers hommes de l’Etat ; l
ence, &c. &c. Il n’est pas nécessaire d’avertir que Paris, le théatre & les Actrices sont l’original de ce portrait
ction jouée, qui, peut se faire aussi parfaitement à terre que sur le théatre le plus richement décoré, ne connoissent point le
théatre le plus richement décoré, ne connoissent point les regles du théatre , que nous nous piquons de suivre, toutes relative
ins.) J’étois le favori des Dames, en sortant de jouer un rôle sur le théatre , j’allois en jouer un autre dans les ruelles. La
de mépris pour elle & pour la troupe, que je quittai le métier du théatre pour ma vie. Le besoin d’argent me le fit pourtan
ace ; j’y allai par curiosité, & je le reconnus. Je montai sur le théatre pour me faire connoître, & lui demandai quelq
si n’a-t-on jamais donné ce titre à aucun spectateur & amateur du théatre . Voici un enthousiasme philosophique qui donne da
de littérature où l’on ait plus mal écrit, & plus mal jugé qu’au théatre . Pour une bonne piece il y en a cent mauvaises ;
rivains sublimes, d’arbitres équitables ? Comment se trouveroit-il au théatre , le centre de la corruption des mœurs, où la corr
tes curieuses & de beaux sentimens. Cette Princesse avance sur le théatre une idée singuliere qui a un air de paradoxe. Le
Recueil de Thalie, de l’Abbé de Voisenon qui s’en joue avec succès au théatre italien. St. Charles n’y seroit pas allé chercher
mauvais. La comparaison cependant n’est pas juste ; la déclamation du théatre & celle de la chaire sont très-differentes. L
genres, que personne n’est illustre hors du sien ; sur-tout l’art du théatre est si différent de tous les autres arts, que les
t gagné que du ridicule dans les excursions qu’ils ont faites hors du théatre . Sophocle, Euripide, Aristophane, Plaute, Térence
du Suisse                  Le sifflet. Rotrou étoit un homme que le théatre ne méritoit pas ; sans en être amateur, il avoit
nt un fonds de religion dont il étoit rempli, & que les nuages du théatre avoient obscurci, reprit le dessus, & lui fit
ueil dédaignant la Province, est enfin venue étaler ses graces sur le théatre de la Capitale. Elle y a débuté le 19 octobre 177
nes à son Sigibée. Dix, vingt, trente personnes sont à la fois sur le théatre , jouant, causant ; on mange, on boit ; les laquai
s nudités, ne justifie ces vérités. D’où vient qu’on rit librement au théatre , & qu’on a honte d’y pleurer ? Il est aussi n
ne pense jamais qu’à soi, ne songe qu’à se rejouir, & ne vient au théatre que dans ces vues. Il s’en faut bien que le genre
eurs pieces, qui leur doit en partie sa gloire littéraire, ait cru le théatre si dangereux, qu’il en a arraché une actrice, l’a
n’avoit pas, ou plutot n’écoutoit pas les remords de composer pour le théatre  ; car il est impossible qu’avec ces idées chrétie
Bibliotheque de la Croix du Maine, dit deux choses singulieres sur le théatre , auxquelles ses adorateurs ne souscriront pas. 1.
les diamans, & n’en tirent que de la fumée. Ainsi consume-t-on au théatre son temps, son argent, son devoir, son honneur, l
pas de comédie dans les villes où il y a des Tribunaux supérieurs, Le théatre dérange plusieurs Magistrats. Le dégoût des loix,
alance dans les procès où elles s’intéressent, le Tribunal est sur le théatre . Rien de plus facile que d’obtenir leur protectio
42 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54
plus de célibataires & de mauvais ménages que depuis le règne du théatre . On fit la même remarque à Rome. Il rendit nécess
, mais pour les corrompre. Les époux n’en seront pas plus unis, ni le théatre plus sage. On tira même de cet éclair de sagesse,
gion, & être vertueux sans elle au milieu des folies du monde. Le théatre le plus raisonnable est infecté d’un esprit de pé
religion dans le mariage. Il se fait des milliers de mariages sur le théatre . En est-il un seul où l’on ait recours à Dieu, où
raies prieres religieuses. On ne rougissoit pas de la religion sur le théatre payen. Le théatre des Chrétiens rougit de la sien
gieuses. On ne rougissoit pas de la religion sur le théatre payen. Le théatre des Chrétiens rougit de la sienne, ou plûtôt il n
u’ils adoroient ? Mais quoi ! la religion, les sacremens, Dieu sur le théatre  ! vous en riez ; est-ce là leur place ? quel ridi
rs sont donc bien dépravés ? il faut que l’esprit & les leçons du théatre aient donné bien de l’ascendant à l’irréligion &a
amp; l’amateur, sont aussi éloignés que le ciel l’est de la terre. Le théatre Payen, dans le temps des persécutions, pouvoit-il
omme les Payens ; d’autres enfin où ils auroient passé de l’Église au théatre , des sacremens, du sermon, de la communion, de la
jusqu’à trois que je pourrois compter. Heureusement tout n’est pas théatre  : le plus grand nombre des époux est fidelle. Cep
nder grace, ou se retirer battu & content ! Tout est ligué sur le théatre en faveur de l’adultère contre ceux qui oseroient
, Louis XIV fit faire pour la jouer dans les jardins de Versailles un théatre exprès qui coûta des millions. Cette rapsodie n’a
qui porte les coups les plus mortels à la sainteté du mariage. 3.° Le théatre invite au divorce, & enseigne à n’en point cr
dans le sixieme siecle de la République qu’on commença d’en voir. Le théatre commençoit à régner. A mesure que le goût s’en ré
ous nous citez l’Évangile de S. Matthieu, & notre Évangile est le théatre de Moliere. 4.° On n’y est pas plus consolé sur l
sont reléguées dans la cellule de quelque vieille Nonain. La femme de théatre , bien mieux avisée, ira se consoler avec son aman
On croit d’abord le mal, on l’imagine ; les préventions que donne le théatre le font supposer par-tout, on le sent plus viveme
plus emporté dans ses éclats, que celui qui juge, qui agit d’après le théatre . Une femme en revenant de la comédie est mille fo
les qualités estimables qui seules assurent une félicité mutuelle. Le théatre n’inspire que des intentions corrompues : ambitio
rs la folie ou le vice qui font agir. Aucun mariage ne se fait sur le théatre par des motifs de religion & de vertu. Y song
léchi ? il faut tout faire & tout sacrifier pour se contenter. Le théatre couronne toutes ces entreprises ; le dénouement h
it jamais exposer de pareils modelles aux yeux des spectateurs. Si le théatre n’est pas fait pour inspirer la vertu (quel aveu
-nous de plus ? Il tâche de l’excuser, en ce qu’il n’a pû réformer le théatre tout d’un coup. Il conserve des parties défectueu
de religion & de décence, les noces se font dans l’instant sur le théatre , les violons sont tout prêts, on chante, on danse
érémonies & des prieres religieuses. Ainsi les mariages athées du théatre blessent tous les costumes. Mais est-il de religi
s, nulle piété, nulle intelligence. Prions le Seigneur que l’amour du théatre n’infecte pas davantage le genre humain ; toute l
cte pas davantage le genre humain ; toute la société seroit livrée au théatre , & bien-tôt renversée. 6.° Le mariage a ses d
ses charges, comme tous les autres états. Il seroit donc juste que le théatre , ce grand faiseur de mariages, apprît à remplir l
i toutes les fatuités. Voulez-vous une épouse si charmante ? allez au théatre , prenez au hasard, vous ne vous méprendrez pas ;
ru pour ne pas aimer ce ton d’élégance, éloignez-vous, éloignez-la du théatre , & gardez-vous d’aller jamais y chercher votr
43 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106
. Clément. Cet Auteur, homme d’esprit, a donné plusieurs pieces de théatre , qui n’ont point réussi. Les feuilles périodiques
onde édition ; nous allons en extraire divers traits qui regardent le théatre , qu’on ne trouveroit pas ailleurs : ils serviront
Comédiens sont rares, tout le monde se mêle de leur métier ; outre le théatre des petits appartemens à Versailles, il y en a un
ne honnête femme, mais toutes les plus jolies filles de la ville ; le théatre bien éclairé & décoré, les habits galans, l’o
usieurs par an, sans compter les pensions qu’il fait aux Actrices (le théatre public n’est pas si mal composé, ni si pernicieux
sa maîtresse ou de sa mère en l’art, & dans le désir de plaire au théatre & ailleurs. Lett. 95. Qu’est-ce que cette Act
bbé de Voisenon vient de donner (juillet 1750) le Réveil de Thalie au théatre Italien, où on l’a jouée avec succès. La scène du
pas apparence qu’aucun Evêque soit allé chercher un Ecclésiastique au théatre Italien pour en faire son Grand Vicaire ou lui do
its de cette force & d’une aussi bonne morale. Les apologistes du théatre n’en font voir que l’écorce dans quelque piece ch
rt, aatre danseuse de l’opéra. Tant on est dans le goût des filles de théatre . Les Italiens se sont ressentis de la mauvaise hu
de Moliere ne se jouent actuellement que parce qu’elles sont déjà au théatre , & qu’elles seroient refusées à la police, si
liere, point de modelle plus imité, plus préconisé. Quel doit être un théatre que la police ne souffriroit pas, si elle l’exami
en a peu qui l’ignorent entierement, mais il n’y en a aucune à qui le théatre ne le dévoile ou ne donne des forces. Freron, 176
vinités ? C’est là leur religion, leur paradis. Peut-on vivre sans le théatre  ? Il faut du moins en avoir l’image, être toujour
tifie les soupçons de quelques Savans, que le goût pour les filles de théatre est aussi ancien que le théatre même (qui en dout
avans, que le goût pour les filles de théatre est aussi ancien que le théatre même (qui en doute ? il est l’enfant du vice, &am
épandu une bonne morale. Ce désordre arrive presque toujours quand le théatre ose porter ses mains sacrilèges sur les choses sa
he, où ils offroient des dons à un enfant. De là le peuple couroit au théatre , il y retrouvoit les mêmes sujets. C’étoit renouv
Poëte canonisé tout vis avoit obtenu la permission de la remettre au théatre , voici l’annonce qui courut les rues en attendant
vulsionnaire le Kain continuera pour lui ses exercices. Le Censeur du théatre , M. Crebillon pere, n’a tenu compte du bref du Pa
elle est imprimée, c’est l’histoire de tous les jours. L’histoire du théatre n’est que le détail de ses tracasseries. C’est av
reuse que l’étude de ses tragédies. Les Jésuites, quoique amateurs du théatre , ne pensoient pas de même ; ils ne les souffroien
méprisable, qui vendoit les loix à tout venant, au gré d’une fille de théatre qu’il avoit épousée, l’Impératrice Théodore, dit
e, j’en conviens ; mais le fait est vrai. Théodore étoit une fille de théatre , & une prostituée, que Justinien eut la basse
is inquietati statuimus. C. de Pigner. C’est toujours une sottise. Le théatre en fait faire bien d’autres, Lett. 99. Dans les M
lité celle de l’indigence, l’esclavage celle de la vénalité, & le théatre entretient le luxe. Juges des suites. Le luxe d’u
44 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3
toute espece, répandues dans cet ouvrage, que tout s’éleve contre le théatre , ceux même qui le louent & le fréquentent. Le
mœurs, que le vice y a conduit, que le vice y entretient, ou à qui le théatre a enseigné & communiqué le vice. Ce témoignag
rands du monde. Ils en sont la démonstration. Le libertinage & le théatre sont pour eux d’étiquette. C’est un des droits, u
roits, un des devoirs de leur place, dont ils sont le plus jaloux. Le théatre fait leur gloire ; il est dressé pour eux plus qu
r triomphe. Elles n’en sont ni moins engouées, ni moins dérangées. Le théatre est pour elles l’école de tous les vices ; parure
races, on y parle le langage de la passion ; les loges sont leur vrai théatre . Et je ne sais quelle des deux actrices joue le m
45 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10
ut le sel, comme dans les comédies, ou lui donne, comme aux pieces de théatre , un bon motif, de corriger du goût de la lecture
la médisance sont communes. Y a-t-il de conversation, surtout sur le théatre , où on ne déchire le prochain ? Voilà ce qu’il fa
divertissoient aux dépens des hommes, comme ils venoient de faire au théatre Le cirque est un théatre, le théatre est un cirqu
s des hommes, comme ils venoient de faire au théatre Le cirque est un théatre , le théatre est un cirque, où l’homme est le joue
, comme ils venoient de faire au théatre Le cirque est un théatre, le théatre est un cirque, où l’homme est le jouet de l’homme
it & s’y plaît. Quoique ce roman ne soit qu’un tissu de scènes du théatre de la Foire, il est déclaré contre la comédie. Ap
par une bouche non suspecte. Peut-on donc en conscience fréquenter le théatre  ? La conséquence est aisée à tirer. Dans le cours
lutôt un labyrinthe d’extravagances, sont la condamnation évidente du théatre . Ce mêlange monstrueux de bien & de mal, de f
se, d’absurdités & de bonne morale, est commun dans les pieces de théatre , où il est ordinaire de voir une sentence à côté
n’avoit pris la fuite. L’auteur auroit bien dû mener son chevalier au théatre . Quelle impression n’auroit pas fait sur lui la r
mêmes extravagances & commettre les mêmes crimes. Les horreurs du théatre de Crébillon rendent brutal, cruel, en porté, san
d’autrui. Sur-tout cette fatale passion de l’amour, qui regne sur le théatre , cette passion si naturelle, si commune, si viole
46 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60
itif & d’une ville prise d’assaut. Il fait le plus grand éloge du théatre de Voltaire, qui en mérite à bien de regards. Il
; ses provinces ; & ce n’est pas un des moindres maux que fait le théatre de Paris, de répandre ce goût dans les pays voisi
gion. Pour le libertinage, qui est l’ame, le principe & la fin du théatre , le Philosophe sans souci en tient si communément
ne sautoit douter qu’à ce seul titre il ne fut un zelé protecteur du théatre .     J’aime tous les plaisirs qu’un faux mystiqu
ens ne fumera         Que sur les autels d’Epicure. Ces portraits du théatre , de ses effets, & de la vie de ses amateurs,
pour elle, Bossuet, Nicole, Baile, Rousseau, tous les adversaires du théatre , n’en ont pas dit davantage. Ils conviennent qu’i
e Emilie étoit une actrice parfaite. Elle fit long temps l’honneur du théatre de Sceaux. Elle paroit de toutes ses graces les p
peut souffrir la Chaussée & son comique larmoyant. Elle n’aime au théatre que la malignité de la satyre ; sans quoi, ce n’
is goût. On peut mettre au nombre des témoignages peu favorables au théatre ses raisons & ses demêlés avec Voltaire, &
ait qu’il en fait. Voltaire depuis soixante ans est un entousiaste du théatre . Il en a un chez lui, où l’on joue sans cesse. To
à-fait de la majesté royale, caractérisent, il est vrai, l’amateur du théatre . A qui des deux font-ils le plus d’honneur ? Ce P
uels un des plus grands amateurs peint un des plus grands ornemens du théatre , dans une belle épitre sur son compte. Avec beau
st-il, peut-il être un homme sans Souci ? mais voilà bien l’esprit du théatre . Un amateur n’est occupé que de scenes, d’actrice
nous ne disputons pas, du moins quelque élevé que soit un amateur du théatre , qui a composé les œuvres du Philosophe de sans s
lance ces deux suffrages ; d’un côté le Prince de Conti adversaire du théatre , avec son Traité ; de l’autre le Philosophe de sa
, avec son Traité ; de l’autre le Philosophe de sans souci amateur du théatre , avec ses Epitres ; quelle des deux autorités doi
étoient ennoblis par la Pourpre. Quoiqu’il en soit, c’est l’esprit du théatre . C’est là qu’on parle le plus mal des Rois &
vation de son caractere, au milieu des frivolités & des folies du théatre . Frederic n’est pas moins loué sur le théatre &am
tés & des folies du théatre. Frederic n’est pas moins loué sur le théatre & dans la gazette de Berlin. Il n’est pas moi
e tels sentimens on est fait pour aimer, louer, protéger, enrichit le théatre , mépriser & traiter de Tartuffe les Ministres
e & la volupté. Gresset alors sortant des Jesuites étoit livré au théatre  ; mais depuis sa conversion il y a renoncé, il l’
nnu à Berlin. Autre lien qui forme l’alliance la plus étroite avec le théatre  ; c’est l’amour du plaisir, & le mépris de l’
d’Argens.     Oui, la vie est un songe, une vaine fumée,         Un théatre où l’illusion         A fait un trafic de chimere
mieux que personne, il connoissoit les mœurs & les sentimens. Le théatre avoit été, & continuoit d’être le grand lien,
ute la perfection du Christianisme. A quels excès conduit l’esprit du théatre  !     Allez lâches Chrétiens, que les feux étern
rde. Mais comment ce Prince, ainsi que nous l’avons vu, blâme-t-il le théatre , & reconnoît-il qu’il est pernicieux pour les
47 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79
rre Aretin, n’eût-il point fait de comédies n’appartient pas moins au théatre . Ses obscénités, sou libertinage, son effronterie
it l’éloge de ses mœurs ni la gloire de son regne. Arétin se livra au théatre  : il composa plusieurs comédies & quelques tr
iques, Malgré ce double assaisonnement, qui est d’un grand mérite au théatre , ses drames ne réussirent pas. Ce ne sont gueres
ils sont absolument oubliés. Ce mélange monstrueux n’est pas rare au théatre . Polieucte & le Cid, Phedre & Athalie, Ma
n’a pas attaqué Dieu même, c’est qu’il ne le connoissoit pas . Notre théatre connoît Dieu, mais pour l’insulter, non-seule dan
uis toute sallie de cette huile. Combien de nos comédiens passant du théatre au tombeau, comme Moliere, composant & chanta
ne : on pouvoit compter sur un bon accueil, la dédicace des pieces de théatre faite à des actrices, à des femmes galantes, à de
upart très-justes, qui paroissent tous les jours contre les pieces de théatre  : d’où il résulte qu’il n’y en a presque point de
cœur leur épargnent toutes ces vaines cérémonies. Il faut que notre théatre ait été à son école, & qu’il y ait appris ses
res qui touchent le babil de notre chambriere. Ibid. Il n’y a que le théatre qui puisse porter si loin la fatuité des éloges,
Hongrie, du Roi de Pologne, de la Czarine, qui la demandent pour leur théatre , aussi-bien que toutes les provinces de France.
diens ne sont-ils pas tous les jours rois, empereurs, pontifes sur le théatre  ? On peut dire de leur majesté comme le grand-vis
a vogue qu’eut l’Arétin, qui font encore tous les jours la fortune du théatre . 1°. La corruption du cœur humain qui se plaît à
la mode, le bruit, l’intérêt, la passion, la crainte. Les amateurs du théatre pensent-ils ? Ils décident, ils sont entraînés co
; une analyse de ses comédies, qui ne sont que des rapsodies qu’aucun théatre n’adopteroit. Il y a deux autres Arétins différen
eux autres Arétins différens, Charles & François, qui tiennent au théatre . Le premier a fait des comédies ; mais s’est conv
e voulut plus enseigner une jeunesse assez corrompue pour préférer le théatre à ses leçons de jurisprudence. Les étudians de To
présens, & vendant ses vers pour avoir du pain. L’amour & le théatre , deux folies presque inséparables, qui s’alimente
nstance. Diversité c’est ma devise, disoit Lafontaine, autre homme de théatre , qui, composant pour des princesses, & leur j
qui n’avoit en vue que la beauté en général, comme tous les jours le théatre prétend excuser sa licence par les idées risibles
espoir de ce heros de roman. Car tous les héros & les amateurs de théatre sont véritablement foux, quoique leurs folies se
dramatiques : c’est le vrai, le grand, l’unique mérite du siecle ; le théatre est tout. Le poëte offença encore par ses satyres
ait que le copier, dans les innombrables colloques qu’on a mis sur le théatre , sous le titre de pastorale. Celle du Tasse, qu’o
e sa Silvie, & le firent traiter avec raison comme un insensé. Le théatre perdit un homme illustre, un beau génie, qui avoi
ands talens. Ses malheurs ne le rendirent pas sage, même à l’égard du théatre  : car il composa douze pieces fort inférieures à
enter ; ils admiroient son amour pour l’étude. Tout cela sent bien le théatre  : mais il est vrai que le Tasse avoit un esprit s
aire entendre qu’il se repentoit, non de ses amours, de ses piéces de théatre , mais d’avoir donné du temps à l’étude du droit &
son malheur & de son crime. Excuse frivole, mais ordinaire sur le théatre . Mon excuse est dans vos yeux. L’amour est un pe
la bonté de ramener au bercail. Il s’en faut bien que les amateurs du théatre , sans avoir ses talens, ses lumieres, sa réputati
us non subest scientia Dei. Heureux si, comme le Tasse, cet homme de théatre peut retrouver sa raison, détester ses erreurs, &
trop pour donner une idée d’un livre détestable, & de l’esprit du théatre qui l’a enfanté. Le mot détestable, & l’idée
u’il présente, déplaira sans doute aux gens du monde, aux amateurs du théatre , pour qui la licence n’est rien moins qu’un crime
traits : il seroit aisé d’en faire le recueil & le parallele. Le théatre n’est que l’art d’aimer décousu, l’art d’aimer n’
e théatre n’est que l’art d’aimer décousu, l’art d’aimer n’est que le théatre mis en ordre. L’un répand les étincelles, l’autre
’on conseille de ne pas lire ? L’Arioste a beaucoup travaillé pour le théatre . Dès son enfance, ce digne fils de Thalie s’amuso
de Plaute & de Terence. Bientôt il vola de ses propres aîles. Son théatre , ses satyres, ses poësies remplirent des volumes 
emplirent des volumes ; ses pieces furent souvent représentées sur le théatre de Ferrare ; la plus brillante jeunesse de la cou
e. Enfin parut son chef-d’œuvre. Son Roland est un vrai répertoire de théatre  : on en a tiré une foule de drames, Alcine, Renau
de l’évangile à une morale lubrique, du Pape à Mahomet. Cet homme de théatre mourut comme il avoit vêcu : ses plus grands pané
sa préface, dit que, quand Moliere donna ses comédies, la licence du théatre étoit si grande, que ce comique peu scrupuleux pa
que les mœurs ne soient pas moins corrompues. La prétendue décence du théatre n’est donc qu’un vernis de politesse où la vertu
gagne rien. Voici quelques traits propres à caractériser cet homme de théatre . L’Histoire du Théatre italien rapporte, qu’un jo
48 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132
Ui croiroit que le Sacré Collége ne fût pas à l’abri des attentats du théatre . Rome fut toujours pleine de pasquinades : ce nom
t ces pieces fugitives, qui n’ont qu’une existence éphémere : mais le théatre , plus audacieux, l’attaque directement lui-même e
titulée, le Conclave de 1774, drame en musique, pour être joué sur le théatre des Dames pendant le carnaval de 1775. Dans cette
p; pour eux ; & pour elles. De quoi n’est pas capable l’esprit du théatre , qu’on donne pour si utile au public ? Parmi ving
d’un nouveau différent encore plus vifs. C’est un malheur attaché au théatre , d’occasionner toujours quelques désordres. Les e
tyrique comme son frere, a mérité a des titres opposés l’attention du théatre . Il l’a favorisé, il l’a combattu ; il n’a pas fa
s les ministres & de tous les chrétiens, il est déclaré contre le théatre . Entre une infinité de traits répandus dans ses d
hé, de scandale à la vertu. Quoique l’honneteté soit à present sur le théatre françois, chacun sait qu’une feinte bien represen
P. la Rue, jésuite, célebre prédicateur & bon poëte, a eu pour le théatre dans sa jeunesse un goût plus décidé qu’il ne con
l étoit indécent que les ouvrages d’un religieux fussent joués sur le théatre public. Il obtint une défense de les représenter 
Saint-Cyr, elle le leur fit défendre. Après la mort de Louis XIV. le théatre s’en est emparé. Le P. la Rue a été mieux obei :
a traduit Térence : mais la Rue étoit prédicateur ; il sentoit que le théatre contrastoit trop avec la chaire, qu’il lui faisoi
grands hommes ont leurs foiblesses ; ces foiblesses font le procès au théatre . Il doit être bien dangereux, sa contagion infect
it dans le cinquieme siecle la Chammélé, la Clairon, la Dangeville du théatre d’Antioche ; c’est-à-dire, la premìere actrice, l
lle avoit été instruite & mise au rang des cathécumenes ; mais le théatre avoit étouffé en elle tous les principes de la Re
que cette regle à tous les hommes. Toute la vie n’est qu’une piece de théatre , dont Dieu distribue les rôles dans les états où
eux évêque d’Antioche, s’étoit fait bâtir dans l’église une espece de théatre , où, sur un trône élevé, il donnoit ses audiences
mp; de comédiennes, pour les divertir sur la route, & soutenir le théatre françois de la Compagnie des Indes, répandre sur
reuse les fit passer subitement, comme Moliere, Lulli, Monsfleuri, du théatre au jugement de Dieu, du crime à l’éternité. Peut-
diennes, aux danseuses, aux courtisannes de la côte de Coromandel. Le théatre françois est donc pire que l’Alcoran, & plus
otion une maison attenante à l’église des pénitens, & dressé leur théatre dans une grande salle qui n’en est séparée que pa
uit la chapelle de la Congrégation des Ecoliers, pour y construire un théatre  : mais on a laissé au-dessus celle de la Congréga
sont bien moins concordantes : mais on s’arrange pour les heures. Le théatre concilie tout : on sanctifie la scène, & on é
ur la Poësie & la Peinture, prouve fort au long que, sur l’ancien théatre de Rome, chaque rôle sur le théatre avoit deux ac
ve fort au long que, sur l’ancien théatre de Rome, chaque rôle sur le théatre avoit deux acteurs, l’un qui prononçoit les parol
ûtées par les élégans, malgré le goût régnant de philosophie & de théatre , croira-t-on (telle est la force de la vérité) qu
Mais, malgré ces intérêts secrets & cet esprit de mitigation, le théatre est si contraire à la morale & aux loix de la
49 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192
S. Bernardin de Sienne. Ce grand homme est absolument inconnu au théatre , quoique son ennemi. Il n’est connu dans le monde
canoniser six ans apres sa mort. Quel rapport a donc ce Saint avec le théatre  ? un rapport tres marqué. Il s’est singulierement
er par une prompte suite. Voilà des succès qu’on ne vit jamais sur le théatre . La jeunesse n’y paroît que pour être séduite, &a
issent ce privilege, & l’invitent à en jouir. Sur mille pieces de théatre qui ont paru depuis un siécle, il n’y en a pas un
lui parler librement. Ce mêlange est le plaisir le plus recherché du théatre , & le seul pour bien de gens, qui n’écoutent
es enfans à une mere Chrétienne. Qu’on établisse cette separation, le théatre sera desert ; qu’on fasse des représentations sep
mp; les distribua dans la ville : Novissimus error pejor priore. Le théatre fait tous les jours cette distribution d’estampes
squ’irréparablement la religion & les mœurs, sous les auspices du théatre . Pour se mettre à la portée du peuple, ce Saint r
dicules, extravagantes, si on les prend à la lettre sur les danses du théatre , les bals masqués & paré, que nous connoisson
pellent les amours & les graces, & adorent leurs tableaux. Le théatre est leur temple, l’opéra leur culte, les chansons
stans qui ont dépouillé les temples, n’ont point touché aux images du théatre . Le démon n’en veut qu’aux tableaux de religion ;
oit des palais, on n’y verroit que des meubles & des peintures de théatre . Le théatre est son palais ; les acteurs, les spe
is, on n’y verroit que des meubles & des peintures de théatre. Le théatre est son palais ; les acteurs, les spectateurs for
roit dû goût ni des acteurs ni des spectateurs. Il feroit detester le théatre . Les dévots même crieroient au sacrilege. Il vaut
& ne pas empiéter sur son voisin. Ce partage équitable a passé du théatre dans les maisons particulieres, où l’exclusion de
idicule. Le monde à ses vices, & Dieu a ses perfections. Voilà le théatre  ; il ne peut souffrir l’ombre de la piété. La rel
ctions, des miracles, des souffrances d’un Dieu, convient-il de dire, théatre , scene tragique, action, intrigue, dénouement, &a
as le sens ridicule des autres. Tout spectacle n’est pas une piece de théatre . Un spectacle en général est ce qu’on expose aux
ce coup d’œil, à ce coup de foudre qui vous écrase, fuyez, démons du théatre , divertissemens impurs, corrupteurs infâmes, soyi
adversæ vicit leo de tribu Judas. Qui que vous soyez jugez entre le théatre & le calvaire, à quel de deux il faut s’attac
ur conduite ne leur procurera jamais. Telle paroît une Actrice sur le théatre , tantôt regnant sur la lune, tantôt descendant du
ncore plus communes en France, & les femmes à meilleur marché. Le théatre est à la vérité la foire la plus célebre, & l
st une vraie scene, où chaque femme joue son rôle. Les scenes du vrai théatre ne font que rendre celles-là. Le mari n’en est pa
nde, à l’humeur, au vice, engouée de sa beauté, pleine de l’esprit du théatre , n’apportera dans votre maison que le dégoût &
nnes, ce corps seroit trop nombreux. On tient les grandes scéances au théatre , & des assemblées de tous côtés. Il est inut
ne soit pour se faire mieux payer ! C’est une farce divertissante du théatre de la Foire. Et on seroit surpris de la foiblesse
cation théatrale ; les enfans des comédiens ne voient, ne parlent que théatre , ne sont pétris que de décorations. Une débuttant
autre modele y voient les enfans que l’imprudence des parens mene au théatre  ? La science des passions encore inconnue à leur
. Trop heureuses quand elles savent se moderer, & ne pas aller au théatre en entretenir le goût, & chercher les modeles
ne actrice servant les malades. Il n’y a pas même une piece sur aucun théatre , où l’on représente même par jeu, la charité pour
e sorte de fleaux. L’histoire en est pleine, toute la terre en est le théatre . Mais les Prophêtes ne permettent pas d’en meconn
r d’Oëta. Tel fut le sort de l’empire de Babilonne, ville abominable, théatre du vice, parce qu’elle é oit le trone des femmes,
eurs armes, les triomphateurs passoient de la charrue au Capitole. Le théatre s’y est-il établi, le fard a-t-il défiguré le vis
me la coiffure de l’Impératrice. Crinem abscondente galero . Pour le théatre , les actrices, les danseuses, que n’en dit-il pas
de ses mœurs. Mais à peine Athenes sa rivale y eût-elle introduit son théatre & son luxe, ces célebres Lacedemonienes ne fu
aies, ne seront adoptées, ni par les actrices & les soubrettes du théatre , ni par les actrices & les soubrettes du beau
mari, les enfans y seroient trompés. si, comme au spectacle & au théatre , ils n’étoient instruits que la décoration change
50 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214
continuellement des comédies. Le 5 janvier 1776, veille des Rois, le théatre fut plus rempli qu’à l’ordinaire. On avoit annonc
e fusils, qui, joins à l’air embarrassé des acteurs, parut un coup de théatre si naturel, que tout le monde y applaudit. Malheu
les Perses en embuscade saisirent le temps où tout le monde étoit au théatre , entrerent sans peine, & prirent la ville que
étoit au théatre, entrerent sans peine, & prirent la ville que le théatre avoit rendue sans défense. Quoiqu’en disent nos o
a fait un de ses contes dans le même goût, & Mandragore, piece de théatre la plus licencieuse. Croiroit-on que Rousseau l’a
a plus licencieuse. Croiroit-on que Rousseau l’a mise en vers pour le théatre où elle n’a pas réussi il la fit imprimer à Londr
esse, on le pratique quand il nous sert. Le Machiavélisme joue sur le théatre quelques rôles à chaque scène : il n’est point de
. Quand y a-t-on consulté la justice, la religion, la conscience ? Le théatre n’est qu’une école de friponnerie. Ne faisons poi
tant le procès au politique italien : qu’on recueille tout ce que le théatre fait ou débite contre la probité, qu’on le lie av
d’erreurs & de crimes, qu’on parera fierement de grands mots. Le théatre est une école des mœurs, Moliere est un sage réfo
té de se venger sont semblant de ne pas s’y reconnoître. Le poison du théatre n’est pas moins dangereux, ni les haines moins ir
n France, Corneille & Moliere ont les plus grandes obligations au théatre espagnol, Racine à celui d’Euripide ; le vol dram
muns ! Plusieurs historiens assurent qu’il mourut athée : un homme de théatre est capable de tout. Mais laissons ces horreurs q
; de suite dans ses prolixes ouvrages. L’auteur, apparemment homme de théatre , a supprimé à dessein deux moyens qu’Aristote dit
e cabinet des princes & dans le cœur des ambitieux, comme le vrai théatre est dans la lubricité des libertins. Telle fut la
des traits de Machiavélismes. On vient de découvrir à Arles un ancien théatre bâtit par les empereurs, qui le démontre. C’étoit
trouvé en fouillant est un autel de Vénus, qu’on plaçoit au milieu du théatre avec sa statue, afin que les spectateurs eussent
pitudes On avoit d’abord pensé que c’étoit l’autel de Diane : mais le théatre n’est point la place d’une déesse qui passoit pou
51 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71
je ne garentis pas la vérité, on trouve des traits réjouissans sur le théatre  ; un Ecclésiastique est l’entrepreneur de l’opéra
carnaval, depuis le lendemain des Rois jusqu’au jour des Cendres. Le théatre de Tordinone, qui est très-beau, fut bâti à l’occ
rdinal de Polignac, Ambassadeur de France, allant à une répétition au théatre Aliberti, vit que l’Ambassadeur de l’Empereur avo
trancher le différend fit fermer ce spectacle ; mais il fit bâtir un théatre , donna une loge à chaque Ambassadeur, qu’il fait
ît XIV eut une fois la curiosité de voir en particulier la forme d’un théatre que l’on venoit de construire ; on écrivit aussi-
le Pape futur alla un jour à la comédie, dans une loge, il vit sur le théatre trois ecclésiastiques distingués, en habit de cou
de patriotisme & de désintéressement, que vous représentez sur le théatre  ; ils auroient vu siéger le bon citoyen avec le m
aire aussi chaude à Paris, que l’unité des Parlemens à Londres, où le théatre est fréquenté par un peuple immense, de tous les
s que l’étoient jadis les confréries ; ce public en mignature fait du théatre un nouveau collége de docteurs, qui consacrent le
’artiste, & la profession du mérite. Ils veulent que le talent du théatre réunisse tous ces éloges, comme s’il supposoit ou
comédiens furent toujours, & sont encore infâmes. Qu’importe, le théatre a si bien dissipé tous les préjugés populaires, i
jours suivans de la même maniere. Le second jour Garrik monta sur un théatre , & récita une ode de sa façon, à l’honneur du
a des grandes cornes de bouc, & tout le monde sait qu’en style de théatre , les cornes sont l’enseigne des maris malheureux.
u actrice, lui demande son rôle, & deux heures après monte sur le théatre , & le joue ; c’est le plus excellent pantomim
iller toute la semaine sainte & les trois fêtes de Pâques, que le théatre vaquât, à réparer la salle, les décorations, les
société d’amateurs pour y jouer la comédie ; ils y ont fait bâtir un théatre , & trois fois la semaine ils donnent des piec
ouser. La loi défendoit aux Sénateurs de se marier avec les femmes de théatre , même avec leurs filles & petites filles, quo
établissement si honorable & si avantageux, un actrice quitte le théatre , & se dise convertie. Jeu puérile qui ne fait
s, & de quoi n’est pas capable une femme prostituée, qui passe du théatre à la pourpre. Elle y fut entretenue par sa confid
e crédit, je comptai dès-lors ma fortune assurée ; nous sommes sur le théatre ce que les fermiers-généraux sont dans les financ
it, mais en faut-il beaucoup quand on a le reste, & d’ailleurs le théatre n’en donne-t-il pas. J’en aurois comme les autres
es. La voici, on prétendoit l’avoir prise en flagrant de lit, sous le théatre avec N.… Le public attribue ce mémoire à l’Abbé d
ont le dénouement peut être bien funeste pour eux. Les Apologistes du théatre , qui le jugent nécessaire pour empêcher de plus g
55 a donné des comédies de plus d’une espece. 1°. Plusieurs piéces de théatre , recueillies en trois ou quatre volumes, entr’aut
éces, & de quelque autre sur le même sujet. 2°. Divers traités du théatre , de l’amphitéâtre, des regles de l’art dramatique
ement moins de génie que ce fameux Allemand, qui ne se mêla jamais de théatre , qui fut un vrai prodige. Maffei fut historien, p
ultés. Cette these qui pourroit fournir la matiere d’une farce sur le théatre de la foire, avoit été préparée par le projet, &a
ar-là dans quels ridicules font tomber la galanterie & le goût du théatre , ils ne connoissent point de frein, & apprenn
ors, j’y ai amasse toutes les comédies des bons Auteurs, la fureur du théatre a franchit les Pyrenées, & dérange la gravité
52 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75
qu’il a été à Constantinople, que des sa jeunesse il s’est occupé du théatre & a composé des comédies, qu’il est répandu d
e littéraire, je n’envisage ses livres que du côté des mœurs & du théatre , & ces livres sont entre les mains de tout le
parler que pour faire sentir l’étroite liaison de la licence & du théatre dans l’imagination des Poëtes dramatiques, même p
nseigna jamais. 3.° Les Œuvres Dramatiques, quatre petits volumes. Ce théatre , qui contient une vingtaine de pieces, la plupart
ent une vingtaine de pieces, la plupart en un acte, est proprement le théatre des femmes ; on auroit dû l’intituler, Théatre de
Turc, honneur, dit-il, qui n’avoit jamais été fait à aucune piece de théatre , & qu’on la représentoit dans les serrails de
e en Turc. Les Turcs ne sont pas Poëtes dramatiques. S’il y a quelque théatre dans l’intérieur du serrail, car il n’y a certain
théatre dans l’intérieur du serrail, car il n’y a certainement aucun théatre public dans l’Empire Ottoman, on n’y a pu jouer q
nes y succombent ; & on loue, on fréquente, on fait fréquenter le théatre , où tout est piège, où les chûtes sont sans nombr
vice héréditaire, sa famille lui en fournissoit bien des modèles. Le théatre de son père est un des plus obscènes, son père ét
lités. Mais si c’est l’excuse de l’Auteur, ce n’est pas l’apologie du théatre . Est-il bien difficile dans les comédies les moin
bizarre-que les morceaux, voilà une piece. Calot seul pourra faire un théatre complet, M. de S. Foix en tirera sans doute un bo
sent la vertu est si traînant & si triste ! Quoiqu’il se fasse au théatre une infinité de mariages, c’est là qu’on goûte le
cisément dire ; qu’il y a tant de variété & de fécondité dans son théatre , que les pieces n’ont pas même un air de famille.
le remplissage, les longues & ennuyeuses tirades sont communes au théatre , & assez ordinairement l’unique fonds de bien
t les événemens de la vie, du moins qui puissent fournir une piece de théatre , où il n’y ait que deux personnes ? ce qui se pas
vantage. Le plan une fois fait, un homme d’esprit monté sur le ton du théatre , qu’il a fréquenté toute sa vie, doit écrire tout
asin Italien, ce sera une de ses pieces ; que sa coterie monte sur le théatre , qu’elle ait une historiette convenue, & que
n’ait donné trente volumes de pieces. C’est l’in-promptu de l’ancien théatre Italien, infiniment diversifié, & où Dominiqu
vers. Ces petits fleurons d’une couronne poëtique, quoique restés au théatre , ne conduiroient point à l’immortalité ; ce n’est
ène, une danse, une fête, un spectacle, c’est un habit d’Arlequin. Le théatre Italien, celui de la Foire, de Poisson, de Dancou
u qu’on n’y glisse pas de la galanterie & de la licence ; mais le théatre peut-il s’en passer ? Ce premier recueil de prove
un esprit faux & superficiel. Convenons que toute cette morale de théatre , toute la prétendue décence de ces babioles galan
que l’air de pruderie & de décence dont on veut faire honneur au théatre , n’est qu’un piege pour surprendre les simples, &
53 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51
s mœurs, & par eux-mêmes, & par les agrémens qu’il donnent au théatre , l’école publique la plus pernicieuse du vice ? I
prix dramatique, à l’imitation des prix académiques, pour la piece de théatre que le public auroit jugé la meilleure. Ce prix e
le pied des maisons de Prince, ce que n’ont pas les Académies. Chaque théatre a son conseil bien pensionné, sans compter l’entr
on poussoit des cris, la multitude fuyoit, les femmes accouchoient au théatre . Notre caractère est plus doux & plus modéré 
perd la pudeur, la religion, la charité, il n’est pas douteux que le théatre & la danse, analogues au caractère nationnal,
gloire de produire ces malheureux effets, il n’est pas douteux que le théatre & la danse théatrale ne fassent dans tous les
é. Leurs maîtres Chrétiens n’ont pu réussir à l’abolir. Parmi nous le théatre semble l’avoir adoptée. Un Pantomime (Mercur. déc
Payens faisoient-ils rien de plus ? Et la danse est chaste ! & le théatre est épuré ! Le grand art de la coquetterie est su
gereuses, la douceur de l’harmonie la plus attendrissante, l’éclat du théatre le plus brillant, la situation passionnée où lais
; des plus importantes, de ne laisser jamais danser les femmes sur le théatre . La comédie la plus libre, dit-il, est mille fois
é de la quitter, qu’il seroit à propos qu’on supprimât tout-à-fait le théatre  ; mais que ne pouvant l’espérer, il faut du moins
solument nécessaire. Le grand art, le vrai succès, le chef-d’œuvre du théatre , est de transformer le spectateur en secret Acteu
à rendre Pigmalion amoureux d’un bloc de marbre qu’il a travaillé. Le théatre connoît & a représenté cette fable, il en sen
le portrait de la volupté, c’est Vénus elle-même, c’est le crime. Le théatre est le Temple de Gnide, l’Isle de Cythère ; toute
de la fille d’Hérodias étoit-elle moins dangereuse que nos danses de théatre  ! Ce fut une fois, dans une fête, pendant un repa
fit exécuter après le passage de la mer rouge, &c. Les termes de théatre sont une dérision de Moyse & de l’Ecriture ;
icules, si propres à en dégoûter toute la jeunesse, que celles que le théatre lui donne, parce qu’on l’y profane, & qu’on n
on lui prête, pour s’en jouer, & c’est un des grands désordres du théatre . Mahomet voyant que l’on dansoit dans les Eglise
présentent toute sorte de groupes lascifs. Telles sont nos danses de théatre , plus dangereuses même & plus criminelles ; l
i chanté. Qu’on juge de l’indécence & du danger de la danse de théatre par ce trait de la Sallé, l’une des meilleures da
n maintien prenoit rapidement une forme nouvelle, elle s’arrachoit du théatre avec le désespoir & l’excès d’accablement des
& qu’on donne pour modèle & pour chef-d’œuvre de la danse du théatre . Il en coûte peu à une danseuse de jouer tout nat
54 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185
 ; on ne s’attend pas que cette petite Ville ait voulu figurer sur le théatre , aussi ne l’a t-elle point connu depuis qu’elle e
peu-près tout ce qui sait lire, & qui peut avoir quelque idée du théatre . Le Clergé est composé d’un Chapitre de vingt à t
u de soin, l’Entrepreneur, qui l’auroit cru, n’a pas eu des habits de théatre , il a falu emprunter les habits, les robes, les j
qu’on a fait à la vénérable confrerie, en plaçant des pénitens sur le théatre , comme si elle étoit une troupe de comédiens, &am
vent être exposés les chastes confreres, en portant une décoration de théatre  ? Et de combien de railleries piquantes vont-ils
; il en distribua lui même, ainsi que tous les autres acteurs, sur le théatre , aux loges, au parterre. Tous burent rafade au bo
es ne pensent pas de même sur la Réligion, elles sont d’accord sur le théatre . Le théatre est un grand médiateur, il a réuni le
t pas de même sur la Réligion, elles sont d’accord sur le théatre. Le théatre est un grand médiateur, il a réuni les Chevaliers
piéce fort devote, en faveur des Chevaliers, le feu prit derrieres le théatre , dans la chambre des acteurs, & fit bien de r
il en a sa main brûlée. Toutes les gazettes ont annoncé l’incendie du théatre d’Amslerdam ; sur la fin de l’opéra un lampion mi
g de lacou’isse, le feu prit à la coulisse même, & delà à tout le théatre  ; dans un instant le plafond & le toit furent
 ? S’y préparoit-on, & quelle préparation que l’opéra ! Passer du théatre au jugement de Dieu, de l’opéra à l’éternité, peu
r la sévérité de ses mœurs, & singuliérement par l’éloignement du théatre , qu’elle a pendant plusieurs siécles réfusé de re
rtinage qui y regne, & singuliérement par son entousiasme pour le théatre  ; il n’y en a pas dans le Royaume, à l’exception
la place de l’Office Divin, qui n’entre jamais dans les opérations du théatre . Une musique brillante forme dans un endroit, des
leurs blessure. Le Cirque Romain ne voyoit guere plus de carnage. Le théatre Anglois, qu’on dit si féroce, n’en a jamais tant
ois, qu’on dit si féroce, n’en a jamais tant montré en figure, que le théatre de Marseille en a réalisé. Quel homme sage imagin
55 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79
p; emploie à tout moment, vous aurez une analyse exacte de l’école du théatre , & des mariages à la Moliere. Toûjours au
si leurs vœux. Elle n’agit pas moins en fille perdue, en fille de théatre  : Le temps presse, il fait nuit ; allons sans
mène, &c. Une fatalité qui mène tout : c’est le catéchisme du théatre , non celui de l’Église. Mais pour ceux que du
re honneur quand le Souverain des Dieux daigne être le rival. Tout le théatre de Moliere est également ennemi du mariage ; par-
u’une source d’infamies. Je n’ai garde de soupçonner dans les gens de théatre un projet semblable à celui de Bourgfontaine, où
les mêmes obstacles, a les mêmes intérêts à ménager, il régne sur le théatre une sorte d’accord & un systême de dépravatio
sur des adultères, où, comme Moliere, on n’en fait qu’un badinage. Le théatre est le plus hardi courtisan & le moins délica
i avoit porté ce riche trésor. La jeune femme parut avec éclat sur le théatre , & se fit une foule d’adorateurs. Il apprit p
de citer des traits des autres Comédiens. Pour peu qu’on connoisse le théatre , on sait que sur cet article tout est monté sur l
e accompli d’un mariage, selon l’esprit de Dieu, dont les mariages du théatre sont la parodie complette, comme tout le théatre
dont les mariages du théatre sont la parodie complette, comme tout le théatre en général n’est que la parodie, le renversement
paré, &c. voilà le bon ton, la belle morale, la noble conduite du théatre . Faut-il dire de quel côté se trouve la vertu &am
re agréable à Dieu & comblé de ses bénédictions ! Les mariages du théatre s’en flatteroient-ils ? Ils sont trop vicieux, po
copiste que celle des dramatiques. Les mêmes bons mots, mêmes jeux de théatre , mêmes idées, sentences, morale, intrigue, ressas
pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre , être l’objet de ses amusemens & de ses désor
our appeler ni Chirurgien ni Confesseur. Quel spectacle, quel coup de théatre , s’il est permis de le dire ! Ainsi fut citée au
autres mesures pour s’y préparer, que de passer de la sainte table au théatre , & du théatre au tombeau. Je doute que les pl
r s’y préparer, que de passer de la sainte table au théatre, & du théatre au tombeau. Je doute que les plus zélés défenseur
de pareils actes de religion. Mais il est écrit pour les amateurs du théatre , comme pour les autres : Tenez-vous toûjours prêt
par obéissance à leurs pères ; mais je dis que c’est là l’idée que le théatre donne du mariage, & celle qu’il en a. Le mari
on. La seule volupté y préside, Vénus fait tout. Tous les mariages de théatre sont faits par Vénus. La religion & la vertu
56 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37
atique, en récompense du Siége de Calais : elle lui fut remise sur le théatre au milieu des actrices. Ce sanctuaire de Vénus es
ête avec son amant, & qui viendroit effrontément le baiser sur le théatre , seroit aussi-tôt la Rosiere : il ne seroit qu’em
poser à son gré en saveur de ses créatures. Bien des gens ayant vu au théatre une paysanne recevoit une couronne de roses, pour
si respectable eût lieu en France. Ils avoient raison d’en douter, le théatre en est un mauvais garant : il n’est pas fait pour
s éloges, que les peintures en offrent la pompe à nos regards, que le théatre retentit d’applaudissemens (ces applaudissemens d
ds, que le théatre retentit d’applaudissemens (ces applaudissemens du théatre sont peu flatteurs pour la vertu), qui pourroit c
es vertueuses est plus grand que ne pensent, & le monde, & le théatre  : ils ne les croient rares qu’en jugeant sur cell
ne les croient rares qu’en jugeant sur celles qu’ils voient. C’est du théatre qu’on peut dire avec l’épigraphe de Favart, rara
dent, & les filles, & leurs parens, & en font des gens de théatre . Une possession paisible de douze siecles devoit
e siecles devoit assurer le repos des Salenciens : malheureusement le théatre s’est emparé de leur pieuse fête, l’a parodiée, &
avard en 1769, & le Sieur de Pezai en 1774, ont fait jouer sur le théatre de l’Opéra-Comique, dont ils l’ont rendue très-di
te, à prétendu avoir seul droit de choisir la Rosiere. Cet amateur du théatre , inconnu jusqu’à ce procès, qui ne lui ouvre pas
a rose, une fille récompensée pour sa vertu, ont paru un phénomene au théatre  : l’Opéra-Comique a saisi ce sujet singulier, &am
ng, Liv. XVI. c. 3. Voici qui fera connoître le génie des Rosieres du théatre & de leurs adorateurs. LE SEIGNEUR DE SALENC
la plus pure, & les mœurs des Salenciennes. Le souffle empesté du théatre souille les choses les plus saintes, corrompt les
un Prêtre, non le Seigneur). Les choses saintes sont si étrangeres au théatre , qu’on n’ose même en prononcer le nom : on ne don
? Il leur seroit commun avec bien d’autres qui ne sont pas saints. Le théatre croit encore lui faire grace. Par le titre de l
amateur qui étudieroit l’histoire & les mœurs dans les pieces de théatre . Louis XIII. étant au château de Varenne ; près
e la cérémonie, & la Rosiere n’y paroît pas, Salenci n’est pas un théatre , la fête de la Rose n’est pas une comédie, la Ros
gneur, très-inutile & très-déplacé, uniquement pour donner sur le théatre des traits licentieux de libertinage. C’est un li
roupe de miliciens & de la maréchaussée ne font qu’embarrasser le théatre . C’est un hasard qu’il y ait dans ce moment quelq
e l’y a jamais vue que quand le Seigneur, sans doute conseillé par le théatre , usa de violence pour chasser les habitans qui ve
la morale, & par la nature des faits, & même par les loix du théatre  ? Ce bel exemple, après douze cens soixante ans d
57 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214
ecdotes illustres du Théatre. LOuis XII étoit souvent joué sur le théatre . Lorsque les courtisans lui représentoient qu’il
les bons mots qu’on disoit d’elles, & de lui ; tout est changé au théatre , on y est plus respectueux pour les Princes, qui
étoit plus attentiff aux bonnes mœurs. Il défendit d’aller la nuit au théatre , & aux femmes de se trouver aux combats des A
es verges en prison, à moins qu’ils ne fissent quelque sottise sur le théatre , pendant le spectacle ; car alors on les faisoit
ne liberté entiere de les chatier. Le Sénat y fit des difficultés, le théatre avoit comme aujourd’hui, bien des amateurs parmi
s rappella, mais Néron tout vicieux, & tout assolé qu’il etoit du théatre , ne put souffrir leurs excès, & les chassa en
ge d’Amsterdam où il échoua, ce fut de ce qu’on l’y avoit joué sut le théatre , en représentant ses amours avec une actrice Fran
s heureux. La République aujourd’hui plus sage ne souffre pas que son théatre attaque des Têtes couronnées ; il est vrai aussi
us la gorge. L’Ambassadeur sort brusquement de sa place, monte sur le théatre , & passe son épée au travers du corps de l’ac
Dauphine signala son entrée en France par les honneurs qu’lle fit au théatre . Elle donna une medaille d’or à Cardin acteur de
à Dieu ; il y eut le soir des illuminatioins dans la Ville, & au théatre de l’opéra. On a réglé une grande fête à l’occasi
tre il y aura un grand bal paré au Palais, & un bal masqué sur le théatre . On distribuera de l’argent aux pauvres, & de
envisager avec les yeux de la réligion, ce mêlange de piété & de théatre , de cérémonies du Baptême & d’un bal paré ; d
emphithéatre, loges, acteurs, danseurs, tout étoit dans l’ivresse. Le théatre est le centre de tout ; on songea deux jours aprè
de Bearn pour rire jusqu’aux larmes, d’une farce qu’on siffleroit au théatre de la foire. Voici un autre trait qui tient sept
onde ; car on auroit tort de penser qu’il y ait de vraie nouveauté au théatre . Les piéces nouvelles ne sont que d’anciennes idé
le-Cruel, qui n’a eu aucun succès. Cette histoire n’est pas propre au théatre , ce ne sont que des attrocités & des révoluti
ebelle qui les détrône & les tue, & d’en faire l’éloge sur le théatre , comme d’un exploit héroïque ? On dit qu’Henri de
s. D’abord des amours & des rivalités, peut-on s’en passer sur le théatre , & que feroit l’actrice chargée des rôles amo
sépara ; mais bientôt après la Maupin se poignarda réellement sur le théatre , sous les yeux du Prince infidele, jouant le rôle
pour le mariage de Mr. la Clairon célébre actrice qui avoit quitté le théatre , fut choisie pour jouer le premier rôle. Grand dé
la lecture, des graces, de la voix, de la fortune, du talent pour le théatre  ; elle étoit de la cour de Madame la Duchesse du
p; des sentimens, & l’assiduité du commerce, tiennent beaucoup au théatre  ; le Poëte comme auteur, la Dame comme actrice. L
composé beaucoup de drames, l’autre en a beaucoup représenté ; sur le théatre de Sceaux, à la Cour de la Duchesse du Maine, c’é
de faire l’épitaphe de cette immortelle. Depuis qu’il a abandonné le théatre , il a fait vingt drames, personne n’est plus jalo
58 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59
assé depuis jusqu’à sa mort. La premiere est une suite d’avantures de théatre , la seconde n’en offre que peu. En voici un extra
s les plus ridicules qu’ils peuvent imaginer, ceux qui montent sur le théatre de société pour jouer toute sorte de rôles les pl
s théatres sont remplis, sont-ils plus raisonnables ? Ces mariages de théatre furent la plupart accompagnés de circonstances od
urs, malgré l’invasion de la Lorraine, dans le temps qu’elle étoit le théatre de la guerre, qu’on y exerçoit des cruautés inoui
e Dessanglée, au risque de tomber à chaque pas de cheval. Il passe du théatre à son camp volant, & quittant l’Actrice, il v
onsoler la nation en baladin. Il se mêle au parterre, il monte sur le théatre , il fait tous les exercices d’un histrion avec pl
ces événemens appartiennent à l’histoire. Voici ce qui appartient au théatre . Quand le traité, signé par le Duc, fut porté à L
auteur, plein d’honneur, de religion & de probité ; il y parle du théatre à l’occasion des fêtes données aux noces du Duc a
un goût romanesque d’aventure qui fit de sa vie un tissu de pieces de théatre . Il fut d’abord destiné à l’Eglise, & quitta
avoit donné tant de spectacles de galanterie devoit beaucoup aimer le théatre & toute sorte de spectacles. Ces duex belles
e, qu’elle se refusa à tous les desirs de Philippe IV. Elle quitta le théatre & se fit religieuse. Le Roi fit éver l’enfant
sait qu’après son abdication, cette Reine fameuse, si enthousiaste du théatre & si grande Actrice, se montra dans une grand
. Entr’autres il reconnoît le danger des spectacles ; il avoue que le théatre a été la source de son libertinage & de ses m
marquoient tous ses pas par des péchés & des malheurs. Le feu du théatre causa ce funeste embrasement. Il raconte qu’une d
es caresses, eut à peine perdu le goût de la piété, qu’elle courut au théatre où elle n’alloit jamais, & où la premiere foi
rtifia si bien, qu’elle devint scandaleuse, & assure que c’est au théatre que beaucoup de femmes tendent les pieges les plu
à l’amour, à toute sa vie licencieuse, qui n’a été que l’imitation du théatre , n’a été que le fuit de ce qu’il avoit entendu. S
décisifs, que cet Epicutien sans religion étoit un amateur déclaré du théatre , pour lequel il a composé plusieurs pieces, &
e dans les comédies Italiennes , &c. Ainsi la galanterie & le théatre déshonorent les plus grands noms, & la vertu
59 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105
, il est des traits ingénieux & vrais, par exemple ce portrait du théatre , page 56 : on remettra cent mille livres entre le
Directeurs de l’opéra toutes les décorations & ustensilles de mon théatre , à condition qu’on n’y représentera jamais aucune
e d’imitateurs ; il eût dû s’en contenter, tout au plus y ajouter son théatre historique, qui peut en être regardé comme la sui
e ? L’amour paternel a eu la foiblesse d’aller déterrer des pieces du théatre , qu’il avoit composé il y a plus de 50 ans, que l
amp; sa propre gloire de rajeunir toutes ses anciennes frivolités. Le théatre ne manquera pas de s’en faire honneur. Les ouvrag
uvres son suffrage & son exemple sera cité par les apologistes du théatre . Quoique nous ayons déjà parlé de son théatre fra
par les apologistes du théatre. Quoique nous ayons déjà parlé de son théatre françoit, la célébrité de cet Auteur nous sera pa
peut traiter de même toutes les histoires, faire de tout l’univers un théatre , de tous les siecles une comédie ; ce seroit une
Les histoires sacrées, habillées en scénes, passoient en revue sur le théatre  : la Reine de Navarre Marguerite avoit cru de son
mérite & la gloire, en joignant toutes ces qualités au talent du théatre qu’il avoit exercé dès sa jeunesse, il eût réussi
re, énergique & sublime, plein d’une bonne morale, parle ainsi du théatre  : nos théatres, nos divertissemens même retracent
nt l’objet est commun à quelque chose de neuf dans son application au théatre , où personne ne songe à la mort, quoique tout la
rem reverteris : les flots des spectateurs qui depuis la naissance du théatre , comme le cours d’une riviere, viennent au specta
voit écrit ; quoiqu’il en soit, il parle d’une maniere très-censée du théatre . Les Régens disent qu’il leur étoient impossible
e de fournir d’aliment à tant d’années, ils ont imaginé des pieces de théatre , qui donnent de l’occupation à leurs écoliers ; a
ntenance, pour parler en public ; mais pourquoi choisir des pieces de théatre  ? La déclamation théatrale est elle le ton des co
s maîtres de danses eux-mêmes, distinguent l’art qu’ils enseignent au théatre , de celui dont ils donnent des leçons en ville, c
s maîtres ont fermé les yeux sur les suites, en s’approchant du grand théatre , par les essais qu’il en fait, ce jeune homme se
abus. Les affiches. Février 1770, font un détail des ouvrages sur le théatre qui ont paru depuis peu 1°. Divers traités sur la
es. 4°. Les théatres de Regnard, de Legrand, nouvelle édition. 5°. Le théatre de l’Abbé Metastasio, du Président Henault. Le th
dition. 5°. Le théatre de l’Abbé Metastasio, du Président Henault. Le théatre Anglois par Madame de Riccoboni : on voit que les
rcure n’est pas moins exact à recueillir cette précieuse récolte ; le théatre forme aujourd’hui une bibliotheque nombreuse parm
& des estampes mettent les acteurs sur la voie : la traduction du théatre Anglois, ne renferme que des comédies. Les tragéd
e si on préféroit les Comédies de Moliere au Télémaque de Fénélon, le théatre d’Aristophane aux dialogues de Platon. L’Abbé d’O
vie, de jeunes libertins, ou de vieux bourgeois qui forment tout son théatre , & quelque pure qu’en soit la latinité ; on n
judicieusement : Quoiqu’on puisse dire, on ne purgera jamais assez le théatre , pour que les bonnes mœurs n’y courent point de r
60 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35
ent plus grande que celle des hommes. Il en est aujourd’hui, grace au théatre , qui on secoué ce joug. Elles sont en très-grand
monde il est décidé que c’est une vertu provinciale. Je dis, grace au théatre , car quoique dans tous les temps le vice se soit
rcé d’affoiblir les loix de la pudeur, ce n’est que par les leçons du théatre , qui en a brisé les liens. Qu’on compare les lieu
, les personnes, on trouvera constamment que dans toutes les villes à théatre le sexe est beaucoup plus libre que dans les autr
te, les peuples ont été plus licentieux que dans les autres temps. Le théatre fait époque dans les annales du vice. Pour les pe
qui peut resister à ces attaques, quelle pudeur n’y succomberoit ? Le théatre ne fit-il d’autre mal que de lever cette utile ba
es hauteurs, les préséances de la noblesse ! Lorsque dans la suite le théatre & le vice eurent degradé la vertu Romaine, on
ce eût été punie. Ces temples étoient bien plus anciens à Rome que le théatre . Si le goût de la scene y eût été dominant, jamai
ée semble adopter ce plan de galanterie qui regne sur le Parnasse, au théatre & à Cythere. De quatre ou cinq femmes qu’il i
surpris que dans son Nouveau Guliver l’Abbé Desfontaines ait parlé du théatre  ; il en est plein. Son Nouveliste, les Observatio
i voudra s’emparer d’une place qu’il a lui-même affoiblie. Ah, que le théatre seroit désert si l’homme connoissoit ses devoirs
uportable, & au parterre & aux coulisses. Ce n’est pas que le théatre , climat fertile en toute sorte de dépravation, n’
tribunal littéraire, qui juge souverainement de toutes les piéces de théatre . Avant cette création on étoit inondé de mauvaise
mbeau de la beauté & de la vie. Voici un portrait des amateurs du théatre  : Jugeant de tout sans rien connoître ; Je parle
cteur. C’est la suite inévitable de cette folle passion. On prend au théatre le ton & l’habitude de la fatuité, & on l
pratique les savantes leçons qu’ils y ont reçues. Le monde enivré du théatre met par ses applaudissemens le comble à l’extrava
es Cours ont conservé cet usage. Qu’on ne cherche point de Mentors au théatre  ; chaque actrice est de droit émancipée, n’a plus
oit-on sincerement le doux empire de toutes les vertus. Un amateur du théatre rira de ma morale. Vous prêchez apparamment à des
l’être. C’est un devoir, une perfection, une nécessité de l’état. Le théatre est par sa nature une école, un exercice continue
est de ne rien craindre, de ne rougir de rien, de se rendre maître du théatre , & d’y agir avec une entiere liberté. Cette a
auprès des Juges les meilleurs moyens de sa cause. C’est bien pis au théatre , où les rôles variés sans cesse sont presque tous
ence est le bon ton. On voit communément la personne qui fréquente le théatre , plus aguérie, plus libre ; plus hardie que les a
femme mondaine, avec tous les agrémens de la toilette, les nudités du théatre , les rafinemens du luxe, l’étalage du faste, comm
ns la lumiere éternelle. Ce n’est pas, il est vrai, la philosophie du théatre , où par un renversement de langage & d’idées,
en, qui ne s’en fasse gloire. Cette emblème n’a jamais paru sur aucun théatre . Une actrice qui voudroit se la donner, feroit ri
Venus, Diane, Junon, Flore, &c. en un mot toutes les Héroïnes du théatre dans le tragique les Isabelles, les Eléonor, les
61 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4
bles par de brillantes enveloppes. Voilà l’un des plus grands maux du théatre , de l’aveu de son oracle ; il fait excuser l’ince
aisant briller son talent, il faisoit le procès à son métier & au théatre , auquel il devoit toute sa gloire. Il pensa bien
t avec ceux qui la pratiquent. Cet utile rempart, ce doux attrait, le théatre le détruit. Il lie avec les méchans, il sépare de
p; justifier le coupable ; on les souffre pourtant, on les écoute. Le théatre est une espece de barreau, où le Poëte déploie so
Bien loin de faire aimer le criminel, on va le livrer au bourreau. Au théatre le crime est certain, il est avéré, il forme le n
62 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197
’il n’est pas de celui dont il porte le nom. On ne connoissoit pas le théatre du temps de Jacob. Il est vrai qu’il eût pu faire
s, on adore les actrices, on se livre à toutes les impudicités que le théatre enseigne, réalise, présente, fait commettre par s
Ce prince ne se contentoit pas d’avoir une troupe de musiciens à son théatre de Dresde, d’y faire venir une seconde troupes de
e mot écrit avec une S, un c, une n & un e, aujourd’hui commun au théatre , a l’extraction comme la destination la plus nobl
une nouvelle décoration, on dit, la scène change. On appelle scène le théatre où les acteurs jouent ; on l’applique encore à la
dit, scène premiere, scène seconde. Dans le moral, car aujourd’hui le théatre s’applique à tout, on dit d’un évenement, c’est u
pposition innée dans tous les esprits entre les bonnes mœurs & le théatre . Selon le génie des peuples & les usages des
quels on jouoit, dansoit, chantoit ; ce qui est bien plus analogue au théatre , puisque toutes les aventures des dieux, des dées
ras boussons, les pieces de la Foire, des boulevards, presque tout le théatre italien & la moitié du théatre françois, les
e, des boulevards, presque tout le théatre italien & la moitié du théatre françois, les deux tiers de Moliere. C’est ce qu’
agédie atroce, qui semble avoir passé les mets, & a transporté du théatre anglois sur le nôtre Beverlei, l’honnête criminel
formes usitèes dans nos tribunaux, on avoit imaginé d’en faire sur le théatre un tableau d’après nature, qu’on pût voir avec mo
ans la farce du sieur du Rosoi, ces hommes qu’on porte mourans sur la théatre , comme dans Alzire & tant d’autres, tout cela
rt fréquente : sous prétexte de se reposer de leurs fatigues (dont le théatre est très-innocent), ces messieurs & ces dames
ambes, ils se tireront mieux d’affaire : mais je doute que sur un tel théatre ils puissent jouer comme il faut. Le comte de Ro
est prise de l’Arrêté centenaire de Moliere, qui fait grand bruit du théatre . Un chevalier, enthousiaste du Patriarche de Bern
? Ne pourroient-ils entrer dans le monde honnête qu’en descendant du théatre , & prenant les airs impertinens d’un faquin.
ndant du théatre, & prenant les airs impertinens d’un faquin. Le théatre est donc inutile & même pernicieux à l’éducat
e borne pas aux théatres de collèges ; elle est observée sur tous les théatre , & contribue a succès de l’exécution. Les rôl
métiers, suivre pour réussir son talent & son goût. Mais, sur le théatre public comme sur celui de collège, il résulte de
4, exerc. 8, ch. I, demande s’il faut faire représenter des pieces de théatre dans les collèges. Son goût pour l’art dramatique
& qu’un professeur doit travailler pour le plus grand nombre, le théatre devient un exercice nécessaire dans tous les coll
st aisé de comprendre que cet habile professeur n’est pas partisan du théatre des colléges. Mais, ajoute-t-il, si on juge à pro
u monde en fin ses délices, & les savent mieux que les fables. Le théatre , qui est le grand maître des mœurs, y puise ses p
auf-conduit de la licence, pour la faire recevoir & pardonner. Le théatre n’en fait point d’autre usage : la vertu est ici
onte est une fable, une fable est un conte, l’intrigue d’une piece de théatre est une fable, une histoire fausse est une fable,
illent de pierrots & de scaramouches. Moliere, qui connoissoit le théatre italien, & en prit des scènes entieres, crut
ité & profiter de ses leçons, les inséroient dans leurs pieces de théatre , & Boileau dans ses satyres. L’auteur des rem
religion & pour les mœurs, & que même sa bonne morale sur le théatre perce quelquefois à travers les éloges dont il le
Ce qui est plus naturel que ces niches ou armoires qui défigurent le théatre & font une diversion désagréable dans le temp
s Trois Siecles. Ses poësies, dit ce critique, ne plaisent que sur le théatre , & n’ont aucun mérite à la lecture ; parce qu
angue, est le talent de l’art dramatique. Avoir composé des pieces de théatre c’est avoir droit au bonnet de docteur, sur-tout
la continence, au mariage, à la population, doivent leurs progrès au théatre . Le vice a inondé le royaume a mesure que le théa
leurs progrès au théatre. Le vice a inondé le royaume a mesure que le théatre l’a infecté ; ces tristes vérités ont bien augmen
par son départ, Son Excellence féminine s’est louée pour six mois au théatre de Bordeaux. On lui paye le voyage & on lui f
63 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35
armontel, & pour procurer au genre humain le plaisir essentiel du théatre , sa propre à réformer les mœurs ? Ce seroit un ac
Princes chez la postérité que de confier leur gloire à des plumes de théatre  ? Il est singulier de supposer que ceux qui ne vo
leur rendre un service de leur offrir un ouvrage qui soit pour eux un théatre . Ce langage d’un Libraire qui cherche à débiter s
à la recette ? S. l’on peut si aisément avoir chez soi la comédie, le théatre sera moins fréquenté. Ira-t-on chercher au loin u
vrai que la vertu sera affligée de cette étonnante multiplication du théatre , qui se reproduisant de tous côtés sous mille for
rendre un si mauvais service ? Mais il a travaillé sur la poëtique du théatre , il ne veut pas perdre ses travaux, il en fait pa
ues. En avoit-il besoin ? sa poëtique a été bien reçue, son Traité du théatre l’eût été aussi. Falloit-il achêter un nouveau de
r des pieges rendus à l’innocence ? Nous parlerons de son Apologie du théatre , que la religion & les mœurs ne lui ont pas d
& les talens de la Directrice parurent avec éclat fut ce nouveau théatre , moins licentieux que celui de la foire. Ils y oc
choses trés-singulieres qui ne seront pas oubliées dans les fastes du théatre  ; c’est la premiere Actrice qui ait observé sur l
volupté dans la parure d’une femme est par là même indécent ; mais le théatre concilie aisément ces deux idées. S. vraie décenc
à qui l’idée du Serail donne un nouveau prix. On a vu depuis dans le théatre du Sieur S. Foix, & bien d’autres, nombre de
le aucune vertu chrétienne. Ces vertus chrétiennes sont étrangeres au théatre . Aucun Comédien n’a la petitesse de s’en piquer.
& qu’elle connût que son état étoit désesperé, son amour pour le théatre ne se ralentit pas. Elle continua de jouer. Un e
a & voces præter eaque nihil. Ces succès furent preparés par le théatre . Quelle gloire ne peut pas se promettre un Acteur
re ne peut pas se promettre un Acteur & un Auteur dramatique ? Le théatre est le faîte de l’élevation, le sommet de l’honne
lies, ces bassesses, ces ridicules sont l’ouvrage de l’entousiasme du théatre qui fait tourner la tête à ses amateurs. Qu’est-c
ventures du Sieur Durosoi suffissent pour faire sentir le désordre du théatre . S. le Poëte s’est couvert de ridicule, que doit
avoir la célébrité des Journaux. Il étoit déjà dans le calendrier du théatre pour Decius François & les Peruviens, il a fa
e avec ses habits neufs, un Poëte avec sa couronne de lauriers sur le théatre . L’allusion naturelle de ce mot qui est peu d’usa
gré la protection des graves approbateurs, qui entendent aussi peu le théatre que le digeste, & ne peuvent l’entendre. Ils
de ses comédies autant de contes. C’est le contraire de la marche du théatre . Les Poëtes Dramatiques vont chercher dans les Ro
suis surpris qu’on n’ait point encore songé à mettre un impôt sur le théatre , & qu’au contraire le théatre mette un impôt
core songé à mettre un impôt sur le théatre, & qu’au contraire le théatre mette un impôt sur le public. On en a bien mis Su
rs ; le vermillon & la ceruse sont sur le tarif. Cet impôt sur le théatre ne seroit point crier. Il ne force personne ; il
64 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216
e faveurs. Celle-ci mourut aussi. Nous nous arrêtons aux aventures de théatre . Après l’abdication de Casimir, Roi de Pologne, l
joué s’en retourna lentement. Sa Majesté Impériale aimoit si fort le théatre , qu’elle exerçoit les acteurs. Dans une fête qu’e
ble. Comme le François rit de tout, & de lui-même, on joua sur le théatre cette expédition guerriere, intitulée le Camp de
s rats sur la corde. Tout Madrid s’empressa à les aller voir. Jamais théatre , ni combat, ni tournois, ne fut si fréquenté. Les
ncore plus par les intrigues & les galanteries dont elles sont le théatre . C’est le rendez-vous des libertins, des actrices
e. Nous avons seulement voulu faire sentir le caractere des amours du théatre , l’aveuglement & le malheur de ceux qui s’y l
ieres pour le faire commettre, la troisieme pour le punir, savoir, le théatre & les lieux publics, & une maison de corr
s plus libertins avoient peine à soutenir la détestable indécence. Le théatre est à peu près semblable à ce cabinet par les nud
dont elles sont l’instrument, fasse plus de ravage dans le sabbat du théatre que dans celui des Sorciers, elles ont une magie
ustes mesures pour s’en préserver par la fuite des occasions, dont le théatre est une des plus communes & des plus prochain
archande & riche en Pologne. Leurs filles n’oseroient paroître au théatre , mais elles sont très-exercées à la danse. Elles
des hommes de ce caractere est aussi scandaleux que la mascarade. Le théatre ne fit-il qu’occasionner ces excès, il seroit un
’étale que pour eux. C’est assez le goût d’Angleterre ; les piéces de théatre y sont les plus licentieuses, les actrices les pl
prié très-sincerement Garrik, le premier Acteur & le Directeur du théatre Anglois, de la supprimer, comme plus capable d’au
au-dessus de sa profession. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la vertu du théatre n’exclud pas le libertinage & le scandale de
autant qu’il pourra. J’admire avec quelle confiance on assure que le théatre , aujourd’hui épuré, ne parle qu’avec décence. Il
e, la décence est très-difficile & presque impossible à garder au théatre . Non seulement on ne l’y aime pas, & la piéce
hûte : c’est que les personnages sont trop honnêtes. Rien ne plait au théatre sans l’assaisonnement du vice. L’Auteur, qui espe
u’elle a été sur les terres de France, a été le triomphe continuel du théatre . Point de jour où on ne lui ait donné la comédie.
on ne lui ait donné la comédie. A chaque ville, à chaque station, un théatre se trouve dressé, une troupe d’Acteurs prête, une
s des villes en font par-tout de très brillantes, & chacune a son théatre . Elles ont même leurs Poëtes, qui fournissent des
ion des Auteurs, que le zele animoit. Mais c’est l’esprit dominant du théatre , qui d’après l’Amphitrion, George-Dandin, & t
a beau supprimer les derniers excès de l’aventure, qu’aucun homme de théatre n’ignore, & que l’imagination supplée aussi-t
65 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202
’hui si Comédienne, que la plupart de ces membres ont composé pour le théatre , & que ces compositions ont été le titre bril
ombre de quarante, l’Académie, dis-je, a été cruellement jouée sur le théatre . M. Pelisson nous l’apprend dans son Histoire. Ou
le perdit. Plusieurs des premiers Académiciens ont travaillé pour le théatre , Desmarets, Bois Robert, &c. C’étoit le goût
es années, avoit accordé à six Académiciens des places distinguées au théatre de la Cour ; ils y avoient été solemnellement ins
ent servi des rafraichissemens. Ils n’avoient pas le même avantage au théatre de Paris, & leur bourse se plaignoit de n’y ê
e Académicienne, & tout de suite l’Académie en corps se rendit au théatre , fut introduite par l’Ambassadeur, & installé
amp; un brillant fleuron pour la couronne de l’Académie. Une piece de théatre bien représentée doit plaire aux sourds & aux
que dans les pieces qu’il connoissoit, il se plaçoit le plus loin du théatre aux troisiemes loges, & se bouchoit les oreil
La couleur ordinaire des habits n’est pas un divertissement comme au théatre , elle est moins opposée à la tristesse que le jeu
Ecoles Chrétiennes, appellées dans le pays Mirepoises, ouvrirent leur théatre , & firent jouer leurs Pensionnaires. Le Chapi
droit acquis à une seconde représentation. C’est la jurisprudence du théatre  ; la délicatesse de l’Auteur gâta tout. Le vénéra
ruits au Propriétaire, distraction faite sans doute de l’entretien du théatre domestique, qui sont les fruits du labour, &
descendre à des plaisanteries basses. Il seroit à souhaiter que notre théatre aujourd’hui imitât sa sagesse, en retranchant les
la vigilance & de la crainte des élus, regne éternellement sur le théatre avec ses intrigues, ses transports, ses excès. Pe
pas un penchant qu’elle a mis dans son parti. Une indécence propre au théatre moderne, que n’avoit pas l’ancien, augmente beauc
ils aujourd’hui de cet amas de dangers que le vice a rassemblé sur un théatre  ? Que diroient ils de l’impudence, de l’irréligio
ais Acteur, vouloit du moins passer pour excellent Juge des pieces de théatre  ; il avoit en effet cette réputatiou, tout le mon
ar-tout avec enthousiasme : Dubois est le meilleur Juge des pieces de théatre . Personne n’ayant intérêt à le contredire, cela s
la vertu ne s’acquierent à l’aune. De toutes les places marchandes le théatre est celle où le commerce est le plus florissant ;
res, que de Comédiens, que de spectateurs, que de dupes ! Les gens de théatre sont plus charlatans & plus dupes que d’autre
n, & plusieurs auteurs Romans ou livres frivoles, ont condamné le théatre comme très-opposé à la religion, aux bonnes mœurs
qu’elle fait commettre, par l’empire souverain qu’elle exerce sur le théatre , ses attraits, ses dangers, ses objets, toutes le
de la priere. Il n’y a point de Chrétien ni ne doive avoir horreur du théatre . On n’éprouve pas, dit-on ces tristes effets, c’e
66 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195
espérer pour l’impie. Ainsi tous les Peres, en condamnant les jeux du théatre , offrent au Chrétien des plaisirs d’un ordre bien
Jesus-Christ ! les Acteurs poussant des cris plus perçans que sur le théatre  ! les Comédiens plus dissous par la force du feu
ur voir ce grand spectacle, vous n’avez pas besoin de Consul & de théatre . Quelle doit être cette gloire que l’œil n’a jama
e l’esprit de l’homme ne sauroit comprendre ! Le cirque, l’arenne, le théatre , l’amphithéatre, n’en approcheront jamais. Dieu s
insectes, &c. ? l’ouvrage de Dieu qui se peint dans la nature. Le théatre en est-il une ombre légère ? Les beaux arts en ti
que les portraits les plus ressemblans qu’elles en savent tracer. Le théatre lui-même s’en pare. Ses plus brillantes décoratio
ur s’amuser de ces niaiseries. En imposé-je ? Qu’on passe derriere le théatre , on verra l’attelier des miracles & la fabriq
s. Cicéron dit aussi : La vertu & la conscience sont le plus beau théatre de l’homme : Nullum theatrum virtute & consci
Edmon Campien sur l’échafaut se l’appliquoient à eux-mêmes. Ce mot de théatre que quelques Commentateurs de S. Paul emploient a
, omnes quidem currunt, unus accipit bravium. Ce qui est différent du théatre , où on ne court, ni ne combat, ni ne dispute le p
me impudique, Jean-Baptiste souffre le martyre pour la pureté. Sur le théatre on aime le vice, parmi nous on aime Dieu : Hîc pe
nent : Mirabilis Deus in Sanctis suis. Qu’allez-vous donc chercher au théatre , au risque de votre salut, vous à qui la religion
chefs-d’œuvre de la poësie & de la peinture, & jusques sur le théatre , dont elle forme les plus agréables fêtes, n’a pa
leur propre expérience & celle de tous les siecles dément, qae le théatre est le souverain bonheur, le centre du plaisir, l
67 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67
llustre ecclésiastique comédien a été Julien l’apostat : il aimoit le théatre à la fureur, son palais étoit plein de comédiens,
it une satyre. Nous en parlons ailleurs. Peut-on disputer ce héros au théatre  ? On peut aussi peu le disputer au clergé ; Julie
e, que pour faire sentir, par un si grand exemple, combien l’amour du théatre dont ce prince fut enivré, pervertit jusqu’aux ec
jusqu’au vif des sujets à qui il n’est pas permis de se défendre. Le théatre l’avoit gâté, & monté sur le ton du tabarin ;
arlons ailleurs, ayant quitté l’état ecclésiastique pour se livrer au théatre , il composa plusieurs drames qui ne réussirent pa
vérité qu’il présente & le ridicule sur le suïcide, si commun au théatre & dans le pastoral, où sans cesse on veut se
amp; le plus comédien qui fut jamais, a composé beaucoup de pieces de théatre & de livres burlesques, en vers & en pros
oyoit : il eût fallu y croire bien peu pour lui en donner. Amateur du théatre , il en étoit épris, il en avoit le génie, & i
Roi. Pourrois-je ne pas l’être ? Je suis à l’école de la raison. Le théatre qui gâte tout ce qu’il touche, a répandu un nuage
de religion, où il n’entre point de galanterie : mais tout est lié au théatre , d’une piece sainte on passe aisément à une piece
ences. Il veut que tout y applaudisse & batte des mains, comme au théatre . Quand il prèche, il se fait appeller un ange des
sque, dépouillé de l’air majestueux,         Je le trouve auprès d’un théatre ,         Je suis contente comme quatre,         J
68 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40
culpture. La peinture & la sculpture, compagnes inséparable du théatre , en firent dans tous les tems l’ornement & la
e répandre & de perpétuer des estampes qu’il auroit dû brûler. Le théatre en regorge, la décoration en est toute composée,
euses, crimes énormes ; le pinceau se prostitue à tout. La licence du théatre a gagné jusqu’aux livres saints ; il vient de par
contrasté avec la molesse, l’immodestie, l’impudence de ces vertus de théatre . Le théatre, il est vrai, n’est pas le seul endro
ec la molesse, l’immodestie, l’impudence de ces vertus de théatre. Le théatre , il est vrai, n’est pas le seul endroit où la pei
qui étoit sort commun dans le seziéme siécle, c’étoit l’imitation du théatre grossier du tems, qui mêloit les bouffonneries au
fonneries aux mystères dans les rôles, & les décorations ; car le théatre prit ou donna dans tous les tems le ton du vice,
i maussades qu’indécents, a succédé l’élégance typographique. Mais le théatre a bientôt détruit l’ouvrage de la vertu. Il ne se
qu’il est devenu dominant, il en a arrêté le progrès. Les censeurs du théatre , les magistrats chargés de la police peuvent-ils
portraits d’actrices habillées en vertus, & dans une attitude de théatre  ? De portraits d’acteurs sortant de la toilette,
plus infames, & donne à leurs Dieux la plus honteuse origine. Le théatre en fait une autre espece d’apothéose, il a pris c
, comme le sieur Anseaume dans le Peintre amoureux de son tableau. Le théatre en rougit si peu, qu’il en fait un mérite, &
’elles font naître, & sont par conséquent un très-grand danger du théatre  ; où elles sont de toute part étalées. Il est dif
d’écarter également les piéges que le démon tend aux deux sexes : le théatre au contraire affecte de les multiplier. Des homme
les loges, & en peinture, sur les décorations. L’olympe & le théatre ont fait avec la pudeur, un divorce éternel. Eh !
rolles de l’opéra, qui n’est que l’histoire des amours des Dieux ; du théatre Italien, des petites piéces, des parades, qui ne
ue se fit bâtir à Paris, à Ruel, à Richelieu, ce Cardinal, amateur du théatre , aussi fameux par ses défauts que par ses bonnes
e, occupé à faire en son honneur de la prose, des vers, des piéces de théatre , que la dévotion de son mari ne l’empêchoit pas d
lés floreaux, Vertumne séducteur de Pomone, par ses métamorphoses. Le théatre n’avoit garde de laisser échaper des objets si di
m qui est un peu d’écrié ; nous l’appellerons la Sagesse. Ainsi le le théatre , à la faveur de quelques gazes, se fait honneur d
s le regne des beaux arts, ce n’étoit pas à Trente les beaux jours du théatre , & le triomphe de la philosophie dont les sub
rendu l’homme à la raison & à la nature, appellé tout le monde au théatre , & fait transporter le théatre dans les maiso
a nature, appellé tout le monde au théatre, & fait transporter le théatre dans les maisons, dans les livres & dans les
du livre de la Sagesse, gens fort sérieux & très peu amateurs du théatre , pensent bien différemment. Dans le détail que fa
inairement la décoration des appartements & des jardins, comme du théatre . S. Clement Alexandrin, in protept. semble, en d
s ; une bouche, & ne parlent pas. Ces folies sont communes sur le théatre , dans les scenes, si fréquentes qu’elles sont usé
69 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84
mmodestie des femmes, ne parle-t-on que de cette licence grossiere du théatre payen, dont l’histoire a conservé la mémoire comm
s Comédiennes, les méprisoit assez pour les faire dépouiller en plein théatre , ordre qu’elles exécutoient avec joie, & souv
lus répréhensible à mesure qu’elle dévoile davantage. L’immodestie du théatre n’est ni obscure, ni douteuse, ni médiocre, ni pa
icule, de la volupté un besoin, de la passion une nécessité ! Mais le théatre fût-il aussi purgé qu’on le dit des discours &
é des Dulcinées de la comédie, dans le goûr & la fréquentation du théatre . L’amour pur, qui est à la pointe de l’esprit dev
ans, qui quand ils auroient quelque chose de réel, vont s’évanouir au théatre . Donnons en passant quelque coup de pinceau au po
en bien & en mal doivent donner du poids à son suffrage contre le théatre . Elle en est l’ennemie déclarée, & de tout ce
mp; se craindre, sera-t-il permis d’étaler aux yeux du public, sur un théatre , des objets que la sainteté du paradis terrestre
blent. Mais ce ne sont guère que celles qui en ont pris l’habitude au théatre , qui ne veulent pas voir la foudre prête à les éc
s montrez dans les promenades, au bal, à l’Eglise, vous montez sur le théatre , vous vous offrez à tous les yeux, & vous nou
later la juste colère. C’est une défaite ordinaire des apologistes du théatre , qu’on en a banni les discours licencieux. Nous e
e : Figurâ nudâ dæmon assidet. In Psal. 113. Eh ! qu’a-t-on besoin du théatre de dire des grossieretés ? on les y expose. Qu’a-
ni exercice ; on se montre & tout est fait. On ne souffre pas au théatre , dit-on, des tableaux indécens. Supposons-le ains
peu attentives, de ces femmes si peu réservées, & l’immodestie du théatre cherche en vain dans la multitude des coupables u
bres, ce même corps qui ont été l’instrument de la lubricité & le théatre du scandale, deviendront le théatre & l’instr
strument de la lubricité & le théatre du scandale, deviendront le théatre & l’instrument du supplice : Per quæ peccavit
ardonne pas, c’est le péché d’un Auteur, d’un Acteur, d’un amateur du théatre , qui contre toutes les loix, contre ses lumieres,
des statues, des tableaux, des décorations, des bas reliefs, & au théatre , & aux loges, n’est que la suite & la cop
rts feroit tomber les ames les plus pures. Cette indécence a passé du théatre dans les maisons des amateurs ; par-tout les tapi
70 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153
user & des savans pour lui donner un air de savante. Cette vie de théatre fit évanouir toutes les espérances qu’on avoit co
de divers rôles qu’elle a joué les mettra sous les yeux ; l’amour du théatre renverse jusqu’aux têtes couronnées. Elle joua l
porce qu’elle faisoit jouer la comédie dans son Palais, jusques là le théatre étoit inconnu en Suède. Son père Gustave étoit tr
authentique du mépris de sa nation & de sa maison, elle bâtit un théatre , fit venir à grand frais & soudoya des troupe
sieurs traits singuliers qui marquent sa frivolité, sa fureur pour le théatre , & le peu de cas qu’elle faisoit des savans ;
s lourds, traînans & sans cadence, lui donnèrent la farce sur son théatre , Naudé n’en fit que rire, Meibonius s’en offensa,
tum. La matière médicale qu’il employa avec le plus de succès, fut le théatre , dont par l’ordonnance de son Médecin, Sa Majesté
toujours eu de la vogue ; ce sont des Comédiens qui représentent sans théatre , mais qui on avec le théatre des liaisons les plu
sont des Comédiens qui représentent sans théatre, mais qui on avec le théatre des liaisons les plus intimes. C’est à l’école de
lui donner, étoit de la mener à la comédie, la France se signala, le théatre continnoit à y briller par ses soins, & les l
t d’applaudir, s’élançoit à mi-corps hors de la loge. Les passions au théatre rendent presque l’homme machine ; c’est un coup d
es sentimens dont le jeu des organes n’est que l’image ; c’est que le théatre transporte l’homme hors de lui-même, une Reine mê
, elle avoit l’humeur guerrière, dans le goût des peuples du nord. Le théatre changea tout, & la jeta dans la dissipation,
retourna comme elle étoit venue. Si Christine n’avoit point connu le théatre , elle eut été heureuse, & eut rendu ses peupl
éatre, elle eut été heureuse, & eut rendu ses peuples heureux. Le théatre fut l’époque de tous ses malheurs, sa légéreté, s
pplaudissemens, tombent, sont oubliées, & ne paroissent plus ; le théatre lui-même sert à détruire ce qu’il avoit servi à é
mais quand on a besoin de recruter ses troupes, tout fait nombre, le théatre n’y gagne guère qu’une assez mauvaise Actrice cou
ois, peuple belliqueux, tres-éloigné du luxe & de la molesse ; le théatre qui l’introduisit dans la Cour, & à qui ses v
rs paru mécontente des Jésuites, se moquant d’eux, de leurs pièces de théatre , les méprisant, en disant volontiers du mal ; il
faisoit alors grand bruit en France, & le mauvais succès de leur théatre  ; c’étoit encore se jouer de la Religion : mêlan
loi de la confession, tandis qu’on viole les loix de l’humanité ! Le théatre eut-il jamais de tragédie aussi bisarrement atroc
ne jupe très-courte, tel que le Comédien Riccoboni dans sa réforme du théatre ne la permet pas même aux Actrices & aux Dans
t, deux bouffons, l’un Italien & l’autre François. Les femmes du théatre ne les font pas. C’étoit une société de débauchés
as ; le Palatin est un homme sérieux qui n’aime pas le libertinage du théatre , & qui la gêneroit dans ses passions, & C
ermine une galanterie par un meurtre . C’est une scène tragique où le théatre est ensanglanté dans le goût de Shakespear. Quel
insi bien approfondi s’évanouit l’Actrice célèbre, & le mérite de théatre tant vanté. Ces revers sont ordinaires, il n’y a
71 (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247
du démon dans le monde. C’est pour vous inspirer une juste horreur du théatre & de ses spectacles, que je me sers des parol
les premiers siécles du Christianisme. Tous ont condamné les jeux de théatre comme très-pernicieux & capables de corrompre
eux amusemens. Tertullien dans le second siécle dit nettement que le théatre est Tertullien mort en 216. Privatum impudicitiæ
se représentoient tant d’obscénités. Voici ses paroles : Les jeux du théatre & tous les spectacles de turpitude que l’on y
ndez que ce saint Docteur est si favorable aux jeux & aux gens de théatre . C’est dans sa seconde Seconde, question 168. Voi
urs. Saint Thomas en ces endroits parle seulement de certains jeux de théatre , qui sont en quelque façon utiles & même néce
e veux dire de ces piéces comiques & bouffonnes qu’on joue sur le théatre , où par mille artifices séduisans on excite les p
6. Octobre 1584. pour déposséder les comédiens qui avoient dressé un théatre dans l’hôtel de Cluny ; & l’Arrêt du 10 Novem
gé de face. Rien n’est aujourd’hui plus châtié ni plus modeste que le théatre . Il ne s’y représente rien qui puisse blesser tan
éle avec les Prédicateurs de l’Evangile. On ne représente rien sur le théatre aujourd’hui, dites-vous, qui puisse blesser tant
’on voit encore aujourd’hui dans la comédie ? On n’y monte pas sur le théatre pour y parler de Dieu & des moyens de pratiqu
au nom du saint Esprit, de séparer de leur communion tout les gens de théatre , pendant tout le tems qu’ils continuent de jouer.
eadem dist.n’accorde la grace de la réconciliation à tous les gens de théatre , qu’après qu’ils ont donné des marques certaines
oit en user avec un certain comédien, qui avoit à la vérité quitté le théatre , mais qui continuoit à y en former d’autres, &
mpie. Et que personne ne s’excuse, en disant : J’ai cessé les jeux du théatre . Dès qu’il les enseigne à d’autres, il est indign
er des maximes contraires à cet Evangile, comme font tous les gens de théatre . Ils ne viennent donc pas de Dieu, mais du démon
e goûter au Ciel les douceurs d’un éternel repos ; & vous êtes le théatre sur lequel s’est éxécutée cette sanglante, mais h
72 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94
ux honneurs royaux, & même aux honneurs divins ; c’est le Dieu du théatre , il faut bien le placer dans son temple & sur
de Paris, en faire la statue de Voltaire, lui mettre dans une main le théatre de la comédie Françoise, avec ces jolies actrices
s de lettres, mais quelques gens de lettres. C’est quelque amateur du théatre , aucun autre genre de savant ou de littérateur, n
amis, & les actrices pour faire élever ce monument de la folie du théatre  ; il est bien placé dans la salle, c’est le rende
taire ce jour est un grand jour pour vous. Le parterre, les loges, le théatre , les coulisses, les salles étoient trop petites p
Dieu, s’écrioit on, le Dieu du goût, le Dieu de l’histoire le Dieu du théatre , le Dieu de la philosophie, voilà tous les Dieux 
petits arbrisseaux qui croissent au tour de lui ; qui a formé pour le théatre sa chere fille, la charmante Hus, vestale comme e
illustre, qui ; quoiqu’à demi Episcopal, aime & protége assez le théatre , à l’exception de l’Archevêque de Sens, M. Langue
is en vain : Beaux Arts dont il fut idolâtre, Dieux du licée & du théatre , Venez, descendez parmi nous ; Ce jour qui célébr
s douleurs, Qu’importent de steriles pleurs, Qu’il a fait répandre au théatre  ? Ce sont les pleurs qu’il a taris, Qui rendront
âtre, qui revient plusieurs fois, n’exprime que trop bien la folie du théatre & de ses amateurs, Racine a donc formé ce gra
vient de recevoir des honneurs fort approchans, un prix dramatique au théatre , de la part du Roi, la qualité de Bourgeois de Ca
le plus réel de Voltaire. Ont-ils donné à Melpomêne & à Thalie un théatre complet, de plus de vingt pieces plus belles l’un
plus belles l’une que l’autre, & un très-beau commentaire sur le théatre du grand Corneille ? Quant à M. de Belloy, il ne
ien de plus remarquable, que trente autres pieces qui brillent sur le théatre , & nommément la plupart de celles de Voltaire
crier, tenez-vous prets, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. Le théatre lui-même donne de pareilles leçons. Un Révenantne
Sémiramis de l’immortel Voltaire ? Le grand Shakespear & tout le théatre Anglois, sont pleins de cimetieres, de tombeaux,
73 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217
la piéce, après les imprécations contre Rome, elle voulut quitter le théatre avec précipitation, selon son rôle, & Horace
er à se lever, & la conduisit au foyer. Il revient furieux sur le théatre , tire son épée, & la poursuit pour la tuer. I
comme aux moutons d’Affrique, ce qui feroit un très-bon effet sur le théatre . On verroit avec plaisir une actrice qui meneroit
ussi être une comette, dont la queue longue ménace les détracteurs du théatre , & pourroit bien, comme on le craignoit à Par
ssons, où l’on voit une foule de queues de toute espece, & sur le théatre dont elles sont une décoration. Boileau, homme de
elles se dédommagent en prennant des habits d’homme, & que sur le théatre la robe des danseuses, presqu’aussi courte qu’un
ne danse royale tres-majestueuse. On voit les queues serpenter sur le théatre , se croiser entr’elles à mesure que les danseurs
t connoître l’origine. Ce ne fut d’abord qu’un habit de femme pris du théatre par vanité. On croyoit y voir un air de grandeur,
des femmes par la molesse & le luxe. On doit ces métamorphoses au théatre , où il est ordinaire d’en prendre mutuellement le
e queues. Toutes les estampes de la comédie Françoise, de l’Opéra, du théatre Italien, qu’on voit à la tête des piéces, donnent
des glands, dont le nombre distingue les dignités ecclésiastiques. Le théatre a fait la fortune des queues. Le grand usage qu’i
obligent les acteurs à se tenir écartés, & balayent réellement le théatre en le traversant : Longo Symare verrit humum  ;
agesse. Juvenal, Martial, parlent en divers endroits de ces robes de théatre , & se moquent de Neron, qui après avoir joué
tes les tragédies, & vous affubler de toutes les longues robes de théatre , votre style n’en vaudra pas mieux : Quantumvis
; effeminé, qu’on a pris des femmes, & que ces femmes ont pris du théatre , il est singulier, dis-je, que non seulement des
n traîne des queues aux nôces des Princes, comme aux funérailles ; au théatre , en jouant la farce, comme à la Tournelle en cond
ions avec le corps de la Magistrature ; on se déguise même souvent au théatre en prenant une robe de Palais, & la longue qu
74 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141
, la ceinture de Venus, &c. Les romans, les poëtes, les pieces de théatre sont pleins de ces folies. Il n’en est point qui
impureté y ont établi une partie brillante de la parure, & sur le théatre leur agilité, leur situation, leur arrangemeut sy
nds modelles dont elles imitent la conduite. Les Héros Romains sur le théatre n’observent guere ce détail de costume. Ils n’ont
entrechats de Gentilhomme. Le Blason n’a pourrant pas fait fortune au théatre . Ce n’est pas que tous les Comédiens ne soient de
t voir la jambe & le pied. Cette chaussure étoit admirable sur le théatre , elle étoit susceptible de toute sorte d’ornemens
étoit moins connu, employoient differentes matieres, toujours sur le théatre du liege pour les semeles ; son épaisseur élevoit
omme en Poulaine, un amant à Poulaine étoient les élégans du tems. Le théatre a été fidelle à ces décorations, & en a inven
Danaés & la pluie d’or qui les humanise ne sont pas rares sur le théatre . Cet éclat emprunté n’est dû qu’aux décorations,
veux, le plus doux parfum d’une tabattiere & d’une cassolette. Le théatre en est couvert. Quelle actrice se pardonneroit de
elques Themires, langage trop vrai, qui dit très-énergiquement que le théatre n’est que le vice présenté dans tous les points d
suppose être fort au-dessus des autres hommes. Les anciens masques du théatre étoient dans le même goût, c’étoient des casques
e l’esprit & l’origine de cet Ordre n’est qu’une scene comique du théatre de la foire. Il me semble même qu’il y a quelque
des Prêtres ; & quand la Papesse Elisabeth faisoit de l’Eglise un théatre , n’étoit-on pas bien édifiés d’y voir une femme y
Pompée arbora aussi des jarretieres distinguées à la dédicace de son théatre . C’étoit leur véritable place. Elles étoient si b
auche, dans les endroits suspects, vers les personnes dangereuses, au théatre , chez les actrices. Dans ces mêmes vues de bonté,
tes que celles que les pieds d’une danseuse inspirent aux amateurs du théatre . Il y a apparence que ces passages de l’Ecriture
ions mistiques de la chaussure à la vertu. C’est donc une dévotion de théatre , disent les Protestans. Ils ont tort. La piété es
75 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139
prétentions littéraires. Cette excursion ne sera pas hors-d’œuvre, le théatre y revient souvent, elle achevera de caractériser
icence sur la religion, & les mœurs des Auteurs & amateurs du théatre . J’y trouve trois cas de conscience proposés avec
eur Espagnol n’étoit pas Docteur de Salamanque, c’étoit un Docteur de théatre . Nous parlerons bien-tôt du troisieme cas du Marc
te Beaupré & Catherine les Ursis, se donnèrent rendez-vous sur le théatre du Marais, pour se battre l’épée à la main, &
tel Ecrivain n’est pas aux petites-maisons ! Non : il est fêté sur le théatre , son livre est loué par les Journaux. Est-ce resp
& magnifiques. C’est un mal nécessaire, disent les apologistes du théatre  ; c’est la seule excuse plausible de la tolérance
z soi. L’Auteur a du moins la bonne foi de faire sentir l’affinité du théatre avec les clapiers. Pag. 183. tom. 5. Dans la loge
es Gens du Roi, qui débuta par là en entrant au Palais. L’histoire du théatre a oublié de faire mention de ce début, & de f
d’être amoureux ? Qu’ils sont donc grands les Héros & Héroïnes du théatre  ! à moins qu’on ne dise qu’ils ont des irruptions
e le mariage, si on ne savoir que c’est là l’esprit & le style du théatre . Tom. 1. pag. 123. Tom. 5. pag. 92. Pendant l’int
ince obtinrent la permission de s’établir à Paris. Ils ouvrirent leur théatre à l’Hôtel d’Argent. En 1609, à l’occasion de quel
& à Moliere ? fut-il jamais d’idée plus folle ? L’entousiasme du théatre fait donc tomber en délire ? Ces deux grands géni
& fuga temporum, &c. On parle ainsi aux petites maisons ; le théatre en a la réalité, il ne lui manque que le nom. Je
cru devoir dégrader les lieux publics, C’est bien assez de tolérer le théatre  ; faut-il rendre la gloire des grands hommes comm
e le Bel, & bien d’autres dans tous les temps, ont fait servir le théatre à la politique, en donnant du ridicule à leurs en
les Seigneurs François, qui les repoussoient, & les chasserent du théatre après les avoir bien battus. Sur quoi il rapporte
s son Régiment à Strasbourg, dans son voyage à Constantinople, sur le théatre Italien, ou à l’opéra ? Apologie du Théatre.
nce de Conti, Bossuet, le Brun, Rousseau, &c. qui ont combattu le théatre , en faisant son apologie. Mais il a pris un tour
pourroient tout au plus former une scène, & même assez froide, au théatre de la Foire. Pour mettre le Marchand de niveau av
es Actrices. Qui doute qu’un tel Marchand, qui de sa boutique fait un théatre , ne soit en état de péché, & par conséquent l
. Son apologie prétendue est au contraire la condamnation évidente du théatre  ; il a rendu son Marchand le plus méchant qu’il a
que quelques Acteurs, danseurs, chanteurs Italiens se sont donnés au théatre de Paris ; que des étrangers qui viennent à Paris
te vie, quand il s’agit de notre salut dans l’autre ? Les amateurs du théatre ont-ils cette vérité devant les yeux ? risqueroie
, à la charité, au détachement de soi-même, à l’amour de prochain. Le théatre est un lieu public où pour de l’argent en présent
76 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187
t que personne d’aprécier leurs talents & leur jeu. A ce titre le théatre a droit de monter sur le tribunal. Qu’on croie, s
e cette célébre Philosophe. Je ne révendique que ce qui appartient au théatre dans la vie de ce fameux personnage. Mes prétenti
ivers actes. Un bon poëte n’auroit qu’à les remplir, pour composer le théatre d’Elizabeth. Un Roi de France fit autrefois jouer
mp; semée de crimes, qui n’avoit d’autre mérite que le libertinage du théatre . Sous quels auspices est née cette Princesse, que
& superbement habillée, elle monte sur l’échaffaut, comme sur le théatre , y rit, y pleure, comme une folle. Elle avoit san
sang le plus illustre que son pere faisoit couler à grands flots. Le théatre de Crebillon & de Shakespear n’ont jamais pré
rniroit de la matiere à vingt tragédies, dont le recueil formeroit le théatre le plus sombre. M. Arnaud auroit pu le choisir po
vation au trône. Par une révolution romanesque, & un vrai coup de théatre , elle passa de la condamnation aux hommages, de l
is le Parlement, la Nation, l’Europe entiere l’a reconnue. C’étoit un théatre où la passion jouoit tous les rôles. C’étoit une
e leur imprudence, malgré sa politique. Elle fut heureuse d’avoir son théatre en Angleterre, où les esprits plus sérieux s’occu
ns. Elle disoit que sa garderobe en étoit pleine, comme le magasin du théatre , pour habiller les acteurs selon le costume. C’ét
nt les deux extremes, la férocité de la nation, & la fourberie du théatre . La probité ne fut pas sa vertu favorite. Elle s’
evonshire. Sur vingt Favoris, qui jouerent successivement derriere le théatre , il y eut deux amans avoués sur la scene, Milord
uteur frivole, Poëte galant, & ce qui est inséparable, amateur du théatre , composa plusieurs mauvaises comédies. Il a tant
atre, composa plusieurs mauvaises comédies. Il a tant de goût pour le théatre , qu’il place souvent la comédie dans les amours d
s vu. Il le suppose tout construit à dessein, même dans le Palais, un théatre magnifique, que les Rois d’Angleterre n’y avoient
erre n’y avoient jamais fait construire. Il fait donner un bal sur ce théatre comme le bal de l’Opéra d’aujourd’hui, & exéc
n’est que dans l’histoire, sans avoir besoin de s’embarrasser, que le théatre & les romans ont puisé. Son intrigue galante
fois en disant : Voilà le traitre que j’ai tant aimé. Cette piéce de théatre , jouée réellement à Londres, a été mise en vers p
eille, sous le titre du Comte d’Essex, & jouée avec succès sur le théatre de Paris. Acte III. Le Duc d’Alençon. Ce Prince,
comme une comédie, il ne se trompoit pas. Ce ne fut qu’un mariage de théatre , comme l’avoient été tant d’autres. La piéce fut
pectacle, qui ressemble à l’Opéra. De votre loge vous ne voyez pas le théatre comme il est ; les décorations vous cachent les m
essorts, les poids, les cordes, qu’Elizabeth fait mouvoir derriere le théatre , qui enlevent son mari dans les airs, comme Phaët
ter le pied. Fontenelle suit là son propre caractere, & celui du théatre , dont il étoit amateur décidé, par un goût hérédi
l’autre par légereté, par caprice, lui avoit plu. Dans ces amours de théatre , sa respectable virginité, toujours saine & s
st un champignon qui vient dans une nuit & disparoit de même. Le théatre est fertile en champignons. Le Comte de Leicester
& le tint fort longtemps à genoux à ses pieds, comme les amans de théatre aux pieds des actrices, le contemplant, le caress
la Majesté Royale. L’histoire ne montre pas des Rois Ambassadeurs. Le théatre , comme dans les tragédies de Didon & d’Eudoxi
77 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127
seul ; par une noble émulation, on prépare avec la même profusion un théatre à la Comédie françoise, un autre à la Comédie ita
e : c’est un si bel ornement, il est bien juste de l’y incorporer. Le théatre italien est réservé pour la maison de Conti, qui
ier Prince du Sang. Les successeurs du grand Condé, brilleront sur le théatre de la Nation, qu’il a si souvent rendu victorieus
nt rendu victorieuse. La maison de Conti jouira dans ses domaines, du théatre étranger des Italiens. Les Muses de la scéne ne s
s un avis sage, à tous ceux qui voudront travailler pour quelqu’autre théatre , c’est de constater pardevant Notaire & témoi
profusions énormes ; nous les faisons porter au Public. Le Cirque, le théatre , l’arêne, étoient hors des Villes, jamais dans le
nous sacrifions un terrein immense, & le plus prétieux. Jamais le théatre ne fit partie du Palais des grands Seigneurs, com
si toute prête une machine ingénieuse mettra le parterre au niveau du théatre , ce qui forme un salon octogone de 45 pieds de di
e Nation a les siennes qu’on peut voir dans les voyageurs. Le nouveau théatre de Versailles est un spectacle d’une magificence
à de très-beaux ; mais pour mieux recevoir Madame la Dauphine, car le théatre fait partie de la reception, on en a bâti un nouv
ion qu’on en a imprimée, qu’on trouve par-tout. L’auteur pense que le théatre & la dignité du Roi, sont deux idées faites l
our l’autre. Les Comédiens pensent comme lui : admirez les progrès du théatre  ; ce fut d’abord une bonté dans les Rois de le to
 ; il s’en est acquitté parfaitement ; c’est aujourd’hui un très-beau théatre . Garrik est venu à Paris, & y a vu certains u
bre 1770, l’assure telle ; quoiqu’il en soit Garrik n’a pas quitté le théatre  ; il joue à l’ordinaire avec applaudissement ; no
78 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202
Tous deux répondirent au choix du Prince, celui-ci par des pieces de théatre qui corrompent les mœurs, celui-là par les plus b
quelque jour louer aussi. La plûpart de ses Contes ont été mis sur le théatre  ; la scêne a succé toute la corruption de la Font
ses Députés, & fit pour lui un service : Moliere est mort sur le théatre , in flagranti delicto, sans donner le moindre sig
e, je rougis de le comparer à un Tabarin : On répond, pour excuser le théatre , qu’il purifie l’amour, & lui ôte ce qu’il a
trouve celle-ci : Quand les Romains se furent adonnés avec passion au théatre , ils perdirent, dit Quintilien, les sentimens gén
uteur fidele à son sujet ne fait pas l’éloge de Moliere. Le talent du théatre quelque grand qu’on le suppose, est au moins un t
rendant très-frivoles. Est-ce le bien public de faire tant estimer le théatre  ? 3.° L’Université de Paris a donné pour sujet du
s celui de Moliere, quoique assez indulgent pour donner les regles du théatre , n’en a pas moins prononcé la condamnation par ra
ique de Bossuet, qui jamais ne s’est amusé à donner des regles sur le théatre , ni borné à faire des souhaits, au lieu de pronon
ce de celui de Moliere ? On ne peut douter que Fenelon ne condamne le théatre , & ne blâme Corneille d’avoir introduit des é
; dans le temps qu’il proteste ne pas souhaiter qu’on perfectionne le théatre , qu’il se réjouit d’y voir des défauts, parce que
ité & un agrément qui enchante, il voudroit les introduire sur le théatre , & à la faveur de cette métamorphose il lui f
celui de l’Abbé de Besplas. Celui-ci bas courtisan met la réforme du théatre dans les grands, Fenelon dans la simplicité des b
meres de part & d’autre, mais chimeres aimables dans Fenelon ; le théatre corrompu par les mœurs des grands est fermé aux m
a campagne. Le grand monde qui y domine le leur rend inaccessible. Le théatre traite toute sorte de sujets ; il ne peut se born
la religion des conquêtes dignes d’elle. Aussi le montre-t-il sur le théatre de ses vertus épiscopales. Il faut bien pour mett
aussi Comédien. Les Philosophes en sont tous. La philosophie & le théatre sont la souveraine perfection des hommes, même de
en autant que Philosophe (c’est à peu-près la même chose) joue sur le théatre des vertus épiscopales. Et ces excès sont couronn
glais, Peruviens, Mexicains, Indiens, Chinois, &c. pour élever un théatre à Moliere sur les débris de l’univers dramatique
comme la peinture & la sculpture sur l’imitation de la nature. Le théatre n’est qu’un tableau de tous ceux qui ont jamais é
ieur d’un homme qui n’est rien. Moliere n’est exactement rien hors du théatre . Rousseau a des défauts sans doute ; M. de Voltai
écrivain agréable, érudition immense, ouvrages innombrables, tout le théatre du Comédien feroit à peine la centieme partie de
s même le mérite qu’on loue aujourd’hui la tolérance & l’amour du théatre . Il persécuta ouvertement le christianisme, démol
r la chanson : L’autre jour Colin malade dedans son lit. La moitié du théatre de Moliere ne mérite pas mieux ce commentaire que
us le soleil. Les hommes ne font que se copier les uns les autres, au théatre sur tout, où les mêmes choses reviennent sans ces
, qu’un Apothicaire vienne avec sa seringue donner un lavement sur le théatre , dans cette bouffonnerie platte & dégoûtante
79 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96
teur ? Il est tout. Rien ne lui coûte, un coup de baguette produit un théatre , comme un palais, des acteurs & des actrices,
st fait. Comme ces Nimphes sont sçavantes, elles sont à Psiché sur le théatre de l’amour un cours complet de la galanterie. Ell
s les petites choses, (comme si c’étoit une grande pensée de bâtir un théatre ,) en chargea Vigarani. Le Cardinal Mazarin avoit
) en chargea Vigarani. Le Cardinal Mazarin avoit projetté de faire un théatre dans son Palais, (c’est encore une grande pensée
de la sale est partagé en deux parties inégales : la premiere pour le théatre , l’autre pour le parterre & les loges : la fa
erre & les loges : la façade est également riche & ornée : le théatre à 22 toiles de profondeur, son ouverture 32 pieds
t des deux côtes des colomnes sur des pieds d’estaux, à la hauteur du théatre  : on monte sur un Dais reservé pour la Famille Ro
er les sentiments de leurs cœurs : ces avantures ne sont pas rares au théatre . Il est difficile que si les acteurs & les ac
inévitables & communs à toutes les femmes, n’épargne pas plus le théatre que la cour & la ville, ils sont même plus pr
met in stamocho nulla facta meo  ; enfin, dit-il, évitez avec soin le théatre  ; ut tibi sit tanti non indulgere theatris . Le
ouvelles Médées : au reste, les rôles de Medée sont si communs sur le théatre , qu’il n’est pas étonnant qu’en s’y familiarisant
les réalise. Les forfaits des Medées ont toujours paru si propres au théatre , (tant les vices mêmes les plus attroces ont quel
;c ont exercés leur verve sur ces anciens modeles, des magiciennes du théatre  : la peinture, la musique, la danse n’ont eu gard
s que les intrigues de tous les rommans & de toutes les piéces de théatre , que les historiettes des libertins, & des co
eux ; vit on jamais un pareil délire ? Bonus dormitat Homerus. Le théatre n’étoit pas connu du tems d’Homere, mais il l’a p
ont prises dans cet élégant magasin de folies. L’Isle de Circé est le théatre , Circé est une actrice, les compagnons d’Ulysse &
as un retour à la vertu, ils ne font que se plonger dans le vice ; le théatre offre par-tout de débauches & des extravaganc
80 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9
cette table frugale, dapes laudet mensa brevis ? Jamais on n’a vu le théatre assez dévot pour prier Dieu & demander ses gr
fait la loi aux chrétiens, & que les chrétiens ne suivent pas. Le théatre est bien au-dessous des vertus morales des païens
tinage regna ; & par une suite nécessaire, la licence s’empara du théatre , de la poësie, de la musique, accessit numerisqu
fallut implorer les loix & les magistrats : on imposa silence au théatre licencieux, in vitium libertas excidit, & vi
ui, bien loin de se faire gloire d’étaler ses charmes, en danseuse de théatre , n’y paroissoit que malgré elle, modeste & co
t des sages modernes, que par sa sagesse il s’attira l’indignation du théatre , dont les autres obtiennent les éloges, & se
81 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137
, comme l’Empereur Caligula baisoit & embrassoit le sien en plein théatre . Il faisoit leur toilette, les peignoit, les paro
eurs subalternes que les Princes ont fait agir, qui n’ont paru sur le théatre qu’à la fin de la piece ; que la ligue étoit form
ux parût sur les rangs ? Ce seroit une jolie matiere à traiter sur la théatre , que la toilette d’une Actrice, & les aventur
ettent en embuscade, emploient tour-à-tour la force & la ruse. Le théatre est un arsenal bien fourni de toute sorre d’armes
rdinal de Richelieu il a été fait en France des milliers de pieces de théatre  ; on en estime une cinquantaire, tout le reste n’
, Savetier de la rue du Foin. Sur les pieces même qui sont restées au théatre , & qui reparoissent quelquefois quinze ou vin
jalousie commandent, &c. Je sais que ce goût, plus ancien que le théatre , fut toujours dans la nature. L’Ecriture, qui nou
’or leurs colliers, leurs pendans d’oreille. Mais peut-on nier que le théatre soit l’école & la salle d’armes où se forment
de la parure ne furent portés si loin que depuis le regne brillant du théatre  : aucune femme qui y soit plus attachée que celle
r les liens les plus étroits, toutes les passions les détruisent ; le théatre , qui les entretient & les allume toutes, est
ment, la modestie des vertus. L’étude constante & le grand art du théatre est de détruire la modestie, pour faire regner l’
épuisable fécondité crée, diversifie, combine, embellit la parure. Le théatre coëffe & habille toutes les femmes du monde,
érance du même succès ? La toilette n’est aujourd’hui que la copie du théatre . On veut s’établir, on cherche un époux, & c’
oir perdre de bonne heure leurs enfans, quelques mondaines, éleves du théatre , peuvent donner une mauvaise éducation ; mais rar
compagnies pieuses, modestes, qui connoissent trop cette Princesse de théatre pour ne pas en mépriser le fastueux essor. On en
ce portant la scene dans l’Eglise, qui y joue le même rôle que sur le théatre , assise sur l’Autel de son fauteuil, elle prend l
de mollesse, de vanité avec les Actrices ? Mais puisqu’on les voit au théatre , on ne sera pas surpris de leur en voir prendre l
82 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104
le au premier coup d’œil, n’est que trop juste dans son allégorie. Le théatre est un enfer, il le mérite, & y conduit ; les
corruption de leur cœur, a-t-elle si mal rencontré ? le bal & le théatre ne sont-ils pas un vrai sabbat ? n’y voit-on pas
qu’on y tend à la vertu avec tant d’adresse, sur-tout au bal & au théatre , ne soient un ouvrage du péché, inspiré par le dé
le chœur des Eglises, parce qu’il est plus élevé que la nef, comme un théatre bâti exprès pour y danser, & dire que les Prê
use. Que disons-nous de plus ? ne sont-ce pas les bals, les danses de théatre , mélange de sexes, rendez-vous, dissolution de dé
c toute sa sagacité, n’y trouveroit de différence, sinon que fille de théatre dit encore plus que Sirene. Ces femmes publiques
ageur ; nos Sirenes sont sans nombre dans les plus grandes villes, le théatre est par-tout, & par-tout il est plein de mons
ce langage à Antioche & à Constantinople, où l’on dansoit sur le théatre & au bal ces danses célèbres que Cahusac dit
r promené la danse d’un pôle à l’autre, Cahusac la fait monter sur le théatre , c’est-à-dire sur son trône. Il prétend qu’elle n
ipaux, pour les soumettre à un inspecteur particulier. Les cabales du théatre , comme l’Empereur l’avoit prévu, étoufferent tout
cette insolence. Les Acteurs se battoient, s’égorgeoient derriere le théatre , les spectateurs échauffes prenoient parti, &
des, au lieu que la danse fut d’abord l’intermède des repas. Enfin le théatre s’empara de la danse, elle passa des maisons part
t, faisoit du bruit, & fatiguoit plus qu’elle ne divertissoit. Le théatre a fait de la danse un art véritable & fort ét
divers elle porte par-tout un poison d’autant plus pernicieux sur le théatre , qu’il y est mieux apprêté & bu à longs trait
ançois se sont plaints que ce nouveau spectacle faisoit déserter leur théatre , & leur faisoit grand tort. Le Wauxhal a répo
83 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148
examiner ce systême destructeur ; je me borne à la part qu’y prend le théatre  : il y joue son rôle, jamais il n’aima une vie qu
i est si opposée. Je ne doute pas que le goût aujourd’hui dominant du théatre ne contribue à cette haine & à ce mépris, &am
& le voile, en les tournant en ridicule, faisant paroître sur le théatre des Moines, des Ecclésiastiques qui tenoient une
uvées par leur amant, au moment d’être enlevées ; par-tout le coup de théatre trivial des reconnoissances par quelques lettres
sur la religion & les mœurs, qui doivent la faire proscrire d’un théatre chrétien. Les principes qui y sont répandus révei
pargné pour rendre le spectacle terrible & frappant. C’est sur un théatre de société ; on ne souffriroit en Italie ni cette
été ; on ne souffriroit en Italie ni cette piece ni ces habits sur le théatre public : je doute qu’on le souffrît en France. La
ngloutie dans le sépulcre. On a cru trouver là un merveilleux coup de théatre , & c’est une absurdité. La tombe sous les pie
qu’on voudroit faire penser sur les Religieuses, ce qu’on enseigne au théatre , tout ce qu’on en rapporte, & on y va & o
rapporte, & on y va & on ose le défendre ! Fagan, Apolog. du théatre , pag. 31. fait une réflexion judicieuse. Il blâme
ent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannis du théatre . Les sujets tirés de l’Ecriture auroient dû ne ja
84 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109
ue de l’article du mariàge, sur lequel son code n’est que l’esprit du théatre réduit en loix. Le systeme de la législation est
n qu’il ne soit que Luthérien, il n’a dans le fond qu’une religion de théatre . La politique l’empêche de détruire ouvertement l
cription de la galanterie. Ces loix sont l’anéantissement des jeux du théatre  ; ses obligations affadissent tout le sel de la p
s la triste victime. Le choix d’une belle mere est plus difficile. Le théatre de Berlin ne connoît pas ces minuties bourgeoises
ntes, nascetur ridiculus mus. Ce fatras de loix n’est qu’un fruit de théatre & le dénouement d’une farce : Solventur risu
fourniroit une grande preuve, & qu’il joueroit la comédie sur le théatre de Berlin & de Postdam, où il réunissoit ces
al ; le Mahométisme par un Serrail ; l’irréligion par ses dogmes ; le théatre par ses plaisanteries. Les plus sages Législateur
se trouve ne pas l’être. Voilà de quoi faire une bonne farce pour le théatre de la Foire. Sans doute on l’auroit fait à Berlin
e sera publiée à l’Eglise par le Ministre, elle devroit l’être sur le théatre par Arlequin : la jolie annonce ! Il y a promess
85 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158
de la vie civile, & non pas pour expliquer quelques intrigues du théatre . Cette définition seule nous apprend combien on d
combien on doit apporter de précaution pour mettre les maximes sur le théatre , leur but est d’instruire, & ce n’est pas cel
avoir mûrement observé leurs ouvrages, & réfléchi sur l’objet du théatre , sur le goût des spectateurs, & sur la nature
86 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140
efface ; ce coup d’œil rapide est très-équivoque ; tout impose sur le théatre . L’Acteur par son jeu bon ou mauvais contribue au
qui se fait entendre ; il décida des biens de l’honneur de la vie. Le théatre s’est souvent approprié ce spectacle dans plusieu
d’un poëte qui présente une piece nouvelle ; l’un des grands abus du théatre  ; c’est l’empire souverain qu’on a laissé prendre
dépendront du ressort de la débauche, & tous les réformateurs du théatre ne gagneront rien, si on ne reforme les acteurs &
dit Diogéne la lanterne à la main, chercher ce mortel heureux sur le théatre , il n’y fut, il n’y sera jamais ; il cesseroit bi
; l’union de l’opéra comique à la comédie Italienne nous privant d’un théatre , nous enrichissoit d’un nouveau spectacle, qui re
nous suffire. Les petits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique,
87 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145
imes, est-ce respecter l’Evangile & les mœurs ? C’est l’esprit du théatre , & celui du libertinage : les crimes ne sont
s crimes ne sont que des jeux. Voltaire & tous les apologistes du théatre font les étonnés de la contradiction qui se trouv
a piece que celui du poëte. L’héroïne n’en mourut pas plus que sur le théatre  ; on l’arrêta, on lui promit son pardon. Le Comte
par-tout des dédommagement, il fut bientôt consolé de ses pertes : le théatre même l’en consola. Maurice, dit-on, a étendu les
uve dans sa vie par M. d’Espagnac. Il fit pourtant une bonne œuvre au théatre , la seule peut-être dont les annales du spectacle
le valoient bien : mais il n’étoit qu’en second, & sur un moindre théatre Mais voici du vrai. On a chanté le Te Deum sur l
pas ; l’amour fait les héros & les rend sages. Du moins ceux du théatre , qui sont tous amoureux : car par-tout ailleurs,
e immortalité, & l’a tué par un excès de plaisir Cher & cruel théatre  ! vous donnez la vie & la mort. Les deux dern
amp; la flatterie du panégyriste. On n’a pas encore vu dresser sur le théatre ce singulier procès-verbal, qui seroit un joli co
sur le théatre ce singulier procès-verbal, qui seroit un joli coup de théatre & un beau dénouement, quoiqu’il y en ait souv
ndoit les faveurs nécessaires ? Elle joua trois rôles très-propres au théatre  : elle fut la sultane favorite du roi de Pologne,
sse sous celui de Psyché. Aussi Maurice fut toujours grand amateur du théatre & des actrices, quoique d’un goût peu délicat
s, quoique d’un goût peu délicat. Il le devoit par reconnoissance, le théatre lui avoit donné la vie. Il lui fit le plus grand
88 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179
étonna par sa témérité, révolta par son impiété & sa licence. Le théatre n’avoit encore attaqué que des ridicules : ici il
es. Plusieurs fois défendue & permise, elle est enfin demeurée au théatre , & quoique moins courue depuis qu’on a la lib
ge d’Elmire est d’une noirceur, d’une bassesse, d’une infamie dont le théatre fournit peu d’exemples. Quelle mère ! quelle femm
voir rien à faire dans le ménage, puisque elle est constamment sur le théatre , dans seize scènes les plus longues, sur trente q
nfin au moment de l’exécution. A moins de consommer le crime en plein théatre , ce que le paganisme le plus débordé n’a jamais f
ale. 6.° Enfin comme malgré tous les adoucissemens de cette morale de théatre , & toutes les précautions de la discrétion &a
orale sont plus anciens que Marmontel & les autres apologistes du théatre . Cette doctrine est même plus ancienne que l’orac
arouches, Et jeter nos rubans, notre rouge & nos mouches. Le théatre a beau rire, il ne justifiera jamais les nudités,
que j’ai partager les deniers. Austérité, priere, aumône, tout au théatre est cagoterie. N’est-ce pas un édifiant portrait
-tout en matiere de mœurs & de décence. C’est peut-être ce que le théatre a jamais enfanté de plus mauvais. L’irréligion &a
89 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159
sentimens, des situations a tendrissantes. Bien des drames restés au théatre ne la valent pas. C’est le pendant du Comte de Co
pieces. L’esprit de notre religion est entierement opposé à celui du théatre . L’humilité & la patience des Saints ne sauro
l’élévation semble les autoriser, &c. Les vices du Clergé sur le théatre portent le même poison : la sainteté de l’état se
à les réformer. Le beau novitiat des Capucins que la fréquentation du théatre  ! la belle réformatrice que la Fretillon ! le bea
annoncée dans la piece, cette vingtaine de figurantes étalées sur le théatre  ? c’est qu’on vouloit une Communauté religieuse.
de l’Abbé Nadal sur les Vestales. Mais on vouloit ménager un coup de théatre . Celui-ci est tout-à-fait mal conçu. Ericie, dit-
Point du tout, il est si sot qu’il la laisse tomber (c’est un coup de théatre ). Heureusement elle ne se casse pas la tête : Eri
ranquilles, s’amusent à l’écouter & à converser avec lui (coup de théatre encore), jusqu’à ce qu’enfin la pauvre fille, rev
re les mœurs ? On empêche, dit-on, les grossieretés indécentes sur le théatre  : on le doit sans doute, quoiqu’on soit encore bi
ment de l’état religieux, est-ce là de la bonne morale ? est-ce là un théatre épuré ? Cette jeune victime, innocente & pais
90 (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251
emieres sociétés de Rome, perdirent les mœurs. Plutarque avoue que le théatre avoit fait tomber les Grecs dans la servitude. L’
s, est obligé de dire qu’il est le seul qui mérite de paroître sur le théatre , parce qu’il est le seul qui par ses talens &
; les grands sentimens ? Qu’on examine de près ce nouveau disciple du théatre , même avec les dispositions les plus éloignées du
& les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le théatre . Les meilleures Pieces laissent toujours de vives
uineux, ne sont ils pas des résultats de tout ce qu’ils ont vu sur le théatre , où le spectateur voit au grand jour ce qui ne s’
teur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre , il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, décl
te son étendue le grand bien que produiroit la suppression entiere du théatre , & je conviens sans peine de tout ce que tant
onnes graves & d’un génie supérieur ont écrit sur cet objet ». Le théatre , selon lui, étoit dans son commencement le triomp
s’expose à des naufrages continuels ? On nous dit chaque jour que le théatre épuré par le goût & la décence, est devenu po
91 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167
qui comme des serpens par leurs tours & détours serpentent sur le théatre , mordent les spectateurs par des tentations d’imp
’un de ces désordres qui ne se trouve au bal & dans les danses de théatre , mille fois plus dangereuses que les autres ? Le
en est si persuadé dans le monde que quoique dans plusieurs pieces de théatre on ait fait paroître des Abbés, qu’il ait fallu d
atus valde, &c. L’un des grands crimes de la danse, ainsi que du théatre , car leur société, leur complicité, leur affectio
er les bénédictions du ciel après le mariage ? C’est au bal, c’est au théatre que se tendent des pieges à la fidélité conjugale
e cœur de Dieu, sa confession obtint sa grace : à quels traits sur ce théatre , dans cette danse, reconnoîtrez-vous un pénitent 
s palais somptueux, dans les lieux destinés à la volupté (l’opéra, le théatre , par exemple) des monstres qu’il appelle Syrènes,
mains, quels embrassemens cherchent ces bras étendus en croix sur le théatre  ? Ces coliers, ces bracelets sont de nouvelles ch
ue par une machine ingénieuse on élève tout à la fois à la hauteur du théatre , pour ne faire qu’une piece de plein pied, &
plus engagé par les attraits du plaisir, que dans un bal, que sur le théatre  ? Quelques saints Pères comparent les troupes des
à saisir, ni au vice ni à la vertu, non plus que la justification du théatre , dont ils font l’éloge. Quand on avance hardiment
n soient presqu’inséparables, qu’elles ne se réunissent toutes sur le théatre  ? N’en éprouvassiez-vous pas les funestes effets,
92 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82
é par l’Abbé de Saint Réal, est attribué dans les Romans & sur le théatre aux amours de ce Prince pour sa belle-mère Isabel
e, on en feroit plusieurs pièces. La vie d’Elisabeth approvisionne le théatre , quoique ce soit dans ses mariages qu’elle a le p
é qui fit donner le nom à la Virginie, & mérite de figurer sur le théatre de la foire. Si l’on vouloit faire une pièce ou u
en seroit une bien jolie que celle que V. M. & moi ferions sur le théatre . Voilà sans doute bien de la liberté ; c’est tra
leur rôle qu’ils s’y identifient avec tout ce qu’ils représentent. Le théatre est tout, & n’est rien, il est tout en représ
aire observer la liturgie Anglicane ? Mais rien n’est constant sur le théatre , chaque jour des pièces & des décorations dif
ontroversistes Anglois le faux & l’absurdité de cette Religion de théatre . Il nous suffit d’avoir mis sous les yeux le ridi
nité que vide de modestie ; c’est une Actrice qui fait de l’Église un théatre . Acte troisième. Sa Suprématie dans l’Église. E
reconnoître. Une femme à la tête de l’Église est une pièce comique du théatre de la Foire. Les Protestans se sont souvent moqué
iger de vous enfuir. Elle étoit alors habillée de blanc, en habit de théatre , fort découverte à son ordinaire. Il y avoit bie
on vient de me salir, ne vous fasse tomber malades . Arlequin sur le théatre Italien n’en diroit pas davantage ; n’en diroit p
montrer sa beauté sous un habit de deuil qui lui étoit favorable ; le théatre change de décoration, c’est une pièce nouvelle, o
otestant célèbre par son génie & par ses injustices, monta sur le théatre avec elle, & lui dit d’un air patelin & m
met tout & ne tient rien, & trompe tout le monde comme sur le théatre , & cependant persécute les Catholiques &
e & perfide, est un sombre nuage que tous les masques brillans du théatre d’Elisabeth ne dissiperont jamais ; toute l’Europ
i fondamentale. Mais sous le règne d’Elisabeth, l’Angleterre étoit un théatre , où elle jouoit tour à tour dés tragédies, des co
ement de Dieu & dans l’éternité où elle ne trouva ni flatteurs ni théatre . La mort de Marie fut bien différente, elle mouru
93 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87
rofession des comédiens n’est qu’un égoisme perpétuel : monter sur un théatre , c’est parler de soi sous le masque, étaler ses g
’échappera pas à sa justice. Taconet est l’Acteur le plus bouffon du théatre de Nicolet, qui pendant vingt ans y a joué le rôl
, des méchancetés à une vile populace qui passoit de la guinguette au théatre , & du théatre à la guinguette ; il a composé
à une vile populace qui passoit de la guinguette au théatre, & du théatre à la guinguette ; il a composé plus de pieces que
les lire ; en élevant Moliere au-dessus des nues, on fait estimer le théatre , on donne l’envie d’y venir au grand préjudice de
l vient de paroître une description ou plutôt une satyre très-vive du théatre de Bruxelles sous le nom de complainte & d’ob
t, Mercier & autres. Les acteurs auroient tout pardonné ; mais en théatre les beaux yeux font la loi & dégradent les ho
la loi & dégradent les hommes. 8.° Le Sr. Hermetaire directeur du théatre & auteur de la complainte, ne donne pas toujo
qui peut en augmenter le danger, & qui seul devroit faire fuir le théatre comme l’écueil de la vertu. On croit le sauver en
ondes blessures que la mort ne guérit point. A propos de la satyre du théatre par le Sr. Hermetaire, il vient d’en paroître une
s affreuses vérités dont il est rempli, représente ce siecle comme le théatre de tous les vices. Dans tous les ordres, (les gr
p; qui pourtant jouant, le grand Seigneur entretient une actrice. (Le théatre ,) amour philosophie, là les Turcs amoureux soupir
phabet, grammairiens jurés immortels par brevet. On voit par-tout le théatre comme le trône & la source des vices ; sans d
; la source des vices ; sans doute il y a des vices indépendamment du théatre , puisque ce sont les vices qui l’ont formé &
94 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58
stance ont refusé de faire une Procession générale, jusqu’à ce que le théatre fut renversé & les Comédiens chassés. Nous n’
s de succès pour retenir ses esclaves & en former de nouveaux. Le théatre est une chaire pestilencielle que cet esprit supe
r lui-même au tems de Tertullien. Une femme chrétienne étant allée au théatre , en revint possedée du démon. L’Exorciste lui dem
95 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142
, je suis surpris que dans l’excès & le rafinement du luxe, où le théatre donne, il n’ait pas employé cette parure, riche &
dra sur les habits, par vanité, jamais sur le coloris par volupté. Le théatre & la toilette n’en feront jamais usage dans l
sont un parterre où l’on peut encore cueillir bien de fleurs. Sur le théatre où regne , disent-ils, l’illusion, où les Dieux,
Phedre avec celle d’Alcimadure. (Ils savent l’histoire, la fable, le théatre , nos savans Barbiers. les cheveux serpentent, &a
dire le masque tombe l’homme reste, la nouveauté s’évanouit. Tout le théatre n’est lui même qu’une espece de fard, non seuleme
folies inconnues à Rome pendant plusieurs siécles, ne viennent que du théatre  ; en voici l’origine, tous les auteurs, & tou
r-tout, aulieu que les anciens masques ne pouvoient servir que sur le théatre  ; ils auroient été aussi incommodes que ridicules
se travestit en homme, & l’homme en femme, on prend comme sur le théatre , les attributs du rôle qu’on veut jouer, & ce
le bon sens ; ces masques mobiles de la tête, font quelquefois sur le théatre & dans les piéces, les plus ridicules, le spe
du sabbat, comme de la toilette, ne valent-ils pas bien l’arlequin du théatre de la foire ? Mais tout cet appareil galant, étal
96 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140
Comédie ! Ils sont eux-mêmes soumis à la censure. Les pieces de leur théatre sont tous les jours rejettées, mutilées par les C
’allume-t-il pas les passions ? Alexis Piron, comme tous les gens de théatre , a donné dans les plus grands écarts : heureuseme
strat, & vint jouir à Paris de la liberté sans borne qui regne au théatre , & dont l’abus donne un titre aux applaudisse
plume n’étoient pas propres à en diminuer le nombre. Il se dégoûta du théatre & de Paris ; il revint à Dijon passer ses der
il entra au Barreau ; il y auroit réussi, mais son goût l’entraîna au théatre où il se livra à son penchant. Sa famille hors d’
sous par jour à transcrire de vieux actes ; il s’en lassa, revint au théatre . Ses drames sont ennuyeux. Il vêcu comme il put a
la jouissance ou l’espoir du plus grand plaisir physique  ; voilà le théatre , voilà l’objet de tout l’amour qui y regne, le fa
97 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32
s de ses parfums, de ses liqueurs. Ce grand Traité sera fort utile au théatre , où se fait le plus grand usage des odeurs ; les
uveau. Les Romains qui portoient le luxe à l’excès pour embaumer leur théatre , y faisoient couler pendant le spectacle des font
ge combien doit sentir mauvais la conduite, la réputation des gens de théatre qui sentent si bon, capitis odor, vitæ fœtor. Les
fut embaumé ; les personnes, les cheveux, les maisons, les bains, le théatre , on y mêle le parfum avec le suif, & la cire
ui ces jeux sont inconnus, tout est tourné du côté de la volupté ; le théatre a dénaturé les divertissemens, il les a transform
s passions, du champ de Mars, Thalie en a fait un Temple de Venus. Le théatre est tout, & les exercices du corps sont aussi
récieux embaume au loin la terre & le Palais des Dieux. Voilà le théatre , voilà les actrices, Déesses de la volupté dans l
lgré tout le clinquant de la parure, cette Actrice feroit déserter le théatre , si la Civette ne venoit à propos chasser la puan
98 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7
s ces fameuses fêtes des Foux, justement abolies, qui n’étoient qu’un théatre ambulant dans les processions, adoptées dans les
re. Ces fêtes ne furent des folies que parce que c’étoit l’ouvrage du théatre , qui empoisonne tout ce qu’il touche. Comme il en
païenne ne lui est pas moins redevable de la plupart de ses excès. Le théatre n’a point fait les dieux, il est vrai ; mais il l
99 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7
plus de huit jours avant une premiere représentation, les amateurs du théatre . On diroit que leurs plaisirs renaissent. Ils s’e
on. La comparaison qu’il fera de la piéce nouvelle, rendra à l’ancien théatre tous les agrémens de la nouveauté. Comment les Co
100 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155
événemens : nous nous bornons au rapport que cette Reine a eu avec le théatre . Elle lui appartient à bien des titres. C’étoit,
ression des Romains, mundus muliebris, comme le magasin des habits de théatre . Les flâteurs disoient d’elle : tout la pare égal
, il en a du moins conservé un amour du luxe, & singulierement du théatre , qui a porté la scene au plus haut point de la gl
edie prépare au combat, & délasse des fatigues d’une bataille. Le théatre est une école militaire, & l’Actrice une maît
blirent en France en même temps que la Comédie Italienne. On donna un théatre aux uns, on bâtit un observatoire à l’autre, une
ous ajoutons ici que quoique la Comédie Italienne ait toujours eu son théatre separé, & ne se soit jamais établie hors de l
Ester, Athalie, Joseph, Judith, &c. On ne peut disconvenir qu’un théatre , où on ne donneroit que de pareilles pieces ne fu
ts la liberté de conscience. Toutes ces difficultés n’ont pas lieu au théatre de nos jours ; on n’y fait aucune profession de f
ere communion, ce qui est très-rare ; car tout ce qu’on éleve pour le théatre en est bien éloigné. Cette religion naissance est
u plutôt détruisoit de toutes mains pour regner seule ; ne formoit le théatre , n’entretenoit des Actrices, que pour cimenter so
r-tout, & sert à ses intrigues. 2° Un esprit comédien, un goût de théatre qui en fait une vraie Actrice, & un Chef d’un
antes en l’air représentoient à demander amour ou guerre . L’homme de théatre est facile à connoître à ces descriptions, aussi
édie, c’étoit des Actrices parfaites ; ni du goût de la Reine pour le théatre . C’étoit l’amatrice la plus déclarée & le gén
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