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1 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358
Chapitre XII. Des Spectateurs . CE n’est pas le tout de bien connaître les d
’un Drame ; il faut savoir encore que l’action, quoique étrangère aux Spectateurs , les suppose présens. M. Dacier & l’Abbé d’Au
ns un Carrefour, ou à l’entrée du Vestibule d’un Palais, afin que les Spectateurs fussent censés pouvoir être témoins de ce qui se
ns de quelques Auteurs judicieux. Moyen d’amener naturellement les Spectateurs d’une action Théâtrale. Ne faites point assis
Spectateurs d’une action Théâtrale. Ne faites point assister les Spectateurs à l’action de gens renfermés chez eux ; comme à u
qu’une seule Scène dans la Tragédie d’Ajax où l’on ne suppose plus de Spectateurs  ; mais le Poète est quelquefois forcé de ne les r
on action dramatique. Il faut donc autant qu’il est possible, que les Spectateurs puissent réellement voir ce qu’on leur représente
out où il est naturel qu’une foule de Peuple peut se trouver. Les Spectateurs du nouveau Théâtre sont quelquefois réellement pr
n d’on ne s’avise jamais de tout dans la rue. Il est possible que les Spectateurs en soient témoins. Le second place les personnage
2 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencie
lons voltigeant çà et là, sans savoir où, faits, ce semble, pour être spectateurs de toutes choses, excepté d’eux-mêmes. Qui ensuit
ux, et courent se livrer à leurs écueils ordinaires. « Quels autres spectateurs  ? Des hommes fatigués de querelles domestiques, q
e, avec une égale indifférence. « Se persuadera-t-on que de pareils spectateurs s’embarrassent fort si l’école des spectacles est
ilà pourtant la partie la plus saine, ou plutôt la moins mauvaise des spectateurs . N’en est-il point d’autres ? et les voit-on en p
qu’on charge si bien que personne ne peut s’y reconnaître. Voilà les spectateurs à qui les poètes et les comédiens doivent plaire,
nt leur jeu ? Ne sont-ils pas trop intéressés à se prêter au goût des spectateurs pour qu’ils ne travaillent pas de la manière la p
quelles on a de l’horreur, ils ont grand soin de dérober à la vue des spectateurs tout ce qui peut leur causer cette horreur. Ils p
es et violentes ; car les affections communes ne peuvent procurer aux spectateurs le plaisir qu’ils y cherchent. Les spectateurs ne
e peuvent procurer aux spectateurs le plaisir qu’ils y cherchent. Les spectateurs ne trouveraient rien que de froid dans un mariage
plaisent qu’autant qu’elles flattent les inclinations corrompues des spectateurs . Qu’on ne s’imagine pas que ces mauvaises maximes
prononce que le poète et les acteurs ont bien réussi à intéresser les spectateurs . La nature, dira-t-on, est assez bien exprimée ;
esak. » Les pièces de cet auteur n’auraient certainement pas plu aux spectateurs , si elles ne leur avaient donné agréablement des
aux leçons flatteuses qu’ils débitent, ils excitent l’admiration des spectateurs et insinuent dans leur cœur une passion vive et a
3 (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194
septième, et ainsi de suite. Il faut que le spectacle plaise fort aux spectateurs , autrement ils n’iraient point en grand nombre au
aux bonnes mœurs, mais au contraire qu’il soit propre à inspirer aux spectateurs des sentiments vertueux, ou du moins opposés au v
rais des spectacles lorsqu’ils sont utiles à la société, et c’est aux spectateurs à payer l’autre partie de ces frais, parce qu’ils
uront fait plus de pièces qui soient en même temps plus agréables aux spectateurs et plus utiles aux bonnes mœurs. Le feu Roi a déj
e comparée à la grande utilité qui en reviendra à un nombre infini de spectateurs . On me dira peut-être que ce qui paraît possible
i est le désir de la distinction, le Poète pourra en divertissant les spectateurs augmenter considérablement l’empire de la vertu e
bien plus facile aux Poètes sérieux de mettre en œuvre à l’égard des spectateurs le ressort ou le motif de la belle gloire ; car i
dirigé par le Bureau des spectacles peut beaucoup servir à rendre les spectateurs non seulement très désireux de gloire et de disti
de la corruption de nos mœurs ; le Poète pour procurer du plaisir au spectateur et pour gagner plus d’argent ne s’embarrasse pas
ir toujours dans les spectacles l’utilité de la société au plaisir du spectateur . Les spectacles peuvent donc être utiles et agréa
s lui eussent permis d’inspirer contre les bonnes mœurs au commun des spectateurs une sorte de compassion pour le sort malheureux d
r des crimes ou de Médée, ou de Phèdre qu’on les rendrait aimables au spectateur au point de lui inspirer de la pitié pour leurs m
re Phèdre où il réussit si bien à faire plaindre ses malheurs, que le spectateur a plus de pitié de la criminelle que du vertueux
s peindra avec les traits et les couleurs qui peuvent exciter dans le spectateur l’horreur de l’injustice, de la méchanceté, de la
e visait qu’à faire sa réputation et sa fortune à force de plaire aux spectateurs , et comme il ne se souciait point du tout du but
4 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233
t, et qu’elle ne respire que la vengeance ; et je suis persuadé qu’un Spectateur , qui entre dans cette pensée, regardera les plus
as méritée, il faut adroitement mettre des bornes à la compassion des Spectateurs , en la diminuant par quelque trait qui donnent at
s’exposent à faire paraître Œdipe trop vertueux ? d’où il suit que le Spectateur s’irrite plutôt qu’il ne s’afflige de son malheur
arrêté. De son temps le goût et le cœur de la plus grande partie des Spectateurs étaient également corrompus par l’effet d’une lon
u à une mauvaise fin, et qui excitent le plaisir ou l’indignation des Spectateurs suivant les circonstances du sujet. Il est aisé p
sont représentés trop vertueux, sans donner lieu à la compassion des Spectateurs de s’affaiblir par la vue de quelque défaut, suiv
moi, que les Anciens n’ont jamais songé à diminuer la compassion des Spectateurs  ; car ce serait avoir entrepris de faire violence
cs n’ont pas voulu contraindre le cœur humain ; et ils ont laissé aux Spectateurs toute la liberté de s’attendrir et de fondre en l
u Destin qui les condamnait, et cet ordre était le seul point que les Spectateurs envisageaient. Œdipe est puni du crime qu’il a co
Poètes Grecs ne prétendirent jamais affaiblir la compassion dont les Spectateurs étaient émus pour Œdipe, pour Oreste, pour Hyppol
pour Œdipe, pour Oreste, pour Hyppolite, etc ? Ils voulaient que les Spectateurs fussent persuadés de la fatalité forcée, qui entr
nc que les personnages qui meurent peuvent être innocents, et que les Spectateurs peuvent s’en affliger tant qu’ils veulent ; pourv
ort de Géta et de Justine, en seront plus violents ; et en ce cas les Spectateurs pourront les plaindre l’un et l’autre tant qu’ils
uel désordre et quelle conduite ! et cela pour ne point présenter aux Spectateurs un jeune homme tel que Télémaque, sans qu’il eût
on aurait eû deux caractères décidés et vrais en même temps ; et les Spectateurs ne seraient pas indécis, pour savoir s’ils doiven
je trouve cette action tragique bien atroce, pour être présentée aux Spectateurs de notre temps. Il me paraît, au reste, que cette
est l’excès de son crime ; c’est ce crime qui seul doit attacher les Spectateurs , et faire sur eux une vive impression. A l’égard
eu de châtiment à Médée, et qui est d’une grande instruction pour les Spectateurs  ; si Médée mourrait, je suis persuadé que le Spec
ion pour les Spectateurs ; si Médée mourrait, je suis persuadé que le Spectateur n’en serait pas si touché. La mort, qui finit les
soulagement pour les malheureux, et une grace pour les scélérats. Le Spectateur , voyant Médée rester en vie, ne cesse point de dé
oir, ne peut être que d’un très mauvais exemple, et doit révolter les Spectateurs . La loi naturelle ne permet pas de se procurer un
ne m’embarrasse pas de ce que produira la compassion dans le cœur des Spectateurs  ; mais je suis extrêmement touché de l’impression
mal entendue, on ne doit pas courir le risque de scandaliser un seul Spectateur , quand on supposerait même qu’il y en a un nombre
ue les Acteurs ne courent pas moins le risque d’être séduits, que les Spectateurs . Quoiqu’il en soit, il est temps que l’enchanteme
ue la passion d’amour de la Tragédie de Jugurtha ne doit inspirer aux Spectateurs que de la compassion, et que la compassion est pl
Ilione n’inspire pas une simple compassion dénuée d’horreur ; car le Spectateur ne peut se dispenser de se souvenir que, si ces d
5 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328
es derniers, l’Auteur se proposait pour but principal de plaire à ses Spectateurs  : car soit qu’il voulut les corriger, soit qu’il
al de ce Spectacle doit consister à imiter la nature, en sorte que le Spectateur croit voir ceux qu’on lui représente, et soit aff
et de l’autre côté que les Acteurs la font tellement grimacer que le Spectateur qui la cherche ne peut la reconnaître ; Mais lors
Bal fait naître des mouvements différents selon les dispositions des Spectateurs  : un Feu d’artifice excite la joie : une Pompe fu
ces mouvements s’emparent bien souvent dans un seul jour du cœur des Spectateurs , jusqu’à leur faire sentir toutes ces différentes
les Poètes dramatiques sont en possession d’inspirer dans le cœur des Spectateurs telles passions qu’il leur plaît : et que l’objet
ions que cette même Pièce peut inspirer. Je suppose que quelqu’un des Spectateurs aura par préférence été touché en voyant représen
rigue, remportera du Théâtre des sentiments de vengeance. Voilà trois Spectateurs agités de trois différentes passions : et je conv
6 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106
nsemble ; dans l’Acte les Acteurs parlent & agissent aux yeux des Spectateurs . On entend par entre-Acte ce qui sépare, ce qui d
e, puisqu’ils doivent toujours agir tant que l’action dure ; mais aux Spectateurs , dans la crainte que leur attention ne se fatiguâ
e repos dans leurs Pièces ; ils détournaient seulement l’attention du Spectateur sur des objets qui le délassaient sans le distrai
avaient établis la règle des divisions des Drames, pour accorder aux Spectateurs quelques tems de repos, auraient-ils souvent lais
ec le chœur, ou qui gardait le silence ? c’était toujours attacher le Spectateur  ; car pouvait-il se dispenser de fixer sa vue sur
ire leur éffet si la Pièce était trop concise ; on m’objectera que le Spectateur n’aurait pas le tems de s’intéresser en faveur du
la fin du cinquième Acte, ou même qu’il fût nécessaire d’instruire le Spectateur de choses indispensables, je souhaiterais qu’il f
iberté dans le Cid, le mariage de Chimène s’accomplirait aux yeux des Spectateurs , qui n’auraient plus rien à désirer. Ce nouvel Ac
ils sont contraints d’aller agir hors de la Scène. Cependant comme le Spectateur peut trop se refroidir par des repos fréquents &a
ns huit ou dix heures, s’est écoulé dans un instant, loin des yeux du Spectateur . Ainsi les entre-Actes approcheront, autant qu’il
écède comme à ce qui va suivre, & aux sentiments qu’éprouvent les Spectateurs . Les autres Théâtres devraient mettre à profit un
aisemblance le permet. C’est par un tel usage qu’on peut empêcher les Spectateurs de trop se distraire dans l’intervalle des Actes 
e continus. La plus-part des Opéras-sérieux remplissent d’ennui leurs Spectateurs , malgré l’éxcellence de leur musique : retranchez
7 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35
désordre, quel ravage ne peut-elle pas causer dans l’imagination des Spectateurs , suivant les différentes situations où ils se tro
ocence, en faisant naître des idées corrompues, même dans l’esprit du Spectateur le plus indifférent. Les sentiments les plus corr
les Amants finissaient par être réellement malheureux : En ce cas les Spectateurs pourraient concevoir de l’aversion pour une passi
et surtout celui de la Comédie, a toujours un succès heureux ; et le Spectateur en conclut avec raison, que les maux soufferts pa
que souffrent les Amants, ne détournera point de l’amour, et que les Spectateurs , après avoir plaint les Amants dans leurs travers
verses, si on ne la mettait sur le Théâtre que pour l’instruction des Spectateurs et pour la correction des mœurs. On répondra, peu
rtements ; et, par là, cette passion n’a jamais manqué d’inspirer aux Spectateurs une horreur capable de les corriger. Les Modernes
evraient jamais traiter cette passion que dans la vue d’instruire les Spectateurs  ; ils pourraient encore joindre à cette passion,
nts ne seraient jamais en risque d’être désaprouvés, ou mal reçus des Spectateurs  ; car, dans une grande assemblée, il peut bien se
u fils, ou mari, ou citoyen : et si, par hasard, il se rencontrait un Spectateur qui fut bon père, mais qui ne fut pas bon citoyen
arrive pas au Théâtre moderne ce qui arriva à celui d’Athènes, où les Spectateurs , ennuyés d’entendre depuis longtemps des chansons
8 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116
de donner des instructions utiles sur cette passion, en sorte que les Spectateurs puissent en devenir meilleurs, il faudrait admett
ions, loin d’être approuvées ou victorieuses, ne peuvent inspirer aux Spectateurs qu’une horreur salutaire. 3°. On examinera toutes
y en a deux, principalement, qui déplairont au plus grand nombre des Spectateurs  ; le second et le cinquième. Dans le second, j’ex
d’une pâte toute nouvelle : on ajoutera qu’il est impossible que des Spectateurs , qui n’ont jamais connu d’autres Spectacles que c
tion ne respirent que l’amour, il est impossible, dis-je, que de tels Spectateurs adoptent précisément le contraire, et ne soient p
métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par l
il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du T
ourtant que les chambrées diminuent, et que la plus grande partie des Spectateurs d’aujourd’hui, sans être remplacés par d’autres,
et, presque tous les dix ans, on les voit entièrement renouvellés de Spectateurs . Ces jeunes gens trouveraient le Théâtre réformé,
ur temps. Je pense donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est
un d’eux puisse penser de la sorte ; et je crois aussi que, parmi les Spectateurs , il n’y aura qu’un petit nombre de gens peu instr
9 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79
lance pour la vérité. C’est une douce violence que le Théâtre fait au spectateur , pour l’intéresser à l’action, & lui cacher l
meilleur Acteur, dénué des accessoires, ne pourroit jamais forcer le spectateur , qui sait qu’il va voir une fiction, à croire que
e, sa figure marqueroient, comme dit Riccoboni, un étonnement dont le spectateur seroit frappé. Celui-ci n’auroit aucune idée qui
ir distrait & désœuvré, portent leurs regards ça & là sur les spectateurs . Comment dans cet état opéreroient-ils cet ensemb
expression de celui qui parle ; & s’ils y réussissent aux yeux du spectateur , n’aident-ils pas fortement à le séduire ? Des ho
és de ce que ceux-ci leur disent à l’ouverture de la Scène ? Ceux des spectateurs qui n’ont pas les mêmes droits, mais qui ne saven
encore vu le Théâtre, ou qui n’en ont qu’une foible idée. De pareils spectateurs seroient sans doute ravis en extase, à la représe
n pas que les Comédiens cherchent à augmenter la prévention où est le spectateur contr’eux, au lieu de lui faire illusion ? Ne sem
amp; à l’illusion qu’il doit soutenir sans cesse. Disons plus ; si le spectateur a lieu de soupçonner que ce que dit l’Acteur, ne
10 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344
nt à rendre l’illusion plus frappante. Elles achèvent de persuader un spectateur que tout ce qu’il voit est véritable : quand les
autre, sans faire le moindre bruit, ni le moindre signal entendus des Spectateurs . S’il faut absolument qu’un signal avertisse ceux
es moyens étrangers. Leurs Tragédies charmeront pourtant toujours les Spectateurs , par la seule beauté de la diction & des pens
correctes que les nôtres. Ils ne négligent rien afin d’attacher leurs Spectateurs , que l’uniformité de nos meilleures Pièces n’ébra
la musique & à la Poèsie, la gloire de charmer, de surprendre les Spectateurs . Mais le Poète lyrique à plusieurs choses à obser
d Spectacle. La musique lui suffirait pour attirer un grand nombre de Spectateurs  ; mais il se sert tout à la fois de deux moyens,
e des Ariettes, se flattèrent au moins de ramener une partie de leurs Spectateurs , en ajoutant à leurs Drames de superbes décoratio
11 (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410
t ce que nous appelons mœurs. Il faut les marquer si vivement, que le spectateur soit en quelque façon prévenu sur le parti, que d
ent dans le même endroit. Quelques-uns voudraient que la présence des spectateurs fût essentiellement liée à la pièce, dans la véri
èce, qui est d’autant plus vive et plus intéressante, que l’esprit du spectateur est toujours suspendu sur l’événement. Lorsque le
produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur  ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulle
le ; il faut qu’il se sente des faiblesses de l’humanité, afin que le spectateur craigne qu’il ne lui arrive quelque malheur ; car
e, Oreste, Alcméon, Médée, Thyeste étaient de ce caractère ; ainsi le spectateur était toujours dans la terreur et dans l’effroi ;
d’autres bonnes qualités, et des vertus, qui leur affectionnaient le spectateur  ; mais si le Héros est absolument vicieux, il fau
sent un plaisir si délicat. Pour exciter ce sentiment dans le cœur du spectateur , il faut que le Poète amène avec art les aventure
et qu’il ne confonde point par des changements notables les idées du spectateur . Un Auteur se rendrait ridicule, s’il faisait par
le monde, les trois Horace contre les trois Curiace ; il faut que le Spectateur apprenne par des récits ces aventures cruelles, q
nant souffertes sur notre Théâtre, et il faut les dérober aux yeux du spectateur . Eschyle, ni Sophocle n’y ont pas regardé de si p
on plus qu’Egisthe, Amant de Clytemnestre, soit massacré à la vue des spectateurs , ni de son Amante, pour épargner à cette Reine in
ans la Phèdre de M. Racine, est si pathétique, et si touchant, que le spectateur est autant attendri par cette narration, que s’il
t qui est tellement défiguré, qu’à peine le peut-elle reconnaître. Le spectateur fait bon gré au Poète, de lui épargner la vue des
sue doit être triste et funeste, fasse tout son effet sur l’esprit du spectateur  ; il faut que le Poète dans les premiers Actes le
ui ne répond pas à ces heureux commencements, surprend extrêmement le spectateur , et cette surprise fait l’une des principales bea
s personnes d’une naissance illustre. Rien n’attache plus l’esprit du Spectateur , que la liaison des événements, qui doivent être,
le monde ; il fallait s’en tenir là. Mais le Poète donne le change au Spectateur , en lui représentant Hécube acharnée à se venger,
n retour de bonne fortune. C’est ce qui surprend, et ce qui frappe le Spectateur , qui se trouve, dans un moment, agité par une fou
illes, par les spectacles, et par les récits ; lorsqu’on fait voir au spectateur , quelque objet pitoyable, ou qu’on lui raconte qu
re toutes les règles de son art, pour jeter le trouble dans l’âme des spectateurs , qui entrent dans tous les sentiments du Héros qu
ues moralités, qui deviennent fades et ennuyeuses, et font languir le spectateur . Ce n’est pas que si l’on introduisait un Philoso
exprime, et fasse sentir ces incertitudes, pour faire comprendre aux spectateurs , que la raison condamne ces crimes, et que ce son
e de paroles et d’actions réjouissantes, inventées pour le plaisir du spectateur , et capables de lui délasser l’esprit ; mais il f
cœur ; en effet, disent-ils, le but des Comédiens est d’émouvoir les spectateurs , pour les faire entrer dans toutes les passions q
trouve, la peinture des passions que l’on tâche d’inspirer à tous les spectateurs , les impressions que ces objets laissent dans l’e
nt point d’autre but, que d’exciter un plaisir sensuel dans l’âme des spectateurs , et de dresser des pièges à la pudeur. Voilà pour
12 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238
vait de son tems. « Comment, s’écrie-t-il, prétend-on persuader à des Spectateurs que sans changer de place ils voyent une action q
donc supposée alors transporter les Acteurs de la Pièce ainsi que les Spectateurs que rien ne peut naturellement faire changer de p
utre que les règles sont éxtremement violées par un pareil usage, les Spectateurs ne sont point à leur aise quand la Scène change a
pendant dix ou douze jours de suite, en y comprenant les nuits23. Les Spectateurs & les Acteurs se relèvent mutuellement : tand
Théâtre, où rien n’est interrompu. La Pièce ne finit que lorsque les Spectateurs se retirent comme de concert. Voilà pour le coup
l que je donne ici, se démontre sans peine. Plus on peut faciliter au Spectateur les moyens de s’imaginer que ce qu’il voit est ré
Celui de l’action de nos Pièces est toujours mal choisi, eu égard aux Spectateurs . On la fait commencer en plein jour, quelquefois
u, on les regarderait avec justice comme autant de chefs-d’œuvres. Le Spectateur aurait lieu de se persuader qu’il est réellement
égal à celui de la représentation. Il faut se garder d’avertir le Spectateur de l’heure où se passe l’action, lorsqu’elle est
tation peut être un lundi ; & cette supposition qu’il faut que le Spectateur se fasse tout-à-coup le fatigue sans nécessité. M
Corbleu, Madame, je vous épousai sitôt après le passage du Rhin ». Le Spectateur conçoit tout de suite qu’on lui parle de cette fa
ire parait trop minutieux, je prierai les Critiques de songer que les Spectateurs d’un Drame sont assez portés à s’appercevoir de l
ssent tout ce qui peut avoir quelque rapport à la vie du Comédien. Le Spectateur sensé n’apperçoit, il est vrai, dans l’Acteur que
rtage les maux ou la joie d’une seule. D’ailleurs, l’attention que le Spectateur est contraint de donner à une Pièce dont les prin
13 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335
ere très-différent, à cause de la différence des Spectacles & des Spectateurs . Le caractere de ces deux Tragédies n’est pas le
her à en adoucir l’horreur. Nous nous contentons de faire pleurer les Spectateurs par le récit de la mort d’Hippolyte : il étoit ap
tes, de parricides, la premiere raison est la différente Religion des Spectateurs , & la seconde leur différente condition. Nous
sur ce que le Poëme Epique ne devoit faire son impression que sur des Spectateurs éclairés, & par conséquent, disoient-ils, l’E
oin des secours que la Tragédie emprunte pour faire son effet sur des Spectateurs qui sont d’ordinaire une vile populace. Les place
t, nos Poëtes travaillent pour plaire à l’esprit d’un petit nombre de Spectateurs qui doivent avoir de l’éducation, au lieu que les
t plus ceux du Peuple, leur caractere changea, & pour occuper des Spectateurs d’un autre goût, on traita les Sujets de la Fable
té couronnée à Athenes, puisqu’elle a eu tant de peine à plaire à des Spectateurs qui n’étoient point Peuple ? Qui ne veut qu’être
plus de mouvemens que de discours. La nôtre est faite aussi pour des Spectateurs plus tranquilles, qui ayant du goût & des con
xaminons point si le Sujet qu’il a traitté, est bien conduit : jamais Spectateur qui pleure, ne critique celui qui le fait pleurer
d’Athalie, où la Reconnoissance produit une Catastrophe qui remet le Spectateur dans la tranquillité ; mais en même tems cette Pi
14 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs. » pp. 30-33
XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs . Le mal de la Comédie, qu’on ne s’y trompe pas,
s & des Actrices. Il va bien au-de-là : il passe bientôt dans les Spectateurs . Et n’en est-ce pas déja un grand de leur part, q
es délices, & on se croira innocent ! N’est-ce donc rien pour les Spectateurs que de former ces assemblées où se réunit tout ce
d’où elle ne sort point sans atteinte ! Prov. ch. 7. v. 20. 21.Les Spectateurs sont-ils innocens, lorsqu’ils ferment les oreille
nt transportés par de semblables objets. Il y a donc dans le cœur des Spectateurs un Théâtre secret, où chacun est Acteur & jou
15 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93
mes en actes & en chœurs. Ces derniers soutenoient l’attention du spectateur en le délassant. Corneille trouve cette maniere d
nécessaire, que le chœur lui-même aidoit à entretenir l’attention du spectateur , l’empêchoit de porter ses regards ailleurs &
suppositions que fait Corneille, les chœurs, loin de dissiper trop le spectateur , ou d’en exiger un effort pénible de mémoire, sou
t-il bien certain que nos intermedes ayent pour but le délassement du Spectateur  ? Je ne puis me le persuader. Les grands événemen
it, on n’y mettroit jamais assez de clarté & d’ordre, pour que le Spectateur pût l’entendre. Une pareille Tragédie ressemblero
’il eût assez de force de poulmons pour la réciter. Le délassement du Spectateur n’est donc pas ce qu’on se propose au moins pour
eut-on, sans se faire d’effort ? Aussi le mieux qui puisse arriver au spectateur , c’est que les premieres Scènes de chaque Acte, n
16 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123
tation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. A fin de terminer ce cinq
ais hazarder des réfléxions sur les divers sentimens qu’éprouvent les Spectateurs d’un Poème dramatique ; je vais tâcher de découvr
’a rien de réel, & que ses Personnages sont tous chimériques ; le Spectateur intelligent doit donc s’étonner de s’intéresser à
, plus ils seront chargés de ridicules, & plus ils réjouiront les Spectateurs . Les bons mots, les plaisanteries d’un Poème enjo
ée de ce qui se passe dans la société, doit plaîre nécessairement aux Spectateurs , qui ne se méconnaissent pas tout-à-fait dans les
subjuguent & nous étonnent. Quoiqu’il semble que la plus-part des Spectateurs d’une Tragédie doivent considérer son action avec
on court avec empressement aux représentations des Drames sérieux. Le Spectateur contemple avec éffroi ses passions dans l’âme des
17 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
e de lui, qui n’écoute que la voix de la sagesse ; mais il charme les spectateurs par des caractères toujours en contradiction, qui
re de l’invention du poète, ne font pas une grande impression sur les spectateurs . Je réponds encore que ces punitions et ces récom
réunit par ses talents, sa fermeté et son courage, toute l’estime des spectateurs  ? Qu’il eût, si l’on veut, une âme forte : en éta
je jouis enfin du prix de mes forfaits. Je veux bien supposer que les spectateurs , renvoyés avec cette belle maxime, n’en concluron
l’intrépide vertu de Zopire. Cependant je crains bien qu’aux yeux des spectateurs , sa grandeur d’âme ne diminue beaucoup l’atrocité
ur l’instruction du parterre. « Dans quelle disposition d’esprit le spectateur voit-il commencer la Bérénice de Racine ? Dans un
nfaiteur du monde et les délices du genre humain. Qu’en pense le même spectateur après la représentation ? Il finit par plaindre c
einte, elle fait parler une douleur approchante du désespoir ; et les spectateurs vivement touchés commencent à pleurer quand Bérén
pas une tragédie qui remplit bien son objet, et qui apprend bien aux spectateurs à surmonter les faiblesses de l’amour ! « Quoiq
ur la renvoie malgré lui et malgré elle ; on peut ajouter, malgré les spectateurs . Titus a beau rester romain, il est seul de son p
teurs. Titus a beau rester romain, il est seul de son parti, tous les spectateurs ont épousé Bérénice. Tant il est vrai que les tab
mes. Tout est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les spectateurs  ; et, le plaisir même du comique étant fondé sur
es et ses incartades, il ne laisse pas d’intéresser et de plaire. Les spectateurs ne voudraient peut-être pas lui ressembler, parce
milieu entre le vice et la vertu ; en ce qu’au grand soulagement des spectateurs , il leur persuade que, pour être honnête homme, i
tournée en ridicule, pour essuyer le mépris et encourir la haine des spectateurs . Sans doute on ne peut que louer l’intention de c
18 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265
là des objets qui, selon moi, ne devraient jamais être présentés aux Spectateurs  ; les chemins par où l’on passe, pour arriver à c
cette passion est égale dans tous les cœurs, il est bien rare que le Spectateur puisse s’en former une idée convenable à la majes
urs, et ne peuvent causer aucune mauvaise impression dans le cœur des Spectateurs . Si donc l’amour de Mithridate a fait paraître da
obéïra. Une pareille idée est bien terrible, et je m’en rapporte aux Spectateurs , de quelque nation qu’ils soient. Je déteste surt
tablit une maxime très capable de séduire et de corrompre le cœur des Spectateurs  ; mais l’austère vertu dont la Reine fait parade
cette espèce d’inaction, ne fera jamais une grande impression sur les Spectateurs , soit pour l’instruction, soit pour le mauvais ex
. En effet, je crois que si on représentait Alexandre sans amour, les Spectateurs s’en accommoderaient mieux, quoi que l’Histoire f
s en défigurer le caractère. Bref, la morale et l’instruction que les Spectateurs peuvent tirer de cette Tragédie, se réduisent à c
s tragiques depuis lui ont toujours fait ou tâché de faire croire aux Spectateurs que l’amour dans leurs Tragédies était enfanté pa
de la Pièce, qui par conséquent, ne peut jamais faire dans l’âme des Spectateurs d’autres impressions, que celles de la molesse et
19 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424
grande bouche béante, toujours prête, pour ainsi dire, à dévorer les Spectateurs . On peut ajouter à ces trois sortes de masques, c
& l’autre rabatu ; & il a une grande attention à montrer aux Spectateurs , celui des côtés de son masque qui convient à sa
e un Personage pour un autre Personage par une partie des Acteurs. Le Spectateur , qui se trompait lui-même, en voulant discerner d
ersonages vivans. Mais d’un autre côté ces masques fesaient perdre au Spectateur le plaisir de voir naître les passions, & de
porte-voix, & leur donnait moyen de se faire entendre de tous les Spectateurs , quand d’un autre côté ce masque leur fesait perd
ible que les altérations du visage fussent aperçues distinctement des Spectateurs  ; dont plusieurs étaient éloignés de plus de douz
20 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110
sais bien, Racine, à l’aide d’un acteur, Emouvoir, étonner, ravir un spectateur  ! Jamais Iphigénie, en Aulide immolée, Ne coûta t
le qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces : au lieu que le spectateur est exposé à tous les charmes d’une déclamation a
par le mérite des drames que le théâtre des Romains attirait tant de spectateurs . Quintilien dit que les comédiens embellissaient
xposée au public ou non, c’est-à-dire, si on a lieu d’espérer que les spectateurs se sentiront fortement affectés des sentiments pa
21 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415
y comprenaient toute l’enceinte du lieu commun aux Acteurs & aux Spectateurs . Le Théâtre, chez eux, était un lieu vaste, accom
ies étaient comprises ; celui des Acteurs appelé la Scène ; celui des Spectateurs , nommé particulièrement le Théâtre ; & l’Orqu
s Théâtres : l’Orquestre était destiné aux Danses chez les Grecs, aux Spectateurs qualifiés chez les Romains ; l’Hyposcénion (Sous-
îles soutenues par des mâts & par des cordages, pour défendre les Spectateurs de l’ardeur du soleil. Mais comme ces voîles n’em
la Scène, d’autres à la spécifier, & d’autres à la commodité des Spectateurs . Ceux qui servaient d’ornement, étaient les plus
lieu de couverture, & on s’en servait pour la seule commodité des Spectateurs , afin de les garantir des ardeurs du soleil. Catu
vre ? & la masure d’un bon Villageois, pourrait-elle donner à des Spectateurs le sentiment du Palais magnifique d’un Roi fastue
mp; des Cirques ouverts ; mais comme parmi les Modernes, la foule des Spectateurs est médiocre, leur Théâtre a peu d’étendue, &
ontempler) : ainsi Amphithéâtre signifie proprement un lieu, d’où les Spectateurs rangés circulairement, voyent également bien : au
22 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210
me. Elle annonce ce qui doit se passer, mais de façon pourtant que le Spectateur n’apprene que ce qu’il ne peut ignorer absolument
nse à quelques critiques faites contre l’Auteur, & une prière aux Spectateurs de vouloir bien écouter en silence : On aurait be
s avec plaisir, sur-tout quand l’on n’a rien d’interessant à dire aux Spectateurs , & que les personnages ont quelque sujet d’ag
, il se répand un je ne sçai quoi qui ébranle & attache l’ame des Spectateurs . Il ne s’agit plus que de les soutenir dans la mê
t être vif, serré. Que rien ne languisse ni ne diminue l’attention du Spectateur  : dès qu’on l’a refroidit, l’illusion dans la que
étaient prévus, ils ne causeraient plus de surprise dans l’ésprit des Spectateurs  ; & s’ils n’étaient point préparés, ils parai
ait devoir arriver à tel Personnage lui convint de telle sorte que le Spectateur craignit à chaque instant de l’en voir déchu. Une
cèlébre se flatte d’attacher autant que s’il piquait la curiosité des Spectateurs en leur cachant les ressorts d’où naissent les év
e ; maison fait naître de petits incidens qui tiennent en haleine les Spectateurs , & donnent à la Pièce une certaine durée. Les
ens y sont marqués avec de fortes touches afin qu’ils fassent sur les Spectateurs la même impression que sur le Personnage qui les
irait qu’on a réuni plusieurs Poèmes ensemble. Il arrive aussi que le Spectateur est tout étonné de voir représenter avec ce qu’on
e les meilleurs dénouemens tragiques sont ceux qui pénètrent l’ame du Spectateur d’un profond chagrin, & je crois qu’il a rais
ut aussi en placer un après le dénouement ; cela achève de réjouir le Spectateur , & c’est finir par un beau coup d’éclat.
23 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91
ent de l’horreur pour le crime de Phèdre, elle force en même temps le Spectateur d’aimer ses remords et sa vertu à l’exemple de ce
re de l’invention du Poète, ne font pas une grande impression sur les Spectateurs […]. »bq Il ne fallait pas dire « sur les Spect
ssion sur les Spectateurs […]. »bq Il ne fallait pas dire « sur les Spectateurs » mais dire « sur moi », et ne pas conclure de vo
 », et ne pas conclure de votre insensibilité singulière que tous les Spectateurs soient insensibles : votre allégation d’ailleurs
teurs se font une loi de respecter les faits attestés, et loin que le Spectateur , dans les circonstances inventées s’amuse à réflé
agnent rien à leur triomphe qu’une horreur plus grande de la part des Spectateurs  ; je le prouverai bientôt. Revenons. « […] quel
réunit, par ses talents, sa fermeté, son courage, toute l’estime des Spectateurs  ? etc.. »bs Avec quelles lunettes avez-vous don
qu’il cherche à le rendre, et qu’il le rend en effet plus odieux aux Spectateurs . Brutus, dans La mort de César, reproche à celui-
bu Si l’on admire le courage de Catilina quand il entre au Sénat, le Spectateur , bien instruit qu’il va mentir, ne voit en lui qu
its, s’en vantent, » et vous ne voyez pas « de quoi peut profiter aux spectateurs , une Pièce où ce vers, "Et je jouis enfin du prix
ns jouent rarement cette pièce c’est qu’ils savent que la plupart des Spectateurs sont révoltés si fort de l’horrible cruauté d’Atr
en qu’une pareille scène fit oublier la catastrophe à tous les autres Spectateurs et que bien en prit aux Acteurs que le vers qui m
vous occupez nullement du spectacle, donnez toute votre attention aux Spectateurs , et vous jugerez par les épithètes dont ils honor
courage, son éloquence et sa fermeté, il captive l’estime de tous les spectateurs  ? Si un scélérat pouvait être estimé, assurément
e on rappelle peut-être mal à propos l’indulgence ou la compassion du Spectateur  ; je voudrais au contraire augmenter l’horreur qu
e jouis enfin du prix de mes forfaits." Je veux bien supposer que les Spectateurs , renvoyés avec cette belle maxime, n’en concluron
24 (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30
Rois. Transportons-nous à la représentation. Supposons des Rois pour spectateurs  ; examinons leur contenance, étudions leurs geste
ppartenir à la méditation qu’au sentiment, considérons dans les mêmes spectateurs l’effet immédiat du spectacle…. Quelle impression
re que les tragédies, ayant bien des Rois pour Acteurs, mais non pour spectateurs , doivent purger les passions de tous les hommes,
ile aux Sujets comme aux Rois ; car il me semble qu’il n’est point de spectateur qui, frappé de la générosité d’Auguste, ne se ret
leur ressembler ? Non : il ne l’ignorait pas ; mais il doutait de ses spectateurs  ; ou plutôt il n’en doutait point. Il savait qu’u
ts. Mais il n’est pas moins certain que le Poète a souvent ramené les spectateurs à une opinion qui n’était pas la leur : et en ce
que ce sonnet fût trouvé mauvais, comme il l’est réellement ; et les spectateurs , contents ou non contents du piège qui leur avait
ls l’augmentent. Mais (insistez-vous) comment l’augmentent-ils, si le spectateur s’acquitte de tout ce qu’il doit à la vertu, par
cès, ce qui est. » S’il est vrai qu’à force de vouloir instruire les spectateurs , on ne les instruit plus ; il faut convenir que t
e froids raisonnements, que l’esprit de l’Auteur parle à l’esprit des spectateurs  ; de pareilles armes s’émoussent trop aisément co
été frappé de la représentation du préjugé à la mode ? Les larmes des spectateurs ne vous semblent-elles pas l’éloge de leurs mœurs
s traits qui vous semblent peu dignes d’elle ? Et demanderez-vous aux spectateurs , de quoi leur aura profité la pièce, où des senti
e des Artistes, s’ils ne font pas servir leur art à l’instruction des spectateurs , comme à leur plaisir. Ah ! Monsieur, était-ce à
25 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398
c’est la même nature qui souffre, & dans l’Acteur, & dans le Spectateur . Ainsi l’action d’Œdipe étant terrible, elle est
Polyeucte, les Horaces ; en voilà des exemples. Le Héros pour qui le Spectateur s’intéresse, tombe dans un malheur atroce, effray
, on souffre autant que lui. Aristote se plaignait de la mollesse des Spectateurs Athéniens, qui craignaient la douleur Tragique :
de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait. Corneille avait cepend
, il parut plus aimable, plus commode, & plus à la portée de tout Spectateur . Corneille est, comme quelqu’un l’a dit, un aigle
scélérats des qualités capables de leur concilier la bienveillance du Spectateur . Ce serait aller contre le grand but de la Tragéd
s cette Pièce Dramatique pour sa victime, un Prince contre lequel les Spectateurs étaient révoltés. Il y a un genre de Tragédie qu’
objet de l’imitation poétique. Il semble même que le grand nombre des Spectateurs étant dans cet état mitoyen, la proximité du malh
26 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178
. Ce trait de l’imagination de Corneille est admirable ; parce que le Spectateur est instruit qu’ils sont tous les deux dans l’err
on demande, et avec l’heureux avantage de corriger et d’instruire les Spectateurs . En effet, rien n’est plus capable de nous inspir
s hommes, celle de l’amour est la seule que l’on puisse présenter aux Spectateurs , sous différentes faces : l’avarice, le jeu, la j
sion excite différents sentiments et différentes impressions dans les Spectateurs mêmes ; tantôt elle corrige par l’horreur, comme
m Sanche d’Arragon, peut fournir une instruction réelle et solide aux Spectateurs . Dans cette Fable on ne voit pas un Acteur qui ne
digne d’envie ; le tableau ne peut qu’inspirer de bons sentiments aux Spectateurs , en leur faisant sentir le bonheur que peut procu
arts. Je me suis enfin déterminé à ne juger de la Pièce que comme les Spectateurs , et à la considérer uniquement du côté de l’impre
e conviens que ce sont là des objets terribles pour les présenter aux Spectateurs de notre temps. Quoique je ne les condamne point
conde, qui me paraît en toutes ses parties tendre à l’instruction des Spectateurs . Je ne sais si je me suis trompé ; mais, en tout
e celle-ci, les rôles des femmes peuvent être supprimés, sans que les Spectateurs les regrettent. ORESTE ET PILADE, de M. de la
me extravagante, ce Roi en est puni par sa mort, et par conséquent le Spectateur est instruit, loin d’être séduit ou corrompu. Je
rté à un tel excès dans cette Pièce, qu’il mérite d’être présenté aux Spectateurs  ; afin que chacun d’eux conçoive une juste horreu
27 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33
riger les mœurs en faisant rire, & de faire passer dans l’ame des Spectateurs d’utiles vérités par le canal du plaisir. Il est
n’est pas par conséquent de l’essence de la Comédie de faire rire les Spectateurs , puisque la Comédie ne traite que des actions ver
s ou vicieuses. Je dis plus, une Comédie qui a beaucoup fait rire les Spectateurs a manqué son effet ; car c’est une preuve que l’A
nfermoit de ridicule, & qu’il s’en sera tellement occupé, que les Spectateurs n’auront rien trouvé d’odieux ou de révoltant dan
e faire passer par le canal du plaisir d’utiles vérités dans l’ame du Spectateur . Avant de répondre à cette objection, il est à pr
ttaque sont dangereux, elle ne doit point leur prêter pour amuser les Spectateurs , un ridicule qui ne serviroit qu’à affoiblir l’ho
d’après nature le vice avec ses suites funestes, & de laisser les Spectateurs les maîtres d’y ajouter le ridicule, s’ils en ont
28 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178
s partent toujours de la même source. Cette ressemblance refroidit le spectateur , & il n’y a qu’un pas du refroidissement au d
ais, dit encore le Pere Brumoy ? Faut-il s’étonner que la portion des spectateurs la plus capable de saisir les beautés d’une Tragé
» Que contiennent-elles ces scènes ? des sentimens connus de tous les spectateurs . Car qui n’a pas aimé ? Quoiqu’on ne soit ni Roi
atiété, qu’à rallumer notre curiosité. 10 Il est une autre classe de Spectateurs sur lesquels l’amour semble avoir épuisé tous ses
pas sur eux un effet bien puissant. Il reste une troisiéme portion de spectateurs , sur laquelle elles peuvent en faire davantage ;
29 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339
nt les Personnages d’un quinqué, & quelquefois même d’un trio. Le Spectateur ne peut comprendre leurs discours que par conject
s font un meilleur éffet, parce qu’ils détendent moins l’attention du Spectateur . J’ôse être d’un avis contraire. Je suis fâché qu
e, ainsi que le soutient le grand Corneille, dissipent tout-à-fait le Spectateur , parce qu’elles n’ont aucun rapport avec l’action
des entre-Actes ont été imaginées afin de délasser par intervale les Spectateurs  ; mais l’usage des chœurs intimement liés au suje
les de l’art. Les chœurs laissaient reposer un moment l’attention des Spectateurs , sans la détourner entièrement de ce qui devait l
30 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVI. De la présentation des Poëmes aux Comédiens ; de leur réception, & du choix de ceux qu’on joue dans les intervales. » pp. 8-11
peut jouer telle Piéce qu’il lui plaît. Si c’est au contraire pour le spectateur , le goût de celui-ci l’emporte avec raison sur le
, des remèdes qui ne seroient bons qu’à lui-même ? C’est donc pour le spectateur que le Comédien joue. Il remplit cette obligation
son zéle, par son jeu, & par la beauté des piéces qu’il donne. Le spectateur s’acquitte envers lui, en connoissant, & en s
31 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130
mens, dans des lieux entourés de siéges, au milieu de cinquante mille spectateurs  ? Voilà pourtant le Théâtre ancien. Thespis a emb
ne Pièce écrite en vers, qui étonnent l’oreille, éblouit & ôte au spectateur le tems d’apercevoir ses défauts. On fait donc de
rade, dont l’éclat & la chute étourdissent. On ne voit pas que le spectateur même en applaudissanr est réfroidi, & ne sait
L’émotion tient lieu du saisissement, l’étonnement de l’horreur ». Le spectateur n’est point agité des violentes secousses que les
32 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203
urprenant. Que de larmes cette belle scène ne fit-elle pas verser aux spectateurs  ! Une des plus belles reconnoissances du Théatre
particuliere. L’en croire sur sa parole eût choqué la délicatesse du spectateur . Sophocle imagina de faire présenter par Oreste à
minuera enfin ces émotions ; elles en jouiront vingt fois au-delà des spectateurs ordinaires, mais elles arriveront enfin au même d
guére d’homme qui n’ait un ami, & vingt ans fourniront à peine un spectateur doué des qualités que nous supposons ici. Voilà p
trêmement quoiqu’elles ne soient pas nouvelles pour nous. Quant à ses spectateurs éclairés, pour qui les reconnoissances ont de nou
uveau à decouvrir, à admirer, rentreront dans la classe du commun des spectateurs  ; tout au plus leur dégoût ne sera pas glacé, déd
autre côté du Théatre. Sa garde qui jusques-là n’avoit été que froide spectatrice , parce qu’il n’étoit pas encore tems qu’elle agît
33 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406
sse pour monter une belle Musique : c’est le chant seul qui attire le Spectateur  ; le sens n’est rien ; on n’entend dans les chef-
ons, il faut, pour les mieux imiter, mettre en vogue des Pièces où le Spectateur ne peut effectivement saisir que des sons !… Les
ons Comédiens, & le Jeu des mauvais, effarouchent aujourd’hui les Spectateurs délicats : on s’abstient d’aller à telle Pièce, q
sque ceux qu’on pourrait corriger par-la, sont rarement au nombre des Spectateurs . Mais surtout qu’on n’expose pas au mépris des ef
n : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lor
nt nous sommes surchargés, est très inutile : outre que le commun des Spectateurs perd les deux tiers de ce que l’on dit, ces Coméd
& presque jamais rien de délicat, qui puisse dédommager l’honnête Spectateur de la mauvaise compagnie qu’on lui donne. Ce genr
34 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232
 ; la [D] Comédie-Ariette [E] [E], moins de perfection, & plus de Spectateurs . Les Drames de la seconde & de la troisième e
Sallon, dans un Cabinet, il faut éviter tout ce qui peut rappeler au Spectateur qu’il est au Théâtre : il serait à propos que les
; de situation : d’un autre côté, l’illusion est détruite, des que le Spectateur sent s’élever cette pensée, qu’on ne s’échapperai
te : les portes ouvertes de cet appartement exposeraient aux yeux des Spectateurs , sans que les personnages se déplaçassent, les Sc
e qui précède celle du Récit, en ouvrant le fond du portique : que le Spectateur entrevît alors rapidement passer l’Amante du frèr
grossiers de ce tableau, vu dans l’éloignement, ne parviendraient aux Spectateurs qu’avec leur nuance de douceur & de dégradati
dans le Parterre, par la suppression des sifflets on ne voit plus le Spectateur confondu avec l’Acteur : la manière d’applaudir e
a part du Public*. Le nombre des Billets sera fixé de manière, que le Spectateur ne soit pas trop gêné : la distribution se fera t
a à y être debout, cette situation comportant un plus grand nombre de Spectateurs . La disposition la mieux entendue d’une Salle de
Tableau séduit les yeux, plaît à l’esprit, intéresse le cœur ; chaque Spectateur , se dit, Je suis homme, tout ce que je vois ici a
sse le cœur sans l’amollir, peigne la vertu contraire aux penchans du Spectateur , & la lui fasse aimer ; représente les vices
cheter bien des défauts. On en peut dire autant de Mahomet ; car tout Spectateur raisonnable sent assez que la perte de Palmyre es
ir mettre de pareils tableaux sur la Scène) ayent pour eux le cœur du Spectateur  : [c’est l’effet que produit sur les gens sensés
ainsi présentées, peuvent devenir une leçon pernicieuse à plus d’une Spectatrice . Il était bien capable de traiter ce sujet autrem
où il approche davantage de l’idéalité (c’est-à-dire de l’idée que le Spectateur peut se former de la manière dont le personnage a
ais encore qu’il faut grossir les traits du tableau pour réveiller le Spectateur  ; & qu’il est très-difficile de le faire par
actère, le dénoûment, & qui consiste à ne mettre sous les yeux du Spectateur que des actions convenables & possibles ; à f
ntfleury, dans une de ses Pièces (le Gentilhomme de Beauce) régale le Spectateur d’un froid soliloque de trois pages, en deux scèn
en fait est d’une grande commodité, pour qu’un Personnage révèle aux Spectateurs ce qui se passe dans son âme, lorsque ses réflexi
s deviennent alors d’une invraisemblance si choquante, qu’elle ôte au Spectateur , sans que lui-même s’en apperçoive, le goût de la
n, & nos phrases exclamatives sont les seuls A-parts naturels. Le Spectateur , dira-t-on, sent bien que le personnage ne fait q
moins qu’il est possible : celle d’avoir le visage tourné du côté du Spectateur , est du premier genre. Ces deux choses réunies gê
i qui l’écoute, pour apostropher du geste & des yeux la foule des Spectateurs  : je conseille donc pour le nouveau Théâtre (supp
nt le ton du personnage ; de sorte, que se trouvant très-éloignés des Spectateurs , il en résultera qu’ils n’en seront jamais entend
donne sa main à baiser à Valère ; cette action est indécente : aucun Spectateur ne voudrait que sa sœur ou sa fille en fissent au
qui fait rire d’une mauvaise action. Dans l’Avocat-Patelin, tous les Spectateurs prennent intérêt pour un fripon ; l’on desire que
nt des yeux, des bras, ou du corps, qui fasse naître dans l’esprit du Spectateur , l’idée nondécente exclusivement à l’autre ; il a
lité bornée, en ne représentant que des actions hors de la portée des Spectateurs . Il serait donc à desirer que nos jeunes Auteurs,
er au lieu de pleurer, mettre par-tout une affectation qui fatigue le Spectateur  : il faut éviter ce jeu de comédien-bourgeois, où
s des jeunes Acteurs, une des règles du nouveau Théâtre sera, que les Spectateurs n’approuveront, ou n’improuveront, qu’à la fin de
conduite des Personnages du Drame, & tantôt réelle de la vie des Spectateurs . ‌ Art. IX. Comment représenter les Tragédies.
ir la Danse ; il faut seulement la rendre digne des Acteurs & des Spectateurs . Elle sera même nécessaire, dans le nouveau Plan,
droit ajoûté à nos Salles, sur les côtés de la Scène, & caché aux Spectateurs par les Coulisses. Dès qu’un Acteur ou une Actric
e qu’en dit l’Auteur, que du lieu de la Scène, & non de celui des Spectateurs . [Note de l’Éditeur.] [F] [G] [H] 1. J’avertis q
ssent à-tort-à-travers : dans les plus beaux endroits, une partie des Spectateurs frappe des pieds & des mains, tandis que l’au
l’Acteur qui occupe seul la Scène donne plus de plaisir, parce que le Spectateur n’est pas distrait par un personnage écoutant, pr
e expressif, des mouvemens intelligens & sentis, font éprouver au Spectateur toutes les passions qu’elle veut exciter. Aussi l
pathetique, ou terrible, selon la Pièce, ébranlât d’avance l’âme des Spectateurs . [Les Danses des Anciens étaient presque toujours
*. Il serait sur-tout avantageux pour les nouvelles Pièces, que les Spectateurs n’eussent pas ce repos, dont une critique, souven
*. Dans les Pièces à composer, on évitera de faire dormir debout les Spectateurs , & de leur apprendre qu’on s’est couché &
a formé, éprouvé les talens, ne peuvent presque pas le rendre mal. Le Spectateur , qui ne les trouvera que là, se persuadera plus f
35 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6
en caracolant, & fut culbuté. Il crioit de toutes ses forces aux spectateurs  : Pardon ! Messieurs, pardon ! ce maudit animal
Messieurs, pardon ! ce maudit animal a voulu entrer malgré moi. Les spectateurs n’y perdirent rien ; ils rioient à gorge déployée
u’y a-t-il de plus méprisable qu’un bouffon sur le Théatre, & des spectateurs imbéciles qui l’admirent ?) Ma foi, non plus que
;c, sont-ils moins puériles ? On a beau couvrir les acteurs & les spectateurs d’or & d’argent, ce sont des enfans qui vont
36 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194
nt dirigés par des comédiens, qui n’ont d’autre but que de plaire aux spectateurs , et de tirer un salaire du plaisir qu’ils leur pr
te à si peu de sujets, et ces sujets seraient si éloignés du goût des spectateurs , qu’elle tomberait d’elle-même : car elle ne se s
i ressemblent beaucoup, et qui sont peut-être encore plus du goût des spectateurs , sont restées en possession de ce qu’il y a de pl
37 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150
trouva plus le même plaisir. Ce changement, dans les dispositions des spectateurs , en produisit nécessairement dans les Poëtes. La
de faux préjugés dans les jeunes gens, & même parmi le commun des spectateurs . Si l’on en excepte les Journalistes, qu’est-ce q
la piéce. Cette injurieuse distinction offense les Auteurs & les spectateurs éclairés. Les uns en sont tellement indignés qu’i
t à ce genre périlleux, prennent presque autant de soin de gagner les spectateurs , que de composer de bons ouvrages ? Ils n’en port
ue ennemie. L’une & l’autre l’emportent sur la petite portion des spectateurs désintéressés. La suite ordinaire de ces combats
sants. Quels maux n’en resultent-ils pas ? Les Poëtes qui ne sont que spectateurs de ces abus des honneurs & des suffrages, ne
38 (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292
e le but de la Tragédie ne soit d’attendrir finement le Lecteur ou le Spectateur , de saisir son sensible par la fiction des choses
ortes ; ce qui est, ce me semble, une manière d’avis au Lecteur ou au Spectateur , comme vous voudrez, des Tragédies, dans lesquell
orsqu’elle peut arracher des larmes véritables, ou qu’elle renvoie le Spectateur comme tout engourdi des passions violentes qui vi
bles effets. Non, Monsieur, cette fureur a son beau dans l’esprit des Spectateurs , qui la regardent comme l’émétique d’une âme sens
nommer après le chef-d’œuvre du Théâtre, Ariane a bien accoutumé les Spectateurs aux frénésies de l’amour jaloux : c’est pour vous
eune homme qui l’observeraitg pourrait changer la thèse, et rendre le Spectateur plus susceptible de passion. Mais croyez-moi, Mon
39 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294
t qui leur attirent tout à la fois l’indignation et la compassion des Spectateurs , et je l’ai trouvé à la fin. *** Le Chevalier jou
n’épousant pas Angélique, il est réduit à une indigence extrême ; le Spectateur cependant peut soupçonner que la punition du Joue
arvenue à de tels excès, c’est, à mon avis, une grande leçon pour les Spectateurs . LES FEMMES Savantes, Quand pour la premiè
tre. A l’occasion de cet obstacle Molière donne de grandes leçons aux Spectateurs . Il y critique la trop faible complaisance d’un m
n que la passion d’amour la plus irrégulière plaît sur le Théâtre aux Spectateurs corrompus, de même la médisance ou la satyre y et
40 (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387
Des causes du plaisir qu’une Tragédie parfaite excite dans l’ame des Spectateurs . Peut-on réduire toutes ces causes au seul goût q
le n’est pas moins utile, soit pour faire voir qu’elle excite dans le Spectateur d’autres plaisirs que celui qui naît de l’imitati
s, leurs pensées ou leurs sentiments ; & me mettant à la place du Spectateur , je m’interroge moi-même sur les divers mouvement
ns son Epitre* à l’Auteur du Discours, Le jeu des passions saisit le Spectateur  : Il aime, il hait, il pleure, & lui-même est
s excuses. Quelle impression ne fait pas Phedre sur l’ame d’une jeune spectatrice lorsqu’elle charge Venus de toute la honte de sa
e toutes ces pensées sont-elles souvent bien éloignées de l’esprit du spectateur . Une révolution surprenante le frappe, il se livr
ut ce qui l’accompagne, l’image de la Vertu affecte toujours l’ame du spectateur . Ce n’est plus la Vertu seule, c’est un mélange d
’a dit de Racine, Despreaux, Epit. VII. Emouvoir, étonner, ravir un Spectateur , soit par les passions, soit par ce qui devroit
urs vicieuses de notre siécle, qu’elle nous les rend méprisables ; le spectateur qui se reconnoît rarement dans les portraits qu’i
ir la Pitié & la Terreur, il ne pense qu’à exciter dans l’ame des Spectateurs par la sublimité des pensées, & par la beauté
n plaisir plus fin & plus spirituel, qui n’est bien connu que des Spectateurs capables de réflexion, mais qui ne laisse pas de
tissu ingénieux, qui forme si adroitement le nœud de la Piece, que le Spectateur cherche avec inquiétude comment le Poëte pourra l
sque qu’avec la Comédie, & le Poëme Epique ; c’est de préparer au Spectateur le plaisir de la surprise, en disposant de telle
nt toutes les regles de la vraisemblance : il évite donc de mettre le Spectateur en droit de lui dire, Quodcumque ostendis mihi s
émontre par les événements & par cette espéce d’expérience que le Spectateur fait, suivant le proverbe Espagnol, sur la tête d
leurs bouches mêmes, ne portent que trop réellement dans le cœur des Spectateurs leurs différentes passions. Jugeons par ce qui se
e passion contagieuse. Elle se communique, elle pénétre dans l’ame du Spectateur , qui devient presque comme ces Peuples que le son
onnoître les prémieres causes de l’impression qu’elle produit sur les Spectateurs en réveillant, en fortifiant, en authorisant leur
-là les mêmes impressions que la représentation de Cinna fait sur les Spectateurs , & qu’elle a faites encore plus lorsqu’elle a
ions, les sentiments, les pensées de ceux qu’il met sur la scène, les Spectateurs se reposent sur lui , (comme Racine l’a fort bie
41 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318
s oreilles n’ont droit qu’aux seconds plaisirs : & tout ce que le Spectateur ne peut voir exprimé dans les pas, dans le person
mp; dont la beauté ou la laideur peuuent fortifier dans la volonté du Spectateur l’amour ou la haine que les belles Ames doivent a
t digne des soins de l’Artisan, & s’il peut donner du plaisir aux Spectateurs . Ie ne vois pas de fonds ny plus sûr ny plus rich
hesses & de l’extravagance. Il y a mesme quelque avantage pour le Spectateur , de ne luy offrir que des objets connus & des
doute que dans l’un & l’autre Sexe de ces temps-là, il y eut des Spectateurs qui soûpirerent à l’aspect des choses indecentes,
eux, preferant un mot qui pouvoit leur estre utile, & attirer des Spectateurs , à toutes les autres consequences. Le Titre doit
it defectueux. La principale action du Titre est d’ouvrir l’esprit du Spectateur , de luy découvrir subtilement le sujet & d’ex
& qui sollicite les desirs & la patience des Auditeurs ou des Spectateurs . Ce n’est pas tout, il doit estre de bonn-foy, &a
st asservy à sa matiere, & fait profession de livrer aux yeux des Spectateurs , les objets entiers & parfaits. Quelque divis
qu’une Entrée soit forcée, elle fait un embaras dans l’imagination du Spectateur , & passe pour une extravagance du Poëte. On a
teres Paternels, qui iustifient son origine, & qui empeschent les Spectateurs de se méprendre, ou de faire des iugements temera
& n’est point sujet à essuyer les desobligeantes comparaisons du Spectateur . De plus, une Entrée d’un seul ne court point les
avec celle du Masson & du Maître-d’Hostel ; Parce qu’il suffit au Spectateur de voir les Fatigues de la Iournée. Section VI
onvenance non seulement desagreable, mais encore embarassante pour le Spectateur & pour le sujet. Car qui ne sçait que le deüi
ne répond pas, ou à l’intention apparente du Poëte, ou à l’attente du Spectateur , ou à l’Idée du Spectacle. Ainsi il faut bien exa
ectacle, d’estendre ses plaisirs à tous les sens, & de donner aux Spectateurs autant de divertissement qu’ils en peuvent prendr
fera-il paroistre des Asiatiques ? comment les fera-il discerner aux Spectateurs  ? comment rendra-il connoissable une Sibille de C
, de la Phrygienne & de toutes les autres, s’il ne les expose aux Spectateurs , revétuës des habits de leur Nation ? Il ny a que
les Entrées expriment bien ce qu’elles doivent exprimer, & que le Spectateur y ait le plaisir qu’il pourroit prendre. De toute
ne se revolte jamais impunément, & sans que le Spectacle & le Spectateur en patissent. C’est la convenance des habits. Vn
de toutes les erreurs qui le peuvent suivre & faire méprendre les Spectateurs , sur ces Bergers, ces Soldats & ces Villageoi
e à rendre un déguisement gracieux, mais encor à faire connoistre aux Spectateurs la Personne representée. Ainsi il est besoin d’ha
nt de succez, & on a rendu cette Partie, si belle que la joye des Spectateurs semble estre pleine ou imparfaite, selon que les
prise des nouveaux objets qu’elle dérobe aux yeux contre l’attente du Spectateur , contre la possibilité apparente, ou contre la ma
ection XIX. Du lieu Fixe, & du Mobile. L a commodité des Spectateurs ou des Acteurs demande sans doute la fixation d’u
ux tenoient lieu des degrez, & favorisoient ainsi les regards des Spectateurs . Mais quand l’engagement d’un Prince, le voisinag
42 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89
e parallèle : ils n’y sont soufferts que pour engager adroitement les spectateurs à confondre avec de faux cultes le culte véritabl
ion d’idées fausses qui affaiblissent presque toujours dans l’âme des spectateurs le respect qu’ils doivent avoir pour elle. « Il
r la scène, et les sentiments impies qu’ils leur prêtent charment les spectateurs et attirent leurs suffrages. Ceux-ci prennent du
43 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107
e triomphe des passions. L'Acteur ne cherche qu'à les émouvoir, et le spectateur à les sentir. Celui qui sait le mieux les exprime
e ni Auteur ni Acteur, mais seulement la personne qu'on joue ; que le spectateur soit transporté, et comme transformé dans l'actio
quiétiste souffre la sensation du plaisir, mais ne l'excite pas ; le spectateur va la chercher, il l'achète, l'Auteur et l'Acteur
itable, prodigue, et ne font détester leurs héroïques transports ! Ce spectateur furieux contre un jaloux qui traverse ou un sujet
e, agissant, embelli, applaudi dans l'Acteur, contemplé, goûté par le spectateur , se fait jour, se lie, s'établit dans un cœur déj
des jours plus favorables, les anime, les fait agir. L'imagination du spectateur est souvent froide, engourdie, distraite ; celle
personnage qu'il représente. Son habileté consiste à faire passer le spectateur dans tous les sentiments bons ou mauvais de son r
l'une sur le théâtre, l'autre dans le cœur ; l'Acteur dans l'une, le spectateur dans l'autre, s'identifient avec le personnage et
attaque avec l'épée à deux tranchants la plus acérée : le malheureux spectateur n'apprend qu'à se désarmer et à se livrer avec pl
s plus vifs qu'imagine l'Auteur, qu'exprime l'Acteur, qu'applaudit le spectateur , rassembler contre lui une armée entière, et se r
, elle réprime les moindres saillies. Le théâtre voltige sur tout, le spectateur y est toujours hors de lui-même, son âme est tout
44 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24
, et l’union conjugale trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par faço
de régulière de sa Pamphile, ou quel que soit le nom de son idole, le spectateur serait-il transporté, comme l’auteur de la comédi
a véritable vertu soient méprisées par quelque endroit pour donner au spectateur le plaisir qu’il cherche. Le licite et le régulie
45 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337
dépens de la Ville, mais qui pût contenir pour le moins le double de Spectateurs de ce que les Théâtres de Paris contiennent ; on
orence où le Cardinal de Médicis, qui l’a fait bâtir, a voulu que les Spectateurs des deux sexes fussent placés séparément les uns
rce que ce sont là autant d’inconvenients pour la représentation. Les Spectateurs n’auraient jamais entrée dans l’Orchestre où les
46 (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88
gé de récompenser ! Les Comédiens contribuent à la damnation de leurs spectateurs  : et il faut encore que les spectateurs les payen
buent à la damnation de leurs spectateurs : et il faut encore que les spectateurs les payent de leurs peines. Mais parlons mieux, c
spectateurs les payent de leurs peines. Mais parlons mieux, comme les spectateurs sont cause que les Comédiens jouent ; ce sont eux
ieu de leur péché. Car ils ne joueraient pas s’ils n’avaient point de spectateurs . Ainsi ce sont eux qui les font demeurer dans leu
47 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62
ns la Tragédie ? Un Criminel qu’on conduit à l’échafaut, y trouve des Spectateurs qui l’attendent. Un Homme qui dans une Place publ
donc quelquefois la douleur ? Sans doute, répond saint Augustin : le Spectateur n’est invité au Théâtre que pour sentir la douleu
le Théâtre, que dans l’intention d’émouvoir & de contenter leurs Spectateurs . Les meurtres ne s’exécutoient pas sur le Théâtre
i dit plus haut, fit réflexion qu’il étoit dangereux d’accoutumer les Spectateurs à voir couler le sang. Ainsi Medée ne tuoit pas d
que chose d’atroce dans des Tragédies de cette nature. La qualité des Spectateurs que les Poëtes d’Athenes avoient à émouvoir, les
48 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99
y comprenoient toute l’enceinte du lieu commune aux Acteurs & aux Spectateurs . Quand la difference des Ieux les obligea de dist
s Edifices quoy qu’ils ne fussent que de bois, offrirent aux yeux des Spectateurs de si belles choses, que l’on se passoit fort ais
ire (pour user d’un mot de quelques Modernes) pour quatre-vingt mille Spectateurs . Mais helas ! sa durée fut courte, & est oubl
eatre, soit pour rafraichir le lieu, soit pour remedier à la soif des Spectateurs . Il y a bien eu à la verité d’autres Theatres à R
nt de l’ombre des arbres pour y pouvoir plus commodement divertir les Spectateurs . Cette ombre ainsi recherchée donna son nom Grec
& qu’à orner la Scene : les autres estoient pour la commodité des Spectateurs . Ceux de la Scene representoient quelque chose de
seule commodité & pour mettre à couvert du Soleil les testes des Spectateurs . Mais le luxe se mesla dans cette necessité, &
49 (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21
du génie, laisse nécessairement une impression profonde dans l’âme du spectateur . Corneille parut à l’aurore du siècle de Louis XI
moderne fit succéder la voix touchante du sentiment ; intéressant le spectateur au combat incertain où l’amour et la vertu s’enga
ronie démasquait la sottise, pensait-il qu’il ne donnait à chacun des spectateurs que le malin plaisir de montrer du doigt son vois
tion nationale. Enfin, la verve railleuse de Beaumarchais rappela les spectateurs au Théâtre Français. Les grands eurent leur tour,
dernier tableau elle entend un fils maudire sa mère. L’affluence des spectateurs s’explique par l’attrait de la variété, la beauté
r le théâtre même, remplissent assez lugubrement la scène pour que le spectateur ne désire pas de nouvelles émotions. Je ne contin
s, constatant l’influence expansive de la scène sur les sensations du spectateur , il ne reste plus qu’à rechercher l’effet qu’elle
50 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43
greable & commode tant pour ceux qui s’y exercoient, que pour les spectateurs . Ordinairement on le choisisoit entre vne coline
au tour des loges, des marches ou des bans pour y pouvoir placer les Spectateurs . Pour empescher les embaras de la foule & les
qui pouvoit contribuer à la solemnité des Festes, à la commodité des Spectateurs , & à la magnificence de l’ouvrage. Sa longueu
fossez, mais encore il adjoûta des grilles de fer pour la seureté des spectateurs contre la fureur & l’irruption des Lyons &
s yeux suffisamment satisfaits de toute cette magnificence, & les Spectateurs ayant remarqué les diverses beautez des équipages
naistre un second plus inquiet & plus desordonné, car chacun des spectateurs prenoit party, & parioit pour celuy qui luy a
, dont on tiroit les chevaux destinez à la carriere, qui au bruit des spectateurs & aux fanfares des trompetes paroissoient com
, à prevenir le goust, & à saisir l’opinion & le suffrage des spectateurs , soit qu’en effet les seconds objets & les pl
ent sujets à trouver plustost de la satieté, & du rebut parmy les spectateurs , si l’on en croit Symmachus, le dernier lieu fut
51 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275
viter de mettre sur la Scène des Tableaux qui peuvent scandaliser les Spectateurs et leur nuire. Il est vrai qu’il faut une grande
Comiques n’ont besoin que du ridicule des hommes pour faire rire les Spectateurs  ; mais si de plus ils ont la louable intention de
ndement, et comme la seule passion qui doit régner sur la Scène ; les Spectateurs en conviennent, et voilà pourquoi elle y domine i
52 (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46
j’ai été jusqu’à les lire ; j’ai observé ce qui se passoit parmi les spectateurs  ; que vous dirai-je ? Pour vous devenir utile, j’
et qui ne vouloient plus redevenir hommes. Premièrement les jours des spectateurs sont exposés à plus d’un danger. On s’étonne de l
gueux, ne la voilà t’elle pas bien propre ? » Il y avoit quinze cens spectateurs au moins à ce chef-d’œuvre, et ils étoient dans l
eurs, sur les Pièces considérées relativement à la morale, e, sur les Spectateurs . Vous allez voir qu’il n’y a que du mal à remport
la Dugazon et la Guimard ne désavoueroient pas. A la vérité, quelques Spectateurs moins aguerris souffrent de ces succès qu’ils reg
aremment d’assigner des bornes. Point de ces détours ingénieux que le Spectateur peu fin ne pourroit peut-être pas deviner. On lui
e une pantomime où Dorothée qui en est l’héroïne se défend devant les Spectateurs , avec un art trop approchant de la vérité, contre
 : la riviere coule pour tout le monde J’ai vu, oui, j’ai vu tous les Spectateurs s’indigner de cette atroce application d’un Prove
Orpheline contre cent Assaut de Fourberie ! Il est tems de parler des spectateurs . J’ai déjà eu occasion de dire qu’il se trouvoit
imer en style plus que trivial, le jugement qu’ils portent sur chaque spectatrice , mêler aux éclats de rire les juremens, raconter
dans les loges, dans l’orchestre ; et font ensorte de se partager les spectateurs . Elles sont si utiles, que plusieurs d’entr’elles
53 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170
acé de la poudre sous le théatre, le feu y prit, & la plupart des spectateurs périrent. Ce fut-là comme une conspiration de pou
risquer qu’à espérer, plus à perdre qu’à gagner. Même calcul pour les spectateurs . Pour une ame bien née qui écoutera, qui goûtera
, un systême de vice partout répandu & dominant. Il en de même du spectateur  : il a besoin des plus grands efforts pour démêle
s mieux un grand homme que ces éclairs fugitifs ? Shakespear, dit le Spectateur , t. 6, disc. 25, étoit né avec toutes les semence
la Religion que pour l’affoiblir, la décréditer, & s’en jouer. Le Spectateur ajoute une réflexion très-vraie, que nous avons f
é. Moliere ne reconnoîtroit plus son Misantrope sur notre théatre. Le Spectateur , pour obvier à l’inconvénient, propose (disc. 21)
anglois sera sans doute d’un grand poids dans ce siecle angloman. Le Spectateur établit cette regle (disc. 41) : il loue le céleb
théatres d’Athenes & de Rome. Malgré cette pompeuse érudition, le Spectateur ne trouve de bon dans la danse que d’enseigner à
route, & lui fait manquer son but. Elle ne détourne pas moins le spectateur , qui, aulieu de saisir la piece, s’amuse à des pa
amant fut blessé & vaincu ; il fallut l’emporter demi-morte. Les spectateurs rioient du contraste, les dames étoient pénétrées
evaliers de la Table ronde firent de si merveilleux exploits. Mais le Spectateur trouve avec raison que ces braves champions firen
nte pour la nation d’être si peu galante ! C’est une réflexion que le Spectateur doit à la jeune & jolie Elisabeth Pirson, fil
’un motif plus noble que celui de l’argent qui doit leur revenir, les spectateurs seroient plus attendris, & la piece plus inté
c plaisir des objets qu’on méprise ? Que le compositeur, l’acteur, le spectateur sacrifient leur temps, leur argent, leur conscien
54 (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119
cides et les incestes exécrables des siècles passés, qu'il semble aux spectateurs qu'ils voient encore commettre électivement ces a
commandement de Dieu, les superstitions qu'il aime, lors qu'il en est spectateur  ? Il doit savoir que c'est le Diable et non pas D
néanmoins permis aux fidèles Chrétiens d'en être les acteurs, ni les spectateurs ; et quelques innocentes qu'elles fussent, ce ne s
qui tiendrait des Comédiens en sa maison ? Or si vous ne pouvez être spectateur de la Comédie lors que vous êtes seul, sans bless
55 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467
présenter : et c'est ce qui oblige les Poètes de dérober à la vue des spectateurs tout ce qui leur peut causer cette horreur désagr
pas été agréable sur le théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs d'une idée horrible d'une prostitution à laquelle
56 (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292
présenter : et c'est ce qui oblige les Poètes de dérober à la vue des spectateurs tout ce qui leur peut causer cette horreur. Quand
pas été agréable sur le Théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs de l'idée horrible d'une prostitution à laquelle
57 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368
voilà. En y racontant des événemens passés, on prépare adroitement le Spectateur à ce qu’il va voir. Agamemnon annonce dans Iphigé
te 35 ; soient l’Ouvrage ; lis. sont l’Ouvrage. pag. 336. lig. 3. un Spectateur  ; lis. au Spectateur. Tome II. pag. 2. lig
age ; lis. sont l’Ouvrage. pag. 336. lig. 3. un Spectateur ; lis. au Spectateur . Tome II. pag. 2. lig. 23. après particuli
58 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182
ais, mais vraisemblables. Des qu’ils sont fondés sur l’impossible, le Spectateur se révolte, indigné qu’on veuille le rendre trop
démêler si l’événement qu’ils prenaient pour leur action plairait aux Spectateurs , ou les révolterait. M. De Belloi se montre un gr
le puisqu’ils sont comme détachés, ils détournent trop l’attention du Spectateur de ce qui devrait l’occuper, & semblent forme
de du travail de la part du Poète, & de l’attention de la part du Spectateur  ; le Spectacle moderne n’en est point susceptible
d’autant plus beau qu’il se pique toujours d’être simple. Que les Spectateurs ressemblent aux personnages dont ils goutent les
tre) que si le sujet n’est conforme aux mœurs & aux sentimens des Spectateurs , il ne réussira jamais, quelque soin que le Poète
59 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315
edes ont été établis pour la variété du Spectacle, le délassement des Spectateurs , & le repos des Acteurs. Une Action grave d’o
re Sainte, elle n’eût paru qu’une fois à la fin de la Piéce, & le Spectateur n’auroit pas conçu pour elle toute l’horreur qu’i
ur du Trône qui lui appartient. Les périls qu’il a courus ont tenu le Spectateur dans de continuelles allarmes : ainsi cette Piéce
pour les bons, & funeste pour les méchans ; elle remet l’ame des Spectateurs dans la tranquillité : mais une Tragédie, peut, c
e mort, & comme alors ils n’ont plus à le craindre, qu’importe au Spectateur , qui des deux soit Héraclius ? Il me paroît donc
p; où l’on suoit au mois de Décembre, étoit une Tragédie en Prose. Un Spectateur quand il est en larmes n’examine point si les Ver
s bien exécuté les trois autres Parties, qui sont plus difficiles. Le Spectateur emporté par la Représentation rapide d’une Action
dres 38 Représentations de suite. On peut bien dire qu’alors tous les Spectateurs étoient Peuple, ce qui arrive aussi parmi nous.
is non plus comptées par la voix publique, parmi les bonnes : mais le Spectateur , quand même il est instruit de leurs défauts, les
out cet appareil a quelque chose de majestueux, qui fait plaisir à un Spectateur , & cette raison me persuade encore ce que j’a
ntendre que dans des intermédes, qui liés avec l’Action, délassent un Spectateur par une aimable variété, il prête son attention à
vraisemblance dans des intermédes : mais quand l’Action est finie, le Spectateur qui doit sortir tout rempli de la Catastrophe, ne
rs, que toute la Scene soit déclamée par d’excellentes Actrices, quel Spectateur retiendra ses larmes ? En versera-t-il, quand il
60 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13
rs, il convient beaucoup mieux de n’inspirer qu’un même sentiment aux Spectateurs  ; faites leur éprouver ou la douleur ou le plaisi
en loin de la perfection. J’ai remarqué pourtant que la plus-part des Spectateurs d’une Comédie-Bourgeoise, se livraient à la gaiet
, les ont fait paraître aux yeux du Philosophe. Si l’on fait rire les Spectateurs d’une action sérieuse & comique, ne serait-ce
61 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14
grands maîtres de l’art, que la passion qui charme, qui transporte le spectateur , est l’objet direct de la Piéce ; & que tout
présent si dans une Comédie c’est le mariage qui meut, qui ravit les spectateurs . Si cela est, plus l’union conjugale sera formée
62 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473
XVII. Les gens du monde, spectateurs ordinaires des Comédies ont trois principales pen
ce qu'elles flattent les inclinations corrompues des lecteurs ou des spectateurs . C'est la source du plaisir que l'on prend à ces
63 (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299
XVII. Les gens du monde, spectateurs ordinaires des Comédies, ont trois pentes princip
ce qu'elles flattent les inclinations corrompues des lecteurs, ou des spectateurs . Et c'est de là que vient le plaisir que l'on pre
64 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58
observée avec un soin infini. « Non que les mœurs de la plus-part des Spectateurs soient épurées ; il est arrivé, par je ne sçais q
e l’indécence ; doit-il s’appliquer à éxciter les passions ? Tous les Spectateurs ne seraient-ils que des libertins & des homme
mpagnie a des plaisirs que les gens grossiers ne connaissent pas… Les Spectateurs en ce cas sont comme les amans qu’une jouissance
ient si souvent, qu’on s’apperçoit que l’Auteur craint de trouver des Spectateurs trop crédules. Il les avertit encore de ne point
la porte… je vais la fermer ». Quelle idée se forme dans l’esprit du Spectateur pendant ce Dialogue ? & lorsque M. Pince pose
zet est pris mot-à-mot ? Or une semblable Pièce peut-elle remplir les Spectateurs d’idées honnêtes ? Je voudrais au moins qu’on mit
ra Bouffon respire la volupté, l’amour du libertinage. L’attention du Spectateur est souvent réveillée ; on l’avertit de prendre g
involontaire ; & font presque tomber la gaze légère qui cache aux Spectateurs une partie de la vérité La manière dont s’èxprime
d’une musique délicieuse achève de porter l’ivresse dans les sens des Spectateurs  ; elle répand un nouveau charme sur l’élégance du
65 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379
e peut rendre les passions hideuses, parce qu’elles feraient fuir les Spectateurs , & que le vice y sera toujours sous le masque
ces Beautés faciles, auprès desquelles ils vont se dépiquer ; que le Spectateur , pour avoir du plaisir, mettra de même ses passio
euses, les passions mises hors de l’unisson, par l’excès, laissent le Spectateur au-dessous d’elles, & qu’il les partage moins
objections dans le cours de votre Projet, Madame. Septimanie. Le Spectateur au-dessous des passions ! Adelaïde. Oui : c’
ès étant trop au-dessus du ton que peuvent prendre celles d’un simple Spectateur , il les laisse s’élever, s’y intéresse moins que
e, & s’instruit par leurs effets. Septimanie. J’entends : le Spectateur ne se met jamais réellement à l’unisson du person
es yeux les séduisans excès, avec lesquels il donne à entendre que le Spectateur est toujours à l’unisson, parce que, selon lui, i
lui, il n’est aucun degré d’amour par lequel le plus grand nombre des Spectateurs n’ait passé ; ce qui est d’autant plus vrai, à no
e cette passion que le doucereux & le faible ? Des Arcis. Le Spectateur qui abuse du tendre sentiment que le Drame a réve
moins en état qu’un autre de juger des effets de l’Actricisme sur le Spectateur  : ensuite, j’ai considéré cet Auteur, comme un ho
emmes ne paraissaient pas au Théâtre, soit comme Actrices, soit comme Spectatrices , parce qu’elles vivaient retirées, & n’étaien
blesser la convenance & les usages : elles ne pouvaient même être Spectatrices , que d’un lieu qui les dérobat aux regards des ho
euse ; si elle est malheureuse, c’est par des fautes qu’on apprend au Spectateur à éviter ; si elle est heureuse, elle présente le
x, qui s’y trouvent réunis, ne peuvent que donner une double leçon au Spectateur . Septimanie. Cette réponse vaut bien la vôtr
uisqu’il ne donne pas la loi, mais qu’il la reçoit du Public ; Que le Spectateur y va déja convaincu de toutes les vérités qu’on y
s cœurs : mais si le Peintre n’avait soin de flater ces passions, les Spectateurs seraient bientôt rebutés, & ne voudraient plu
t réussir ; ce qui est évidemment faux : car il faudrait que tous les Spectateurs fussent également susceptibles de la passion joué
ion. La Comédie, comme excitant les passions, est dangereuse pour les Spectateurs mal-disposés, cela est incontestable : mais elle
ies, & les fomenter : quant à celles qui dominent dans le cœur du Spectateur , il ne les purgera pas ; mais il enseignera qu’il
ère à être improuvé, cela suffit le plus souvent sur la Scène, où les Spectateurs doivent juger, & se décider par les lumières
tilina, Mahomet, Œdipe, Phèdre, laissent, après la Représentation, le Spectateur moins pénétré d’horreur, pour le parricide, la fé
tout est mauvais & pernicieux ; tout tire à conséquence pour les Spectateurs  ; & le plaisir même du Comique étant fondé su
de les défendre ; or ce n’est que dans ces Comédies, où le plaisir du Spectateur est fondé sur un vice du cœur humain ; parce que
ujourd’hui les Pièces de pure intrigue ; que le plus grand nombre des Spectateurs était révolté, lorsqu’on hazardait celles que vou
’aura pu voir les deux premières : si la Pièce est mauvaise, tous ces Spectateurs desireront de se venger de l’ennui qu’elle leur a
oublié, mon amie, que c’est-là précisément le moyen d’exciter dans le Spectateur le dérèglement, ou si vous voulez, le trouble des
cet accord, résultera le surcroît du danger de la Représentation : le Spectateur , dont les passions seront exaltées en sortant de
e ne saurais le croire. Loin de-là, il me semble que je vois tous les Spectateurs pénétrés des vérités qu’ils entendent, verser des
est plus complette : il serait aussi parfait qu’il peut l’être, si le Spectateur , oubliant le Théâtre & le Comédien, ne voyait
de la part des Acteurs, mais, ce qui va vous surprendre, de celle des Spectateurs eux-mêmes, ou plutôt de cette partie des Spectate
re, de celle des Spectateurs eux-mêmes, ou plutôt de cette partie des Spectateurs , qui ne sentant rien, & ne se connaissant pas
n acquitta de manière à causer des transports d’admiration à tous les Spectateurs . A la fin de la Pièce, quelque Parterrien petit-m
; pur, d’accord pour dire un Je vous aime, qui portera dans l’âme des Spectateurs , non des desirs effrénés, mais, une douce, une dé
us distinguée. Mais quelle impression terrible devaient faire sur les Spectateurs , les combats sanglans de ces hommes qui s’étaient
haque Représentation, on exposait nue, en plein Théâtre, aux yeux des Spectateurs une des Actrices qui venait de jouer ; afin que c
66 (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10
eprésentée d’après nature, fera bien plus d’impression dans l’ame des spectateurs , que n’en feroit la même action que les mêmes per
Grecs & Romains, n’étoit pas plus propre à laisser dans l’ame des Spectateurs des impressions de vertu dégagées de tout mêlange
67 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77
r fade & triste ; notre Opéra la rendra digne de charmer tous les Spectateurs par une parure simple & champêtre, qui lui co
: si on le mettait sur le Théâtre tel qu’il est pour l’ordinaire, les Spectateurs en seraient révoltés ; ils en détourneraient bien
rger fidèle, tout agréable, tout célèbre qu’il est, glace souvent ses Spectateurs , lorsqu’on le joue en Italie, parce qu’il occupe
ent point un grand intérêt, elle éxcite peu de passions dans l’ame du Spectateur  ; or il se refroidit lorsqu’on le contraint de co
l’étendue d’un Acte ; s’ils n’ont le secret d’émouvoir fortement les Spectateurs , pendant trois Actes. Que la Musique des Past
68 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121
e juger des impressions que nos Poëmes dramatiques produisent sur les spectateurs . Ils sçavent comment on les intéresse. Enfin, un
insi dire, leur fortune faite. Il est rare de voir un Comédien simple spectateur sur son Théatre, parce qu’il est rare que nous me
es. Pour qu’un Acteur connût les moyens qui sont propres à toucher le spectateur , il faudroit, 1°. Que la somme de ces moyens fût
as un avantage particulier au Comédien. Il y a peut-être un tiers des spectateurs qui le posséde comme lui. & on ne niera pas q
69 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177
Mais un bon Acteur fait tousiours honneur au Poëte, & plaisir au Spectateur . Il seroit aussi à souhaiter que toutes les Comed
e leur seroit vtile, & qui augmenteroit beaucoup la multitude des Spectateurs . Par exemple, de comencer de bonne-heure la Comed
ie, la paresse bannit l’estude, & la memoire s’affoiblit, mais le Spectateur est furieusement ennuyé de voir durant deux mois
’ambition pour faire valoir leurs Comedies, & pour plaire à leurs Spectateurs  ; mais leur generosité est encor plus à plaindre
70 (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812
Athée y est puni à la fin, mais le but de l’Auteur est de réjouir les spectateurs , comme il le déclare dans sa Préface ; et non de
ue nul Chrétien ne peut ni représenter, ni même assister comme simple spectateur à la représentation des Pièces de Théâtre qui son
ferme, dit-il, des choses déshonnêtes et lascives, les Acteurs et les spectateurs pèchent mortellement, parce que c’est prendre pla
on ne peut sans un très grand péché jouer en public pour divertir les spectateurs une Pièce qui afflige tous ceux qui ont de la pié
71 (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -
érité, mais qui n’en sont que l’accessoire, destinées à intéresser le Spectateur , mais qui renversent quelquefois le but principal
mœurs. Que de rôles étrangers à ceux de la piece, se jouent entre les spectateurs  ! Dans le second point de vue, la Comédie est un
72 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60
r le fondement et lui ôter jusqu’aux acteurs, loin de lui laisser des spectateurs oisifs. La raison de ce philosophe était qu’en co
les dont on voulait porter au dehors l’expression et le caractère. Le spectateur entrait aussi dans le même esprit : il louait et
73 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VII. Les spectacles favorisent les suicides. » pp. 90-92
reté et la pénitence ? Elles ne seraient guère propres à divertir les spectateurs . Ceux qui ont voulu faire paraître des saints sur
iduité au théâtre rend aussi l’âme tragique. S’il se trouve parmi les spectateurs un malheureux réduit au désespoir, ou qui, au pre
74 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477
resse de leur esprit, qu'au lieu d'attirer la haine et l'aversion des spectateurs , elles attirent au contraire leur affection; de s
n'a rien d'horrible lorsqu'elle est revêtue de ces ornements; et les spectateurs sont plus portés à aimer cette furieuse qu'à la h
75 (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305
resse de leur esprit, qu'au lieu d'attirer la haine et l'aversion des spectateurs , elles attirent au contraire leur affection. De s
n'a rien d'horrible lorsqu'elle est revêtue de ces ornements: et les spectateurs sont plus portés à aimer cette furieuse qu'à la h
76 (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426
ivers diables : et toute autre chose qui émeut et attire les yeux des Spectateurs , ou attraitv les oreilles, si on regarde son orig
e avait soif : et entre les plaisirs et passe-temps, que prennent les Spectateurs , ils voient mourir quelques-uns, afin que par tel
s une bête cruelle, pour le supplice d’un homme, afin qu’à la vue des Spectateurs , elle s’effarouche plus cruellement : on instruit
t une boule d’airain, toute telle gloire est folie, Qu’il n’y ait nul spectateur , il n’y aura nul joueur.et pour dire en un mot, q
il n’y aura nul joueur.et pour dire en un mot, qu’il n’y ait point de Spectateur , tout ira en fumée. Les fidèles Chrétiens (comme
e bâton les autres luttant homme à homme et autres. Qu’il n’y ait nul spectateur , il n’y aura nul joueur. Nore esprit est assez fa
77 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50
, et l’union conjugale trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par faço
Plus ils emploient les ressorts de l’éloquence, plus ils émeuvent les spectateurs , plus ils sont assurés d’atteindre à leur but. L’
u besoin que d’un trait de plume ; mais ils n’ont pu en prescrire aux spectateurs , ni les empêcher de recevoir les impressions de l
uelquefois lentement, mais presque toujours sûrement. Dans combien de spectateurs le théâtre n’opère-t-il pas des effets plus promp
réable et le style léger et délicat des drames n’inviteraient pas les spectateurs à se livrer à l’amour, la magie du spectacle, la
à séduire les assistants ? Ajoutez la confusion et la négligence des spectateurs , le lieu même qui invite à la volupté, tout ce qu
78 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130
ire souffrir est plus grand. Un homme attaché à une roue aura plus de Spectateurs qu’un homme attaché à une potence : mais quelque
ne potence : mais quelque soit son supplice, il ne mourra jamais sans Spectateurs , parce que nous trouvons un plaisir secret à cont
Réflexion, & après avoir vu l’effet que produisoit Œdippe sur les Spectateurs , qu’Aristote a conseillé aux Poëtes les Sujets le
doit faire son impression sur le champ par la Représentation, sur un Spectateur qui n’ayant pas le tems de méditer, ni de réflech
y réussir ou que par l’imitation d’une Action plaisante qui force ses Spectateurs à rire, c’est l’objet de la Comédie, ou que par l
ez vivement pour les faire pleurer, c’est l’objet de la Tragédie. Les Spectateurs trouvent leur amusement & leur plaisir dans c
uneste aux méchans, remet les choses dans l’ordre, & l’ame de ses Spectateurs dans la tranquillité, comme dans le Poëme Epique 
ses Spectateurs dans la tranquillité, comme dans le Poëme Epique ; le Spectateur n’a pas à se plaindre d’un Poëte qui a su par son
enir pendant quelque tems dans un trouble qui s’est appaisé ; mais ce Spectateur est encore bien plus content lorsqu’au lieu d’ess
unie. Cette Catastrophe remet les choses dans l’ordre, & l’ame du Spectateur dans la tranquillité. Mais la Piéce quoique dans
même quand un Personnage, par ses qualités particuliéres, attache le Spectateur de façon qu’il en épouse les intérêts, comme un P
génie Françoise : elle a dans toute la Piéce intéressé si vivement le Spectateur par ses vertus & sa douceur, que s’il voyoit
polyte est fabuleuse, pleure en lisant le recit de sa mort, & les Spectateurs pleurent lorsqu’ils entendent le recit de cette m
e qui n’a pas besoin d’elle sur le Théâtre, n’en parle plus, & le Spectateur ignore ce qu’est devenue cette détestable femme,
usemens parleront plus haut que les Loix ? Ils le disoient : mais les Spectateurs attendris, tantôt pour Chimene, tantôt pour Rodri
79 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16
jet, mais ils n’annoncent pas le Dénouement, afin qu’il surprenne les Spectateurs . Leurs décorations sont belles, leurs Piéces ont
t, durent dix ou douze jours de suite, en y comprenant les nuits. Les Spectateurs & les Acteurs se succedent pour aller boire,
aginaires & volontaires, ne font qu’une foible impression sur les Spectateurs . Voilà ce que comprirent en peu de tems les Grecs
80 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390
giques plus empressés d’amuser que d’instruire, pour exciter dans les Spectateurs une violente émotion, faisoient retentir les plai
uillement, j’ai le tems de réflechir, & de le condamner ; mais un Spectateur n’a pas le tems de réfléchir, & un habile Com
gré lui, de tout ce qu’il prononce,   Le jeu des Passions saisit le Spectateur , Il aime, il hait, il craint, & lui-même es
81 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144
re de la Poësie Dramatique chez les Grecs, que pour rendre la joie au Spectateur attristé par la Tragédie, les Poëtes inventerent
iéces sont remplies, nous voyons que le Chœur s’adressoit souvent aux Spectateurs pour leur faire observer que ce Poëte ne les amus
paroît sur notre Théâtre, elle fait rire & le Parterre, & les Spectateurs délicats, je parle de celle des Plaideurs. C’est
qui a pour Auteur Machiavel, a-t-elle pû trouver un Théâtre & des Spectateurs  ! Moliere, au Sel Attique joignit aussi, comme Ar
82 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328
t un moyen de terminer leurs Pièces avec gaité, & de renvoyer les Spectateurs contens. Comme le Vaudeville ne se trouve guères
par ce que l’Action qui se termine promptement satisfait davantage le Spectateur , & que le moindre mot lui paraît froid &
à peindre des passions, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spectateur , & qu’elle l’oblige souvent à perdre de vue l
me serait naturel & sa marche plus rapide : je crois même que les Spectateurs auraient lieu d’être contens ; ils cesseraient à
e du mauvais éffet de l’air simple mis auprès de l’Ariette, ce que le Spectateur éprouve en entendant les petits Couplets qui sont
nsérer dans les Drames du Théâtre Moderne, sans crainte de lasser les Spectateurs  ; c’est au goût seul à lui enseigner ce qu’il doi
, selon moi, tout-à fait l’action, & causent beaucoup d’ennui aux Spectateurs . La faute en est principalement au Musicien qui d
83 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
est une école du vice par la faute des Auteurs, des Acteurs & des spectateurs  : circonstances qu’il est impossible d’écarter. O
aires, des ames vénales, vendues au vice ; on n’y rassemblera que des spectateurs oisifs, & presque tous vicieux ; on ne verra
pour ne pas perdre les autres & soi-même. Mais il faut plaire aux spectateurs , qui la plupart ne cherchent & ne goûtent que
vice : nouvelle source de la corruption des spectacles. Qui sont ces spectateurs  ? des gens curieux, légers & frivoles, qui ve
es Auteurs & les Acteurs s’abandonnent à la licence par goût, les spectateurs n’en sont pas moins coupables ; il ne tient qu’à
s idées de perfection possible ne sont que des rêves. Auteur, Acteur, spectateur , tout est mauvais, tout n’enseigne que le vice, &
ndoit s’ils étoient Chrétiens, distingue les pieces de théatre, où le spectateur ne cherche ni ne trouve ni plaisir criminel, ni d
rtu se réunissent pour la combattre de tous côtés, que la plupart des spectateurs y succombent, que tous risquent d’y être vaincus.
ement plus coupables, puisqu’ils sont cause de la représentation, les spectateurs qui payent à l’entrée d’un spectacle formé sans e
ivertir. Il caractérise l’inhumanité, l’irréligion, la corruption des spectateurs , qui s’embarrassent peu qu’on se damne, pourvu qu
84 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41
t. On ne peut pas douter que, dans les commencements, les Poètes, les Spectateurs et les Gouvernements n’ayent reconnu, d’un aveu u
es bornes à la licence des Théâtres. Nous voyons de nos jours que les Spectateurs ne pensent pas que le Théâtre doive servir à la c
85 (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193
vn Chrestien qui doit necessairement estre idolatre, ou n’estre point spectateur . S’il n’a pas dessein d’idolatrer, & s’il abh
trompeurs qui gaignent si subtilement la veuë & les oreilles d’vn spectateur , on la découurira dans vn mort, dans vn Idole, ou
es hommes en suitte des jeux & des passe-temps pour apprendre aux spectateurs , que le fruict qu’ils remporteront de céte veuë s
nt le soin de ces animaux, & qui les dressent pour le plaisir des Spectateurs , les animent au carnage par mille artifices, &
s voluptez n’auoient pas assez d’empire d’elles mesmes, on expose aux Spectateurs ces exemples de l’impudicité de nos ancestres, po
estime gloire ce qui est vne pure folie ; & de moy i’estime qu’vn Spectateur seroit bien sage s’il reconnaissoit la vanité de
86 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158
trouve que des discours qui sont seulement propres pour instruire le spectateur aux régles de la vie civile, & non pas pour e
eurs ouvrages, & réfléchi sur l’objet du théatre, sur le goût des spectateurs , & sur la nature des applaudissemens que l’ig
87 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160
la parure, la modestie des Actrices, fait moins d’impression sur des spectateurs tous bien inférieurs en sévérité, & la plûpar
lage, ou plûtôt les Auteurs pour se satisfaire, & pour plaire aux spectateurs & aux lecteurs, remettent ce beau tableau sou
sante. Elle en est même plus insinuante, en se conformant au goût des spectateurs . Et n’est-ce pas l’artifice ordinaire de tous les
a contrainte, par quelque farce dont la licence satisfasse le goût du spectateur & de l’Acteur. C’est le vrai sel du théatre.
les Acteurs pèchent en les jouant, les Auteurs en les composant, les spectateurs en les regardant, les Magistrats en les tolérant,
e nous permet pas de sentir, c’est le mélange des deux sexes dans les spectateurs , dans les acteurs, dans les rôles. Dans les premi
rs favorables à la beauté, c’est la représentation sur un théatre. Le spectateur , par quelque faux jour, par l’éloignement, l’emba
s les plus galantes, sans allumer un feu criminel dans leur cœur ? Le spectateur , témoin éloigné, étranger à la piece, en est ému 
88 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54
t de parfaits Stoïciens ne seraient jamais ni auteurs, ni acteurs, ni spectateurs  ; que produiraient-ils ? que représenteraient-ils
ue la cruauté, que de voir avec plaisir le mal d'autrui ? « L'âme des spectateurs trouve en secret des charmes dans ce qui leur arr
, se battait à fer émoulu, sous les yeux des Princes, et où les Dames spectatrices , par un mélange odieux de douceur et de barbarie,
ne, c'est de faire entrer les passions que l'on joue dans le cœur des spectateurs , de l'échauffer, d'en parcourir toutes les cordes
que plaire ; la passion n'est pour eux que le ressort du plaisir. Le spectateur ne demande rien de plus. La vertu, qu'on dit en ê
s je remercie Dieu de ne me l'avoir pas donné. Peut-il se trouver des spectateurs à qui ces jeux plaisent ? Je prie Dieu de ne pas
t de les excepter. Il faut à ce prix que les Acteurs et les Actrices, spectateurs et spectatrices, soient des saints du premier ord
er. Il faut à ce prix que les Acteurs et les Actrices, spectateurs et spectatrices , soient des saints du premier ordre, puisqu'ils v
89 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286
s ; pourtant un pareil tableau mis sur la Scène, révolterait tous les Spectateurs  ; parce qu’il peindrait des choses trop éloignées
ce dont le dénouement devenait trop difficile ; mais je doute que les Spectateurs voulussent se contenter d’un tel moyen, employé a
e jusqu’à la plus haute antiquité. Or, quel doit être la surprise des Spectateurs , chaque fois qu’on la représente, de voir arriver
90 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89
elevait adroitement les fautes ; des allusions fines avertissaient le Spectateur de ce qu’elle avait en vue. Elle éxcitait des ris
sque continu ! que de charges ! que d’extravagances ! Faut-il que les Spectateurs d’un Drame bouffon rient toujours à gorge déployé
orner les Parodies modernes, si l’on a dèssein qu’elles attirent des Spectateurs . La Parodie est soumise aux mêmes règles que
91 (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203
la piété et la justice, n’y paraissent que pour essuyer le mépris des spectateurs  : aussi les personnes foncièrement vertueuses et
la place des passions, en secouant les torches de l’impureté sur les spectateurs , en feraient jaillir sur votre cœur des étincelle
sera votre réunion dans l’enfer avec les poètes, les comédiens et les spectateurs aux fautes desquels vous aurez participé et qui a
92 (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11
nts, très polis, faire passer jadis tous les nains devant eux, et les spectateurs silencieux gradués comme les cierges à ténèbres.
sez de talent pour composer des pièces pareilles à celles dont il est spectateur . On s’essaie, on réussit. O malheur ! Un premier
une a souffert. Les théâtres de pur amusement, où l’on exige moins du spectateur , sont le seul asile où il leur soit possible de p
ilisé à l'époque surtout par plaisanterie. j. [NDE] A l'époque, les spectateurs au parterre étaient généralement debout et les pl
93 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65
Pages 21 et 22. « Quand Arlequin Sauvage est si bien accueilli des Spectateurs , pense-t-on que ce soit par le goût qu’ils prenne
uvais et pernicieux (de la Comédie), tout tire à conséquence pour les Spectateurs  ; et les plaisirs même du Comique étant fondés su
s permis au Théâtre. » Page 93. « Pour moi je crois entendre chaque Spectateur dire en son cœur à la fin de la Tragédie : Ah ! q
bals que je propose, toute personne mariée y fût admise au nombre des spectateurs et des juges, sans qu’il fût permis à aucune de p
qui lui sont dus ; les Acteurs jouiront de ceux qu’ils méritent ; le Spectateur lui-même s’applaudira d’avoir été sensible. Ainsi
94 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153
spectacle s’enfonça de manière qu’il tourna en tombant, renversa les spectateurs et fit enfoncer le second plancher. On retira dix
, renversa une partie des murs et embrasa le théâtre ; la plupart des spectateurs sautèrent en l’air avec l’édifice, ou furent ense
95 (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71
uperbes & vastes Théâtres, qui ne rendoient le son de la voix aux spectateurs , qu’à l’aide des vases d’airain placés dans les i
ous savons seulement que rien n’y étoit épargné pour la commodité des spectateurs . Des voiles d’une étoffe précieuse étendus sur de
Oreste, en arrivant avec lui sur le scène, l’explique en même tems au spectateur en ces termes : « Illustre rejetton de ce Prince
des jours mémorables choisis dans l’histoire, devant une multitude de spectateurs qui n’auroient acheté le droit d’y entrer, que po
ature, les mœurs, les caracteres & les passions, & offrir aux spectateurs des imitations dont il doit connoître les modeles
ue reprise des différens opéra, de faire imprimer les paroles pour le spectateur qui doit les avoir à la main, non pour aider à la
autre, en s’exprimant dans un degré d’éloignement qui suppose dans le spectateur l’impossibilité d’entendre les interlocuteurs, ne
ce aussi étendu & changé dans ses différentes parties aux yeux du spectateur , autant de fois que l’unité d’action & de tem
pe la vivacité du dialogue, & arrête & suspend l’attention du spectateur , qui veut être toujours également intéressé. Il r
rations, & qui offre à la fois aux yeux & à l’entendement des spectateurs , ces choses séparées entre la peinture & l’hi
issemens, avec quelle satisfaction, avec quels transports de joie les spectateurs verroient des jeunes élèves de l’Ecole Militaire
96 (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211
el ambitione pronubâ malè collocatæ ? Quid spectatores isti, qui istæ spectatrices aucupantur, & expetunt in Theatro ? nisi vel
cademiques ; Negociateur celebre sur le Theatre de l’Europe : non pas Spectateur oisis, mais digne par la noblesse de son air &
int de faire croire que l’imitation l’emporte sur la réalité. Hé quel Spectateur ne croiroit, que par un enchantement subit les si
rs de tout âge & de tout sexe, que l’on vous récite. Vous devenez Spectateur & témoin des combats & des palmes de ces
& de l’histoire telle qu’elle est ? Consultez le Lecteur & le Spectateur , les Biblioteques & les Amphiteatres : &
sacrifiant pour elle ? Dispensez-moi de le dire, Messieurs. C’est aux Spectateurs respectables de tout état à prononcer. Dédaignent
? Aux Auteurs en premier lieu ; Aux Acteurs ensuite ; & enfin aux Spectateurs  ; comme si tous ceux qui auroient dû réünir leurs
ranimer la flame, & à en répandre les étincelles dans le sein des Spectateurs . Racine jeune le consola de Corneille vieilli &am
autrui, & se perdre soi-même.   Après tout, il faut plaire à des Spectateurs , injustes la plûpart, & moins disposés à goût
du Théatre est la faute principale, pour ne pas dire universelle, des Spectateurs . N’en introduisez que de vertueux, ou de ceux qui
, voltigeans ça & là sans sçavoir où, faits (ce semble) pour être Spectateurs de toutes choses, excepté d’eux-mêmes. Qui ensuit
x, & courent se livrer à leurs écueils ordinaires.   Quels autres Spectateurs  ? Des hommes fatigués de querelles domestiques, q
est-à-dire, une égale indifference. Se persuadera-t-on que de pareils Spectateurs s’embarrassent fort si l’Ecole des Spectacles est
ilà pourtant la partie la plus saine, ou plûtôt la moins mauvaise des Spectateurs . N’en est-il point d’autres, (& les voit-on e
retracer à l’imagination de trop coupables vérités.   Voilà donc les Spectateurs ausquels il s’agit de plaire. Est-il surprenant,
y conforme sa licence ? Doit-on balancer par conséquent à charger le Spectateur de cette double licence qu’il a exigée ? C’est au
lascifs de gayeté de cœur dans leurs ouvrages, & dans leurs jeux. Spectateurs , cesserez-vous pour cela d’être coupables ? Vous
aximes, & à tant d’autres semblables d’une Ecole voluptueuse, les Spectateurs réclamoient avec l’autorité qui leur convient, le
t & de leur honneur. C’est donc à vous, Messieurs, (je parle aux Spectateurs , Censeurs nés de la plume des Poëtes, & du je
97 (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189
la Comédie. Leurs Acteurs étoient leurs Prêtres. Pour encourager les Spectateurs à la vertu, ils ne trouvoient rien de plus frappa
oulez décider de leur valeur que par l’impression qu’ils font sur les Spectateurs . Il s’agit dans votre premiere proposition de déc
Tragédies de la mort de César et; de Mérope, qu’on peut intéresser le Spectateur François sans lui parler d’amour. On peut donc tr
ajoutez-vous, si le Peintre n’avoit soin de flatter ces passions, les Spectateurs seroient bientôt rebutés, et; ne voudroient plus
mes. » Appellez-vous flatter les passions que de fixer l’attention du Spectateur en l’intéressant ? Direz-vous que l’ambition et;
de traiter quelque chose d’aussi sérieux que le Misantrope devant des spectateurs accoûtumés à des bouffonneries ; mais cette hardi
là je conclus que si le Théatre s’assujettit aux mœurs et; au goût du spectateur , c’est moins pour le flater que pour le corriger
t point parce que nous ne nous trouverions pas du goût de ses anciens spectateurs , comme vous le dites ; mais c’est que tout excell
dis-je, qu’un tel personnage n’attireroit pas les applaudissemens des Spectateurs  ? Je sais bien qu’aujourd’hui particulierement qu
conviction vague qui précéde la représentation ne produit pas sur le Spectateur le même effet que l’action opérera. L’attention q
tendant. « Dans les querelles, dites-vous, dont nous sommes purement spectateurs , nous prenons à l’instant le parti de la justice…
t-on pas une seule copie d’un pareil original. Il s’y rencontrera des spectateurs qui auront des défauts, sans avoir le cœur gâté,
rsonnellement à lui. Que dans les querelles dont nous sommes purement spectateurs nous prenons à l’instant le parti de la justice,
réellement. L’homme y paroît-il plus foible qu’il n’est en effet ? Le Spectateur ne sera que trop porté à lui rendre beaucoup plus
re de l’invention du Poëte, ne font pas une grande impression sur les Spectateurs . » Je répons à cela qu’il n’est pas exactement vr
mier jusqu’au quatrieme Acte inclusivement, il étonne, il étourdit le Spectateur par la hardiesse de ses projets, au cinquieme ses
eux Romains fissent quelqu’impression désavantageuse sur l’esprit des Spectateurs , elle s’évanouiroit bientôt par les soins qu’on l
’est donc à tort que vous accusez Mr. de Crébillon d’avoir obligé les Spectateurs à accorder toute leur estime au scélérat qu’il a
 Tout en est mauvais et; pernicieux, tout tire à conséquence pour les Spectateurs , et; le plaisir même du comique étant fondé sur u
ui qui doit indubitablement faire la plus sensible impression sur les Spectateurs . Eh bien, Monsieur, je vous proteste et; je vous
à la vertu de la même personne dont il badinoit les ridicules. Si les Spectateurs ne voudroient point lui ressembler, ce n’est pas
milieu entre le vice et; la vertu ; en ce qu’au grand soulagement des Spectateurs , il leur persuade, que pour être honnête homme il
ion de plaire à des esprits corrompus. Vous taxez sans doute tous les Spectateurs de corruption par une suite de votre principe, qu
encez par vous rétracter sur la mauvaise opinion que vous avez de nos Spectateurs  ; et; par un effort qui vous seroit bien glorieux
ntention de Moliere n’a pas été de persuader au grand soulagement des Spectateurs , que pour être honnête homme, il suffit de n’être
tout à coup votre bile, et; transporté par un délire frénétique : Les Spectateurs , vous écriez-vous, sortent complices des crimes q
lles deviennent les précepteurs du public ; c’est leur donner sur les Spectateurs le même pouvoir qu’elles ont sur leurs amans. En
durable, on s’appercevroit dès le sixieme, par le peu d’affluence des spectateurs , de l’inutilité de cette tentative, quelque varié
n’oubliez jamais cette utile et; sublime sentence de Ciceron, que le Spectateur a mis à la tête de son article de la médisance. P
ent point à la justice divine ; voilà l’utilité qu’il vouloit que ses spectateurs tirassent de la représentation de cette Tragédie,
98 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256
es choses à dire assez importantes pour qu’il faille les entendre. Le Spectateur , étonné d’un Tableau aussi vaste, ne sait où ses
n’y soient amenés qu’un moment, & qu’afin de délasser les yeux du Spectateur , trop long-tems arrêtés sur le principal personna
99 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230
ils avoient cette complaisance : les Poëtes modernes traiterent leurs Spectateurs comme Peuple, quand ils eurent peur de les trop a
ultueuse de tout un Peuple, qu’ils avoient à plaire. Ils avoient pour Spectateurs , des Papes, des Empereurs, des Rois. Pourquoi ne
ereurs, des Rois. Pourquoi ne leur présentoient-ils rien de bon ? Ces Spectateurs , dira-t-on, ignoroient alors aussi bien que les P
tote. C’étoit un bonheur pour les Poëtes, qui avoient à contenter des Spectateurs moins difficiles que nous. Pour juger d’une Piéce
ne Piéce nouvelle, & la nouveauté suffisoit pour leur attirer des Spectateurs . Comme il étoit plus aisé d’occuper leur attentio
pouvoit pas juger des Piéces qu’il n’entendoit pas. Mais l’Auteur du Spectateur ne donne pas une grande idée de la Tragédie de sa
100 (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864
l’air & le jeu des Acteurs, le concours & la disposition des Spectateurs . Ainsi la Comédie dans son essence, c’est la Comé
née, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’inte
pour récréer ? Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe, auroient-elles le même empressement
aigus & plus pénétrans les traits qu’on y enfonce dans l’ame des spectateurs . On nous assure que cet Ouvrage, fruit d’un zèle
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