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1 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296
Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète , & que le Poète doit s’entendre avec le Music
Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. P assons à
e lyrique des Poèmes chantans en tout genre. Qu’il faudrait que le Poète lyrique fut Musicien. Il serait à souhaiter q
insi que ceux qui travaillent pour l’Opéra-Sérieux, fussent à la fois Poètes & Musiciens ; ils composeraient avec plus d’a
La Musique fesait chez les Anciens partie de l’éducation. Les Poètes chez les Anciens étaient presque aussi versés dan
ui s’en occupa long-tems avant de les mettre sur la Scène. Peu de Poètes modernes savent la Musique. M. J. J. Rousseau
e les paroles & le chant ? Que le Musicien devrait aussi être Poète . Je voudrais aussi que le Musicien fût Poète,
n devrait aussi être Poète. Je voudrais aussi que le Musicien fût Poète , ou que du moins il ne fût pas tout-à-fait étrang
telle situation ; & pour peindre avec de vives couleurs ce que le Poète ne fait souvent qu’indiquer. Union qui devrai
te ne fait souvent qu’indiquer. Union qui devrait règner entre le Poète & le Musicien. S’il est presque impossibl
t & soient toujours d’accord ensemble. C’est de l’intime union du Poète & du Musicien que le Drame lyrique tirera tou
e n’est qu’avec peine qu’ils font servir leur Art au bien général. Le Poète prétend avoir la préférence ; le Musicien, enorgu
Il est certain que si le Compositeur était véritablement uni avec le Poète , & celui-ci avec le Musicien, leur travail n’
ire de ce que l’autre demande. On ne saurait donc trop recommander au Poète d’être parfaitement d’accord avec le Musicien, de
out ses avis. Le Compositeur, de son côté, doit se lier intimement au Poète  ; il a souvent besoin de lui dans le cours de son
2 (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127
SIXIEME TITRE. Des Poètes , et de leurs vertus, item quels Poètes on peut li
SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtre
n peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres De la Poésie et des Poètes vois Strab[on] li. 1 [de la Géographie]. Volaterr
]. li. 1. ch. 8. des inventeurs [De rerum inventoribus].. Quant aux Poètes , si nous voulons Plato[n] li. 2. de la Rép[ubliqu
mauvaise opinion des dieux, ou bien ils en parlent mal.Il excuse les Poètes touchant leurs fables. Toutefois quant à moy, je
cures ce qu’ils ne pouvaient ou n’osaient dire ouvertement.2. Car les Poètes n’ignoraient point que Jupiter Roi de Candie ne f
couleur de le prendre pour son échanson. Est-il vraisemblable que ces Poètes excellents et très doctes eussent estimé ce Jupit
ses complices coupables du meurtre, sans qu’aucun d’eux échappât. Les Poètes donnant quelque couleur à cette opinion, pour éte
ple, et un Autel, et lui faire les honneurs qu’on doit à un dieu. Les Poètes estimaient être chose indigne, croire que ceux là
ne femme, lors on le disait être hors du sens. Mais je vous prie, les Poètes ne le montrent-ils pas être mortel,Clemens Alex[a
à Philoctète, lequel fut cause de sa mort ? Il s’ensuit donc que les Poètes n’ont point estimé que ceux ci fussent dieux : ma
erprète, et disent fabuleusement qu’il fut changé en une Planète. Les Poètes donc ont rempli le ciel de tels personnages, afin
est à faire : et que mêmes les premiers anciens ont appellé les seuls Poètes , Sages, et Theologiens : à raison qu’iceux compre
dimension de l’année, qui se voit par le cours du Soleil. Or non les Poètes seuls, mais aussi les Philosophes n’ont eu aucune
sse opinion. Il ne sera donc pas raisonnable de bannir de la cité les Poètes , non plus que les Philosophes, pour avoir ignoré
osophes ont affirmé, qu’il n’y a qu’un Dieu seul : aussi y a-t-il des Poètes , qui ont dit le même : et en premier lieu Orphée,
et tient-on qu’il vesquitj onze siecles devant la guerre de Troie. Ce Poète affirma qu’il n’y avait qu’un Dieu, duquel toutes
Quintilian au livre sixième de l’art Oratoire, suivent l’opinion des Poètes , l’appelant Esprit, lequel est mêlé par toutes le
oètes, l’appelant Esprit, lequel est mêlé par toutes les parties. Les Poètes ont parlé de Dieu, ce qu’ils ont pu, vu qu’il n'y
autres. Tout ce que dessus mûrement considéré, il faudra retenir les Poètes en la RépubliqueFaut retenir les Poètes en la cit
sidéré, il faudra retenir les Poètes en la RépubliqueFaut retenir les Poètes en la cité. et les honorer : car véritablement il
(car en tout âge d’homme il ne se trouve rien de plus rare, qu’un bon Poète ) que pour la grandeur de leur esprit, et de leur
ciplines consistent en doctrine, préceptes, et art :Note. mais que le Poète est bon Poète par nature, qui s’excite soi-même,
stent en doctrine, préceptes, et art :Note. mais que le Poète est bon Poète par nature, qui s’excite soi-même, et est comme p
sé et ravi de quelque divin esprit. C’est pourquoi Ennius appelle les Poètes saints, pour autant qu’il semble que les Poètes n
oi Ennius appelle les Poètes saints, pour autant qu’il semble que les Poètes nous soient recommandés par quelque don de Dieu.P
ère, amour, il ajoute pour la quatrième, Poésie, pour montrer que les Poètes font quelque chose outre les forces de nature. Pl
et aima mieux chasser de sa République les joueurs de farces, que les Poètes , de peur qu’il ne lui advînt, ce qui advint à Cad
liu. 3. des vies. Elian li. 2. de l’histoire diuerse. que Platon fut Poète , et qu’il composa premièrement des Dithyrambes, e
sentences, mit en lumière des hymnes, et des Apologies à la façon des Poètes . Et partant ne faudra-t-il pas bannir les Poètes,
ogies à la façon des Poètes. Et partant ne faudra-t-il pas bannir les Poètes , ne les exclure de la cité, vu le grand profit qu
les et reluisantes étoiles, ne sont-elles pas inventees par les seuls Poètes , et par eux posées et distinguées en leurs propre
rmettre, qu’elles fussent aucunement portées aux jeux de prix par les Poètes , qui vinrent après, si elles n’étaient corrigées
ids et mesure des mots, et gravité des personnages y introduits. Deux Poètes Latins ont suivi ces deux-ci, assavoirCrinite li.
. des Poetes Latins. Pacuvius de Bronduse, qui fut fils de la sœur du Poète Ennius, et qui gagna sa vie premièrement à Rome,1
ille. Poetes Heroiques doiuent être retenus en la Repub.Touchant les Poètes héroïques, je suis d’opinion, non seulement qu’on
e le Grand montra assez combien on doit chérir d’être louangé par les Poètes , combien qu’il y eût plusieurs gens doctes, qui p
ans le plus précieux ouvrage qui soit. On doit mettre au rang de ces Poètes la Satire laquelle selon le dire de Quint. li. 10
vers. » Mais M. TerenceQuint. liu. 10. ch. 1. Varron très excellent Poète , et le plus savant de tous les Philosophes Latins
pourroient à bon droit être appelés les plus saints d’entre tous les Poètes . Des Elegies, et de leurs compositeurs.Quant à l
a pas moindre louange en carme Elégiaque, que Tibulle, et Ovide. Les Poètes Lyriques recevables en la Rep.Quant aux Poètes Ly
ibulle, et Ovide. Les Poètes Lyriques recevables en la Rep.Quant aux Poètes Lyriques, il les faut aussi recevoir, principalem
t és louanges des dieux. Or Pindare est le plus excellent d’entre les Poètes Lyriques, quoi que l’on dit,20. que Corinna écoli
ce qu’il a pu pour son temps. C’est assez et plus qu’assez parlé des Poètes  :Excuse d’avoir été trop long à discourir des Poè
’assez parlé des Poètes :Excuse d’avoir été trop long à discourir des Poètes . mais la douceur de leur beau parler, et la joyeu
se et reçue soigneusement de chaque bon citoyen. De la Poésie et des Poètes vois Strab[on] li. 1 [de la Géographie]. Volaterr
m inventoribus]. Plato[n] li. 2. de la Rép[ublique]. 1. Il excuse les Poètes touchant leurs fables. 2. Jupiter Opt[imus] Max[i
int. li. 6. Platon a mieux philosophé que les autres Faut retenir les Poètes en la cité. Cic. Pro Arc. Poeta. et 2. de l’Orate
ies, et de leurs compositeurs. Crinitus li. 3 des Poetes La tins. Les Poètes Lyriques recevables en la Rep. 20. Suidas. Aelian
olaterr. l. 19. Strabon. Excuse d’avoir été trop long à discourir des Poètes . L’auteur fort affectionné à la Poésie. j. [NDE]
3 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158
Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de trav
ositions qu’il faut que la Nature nous ait donnée. Je prends un jeune Poète qui brûle du desir de s’illustrer dans la carrièr
z-vous ces élans qui nous appellent aux grandes choses ? êtes-vous né Poète , en un mot ? Daignez me répondre, & me dépein
 — J’ai lû l’Histoire avec réfléxion, la Fable, & nos plus grands Poètes . — Vous êtes un prodige ; mais vous n’avez aucune
presqu’inutile de rien sçavoir & de rien lire. Ici mon jeune Poète recule de surprise, il reste long tems immobile,
a-t-elle ? La Fable vous est aussi peu nécessaire : les Écrits de nos Poètes vous sont de la dernière inutilité. Sera-ce pour
 : le nouveau Spectacle auquel vous déstinez vos talens, permet à ses Poètes de prendre quelques libértés, c’est du moins ce q
ommunes, & vous n’en aurez pas quatre d’en écrire de sublimes. Le Poète qui se destine pour le Spectacle moderne doit êtr
; méprisables : Que la Nature donc soit votre étude unique. Les Poètes de l’Opéra-Bouffon comparés aux Auteurs naturalis
& animés8. » Ces paroles semblent avoir été faites en faveur des Poètes qui se destinent à la composition des Pièces du n
fléxion achève de le persuader. Il s’écrie avec enthousiasme, que les Poètes de notre Opéra doivent s’éfforcer de suivre mes l
es leçons, & que ses Spectateurs en ont aussi besoin. Que les Poètes devraient voyager, éxcepté ceux du nouveau Théâtr
loignés des lieux qu’il habitait ordinairement. Qu’on me cite un seul Poète de nos jours qui, afin de mieux connaitre les hom
r la Scène ? En quoi les Auteurs de l’Opéra-Bouffon diffèrent des Poètes ordinaires. La seule différence que je voie e
des Poètes ordinaires. La seule différence que je voie entre les Poètes du Théâtre Français & ceux des Italiens, c’es
e succès est si rapide, & les avantages si considérables. Les Poètes du nouveau Théâtre devraient habiter avec leurs p
cription générale d’un pays dont il n’aurait qu’une faible idée ? Les Poètes de notre Spectacle me répondront peut-être qu’ils
ées dans la nature même du Spectacle auquel ils se consacrent. Le Poète Dramatique doit imiter les gestes, les actions de
es propres termes : il faut encore, autant qu’il est possible, que le Poète en composant, imite l’action & les gestes de
er, de tirer le pain du four. &c. &c. Je ne doute pas que les Poètes de notre Opéra n’approuvent ce que je dis d’après
ernier Article le conseil le plus utile. Le vin inspire mieux les Poètes que l’eau de l’Hypocrène. Tout le monde convi
Poètes que l’eau de l’Hypocrène. Tout le monde conviendra que les Poètes , énnemis de Bacchus, ne sauraient rien produire d
it en général des dispositions & de la science, que doit avoir un Poète , qui veut travailler avec fruit à l’Opéra-Bouffon
4 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251
st trop simple & trop connu, pour qu’il fasse la moindre grace au Poète qui s’en écarte. Je pense que la plus-part des Pi
ère Micion soit aussi très marqué, qu’on ne reproche point à ce grand Poète d’avoir fait une faute : il a eu soin d’avertir d
urait être autorisé. C’est donc envain que les règles recommandent au Poète de ne jamais représenter ses Acteurs sous deux as
ui-ci méchant, de vertueux qu’il était ? Cependant que dirait-on d’un Poète qui peindrait tout-à-coup Titus cruel, Henri IV.
la Coquette se rencontre-t-elle à côté de la Prude ! d’ailleurs, les Poètes Dramatiques tiraient du contraste plusieurs avant
s qu’il fera possible. On les à mis trop souvent en usage, pour qu’un Poète jaloux de se distinguer veuille récourir aux moye
s Passions qu’on met en jeu. Je finirai par faire ressouvenir les Poètes , que les caractères des personnages qu’ils metten
leur âme : je m’éxplique. Ce n’est pas seulement par le stile que les Poètes dramatiques différent les uns des autres. Ils ne
e cette variété peut se trouver d’abord dans le stile propre à chaque Poète  ; car le Poète qui écrira avec force rendra ses p
peut se trouver d’abord dans le stile propre à chaque Poète ; car le Poète qui écrira avec force rendra ses personnages plus
l’on apperçoit des différences éssentielles dans la peinture que les Poètes d’un même pays nous font de leurs personnages ; o
server dans la manière de dépeindre un personnage, regarde autant les Poètes de l’Opéra-Bouffon que les Auteurs des divers Thé
Personnages du Théâtre moderne ne sçauraient être trop vils. Les Poètes du nouveau Spectacle ne doivent pas craindre de p
& je ne me lasserai point de le dire, parce qu’il paraît que les Poètes de ce Spectacle n’y songent guères ; que vos plai
e la Bouffonnerie, j’en conviens ; & pourtant je voudrais que les Poètes qui l’enrichissent de leurs productions, lui appl
ent la Sçène de l’Opéra-Bouffon ; voici ce que l’on désirerait que le Poète intelligent observat. Il faudrait qu’il eut soin
nt entre gens qui s’aiment, annonce trop de familiarité. Au reste, le Poète ne doit point se contraindre ; il peut à cet égar
du Savetier, & d’autres gens pareils ; elles engagent encore les Poètes du nouveau Spectacle à continuer d’être vrais &am
5 (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12
poésie d’un affront que vous prétendez qu’elle a reçu. « Le crime du Poète (dites-vous à tout Port-Royal)d vous a irrités c
sie dans toute la lettre, et tout ce qu’on y dit ne regardant que les Poètes de Théâtre, si c’est une injure, elle ne peut off
s ainsi l’espèce pour le genre ? On voit bien dès là que vous êtes un Poète de Théâtre, et que vous défendez votre propre cau
es que le bien et le mal. Mais enfin, puisqu’on a seulement parlé des Poètes de Théâtre, qu’a-t-on dit contre eux qui puisse v
C’est ce qui vous offense, et je ne sais pourquoi ; car jusqu’ici ces Poètes n’ont point accoutumé de s’en offenser. Peut-être
aut agir avec vous, car je vois qu’on vous fâche quand on dit que les Poètes empoisonnent, et je crois qu’on vous fâcherait en
sent ne vous être pas piqué si mal à propos de ce qu’il a dit que les Poètes de Théâtre sont des empoisonneurs d’âmes. Je ne p
Théâtre sont des empoisonneurs d’âmes. Je ne pense pas aussi que ces Poètes s’en offensent, et je crois qu’après vous il n’y
empoisonnement des cœurs, qui les rend ou gais ou tristes, au gré des Poètes , est le plus puissant effet de la Comédie, et les
, au gré des Poètes, est le plus puissant effet de la Comédie, et les Poètes n’ont garde de s’offenser quand on leur dit qu’il
deux Esprits sont contraires, Il est certain que le meilleur pour les Poètes c’est de ne point répondre afin qu’on ne réplique
et toutes ces aventures d’amour qui forment les plus belles idées des Poètes  ? ne semble-t-il pas aussi que l’on sorte du Chri
ce qu’il y a des gens de toute sorte. Ce que vous dites serait bon de Poète à Poète, mais il n’est rien de moins judicieux qu
y a des gens de toute sorte. Ce que vous dites serait bon de Poète à Poète , mais il n’est rien de moins judicieux que de le
par quelle raison vous avez voulu leur répondre et il me semble qu’un Poète un peu politique ne les aurait pas seulement ente
ce, quoique vous ayez dessein de prouver le contraire. Il dit que les Poètes de Théâtre ne travaillent pas selon les règles de
essé des Autels, et élevé des Statues ; Il faut donc conclure que les poètes ont rendu les peuples idolâtres, et qu’eux-mêmes
sonne qui n’en pût dire bien davantage, s’il voulait juger des autres Poètes par vous-même. Que pensez-vous qu’on puisse croir
urs impudiques ? les lumières des Prophètes, avec des imaginations de Poètes  ? l’Esprit de Dieu avec le Démon de la Comédie ?
e. « Nous ne trouvons pas étrange, dites-vous,q que vous damniez les Poètes , ce qui nous surprend, c’est que vous voulez empê
ez vous servir de cet exemple, il faut vous résoudre à passer pour un Poète de la Passion, et à renoncer à toute l’Antiquité
chanter les louanges de Dieu, et qu’elle serait très innocente si les Poètes ne l’avaient point corrompue. Cette seule raison
us concluez en disant à tous les gens de Port-Royal que « le crime du Poète les a irrités contre la Poésies ». On voit bien q
ntraire, que le crime commis contre la Poésie les a irrités contre le Poète , car ils n’ont parlé que des Poètes profanes qui
la Poésie les a irrités contre le Poète, car ils n’ont parlé que des Poètes profanes qui abusent de leur Art, et ils n’ont ri
istoire avec la Fable, et un très célèbre Avocat avec un très mauvais Poète  ? Pouvez-vous dire que Monsieur Le Maistre a fait
ndez les rendre coupables des mêmes choses qu’ils condamnent dans les Poètes de Théâtre. « De quoi vous êtes-vous avisés, leur
r elles-mêmes, et qu’un bon dessein peut rendre très bonnes ? mais le Poète a bien d’autres idées dans l’imagination, il sent
Quelquefois ses vers peuvent être assez innocents, mais la volonté du Poète est toujours criminelle, les vers n’ont pas toujo
es vers n’ont pas toujours assez de charmes pour empoisonner, mais le Poète veut toujours qu’ils empoisonnent ; il veut toujo
dans le cœur des spectateurs. Quel rapport trouvez-vous donc entre un Poète de Théâtre, et le Traducteur de Térence ? L’un tr
xactement Racine. Ibid., p. 18 e. [NDE] « Un faiseur de romans et un poète de théâtre est un empoisonneur public, non des co
de votre morale. Nous ne trouvons point étrange que vous damniez les poètes  : vous en damnez bien d’autres qu’eux. Ce qui nou
arlait en effet des « statues » et « temples » élevés à la gloire des poètes antiques. n. [NDE] Goibaud du Bois cite la pique
Goibaud-Dubois se garde de répondre sur la question de la lecture des poètes antiques. q. [NDE] Goibaud-Dubois cite presque
t. p.18), avant de dénoncer la généralisation des attaques à tous les poètes (« Le crime du poète vous a irrités contre la poé
oncer la généralisation des attaques à tous les poètes (« Le crime du poète vous a irrités contre la poésie. Vous n’avez pas
6 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92
me : ils sont si sales qu’on n’ose y toucher. Cependant, afin que nos Poètes ne crient pas contre moi à l’injustice, si je ne
être pourtant les seuls dignes de répréhension. Je suis fâché que le Poète , homme de mérite et de bon goût descende à de si
pas de peine à croire que telle est aussi la fin que se proposent nos Poètes . Certainement, des discours licencieux au point q
la vertu. C’est à cause de ses funestes suites que Platon bannit les Poètes de sa République ; et qu’un Père de l’Eglise appe
emment tant de personnes à s’en mêler. Car il semble en effet que les Poètes modernes recourent à la saleté, comme quelques-un
le Prude dans l’Amour Désintéressé. Avec tout cela, le procédé de nos Poètes revient malgré eux à cet aveu, que les femmes doi
en une distance propre pour être aisément surmonté. Secondement. Nos Poètes représentent indifféremment, et les femmes du com
re ménagées et les bienséances respectées. Mais il n’en est rien : le Poète au contraire se surpasse alors lui-même dans le g
des femmes qu’on en donne la commission. Tels sont les préparatifs du Poète pour prévenir les Dames en sa faveur ; tels sont
ais l’esprit du Christianisme est bien différent de la créance de ces Poètes . Les exemples de l’Auteur de notre Foi sont autan
Comique si répréhensible est modeste néanmoins en comparaison de nos Poètes . Premièrement. Plaute déshonore rarement le sexe
me trop librement ; et pour cette faute comme échappée à Lusitèle, le Poète lui fait faire une sorte de satisfaction dans la
ainsi la licence du langage au menu peuple, pèche bien moins que nos Poètes . 1°. La représentation des mœurs est alors plus n
méprisés pour devenir des exemples à suivre. Il peut être même que le Poète fasse ses bas personnages vicieux, pour dégoûter
oses et de fournir une sorte de prétexte à quelque indulgence pour le Poète . Troisièmement. Ces esclaves et ces libertins rec
gue des Captifs est à observer : Appliquez vous à cette Pièce, dit le Poète  ; les paroles qui suivent apportent la raison pou
pposé le système du Paganisme. En un mot, par tout où Plaute est plus Poète il est communément moins bouffon, et par tout où
ment moins bouffon, et par tout où il est bouffon il est rarement bon Poète  : l’ordonnance est alors pitoyable, la diction pl
oses, je n’ai garde de les garantir sans restriction dans Térence. Ce Poète donc sur ce pied-là est fort circonspect pour ses
oup de réserve. A la vérité, dans l’Heautontimoreumenos l’intrigue du Poète oblige Antiphile de paraître déguisée sous Bacchi
 ; ils glissent plutôt qu’ils n’appuyent sur un endroit dangereux. Ce Poète n’estimait point que la bassesse de la naissance
retenues que les femmes d’honneur et de condition à la manière de nos Poètes  : Bacchis dans l’Heautontimoreumenos et Bacchis d
és et plus sages que les autres. Sous cette fameuse République, si un Poète s’avisait d’insinuer quelque chose dans ses Poème
s au sceau de la belle gloire ; c’est ici une sorte de science où nos Poètes ont voulu exceller pour la mettre en vogue. Que d
révoyait les conséquences : le Gouvernement qui éclairait de près les Poètes n’eût pas vu d’un œil indifférent le déshonneur d
s succinctement. Mais la rareté même de ces sortes d’exemples dans ce Poète est une preuve efficace pour l’affaire présente ;
e pédanteries à l’un de ses premiers personnages.Touch-Wood. Mais nos Poètes font aujourd’hui comme ils l’entendent ; ils mett
issent plutôt que de le perdre ».Gag. 340. Je ne doute point que nos Poètes ne nomment ce discours de Landaus, une harangue i
jeune ; sans qu’il lui échappe une parole sur le chapitre d’Hémon. Le Poète d’ailleurs se garde bien de mettre au même temps
tère d’Euripide, et je l’ai encore pour moi contre la pratique de nos Poètes . J’en ai déjà insinué deux exemples, dont l’un es
es réflexions sur quelques vers d’Hippolyte, « Que l’imagination d’un Poète doit être pure, et que les Muses étant Vierges, i
petits suce toute la substance de la mère. Mais tout est bon pour des Poètes dont les tours d’éloquence sont de même espèce qu
lle de la vertu ?La Femme provoquée. p. 41u. Mais, quoi ? diront nos Poètes  : tout sera donc impunément dans la confusion ? l
s sensés qu’Aristophane. Les plus célèbres Philosophes, les meilleurs Poètes , les plus judicieux Critiques, les Orateurs tant
les Dieux suivant la notion commune.Nub. a. 1. s. 3. Edit. Amstel. Le Poète lui dit en un autre endroit que les Nuées sont le
utres Dieux que le Chaos, les Nuées et la Langue. Par conclusion : le Poète condamne le Philosophe à une peine publique à cau
t visible qu’Aristophane n’était point de la Religion de Socrate : le Poète déclamait contre la suppression des Divinités fab
r les Dieux. Ce n’est encore là que comme un essai de la morale de ce Poète . Dans ses Grenouilles, il se divertit du système
c quelles gens s’y trouvera-t-il ? Avec ceux qui se parjurent, dit ce Poète , avec ceux qui maltraitent leur père ou leur mère
onne les intérêts. Je pourrais rapporter bien d’autres endroits de ce Poète encore plus étranges ; mais c’en est assez de ceu
s’établit par principes, il en plaît davantage pour l’ordinaire :Les Poètes Anglais sont ici indiqués. le système convient à
st-il rien de plus mauvais sens ? Surtout ce juste, comme il plaît au Poète de l’appeler, ayant dit au commencement de son di
ntretiennent de la sorte, ajoute un nouveau degré à l’extravagance du Poète  ; c’est lorsqu’ils vont se rendre au Conseil, la
r : encore en est-il quitte à bon compte au prix de Bacchus, à qui le Poète prodigue toutes les mauvaises qualités ; c’est un
d’Hercule. Et il ne sert à rien de nous dire qu’Aristophane était un Poète Comique, et qu’il fallait bien par conséquent qu’
de n’objecte rien à cette réponse : d’où nous pouvons conclure que le Poète Comique ne désavouait pas l’apologie d’Eschyle. A
e et Euripide. Eschyle demande à son adversaire par quels endroits un Poète s’acquiert de la réputation ? C’est, répond Eurip
terait ? la corde : il n’y a pas deux avis sur cela…Ibid. p. 240. Les Poètes sont indignes de l’être s’ils ne retouchent et ne
e au fort de la dispute taxe Euripide d’imprudence : il lui dit qu’un Poète doit rejeter ce que l’histoire ou la fable contie
é que des Comédies. En second lieu, le Chœur, truchement ordinaire du Poète , parle d’Eschyle avec éloge ; et lui attribue mêm
également pour objet le mélange de l’utile avec l’agréable : mais le Poète et le Peintre doivent irrémissiblement se retranc
en dira davantage ; c’est dans son Prologue de l’Ennemi du sexe où le Poète parle en personne, et déclare franchement à l’ass
le langage y est semblable à l’onde pure d’une claire fontaine. Notre Poète m’envoie à vous avec confiance pour vous avertir
ns en faveur de la bonne intention de sa Muse. » J’ai donc encore ces Poètes de mon côté contre nos modernes. J’avoue néanmoin
rniers Ouvrages soient les plus honnêtes ; c’est une preuve ou que ce Poète s’est corrigé, ou que les endroits répréhensibles
tre, etc. » Ces paroles nous exposent à la fois, et le témoignage du Poète , et la pratique du Théâtre Français et le sentime
système de génie, un nouveau champ d’iniquité que personne avant nos Poètes n’avait imaginé. Aristophane tout coupable qu’il
faire frémir. Ce sont communément des collections de tout ce que les Poètes les plus sales de l’antiquité nous ont transmis d
Amstel. Satyr. 14. Plat. Apol. Socrat. Ran. p. 188. P. 536. etc. Les Poètes Anglais sont ici indiqués. P. 200. P. 242. Concio
7 (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500
Théâtre Anglais dans le langage, page 1 Suite de cette licence de nos Poètes modernes, 3 L’obscénité ; contre le savoir vivre
de jurer surtout en présence du sexe, 99, et suiv. L’impiété de nos Poètes modernes consistant en second lieu ; dans l’abus
ns le Relaps, 133 L’horreur de cette seconde sorte d’impiété, 136 Les Poètes Anglais évidemment blasphémateurs et convaincus d
ragiques d’Athènes, 150 Sénèque plus criminel sur cet article que les Poètes Grecs ; mais moins aussi que nos Auteurs, 163 Exe
uelque prétexte que ce soit, 167 CHAPITRE troisième. L’insolence des Poètes Anglais à l’égard des Prêtres dans toute sorte de
égard des Prêtres dans toute sorte de créance, 168 A quel dessein les Poètes Anglais en usent ainsi, 169 Quelques exemples de
e. De Virgile, 194 D’Eschyle, 203 D’Euripide, 204 De Sénèque, 205 Des Poètes comiques Grecs et Latins, 206 Des Dramatiques mod
érats et toujours applaudis, 242 Portrait du Galant homme d’Après nos Poètes , 246 et suiv. Les vertus morales persécutées sur
à la poésie du Théâtre et à la politesse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289
sse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289 Leur rusticité à l’égard du Sexe, 29
99 Le sentiment des Philosophes, des Orateurs, des Historiens et des Poètes mêmes du Paganisme touchant les Spectacles, 400 L
8 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301
e absolu, et que tout cède à la cupidité ? C’est à ces termes que nos Poètes tâchent d’en venir : et quel chemin n’ont-ils pas
pour séduire une femme mariée. Tels sont les personnages auxquels nos Poètes destinent communément quelque parti considérable 
héros de la pièce ; s’il est permis de lui donner un si beau nom. Le Poète avait quelque envie de faire de cet indigne sujet
Ces titres remplissent bien l’idée de ce qu’on appelle honneur ! Nos Poètes n’ont-ils pas raison de les établir comme autant
ur eux, tout le reste dût-il en manquer. Quelle peut être la fin d’un Poète qui dispense la gloire à ce prix ? N’est-ce pas d
l se rencontre : qui veut se mettre à l’abri de la persécution de nos Poètes , doit se couvrir au moins des dehors du vice, et
ce de ce qui est uniquement convenable à l’homme. Les héroïnes de nos Poètes sont d’un choix aussi criminel que leurs héros. D
nc toujours été des titres glorieux sur le Théâtre ? Je vois dans les Poètes anciens des notions de la vertu toutes contraires
les personnes de rang formées sur un modèle tout autre que celui des Poètes Anglais. Philolaque dans Plaute gémit d’avoir été
ugeons par son langage de ses sentiments de respect pour son père. Le Poète fait tirer l’épée à quelques gens sur le Théâtre,
ici le parallèle qu’il me ferait aisé de pousser plus loin entre les Poètes anciens et les modernes. C’en est assez pour moi,
semblable, constamment observée dans la Comédie, soit par les anciens Poètes ou par les modernes ». Et que s’ensuit-il de là ?
iens Poètes ou par les modernes ». Et que s’ensuit-il de là ? que les Poètes ne sont pas toujours en règle. Une loi peut être
e favorables. Mais je réponds en premier lieu, que la Religion de ces Poètes leur laissait une grande liberté sur bien des cho
on temps n’auraient pas souffert une Satire impure. Il ajoute que les Poètes s’attiraient autrefois de l’admiration pour les g
s de la Comédie, s’explique plus au long sur le reste. Il avertit les Poètes d’établir le fonds de leurs Poèmes sur les précep
caractère ce qui le différencie. Puis donc qu’Horace demande que les Poètes se règlent sur les principes de la Morale ; sans
nous en avons son propre aveu pour preuve : il assure que « la fin du Poète dans cette Pièce est de punir le vice et de récom
ir qu’il a donné ne le garantit point du triste sort qu’il mérite. Le Poète n’était pas assez injuste pour consentir que le c
ces trouve une heureuse issue et épouse un riche parti. Mais alors le Poète lui donne des qualités dignes de son rang, et aju
vaincu que ce n’en est que la seconde fin. « L’affaire essentielle du Poète est de réjouir. » Quand je conviendrais de ce pri
du Théâtre. Il pose pour principe : « Qu’il est impossible d’être bon Poète , sans être honnête homme : que ce qu’on appelle u
être bon Poète, sans être honnête homme : que ce qu’on appelle un bon Poète , c’est celui qui sait former les jeunes gens aux
la plainte générale d’aujourd’hui est que les Ecrivains n’ont rien de Poète que le nom ; que la poésie et en particulier cell
nes à l’homme chrétien. » Ben Jonson conclut « que l’impudence de ces Poètes a attiré aux Muses la disgrâce du siècle, et a fa
châtiés : et tout cela dans les règles de la Justice, le devoir d’un Poète étant d’instruire au naturel. Si Ben Jonson y ent
ce infinie, dit-il, entre la bonne plaisanterie et l’obscénité : tout Poète qui veut être plaisant avec succès, doit se tenir
roposer. » L’autorité de Quintilien sera ici à sa place ; vu que nos Poètes traitent les obscénités de railleries fines. Cet
le plaisir de la poésie et qu’ils le resserrent dans des bornes qu’un Poète ne doit jamais franchir. Mais, quel principe que
en soit, nous sommes donc maintenant à la source de l’iniquité de nos Poètes , de leurs obscénités, de leurs impiétés, de leur
tir. Apologie admirable ! c’est un beau divertissement que de voir un Poète Athée affronter les foudres du ciel et défier le
nant une autre route ? Il pourrait encore arriver que quelquefois nos Poètes se trouvassent peu accommodés des avantages de l’
ce qui n’est point, que le plaisir, de la manière que l’entendent nos Poètes , ait été le premier dessein de la Comédie : qu’en
mmes même du premier rang débitent des infamies. J’ai déjà fait à nos Poètes ce reproche fondé sur plusieurs endroits tirés de
ette harangue seyaitar beaucoup mieux au Capitaine Thomas :P. mais le Poète a ses règles particulières ; tout est bon à son s
me de bon sens eût cru gâter tout par là ; mais Torrismond, grâces au Poète a de quoi prévenir le mal : l’impiété est un spéc
up plus sage et beaucoup plus dans le caractère de son sexe. Mais nos Poètes qui se guindent ainsi contre le naturel ne rampen
aractère d’homme de bon sens. Ce n’est donc point à lui, mais bien au Poète qu’il faut s’en prendre. Je viens au procédés imp
es aient toujours été en possession d’être respectées des hommes. Nos Poètes n’ont rien ici à repartir pour se disculper, car
n, pour la flatterie, pour le mensonge et pour la malice. » Enfin nos Poètes en usent fort cavalièrement à l’égard des Seigneu
poussé la Satire au-delà du faux Marquis. L’Ombre de Molière aw. Nos Poètes ont-ils donc des privilèges particuliers ? A-t-on
ord sur la scène uniquement pour l’ériger en fat ? Je suppose que nos Poètes n’ont pas en vue de faire renaître l’ancien proje
9 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85
mber la navette des mains. Le Comédien n’est qu’un instrument dont le Poëte se sert pour nous communiquer ses idées, à peu-pr
tachés à son grade. Ce que ne peut un Comédien, qui suit pas à pas un Poëte jusques dans ses écarts. S’il donne du coloris à
e sons expirans, d’accens étouffés, que l’Acteur connoît mieux que le Poëte . Ainsi la déclamation, qui est le domaine du Com
déclamation, qui est le domaine du Comédien, est presque inconnue au Poëte . Donc le Comédien est aussi nécessaire au Poëte q
t presque inconnue au Poëte. Donc le Comédien est aussi nécessaire au Poëte que celui-ci à celui-là. Ce morceau, qui contient
dèja réfutée dans le Chapitre précédent. Comment les expressions d’un Poëte , qui peint le combat de divers sentimens, seront-
te sorte ce vers, cet émistiche, & il ne sçaura ce qu’il dit ! Un Poëte avance donc dans sa composition, comme un aveugle
donc point conçues ?. De qui sont les idées que l’Acteur exprime ? Du Poëte , apparemment. Comment a-t-il rendu des pensées qu
és de cette expression ? Le spectateur les doit-il au Comédien, ou au Poëte  ? Les meilleurs d’entre ceux-ci sentiroient-ils l
s qu’eût cette Actrice, elle ne remplissoit point encore l’attente du Poëte . Si Santeuil n’eût point ressenti, longtems même
irrité que je vois. S’il n’étoit pas bien peint, je m’en prendrois au Poëte , je ne penserois pas même à son copiste. J’aimero
nte un Acteur, c’est d’avoir bien senti & bien rendu les idées du Poëte , & les passions qu’il a exprimées. Cela vaut-
e que le Mécanicien ne paroît que dans ses ouvrages, de même aussi le poëte dramatique seroit presque dans l’oubli, sans le s
mêmes. Nous ajouterons que l’Acteur seroit de toute inutilité sans le Poëte  ; mais qu’il n’en seroit pas de même de celui-ci
piéces de Théatre qui n’y on jamais paru & qui se font lire ; les Poëte du siécle dernier, & du nôtre, ne seroient pa
moins admirée des connoisseurs désintéressés ? Imaginons-nous que ce Poëte célébre n’ait fait que cette piéce ; la gloire qu
eurs qui l’ont traitée avant lui. Donc l’Acteur ne fait, à l’égard du Poëte , que ce qu’il fait lui-même à l’égard des sources
-même à l’égard des sources où il a puisé. Comparaison spécieuse ! Le Poëte est le maître d’imaginer son sujet, & l’objec
leur dénouement ? Non : Esclaves asservis aux moindres fantaisies du Poëte , il ne peuvent prononcer une seule syllabe qu’ell
10 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286
une action Théâtrale, depuis son commencement jusqu’à sa fin. Que le Poète ait donc grand soin de ne pas s’en écarter un ins
vraisemblance théâtrale nous offre un fait comme il a dû arriver. Le Poète qui se contenterait de mettre sur le Théâtre des
ge peut être atteint d’une maladie imprévue ; mais on se moquerait du Poète qui aurait recours à de semblables expédiens. Le
il croyait bien loin. Le Vraisemblable l’emporte sur tout. Le Poète éxaminera soigneusement si son sujet est vraisemb
l’inventeur ; ils doivent toujours avoir un air de vérité. Que le Poète est libre de faire à son sujet les changemens néc
la manière dont un fait est survenu. Aristote veut avec raison que le Poète soit libre de disposer son Drame comme bon lui se
ui semble34. « L’Historien, dit-il, écrit ce qui est arrivé, & le Poète ce qui a pû ou dû arriver » ; il s’éxprime encore
 » ; il s’éxprime encore ailleurs dans des termes plus positifs. « Le Poète doit être l’Auteur du Sujet encore plus que des V
ermis de rien changer à un Sujet vrai, qu’on approprie au Théâtre. Le Poète peut souvent mêler avec art, la fiction à la véri
moins qu’on pourra ; le prémier est plus usité, facilite davantage le Poète , & fait naître plutôt l’illusion : lorsque le
erait pourtant un des principaux ornemens du nouveau Théâtre. Les Poètes de notre Opéra, sont trop sensés pour ne pas évit
nos jours, l’oblige sur-tout à ne jamais marcher qu’avec elle. 34. Poète . Chap. 9. 35. Ibid.
11 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344
e le Machiniste viendrait chercher des leçons ? j’écris en faveur des Poètes  ; & non pour ceux qui sont chargés du soin de
’Auteur du Drame, ou aux Acteurs qui viennent de représenter ? Le Poète ne doit pas ignorer l’éffet des décorations.
décorations. Ce que je vais dire maintenant ne concernera que le Poète . Il lui est inutile de connaître les secrets de l
mberait bientôt, quoique touchante & sublime. Il faut donc que le Poète s’éfforce de faire entrer du Spectacle dans un Dr
es fassent contraste, que chaque Acte ait la sienne particulière ; le Poète sera déclaré un des plus habiles de son art ; &am
que le mérite des Drames modernes dépend plutôt du Décorateur que du Poète , plutôt du jeu du Comédien que de l’élégance du s
r. Les Pièces de nos Voisins sont remplies de Spectacles. Les Poètes des Nations Voisines n’épargnent pas le Spectacle
races. Aristote avait peut-être raison de son tems de prétendre qu’un Poète devait très peu s’occuper du Spectacle de sa Pièc
Poèsie, la gloire de charmer, de surprendre les Spectateurs. Mais le Poète lyrique à plusieurs choses à observer en disposan
en sorte qu’elles soient amenées naturellement des événemens. Que le Poète ait encore soin que la beauté du Spectacle aille
en usage la règle que je recommande. Il serait d’autant plus beau aux Poètes de l’Opéra-Bouffon de suivre son éxemple, qu’ils
12 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328
le Musicien un chant vif qui sort un peu du naturel. Elle est pour le Poète une image détaillée de ce qui se passe de violent
 ; c’est la forme que lui donnèrent les Troubadours, les plus anciens Poètes Français, lorsqu’ils sortirent de la Provence pou
mp; je ne veux en parler ici qu’en le considérant dans ses Pièces. Le Poète qui place un Récitatif à la tête d’une ariette en
aire assez d’impression pour être retenu sans peine. Pourquoi les Poètes l’ont placés à la fin des Drames comiques. Je
des Drames comiques. Je ne conçois pas trop ce ce qui engagea les Poètes à placer le Vaudeville à la fin d’un Drame comiqu
serait alors plus naturel de les voir chanter : mais la plus-part des Poètes sont-ils bien attentifs à se servir de ce moyen ?
selon moi, tout-à-fait choquant, comme dans le Maréchal, &c. Les Poètes feront bien de ne pas tomber dans cette faute. On
-communs vaudraient mieux au Théâtre que l’Ariette-bouffonne. Les Poètes de nos jours, qui travaillent pour le nouveau Thé
un Poème. Si l’on revenait à l’ancien usage, l’esprit y gagnerait, le Poète pourrait paraître, le Drame serait naturel &
qu’ils èxpriment dans une Ariette. Et d’ailleurs, que peut mettre le Poète dans un morceau chantant ? Il faut qu’il ne s’occ
ont point naturelles. Le Musicien n’est pas plus à couvert que le Poète des traits de la critique. Les gens délicats, ou
s Ariettes dans le Spectacle moderne, disons qu’il peut être aisé aux Poètes & aux Musiciens de les perfectionner davantag
e les prémiers mots qui se présentent d’abord au bout de la plume. Le Poète qui sera jaloux de se distinguer aura donc soin d
ir quelque honneur. Ce n’est même que dans un morceau chantant que le Poète peut se montrer ; il doit s’éfforcer alors de ne
sons du bons sens & de l’art. J’ai donc raison de conseiller aux Poètes du Spectacle moderne d’écrire de leur mieux les m
nt les accords qui peuvent rendre une Epigramme ? » Concluons, que le Poète ne doit s’attacher qu’à bien écrire l’Ariette, sa
e observer en composant l’Ariette. Plusieurs choses concernant le Poète , servent encore à la perfectionner. Qu’il n’y ait
conserve mieux l’air primitif. Il semble d’ailleurs que le travail du Poète a plus de mérite lorsque ses Vers sont d’une mesu
é au chant : imitons en cela les chœurs des Pièces Grecques & les Poètes d’Italie. Le Vers aléxandrin figure mal dans une
agitent violemment. Enfin il n’y a pas moins d’adresse de la part du Poète à amener la Reprise, ou les prémiers vers du morc
on ait pour la musique, elle fatigue à la fin. Je ne fixerai point au Poète la quantité d’ariettes & de duo qu’il peut in
eut-être plus d’impression que tout ce que je pourrai dire(70). « Les Poètes doivent savoir que le passage de la déclamation à
leurs Pièces ». On ne saurait, encore une fois, trop recommander aux Poètes du nouveau Théâtre de bien choisir l’instant où i
e sera dans le monologue & dans les situations tranquilles que le Poète fournira au Musicien de ces airs vifs, brillans &
L’Ariette tendre est plus supportable lorsqu’elle est dialoguée ; les Poètes habiles l’employent volontiers à la place de l’au
13 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182
ier au Théâtre, les éfforts du génie deviennent inutiles ; envain, le Poète aurait une diction brillante & soutenue, &
ectateur se révolte, indigné qu’on veuille le rendre trop credule. Le Poète ne saurait enfin être trop difficile sur le choix
petites Pièces dans une, ainsi que je le prouverai ailleurs. Le jeune Poète du nouveau Théâtre est donc contraint de faire ch
jetter tout sujet un peu relevé, qui demande du travail de la part du Poète , & de l’attention de la part du Spectateur ;
er des sujets neufs, a la bonté d’en indiquer quelques-uns aux jeunes Poètes . Mais il aurait bien dû s’apercevoir que la plus
est presque plus gênante. Des meilleurs sujets tragiques. Les Poètes Grecs qui se livraient à la Tragédie, n’avaient g
avaient tort de borner les sujets tragiques ; c’était trop gêner les Poètes  ; c’était empêcher le genie de s’étendre, & d
choix de son sujet, pris au milieu de la Nation. Il me semble que nos Poètes Tragiques, encouragés par les applaudissemens qu’
deux mille ans avant nous, ou qui n’éxista peut-être jamais. Que les Poètes Tragiques ne craignent donc point de puiser dans
uoi faut-il attendre un tems si long ? Parce que l’Historien & le Poète ne sont que des hommes. Des sujets propres à
lies humaines, & non des situations douloureuses. Je conseille au Poète qui voudra composer une véritable Comédie, telle
dont le nouveau Théâtre pourait tirer un grand parti. Les jeunes Poètes qui se consacrent au Théâtre moderne ont peut-êtr
ettres en retireront un nouveau lustre. Qu’il faudrait imiter les Poètes Tragiques. Il est étonnant qu’on laisse prend
imple, non pas d’un appareil de grand éclat. » Scaliger encourage les Poètes du Théâtre moderne à être simples : « En un mot,
simples : « En un mot, dit-il, les petits sujets entre les mains d’un Poète ingénieux ne sauraient mal réussir16. » D’Aubigna
’Aubignac dit encore la même chose : « Il faut remarquer aussi que le Poète doit toujours rendre son action la plus simple qu
sentimens des Spectateurs, il ne réussira jamais, quelque soin que le Poète y employe, & de quelques ornemens qu’il le so
s intrigues compliquées, & des Spectacles prodigieux. Aussi leurs Poètes mettent-ils sur le Théâtre tout ce qui peut le pl
14 (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194
usieurs des personnes avec qui ils ont à vivre. Mais pour diriger les Poètes eux-mêmes, et leurs ouvrages vers la plus grande
ls n’iraient point en grand nombre au spectacle ; mais il faut que le Poète rende encore le spectacle utile et que les mœurs
du plaisir. 2°. Il est à propos que le Roi crée une place de premier Poète tragique ou sérieux, et une autre de premier Poèt
e place de premier Poète tragique ou sérieux, et une autre de premier Poète comique, qu’il les nomme d’entre les trois que no
premier Sculpteur, etc. Il est de la bonne police de former quelques Poètes excellents et bons Citoyens, et d’en faire des Of
des grands mobiles des hommes qui est le désir de la distinction, le Poète pourra en divertissant les spectateurs augmenter
tend toujours au plus grand bonheur de cette même société. Quand les poètes comiques auront pris soin de jeter de la haine, d
’injustice, ou la paresse, ou la vanité, il sera bien plus facile aux Poètes sérieux de mettre en œuvre à l’égard des spectate
cès dans les parodies est la suite de la corruption de nos mœurs ; le Poète pour procurer du plaisir au spectateur et pour ga
me de la Fayette, que dans une conversation Racine soutint, qu’un bon Poète pouvait faire excuser les grands crimes, et même
inspirer de la pitié pour leurs malheurs, tel est le pouvoir des bons Poètes et tel est la faiblesse de nos esprits qui ne son
s d’horreur. Tout le monde sait ce que c’est que Médée ; cependant un Poète croit bien employer son esprit en lui faisant dir
, les injustes, les scélérats sur le théâtre, mais à condition que le Poète les peindra avec les traits et les couleurs qui p
eurs moralistes et politiques qui ait soin de diriger suffisamment le Poète vers le but de l’utilité publique, tandis que son
urs désirables de la société, si par les prix qu’elle distribuera aux Poètes qui plairont le plus et qui dirigeront le mieux l
15 (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194
elui qui semblait en avoir le plus. Ce Père était en liaison avec le poète Boursault. La liaison venait de ce qu’ils mangeai
de qualité, et de ce que Boursault avait un fils théatin. C’était ce poète qui avait excité le Père à mettre la main à la pl
l n’y a point de mal à aller à la comédie. A parler juste, c’était le poète lui-même qui avait mis la main à la plume ; le Pè
ui avait mis la main à la plume ; le Père fournit les matériaux et le poète les mit en œuvre. La lettre ne fut faite que pour
voir vue imprimée ailleurs. Quelques railleries qu’aient faites de ce poète ses ennemis et ses jaloux, on ne peut nier qu’il
pièces fort estimées ; son Ésope à la cour a de grandes beautés. Le poète et le Père étaient fort irrités sans savoir de qu
e c’étaient les jésuites qui avaient ourdi cette trame. Le Père et le poète étaient d’ailleurs aigris ; le poète, contre l’Ac
ourdi cette trame. Le Père et le poète étaient d’ailleurs aigris ; le poète , contre l’Académie, parce qu’il n’en était pas, q
mêlé de sicilien et de français. Dans ces dispositions le Père et le poète se joignirent à gens qui étaient après à critique
16 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315
r ce tissu, cette composition, par l’art de disposer sa Fable, que le Poëte est, suivant Aristote, plus Poëte, c’est-à-dire p
l’art de disposer sa Fable, que le Poëte est, suivant Aristote, plus Poëte , c’est-à-dire plus créateur, que par ses Vers. Qu
elle veut. C’est ce mot qu’Horace avoit en vue quand il comparoit un Poëte Tragique à un Magicien.   Meum qui pectus inani
elles n’ont pas besoin de marques extérieures, & inventées par le Poëte , de colliers & d’autres sortes de signes. Les
hison ! Le Grand-Prêtre la fit tuer hors du du Temple. Voici comme le Poëte a conduit l’imitation de cette Action, c’est-à-di
d’Athalie, & par les soupçons que lui donne la vûe de Joas. Si le Poëte n’eut fait entrer Athalie dans le Temple qu’au br
sent quatre Chants du Chœur. Quoiqu’elle soit véritable, & que le Poëte n’y ajoute aucune circonstance considérable, il e
utres, arrivent comme ils ont du arriver suivant la vraisemblance. Le Poëte n’employe qu’un petit nombre de Personnages, qui
au Spectateur, qui des deux soit Héraclius ? Il me paroît donc que le Poëte qui s’est conformé aux Principes d’Aristote, &
e ceux qui savent peindre les Mœurs. Voilà ce que sait faire un grand Poëte . Les Mœurs, soit bonnes soit mauvaises de ses pri
& que dans les Piéces de son successeur tout a son caractere. Le Poëte fait quelquefois connoître les Mœurs des Personna
elle de son arrivée prépare à ce trouble qui va suivre ; mais le même Poëte a souvent l’art de faire connoître les Mœurs d’un
ilà les objets que nous aimons, & qu’il est bien plus facile à un Poëte de nous présenter. J’en donne pour preuve la Refl
ue ce seroit leur peindre une chose très-éloignée de leurs Mœurs : le Poëte Dramatique se sent peu de génie pour exprimer cet
(à la vûe de Mathan) il soit toujours tranquille. Il faut donc que le Poëte qui a su rendre théatral un pareil caractere, ait
dre Racine, parce qu’ils n’ont étudié ni l’un ni l’autre. Pourquoi ce Poëte né si tendre, & qu’on accuse d’a voir francis
la Nature ordinaire, n’a pu être créé que par un homme né très-grand Poëte & très-honnête homme. Je crois aussi qu’on po
rroit mettre sur sa tombe très modeste, ces Vers que Pope fit pour un Poëte qui ne fut pas comme tant d’autres Poëtes Anglois
cette pierre modeste le peut dire, sous moi gît un honnête homme, un Poëte que le Ciel a plus favorisé qu’un autre. This
mp;c. On y pourroit ajouter quelques Vers de l’Epitaphe d’un autre Poëte , faite par le même Poëte, il étoit dans ses Mœurs
outer quelques Vers de l’Epitaphe d’un autre Poëte, faite par le même Poëte , il étoit dans ses Mœurs agréable & doux ; pa
vivacité, Vous changez de couleur, Princesse. C’est ainsi qu’un Poëte chez qui ordinairement tout est Passion, a su inv
lle, & cependant il ne met la Diction qu’à la quatriéme place. Le Poëte le plus parfait de tous nos versificateurs, penso
s la force de la bien exécuter, il n’a point de génie, il n’est point Poëte , & il est certain qu’il n’a pas bien exécuté
e encore ému, ce qui ne prouve pas que l’Ouvrage soit celui d’un bon. Poëte  ; mais seulement que l’Action est touchante, &
ptées, se trouvent des repos & des rimes : cependant quand un bon Poëte les fait parler, leur langage est si naturel, qu’
; de plusieurs autres morceaux de la Tragédie de Phedre, parce que le Poëte attentif en tout à la vraisemblance, conforme son
Chœurs d’Athalie sont amenés encore plus naturellement, ou plutôt le Poëte ne les amene point, il les trouve au lieu de la S
ant son Telemaque, sa grotte ne résonnoit plus de son chant. C’est en Poëte , & non pas en Physicien que Virgile fait pous
ent traités d’une maniere fort peu vraisemblable, & d’ailleurs le Poëte , dans des Scenes faites pour être chantées, ne pe
t, & je prends pour exemple, une Scene admirable d’Esther, que le Poëte a été obligé de sacrifier à la Musique. Elle est
ue le peut être une Action dans un Poëme de cette Nature, pourquoi le Poëte & le Musicien m’ont-ils tous deux ennuyé ? O
éfinit un Opera, un travail bizarre de Poësie & de Musique, où le Poëte & le Musicien, également gênés l’un par l’aut
s Historiques y soient traités avec quelque vraisemblance, comment un Poëte peut-il, pour fournir des Ariettes au Musicien, f
n Spectacle entiérement consacré à la Musique, ni pour un Poëme où le Poëte ne peut donner aux Passions leur jeu nécessaire,
de troubler cette œconomie. Lorsque ceux qui y vont la conservent, le Poëte & le Musicien ont donc bien mal réussi.
17 (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387
ploye. De même dans la Tragédie, l’objet de l’Imitation, ou ce que le Poëte imite, est en général une action humaine, grave,
e qui sont si naturelles à l’Auteur. Je m’attache d’abord à ce que le Poëte imite, ou à l’objet de son imitation, qui compren
ssé. Il en est de même des autres passions que l’action imitée par le Poëte Tragique, réveille dans notre ame ; & sans en
emples, soit par le tour ingénieux & la morale séduisante dont le Poëte se sert souvent pour les déguiser, pour les color
rieure qui les rappelle toujours à l’ordre ; & de-là vient que le Poëte les flatte si agréablement, comme je le disois to
tre, que nous les y trouvons souvent jointes à nos défauts. Que si le Poëte ose attaquer jusqu’à ces défauts, il ne cesse pas
ne se repente dans certains moments de la servitude des passions, le Poëte possede l’art d’amener, si j’ose le dire, ces mom
ne se croye vertueux, parce qu’il admire la Vertu. C’est ainsi que le Poëte , maître de tous les ressorts du cœur humain, ne r
t, s’éleve dans son esprit, au-dessus de tous ceux qu’il croit que le Poëte a voulu peindre, & il jouit du plaisir de leu
onds de notre ame. Nous croyons les reconnoître dans les Héros que le Poëte fait parler ; nous nous approprions leurs pensées
ons ; & comme c’est presque toujours avec cette précaution que le Poëte nous la montre sur le Théâtre, il n’est pas surpr
ues. Mais le désir d’apprendre & d’occuper notre esprit dont le Poëte charme l’inquiétude par la vûe d’un événement sin
Tableau. J’entends par ces termes appliqués à la Tragédie, cet art du Poëte Tragique, par lequel il construit si habilement t
œud de la Piece, que le Spectateur cherche avec inquiétude comment le Poëte pourra le dénouer, & qui le dénoue ensuite si
la Tragédie, que le dénouement paroît sortir du nœud même sans que le Poëte ait été obligé de l’aller chercher bien loin, d’e
ntraires qui ont chacun leur genre de volupté, & que l’adresse du Poëte consiste à les satisfaire tous également. Nous ai
celle qui est excitée par l’image des Vertus. Quoi qu’il en soit, le Poëte dont toute la force consiste à bien connoître tou
sque éprouver dans nous-mêmes une révolution semblable à celle que le Poëte nous présente. Enfin le dernier effet de ce que j
orale qui en est l’ame, & qui en doit animer tout le corps. Si le Poëte Tragique entre bien dans l’esprit de son art, il
e & plus vigoureuse, c’est le moyen de rendre la Poësie utile. Un Poëte vertueux ne prend la route des sens que pour alle
docile à la raison. Rien ne manque donc plus à la véritable gloire du Poëte , parce que joignant toujours ce qui plaît à ce qu
rincipal Membre de la division d’Aristote, je veux dire, de ce que le Poëte imite, ou de l’objet de son imitation, & j’ai
, qui selon le même Philosophe, sont les deux dernieres choses que le Poëte doit imiter. Il me reste maintenant à toucher bea
nt les deux derniers points qu’Aristote distingue dans l’imitation du Poëte Tragique comme dans toute autre imitation ; l’un
remier. Les paroles sont les couleurs, ou si l’on veut, le pinceau du Poëte , c’est par elles qu’il imite, & qu’il peint d
nd avantage que les charmes du nombre & de la mesure donnoient au Poëte Grec sur l’Auteur François. 3°. Enfin les express
ainsi dire, des paroles mortes, qu’on n’apprenne que par le récit du Poëte , comme dans le Poëme Epique ; ce sont, pour suivr
teurs leurs différentes passions. Jugeons par ce qui se passe dans le Poëte lui-même, de l’effet que ses Vers font sur nous p
ton sur lequel la Poësie monte & éleve notre ame. Qu’est-ce qu’un Poëte selon Horace ? Ingenium cui sit, cui mens divini
nsus Expulit, & totum spirant prœcordia Phœbum. On diroit que le Poëte nous crie à haute voix comme la Sibille de l’Eneï
siasme, & il éprouve en lui les mêmes mouvements qui ont agité le Poëte dans la chaleur de la composition. Il sent dans s
tisans, voudroient-ils répondre que c’est par l’imitation même que le Poëte Tragique prépare ces différents genres de plaisir
e en un sens dans une imitation sçavante & fidele, ensorte que le Poëte qui imite le mieux, est aussi celui qui nous plaî
’impression agréable que fait sur nous l’action ou l’événement que le Poëte imite. L’un est le plaisir que l’Art, envisagé co
eu-près ce que j’ai nommé le prestige de l’imitation du Peintre ou du Poëte  : il rapproche l’objet ; il le met tout entier, &
s leurs sentiments, dans leurs expressions, en un mot, dans ce que le Poëte imite, qu’il faut chercher la principale source d
ion disposée à recevoir toutes les fictions & les suppositions du Poëte , où chacune se place, & où l’apparence fait p
, attendrir, que d’examiner s’il a raison d’être touché : & si le Poëte a sçu imiter parfaitement les actions, les sentim
a aussi dans les impressions qu’un sujet rapproché par l’imitation du Poëte nous fait éprouver, un plaisir direct, qui prévie
é d’entreprendre sur l’Art du Peintre, & quelquefois sur celui du Poëte même, Verba prope Poetarum , comme Ciceron le di
ppé de la justesse de l’Imitation, applaudissent également à l’Art du Poëte , & goûtent ainsi deux plaisirs au lieu d’un.
r des rapports sensibles entre les objets imités & l’imitation du Poëte , ces objets ont par eux-mêmes une relation &
tre de nouveaux rapports entre les objets imités & l’imitation du Poëte  : notre esprit plus serein & plus tranquille
18 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398
inventions nouvelles : il falait la ramener à un certain vrai que les Poètes sont obligés de suivre jusque dans leurs fictions
ocle : il ne fut cependant couronné que cinq fois : mais l’exemple du Poète Ménandre, à qui l’on préféra sans cesse un certai
l a partout une majesté, une force, une magnificence, qu’aucun de nos Poètes n’a surpassé. Avec ces avantages, il ne devait pa
ait un monde, où beaucoup de gens ne pouvaient arriver. D’ailleurs ce Poète avait des défauts ; il y avait chez lui de vieux
’un Maçon, profession qu’il exerça lui-même. A Johnson succéda Otway, Poète tendre & touchant. Congrève, Irlandais, mit t
sant rire. Nous ne reconnaissons pas nos amis dans les Personnages du Poète Tragique : mais leurs passions sont plus impétueu
e, elles ont bien d’autres suites que les passions des Personnages du Poète Comique. Ainsi la terreur & la pitié que la p
tant d’exciter la terreur & la compassion, il faut d’abord que le Poète Tragique nous fasse voir des Personnages égalemen
des Personnages scélérats sur la Scène Tragique, mais on blâmerait le Poète qui donnerait à des Personnages scélérats des qua
onduisent, & les périls dans lesquels elles nous précipitent. Les Poètes Dramatiques dignes d’écrire pour le Théâtre, ont
u’une Tragédie qui rendrait le vice aimable. On ne saurait blâmer les Poètes de choisir pour sujet de leurs imitations les eff
tion dans une Pièce aux sentimens de ceux qu’elle tyrannise. Mais nos Poètes ont poussé trop loin la complaisance pour le goût
s dans un temps trop proche du nôtre ; mais elle sera plus utile. Les Poètes Grecs ont mis sur leur Scène des Souverains qui v
19 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7
ges qu’on en retire, pour ne pas se faire une gloire d’être utile aux Poètes qui s’y consacrent. Il paraît qu’on fut de tout t
e du Théâtre ; ils ont fait en sorte que les couronnes de lauriers du Poète Dramatique ne se fanassent jamais. Cependant l’on
r combien de moyens on cherche à les amuser & à les instruire. Le Poète Dramatique se remplirait d’un nouveau feu, en con
idée de l’art que chaque Peuple éxige de ses Auteurs Dramatiques. Le Poète qui voudra connaître particuliérement le Théâtre
es guides ; c’est à la lueur de leurs écrits que je ferai marcher les Poètes qui voudront me lire. Mes raisonnemens doivent av
fait neuf, & dont on fait tant d’éloges, je rapellerai à tous les Poètes dramatiques en général, les principes qu’ils ne d
dèssein est de ne rien passer sous silence qui intéresse vraiment le Poète , le Comédien, & les amateurs du Théâtre, je n
20 (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30
théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. C’est à vous-même, Monsieur, que j
aisonnements, je commencerai par réduire la question à des faits. Les Poètes dramatiques ont-ils trouvé des moyens de purger l
que pour une seule pièce, qui n’est qu’une exception à la méthode des Poètes dramatiques, ce n’est pas la peine de vous rétrac
ue si la tragédie d’Atrée a manqué le but que doivent se proposer les Poètes dramatiques, celle de Cinna y est manifestement p
ersonnage plus digne de charmer un Philosophe, que d’occuper un grand Poète  : et pour m’expliquer enfin sur ce sujet, sans am
t indubitable que le théâtre, qui ne signifie rien autre chose que le Poète et les Acteurs, est soumis au Public, dont il reç
blâme ou les applaudissements. Mais il n’est pas moins certain que le Poète a souvent ramené les spectateurs à une opinion qu
neille, qui n’était pas un mauvais Philosophe, quoiqu’il fût un grand Poète , quels sont les moyens que l’art dramatique emplo
iècle d’Aristote : ce Philosophe écrivait après Platon qui bannit les Poètes tragiques de sa République, parce qu’ils remuent
ver cette utilité dans les agitations mêmes de l’âme, pour rendre les Poètes recommandables par la raison même sur qui l’autre
l’Auteur ne l’y porterait pas : mais c’est parce qu’il y est, que les Poètes dramatiques vont l’y chercher, et qu’ils l’augmen
en prendre à l’Artiste, et non pas à l’art : c’est aussi la faute des Poètes dramatiques, si l’utilité publique n’est pas l’ob
s ces deux conclusions : l’une, qu’il est des moyens employés par les Poètes dramatiques, pour purger en nous les passions ; l
es bornes de l’utilité où parvient cet art magique, quand le génie du Poète s’allume au feu de la vertu ? Ne supposons rien :
ébillon. Voyez avec admiration sortir du cerveau créateur de ce grand Poète un Palamède ; supérieur peut-être à Burrhus, avec
rmon ; et je n’en veux pas davantage. Examinons présentement « si les Poètes comiques n’ont trouvé que dans le vice un instrum
urs ne vous semblent-elles pas l’éloge de leurs mœurs et de celles du Poète  ? J’ajouterai que cette pièce a corrigé les homme
n Ecrivain éloquent, d’un Philosophe, d’échauffer le génie des jeunes Poètes , de leur montrer la vertu qui les attend au bout
personnages mis au théâtre par M. de Voltaire, qu’on peut appeler le Poète de l’humanité. 7. [NDA] C’est à ceux de mes lec
pectacles, à juger si l’Abbé Dubos a eu raison ou tort de dire que le Poète ne les afflige qu’autant qu’ils le veulent, et qu
21 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493
qui prévoit tout, et qui pourvoit à tout ; en un mot l’imagination du Poète donne à son Idole les perfections immenses et san
ences et sur d’autres trop obscènes pour les rapporter. En vérité nos Poètes déconcertent en quelque sorte la critique, par l’
t en changent presque la nature si on la rapproche de celles de notre Poète . A l’égard des Tragiques Grecs il n’y a rien à es
g. elles ont été désapprouvées par les Païens mêmes. Platon blâme les Poètes à ce sujet, et leur reproche de placer le vice da
ydenaz qui puisse l’emporter sur son Jupiter ; car il est vrai que le Poète s’abandonne dans ce Poème à des fougues beaucoup
ibunal Ecclésiastique ? L’importance de l’affaire et la vénération du Poète pour ces sortes d’endroits n’en seraient-elles pa
freuses conséquences ! et toutefois je ne sais pas trop comment notre Poète s’en peut tirer. Mais sans commenter davantage la
nte toujours trop faible d’une damnation éternelle. De l’air dont nos Poètes manient communément les sujets de la Foi, on s’im
ce sera une chanson. Cependant, c’est aux Magistrats d’examiner si le Poète est comptable ou non de ces conséquences : quant
ctère différent de celui que leur donne M. Dryden ; mais le talent de Poète pour le panégyrique n’en est pas moins étrange, e
nie trop singulier pour ne le pas distinguer du reste des Auteurs. Ce Poète a travaillé d’après le Roman de l’ingénieux Cerva
Après ces profanations des ouvrages et des attributs du Seigneur, le Poète parle des divines vengeances sur le ton le plus i
et, je lui croirais en quelque sorte plus de Christianisme qu’à notre Poète , puisque l’un tremble devant le même Dieu dont l’
our venir à la manière dont M. D'Urfey en use à l’égard du Clergé. Ce Poète , pour lui rendre la gloire qu’il mérite, est cert
litesse et sans éducation n’a rien de plus qu’un autre homme. » Si le Poète avait un peu de l’une et de l’autre de ces deux q
re, et le plus mal à propos du monde. » Certes les Pièces de quelques Poètes sont des chefs-d’œuvre de finesse d’esprit ; si c
n Prêtre fauteur du libertinage, est-il donc un oiseau si rare ? » Le Poète emploie encore un autre Prêtre uniquement pour dé
e d’esprit, et qui a le vrai goût de la bonne plaisanterie. »P. 7. Le Poète remplit bien mal ce caractère. Mais pour un aveug
riser un divertissement diabolique ? Avant qu’on se lève de table, le Poète ménage une querelle entre Don Quichotte et Bernar
de qualité ! Tout cet endroit ne sent-il pas plus le Diaphorus que le Poète  ? A peine le Crocus metallorum bf provoquerait-il
observée devant des femmes. Il faut donc que le divertissement qu’un Poète leur prépare se trouve conforme à cette bienséanc
ontrés ! la Comédie entière devait être jouée par de tels Acteurs. Le Poète marque à ce coin Carasco :Noms des Personnages. U
dans sa Dédicace à M. de Montague. C’est un parfait Quichottisme ; le Poète y paraît presque enchanté. « Si vos yeux avaient
ans l’éloignement vôtre Prospérité. » Je ne saurais m’imaginer que le Poète ne fût pas réellement dans l’état qu’il dépeint :
interprétations favorables. Sérieusement, si pour mes péchés j’étais Poète  ; ou bien j’enverrais promener les Muses, ou bien
gance et fournir à ses dérèglements. Tel est l’homme de bien à qui le Poète ménage une heureuse issue. Franchement, il est ra
Théâtre : dès qu’il y paraît, on peut jurer presque à coup sûr que le Poète a préparé tout pour l’élever en honneur. Cet abus
a Pièce. C’est ici ou jamais que doit paraître le génie, le talent du Poète . Cette partie du Poème Dramatique demande certain
our la cérémonie. » Voilà le fonds de la fable suivant le dessein du Poète . Le contretemps causé dans la suite par la venue
z de chercher à se marier au hasard et par procureur. Cependant notre Poète fait donner son Milord tête baissée dans un engag
s une copie de celle qu’il a lui-même écrite à Ventre-de-Tonne. Si le Poète avait consulté le bon sens, l’intrigue était déno
eure comment le Chevalier Ventre-de-Tonne s’accorde avec lui-même. Le Poète le fait Juge de paix et Député Lieutenant ;Charge
ont des insensés, où est la finesse de les attraper ? où est l’art du Poète  ? Si ce ne sont pas des insensés, pourquoi le Poè
? où est l’art du Poète ? Si ce ne sont pas des insensés, pourquoi le Poète les représente-t-il tels ? pourquoi leur caractèr
mblable à lui-même, et au premier plan jusqu’à la fin. Il faut que le Poète s’étudie à soutenir ses personnages dans ce qu’il
sprit devienne un sot, qu’un courtisan poli devienne un pédant. Si le Poète d’un autre côté, met un impertinent sur la Scène,
deste, et le Tasse de ce que son Armide est trop effrontée : ces deux Poètes , dit-il, ôtent aux femmes leur caractère, qui est
avec le vassal, et de supposer à tout le monde la même éducation. Le Poète attribue à Mademoiselle Hoyden un indigne monolog
son impudence on la croirait nourrie dans la salle de la Comédie. Le Poète s’est apparemment flatté qu’il justifiait ces fau
-dire, sur la diversité d’âge, de sexe, de condition, etc. Si donc le Poète avait dessein de faire de Mademoiselle Hoyden une
emande la permission de boire ce verre de vin sec à votre santé. » Le Poète était-il à jeun en présentant le verre à Monsieur
nneur à la nation s’ils étaient formés et choisis de la main de notre Poète  ! Les caractères manquent ici tout à fait de bon
pour être naturel, soit toujours étudié, fardé, empesé. Cependant, le Poète a pris ce Lord en amitié et lui a donné quelques-
rit dans ce Dialogue qui n’est point d’un Lord Fat. Je conçois que le Poète n’était pas d’humeur à supprimer ces pensées-là :
nt. Poursuivons : la Demoiselle Hoyden brille quelquefois trop. Notre Poète ne saurait se tenir ; il fallait qu’elle eût ce b
nmoins que l’Auteur du Relaps dût si peu ménager son fonds. Lorsqu’un Poète n’a guère que ce qu’il lui faut, c’est une folie
r les choses, elles ont donc en vérité plus de discernement que notre Poète n’a de jugement. Examinons encore quelques-uns de
rangement de cette période est assez mal entendu, ce me semble. Si le Poète avait mis de suite la Comédie et le Diable, je cr
se l’imaginer. C’en est assez pour les premiers personnages de notre Poète . Ce serait à présent le lieu d’examiner les senti
on la ramène à Londres. C’est pousser Pégase jusqu’à l’outrer. Notre Poète est tout propre à courrebj de pair avec les Magic
s le Dr. O-S, l’intrigue de sa Pièce.Fameux Fourbe en Angleterre. Ce Poète n’est pas plus scrupuleux sur l’Unité de l’Action
mplir le Théâtre. Cependant ces mêmes personnages sont dans l’idée du Poète très considérables ; puisqu’il en a tiré, quoique
de tous les blasphèmes le plus énorme. Le fort de l’apologie de notre Poète consiste à accabler d’invectives le Clergé (marqu
opinion de ces célèbres Auteurs touchant le Théâtre. Ils chargent les Poètes du dérèglement des mœurs, et opposent à leur lice
pique tant aujourd’hui. A ces témoignages, je joins ceux de quelques Poètes qui sont des Juges compétents pour l’affaire dont
rance, au moins de circonspection. Il y défend la lecture de certains Poètes dramatiques, et encore plus les spectacles ; parc
ræ, cantusque, Lyræque,  Et vox et numeris brachia mota suis. » Ce Poète tâche ailleurs de faire quelque réparation de ses
se à celui de l’Auteur de L’homme sans façon, si connu parmi nous. Ce Poète dédie sa Pièce à la B. fameuse corruptrice de la
le couvert chez elle, gratis, Epist. Dedic.« Je crois, dit-il, qu’un Poète a autant droit d’avoir une place dans votre maiso
ne preuve sans réplique : et l’air de sale plaisanterie qu’y donne le Poète n’en diminue point la vérité. En second lieu, les
des divertissements d’insensés, mais d’autant plus dangereux que des Poètes mercenaires les surfont en y mêlant tous les char
sur cela plus il paraît d’éloquence, plus il y a de péril ; plus les Poètes sont habiles, plus ils sont pernicieux à l’Etat.
octeurs. Or, puisque ces justes censures tombent certainement sur les Poètes modernes, aussi bien que sur ceux d’autrefois ; i
us n’avons rien dans l’antiquité la plus déréglée qui approche de nos Poètes . Je veux néanmoins qu’ils se puissent laver en qu
rien n’est plus impie et plus extravagant que l’usage qu’en font nos Poètes . L’objet de la passion des Héros du Théâtre n’est
s ; de fomenter les caprices et les erreurs des hommes. Cependant nos Poètes n’oublient rien pour entretenir la méchanceté du
her autant que cela est possible, toutes ces assemblées profanes. Nos Poètes n’entrent nullement dans le goût de ce qui s’appe
goûtera, est toujours le meilleur pour eux. Mais il faut bien que les Poètes aient de vivre, dira-t-on, et dans la nécessité e
olides espérances pour la vie future ? Au surplus, il sied bien à nos Poètes de plaisanter encore, et de vouloir nous faire ac
eux à la probité et à la Religion, que le système du Théâtre, que nos Poètes se sont fait. On y élève en honneur les passions
ous devons attribuer cette situation malheureuse : par conséquent les Poètes ont moins sujet d’espérer grâce auprès du Seigneu
e est certainement de Dryden. ba. [NDE] Thomas D'Urfey (1653-1723), poète et musicien. bb. [NDE] Le graveur Jacques Callo
22 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239
Séculier ou Régulier, n’est pas un léger obstacle aux prétentions des Poètes  : par le ministère sacré la Religion se conserve,
écoutés et respectés pour leur caractère, le sujet de la douleur des Poètes subsistera toujours ; le Théâtre sera toujours tr
u’un homme soit de son propre fonds ce qu’on le fait paraître. Or nos Poètes observent au regard du Clergé les deux choses dir
héâtre, et poursuivi par les huées de la canaille. Belle justice ! Le Poète prend à tâche de travestir ce Religieux en scélér
à la faire. De crainte néanmoins qu’on ne soit pas assez au fait, le Poète est attentif à y mettre les moins clairvoyants :
’horreur de la souffrance est une marque d’une chair innocente, notre Poète est certes de la complexion des plus grands saint
est-il donc un privilège pour mentir et être crus avec cela ? » Notre Poète s’est abandonné ici à son beau feu, mais le bon s
son âge qui était de quatre-vingt-dix ans ; et si nous en croyons le Poète lui-même, Ibid.« Polybe est mort comme un fruit d
ue Polybe se serait encore trouvé en vie ; car c’eût été de l’aveu du Poète même une chose plus surprenante. Quoiqu’il en soi
st un enfant à la mamelle. Je remarque que quand l’imagination de nos Poètes se lasse, et qu’ils commencent à radoter, ils se
astique. On voit sous combien de formes la malice industrieuse de nos Poètes se travestit pour diffamer le Sacerdoce dans tout
nduite ? Le Sacerdoce fut-il jamais regardé comme un vain titre ? Les Poètes anciens n’en ont-ils point fait plus de cas que n
our l’ordre du mérite aussi bien que pour celui des temps. Quoique ce Poète n’ait point écrit de Comédies, nous pouvons néanm
concevait ? Je joins à ce témoignage celui de Virgile, lequel est un Poète du premier mérite dans le même genre qu’Homère. V
place. Ænée avance, et aperçoit dans les Champs Elysées Orphée que le Poète appelle le Prêtre de la Thrace. Nous ne nous éten
enit de gente Sacerdos Archippi Regis missu fortissimus Vmbro. » Le Poète loue ce Prêtre et pour son courage, et pour ses b
es noms feints et des hommes qui n’existent que dans l’imagination du Poète  ? Mais il ne m’importe nullement que ce soit ici
s le Poème Epique. Mais Homère et Virgile pensaient autrement que nos Poètes au sujet des Prêtres : ils suivaient pour règles
n, et l’usage de tous les pays. Mais ce n’était pas le dessein de ces Poètes de se donner à la postérité pour des prévaricateu
faire honneur, du nom glorieux d’Interprète des Destins. Passons aux Poètes Comiques.Plut. Ran. Aves. Aristophane est un Athé
t Thestime, Prêtre de Diane, un homme d’honneur et de distinction. Ce Poète introduit une Prêtresse dans Le Rudens, qui est l
n de se dégrader par des bassesses ou par des infamies. A l’égard des Poètes modernes, le célèbre Corneille et l’inimitable Mo
i religieuses et si remplies de sentences. Plaute nous assure que les Poètes ComiquesRud. A. 4. S. 7. avaient aussi coutume de
illeurs l’esprit du Paganisme rend cet usage plus tolérable. Mais nos Poètes se guident sur une autre boussole que les anciens
Le Grand Prêtre Joad est l’un des premiers rôles de son Athalie : le Poète a égard à la dignité du personnage, il le fait un
n ne la joue point sur un Théâtre public. Disons quelque chose de nos Poètes jusques à Charles II. Shakespeare se donne la lib
aucoup de peine pour rien, le Curé fait le personnage d’un fou, et le Poète n’y paraît pas plus sage que le Curé : car cette
nt il ne le fut jamais autant qu’il l’est aujourd’hui. Je laisse les Poètes pour entrer dans les preuves tirées de la raison
dans la règle ? et il faut bien qu’il soit averti de ses fautes. Les Poètes sont-ils les Supérieurs Ecclésiastiques ? Les cha
res. Je réponds en premier lieu, ainsi que je l’ai fait voir, que nos Poètes insultent souvent à tout l’état Ecclésiastique, s
23 (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664
voudra peut-être prendre le retour des Ames de ce qu’en écrivent les Poètes . Vraiment il ne se peut nier que les Poètes pour
de ce qu’en écrivent les Poètes. Vraiment il ne se peut nier que les Poètes pour donner lustre et autorité à leurs ouvrages f
d’Idoles et Ombres des Ames des morts représentées sur le Théâtre. Le Poète Euripide In Hecuba. feintj Polydore fils de Priam
ntibus, Maximis, ubi rigida constat crassa caligo Inferum. » Mais ces Poètes mêmes quand sérieusement et à la vérité ils se so
ἐνερθεν κλαίων τοὺς φθιμένους ἄνω ». Mais Virgile, le plus savant des Poètes Latins, qui feint Anchise et Creuse apparaître vi
24 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168
PITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. Je réduis l’impiété de nos Poètes à ces deux chefs à leurs imprécations d’abord et
d’une grossièreté que leurs termes seuls peuvent exprimer. Aussi, les Poètes d’aujourd’hui effacent-ils encore à cet égard tou
d’un Souverain Etre, et des oracles d’une Religion toute divine. Nos Poètes trop convaincus qu’on ne leur impose pas pour le
bien triste d’avoir à extraire toutes ces profanations auxquelles nos Poètes joignent mille blasphèmes qui semblent ne leur co
vous rendez propice à mes desseins qu’en ce moment si précieux. » Nos Poètes adorent ainsi le Seigneur par des blasphèmes, com
de témoins de cet attentat ? Dans Le Fourbe ;C. Paul Plyant P. que le Poète équipe en vrai fou lorsqu’il le fait Chevalier, s
revient encore trois autres fois très mal à propos. Il semble que le Poète veuille insinuer que la Providence est une chimèr
de Christianisme dans le Monologue d’Antonio. L’imagination de notre Poète s’échauffe en avançant dans son travail ; et voic
ralat des troupes rebelles. On ne voit pas quelle peut être la fin du Poète dans cet abus de l’Écriture ; si ce n’est d’égale
sme en vaut plus de dix établies sur l’Evangile. Le jugement de notre Poète n’est pas ici de meilleur aloi que sa créance. Ca
si la ville prochaine ; parce qu’elle n’est que fort petite. » Ici le Poète se met à la place d’Abraham, et assiedab son Mécè
e comprends pas à quel dessein l’on va fouiller dans les tombeaux des Poètes anciens et troubler leurs mânes impurs ; si ce n’
siècle d’alors ou le satirique du siècle étaient plus licencieux : ce Poète prêche le vice même contre lequel il devrait inve
rver et défendre vos jours ! » Il n’est pas aisé de définir ce que le Poète entend par ce Génie ; sinon que c’est quelque cho
ique héritier. » Ce discours est d’un fils bien né ! Mais pourquoi le Poète nous y avertit-il de la Religion de Sancho ? c’es
is cette définition de Jérémie n’étonnera point quiconque sait que le Poète est son Docteur. Samson suit les pas de Scandale
le espèce d’homme est-ce que Longuevue, suivant l’appréciation que le Poète fait de son mérite ? Vid. Person Dramat.« Un pauv
d’Angélique était des plus insipides, sans l’allusion impie par où le Poète a cru y apporter un grand assaisonnement. La Fem
bien affamé de sacrilèges pour prendre goût à ceux-ci. Amanda que le Poète nomme une âme vertueuse,Ibid. ne fait pas scrupul
récompensât quelque jour Mr Le Digne. Je me lasse de glaner après nos Poètes et de recueillir ici leurs profanations : objets
le Ciel, et que s’il y en avait, l’adultère ne serait point puni. Le Poète nous avertit après cela par ladite Brute que le b
s de les voir s’oublier dans les choses qui sont ici reprochées à nos Poètes  : ils n’adoraient pas des Dieux irréprochables :
sance à la révélation divine. Avec tout cela, il en est peu parmi les Poètes anciens dont l’irréligion égale celle de nos Mode
ais exemple moins contagieux, et diminue de quelque chose la faute du Poète . J’avoue néanmoins que cette justification, toute
’avaient pas une fort bonne réputation, il est moins étonnant que les Poètes n’eussent pas aussi pour elles tout le respect im
son orgueil et le menace des plus terribles châtiments. En effet, le Poète , pour ne manquer à rien qui soit de son devoir, f
rès son fils et la Reine se donnent la mort. A la fin de la Pièce, le Poète qui parle dans le Chœur expose ces aventures trag
e point de faire bientôt après cela quelque réparation de la faute du Poète  : il reconnaît que toutes les disgrâces de la vie
chevé d’un enfant qui tète ! Description si naïve qu’il semble que le Poète ne vienne que d’être sevré ! Sérieusement c’est u
des impiétés d’Enthousiastes : car j’avoue que l’imagination de notre Poète , en quelque humeur qu’il soit, n’est jamais stéri
nce extrême : ils s’élèvent contre eux jusqu’à la fureur, sans que le Poète se mette toujours en peine de tirer raison de ces
de l’être, ils maudissent même avec succès le Dieu vivant. Ainsi, les Poètes Anglais donnent encore sur ce point le paroliac e
25 (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190
e est une très méchante école de la vertu ; et que les moyens que les Poètes semblent employer pour corriger les hommes de leu
r ses désordres aux yeux des hommes. Outre cela, quoiqu’en disent les Poètes , leur dessein est plutôt de rendre le vice aimabl
t commerce avec Glycérie, qui accouche avant le mariage. Cependant le Poète qui veut intéresser ses auditeurs dans la fortune
amants, dont les amours réussissent. Pour en donner de l’horreur, le Poète auroit dû, non pas feindre ces succès imaginaires
les rendent aimables, comme nous avons remarqué. Il est vrai que les Poètes ne louent pas ces vices, mais en louant les perso
se trouve une personne qui imite quelqu’une des vertus des Héros des Poètes , il y en a mille qui sont les imitateurs de leurs
26 (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47
es & d’Homere leur chef*. Car plusieurs assurent qu’il faut qu’un Poëte tragique sçache tout ; qu’il connoisse à fond les
rithme & à l’harmonie, se laissent charmer à l’art enchanteur du Poëte , & se livrent à la séduction par l’attrait du
nt la chose & son imitation ; ce qui confirme que les tableaux du Poëte & du Peintre n’occupent que la troisième plac
que la troisième place après le premier modèle ou la vérité. Mais le Poëte , qui n’a pour juge qu’un peuple ignorant auquel i
dont il parle, & qu’il étend souvent ses idées aussi loin que le Poëte étend ses images. J’en conviens : mais le Philoso
Le Philosophe qui raisonne, soumet ses raisons à notre jugement ; le Poëte & l’imitateur se fait juge lui-même. En nous
quelque réalité ; en peignant tout, il se donne pour tout sçavoir. Le Poëte est le Peintre qui fait l’image ; le Philosophe e
partie, à quelle faculté de notre ame se rapportent les imitations du Poëte , & considérons d’abord d’où vient l’illusion
re. Considérons maintenant le même art appliqué par les imitations du Poëte immédiatement au sens interne, c’est-à-dire, à l’
c des objets qu’il sent lui être absolument étrangers. Aussi l’habile Poëte , le Poëte qui sçait l’art de réussir, cherchant à
ts qu’il sent lui être absolument étrangers. Aussi l’habile Poëte, le Poëte qui sçait l’art de réussir, cherchant à plaire au
ce moyen, qu’avec des imitations plus faciles & plus diverses, le Poëte emeut & flatte davantage les spectateurs. Ce
Théâtre. C’est donc avec raison que nous blâmions les imitations du Poëte & que nous les mettions au même rang que cell
belles, seroit ennemi de la Patrie, & traître à l’État ; ainsi le Poëte imitateur porte les dissensions & la mort dan
uelles ames fortes oseront se croire à l’épreuve du soin que prend le Poëte de les corrompre ou de les décourager ? Quand Hom
érieusement l’art de l’Auteur, & ne le regarde pas comme un grand Poëte , à cause de l’expression qu’il donne à ses tablea
eilles de ce beau génie ; accordez-leur avec plaisir qu’Homère est le Poëte par excellence, le modèle & le chef de tous l
l est fort différent de s’enrichir & s’illustrer par le métier de Poëte , ou de s’enrichir & s’illustrer par les talen
er de Poëte, ou de s’enrichir & s’illustrer par les talens que le Poëte prétend enseigner. Il est vrai qu’on pouvoit allé
vec une distinction, en le considérant plutôt comme Orateur que comme Poëte . *. Il ne faut pas prendre ici ce mot de partie
27 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276
le nom des personnages qui formaient le dialogue. On présume que les Poètes Latins, tels que Plaute, Térence, ne s’en sont po
tée, ce qu’ils pouvaient dire dans leur cabinet, ou bien ailleurs. Le Poète aura donc soin d’amener ses personnages le plus n
e qu’il ignore. On se sert d’un autre moyen qui facilite beaucoup les Poètes , mais qu’il faut craindre de répéter : celui qu’o
nt son ame est agitée. On sent qu’il faut se prêter à l’illusion ; le Poète intelligent s’applique à la rendre croyable. Un h
Comment il est possible d’y remédier. L’Abbé d’Aubignac donne aux Poètes un conseil qu’ils devraient mettre à profit, ils
n retirerait, ils se sont assez connaître d’eux-mêmes : j’éxhorte les Poètes à placer dans leurs Pièces une pareille nouveauté
sire depuis long-tems, & dont on éloigne jusqu’à l’apparence. Les Poètes du nouveau Spectacle achéveraient de se rendre di
& dont on conviendra sans peine. L’on est tenté de croire que ses Poètes affectent de manquer à une règle aussi généraleme
e notre Opéra avec autant d’art que celles des Tragédies. Je prie ses Poètes de faire attention à ce que je dis ici ; en conti
& ses Acteurs ne doivent pas entrer & sortir sans sujet : le Poète qui se croira en droit de faire autrement, aura t
s mal liées semblent éxcuser l’Opéra-Bouffon. Il est vrai que les Poètes de nos Drames favoris, paraissent être éxcusables
notre Opéra suffisamment disculpé ; les Grecs, les Latins, plusieurs Poètes Dramatiques de l’Europe, négligent la liaison des
28 (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410
e, ou faute de goût pour les spectacles ; enfin je suis aussi mauvais Poète , que mauvais Historien, et je doute que je puisse
us demandez. Parmi les Modernes j’estime infiniment Vida, de Crémone, Poète , et Evêque d’Albe : Ces deux qualités paraissent
e avec beaucoup d’éclat ; si l’on donnait les mêmes récompenses à nos Poètes , que donnaient les Grecs et les Romains à ceux qu
t Bouc, et Chanson, parce que l’on donnait un Bouc pour récompense au Poète , qui avait réussi, et qui avait bien diverti le p
nat et à l’Amphithéâtre, de l’esprit et du mérite des Orateurs et des Poètes , et faisaient valoir par leurs suffrages, ou décr
es premiers Comédiens se barbouillaient le visage avec de la lie ; le Poète Eschyle inventa le masque, qui avait quelque chos
pal est de plaire en instruisant : Pour cela il est nécessaire que le Poète choisisse quelque beau point d’histoire véritable
ntielle de la Tragédie : On l’appelle Fable, parce qu’il est libre au Poète d’inventer les sujets tragiques, qu’il veut expos
lus douce, et plus conforme à l’humanité : Ainsi dans le choix que le Poète fait de ses Héros, il ne doit point en introduire
dente, qui abusait de la confiance que sa Maîtresse avait en elle. Le Poète ne doit pas donner à entendre, que son Héros est
Pour exciter ce sentiment dans le cœur du spectateur, il faut que le Poète amène avec art les aventures de son Héros ; et qu
mauvais traitements qu’il lui fait, ne surprennent point. Quoique le Poète ait la liberté de changer quelques circonstances
pa de sa robe, ni qu’il fit des reproches à Brutus ; au contraire, le Poète peut faire parler César, pour se plaindre de son
des assistants soient blessés par tant de massacres. C’est en quoi le Poète fait paraître son génie, lorsqu’il produit dans l
é, qu’à peine le peut-elle reconnaître. Le spectateur fait bon gré au Poète , de lui épargner la vue des corps sanglants de ce
ste, fasse tout son effet sur l’esprit du spectateur ; il faut que le Poète dans les premiers Actes le remplisse d’espérance,
rincipales beautés de la Tragédie. Ce n’est point un paradoxe, que le Poète doit avoir plus d’égard pour la vraisemblance, qu
incidents sont parfaitement liés et enchaînés les uns aux autres. Le Poète doit avoir grand soin de réserver le plus tragiqu
rger, attendrissent tout le monde ; il fallait s’en tenir là. Mais le Poète donne le change au Spectateur, en lui représentan
l’on ajoute à l’action principale, marquent la stérilité du génie du Poète , qui n’a pas la force de continuer une seule acti
ue, et fait un grand jeu de Théâtre. Le choix du sujet, sur lequel le Poète entreprend de travailler, est fort important. Il
à développer cet embarras, qui lui cachait la vérité. Il faut que le Poète place cette reconnaissance à propos, en observant
ble, ou qu’on lui raconte quelque Histoire tragique. Le caractère des Poètes dramatiques est bien différent de celui des Avoca
it, et d’exposer simplement les raisons qui l’appuyaient. L’emploi du Poète est tout différent ; il doit se servir de tout so
ommes du vice, et pour les porter à faire des actions vertueuses ; le Poète ne doit pas représenter la vertu toujours opprimé
isse arriver, ces exemples choquent la vraisemblance ordinaire. Si le Poète fait le portrait d’un Tyran, il n’est pas nécessa
la disposition du sujet, ou la vérité de l’Histoire ne permet pas au Poète de récompenser la vertu, il y faut suppléer en qu
lancer au moment qu’il délibère de commettre un crime. Il faut que le Poète exprime, et fasse sentir ces incertitudes, pour f
29 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120
s des qualités qui ne se rencontrent pas communément. La pluspart des Poètes sont incapables d’ensevelir, pour ainsi dire, leu
l’on ne sçaurait trop suivre ; quoiqu’il regarde particulièrement les Poètes du Spectacle moderne, il se rapporte à tous les A
vent venir aisément dans la tête d’un Auteur. Je ne crois pas que les Poètes qui se consacrent à ce genre ayent plus de facili
avec autant de rapidité qu’on écrit des Chansons. Un de ses meilleurs Poètes a dissipé mon erreur. Ses lumières, & l’étude
re les Sçènes. On ne saurait refuser d’ajouter foi aux discours de ce Poète chansonnier. L’éxpérience donne toujours les meil
30 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319
Chapitre VIII. Du Stile. A prés que le Poète aura disposé son Drame, selon les règles qu’il vi
mal écrits. Mais au lieu d’écrire avec élégance, la plus part des Poètes Dramatiques sont ou durs ou forcés, ou remplis de
u Comédien. Ce qui doit porter à bien écrire un Poème. Que le Poète jaloux de cueillir des lauriers durables, ait don
, que les Drames peuvent être écrits avec négligence ? D’ailleurs, le Poète qui veut s’illustrer par des succès immortels, do
llu faire, pour prouver que des défauts sont des beautés. Que les Poètes du nouveau Théâtre sont peut-être bien de ne pas
dans leurs discours, écrivent simplement ἀγελῶς, & sans fard. Les Poètes de notre Spectacle s’appliquent, sur-tout à peind
ectacles. Que l’éxemple des plus grands Auteurs éxcuse un peu les Poètes du nouveau Théâtre. Il est donc prouvé que la
u nouveau Théâtre. Il est donc prouvé que la manière d’écrire des Poètes du nouveau Spectacle, est ordinairement assez peu
e aussi mes remarques dans les plus célèbres Auteurs. On verra si les Poètes du Théâtre Moderne sont les seuls qui laissent gl
s Vers ? Parcourons maintenant Boileau : il fit la guerre aux méchans Poètes  ; vingt fois sur le métier, il mettait ses écrit
archait, à présent c’est un cœur qui parle par une main. Notre fameux Poète disait souvent le contraire de sa pensée : Boursa
and Rousseau, il est aisé de trouver des fautes dans ses ouvrages. Un Poète doué d’un génie vaste & profond, ne se soutie
çonne de quelque Moine, qui les aura coulé parmi ceux de notre fameux Poète , pour la plus grande gloire du Ciel. C’est ainsi
dit métaphoriquement que la Parque file nos jours, que parce que les Poètes ont prétendus qu’une Déité aveugle, en coupe la t
ées à de grands hommes. Remarquons pourtant qu’il est plus permis aux Poètes du nouveau Spectacle d’employer des expressions f
é doivent parler au cœur comme à l’esprit. Je conseille néanmoins aux Poètes du nouveau Théâtre de polir leur stile, d’éxpulse
31 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230
Nation, des sentimens particuliers à quelques Ecrivains. Que Dryden, Poëte Dramatique Anglois, se soit déclaré l’ennemi de n
Dans une Comédie de Congreve, on détourne un jeune homme de se faire Poëte en lui disant : Fai-toi plutôt Chapelain d’un Esp
ôt Chapelain d’un Esprit fort, ou Complaisant d’une vielle veuve, que Poëte , à moins que tu n’aies assez de talens pour faire
ôtres. On ne m’accusera pas de mauvaise humeur contre lui, puisque le Poëte qui m’intéresse le plus, est appellé par lui, il
a vraisemblance dans ses peintures des Heros de l’Antiquité ; mais ce Poëte si sage a mieux aimé rendre ses Personnages un pe
voir lu leurs paroles. Il avoue en même tems les grands défauts de ce Poëte , un merveilleux contraire à la Nature, des pensée
elles doivent exciter. Le raisonnement du Chanoine est très-juste. Un Poëte ne sera jamais bon Poëte, si l’Art & la Natur
raisonnement du Chanoine est très-juste. Un Poëte ne sera jamais bon Poëte , si l’Art & la Nature ne se prétent la main p
par leur fécondité, des Lopes de Vega, des Hardis, parce que quand un Poëte a fait une Piéce, il lui est bien plus aisé d’en
chercherent le merveilleux du style dans le brillant des pensées. Un Poëte Italien disoit en voyant sa Maîtresse couchée sou
un arbre, Approchez, & venez voir le Soleil couché à l’ombre. Un Poëte Espagnol étoit si content de mourir pour sa Maîtr
re, qu’on ne doit point désaprouver ces choses dans les Ouvrages d’un Poëte qui travaille pour un Musicien, & que ce stil
’ayant voulu représenter à Venise une Piéce de l’Arioste, le meilleur Poëte Comique qu’ait en l’Italie, le Peuple y courut à
fait nous apprend que les Comédies de l’Arioste, quoique le meilleur Poëte de l’Italie, n’y sont pas connues comme le sont p
c’est celle de Dryden sur la mort d’Antoine & de Cleopatre. Tout Poëte connoissant son Art, en traitant ce Sujet, aura p
32 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62
formelle. Tous ses devoirs se bornent à suivre pas à pas les idées du Poëte  ; à prendre les mouvement qui y sont tracés, à ra
es ? Quelles finesses, quelles nuances, l’Acteur découvre-t-il que le Poëte n’ait point apperçues ? Ou elles sont dans les dé
Comédien développera ses pensées, ses sentimens mieux qu’un autre, le Poëte ne les à point eus ? parce que l’un travaille dan
n rôle, jamais il ne le verra sous toutes les faces qui ont frappé le Poëte . Ce n’est que dans les travaux de l’enfantement q
chitecte. Accordons, si l’on veut, que la représentattion découvre au Poëte une perfection d’harmonie qui avoit pu lui échapp
re qu’à celui qui lui a donné l’action & la vie ? N’est-ce pas le Poëte qui a crée ces caractères, qui a groupé ces perso
de l’esprit général. Pour donner des talens au Comédien on les ôte au Poëte  ! Quel effort d’imagination ? En privant le Coméd
on. Une fait autre chose que de se mettre à la place des héros que le Poëte introduit sur la scène. Or, quoique cette imitati
33 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318
Entrepreneurs du Balet (de tous ces noms je n’useray que de celuy de Poëte .) Il leur semble, dis-je, que pour faire ou chois
rie. Le Sujet est l’Ame du Balet, qui fomente la premiere Idée que le Poëte peut avoir conceuë, qui communique les esprits au
vain seroit-il illustre, s’il devenoit obscur entre nos mains : si le Poëte en laissoit eteindre le feu, ou ternir le brillan
ur penetrer le mystere. Car c’est une consequence indubitable, que le Poëte manque de lumiere, s’il laisse de l’obscurité en
t dautant plus d’importance qu’elle n’est pas simplement du devoir du Poëte , mais mesme de l’honneste-Homme ; c’est de rejett
son bel esprit. Quand il est sterile & necessiteux, il engage le Poëte à des efforts extraordinaires pour reparer ses pa
où la division ne doit point dépendre de la subtilité de l’esprit du Poëte . Car en cela il est plus contraint que l’Orateur,
des entrailles du Sujet. C’est le seul fonds qui la doit produire. Le Poëte n’est qu’un secours estranger qui est appellé à l
ans l’imagination du Spectateur, & passe pour une extravagance du Poëte . On a beau la lier dans les Vers, en sauver la di
VII. Des Incidents. E ncore que nous laissions la liberté au Poëte de détacher les Entrées les unes des autres, il e
I L semble que le pas de Balet ne tombe pas sous la jurisdiction du Poëte  : & que les seuls Maistres de Dance en soient
secours de l’harmonie & de la grace des chants. De sorte qu’estre Poëte & ne sçavoir pas chanter, c’est n’estre qu’à
qu’estre Poëte & ne sçavoir pas chanter, c’est n’estre qu’à demy Poëte , où n’estre qu’un Poëte en vers, qu’un pauvre fai
sçavoir pas chanter, c’est n’estre qu’à demy Poëte, où n’estre qu’un Poëte en vers, qu’un pauvre faiseur de rimes, ou qu’un
osant le Balet, comme un Jeu, ou comme un Ouvrage de bel esprit ou de Poëte , (car l’alternative est juste :) Il est vray de d
n dance les diverses Entrées, doivent estre reglées par luy. C’est au Poëte sans doute à en ordonner la qualité & le mouv
ntrarie, ou du moins qui ne répond pas, ou à l’intention apparente du Poëte , ou à l’attente du Spectateur, ou à l’Idée du Spe
sieurs, ny le beau chant, ny la belle voix qui font le beau Recit. Le Poëte a plus de part à cét Ouvrage, que le Musicien qui
qu’il chante, peche contre ce qu’il fait, & contre l’intention du Poëte , & contre le besoin du Sujet. Rien ne m’a don
s des contre-temps impreveus, ou bien tout à fait hors de cadence. Le Poëte ou celuy qui a la direction du Balet, doit prendr
u pas de Balet. C’est un des principaux soins de l’Entrepreneur ou du Poëte , & sur lequel il ne doit rien relâcher ny en
intelligibleτὴν φορὰν, τὸ σχῆμα, τὴν δεῖξιν. Simp. 9. c. ultimo. . Ce Poëte , ou Philosophe, ou Danseu, car je ne sçay pas ce
nt, prendre peine pour entrer dans le sens du Sujet, dans l’esprit du Poëte , & dans le caractere de son Personnage. S’il
e nombre peuvent a porter à la chose. Decidons donc hardiment, qu’un Poëte qui ne fait que des Vers, ou qu’un homme galant &
ui en fait connoître la dignité & le merite. Ainsi il faut que le Poëte s’applique serieusement à ordonner les habits con
u & paré de diamans & de perles. Ce n’est pas toutefois qu’un Poëte propre & entendu ne trouve toûjours le moyen
eparer ce que la naissance auroit laissé perdre. I’engagerois donc le Poëte ou l’Entrepreneur de courir un peu les Assemblées
ais l’adresse est encore plus importante que l’habileté. Parce que le Poëte peut supléer à l’ignorance de l’Ouvrier, & le
ecution imparfaite. Mais hors cela c’est un grand soulagement pour le Poëte , quand il peut trouver d’habiles Ouvriers, qui po
la neteté du moule, & de la parfaite ressemblance avec l’Idée du Poëte , & avec l’objet de cette Idée. Ce qui dépend
res, & servent de decoration, & ont leur effet par tout où le Poëte s’en veut servir. Les autres sont necessaires, ou
à propos, & conformément à l’Idée ou generalle ou particuliere du Poëte , & qu’il n’en faut jamais user, si elles ne c
ns au gré des Entrepreneurs & en faveur des grands évenements. Le Poëte toutefois doit prendre soin de la premiere beauté
cence : mais elle dépend plus de la bourse que de l’esprit : & le Poëte ne doit se piquer que d’en faire de plus spiritue
me domestiques, que de corriger les étrangers, & les fortuits. Le Poëte determiné sur le lieu de la Scene, hazarde bien p
r le benefice de l’Art, ou par l’adresse, & par l’intelligence du Poëte ou des Ingenieux. Il faut y sauver les inegalitez
assé la Nature, & ou la Nature avoit épuisé l’Art. L’invention du Poëte peut beaucoup en ces rencontres. Car outre la lib
sejour de la Campagne, exigent de tels divertissemens, il faut que le Poëte choisisse son Camp, se poste & prenne ses ali
ixe, les choses doivent estre plus regulieres. Parce que les soins du Poëte n’y sont point contraints ni contrariez, cõme dan
34 (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -
Journaliste Anglais) jeta d’abord l’alarme chez la nation entière des Poètes  : comme ils virent que leur profession risquait d
x dans toute sa force. Cet Auteur a eu le plaisir de voir combien nos Poètes sont des adversaires méprisables, lorsqu’ils sort
rapportera plus sur ce point à M. Collier, qui cite tous les anciens Poètes avec lesquels il confronte ceux de sa nation, qu’
osé au tour Français. Cette traduction pourra encore être utile à nos Poètes Dramatiques en particulier. Les caractères que M.
es Dramatiques en particulier. Les caractères que M. Collier fait des Poètes anciens, et les louanges qu’il donne au Théâtre F
ait obscènes dans le langage, ni absolument impies, comme le sont les Poètes modernes en Angleterre : M. Collier nous apprendr
on Auteur. A propos de citations, j’en ai supprimé quelques-unes des Poètes Anglais : j’espère que M. Collier ne s’en formali
35 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85
ès et de sa décadence ; que de plaintes ne ferait-elle pas contre les Poètes dramatiques modernes ? Je m’imagine qu’elle leur
lle les jugerait dignes de la punition que Platon prononce contre les Poètes , corrupteurs des bonnes mœurs, en les chassant de
éable qui dédommage des fatigues du travail : que Cicéron appella les Poètes comiques, des Poètes amis de l’innocence : que l’
es fatigues du travail : que Cicéron appella les Poètes comiques, des Poètes amis de l’innocence : que l’on peut rapporter une
eprochait aux Citoyens d’Alexandrie de ne pas avoir parmi eux quelque Poète comique qui reprît leurs vices, comme en avaient
ent à ce sujet. « Il[NDA] Orat. 32. n’y a parmi vous, leur dit-il, ni Poète , ni aucune autre personne assez zélée, pour vous
zèle pour sa Patrie. » C’est ainsi que s’exprime Dion Chrysostome. Le Poète comique, qui marcherait par le chemin si rebattu
36 (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227
La bonne et mauvaise Poésie … Les effets de la Comédie. L’usage des Poètes . Celui des Orateurs. La fausse éloquence. Comment
s. Eugene. Hé bien ! Théodore, proscrirons-nous aujourd’hui tous les Poètes  ? Theodore. Il ne faut pas aller si vite. Ceux q
repaît de vaines idées, et prend un esprit tout Païen. En un mot, les Poètes les plus sérieux qui n’écrivent pas des choses sa
issent lire sans danger les ouvrages qu’on appelle de bel esprit, les Poètes anciens et les modernes. Mais faut-il que mon fil
it, que nos premières années y sont les plus propres. Faites lire les Poètes à votre fils, et faites-lui faire usage de la rai
vérités du Christianisme, comment ferez-vous pour lui montrer que les Poètes n’en ont eu nullement l’esprit ? Eugene. On le r
a que l’imagination est la mère de la Poésie, que ce qui fait que les Poètes sont Poètes, c’est que leur cerveau est disposé d
ination est la mère de la Poésie, que ce qui fait que les Poètes sont Poètes , c’est que leur cerveau est disposé de manière qu
Theodore. Faites-lui voir aussi que ce qu’on appelle esprit dans les Poètes ne se soutient pas toujours ; et que souvent il l
ssions vives agréables, et les tours insinuants qu’on trouve dans les Poètes , et qui peuvent servir à gagner les esprits. Eug
l’éloquence. Theodore. Si l’on sait bien le garantir des défauts des Poètes , on le garantira bien aussi de ceux des Orateurs.
37 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335
e Théâtre. Corneille qui fit d’abord des Vers sans savoir qu’il étoit Poëte , fit aussi dabord des Piéces de Théâtre sans sçav
le Poëme Dramatiques. Le Philosophe qui a médité sur l’Art, & le Poëte qui y a excellé, ne s’accordent pas en tout ; le
’Art, & le Poëte qui y a excellé, ne s’accordent pas en tout ; le Poëte plein de respect pour le Philosophe, le contredit
oire une coupe empoisonnée, il nous eût présenté un objet odieux : un Poëte Grec n’eût pas épargné aux Athéniens la vue d’un
Poëtes durent avoir en les traitant des vues que ne pouvoit avoir un Poëte Grec. Un Poëte François dont la Piéce est mal reç
avoir en les traitant des vues que ne pouvoit avoir un Poëte Grec. Un Poëte François dont la Piéce est mal reçue dans la prem
on Imprimeur lui fera rendre justice ; il n’en étoit pas de même d’un Poëte Grec. La récompense d’un Ouvrage qui n’étoit ordi
, montre la différence de la Tragédie Grecque & de la nôtre. Quel Poëte oseroit faire revenir Œdippe sur notre Théâtre ap
and la Passion en demandoit une plus vive. Que de soins se donnoit un Poëte Grec pour la Versification d’une Piece qui ne dev
es accens, & à observer outre cela une modulation composée par le Poëte même. Puisque nous ne pouvons juger que très-impa
38 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251
gloire dont il se couvrit : car un habile Musicien a besoin d’un bon Poète , pour éxceller dans son Art ; au lieu qu’un grand
soin d’un bon Poète, pour éxceller dans son Art ; au lieu qu’un grand Poète n’a besoin que de lui-même pour s’immortaliser. Q
distingue autant que lui dans le lyrique. Jusques à présent tous les Poètes n’ont pu le suivre que de loin. Sa Poèsie douce,
oup de sentimens & des morceaux tout-à-fait sublimes. Avec un tel Poète , Lully était assuré de plaîre ; & avec un tel
bleau principal, en se rapportant à la circonstance qui les amène. Un Poète agréable, qu’on peut appeller le favori des grâce
Italiens, ils auraient bientôt changé de langage. Il est vrai que les Poètes lyriques se permettent quelques libertés qui sera
les Acteurs & les Spectateurs soient instruits en peu de mots. Le Poète aura soin ensuite que les Scènes & les Actes
ire ne lui ouvre qu’un champ stérile en comparaison. L’imagination du Poète est bornée lorsqu’il puise chez elle le sujet d’u
e, tantôt dans les cieux. Enfin il me semble que la mythologie met le Poète lyrique bien plus à son aise ; il est maître de r
ble, la Magie & le systême des Esprits élémentaires promettent au Poète lyrique un succès plus brillant. Et d’ailleurs, l
dans un sujet fabuleux, que dans un sujet véritable ? C’est l’Art du Poète qui le fait naître ordinairement. Quinault n’a-t-
bientôt d’en être une, & d’avoir quelque rapport aux Ouvrages des Poètes lyriques. Gardons-nous de confondre le Prodigieux
ut toujours que les choses soient dans la Nature. Mais est-ce donc au Poète lyrique qu’il faut s’en prendre ? Le Miraculeux d
est le Machiniste peu attentif qui a fait particulièrement accuser le Poète lyrique d’employer le Miraculeux, ou des faits im
impossibles, qu’on ne saurait admettre au Théâtre. On a jetté sur le Poète un ridicule dont le Machiniste, ou le Décorateur,
dont le Machiniste, ou le Décorateur, mérite seul d’être couvert. Le Poète lyrique doit faire attention aux vérités que je v
que tous les Drames lyriques. Il est donc prouvé qu’il est permis aux Poètes du grand-Opèra de négliger l’unité de tems ; mais
sont èxpirées. Ce n’est qu’en réfléchissant qu’on s’apperçoit que le Poète lyrique est contraint de secouer le joug d’une rè
r, ont sur-tout le défaut de la sécheresse & des anti-thèses. Les Poètes lyriques de nos jours, en voulant faire dire à le
en général les principales choses qu’il est bon de faire remarquer au Poète qui veut travailler pour l’Opéra-sérieux : il tro
le génie de Quinault pourrait n’être pas tout-à-fait éteint ; quelque Poète , perçant la foule, nous le ferait peut-être admir
fait imprimer à ses fraix, & en retire tout le profit. Ainsi les Poètes lyriques sont non-seulement moins récompensés que
édier à une partie des inconvéniens dont je parle. Ils promettent aux Poètes lyriques d’augmenter les honoraires qu’ils doiven
tres. Je n’ai pas encore relevé tous les désagrémens qu’éprouvent les Poètes en parcourant la carrière lyrique. La représentat
de musique, ne peut être comparé à ceux de Quinault & des autres Poètes lyriques ; convenons en revanche qu’il les surpas
39 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59
plume qui a fait couler tant de sang, a écrit plus de mille vers. Ces Poètes gagés ajustaient de leur mieux ces morceaux bons
lauriers du parnasse, et employé les revenus de l’Etat à soudoyer des Poètes comiques et des troupes d’Acteurs ? Le sage Cardi
serve à la bibliothèque du Roi. » Ces Troubadours étaient les anciens Poètes , Chantres, Jongleurs, Ménétriers, etc. qui allaie
e qui est peut-être plus humiliant pour la raison humaine que pour le Poète . Ce sont ces mêmes pièces, dont le ridicule, la b
’il se flattât d’y pouvoir recueillir des traits pour lui et pour ses Poètes gagés. Il crut que cette découverte et cette coll
aire un tout de pièces rapportées. Il avait honte d’abord de s’avouer Poète , les premières pièces parurent « sous le nom de D
e occasion. » Toutes ces anecdotes, et cent autres, font voir que les Poètes ne sont pas des courtisans discrets. Cette charge
is places fortes). Cette pièce, dit Fontenelle, sent bien le Ministre Poète  ; il a bien l’air dans ces trois nœuds de se vant
Corneille, qui n’était brave qu’en vers, répond moins en Héros qu’en Poète , et au lieu de tenir les discours qu’il met dans
espectable, de qui il devait le moins les attendre :  « La qualité de Poète que le grand Armand prétendait réunir à tant d’au
du Ministre, inépuisable en ressources, s’avisa donc de susciter à ce Poète un procès académique dans les formes, et de faire
faire agir un Ministre pieux, ait en rien influé sur les démarches du Poète Prélat. La condamnation de l’Académie, où même il
e Ministre, dit Fontenelle, ce même mérite dont il était jaloux comme Poète  : ses faiblesses étaient réparées par quelque cho
et que dès qu’il paraîtrait quelque chose sur le théâtre, le moindre Poète se croirait en droit de faire un procès à l’Auteu
roduire ni ce mouvement dans le ministère, ni cette jalousie dans les Poètes , ni cet enthousiasme dans le public ; on a trop d
oquant Dieu et l’amour, Vénus et les Saints. Ainsi de la même main le Poète Cardinal bâtit l’Eglise de Sorbonne et celle de R
40 (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158
rétiens. Je dirai que je me suis étonné cent fois, comment ces grands Poètes , ces illustres Auteurs de toutes les Comédies de
urellement ne pensent point tout ce qu’on leur fait dire. Ce sont les Poètes qui donnent dans le cabinet la torture à leur ima
, comme nôtre Religion nous y convie. Les pensées extraordinaires des Poètes sur ces matieres, sont autant de coups de burin q
t toujours des impressions plus vives que la lecture, comme le dit ce Poète qui a si bien entendu ce que peut la représentati
n entendu ce que peut la représentation. Je ne saurais croire que les Poètes ignorent tout cela, puisque leur dessein dans la
41 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17
se de sa rivale.3 On trouve la preuve de cette vérité dans les deux Poètes Comiques Latins qui nous restent, Térence se ress
Comédie du Théâtre moderne ; et l’on verra, à notre honte, combien le Poète Payen l’emporte sur nous : tout y respire la cens
médie, qui est celui de corriger en critiquant : mais, comme ces deux Poètes sentaient que, pour parvenir à corriger, il falla
transportant sur le Théâtre des Latins quelques-unes des Comédies du Poète Grec Ménandre, a choisi celles dont le sujet roul
gens, comme les plus convenables aux mœurs des Romains. Les premiers Poètes dramatiques modernes prirent le Théâtre de Plaute
piquant sur la scène ; on démasqua le vice en ôtant le verni dont le Poète Latin l’avait couvert. Les désordres des femmes m
42 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106
ièces Grecques n’avaient point proprement d’instant de repos. Les Poètes grecs ne se servaient point du terme d’Acte ; ils
Acte pour signifier tout un Drame. Ce ne fut qu’après Térence que les Poètes comiques des Romains prêtèrent à ce terme une sig
s, qui ne tirent point à conséquence, & qui importent fort peu au Poète qui veut s’instruire des règles du Drame. On
mais au-delà de cinq. » Celui qui parle de la sorte est le plus grand Poète dramatique que nous ayons ; c’est le grand Cornei
la durée de l’action doit être égale à celle de la représentation, le Poète aura soin aussi que l’intervalle d’un Acte à l’au
ale à celle du Poème le plus dans les règles. Je ne doute pas que les Poètes dont je parle ne parviennent bientôt à ce point r
restreints. L’éclaircissement de cette grande question, apprendra aux Poètes du nouveau Spectacle s’ils doivent mettre un frei
 ; c’est le nec plus ultra du nouveau Spectacle. Quoi, s’écriront ses Poètes , désespérés qu’on vueille modérer leur vol ; vous
43 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4
ier, qu’il dit tenir de Madame de Lafayete. Racine soutint qu’un bon Poëte peut faire excuser les plus grands crimes, &
pourtant, on les écoute. Le théatre est une espece de barreau, où le Poëte déploie son éloquence. La différence est grande.
ime est certain, il est avéré, il forme le nœud de la piece, & le Poëte cherche à le faire excuser. Le criminel est connu
te cherche à le faire excuser. Le criminel est connu & avéré ; le Poëte veut qu’on ait pitié de son malheur, qu’on aime s
44 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48
oit le stile, la mesure des Vers, les chants & les danses, chaque Poëte faisant des changemens suivant ce qui lui paroiss
l ne restoit plus de ces Piéces que le Cyclope d’Euripide. Le premier Poëte qui fit jouer une Piéce Satyrique, se nommoit Pra
, fait voir le ridicule des Poëtes Latins modernes, & de quelques Poëte Italiens & François, qui en ont voulu orner l
toient avares, ils achettoient quelquefois une Piéce médiocre, que le Poëte donnoit à meilleur marché. Le Magistrat qui reglo
qu’il a reçu de lui ce souflet, faisant les fonctions de Chorege. Un Poëte , pour disputer le prix, apportoit quatre Piéces.
rande, qu’en un jour on en jouoit quatre, & souvent davantage. Un Poëte couronné dans ces Jeux, étoit au comble de la gra
Chœur est composé de Soldats qui sont censés ne savoir pas danser, le Poëte suppose que dans un transport de joie, ils invoqu
Perse demanda un jour à l’Ambassadeur de la Grece des nouvelles de ce Poëte qui rendoit ses citoyens redoutables à ses ennemi
ic, la couronne la plus honorable que pût recevoir un citoyen. Jamais Poëte Comique ne fut si hardi à attaquer les Dieux &
om m’est seulement connu, le tumulte qui s’éleva fut si grand, que le Poëte fut obligé de changer le Vers. Pour avoir fait di
alloient saluer Euripide comme leur libérateur. Quel triomphe pour un Poëte , qui voit des malheureux lui venir rendre graces
es de ce qu’ils doivent à ses Vers la liberté & la vie ! Qu’aucun Poëte ne s’attende plus à cette gloire, ni aucun soldat
peler un de ces illustres Morts, la ville ayant grand besoin d’un bon Poëte . Les Piéces du Fils de Sophocle avoient été meill
s Grecs, comme parmi nous, de remettre sur le Théâtre les Piéces d’un Poëte mort, parce que les Représentations Théâtrales ét
45 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210
e bientôt, & me rend une peine ce qui devrait être un plaisir. Le Poète est donc obligé de mettre tous ses soins à l’Expo
e. &c. &c. Que le sujet doit toujours être éxposé. Le Poète qui compose un Drame du nouveau genre, & qui
ême action, ce qui n’est pas difficile avec un peu de génie. Ainsi le Poète du Théâtre moderne aura raison de placer toujours
sont surchargés d’intrigue, de merveilleux, de situations forcées. Le Poète s’applaudit sur tout des coups de Théâtre qu’il s
œud dans sa simplicité. Ce Spectacle mérite toute l’attention des Poètes qui veulent en par courir la carrière. Ses Pièces
s préceptes du Philosophe Grec sont suivis, qu’on ne peut accuser ses Poètes d’y manquer par faiblesse ou par ignorance ; mais
ens, sur les embarras du ménage. Venons maintenant aux moyens dont un Poète habile doit se servir pour en former le nœud avec
t de trouble. Cela posé, il n’est pas difficile d’imaginer ce que ses Poètes ont à faire. Une simple opposition de la part du
a duplicité d’action est un grand défaut. Je conseille aux jeunes Poètes qui voudront éviter de tomber dans de pareilles f
ment possible de former un Nœud d’une espèce différente. J’engage ses Poètes à le tenter. La seule règle qu’ils ayent suivis j
gées dès le commencement, font toujours un mauvais éffet. Les méchans Poètes mettent souvent des Chevilles dans leurs Vers, de
d’un changement si subit de volonté, que l’obligation où se trouve le Poète de terminer la Pièce. Le Maréchal, que je viens d
46 (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152
te passion était aussi forte alors qu’elle l’est aujourd’hui ; et les Poètes ne se croyaient pas obligés pour cela d’en représ
sur la Scène une peinture de tous les mouvements de l’amour. Ce grand Poète n’aurait jamais donné ni l’Œdipe ni l’Ajax, s’il
la jeunesse et des Dames ; Sophocle qui était de l’humeur de tous les Poètes , n’aurait pas laissé passer cette occasion de mér
à-dessus de celle du nôtre ; et c’est pour cela qu’il me semble qu’un Poète est assez justifié aujourd’hui, quand il dit, qu’
plaisant et si incivil, s’il en avait ainsi usé sans raison. Ce grand Poète cherchait à plaire et à profiter, et pour ne rien
e en de pareilles occasions ; et l’on dirait qu’il avait appliqué aux Poètes et à ceux qui travaillaient pour le Théâtre, la b
s encore la langue pure, et les yeux chastes d. » C’est ainsi que ces Poètes en ont usé. Si les jeunes Athéniens devenaient dé
lle on lui reprochait qu’il n’était pas le plus tempérant de tous les Poètes de la Grèce. Et ce Poète néanmoins semble avoir p
l n’était pas le plus tempérant de tous les Poètes de la Grèce. Et ce Poète néanmoins semble avoir plus de modestie que nous…
me sentiment pour ce qui est de la représentation de ces choses où le Poète ne saurait, sans sacrilège, ajouter aucuns embell
uer de savoir toutes les délicatesses de l’art, puisque parmi tant de Poètes qui travaillent tous les jours pour le Théâtre, i
voir les mêmes entêtements et les mêmes faiblesses que la plupart des Poètes qui n’ont rien à faire que des vers. Quand même c
z ? TIMANTE. On les a aussi représentées ailleurs, et nous avons des Poètes Français qui ont travaillé sur ces sujets ; mais
y a-t-il rien de plus aisé à changer qu’un nom ? Cela est permis aux Poètes , et quand même on ne voudrait pas se donner cette
avec art. Et j’approuve fort le sentiment d’un de nos plus excellents Poètes , qui dit dans la Préface d’une de ses Pièces, que
sujets profanes. CLEARQUE. Il faudrait pour cela que quelque grand Poète entreprît de faire cette Tragédie ; mais je voudr
es, mais j’en doute un peu pour les sujets Saints ; croyez-vous qu’un Poète puisse feindre l’Episode d’un Martyr qui ne serai
nu ; mais qui voudra être ce téméraire ? Je ne crois pas qu’aucun des Poètes qui travaillent aujourd’hui pour le Théâtre ait a
gnes de lui ; elles ont des beautés qui sont particulières à ce grand Poète , et je crois qu’on y courrait encore comme au Cid
E] Il se disait que les abeilles s’étaient arrêtées sur les lèvres du poète tragique lorsqu’il était au berceau, et un essaim
r son tombeau. On trouve l’appellation d’abeille de l’Attique chez le poète hellénistique Hermésianax (cité par Athénée, 13,
47 (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50
: si l'action, le temps, et le lieu sont conformes aux règles que les Poètes se sont prescrites pour faire que l'esprit de l'A
ignore l'origine de la tragédie, et on sait seulement que ça a été le poète Thespis qui a commencé à la mettre dans un ordre
nt on n'avait pas encore l'invention, nous montre, que le siècle, les Poètes et les spectateurs étaient fort grossiers. Pour l
yphes des Égyptiens, et les Emblèmes; les tragédies même des premiers poètes sont toutes morales, et pleines de sentences ; et
u Poème Dramatique. Cela n'est plus véritable, ni dans l'intention du poète , ni dans celle du spectateur. Le désir de plaire
nte pas fidèlement: mais ce qui est de plus déplorable, c'est que les poètes sont maîtres des passions qu'ils traitent, mais i
tout cela elles sont tout à fait honnêtes, puisqu'il l'a plu ainsi au Poète . Mais en vérité y a-t-il personne de tous ceux qu
e est la corruption du cœur de l'homme, mais telle est aussi celle du Poète , qui après avoir répandu son venin dans tout un o
t pour les contenter que des moyens que le monde trouve honnêtes. Les poètes se rendant d'abord esclaves de ces maximes pernic
ger, et ceux de te punir. » On ne peut pas dire qu'en cet endroit le Poète ait voulu donner de l'horreur de la vengeance, co
es sentiments effroyablement impies. Cette estime pour Comélie que le Poète a voulu donner en cet endroit aux spectateurs, ap
48 (1715) La critique du théâtre anglais « DESSEIN DE L’OUVRAGE. » pp. -
attacher à tout ce qui est mal, une idée de honte et d’horreur. Nos Poètes s’écartent étrangement de ce but ; ou plutôt ils
ma plainte est juste par une simple exposition de la conduite de nos Poètes , eu égard aux mœurs et à la Religion. Leur condui
Je vais vérifier sensiblement tous ces chefs d’accusation contre nos Poètes  ; et faire voir à la fois la nouveauté et le scan
49 (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299
osité humaine, qui n'est autre chose qu'un orgueil déguisé. Ainsi les Poètes , qui pour leur plaire doivent s'accommoder à ces
est de là que vient le plaisir que l'on prend à ces vers, qu'un grand Poète de ce temps met en la bouche d'un jeune homme apr
il n'y a rien de plus détestable. Mais on croit qu'il est permis aux Poètes de proposer les plus damnables maximes pourvu qu'
50 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202
On n’a pu imprimer qu’une petite partie des Piéces Dramatiques de ce Poëte , appellé par les Espagnols, un miracle de la Puis
leurer, & heurler Melpomene ; & comme il est plus facile à un Poëte d’émouvoir les Spectateurs par l’appareil du Spec
, conduits à l’échaffaut. Vondel, le heros du Théâtre Hollandois, fut Poëte comme Shakespear, sans le secours d’aucune étude,
jets, comme Lucifer, ou la chute des Anges, chute arrivée, suivant le Poëte , parce que le Diable étoit amoureux d’Eve, la Dél
pectateurs la fin tragique de l’illustre Barnevel, eût causé celle du Poëte , si l’on n’eut trouvé le secret de le dérober à l
qu’après avoir parlé de Lopes de Vega, on ne peut appeller fécond un Poëte de Théâtre qui n’a composé que huit cent Piéces.
ardinal se ligua, dit Boileau, contre le Cid, c’est-à-dire, contre le Poëte , que les Muses faisoient naître pour l’honneur de
ainte d’obéir, sut habilement contenter le Ministre, & ménager le Poëte . L’Amour Tyrannique de Scuderi qui parut deux ans
Rome attendoit de lui la construction d’un Théâtre stable. Rinuccini, Poëte Musicien de Florence, ne fut pas non plus l’inven
era, puisque Muratori dans son Traité de la parfaite Poësie, nomme un Poëte Musicien de Modene, mort en 1605, qui après avoir
51 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328
nous mêmes en état de juger de la lenteur des progrès qu’ont fait les Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se
e, dans ses commencements, a été tel que nous le voyons dans les deux Poètes qui viennent d’être nommés ; tout le monde se rév
ion, qui leur rendit aimables ou ses leçons ou ses jeux ; si quelques Poètes n’ont pû arriver à ce but ce n’est point la faute
e le condamner. Les uns et les autres ont compris sans doute, que les Poètes dramatiques sont en possession d’inspirer dans le
52 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354
Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. IL est plus d’un Poète qui a de grandes obligations aux Comédiens, comme
la plupart des Auteurs de Poètique appellent un Drame un tableau : le Poète n’est donc que le Peintre, & le Comédien pren
que. Il s’ensuit de-là que ce dernier se distingue davantage. Les Poètes du nouveau Théâtre sont trop minutieux à marquer
r ici affermativement que du nouveau Théâtre. Je ne crois pas que ses Poètes s’opposent à ce que je veux persuader : Il me par
de réponse ; & presque toujours au commencement des Scènes. » Les Poètes du nouveau Théâtre qui affectent d’écrire la Pant
53 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335
trons dans les Tragédies, des Vers qui ne paraissent que l’ouvrage du Poète . Que le Dialogue dramatique soit bref & co
de Théâtre, & qui les fait valoir. Il est donc nécessaire que les Poètes s’attachent à le connaître ; ils y parviendront,
qui prend la forme & les traits de la Nature même. Il faut que le Poète s’oublie en fesant parler ses Personnages, &
usion se dissipe ; & l’homme de goût siffle avec mépris ce que le Poète s’applaudissait souvent d’avoir écrit. Quelques-u
is prennent assez communément Sénéque pour modèle. Dancourt parmi les Poètes comiques est regardé comme celui qui possède le m
coup mieux traitée dans la Comédie que dans les Poèmes tragiques. Les Poètes de ce dernier genre s’écartent presque toujours d
54 (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248
ites fort naïvement, puisque ces Pièces avaient été composées par des Poètes Païens qui faisaient gloire des mauvaises actions
, et l’on trouve de ces belles Pièces autant en Vers qu’en Prose. Les Poètes et les Comédiens diront que ces Comédies ne se jo
les attaque par des endroits dont ils ne se sont point doutés. Leurs Poètes ont pensé avoir atteint au suprême degré de leur
lles Représentations, a donné plusieurs exemples pris des plus fameux Poètes du Théâtre, et des plus discrets qui selon son op
selon son opinion ont des paroles trop touchantes. En ce qui est des Poètes Comiques que chacun croit être plus libres ; il n
pour les Mathématiques ; Qu’il entendait que celui-ci instruisît les Poètes qui voudraient faire des Comédies ou des Tragédie
55 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347
eints dans toute leur bassesse ; c’est ce que doivent se proposer les Poètes du nouveau genre qui voudront faire agir des gens
’est bien flatteur de rendre au mérite. Puisse mon Livre inspirer aux Poètes du nouveau Théâtre le noble dessein de ne plus fa
après avoir lu cet Ouvrage avec attention, qu’il peut être utile aux Poètes & aux Musiciens des différens Spectacles, qui
56 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477
ssions que les Comédies nous proposent plus dangereuse, c'est que les Poètes pour les rendre agréables sont obligés, non seule
 » Si l'on dépouille l'image de cette passion de tout le fard que le Poète y prête, et qu'on la considère par la raison, on
rce qu'ils sont moins dangereux à rapporter: mais il est vrai que les Poètes pratiquent cet artifice de farder les vices en de
57 (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305
e l'image des passions que les Comédies nous proposent, c'est que les Poètes pour les rendre agréables sont obligés, non seule
 » Si l'on dépouille l'image de cette passion de tout le fard que le Poète y prête; et qu'on la considère par la raison, on
rce qu'ils sont moins dangereux à rapporter. Mais il est vrai que les Poètes pratiquent cet artifice de farder les vices en de
58 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390
leurs ridicules). Cratès, à l’exemple d’Epicharmus & de Phormus, Poètes Siciliens, l’élèva sur un Théâtre plus décent, &a
pour réprimer cette licence, défendirent de nommer. La malignité des Poètes , ni celle des Spectateurs ne perdit rien à cette
u’on les nommait en les voyant : telle fut la Comédie moyenne ; où le Poète n’ayant plus à craindre le reproche de la persona
doute pour entretenir une terreur si salutaire, que non seulement les Poètes Satyriques furent d’abord tolérés, mais gagés par
n Banquet. Il conseilla de même a Denys la lecture des Comédies de ce Poète , pour connaître les mœurs de la République d’Athè
’aperçurent, mais trop tard, que dans la Comédie appelée moyenne, les Poètes n’avaient fait qu’éluder la loi qui défendait de
dignité de leur Gouvernement fut livrée à la critique amère de leurs Poètes , & qu’on l’exposat en plein Théâtre, au mépri
t pu faire refuser à Lopez de Vega une des premières places parmi les Poètes comiques modernes. Un Peuple qui a mis long-temps
jalousie mutuelle des petits Etats d’Italie, a fait imaginer à leurs Poètes . On voit, dans une même intrigue, un Bolonais, un
59 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110
s, qui exprime dans toute leur énergie les mouvements de l’âme que le poète n’a fait que rendre faiblement ; qui fait illusio
lien dit que les comédiens embellissaient les pièces des plus mauvais poètes avec tant de succès, que celles qu’on n’aurait pa
eurs se sentiront fortement affectés des sentiments passionnés que le poète se propose d’exciter. Voilà l’objet de toutes les
60 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144
r s’adressoit souvent aux Spectateurs pour leur faire observer que ce Poëte ne les amusoit pas comme les autres, par un frivo
our les Philosophes, qui ne débitent que de vaines subtilités. Jamais Poëte ne fut si extravaguant en apparence, & ne tra
ant en apparence, & ne traita des Sujets si sérieux : mais jamais Poëte ne put traiter de pareils Sujets, que dans une Vi
ion, & toute Action de la Comédie doit paroître plaisante. Un bon Poëte Comique fait comme les Peintres, qui dans ces Por
onnemens sublimes : Moliere sait peindre en ridicule, un Tartuffe. Un Poëte peut être très-fin railleur, & ne pas savoir
ennuyeux, deviennent plaisans sur le Théâtre, par la maniere dont le Poëte sait les y faire paroître : l’Imitateur sait même
61 (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre X. Des entrées faites aux Rois & aux Reines. » pp. 205-208
eut suffire, cét un double bonheur & pour le Heros, & pour le Poëte  : quand l’Allegorique convient mieux & fait u
 : quand l’Allegorique convient mieux & fait un plus beau Jeu, le Poëte y a biẽ plus à travailler, mais il a plus de meri
te aux Spectateurs, de l’estime qu’ils en peuvent faire. Cependant le Poëte ne laisse pas d’avoir occasion d’y reüssir, s’il
62 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41
tes cessèrent. On ne peut pas douter que, dans les commencements, les Poètes , les Spectateurs et les Gouvernements n’ayent rec
de les faire supprimer : On sait aussi que les gens de Lettres et les Poètes , de leur côté, cherchèrent à persuader, par leurs
ngage n’est plus le même ; il craint qu’on ne resserre la liberté des Poètes , et qu’on ne les réduise à devenir insipides, et
63 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130
ti des gens de bien, perdroit entiérement cette République : ainsi le Poëte Dramatique introduit dans l’Ame un très-pernicieu
s ainsi affligés, nous louons & nous regardons comme un excellent Poëte celui qui sait nous mettre dans cette disposition
nous faisons tout le contraire de ce que nous avons approuvé dans le Poëte  ; je veux dire si nous pouvons gagner sur nous de
rencontrerez de ces effrénés amateurs d’Homere qui vous disent que ce Poëte a instruit la Grece, & qu’on ne peut trop le
er, quand il condamne jusqu’à la Poësie Epique. N’est-il pas lui-même Poëte en plusieurs de ses Dialogues ? Et n’est-ce point
mere son fils, ou un fils sa mere, & ce sont ces événemens qu’un Poëte doit chercher. » Quand il dit qu’il faut chercher
aire de l’ennui qui nous saisit toujours quand nous sommes oisifs. Le Poëte Dramatique qui travaille à dissiper cet ennui, ne
larmes. ἅμα χαιροντες κλάωσι, dit Platon, & ils sont contents du Poëte qui les fait verser, parce qu’il les a occupés pe
es fait verser, parce qu’il les a occupés pendant quelque tems. Si le Poëte par une Catastrophe heureuse pour les bons &
comme dans le Poëme Epique ; le Spectateur n’a pas à se plaindre d’un Poëte qui a su par son Art l’entretenir pendant quelque
assion la plus grande est excitée par les malheurs de l’Innocence. Un Poëte , dit l’Abbé Conti dans la Préface de son Drusus,
qui ne doit jamais arriver dans les sujets de Fiction, à moins que le Poëte ne soit assez ignorant dans son art, pour faire p
ie a un autre objet, ce n’est point l’Art qu’il faut accuser, mais le Poëte qui pêche contre son Art. La Tragédie, dira-t-on
vu fleurir la Poësie Tragique. On n’auroit pas songé à soupçonner un Poëte qu’on surnomme le Tendre, d’avoir rendu sa Nation
t inventé ces Sujets. Cette excuse ne vaut rien, reprend Eschyle : un Poëte ne doit point publier les exemples dangereux, que
soient. Un Précepteur n’en apprend que d’utiles aux enfans, & un Poëte est le Précepteur des hommes. Le mot est beau : m
plaindre, quand pour son salut elle n’a plus de ressource que dans un Poëte . Telle étoit celle d’Athenes : il falloit toujour
de meilleures raisons, que la Déesse de la Sagesse : mais l’objet du Poëte étoit de flatter les Athéniens, en faisant paroît
ui est particuliere à la Piéce qui en fait le fondement, & que le Poëte a eu en vue quand il a construit sa Fable. Depuis
Tragédie ne leur avoit encore fait sentir, étoient contents, & le Poëte l’étoit aussi. Je n’impute point à Corneille des
de la perdre. Voilà la véritable Pitié. Il seroit bien difficile à un Poëte Tragique d’exciter une Pitié de cette nature : ai
64 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58
i elles n’étaient connues de tout le monde. Il vaut mieux avertir ses Poètes de se corriger, s’il est possible, de leur pencha
er la délicatesse, & révolter la vertu scrupuleuse. J’éxhorte les Poètes qui se proposent de travailler en sa faveur, à ne
s & des images indécentes ? & d’ailleurs, je ne conseille aux Poètes d’être réservés dans leurs expressions, & dan
expressions & sur les images »(3).. Réfléxion qu’on prie les Poètes licencieux de vouloir faire. Peut-être que si
dée seule fait éprouver une certaine douceur ! Cette réfléxion, si un Poète licencieux était capable de le faire, doit engage
ndécence. Il n’est donc point de prétexte qui puisse autoriser un Poète à peu respecter les bonnes mœurs. Les Pièces de T
pas dire à sa sœur quel crime a commis sa mère Clitemnestre : que les Poètes de l’Opéra-Bouffon se proposent un si bel éxemple
le nouveau Théâtre sentira la nécessité de se corriger, & que ses Poètes rougiraient s’ils se permettaient encore des indé
’ils présentent à l’esprit & au cœur ; afin de montrer aux jeunes Poètes ce qu’il faut éviter, & la réserve qu’on doit
des ouvrages vertueux, faits pour corriger les mœurs. J’ai montré aux Poètes les éxemples que je leur conseille d’éviter ; il
ce qui rend notre langue si difficile. Qu’il faut espérer que les Poètes du Spectacle moderne, cesseront un jour d’être li
ent approcher jamais. Ce serait s’enflammer d’un zèle trop outré. Les Poètes du Théâtre moderne peuvent se corriger. Mais les
65 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119
vérité, que tout doit respecter ; c’est un Sultan dans un sérail, un Poète amoureux qui compose une épithalame licencieuse.
ur chrétien ? Non : on lira par curiosité, pour comparer l’ouvrage du Poète avec celui de Dieu ; la sécheresse de celui-ci au
n’ont aucune connaissance de l’Ecriture, sur la foi de l’Acteur et du Poète , en croient tout ce qu’ils voient et entendent au
t tout ce qu’ils voient et entendent au théâtre. Quels garants que le Poète et l’Acteur ! quels interprètes ! quels Théologie
eu, les Saints et les Prophètes, Comme ces Dieux éclos du cerveau des Poètes . » Surtout ont-ils cet esprit de religion, de d
s. L’Ecriture qui raconte en peu de mots les événements, prête peu au Poète  ; il est obligé d’avoir recours à la fiction. Cet
dans Théodore, Boyer dans Judith. Pélegrin, Voltaire, tous les autres Poètes imitent leur maître. Qu’il est édifiant de voir u
difficile, dit-il, que par des fables ou des opinions incertaines, le Poète ne corrompe une histoire pour laquelle on doit av
que sa gloire, le remercie du succès. A ces pieux sentiments, que le Poète supprime, il substitue l’ivresse de l’orgueil, la
èce est belle et intéressante, mais l’Ecriture y est fort altérée. Le Poète , qui était honnête homme, et qui sentait que le r
ré. Corneille, dans sa préface, s’en applaudit, et il est vrai que ce Poète est un des plus décents. Mais la seule indécence
ents théâtres, surtout à la foire pour le peuple, d’en récompenser le Poète et les Acteurs, et ne prendre que la moitié du pr
66 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35
parade de leur tendresse dans un Dialogue, où les pensées étudiées du Poète sont toujours portées à l’excès ? Quel désordre,
donner lieu aux stratagèmes les plus hardis et les plus indécents. Le Poète , loin d’en rougir, s’applaudit pour lors de la fe
même prix. Et c’est ce qui prouve le grand tort qu’ont la plupart des Poètes , qui représentent l’amour sur la Scène, plutôt co
ption générale, ou d’un défaut de génie dans le plus grand nombre des Poètes  ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette
ste, que cette malheureuse passion, sous la forme que lui donnent les Poètes , porte très rarement les hommes à la vertu ; et q
67 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116
térieur de la Ville ; deux Docteurs de la Faculté de Théologie ; deux Poètes de Théâtre, d’un âge mûr et en état de juger des
ien la Religion et la bonne morale ; ensuite elle sera lue par un des Poètes du Conseil, qui donnera ses avis sur le style, le
euse et par de mauvais exemples. Qu’on n’objecte pas non plus que les Poètes se trouveront sans ressource, et que leur génie n
combat, après qu’on les aurait désarmés. J’ai trop bonne opinion des Poètes , pour supposer qu’aucun d’eux puisse penser de la
gens peu instruits qui pourront tenir un pareil langage. En effet les Poètes de ce siècle sont trop éclairés et trop honnêtes
68 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233
ns de Lettres, a tenu et tient encore le premier rang. La plupart des Poètes modernes qui ont écrit pour le Théâtre, n’ont pas
réon ; ce qui contribue infiniment à donner à Œdipe un caractère. Les Poètes qui ont retranché Créon de cette Tragedie n’ont p
agédie, on verra qu’il n’y a que Viriate qui ne démente pas ce que le Poète a promis : on ne peut presque pas dire qu’elle ai
tre ces deux Amants et les Amants ordinaires de Théâtre ; pour que le Poète ait eu lieu de s’excuser dans sa Préface, de n’av
que je le suis, de ce que Justine se déclare amoureuse de Géta. Si le Poète avait donné à cette Vestale un caractère convenab
tion, et celui-ci ne lui déclarant son amour qu’en cette occasion, le Poète en aurait tiré une Scène admirable ; la surprise
e faire violence à la nature, chose qu’on ne peut leur reprocher. Les Poètes Grecs n’ont pas voulu contraindre le cœur humain 
ils avaient en vue. N’est-il pas clair, après ces réflexions, que les Poètes Grecs ne prétendirent jamais affaiblir la compass
aisser vivre Eurimaque, suivant l’histoire et suivant le bon sens, le Poète feint qu’il se noie en montant sur un esquif pour
homme tel que Télémaque, sans qu’il eût un engagement de cœur. Si le Poète avait marché naturellement à son action, sans don
mais, après avoir bien réfléchi pour tâcher d’exécuter le dessein du Poète , sans suivre la même route, et par conséquent pou
69 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256
u’on aurait tort de prendre ses paroles à la lettre. Il entend que le Poète ne suivra son caprice qu’autant que cela ne préju
s que je proposerais, si ma voix était comptée pour quelque chose. Le Poète Dramatique aura la liberté de faire agir tout ens
sur cette règle, dans la crainte qu’elle ne soit trop contredite. Les Poètes du Théâtre moderne ne se pressent pas à débarrass
70 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170
anglois pour Shakespear passe toutes les bornes : c’est le plus grand poëte , le plus beau génie, le créateur de la tragédie,
s les yeux les détails qu’elle croit y conduire. Voila donc encore le poëte prédicateur. C’est ainsi qu’on a fait des analyse
piece. Pour dix ou douze exemples de vertu qu’elle a trouvé dans son poëte , on pourroit lui en apposer cent de vice. Il y a
s traductions, nous n’avons aucune idée de ce genre transcendant : ce poëte est tout défiguré. Nous sommes comme un peintre d
ni les défauts de l’original : trop littérales, elles trahiroient le poëte & sa gloire, par des expressions, des métapho
la fera monter sur le trône de Portugal, quand il l’aura épousée. Le poëte n’enfante ces absurdités que pour rendre odieuse
e, Bossuet & Bourdaloue, qui chacun dans son genre valent bien le poëte anglois, n’ont pas cru que l’un dût dispenser de
que donne un de ses héros au récit de quelque évenement tragique, ce poëte divin fait cette sublime comparaison : L’autre j
e sait imaginer rien de grand, rien de neuf. Faute impardonnable à un poëte qui a plus de quinze ans. Homere, Virgile, les po
lques farces. Il se sentir de la facilité & des talens : le voilà poëte , & peu après compositeur de tragédies qui réu
cela plus femme que ministre, faisoit travailler les cinq auteurs. Le poëte s’en trouvoit fort honoré & en profitoit. La
t-il le dire ?) les répétoient en écho, la ville faisoit la fugue. Un poëte inspiré, applaudi par une muse dont le trône est
Tout étoit monté sur le ton républicain, & le principal mérite du poëte consistant dans la hauteur & l’indépendance,
hakespear n’ayant plus la même faveur sous Jacques I, plus savant que poëte , plus théologien qu’amateur, quitta le théatre &a
veloppa dans sa philosophie, & fut le manger dans son village. Ce poëte , qui ne travailloit pas pour la gloire, n’a rien
ar, intitulée l’Isle enchantée, mise depuis en meilleure forme par le poëte Driden. Cet affront fait au créateur du théatre a
71 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14
t-ils toujours sous la protection de ce dieu. Il fallait que tous les poètes lui rendissent quelques hommages. Epigène ayant l
ître ensuite successivement les mimes, les histrions ou farceurs, les poètes provençaux, qui furent appelés troubadours ou tro
roubadours ou trouvères, à cause de leurs inventions. Les poésies des poètes provençaux furent appelées romans, parce qu’elles
s souci eurent la préférence : ils avaient pour auteurs les meilleurs poètes du temps. La plus célèbre des anciennes farces es
lieu des rues et des carrefours, la tragédie et la comédie : mais les poètes ne se ressentirent pas seulement de la corruption
veur, que dans l’enthousiasme de l’admiration des chefs-d’œuvre de ce poète , les comédiens obtinrent de Louis XIII une déclar
72 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31
Chapitre I. Continuation des Mêlanges. G Esner, Poëte allemand, bien différent de Médecin de ce nom, qu
bon Catholique, & de bonne foi. Il faut pardonner ces taches à un Poëte qui ne fait que son catéchisme : plusieurs Poëtes
niqui fabulationes, sed non ut lex tua. Il avance de bonne foi qu’un poëte médiocre pourroit, par des pareils ouvrages, plut
concupiscence, qui ne peche jamais, qui n’ait besoin de la grace ? Le poëte n’en donne-t-il pas la preuve dans Caïn, le premi
à la campagne à la cultiver, Caïn Agricola ? Voilà à quoi s’expose un poëte , homme de Théatre, qui se mêle de faire le théolo
; qu’une mort précipitée l’empêcha de recevoir. L’Italie n’a point de poëte qui lui ait fait plus d’honneur. Il n’est pas moi
our la rendre moins indécente, le Prince ceéa pour lui les charges de Poëte & d’Historiographe de la Cour. La France n’a
es de Poëte & d’Historiographe de la Cour. La France n’a point de Poëte Royal : mais les Historiographes Boileau, Racine,
vient de mourir, fit un acte de modération louable & rare dans un poëte . Un inconnu vint lui présenter une satyre manuscr
uteur, la met au feu, & devient son ami & son panégyriste. Ce poëte fort dissipé & fort répandu dans le monde, a
rprises ; Toutes ses pieces sont d’agréables sottises. Il est mauvais Poëte , & bon Comédien ; Il fait rire, il est vrai,
73 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238
dire mon sentiment après les gens habiles, je recommande sur-tout aux Poètes l’Unité de lieu. Rien n’est plus fatigant que de
Hèros dans un même endroit, il en réjaillit un nouveau mérite sur le Poète qui sçait le faire avec art ; & par conséquen
Je crois, ainsi que l’a dèjà pensé D’aubignac, qu’il faudrait que le Poète intelligent rendit l’action de sa Pièce ègale au
ud se formerait avec chaleur, & se dénouerait promptement. Si les Poètes sont jaloux de rèpandre beaucoup d’intérêt dans l
’étais faite, je m’apperçois que je suis à la Comédie. En général, le Poète doit éviter de mettre dans ses Pièces des dates d
té, contentez vous d’en prendre un seul. Faute de quelques jeunes Poètes dramatiques. On apperçoit dans la plus-part d
ils remplis des disparates que se permettent quelques uns des jeunes Poètes qui se distinguent dans la carrière du Théâtre ?
ns qu’il me sera possible de mauvais modèles sous les yeux des jeunes Poètes . J’aurais cité avec plaisir un Opéra-Bouffon ou u
74 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77
tibles d’esprit & d’ornemens. Dans les unes on s’apperçoit que le Poète par le ou fait agir, au lieu que l’autre est la r
ivent dans ce genre naïf, sont dignes d’être cités pour éxemple ; nos Poètes ne sçauraient les étudier avec assez de soin.
me cas, malgré l’èxcellence de leur éducation ? ce que dit un célèbre Poète Anglais dans la Préface d’une de ses Pièces, peut
le bas ; elles ressemblent à ces rustiques Pastorales de nos anciens Poètes Français, tels que Ronsart & Théophile, où l’
t-être des habitans de la campagne, son nom seul le dit assez. Que le Poète réfléchisse sur les mœurs, les coutumes des gens
nous nous sentons épris pour certaines femmes. Je conseille donc aux Poètes qui voudront se distinguer dans le Drame champêtr
75 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212
poésies sont d’une saleté aussi dégoutante que vaine, bien digne d’un Poëte des Guinguettes ; il se loue lui-même outre mesur
. L’Abbé Conti, noble Vénitien, homme savant, grand voyageur, mauvais Poëte , eut la fureur d’aller à Londres apprendre l’art
d’un même nom qui lui est très-inférieur en tout. Santeuil, célébre Poëte latin, n’a point fait de comédies, du moins n’en
aire pour lui cette épitaphe ingénieuse & trop juste : Ci git le Poëte Santeuil, Muses & fous prenez le deuil. Aprè
ternelles. Le théatre a perdu Latouche que lui-même a perdu. Ce jeune Poëte qui avoit du mérite & auroit pu faire du bien
Quelle leçon pour ce Prélat Distributeur des Prélatures, qu’un jeune Poëte ne voye dans ces honneurs que l’étendue des devoi
loi qui lui donna du pain, c’étoit rendre service à l’Eglise & au Poëte dont les Drames sont peu utiles au Sanctuaire ; i
oins licencieux dans ses mœurs & dans ses écrits. Calderon fut un Poëte Dramatique inépuisable, il étoit si fécond, que,
des traits heureux, des intrigues bien conduites, c’est à-peu-près le Poëte Hardi que l’on a cru en france qui faisoit bien o
joint à ce Poëme tout ce qu’il a pu déterrer des autres œuvres de ce Poëte libertin pour en faire un Recueil complet, &
raducteur eu faveur des beautés de l’original. Le Libraire appelle le Poëte François, l’Emule de l’Italien qui lui rend l’hom
re Diquesto divine Ariosto, qu’il assure être à-peu-près la pensée du Poëte . Cet à-peu-près est admirable dans un si habile R
des Catholiques. On avoit donné une grande fête dans la patrie de ce poëte dont Garik avoit eu la direction ; il falloit le
amp; insupportable. Mais les Anglois, par un ancien respect pour leur Poëte favori, ont fait représenter un grand nombre de f
76 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175
n voit des cothurnes & des masques, & par Varron qui nomme un Poëte qui avoit fait des Tragédies Toscanes ; on juge q
uneata crevit hæc Theatri immanitas. Ausone. Plaute fut le premier Poëte qui montra aux Romains ce que c’est que le Génie.
ar Cecilius, qui étoit alors fort vieux. Cecilius reçut froidement le Poëte qui étoit mal vétu, & comme il étoit à table,
rs. A peine les eut-il entendus, qu’il fit mettre à table avec lui le Poëte , & remit après le repas la lecture de la Piéc
dans ses Prologues, qu’il étoit persécuté par la jalousie d’un vieux Poëte . Les Représentations des Piéces étoient exposées
à soutenir les Pieces, parce que l’Edile, après les avoir achetées du Poëte , les donnoit quelquefois à examiner au Maître de
& dans le Comique, talent très-rare dans un Acteur comme dans un Poëte . Socrate dit le contraire à la fin du Banquet : m
es, il n’est fait mention d’aucune Piéce de Théâtre, fameuse. Et quel Poëte , capable d’en faire une bonne, eût voulu s’en don
ices, & répandre le sel Attique, semble né pour être un excellent Poëte Comique. On voit par la maniere dont il a parlé d
77 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178
e soigneusement les différentes couleurs dont elle est peinte par les Poètes  ; pour démêler les circonstances où elle corrige,
ait-il pas tenu de la férocité et de la barbarie ? Je conviens que le Poète pouvait se dispenser de mettre dans la bouche de
Comédie, et l’on pleure à la Tragédie, sans songer par quel motif le Poète a voulu faire rire ou faire pleurer ; sans examin
émus d’horreur ; je ne puis cependant m’empêcher de savoir bon gré au Poète , qui, pour détruire par une forte impression le s
ître, dans une courte apologie de cette Pièce, l’art admirable que le Poète a employé pour parvenir à son but ; art qu’on ne
ie d’Atrée et de Thyeste est remplie de beautés ; et l’imagination du Poète a tiré partie de certaines choses qu’on n’aurait
énie en Tauride, traité d’abord par Euripide, l’a été depuis par deux Poètes modernes ; M. de la Grange, Français ; et M. Mart
et de goût, que de comparer à l’original Grec les imitations des deux Poètes que je viens de nommer, et d’examiner l’art avec
t matière à une dissertation très curieuse, et surtout utile pour les Poètes  ; mais je reviens à mon sujet. La Tragédie d’Ores
78 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89
publique, ou dont le mérite éxtiait l’envie ? Observons ici, que les Poètes à qui nous devons la Parodie, ou la Satire, car c
ule & méprisable. Quelle gloire peuvent se flatter d’acquérir ses Poètes  ? Quel mérite trouve-t-on à remplir une Pièce de
à tourner en ridicule les Ouvrages des plus fameux Auteurs ! Que les Poètes qui s’y consacrent font peu d’attention à ce qu’u
e admiration ? serait-elle établie éxprès pour modérer la vanité d’un Poète qu’on applaudit ; de même que les Romains chargea
79 (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186
ans, depuis cette institution des Jeux Scéniques, on ne parle d'aucun Poète Romain. Mais enfin Andronicus donna publiquement
petites Fables qu'il mettait en Vers, comme les Fableaux de nos vieux Poètes français, et qu'il dansait lui-même en sautant, c
tant, chantant et touchant quelque instrument ; comme tous les autres Poètes de son temps, selon mêmes les termes de Tite-Live
cateurs qui l'avaient précédé, et qui fit ses Mimes sur l'exemple des Poètes Grecs qu'il savait, comme Plaute et Nevius compos
oint de doute en cette opinion est ce que Valère Maxime ajoute que ce Poète s'étant délivré de la peine de chanter « Et cum v
80 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121
ardies pensées. Il y a donc moins de mérite à être versificateur, que Poëte . Cependant des Auteurs connus prétendent que la P
s tableaux qui y sont semés ? En est-elle moins le fruit des idées du Poëte  ? Mais supposons qu’on n’y trouve aucune sorte d’
ris. Le Peintre, à l’aide du coloris, imite directement la Nature. Le Poëte avec l’expression, n’imite que des idées représen
, au premier chef. Dans l’autre, c’est l’imitation de l’imitation. Le Poëte en tant qu’occupé de l’expression, n’est que le c
. Le Poëte en tant qu’occupé de l’expression, n’est que le copiste du Poëte penseur. Quoique ces opérations se fassent en mêm
ême tems, elles sont très-distinctes. Ainsi la Poësie de style est au Poëte , combinant les idées, ce que le Comédien est au t
81 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20
les genres, on parvient enfin à ne se distinguer dans aucun. Que les Poètes de notre Opéra se ressouvienne de l’ancien prover
ne leur conseille point de prendre pour leurs maîtres à cet égard les Poètes qui s’y sont distingués. Ces Messieurs appellent
âtre voudraient le faire changer de forme. J’avertirai les jeunes Poètes , que je fais de bonne part que les Acteurs du nou
82 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275
us ces vices qui peuvent être dangereux sur la Scène. Je sais que les Poètes Comiques n’ont besoin que du ridicule des hommes
sont sujets à la passion d’amour : cette vérité reconnue fait que les Poètes se croient autorisés dans l’usage où ils sont de
dit) il y a de l’inhumanité à les affermir dans la corruption, et les Poètes qui agissent ainsi manquent au devoir des bons Ci
83 (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56
us, ses Prêtres en firent de grandes plaintes, n'ayant pu retenir les Poètes , qui par ce moyen plaisaient au peuple. Sophocles
ient en son honneur des solennitésLiban. reth. contra Median., où les Poètes Tragiques, les Comiques et les Musiciens disputai
Bacchanales pour sacrifier à Bacchus le Bouc dont on avait honoré le Poète vainqueur en la dispute de la Tragédie, était est
ns leurs Temples, celle des Philosophes dans les Écoles, et celle des Poètes sur les Théâtres. Aussi les Prêtres et les Magist
84 (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352
an-Baptiste Pocquelin), Parisien, mort en Comédien, vers l’an 1673.2. Poëte François. 1520. MR. Moliére est un des plus dan
eurs de l’Evangile, j’abandonne le Comédien pour ne parler ici que du Poëte Comique, & pour rapporter de la maniére la pl
lens naturels2, Ornement du Théâtre, incomparable Acteur,   Charmant Poëte , illustre Auteur, Il ajoute pour nous précaution
ltivées & polies par le travail & l’industrie particuliére du Poëte . Mr. Despréaux persuadé de cette espéce de mérite
sent que dans toutes ses Piéces le Comédien avoit plus de part que le Poëte , & que leur principale beauté consistoit dans
85 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467
d point de plaisir à la voir représenter : et c'est ce qui oblige les Poètes de dérober à la vue des spectateurs tout ce qui l
pourrions pas en souffrir l'image. C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pi
86 (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292
d point de plaisir à la voir représenter : et c'est ce qui oblige les Poètes de dérober à la vue des spectateurs tout ce qui l
pourrions pas en souffrir l'image. C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pi
87 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « A Monsieur le Comte de P***. » pp. -
crites qu’elles sont conduites avec art. Voulant instruire les jeunes Poètes dramatiques, pouvais-je mieux remplir mes vues qu
rt dont je n’ai pu leur indiquer que la théorie. Quand est-ce que les Poètes Français seront las de chausser le cothurne ? Ne
88 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140
specie famâve movetur conjugium vocat hoc pretexit nomine culpam. Le Poëte chrétien est moins scrupuleux, il est dramatique.
hrétien est moins scrupuleux, il est dramatique. En effet, combien le poëte païen est il plus chaste que le dramatique chréti
Editeur des Ouvrages & l’Auteur de la vie d’Alexis Piron, célebre Poëte Dramatique, son ami particulier, avance trois cho
d nombre de Noëls, de Cantiques & de pieces pieuses. Le métier de Poëte n’est pas une profession dans la société, encore
Poëte n’est pas une profession dans la société, encore moins celui de Poëte Dramatique ; il n’est guere que le fruit de la pa
l fait le portrait des femmes qui sont tout le plaisir de la vie. Un poëte galant fait de la beauté qui l’inspire un assembl
oique toutes les histoires en rapportent d’équivalentes, & que le poëte n’y ait mis du sien que la mesure & la rime.
ts, il y ait des magistrats & des parlementaires adorateurs de ce poëte  : on n’a rien dit de plus insultant. Les royalist
89 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259
ar Théodore qu’on croit entendre, mais le Personnage qu’il imite ; le Poëte pour cacher son artifice, ne doit employer que le
mparaisons, des expressions nouvelles ou hardies que doit affecter le Poëte Tragique ; puisqu’il n’est imitateur qu’en se ser
noissances bien plus admirables & plus utiles que les talens d’un Poëte . §. II. La Rime. Les Italiens pour justifi
Rimes ; & la Beauté de ces Vers, quand ils sont faits par un bon Poëte (les autres n’en devroient point faire) est que l
oir que la Rime le gêne, & tout homme que la Rime gêne, n’est pas Poëte . §. III. Le Langage amoureux. Le troisiéme
alier avoit une Maîtresse, une souveraine de toutes ses pensées, tout Poëte , amoureux ou non, devoit chanter une Dame souvera
autres Poëtes, de ne pas savoir comme lui parler tendrement. Un jeune Poëte , qui avoit lui-même fait écrire des billets doux
Que ceux qui seront surpris de m’entendre attribuer cette réforme au Poëte qu’ils nomment le Tendre, & qui croiront que
90 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108
Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. Mazarin se piquait d’être Poète . Il est vrai que ce n’était pas, comme Richelieu,
des ballets à la Cour. Il en donna de magnifiques pour le temps ; les Poètes l’appelaient esprit divin, géomètre inventif, uni
enri IV, les fit renaître. Un nommé Rinouci ou Rinoucini, Musicien et Poète , s’était pris à Florence d’une belle passion pour
en fit donner une nouvelle sous le nom d’Orfiò et Euridice. Tous les Poètes célébrèrent ces nouveautés, et s’épuisèrent à l’h
ée des sentiments qu’on lui attribue. Boursault va plus loin, car aux Poètes , et surtout aux Poètes comiques, « quid liber aud
lui attribue. Boursault va plus loin, car aux Poètes, et surtout aux Poètes comiques, « quid liber audendi semper fecit æqua
e de l’Opéra, avaient été inventées par Octavio Ranucci ou Rainucini, Poète Florentin. Il en fit le premier essai devant le g
enise, et de là en France par Marie de Médicis, épouse d’Henri IV. Ce Poète la suivit, quand elle vint à Paris, il en était a
91 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9
it le défenseur, le panégyriste, & comme l’apôtre de la vertu. Ce Poëte loue la frugalité, la chasteté, la modestie du Pe
tes feroces. Horace ne cesse de parler de décence, dont il veut qu’un poëte dramatique suive toujours les loix, quid deceat
oix, quid deceat quidnon, quò virtus quò ferat error . Il compare le poëte , non à un actrice, mais à une femme honnête, qu’o
yris paulum pudibunda protervis . Horace veut que, pour se former, un poëte dramatique lise des bons livres : il ne pouvoit e
92 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
que personne ne peut s’y reconnaître. Voilà les spectateurs à qui les poètes et les comédiens doivent plaire, et qu’ils se pro
oit pas le goût du vice bien plus que celui de la vertuai ? Comme les poètes savent qu’on ne prendrait point de plaisir à voir
part des parents, de l’intrigue pour le faire réussir. En un mot, les poètes sont obligés de mettre dans la bouche des acteurs
-même, étant animé de la même passion : alors le cœur prononce que le poète et les acteurs ont bien réussi à intéresser les s
93 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153
ois II. Tout le monde a entendu parler de l’idée burlesque de quelque Poëte de mettre l’Histoire Romaine en sonnets, le Diges
composé à peu de frais une Tragédie historique ; mais comme ce grand Poëte n’a de modele que lui-même, il a été son propre c
 : S.P.-Q.C. Senatus Populusque Calesiensis, avec ces beaux vers d’un Poëte Picard : L’honneur & la vertu dicterent son o
ffrage, Et la postérité verra dans cet Auteur L’excellent citoyen, le poëte & le sage (le sage n’est-il pas un excellent
erent le dividende selon l’usage. Un si généreux citoyen, un sage, un poëte , déjà si bien payé, auroit bien dû ne pas s’en ap
cé à travers l’héroïsme des personnages, & a défiguré le sage, le poëte , l’excellent citoyen de Calais, placé dans la sal
e Calais, & que la Reine obtint leur grace : circonstance dont le Poëte auroit pu tirer parti, qui, comme dans Cinna, lui
races, qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le pompeux galimatias du Poëte , ce sont les services qu’il a rendus au Roi d’Ang
ge de Calais, & l’héroïsme tant vanté d’Eustache de S. Pierre. Le Poëte auroit dû ne faire que rire de l’aventure, qui ne
t cueillir. Ces ordres font l’éloge du Prince qui les donne, & du Poëte qui les suit ; mais ils font la condamnation de c
si toutes ces horreurs ne suffisoient pas à une débauche effrénée, le Poëte y ajoute de son fond des intrigues fort peu vrai-
ussi, avec tous les Européens. Tel est l’enthousiasme dramatique ; un Poëte , plein de son sujet, s’imagine que tout en est, t
é de voir que ce n’est pas un Chrétien qui le fait parler. Le cœur du Poëte s’explique par la bouche de l’Acteur : J’abhore u
elle en parle avec l’enthousiasme d’un Protestant, d’un Acteur, d’un Poëte médiocre. Calas, Marchand drapier de Toulouse, &a
stans ont triomphé & publié leur triomphe dans toute l’Europe. Le Poëte le celèbre sur le Théatre, & l’Auteur le dit
prit, ses cris, ses hurlemens, en font un Oreste livré aux furies. Le Poëte , qui a bien prévu qu’on ne l’en croiroit pas, s’e
front, ni égarement d’esprit, ni cris, ni hurlemens de personne ; le Poëte pourroit laisser à Mycene les furies d’Oreste, do
94 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79
de métiers, il a été acteur, auteur, amateur. Il étoit naturellement poëte , talent facile dans la langue italienne qui se pr
s savoir où se réfugier la moitié de sa vie ; couronné comme un grand poëte , & enfermé dans les petites-maisons, pour y ê
; comblé d’éloge, & accablé de satyres ; regardé comme le premier poëte d’Italie, & solemnellement condamné par le ju
qui portoient le même nom d’Eléonor ; &, pour cacher son jeu, le poëte adressoit des vers aux unes & aux autres : ma
en étoit en effet amoureux : ce qui n’est pas sans vraisemblance ; un poëte dramatique ne se pique gueres de constance. Diver
Ferrare n’en fut pas la dupe : il pénétra bientôt les deux amans. Le poëte fut emprisonné sous quelque prétexte, pour sauver
e vrai, le grand, l’unique mérite du siecle ; le théatre est tout. Le poëte offença encore par ses satyres un ministre accréd
plus mauvais. Quel modele pour un disciple de l’Evangile ! Cet ancien poëte a réduit le vice en systême, & en donne des r
; y a ajouté son propre libertinage, avec moins de grossiereté que le poëte latin : car la langue françoise plus chaste ne s’
as besoin d’art, la nature le fait goûter, & en fait mieux que le poëte tracer les tableaux, & faire sentir l’agrémen
squ’alors pauvre & obscure. La faveur du prince, l’attachement du poëte étoient dans la nature : il étoit juste que de pa
oute la maison d’Est, ne soit cette Lippa Ariosta, femme d’Obizon. Le poëte avoit d’ailleurs de quoi se faire aimer. Plein d’
sards ne conviennent gueres au Cardinal, & sont peu honorables au poëte  : mais les princes de la maison de Ferrare ni les
éfforts furent inutiles, la nature l’emporta. Il fallut abandonner le poëte à son panchant, & le laisser enfanter des chi
ges & les saints s’y trouvent avec les femmes de mauvaise vie, le poëte invoque Saint Michel & sa maîtresse, il passe
95 (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303
jeux du Cirque92. Il retrancha la pension qui avait été accordée à un Poète Lyrique93, et ne fit des dons qu’aux Orateurs et
Intererit satiris paullùm pudibunda protervis. » Et lorsque le même Poète marque ce que fera le Chœur, qui doit toujours êt
ré Tom. 2. in 4. pag. 148. de ces deux Tragiques au premier tome des Poètes  ; et le Père Rapin a dit avec raison, « que le Th
assent sous son nom soient de lui, ou qu’il y en ait de quelque autre Poète  : elles furent composées et représentées sous un
eprésente aujourd’hui ? On doit joindre à Sénèque Pomponius Secundus, Poète Tragique qui vivait sous les Empereurs Caius et C
s qu’on ne l’est à présent. Il ne faut pas douter que Cornutus, autre Poète tragique du même temps, ne fût très grave ; car i
agique du même temps, ne fût très grave ; car il était tout à la fois Poète et Philosophe Stoïcien. « Cornutus illo tempore t
grand et de plus respectable dans les Temples, que dans les Vers des Poètes ou sur les Théâtres De Civit[ate]. Dei. L. 6. c.
encore sous Dioclétien, comme le dit Arnobe. On ne peut douter que ce Poète Comique ne soit très répréhensible ; mais aussi f
out ce qu’on oserait à présent mettre sur le Théâtre. On regardait ce Poète comme un homme qui devait servir à régler les mœu
s semées dans les écrits de ce Fabuliste, fussent fort ordinaires aux Poètes Comiques, puisque Sénèque le Philosophe cite quel
dernières, lesquelles il compare à ce qu’il y a de plus beau dans les Poètes Tragiques Epist[ola]. 18.. « Quam multa Poetæ dic
non excalceatis sed cothurnatis dicenda sunt ! » Au second siècle les Poètes Comiques ne faisaient presque que traduire les Au
que des Compagnies agréables. Et nous voyons dans Aulu-Gelle que les Poètes ne faisaient que traduire ce Poète Noct[es]. Atti
us voyons dans Aulu-Gelle que les Poètes ne faisaient que traduire ce Poète Noct[es]. Attic[ae]. L. 3. c. 16.. « Noster Cæcil
andro sumeret, etc. » Tous ces Auteurs étaient autant Philosophes que Poètes  ; Ménandre qui est le premier et le principal éta
Il avait pris ce qui se trouvait de meilleur et de plus sage dans les Poètes qui l’avaient précédé, et S. Clément d’Alexandrie
aient avoir été tirées des Prophètes et des autres Auteurs sacrés. Ce Poète a été généralement loué ; il évita les défaut d’A
mmo deletæ urbis remedio circenses ab Imperatoribus postulabant. » Un Poète Chrétien de nos jours a peint avec beaucoup de fo
sé d’en faire composer en langue Tudesque, laquelle ne fournissait ni Poètes ni Orateurs. Ajoutons que tous ces jeux étant fon
emps de Charlemagne, où les Lettres refleurissant, il y aurait eu des Poètes qui auraient pu faire des pièces de Théâtre. Il f
es Ecclesiæ fame discruciati intereant. » Philippe Mouskes suppose en Poète Gloss. T. 2. P. 560. , qui dit le faux comme le v
fons et à ses Mimes, qui produisirent dans le pays ce grand nombre de Poètes qui parurent dans la suite. Les jeux ne cessèrent
spectentur ut ipsæ, Ille locus casti damna pudoris habet. » Ce même Poète a tenu un semblable langage dans un ouvrage De re
ia, parce que le style en était efféminé à peu près comme les Vers du Poète Sotadès. « Eadem Anathema in librum quem ille con
pour les belles Lettres, il ne laisse pas d’appeler les ouvrages des Poètes , « dæmonum cibus Ep[istola]. 146. ad Damas.  ».
que sous Louis VII. au milieu du xii siècle. Il y eut alors quelques Poètes qui s’exerçaient à rimer en Latin et en Français
ait. En peu de temps on vit paraître un fort grand nombre de méchants Poètes , qui ne composaient que des petites pièces de gal
nterie. Les Seigneurs de la Cour se piquaient d’avoir chez eux de ces Poètes , et comme on ne cherchait qu’à folâtrer, on voula
i-mot, et à aller peut-être bien au-delà du sens ou de l’intention du Poète comique ? Rappelez, je vous prie, Messieurs, ce q
xiii. et xiv. siècle. Au xiii. siècle il y eut en France beaucoup de Poètes , et les Provençaux furent ceux qu’on estima davan
r de parler purement Provençal, porta plusieurs Princes à appeler des Poètes Provençaux dans leur Cour. Il en sortit en effet
nt des personnes distinguées par leur naissance et par leur génie. Le Poète Foulque, qui écrivait à Marseille au commencement
Poitiers et de Toulouse, frère de Saint Louis, avait plusieurs de ces Poètes , et partout on les recherchait avec empressement,
uelques Cours, composaient de petites bandes de trois ou quatre amis, Poètes , Chantres et Joueurs d’instruments, et allaient a
 » « Socratis tantum sermonibus abundet. » Ainsi ce que faisaient ces Poètes n’était pas condamnable, il fallait seulement exi
t pas épargnés. On trouve jusqu’au milieu du xiv. siècle environ cent Poètes Provençaux des plus distingués, dont les vies ont
César Nostradamus. Ce dernier Historien en l’année 1344277 compte 90. Poètes dont le Roi Robert278 fit recueillir les ouvrages
e dans la Bibliothèque Royale. Vers le milieu du quinzième siècle les Poètes Provençaux se négligèrent, et leur Langue ne fut
éjour des Papes à Avignon avait attiré en Provence, y étaient devenus Poètes . On en voyait déjà parmi eux un grand nombre tant
aucoup de disposition à être Saltimbanque, il y eut bientôt plusieurs Poètes qui prirent le parti de monter sur des Théâtres.
firent à cette occasion. Cependant dès l’an 1551. sous Henri II. les Poètes Français avaient commencé à faire des Tragédies e
, Remplit premier le Français Echafaut. » Garnier et quelques autres Poètes qui parurent au même temps que Jodelle, ne donnèr
ots bien choisis ; il faut Que Garnier paie les Epices. » L’Arrêt du Poète fut trouvé juste : Mais sous Henry III. la Cour d
nte pour aimer les Vers Tragiques, ni de Garnier, ni de quelque autre Poète que ce fut. « Le luxe, dit Mézeray An.1577. , qui
le remède qu’on oppose à un si grand mal, est bien faible, et que les Poètes et les Comédiens ne consentiraient jamais à jouer
âtre ni avant ni après Saint Louis ; mais qu’on ne vit jamais plus de Poètes comiques qui divertissaient le monde en chantant
re jeunesse ne voulut avoir dans sa Cour, ni Baladins, ni Chantres ni Poètes de profession, et qu’il n’eut simplement qu’un Pa
parce que le Comte Raymond son Père honora plus qu’aucun Seigneur les Poètes Comiques, elle ne les aima jamais ; et une infini
eur fit saint Louis. Ainsi il n’y eut jamais d’Auteurs Comiques ou de Poètes récréatifs dans la Cour de ce grand Prince. Si ce
oup, durant tout le règne de saint Louis, on ne vit de tous côtés que Poètes de la science enjouée. Qu’on lise les Vies des Po
tous côtés que Poètes de la science enjouée. Qu’on lise les Vies des Poètes Provençaux, l’Histoire de Provence par Nostradamu
herches de Pasquier, etc. On verra qu’il est presque toujours dit des Poètes Comiques : « Il était chantre et joueur d’instrum
èces galantes ou satyriques. » M. d’Avranches a dit la même chose des Poètes Comiques Normands et Picards Orig[ine]. des Rom[a
notes sur les Captifs de Plaute, que dans la plupart des pièces de ce Poète , le plaudite est prononcé par un Acteur qui vient
96 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36
s ? Mais sans doute il est humble, cette belle vertu est rare dans un poëte comique. Le Concierge de la comédie vient ensuite
qui en fera le rôle, dit l’actrice ? Fanier, vous-même, dit Galant le poëte , c’est un vilain rôle que celui de vieille sorcie
s traits brillans de ses piéces  ; c’est en effet le seul mérite d’un poëte , dont les mœurs & la réligion ne feront jamai
uteur a voulu imiter ; celle ci, quoique peu de tems après la mort du poëte , suppose tous ses personnages morts comme lui, po
veut, ne sont pas difficiles, ce sont des coups d’essai d’un aprentif poëte , elles peuvent être ingénieuses, & la Centena
raint fort d’en être privé à jamais, il en est inconsolable, & le poëte aussi ; elle ne vaut pas mieux, mais elle est moi
ens dont l’obscénité a fait sa fortune. Pendant la représentation, le poëte demeura modestement sur le théatre, pour recevoir
nd du Ciel, le premier acteur la reçoit, & la pose sur la tête du poëte , qui s’y étoit préparé, & l’attendoit avec hu
er des couronnes, suppose une supériorité que l’acteur n’a pas sur le poëte , dont il n’est que l’organe, dont il ne doit que
t que rendre les sentimens, les expressions & les idées. C’est le poëte qui se couronne lui-même ; est ce à l’acteur à ré
lui-même ; est ce à l’acteur à récompenser ou à punir son maître ? Le poëte a t-il d’autorité sur les graces, dont il n’est q
si mince couronne, & recompenserent, la nuit suivante, le maigre poëte . Ces couronnes théatrales, qui n’avoient été jusq
voit pas pensé. Chacun prit son rang, selon l’ordre des facultés ; le poëte fut introduit par le bedeau, & après avoir fa
97 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127
ais infailliblement déplu à mes amis (et sous ce nom je comprends les Poètes que je fais profession d’aimer et d’estimer tous
rais attiré la haine de tous les amis des Auteurs. Je laisse donc aux Poètes même le soin de se rendre justice, et à leurs ami
que les désordres de l’amour étaient souvent si mal imaginés par les Poètes , qu’il m’a été quelquefois impossible de ne pas r
98 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473
osité humaine, qui n'est autre chose qu'un orgueil déguisé. Ainsi les Poètes qui doivent s'accommoder à ces inclinations pour
il n'y a rien de plus détestable ; mais on croit qu'il est permis aux Poètes de proposer les plus damnables maximes pourvu qu'
99 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99
’étoient pas faites au hasard ; personne ne pouvoit s’y méprendre. Le Poëte n’avoit pas eu d’autre dessein : il eût manqué so
, qui sont en effet très-plausibles, quelle qu’ait été l’intention du Poëte & de la favorite. Or de bonne foi, des pieces
pieuse, dans une communauté religieuse, dans un sujet tout saint, un Poëte naturellement poli, doux, modeste, d’une morale s
jusqu’à se déclarer défenseurs du théatre. On vit par le public un Poëte avoué S’enrichir aux dépens du mérite joué, E
&c. on se venge, on se console par un bon mot. Tout François est Poëte satyrique : La colère suffit, & vaut un Ap
Kemnilius, Daillé, Aubertin, Blondel, Claude, Beze lui-même, quoique Poëte , ne dégradent pas la religion jusqu’à en plaisant
ier qui accoûtuma les Athéniens à regarder Socrate comme un athée. Ce Poëte comique, qui n’est ni comique ni poëte, n’auroit
der Socrate comme un athée. Ce Poëte comique, qui n’est ni comique ni poëte , n’auroit pas été admis parmi nous à donner des f
100 (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16
le charme ; et il serait difficile d’en trouver aucun modèle dans les Poètes Latins, ni dans les Français anciens et modernes.
harmante Iliade, aussi excellente dans le genre comique, que celle du Poète Grec dans l’Héroïque, et fort supérieure à son Po
même ils seraient retranchés de votre nouvelle édition. Aucun de nos Poètes n’a rien écrit de supérieur pour la beauté et l’é
fort connu et de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé une Lettre d’un Poète Anglais, auteur de plusieurs Poésies dramatiques
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