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1 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210
établie que pour avertir de ce qui est arrivé avant l’ouverture de la Pièce . Ce qu’elle était chez les Anciens. Les A
au moment où commence l’action, elles influraient dans le cours de la Pièce , y répandraient beaucoup d’intérêt, embrouillerai
té qui le distingue. L’exposition sert à préparer les événemens de la Pièce  ; ainsi quand le genre d’un Drame est de n’en ren
fait beaucoup d’éffet placès dès l’ouverture. Le commencement des Pièces ne doit être jamais froid, & particulierement
droit de cet Ouvrage19. Le Nœud. Le nœud ou l’intrigue est la Pièce même. On peut le regarder comme une suite de l’ex
gers au sujet principal20 ». Il serait possible pourtant de faire une Pièce dont tous les événemens seraient attendus & d
e que le Spectateur craignit à chaque instant de l’en voir déchu. Une Pièce de ce genre aurait autant de beautés, & réuni
mple. Les Peuples modernes loin de les imiter, font entrer dans leurs Pièces le plus d’intrigue qu’il leur est possible. On vo
ossible. On voit des événemens accumulés souvent sans choix, dans les Pièces de Lopès de Véga, Auteur Espagnol, & sur-tout
nt souvent par le massacre des principaux personnages. Le Nœud de nos Pièces était autrefois assez simple. Depuis quelques ann
ute l’attention des Poètes qui veulent en par courir la carrière. Ses Pièces ont un nœud aussi difficile à former que celui de
incidens qui tiennent en haleine les Spectateurs, & donnent à la Pièce une certaine durée. Les Poèmes du nouveau genre d
; par conséquent sans nœud. Mais comme il en faut absolument dans une Pièce , ou que si non, elle n’en serait pas une ; éxamin
embrasse le rendent éxcusable de pècher dans quelques-uns. S’il a des Pièces sans nœud, ce mot pris à la rigueur du terme, il
par faiblesse ou par ignorance ; mais j’ai observé plus haut que ces Pièces dont l’action est un peu relevée ne sont nullemen
heurs imprévus, qui changent la face des choses, amènent la fin de la Pièce en paraissant la reculer. C’est tout le contraire
s Poètes ont à faire. Une simple opposition de la part du Héros de la Pièce au dessein de sa femme, de sa fille ou de qui que
dans une Scène vuide. Il y a quelquefois deux intrigues dans les Pièces du Spectacle moderne. J’observe que l’intrigu
’ils contiennent deux sujets. Si les amours qui forment l’Episode des Pièces du nouveau genre n’en doublent point l’action, pa
Opéras, ou Comédies-mêlées d’Ariettes, on en fera tout de suite deux Pièces différentes. Critique du Roi & du Fermier
roule que sur leur amour malheureux & content. Je soutiens que la Pièce est terminée dès que la belle Jenny se retrouve a
qu’il sera question d’un Roi. Oui, mais jamais le titre n’excuse une Pièce . Qu’était-il besoin d’employer tout un Acte à des
tel qu’il devrait être. Je trouve encore d’autres défauts dans la Pièce dont il s’agit ; c’est que le titre me fait atten
le ; qu’ils ayent soin que les événemens se rapportent au Héros de la Pièce . Vous annoncez, par éxemple, un Bucheron, qu’il n
au Drame pourrait être meilleur. On se rappellera que le Nœud des Pièces de notre Spectacle n’est autre chose que deux vol
ui le précède l’annonce sans le faire connaître. On sçait bien qu’une Pièce ne peut pas durer toujours ; mais on ignore par q
çu ce qui devait lui arriver. On voit plusieurs fois de suite la même Pièce , & l’on sent toujours pour le Héros le même i
subit, qu’il ne trainera point en longueur, qu’il se rapportera à la Pièce qu’il termine, & que le Nœud l’amenera nature
de la Tragédie. Il est facile de conçevoir que le dénouement des Pièces comiques doit être heureux. Le vice ne doit pourt
is qu’il a raison. Ce qu’il faut observer dans les dénouemens des Pièces du nouveau genre. Le dénouement des Pièces du
ans les dénouemens des Pièces du nouveau genre. Le dénouement des Pièces du nouveau genre doit venir promptement. Que les
oin sur cette observation d’un grand homme, on ne verrait pas tant de Pièces en tout genre dont la fin est défectueuse. Il ser
mmander, que les Vaudevilles ne fussent point détâchés du sujet de la Pièce  ; qu’ils fussent faits avec tant d’art, qu’ils se
server tant que les personnages sont sur la Scène. Il est vrai que la Pièce est finie, que le dénouement a terminé tout, &
ns à même de la savoir ; le Devin la donne aux deux Personnages de la Pièce , simples Paysans, qui n’auraient pu chanter une C
nt point de fortune, au moins ont ils été souvent dans le cours de la Pièce sur le point de se trouver tout à-fait heureux ou
né à sa fin. Marcel le ferreur de mule, demande au commencement de la Pièce , sa Cravate & ses bouts de Manche, pour aller
e reculer autant qu’il lui aurait plû. Il était facile de donner à la Pièce encore trois Actes. Tous les Dénouemens du no
bit de volonté, que l’obligation où se trouve le Poète de terminer la Pièce . Le Maréchal, que je viens de citer, est la preuv
u’on ne verra pas de dénouémens terminés plus promptement dans aucune Pièce de nos Théâtres, & après lesquels on dise moi
2 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238
ités nécessaires au Drame, parce qu’elles doivent être unies dans une Pièce de Théâtre. Je me flatte de les mettre plus vivem
enus jusqu’à nous. Mais s’il n’en parle point, c’est que le Chœur des Pièces anciennes la suppose absolument. Car serait-il vr
er en tout, où le merveilleux est souvent mis en usage ; une sorte de Pièce aussi bisare, dis-je, peut mépriser l’Unité de li
e, chaque fois que la Scène change, qu’on va représenter une nouvelle Pièce . La beauté des décorations ne charme que le Peupl
l’espace de quelques minutes qu’il faut d’heures pour la durée de la Pièce  ; encore des jours & des années entières ne s
e force magique est donc supposée alors transporter les Acteurs de la Pièce ainsi que les Spectateurs que rien ne peut nature
é de lieu si recommandée, si importante, ne se trouve guères dans les Pièces du nouveau Théâtre. Ses Drames d’un Acte sont les
Ecole de la jeunesse, la Fée Urgèle, Tom-Jones ; en un mot toutes ses Pièces d’une certaine durée sont défectueuses, en ne ren
e, de ce qu’on craindrait d’ennuyer, si l’on ne soutenait ce genre de Pièce par un grand Spectacle. C’est bien peu connaître
dormir, les autres demeurent au Théâtre, où rien n’est interrompu. La Pièce ne finit que lorsque les Spectateurs se retirent
bignac, qu’il faudrait que le Poète intelligent rendit l’action de sa Pièce ègale au tems qu’on employe à la voir représenter
durée de l’action. En un mot, le nouveau mérite qu’on ajouterait aux Pièces de Théâtre, en suivant le conseil que je donne ic
a Comédie. Je sais que je ne passe que deux heures à considérer telle Pièce  ; & vous prétendez me faire croire que j’y em
proposer une nouvelle règle d’unité de tems. Celui de l’action de nos Pièces est toujours mal choisi, eu égard aux Spectateurs
Selon moi, cette règle adoptée répandrait de grandes beautés dans les Pièces modernes. Le Roi & le Fermier mérite d’être c
cellentes qualités ensemble, dont une seule suffirait pour rendre une Pièce parfaite. L’ouverture de la Scène est à six heure
il est six heures, répond son ami Rustaut. Voilà donc le moment de la Pièce bien déterminé. La suite n’est pas marquée avec m
au moins) ceux qui balanceraient encore à donner à l’action de leurs Pièces la même durée que celle de la représentation. Si
uis à la Comédie. En général, le Poète doit éviter de mettre dans ses Pièces des dates d’heures, de jours, de mois & d’ann
mp; qu’elle puisse vivre encore, ainsi que le reste des Acteurs de la Pièce . Plus on jouera cette Comédie, & plus cet end
sensé n’apperçoit, il est vrai, dans l’Acteur que le personnage de la Pièce  ; mais comme le plus grand nombre l’emporte toujo
de la représentation. Je défie qu’on puisse me citer une seule de ses Pièces , sur-tout en un Acte, ou elle aille jusqu’aux lim
e soit une ; car vous la doublez nécessairement en mettant dans votre Pièce deux Acteurs qui partagent l’intérêt. De cette rè
ressentir. Il est ridicule de leur donner tout-à-coup au milieu d’une Pièce des sentimens auxquels on ne s’attendait pas, &am
âtre ? Les discours que tient Rodogune, ceux des autres Acteurs de la Pièce , & les événemens entiers du Drame, ne se rapp
ailleurs, l’attention que le Spectateur est contraint de donner à une Pièce dont les principaux personnages ont des intérêts
ui lui tombera sous la main. Tout le monde sçait que l’intrigue d’une Pièce doit toujours se rapporter au principal Acteur. L
Colin, qui sont des personnages subalternes ? Le vrai titre de cette Pièce serait plutôt, Les amours de Janette & de Col
l’action principale. Si vous voulez mettre de la galanterie dans vos Pièces , rendez votre Héros amoureux ; à la bonne heure ;
ois personnages à qui je m’intéresse. Jenni, Richard & le Roi. La Pièce intitulée Les deux chasseurs & la Laitière ré
pauvre Pérrette qui casse son pot au lait. Vous m’avouerez que cette Pièce est d’un genre tout-à-fait nouveau. Les Anciens n
articuliérement le fort de l’intrigue ; le prémier est le Héros de la Pièce , comme de juste ; le second, la belle Sophie. Mon
cette peine : & voulant donner des règles pour la composition des Pièces de notre Opéra, je dois mettre le moins qu’il me
3 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232
âtres en un mot, (presque*) comme ceux de la Grèce & de Rome. Les Pièces dans les deux autres genres ne représentant que l
qu’un Sallon eût au plus deux portes ; je voudrais même que dans les Pièces à composer, où le lieu ne prêtera jamais, & s
ne s’échapperait pas ainsi, sans être vu, d’un Sallon ou telle autre pièce d’un véritable Appartement : ce défaut ne résulte
publique, l’espace retranché donnerait le moyen d’établir une ou deux pièces d’un appartement, sur la Scène, en ne laissant de
teraient de cette disposition, pour mettre plus de naturel dans leurs Pièces , en mille circonstances où l’inconvenance & m
e la pare, l’ennoblit : soutenir qu’un Théâtre où l’on joue de bonnes Pièces n’a besoin ni de Décorations, ni de Danses, ni de
osition de la Scène plus parfaite encore pourrait avoir lieu dans les Pièces à composer, & même dans quelques-unes de nos
ajesté d’un Théâtre digne de la Nation ! Ce que je propose pour cette Pièce , pourrait s’exécuter dans toutes celles où le suj
muette, de quelques minutes, mais terrible, sans changer un mot à la Pièce de Racine, porterait l’épouvante au fond de tous
hose qui pourrait y être médiocre, serait la Poésie, si d’ailleurs la Pièce était spectaculeuse, la Musique belle, les Décora
rrait, de toutes les places le Spectacle en entier. ‌TITRE SECOND. Pièces . L’imitation des mœurs est le but de l’Action th
L’imitation des mœurs est le but de l’Action théâtrale ; dès qu’une Pièce représente exactement ce qui se passe & de la
conseils du Méchant, à perdre une Maitresse qu’il aime. Dans toute la Pièce , on reconnaît un Auteur d’une appercevance exquis
l équivaut à l’impunité : au lieu que dans la catastrophe d’une autre Pièce de M. de Voltaire, la perte de Zaïre fidelle, ne
l y soit honteux. D’après cette règle, que doit-on penser de quelques Pièces comiques où le vice est quasi peins en beau, ou b
r, pour le vice qu’ils entreprennent de combattre. Il y a beaucoup de Pièces , qui ne sont recommandables que par l’intrigue ;
le genre où la Comédie n’est qu’un joli Roman dialogué, telle est la Pièce intitulée Amour-pour-Amour, Zénéïde, l’Oracle, le
percherie, & quelques autres. Il est donc nécessaire que dans les Pièces à composer imitatives de la vie commune ; l’honnê
un mari benêt & ridicule : ] mais il est nécessaire aussi que ces Pièces montrent la source du desordre de l’épouse ou des
ours qui leur sont joués ; que les fourberies soient le comique de la Pièce , qu’elles excitent le rire, dans le moment où ell
èles, & qu’elles condannent les mœurs du plus grand nombre de ses Pièces . Son Misanthrope, si sensément critiqué par monsi
mais le Glorieux, le Préjugé plaisent & satisfont. Dans ces deux Pièces , on ne voit presque rien qui ne puisse servir de
icieux y est corrigé, non par un plus vicieux que lui, comme dans les Pièces de Molière, mais par un homme de bien, une femme
, il y aurait encore beaucoup de choses à desirer dans nos meilleures Pièces . Après la vraisemblance de Décoration, qui n’est
dans l’action ou le jeu, qu’on peut regarder comme l’extérieur de la Pièce . Le Jeu, le Geste, toutes les Actions que les Mod
cette attention sage, que les Auteurs pourront réussir à purger leurs Pièces des inconvéniens de l’Actricisme. Il doivent enco
ont fait du monologue un usage ridicule : Montfleury, dans une de ses Pièces (le Gentilhomme de Beauce) régale le Spectateur d
ait à souhaiter, pour la perfection de l’art dramatique, que dans les Pièces nouvelles, on n’en introduisît que de quelques mo
te ; le Drame doit peindre vrai, lorsqu’il est sérieux : si c’est une Pièce bouffonne, où les invraisemblances sont même une
ans les Tragédies de monsieur de Voltaire, & dans quelques autres Pièces nouvelles ; la vraisemblance de position y a beau
raisemblances, lorsque son jeu doit être caché ; c’est la faute de la Pièce , qu’il ne peut corriger de lui-même : on est choq
moyen naturel, toutes les invraisemblances de position des anciennes Pièces se trouveraient corrigées, & les Auteurs des
on, de geste & de discours1. Ainsi l’on retranchera des anciennes Pièces laissées au Théâtre, toute action d’improbité ou
r à ces trois sortes de décences ; je les prendrai dans les premières Pièces qui s’offriront à ma mémoire. Dans l’Ecole-des-Ma
bel exemple ! est-il étonnant que notre Religion desaprouve de telles Pièces  ? Dans l’Usurier-Gentilhomme, un Spadassin nous d
l’idée nondécente exclusivement à l’autre ; il arrive par-là, qu’une Pièce en apparence fort sagement écrite, très châtiée,
se à la représentation. Il serait encore à desirer, qu’on ôtât de nos Pièces actuelles, ces tableaux d’une fille qui lute cont
xpression n’est malheureusement que trop ordinaire dans nos anciennes Pièces les plus estimées : il faut absolument l’en banni
vrages tous les mots grossiers ; on n’entend plus, dans les nouvelles Pièces , ces incongruités trop familières aux Dancourt, a
siasme avec lequel on a suivi le Siége-de-Calais doit les animer : la Pièce n’est pas un chef-d’œuvre ; mais l’amour du Pays
treize Classes différentes : ¶ La première fera composée des grandes Pièces de caractère, telles que le Misanthrope, le Tartu
es le vice se trouve repris sérieusement, & par le ridicule : des Pièces d’Instruction, comme les Fils - Ingrats, Ésope -
des-Maris, la Mère-Coquette, le Grondeur, &c. ¶ La troisième, des Pièces où le ridicule seul est mis en usage ; telles son
romanie, &c. ¶ Dans la quatrième Classe seront rangées toutes les Pièces sérieuses, comme celles de Lachauffée, le Père-de
le-savoir, la Pupille, &c. ¶ Nous assignerons à la cinquième, les Pièces demi-sérieuses, telles que les Dehors-trompeurs,
e Français-à-Londres, &c. ¶ La sixième Classe, sera de toutes les Pièces du jour, où l’on corrige le ridicule courant : te
récieuses-Ridicules, le Chevalier-à-la-Mode, &c. que je nommerai, Pièces surannées ; & de nos jours, la Matinée-à-la-M
uet, Mélanide, Alcibiade, le Consentement-forcé, &c. ¶ Toutes les Pièces de Féerie, comme l’Oracle, Amour-pour-Amour, Zéné
cin-malgré-lui, la Dame-Invisible, l’Avocat-Patelin, &c. dans les Pièces de simple amusement, comme le Dépit-amoureux, l’É
yant, le Cocher-supposé, &c. ¶ La douzième Classe sera formée des Pièces purement d’intrigue, comme l’Amphitrion, les Méne
s, &c. ¶ La treizième & dernière Classe embrassera toutes les Pièces trop libres & celles où règne l’improbité ; t
e-Capitaine, les Trois-Cousines, la Coupe-enchantée, & toutes les Pièces dans ce genre scandaleux. Ces treize sortes de ge
mière espèce de Comédie est ordinairement excellente ; nous avons des Pièces , dans ce genre, supérieures à tout ce qu’ont prod
ème est peut-être la plus agréable espèce de Comédie. La sixième, des Pièces du jour, peut avoir une très-grande utilité ; mai
xcellens. La neuvième offre une agréable variété ; on peut mettre les Pièces de ce genre dans la bouche des nouveaux Acteurs,
s de mots, ou de celle de choses. Les Auteurs qui réussiront dans les Pièces de la première Classe, seront honorés d’une couro
proportionnée au degré de mérite, & & sur-tout au genre de la Pièce . Les distinctions cesseront pour les trois derniè
ositions n’auront pas les licences des anciens Drames. Le genre de la Pièce ne sera jugé que par le Public, après cinq Représ
teur ne pourra être demandé & couronné, qu’après la huitième. Les Pièces seront examinées, avant que les Rôles en soient d
 ; ce n’est qu’à la quatrième qu’il sera permis au Public de juger la Pièce tombée, & d’empêcher de l’achever : en effet,
doute a son mérite : cependant elle est trop inférieure à nos bonnes Pièces , pour que nous devions ou l’envier, ou même desir
ar les précautions, que l’on détaille au Titre suivant2. ‌ Art. V. Pièces de rebut des deux Théâtres. Les Pièces tant des
Titre suivant2. ‌ Art. V. Pièces de rebut des deux Théâtres. Les Pièces tant des Français que des Italiens, qui ne seront
chefs d’œuvres de Corneille, de Racine, de Crébillon ; sur les belles Pièces de Molière, de Regnard, de Destouches, de Lachaus
iberté de représenter durant le cours de l’année, telles & telles Pièces de rebut. La Parodie [Q] [Q] leur serait aussi dé
qu’afin que tout le monde fût content. ‌ Art. VI. Assortiment des Pièces . Pour qu’une Pièce tragique ou comique fît une i
monde fût content. ‌ Art. VI. Assortiment des Pièces. Pour qu’une Pièce tragique ou comique fît une impression utile, aut
onde, il faudrait, sans doute qu’elle fût unique. Les Anglais ont des Pièces assez longues pour remplir en entier le tems que
e veut de la diversité, elle pourrait ne pas s’accommoder d’une seule Pièce  ; une action trop compliquée fatiguerait ces Syba
desirs. Il serait néanmoins possible de suppléer ce qui manque à nos Pièces , d’une manière aussi avantageuse qu’agréable &
aussi avantageuse qu’agréable & variée : par exemple, que chaque Pièces eût une espèce de Prologue en Ballet, dans lequel
sage présent. Il faudrait du moins transposer, & donner la Petite Pièce d’abord ; qu’elle eût avec la Grande, au moins un
p; de plus, la grossièreté : l’avantage est pour nous. [L’Article des Pièces Nouvelles se trouve sous le Titre III.] ‌TITRE T
on, à perler des cadences, on ferme les yeux sur tout cela ; mais une Pièce de déclamation doit avoir la vérité des mœurs, so
Direction, les Auteurs & les Acteurs admis à juger les nouvelles Pièces , ne reçoivent que celles où l’on verra le degré d
olument ; s’il les laisse à l’Acteur, il n’a fait que la moitié de sa Pièce . Les modelemens auront presque les mêmes qualités
p; pour aller de l’une à l’autre, on traversera l’arrière-scène : les Pièces d’Exercice n’auront rien de libre, ou même de tro
aîtront du talent, pourraient y faire les rôles de Vieillards que les Pièces exigeront : en un mot, on ne négligera rien, pour
ra achevée. Chaque Garson & chaque Fille, ne joueront que dans la Pièce pour laquelle on leur aura reconnu plus de talens
rte que le Public ne verra plus un Tyran de Tragédie, Paysan dans une Pièce bouffonne ; Palmyre & son frère expirans, il
s doivent, comme eux, ne jouer que rarement ; l’étude des différentes Pièces de Théâtre ne pourrait que leur rendre impossible
pourra que leur être très-avantageuse dans le cours de leur vie. Les Pièces seront variées autant qu’on le voudra*, le grand
approuveront, ou n’improuveront, qu’à la fin de chaque Acte, ou de la Pièce entière, si elle est dans le nouveau genre propos
uraient mérité les suffrages de l’Assemblée. ‌ Art. V. Acteurs des Pièces Nouvelles. Comme, dans le nombre des Acteurs-Cit
les autres, on fera choix de ces Coryphées pour la représentation des Pièces nouvelles. Les Auteurs ne pourront offrir que des
précient les Comédies de Regnard, &c. ni ces fines équivoques des Pièces plus modernes ; encore moins des Actions libres :
respectant les mœurs, il sera représenté. L’admission ou le refus des Pièces nouvelles seront décidés par un Conseil composé d
bien y inviter. Il ne sera rien innové dans la manière de donner les Pièces  ; c’est-à-dire, qu’une fois reçues, elles seront
e nouveaux admis, les mieux disposés à les rendre avec succès. Aucune Pièce nouvelle ne pourra desormais être représentée en
la suite, on ne parlera qu’en prose ; les vers étant un abus dans des Pièces où l’on doit prendre le ton ordinaire de la conve
rtait : mais tout cela avait peu de naturel. On pourrait composer des Pièces d’un genre particulier, qui seront appelées Coméd
Décorations les plus convenables. Il serait à desirer que jamais les Pièces qui se succèdent n’eussent la même Décoration : c
nécessaire pour cela d’amonceler autant de Décorations qu’on aura de Pièces  ; mais il faudrait seulement que les parties de t
er, ou qu’on les plaçât sur celui de notre Opéra. La Décoration d’une Pièce lyrique, qui représenterait un Temple, un Palais,
On pourrait même décider, d’après les Décorations d’un Opéra, quelles Pièces tragiques l’on donnerait pendant sa durée ; la Tr
& finit par tracer un long sillon de lumière qui éclaire toute la Pièce . Je le répète, ce jeu est beau, comme les traits
e toute la Pièce. Je le répète, ce jeu est beau, comme les traits des Pièces de Corneille sont admirables ; mais il faut l’aba
dans les Rôles de femmes mariées absolument serieux*, & dans les Pièces nouvelles. On préparera de loin quelques-unes de
s-unes de ces excellentes Actrices, aux Rôles de mères, qui, dans les Pièces du nouveau genre, auront une toute autre importan
amp; de Mères, soit dans la Tragédie, soit dans la Comédie, & les Pièces à Ariettes.] ‌ Art. XI. Danseurs. Parmi les Ex
es maisons, on recevait des Mimes, qui les exécutaient, en jouant des Pièces infâmes : est-il étonnant, que la Religion Chréti
er par les Danseurs, des Pyrrhiques, qui traceront une exquisse de la Pièce . Nos Danseurs Citoyens & nos Danseuses, seron
paraîtra dans un degré de vraisemblance & de convenance avec les Pièces , qui servira de modèle pour nos Tragédies. C’est-
s jours de Tragédie, on donnera sur les Théâtres Comiques, une de nos Pièces en trois Actes, une de nos petites Comédies en un
tes, une de nos petites Comédies en un Acte, qui seront suivies d’une Pièce mêlée d’Ariettes, ou d’un Opéra-comique en Vaudev
ique en Vaudevilles. Les Mardi, Jeudi, Vendredi, ce seront de grandes Pièces que l’on jouera, précédées des Danses dont il est
rs un Opéra-comique, ou bien une Comédie-Ariette, suivie d’une grande Pièce . Les deux Théâtres Comiques de la Capitale exécut
éâtres Comiques de la Capitale exécuteront dans la semaine, les mêmes Pièces , mais à des jours différens : & comme les Act
ire jouer la veille de leur union : le Public en sera instruit par la Pièce , qui, comme le porte l’ Art. v de ce Titre, ser
tation, que tous les Acteurs seront réunis : mais les Répétitions des Pièces nouvelles se feront par les Acteurs & les Act
res. Plus de hardiesse dans l’imitation aurait assuré le succès de la Pièce . Le signe du doigt plusieurs fois répété, que fai
plusieurs fois répété, que fait à son fils l’ombre d’Hamlet, dans la Pièce anglaise, avant de prononcer un seul mot, son sil
formaient un concours d’applaudissemens harmoniques, qu’à la fin des Pièces  ; ils n’intérompaient jamais la représentation, J
*. J’appèle Modelemens, les enseignemens que l’Auteur insère dans sa Pièce , pour en déterminer la pantomime, les silences, l
e ; le second fait tout le contraire. 2. Les Anglais ont imité cette Pièce dans la petite Comédie intitulée : The Deuce is i
ume du Nouveau Théâtre Anglais, par madame Riccoboni, contenant trois Pièces , la Fausse-délicatesse, la Femme-jalouse, & l
a Femme-jalouse, on ne peut se lasser de la relire : quel effet cette Pièce n’aurait-elle pas, si la Représentation l’animait
clure, qu’il est des Romans tendres qu’on lit avec utilité, & des Pièces de Théâtre très-passionnées qu’on ne verra pas sa
ens quelquefois dire, que le Théâtre Français n’a pas une quantité de Pièces proportionnée, sur-tout de celles en un Acte, pou
estre entier, en ne suivant que le Répertoire. J’y trouve 116 Petites Pièces en un Acte ; 66 en trois Actes : or, si vous ôtez
 : reste 132 jours environ par semestre, pour lesquels nous avons 182 Pièces  : retranchez les plus mauvaises, vous aurez encor
ra diversifier toute l’année. Ce dernier Théâtre est possesseur de 40 Pièces de Déclamation en 3 Actes, de 43 en 1 Acte ; de 4
ues, dont douze au plus pourraient être soufferts : c’est environ 150 Pièces qu’on peut joindre aux 182 dont j’ai parlé. [On c
? Je voudrais qu’une Musique, gaie, pathetique, ou terrible, selon la Pièce , ébranlât d’avance l’âme des Spectateurs. [Les Da
des attitudes agréables.] Quelle préparation ne serait-ce pas pour la Pièce , qu’une Danse qui en dessinerait le sujet ? L’esq
donnée, n’ôterait pas le plaisir de la surprise lorsqu’on verrait la Pièce  ; elle ne ferait au contraire qu’exciter une curi
aire longtemps. *. Il serait sur-tout avantageux pour les nouvelles Pièces , que les Spectateurs n’eussent pas ce repos, dont
rien, ce n’est qu’une chanson. En vérité, les Violons parodiaient la Pièce . Cependant comme le plaisir trop continu cesserai
ntrastes, & qui tiennent au Drame par un fil caché. *. Dans les Pièces à composer, on évitera de faire dormir debout les
ttendrissement qu’on sent en soi-même, & qui se prolonge après la Pièce , annoncent-ils une disposition bien prochaine à s
 » Plût à Dieu que cela fût ! mais il n’en est rien ; & la petite Pièce y met bon ordre. En sortant du Spectacle, on ne s
s. Le monstre Caligula fut assassiné en assistant à une répétition de Pièce par ces jeunes gens. 1. Revoyez la Note [A]. La
ens actuels donnent ordinairement, d’une Rentrée à l’autre, les mêmes Pièces , qui s’éloignent, se croisent, & reviennent,
s, au Misanthrope, dont on m’a rassasié. Que dirais-je de ces petites Pièces de remplissage qu’on revoit sans cesse ? Et pourt
profession, qui ne peuvent ni ne veulent apprendre un grand nombre de Pièces . Il vaudra mieux qu’on se rende moins difficile,
se rende moins difficile, au nouveau Théâtre, pour l’acceptation des Pièces nouvelles : afin de varier davantage, on rebutera
, on rendra le Public juge de leur travail : d’après sa décision, les Pièces resteront au Théâtre, ou bien elles en seront ban
comme vous permettriez qu’on le fit aux entr’actes & à la fin des Pièces  ? Grave raisonneur, je n’ai qu’un mot à répondre 
s des choses faites ». Monsieur Rousseau paraît aussi desirer que nos Pièces soient moins admirables & plus touchantes : i
eur contre notre siècle ; mais il est certain que l’esprit dépare une Pièce qui doit être touchante ou terrible, & j’ai t
en foule au petit Théâtre, où des Enfans [N] [N] jouent des idées de Pièces , & n’applaudit-il pas à leur mauvais jeu ; c’
par le nombre de Représentations, & par les Reprises. Les petites Pièces de la première Classe obtiendront le douzième, &a
atrième. [Le taux actuel des Parts d’Auteur, est le neuvième pour les Pièces en V Actes, & le dix-huitième pour celles en
4 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435
esse que le service présent, c’est la perdre : lui faire exécuter des Pièces libres, serait un crime digne de toute la sévérit
ette utilité, il est nécessaire que le Néomime puisse faire jouer les Pièces Tragiques, Comiques, & des Opéras, mais toujo
de l’Ambigu fût, par exemple, un rapproché, intelligemment fait d’une Pièce du Théâtre Français, où, en conservant les plus b
plus beaux vers, les situations les plus intéressantes, on réduise la Pièce à la longueur d’un seul Acte ; que le second fût
réduise la Pièce à la longueur d’un seul Acte ; que le second fût une Pièce en un Acte (ou si elle était en plusieurs, réduit
ue la Pantomime simple & dansante précédât & suivît ces trois Pièces . Par ce moyen, les jeunes Elèves s’accoutumeraien
bonne heure au vrai genre d’imitation, & s’exerceraient dans les Pièces même où ils seraient destinés à jouer par la suit
ujets exercés dans son genre, soit pour jouer instantanément dans les Pièces où ils auraient des rôles d’enfans à remplir, soi
sent pour le Public : Qu’on abandonne tout-à-fait le mauvais genre de Pièces , adopté, faute de pouvoir mieux par le Néomime so
messéante dans la bouche des Enfans-acteurs, qu’ils jouent de petites Pièces plus proportionnées à leur âge ; par exemple, que
Billets, lorsque les premiers Acteurs daignent jouer dans les bonnes Pièces . 3. Ceux que la proximité, le goût d’un Actricism
s. Je concluerai donc en disant, que loin d’interdire au Néomime les Pièces suivies & intriguées, & de le laisser sou
il faudrait envisager l’avenir pour ces jeunes Elèves, & dans les Pièces , respecter scrupuleusement leur innocence. Voici
destiné aux rôles de Pierrot : 11ans. Évrard, les Vieilles, dans les Pièces & les Ballets……13 ans Bordier, les Crispin
e, fait parler Polichinel, dans les Scènes Automatiques. Auteurs des Pièces actuelles. M.Mussot-Arnould, a donné les trois p
des Pièces actuelles. M.Mussot-Arnould, a donné les trois premières Pièces , le Testament-de-Polichinel, le Retour-de-Polichi
té. M.Pleinchesne a donné la Guinguette, les Étrennes-de-Polichinel : Pièces amusantes, mais où l’on ne voudrait pas d’équivoq
5 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119
CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. Ces Pièces mérite
CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. Ces Pièces méritent une attention particulière, ce livre div
igne d’un Chrétien, son Athalie, la plus belle et la plus honnête des pièces de théâtre, seule capable de réconcilier le théât
n détourne à un sens profane quelque mot de l’Ecriture, c’est ici une pièce entière, où de propos délibéré, avec le plus d’ar
anne, à la fille de Jephté, une maîtresse à Joseph, etc., et dans les pièces où il y a des crimes véritables, comme Dina, Sams
nt pu réussir, il obtint du moins qu’on n’y représenterait jamais des pièces tirées de l’Ecriture. C’était toujours un mal de
oit que c’est un moindre mal de laisser représenter aux Comédiens des pièces profanes et galantes, que des pièces tirées des l
er représenter aux Comédiens des pièces profanes et galantes, que des pièces tirées des livres saints. Le Parlement de Paris a
u’il s’opposa à la réception des Confrères et à la représentation des pièces , quand, sous le règne de François I. on voulait l
comme on y trouvera Euripide et Sophocle. Voilà donc le fruit de ces pièces , elles achèvent de perdre la religion. N’avez-vou
, et abiit, et statim oblitus est qualis fuerit. » Non seulement ces pièces avilissent la majesté de l’Ecriture, il est encor
es nuages sur la vérité : Adulterare verbum Dei. Parcourez toutes ces pièces , aucune qui ne la défigure. Racine est celui qui
eu garde, quoique plus tendre, de donner de la galanterie à ses deux pièces , et de mériter la juste censure de Boileau contre
r laquelle on doit avoir un respect singulier. Aussi a-t-on vu peu de pièces tirées de l’Ecriture, qui aient réussi. » Athalie
d’œuvre, et que l’Ecriture y est respectée. Autre inconvénient de ces pièces . Il y faudra quelquefois faire intervenir la Divi
e-t-on plus de religion ? Au reste, combats-je ici des fantômes ? Les pièces du sacrifice d’Abraham, de Job, Adam et Eve, etc.
rnement à tout le monde ? Mais ce serait trop d’indulgence ; dans ces pièces , comme dans les autres, l’auteur, l’acteur et le
traite et la plus austère pénitence. Cette sainte veuve n’est dans la pièce qu’une coquette qui se pare avec affectation, qui
la présence d’un amant qui ne ferait plutôt que la déshonorer. Cette pièce , quoique très médiocre, eut d’abord quelque succè
eaucoup d’ouvrages. On crut éluder la condamnation du théâtre par une pièce pieuse, et l’Abbé Boyer dans sa préface se vante
Mais ce premier feu étant passé, on rendit justice à l’Auteur et à la pièce , en les oubliant tout à fait. Toutes les autres p
’Auteur et à la pièce, en les oubliant tout à fait. Toutes les autres pièces soi-disant pieuses n’ont pas poussé à ce degré la
texte sacré, sans y ajouter aucun ornement. Il est vrai que c’est la pièce la plus exactement conforme à l’Ecriture. Voici q
ent conforme à l’Ecriture. Voici quelques anecdotes sur ces sortes de pièces qui justifient ce que je dis. Le Jonathas de l’Ab
nt succès semblait lui garantir l’admiration de la ville. Il livra sa pièce à l’impression et aux Comédiens ; elle y trouva s
édiens ; elle y trouva son écueil. Le public n’est pas courtisan : la pièce parut froide, la texture commune, la versificatio
t le Roi. Le public y applaudit, quand il fut livré au théâtre. Cette pièce est belle et intéressante, mais l’Ecriture y est
il assure qu’il n’a mis qu’en tremblant sur le théâtre de l’Opéra une pièce tirée de la Bible. C’est aussi la première et la
les matins, et parcourait le soir les spectacles. Sur plus de trente pièces qu’il a composées pour l’opéra, l’opéra comique o
qu’il fait jouer, pour tenter ce Saint, à la Princesse Héroïne de la pièce , suffisait pour la faire mépriser. Pour une parei
L. 8. Ch. 1.) que deux Auteurs tragiques ayant voulu adapter à leurs pièces quelque sujet tiré de l’Ecriture sainte, ils en f
é de religion, et tâche d’endormir le zèle qui le combat, par quelque pièce pieuse ; il y réussit en partie, et séduit toujou
me de Maintenon, rapporte quelques anecdotes singulières sur les deux pièces de théâtre les plus pieuses qui aient jamais paru
Rectos decet collaudatio. » Voltaire, qui déprécie mal à propos cette pièce , et Racine le fils, qui la loue beaucoup, donnent
eut d’abord le même sort, dit la Baumelle, par la même raison. Cette pièce fut défigurée par une Josabel couverte de rouge.
mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archev
ce que le public, qui l’admire avec raison, y apporte de l’argent. La pièce s’est soutenue, malgré les taches qu’y répandent
âtre public, quoique fréquent dans les spectacles des collèges et les pièces innocentes des couvents, où l’on emploie quelquef
Ecriture sur le théâtre de Hollande. Il est vrai qu’en permettant les pièces ordinaires, s’ils ne blessent pas la majesté de l
ssipe. » Ceux qui se servent du prétexte de la piété prétendue de ces pièces pour la justification du spectacle, sont-ils plus
6 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312
fants d’Harpagon, il semble que je devais en conséquence placer cette Pièce dans la classe des Comédies que je rejette. Cepen
indiqué ailleurs14 les sources où Molière a puisé pour construire sa Pièce , et je n’ai pas craint d’avancer dans l’examen de
ple, et pour décharger Elise du blâme qu’elle mérite pendant toute la Pièce , cette première Scène devrait être tournée tout d
en tout : le reste de la Scène fera les expositions nécessaires à la Pièce , et les autres Scènes suivront le plan de la prem
ccupé autant qu’il l’aurait dû, puisque le principal personnage de sa Pièce est insoutenable de ce côté-là, et suffirait seul
est de prêter son secours à sa Maîtresse pour une si mauvaise fin, la Pièce serait instructive. On y verrait dans Crémante et
leur rendre. Sans cette correction je n’hésiterais pas à mettre cette Pièce au rang de celles qui doivent être rejetées, parc
r. LES PLAIDEURS, La Comédie des Plaideurs de M. Racine, est la Pièce la plus singulière que j’ai trouvée dans tous les
ans la Comédie des Plaideurs. Malheureusement il y a un amour dans la Pièce , et cet amour est traité d’une façon qui le rend
s gens. Il faut donc corriger si l’on peut cet amour, et sans cela la Pièce des Plaideurs, quelque charmante qu’elle soit d’a
; le Poète entreprend de corriger un défaut qui, selon le titre de sa Pièce , paraît particulier à une Province, et par cette
is à l’intention du Poète, pourvu qu’on ne touche point au fond de la Pièce , qui après ces légers changements me paraît très
du Théâtre de la Réformation. LE COCU IMAGINAIRE, Cette petite Pièce est un des bons morceaux du Théâtre de Molière pa
, et particulièrement dans la deuxieme et la dix-septième Scène de la Pièce  ; l’une contient le détail que la Servante fait s
deux endroits il y a nombre d’autres expressions dans le cours de la Pièce qui sont choquantes, et qu’on n’oserait pas écrir
retranche, ou du moins qu’on corrige ces endroits, et pour lors cette Pièce serait très bonne pour le nouveau Théâtre : elle
7 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294
LE MISANTHROPE de Molière. Suivant mon système j’approuve la Pièce du Misanthrope : j’y trouve deux vices fortement
queries de ses amis : il a voulu que les caractères épisodiques de sa Pièce ne continssent pas moins d’instruction que le car
instructive. Le Misanthrope dont nous venons de parler, n’est pas une Pièce où cette passion paraisse avec les défauts contre
avis, des plus instructives : il ne s’agit que d’amour dans toute la Pièce , mais on n’y trouve aucune de ces Scènes de tendr
on mariage avec le Chevalier : j’en ai tremblé pour elle en lisant la Pièce  ; enfin on peut nommer l’amour d’Angélique plutôt
telle que le vicieux la mérite. Pour peu que l’on réfléchisse sur la Pièce du Chevalier joueur, on trouvera que la punition
aussi juste que nécessaire. Molière dans le plus grand nombre de ses Pièces a été imitateur, il n’a inventé que la moindre pa
ont pas assez correctes : et de là vient qu’il nous a donné plusieurs Pièces où les bonnes mœurs ne sont pas toujours régulièr
respectant les égards de la Société civile, et en ne donnant que des Pièces utiles pour la correction des mœurs. Dans la suit
ction du génie de Molière uniquement : et il me paraît que dans cette Pièce il n’y a rien qui puisse être exclu du Théâtre de
de Caractère ; cet homme ne se dément jamais, et dans le cours de la Pièce toutes les fois qu’on l’excite à parler avec vigu
EUSES Ridicules, La Préface que Molière a mise à la tête de cette Pièce m’a toujours surpris : ce n’est pas que je soupço
me donc mieux croire qu’il connaissait fort bien tout le mérite de sa Pièce et que la politique le faisait parler ainsi, du m
un original qui devrait servir de modèle à quiconque veut écrire des Pièces dans ce goût. Malheureusement les Poètes ont pris
e, et qui cependant réussit quelquefois, parce qu’ordinairement leurs Pièces sont pleines de traits de médisance sous le nom d
ependant afin de faire connaître précisement ce que je pense de cette Pièce par rapport au Théâtre de la Réforme, je ferai un
uve pas une seule Scène de femmes ; et quoi qu’Eraste, le héros de la Pièce , soit amoureux d’Orphise, et la recherche en mari
8 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47
t, à Madame de Maintenon qu’il ne convenait pas de jouer à S. Cyr des pièces de théâtre, elle répondait que la plupart des Com
du cloître, ne se donnent la comédie. Ce ne sont communément que des pièces pieuses. Outre celles qui sont imprimées, et que
mis S. François de Sales et la B. Mère de Chantal. Il y en a même une pièce imprimée, assez bonne, composée par une Religieus
. Madame de Chantal, dans ses réponses, parle en deux endroits de ces pièces sous le nom d’histoires, pour ne pas employer le
ement bien fondé des gens de bien pour la comédie, ne retombe sur ces pièces pieuses, toutes différentes qu’elles sont de cell
’il y ait eu dans l’Eglise, faisait représenter dans ses couvents des pièces de théâtre dans la plus grande ferveur de la réfo
avoir contre la comédie, je ne voudrais pas interdire cette espèce de pièce , et je ne crains pas que les Comédiens abusent de
. Mais je ne saurais pardonner à certains Collèges de représenter des pièces de théâtre dans l’Eglise, après en avoir tiré le
 4. n. 286.), croit qu’il est permis aux Religieux de représenter des pièces de théâtre, prises de la vie des Saints ou de que
qu’une plaisanterie. Et dans le fond il est vrai que dans toutes les pièces monastiques les vers, les acteurs, les décoration
ut-on de bons Arlequins, Que l’on vienne aux…. » Mais de toutes ces pièces de Communauté, mal à propos voudrait-on en conclu
clure la justification du théâtre public, lors même qu’on y donne des pièces pieuses, ni même encore l’apologie des pièces de
même qu’on y donne des pièces pieuses, ni même encore l’apologie des pièces de Collège, qui, quoique moins dangereuses que ce
elleurs, sauteurs ou joueurs de gobelet, qui ne représentaient aucune pièce  ; qu’on n’y en joua que longtemps après sa mort,
Mercure et les autres feuilles périodiques, rapportent avec soin les pièces , les parodies, les compliments qu’on y débite, au
ançais et ceux de la foire S. Germain, sur la représentation de leurs pièces . Les premiers prétendaient qu’il n’était pas perm
ifiants, jouent quelquefois entre eux seuls, et fort secrètement, des pièces de théâtre sur des sujets de piété, et louent pou
perdre, bien du mal à craindre, et nul bien à espérer, quand même ces pièces seraient sur des sujets de piété : Quæ spectacula
es exerçaient, représentaient, composaient à loisir et in promptu les pièces les plus comiques, soit imprimées, soit de leur f
ient rien que de régulier. On ne représentait au moulin d’Issy aucune pièce qui n’eût été vue, corrigée et approuvée par le S
es, n’étaient pour cela dispensés d’aucun exercice du Séminaire. Ces pièces mutilées, ces acteurs si bizarrement vêtus, ce mé
stères de la religion, ils dressèrent des théâtres et composèrent des pièces sur la vie, la passion, la mort de Jésus-Christ e
êtres on donnait ce divertissement à leur Cour, on y représentait des pièces dramatiques dans le goût du pays, apparemment for
où on les appelle, et se louent à qui en veut : ils ont une liste des pièces qu’ils savent, qu’ils présentent au maître de la
venir pendant le repas une de ces troupes ; on présenta la liste des pièces au P. Missionnaire, qui refusa de choisir, disant
Chine du P. du Halde sur le théâtre Chinois, où il rapporte quelques pièces Chinoises ; et l’histoire des voyages, art. de la
refus fit plus d’honneur à la religion que ne lui ont fait toutes les pièces de collège. Le P. Tachard, autre Jésuite, ne mont
qui n’entend pas la langue, ils fussent moins dangereux que plusieurs pièces de collège. Il imitait en cela les Prêtres et Rel
commandation chez les Siamois, et quoique même ennuyeuse, puisque les pièces , toujours sérieuses, durent pendant trois jours,
ller tout habillés avec les danseurs et les violons, représenter leur pièce au parloir des trois Communautés des Religieuses,
e théâtre ne s’est pas soutenu à Québec ; il ne s’y joue que quelques pièces de collège chez les Jésuites, qui même en donnent
esses y assistassent ? La même raison doit exclure notre Clergé ; nos pièces de théâtre sont aussi éloignées de la Religion Ch
9 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59
la construction et la décoration du théâtre et la représentation des pièces  ; il y a invité le Roi et toute la Cour, il y a a
eur ridicule pour le théâtre parut avec éclat dans la composition des pièces dramatiques, dans la persécution qu’il suscita au
evenu le père et le modèle de la scène tragique, et toutes ses belles pièces étant décentes, son exemple fit impression et app
’à nous l’héritage indécent qu’elle en a reçu. 1.° La composition des pièces . « Le premier soin du Cardinal (dit le Père le Br
nce (comme des manuscrits importants de la Bible et des Conciles) les pièces des anciens Troubadours : ce sont peut-être celle
font nos farceurs et vendeurs d’orviétani. Il reste plusieurs de ces pièces , dont assurément on ne peut pas lire deux pages,
humiliant pour la raison humaine que pour le Poète. Ce sont ces mêmes pièces , dont le ridicule, la bassesse, la grossièreté, f
nt au Cardinal un trésor précieux, soit qu’il espérât d’y trouver des pièces dont il enrichirait son théâtre, soit qu’il se fl
nt pas satisfait le Ministre, il fit composer et composa lui-même des pièces dramatiques, qui malgré la pourpre ne valaient gu
acte à composer. On rassemblait ces morceaux pour en faire un tout de pièces rapportées. Il avait honte d’abord de s’avouer Po
s rapportées. Il avait honte d’abord de s’avouer Poète, les premières pièces parurent « sous le nom de Desmarets (ce fameux vi
ves fort honorables : « Dans les magnifiques représentations de leurs pièces , ces Messieurs avaient un banc à part dans l’endr
anté. Il s’arrêta surtout à ces vers sublimes de la description d’une pièce d’eau. « La cane s’humecter de la bourbe de l’e
assez riche pour les payer). Les applaudissements qu’on donnait à la pièce , ou plutôt à celui qu’on savait y prendre intérêt
re entendre des endroits encore plus beaux.  » Qui ne croirait qu’une pièce pour qui un premier Ministre n’épargna ni soin, n
ancion en obtient trois nœuds de cheveux (trois places fortes). Cette pièce , dit Fontenelle, sent bien le Ministre Poète ; il
re des lettres : c’est la voix de cet oracle. » On trouve dans cette pièce des traits bien singuliers : « Les Rois sont au-d
qui payent ces flatteries ! 2.° La condamnation du Cid. Dès que cette pièce parut elle enleva tous les suffrages, et causa un
cours qu’il met dans la bouche de Rodrigue et des autres braves de sa pièce , il lui dit modestement : « Je ne doute ni de vot
ble et plus vaillant que moi, pour juger si le Cid vaut mieux que vos pièces  ; je ne suis point homme d’éclaircissement, vous
endait réunir à tant d’autres, le rendit jaloux du Cid. Dès que cette pièce parut, il en fut aussi alarmé que s’il avait vu l
es amours de Chimène, et de lancer des anathèmes théologiques sur une pièce de théâtre. Ce n’est pas qu’on n’y eût trouvé bie
t, elle voulait une critique, non une censure doctrinale. Ses propres pièces n’étaient pas moins dignes de censures, la fondat
ès académique dans les formes, et de faire proscrire juridiquement sa pièce , comme un mauvais ouvrage, fait contre les règles
temps en donnent plusieurs raisons, ou plutôt les imaginent. 1.° Les pièces composées dans le bureau de l’Eminence, et par el
iothèq. de Sorel) : quels sons plus harmonieux pour son oreille ! Les pièces de Corneille au contraire respiraient un air répu
ut une basse jalousie de l’Eminence : « Il vit avec déplaisir que les pièces où il avait part, ou dont il avait donné les suje
fut bien aise qu’on le critiquât, et il fut ravi qu’il y eût d’autres pièces (de Scudéry) à lui opposer. » L’instance fut don
. Le Cardinal se déclare pour lui, et sollicite puissamment contre la pièce attaquée. C’était sonner le tocsin, et donner le
ement façonné, qui n’avait d’autre titre que la beauté jalousée de sa pièce , et d’autre protection que son talent, comme il d
ur espérer de gagner le procès, sa gloire ne pouvait qu’y perdre ; sa pièce n’était pas sans défauts, ses lauriers n’étaient
ivoque et bien faible. Boisrobert en triompha, et courut porter cette pièce importante à Son Eminence, qui ne manqua pas de l
dans toutes les formes, on nomma trois Commissaires pour examiner les pièces du procès et en faire leur rapport à la Compagnie
ame, qui en fut l’ouverture, coûta trois cents mille écus, c’était la pièce favorite, la pièce Cardinale ; il y avait beaucou
uverture, coûta trois cents mille écus, c’était la pièce favorite, la pièce Cardinale ; il y avait beaucoup travaillé, ce fut
e à son autorité par l’érection d’un Patriarche ; et pour terminer la pièce , il protestait à sa mort qu’il n’avait jamais agi
i que pour la gloire de Dieu, même allant à la comédie, composant des pièces , les faisant représenter, bâtissant dans sa maiso
10 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127
voir, une gloire, de composer des traités de l'art dramatique, et des pièces de théâtre, et d'en faire représenter de tous côt
nt de loisir. Où a-t-on pu trouver le temps de composer plus de mille pièces de théâtre, et en faire jouer plus de dix mille,
collèges de Jésuites en France, on peut l'un dans l'autre compter une pièce par an dans chacun. Depuis plus de cent cinquante
us de cent cinquante ans qu'ils sont rétablis, il a paru quinze mille pièces chez les Jésuites. Veut-on en rabattre la moitié 
u Chevalier Servandoni. Après avoir fourni tant de modèles dans leurs pièces , donné tant de leçons et d'exercices à leurs Ecol
it un grand nombre de volumes, et un traité complet du théâtre. Leurs pièces ne sont pas ordinairement si bonnes, il en est pe
serait de très belles scènes. On dit que Racine composait d'abord ses pièces en prose, et ensuite les versifiait ; je suis per
ffe du genre, il n'y aurait qu'à la tailler en actes et en scènes, la pièce serait toute faite. Lamothe-Houdart, qui a donné
ombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces , regardant les talents dramatiques comme un mérit
it pour quelque chose de mieux que des comédies, fit dès l'an 1580 la pièce de la Pucelle d'Orléans, que personne ne lui dema
vivre leur théâtre. Dès qu'on avait fondé un Collège, on y jouait des pièces  ; les sciences et la scène marchaient d'un pas ég
relâchées qu'on leur impute. Longtemps avant eux on représentait des pièces dans les Collèges. M. Parfait en cite des exemple
c’est-à-dire plusieurs centaines de jeunes gens, sont enchantés d'une pièce de théâtre, tout y flatte les inclinations de leu
Jésuites partout font représenter par leurs écoliers toutes les mêmes pièces qu'on donne au théâtre Français ; Corneille, Raci
isent, et ne faites pas ce qu'ils font, on en appelle des sermons aux pièces , des missions aux décorations, de la morale à la
ut goûter sans scrupule. Il y a sans doute de la différence entre les pièces de Collège et celles de l'Hôtel ; les Ecoliers on
ins, attirés par le goût du plaisir et les objets de la débauche. Les pièces sont communément plus châtiées, et les parures pl
t moins dangereux. Car ici la perfection fait le danger, la meilleure pièce est la plus mauvaise, la plus parfaite exécution
le danger, si comme l'ordonnait S. Ignace dans ses constitutions, les pièces , toutes en Latin, sur des sujets pieux, sans aucu
ant vrai que cette différence ne consiste que du plus au moins : même pièce , même rôle, mêmes habits, même chant, même danse,
tites choses conduisent aux grandes, ont-ils pu ne pas voir que leurs pièces sont un germe du spectacle public ? Ceux qui par
ofit qui revient de la taxe imposée aux Ecoliers pour les frais de la pièce , peut bien avoir occupé l'esprit mercenaire de qu
e de Santarellit, et plus de quatre cent mille ont lu et vu jouer ces pièces meurtrières. A-t-on craint de distinguer ces Pere
n de Del Rio sur Séneque, et on boit à longs traits le poison de cent pièces de théâtre. Eh qui s'embarrasse dans le monde du
voudrait-il se ravir à lui-même ses délices, en supprimant toutes les pièces qui renferment une morale licencieuse ? La déprav
je tiens des Jésuites même ? Leur Général leur a souvent défendu les pièces de théâtre Françaises, et ce Monarque, qu'on dit
e utile à la jeunesse, ont continué de composer et de faire jouer des pièces de toute espèce. C'est là ce bras de chair, ce ro
» Qui donc a jamais approuvé cette indécence ? n'a-t-on pas aboli ces pièces  ? ne les a-t-on pas souvent punies ? Et parce que
e ce genre aux yeux des personnes sages et modérées. Quoique ces deux pièces soient les plus épurées pour les mœurs, et les pl
nts de religion qui aient paru, elles ne feront jamais l'apologie des pièces tirées des livres saints, dont elles sont une pro
outrées, et Athalie par sa doctrine meurtrière des Rois, étaient des pièces répréhensibles, malgré toute leur piété ; qu'elle
eur métamorphose. Les Jésuites même, qui d'abord commencèrent par ces pièces déguisées, avaient trop d'esprit, pour ne pas en
n porté sur le théâtre, où tout le dément, et jouèrent toute sorte de pièces , qui en effet malgré l'apparente sainteté sont to
11 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406
, des tableaux présentés & sous-entendus, que l’actricisme de ces Pièces , prises de Contes trop libres, ne couvre que de g
és pour des sons, il faut, pour les mieux imiter, mettre en vogue des Pièces où le Spectateur ne peut effectivement saisir que
es & de leur indécence, je vais citer ici ceux que j’ai vus. [Ces Pièces sont, Isabelle-&-Gertrude, la Fée-Urgelle, Ce
tte-&-Lubin avait bien fait soupçonner le pathétique ; mais cette Pièce n’était pas encore décente : elle offrait des ima
autant les sens que le cœur. On vit ensuite le Roi-&-le-Fermier, Pièce plus châtiée que toutes les Comédies-Ariettes qui
x sur le Théâtre Italien. On dit que les Arietteurs craignent que des Pièces comme les Moissonneurs ne fassent tomber leur Thé
ne fassent tomber leur Théâtre. S’ils entendent par leur Théâtre, les Pièces libres dont j’ai parlé, ils ont raison, des Coméd
ressant, rien de solide. Mais s’ils ont voulu dire par-là qu’avec des Pièces décemes, leur Théâtre redeviendrait desert, comme
cemes, leur Théâtre redeviendrait desert, comme il l’était avec leurs Pièces de Déclamation, ils ne connaissent guères le cœur
nfirmé par Lucile & le Déserteur. Quoique la première de ces deux Pièces soit assez vide, & que la seconde fourmille d
a foule, si (comme on a déja lieu de le présumer) on ne voit plus les Pièces favorites rendues que par de médiocres Chanteurs.
aujourd’hui les Spectateurs délicats : on s’abstient d’aller à telle Pièce , qui fait un plaisir infini, parce qu’on souffrir
eints dans les deux Peres de Rose-&-Colas ; mais dans cent autres Pièces , on nous présente des êtres de raison. Gens des V
 : l’heureux choix d’airs connus, presque proverbiaux, répand sur ces Pièces une naïveté qu’on chercherait en vain dans celles
. J’avouerai pourtant que ce genre de chant ne peut convenir qu’à des Pièces folles, ou à la Parodie & la Satyre. Mais la
le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve. Les petites Pièces sont ordinairement à cannevas, & n’ont d’autr
asque dans certains rôles. Je crois que l’on pourrait faire de bonnes Pièces Françaises, où l’on aurait soit un Arlequin, un S
le nom de ses Acteurs, depuis son établissement ; le catalogue de ses Pièces , & la liste de ses Auteurs. Voyez en particul
12 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218
lus grand nombre des mauvais. Quelques personnes de nom, ont fait des pièces de Théatre, ou même des ouvrages de sience, de po
si laborieuse. Notre Auteur « fait entrer, ajoute le même dans cette pièce , toutes les Elégies, les Stances & les Chanso
par cette méthode, il va jusqu’à la mort de quelque Prince, & la pièce est faite ». Il vole à sa société ; quelques Bour
ens sans nombre qu’il a dévoré, il triomphe, sa fortune est faite, sa pièce est affichée. Mais à peine soutient-elle quelques
cœur qu’à recréer l’esprit, a sçu répandre d’un bout à l’autre de sa pièce un intérêt si vif, si bien ménagé, qu’on se plaît
que Racine lui-même croyoit insurmontables, entraîne tout Paris à sa pièce . Warwick a plu malgré la critique, qui prouve qu’
Quel malheur pour nous si nous nous obstinions à ne recevoir que des pièces dignes du grand Corneille ! Si la distance des te
passé ? L’empire des Lettres ressemble à nos Hôtels des Monnoyes. Les pièces qu’on y frappe n’ont pas la même valeur, mais tou
déjà renvoyé dix fois ! » « Je suis sûr d’une. On vous a présenté une pièce , que contre votre coutume vous avez reçue sans al
réponse fut toujours qu’elle seroit honorée de jouer dans cette belle pièce , quelque rôle qu’elle fît. On lui donna enfin cel
’elle fît. On lui donna enfin celui qui lui alloit le mieux, & la pièce ne fut point jouée. L’Auteur le fut pendant trois
ée. L’Auteur le fut pendant trois ans. Dans cet intervale il relut sa pièce jusqu’à trois fois, ce qui est encore contre l’us
pût rien trouver à redire ; on lui disoit pour toutes raisons : votre Pièce n’est pas en état. On l’avoit forcé à la troisiém
13 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318
Comédies à rejeter. L’ECOLE DES MARIS, Autant cette Pièce est admirable par le génie de Molière son Auteur,
t ses intentions afin de tromper son Tuteur qui veut l’épouser. Cette Pièce est tirée d’une nouvelle de Boccace15 que tout au
e serais obligé de rappeller les endroits les plus dangereux de cette Pièce  ; et je ne crois pas qu’il me convienne de faire
mmes c’est la passion qui donne de l’esprit : l’une et l’autre de ces Pièces semblent être imaginées tout exprès pour gâter le
moins encore sur le Théâtre que partout ailleurs. Enfin ce sont deux Pièces qui ne devraient jamais trouver d’Auditeurs ni de
grand malheur de ne pas trouver des expédients pour corriger ces deux Pièces , qui du côté de l’art et du génie, sont des modèl
ar rapport au talent. GEORGE DANDIN. La simple lecture de cette Pièce fait sentir qu’elle ne peut être admise sur un Th
’avoir déja remarqué, toutes les fois que Molière a été inventeur ses Pièces ont été correctes, mais quand il a voulu copier,
14 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67
CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. Qui connaît le mérite, qui sait ap
Régents dans bien des collèges font représenter à leurs écoliers des pièces de théâtre. Voici quatre autorités différentes qu
s tous les Journaux, et par tout le monde, dit très sensément sur les pièces de collège : « Tant d’hommes consacrés à Dieu, qu
voir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces , de trouver des écoliers propres, et de les conte
s oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces , de les mutiler, en retranchant les rôles des fem
-on l’assiduité au théâtre, et le métier de Comédien ? Il faut que la pièce soit examinée par le colloque, qui assurément n’y
de la jeunesse, la Congrégation des Pasteurs de Genève empêcha que la pièce ne fût représentée par les écoliers du collège. »
ublic pour l’instruire ! « Qui sibi nequam est cui bonus erit. » Ces pièces de collège fussent-elles tolérables pour des laïq
flexion sur les saintes ordonnances de l’Eglise, font représenter des pièces par de jeunes étudiants, et y entremêlent des dan
, mais encore compose, imprime, représente dans tous ses collèges des pièces de toute espèce. C’est la tâche des jeunes Régent
es pensionnats et les collèges, se placent à une fenêtre pour voir la pièce , qu’elles vont dans les chambres des écoliers, de
s, dont tous les théâtres sont aujourd’hui purgés, on trouve dans ces pièces toutes les tendresses de l’amour, tout le fiel de
qui voulait s’en mêler. Or ces règles veulent qu’on ne représente des pièces de théâtre dans les collèges que très rarement, q
re la calomnie, qu’on n’a jamais représenté chez les Jésuites que des pièces latines ; et en effet celles du P. Porée, l’un de
s’est permis des parures mondaines ; qu’il n’y a jamais eu dans leurs pièces des rôles de femme. Sur la garantie de leur règle
est propre à former les jeunes gens. Ainsi sont interdites toutes les pièces des Comédiens, qui toutes sont dans la langue du
ant en français, font peu d’impression dans une langue étrangère. Les pièces , devenues nécessairement très rares par la diffic
donné un fort bon extrait (Avril 1753.). Ils n’ont parlé de quelques pièces singulières que rarement, avec de grandes précaut
inutile et dangereux. Je suis pourtant persuadé que les innombrables pièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges 
es ? M. Bossuet (Sur la Comédie, N. 35.) fait, dit-on, l’apologie des pièces de collège, et l’éloge des Jésuites qui les font
èglements de ce vénérable Institut, et on voit en particulier sur les pièces de théâtre, qu’avec toutes les précautions qu’on
autres Principaux de collège, d’examiner si dans la multiplicité des pièces qui se représentent, on a toujours suivi les règl
lesquelles le meilleur est après tout qu’elles soient très rares. Ces pièces sont-elles toutes saintes, toutes en latin, même
eu près de même, verb. Porée. « Le but principal du P. Porée dans ses pièces , était de corriger les mœurs et d’inspirer la ver
é que l’amour des belles lettres. » Ce double aveu de l’inutilité des pièces de collège, et du mérite d’un Jésuite, est un tri
les nouveaux collèges le Parlement de Normandie ne permettra pas les pièces de théâtre : le pourrait-il sans se contredire ?
sans se contredire ? Il y a bien de l’apparence que l’Auteur de cette pièce , le Recteur et le collège nombreux qui la fit rep
15 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
car cet objet n’étant pas celui sur lequel les auteurs dirigent leurs pièces , ils doivent rarement l’atteindre, et souvent il
es exploits d’un héros ? A quoi donc aboutit la morale d’une pareille pièce , si ce n’est à encourager des Catilina, et à donn
rce du dénouement. Le monstre qui sert de héros à chacune de ces deux pièces achève paisiblement ses forfaits, en jouit, et l’
et de jouissance ; mais je demande enfin de quoi leur aura profité la pièce où cette maxime est mise en exemple ? « Quant à
’âme ne diminue beaucoup l’atrocité de ses crimes, et qu’une pareille pièce , jouée devant des gens en état de choisir, ne fît
sie peut rendre une mère cruelle et dénaturée ? Suivez la plupart des pièces du théâtre français, vous trouverez presque dans
des actions atroces ; utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux pièces , mais dangereuses certainement, en ce qu’elles ac
non que ses plaintes donnent une grande émotion durant le cours de la pièce , mais au cinquième acte, où, cessant de se plaind
dénouement démente ces vœux secrets, il n’efface point l’effet de la pièce . La reine part sans le congé du parterre : l’empe
mme on voudra, il séduit, ou ce n’est pas lui. S’il est mal peint, la pièce est mauvaise ; s’il est bien peint, il offusque t
ment le gentilhomme, ou d’un gentilhomme fripon qui le dupe ? Dans la pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête
ou d’une femme qui cherche à déshonorer son époux ? Que penser d’une pièce où le parterre applaudit à l’infidélité, au menso
la plaisanterie est excellente, en est-elle moins punissable ? et la pièce où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite
faite, en est-elle moins une école de mauvaises mœurs ? Passons à la pièce qu’on reconnaît unanimement pour son chef-d’œuvre
mement pour son chef-d’œuvre, je veux dire, le Misanthrope. « Cette pièce nous découvre mieux qu’aucune autre la véritable
aractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces . Il n’a donc point prétendu former un honnête hom
 : et c’est ce qu’il a fait dans son Misanthrope. Alceste, dans cette pièce , est un homme droit, sincère, estimable, un vérit
, qu’il met en opposition avec le sien. Ce Philinte est le sage de la pièce , un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les
s méritoire à supporter les malheurs d’autrui. « Cependant c’est la pièce qui contient la meilleure et la plus saine morale
n oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la pièce , s’occupe, avec son digne cortège, de soins que l
t Houdar de La Mothead, « nous ne nous proposons pas en composant des pièces de théâtres d’éclairer l’esprit sur le vice et su
la leçon de morale que puisse présenter la catastrophe qui termine la pièce , le remède est trop faible et vient trop tard. »
sont encore les moindres défauts. Le devoir et la vertu sont dans vos pièces de malheureuses victimes que vous parez de quelqu
és vont journellement courir à des spectacles, où, peu attentifs à la pièce , on les voit perpétuellement voltiger autour d’un
que les vérités les plus sublimesag . » Et quand même le fond de ces pièces serait tiré de l’Ecriture sainte, on ne peut pas
Gérard, op. cit., p. 277-279. ac. [NDE] Rousseau s’attaque ici aux pièces de Voltaire. ad. [NDE] Dans son Discours sur la
16 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178
précéder un examen très exact des maximes et des expressions de cette Pièce , pour corriger celles qui pourraient blesser les
Corneille l’a nommée) aurait été mieux à sa place dans la classe des Pièces à corriger, ou même à rejetter ; puisqu’elle peut
e corrige pas, du moins d’une manière sensible et éclatante. Dans les Pièces de cette dernière espèce (s’il y en avait) les ge
ombre, etc. A l’égard même du but qu’on se propose dans ces sortes de Pièces  ; et c’est de corriger et d’instruire, il n’y a q
 ; tantôt elle corrige par l’horreur, comme dans Andromaque et autres Pièces du même genre, où les Amants éprouvent les dernie
e, à la Tragicomédie, à la Comédie Héroïque, qu’aux autres espèces de Pièces où l’on introduit des gens de qualité, des Bourge
é de la passion d’amour ; et ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’une Pièce , dont le fondement, les motifs et la diction ne r
est pas seulement pour les Princesses et pour les Seigneurs que cette Pièce est instructive ; les personnes de la plus basse
rien à se reprocher sur l’article de l’amour, il trouverait, dans la Pièce de D. Sanche d’Aragon, deux Acteurs qui lui donne
élicat, ne me reprochera pas trop de condescendance en adoptant cette Pièce  : on ne peut trop condamner, je le répète encore,
elle est empoisonnée, comme on la trouve dans un trop grand nombre de Pièces  ; mais il faut aussi l’approuver sur le Théâtre,
des égards de la bienséance. Je pense donc qu’on doit conserver cette Pièce sur le Théâtre de la Réforme ; avec la seule rése
lui auraient suffi pour se dispenser d’en faire usage dans ses autres Pièces  ; on en sera aisément convaincu, si l’on veut rel
’ait pas écrit sa Tragédie d’Esther dans la forme ordinaire. Si cette Pièce avait cinq Actes, au lieu qu’elle n’en a que troi
sur la Scène. Sous la première (dont il est tant fait mention dans la Pièce ) cette Tragédie est très dangereuse ; sous la sec
on esprit des deux parts. Je me suis enfin déterminé à ne juger de la Pièce que comme les Spectateurs, et à la considérer uni
rais me flatter de faire connaître, dans une courte apologie de cette Pièce , l’art admirable que le Poète a employé pour parv
amiste de M. Crebillon ; et que j’ai eu tort de placer cette dernière Pièce dans le rang de celles que l’on peut conserver po
e ressemblance, il ne se trouve pas quelque différence entre ces deux Pièces , qui puisse déterminer à conserver Rhadamiste, lo
de M. de Voltaire, je suis persuadé qu’on conviendra que, dans toute Pièce aussi bien imaginée et aussi rigoureusement écrit
mon sujet. La Tragédie d’Oreste et Pilade de la Grange me paraît une Pièce excellente pour le Théâtre de la Réformation. Il
ne des Tragédies que je conserve : il dira peut-être que, si dans ces Pièces la passion d’amour est accompagnée d’une morale p
gnes d’être conservées en leur entier ; je sais que la plupart de ces Pièces pourraient être placées dans la classe de celles
qui seront nommés, en cas que mon projet réussisse, pour examiner les Pièces du Théâtre de la réforme plus sévèrement que je n
tus, pour Julie fille de Tarquin, est porté à un tel excès dans cette Pièce , qu’il mérite d’être présenté aux Spectateurs ; a
ais encore récompensée, comme on ne le voit que trop souvent dans les Pièces de Théâtre ; alors on ne pourra en aucune manière
17 (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248
dans le Monde sans contestation. La plus grande question est pour les Pièces de Théâtre, qui étant prononcées en public avec l
eprésentaient que des Tragédies ou des Tragi-comédies qui étaient des Pièces sérieuses, cela suffit-il pour faire croire que c
des très dangereuses n’y fussent décrites fort naïvement, puisque ces Pièces avaient été composées par des Poètes Païens qui f
ne sont pas ceux qu’on appelle des Comédiens, et qui représentent des Pièces sur le Théâtre : On a encore voulu faire distinct
dies facétieuses, et ceux qui représentaient des Tragédies, et autres Pièces de leur style, comme si ceux qui ne jouaient que
et autres Pièces de leur style, comme si ceux qui ne jouaient que des Pièces sérieuses eussent été des Hommes vénérables. Ne d
Comiques, les uns ne valaient pas mieux que les autres, et que leurs Pièces les plus modestes avaient des emportements que no
édiens ne faisaient aucune difficulté dans leur Religion de jouer des Pièces de mauvais exemple, on s’imaginera donc que ceux
rofession prennent une licence pareille ; Que cela se voit dans leurs Pièces les plus régulières, et principalement dans d’aut
ent, qu’on croit qu’elles la peuvent entendre sans rougir. Il y a des Pièces entières qui sont de ce style, et d’autres qui ne
és, comme voulant en tirer de la gloire, et l’on trouve de ces belles Pièces autant en Vers qu’en Prose. Les Poètes et les Com
les demande, et que pour eux ils aimeraient mieux tirer du profit des Pièces sérieuses quand elles sont en crédit, afin de se
passions y sont trop bien représentées ; c’est-à-dire à cause que ces Pièces -là sont trop bonnes, et qu’on y voit des exemples
un Magistrat qui examinât, ou qui fît examiner par Gens experts, les Pièces que l’on voudrait faire jouer devant le peuple, a
18 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116
ologie ; deux Poètes de Théâtre, d’un âge mûr et en état de juger des Pièces , et un ou deux anciens Comédiens. Dans la premièr
du Théâtre, il sortirait sans aucune récompense. 2°. Dans toutes les Pièces nouvelles qui seront écrites pour le Théâtre de l
es Spectateurs puissent en devenir meilleurs, il faudrait admettre sa Pièce , comme on admet celles où sont représentées la ha
teurs qu’une horreur salutaire. 3°. On examinera toutes les anciennes Pièces , pour choisir celles qui paraîtront le plus susce
aire aimer la vertu ; ce qui doit être le premier objet de toutes les Pièces du nouveau Théâtre. 4°. Il n’y aura point de femm
sans en excepter même celles qui seraient Actrices. 6°. Avant qu’une Pièce nouvelle puisse être présentée au Conseil, qui se
ge n’est point contraire aux Loix du Gouvernement. En second lieu, la Pièce sera remise à un des Théologiens du Conseil, qui
rce que souvent ils dépendent plus du geste que des paroles. Alors la Pièce sera remise à l’Auteur, afin qu’il la corrige sui
Théâtre Français ; mais, pour jeter plus de comique dans les petites Pièces , on ajoutera, aux Acteurs ordinaires, l’Arlequin
inquième. Dans le second, j’exclus tout à fait la passion d’amour des Pièces qu’on écrira pour le nouveau Théâtre ; et, dans l
ne autre espèce ; et quand, dans un âge plus avancé, ils liraient les Pièces de l’ancien Théâtre, loin de se plaindre de ce qu
se donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est pas nécess
leur imposer un éternel silence ; et que les contraindre à écrire des Pièces de Théâtre sans amour, c’est comme si on voulait
19 (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57
n effet, qu’il ne soit pas coupable, puisqu’on lui permet de jouer sa pièce à la face du Louvre, dans la maison d’un prince c
barrasse peu et ne m’empêche point de poursuivre. L'observateur de la pièce dont je vous entretiens dit qu’avant que feu Mons
e lui, et qu’il devait indifféremment attaquer tous les acteurs de sa pièce . C'est dans cette pensée qu’il l’accuse d’habille
tre censeur. Comme il attaque Molière dans tous les personnages de sa pièce , il ne veut pardonner à aucun. Il leur demande de
e Festin de Pierre ont, ou de force ou de gré, pendant le cours de la pièce , perdu si visiblement leur honneur qu’il est impo
que la comédie, puisque le mal est dedans et qu’il n’est pas dans la pièce . Après avoir parlé de la paysanne, des équivoques
e et que je combatte tout ce que les faux dévots ont dit contre cette pièce . Ils ont parlé sans savoir ce qu’ils disaient, il
is Molière, dont la prudence égale l’esprit, ne dit pas dans toute sa pièce deux vers contre les hypocrites qu’il n’y en ait
rétexte spécieux, leur intrigue secrète ; ils ont cabalé avant que la pièce fût à moitié faite, de peur qu’on ne la permît, v
ce que les hypocrites, qui craignent d’être joués, reprennent dans la pièce de Molière. Pour moi, je ne sais pas par où l’on
perdre, encore que ce soit injustement. Comme la foule est grande aux pièces de Monsieur de Molière, et que c’est un témoignag
e fausses couleurs pour déguiser la vérité. Molière n’a fait que deux pièces que les tartufes reprennent, dont l’une n’a pas é
. Cependant nous avons également vu du monde à douze ou treize de ses pièces  ; il faut bien que le mérite l’y attire et l’on d
l’auteur des Observations du Festin de Pierre. Si l’on regardait ses pièces comme des éclipses et des comètes, on n’irait pas
lu donner la peine de la regarder. Il n’en est pas arrivé de même aux pièces de Molière, puisque l’on les a toutes été voir av
nsieur, vous avertir, en finissant, de songer sérieusement à vous. La pièce de Molière va causer des désordres épouvantables,
20 (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194
de l’avis de ceux qui pensent que les bons citoyens dans leur belles pièces sérieuses peuvent inspirer, entretenir et fortifi
age, de justice, et de bienfaisance ; je crois de même que dans leurs pièces comiques ils peuvent inspirer du dégoût et de l’a
des spectacles, ils seront choisis entre ceux qui auront fait plus de pièces qui soient en même temps plus agréables aux spect
alité de Premier. Il y a longtemps que j’ai observé que nos anciennes pièces de théâtre qui ont le plus réussi il y a 80 ans m
son croît et le goût se raffine ; il nous paraît aujourd’hui dans ces pièces des défauts, qui ne paraissaient point à nos père
aient point à nos pères, gens d’esprit, il y a cinquante ans : or ces pièces ainsi perfectionnées vaudraient ordinairement bea
eux, soit pour le plaisir, soit pour l’utilité de l’auditeur, que les pièces nouvelles, c’est qu’il est bien plus facile au mê
tout prendre que l’ancien Auteur, qui a traité le même sujet, mais sa pièce aurait été beaucoup meilleure, s’il avait pu sans
ation se servir de tout ce qu’il a trouvé d’excellent dans l’ancienne pièce  ; or pour cela il faudrait qu’il lui fût imposé p
drait qu’il lui fût imposé par un prix proposé de perfectionner telle pièce , alors il ne perdrait rien des beautés de telle p
ectionner telle pièce, alors il ne perdrait rien des beautés de telle pièce de Corneille, de Racine, de Molière et de leurs s
que l’Auteur qui serait capable de perfectionner une des plus belles pièces de Molière est capable d’en faire lui-même une no
émie des spectacles aurait le mieux perfectionné telle comédie. Cette pièce réformée porterait le nom du Réformateur jusqu’à
théâtre, soit en France, soit dans les autres Etats. Il faut dans les pièces comiques observer trois choses capitales. La prem
nctions qui ne sont d’aucune utilité pour le Public. Il faut dans les pièces sérieuses observer trois choses. 1°. Inspirer à l
lice de permettre de parodier et de tourner en ridicule d’excellentes pièces sérieuses, où la vertu est honorée et le vice pun
21 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110
Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture.
Chammeslé. » Boileau à Racine. Ce qui rend la représentation d’une pièce de théâtre beaucoup plus dangereuse que la lectur
le lecteur n’est sensible qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces  : au lieu que le spectateur est exposé à tous les
établir entre la représentation animée et la lecture tranquille d’une pièce dramatiqueas. « La déclamation théâtrale n’est p
t de spectateurs. Quintilien dit que les comédiens embellissaient les pièces des plus mauvais poètes avec tant de succès, que
rai que le sénat de Melpomène et de Thalie ne se chargerait pas d’une pièce sur la simple lecture. Il faut qu’elle soit décla
ionnés que le poète se propose d’exciter. Voilà l’objet de toutes les pièces dramatiques ; et c’est ce qui en rend même la lec
22 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182
un sujet. Si quelques Auteurs du Théâtre Français voyent mourir leurs pièces à l’instant qu’elles viennent de naître, c’est qu
e chaque jour qu’il est de mon avis ; il fait bien plus d’accueil aux Pièces simples de son aimable Théâtre, qu’aux Poèmes int
que de voir enlever ses meubles, & n’en a que la peur : voila une Pièce qui renferme un seul événement. Le Drame du Jardi
toujours peu de chose. le Maréchal-Ferrant, & presque toutes les pièces qui brillent sur son Théâtre, ne sont qu’un image
en au fond du sujet primitif & n’ont aucun rapport au titre de la Pièce . Ils en forment l’épisode & l’Episode est tou
ateur de ce qui devrait l’occuper, & semblent former deux petites Pièces dans une, ainsi que je le prouverai ailleurs. Le
t d’un avis différent dans sa Poètique. Il prétend que les sujets des Pièces de Théâtre ne tariront jamais. Je suis au désespo
vailler pour lui ; & que les plus hardis n’y font paraître que de Pièces singulières & bisares. Pourquoi la Tragéd
oint d’être mis au rang des plagiaires, quand on donne au Hèros d’une Pièce nouvelle, les mêmes passions qui ont déja servi d
aient le plus-tôt qu’il leur étaient possible ; qu’on en juge par les Pièces d’Eschile, de Sophocle & d’Euripide. Les Grec
venables à notre Opéra. La Marchande de modes pourrait être une jolie pièce . Le Boucher mérite bien d’être traité. Le Chaircu
ne on verrait des Riens qui prendraient des formes différentes. Cette Pièce prouverait que des Riens nous plaisent & nous
s avantages, & si quelqu’un d’eux s’avisait de mettre au jour une Pièce intitulée Le Tartuffe, ou le Misantrope ? M. de V
a famille. Il est impossible de se trouver dans le cas d’imaginer une Pièce embrouillée par une intrigue pénible à suivre.
mes soit simple. Les Anciens nous ont dictés cette loi si sage. Leurs Pièces n’ont presque point d’intrigue. Rien de si simple
agédies de Corneille, où respire l’antique vertu des Romains, que des Pièces où l’on dépeint d’après nature un misérable Artis
olument le penser, le dire & le faire croire. Ce que sont les Pièces des différens Peuples. Il est pourtant probab
Il est pourtant probable qu’un Auteur Dramatique doit saisir dans ses Pièces le goût de sa Nation. Ce qui se pratique chez nos
23 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99
l est vrai qu’en les joignant au Drame, c’est autre chose. Toutes nos Pièces ne sont pas également estimables : mais quoi qu’o
ale de nos Spectacles, s’il est certain, que le but de la plupart des Pièces modernes, est de nous peindre la Vertu toujours a
voit les trahisons, les meurtres, les incestes, les parricides ; des Pièces satyriques d’Aristophane ; des Comédies de Plaute
icate du plus doux sentiment de notre âme, est ce qui peut donner aux Pièces tragiques ou comiques, un plus grand degré d’util
t, utile par le plaisir qu’il donne, par la morale que renferment ses Pièces , par les occupations dangereuses & le jeu rui
al sont bons (ce qui ne pouvait être révoqué en doute) ; mais que nos Pièces de Théâtre, « en tant qu’on y trouve une peinture
 ; ces deux effets opposés résultent non seulement de la nature de la Pièce , mais encore des qualités ou des vices du Comédie
de la Pièce, mais encore des qualités ou des vices du Comédien. Si la Pièce est sage, instructive, comme le Misanthrope, le M
ce genre de plaisir à nos Théâtres, il est clair en même-temps qu’une Pièce est bien imparfaite, & loin du but où doit te
’a cherché qu’à donner le plaisir résultant de la Représentation : la Pièce est dangereuse, lorsqu’elle nous divertit par des
viens encore que l’Auteur d’un Drame sachant que ce n’est pas dans sa Pièce seule qu’est la source du plaisir qu’on va cherch
ur le jeu des Acteurs & les grâces des Actrices ; supposer que sa Pièce tirera son principal agrément & sa plus grand
honnête-homme, racheter autant qu’il est en lui, par le châtié de sa Pièce , l’inconvénient trop réel de la séduction qu’opèr
ient trop réel de la séduction qu’opère la Représentation. Lorsque la Pièce est vertueuse, comme le Préjugé, Cénie, Nanine, l
de la volupté. Voila l’inconvénient de l’Histrionisme, même dans les Pièces estimables. Combien le danger ne croîtra-t-il pas
s les Pièces estimables. Combien le danger ne croîtra-t-il pas, si la Pièce n’offre qu’une intrigue amoureuse, où de jeunes f
lard insensé ! Le tumulte des desirs, c’est donc tout ce qu’une telle Pièce excitera dans les uns ; un rire vide, un épanouis
mues d’une manière dangereuse : mais qu’il voye représenter ces mêmes Pièces  ; l’Alcmène séduisante, dont il se peint vivement
reçoive des loix que d’une raison sage & soumise. Dans ces trois Pièces , le jeune-homme ne voit que des objets séduisans 
vice, & n’attaque que le ridicule, est une mauvaise Comédie. Une Pièce qui connive au mauvais goût de son siècle, ne fro
& les ridicules qui déplaisent, caresse celui qu’on aime, est une Pièce dangereuse. En effet, on persiffle Mondor, qui le
teur, &c. que veut on qu’il ressente durant la Représentation des Pièces que je viens de citer ? Que leur apprend le Tuteu
p de défiance, bien de l’éloignement pour nos jeunes Militaires ? Ces Pièces , ou plutôt ces jolis colifichets, par qui le vice
t pour nous ?… Concluons donc, que le Théâtre, uniquement composé des Pièces dans le genre dont je viens de parler, « ne peut
os Spectacles. *. Tels sont les Ménechmes, le Légataire, &c. ces Pièces , où l’on trouve un excellent comique, & qui p
24 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13
e de les appliquer. Quand on fait des observations sur deux sortes de Pièces tout-à-la-fois, il faut au moins qu’elles ayent u
souvent dans des longueurs fatiguantes. Des différentes sortes de Pièces comiques. La Comédie-Bourgeoise dont il s’agi
Comédie-Héroique, & le Haut-Comique-Larmoyant, puisque toutes ces Pièces renferment du comique & du sérieux. Cependant
u sérieux. Cependant il est peut être possible de marquer en quoi ces Pièces différent les unes des autres. La Tragi-Comédie &
’on est souvent sur le point de n’appercevoir qu’un tout parfait. Une Pièce est du haut-comique quand son principal Personnag
p; le plaisant joints ensemble. Les Grecs & les Latins ont eu des Pièces tristes & enjouées tout à la fois. Le Poliphè
ous attriste & nous réjouit tour-à-tour dans quelques-unes de ses Pièces , telles que le Tartuffe, &c. Enfin, la pluspa
liennes sont assez dans le genre du Comique-Larmoyant ; plusieurs des Pièces que les Italiens nous représentent chaque jour à
rs des objets dont on l’approche ? (1). Voyez le choix des petites Pièces du Théâtre Anglais. (2). Fable de la Fontaine, L
25 (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553
roman en action. Point d’aventure galante dont on ne puisse faire une pièce dramatique, on l’a fait d’un très-grand nombre, e
ait mieux qu’eux ? N’a-t-on pas fait dire au prince de Condé, que les pièces de Corneille étaient pour lui des leçons de polit
que bien peu de beaux jours et des lumières bien faibles. Les bonnes pièces offrent un beau dessein, quelques bonnes scènes,
âtre, la petitesse du volume. Les amateurs sont un peu suspects ; une pièce est à leurs yeux un chef-d’œuvre d’esprit ; le de
i ingenii extrema meta. Je m’étonne qu’à l’exemple de la Métromanie, pièce ingénieuse, où l’on loue la manie du vers, on n’a
ra-ce les comédiens ou les libraires, qui ne jugent de la bonté d’une pièce que par l’argent qui leur en revient, et savent b
rs, ni acteurs, ni spectateurs ; ne faut-il pas qu’après la meilleure pièce , une farce vienne dédommager de ses ennuyeuses be
ment plus juste. Rien n’y paraît qui n’ait mille censeurs. Combien de pièces rejetées par les comédiens, ou sifflées par le pa
histoire amusante, que le détail des querelles théâtrales. Si quelque pièce se soutient, malgré l’orage, que le nombre en est
les jours de fête, en ore n’est-ce qu’un habit d’arlequin, composé de pièces rapportées, où l’on trouve un morceau d’étoffe de
buez différemment les rôles, nuancez les caractères, vous ferez vingt pièces de la même étoffe. Nommez dans le pastoral les ru
e, ouvre-t-il une carrière au génie. Je ne parle même que des grandes pièces . Les farces, les divertissements, les pièces d’un
rle même que des grandes pièces. Les farces, les divertissements, les pièces d’un ou deux actes, ne sont que des aventures de
giaires, des traducteurs, des copistes des autres et d’eux-mêmes. Les pièces espagnoles, italiennes, anglaises, sont naturalis
n’est qu’un amas de traits du même caractère, mais sans conduite (une pièce à tiroir). Il en dit de même du Misanthrope, ce q
l en dit de même du Misanthrope, ce qui est vrai. L’intrigue de cette pièce fameuse est fort peu de chose. Je n’ai garde d’ap
’est ni orateur ni poëte, il versifie assez mal, et la plupart de ses pièces sont en prose. Il a traité quantité de sujets. Ce
qu’il égare plus qu’il n’instruit ? Je conviens qu’il y a cinq ou six pièces dans Corneille, et dans chacune cinq ou six scène
yers, des fadeurs sans nombre. Sait-on seulement le nom de ses autres pièces  ? sur cinquante mille vers qu’il a donnés au théâ
e fille à qui les comédiens ont donné part dans la représentation des pièces de son oncle. Après avoir demeuré dans un couvent
s de la nièce, se monta sur le ton tragique et fit imprimer plusieurs pièces adressées à Voltaire, pour le prier d’être le men
ui vit sous ses aîles, avec des notes critiques, où il épluche chaque pièce , chaque scène, chaque vers avec tant d’exactitude
choses, alors si admirées, ne sont plus goûtées. On joue rarement ses pièces , et les portiers n’y sont plus étouffés. Je suis
ce. Le tyrannicide est ouvertement loué, conseillé, exigé dans Cinna, pièce célèbre du même auteur, et dans toutes celles où
s prêtres à la porte du temple. Je m’étonne qu’on ose représenter ces pièces . On extrairait aisément des auteurs tragiques un
de la tête aux pieds n’est qu’un amas de colifichets. Dans toutes les pièces de rapport de la parure, le jargon de la toilette
sont inconnues. C’est partout une espèce de théâtre et de comédie. La pièce a quelque chose de plus grand. Le plan, les vers,
tout ce que le Théâtre italien et celui de la Foire, les farces, les pièces à tiroir ; que dis-je ? les œuvres des plus grand
les œuvres des plus grands maîtres nous présentent. A trois ou quatre pièces près, qu’est-ce que le théâtre de Molière ? Une b
oles ; l’acteur ne fut pas moins inépuisable que l’orateur. De là ces pièces muettes, où les pantomimes se parlaient si bien p
laient si bien par leurs gestes que sans dire un mot ils jouaient des pièces entières. Un roi d’Orient les ayant vus jouer, de
l’Eloquence du corps, ont tâché de le remplacer. Nous n’avons pas les pièces de comparaison pour juger du succès, mais je dis
in, Traité des études, tom. IV, l. III, comdamne absolument jusqu’aux pièces de collége, non seulement pour les mœurs, mais po
L’artisan, à côté du seigneur, juge aussi bien que lui l’acteur et la pièce . Tout ce qui se livre à la merci du public se met
ous les yeux de la jeunesse ? Mais ces rôles sont nécessaires dans la pièce . Il est vrai, et voilà le désordre du genre drama
isse jamais lui servir d’excuse. Mais le vice est puni à la fin de la pièce . Il ne l’est pas toujours, il l’est rarement dans
la malignité ; elles peuplent son parterre, se font entendre dans la pièce et lui applaudissent à mesure qu’il les sert mieu
la juste récompense de l’auteur, de l’acteur, du spectateur et de la pièce .
26 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379
de madame Des Tianges, & ce n’est pas le mien. Molière a fait des Pièces où les mœurs sont blessées ; Regnard l’a imité da
ées ; c’est une vérité : mais, prenons la plus mauvaise de toutes les Pièces en ce genre, & choisissons-la nouvelle ; le T
conduite ; mais il s’y présente des exemples de vices à fuir : cette Pièce est pernicieuse pour la Jeunesse, mais elle est t
re ; ils sont ordinairement incorrigibles : ainsi ce mérite, dans une Pièce , est comme nul. Voila les réflexions que j’ai fai
omme nul. Voila les réflexions que j’ai faites souvent, en lisant les Pièces libres, que madame Des Tianges a rangées sous ses
se l’usage de son cœur, &c. Il prouve tout cela, par l’examen des Pièces  ? Des Arcis. Ma sœur, comme vous, j’ai lu la
pour les enfans qu’elle m’aura donnés. J’ai même trouvé que quelques Pièces de Molière, trop libres, & d’autres Comédies,
en croyant avoir fait beaucoup par la suppression de l’amour dans les Pièces  : outre qu’elle ôterait l’intérêt, elle serait mê
qui s’allume, jette un éclat vif, & s’éteint : mais, l’effet des Pièces où l’amour fait le principal rôle, fût-il certain
ous amusions à leur manière. Je n’entens pas néanmoins, justifier les Pièces ou l’Amour est employé non-convenablement ; où le
éâtre, & le Cid, & Rodogune, & Phèdre : je trouve que ces Pièces si grandes en elles-mêmes, suppléent à l’importan
mageât de pareils chefs-d’œuvres, remplis d’instructions utiles ? Ces Pièces n’inspirent-elles pas l’horreur du vice, en même
té de sentir : la première fois que je vis représenter Mithridate, la Pièce m’intéressa grandement, jusqu’à cet endroit de la
convenance. Revenons à Rodogune. L’Auteur dit, dans l’Examen de cette Pièce , que l’ambition lui paraît la seule passion digne
 ; il n’hésite pas à dire, que le Tableau en est dangereux dans cette Pièce  : après avoir lu cet endroit de la Réformation je
nature : ce n’est que d’après l’épreuve réitérée des effets de cette Pièce sur elles & sur moi, que j’ose avancer que la
l’une ou l’autre de ces qualités lui manquent, il ne donnera que des Pièces mauvaises ou dangereuses : un homme qui ne court
ne court qu’après les applaudissemens, s’embarrasse assez peu que sa Pièce corrompe, pourvu qu’elle soit suivie ; il jettera
ndre agréables par ce coupable moyen, & je me suis aperçu que ces Pièces étaient les plus suivies. Je citerai pour exemple
& le fortifie pour légitimer de mauvaises mœurs. Cette dangereuse Pièce , ainsi que beaucoup d’autres du même Auteur, a fa
ère doit toujours triompher, & quel qu’ait été son Rôle durant la Pièce , prendre enfin le sceptre, commander en Reine, ob
t utile sur le Théâtre ; le chef-d’œuvre de Molière, sera toujours la Pièce où cet excellent Dramatique a fait le tableau de
ns sont toujours sous & toujours dupes : je sens que de pareilles Pièces tendent à rompre la subordination de la nature ;
la blancheur honorable de sa tête. Mon avis serait donc, que dans les Pièces a composer, on corrigeât la jeunesse par le ridic
ns desordonnées, comme la haîne contre telle & telle Nation : une Pièce , qui, même en temps de guerre, dirait de grossièr
Mahomet, & l’Ariste du Méchant. Honorine. Jamais une bonne Pièce ne choque les mœurs de son temps. Qu’on n’attribu
ui ait encore existé. (Je continue de lire). On me dira, que dans les Pièces , le vice est toujours puni, & la vertu recomp
ssi, plus indulgent que madame Des Tianges, pensé-je qu’il est peu de Pièces qu’on doive rebuter, parce qu’il en est peu où le
Honorine. Monsieur Rousseau passe ensuite à l’examen de quelques Pièces  : il convient qu’il ne faut pas toujours regarder
est le plus parfait Auteur comique… mais qui peut disconvenir que ses Pièces ne soient une école de mauvaises mœurs ?… Son plu
rquoi : ce qu’on applique à tout le genre Comique, n’est vrai que des Pièces où l’on emploie le ridicule, & nous n’avons p
p fondées, & l’examen sévère qu’il fait de quelques-unes de leurs Pièces , est dicté par la raison : mais que de Comédies o
r le goût de la débauche ; cet effet ne peut résulter que de quelques Pièces , proscrites par le Plan de Réforme. J’ajoute…
il m’a semblé, qu’il n’y aurait aucun inconvénient à mettre les mêmes Pièces sur les deux Théâtres de la Capitale, en les fesa
sses différentes. Des Tianges. Vous mettez à la tête les grandes Pièces de caractère, telles que le Misanthrope, avec cel
de caractère, telles que le Misanthrope, avec celles que vous nommez Pièces d’Instruction : mais presque toutes les Comédies
s nommez Pièces d’Instruction : mais presque toutes les Comédies sont Pièces d’Instruction ? Adelaïde. J’en conviens ; &a
nomination a quelques Drames, que parce qu’ils ne pouvaient se nommer Pièces de caractère. La seconde Classe est aussi composé
e nommer Pièces de caractère. La seconde Classe est aussi composée de Pièces de caractère, & de Comédies, où plusieurs per
ces deux Comédies corrigent par le ridicule. La quatrième Classe, des Pièces sérieuses, que d’autres ont confondue avec le Com
es, pour les éloigner ainsi. Je fais autant de cas que je le dois des Pièces de Féerie ; mais je ne les crois dignes que du ne
Comédies-Farces sont reléguées dans la onzième Classe, ainsi que les Pièces de simple amusement, & généralement presque t
tre que la prévention, plutôt que la justice, a dicté le jugement des Pièces de la douzième Classe… Des Arcis. Je pense l
ours oui dire que le Public de la Capitale dédaignait aujourd’hui les Pièces de pure intrigue ; que le plus grand nombre des S
dernière Classe comme absolument à rejeter. Effectivement, combien de Pièces , où l’on charge de ridicule, en les outrant, en l
urs ? Comme l’a dit monsieur Rousseau, de faire rire le Parterre. Ces Pièces , je veux le croire, ne satyrisent pas la vertu, m
on amie : comment l’avez-vous imaginée ?… vous voulez qu’une mauvaise Pièce assomme trois fois le Public, avant qu’il puisse
oisième satisfera quiconque n’aura pu voir les deux premières : si la Pièce est mauvaise, tous ces Spectateurs desireront de
uatre Représentations suffisent pour faire triompher de la cabale une Pièce passable : la troisième, qu’on ne s’écrasera pas
ns, qu’il serait à propos qui fussent toujours faites exprès pour les Pièces nouvelles. Quant aux recompenses, ou si l’on veut
paraît officace efficace pour que nous n’ayions que très-rarement des Pièces dans les genres les moins estimables. Honorin
Article V : j’y rends compte des motifs qui m’ont portée à donner les Pièces de rebut aux Baladins ; telles qu’elles sont, je
e purisme : ira qui voudra ; liberté entière : nous avons beaucoup de Pièces qui ne laissent pas d’être utiles, quoiqu’on ne l
isque les Acteurs seront en grand nombre, & que tous joueront des Pièces différentes. Ainsi les Pièces, les Acteurs, tout
and nombre, & que tous joueront des Pièces différentes. Ainsi les Pièces , les Acteurs, tout piquera la curiosité*. On pour
grès de l’Art Dramatique : il n’est d’ailleurs aucune de ces vieilles Pièces , où l’on ne trouve quelques morceaux, qui feraien
ale, de quelque condition qu’il fût. Les Eloges seront précédés d’une Pièce patriotique, dont les Français seront les Héros.
inconvéniens. Quant à ces contrastes entre la Grande & la Petite Pièce , ils sont quelquefois utiles, pour détruire cette
ce que peuvent faire sentir des Baladins, des femmes dérèglées ? Une Pièce , décente, vertueuse succédera : l’émotion qu’elle
orruption. Oui, je veux des impressions durables, parce que, avec les Pièces que j’admets, & les Acteurs que je propose, j
vertu : les Acteurs étaient des Personnes qualifiées ; & quand la Pièce était jouée, ils venaient reprendre leur place da
homme de sens, résolut de faire à la hâte une Rapsodie de différentes Pièces , à laquelle il cousit quelques Scènes de sa façon
er des transports d’admiration à tous les Spectateurs. A la fin de la Pièce , quelque Parterrien petit-maître, fraîchement arr
de la sorte : Messieurs, j’ai lieu de me féliciter doublement que la Pièce vous ait plu ; car dans le même homme, vous venez
ur la nouvelle Scène, que les Auteurs Dramatiques devront faire leurs Pièces de manière que, sans s’éloigner de la nature, ou
, le Prêtre de la peuplade, assemble toute sa maison ; & dans une Pièce qu’il fait chanter, il détaille les vertus de ceu
ns par de mordantes satyres ; les Bacchantes mettaient quelquefois en pièces les hommes qu’elles rencontraient. Malgré tout ce
e d’appeler Chanson de la lie, ou Chanson des Barbouillés de lie, les Pièces satyriques débitées sur un Charriot, par des gens
& celui de Dramatiste, n’est dû qu’a Eschyle : ce dernier fit une Pièce , & ne sachant quel nom lui donner, il examina
es Républiques, où il y avait des Combats & des Prix, les petites Pièces que les Enfans jouaient eutr’eux. Car au lieu d’a
e la Jeunesse de Rome représentait publiquement, à la fin des grandes Pièces , les Atellanes, sans deshonneur. Cependant l’on d
êtes expiatoires dont parle Tite-Live. Elles furent célébrées par des Pièces Dramatiques, par des courses & des combats de
uvius, le Gaulois Cæcilius, le sentencieux Accius, Afranius, dont les Pièces passent pour avoir été trop libres, le suivirent,
qu’un malheureux esclave occupé à tourner la meule : il composait ses Pièces dans la boulangerie, aux heures destinées a prend
destinées a prendre quelque repos ; le principal Acteur qui joua les Pièces de cet excellent Comique, était un Calliopius, un
rice était forcée de se prêter à tout ce que portait l’argument de la Pièce  ; telle fut la Représentation de l’histoire de Pa
as long-temps en usage à Rome : dès le temps d’Auguste, on laissa les Pièces de Plaute & de Térence, pour ne donner que de
consacrés à représenter les Héros de la Nation. « Tous les sujets des Pièces Grecques, dit monsieur Rousseau, n’étant tirés qu
p; que des Esclaves les représentèrent ; qu’on ne s’en tint pas à ces Pièces , qui furent jouées rarement, mais qu’on leur subs
; va le soir sur le Théâtre public divertir ses Concitoyens, dans une Pièce à cannevas, où brille la vivacité de son imaginat
ventent un genre burlesque & satyrique1. Antoine Faydit donna une Pièce intitulée : Les Egaremens des Prêtres 2. Dans le
ans le même temps, les Clercs Basochiens imitèrent Aristophane, leurs Pièces , qu’ils apelaient Moralités, dégénérèrent en Saty
emps & dans tous les cultes. Lorsque, dans la suite, on donna des Pièces instructives & sérieuses, ils durent n’y voir
: le même Auteur fit une Didon, & deux Comédies. Les mœurs de ces pièces étaient très-licencieuses : aussi le siècle de He
enri III ; à Garnier, succéda Alexandre Hardy ; cet Auteur a fait 600 Pièces . Ce n’est pas en France seulement qu’on représent
ne si grande foule, que le Pont trop chargé, se rompit à la fin de la Pièce , & qu’il s’y noya beaucoup de monde. Ce fut c
ols de leur côté, avaient alors Lopez de Véga, qui composa deux mille Pièces  : les Anglais, Johnson, Shakespear, &c. les A
u Gouvernement. L’homme qui fit ce prodige, c’est Corneille, & la Pièce qui en fut l’occasion, c’est Polyeucte ; Drame, i
elle, les supplices, la mort même ; sur-tout si l’on considère que la Pièce parut dans un temps où venaient de cesser les gue
et heureux choix du sujet & des circonstances : Louis XIII vit la Pièce , & sa piété n’y découvrit rien que de louable
n’était pas suffisante pour entretenir la Troupe. L’on représenta les Pièces burlesques de Scarron, dans lesquelles brilla le
: ni la raison ni les mœurs les plus sévères ne peuvent improuver les Pièces de notre tendre Racine : mais un Chrétien ne peut
piété triste & sauvage. M. Formey dit que si Nicole avait vu les Pièces de Lachaussée, de Boissi, & la Cénie, il aura
condanner le Théâtre : soyons sûrs qu’il nous pardonnerait plutôt des Pièces qui n’excitent que le rire, sans intéresser le cœ
n, leur avilissement, leur licence, en sont la principale cause : les Pièces libres en sont une autre. Détruisons ces deux sou
u mal, en nous procurant de dignes Acteurs, & rejetant toutes les Pièces libres ; en excitant nos Dramatistes, à nous donn
es les Pièces libres ; en excitant nos Dramatistes, à nous donner des Pièces châtiées, à traiter mille sujets neufs qu’on n’a
ls ; un nouveau Tartufe ; cette matière fournirait plutôt encore deux Pièces qu’une. Suivons les vues sages de quelques Ecriva
our. D’ailleurs, on peut imiter les Salles, les Décorations, mais les Pièces , c’est une chose moins facile.] La surtaxe des pr
nisons, se sont mis depuis quelques années, dans le goût de jouer des Pièces , où ils deviennent Acteurs sans se deshonorer. Il
re cet usage tout-à-fait irrepréhensible, il serait essenciel que les Pièces fussent choisies, & que des Militaires ne fis
que des Héros. Malheureusement tout le contraire arrive ; ce sont des Pièces ariettées, & nos Comédies les moins estimable
mbeaux décousus d’Homère, qu’on joignit apparemment dans la suite aux Pièces inventées par Thésée. *. L’état de Comédien étai
chines, où il y avait aussi de la Musique. 1. Jean Michel donna une Pièce de la Vie de J. C. qui, de même que les Comédies
27 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233
ais en entier le rôle de Junie : on parlerait beaucoup d’elle dans la Pièce , on rapporterait tout à elle ; mais elle ne paraî
confidence à Narcisse, et celui-ci le rapporterait à Néron ; ainsi la Pièce ne perdrait rien du côté de l’intérêt. Si quelqu’
t pas besoin) en sorte qu’il ne fût point question d’amour dans cette Pièce , mais seulement de la politique de Néron, qui veu
vis est bien sûr) ils prétendent, dis-je ; que lorsque le Héros de la Pièce doit succomber à une infortune qu’il n’a pas méri
nue, n’est-il pas constant que les Auteurs, qui ont retranché de leur Pièce le personnage de Créon, s’exposent à faire paraît
t qu’il me paraît peu exact : car il est incontestable que dans leurs Pièces Œdipe est innocent de tout point ; et que tout pa
en même temps la matière d’un cinquième Acte, et perfectionnât cette Pièce de tout point. Dans cet état la Tragédie des Hora
; et qu’il s’excuse auprès de ses Lecteurs de ce que le dessein de sa Pièce ne lui a pas permis d’y placer la tendresse et le
de Perpenna. Corneille, j’en suis sûr, aura souhaité, en écrivant sa Pièce , de la porter à ce point de pureté et de perfecti
heur, et dont on dit communément que la mort est la catastrophe de la Pièce , je ne suis pas de cet avis ; parce que je donne
sentiment, qui constitue la catastrophe. La Tragédie de Géta est une Pièce excellente pour le Théâtre quant aux mœurs ; mais
e Théâtre de la Réformation. AGRIPPA, ou le faux Tibérinus. La Pièce d’Agrippa ou du faux Tiberinus, que M. Quinault s
les traits surprenants et les coups de Théâtre, fréquents dans cette Pièce , m’aient fait illusion ; puisque les Acteurs ne c
ence, mais même avec des yeux de critique. On ne parle, dans toute la Pièce , que de l’amour de Lavinie pour Agrippa, et de l’
asse pour le meurtrier de son frère. J’en ai conclu d’abord que cette Pièce n’était point susceptible de correction ; parce q
Poète, sans suivre la même route, et par conséquent pour corriger la Pièce , en conduisant l’action à sa fin, sans le secours
e rencontrer. Quinault nous apprend, dans les premières Scènes de sa Pièce , qu’il s’était déjà parlé de mariage entre Lavini
r. Mais je suis persuadé que Quinault a changé d’avis en composant sa Pièce  ; et que s’étant imaginé, par les raisons que nou
oire d’instruire et de corriger. Je pense donc que, pour rendre cette Pièce digne du Théâtre de la Réformation, il faudrait f
e vengeance) serait autorisé ; et il n’y aurait rien à reprocher à la Pièce , si ce n’est peut-être quelques expressions de te
aisé : et nous avons déjà nommé bien des Tragédies dans la classe des Pièces à corriger, qui demandent un plus grand travail.
de Romulus, est d’une espèce à laisser longtemps en suspens, si cette Pièce est digne ou n’est pas digne du Théâtre de la réf
que, malgré toutes ces raisons, je n’ai pas osé non plus placer cette Pièce dans le nombre de celles que l’on peut conserver.
range Chancel. Dans mes examens précédents j’ai placé, parmi les Pièces que je conserve, des Tragédies qui, sûrement, ont
avoir examinée avec la dernière sévérité. Il semble d’abord que cette Pièce ne nous présente pas une passion d’amour, telle q
28 (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48
ni le beau Génie de la Poésie, et ses Amis avouent librement que ces Pièces sont des « Jeux de Théâtre, où le Comédien a plus
de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces . Voilà en peu de mots ce que l’on peut dire de pl
un Valet plus impie que son Maître qui en fait rire les autres. Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un
eçon. Ceux qui ont la conduite des âmes, savent les désordres que ces Pièces causent dans les consciences, et faut-il s’étonne
’autres pour le libertinage, et il marque visiblement dans toutes ses Pièces le caractère de son esprit : il se moque égalemen
ligion. « Je connais son humeur, il ne se soucie pas qu’on fronde ses Pièces , pourvu qu’il y vienne du monde Dans sa Critique
ou supprimer ses Ouvragese. Il est vrai que la foule est grande à ses Pièces , et que la curiosité y attire du monde de toutes
ère a très mauvaise raison de dire, qu’il n’a fait que traduire cette Pièce de l’Italien, et la mettre en Français : car je l
’entendre parler qu’il ait un Bref particulier du Pape pour jouer des Pièces ridicules, et que Monsieur le Légat ne soit venu
our leur donner son approbationf. Je n’ai pu m’empêcher de voir cette Pièce aussi bien que les autres, et je m’y suis laissé
e plaint qu’on le condamne sans le connaître, et que l’on censure ses Pièces sans les avoir vues ; mais je trouve que sa plain
piété et d’abomination pour faire sortir de son esprit diabolique une pièce toute prête d’être rendue publique, en la faisant
il serait difficile d’ajouter quelque chose à tant de crimes dont sa Pièce est remplie. C’est là que l’on peut dire que l’im
sont les beaux et généreux mouvements qui mettent fin à cette galante Pièce , et je ne vois pas en tout cela, où est l’esprit 
s. Ce sont ces quatre sortes d’impiétés que Molière a étalées dans sa Pièce , et qu’il a partagées entre le Maître et le Valet
bassesse et en ridicule les choses saintes : voilà ce qui compose la Pièce de Molière. Le Maître et le Valet jouent la Divin
uvait pénétrer dans le sentiment de tous ceux qui font la foule à ses Pièces , il connaîtrait que l’on n’approuve pas toujours
ne put s’empêcher de dire, qu’il y avait bien de l’Impiété dans cette Pièce . Un Marquis après avoir embrassé Molière, et l’av
int d’homme si peu éclairé des lumières de la Foi, qui ayant vu cette Pièce , ou qui sachant ce qu’elle contient, puisse soute
piété et d’abomination pour faire sortir de son esprit diabolique une pièce toute prête d’être rendue publique, en la faisant
as identifié la source de cette citation, qui ne se trouve ni dans la pièce ni dans le Placet. o. [NDE] Comprendre : « perso
nterlocuteur fictif (le recours à la foudre est bien la preuve que la pièce ne verse pas dans l’impiété). Et l’auteur reprend
29 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83
me datum. » Quintilien ne veut pas même qu'on permette la lecture des pièces du théâtre aux jeunes gens, jusqu'à ce que l'âge
s des Ecoliers, et quatre jour après ils en faisaient représenter les pièces sur leur théâtre. Que l'homme est peu conséquent 
sse, on doit absolument la lui interdire. Qu'on ne cite point ici les pièce de Collège pour justifier les jeunes gens qui von
vont à la comédie. Nous n'approuvons pas, il est vrai, ces sortes de pièces  ; mais ce serait être injuste de ne pas convenir
théâtre, et les Ecoliers aux Comédiens, et qu'au contraire quand une pièce du théâtre n'a pas excité la passion, on dit d'ab
pièce du théâtre n'a pas excité la passion, on dit d'abord c'est une pièce de collège : double accusation, dont on ne manque
suite, qui longtemps Régent et ensuite dans le monde, connaissait les pièces de Collège et les effets pernicieux que produit l
Acteurs. « Le théâtre est épuré, dit-on, il n'y a plus aujourd’hui de pièce licencieuse. » Le Journal des Savants (janv.1763.
es plus vives contre Racine, sur l'amour dont il a infecté toutes ses pièces  ; et les parcourant en détail, il montre que cet
ait-il condamner atrocement la Société, qui partout faisait jouer des pièces , surtout chaque année à Paris, où lui-même en ava
itutions de S. Ignace, qui veut que tout soit en Latin, on jouait une pièce Française entremêlée de ballets de toute espèce,
-elle excusable, ce qui n'est pas, puisqu'on y représentait les mêmes pièces et de la même manière qu'à la Comédie Française,
et qui n'ayant pu y réussir, demanda qu'au moins on fît examiner les pièces avant que de les représenter ? comment peut-il s'
on titre pour agir en maîtres ; ils s'avisèrent de demander certaines pièces que les Comédiens ne purent ou ne voulurent pas l
ère n'ait été témoin de ce burlesque événement, il en eût composé une pièce plus amusante que l’Avocat Pourceaugnac, dont il
, en faveur de laquelle il a beaucoup écrit ! S. Evremont composa une pièce dont le fonds était une fille devenue folle par l
Dieux du paganisme qu'elle adore. Il y montre combien la lecture des pièces de théâtre et l'assiduité au spectacle dérangent
Maintenon a fait composer pour la maison de S. Cyr et représenter des pièces de théâtre par ses filles, elle les a fait exerce
du Roi, où les Princesses et les Dames de la Cour représentaient des pièces de toute espèce. Il n'y avait plus qu'un pas à fa
t joués avec succès. On ne songeait point encore à faire composer des pièces saintes ; Esther et Athalie furent le fruit de la
s ne la joueront de leur vie, ni aucune autre de vos pieces. » Si des pièces jouées dans un couvent par des enfants élevés dan
t et de vanité, la dévotion et l'amour du monde, composait de petites pièces et les faisait représenter, enseignait ses élèves
n eût de leur aversion pour le théâtre, ils désirèrent que toutes les pièces ressemblassent à Esther. Je ne sais pourtant s'il
les plus vifs, que des spectateurs, plus attentifs aux grâces qu'à la pièce , y formèrent des passions qu'il fallut terminer p
honnête ». Les Religieuses même de S. Cyr refusèrent d'assister à la pièce , elles se mirent en oraison dans le temps qu'on l
même dans la maison de S. Cyr, n'y a paru, ni pour lors, ni dans les pièces qui ont été jouées dans la suite. Cette Congrégat
, et S. Cyr a été depuis plus de quarante ans sans représenter aucune pièce . M. Languet, dernier Curé de S. Sulpice, rival et
Cyr, partout on suivra l'exemple que vous donnerez, on se lassera des pièces de piété (elles sont en petit nombre et la plupar
ait moins rigide que vous ; il permet à ses filles de représenter des pièces de dévotion. Il est vrai , reprit Hebert ; mais i
uoiqu'il y ait certainement de la différence pour les mœurs entre les pièces de collège et celles de la comédie, on aura toujo
; elle déclare à Racine que ses filles de S. Cyr ont si bien joué ses pièces , qu'elles ne les joueront de leur vie, et elle en
30 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344
acles de Paris, le rideau de l’avant Scène ne se baisser à la fin des Pièces qu’après qu’on en est averti par un grand coup de
ns de les amener à propos. Notre siècle est avide de Spectacles ; une Pièce qui en serait tout-à-fait dénuée, ennuirait sûrem
éclatantes, & d’une pantomime difficile à bien éxécuter. Les Pièces de nos Voisins sont remplies de Spectacles. L
s Poètes des Nations Voisines n’épargnent pas le Spectacle dans leurs Pièces en tout genre, qui sont un peu moins correctes qu
afin d’attacher leurs Spectateurs, que l’uniformité de nos meilleures Pièces n’ébranlerait pas. Ne parlons ici que des Anglais
de prétendre qu’un Poète devait très peu s’occuper du Spectacle de sa Pièce , parce qu’il est étranger à l’action ; & que
dire, qu’elles ne ressemblent en rien à celles qui sont dans d’autres Pièces  ; de sorte qu’elles offrent un Spectacle tout-à-f
tre moderne a besoin du secours des décorations. La plus-part des Pièces du nouveau Théâtre sont remplies d’un grand Spect
ls auraient peu d’imitateurs, selon les apparences. Combien est-il de Pièces où le lieu de la Scène est à peine marqué, &
31 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443
des Acteurs, & du ton platement bouffon de la plupart des petites Pièces de ce temps. La Comédie ayant enfin reçu des loix
pleines d’esprit, s’amusent encore quelquefois à composer de petites Pièces dans ce même goût. A force d’imagination & de
plus d’imagination & de gaîté. Quelques Auteurs attribuent cette Pièce à Jean de Meun, mais Jean de Meun cite lui-même d
ose ; & d’ailleurs nous avons de bonnes raisons pour rendre cette Pièce à Guillaume de Lorris*. Si nous sommes étonnés, a
e son succès par l’invention & l’esprit qui y règnent, mais cette Pièce ne devait point former un nouveau genre, & n’
c des traits extérieurs qui pouvaient le caractériser. L’Auteur de la Pièce , pour achever de l’avilir, osa lui prêter son lan
issant fut signé… mais le Philosophe demanda la grâce du coupable. La Pièce rentra dans le néant avec son Auteur ; mais la ju
32 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251
moindre grace au Poète qui s’en écarte. Je pense que la plus-part des Pièces ne tombent que parce que le caractère du principa
ersonnages, je parle en général ; mon discours se rapporte à diverses Pièces à la fois. On fait agir plusieurs Acteurs dans un
e : il a eu soin d’avertir de ce qu’il se proposait, en intitulant sa Pièce les Adelphes, c’est-à-dire les Frères. Les meille
aire renoncer à leurs faiblesses, à leur erreur. Je pense même qu’une Pièce est mieux dans les règles lorsqu’elle finit sans
’on n’oserait faire changer les mœurs d’un personnage au milieu d’une Pièce , de même est-il ridicule de se le permettre à la
es autres dénouemens avec moins de rigueur. Ce n’est que dans les Pièces chrétiennes. Ils ne sont supportables que dan
ans les Pièces chrétiennes. Ils ne sont supportables que dans une Pièce chrétienne ; parce qu’il est alors à supposer qu’
e n’avoir aucune ressemblance avec les caractères déja tracé dans des Pièces connues. Je ferais loin de donner un pareil avis,
Grecs ne s’attâchaient qu’à peindre leurs mœurs. Les personnages des Pièces Italiennes n’ont point cette élévation qu’ils aur
t aux mœurs d’une Nation ; les connaître, c’est avoir une idée de ses Pièces enjouées. L’Opéra-Bouffon ne peut se dispense
rs qui les représenteront pourront rendre leur jeu plus vif, & la Pièce sera plus animée. On veut encore que les Amans de
33 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91
u, Monsieur, qu’il n’en est pas un seul qui, voyant représenter cette pièce , ne partage au moins dans ce moment le repentir d
Médée, ne les déteste plus encore au commencement, qu’à la fin de la pièce »bi  : mais vous avez bien raison. Si je dis simp
e au contraire l’exécration qu’Œnone mérite d’un bout à l’autre de la pièce . Que de vérités cette Tragédie ne met-elle pas au
t nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous et non dans les Pièces . […] L’amour du beau est un sentiment aussi natur
ants ou plus vertueux qu’à leur ordinaire. « On me dira que dans ces Pièces le crime est toujours puni, et la vertu toujours
.. »bs Avec quelles lunettes avez-vous donc vu cela, est-ce dans la pièce de M. de Crébillon ou dans celle de M. de Voltair
, » et vous ne voyez pas « de quoi peut profiter aux spectateurs, une Pièce où ce vers, "Et je jouis enfin du prix de mes for
ssent. Un des motifs qui fait que les Comédiens jouent rarement cette pièce c’est qu’ils savent que la plupart des Spectateur
ne peuvent que rarement soutenir une seconde représentation de cette pièce . Permettez-moi de vous raconter un fait qui, quoi
que le vers qui mettait le Capitaine en fureur était le dernier de la pièce , car ils auraient eu peine à reprendre leur série
re. Allez, Monsieur, à la Comédie la première fois qu’on jouera cette pièce  : ne vous occupez nullement du spectacle, donnez
nneur que vous portiez à sa personne, vous ne devez que justice à ses pièces  ; et vous ne savez point acquitter vos dettes au
la reconnaissance et de la société ? Pourquoi ne pas puiser dans les pièces de mille Auteurs qui sont morts les preuves de vo
aire pour Berlin, nous continuâmes à représenter quelques-unes de ses pièces . Le goût et les lumières de Madame D., digne nièc
nt conduit chez elle pour lui rendre mes respects, elle me déclara la pièce qu’on m’avait jouée, et m’apprit que M. de Voltai
. J’ai joué, comme je vous l’ai déjà dit, le rôle de Séide dans cette pièce  ; M. de Voltaire avait lui-même composé notre Aud
ens qu’il avait prié d’apporter un œil connaisseur et critique sur la pièce et sur les Acteurs, plutôt que leurs dispositions
n se peindre sur tous les visages et monter au comble à mesure que la pièce approchait de la catastrophe : toute l’assemblée
iteurs consommés au Spectacle, et maîtres eux-mêmes du Théâtre, si la pièce n’était une de celles qui toucheraient le cœur le
d bien même on la débiterait comme on lit la gazette ? En admirant la pièce , personne ne s’avisa cependant de trouver que Mah
rce du dénouement. Le monstre qui sert de héros à chacune de ces deux Pièces achève paisiblement les forfaits, en jouit, et l’
et de jouissance ; mais je demande enfin de quoi leur aura profité la Pièce où cette maxime est mise en exemple ? » by. [ND
lque honneur que je porte à sa personne, je ne dois que justice à ses Pièces , et je ne sais point acquitter mes dettes aux dép
ch. [NDE] Ibid., p. 105. Il s’agit là des deux derniers vers de la pièce . ci. [NDE] J.-J. Rousseau, op. cit., p. 48 : «
34 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118
tement le Gentilhomme, ou du Gentilhomme fripon qui le dupe ? Dans la Pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête
onvaincre le Spectateur, il la lui expose dès les premiers mots de la pièce  ; les voici : c’est George Dandin qui parle. « A
, ou plus de bonne volonté pour l’Auteur à la représentation de cette pièce , vous auriez mieux senti son objet, qui était d’a
mêmes motifs qui justifient MM. de Voltaire et de Crébillon dans les pièces de Mahomet et d’Atrée. Il met en Scène un caractè
aissé triompher le Vice est sans doute l’éloge qu’il désirait pour sa pièce . En effet, consultez-vous vous-même. Êtes-vous ja
on voudrait qu’elle fût punie : donc Molière était de votre avis, sa pièce ne mérite aucun reproche, si vous voulez vous acc
s ; cet Auteur respectable dis-je, a trouvé de quoi reprendre dans la pièce de George Dandin : ce n’est ni l’infortune de cel
rements de son fils, il est le premier et le plus criminel ; et cette pièce , si licencieuse à votre avis, est telle qu’elle d
tes gens, ils ne sont que comiques et subordonnés à l’intrigue de ces Pièces . Nos Auteurs ne les font donc pas toujours dignes
femelles de son temps, que Molière a joué avec tant de succès dans sa Pièce . N’est-ce qu’un ridicule qu’il a joué dans L’Avar
es obstacles que leur malignité opposait à la représentation de cette Pièce . Le Menteur, le Joueur, le Glorieux, l’Ingrat, le
i Alceste est un galant homme tourné mal à propos en ridicule ; si la pièce , comme vous vous l’imaginez, est contraire aux bo
i ne conseillé-je pas aux pères et mères d’affecter de faire voir ses Pièces à de jeunes filles. L’enfance, les premières anné
différent à vingt-cinq ou trente. On sait alors beaucoup plus que les Pièces de Dancourt n’en peuvent apprendre. La lecture ou
à disculper que Dancourt, surtout par rapport au Légataire ds, cette Pièce qui vous fait proférer cette longue Capucinade :
n oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la Pièce , s’occupe avec son digne cortège, de soins que le
te une souris. » du A vous entendre, on dirait que Regnard a fait sa Pièce exprès pour y introduire et légitimer tous les cr
vous dites. Mais le seul reproche qu’on ait à lui faire, c’est que sa Pièce n’est qu’amusante, au lieu d’être instructive. C’
iez, cette réflexion n’est pas plus difficile à faire en faveur de la Pièce , que toutes celles que vous avez imaginées contre
inées contre elle, et vous êtes par conséquent le seul pour qui cette Pièce ait été dangereuse. Si comme tout le monde vous e
ait été dangereuse. Si comme tout le monde vous eussiez voulu voir la Pièce dans son véritable point de vue, vous auriez sent
ent furtif ? L’absurdité de ce dénouement ne doit-il pas justifier la Pièce à vos yeux ? Rassurez-vous donc Monsieur, je vous
sseau, op. cit., p. 52. cr. [NDE] Epouse de Georges Dandin, dans la pièce de Molière – et courtisée par Clitandre. cs. [ND
p. 73 : « Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui : ses Pièces n’effarouchent pas par des termes obscènes, mais
35 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142
’en aperçoivent pas, ou ne veulent pas s’en apercevoir. Deux ou trois pièces sur mille paraissent faites dans la vue de défend
ont profession de la morale sévère. Les Jésuites font représenter des pièces dans tous leurs collèges, c’était assez pour les
la vie de tous les Auteurs dramatiques, l’éloge et l’analyse de leurs pièces . Mais il est vrai que leurs Ecrivains ont toujour
sme. 1.° Il en écarte avec soin et le langage et les idées. A quelque pièce pieuse près, en très petit nombre, dont les rôles
n fait plus, on tourne la religion en ridicule. Une des plus fameuses pièces de Molière, le Tartuffe, ne fut faite que dans ce
axe d’hypocrite, et qu’il dit n’avoir empêché la représentation de la pièce , que parce qu’il y était joué. Tout le monde sait
dues d’une manière si fine et si cachée dans la plupart de ses autres pièces , qu’il est infiniment plus difficile de s’en défe
e ouvertement à l’irréligion. C’est la plus scandaleuse de toutes ses pièces . Il y a prétendu comprendre, dans la juridiction
Chrétiens, qui ont toujours composé les troupes, ne donnaient que des pièces comme les nôtres, où sous une enveloppe légère de
ention, et peut-être voulait réparer ses fautes ; le dénouement de la pièce est une juste punition de l’impiété. Mais il n’y
dans le Cénacle, ne descend pas sur les Comédiens. Le phénomène d’une pièce qui a quelque chose de religieux, est un ridicule
se de religieux, est un ridicule de plus. On en appelle à cent autres pièces pleines d’infamie, et à la conduite des Acteurs q
es Acteurs qui y répond, et souvent à cent autres endroits de la même pièce , qui détruisent le peu de bien qui s’y est glissé
du crime. » (Ce trait a été supprimé dans quelques éditions.) « Cette pièce ne peut donc être trop censurée, et il est certai
t à découvert, sous prétexte de la nécessité du rôle. Dans toutes les pièces où l’on introduit quelque personnage d’une religi
s, qu’en disant que c’était le rôle de l’Acteur, et qu’à la fin de la pièce il faisait expirer le coupable sur la roue. L’Aré
ois ce sage Tribunal défendit la composition et la représentation des pièces de théâtre dans toute la Grèce. Le Sénat Romain f
eligion ? 6.° La religion reçoit des coups dangereux jusques dans les pièces toutes Païennes. Le culte et le mépris des fausse
gni. » Ce parallèle fait tout le sublime de la plus grande partie des pièces de Corneille. « Oui, je jure des Dieux la puiss
ique, sur nos théâtres, sous prétexte de quelque rôle nécessaire à la pièce  ? Qu’on aille à Venise parler ainsi du gouverneme
s, ne seront transformés en comédies et tragédies. » Voilà contre les pièces prétendues saintes, Esther, Athalie, Abraham, etc
outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui ont toujours quelque pièce de leur façon à montrer, etc. Voilà les défauts d
rer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie que ses pièces , parce qu’on y tourne continuellement en ridicule
ut de jugement ou de piété, cette faute est ordinaire dans toutes les pièces où l’on s’avise de parler religion et vertu. Il y
36 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276
rès. L’observation éxacte de cette règle rendrait la plus-part de nos Pièces défectueuses. Le nouveau Théâtre observe quel
éternel Chasseur, dont le caractère est un des mieux travaillés de la Pièce  ; qu’Alworthy vienne tout-à-l’heure, c’est pour a
n risque de faire rire les Spectateurs. Je me rappelle d’avoir vû une Pièce , dans laquelle tous les personnages se cherchent
la vraisemblance ; parce qu’il semble alors que les personnages d’une Pièce sont aveugles, ou qu’ils détournent la tête, afin
e. N’imitons point Sénéque le Tragique, qui en place souvent dans ses Pièces , de dix-huit lignes tout de suite. L’à-parté est
e soit avisé de faire entendre les à-parté, par les personnages de sa Pièce , aussi-bien que des Spectateurs. C’est rendre vra
ssez connaître d’eux-mêmes : j’éxhorte les Poètes à placer dans leurs Pièces une pareille nouveauté, elle y répandrait des bea
orce d’observer des règles quelquesfois gènantes. Les personnages des Pièces jouées sur le nouveau Théâtre, entrent & sort
lance : puisque vous soutenez que la Comédie mêlée d’Ariettes est une Pièce aussi parfaite que la Comédie, vous devez lui don
it de faire autrement, aura très-grand tort. Il n’est que trop de Pièces , dont les Scènes mal liées semblent éxcuser l’Opé
sortie de leurs personnages. Je me contenterai de citer Sophocle : sa Pièce d’Ajax est assurément très-belle ; mais on y voit
ne, & sur-tout les Adelphes. Je crois pourtant que cette dernière Pièce n’est point venue jusqu’à nous dans le même état
’à composer des Actes qui n’ont aucun rapport les uns aux autres ; la Pièce d’Ajax de Sophocle que j’ai déjà citée, & les
qu’on prétend refuse au corps d’Ajax ; & le cinquième Acte de la Pièce Française, ne renferme qu’un plaidoyer pour la dé
37 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106
, les uns ne feraient qu’un demi-Acte, les autres donneraient à leurs Pièces une étendue considérable. Le Public s’impatienter
Acte, que pour faire sortir les Acteurs à la fin d’une Scène. Les Pièces Grecques n’avaient point proprement d’instant de
je crois que les Savans ont eu tort de trouver des divisions dans les Pièces Grecques ; ils ont appellés intervalles ce qui n’
n’ont peut-être jamais entendu mettre des instans de repos dans leurs Pièces  ; ils détournaient seulement l’attention du Spect
ions qui sont l’ame du tragique, ne pourraient faire leur éffet si la Pièce était trop concise ; on m’objectera que le Specta
ems, tout ce qu’il éxécute est lié au genre & même au sujet de la Pièce représentée, autant que la vraisemblance le perme
er sur l’Orchestre des Théâtres dont les Poèmes sont récités. Les Pièces du nouveau Théâtre n’ont point un nombre d’Actes
e Spectacle moderne ont fait paraître tout-à-la-fois sur la Scène des Pièces en un Acte, en deux, en trois ; depuis peu ils on
penser différemment. Que le genre de l’Opéra-Bouffon veut que ses Pièces soient très-courtes. Il est certain que la du
, toute proportion gardée. Il s’en fuit donc qu’il ne faut donner aux Pièces de notre Théâtre favori que l’étendue d’un Acte.
odérer leur vol ; vous ne songez pas qu’il éxiste à notre Théâtre une Pièce qu’on applaudit tous les jours, quoiqu’elle soit
gèle passe les bornes que j’aurais dèssein de marquer. Mais une seule Pièce aura-t-elle plus de poids que la raison & l’è
38 (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152
TIMANTE, CLEARQUE. TIMANTE. Avez-vous vu l’Iphigénie a ? c’est une pièce dont bien des gens ont été charmés. CLEARQUE. J
Bérénice. CLEARQUE. Il me semble néanmoins que l’amour joue dans la pièce dont vous parlez ; Eriphile, Achille, et Iphigéni
la que consiste toute la beauté de cette Tragédie, et je doute que la pièce pût se soutenir, si vous en ôtiez l’amour d’Achil
je ne dis pas que l’Auteur d’Iphigénie a dû n’en point mettre dans sa Pièce , je ne fais que proposer une pensée qui m’est ven
nnes de bon sens approuvaient du temps de Sophocle et d’Euripide, des Pièces de Théâtre sans amour, pourquoi ne veut-on pas qu
passions que celles dont il l’a embellie. Ayant à faire voir en cette Pièce un amant qui se tue pour ne pas survivre à celle
as par ces endroits si peu dignes de la majesté de la Scène que leurs pièces se sont soutenues. Et peut-être n’aurions-nous pa
s pièces se sont soutenues. Et peut-être n’aurions-nous pas une seule pièce des Anciens, s’il n’y avait eu que des Spectacles
nier qu’il ne puisse y avoir du danger à assister à la plupart de nos pièces de Théâtre. CLEARQUE. Il faut donc défendre les
e plaire, et je ne comprends pas qu’on puisse voir sans s’ennuyer une pièce où il n’y aurait nul amour. TIMANTE. Vous avez
ître sur le Théâtre en âge d’agir et d’aider à l’embellissement de la pièce . Pour moi, je crois que si l’Auteur d’Iphigénie a
moi, je crois que si l’Auteur d’Iphigénie avait voulu nous donner une pièce sans amour, il aurait bien trouvé le moyen de la
pas plus ennuyé qu’il a fait. CLEARQUE. Jusqu’à ce qu’il fasse une pièce de cette nature, je demeurerai dans mon sentiment
l’Auteur d’Iphigénie vous avait consulté avant que de travailler à sa Pièce , et s’il vous avait dit qu’il voulait faire paraî
dée générale d’immolation de victimes humaines, qui règne en toute la Pièce , n’aurait guère été conforme à nos mœurs, et enfi
être caressée de son Père, ne sont pas les plus beaux endroits de la Pièce  ; et j’ai vu bien des gens qui n’approuvaient pas
it jamais rien produit de si beau. Je dis bien plus, excepté quelques Pièces qui sont toutes d’amour, les plus belles Tragédie
cette passion. Et si vous vouliez prendre la peine d’examiner chaque Pièce , vous trouveriez que les endroits qui vous y plai
dans Pompée n, de Cléopâtre dans Rodogune o, et d’Andromaque dans la Pièce qui porte son nomp ; Andromaque et Cornélie ne re
table, quand je dis que les habiles gens ne désapprouveraient pas une Pièce , où il n’y aurait point du tout d’amour, pourvu q
ez d’apporter ? CLEARQUE. Non, car comme l’usage n’est pas pour ces Pièces , je m’en tiens là, et je ne veux pas me donner la
n Auteur de faire autre chose ? L’usage a-t-il la même force pour les Pièces de Théâtre que pour la langue, et doit-on s’y sou
tains noms trop connus que je ne voudrais pas donner pour titre à une Pièce de Théâtre ; mais y a-t-il rien de plus aisé à ch
n de nos plus excellents Poètes, qui dit dans la Préface d’une de ses Pièces , que l’action d’une Tragédie ne saurait être trop
dans l’occasion de souffrir pour la Religion, quand il n’est dans une Pièce que par forme de personnage Episodique, et quand
que je ne veux pas laisser échapper, c’est qu’il est difficile qu’une Pièce de Théâtre réussisse, quand tout ce qu’elle repré
les sentiments et les vers sont fort beaux. Je ne doute pas que cette Pièce n’eût eu un succès plus grand, si le nom d’Argéli
un défaut dont il est aisé de se corriger, et comme l’Auteur de cette Pièce a du génie, on n’aura peut-être rien à lui reproc
ent, je vous l’ai entendu dire plusieurs fois à vous-même. Toutes les Pièces de tendresse ont les mêmes caractères, et presque
dans les Tragédies, et vous savez assez ce que l’on dit des dernières Pièces de Monsieur Corneille, que c’est faute de tendres
que mérite le grand génie de leur Auteuran. TIMANTE. Les dernières Pièces de Monsieur Corneille ne sont pas indignes de lui
qu’ils ne négligent rien pour effacer la gloire de l’Auteur de cette Pièce . Peut-être que si vous les avertissiez de ne poin
e que nous avons vue. Quand une fois le Public s’est déclaré pour une Pièce , il a de la peine à changer. Au reste, ne croyez
39 (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445
, nous comprenions aujourd’hui, quant à la représentation, toutes les Pièces de théâtre, soit Tragédie, Comédie ou Tragicomédi
re précédent. Quant à la Tragicomédie c’était, selon les Anciens, une Pièce dont le sujet était comique, et où l’on introduis
sens que nous avons pris ce nom. La Tragicomédie, selon nous, est une Pièce très sérieuse et toute héroïque. Elle a cela de c
c la Comédie, que la fin en est toujours heureuse. Ce sont toutes ces Pièces qui ont succedé aux moralités qui avaient occupé
omposition de Poèmes Dramatiques sur des sujets profanes ; et que ces Pièces ont été données au public sur le théâtre, suivant
seuls ce privilège cessèrent de monter eux-mêmes sur le théâtre. Les Pièces qui devaient y être représentées, ne convenaient
de la Franc. l. 7. c. 7. qui rapporte l’avoir vu jouer, dit que cette Pièce était excellente ; il y compare l’Auteur aux plus
s, Cléopatre et Dion, et deux Comédies, la Rencontre et l’Eugène. Ces Pièces furent jouées avec beaucoup d’applaudissement dev
bientôt paraître sur la scène trois autres Poètes qui fournirent des Pièces au théâtre : Jean de Baïf fit la Comédie de Taill
r tout ce qui avait paru jusqu’alors en ce genre d’écrire. Toutes ces Pièces furent données aux Comédiens, dont la Troupe étai
irent dresser un théâtre de leur autorité, et ils y jouerent quelques Pièces . Le Parlement averti de cette entreprise rendit u
l’autre d’Italiens : ceux-ci introduisirent des Pantomimes dans leurs Pièces  ; en sorte qu’à l’imitation des anciens Histrions
émancipèrent aussi de mêler dans les farces qui suivaient les grandes Pièces quelques scènes indécentes, ou contre les bonnes
Novembre mil six cens dix-neuf : Signé, Le Jay, et Charles Leroy. Les Pièces de théâtres de nos premiers Poètes commencèrent à
andonné, lorsque Corneille fit paraître sur la Scène sa Melite. Cette Pièce fut représentée avec un succès prodigieux, que dè
de ce premier ouvrage, continua de travailler, et donna sept ou huit Pièces de théâtre en moins de six ans : l’on fut toujour
donner un grand éloge à quelque production d’esprit. Cette excellente Pièce fut bientôt suivie de deux Tragédies, Horace et C
ui l’avaient fait tomber autrefois dans le mépris ; que les nouvelles Pièces de Corneille, celles de Racine, de Quinault et de
inventèrent chez eux les Opéra. Chacun sait à présent que ce sont des Pièces de théâtre en musique, accompagnées de danses et
Italiens était venue s’établir à Paris, et qu’elle y représentait ses Pièces avec assez de réussite. Ainsi l’on vit alors en c
ogne, où les Comédiens du Marais et les Italiens représentaient leurs Pièces alternativement en differents jours de la semaine
nçais et Italiens, d’avoir dans la représentation de toutes sortes de pièces de théâtre, plus de deux voix qui doivent être de
40 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363
Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la rep
cture. Ils fondent leur sistême sur des raisons assez plausibles. Une Pièce de Théâtre, disent-ils, est un trait de la vie hu
omime Pourquoi d’ailleurs prétend-on que le stile soit à rejetter des Pièces de Théâtre ? c’est sans doute à cause de ses diff
e tems des représentations. C’est la borner à un tems bien court. Une Pièce dont l’intrigue sera passable & le stile parf
sa force sans représentation & sans Acteurs62… Peu importe à une Pièce que l’Acteur manque de bien jouer son role63… de
sans tous ces mouvemens64. » On conçoit qu’Aristote veut dire, qu’une Pièce doit se soutenir par les choses qu’elle contient,
41 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265
l : quelque défaut qu’on puisse y remarquer, le Cid sera toujours une Pièce remplie de beautés. Ce ne sont pourtant pas là le
gédie, on trouve tout ce qu’il juge lui-même être nécessaire dans une Pièce où il n’y a ni mort, ni sang répandu ? Il me semb
rop considérable, elle n’aurait peut-être pas suffi pour rendre cette Pièce soutenable sur le Théâtre de la Réformation. Les
de savoir si les Auteurs ont de l’esprit, que d’être assuré que leurs Pièces sont extrêmement correctes pour les mœurs, et ne
Spectateurs. Si donc l’amour de Mithridate a fait paraître dans cette Pièce beaucoup d’esprit et d’imagination, je dis qu’il
de mieux, selon moi, est de ne jamais exposer aux yeux du Public une Pièce dont le fond et le dialogue ne présentent qu’une
t m’a fait revenir à mon premier sentiment, qui était de croire cette Pièce insoutenable sur le nouveau Théâtre ; surtout qua
jamais que ce grand exploit d’Alexandre, fût annexé à l’action de la Pièce comme un épisode. En effet, l’amour de Porus et d
vif que tendre. Aussi, malgré tout l’art d’un si grand maître, cette Pièce me paraît toujours non seulement hors d’état d’êt
ves et les plus touchantes : elles font, pour ainsi dire, l’âme de la Pièce , qui par conséquent, ne peut jamais faire dans l’
rait aisé de les détromper, et de leur faire voir qu’il y a nombre de Pièces qui pêchent par des défauts d’imagination et de c
t. Agenor, la Reine et Astrate, qui sont les principaux Acteurs de la Pièce , sont tous les trois amoureux ; leur conduite est
e de celles qui sont à rejeter : c’est la morale qui règne dans cette Pièce  ; elle est remplie de maximes très pernicieuses,
42 (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160
es contre elle et contre les Comédiens. M. Fagan, connu par plusieurs Pièces de Théâtre qui ont réussi, (pour annoncer ses tal
si, (pour annoncer ses talents, il suffit de nommer la Pupille, cette Pièce toujours nouvelle pour les Spectateurs, et adopté
r ne subsistent plus. C’est au temps de Molière, dont il soutient les Pièces suffisamment bonnes pour les mœurs, qu’il fixe la
pris un autre tour. Le vice est toujours l’âme et le mobile de leurs Pièces  : mais il ne s’y montre qu’avec un visage modeste
tte un ridicule sur certains défauts ? Mais on voit, en examinant les Pièces de Molière, et de nos Auteurs modernes, que ces d
d Précepteur des mœurs, ce grand Moraliste. Depuis la première de ses Pièces jusqu’à la dernière, on ne l’y verra combattre qu
appoite moins par raison que par faiblesse. Voilà un tableau vrai des Pièces de Molière. Si la plupart de ces objets sont vici
mique leur ait fait beaucoup de mal. » Il y a dans ce grand nombre de Pièces qu’on vient de récapituler, quelques vices qui, a
Tartuffe, l’avarice dans l’Avare. Mais pour sentir combien ces trois Pièces sont peu propres à corriger les vices qu’elles se
ge, et sans le prouver) il suffit d’observer, tant à l’égard de cette Pièce que des deux autres dont on vient de parler : Que
s passages, de ces morceaux les plus estimés ; on se bornera même aux Pièces qui font le plus de bruit et le plus d’effet au T
eul sage, que fol avec la multitude ? Dans le Misanthrope, qui est la Pièce qui passe pour avoir le mieux corrigé les mœurs,
licatesse ! Morale bien utile ! N’omettons aucune des leçons de cette Pièce fameuse, et exposons exactement tous les vices qu
nde l’heure, et l’on bâille vingt fois, Qu’elle s’émeut autant qu’une pièce de bois. Acaste. Que vous semble d’Adraste ?
ans raisonnables) s’ils sont eux-mêmes persuadés, qu’au sortir de ces Pièces , on reviendra plus parfait, plus sage, plus exact
énéral, et qu’elle profite à la multitude. Bien loin de corriger, ces Pièces produisent un effet tout contraire. En les examin
dans Molière ; on serait en état d’en donner un grand nombre ; chaque Pièce en fournit : on se fixera à une seule. Il est imp
té de la Comédie, et l’appeler l’Ecole des mœurs ? Peut-on mettre ces Pièces en parallèle avec les prédications les plus saint
qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer de la coquetterie, que ces Pièces , parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule
us, qu’il n’est pas possible de les détailler, sans copier toutes les Pièces . En vain le Théâtre se glorifie-t-il d’offrir mai
leur timidité n’osait faire éclore. Une déclaration d’amour dans une Pièce qu’ils ont vu jouer, leur a fait ouvrir les yeux,
éralement ce qui est trouvé de plus beau, de plus fin dans toutes les Pièces de Théâtre ; chacun en est avide, chacun les suit
r aux Censeurs de redoubler leur exactitude pour ne souffrir dans les Pièces , ni impiété, ni satire personnelle, ni obscénités
lle, ni obscénités, ne suffit pas pour en écarter le danger. Plus ces Pièces seront polies, plus encore une fois, si l’amour e
ire, et de l’obscénité, l’expédient proposé serait excellent pour les Pièces à venir ; mais dans les anciennes que l’on joue t
, Dancourt, Poisson, Dufrény, Legrand, etc. La plus grande partie des Pièces de ces Auteurs sont restées au Théâtre, principal
que si on réduisait le Théâtre (comme il le faudrait dans ce cas) aux Pièces nouvelles, et à celles qui parmi les anciennes ne
core ce que l’on vient de dire il y a un moment pour la jeunesse. Les Pièces de M. de la Chaussée cité par M.F. ont sans contr
eur représentation un air de volupté qui règne dans toutes les autres Pièces de Théâtre, on en convient ; mais tout y est si t
yait qu’il lui « semblait par le bien qu’il avait entendu dire de ses Pièces , qu’elles pouvaient concourir au but que la Chair
nt elle partait eût été aussi loin, s’il avait connu par lui-même les Pièces qui en étaient l’objet. Au surplus, on ne s’en pr
e son Collège ; il ne s’en dégoûte que quand il en voit d’autres. Ces Pièces -là cependant ne sont que plaisantes. Jamais la mo
cent. On ne conçoit pas comment M.F. ne sent pas la différence de ces Pièces avec celles de nos Théâtres, ni comment il peut d
nous empêche de les imiter ? On va dire sans doute que ces sortes de Pièces sont bonnes pour des enfants, et qu’elles ne méri
l’on voit avec plaisir, où l’amour n’entre pour rien. Telles sont les Pièces à scènes épisodiques, vulgairement appelées Pièce
n. Telles sont les Pièces à scènes épisodiques, vulgairement appelées Pièces à tiroir. La plupart sont sans intrigues et sans
plus loin, M.F. nous en offre une dans ses originaux, l’une des trois Pièces qui composent ses caractères de Thalie. Il s’agit
oit même paraître qu’un instant la fille qu’on destine au héros de la Pièce . C’est un jeune homme dont l’excellent naturel es
fauts le frappent quand il les voit dans les autres. Le fond de cette Pièce est assez ingénieux, et le détail amuse. La scène
fait une fois, ne peut pas l’être mille. On pourrait encore citer une Pièce de M.F. dont l’amour n’est point le mobile, et qu
’appliquer à M.F. ces vers qu’il fait dire à un des personnages de sa Pièce  : « Je vais vous dire queuques choses, Monsieur
anes et dangereux. Cette idée a même été suivie, et elle a fourni des Pièces à deux Théâtres de Paris9. Si on fait quelque att
t jadis ; elle étale les vices et les défauts qu’elle réforme par ses Pièces  ; elle cite les Petits-maîtres, les Femmes savant
eux qui le connaissent. M.F. l’accuse d’abord d’avoir soutenu que les Pièces de Théâtre ont été de tout temps condamnées pour
its de Turpilius qu’il aura employés ; il peut s’être trouvé dans les Pièces de ce Poète des expressions heureuses, qui pouvai
op libres, et qui pourraient les corrompre. Mais on peut dire que les Pièces de cet Auteur, et en général celles des Anciens,
rsqu’il ne se trouvait point dans l’action, ni dans la conduite de la Pièce , chose qui pût nuire à l’innocence de la jeunesse
ndamnable en elles-mêmes, et qu’elles sont souvent employées dans les Pièces de Théâtre, s’ensuit-il que les Pièces de Théâtre
ont souvent employées dans les Pièces de Théâtre, s’ensuit-il que les Pièces de Théâtre ne soient point condamnables ? C’est c
tières sont de leur ressort. Elles ne sont pas uniquement propres aux Pièces de Théâtre ; il n’est guère d’ouvrages qui n’en s
nté de faire aussi l’apologie des Opéra Comiques et des Parodies, ces Pièces dont il avoue que le plus grand mérite est la sat
s des Auteurs dramatiques ne sont pas des titres pour justifier leurs Pièces . Que les précautions qu’on propose de prendre pou
uche au Théâtre se souille dans l’instant ? » 7. [NDA] Cette petite Pièce a été faite sur le retour du Roi après sa convale
43 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127
a matière d’un gros volume, je me suis restreint à un petit nombre de Pièces , qui suffiront cependant pour donner une idée des
tit nombre je leur laisse le champ libre, pour examiner eux-mêmes les Pièces qui restent ; ce qu’ils feront, sans doute, mieux
t critiquer les jugements que j’aurais portés sur deux ou trois mille Pièces . Ajoutons à cela que je n’aurais pu examiner tou
mille Pièces. Ajoutons à cela que je n’aurais pu examiner toutes les Pièces de Théâtre, sans courir le risque de critiquer le
il aurait bien fallu nommer la classe où je crois que chacune de ces Pièces doit être placée ; et si, par hasard, j’avais arr
j’avais arrangé l’Ouvrage de quelque Auteur vivant sous la classe de Pièces à corriger, ou à rejetter, j’aurais infaillibleme
u côté des mœurs ; afin de bannir du Théâtre de la réforme toutes les Pièces où la passion d’amour est portée à des excès qui
44 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112
Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. J’ ai traité de tout ce qui
de, de faire part au Lecteur d’une singulière découverte. Quelques Pièces du Spectacle moderne sont semblables au Poème épi
ra favori ressemble, on ne peut davantage, au Poème épique. Plusieurs Pièces du Théâtre moderne me confirment dans cette bizar
p; je vais prouver en peu de mot ce que j’avance. Si la plus-part des Pièces du nouveau genre n’étaient point en Dialogue, ell
e. Le Poème épique contient beaucoup de Personnages subalternes ; les Pièces du Spectacle moderne en sont remplies. L’Epopée s
ensemble. Mais outre qu’il est possible de rencontrer dans plusieurs Pièces du Théâtre de la Nation des endroits nobles &
45 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174
dent des Princes, toutes les catastrophes sont quelque meurtre, et la pièce une intrigue contre eux : la plupart sont des con
us finement peut-être qu’ils ne parlaient. Il n’a réussi que dans les pièces où il a suivi son goût, Horace, Cinna, Pompée, et
t ils dérogent. Mais dans les plus minces, comme dans les plus belles pièces , ce sont là les éléments du cothurne, les premier
à Auguste de son propre père, sans que le Prince ni personne dans la pièce le contredise ? « César fut un tyran, et son t
e, pour faire mieux goûter le mépris des Rois et des Dieux, que cette pièce , comme toutes celles de Corneille, donne pour des
. » Ce ne sont pas les seuls beaux vers dont Corneille ait orné la pièce qu’il dit « supérieure à Rodogune » et « la chose
r temps. » Ce sont les principaux Acteurs, qui tous à la fin de la pièce sont récompensés du parricide. Corneille était sa
’héritier légitime. 1.° Cela n’est pas vrai. Corneille déclare que la pièce est toute de son invention. Quelle fureur d’inven
èce est toute de son invention. Quelle fureur d’inventer de pareilles pièces  ! 2.° Il est donc permis à l’héritier légitime d’
voue-t-elle les conséquences ? Je ne fais point d’extraits des autres pièces de Pierre Corneille, non plus que de celle de Tho
pour faire connaître la doctrine de cet homme tant vanté, de ses deux pièces les plus préconisées v. Je sais que Corneille éta
personne ; mais on doit convenir qu’un spectacle dont les plus belles pièces débitent une si détestable morale, est infiniment
Un homme tel que moi doit attendre sa grâce. » La moitié de cette pièce est sur ce ton de révolte et de régicide ; elle n
sée pour S. Cyr par ordre de Madame Maintenon, est encore pire. Cette pièce est une exécution authentique des opinions ultram
Auteur tyrannicide n’a dit autre chose. Racine le père, dans toute la pièce , en fait même le plus grand éloge, comme d’un act
xte de tyrannie, un Roi paisible sur son trône. Quoique de toutes les pièces tirées de l’Ecriture, Athalie soit celle où l’on
r un enfant de sept ans, qui n’apprend ce qu’il est qu’à la fin de la pièce , où tout est arrêté, toutes les mesures prises, t
toute mise en action ; la Ligue ne fit, ne dit rien de plus. Si cette pièce eût été composée de son temps, on l’eût fait appr
n est simple. Les Jésuites ont fait représenter mille fois toutes ces pièces dans leurs Collèges, ils en ont composé cent de p
n Santarelli, un Sa, etc. dont un million d’âmes qui ont vu jouer ces pièces , auraient demandé comme Pascal : « Ah ! mon Père,
rer et le dépouiller de ses beautés ? on craint plus de supprimer les pièces , qu’on ne désire la suppression des Jésuites. Les
qu’en paroles, et ne sont que des ombres de César. Les deux dernières pièces de Crébillon, le Triumvirat et Catilina, fruits t
et tracé de la main de Tisiphone. Mais c’est, dit-on, le sujet de la pièce qui par lui-même est horrible. A la bonne heure.
. Après avoir vu les applaudissements constamment prodigués à tant de pièces régicides, pouvait-on s’attendre à ceux dont on a
e ne fut plus brillante. Jusqu’ici on n’osait point dédier au Roi des pièces dramatiques. Sa Majesté dédaignait les frivolités
concert. Jamais triomphe plus complet, il condamne toutes les autres pièces , et justifie pleinement tout ce que nous disons.
aisonnables, de vrais héros qui s’immolent pour le bien public. Cette pièce , la première et peut-être la seule où l’on ait pa
aisir. On croit que le sieur Belloy ayant enchâsse avec éloge dans sa pièce les noms de plusieurs familles distinguées, s’est
mesure sa ferveur, Et n’adore en effet que la seule faveur. » La pièce elle-même fait foi que sur un mauvais Prêtre il y
r nos Dieux. Dans un sang ennemi.… » Il faudrait copier toute la pièce , si on voulait en exprimer tout le poison. Tous l
ste éloignement qu’ils doivent avoir des forfaits atroces. Les autres pièces de Crébillon, écrites dans le même esprit, fourni
i un Chrétien pouvait jamais les approuver et les inspirer ! C’est la pièce la plus emportée contre le gouvernement monarchiq
u pour moi. Je te préfère au monde, et Rome seule à toi. » Cette pièce est pire que celle d’Athalie ; elle n’a pas même
ait fait mourir son propre fils, eût-il été un héros ? Voilà toute la pièce . La révolte de Rome contre son Roi est la plus ju
ou le prévenu qui en a besoin ? Le tyrannicide est préconisé dans ses pièces dramatiques, et embelli des grâces de la poésie e
tant. Voici le système bien exposé dans Aristomène, où le héros de la pièce est hautement déclaré contre son Roi, et où sa fa
se repaît que de sang. Je n’exagère pas en disant que dans les quatre pièces de Mademoiselle Barbier ces tristes mots, perdre
s plus respectables. Je ne sais si l’Abbé Pellegrinad a eu part à ces pièces , mais leurs noirceurs conviennent aussi peu à l’é
46 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95
CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. Il faut convenir que les pièces dont
CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. Il faut convenir que les pièces dont le sujet est pris des livres saints ont eu l
du théâtre ? que n’en peut-on pas conclure contre lui ? Les premières pièces qui ont paru en France étaient les mystères de la
d et avait été l’origine de l’ancien spectacle. Si l’on donne quelque pièce pieuse, ce qui est très rare, est-ce la piété qu’
des caprices, des ridicules, des vices, des acteurs, des auteurs, des pièces . C’est bien là la véritable fête des fous, elle n
a spirituel (comme le concert spirituel, c’est-à-dire dont toutes les pièces auraient roulé sur des sujets de piété). Le privi
ivait-il cet exemple, et que ne se déterminait-il à ne donner que des pièces saintes, et à les représenter saintement ? Le mêm
es. Si jamais on eut dû et pu avec fruit fondre les choses saintes en pièces dramatiques, c’eût été dans les premiers siècles
le, peut-être en eût-on converti, comme les Païens faisaient de leurs pièces un exercice de religion. Les beaux esprits ne man
fonds de comédie, il eût pu tirer des folies des Dieux de fort jolies pièces , plus jolies et plus piquantes que ces pièces pué
es Dieux de fort jolies pièces, plus jolies et plus piquantes que ces pièces puériles, et mille fois ressassées jusqu’à la fad
Jésuite contre le Jansénisme, et leur critique par un Janséniste. Ces pièces n’ont été jouées sur aucun théâtre public, et je
ule, de sérieux et de frivole, ne doit plaire à personne. La nouvelle pièce des Philosophes par M. Palissot, a pourtant été a
intérêt personnel, a piqué la curiosité, et gagné les suffrages à une pièce remplie de grandes beautés. On l’a retirée, et l’
m’étonne, c’est de voir les dévots même amateurs et défenseurs de ces pièces . Si les Ecclésiastiques et les Religieux doivent
r d’une infinité de traits amusants que peuvent fournir ces sortes de pièces , d’autant plus piquants, que la plupart des homme
délire. Je le tiens à ceux qui par un esprit de religion voulant des pièces pieuses, doivent être pleins de ces sentiments. L
se le spectacle. Quel auteur, quel acteur, quelle actrice donnent des pièces pieuses pour instruire, toucher, sanctifier les h
ouer la religion. Mais que ferait-il, que ce que fait la comédie ? La pièce est un tableau animé. Corneille et Molière sont d
; un zèle ingénieux qui met tout à profit, ne pourrait-il pas par ces pièces pieuses, faire suppléer l’un à l’autre, instruire
e aux Organistes de jouer pendant l’office divin des vaudevilles, des pièces profanes, des chansons tendres, des airs d’opéra,
ons profanes, places retenues et payées, motets distribués, comme les pièces au théâtre, rendez-vous, entrevues, causeries, mu
lus systématique, plus criminelle ? Et on voudra me persuader que ces pièces , appelées saintes, sont utiles à la religion, con
odiges : Recedite. Doit-on blâmer ceux qui composent de ces sortes de pièces , comme ceux qui les représentent ? Sans doute, si
ssant ; Mais la nature est vraie, et d’abord on la sent. » Dans les pièces de Communauté, où les Acteurs sont communément de
47 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58
ommencement du siècle où nous sommes, & la plus grande partie des Pièces qui nous enchantent maintenant, ne sont guères co
un mot, il paraît s’être fait un genre de l’indécence ; ses dernières Pièces sur-tout me confirment dans cette idée. La Comédi
s. Les pensées, les peintures indécentes qui fourmillent dans les Pièces du Théâtre moderne lui ont attiré grand nombre d’
res agréables & voluptueuses. On remporte, en sortant de quelques Pièces du Théâtre moderne, une langueur, un fond de tend
s : « Peut-être même qu’en recherchant la méchanique de celles de nos Pièces qui ont fait le plus de bruit, on trouvera que c’
e qui puisse autoriser un Poète à peu respecter les bonnes mœurs. Les Pièces de Théâtre sur-tout doivent-être remplies de leço
insi qu’ailleurs. Il eût été trop dangereux de garder le silence. Les Pièces qu’ils auraient eu sous les yeux, leur auraient m
ent le vice aimable. M. de Voltaire s’élève fortement contre les Pièces licencieuses. Ecoutons maintenant M. de Volta
nséances ? Qu’il est nécessaire de rapporter quelques endroits de Pièces modernes, qui sont les plus licencieux. Il me
Il me paraît à propos de rapporter quelques endroits indécens des Pièces du nouveau genre. Je vais en faire passer un peti
ment. Voici comme il s’èxprimait en 1745. On joua sur son Théâtre une Pièce intitulée Pigmalion (6) ; la Statue de ce fameux
au Peintre amoureux de son modèle. Les mœurs des Personnages de cette Pièce sont on ne peut plus libres. On ne sait ce qu’éxa
t ». Je demande si l’on se douterait que je transcris des passages de Pièces jouées publiquement, & à la représentation de
Fontaine dont le sujet de Mazet est pris mot-à-mot ? Or une semblable Pièce peut-elle remplir les Spectateurs d’idées honnête
au Théâtre qu’on doit nous peindre de pareils tableaux. Enfin, cette Pièce si vertueuse, si utile aux bonnes mœurs, se termi
t des images trop voluptueuses. Nous sommes enfin arrivé aux deux Pièces qui, après Mazet, choquent le plus la bienséance
ontes de M. de Voltaire sur lesquels on a composé l’intrigue des deux Pièces que je vais éxaminer : il est donc facile de démê
oilà pas le portrait de deux insignes débauchés ? Il règne dans cette pièce une chaleur, une liberté cinique que bien des gen
urer de l’esprit & des mœurs de la Nation qui adopte de pareilles Pièces . Tâchons de nous dire au moins une partie de ce q
Les Poètes du Théâtre moderne peuvent se corriger. Mais les nouvelles Pièces qu’ils donnent chaque jour au Public, nous annonc
48 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233
Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces , ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. L
avail, ils s’en acquittent mal, ou font le contraire. Il en est d’une pièce à faire d’une certaine façon, comme d’un sujet do
t ; elle ne ressent que le travail d’un enfantement involontaire. Une Pièce fournit quelquefois plus qu’il ne faut à l’action
es, quel que soit votre Acteur. Ou l’on moule, pour ainsi parler, une Pièce sur un seul Acteur, ou tous les rôles sont ajusté
plus grand plaisir. L’un & l’autre s’apprécie par la durée de la pièce puisque c’est cette durée qui fait la fortune des
rel, nous objectera-t-on, dit : « Qu’il y a dans la composition d’une Pièce Dramatique, une unité de discours qui correspond
combattons. La domination des Comédiens augmente du double, quand une pièce est faite pour quelqu’un d’entr’eux ; la jalousie
Comédien qui est maître absolu de son rôle, croit l’être de toute la pièce . Il y fait changer, retrancher, transposer ce qui
49 (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142
ui de le justifier à vos yeux. Je commence par examiner la nature des pièces qu’on représente au théâtre, & je finirai par
rien que d’innocent. Vous exceptez vous-même du nombre des mauvaises pièces Athalie & Esther. Mais pourquoi oubliez-vous
rinus, de M. de la Grange Chancel ; enfin l’Alzire de M. de Voltaire, pièce qui a réuni tous les suffrages, où les doutes mêm
nt, & les pleurs honorent l’humanité. Tout, dans cette excellente pièce , contribue au triomphe de la vertu ; mais elle n’
us en soupçonner. Je fais plus : je vous avoue même que plusieurs des pièces de ce grand Comique ne répondent point à la puret
honnêtes gens, leur sale seroit souvent déserte ; avec d’excellentes pièces les meilleurs comédiens mourroient de faim. Mais
nie, & tant d’autres, dont les noms me sont échappés, sont toutes pièces où l’on ne rencontre point la moindre équivoque ;
l’Eglise, qui condamnèrent les Troubadours, les Jongleurs, & les pièces indécentes que représentoient ces grossiers perso
ettre a paru en 1757. *. Saint Charles Borromée examina lui-même les pièces que l’on jouoit à Milan. Léon X, le restaurateur
50 (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43
it surveiller le théâtre à Rome ; qu’il y existe une censure pour les pièces et pour le costumes. — Qu’on mette partout, comme
soi-même les causes du mal. Comment peut-on soutenir, sans péché, des pièces , où la vertu et la piété sont toujours ridicules,
u’on y pense, et plaisent sans être aperçus. Rien de plus naturel aux pièces de théâtre, que d’exciter les passions, qui y son
spectateurs. 7e objection, ou 7e excuse. je choisis les bonnes pièces . Voyez la réponse pag. 27, 28, 29, 30 et 32.
unique regret qui me reste, dit le célèbre Gresset, en parlant de ses pièces , c’est de ne pouvoir point assez effacer le scand
aux spectacles pour y retrouver ses penchants et ses vices. « Si les pièces présentent quelquefois des leçons de vertu, dit M
e cependant que les impressions du vice. On ne peut faire réussir une pièce , ajoute Nougaret, qu’en flattant les passions des
re une vive école des passions . Auteur célèbre d’un grand nombre de pièces , il abjura ses travaux couronnés, et déclara les
éâtre. Dans une des notes de son cours de littérature, relative à une pièce de Favart, La Harpe s’exprime ainsi : « Quels par
use dissipation, etc. » On ne trouvait même plus d’idolâtrie dans les pièces du théâtre, quand elles ont été réprouvées dans l
un monstre moral. Parmi les personnes du sexe, qui figurent dans les pièces de théâtre de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas on
t assassinées par leurs amans ou leurs maîtresses, et dans six de ces pièces , le héros principal est un bâtard ou un enfant tr
t vrai, nous diront peut-être ici quelques personnes, mais toutes les pièces ne sont pas aussi détestables, il y en a même enc
i détestables, il y en a même encore de bonnes, et ce sont ces bonnes pièces que nous choississons. Nous avons vu plus haut ce
ssissons. Nous avons vu plus haut ce qu’il faut penser des meilleures pièces du théâtre, et nous voudrions bien savoir quelles
ces du théâtre, et nous voudrions bien savoir quelles sont ces bonnes pièces modernes. Est-ce peut-être Robert-le-Diable ? où
igue d’amour entre un catholique et une juive. Le but principal de la pièce paraît être le mépris du catholicisme. Dans les
austère des ministres de la religion. Telles sont les trois fameuses pièces qu’on osera peut-être appeler bonnes. — Or, si le
uses pièces qu’on osera peut-être appeler bonnes. — Or, si les bonnes pièces sont si contraires à la Religion et aux mœurs, qu
Religion et aux mœurs, que penser des autres ? Mais supposons que les pièces soient bon nes, ce que nous sommes loin d’admettr
ire de la scène française, on a eu soin de se mettre au courant de la pièce par la lecture et par l’étude, qu’on en a déjà fa
51 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344
t que le morceau de musique par lequel il est d’usage de précéder les Pièces chantantes en tout genre, & qu’on appelle Ouv
ue Ritournelle du premier morceau de chant qui fait l’ouverture d’une Pièce . Mais comme cette Simphonie est faite èxprès pour
aussi leur attribuer l’attention sévère qu’on fait aux Ouvertures des Pièces , par lesquelles on juge souvent des talens d’un C
uvent vu telle Ouverture faire mal augurer de la musique de toute une Pièce . Il me semble qu’on pourrait se dispenser de plac
légresse ? Loin d’avoir de tels objets à peindre dans l’Ouverture des Pièces du nouveau genre, rien ne se présente à l’enthous
52 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286
dre tout-à-coup changer la face d’une intrigue, ou faire terminer une Pièce dont le dénouement devenait trop difficile ; mais
aussi être vrais & supposés ; en mettant des noms vrais dans une Pièce , il est permis malgré cela d’en imaginer le Sujet
xemple est plus rare ; il ne se trouve guères, je crois, que dans les Pièces Satiriques, je serai d’avis qu’on le suivit le mo
aïf, si simple, devrait-il tomber dans de pareilles fautes ? Les deux Pièces que je vais citer, prouveront si je lui fais des
’est point une éxcuse : la Fontaine en a fait une Fâble & non une Pièce de Théâtre. Puisque la vraisemblance est nécessai
t sur le modèle des Baillis actuels : rien ne nous avertit dans cette Pièce que le tems de son action remonte jusqu’à la plus
. Il est inutile d’en dire davantage ; en continuant d’éxaminer cette Pièce si bisare, je craindrais à la fin de perdre le sa
53 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27
ance ou à la curiosité. Est-il décent que des Prêtres assistent à des pièces exécutées par des filles ? C’est trop s’exposer à
émues. » Cependant tout était à S. Cyr dans la plus exacte décence : pièce sainte, nulle intrigue d’amour, actrices les plus
à leurs frais, mais ils y assistent et paient, souvent composent les pièces  ; c’est pis qu’en donner la représentation. 4.° G
es canons ne seraient pas plus indulgents pour ceux qui donnent leurs pièces au théâtre, si ce désordre eût été connu ; mais c
it que la personne ? Il devrait être défendu aussi de représenter des pièces de leur composition. Rien n’est plus indécent. Un
est-il excusable de composer pour le théâtre, et d’y faire jouer ses pièces , lui qui est obligé de le combattre ? Quelle prof
re, Boyer, Bois-Robert, d’Aubignac, Pélegrin, se déshonorer par leurs pièces dramatiques, lesquelles même par une nouvelle ind
trales, qui y fournit plus de matière, qui lit plus régulièrement les pièces , juge plus hardiment, prononce plus décisivementc
que ceux que leur état devrait y rendre les plus étrangers ? Pour les pièces de Communauté ou de Collège, ce sont les spectate
ux n’a donné de pareils maîtres. L’Abbé Laporte, outre le courant des pièces nouvelles qui ne sont pas oubliées, a entrepris l
à la cour de Vienne par ses tragédies. L’Abbé de Brueys débitait ses pièces sous le nom de Pélaprat ; cet Abbé, provincial, r
mortel, de défense particulière de leur règle, et que le sujet de la pièce soit quelque histoire sainte ou humaine, ou quelq
ou quelque fable de l’invention du Poète, (c’est-à-dire à toutes les pièces , car il n’y en a point d’une autre espèce). Cette
aux Religieux de se masquer dans leur couvent, et d’y représenter des pièces de théâtre pour se divertir. Cette morale, quoiqu
54 (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420
une ordonnance de 1583. La seule condition qu’il imposa, fut que les pièces seroient soumises à l’examen. L’écriture est enco
le leur. Valère Maxime rapporte que des femmes nues jouèrent dans une pièce où l’infâme Héliogabale représentoit Vénus, &
s collèges ? On a vu des religieuses, à Rome, exécuter elles-mêmes la pièce de George Dandin, en présence de beaucoup de gens
quel temps l’ont-ils été ? Dans celui où ils jouoient réellement des pièces infâmes, dans celui où il falloit si peu de chose
défendent, sur celle d’autrefois. Il ne rapproche point les anciennes pièces des nouvelles ; il n’examine point si ce qu’on di
lise lançoient tant d’anathêmes, ont quelque chose de commun avec nos pièces régulières ; si les changemens arrivés à nos mœur
oint à Molière, à Dancour, à Montfleuri, qui jouoient eux-mêmes leurs pièces , & qui étoient aussi supérieurs la plume à la
l n’approuve que les drames de collège. « Ce ne sont pas, dit-il, les pièces de cette espèce que je propose de réformer, mais
établisse des censeurs éclairés & vertueux qui repassent sur les pièces tant anciennes que nouvelles, & n’y laissent
uivantes. C’est qu’on va moins à la comédie, pour connoître une jolie pièce , que pour y voir de jolies actrices ; que, touché
que soit la leçon que puisse présenter la catastrophe qui termine la pièce , le remède est trop foible & vient trop tard.
en guérir ». La comédie a le même avantage. A l’exception de quelques pièces , le théâtre de Molière est le code de la bienséan
les comediens Italiens, chassés de Paris en 1694, pour avoir joué des pièces licentieuses. Cette même déclaration de Louis XII
55 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64
une homme ne peut encore recueillir par lui-même la morale dont cette pièce abonde, son Gouverneur la lui fait apercevoir : «
rs. » N’avouerez-vous pas Monsieur que toute cette morale est dans la pièce et que ce n’est pas pour gâter le cœur de personn
us peindre des mœurs étrangères a pourtant grand soin d’approprier sa pièce aux nôtres »r  : pourquoi ne le ferait-il pas ? S
se dédire, et non par un vrai sentiment de leurs beautés ; une bonne pièce , ajoutez-vous, ne tombe jamais que parce qu’elle
les de le préserver. Quant au goût que vous supposez diminué pour les pièces de Molière, c’est précisément par la raison que v
x voulût pour cela lui ressembler ? C’est tout au contraire que cette Pièce favorise leur tour d’esprit, qui est d’aimer et r
ni moi ni mes Camarades ne sommes applaudis dans aucun endroit de la pièce avec plus de chaleur que dans celui-ci : croire q
t entendu au spectacle demande encore une autre explication. Dans les pièces du Théâtre Français et du Théâtre Italien, que no
beaucoup à la privation de ce genre de spectacle burlesque : dans les pièces régulières, la charge est la multiplication des t
, que si elles arrivaient en effet dans l’espace de temps que dure la pièce , un avare quel qu’il fut, ferait infailliblement
ais et pour atténuer les bonnes raisons que nous avons de trouver nos pièces bonnes ? Ce n’est pas agir en critique de bonne f
toïcisme par des motifs aussi louables que ceux que j’exige, et si la pièce était assez bien faite pour prouver à tout le mon
d’oreilles que vous ne croyez disposées à saisir les vérités de cette pièce . Nous devons sans doute à l’éducation de nos Mili
c certain que ces braves gens seraient les premiers à applaudir cette pièce , et à saisir des arguments solides qui feraient c
er de son père : voilà ce qui intéresse et ce qu’on applaudit dans la pièce  ; c’est parce que Rodrigue a toutes les vertus, q
premiers efforts de nos Auteurs contre ce préjugé. On a déjà fait une pièce intitulée le Point d’honneur aq : cette pièce est
ugé. On a déjà fait une pièce intitulée le Point d’honneur aq : cette pièce est de Lesage ; elle jette un si grand ridicule s
parce que le point d’honneur est le mobile de toute l’intrigue. Cette pièce ne paraît pas avoir eu un succès bien complet, si
La Double Inconstance de M. de Marivaux : il ne traite pas dans cette pièce les gens qui se battent par honneur de « bêtes fé
n plus joliment : voyez la scène quatrième du troisième acte de cette pièce entre Arlequin et un Seigneur qui lui apporte des
, un excellent critique, sans être insolent ? Rappelez-vous encore la pièce de M. Fagan, intitulée Les Originaux at, dans laq
ne fut cependant que vingt-trois ans après la représentation de cette pièce que Socrate but la ciguë. Mais en supposant que c
de cette pièce que Socrate but la ciguë. Mais en supposant que cette pièce fut la seule cause qui détermina ses Concitoyens
la même police qu’à Paris, Socrate n’eût pas été la victime de cette pièce . On ne souffre point à Paris qu’à l’exemple des G
qu’après avoir reconnu ce goût qu’ils se permettent de lui donner des pièces qui respirent la Vertu. Le Public applaudit ces p
lui donner des pièces qui respirent la Vertu. Le Public applaudit ces pièces , donc il a du goût pour la Vertu, donc les Auteur
ats fassent égorger ceux des spectateurs qui ne se plairont pas à des pièces trop sagesbe : cette apostrophe au plus affreux d
as » : nous rectifions en Toutabas, nom du maître de trictrac dans la pièce de Regnard. p. [NDE] Horace, De Arte Pœtica, ca.
e par un vrai sentiment de leurs beautés. On dit que jamais une bonne Pièce ne tombe ; vraiment je le crois bien, c’est que j
ièce ne tombe ; vraiment je le crois bien, c’est que jamais une bonne Pièce ne choque les mœurs de son temps. » Ibid., p. 20.
56 (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -
n, on a cru qu’il était à propos d’avertir ici que l’auteur n’a vu la pièce qu’il rapporte que la seule fois qu’elle a été re
es de la Comédie dans cette Relation, parce qu’ils voudraient voir la pièce entière, et qui ne seront pas assez raisonnables
il n’examine point. Dans la première, il suppose l’innocence de cette pièce , quant au particulier de tout ce qu’elle contient
nance frappant d’interdit toute représentation et toute lecture de la pièce , sous peine d’excommunication. La Lettre sur la c
e 20 août 1667. L’anonyme commence par faire le récit en détail de la pièce interdite (p. 1-79), puis formule « deux réflexio
57 (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438
il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. Le P
elles, sous le titre de Moralités. Le Poème dramatique destiné aux pièces de théâtre, du mot grec δρᾶμα, qui signifie actio
utres, sous le titre de Roi ; d’où vient, selon quelques-uns, que ces pièces prirent le nom de Chant Royal. L’une de ces Socié
e nom de Chant Royal. L’une de ces Sociétés commença à mêler dans ces pièces différents événements, ou Episodes, qu’ils distri
Le Roi voulut voir leurs spectacles ; ils en représentèrent quelques pièces devant lui ; elles lui furent agréables, et cela
ces Lettres ne se trouvent imprimées en aucun lieu, et que c’est une pièce unique qui sert à éclaircir ce point d’histoire e
ier théâtre Français a subsisté en ce lieu, à n’y représenter que des pièces de piété ou de morale, sous ce titre commun de Mo
58 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424
u Théâtre ; Néophron de Sicyone celui de Pédagogue : Eschile, dans sa Pièce des Cabires, fit paraître des gens ivres ; Méson,
amp; de Cuisinier : on vit des masques hideux & effrayans dans la Pièce des Euménides, & ce fut Euripide qui le premi
sques des Anciens mettaient encore beaucoup de vraisemblance dans ces Pièces excellentes où le nœud naît de l’erreur, qui fait
rait donc sans peine à la supposition sur laquelle les incidens de la Pièce sont fondés, au lieu que nous avons beaucoup de p
ne à nous prêter à cette supposition, dans la Représentation des deux Pièces * que Molière & Renard ont imitées de Plaute.
au naturel les différentes Nations, & quelquefois, comme dans les Pièces d’Aristophane, à jouer, sous leurs propres traits
59 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50
eurs du spectacle ne disconviennent pas qu’il n’y ait quelquefois des pièces mauvaises, des objets séduisants et des personnes
faibles : « Si scandalisaverit unum de pusillis istis. » Y eût-il des pièces honnêtes, il suffit qu’il y en ait souvent de mau
’Eglise seule à juger de la morale et de la doctrine, à approuver les pièces ou les rejeter. Ces questions n’ont pas lieu en F
siècle, s’en mêlassent aujourd’hui. C’est elle qui fait examiner les pièces par les Censeurs royaux, ainsi que tous les livre
’ordre, c’est que les Censeurs royaux à qui on confie l’examen de ces pièces , ne fussent pas des gens du monde, communément as
ndant deux ou trois siècles une troupe de Comédiens, représentant des pièces de théâtre, et obligé de les représenter certains
ils devinrent Comédiens et Poètes, composèrent et représentèrent des pièces de théâtre. On ne connaissait alors que les Mystè
avaient un privilège exclusif, il fallut par accommodement donner aux pièces des Clercs un tour et un nom différent ; on les a
sonne, ayant été mal observé, un second leur défendit de jouer aucune pièce qui n’eût été examinée et approuvée par des Commi
Un autre du 15 mai 1476, leur interdit la liberté de présenter aucune pièce au Parlement, et de demander la permission de jou
e leur cour à Philippe le Bel, leur fondateur, ils jouèrent plusieurs pièces contre le Pape Boniface VIII, alors brouillé avec
onna de nouvelles scènes. Parasols, autre Poète Provençal, composa la pièce dramatique la plus bizarre, dont la représentatio
mort tragique, donnaient beau jeu au Poète. Chaque journée faisait sa pièce , et portait le nom de quelqu’un de ses maris ; l’
. Ils abusèrent bientôt de son excessive indulgence, ils jouèrent une pièce intitulée Sottise, et qui à tous égards en mérita
es à consulter, et sur des maximes odieuses hasardées dans les autres pièces qui la précèdent, notamment dans la lettre à l’Ac
il y a avoué avoir vu et retouché les Mémoires à consulter, et autres pièces , avoir écrit le tout de sa main, et avoir corrigé
e la nature et les bornes des deux puissances. Il n’y a aucune de ces pièces où il n’y ait du venin, nous oserions même assure
60 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « TABLE. DES CHAPITRES. »
Chap. II. Spectacles des Communautés Religieuses, 27 Chap. III. Des Pièces de Collège, 47 Chap. IV. Des Pièces pieuses, 67
Religieuses, 27 Chap. III. Des Pièces de Collège, 47 Chap. IV. Des Pièces pieuses, 67 Chap. V. Des Pièces tirées de l’Ecri
Pièces de Collège, 47 Chap. IV. Des Pièces pieuses, 67 Chap. V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte, 96 Chap. VI. De la
61 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68
es ne condamnent pas la représentation en elle-même, ni la nature des Pièces que l’on représente ; ce qui serait absurde et in
ente ; ce qui serait absurde et insoutenable. En effet, c’est sur les Pièces de Théâtre que doit principalement tomber la réfo
s bien important, ni par conséquent bien difficile à corriger. Si ces Pièces ne nous enseignaient que la vertu et une bonne mo
dans les Collèges des Poèmes dramatiques ; et, loin de croire que ces Pièces soient capables de corrompre les mœurs des jeunes
autres peuvent retirer une véritable utilité. Ce ne sont donc pas les Pièces de cette espece que je propose de réformer ; mais
62 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319
s Dramatiques sont ou durs ou forcés, ou remplis de clinquans ; telle Pièce qui réussit de nos jours, serait en bute aux siff
s-nécessaire au Drame ; & pourtant je prouve que plusieurs de nos Pièces ont réussi sans être bien écrites. Je ne suis pas
qu’aux règles générales du Drame entier. Nous voyons en éffet, qu’une Pièce composée selon tous les principes d’Aristote, cou
qui semble soutenir qu’on ne doit point s’attacher au stile dans une Pièce de Théâtre. Il est vrai que l’action est plus imp
y voit agir. Pourquoi l’on ne fait guères attention au stile des Pièces du nouveau genre. J’ai long-tems réfléchi sur
tourner les têtes les plus graves. Quand j’avoue de bonne-foi que les Pièces de notre Opéra ne sont pas trop bien écrites, on
u’il est nécessaire de rapporter les endroits les plus mal-écrits des Pièces du nouveau genre. Peut-être que si je passais
s sûres de leurs coups ? Rose & Colas. Passons à d’autres Pièces , & jettons-y rapidement un coup-d’œil. Qu’on
hie. L’Auteur veut peut-être marquer par-là, que ce personnage de sa Pièce a un grand penchant à la jalousie. Mais outre que
voir d’avantage, il n’a qu’à se donner la peine de lire les prémières Pièces chantantes qui lui tomberont sous la main ; il se
à ceux qui les entendent ou les lisent. Mal qui peut résulter des Pièces dont le stile est repréhensible. Songe-t-on à
arriver de la négligence qu’on laisse s’introduire dans le stile des Pièces Modernes ? plusieurs personnes qui en font leurs
l’auteur le plus élégant que nous ayons en France. Il règne dans ses Pièces une douceur & une harmonie singulière. On dir
ux Poètes du nouveau Théâtre de polir leur stile, d’éxpulser de leurs Pièces toute éxpression triviale, mauvaise ou douteuse.
63 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108
récitait des vers ; Benserade en avait fait un grand nombre. Mais une pièce dramatique régulière, partagée en scènes et en ac
7 qu’il y commença, jusqu’en 1700, il y a été joué six cent cinquante pièces , quoiqu’on ne représente que dans l’hiver, que le
e, L. 1. pag. 78). Le premier opéra représenté devant le Roi, fut une pièce Italienne intitulée, la Forta dela finta parla ;
mitation des Italiens, qui avaient tourné le goût de la nation, cette pièce , quoique représentée avec une magnificence prodig
ême, en rougit. Cet émule de Richelieu voulut encore l’imiter par une pièce allégorique. Richelieu avait donné l’Europe, où s
r aucun théâtre. Il y a pourtant une grande différence entre ces deux pièces . La Lysis de Mazarin n’est qu’une allégorie flatt
e de tous les Princes qui faisaient la guerre à la France. Toutes ces pièces politiques qui font allusion aux affaires d’Etat,
e schisme de Clément VII, Jeanne Reine de Naples fut la matière d’une pièce qui dura cinq jours, où on noircit toute sa vie,
venir, et ne s’embarrassait guère de ce qui arriverait après lui. Une pièce de théâtre était pour lui comme un repas donné au
jouement, (la licence) de l’Italienne se sauva sous la protection des pièces sérieuses ». Le Curé de S. Germain parla de nouve
nt leur indulgence inutile. Ils supposent qu’on ne représente que des pièces sérieuses, où il n’y a rien de dangereux pour les
e de ses œuvres. Celui-ci ne fait aller les Papes que quelquefois aux pièces qui se jouent dans les collèges ou les maisons re
t ses défenseurs. Il y aurait plus d’apparence de raison de citer les pièces de théâtre représentées devant Léon X et Clément 
amoureux, et croyait sans doute que les charmes de ses vers et de ses pièces de théâtre l’en feraient aimer. La vertu et la fi
64 (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112
ignard. 1694. Cette Lettre a été mise au commencement du Volume de Pièces de Théâtre du Sieur Boursault. L’Auteur y feint a
e pèchent, et particulièrement ceux qui composent pour le Théâtre les Pièces que l’on y représente ordinairement, parce que le
sa jeunesse. » Il répond à la prétendue correction des mœurs par les Pièces de Molière, en citant le jugement qu’en a fait l’
rer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie que ses Pièces , parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule
ostome obtint de l’Empereur Arcadius l’abolition de pareils Jeux. Les Pièces de Sénèque y sont préférées à cause de leur modes
ses dévots Comédiens, à condition qu’ils ne représenteraient que des Pièces pieuses. On se lassa bientôt de ces Pièces pieuse
e représenteraient que des Pièces pieuses. On se lassa bientôt de ces Pièces pieuses ; ce qui y fit ajouter des Farces que le
ologie, et non suspects de morale outrée. L’Auteur fait voir dans les Pièces du Théâtre les plus approuvées dans ce siècle, le
ang qu’on lave un tel outrage, Meurs, ou tue. » Dans Polyeucte cette Pièce prétendue sainte, on voit une Fille qui parle d’u
ragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à
parce qu’ils ont osé profaner une Histoire sacrée. L’Auteur de cette Pièce ne pourra effacer que par les larmes d’une vérita
e, fait connaître leur corruption, puisqu’ils ont approuvé dans cette Pièce ce qui y était faux, et ce qui était le plus capa
Sans l’addition de l’intrigue de Misaël à l’Histoire de Judith, cette Pièce aurait été désagréable ; c’est pourquoi Misaël pa
, dans laquelle ils remontrent qu’ils ne représentent à Paris que des Pièces honnêtes, purgées de toutes saletés, plus propres
65 (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46
r espèce de ces ridicules théâtres, se sont plûs à leur en vanter les pièces , à leur en citer des traits, à allumer leur curio
et des éclaircissemens importans. J’ai suivi les représentations des pièces les plus renommées, j’ai été jusqu’à les lire ; j
ver mon avis, afin de vous inspirer un mépris durable pour toutes ces pièces impertinentes me force de vous en faire connoître
r les valets en province. On nous donne pour raisonnable dans la même pièce , la démarche d’une fille de condition qui va tous
Un jour que Nicolet devoit donner, disoit-on, deux de ses meilleures pièces , je me déterminai à aller chez Nicolet. En effet,
stingués, portèrent mon dégoût au comble. Cassandre, dans la seconde pièce , devient amoureux d’une jeune fille que madame Pr
de trique sur le dos, moyennant qu’on lui paye une amende. La seconde pièce fut le Valet Favorable. Ce Valet, échappé des gal
Sage croyoit, suivant son mot, qu’il valoit mieux faire de méchantes pièces que d’être Commis, qu’on l’a vu, avant de produir
s l’excellent, mais le bon, lisent-ils une seule des soixante et onze pièces que Fuzelier a brochées seul, ou en société pour
eux pour les mœurs que quelques observations sur les acteurs, sur les Pièces considérées relativement à la morale, e, sur les
’étoient ceux de madame de Maintenon à Saint-Cyr, la licence de leurs pièces ne tarderoit pas à les familiariser avec le vice.
ages que l’on voit tous les jours. Je ne remonterai pas aux premières pièces , je ne vous parlerai point de la métamorphose all
auteurs y sont si fidèles à suivre ce principe, que jusques dans les pièces qui semblent avoir un but moral, comme par exempl
’assure que les Variétés amusantes, déjà en possession de sept à huit pièces honnêtes, (je n’en ai vu que quatre à cinq), veul
et se fait encore attendre longtems ? Mais qu’est-ce que sept à huit pièces décentes contre tant d’autres qui ne le sont pas 
e fois, ces femmes, la lie de leur sexe, commenter à leur manière ces pièces dissolues, s’entretenir des ressources qu’elles o
formes des troupes de comédiens-enfans, depuis enfin qu’au fonds des pièces qui a été constamment le même, c’est-à-dire, esse
ampsaque. Vous savez, Monsieur, sur quoi roule le sujet de toutes ces pièces , le jeu répond au sujet ; la volupté, pour mieux
66 (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316
dame, pour avoir un plaisir parfait à la Comédie, il y faut de bonnes Pièces , et qu’elles soient bien représentées : et c’est
tâchent à l’imiter se contentent de dire des paroles ; et si quelques Pièces ont réussi, il y a eu plus de Constellation que d
ous qu’il a un peu dégéneré de ce qu’il était, et que dans toutes les Pièces nouvelles qui ont été faites depuis dix ans, il y
que ce soit, il a été assez Maître de son Génie pour ne faire aucune Pièce où il ait voulu se ressembler lui-même. Quant à l
ud. Toutes les fois que vous allez à la première Représentation d’une Pièce sérieuse, vous croyez, dites-vous, aller à Athène
part à tous les événements qui succèdent l’un à l’autre. J’en fis une Pièce de Théâtre dont j’espérais un si grand succès, qu
ume d’entendre ; et le Prologue attira plus d’Applaudissements que la Pièce . Comme le Théâtre commençait déjà à montrer son i
67 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
’honnêteté et le retranchement des choses immodestes rendraient leurs pièces beaucoup plus dangereuses, parce que en attaquant
Non seulement les auteurs dramatiques mettent des passions dans leurs pièces  ; mais ils y mettent encore des passions fort viv
z bien exprimée ; et, si cet effet n’accompagne pas l’exécution de la pièce , on regarde le secret de l’art comme manqué, et l
de son ouvrageaj. On sait, dit Nadal, qu’on ne peut faire réussir une pièce dramatique qu’en flattant les passions des cœurs
es cœurs corrompus. Peut-être même qu’en recherchant la mécanique des pièces qui ont fait le plus de bruit, on trouvera que c’
usion et d’ensorcellement. La raison pour laquelle presque toutes les pièces de théâtre sont fondées sur une intrigue amoureus
z Corneille, le plus grave et le plus sublime de nos poètesak. » Les pièces de cet auteur n’auraient certainement pas plu aux
68 (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410
ne Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. Madame, Si vous m’ordonniez de v
i lu autrefois la plupart des livres, qui donnent des règles pour les pièces de Théâtre ; j’ai feuilleté les Anciens et les Mo
sieurs Comédies, pour me donner quelque idée de la perfection que ces pièces doivent avoir. Je crois, Madame, que vous ne feri
res, on sait tout ce qu’il faut savoir pour se former le goût sur les pièces de Théâtre, et pour en faire la critique ; car vo
ance, et qui produit par elle-même la terreur ou la pitié ; ainsi les pièces , dont l’événement ou le dénouement est heureux, n
nferme lui-même une action à part, qui ferait le sujet d’une nouvelle pièce  ; or cette duplicité est toujours très vicieuse.
draient que la présence des spectateurs fût essentiellement liée à la pièce , dans la vérité, comme dans la représentation ; m
rrive sur le champ par la reconnaissance, et fait le dénouement de la pièce . La plus belle de toutes les reconnaissances est
dernière Scène du cinquième ; ce qui est une extrême beauté dans une pièce , qui est d’autant plus vive et plus intéressante,
doit avoir grand soin de réserver le plus tragique pour la fin de la pièce , et pour en faire le dénouement, afin d’exciter d
de plusieurs incidents, qui y ont du rapport ; de même que toutes les pièces d’une maison doivent être proportionnées les unes
urs heureux ou malheureux depuis le commencement jusqu’à la fin de la pièce . Les Grecs qui aimaient à se lamenter, étaient bi
ropos, en observant toutes les règles de la vraisemblance. La fin des pièces dramatiques est d’exciter en l’âme plusieurs pass
des mœurs est absolument nécessaire à quiconque veut entreprendre une pièce dramatique, puisque les mœurs sont le principe du
iomphant. Qu’il ne choisisse pas un homme vicieux pour le Héros de sa pièce  ; car l’on n’est que médiocrement touché de voir
que si les Pères, qui ont fait des déclamations si fortes contre les pièces de Théâtre, eussent trouvé la Comédie, telle que
e leur éloquence et toute la véhémence de leur zèle, pour décrier les pièces de Théâtre ; mais l’on n’en peut rien conclure, a
, suffiraient pour faire interdire et pour faire siffler la meilleure pièce . Si nos mœurs ne sont pas plus chastes que celles
rrompre les bonnes mœurs, par les infamies qu’ils mêlaient dans leurs pièces , et par les postures honteuses, qui accompagnaien
ttent à leurs tables, à leur jeu, dans leurs parties de plaisir ; les pièces qu’ils donnent au public, sont châtiées, tous les
igion des Païens ; ce qui se pratique encore aujourd’hui en plusieurs pièces de Théâtre, comme dans l’Amphitryon, où Jupiter e
emps dans cet état de simplicité et de grossièreté ; à mesure que les pièces de Théâtre commencèrent à se polir et à se perfec
ngereuses, par la peinture des passions que l’on introduisit dans les pièces de Théâtre, qui n’ont point d’autre but, que d’ex
69 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77
ter dans ce Chapitre que de la Pastorale Dramatique, c’est-à-dire des Pièces dans lesquelles agissent des Bergers. Les Poèsies
s ; ils les firent entrer naturellement dans l’intrigue d’un genre de Pièce qui était la vive image de ce qui se passait loin
pas les éloges prodigués tous les jours à Annette & Lubin. Cette Pièce ne fut jamais une Pastorale. Ses Personnages péti
mp; si digne de l’être. Vous remarquerez que l’héroïne de la prémière Pièce est grosse à pleine ceinture, ce qui ne fait peut
on ? ce que dit un célèbre Poète Anglais dans la Préface d’une de ses Pièces , peut servir d’èxcuse à l’Auteur Français : « J’a
Peuple, tels que les porteurs d’eau, &c. Le succès de ce genre de Pièce surpasserait de beaucoup celui de Pastorale, parc
tout ce que j’en pourrai dire. Je conseille aussi de voir une petite Pièce intitulée, l’Amour matois, ou l’Espiéglerie amour
es au sujet de la Pastorale. Il est nécessaire que l’intrigue des Pièces champêtres soit d’une simplicité que rien n’altèr
es Scènes dialoguées ; mais elles ont paru dans un tems où les bonnes Pièces étaient rares. On les écoutait en bâillant, faute
70 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368
s. en 1752, 53, & au commencement de 1754. pag. 76, lig. 12, des pièces  ; ajoutez, de nos jours. pag. 124, lig. 8, la Pa
ette disette de sujets, & ces mariages qui terminent toujours nos Pièces enjouées. Ne pourrait-on pas avec art, avec délic
multiplex que. pag. 183. lig. 23. après ces mots, l’ouverture de la Pièce , ajoutez, qui influe toujours dans les événemens
Acte de Zaïre. Mais il ne faut jamais aller au-delà ; & dans les Pièces d’un Acte, l’èxposition doit être renfermée dans
amp; dix ans, dit-il, du commun, & qui avait rarement entendu des Pièces de Musique, se mit à chanter avec justesse la bâs
71 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89
n l’imitant au naturel ; Aristophane en a plusieurs éxemples dans ses Pièces  : les masques ressemblans qu’il fesait porter à s
is pas que nous éxcellions dans la Parodie considérée en général. Nos Pièces simplement de Dialogues ne sont pleines sur-tout
e qui soit parvenue jusques à nous, aurait dû nous l’apprendre. Cette Pièce est pleine de railleries spirituelles sur Homère,
pectateurs d’un Drame bouffon rient toujours à gorge déployée ? Cette Pièce offre un Spectacle fait pour des fous, plutôt que
p; peu règlée en apparence, est soumise aux mêmes loix que les autres Pièces de Théâtre. C’est un Drame entier, sans aucune èx
flatter d’acquérir ses Poètes ? Quel mérite trouve-t-on à remplir une Pièce de bouffonneries sans vraisemblance, d’actions èx
72 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339
empêche souvent de rien démêler. Il est probables que les chœurs des Pièces Grecques & Romaines étaient semblables à ceux
çait le chœur, n’eussent quelquefois guères de rapport au sujet de la Pièce . Au-lieu de parler de ce qui concernait les princ
ceaux de musique dont le genre est à peu près semblable à celui de la Pièce représentée. Mais quoi qu’on fasse, est-il nature
Drames. Ce que j’ai dit ailleurs(73) au sujet du commencement des Pièces qui ne saurait être trop animé, me porte à désire
rop animé, me porte à désirer qu’on mît quelquefois à l’ouverture des Pièces du nouveau Théâtre un duo, un trio, ou bien une a
, ou bien une ariette. Je ne sais quel plaisir nous fait éprouver une Pièce qui débute de la sorte. On s’apprête avec joye à
73 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « III. Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation. » pp. 5-9
i la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendu », in Pièces de théâtre de Boursault, Paris : Jean Guignard, 1
nes les comédies de Molière, ou qu’on ne veuille pas ranger parmi les pièces d’aujourd’hui, celles d’un auteur qui a expiré po
eux : songez seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel, des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules,
i la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendu », in Pièces de théâtre de Boursault, Paris : Jean Guignard, 1
74 (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30
fruit : et moi, Monsieur, je commence par vous citer un Britannicus, pièce faiblement accueillie des parterres qui se succèd
ussi : lisez Britannicus. Mais si vous me répondez que pour une seule pièce , qui n’est qu’une exception à la méthode des Poèt
he, contraire aux mœurs établies dans les quatre premiers actes de la pièce , et amené seulement pour ne pas blesser les préju
e parce qu’il aurait mérité de l’être par ses vertus, je crois que la pièce aurait bien pu être sifflée : mais on ne reproche
rt même : et j’avoue qu’en consultant mon cœur, à la fin de plusieurs pièces dramatiques, je me suis senti plus disposé à régl
et de Médée pourraient bien ne pas être plus détestés à la fin de ces pièces , qu’au commencement : et satisfait de votre doute
t seul, que je prétends ramener la question. Il suffit de montrer des pièces qui soient et agréables et utiles, de trouver des
t sur ce qui ne se rapporte pas personnellement à lui, pourquoi cette pièce ferait-elle de ses auditeurs plus de Mahomet que
eur, dont la solution n’appartient qu’à vous. Je rejette une foule de Pièces dont les beautés8 et l’utilité surpassent les déf
timent, qui est encore plus sûr qu’elle. Vous direz au moins de cette pièce , ce que vous avez dit de nos comédies modernes, q
l’éloge de leurs mœurs et de celles du Poète ? J’ajouterai que cette pièce a corrigé les hommes : car s’il est encore des ma
le ? Et demanderez-vous aux spectateurs, de quoi leur aura profité la pièce , où des sentiments si vrais et si respectables so
s crime qui le plonge dans son malheur. Si nous le regardons avant la pièce , c’est un incestueux qui abuse de la femme de son
75 (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81
, qu’ils avaient fait auparavant. Ce n’était donc plus l’infamie des pièces , que les Comédiens représentaient alors, qui enga
int Cyprien dans son traité des Spectacles. En effet, supposé que les Pièces qu’on joue présentement ne soient pas à beaucoup
M. le Curé tâchait de faire sortir de dessus sa Paroisse, à cause des Pièces impies et scandaleuses qu’ils représentaient. Il
ngeance, et autres semblables qui font le sel et l’assaisonnement des pièces de Théâtre. Car sans elles, il n’y aurait rien de
nnent bien garde, (dit l’Auteur de la Lettre) à n’employer dans leurs pièces , non seulement aucuns mots évidemment déshonnêtes
hoses très dignes de censure. Je n’ai pû m’empêcher, en lisant cette Pièce , d’admirer en moi même combien il faut se défier
t capables de faire sur l’esprit d’un jeune homme ces Vers de la même Pièce dits par un père à un fils, pour le porter à se v
e Théologien, quand il dit :p. 41. « Je suis obligé d’avouer, que des Pièces qu’on imprime après qu’on les a jouées, il ne m’e
cette pernicieuse Ecole, après que nous aurons dit un mot ou deux des pièces de cet Auteur, qui ont fait le plus d’éclat dans
Tartuffe de Théâtre ; mais à un véritable homme de bien. Ainsi cette pièce expose les personnes les plus pieuses à une raill
r des méchants qui assistent à la représentation de cette pernicieuse pièce , que les maximes détestables qu’on lui entend déb
moralités utiles dans les Comédies, j’ai trouvé au contraire dans les pièces de Molière, que j’ai parcourues exprès, des instr
r. On pourrait tirer beaucoup d’autres endroits très pernicieux des pièces de Molière : mais en voilà assez pour opposer aux
s que l’Auteur de la Lettre donne à la Comédie de ce temps. Quant aux pièces sérieuses, l’on en a assez dit. Aussi ne serait-i
p d’honnêtes gens, du préjugé qu’on se faisait, à l’égard de quelques pièces où l’on représentait des histoires du vieux Testa
76 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66
de nous en avoir donné l’idée. Il entre-mêlait très-souvent dans ses Pièces facétieuses des chansons gaillardement tournées :
oueurs de gobelets, joignirent à leur éxercice ordinaire une sorte de Pièce chantante & très-burlesque. Des troupes d’act
omique devait avoir pris déja certaine forme, puisque l’on trouve une pièce imprimée en 1640, intitulée La Comédie des Chanso
disent que la troupe d’Alard & de Maurice en donna l’idée par une pièce qu’elle représenta sous ce titre ; Les Forces de
es Forces de l’Amour & de la Magie, se trompent, selon moi. Cette Pièce était mêlée de sauts périlleux, de machines, de c
dussent lui jouer un si vilain tour. Quelles furent les prémières Pièces chantantes. Les Troqueurs, pièce de Vadé, es
Quelles furent les prémières Pièces chantantes. Les Troqueurs, pièce de Vadé, est le prémier Drâme-Bouffon que l’on ai
int sur le Théâtre, il s’avisa de les faire parler en l’air ; dans la Pièce intitulée Les Perroquets, il était naturel de voi
77 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32
e peut que gâter l'esprit et le cœur de ses lectrices. Le héros de la pièce est pris d'un mauvais roman, dont souvent on s'él
i qu'une sottise ; la plaie est bien plus profonde, il y a dans cette pièce plus d'irréligion que de ridicule ; et si elle s'
ct pour les lois et la religion est inconnu au théâtre. Je dis que la pièce elle-même est pleine d'une morale impie, d'un esp
même en faisant suivre le repentir ; ce qui arrive cent fois dans la pièce . C'est un mélange continuel d'impiété et de relig
nce, ce serait bien plutôt Dieu qui reposerait dans l'éternité. Cette pièce si vantée n'est qu'un verbiage ou un tissu d'erre
cer pour faire prier Dieu pour le repos de l'âme. Et on donnera cette pièce pour un modèle de religion ! Non, ce n'est là qu'
ne trouve pas que les mystères du paganisme soient déplacés dans les pièces païennes, c'est le Costume des Païens, dit-on ; m
ne religion à sa mode, détruire toute vraie religion. L'héroïne de la pièce n'est pas plus respectée. On ne saurait guère don
oile imposteur d'une pudeur trop feinte. » Il faudra faire de cette pièce un livre classique pour bien instruire la jeuness
ce ? La cherche-t-on, la trouve-t-on au théâtre ? Tout est dans cette pièce contraire à la décence, à la religion, à la vrais
es et les usages de l'Eglise, appelle « jeter un sombre reflet sur la pièce qui fait beaucoup d'effet ». Il serait moins ridi
rices, et ceux de leurs adorateurs. Le dessein de l'Auteur dans cette pièce est de décrier les vœux et l'état monastique. Le
ectacle. L'Auteur, qui dit dans sa préface qu'il aurait pu pousser la pièce jusqu'à cinq actes, fort embarrassé d'en remplir
e, les vers, dont plusieurs en effet sont beaux, et qui séparés de la pièce , et ne servant pas à étayer et à masquer un édifi
nviter l'Auteur à se livrer à ce genre de poésie, regretter que cette pièce ne soit pas reçue sur le théâtre, désirer qu'elle
t les mœurs. Les Journaux, qui tous auraient dû s'élever contre cette pièce pour l'intérêt de la vertu, parmi tant d'éloges p
alie, Polyeucte, qui se soient soutenus ? Le cœur fait la fortune des pièces  ; la vertu y trouve mille obstacles à vaincre ; l
ec douleur, et délayer le noir du tableau ; et les Actrices, après la pièce , savent bien dérider le front de ces larmoyants.
78 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108
des Grecs & des Romains. Nous appellons d’ailleurs Tragédies les Pièces de Thespis & d’Éschyle, qui sont très-différe
t parle Aristote, étaient peut-être des morceaux détachés de quelques Pièces chantantes ; & puisqu’elles étaient obscènes,
Chant tantôt grave & tantôt plaisant généralement dans toutes les Pièces Grecques. Le goût éprouva, sans doute, chez les R
lution & l’on eut recours à la même politique. Les Chœurs des Pièces anciennes pouvaient être de ce genre. Les Chœ
incus parce que dit Aristote. En parlant des Chœurs mal liés avec les Pièces , il s’éxprime de la sorte : « c’est pourquoi ils
79 (1764) Comédie pp. 252-254
il s’est chargé, aide aux autres à y représenter publiquement quelque Pièce Dramatique, afin de divertir le peuple, et de gag
nts de ce qu’ils sont en France, soit pour les Acteurs, soit pour les Pièces , qui toutes subissent l’examen avant que d’être j
si des Communautés Religieuses peuvent représenter en particulier des Pièces de théâtre sur des sujets de piété, avec les habi
e sachent, et en soient scandalisés. * Ajoutez que pour apprendre une Pièce , pour s’exercer à bien faire son rôle, etc. il fa
80 (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62
duite avec art, plus le théâtre retentit d’applaudissements ; plus la pièce renferme de corruption, plus le crime de l’auteur
qu’ils font l’apprentissage du martyre20 ? » Or il est prouvé que les pièces de Plaute et de Terence, ne sont pas plus licenci
nt les bonnes mœurs.29. Or, quels entretiens plus pernicieux, que ces pièces où la Religion, la Vertu et la Piété sont ridicul
fin de préconiser la décence du Théâtre français ? Mais les meilleurs pièces , si l’on en excepte Athalie, et Esther, ont-elles
l’impression de quelque vice ? Et quel sera même l’effet de ces deux pièces admirables de Racine, toutes les fois qu’elles se
tueuses, pour en voir avec fruit la représentation. » D’ailleurs, ces pièces saintes, de quelles autres pièces ne sont-elles p
a représentation. » D’ailleurs, ces pièces saintes, de quelles autres pièces ne sont-elles pas ordinairement suivies ? L’effet
rer. On exige qu’il n’y ait rien de déshonnête ni de criminel dans la pièce , que celui qui va au Spectacle, n’y apporte point
séduit ; et, quelque forte que soit la leçon de Morale qui termine la pièce , le remède est trop faible et vient trop tard. »
qu’il n’y ait rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que les pièces de ce Comique ; parce qu’on y tourne continuellem
’attendrissement qu’on sent en soi-même et qui se prolongent après la pièce , annoncent-ils une disposition bien prochaine à s
ître, et que les auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs pièces plus agréables ? Ne sait-on pas que toutes les pa
cette passion. On ne voit plus réussir que des romans, sous le nom de pièces dramatiques. On y présente l’amour comme le règne
our comme le règne des femmes : c’est pourquoi l’effet naturel de ces pièces est d’étendre l’empire du sexe, et de donner des
e tout l’intérêt est pour eux ? A quoi aboutit la morale de pareilles pièces , si ce n’est à encourager les méchants et à leur
et des talents que lui donna la nature ? » « Suivez la plupart des pièces du Théâtre français, vous trouverez, presque dans
des actions atroces, utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux pièces , mais dangereuses certainement, en ce qu’elles ac
, pour mieux suivre ses vues intéressées, se sont attachés dans leurs pièces à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sa
endre. Dans une des notes de son Cours de Littérature, relative à une pièce de Favart, il s’exprime ainsi : « Quels parents s
81 (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264
mais ce qui leur est bon dans tel temps ou dans tel pays : ainsi les Pièces de Ménandre faites pour le théâtre d’Athènes, éta
e par un vrai sentiment de leurs beautés. On dit que jamais une bonne Pièce ne tombe ; vraiment je le crois bien, c’est que j
ièce ne tombe ; vraiment je le crois bien, c’est que jamais une bonne Pièce ne choque les mœurs9 de son temps. Qui est-ce qui
e son temps. Qui est-ce qui doute que, sur nos Théâtres, la meilleure Pièce de Sophocle ne tombât tout à plat ? On ne saurait
us peindre des mœurs étrangères a pourtant grand soin d’approprier sa Pièce aux nôtres. Sans cette précaution, l’on ne réussi
voulût pour cela lui ressembler ? C’est, tout au contraire, que cette Pièce favorise leur tour d’esprit, qui est d’aimer et r
l’attendrissement qu’on sent en soi-même et qui se prolonge après la Pièce , annoncent-ils une disposition bien prochaine à s
ître, et que les Auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs Pièces plus agréables ? Ne fait-on pas que toutes les pa
fs. Qu’un Auteur10 choque ces maximes, il pourra faire une fort belle Pièce où l’on n’ira point ; et c’est alors qu’il faudra
e Médée, ne les déteste plus encore au commencement qu’à la fin de la Pièce  ; et si ce doute est fondé, que faut-il penser de
t nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous et non dans les Pièces . Il n’y a point d’art pour faire naître cet intér
ements. Quand l’Auteur en reçoit et que les Acteurs les partagent, la Pièce est parvenue à son but et l’on n’y cherche point
ore. Ce n’est pas qu’un homme de génie ne puisse inventer un genre de Pièces préférable à ceux qui sont établis : mais ce nouv
profit les mœurs peuvent tirer de tout cela ? On me dira que dans ces Pièces le crime est toujours puni, et la vertu toujours
cet objet, n’étant point celui sur lequel les Auteurs dirigent leurs Pièces , ils doivent rarement l’atteindre, et souvent il
icus que Néron, je conviens qu’on doit compter en ceci pour bonne, la Pièce qui les représente, quoique Britannicus y périsse
es exploits d’un héros ? A quoi donc aboutit la morale d’une pareille Pièce , si ce n’est à encourager des Catalina, et à donn
rce du dénouement. Le monstre qui sert de héros à chacune de ces deux Pièces achève paisiblement les forfaits, en jouit, et l’
et de jouissance ; mais je demande enfin de quoi leur aura profité la Pièce où cette maxime est mise en exemple ? Quant à Ma
lévation du génie. Une autre considération qui tend à justifier cette Pièce , c’est qu’il n’est pas seulement question d’étale
âme ne diminue beaucoup l’atrocité de ses crimes ; et qu’une pareille Pièce , jouée devant des gens en état de choisir, ne fît
quoiqu’il ne soit grand que par sa fureur, il n’y a pas dans toute la Pièce un seul personnage en état par son caractère de p
ntretiens galants à côté des scènes d’Atrée. Avant de finir sur cette Pièce , je ne puis m’empêcher d’y remarquer un mérite qu
sie peut rendre une mère cruelle et dénaturée ? Suivez la plupart des Pièces du Théâtre Français : vous trouverez presque dans
des actions atroces, utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux Pièces et de l’exercice aux vertus, mais dangereuses cer
tement le Gentilhomme, ou du Gentilhomme fripon qui le dupe ? Dans la Pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête
ou d’une femme qui cherche à déshonorer son époux ? Que penser d’une Pièce où le Parterre applaudit à l’infidélité, au menso
la plaisanterie est excellente, en est-elle moins punissable ; et la Pièce où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite
ages de sa jeunesse, ni de ce qu’il y a de moins bien dans ses autres Pièces , et passons tout d’un coup à celle qu’on reconnaî
aractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses Pièces . Il n’a donc point prétendu former un honnête hom
e. Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste dans cette Pièce est un homme droit, sincère, estimable, un vérita
 ; il ferait horreur. Vous pouvez avoir vu à la Comédie Italienne une Pièce intitulée, La vie est un songe. Si vous vous rapp
titulée, La vie est un songe. Si vous vous rappelez le Héros de cette Pièce , voilà le vrai Misanthrope. Qu’est-ce donc que le
it pas s’il était l’ennemi déclaré des hommes. Dans toutes les autres Pièces de Molière, le personnage ridicule est toujours h
de l’Auteur et fait honneur à son caractère. Quoique Molière fît des Pièces répréhensibles, il était personnellement honnête
e qu’il met en opposition avec le sien. Ce Philinte est le Sage de la Pièce  ; un de ces honnêtes gens du grand monde, dont le
lan que Philinte entrât comme Acteur nécessaire dans le nœud de de sa Pièce , en sorte qu’on pût mettre les actions de Philint
tait essentiel au caractère. Ainsi, tandis que dans toutes ses autres Pièces les caractères sont chargés pour faire plus d’eff
uelqu’un, il commence par le lui dire en face. Aussi, durant toute la Pièce , ne fait-il nulle part plus d’effet que dans cett
ic, s’il était tout à fait sage. On a peine à quitter cette admirable Pièce , quand on a commencé de s’en occuper ; et, plus o
ns mœurs. Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui : ses Pièces n’effarouchent pas par des termes obscènes, mais
n oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la Pièce , s’occupe avec son digne cortège, de soins que le
ateurs, qui, s’intéressant malgré eux à ces misérables, sortent de la Pièce avec cet édifiant souvenir, d’avoir été dans le f
. Nos Auteurs modernes, guidés par de meilleures intentions, font des Pièces plus épurées ; mais aussi qu’arrive-t-il ? Qu’ell
le, on ne voit plus réussir au Théâtre que des Romans, sous le nom de Pièces dramatiques. L’Amour est le règne des femmes. Ce
ance qu’aux dépens de leur liberté. Un effet naturel de ces sortes de Pièces est donc d’étendre l’empire du Sexe, de rendre de
as que les plus sages n’en soient indignées. Parcourez la plupart des Pièces modernes : c’est toujours une femme qui sait tout
pé par sa Gouvernante. Voilà l’image de ce qui se passe aux nouvelles Pièces . La Bonne est sur le Théâtre, et les enfants sont
s vrais respects qui lui sont dus ? La même cause qui donne, dans nos Pièces tragique et comiques, l’ascendant aux femmes sur
grand moyen d’éviter de lui ressembler ? Rappelez-vous, Monsieur, une Pièce à laquelle je crois me souvenir d’avoir assisté a
ans quelle disposition d’esprit le Spectateur voit-il commencer cette Pièce  ? Dans un sentiment de mépris pour la faiblesse d
ntes continuelles donnassent une grande émotion durant le cours de la Pièce  ; mais au cinquième Acte où, cessant de se plaind
secrets, mais qu’importe ? Le dénouement n’efface point l’effet de la Pièce . La Reine part sans le congé du Parterre : l’Empe
u qu’on voit dans Titus, vainqueur de lui-même, fonde l’intérêt de la Pièce , et fait qu’en plaignant Bérénice, on est bien ai
corrompus : et la preuve que ce sentiment n’est point l’ouvrage de la Pièce , c’est qu’ils l’ont avant qu’elle commence. Mais
e, un tel discours doit faire fondre en larmes toute l’assemblée ? La Pièce , finissant ainsi, sera, si l’on veut, moins bonne
pas tuer. Si les femmes n’ont pu se lasser de courir en foule à cette Pièce enchanteresse et d’y faire courir les hommes, je
me on voudra ; il séduit, ou ce n’est pas lui. S’il est mal peint, la Pièce est mauvaise ; s’il est bien peint, il offusque t
est déjà si intéressant par lui-même ? Je doute que, dans toutes nos Pièces dramatiques, on en trouve une seule où l’amour mu
de ses soins. Je ne sache guère que Le Misanthrope où le héros de la Pièce ait fait un mauvais choix23. Rendre le Misanthrop
e, l’effet qui renforce le bien et le mal, étant tiré de l’esprit des Pièces , est sujet comme elles à mille modifications qui
e la Jeunesse de Rome représentait publiquement, à la fin des grandes Pièces , les Attellanes ou Exodes, sans déshonneur. A cel
dés comme des Prêtres que comme des Baladins. 3°. Tous les sujets des Pièces n’étant tirés que des antiquités nationales dont
que la distribution des rôles, le partage de la recette, le choix des Pièces , la jalousie des applaudissements doivent exciter
ssement du Théâtre nous est si nuisible, quel fruit tirerons-nous des Pièces qu’on y représente ? Les avantages même qu’elles
ter par des spectacles touchants et tendres. Si les héros de quelques Pièces soumettent l’amour au devoir, en admirant leur fo
sage les choses, la même vérité nous frappe toujours. Tout ce que les Pièces de Théâtre peuvent avoir d’utile à ceux pour qui
. Les formerons-nous, ou s’ils nous formeront ? Nous aurons de bonnes Pièces  ; mais, les recevant pour telles sur la parole d’
onnêtes, et qui conviennent à des hommes libres57. Il est sûr que des Pièces tirées comme celles des Grecs des malheurs passés
ravestis en beaux esprits, s’occuper à faire des vers Français et des Pièces de Théâtre, talents qui ne sont point les nôtres
’engage à le remplir toujours de son génie, et à vivre autant que ses Pièces . Je serais d’avis qu’on pesât mûrement toutes ces
sit. 11. [NDA] Les lois peuvent déterminer les sujets, la forme des Pièces , la manière de les jouer; mais elles ne sauraient
t bonne au Théâtre. Supposé qu’il faille quelques fourberies dans les Pièces , je ne sais s’il ne vaudrait pas mieux que les Va
tacle, je puis me tromper dans mes citations et renverser l’ordre des Pièces . Mais quand mes exemples seraient peu justes, mes
nt pas moins, attendu qu’elles ne sont point tirées de telle ou telle Pièce , mais de l’esprit général du Théâtre, que j’ai bi
aison plus instructif. Je ne vois qu’un inconvénient à cette nouvelle Pièce , c’est qu’il serait impossible qu’elle réussît :
étourderie que je cite Cénie en cet endroit, quoique cette charmante Pièce soit l’ouvrage d’une femme : car, cherchant la vé
s de la morale. 23. [NDA 1782] : « Ajoutons Le Marchand de Londres, pièce admirable et dont la morale va plus directement a
ièce admirable et dont la morale va plus directement au but qu’aucune pièce française que je connaisse. » o 24. [NDA] Je c
e, où le Diable était en effet un des Acteurs. On me disait que cette pièce ayant une fois été représentée, ce personnage en
omme. Même jugement sur les Poètes dont je suis forcé de censurer les Pièces  : ceux qui sont morts ne seront pas de mon goût,
e. Si j’ai moins parlé de Corneille, c’est qu’ayant peu fréquenté ses Pièces et manquant de livres, il ne m’est pas assez rest
lque honneur que je porte à sa personne, je ne dois que justice à ses Pièces , et je ne sais point acquitter mes dettes aux dép
rès judicieux de l’Andromaque de Racine, par lequel on voit que cette Pièce ne va pas mieux à son but prétendu que toutes les
ne deviennent mauvais que par l’abus qu’on en fait. Par exemple, les pièce s de Théâtre n’ont rien de mauvais en tant qu’on
82 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162
Une Actrice est une poupée qui de la tête aux pieds, dans toutes les pièces de rapport de sa parure, son jargon, ses minauder
, etc. tout s'évanouit en colifichets. On joue partout la comédie. La pièce a quelque chose de plus grand. Le plan, les vers,
méconnaître le théâtre Italien et celui de la Foire, les farces, les pièces à tiroir, que dis-je ? les œuvres des plus grands
ir, que dis-je ? les œuvres des plus grands maîtres, à quatre ou cinq pièces près. Qu'est-ce que le théâtre de Molière ? une b
lices : triste dénouement, qui n'est que la juste récompense et de la pièce et de l'Auteur. La familiarité, défaut ordinaire
e tout comme lui, souvent aussi bien et mieux que lui, l'Auteur et la pièce . Tout ce qui se livre à la merci du public se met
modèles à mettre sous les yeux ! Mais ces rôles sont nécessaires à la pièce . Il est vrai, et voilà le mal du genre dramatique
tifiera donc le mal qu'il fait ? Mais le vice est puni à la fin de la pièce . Il ne l'est pas toujours, il l'est rarement, il
ue. Nous avons vu que Corneille est assez sincère dans l'examen de la pièce du Menteur, où le mensonge est récompensé, pour c
83 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65
voulût pour cela lui ressembler ? C’est tout au contraire, que cette Pièce favorise leur tour d’esprit, qui est d’aimer et r
s. » « Quand l’Auteur en reçoit, et que les Acteurs les partagent, la Pièce est parvenue à son but, et l’on n’y cherche point
« Nos Auteurs modernes, guidés par de meilleures intentions, font des Pièces plus épurées. » Page 86. « Quand il serait vrai
au contraire le principal moyen exigé, et c’est l’essence d’une bonne Pièce . V. La simple nature plaît dans Arlequin Sauvage
ertu, parce qu’elle est la seule qui donne de la considération. Si la Pièce nous arrache des larmes, ou de pitié pour un inno
l’Auteur des trois Cousines g. XIV. Aveu de sa part qu’il existe des Pièces où l’on enseigne la vertu. XV. Qu’un sentiment fa
-à-vis des principes que j’ai rappelés sur les conditions d’une bonne Pièce . XVIII. Calomnie atroce, qui attaque par un écrit
revetière, représentée par les Comédiens italiens en 1722. f. [NDE] Pièce de Rousseau. g. [NDE] Pièce de Florent Carton,
Comédiens italiens en 1722. f. [NDE] Pièce de Rousseau. g. [NDE] Pièce de Florent Carton, dit Dancourt.
84 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446
s douze cens. II. La Parodie-Dramatique, ordinairement faite sur une Pièce entière, peut réunir toutes ces espèces de Parodi
Le Parodiste détourne donc à un autre sujet & à un autre sens une Pièce sérieuse, par le changement seul de quelques expr
tion, ou de quelques expressions & de quelques airs, si c’est une Pièce chantante ; au moyen de quoi, il rend le grand &a
d’hui, & je ne le bannirais pas absolument du Théâtre. Lorsqu’une Pièce , d’ailleurs estimable, a des taches que le grand
85 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16
urs mœurs, & leurs attraits inconvénientent la Représentation des Pièces les plus sages. Cette Aventure fait le sujet des
remières Places. ibid. Le Titre Second embrasse ce qui regarde les Pièces à représenter sur les nouveaux Théâtres. 123 On
ue nos Comédies en treize classes. 156 L’Article quatre est pour les Pièces du Théâtre Italien. 163 Article cinq, des Pièces
quatre est pour les Pièces du Théâtre Italien. 163 Article cinq, des Pièces de rebut des deux Théâtres. 165 La Note [Q] 443,
ie, se trouve dans cet Art. 167 Article dernier de l’assortiment des Pièces , dans lequel est la Note [O] 435 sur la Pantomime
n au Théâtre. 191 Article quatre Applaudissemens. 194 Article cinq, Pièces nouvelles. ibid. Article six, Imitation de la
mimes des Anciens. 435 [P] est sur les Parades, les Farces & les Pièces satyriques. 440 La Note [Q] concerne le genre Pa
86 (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11
and Dieu ! Jadis un bon faiseur mettait un ou deux ans à composer une pièce , de nature à s’assurer un droit éternel à nos hom
udes indignes de Taconeth. C’est la prodigieuse quantité de mauvaises pièces écrites en mauvais français qui a le plus contrib
uelle prose ! Nos perruquiers n’ayant plus rien à faire, ont volé les pièces d’autrui ; ils les ont salies et déshonorées : et
ez ignorants pour acheter jusqu’à cent et deux cents de ces sortes de pièces qui en ont tué quelques-uns à peu près aussi vite
Mais, me dira-t-on, les gens âgés ! — Les gens âgés ne font point de pièces de théâtre : réservez-leur quelques banquettes, m
l’accès. Prenez garde maintenant à ce qui en résulte. Là on voit des pièces moins soignées, rapidement écrites, et dont les a
s n’en voyez pas un qui ne se croie assez de talent pour composer des pièces pareilles à celles dont il est spectateur. On s’e
87 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72
ille écus à Laberius, pour engager ce Poète à jouer lui-même dans une Pièce qu’il avait composée. Nous trouverions bien d’aut
nt tenus de donner au Peuple, ne pourraient point exiger plus de cinq pièces d’or par représentation, & que celui qui en f
en faisait les frais ne pourrait pas leur donner plus du double. Ces pièces d’or étaient à peu près de la valeur de nos louis
s ont tous envisagé le Théâtre comme dangereux, non-seulement par ses Pièces , par la Musique, par les Danses, par le temps que
contagieux d’un certain monde n’ait point encore imbus, fût ce à nos Pièces les plus libres, ils néprouveront qu’une joie inn
ont les leurs. Qu’on épure les Drames licencieux, qu’on retouche les Pièces d’intrigue dont le but n’est que de divertir, &am
r ; mais les mœurs épurées réformeraient, en un jour, le Théâtre, les Pièces & les Acteurs. Malheureusement cet agent capa
, que la conduite de nos Comédiens contraste trop avec la plupart des Pièces qu’ils jouent*. (C’est convenir que nous avons un
ire énoncer de la façon qu’il le faut ? Quand on remet au Théâtre une Pièce ancienne, & qu’un excellent Acteur la joue d’
beautés de ce grand homme ? Non, dira le sieur Ch***, mais c’est à la Pièce que l’Imitateur doit tout. Lorsque le célèbre Bar
rtune de pensées impertinentes, ridiculement exprimées, était ce à la Pièce qu’il devait ses succès ?… Voila comme une foule
nt ; on l’a vu plus d’une fois attribuer modestement le succès de ses Pièces au zèle & à la bonne volonté des Acteurs, qui
rise du Père-de-famille) que le mérite des Acteurs double celui de la Pièce . Il est extrêmement rare de trouver un Acteur pa
88 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275
cieux qu’on entreprend de corriger sur le Théâtre : et à la fin de la Pièce chaque vice et chaque ridicule se trouve puni et
, la cassette ne se retrouvait pas,13 et que lors du dénouement de la Pièce le Roi envoya à Harpagon pour le consoler du vol
ez porté à prendre ce parti : cependant je veux examiner si parmi les Pièces qui subsistent il y en a quelques-unes qui mérite
n favorite d’Harpagon étant l’avarice, il aurait fallu pour rendre la Pièce instructive, que cette avarice eut été punie, et
89 (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45
peu disposés à profiter de l’instruction directe. Mais dans une belle pièce de Théâtre, le plaisir amène le spectateur à l’in
ige celles du spectateur. Un sourire qui nous échappe en écoutant une pièce comique, ou dans l’éloquente tragédie, des pleurs
cultivoient. Ce n’est donc point assez d’avoir composé en France une pièce de Théâtre ; ce n’est point assez d’avoir à essuy
anges, les rivalités les plus humiliantes. Pour faire représenter une pièce , il faut monter d’échelon en échelon ; de M. le C
Garde-des-Sceaux : voilà pour la ville. Veut-on faire représenter sa Pièce à la Cour ? C’est une autre échelle à monter. Il
sieurs ont leur coin de Magistrature, leur droit d’inspection sur les Pièces de Théâtre, leur privilège ; car où n’y en a-t-il
vilège ; car où n’y en a-t-il pas en France ? Il est bien vrai qu’une Pièce peut être représentée à Paris & à la Cour, qu
n doit sentir, en récompense, que rien n’est moins possible, quand la Pièce n’est pas tout-à-fait insignifiante. VI. On a éta
s du Gouvernement, qui recherchent, avec un soin scrupuleux, dans les Pièces de Théâtre, ce qui pourroit choquer la tyrannie &
price de quelques hommes, que dépend la permission de représenter une Pièce de Théâtre. Crébillon déclarant à l’auteur de Mah
rant à l’auteur de Mahomet qu’il lui est impossible d’approuver cette Pièce , Crébillon suffit pour suspendre, pendant plusieu
insulté en pleine Eglise par Bourdaloue, Molière, en insérant dans sa Pièce un Panégyrique de Louis XIV, sut intéresser l’org
ximes d’esclave qu’on vous débite à vos Théâtres, dans vos prétendues Pièces nationales. C’est le crime de Charles IX, de sa m
l a écrit sa Comédie cent cinquante ans avant celle de Molière. Cette pièce n’est pas sans doute une école de bonnes mœurs ;
leterre. Shakespeare écrivoit à la fin du même siècle. Voyez dans ses pièces nationales, les Rois, les Princes, les Pairs du R
& d’Henri IV ne sera point déshonorée, par la raison que dans des Pièces de Théâtre on aura fait parler & agit Louis X
90 (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203
s ferait sur votre cœur des impressions qui ne finiraient pas avec la pièce . Si vous éprouvez des tentations dans le temple d
s temples de la volupté, où tout les fait naître et les fortifie. Ces pièces , dont la simple lecture, faite dans le silence du
tiens, gardez-vous bien d’aller au théâtre, quand même le sujet de la pièce serait tiré de l’Ecriture sainte. Vous avez pour
z sa voix, vous marcherez dans le chemin du salut. Les auteurs de ces pièces ne sont pas dignes d’être les interprètes de l’Ec
d’impiétés révoltantes. Vous avez beau désapprouver secrètement leurs pièces , votre présence leur sert d’applaudissement et es
91 (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16
ettre imprimée sur la Comédie : elle annonce vos regrets au sujet des Pièces de Théâtre que vous avez données au public, et de
rit, que les Statuts de cette délicieuse République, qui terminent la pièce de la Chartreuse ? Où pourrait-on goûter avec aut
rce que lui seul en a le germe dans son sein. Je ne dirai rien de vos Pièces de Théâtre, ni du Méchant c, dont l’illusion trop
e guérit sur le champ de tous ses scrupules, en lui apprenant que ses Pièces de Théâtre sont à peine connues, et qu’elles tomb
ubli. Il est assez singulier qu’un Auteur ait ignoré le succès de ses Pièces dans le temps, et qu’il ait attendu douze années
ous les Ecrivains qui osent l’attaquer. a. [NDE] La Chartreuse , pièce de Jean-Baptiste Gresset écrite en 1734 b. [ND
92 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398
ord aux Philosophes : il eut pour maître Anaxagore ; aussi toutes ses Pièces sont-elles remplies de maximes excellentes pour l
iens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct nation
’autre. Ce qui lui manque, c’est le choix. Quelquefois, en lisant ses Pièces , on est surpris de la sublimité de ce vaste génie
’Utique de cet illustre Auteur est le plus grand Personnage, & sa Pièce est la plus belle qui soit sur aucun Théâtre. [Il
ment de la Poésie Dramatique, savent un plus grand nombre de vers des Pièces de Corneille & de Racine, que de celles de Mo
s en sa vie. C’en est assez pour s’intéresser avec affection dans une Pièce aux sentimens de ceux qu’elle tyrannise. Mais nos
es temps d’horreurs & de persécutions, qu’elle choisit dans cette Pièce Dramatique pour sa victime, un Prince contre lequ
93 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466
avant : c’était de petites figures hautes d’un pied, qui jouaient des Pièces , & fesaient tous les gestes analogues au suje
n’approuvez donc pas ce que j’ai proposé, de donner aux Baladins nos Pièces de rebut ? Des Tianges. Pardonnez : mais c’e
enre ils devront s’appliquer, & qui prescriront à chaque Elève la Pièce qu’il doit apprendre. Ainsi, après les Etudes ord
ou le besoin du Théâtre, & la convenance de l’âge dans certaines Pièces . Mais dans le cas où malgré les précautions indiq
ns cet état debout sur le devant de la Scène jusqu’à ce que la petite Pièce commence. Il en sera de même pour l’Acteur qui se
rofondément, il se mettra à genoux pour aprendre au Public le nom des Pièces que l’on doit donner, & il ne se levera que l
s ne causeront pas le mal que vous cherchez à prévenir, Monsieur. Des Pièces tendres, jouées par des femmes honnêtes, pourront
is ne la porteront ordinairement pas au libertinage : ajoutez que des Pièces peu répétées captiveront toute l’attention du Spe
voir faire le Rôle de Néron dans Britannicus, nuisit au succès de la Pièce  ? Il était Gentilhomme. 4. Baron ou Boiron, Père
i, Tragédien. 6. Moliére, Auteur immortel, & très bon Acteur. Ses Pièces sont au nombre de 29 : toutes ne sont pas estimée
es, & une Tragédie de Didon. 18. Thuillerie, dont on attribue les Pièces à l’Abbé Abeille : elles sont au nombre de quatre
ans, ainsi que les Rôles à manteau. Nous avons de lui quelques jolies Pièces  : son Théâtre consiste en dix-huit Comédies. 33.
33. DUMESNIL, débuté en 1737 : Actrice sublime…… Lorsqu’on donne les Pièces de Corneille, de Racine, de Crébillon, de Voltair
94 (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156
sent, il applaudit ceux qui l’instruisent en l’amusant. Or les bonnes pièces de Théâtre me paraissent réunir ces deux derniers
que la vivacité de ces mouvements semble ne durer que le temps de la pièce  ; mais leur effet, pour être lent et comme insens
minel et irrité, de la vengeance et de la haine. D’ailleurs quand ces pièces ne nous enseigneraient directement aucune vérité
espèce peut-il être une source de vices et de forfaits ? Si dans les pièces où l’on expose le crime à nos yeux, les scélérats
ropre au Théâtre que celui de Manlius Capitolinus l, quoique ces deux pièces ne diffèrent guère que par les noms et l’état des
res. Mais ce qui paraît, Monsieur, vous avoir choqué le plus dans nos pièces , c’est le rôle qu’on y fait jouer à l’amour. Cett
r la Tragédie comme un nouveau moyen de corruption, la plupart de nos pièces me paraissent bien propres à nous rassurer à cet
à la frivolité de la nation que Racine a sacrifié la perfection de sa pièce . L’amour dans Corneille, est encore plus languiss
en peignant l’amour de la sorte, il deviendra monotone, et toutes nos pièces se ressembleront. Et pourquoi s’imaginer, comme o
pourquoi s’imaginer, comme ont fait presque tous nos Auteurs, qu’une pièce ne puisse nous intéresser sans amour ? Sommes-nou
aractères. Je ne sais, Monsieur, ce que vous pensez de cette dernière pièce , elle était bien faite pour trouver grâce devant
dre la vertu ridicule. Il me semble que le sujet et les détails de la pièce , que le sentiment même qu’elle produit en nous, p
ne pouvons nous flatter de ressembler ; et vous blâmez à présent les pièces où l’on n’expose à nos yeux que nos citoyens et n
droit de nous attendrir ; il me semble au contraire qu’aucun genre de pièces n’y est plus propre ; et s’il m’est permis de jug
que faire rire le parterre ; j’ose inviter l’illustre Auteur de cette pièce à retrancher ces trois mots, qui ne sont là que p
ux. Vous feriez le procès sur le même principe, à tous les Auteurs de pièces de Théâtre, bien plus obligés encore que les Comé
dre ? Comment n’avez-vous pas senti, que si ceux qui représentent nos pièces méritent d’être déshonorés, ceux qui les composen
n dangereux dont vous cherchez à nous préserver ; et vous décriez nos pièces de Théâtre avec l’avantage non seulement d’en avo
ts pervers, (car ce n’est pas certainement pour votre patrie) que vos pièces ont été composées. C’est-à-dire, Monsieur, que vo
5 : « [Boileau] pria M. Arnauld de vouloir bien jeter les yeux sur la pièce qu’il lui laissait, pour lui dire son sentiment.
tragédies de Voltaire. 15. [NDE] Rousseau, op. cit., p. 75 : « [Les pièces modernes] instruisent beaucoup, si l’on veut : ma
95 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130
à introduit dans ces chœurs, des sujets étrangers à leur culte. » Les Pièces dragmatiques sont des imitations ; mais il est de
ibles & communs ? Le défaut contraire n’est pas moins funeste aux pièces dragmatiques. L’enflure n’est pas une imitation,
ems qu’on le dit, mais il semble qu’on ne puisse trop le répéter. Une Pièce écrite en vers, qui étonnent l’oreille, éblouit &
s & de pillage. On fait beaucoup pour soi-même & rien pour la Pièce . Il faut bien peindre ; mais le grand art du Pein
96 (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303
ils récitèrent sérieusement plusieurs fables, et tous les Acteurs des pièces les plus graves portèrent indifféremment le nom d
ons50. On appelait proprement Mimes ceux qui représentaient certaines pièces , seulement par des gestes ; et ceux qui savaient
Acteurs subalternes qui jouaient dans les Entr’actes et à la fin des pièces , en occupaient la première partie. La seconde éta
Théâtres qu’on plie sur le cintre, s’abaissait au commencement de la pièce et se levait à la fin, parce qu’elle se pliait so
d espace libre au-devant de la Scène où les Acteurs venaient jouer la pièce et qui par le moyen des décorations représentait
blique, un carrefour, ou quelque autre lieu découvert. Car jamais les pièces des Anciens ne se passaient dans l’intérieur des
ons, les Anciens en avaient de trois sortes selon les trois sortes de pièces qui se jouaient sur le Théâtre, les Comiques, les
c il se déshonorait par les spectacles des Gladiateurs. A l’égard des pièces de Théâtre, il n’osa pas les rendre lubriques com
cieuses et ne leur donna ni or, ni argent, mais tout au plus quelques pièces de monnaie de cuivre101. Ce Prince ne souffrit ja
tendu Théologien. Voyons néanmoins par des preuves positives, que les pièces de Théâtre étaient souvent plus honnêtes et plus
erons par les règles dressées et observées depuis Auguste, et par les pièces qui nous restent de ce temps-là. Horace qui vivai
pures, plus honnêtes, plus louables ? Si des règles nous passons aux pièces , vous verrez, Messieurs, qu’on en représentaient
mains entendaient la langue Grecque, on aimait à voir représenter des pièces des Grecs. Celles de Sophocle et d’Euripide ont t
ngereuse. » Mais voulez-vous, Messieurs, une preuve parlante, que les pièces de Théâtre d’autrefois étaient souvent plus chast
isme, que ne peuvent l’être ceux de nos jours. Mais examinons quelles pièces il se représentait depuis que les Chrétiens à Rom
e et dans la Tragédie, et qu’il doit parfaitement convenir à toute la pièce . On voulait de son temps que les Auteurs Comiques
e Plaute dans le Prologue des Captifs, qui est la plus honnête de ses pièces , dit pour se ménager l’attention des spectateurs
. de M. Coste., « qu’ils ne se repentiront point d’avoir écouté cette pièce , qu’elle n’est pas écrite d’un style lascif, comm
ue spurcidici insunt versus immemorabiles. » Plaute persuadé que la pièce la plus honnête était en même temps la plus estim
e qui vivait sous Tibère ; on estima ses Fables : et sérieusement les pièces de Théâtre d’aujourd’hui imitent-elles la pureté
n voit dans l’Occident. Pour les Tragédies et les Comédies, ou autres pièces de Théâtre, on n’avait garde d’en voir. Car outre
e Latin ni le Gaulois, ainsi ils n’auraient donc pu rien entendre aux pièces de Théâtre, et on ne se serait pas avisé d’en fai
es refleurissant, il y aurait eu des Poètes qui auraient pu faire des pièces de Théâtre. Il fallait bien qu’il y eut alors des
amorem dum fingit, infligit. » On représentait sans doute beaucoup de pièces qui n’étaient pas bien mauvaises ; c’est pourquoi
nt, il descend dans le détail de tout ce qui paraît sur la Scène. Les pièces comiques lui paraissent dangereuses, parce qu’ell
t pendant le temps qu’elle est sur le Théâtre ; vous le continuez, la pièce finie ; son image, ses discours, ses habits, sa d
et le xi. siècle on ne vit presque en Occident, ni Poésie, ni aucune pièce d’esprit. Il est néanmoins parlé de jeux d’Histri
t grand nombre de méchants Poètes, qui ne composaient que des petites pièces de galanterie. Les Seigneurs de la Cour se piquai
ou par un valet comme dans le Festin de Pierre. Si en parcourant ces pièces fort vite, j’y ai aperçu tant de maximes pernicie
ne douterez plus qu’on ne regarde communément les Comédies, comme des pièces pleines de maximes et de paroles illicites et nui
les conditions prescrites, et qu’ils représenteraient quelquefois des pièces honnêtes, il suffit qu’ils en représentent quelqu
de ce second discours. Mais pour avoir une idée de la différence des pièces Comiques d’alors, d’avec celles d’à présent, fais
l’Europe de parler Provençal M. Cazeneuve Obros de Goudouli., et les pièces d’esprit ne paraissaient ordinairement qu’en cett
ssaient ordinairement qu’en cette langue, ce qui fit qu’on appela ces pièces des Romans, ou Romances, à cause qu’elles étaient
n’était pas condamnable, il fallait seulement exiger d’eux que leurs pièces fussent dans les règles de la bienséance et de la
istrions ceux qui font comme une espèce de métier de réciter quelques pièces agréables, met pour conditions qu’on n’usera poin
e Cardinal de Richelieu a fait aussi rechercher en Provence plusieurs pièces de cette nature, et ce sont peut-être celles qu’o
le leur donna, à condition qu’ils ne représenteraient jamais que des pièces pieuses. Je ne sais s’ils gardèrent la condition.
Paris donné sous François I. en 1541. il est parlé de ces prétendues pièces de dévotion comme d’un usage qui ne s’était intro
nt choses défendues par les Saints Canons. 2°. Que les Auteurs de ces Pièces jouant pour le gain, ils devaient passer pour His
ssements, appela du fond de l’Italie, une bande de Comédiens dont les pièces toutes d’intrigues, d’amourettes et d’inventions
» Apud Surium 4., Nov. lib. 5. pag. 120. qu’on ne souffrirait aucune pièce qui n’eût été examinée et trouvée conforme à la m
orsqu’il ne se trouvait point dans l’action ni dans la conduite de la pièce chose qui pût nuire à l’innocence de la jeunesse,
Académicien, ne puissent déclamer en public ou en particulier aucune pièce , sans avoir été auparavant revue et approuvée par
avait reconnu par expérience, les maux que produisaient ces sortes de Pièces . « Nullus ex Mimis, Histrionibus, vel etiam Acade
que les Poètes et les Comédiens ne consentiraient jamais à jouer les pièces de Théâtre après que les Evêques les auraient exa
anses aux intermèdes des Tragédies, et ordonne de ne déclamer que des pièces honnêtes et conformes aux bonnes mœurs. « Visum e
rdait plus les Règlements de Sa Majesté, que l’on y jouait encore des pièces trop licencieuses, et que l’on ne s’y était pas c
ectacles, où il déploya toute la force de son éloquence : comme cette pièce est courte et digne d’être conservée, nous avons
Par son ordre, Desmarets, Corneille, et Colletet composèrent quelques pièces assez honnêtes, et en 1641. il fit enregistrer au
vient de faire imprimer à Rome308. Il gémit sur les désordres que les pièces de Théâtres produisent, et ne les croit pas moins
à ceux qui seront attentifs. Car qui est-ce qui ne verra pas, que les pièces de Théâtre contiennent des maximes d’amour, et d’
ans un lieu, où cette passion est louée, excitée, nourrie ; et où les pièces ne plaisent, que lorsque l’amour y est conduit d’
ent donné leur sentiment par écrit, touchant ceux qui contribuent aux pièces de Théâtre, soit en les composant, en les imprima
on approuve dans ces Collèges ? Réponse. Quelle comparaison entre des Pièces faites par des Religieux ou des Ecclésiastiques t
t occupés à inspirer aux Ecoliers les règles du Christianisme, et des pièces faites par des personnes qui n’étudient que les m
par des personnes qui n’étudient que les maximes du monde : Entre des pièces examinées et approuvées par des Supérieurs de Com
èces examinées et approuvées par des Supérieurs de Communauté, et des pièces où l’on n’a suivi que le goût du plus grand nombr
quentent le Théâtre ne font pas profession de vertu : Enfin entre des pièces qui se font tout au plus une fois l’année, pour e
ne fois l’année, pour exercer les Ecoliers à parler en public, et des pièces qu’on représentent tous les jours, pour satisfair
nce pour ces sortes de personnes, d’aller tous les jours entendre des pièces de Collège, composées ordinairement en Latin et r
et on y remarquera toujours, que ces Poèmes diffèrent entièrement des pièces des Comédiens. Les Règles des Collèges des Jésuit
orte à ne pas faire des Tragédies de cinq actes, et à ne faire aucune pièce toute Française. On le souffre néanmoins en certa
s des Jésuites ou des Pères de l’Oratoire il se serait passé dans des pièces de Théâtre quelque chose de contraire aux règles
ce. Cinquième Difficulté. Les Comédiens représentent quelquefois des pièces fort honnêtes ; Ne sera-t-il pas du moins permis
ica]. tit. 8. § 12. que si les Comédiens représentent quelquefois des pièces honnêtes et quelquefois de déshonnêtes, c’est un
nêtes, c’est un péché d’assister jamais à aucune. En second lieu, les pièces du Théâtre public sont appelées honnêtes, lorsqu’
ez ce que M. le Prince de Conti et M. Nicole ont dit de ces sortes de pièces . Le Père Senault quatrième Général de l’Oratoire
miques qui divertissaient le monde en chantant ou récitant de petites pièces de galanterie, sans qu’il paraisse nulle part que
particularité ; ou que M. l’Abbé de Choisy, qui a remanié toutes ces pièces l’aurait relevée. Mézerai est apparemment le Père
eur les Poètes Comiques, elle ne les aima jamais ; et une infinité de pièces en l’honneur de la charmante Marguerite, ne leur
si dans les Villes chanter ses Sirventès, ses Comédies, et ses autres pièces galantes ou satyriques. » M. d’Avranches a dit la
Dacier dit dans ses remarques sur Horace qu’on appelaient Togatæ les pièces dont le sujet était Romain, et Palliatæ celles do
NDE 1731] Voici des autorités incontestables, pour faire voir que ces pièces sont beaucoup plus anciennes. Dans le Journal de
ne exception que fit cet Auteur p. 102 qu’on jouait véritablement des pièces . En 1424. dit-il, « devant le Châtelet avait un m
. p. 54. et 55 in-12. Il faut observer que les représentations de ces Pièces Saintes se donnèrent d’abord dans les Eglises, et
97 (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54
re profane pour occuper vos loisirs, lisez des traités de Morale, des Pièces de poésie dictées par le goût, la raison et la ve
leur ont laissé prendre, ne sera pas plus touché de la Morale de nos pièces de Théâtre, que des principes sacrés développés d
parents a consacré à des travaux utiles au Ministère, avait fait une pièce intitulée l’Ecole de la Raison, il avait pris jou
Crébillon se trouva par hasard à l’assemblée. Le jeune Auteur lut sa pièce en tremblant, rien n’est plus naturel devant un p
bonne heure à la Comédie ? Le Public a reconnu et applaudi dans cette Pièce toutes les belles et bonnes choses que Mr. de Cré
le sujet de l’Enfant prodigue, y a-t-il donc dans la morale de cette pièce quelque chose de contraire à la morale du Christi
plus exacte piété, on croit édifier le Public par la représention des Pièces Allégoriques dont l’objet est toujours le dévelop
age, non plus que nos scrupuleux Censeurs ne souffrent point dans une pièce de Théâtre l’exposition d’une maxime hardie encor
rcer un jour. J’avais joué souvent depuis mon retour à Paris quelques pièces avec des jeunes gens qui partageaient mon goût po
d’avoir joué la Comédie du Glorieuxg, il connaissait assez bien cette pièce pour être étonné de mon scrupule, « si vous avez
l’on peut s’amuser fort honnêtement et sans pêcher par l’exécution de pièces de Théâtre, pourvu qu’on ait donné la préférence
e penchant le plus tendre. Je sais bien que dans quelques unes de nos pièces , on ne représente l’amour que du côté ridicule, m
’ose le dire, aux Tragédies Héroïques, puisque les personnages de ces pièces devraient ressembler aux hommes d’aujourd’hui et
é de Paris n’a-t-elle aucun scrupule qui l’empêche de mettre ces deux pièces dans les mains de ses Elèves. C’est sans doute un
4), peintre de la Renaissance de l’école de Parme. d. [NDE] Type de pièce de théâtre espagnole, née durant l’Âge d’or du th
ncourt parle a donc subi une excommunication. g. [NDE] Le Glorieux, pièce écrite par Philippe Néricault Destouches (1680 -
cienne noblesse et la bourgeoisie montante. h. [NDE] [NDE] Sidney, pièce de théâtre écrite par Jean-Baptiste Gresset en 17
crite par Jean-Baptiste Gresset en 1745 i. [NDE] [NDE] Édouard III, pièce de théâtre écrite par Jean-Baptiste Gresset en 17
. l. [NDE] Le Marchand de Londres ou l’Histoire de George Barnwell, pièce de théâtre, tragédie bourgeoise en 5 actes, écrit
98 (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351
TROISIEME DISCOURS S’il y a lieu de approuver que les Pièces de Théâtre soient tirées de l’Ecriture Sainte. Q
ver qu’on prenne des Histoires de l’Ecriture Sainte pour en faire des pièces de Théâtre ; nous pourrions nous dispenser de tra
usqu’à ne pas souffrir que dans les Collèges on représente jamais des pièces tirées de l’Ecriture Sainte chap. 14. art. 28. p.
qui paraîtront sur le Théâtre. C’est le principal assaisonnement des pièces des Comédiens, et on ne peut espérer l’abolition
est capable de les corriger, et l’Ecriture qu’ils mêleront dans leurs pièces , loin de les redresser, souffrira toujours quelqu
y a détrempé. Voilà à quoi aboutit tout ce qu’on met de bon dans les pièces de Théâtre. Tertullien l’avait déjà bien remarqué
mets les plus agréables. Que tout ce qu’on mêlera de galant dans les pièces les plus honnêtes soit préparé avec toute la déli
our y faire entrer la galanterie ? Non certes, Messieurs, la nouvelle pièce qu’on veut nous faire passer pour bien sainte, es
revenir sans aucune tache de péché. Mais cessons de parler ici d’une pièce où l’Ecriture est si altérée, on n’a déjà eu que
aint Esprit ? Et doit-on s’imaginer qu’en conduisant le dessein d’une pièce , ils ne mettent jamais dans la bouche des Acteurs
utres Poètes qui ont eu l’esprit de Dieu, et qu’on pourrait faire des pièces où l’Ecriture conserverait toute sa force et tout
nts, et pensent-ils qu’on n’aura plus rien à leur dire, lorsque leurs pièces porteront les noms les plus vénérables ? Quoiqu’i
ser la corruption du cœur, et quelque apparence de piété qu’aient les pièces de Théâtre, on sera toujours en droit de renouvel
a délibération du Parlement de Paris sous François I. en 1541. où les pièces de dévotion qu’on jouait alors sont interdites ;
n qu’on jouait alors sont interdites ; « parce que les Auteurs de ces pièces jouant pour le gain, ils devaient passer pour His
99 (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92
ne rapporte point ici leurs paroles, je nommerai pour le moins leurs Pièces et leurs Personnages. Or entre les raretés de cet
t des obscénités dans la bouche même du sexe : les personnages et les pièces que je me suis contenté de nommer en sont des pre
Shakespeare n avait pris les mêmes précautions pour la jeuneP. d’une Pièce intitulée Hamlet. Ophélie, tout en eût été beauco
n les rapproche de nos Comédies. J’en dis trop peu : une seule de nos Pièces de Théâtre est souvent plus licencieuse que toute
roit. Le Prologue des Captifs est à observer : Appliquez vous à cette Pièce , dit le Poète ; les paroles qui suivent apportent
amusement, et que les paroles indécentes doivent être proscrites des pièces de Théâtre. Au reste, que ce fût là le vrai senti
le Rudens, et le Trinummus, qu’on peut compter entre ses plus belles pièces de la seconde classe, ne blessent point l’oreille
tion la donne à son Electre en pareille circonstance. Eschyle dans la Pièce suivante fait des vœux pour ses compatriotes par
confronter ses Nuées avec ses autres Comédies. Son dessein dans cette pièce est de jouer Socrate et d’en faire la risée de la
upiter a une pique contre tous les gens de bien. Vers la fin de cette Pièce , Mercure est insulté par Carion, et fait lui-même
blable contrariété de maximes.P. 242. Bien plus ; dans la suite de la Pièce , Eschyle fait le personnage d’un plaisant et d’un
xcellente morale ; c’est une sorte d’exhortation à la chasteté. Cette Pièce eut le malheur d’avoir de très mauvais Juges : on
n’était que du goût des petites gens. « APremier Prologue d’une autre pièce de Fletcher. Athènes on a banni du Théâtre, et à
tisanes libres dans leurs paroles. » « LoinSecond Prologue de la même pièce . d’ici toute Satire qui attaque les particuliers,
Dans le Moine Espagnol. Les Prostituées. Euripid. Hippolit. P. d’une Pièce intitulée Hamlet. L’Anglais dit : puisqu’il avait
. Orest. 48. Edit. Cantab. Eumenid. 305. P. 79. Touch-Wood. Gag. 340. Pièce Anglaise. Œdip. Tyran. Edit. Steph. Antigon. 242.
Ibid. p. 224 P. 700. Œuvres de Beaumont. Premier Prologue d’une autre pièce de Fletcher. Second Prologue de la même pièce. Ex
er Prologue d’une autre pièce de Fletcher. Second Prologue de la même pièce . Examen de Théodore. c. [NDE] De William Wycher
ley. f. [NDE] De William Wycherley. g. [NDE] Personnages dans les pièces suivantes. h. [NDE] Ces trois pièces sont de Jo
g. [NDE] Personnages dans les pièces suivantes. h. [NDE] Ces trois pièces sont de John Dryden. i. [NDE] De William Congre
100 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358
culté prodigieuse à trouver. Mais le nouvel ornement qu’on ajoute aux Pièces de Théâtre, & même la nécessité d’en embellir
Anciens étaient loin d’avoir une pareille idée ; les chœurs de leurs Pièces supposaient toujours qu’une foule de Peuple était
nouveau Théâtre sont quelquefois réellement présens à l’action de ses Pièces . Les Auteurs de notre Opéra suivent souvent c
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