CHAPITRE II. De la
passion
d’amour sur le Théâtre. Suivant le sentiment d
er tout ce que tant de sages Ecrivains ont dit contre l’abus de cette
passion
devenue le mobile du Théâtre moderne. Il est sûr
les esprits les plus assoupis, et ne peuvent que donner entrée à une
passion
vicieuse dans le cœur de la jeunesse la plus inno
e dans le cœur de la jeunesse la plus innocente. Si cette malheureuse
passion
vue de loin dans deux personnes qui s’aiment, et
se trouvent ? L’homme n’a pas besoin qu’on lui apprenne à sentir une
passion
que la nature ne lui inspire que trop ; mais il a
il a extrêmement besoin d’apprendre à corriger les désordres de cette
passion
, lorsqu’elle est devenue vicieuse. Or la passion
s désordres de cette passion, lorsqu’elle est devenue vicieuse. Or la
passion
d’amour la plus pure peut perdre sur le Théâtre t
théâtrale. Que dit une mère à sa fille pour la prévenir contre cette
passion
si dangereuse ? elle lui dit que tout homme, qui
portent à tant d’extravagances, sont plus propres à corriger de cette
passion
qu’à l’exciter : Cela pourrait se dire avec quelq
En ce cas les Spectateurs pourraient concevoir de l’aversion pour une
passion
qui ne produit que des peines dans sa fin, comme
river à ce succès favorable, loin d’être une juste punition due à une
passion
condamnable, sont plutôt une persécution injuste
résentent l’amour sur la Scène, plutôt comme une vertu, que comme une
passion
. L’amour, je parle de celui qui peut faire le suj
e celui qui peut faire le sujet d’une Comédie, est nécessairement une
passion
criminelle, qui devrait toujours être suivie de m
par rapport à l’amour, c’est là que je me réserve à prouver que cette
passion
n’est pas plus excusable dans les Tragédies que d
able dans les Tragédies que dans les Comédies. Il est vrai que cette
passion
bien traitée peut donner occasion, plus que toute
nt montré que par ses fureurs et ses emportements ; et, par là, cette
passion
n’a jamais manqué d’inspirer aux Spectateurs une
iger. Les Modernes, au contraire, n’ont adopté que le faible de cette
passion
, qui, dans ce point de vue, n’est propre qu’à cor
nd nombre des Poètes ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette
passion
que dans la vue d’instruire les Spectateurs ; ils
e d’instruire les Spectateurs ; ils pourraient encore joindre à cette
passion
, devenue instructive, plusieurs autres espèces d’
iblesse, la fermeté, la complaisance, la colère, et toutes les autres
passions
qui s’associent dans le cœur humain à la passion
t toutes les autres passions qui s’associent dans le cœur humain à la
passion
dominante, ne feraient-elles pas paraître, dans l
st de corriger et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la
passion
de l’amour, ainsi qu’on a coutume de nous la repr
oint de devoir dans la vie, qui, sur le Théâtre, ne soit asservi à la
passion
de l’amour. Vis-à-vis d’elle la nature même perd
e intérêt lui sont également sacrifiés. Les pères traversés dans leur
passion
par leurs enfants, prennent contre eux des sentim
d’exemples aussi pernicieux. Quelle correction peut-on espérer d’une
passion
traitée de cette manière, surtout lorsqu’elle fin
arqué plus haut. On ne sait que trop, au reste, que cette malheureuse
passion
, sous la forme que lui donnent les Poètes, porte
homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa
passion
. On pourrait regarder comme une espèce de nouveau
de voir toujours des Rivaux de commande pour les traverser dans leurs
passions
, des Valets et des Suivantes pour les aider dans
us d’amour, plus d’amour. Si le Théâtre moderne avait commencé par la
passion
d’amour, je suis persuadé qu’on l’aurait étouffé
De la Comédie. Parmi le grand nombre de
passions
et de vices qui assiègent, pour ainsi dire, l’hum
grande précaution et beaucoup de discernement pour faire le choix des
passions
et des vices dont on peut faire usage sur le Théâ
je ne conviens pas qu’on doive en bannir sans distinction toutes ces
passions
et tous ces vices qui peuvent être dangereux sur
Menteurs, les Avares, les Imposteurs, etc. Je conviens qu’il y a des
passions
et des vices qu’il serait pernicieux d’exposer au
icateurs, qu’il appartient d’en prendre connaissance. A l’égard de la
passion
d’amour, pour la rendre instructive sur le Théâtr
n nous représente l’amour ou indécent, ou déraisonnable. Autant cette
passion
est étrangère à la Tragédie, autant on peut dire
ent, à tout âge, de tout rangs et de tous caractères sont sujets à la
passion
d’amour : cette vérité reconnue fait que les Poèt
’usage où ils sont de l’établir comme le fondement, et comme la seule
passion
qui doit régner sur la Scène ; les Spectateurs en
que dans les caractères. Je me flatte d’avoir démontré combien cette
passion
est dangereuse, et combien il importe à la Républ
e la faiblesse et même l’indignité. Dans cette vue on doit traiter la
passion
d’amour de la même manière qu’on traite les autre
traiter la passion d’amour de la même manière qu’on traite les autres
passions
sur la Scène. Tous les Acteurs reprochent à l’Ava
corrigé : pourquoi ne fait-on pas la même chose lorsqu’on y traite la
passion
d’amour ? Pourquoi la fait-on triompher toujours
araît qu’on ne peut se dispenser de dire la même chose au sujet de la
passion
d’amour, lorsqu’elle est traitée d’une manière qu
toyens. Par ce motif, dans mes Règlements de Réformation, j’exclus la
passion
d’amour du Théâtre, excepté les cas où elle est i
i de l’avarice, de la vanité, de la jalousie, et de toutes les autres
passions
. Suivant ce principe on croira que je vais rejete
corruption générale du Théâtre, on peut trouver quelque Comédie où la
passion
d’amour soit traitée d’une manière instructive co
e c’est un défaut dans l’Avare de ce que la cassette se retrouve ; la
passion
favorite d’Harpagon étant l’avarice, il aurait fa
un Roman : quant au Théâtre de la Réforme, il n’adopterait jamais une
passion
d’amour telle que celle de Chimène et de Rodrigue
l’action en soit grande, que les Acteurs en soient héroïques, que les
passions
y soient excitées, et que tout s’y ressente de ce
e abandonnée de son Amant. Voilà ce que produit l’amour ; comme cette
passion
est égale dans tous les cœurs, il est bien rare q
ée convenable à la majesté tragique. On pourrait aussi examiner si la
passion
d’amour, telle qu’on la représente dans cette Tra
r que des maximes dangereuses, pour apprendre à métaphysiquer sur une
passion
, dont les suites peuvent aisément devenir funeste
ue la corruption du siècle qui ait pû faire tolérer, sur la Scène, la
passion
d’amour traitée de la manière dont elle l’est dan
établi l’ambition pour motif de l’action tragique, et quelquefois la
passion
d’amour aussi, dans le dessein de la rendre instr
pe, Iphigénie, la Thébaïde, etc. ce n’est que l’ambition, qui fait la
passion
des Héros ; Phèdre et Andromaque, ce n’est que l’
passion des Héros ; Phèdre et Andromaque, ce n’est que l’excès de la
passion
d’amour, qui fait le motif de l’action tragique :
oins, qu’ils n’ont pû altérer ni dégrader l’ambition, parce que cette
passion
est toujours constamment la même, au lieu qu’ils
ant jamais en grand, mais dans la fadeur et dans le faible dont cette
passion
est susceptible. Je pousserai donc mes réflexions
ine, la vengeance, la dissimulation, l’avidité de l’or, et toutes les
passions
humaines ne me paraissent pas dignes du Cothurne,
hommes n’ont attaché la grandeur d’âme qu’à l’ambition, et les autres
passions
ils les ont caractérisées de faiblesses ; il n’y
our, que ce soit (je le répète encore) dans le fort et le grand de la
passion
, comme Phèdre et Andromaque, et non pas dans le f
dans les Romans, je ne crois pas que l’on puisse en trouver un, où la
passion
d’amour soit plus vivement marquée qu’elle l’est
Y. Mais je veux qu’à vous seule il cherche enfin à plaire ; De cette
passion
que faut-il qu’il espère ? ELISABETH. Ce qu’
ontent de m’aimer…. On voit aisément par ces Vers, que d’un côté la
passion
Elisabeth est très vive et peu circonspecte, pour
nte, en l’engageant à ne point se gêner : cependant, l’effet de cette
passion
devait se borner à se voir et à soupirer, et le C
e permettre rien de plus. Quel mélange de corruption et de vertu ! La
passion
d’amour, soit qu’on la montre du côté du vice ou
i cette belle vertu est étalée sur la Scène en pure perte. Quant à la
passion
de la Duchesse d’Irton, qui aime le Comte, qui en
volée, qui se trouverait dans le cas de la Duchesse. A l’égard de la
passion
du Comte pour la Duchesse, il me paraît que malgr
t pas démêler quel obstacle l’amour de la Reine apporte à la nouvelle
passion
du Comte : et tout cela jette une telle indiffére
du Public une Pièce dont le fond et le dialogue ne présentent qu’une
passion
illicite, soit de la part de la Reine, soit de la
s cherché à me convaincre moi-même, qu’on peut rendre instructive une
passion
aussi criminelle que celle de Phèdre ; la critiqu
crains bien qu’il ne puisse pas le défendre comme Poète tragique. La
passion
d’amour, qui du temps de Racine s’était si généra
a grandeur d’âme, de la magnanimité et du courage, et le faible de la
passion
d’amour paraîtra toujours en défigurer le caractè
que dans les plus vertueux et les plus grands Héros, non seulement la
passion
d’amour est excusable, mais que d’une certaine fa
VENCESLAS. La Tragédie de Venceslas de Rotrou nous présente la
passion
d’amour dans un point de vue qui de notre temps n
e vue qui de notre temps ne serait jamais souffert sur le Théâtre. La
passion
de Ladislas naît du vice et non de la vertu : tel
et aspire à la possèder comme maîtresse et non pas comme épouse ; sa
passion
effrénée le transporte jusqu’à le rendre furieux.
r pour épouse. Cassandre qui craint de se lier avec un homme dont les
passions
sont si vives, l’ayant détesté comme Amant, le re
pourraient mériter d’être critiqués, mais seulement par rapport à la
passion
d’amour, et à tout ce qui intéresse les mœurs. J’
tôt un devoir qu’une faiblesse ; et que c’est moins son amour, que sa
passion
pour la gloire qui donne lieu aux transports qu’i
il ne leur échappe pas la moindre expression qui fasse connaître leur
passion
, je trouve que c’est une espèce d’amour que ni le
onvenable pour nous faire sentir de quelle manière on peut traiter la
passion
de l’amour sur le Théâtre : on pourrait ajouter m
nous a laissé, dans Andromaque un modèle parfait pour présenter cette
passion
sur la Scène avec toute la circonspection que la
alutaire de l’amour que les excès et les transports effrénés où cette
passion
entraîne les trois principaux Acteurs de la Tragé
ns les Ouvrages dramatiques d’aujourd’hui, que les désordres de cette
passion
sont récompensés ou conduisent à une fin heureuse
Hermione, qui ordonne la mort de Pyrrhus, et l’insolent mépris que la
passion
violente de celui-ci lui inspire pour celle qui l
i, le modèle le plus parfait que l’on puisse donner de la force de la
passion
, dont j’ai tant de fois parlé. Il est vrai, que d
Il est vrai, que dans Phèdre, il y a un degré de plus ; parce que la
passion
de cette misérable femme l’aurait réduite à l’ext
s et aux circonstances, n’a rien en soi de criminel ; cependant cette
passion
, toute simple qu’elle est, se trouve portée à un
r, ou même à rejetter ; puisqu’elle peut s’appeller le triomphe de la
passion
d’amour, c’est précisément par cette raison que j
présent, ne soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la
passion
d’amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’i
e qu’il aura raison : cependant, autant que je suis contraire à cette
passion
, lorsque la représentation en est nuisible, et qu
nvénients. Je l’étudie avec attention par tout où je la trouve cette
passion
; et j’observe soigneusement les différentes coul
upuleux, n’y verraient rien qui pût les exciter au mal. De toutes les
passions
qui tyrannisent les hommes, celle de l’amour est
voies pour y parvenir l’une en présentant le vicieux déshonoré par sa
passion
, l’autre en faisant voir la passion punie dans le
ntant le vicieux déshonoré par sa passion, l’autre en faisant voir la
passion
punie dans le vicieux. La passion d’amour, au con
passion, l’autre en faisant voir la passion punie dans le vicieux. La
passion
d’amour, au contraire, est un Caméléon qui change
été se trouvera dans les motifs qui les ont enflammés. De plus, cette
passion
excite différents sentiments et différentes impre
où les Amants éprouvent les derniers malheurs, et sont punis de leur
passion
par la perte même de la vie ; tantôt elle corrige
e dénouement plus dangereux. Quant à ce qui regarde l’instruction, la
passion
d’amour appartient autant à la Tragédie, à la Tra
tte Fable on ne voit pas un Acteur qui ne soit vivement possedé de la
passion
d’amour ; et ce qu’il y a de surprenant, c’est qu
correction que l’on demande pour contenir, dans de justes bornes, une
passion
si dangereuse. On l’appellera un petit Roman tant
le sexe et les hommes en général peuvent apprendre à faire marcher la
passion
d’amour dans la route que la bonne morale et les
s le monde, parce que la façon avec laquelle on traite aujourd’hui la
passion
d’amour déshonnore également tous les hommes. N’e
tant cette Pièce : on ne peut trop condamner, je le répète encore, la
passion
d’amour, lorsqu’elle est empoisonnée, comme on la
s, sont des leçons admirables pour mettre un frein à cette dangereuse
passion
. Polyeucte est un chef d’œuvre qui, en tout temps
ent digne du Théâtre de la Réformation. MANLIUS CAPITOLINUS. La
passion
d’amour, qui est l’objet que j’attaque partout où
dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi, de cette malheureuse
passion
, la base de tous les sujets tragiques qu’il a tra
rouver bon que je le renvoie à mes Observations sur la Comédie.11 La
passion
d’amour, par rapport à la Tragédie d’Inès, doit ê
om Pedre s’aimaient avec tant de violence, avant leur union, que leur
passion
les a portés à faire un mariage clandestin, qui d
t conserver. En effet, si Dom Pedre, transporté par la violence de sa
passion
, foule aux pieds les Loix les plus respectables ;
u’elle ne les empêche pas, et qui, loin d’exiger de lui de vaincre sa
passion
, s’abandonne à la sienne propre en épousant Dom P
xions que la Tragédie d’Inès de Castro, envisagée dans le point de la
passion
d’amour telle qu’on la voit dans la représentatio
ie ; c’est plutôt l’effet d’une sympathie naturelle, qu’une véritable
passion
; puisqu’il se trouve à la fin qu’ils sont frère
un mot, et est traité avec la plus grande circonspection. Quant à la
passion
de Thoas pour la Prêtresse ; si elle est extrême
voulu terminer cet article par un exemple remarquable des excès de la
passion
d’amour ; car ces excès fidèlement représentés so
gédies que je conserve : il dira peut-être que, si dans ces Pièces la
passion
d’amour est accompagnée d’une morale pure et d’un
ectateurs ; afin que chacun d’eux conçoive une juste horreur pour une
passion
capable d’entraîner après elle tant de crimes et
leur propre gloire, tout est faible et impuissant contre l’excessive
passion
qui les domine et qui subjugue leur cœur et leur
ssion qui les domine et qui subjugue leur cœur et leur esprit : cette
passion
est punie, comme elle le mérite, par la mort des
ur le Théâtre. Quand les Auteurs se seront imposés la loi de punir la
passion
d’amour dans leurs Ouvrages, comme ils punissent
on d’amour dans leurs Ouvrages, comme ils punissent toutes les autres
passions
, alors elle sera digne du Théâtre ; parce que la
tion en deviendra utile à la République : mais toutes les fois que la
passion
d’amour sera non seulement accompagnée de molless
IV. S’il est vrai que la représentation des
passions
agréables ne les excite que par accident. Vous
es excite que par accident. Vous dites que ces représentations des
passions
agréables, « et les paroles de passions dont on s
s que ces représentations des passions agréables, « et les paroles de
passions
dont on se sert dans la comédie » ne les excitent
acteur d’une tragédie ne le sait pas émouvoir et le transporter de la
passion
qu’il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n’est d
ation, que le théâtre n’excite que « par hasard et par accident » les
passions
qu’il entreprend de traiter. On dit, et c’est enc
qui est si grave et si sérieuse, se sert de paroles qui excitent les
passions
»Pag.47 [« Lettre d’un théologien », page 47]. ,
vaises actions pour en inspirer de l’horreur, et celui de peindre les
passions
agréables d’une manière qui en fasse goûter le pl
nom, entrent à l’exemple de la comédie dans le dessein d’émouvoir les
passions
flatteuses ; qui ne voit qu’il les faut ranger av
de la vie humaine ? Si le but de la comédie n’est pas de flatter ces
passions
, qu’on veut appeler délicates, mais dont le fond
e 2., qu’on y voit, qu’on y sent l’image, l’attrait, la pâture de ses
passions
? Et cela, dit le même Saint, qu’est-ce autre cho
vient bientôt un acteur secret dans la tragédie ; on y joue sa propre
passion
, et la fiction au dehors est froide et sans agrém
ges vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la
passion
: de vraies larmes dans les acteurs, qui en attir
ites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les
passions
? Dites encore, que les discours, qui tendent dir
nvier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs
passions
, et se plaindre de la raison et de la pudeur si i
de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les
passions
que par accident, pendant que tout crie qu’elles
vous prie, que fait un acteur, lorsqu’il veut jouer naturellement une
passion
, que de rappeler autant qu’il peut, celles qu’il
endant qu’on choisit les plus tendres expressions pour représenter la
passion
dont brûle un amant insensé, ce n’est que « par a
ien n’est plus dangereux que d’allumer, de fomenter, de nourrir cette
passion
, et de détruire ce qui la tient en bride. Or, ce
on, et de détruire ce qui la tient en bride. Or, ce qui réprime cette
passion
est une certaine horreur que la religion, la cout
n n’affaiblit tant cette horreur que les spectacles ; parce que cette
passion
y paraît sans honte et sans infamie, parce qu’ell
nt aller en suivant la pente de la natures. On dira peut-être que les
passions
qu’on y représente sont légitimes, parce qu’elles
uite diversement, selon les différentes positions qu’il rencontre. La
passion
ne saisit que son propre objet, la sensualité est
raison plus grave et plus chrétienne qui ne permet point d’étaler la
passion
de l’amour, même par rapport au licite ; c’est qu
tude, qui est l’effet du péché, qui porte au péché ; et on flatte une
passion
qu’on ne peut mettre sous le joug que par des com
me au milieu des remèdes. La peinture des peines qui accompagnent les
passions
ne suffisent pas toujours pour faire éviter celle
oncent-ils une disposition bien prochaine à surmonter et à régler ses
passions
? Les impressions vives et touchantes, dont nous
s sentiments au besoin ? Pourquoi l’image des peines qui naissent des
passions
effacerait-elle celle des transports de joie et d
re pour rendre leurs pièces agréables ? Ne sait-on pas que toutes les
passions
sont sœurs, qu’une seule suffit pour en exciter m
situations qui les amènent : car, si les poètes sont les maîtres des
passions
qu’ils traitent, ils ne le sont pas des passions
sont les maîtres des passions qu’ils traitent, ils ne le sont pas des
passions
qu’ils ont émues. Ils sont assurés de faire finir
on inclination ; et souvent, après avoir résolu de ne pas pousser les
passions
plus avant que le héros de la comédie, il s’est t
Le mal qu’on reproche aux théâtres n’est pas seulement d’inspirer des
passions
trop tendres, qu’on satisfait ensuite aux dépens
aire ce choix. Quand il serait vrai qu’on ne peint au théâtre que des
passions
légitimes, s’ensuit-il de là que les impressions
irconstances s’effacent de la mémoire ; tandis que l’impression d’une
passion
si douce reste gravée au fond du cœur. Quand le p
âtre. Aussi le grand art des auteurs dramatiques est-il d’inspirer la
passion
de leur héros. Plus ils emploient les ressorts de
z la clef de mon cœur pour le faire entrer dans les intérêts de votre
passion
, l’ennui m’endormira, ou bien j’éclaterai de rire
ut ridebo, aut dormitabo » 3. L’homme sans doute ne peut exister sans
passions
, parce qu’il ne lui est pas donné d’ôter à son âm
plaisir et de la douleur, qui sont les principes de toutes les autres
passions
; mais il doit en faire un bon usage en les rappo
dans leurs drames qu’à exciter l’amour. Ils n’ont mis en jeu que des
passions
folles ou criminelles, et les plus légitimes, ils
e dont ils les ont représentées. Ils ont pu prescrire des bornes à la
passion
de leurs personnages, et pour cela ils n’ont eu b
s empêcher de recevoir les impressions de l’amour, ni resserrer cette
passion
dans les bornes du devoir en la dirigeant vers un
qui ne se livrent point à ces excès et qui mettent des bornes à leurs
passions
; il suffit d’en connaître qui ne doivent qu’à la
entôt pour tout ce qu’elle avait toujours redouté jusque là. D’autres
passions
naquirent de ces premiers goûts, et amenèrent en
irituel courtisan, c’est une peinture si naturelle et si délicate des
passions
, qu’elle les anime et les fait naître dans notre
e, dit saint Cyprien, et qui s’en retournèrent avec tout le feu d’une
passion
criminelle ! C’était des Pénélope que les spectac
intéresse. Ses effets sont encore moins sensibles pour ceux dont les
passions
sont déjà accoutumées aux émotions les plus vives
oges, ne les portent-elles pas déjà trop efficacement à cette funeste
passion
? Peut-on dire qu’on est indifférent à la vue des
elles vertueuses, pourrait-on croire qu’elles peignissent si bien les
passions
, si elles n’étaient point habituées à les sentir
hasard dans la place publique, a souvent, par sa seule vue, allumé la
passion
dans l’âme de celui qui jette sur elle un regard
ous êtes revêtu d’une chair humaine qui s’allume plus aisément par la
passion
que le chaume desséché. Vous qui voyez une courti
amis, s’emporte contre ses serviteurs : de même celui qui brûle d’une
passion
infâme devient d’une humeur fâcheuse, sujet à mil
es, je vous le demande, peut-on imaginer, que de nourrir une pareille
passion
, de brûler sans cesse, de porter partout la fourn
CHAPITRE IV. Suite des effets des
Passions
. Au milieu de plusieurs Temples élevés à la Di
Temple élevé aux Divinités qui règnent sur la terre, je veux dire aux
passions
: n'est-il pas juste ? leur règne est bien étendu
l est certain, eh ! qui l'ignore ? que le théâtre est le triomphe des
passions
. L'Acteur ne cherche qu'à les émouvoir, et le spe
on y est remué : la pièce est insipide, si elle laisse tranquille. La
passion
, la passion, c'est le premier objet, la première,
ué : la pièce est insipide, si elle laisse tranquille. La passion, la
passion
, c'est le premier objet, la première, la seule Di
et, la première, la seule Divinité. « Que dans tous vos discours la
passion
émue Aille chercher le cœur, l'échauffe et le rem
isage, inflexion de voix, mouvements, gestes, regards, tout doit être
passion
. Qu'on ne voie ni Auteur ni Acteur, mais seulemen
soit transporté, et comme transformé dans l'action. Ceux qui ont des
passions
les y nourrissent, ceux qui n'en ont pas les y al
r la mort ? il vaudrait mieux les arracher. Nous devons combattre nos
passions
, et nous les excitons ; il faut écarter l'objet,
faisons un art, un métier, un bonheur. Pour peindre parfaitement les
passions
, l'Auteur doit commencer par les sentir, se passi
re le bonheur ou le malheur que dans le succès ou les obstacles de la
passion
, s'en faire un art, un métier, un état de vie, y
ureur, sont-ce donc des crimes ? ce n'est point un objet réel, ni des
passions
réelles. On se trompe. Quelque faux que soit l'ob
réelles. On se trompe. Quelque faux que soit l'objet, l'émotion de la
passion
est très réelle, et cette émotion goûtée volontai
ournant sur des objets fabuleux et sans conséquence, le plaisir de la
passion
n'aurait rien de mauvais. Les passions peuvent êt
s conséquence, le plaisir de la passion n'aurait rien de mauvais. Les
passions
peuvent être tournées du côté du bien, et devenir
re cette séparation des principes, et extraire cette quintessence des
passions
. Je ne crois pas même qu'elle s'embarrasse de ces
du péché gronder à ses pieds sans en être atteint, l'émotion même des
passions
qu'il permet, qu'il excite, le plaisir de l'émoti
seul peut trouver rigoureuse cette morale incontestable ; les autres
passions
, moins fréquentes, moins dangereuses, obtiennent-
écidé. Cette précision du plaisir de l'émotion, et du désordre de la
passion
, enchérirait sur les horreurs du quiétisme. Molin
rmeté, ne met pas à l'épreuve la vertu des autres, ne remue pas leurs
passions
; le théâtre est plus zélé, il travaille à remuer
ions ; le théâtre est plus zélé, il travaille à remuer, à flatter les
passions
de tout le monde. Jamais il n'y eut de zèle plus
u, dans le portrait d'un Directeur qui tranquillise sa dévote sur ses
passions
, a fait celui d'un apologiste du théâtre qui s'ef
ffe qui couvre sa corruption de quelques paroles honnêtes. Les autres
passions
ne sont pas plus privilégiées que l'incontinence
abui et abominatus sum » ; non seulement ne pas rendre les armes à la
passion
, mais la combattre, l'éteindre, la détruire, l'ar
flammes, on se plaît à être consumé, et on se croirait innocent ! Les
passions
théâtrales sont si inutiles à la vertu, qu'elles
c, ce théâtre si vanté pour la correction des mœurs et la réforme des
passions
, ne donne que des vertus idéales, et anéantit les
pratique aux âmes ferventes, d'exciter de nouveau les mouvements des
passions
que l'on vient de vaincre, la haine, la colère, l
n faux ton, sont sifflés, une mauvaise maxime est applaudie. Mais les
passions
les plus violentes peuvent être renfermées dans d
séquence. Trois erreurs capitales. On se croit maître de contenir les
passions
quand elles sont enflammées, on croit pouvoir en
faire naître sans conséquence. Que c'est mal connaître l'homme et ses
passions
, de se flatter qu'on en arrêtera à son gré le cou
amat periculum, peribit in illo. » Donnât-on des lois à la fougue des
passions
, ce qu'assurément ne permet pas de penser ce visa
a volupté ? le Dieu de sainteté pourrait-il en faire son temple ? Les
passions
théâtrales sont plus dangereuses que les autres.
e ? Les passions théâtrales sont plus dangereuses que les autres. Les
passions
réelles ne s'allument guère que séparément, la sc
ur le théâtre qui va jusqu'à l'enthousiasme, une familiarité avec les
passions
qui y naturalise et en rend esclaves. On en redou
yeux de la manière la plus pittoresque, ou plutôt réalise toutes ces
passions
de la manière la plus séduisante, et s'y donne la
e grossis les objets pour intimider les gens de bien, en appelant des
passions
les mouvements naturels que produit une représent
onne ce nom ; ils ne le méritent que trop. Ce sont en effet de vraies
passions
dans l'âme, quoique l'objet ne soit pas réel. Cel
veiller leur goût trop usé, par des nouveautés, des raffinements, des
passions
violentes, charger les portraits, outrer le ridic
honnêtes gens, en petit nombre, qui abhorrant la réalité des grandes
passions
, veulent se repaître de leur image, et en courir
gage et les sentiments de la religion, pour ne parler que celui de la
passion
; au lieu de travailler à corriger leurs vices, n
plit son cœur. Elle affecte à mesure qu'elle se met à l'unisson de la
passion
dominante. Un homme vain et orgueilleux est charm
ent et cent fois vaincu, non content des révoltes continuelles de ses
passions
, ose en goûter, en essayer de nouvelles, peut-êtr
Le stoïcien s'efforce d'acquérir une apathie supérieure à toutes les
passions
; insensible à la douleur et au plaisir, le Sage
le chef-d’œuvre de la scène est au contraire l'émotion de toutes les
passions
. L'apathie stoïcienne est une chimère, le Sage se
ophes amateurs et protecteurs de la comédie ! apprendre à vaincre les
passions
et à les exciter, donner des règles de modération
uleur, à résister courageusement au plaisir, et à faire la guerre aux
passions
. Le brodequin et le cothurne ne sont pas moins op
tu, pour se jeter au milieu des tempêtes et des écueils de toutes les
passions
: « Desolatione desolata est terra, quia nemo est
J’ai toujours pensé que le Théâtre était plus propre à exciter les
passions
qu’à les corriger, comme ses Protecteurs le préte
e seul qui embrasse et qui excite toutes les affections et toutes les
passions
du cœur humain ; il y a telle représentation qui
ues sont en possession d’inspirer dans le cœur des Spectateurs telles
passions
qu’il leur plaît : et que l’objet unique des Acte
et que l’objet unique des Acteurs est de donner à l’impression de ces
passions
toute la force et toute la vivacité dont leur art
illité et de repos à celui d’inquiétude, de colère, ou de toute autre
passion
: sans, dis-je, examiner ces points, je me borner
dis-je, examiner ces points, je me bornerai seulement à parler de la
passion
d’amour, que je vais comparer dans la Tragédie du
nts de vengeance. Voilà trois Spectateurs agités de trois différentes
passions
: et je conviens que leur agitation subsistera pe
vivement agités et touchés de la malheureuse catastrophe de la tendre
passion
que Chimène et Rodrigue ressentent l’un pour l’au
ndre passion que Chimène et Rodrigue ressentent l’un pour l’autre. La
passion
d’amour fait impression sur tous les hommes, et n
s encore une impression durable et permanente, pendant que les autres
passions
ne font qu’une impression passagère, comme si la
les autres passions ne font qu’une impression passagère, comme si la
passion
d’amour, plus homogène et naturelle à l’homme, te
Je crois donc qu’il faut convenir que si le Théâtre excite toutes les
passions
, jamais, ou rarement du moins, il parvient à en d
arement du moins, il parvient à en déraciner quelqu’une ; et comme la
passion
de l’amour est la plus dangereuse, parce qu’elle
e, ou des exemples pour s’affermir dans le crime, ou des aliments des
passions
pour en repaître leur cœur, ou des peintures fabu
ain point, leurs penchants, qu’on y ménage, qu’on y flatte même leurs
passions
favorites, qu’on y donne aux vices qui leur sont
ur faire oublier la réalité ; où on les intéresse par le spectacle de
passions
et de malheurs qui ne soient ni trop loin d’eux n
forcer à rire de leurs propres faiblesses, ce soit sans ôter à leurs
passions
les espèces de dédommagements qui leur importent
nchantement. Ils flattent notre amour-propre en nous faisant voir des
passions
semblables aux nôtres ; et les portraits qu’ils n
onnes : ces portraits deviennent souvent des modèles. En peignant les
passions
d’autrui, les auteurs dramatiques émeuvent tellem
rallument même lorsqu’elles sont éteintes. Quand ils traiteraient les
passions
de la manière la plus honnête, cette apparence d’
’elles contiennent. Non seulement les auteurs dramatiques mettent des
passions
dans leurs pièces ; mais ils y mettent encore des
ettent des passions dans leurs pièces ; mais ils y mettent encore des
passions
fort vives et violentes ; car les affections comm
ne parle guère que devant les personnes qui ont le cœur gâté par des
passions
déréglées et l’esprit rempli de mauvaises doctrin
es sentiments. Cette intention ne garantit pas des mauvais effets des
passions
qui triomphent sur le théâtre ; c’est toujours le
mme on parlerait et comme on agirait soi-même, étant animé de la même
passion
: alors le cœur prononce que le poète et les acte
, qu’on ne peut faire réussir une pièce dramatique qu’en flattant les
passions
des cœurs corrompus. Peut-être même qu’en recherc
ut que le théâtre enseigne et respire le plaisir, qu’il nourrisse les
passions
et qu’il les rende intéressantes jusque dans leur
es sens par mille charmes, et à attendrir le cœur par tout ce que les
passions
ont de plus fin et de plus insinuant. On veut êtr
touché par le spectacle ; la scène languit, si elle n’irrite quelques
passions
, et, quand les acteurs nous laissent immobiles, n
excitent l’admiration des spectateurs et insinuent dans leur cœur une
passion
vive et ardente, qui y fait des progrès d’autant
ier les suites funestes ; ils ne voient plus rien de honteux dans les
passions
, dès qu’elles ont été déguisées et embellies par
connoissoient pas l’amour dans les Tragédies. Les mouvemens de cette
passion
molle leur sembloient peu dignes de la grandeur d
le ministre & l’esclave. Ce pere de notre scène sentoit que cette
passion
uniforme dans ses effets comme dans ses causes, n
de la nature, à un jeune orgueilleux, qui prétend tout soumettre à sa
passion
. Achille ne dit à Agammemnon que des fadeurs ou d
ceux des modernes, qui ne se sont proposés que d’émouvoir les grandes
passions
, ayant eu à représenter le renversement des Etats
l’une & l’autre résultent principalement du choc des plus fortes
passions
, des combats des héros contre les tyrans, des Die
eux contre les Destins. Ce n’est point aux doucereux transports d’une
passion
effeminée a remplir la scène, c’est aux emporteme
haque pas l’impression que devroient faire la terreur, la pitié ou la
passion
principale de la piéce ? Cette passion peut-elle
ire la terreur, la pitié ou la passion principale de la piéce ? Cette
passion
peut-elle produire un effet durable, & laisse
l’interrompt par des huit ou dix scènes de galanterie ? Le jeu d’une
passion
théatrale consiste à se développer par un enchaîn
eur a présenté dans un grand jour le tableau des déreglemens de cette
passion
. Combien rencontrent, même à nos Spectacles, les
rtaine, si au lieu d’exprimer les savantes manieres & les grandes
passions
en quoi les anciens excellerent, on ne faisoit qu
assionnés. » Il est rare que les hommes soient agités de deux grandes
passions
dans le même tems. On n’en voit guére qui soient
eux. Si on met cette espéce de caractère sur le Théatre, l’une de ces
passions
a toujours le pas, & on peut remarquer parmi
uples. Telle est la source où les anciens ont puisé ces intérêts, ces
passions
, qui emportent nos ames comme dans des tourbillon
s de faire craindre de grands dangers pour la pudeur & les autres
passions
qu’ils peuvent faire naître. 2°. Il faut prendre
ommotion de l’esprit peu convenable à un Chrétien ; ils y blâment les
passions
excitées, la vanité, la parure, les vains ornemen
les spectacles, & beaucoup d’autres. Les spectacles excitent les
passions
que tout Chrétien est obligé de réprimer.Si nous
étien est obligé de réprimer.Si nous sommes obligés de résister à nos
passions
dès le commencement, nous ne le sommes pas moins
crainte, de la pitié & de l’indignation : c’est-là enfin, que les
passions
sont d’autant plus dangereuses, qu’on les ressent
ressions de tendresse, ce trouble & cette agitation de toutes les
passions
humaines ? Quelques honnêtes qu’on suppose les s
s crimes flattés & déguisés d’une maniere à les faire aimer ; les
passions
les plus dangereuses ménagées avec art pour les f
la déclamation, & qui ne prennent peut-être que trop souvent les
passions
qu’elles semblent feindre, ou du moins qui ne tra
ées ; & de jeunes personnes, avec une vertu très-foible, avec des
passions
fort vives & un cœur fort tendre, se croiront
tacles profanes, où est employé tout ce qui peut allumer le feu de la
passion
: objets séducteurs, scènes agréables, décoration
cits pleins de tendresse, acteurs poussant les plus doux traits de la
passion
, concerts harmonieux, voix pénétrante, actions em
s ; où une intrigue d’amour profane, de vengeance, ou de quelqu’autre
passion
représentée avec adresse, nous donne de l’amorce
si punis comme eux. On se laisse aisément toucher & émouvoir des
passions
que des acteurs représentent & expriment.Si l
ages vivans, de vrais yeux, ou ardens, ou tendres, ou plongés dans la
passion
; que vraies larmes dans les acteurs qui en attir
rre ? Aussi que fait un acteur lorsqu’il veut jouer véritablement une
passion
, que de rappeller, autant qu’il peut, celles qu’i
nt aboutir au mariage.On est assez persuadé que la représentation des
passions
agréables porte naturellement au péché, quand ce
toujours honnête dans l’état où elle paroît aujourd’hui, ôte à cette
passion
ce qu’elle a de grossier & d’illicite ; que c
avoient de ces spectacles profanes : ceux qui étoient possédés de la
passion
du théâtre, reconnoissoient au moins qu’ils ne su
comédie est un métier où les hommes & les femmes représentent des
passions
de haine, de colere, d’ambition, de vengeance, &a
les excitent en eux-mêmes. Il faut donc que ceux qui représentent une
passion
d’amour, en soient en quelque sorte touchés, pend
ige nécessairement à exciter dans soi-même & dans les autres, des
passions
vicieuses. Il faut donc avouer que c’est un emplo
; & le spectateur est conduit par le plaisir de voir peintes des
passions
semblables aux siennes : notre amour-propre est s
ur-propre est si délicat, que nous aimons à voir les portraits de nos
passions
aussi-bien que de nos personnes ; il est même si
deviennent souvent des modéles, & que la comédie, en peignant les
passions
d’autrui, émeut notre ame d’une telle maniere, qu
s. L’auteur d’une piéce de théâtre n’est pas le maître d’arrêter les
passions
qu’excite la représentation.Ce qui est de plus dé
us déplorable en cette matiere, c’est que les Poëtes sont maîtres des
passions
qu’ils traitent ; mais ils ne le sont pas de cell
inclination ; & souvent après avoir résolu de ne pousser pas les
passions
plus avant que le héros de la comédie, il s’est t
dire que le théâtre ne souffre plus rien que de chaste, & que les
passions
y sont traîtées de la maniere du monde la plus ho
amp; de charmes pour amolir le cœur de l’homme & pour flatter ses
passions
. On prend garde de n’inviter à ces assemblées, qu
s sens par mille charmes, & attendrir le cœur par tout ce que les
passions
ont de plus insinuant & de plus dangereux. Le
touché par le spectacle ; la scene languit, si elle n’irrite quelque
passion
. Tout y concourt à séduire l’ame & à l’amolli
fanes ne sont à proprement parler, qu’une savante école de toutes les
passions
; on y fait avec éclat & avec succès des leço
xquelles les acteurs donnent un merveilleux relief, quels progrès une
passion
vive & ardente, insmuée avec tant d’artifice,
ublier les funestes suites ; on ne voit plus rien de honteux dans les
passions
, dès qu’elles ont été déguisées sur le théâtre, &
la légereté de l’esprit, de la foiblesse de la chair, de la force des
passions
, de la malice, & des ruses du tentateur, du d
ps de rubans dont la diversité des couleurs répond à la diversité des
passions
; on met enfin mille autres agrémens, où l’on cro
omédies se percent & se déchirent mutuellement par les traits des
passions
qu’ils représentent. Quatriéme Siécle.
âtre qui me faisoient voir les images de ma misere & le feu de ma
passion
, me ravissoient & me charmoient. Anima
salut ; mais comme on ne cherche qu’à s’aveugler pour satisfaire ses
passions
, on ferme les yeux sur les dangers que les specta
ne soit pas flétri de ce nom honteux, & on tâche d’accommoder la
passion
avec la conscience pour n’être pas troublé par se
t Homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos
passions
; depuis que l’Eglise nous a fait promettre à la
usent des dons du Seigneur pour y réussir ; excitent en eux-mêmes les
passions
autant qu’ils peuvent, pour les exprimer avec plu
force ? N’est-ce pas là que par des peintures vives qu’on y fait, les
passions
s’excitent dans notre ame, & que le cœur bien
uisant, devient aussi-tôt un acteur secret, qui tandis qu’on joue une
passion
feinte, en éprouve lui-même une véritable ? Impr
On essaye dans les spectacles de cacher la honte & le crime des
passions
les plus criminelles.L’effet seroit moins infaill
passions les plus criminelles.L’effet seroit moins infaillible, si la
passion
étoit représentée dans sa difformité & avec d
i, employant toute la force de son génie à représenter quelque grande
passion
, sait vous amener insensiblement & par dégrès
ment & par dégrès, jusqu’à exciter en vous les mouvemens de cette
passion
qu’il a voulu dépeindre ? Et on regarde l’effet c
s une héroïne. Vous suivez, comme des yeux, les honteux progrès de sa
passion
. Vous écoutez de sa bouche ses criminels aveux, &
nuante volupté ? Il est donc manifeste que les représentations de ces
passions
agréables les excitent naturellement, ne fût-ce q
excitent, mais elles apprennent encore à les satisfaire. Toutes les
passions
de quelque espece qu’elles soient, se font sentir
e sans le vouloir ; c’est-à-dire, que tout ce qui peut satisfaire les
passions
, est enseigné dans cette funeste école. Or, sans
d’avantage, revenons à notre principe. Dites-moi, si tout ce jeu des
passions
s’allie bien avec les sentimens de l’Evangile ; s
t à ces représentations, si tout leur effet n’étoit que d’allumer des
passions
vicieuses ; mais de plus, elles éteignent le goût
à soi. Ceux qui le justifient en lui-même, disent que s’il excite les
passions
, c’est indirectement & par hasard, & qu’i
n. Réfutation de la premiere justification : Si le théâtre excite les
passions
, c’est indirectement & par hasard.Quand vous
tement & par hasard.Quand vous dites que si le théâtre excite les
passions
, c’est indirectement & par hasard, je devrois
dois plutôt vous dire que prétendre que les spectacles n’excitent les
passions
qu’indirectement & par hasard, c’est une très
s, quels soins ne se donnent-ils pas pour jouer au naturel le jeu des
passions
? Comme leur intention est d’en exciter en vous l
Quel peut donc être l’objet direct du spectacle, si-non d’exciter les
passions
, puisqu’il ne peut plaire, qu’autant qu’il les ex
l’ambition, la fierté, la vengeance, & sur-tout cette malheureuse
passion
, que l’Apôtre saint Paul défend de nommer parmi l
laies descendent bien avant. Il est faux que le théâtre n’excite les
passions
que par hasard.Ne dites donc pas que le théâtre n
passions que par hasard.Ne dites donc pas que le théâtre n’émeut les
passions
, que par hasard & indirectement ; il faudroit
amp; de vous rendre sensibles, bien loin de penser qu’il n’excite les
passions
que par hasard, il faudroit croire au contraire q
expressions libres dont il se sert de temps en temps pour allumer des
passions
déréglées, ces équivoques grossieres dont il égai
nt les yeux ? Les régles que l’on y donne pour arrêter les effets des
passions
, seront-elles capables d’effacer les mauvaises im
essions qu’elles auront faites ? n’est-ce pas plutôt l’impression des
passions
que le spectateur reçoit, que les régles de ces m
on des passions que le spectateur reçoit, que les régles de ces mêmes
passions
? L’Auteur peut s’arrêter où il veut par un trait
dangereuse, que de celle qui ne l’est pas ; car enfin, l’image d’une
passion
criminelle révolte quiconque n’a pas perdu tout s
mpressions que le théâtre.Cependant, dit-on, si le théâtre excite les
passions
, il n’est rien dans le monde qui ne puisse les ex
int Ambroise, la figure de notre nature agitée par les transports des
passions
? Hélas ! qu’est-ce même que l’incendie qu’une fi
irai-je le danger. Les théâtres sont le foyer où s’allume le feu des
passions
.Vos théâtres, oui vos théâtres : voilà le funeste
funeste foyer où s’allume & se nourrit habituellement le feu des
passions
qui vous dévorent. De grace écoutez-moi ; & v
nnoissez le théâtre, que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos
passions
vous en donne. Ce que le monde pense ordinaireme
-il rien nulle part de plus ébranlant pour le cœur, par le combat des
passions
qui en fait l’ame ? & ce sont des Chrétiens,
sentimens outrés, qui font de l’héroïsme une chimere, qui enflent les
passions
jusqu’à rendre l’homme méconnoissable à l’homme m
, pour avoir seulement altéré le caractere d’un Héros en y mêlant une
passion
; dans un temps où l’auteur le plus célebre d’Ath
on a répondu, & je le réponds encore, que si le théâtre purge les
passions
, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, &
l vice a-t-il corrigé dans vous, quelle vertu y a-t-il formée, quelle
passion
réprimée ? Ce seroit en vérité dans le Christiani
dans les sentimens, dans les pensées d’un auteur tout profane que la
passion
seule inspire, on puise plus de sentimens de vert
es égaremens d’une imagination corrompue. Mais si ce que nous nommons
passion
est un crime, il faut avouer, selon la belle expr
e sur le théâtre tout est crime, parce que tout y tend à autoriser la
passion
, à l’insinuer agréablement, & à l’imprimer fo
héroïsme corrompu par les égaremens d’un fol amour, l’amour devenu la
passion
des belles ames ? & plût à Dieu que des plume
Suite du même sujet.Sur-tout encore quand on vous sera remarquer la
passion
qui régle & conduit toutes les affaires. Vous
écompenser la vertu ; quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la
passion
la plus ardente & la plus vive, rien de puni
leurs actions, leur bonheur, jusqu’à leur infortune, tout autorise la
passion
: Admonentur quid facere possint, & inflamma
que de légitimes nœuds : mais vous tournerez, vous dorerez en vain la
passion
; c’est toujours cette malheureuse concupiscence
u’il insinue plus agréablement, & qu’il imprime plus fortement la
passion
. Oui je consens, disoit Tertullien, que tout soit
de saint Basile, qu’à vous déchirer, qu’à vous percer des traits des
passions
qu’elles représentent ; sans tout cela même encor
rts ? Il est bien difficile de ne pas se rendre à l’impression d’une
passion
bien représentée.En effet, n’est-ce pas là que l’
ur-tout mis en usage pour intéresser le spectateur à l’intrigue d’une
passion
, pour faire entrer dans l’ame du spectateur la fo
ue d’une passion, pour faire entrer dans l’ame du spectateur la folle
passion
du Héros prétendu que l’on feint enflammé ; &
je défie le cœur le plus dur de ne pas se rendre à l’impression de la
passion
qui est représentée. C’est bien aussi ce qu’on pr
dérober les secrets de leur cœur, l’art de nourrir, d’entretenir une
passion
que toutes les bienséances condamnent. C’est-là l
grande science qu’on y enseigne, sous le beau prétexte de purger les
passions
& de former les mœurs. Ils en reviendront, di
uitables, hommes de cœur & de parole ; mais qui du reste dans les
passions
ne savent rien craindre que l’éclat, rien sauver
s tous les temps condamné les spectacles. Les spectacles excitent les
passions
que tout Chrétien est obligé de réprimer. Quelque
ur des gens infâmes. On se laisse aisément toucher & émouvoir des
passions
que des acteurs représentent & expriment. La
re. L’auteur d’une piéce de théâtre n’est pas le maître d’arrêter les
passions
qu’excite la représentation. Le théâtre pour être
. On essaye dans les spectacles de cacher la honte & le crime des
passions
les plus criminelles. Suite du même sujet L’exemp
rarement du théâtre aussi indifférent qu’on y étoit entré. Toutes les
passions
de quelque espece qu’elles soient, se font sentir
n. Réfutation de la premiere justification : Si le théâtre excite les
passions
, c’est indirectement & par hasard. L’auteur d
eux qui vont aux spectacles ? Il est faux que le théâtre n’excite les
passions
que par hasard. Excuse peu recevable. On ne repré
même sujet. Exorde. Les théâtres sont le foyer où s’allume le feu des
passions
. Ce que le monde pense ordinairement des spectacl
amp;c. Il est bien difficile de ne pas se rendre à l’impression d’une
passion
bien représentée. Les peres & meres ne doiven
CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les
passions
? Cette expression triviale n'est pas juste :
rait l'expliquer. Veut-on dire que la tragédie détruise en entier les
passions
? Cela n'est, ni ne peut être ; la religion même
a religion même ne le fait, ni le prescrit. L'homme aura toujours des
passions
. L'apathie absolue du stoïcisme est une chimère.
ient-ils ? que représenteraient-ils ? que goûteraient-ils ? Comme les
passions
seules fournissent les intrigues, les passions se
raient-ils ? Comme les passions seules fournissent les intrigues, les
passions
seules peuvent les bien rendre, et les voir jouer
s seules peuvent les bien rendre, et les voir jouer avec plaisir. Les
passions
sont l'âme du théâtre, dira-t-on qu'il les modère
ela ne suppose-t-il pas, ne nourrit-il pas un fonds de cruauté et les
passions
les plus furieuses ? Mes conjectures commencent à
s. Voilà donc les jeux de l'amphithéâtre qui se rétabliront ; quelles
passions
purgeront-ils ? Les amateurs du spectacle sont bi
ués d'après nature. Ressentant les premiers et tâchant d'inspirer les
passions
par tous les moyens dont ils peuvent s'aviser, le
es mœurs, pure charlatannerie. On commence par servir le poison de la
passion
, le faire mordre par le goût du péché, et on vien
vice y est ordinairement couronné ; les intrigues de galanterie, les
passions
, les folies, les entreprises des jeunes gens, les
toujours, et aboutissent au mariage désiré, toujours projeté par les
passions
, et ordinairement ménagé par des voies criminelle
et entend l'éloge. Fréron (Lettre8.) se moque de cette purgation des
passions
, dont on fait gratuitement une apologie et un pré
nquer son but. Tout le secret de Melpomène, c'est de faire entrer les
passions
que l'on joue dans le cœur des spectateurs, de l'
eignant de leurs vraies couleurs ; nous ne songeons qu'à émouvoir les
passions
par le mélange de l'un et de l'autre. Nous metton
t le trouver, dit : « Le chercherai-je aux théâtres, Vive école des
passions
, Qui charment les cœurs idolâtres De leurs vaines
nq elle fatigue. Quoiqu'il en soit, le théâtre n'est que le règne des
passions
, l'art du théâtre n'est que l'art de les exciter,
matique est différent de l'éloquence, qui enseigne aussi à remuer les
passions
. L'Orateur ne remue que pour faire agir, l'Acteur
e à Philippe, Cicéron pour faire chasser Catilina et Marc-Antoine. La
passion
n'est que le ressort qu'on monte pour faire agir
r la machine. Racine, Corneille, Voltaire, ne veulent que plaire ; la
passion
n'est pour eux que le ressort du plaisir. Le spec
es de guerre pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les
passions
, ménager toutes les intrigues, traverser tous les
à des pièces où on ne verrait que des vertus ? On n'aime l'image des
passions
qu'autant qu'on en aime l'objet. Voici une preuve
es de Méduse et les faire regarder sans frémir. Premier artifice. Les
passions
sont toujours mises sur le compte de quelque pers
condamnation et sa honte. Autre artifice. Faire goûter le plaisir des
passions
, sans en ressentir les inquiétudes et les peines.
ir des passions, sans en ressentir les inquiétudes et les peines. Les
passions
réelles en causent toujours de très vives dans l'
ives dans l'acquisition, la possession, la perte de leurs objets. Les
passions
factices qu'on sent au théâtre, sont sans chagrin
fait un amusement. Cette émotion agréable apprivoise, accoutume à la
passion
réelle. Il en coûte à l'ambition une assiduité gê
d'une entière défaite ? Elle se familiarisera sans défiance avec des
passions
où elle espérera les mêmes douceurs, et ce ne ser
nce lui ouvrira trop tard les yeux, si même, ce qui est ordinaire, la
passion
ne l'a totalement aveuglée ou a pris sur elle un
er un autre, on loue une vertu pour en ridiculiser une autre, quelque
passion
est toujours couronnée. C'est un avare, un joueur
une servante, un bourgeois gentilhomme ; mais toujours le manège, la
passion
, l'emportent ; la droiture, la vertu, échouent. U
et Lucille de l'autre, et c'est toujours l'éloge et le bonheur de la
passion
. La piété y perd, et l'esprit du monde y gagne, e
humaine, on ne se repaît que de chimères, de frivolité, de fables, de
passions
, de volupté. Ce sont des enfants qui courent aprè
y domine, n'est pas toujours l'épée qui porte le coup mortel, chaque
passion
lance ses traits ; l'arsenal de l'iniquité, le ca
retenir, il en faut réprimer les faillies ; que la réprésentation des
passions
illégitimes ne peut que les exciter ; mais qu’est
; de quoi peut-on se plaindre sur ce point ? Le Théâtre dépouille ces
passions
de tous ce qu’elles ont de grossier ; il ne fait
iage pour but. Tel est le dernier retranchement des deffenseurs de la
passion
de l’amour dans les Spectacles, mais il ne sera p
déja établi & avoué par les plus grands maîtres de l’art, que la
passion
qui charme, qui transporte le spectateur, est l’o
apprend qu’on en juge au Théâtre ? Non sans doute. Des mariages où la
passion
ne domine pas, en sont bannis. Quel froid n’y rép
herche ces expressions tendres, ces intrigues ingénieuses, ce jeu des
passions
d’autant plus séduisant qu’il paroîtra plus épuré
aroîtra plus épuré. On y cherche ces larmes qu’arrache l’image de ses
passions
si vivement réveillées ; toute cette illusion que
Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les
Passions
. La Tragédie ne fut pas reçue sans contradicti
e) qui quoique trop grossiere encore pour être capable d’émouvoir les
Passions
, allarma Solon qui s’écria en frappant du pied co
roient enfin plus haut que les Loix. Ce n’étoit point la peinture des
Passions
voluptueuses qu’il craignoit : il en étoit si peu
duit par celui de nos Poëtes Tragiques, qui a si bien su émouvoir les
Passions
. Traduction d’un passage du dixiéme Livre de la
la Raison, & ce qui le porte au contraire à s’y livrer, c’est la
Passion
? G. Cela est ainsi. S. Puis donc que le même hom
ons la même chose de l’Amour de la Colere, & de toutes les autres
Passions
de l’Ame qui regardent ou le plaisir ou la douleu
, ô mon Cher, ce que font les gens qui étant tombés dans de violentes
passions
, viennent à connoître le danger où ces passions l
bés dans de violentes passions, viennent à connoître le danger où ces
passions
les peuvent jetter ? Ils ont beaucoup de peine à
aisons que nous venons de dire, de peur de retomber encore dans cette
passion
que nous avons eue pour elle dans notre jeunesse,
endroit la Comédie, parce qu’étant une imitation des folies & des
Passions
de la jeunesse, elle peut entraîner à l’amour vul
es à exciter la Crainte & la Pitié, qui sont, selon lui, les deux
Passions
essentielles à la Tragédie. La sévérité de Pl
tote a été bien éloigné de penser qu’il étoit dangereux d’exciter les
Passions
, puisque quand il parle de la Tragédie, il exhort
amp; à les traiter de la maniere la plus pathétique. Persuadé que les
Passions
n’étoient en elles-mêmes ni des vertus ni des vic
e maniere fort obscure quand nous lui faisons dire qu’elle excite les
Passions
pour les purger. Avant que de chercher le sens qu
itant] la Pitié & la Terreur, purge [& tempere] ces sortes de
Passions
[c’est-à dire qu’en émoussant ces Passions, elle
mp; tempere] ces sortes de Passions [c’est-à dire qu’en émoussant ces
Passions
, elle leur ôte ce qu’elles ont d’excessif & d
agédie, je me contente maintenant d’examiner 1° quelles sont les deux
Passions
qu’il regarde comme essentielles à la Tragédie, 2
tend quand il dit (supposé qu’il l’ait dit) que la Tragédie purge les
Passions
. Il seroit très téméraire à moi, d’oser contredir
connoître : qu’il me soit du moins permis de proposer mes doutes. La
Passion
nommée par Aristote Φόβος, est avec la Pitié si e
elon lui, à la Tragédie, qu’une Piéce qui n’exciteroit point ces deux
Passions
, ne seroit pas une Tragédie. Nous sommes depuis l
: enfin Corneille dans son Discours sur la Tragédie, nommant les deux
Passions
qui en sont l’ame, suivant Aristote, nomme toujou
e, nomme toujours la Pitié & la Crainte. Athalie inspire ces deux
Passions
, & non pas la Terreur : elle ne seroit donc p
ment de grands crimes, & je puis par foiblesse m’abandonner à une
Passion
criminelle en la détestant. Une Tragédie de cette
en moi cette émotion que causent la Crainte & la Pitié. Ces deux
Passions
sont donc essentielles à la Tragédie, & la Te
puis aisément m’accorder avec ceux qui regardent la Terreur comme la
Passion
de la Tragédie. Je pense comme eux, pourvu qu’ils
ritables Principes. La Tragédie étant destinée à être la peinture des
Passions
les plus violentes, doit nous entretenir toujours
t être ce qui nous faisant croire qu’il regardoit la Terreur comme la
Passion
essentielle à la Tragédie, nous a accoutumés à re
. Mais la Piéce quoique dans le second rang est parfaite, puisque les
Passions
essentielles à la Tragédie sont la Crainte &
p; par conséquent cette Piéce excite d’une maniere admirable les deux
Passions
essentielles à la Tragédie. Les excite-t-elle pou
s Auteurs de nos Spectacles prirent-ils pour leur Sujet ordinaire, la
Passion
de Notre Seigneur ? Parce qu’ils n’avoient à atte
que la Tragédie excite la Crainte & la Pitié pour purger ces deux
Passions
? Lorsqu’on fait dire à Aristote que l’objet
’Odyssée que dans l’Iliade : il entend par pathétique la peinture des
Passions
, & par ἠϑικον la peinture des mœurs. Longin e
la Tragédie excitant la Crainte & la Pitié, opere la purgation de
Passions
semblables. τὴν τῶν τοιοὐτων παϑημάτων κάϑαρσῖν.
uté ceux-ci que j’ai déja rapportés, c’est-à-dire qu’en émoussant les
Passions
, elle leur ôte ce qu’elles ont d’excessif & d
pliquer ce Passage dit que la Tragédie est une Médecine qui purge les
Passions
, parce qu’elle apprend à l’Ambitieux à modérer so
on pas des Esclaves, mais des Rois & des Héros dans l’yvresse des
Passions
, pour nous apprendre dans quels égaremens nous po
c point Aristote, qui donne à la Tragédie la vertu de purger les deux
Passions
qu’elle excite, ou de semblables. Nous accoutume-
e desir à purger, moderer, rectifier, & même déraciner en nous la
Passion
qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personn
d’Aristote, qui paroît donner à la Tragédie le pouvoir de purger les
Passions
qu’elle excite. Suivant le P. Brumoy la Tragédie
sur le Théâtre les miseres humaines, nous acquiert une médiocrité de
Passions
qui produit la tranquillité de l’ame, de même que
amp; de toutes nos miseres, doit modérer nos desirs, & regler nos
Passions
, continet omnem sedationem animi, dit Ciceron, hu
xcitant en nous la Crainte & la Pitié, elle parvient à purger ces
Passions
. Lorsqu’on entend ses Interpretes l’expliquer ain
pourquoi chercher à guérir & même a modérer dans les hommes, les
Passions
plus propres que les autres à les porter à la ver
nera que des conseils détestables à sa Maîtresse, quand elle saura sa
Passion
. Mais dans le moment qu’elle lui en entend faire
nous endurcir. Plutôt que de lui faire dire que la Tragédie purge les
Passions
qu’elle excite, M. Maffei, dans la Préface de sa
édie excite la crainte & la pitié, pour purger en nous toutes nos
Passions
. Mais si Aristote eut parlé d’une maniere si clai
pporta à Rome. §. III. La Tragédie, dont la fin est d’exciter deux
Passions
qui peuvent rendre les hommes meilleurs, ne devie
e. La forme Dramatique donne, dira-t-on, une trop grande vivacité aux
Passions
. A quelles Passions ? A la Crainte, & à la Pi
ue donne, dira-t-on, une trop grande vivacité aux Passions. A quelles
Passions
? A la Crainte, & à la Pitié. Un Poëme dont l
ient que pour rendre l’homme heureux, il est nécessaire de remuer ses
Passions
; que la Raison seule ne sert qu’à nous affliger
les distraire de leurs pensées lugubres par la Représentation de nos
Passions
sur le Théâtre. Le zele de cet Anglois pour la Tr
eignant de leurs vraies couleurs : nous ne songeons qu’à émouvoir les
Passions
, par le mélange de l’un & de l’autre. Il ajou
age passager que nous rendons à la Raison, ne détruit pas l’effet des
Passions
que nous avons flatées dans le cours de la Tragéd
es sens par mille charmes, et à attendrir le cœur par tout ce que les
passions
ont de plus fin et de plus insinuant. Le théâtre
t touché par le spectacle ; la scène languit si elle n’irrite quelque
passion
: et quand les acteurs nous laissent immobiles, o
anes ne sont, à proprement parler, qu’une savante école de toutes les
passions
. On y fait avec éclat et avec succès des leçons p
uxquelles les acteurs donnent un merveilleux relief, quel progrès une
passion
vive et ardente, insinuée avec tant d’artifice, n
ublier les funestes suites ; on ne voit plus rien de honteux dans les
passions
, dès qu’elles ont été déguisées sur le théâtre, e
la légèreté de l’esprit, de la faiblesse de la chair, de la force des
passions
, de la malice et des ruses du tentateur, du dange
me ; on ne peut dissimuler que tout ce qui est spectacle, n’excite la
passion
; que tout ce qui concourt à ce profane divertiss
? Ce ne sont là que des préludes des funestes conquêtes que font les
passions
dans ces sortes de divertissements ; tout concour
ix, d’instruments, de machines ; et les sens, d’intelligence avec les
passions
, peuvent-ils laisser l’âme tranquille ? Tout ce q
eut imaginer pour séduire, et qui ajoute à l’artifice, tout ce que la
passion
qu’ils expriment peut inspirer. III. Comme
ssion qu’ils expriment peut inspirer. III. Comme l’amour est la
passion
dominante du théâtre, il est aisé de comprendre à
ire, et qui sont gagéesb pour exprimer de la manière la plus vive une
passion
; des gens qui n’ont d’autre gloire que de se dis
t d’autre gloire que de se distinguer sur un théâtre, en inspirant la
passion
qu’ils expriment ; des voix douces et insinuantes
, et sont très souvent des sources de réprobation : et tout ce que la
passion
a de plus vif et de plus empoisonné, tout ce que
exposait. A peine la solitude la plus retirée met-elle à l’abri de la
passion
; l’iniquité naît, pour ainsi dire, d’elle-même p
ent pleins de périls. Y est-on fort en garde contre les amorces de la
passion
? Le cœur y est-il bien gardé ? Et qui s’est jama
la corruption qui s’y rencontre. Et certes, en quel part du monde les
passions
paraissent-elles dans un plus beau jour ? Où est-
le dessein de trouver un exemple de la façon dont il faut traiter la
passion
d’amour pour la rendre instructive. Le Misanthrop
Misanthrope dont nous venons de parler, n’est pas une Pièce où cette
passion
paraisse avec les défauts contre lesquels je me s
onné, traite l’amour suivant son caractère qui influe beaucoup sur sa
passion
, ce que le grand Molière n’a pas négligé en trava
ravaillant : je cherchais donc dans une Comédie un de ces excès de la
passion
d’amour qui portent les Amants à tout tenter pour
sur ses gardes, l’avale à long traits : on n’y voit que l’excès de la
passion
. Angélique est cent fois en danger de sacrifier
ue est cent fois en danger de sacrifier son bien et son repos à cette
passion
en concluant son mariage avec le Chevalier : j’en
; enfin on peut nommer l’amour d’Angélique plutôt une frénésie qu’une
passion
; la raison, la délicatesse et tous les égards de
Chevalier joueur, on trouvera que la punition tombe également sur la
passion
du jeu et sur la passion d’amour. Le Chevalier es
uvera que la punition tombe également sur la passion du jeu et sur la
passion
d’amour. Le Chevalier est puni en ce que n’épousa
tifier dans la vertu : et ceux qui sont tyrannisés par la malheureuse
passion
de l’amour, peuvent apprendre à éviter les risque
s où elle porte ceux qui s’y livrent. Lorsqu’on met sur le Théâtre la
passion
d’amour parvenue à de tels excès, c’est, à mon av
traits de médisance sous le nom de critique ; Et par la raison que la
passion
d’amour la plus irrégulière plaît sur le Théâtre
bien fondé en apparence. Il n’a donc pas même le temps d’exprimer sa
passion
, ni Orphise de lui faire connaître si elle y est
ierté, de la vengeance et de l’amour passent dans le cœur. Toutes ces
passions
ne plaisent qu’autant qu’elles sont senties, et q
sfait si ses plaies sont profondes. « Tout ce qui est spectacle est
passion
; les sentiments ordinaires et modérés ne frapper
s images de ses maladies. Elle est flattée par tout ce qui flatte ses
passions
; elle veut sentir ce qu’elle aime, et elle aime
s chrétiens à qui on a fait connaître la nécessité de combattre leurs
passions
, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, d
si fortes impressions : que sera-ce donc, quand elle sera livrée aux
passions
des autres, et qu’elle sera assez imprudente pour
é. Les maximes établies avec plus de soin sont les plus conformes aux
passions
, et par conséquent les plus fausses ; et, si un v
oués dans les autres ; enfin on ne voit plus rien de honteux dans les
passions
, dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce
. « Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des
passions
, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mai
r des passions, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mais ces
passions
ne causent guère moins de désordres que les autre
st point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres
passions
et qui servent quelquefois à en corriger ; car ce
donnent ; et dans ceux qu’il punit selon la rigueur de sa justice, la
passion
qui occupe plus souvent le théâtre, je veux dire
té, si à cet égard ils ne se sentent pas affaiblis. Il y a plus d’une
passion
, et par conséquent plus d’un châtiment. » Pour p
emier essai se fit au Bourg de saint Maur ; ils prirent pour sujet la
Passion
de Notre-Seigneur ; cela parut nouveau : le Prévô
orables, ils érigèrent leur Société en Confrérie, sous le titre de la
Passion
de Notre-Seigneur. Le Roi voulut voir leurs spect
ion à une Compagnie établie à Paris, sous le titre de Confrères de la
Passion
de N.S. d’en représenter les mystères, et les vie
en-aimés, les Maîtres, Gouverneurs et Confrères de la Confrérie de la
Passion
et Résurrection de Notre-Seigneur, fondée en l’Eg
d’aucuns Mystères de Saints, de Saintes, et mêmement du Mystère de la
Passion
, qu’ils ont commencé dernièrement, et sont prêts
; à iceux Maîtres, Gouverneurs et Confrères d’icelle Confrérie de la
Passion
de Notredit Seigneur, avons donné et octroyé de g
gé et licence, de faire jouer quelque Mystère que ce soit, soit de la
Passion
et Résurrection, ou autre quelconque, tant de Sai
ut le profit à l’utilité particulière de l’Ordre. Les Confrères de la
Passion
, qui avaient déja fondé dans cette Eglise le serv
ns l’étaient en l’Hôpital du saint Esprit : ainsi les Confrères de la
Passion
furent obligés d’abattre leur théâtre, et d’aband
r fit de très-expresses défenses, d’y représenter aucun Mystère de la
Passion
, ni autres Mystères sacrés : il les confirma au s
eurs privilèges, et fit défenses à tous autres qu’aux Confrères de la
Passion
, de jouer ni représenter aucuns jeux, tant dans l
ion à une Compagnie établie à Paris, sous le titre de Confrères de la
Passion
de N.S. d’en représenter les mystères, et les vie
Pieces de theatre ne sont propres qu’à exciter, et qu’à fortifier les
passions
. On n’en doutera pas si l’on considere qu’elles s
froides et pour ridicules, si elles ne touchent délicatement quelque
passion
, et si la representation qu’on en fait ne la rend
it ce qu’on peut pour faire que le spectateur, non seulement sente la
passion
que l’on represente, mais encore qu’il l’aime, qu
s que nous puissions prendre, est celui de nous rendre maîtres de nos
passions
, quelles qu’elles soient, de les mortifier, de le
propre qu’à produire ce funeste effet, en excitant et fortifiant les
passions
? Je suppose, en effet, une verité qui ne peut m’
en effet, une verité qui ne peut m’être contestée. C’est que plus les
passions
reviennent souvent, plus elles se rendent vives e
les autres. C’est de quoi personne ne doute. Par consequent plus une
passion
revient souvent, plus elle s’enracine dans l’ame,
ée, plus on y est assujetti. Ainsi les Pieces de theatre excitant les
passions
, elles font qu’on est moins en état de leur resis
rs. Ceci est d’autant plus considerable, qu’il n’y a presque point de
passion
qui ne paroisse sur le theatre. On y voit l’orgue
r de vengeance, la haine, la jalousie, et sur tout l’amour. Ainsi ces
passions
étant si pernicieuses, et produisant chaque jour
elle fait son idole. C’est un monde composé de tous les objets de nos
passions
, des grandeurs humaines, de tout ce qui paroît po
é. Elle en regarde le commencement, la suite et le dénouement, si les
passions
y sont traitées avec délicatesse, ou avec force e
e que nos Tragédies et Tragi-comédies, par la manière d'y traiter nos
passions
? Quels effets peuvent produire ces expressions a
n'étant si dissemblable qu'elles le sont. L'amour est présentement la
passion
qu'il y faut traiter le plus à fond ; et quelque
nières de traiter l'amour, soit qu'on le fasse servir à quelque autre
passion
, ou bien qu'on le représente comme la passion qui
servir à quelque autre passion, ou bien qu'on le représente comme la
passion
qui domine dans le cœur. Il est vrai que l'Hérode
ieu qu'il court pour ainsi dire, au-devant de celles qui flattent ses
passions
et qui favorisent ses désirs. Ce n'est donc plus
premier, et le second est conduit par le plaisir d'y voir peintes des
passions
semblables aux siennes: car notre amour-propre es
ur-propre est si délicat, que nous aimons à voir les portraits de nos
passions
aussi bien que ceux de nos personnes. Il est même
its deviennent souvent nos modèles, et que la Comédie en peignant les
passions
d'autrui, émeut notre âme d'une telle manière qu'
u'elle lui fait tenir la place d'une personne qui a été l'objet d'une
passion
violente, qu'une Comédienne sans beauté ne représ
ce qui est de plus déplorable, c'est que les poètes sont maîtres des
passions
qu'ils traitent, mais ils ne le sont pas de celle
son inclination ; et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les
passions
plus avant que les Héros de la Comédie, il s'est
e mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente
passion
, n'est-ce pas en quelque sens le plus grand péché
le dire que le théâtre ne souffre plus rien que de chaste, et que les
passions
y sont traitées de la manière du monde la plus ho
se délasse des efforts d'esprit qu'il vient de faire en traitant les
passions
: y a-t-il personne qui ne songe plutôt à se récré
n'y sont pas traitées d'une manière moins dangereuse. Comme ces deux
passions
ne passent dans l'esprit de ceux qui ne se condui
s exploits contre les Mores; la Comédie l'estime beaucoup plus par sa
passion
pour Chimène et par ses deux combats particuliers
toutes les pièces, comme il en faudrait un autre pour combattre cette
passion
autant qu'elle mérite de l'être. Il est donc vrai
l'être. Il est donc vrai que le but de la Comédie, est d'émouvoir les
passions
, comme ceux qui ont écrit de la poétique en demeu
ette cruelle guerre à l'esprit qui ne peut vivre qu'en mortifiant les
passions
de la chair : elles appartiennent à cette loi de
ns le même temps que la Comédie nous propose ses héros livrés à leurs
passions
, la Religion nous propose Jésus-Christ souffrant,
ligion nous propose Jésus-Christ souffrant, pour nous délivrer de nos
passions
. Ceux qui courent après les premiers, regardent J
ies. Si la crainte de faire naître dans le cœur de vos enfants des
passions
qui leur seraient funestes, vous oblige de les él
r le théâtre y témoignent tant de faible touchant l’amour, qui est la
passion
dominante des comédies, qu’il est bien difficile
supposer qu’une autre fille aime éperdument le jeune Prince qui a une
passion
violente pour la Sainte ; et qu’une mère furieuse
ère furieuse n’épargne pas le sang de cette Sainte pour satisfaire la
passion
de cette pauvre malheureuse ? La Sainte même dans
? La Sainte même dans la suite de la pièce vient enfin à découvrir la
passion
secrète qu’elle a pour un jeune homme : et quoiqu
u à ceux qui l’entendent de justifier en eux-mêmes par son exemple la
passion
qu’ils ressentent, et de l’entretenir sous prétex
glé comme des « … …impressions, Que forment en naissant les belles
passions
». Et le jeune homme qu’elle aime, tout chrétie
ur la défense de la pureté de cette Sainte, tellement obscurci par la
passion
feinte, que l’auteur met dans ses paroles et dans
reste dans l’esprit des spectateurs est une haute idée pour la forte
passion
que cet Amant a eue pour la personne qu’il aimait
de suivre les désirs déréglés de la convoitise, et de satisfaire nos
passions
. « Car il est certain, dit ce savant homme, que l
avant homme, que la recherche des plaisirs est une des plus violentes
passions
de l’homme, et qu’entre les plaisirs celui des sp
ujours à la perfection, laquelle consiste dans l’assujettissement des
passions
à la grâce : ce qui ne se peut acquérir qu’en élo
ir. « Cependant, dit-il, les spectacles au contraire font revivre les
passions
dans les cœurs les plus mortifiés, ils les y rani
sont-ils moins obligés que ceux du temps de Tertullien, à quitter les
passions
du siècle, et à mortifier en eux les désirs qui l
à la perfection de l’Evangile, à affaiblir et à mortifier en eux les
passions
de la chair, et à éviter les objets qui les excit
l’adresse des Comédiens à exciter en eux-mêmes et dans les autres des
passions
criminelles ? Est-ce l’industrie avec laquelle le
s sont accommodés aux sujets, et rendus propres à fortifier ces mêmes
passions
? Est-ce l’artifice avec lequel le Poète y a su d
qui puisse blesser l’innocence des jeunes gens, ni exciter en eux des
passions
dangereuses : supposé que de trente pièces de thé
ependant on est d’autant plus touché, que l’on est moins guéri de ses
passions
. » De sorte que plus vos enfants témoigneront d’a
ment de l’âge le plus foible, l’enthousiasme du goût le plus vif, des
passions
les plus emportées de l’esprit le plus aveuglé, d
es infortunées victimes de la volupté à tous les pieges, à toutes les
passions
, à toutes les horreurs du vice. Aujourd’hui donc
s le péché, d’autant mieux fondée qu’on est beaucoup affoibli par les
passions
, les vices, les désordres passés. Il est si aisé
y a plus que le danger ; le mal augmente sans cesse, péché sur péché,
passion
sur passion, la dette s’accumule, la colere de Di
le danger ; le mal augmente sans cesse, péché sur péché, passion sur
passion
, la dette s’accumule, la colere de Dieu s’allume
e un jeune cœur, dont la concupiscence naissante, mais vive, dont les
passions
neuves & emportées trouvent des secours, des
la conduire à une prétendue vertu, en l’égarant dans les routes de la
passion
. Il est faux d’ailleurs que la comédie produise c
e especé de thermometre pour la jeunesse ; elle en fait connoître les
passions
, les développe & les fortifie. On doit beauco
ême penchant pour le théatre, non plus que pour les autres objets des
passions
. Les vices & les vertus, les inclinations &am
ntéressent pour leur salut. Comme le théatre ne nourrit pas une seule
passion
, mais toutes les passions & toutes les vanité
t. Comme le théatre ne nourrit pas une seule passion, mais toutes les
passions
& toutes les vanités du monde, le luxe, le fa
que chacun y produiroit ? quel Instituteur qui exciteroit toutes les
passions
dans son éleve pour juger de celles qui sont domi
age, à entendre les noms de ce que la loi condamne, ni l’apologie des
passions
& des crimes. Le huitieme Canon du Concile d
a comédie : Quia turba vitiorum cum eâ in animam ingredi solet . Les
passions
théatrales suivent le caractere des nations ; l’a
en Angleterre. Tout se naturalise & prend le goût du terroir. Ces
passions
portées à la brutalité, à la bile noire, à l’effe
mp; s’y avilit à force de barbarie ; elle ignore les bienséances, les
passions
tendres, les progrès naturels des sentimens &
rogrès naturels des sentimens & des actions, les nuances même des
passions
; elle n’est pas fiere & sévere, mais brutale
uences font aussi peu d’honneur à l’esprit des Apologistes, que leurs
passions
en font à leur cœur ; leur logique & leur mor
i ne s’y brise. 2.° C’est une école empestée où l’on n’expose que des
passions
, & les passions les plus criminelles, c’est à
C’est une école empestée où l’on n’expose que des passions, & les
passions
les plus criminelles, c’est à-dire de mauvais exe
e toujours défendue par l’Eglise, ce sont les mêmes sujets, les mêmes
passions
, les mêmes intrigues, les mêmes images. Peut-on d
s que la Chammelé sur la scene, parée, fardée, demi nue, exprimant sa
passion
avec la voix la plus touchante, & les graces
eaucoup plus foibles. Le cœur des jeunes gens est plus susceptible de
passions
de toute espece ; moins en garde contre elles, el
s, & de la nature même des spectacles, il ne faut pas allumer les
passions
de la jeunesse, elles n’y sont que trop vives, ni
le plaisir. A mesure que l’Acteur devient passionné, il joue mieux la
passion
& l’inspire, & le spectateur se montant à
it froide, ennuyeroit. Mais pourquoi réaliser & exalter ainsi les
passions
, c’est-à-dire, le goût du vice, l’état de l’ame d
c’est-à-dire, le goût du vice, l’état de l’ame dans le vice ? Car les
passions
agissantes, écoutées, senties avec plaisir, quel
une leçon à donner, une expérience à faire faire à la jeunesse ? Une
passion
dût-elle contribuer à en corriger une autre, ce q
e mauvaises herbes pour les arracher ? L’unique moyen de corriger les
passions
, c’est de ne faire grace à aucune, & de s’en
ement, & n’auront plus l’ancienne barriere de la religion, que la
passion
ménagée aura levée, & de la force de la vertu
n éteindre un autre, c’est préparer un embrasement total. Le jeu des
passions
domine sur notre théatre comme sur celui des anci
s, & même davantage, ou plutôt notre théatre n’est que le jeu des
passions
. L’ancien étoit plus en décoration, en magnificen
Le caractere de la nation plus sensible, la rend plus susceptible de
passion
, l’ancien théatre plus vaste affoiblissoit les ob
ailli est une satire des Magistrats. C’est un Juge qui n’agit que par
passion
, pour obtenir une fille qu’il aime. Il promet de
nnues ? C’est alors peindre Caton galant, & Brutus dameret . Les
passions
font tourner la tête & oublier les premieres
re, est imbu de la même doctrine. J’aurois pu supposer , dit-il, une
passion
au coupable, qui étoit un débauché. Je m’en suis
essément : Vous n’y trouverez ni tendresse d’amour, ni emportement de
passion
, etc. Cependant, c’est l’amour qui fournit les mo
u temps de Corneille, aussi bien que de nos jours, on voulait dans la
passion
d’amour cette lâche faiblesse qui déshonnore notr
ns sa Préface à l’égard des tendresses d’amour et des emportements de
passion
. En examinant toutes les Scènes d’amour de cette
ntraire, fait éclater toute la tendresse et tout l’emportement que la
passion
peut inspirer ; et, si ce n’est pas devant l’obje
cé, et malgré son expérience, n’est rien moins que tranquille dans sa
passion
: en sorte que je ne trouve pas qu’il y ait une a
s les fadeurs ordinaires aux Amants de Théâtre. Je ne parle pas de la
passion
de Pompée pour Aristie sa femme répudiée ; parce
passion de Pompée pour Aristie sa femme répudiée ; parce qu’une telle
passion
(quoiqu’elle puisse paraître ridicule de nos jour
droit où cette Tragédie mérite d’être corrigée, en ce qui concerne la
passion
de Sertorius et de Perpenna. Corneille, j’en suis
le Théâtre, que des personnages livrés à tous les emportements de la
passion
d’amour. Je suis même persuadé qu’il y a encore a
Poète avait marché naturellement à son action, sans donner la moindre
passion
à Télémaque, et en ne mettant dans le cœur d’Euri
ue pour en corriger l’abus. En examinant cette Tragédie du côté de la
passion
d’amour, je ne cesserai pas de remarquer ce qui a
e fille qui se détermine à épouser un homme marié, et cela plutôt par
passion
, que par devoir, ne peut être que d’un très mauva
e ne permet pas de se procurer un bien au préjudice d’un tiers, et la
passion
de Créuse, pour Jason ne tend qu’à ce but. Je sai
ermanent : ainsi je soutiens qu’il n’y a rien de si scandaleux que la
passion
de Créuse pour Jason marié, et sous les yeux même
iger la Pièce, en conduisant l’action à sa fin, sans le secours de la
passion
d’amour ; je crois être parvenu à trouver ce que
able pour le nouveau Théâtre. ROMULUS, de M. de la Motte. La
passion
d’amour que M. de la Motte nous présente dans la
ter. Il n’est guère possible à l’homme de garantir son cœur de toutes
passions
: tout ce qu’il peut faire est de leur en dispute
s cesse, et de ne jamais y succomber : c’est pour cela que sentir une
passion
n’est point un crime, ne pas la réprimer, en sera
elle n’en parle pas ; parce qu’elle veut tout tenter pour vaincre sa
passion
. Hersilie fait donc tout ce que la vertu la plus
sévérité. Il semble d’abord que cette Pièce ne nous présente pas une
passion
d’amour, telle que nous la demandons pour le Théâ
e nous la demandons pour le Théâtre de la réforme ; c’est-à-dire, une
passion
qui porte à de si grands excès qu’elle inspire l’
deux après la mort de leur Amant. On pourrait donc en conclure que la
passion
d’amour de la Tragédie de Jugurtha ne doit inspir
ouver dans l’examen du Cid ; mais le cas me paraît très différent. La
passion
d’amour dans Artemise et dans Ilione n’inspire pa
ne et de Pyrrhus dans la Tragédie d’Andromaque. Pour ce qui est de la
passion
de Jugurtha, on ne peut pas disconvenir qu’elle n
nstructive par son excès ; parce que c’est le transport effréné de sa
passion
, qui donne la mort à son rival, à sa Maîtresse et
Sésostris, je crois qu’il faut faire naître et faire augmenter cette
passion
par degrés dans le cours de l’action. L’inclinati
IX. La Comédie donne des leçons de toutes les
passions
. Les assauts que livre la Comédie à la pudeur,
éâtre, dit un célébre Auteur, ne sont que de vives représentations de
passions
, d’orgueil, d’ambition, de jalousie, de vengeance
bles d’entrer dans les ames les mieux nées ; & l’imitation de ces
passions
ne nous plaît que parce que le fond de notre corr
qui nous transforme en quelque sorte, & nous fait entrer dans la
passion
qui nous est représentée. Quels reproches d’aprè
pression. Auroit-on oublié combien sont profondes les racines que les
passions
ont jettées dans le cœur ? Ignoreroit-t-on que ce
s que les passions ont jettées dans le cœur ? Ignoreroit-t-on que ces
passions
sont excitées par les maximes, ainsi que par les
sensible ce raisonnement, qui frappe également sur toutes les autres
passions
représentées au Théâtre, & dans le détail des
eur de leurs lèvres, par leur chant, par leur habileté à peindre les
passions
, à se jetter dans leurs lacets , comme un oiseau
séparable de l’assistance au Spectacle. N’eût-on pris aucune part aux
passions
dangéreuses qui y sont réprésentées, on est coupa
il ne touche, il n’enchante que parce qu’on voit, qu’on sent dans la
passion
réprésenté Conf. L. 3. ch. 2. l’image, l’attrai
ctateurs un Théâtre secret, où chacun est Acteur & joue sa propre
passion
; & c’est ce qui donne le vif & le piquan
tacle ; c’est ce qui y porte avec tant d’ardeur. Or quelles sont les
passions
qu’on réprésente à la Comédie ? On l’a déjà dit :
uses, les plus amies de la corruption du cœur de l’homme. Ce sont ces
passions
qu’il plaît au monde d’appeler délicates, mais qu
aillée, plus les Acteurs seront habiles dans leur art, & plus ces
passions
plairont, plus leur impression sera vive. On les
n’étant si dissemblable qu’elles le sont. L’amour est présentement la
passion
qu’il y faut traiter le plus à fond ; et quelque
ières de traiter l’amour ; soit qu’on le fasse servir à quelque autre
passion
, ou bien qu’on le représente comme la passion qui
servir à quelque autre passion, ou bien qu’on le représente comme la
passion
qui domine dans le cœur. Il est vrai que l’Herode
eu qu’il court, pour ainsi dire, au-devant de celles qui flattent ses
passions
, et qui favorisent ses désirs. Ce n’est donc plus
premier, et le second est conduit par le plaisir d’y voir peintes des
passions
semblables aux siennes : car notre amour propre e
ur propre est si délicat, que nous aimons à voir les portraits de nos
passions
aussi bien que ceux de nos personnes. Il est même
its deviennent souvent nos modèles, et que la Comédie en peignant les
passions
d’autrui, émeut notre âme d’une telle manière qu’
u’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une
passion
violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représ
ais ce qui est plus déplorable, c’est que les Poètes sont maîtres des
passions
qu’ils traitent, mais ils ne le sont pas de celle
son inclination, et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les
passions
plus avant que les Héros de la Comédie, il s’est
e mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente
passion
? N’est-ce pas en quelque sens le plus grand péch
le dire que le Théâtre ne souffre plus rien que de chaste, et que les
passions
y sont traitées de la manière du monde la plus ho
se délasse des efforts d’esprit qu’il vient de faire en traitant les
passions
. Y a-t-il personne qui ne songe plutôt à se récré
n’y sont pas traitées d’une manière moins dangereuse. Comme ces deux
passions
ne passent dans l’esprit de ceux qui ne se condui
exploits contre les Maures ; la Comédie l’estime beaucoup plus par sa
passion
pour Chimène, et par ses deux combats particulier
toutes les Pièces, comme il en faudrait un autre pour combattre cette
passion
autant qu’elle mérite de l’être. « Il est donc v
tre. « Il est donc vrai que le but de la Comédie, est d’émouvoir les
passions
, comme ceux qui ont écrit de la Poétique en demeu
ette cruelle guerre à l’esprit qui ne peut vivre qu’en mortifiant les
passions
de la chair : elles appartiennent à cette loi de
ns le même temps que la Comédie nous propose ses Héros livrés à leurs
passions
, la Religion nous propose Jésus-Christ souffrant
eligion nous propose Jésus-Christ souffrant pour nous délivrer de nos
passions
. Ceux qui courent après les premiers, regardent J
ependant on est d’autant plus touché, que l’on est moins guéri de ces
passions
. L’Auteur conclut de ces principes, que plus les
iveté, à la mollesse, aux artifices, et aux déguisements. Ce sont les
passions
qui se fortifient par les Représentations des Thé
es Vers et ces Chansons misérables, qui touchent et entretiennent ses
passions
, aux vérités que ces Livres saints lui découvrent
ans ces Spectacles ? Des hommes & des femmes qui representent des
passions
de haine, de colere, d’ambition, de vengeance, &a
tout ce qui en favorise le cours. Y a-t-il rien qui flatte plus cette
passion
, que tout ce qui se voit & tout ce qui se dit
Comedie, où l’amour paroît d’une maniére, qui au lieu de rendre cette
passion
horrible, est capable de la faire aimer. L’esprit
a voit avec plaisir : mais peut-on sans danger, voir avec plaisir une
passion
qu’on ne doit point avoir ? & n’approuve-t-on
de la Comedie. C’est en nous refusant tout ce qui peut favoriser nos
passions
, & les flatter, & non pas en nous dissipa
es premiers effets de la Comedie. L’aversion qu’on avoit d’aimer avec
passion
, servoit comme de remparts, qui fermoient l’entré
les. Vous appercevez-vous que les Comedies n’excitent pas en vous des
passions
violentes ? vous ne devez pas pour cela vous croi
’ils ne sentent point : par là ils s’engagent insensiblement dans des
passions
qu’ils ne vouloient que contrefaire. C’est là un
ond de notre nature est corrompu, que nous entrons dans ces sortes de
passions
qui nous sont representées. Elles excitent en nou
tirer notre haine, elle attire notre amour ; & c’est ainsi qu’une
passion
, qui ne causeroit que de l’horreur si elle étoit
mp; que nous remet-on devant les yeux dans les Comedies, que d’autres
passions
embellies de même, & dont les images nous pla
tre. On n’y veut que les images des vices les plus violens, & des
passions
les plus animées. La pauvreté, la patience, l’hum
us froid sur le théâtre, que l’image d’un mariage Chrétien, dégagé de
passions
de part & d’autre. On veut que dans tout ce q
faire réussir. N’apprend-on point par là aux personnes qui auront la
passion
de se marier, de se servir des mêmes adresses pou
ection, qu’elles y sont de grands obstacles. Ne remuent-elles pas nos
passions
, & ne nous déreglent-elles point ? Rien sans
e de prêter sa plume au relâchement, à la corruption des mœurs, à des
passions
avec lesquelles le Christianisme est tout-à-fait
r cœur le venin de la séduction, à faire revivre en un mot toutes les
passions
que le Sauveur a combattues, entretenant vous-mêm
’état & de conduite. Commençons. Le Paganisme étoit fondé sur les
passions
du vieil homme, le Christianisme les a détruites,
ité, tantôt l’amour des richesses ; vous y rencontrez l’aiguillon des
passions
& la théorie de tous les crimes. Là, dit S. C
iez contester. Le grand art des Auteurs dramatiques est d’inspirer la
passion
de leurs Héros. Que1 dans tous vos discours la
’inspirer la passion de leurs Héros. Que1 dans tous vos discours la
passion
émue Aille chercher le cœur, l’échauffe & le
la clef de mon cœur, pour le faire entrer dans les intérêts de votre
passion
, l’ennui m’endormira, ou bien j’éclaterai de rire
astes dans l’Amphithéâtre, qui s’en retournent avec tout le feu d’une
passion
criminelle ? C’étoit des Pénélopes, dit agréablem
peignant de leurs vraies couleurs, nous ne songeons qu’à émouvoir les
passions
par le mêlange de l’un & de l’autre, & le
e nous rendons quelquefois à la raison, ne détruisent pas l’effet des
passions
que nous avons flattées. Nous instruisons un mome
si les plaies descendent bien avant. X. Tout ce qui est Spectacle est
passion
. Les sentiments ordinaires et modérés ne frappera
s images de ses maladies. Elle est flattée par tout ce qui flatte ses
passions
. Elle veut sentir ce qu’elle aime, et elle aime c
Chrétiens qui doivent avoir appris qu’ils n’ont à combattre que leurs
passions
, croient qu’il leur soit permis de les nourrir, d
qu’à sa mémoire ; que sera-ce donc quand sa faiblesse sera livrée aux
passions
des autres, et qu’elle sera assez imprudente pour
es qui y sont établies avec plus de soin, sont les plus conformes aux
passions
, et par conséquent les plus fausses ; et si le vi
oués dans les autres. Enfin on ne voit plus rien de honteux, dans les
passions
dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce q
XVII. Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des
passions
, dont on n’est ému que parce qu’on en est le Spec
st point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres
passions
, et qui servent quelquefois à en corriger : car c
donnent ; et dans ceux qu’il punit selon la rigueur de sa justice, la
passion
qui occupe le plus souvent le Théâtre, je veux di
té, si à cet égard ils ne se sentent pas affaiblis. Il y a plus d’une
passion
, et par conséquent plus d’un châtiment. En voilà
int Ambroise, la figure de notre nature agitée par les transports des
passions
. Hélas ! mes Freres, qu’est-ce même que l’incendi
oyer où s’allume, s’attise & se nourrit habituellement le feu des
passions
qui vous dévorent. Honorez-moi, je vous supplie,
onnoissez le théâtre que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos
passions
vous en donne. Examinons donc aujourd’hui ce que
-il rien nulle part de plus ébranlant pour le. cœur par le combat des
passions
qui en fait l’ame ? Et ce sont des Chrétiens, con
de sentiments outrés qui sont de l’héroïsme une chimere, enflent les
passions
jusqu’à rendre l’homme méconnoissable à l’homme m
ur avoir seulement altéré le caractere d’un héros par une intrigue de
passion
; alors on vit le plus célebre Auteur d’Athènes c
dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les
passions
, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non
uel vice a-t-il corrigé en vous, quelle vertu y a-t-il formée, quelle
passion
réprimée ? Ce seroit, en vérité, dans le Christia
dans les sentiments, dans les pensées d’un auteur tout profane que la
passion
seul inspire, on puise plus de leçons de vertu qu
s égarements d’une imagination corrompue. Mais si ce que nous nommons
passion
est véritablement un crime, il faut avouer que, s
sur le théâtre, tout est crime ; parce que tout y tend à autoriser la
passion
, à insinuer agréablement, à imprimer fortement la
utoriser la passion, à insinuer agréablement, à imprimer fortement la
passion
. Suivez-moi, Messieurs ; il ne faut ici que du dé
éroïsme corrompu par les égarements d’un fol amour, l’amour devenu la
passion
des belles ames ? Et plût à Dieu que des plumes h
e langage de tout théâtre ? Sur-tout, quand on vous fera remarquer la
passion
qui regle & conduit toutes les affaires ; vou
récompenser la vertu, quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la
passion
la plus ardente & la plus vive, rien de puni
leurs actions, leur bonheur, jusqu’à leur infortune, tout autorise la
passion
: Admonentur quid facere possint, & inflamma
times nœuds. Mais, Messieurs, vous tournerez, vous ornerez en vain la
passion
; c’est toujours cette malheureuse concupiscence,
amp; parce qu’il insinue plus agréablement, imprime plus fortement la
passion
. Oui, je consens, disoit Tertullien, que tout soi
ssion de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des
passions
qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, q
vous en plaignez tous les jours ; cependant tout y tend à calmer les
passions
. Dans un lieu où tout les excite & les enflam
ur-tout mis en usage pour intéresser le spectateur à l’intrigue d’une
passion
, pour faire entrer dans l’ame du spectateur la fo
ue d’une passion, pour faire entrer dans l’ame du spectateur la folle
passion
du héros prétendu que l’on feint enflammé ; &
je défie le cœur le plus dur de ne pas se rendre à l’impression de la
passion
qui est représentée. C’est bien aussi ce qu’on pr
her les secrets de leur cœur, l’art de nourrir & d’entretenir une
passion
que toutes les bienséances condamnent. C’est là,
grande science qu’on y enseigne, sous le beau prétexte de purger les
passions
& de former les mœurs. Ils en reviendront, di
s certaine encore & plus prompte, en imprimant plus fortement des
passions
, dans lesquelles on est obligé de mieux entrer po
tables, hommes de cœur & de parole ; mais qui, du reste, dans les
passions
ne savent rien craindre que l’éclat, rien sauver
t il n’y eut plus de Stances ; la Scène fut occupée par le combat des
passions
nobles ; les intrigues, les caractères, tout eut
it à vieillir. Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les
passions
des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, pl
euses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la
passion
qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Specta
ir pas y donner son attache : mais Racine, né avec la délicatesse des
passions
, un goût exquis, nourri de la lecture des beaux m
sons pas nos amis dans les Personnages du Poète Tragique : mais leurs
passions
sont plus impétueuses ; & comme les loix ne s
assions sont plus impétueuses ; & comme les loix ne sont pour ces
passions
qu’un frein très-faible, elles ont bien d’autres
sions qu’un frein très-faible, elles ont bien d’autres suites que les
passions
des Personnages du Poète Comique. Ainsi la terreu
édie, que de peindre le vice en beau ; ce but doit être de purger les
passions
, en mettant sous nos yeux les égaremens où elles
obligation de leur art. Quand je dis que la Tragédie doit purger les
passions
, j’entens parler seulement des passions vicieuses
e la Tragédie doit purger les passions, j’entens parler seulement des
passions
vicieuses & préjudiciables à la Société ; &am
; on le comprend bien ainsi. Une Tragédie qui donnerait du dégoût des
passions
utiles à la Société, telles que sont l’amour, l’a
r les Poètes de choisir pour sujet de leurs imitations les effets des
passions
qui sont les plus générales, & que tous les h
& que tous les hommes ressentent ordinairement : or de toutes les
passions
, celle de l’amour est la plus générale ; il n’est
ources les plus fécondes de la corruption, je ne parle que des autres
passions
dont il nourrit, dont il allume tous les feux. A
le purge des infamies de l'impureté ; comme si l'amour était la seule
passion
qu'il excite, ou la seule qui soit à craindre ! L
en France. Et y eût-il même par hasard quelque pièce dégagée de toute
passion
, ce qui ne doit pas être, puisqu'elle serait froi
st pas difficile de montrer que le théâtre remue et excite toutes les
passions
. Il s'en fait une vertu et un mérite ; c'est par
der que c'est un mal ; on ose avancer même que c'est un bien, que les
passions
se servent mutuellement de remède, qu'on ne les m
t une ancienne, et ne portait pas à l'âme un coup mortel ! Il est des
passions
sombres et tristes. Il en est de légères et réjou
e sentiment. L’art s’y épuise à rafiner les plaisirs, à favoriser les
passions
, à faire entrer la volupté par tous les sens. Ce
leau du monde est plus dangereux que le monde même. Dans le monde les
passions
sont séparées ; le théatre les rassemble, les com
qui éblouit, ni ces décorations qui charment, rien n’y plairoit sans
passion
. Ce sont les mœurs du siecle, c’est le monde, dit
a jeunesse, à mépriser les parens, &c. Le diable remue toutes les
passions
des Acteurs & des spectateurs, & en fait
e passage est facile, rapide, inévitable. La foi s’éteint des que les
passions
dominent. Les vrais incrédules sont les passions,
s’éteint des que les passions dominent. Les vrais incrédules sont les
passions
, & les passions sont les apologistes du théat
passions dominent. Les vrais incrédules sont les passions, & les
passions
sont les apologistes du théatre. Le théatre est à
s, & leurs goûts les mêmes. Le cœur séduit se fait un Dieu de ses
passions
, désire qu’il n’y ait point d’enfer, & enfin
spectacles profanes rassemblent tout ce qui peut allumer le feu de la
passion
. Objets séduisans, scènes agréables, décorations
aits pleins de tendresse, Acteurs poussant les plus doux traits de la
passion
, concerts harmonieux, voix pénétrantes, actions e
parti que vous défendez devant le monde ? Tout ce qui peut flatter la
passion
y est mis en œuvre, tout l’art y est employé pour
passion y est mis en œuvre, tout l’art y est employé pour exciter une
passion
que nul art ne peut amortir, & vous présumez
é dans la complaisance que vous y prenez, quand vous seriez exempt de
passion
; péché dans les suites inévitables, pensées crim
e jamais ; où une intrigue d’amour, de vengeance, ou de quelque autre
passion
, représentée avec adresse, est une amorce pour le
plus agreables divertissemens, celuy qu’ils recherchent avec plus de
passion
, & qui les occupe le plus agreablement, est l
de l’horreur aux Chrétiens, qui couroient alors aux Theâtres avec une
passion
, qu’ils avoient bien de la peine à reprimer. Je v
monde, pour contribuer au divertissement les uns des autres. Comme la
passion
qu’on a pour ces sortes de choses est naturelle &
r du peché mortel ne soit pas capable d’arrêter leur curiosité, ni la
passion
qu’ils ont pour une chose, où il est facile d’y t
lle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente
passion
. Je vous diray donc, encore une fois, que quoyque
à vôtre foiblesse, à vôtre âge, & à vôtre naturel susceptible des
passions
les plus dangereuses ; vous commettez donc un pec
s & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la
passion
dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un si
us vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les
passions
; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a p
ief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette
passion
, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-
temps ? C’est, Messieurs, un pretexte, je l’avoüe, dont on flatte la
passion
que l’on a pour ces sortes de spectacles ; mais c
cles si galants & si enjouez, n’est-il pas capable d’inspirer une
passion
, que l’on cache avec tant de soin, & que l’on
ous ses attraits ? Ce qui en fait le sujet, n’est-ce pas toûjours une
passion
d’amour, conduite par une intrigue ingenieuse, qu
ulent plaire & être écoutez avec applaudissement, expriment cette
passion
vivement ? & pour cela ; qu’ils l’impriment e
Si donc, ceux qui ne ressentent déja que trop les atteintes de cette
passion
, cherchent encore à l’exciter par les yeux &
isoit un grand Saint. Je continuë donc de parler de ceux que la seule
passion
du plaisir a inventez, qui sont les mêmes qui dev
e avec ardeur. Or, comment les aimer, s’y plaire, les rechercher avec
passion
, sans reprendre ce qu’on a quitté, & à quoy l
r que leur cœur en soit fort dégagé, lorsqu’il marque y avoir tant de
passion
? ou du moins n’y a-t-il point de danger que leur
nocentes, vû que les plus honnêtes ne contiennent autre chose que des
passions
d’ambition, de jalousie, de vengeance, de fausse
d’honneur, pour lequel on expose sa vie dans un combat singulier, la
passion
de dominer, & de s’élever par toutes sortes d
si noblement exprimées ? Certes si vous en jugez autrement, c’est la
passion
que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui
e de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte
passion
vivement representée, ne manque guere d’en inspir
tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une
passion
, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi da
orte point de la vray-semblance ; neanmoins on n’y represente que des
passions
legitimes, qui ont pour fin le Mariage, que Dieu
ncontrent ; & l’on peut dire, que souvent la representation d’une
passion
couverte de ce voile d’honnêteté, a plus infailli
me que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces
passions
dangereuses ne se font point sentir, ou que vous
aces, qui s’y renouvelleront un jour, & qui exciteront ces fortes
passions
que vous apprehendez si peu ? Heureux donc encore
plus agreables divertissemens, celui qu’ils recherchent avec plus de
passion
, & qui les occupe le plus agreablement, est l
de l’horreur aux Chrétiens, qui couroient alors aux Theâtres avec une
passion
, qu’ils avoient bien de la peine à reprimer. Je v
monde, pour contribuer au divertissement les uns des autres. Comme la
passion
qu’on a pour ces sortes de choses est naturelle &
e le peché mortel ne soit pas capable d’arrêter leur curiosité, ni la
passion
qu’ils ont pour une chose, où il est facile d’y t
lle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente
passion
. Je vous diray donc, encore une fois, que quoyqu
nature, eû égard à vôtre âge, & à vôtre naturel susceptibles des
passions
les plus dangereuses ; vous commettez donc un pec
s & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la
passion
dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un si
us vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les
passions
; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a p
ief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette
passion
, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-
e tems ? C’est, Messieurs, un pretexte, je l’avoüe, dont on flatte la
passion
que l’on a pour ces sortes de spectacles ; mais c
cles si galants & si enjouez, n’est-il pas capable d’inspirer une
passion
, que l’on cache avec tant de soin, & que l’on
ous ses attraits ? Ce qui en fait le sujet, n’est-ce pas toûjours une
passion
d’amour, conduite par une intrigue ingenieuse, qu
ulent plaire & être écoutez avec applaudissement, expriment cette
passion
vivement ? & pour cela, qu’ils l’impriment eu
Si donc, ceux qui ne ressentent déja que trop les atteintes de cette
passion
, cherchent encore à l’exciter par les yeux &
isoit un grand Saint. Je continuë donc de parler de ceux que la seule
passion
du plaisir a inventez, qui sont les mêmes qui dev
e avec ardeur. Or, comment les aimer, s’y plaire, les rechercher avec
passion
, sans reprendre ce qu’on a quitté, & à quoy l
r que leur cœur en soit fort dégagé, lorsqu’il marque y avoir tant de
passion
? ou du moins n’y a-t-il point de danger que leur
nnocentes, vû que le plus honnêtes ne contiennent autre chose que des
passions
d’ambition, de jalousie, de vengeance, de fausse
d’honneur, pour lequel on expose sa vie dans un combat singulier, la
passion
de dominer, & de s’élever par toutes sortes d
si noblement exprimées ? Certes si vous en jugez autrement, c’est la
passion
que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui
e de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte
passion
vivement representée, ne manque guere d’en inspir
tous les hommes, que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une
passion
, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi da
orte point de la vray-semblance ; neanmoins on n’y represente que des
passions
legitimes, qui ont pour fin le Mariage, que Dieu
ncontrent ; & l’on peut dire, que souvent la representation d’une
passion
couverte de ce voile d’honnêteté, a plus infailli
me que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces
passions
dangereuses ne se font point sentir, ou que vous
aces, qui s’y renouvelleront un jour, & qui exciteront ces fortes
passions
que vous apprehendez si peu ? Heureux donc encore
TABLE DES CHAPITRES. CHAP. I.
Passion
de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramat
Tragedie est-elle utile ? Platon condamne toute Poësie qui excite les
Passions
. §. I. Aristote exhorte les Poëtes à exciter la
tes à exciter la Crainte & la Pitié qui sont, selon lui, les deux
Passions
essentielles à la Tragédie. §. II. Aristote a-t-
ue la Tragédie excite la Crainte & la Pitié, pour purger ces deux
Passions
? §. III. La Tragédie dont la fin est d’exciter
s deux Passions ? §. III. La Tragédie dont la fin est d’exciter deux
Passions
qui peuvent rendre les Hommes meilleurs, ne devie
ibuer à la tragédie une manière qu’il n’explique pas, de purifier les
passions
en les excitant (du moins la pitié et la crainte)
ient trop ému. Ce n’est pas qu’on y jouât alors comme parmi nous, les
passions
des jeunes gens : nous avons vu à quel rang on le
en général, que des pièces d’un si grand mouvement remuaient trop les
passions
, et qu’elles représentaient des meurtres, des ven
est de rendre à la fin le cœur humain plus sensible aux objets de ces
passions
? Mais laissons, si l’on veut à Aristote, cette m
aisons : il nous apprendra du moins qu’il est dangereux d’exciter les
passions
qui plaisent ; auxquelles on peut étendre ce prin
ragédies, Comédies, ou autres de quelque genre que ce puisse être, la
passion
d’amour, telle qu’il est d’usage de la représente
Auteur trouvait le secret de donner des instructions utiles sur cette
passion
, en sorte que les Spectateurs puissent en devenir
dmet celles où sont représentées la haine, la vengeance et les autres
passions
; lorsque ces passions, loin d’être approuvées ou
résentées la haine, la vengeance et les autres passions ; lorsque ces
passions
, loin d’être approuvées ou victorieuses, ne peuve
rtant le Conseil jugeait à propos d’en conserver quelques-unes, où la
passion
d’amour ne parût pas nuisible, ni capable de corr
; le second et le cinquième. Dans le second, j’exclus tout à fait la
passion
d’amour des Pièces qu’on écrira pour le nouveau T
connu d’autres Spectacles que ceux où l’amour sert de base, où cette
passion
anime les intrigues, où elle détermine presque le
que leur génie n’aura plus de quoi s’exercer : que leur ôter la seule
passion
qui est généralement goûtée, c’est vouloir leur i
t par la corruption du siècle, à célébrer sans cesse et uniquement la
passion
d’amour. D’ailleurs, ils connaissent trop bien l’
uité pour ne pas savoir que les Grecs n’ont presque point placé cette
passion
dans leurs Poèmes dramatiques ; et que, lorsqu’il
ous faire venir cette pensée, lui qui entend si bien à conduire cette
passion
entre deux Amants. TIMANTE. Je sais qu’il est i
able en cela, mais il a bien fait voir que l’amour n’est pas la seule
passion
qui puisse réussir sur le Théâtre : et l’on peut
ne sont pas ceux où Achille, Iphigénie, et Eriphile, parlent de leur
passion
. Agamemnon, et Clytemnestre m’intéressent bien da
s ? et n’en ressentait-on pas la violence et les emportements ? Cette
passion
était aussi forte alors qu’elle l’est aujourd’hui
sez instruit par l’exemple de ce grand homme, de la violence de cette
passion
, pour en pouvoir faire une peinture délicate dans
niennes. Son Antigone aurait paru avec d’autres intrigues et d’autres
passions
que celles dont il l’a embellie. Ayant à faire vo
scriptions si basses, et de l’autre, des sentiments si héroïques, des
passions
si tendres, et des pensées si nobles, j’ai de la
rsonnage Amoureux qui soit froid et languissant ; car représenter une
passion
et ne la représenter qu’à demi, c’est une des plu
nter qu’à demi, c’est une des plus grandes fautes de la Tragédie. Une
passion
doit avoir toute son étendue, sans cela on est tr
vous entendez tout ce qu’ils se disent pour se témoigner leur ardente
passion
, quel effet pensez-vous que cela fasse dans l’esp
ertueuses, et que jamais ils ne se témoignent ainsi mutuellement leur
passion
dans toute sa force, qu’il n’y ait quelque puissa
e peut redresser le cœur de ceux qui s’abandonnent aveuglément à leur
passion
. TIMANTE. Cette vertu a des effets bien différe
mme un Spectacle, c’est l’amour seul qui la rend mauvaise. Les autres
passions
ne sont point si engageantes ; la tendresse d’un
e, puisque naturellement on a de l’horreur pour le dérèglement de ces
passions
; on s’y porte avec moins d’ardeur, et jamais on
qui est dans Euripide, et le faire entrer dans l’intrigue par quelque
passion
aussi forte que l’amour ; on pouvait même tirer O
soutenues par d’autres beautés que celles que vous trouvez dans cette
passion
. Et si vous vouliez prendre la peine d’examiner c
voient. Pourquoi donc voulez-vous qu’on ne puisse se passer de cette
passion
, si les Héros dont j’ai parlé, ont plu malgré l’e
nt plu malgré l’entêtement où l’on est, et s’ils ont plu par d’autres
passions
, ne peut-on pas trouver, sans l’amour, de quoi so
t pas les Savants, puisqu’une Tragédie arrive à sa fin par les autres
passions
, encore mieux que par l’amour. La fin d’une Tragé
fureurs d’un Tyran, la jalousie, la vengeance, la haine et les autres
passions
sont les causes ordinaires de la terreur. Voulez-
esprits ? C’est parce que les Grecs ne s’attachaient qu’à ces grandes
passions
. CLEARQUE. Je crois sur votre parole tout ce que
appe les esprits dans les Tragédies Grecques est produit par d’autres
passions
que l’amour. Cette Tragédie dont la représentatio
du tout d’amour, pourvu qu’elle fût bien conduite, et que les autres
passions
y fussent bien mêlées. CLEARQUE. C’est la moind
ne peinture de la vie civile qui a été inventée pour le règlement des
passions
; c’est sur ce principe qu’il faut travailler les
on fit le siècle passé, pour défendre aux Comédiens de représenter la
Passion
de Notre Seigneur, et d’autres sujets semblablesa
is pas aussi que sa faiblesse allât jusqu’à prendre de l’amour. Cette
passion
a je ne sais quoi qui sied mal à un Héros du Chri
les Spectateurs. Mais, excepté l’amour, il pourrait sentir les autres
passions
. Il pourrait aimer ou ses enfants ou son père. Il
ne leur permettrais pas de s’abandonner à leur génie en de certaines
passions
. Car en gardant cette modération, ils exerceront
seulement vous faire connaître que ces Histoires fournissent assez de
passions
et d’intrigues pour une belle Tragédie. Un Roi qu
ine à trouver de nouveaux sujets, parce qu’on veut toujours les mêmes
passions
. Si l’on pouvait se résoudre à sortir de l’amour
n’y mettre point de femmes ; car, excepté l’amour, toutes les autres
passions
peuvent se soutenir sans elles. Par exemple, la t
Parlement de 1548 interdisant les représentations des Mystères de la
Passion
. ad. [NDE] En 1673, la réédition du Clovis de De
XI. Les Comédies et les Romans n'excitent pas seulement les
passions
, mais elles enseignent aussi le langage des passi
as seulement les passions, mais elles enseignent aussi le langage des
passions
; c'est-à-dire l'art de s'en exprimer et de les fa
t il arrive aussi quelquefois que des personnes sans être touchées de
passion
, et voulant simplement faire paraître leur esprit
tre leur esprit, se trouvent ensuite insensiblement engagées dans les
passions
qu'elles ne faisaient au commencement que contref
ectacles, n’est autre que d’exciter, de nourrir & d’enflammer les
passions
, l’orgueil, l’ambition, la haine, la colere, la v
imer la comédie & l’opéra, si on n’a jamais eu d’amour ni d’autre
passion
. Le fameux Riccoboni, qui avoit monté cinquante a
t, de retraite, de silence, de suite des occasions du péché & des
passions
. Quoi donc ! l’Apôtre saint Jean, ép. 1, ch. 11,
pureté grossiere, sont néanmoins très-dangereux ; qu’ils excitent les
passions
, & qu’ils portent à la corruption des mœurs.
n conclud à la condamnation des spectacles, parce qu’ils excitent les
passions
, qu’ils sont contraires aux dons du Saint-Esprit,
us épuré n’est autre chose que l’art réduit en pratique de farder les
passions
, pour les inspirer plus sûrement, & les faire
ésistances de la pudeur. C’est le langage même, c’est la peinture des
passions
, mais peinture fine, naïve, pathétique, animée, &
ai jamais entendu , dit M. de Fontenelle à ce sujet, la purgation des
passions
par le moyen des passions mêmes. Voici l’aveu pu
de Fontenelle à ce sujet, la purgation des passions par le moyen des
passions
mêmes. Voici l’aveu public qu’a fait sur le même
peignant de leurs vraies couleurs. Nous ne songeons qu’à émouvoir les
passions
par le mêlange de l’un & de l’autre ; & l
e nous rendons quelquefois à la raison, ne détruisent pas l’effet des
passions
que nous avons flattées. Nous instruisons un mome
uré qu’on le suppose, est donc la véritable école des vices & des
passions
; & la censure du vice, jointe à l’éloge de l
nt rien de mauvais aux spectacles ? n’est-ce pas de ce qu’ils ont des
passions
plus fortes que celles qu’on y représente, &
es sources de crimes & de remords, avant-coureurs de l’enfer. Les
passions
humaines débitent sur le théâtre les maximes du d
XIX. Ce qui rend l'image des
passions
que les Comédies nous proposent plus dangereuse,
ctateurs, elles attirent au contraire leur affection; de sorte qu'une
passion
qui ne pourrait causer que de l'horreur, si elle
re cause, et mourir de plaisir. » Si l'on dépouille l'image de cette
passion
de tout le fard que le Poète y prête, et qu'on la
plus détestable que la furie de cette fille insensée, à qui une folle
passion
fait violer toutes les lois de la nature. Cependa
omédies et tous les Romans, on n'y trouvera guère autre chose que des
passions
vicieuses embellies et colorées d'un certain fard
XIX. Ce qui rend encore plus dangereuse l'image des
passions
que les Comédies nous proposent, c'est que les Po
ctateurs, elles attirent au contraire leur affection. De sorte qu'une
passion
qui ne pourrait causer que de l'horreur si elle é
re cause, et mourir de plaisir. » Si l'on dépouille l'image de cette
passion
de tout le fard que le Poète y prête; et qu'on la
plus détestable que la furie de cette fille insensée, à qui une folle
passion
fait violer toutes les lois de la nature. Cependa
omédies et tous les Romans, on n'y trouvera guère autre chose que des
passions
vicieuses embellies et colorées d'un certain fard
nes que la raison lui prescrit. Or en excitant par les Comédies cette
passion
, on n'imprime pas en même temps l'amour de ce qui
ce qui la règle: les spectateurs ne reçoivent l'impression que de la
passion
, et peu ou point de la règle de la passion: l'aut
ent l'impression que de la passion, et peu ou point de la règle de la
passion
: l'auteur l'arrête où il veut dans ses personnage
spositions qu'il rencontre ; et souvent même, la représentation d'une
passion
couverte de ce voile d'honneur est plus dangereus
ient dans les bornes que la raison lui prescrit. Or en excitant cette
passion
par les Comédies, on n'imprime pas en même temps
ce qui la règle. Les spectateurs ne reçoivent que l'impression de la
passion
, et peu ou point de la règle de la passion. L'aut
ent que l'impression de la passion, et peu ou point de la règle de la
passion
. L'auteur l'arrête où il veut dans ses personnage
spositions qu'il rencontre : et souvent même, la représentation d'une
passion
couverte de ce voile d'honneur est plus dangereus
Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les
passions
. « Le péril le plus à craindre Est celui qu’
la retenue qu’exige le devoir. Plus on est assuré du pouvoir de cette
passion
, plus on est obligé de le contredire ou de ne s’y
t homme sensé, qu’il n’est pas prudent de se faire un amusement de la
passion
de l’amour. Il faut réfléchir avant d’aimer, de p
per au feu qui le consume. Comment gouverner par prudence cette folle
passion
qui n’admet aucune mesure dans ses écarts. « Le c
écarts. « Le comte de Bussy, cet ingénieux courtisan, nous dit que la
passion
de l’amour est la plus dangereuse de toutes les f
des Spectacles comme le divertissement le plus propre à émouvoir les
passions
et à dépraver les mœurs. Ovide lui-même, que l’on
se juger. I. L’Evangile nous oblige de combattre et de mortifier nos
passions
: et rien ne les excite davantage, que la fréquen
ntretenir son infâme commerce ? Le Théâtre, on le répète, excite les
passions
; il en est l’école et comme le berceau. « D’envi
Eh, qui ignore en effet que la scène languit, si elle n’émeut quelque
passion
; qu’elle perdrait même tout son attrait, sans ce
aite pas qu’on perfectionne les Spectacles, où l’on ne représente les
passions
corrompues que pour les allumer. Nous avons vu qu
on. Ils savaient combien on aime à s’aveugler soi-même, et combien la
passion
est ingénieuse à se cacher ses progrès qui ne dev
ur manque et qu’ils sont hors de la bagatelle ; des libertins dont la
passion
cherche à se nourrir et à s’allumer, lorsqu’il fa
âme, où tout l’art se réduit à inspirer, à réveiller, à justifier les
passions
qu’il condamne ? Or, si ce ne sont pas des œuvres
e le métier de Comédien, où des hommes et des femmes représentent des
passions
de haine, de colère, d’ambition, de vengeance, et
s Comédiens à exciter et à imprimer en quelque sorte en eux-mêmes des
passions
vicieuses, pour les exprimer extérieurement par l
’elle imprime de mauvaises qualités dans l’esprit, qu’elle excite les
passions
, et dérègle toute l’âme. Un homme qui a bien trav
peignant de leurs vraies couleurs. Nous ne songeons qu’à émouvoir les
passions
par le mélange de l’un et de l’autre ; et les hom
e nous rendons quelquefois à la raison, ne détruisent pas l’effet des
passions
que nous avons flattées. Nous instruisons un mome
ut ce qui peut exciter leur curiosité, développer les germes de leurs
passions
, et les familiariser avec le vice. Ces principes
ais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la
passion
de l’amour ? Il faut bien qu’ils la connaissent t
re : on doit toujours ignorer le libertinage. D’ailleurs, quand cette
passion
serait traitée avec plus de réserve sur le Théâtr
nt-ils donc ni femmes, ni enfants, ni amis ? « Le Théâtre purge les
passions
qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. » « Q
oncent-ils une disposition bien prochaine à surmonter et à régler nos
passions
? Les impressions vives et touchantes dont nous p
s sentiments au besoin ? Pourquoi l’image des peines qui naissent des
passions
, effacerait-elle celle des transports de joie et
ur rendre leurs pièces plus agréables ? Ne sait-on pas que toutes les
passions
sont sœurs, qu’une seule suffit pour en exciter m
Le mal qu’on reproche au Théâtre, n’est pas seulement d’inspirer des
passions
criminelles ; mais de disposer l’âme à des sentim
a vertu. » « Quand il serait vrai qu’on ne peint au Théâtre que des
passions
légitimes,37 s’ensuit-il de là que les impression
circonstances s’effacent de la mémoire, tandis que l’impression d’une
passion
si douce reste gravée au fond du cœur. » « On p
e plus qu’à donner une nouvelle énergie et un nouveau coloris à cette
passion
. On ne voit plus réussir que des romans, sous le
t, nous affaiblissent, nous rendent plus incapables de résister à nos
passions
, et détruisent l’amour du travail et de l’applica
ps où ecrivait Riccaboni. 37. A proprement parler, il n’y a point de
passions
légitimes, mais bien des sentiments légitimes. 3
rs auprès de lui, parce qu’il n’a perdu aucune occasion de flatter sa
passion
pour l’argent ; il peut ajouter que son dessein e
ritent ceux qui, dans un âge mûr, n’ont pas honte de s’abandonner aux
passions
de la jeunesse. Et dans le personnage même de Lau
e j’ai trouvée dans tous les Théâtres de l’Europe : il y corrige deux
passions
, qui à la vérité paraissent rarement dans le mond
ger : tant il est constant que la malice des hommes peut se faire une
passion
des choses même les plus sérieuses, et en apparen
. M. Racine, avec tout l’art dont il était capable, a tourné ces deux
passions
en ridicule ; en forte que depuis Molière, j’ai p
ent y consentir, puisque Dandin père de Léandre est si emporté par la
passion
de juger, et Chicaneau père d’Isabelle par la pas
emporté par la passion de juger, et Chicaneau père d’Isabelle par la
passion
de plaider, il a recours à un déguisement pour fa
ermée, et la vivacité impétueuse avec laquelle ils se témoignent leur
passion
, méritent aussi une juste critique : et au surplu
intes. Mais parce que l’acteur a pour dessein principal d’exciter les
passions
; de tous les sujets il choisit ceux où elles se
esprit des assistances ; elles y laissent les idées d’un mal, dont la
passion
se peut servir en mille rencontres, et qu’il étai
croit assez juste de n’être point si méchante. L’amour est une autre
passion
, la plus vive, la plus universelle dans tous les
s, des adresses, des confidences qui trompent des yeux jaloux ; et la
passion
qui échappe à tous les liens, des lois, de la con
nt faible dans les cœurs, puis qu’on autorise avec tant de pompe, les
passions
et les désordres qu’elle condamne. On doit juger
s qui aiment cet entretien. C’est dites-vous, un plaisir d’y voir les
passions
naïvement bien représentées, ce plaisir vient de
’y complaire, par un jugement rassis et réfléchi, c’est accroître ses
passions
par celles des autres ; c’est par la vanité de ce
e, on loue ces méchants livres qui sont les professeurs publics d’une
passion
, dont la fin est l’incontinence, le péché, le dés
peignant de leurs vraies couleurs. Nous ne songeons qu’à émouvoir les
passions
par le mélange de l’un & de l’autre. Les homm
mmages que nous rendons quelquefois à la vertu, ne détruisent pas les
passions
que nous avons flattées. Nous instruisons un mome
séduit. « Je n’ai jamais, dit Fontenelle, entendu la purgation des
passions
, par le moyen des passions-mêmes. » « Tous ces gr
e le spectateur ne peut approuver ouvertement, & qui allument des
passions
dangéreuses. Elles sont de deux espèces. Celles q
tre en son cœur. Etrange contradiction ! Plus l’homme s’abandonne aux
passions
, plus elles lui semblent odieuses dans la représe
eproches intérieurs. Cette voix importune, étouffée par la fougue des
passions
, mais jamais anéantie, peut être regardée comme l
ntérieur, & l’amour propre, luttant avec zèle contre l’empire des
passions
, sont l’unique source de la contradiction où nous
nations. Sous cette puissance plus aimable, plus indulgente pour les
passions
, le rafinement présente à l’homme ces passions so
us indulgente pour les passions, le rafinement présente à l’homme ces
passions
sous des couleurs plus douces. Il leur ôte ce ton
t homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos
passions
; depuis que l’Eglise nous a fait promettre de mo
usent des dons du Seigneur, pour y réussir, excitent en eux-mêmes les
passions
autant qu’ils le peuvent, pour les exprimer avec
âme, où tout l’art se réduit à inspirer, à réveiller, à justifier les
passions
qu’il condamnebb ! » « Jésus-Christ prendrait par
orce ? N’est-ce pas là que, par des peintures vives qu’on y fait, les
passions
s’excitent dans notre âme, et que le cœur, bientô
uisant, devient aussitôt un acteur secret, qui, tandis qu’on joue une
passion
feinte, en éprouve lui-même une véritable ? « P
lammes les plus impures ! « L’effet serait moins infaillible, si la
passion
était représentée dans sa difformité et avec des
i, employant toute la force de son génie à représenter quelque grande
passion
, sait vous amener insensiblement et par degrés ju
ous amener insensiblement et par degrés jusqu’à exciter en vous cette
passion
qu’il a voulu dépeindre ? On regarde l’effet comm
, comme une héroïne. On suit comme des yeux les honteux progrès de sa
passion
; on écoute de sa bouche ses criminels aveux, et
nnément aimé les spectacles, et saint Augustin l’avait guéri de cette
passion
. Ses amis lui proposèrent un jour d’aller avec eu
sinuante volupté ? Il est donc manifeste que la représentation de ces
passions
agréables les excite naturellement, ne fût-ce qu’
erver les bonnes mœurs par la représentation théatrale, de calmer les
passions
par la terreur & la pitié, & de corriger
Mais qu’est devenue leur juste sévérité ? Ils ne faisoient jouer les
passions
que pour les guérir ; nous ne cherchons qu’à les
pénitence la piété ravit l’un & l’autre au théatre ; l’empire des
passions
y étoit établi. Leurs successeurs, sans avoir leu
que divinité. Dira-t-on que c’est pour la réprimer qu’on montre cette
passion
dangereuse, si agréable & si féroce ? étrange
romper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une
passion
aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie,
vite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les
passions
de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres
par la voix, le geste, les grâces, la figure, la vive expression des
passions
, s’efforcent de l’emporter sur l’Auteur même, enf
appareil de mollesse & de faste ! quel air de tendresse & de
passion
! quelle afféterie de parure ! quel excès de rafi
s les parties des belles-lettres ? s’y affectionne-t-on avec moins de
passion
? Voyez deux discours sur les romans & le thé
e leur enseignent en effet les romans ? est-ce à fuir, à combattre la
passion
? Au contraire on leur apprend à la faire naître,
les graces, non par une autorité directe, mais par l’ascendant de la
passion
; elles règnent sur les cœurs, leur inspirent les
qu’il est traité dans les romans & sur le théatre, où cette folle
passion
a établi le plus puissant empire. De quelle vanit
lonté des parens par des mariages clandestins ou forcés, que la seule
passion
a formés. Tels sont les funestes fruits des roman
peut plaire, pour charmer l’esprit & les sens par tout ce que la
passion
a de plus insinuant & de plus vif. La scène p
t son agrément sans cet artifice ; elle languit, si elle n’excite les
passions
; on veut être ému, & on ne pardonne pas aux
t-on maître de ses désirs ? Le théatre n’est qu’une savante école des
passions
; on y donne des leçons de galanteris, de fourber
urs donnent un grand relief à ces leçons flatteuses, quel progrès les
passions
ne font-elles pas dans des cœurs où elles trouven
sens, la foiblesse de la chair, la légèreté de l’esprit, la force des
passions
, la malice du démon, la suite des occasions, la h
vec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer, & que la
passion
qu’ils expriment peut inspirer ; de jeunes person
onnes qui se font un point d’honneur de plaire, gagés pour peindre la
passion
de la maniere la plus vive, qui se font une gloir
anger la vertu la plus affermie, & l’assemblage de tout ce que la
passion
a de plus vif, & l’art de plus rafiné, ne ser
ccès, le luxe & la vanité sont inspirés avec plus d’artifice, les
passions
se montrent dans le plus beau jour, les plaisirs
imes ; l’objet plaît d’abord, la tentation suit de près, le feu de la
passion
s’allume, on pense au crime, on le désire, on le
nt les situations les plus vives, & portent dans l’âme toutes les
passions
qu’ils èxpriment ; les Français les appellent des
xprimée avec briéveté, qui peigne plutôt la tendresse que toute autre
passion
. De la Romance. Après l’Ariette, la Romanc
plutôt aléxandrins que d’une autre mesure ; il ne contiendra que des
passions
tragiques, & qui ont quelque chose de lent, t
la manière dont parlent les hommes lorsqu’ils sont agités de quelque
passion
: il n’est supportable que dans un Spectacle enti
trop long-tems, & qu’elle ne s’arrête pas toujours à peindre des
passions
, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spe
n Spectacle dont elle est l’âme & où elle seule doit èxprimer les
passions
; que dans celui où le Chant & la Simphonie n
eux placée devant & après les Ariettes de l’Opéra-Sérieux, où les
passions
grandes & sublimes demandent plutôt cette pré
mp; réfléchir un instant, avant d’instruire ceux qui les écoutent des
passions
qui les agitent ; mais un Laboureur, un Artisan,
lutôt être faite pour èxprimer avec élégance un sentiment, ou quelque
passion
des Personnages du Drame, que pour faire briller
& les lumieres(69). « La musique, dit M. de Voltaire, èxprime les
passions
, les sentimens, les images ; mais où sont les acc
du Vers peut être variée lorsque l’ariette dépeint la colère, ou des
passions
qui agitent violemment. Enfin il n’y a pas moins
ue c’est un retour que fait l’âme du personnage, par une suite de ses
passions
, sur ce qui l’affectait, ou l’agitait, l’instant
e le discours ordinaire ; or suppose-t-on qu’un homme qui èxprime ses
passions
, oublie tout-à-coup les principes les plus connus
ariette si on les fait arriver avec art ; si c’est la situation, les
passions
des personnages qui amènent la musique. Les parol
tion à la musique ne peut être sauvé que par un accroissement dans la
passion
, ou dans l’intérêt, qui semble appeller de lui-mê
e par conséquent il est essentiel d’en donner une idée, ainsi que des
passions
qu’elles dépeignent. Une autre raison encore, c’e
ue tous les termes y sont outrés, & que rien n’y montre une vraie
Passion
. A quoi il ajoute, tant mieux, la foiblesse du po
& l’ordre des mots s’y opposent souvent, surtout dans les Vers de
passion
, & nous obligent d’y faire deux ou trois Césu
ître, qu’elle ait produit † un monstre tel que toi. Voici comme la
Passion
peinte dans ces Vers conduit la voix, Adieu †
un monstre † tel que toi. Nous lisons même les Vers qui sont sans
passion
, tout autrement que ne le croient les Etrangers,
uer sur son corps : cependant ces deux Amans ne parlent point de leur
Passion
dans cette Piéce, & ne se trouvent jamais ens
très attentif, dit Longin, à traiter d’une maniere Tragique ces deux
Passions
, la Fureur & l’Amour. Euripide ne parle jamai
nt les fureurs de l’Amour : c’est ce que Longin appelle traiter cette
Passion
d’une maniere Tragique εκτραγῳδησαι, maniere si l
et est d’exciter la plus grande émotion, ne devoit point prendre pour
Passion
ordinaire, celle qui ne cause ordinairement qu’un
devoit occuper que la seconde : en quoi il se trompoit, puisque cette
Passion
étant froide, quand elle n’est qu’à la seconde Pl
tude de son Art, passa avec les Poëtes Grecs le tems de la vie où les
passions
sont les plus vives. Quelle fut la premiere réfor
t M. Voltaire qui nous l’apprend au même endroit : Jamais chez lui la
Passion
de l’Amour n’est épisodique ; elle est le fondeme
ette premiere réforme il en ajouta une seconde, il fit parler à cette
Passion
son véritable langage. On ne vit plus les Amans d
fit une troisiéme réforme. L’Amour avoit toujours été nommé la belle
Passion
des ames ; la Théodore de Corneille, toute chréti
, parloit De ces impressions Que forment en naissant les belles
Passions
. Il falloit à cette passion sacrifier toutes l
Que forment en naissant les belles Passions. Il falloit à cette
passion
sacrifier toutes les autres. Un frere peut ceder
e tragique, & peindre dans Phedre vertueuse toute l’horreur d’une
passion
criminelle. Il est certain, dit M. Voltaire dans
e but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les
passions
, de rendre aimables et de faire aimer les plus cr
-froid ; un peuple féroce et bouillant veut du sang, des combats, des
passions
atroces ; un peuple voluptueux veut de la musique
l’a produite ; un reste de sentiment naturel, étouffé bientôt par les
passions
; une pitié stérile qui se repaît de quelques lar
rend ses amis si misérables. « Cette habitude de soumettre à leurs
passions
les gens qu’on nous fait aimer attire et change t
qui les subjugue, et qu’ils imitent, n’ont d’autres vertus que leurs
passions
, ni d’autres mérites que leur faiblesse. Ainsi, l
r amusement et par jeu, à l’amour, à la colère et à toutes les autres
passions
, nous perdons toute force pour leur résister, qua
des pièces qu’on représente sur la scène ? Nous y voyons de violentes
passions
ennoblies avec art ; des sottises héroïques consa
d’où naissent en nous les révolutions les plus funestes. On y voit la
passion
la plus généralement répandue et la plus à craind
dopter les prétextes ou en répéter les excuses ; on y voit les autres
passions
les plus ardentes et les plus dangereuses, ces pa
it les autres passions les plus ardentes et les plus dangereuses, ces
passions
qui sont les secrets mobiles du cœur humain et qu
dre cet homme sensible qu’il méprisait, par s’intéresser à cette même
passion
dont il lui faisait un crime, par murmurer en sec
t. Une si douce image amollit insensiblement le cœur : on prend de la
passion
ce qui mène au plaisir, on en laisse ce qui tourm
modèles de perfection. Et comment ne s’intéresserait-on pas pour une
passion
si séduisante, entre deux cœurs dont le caractère
t, nous affaiblissent, nous rendent plus incapables de résister à nos
passions
, détruisent l’amour du travail, découragent l’ind
eignant de leurs vraies couleurs ; nous ne songeons qu’à émouvoir les
passions
par le mélange de l’une et de l’autre, et les hom
ue nous rendons quelquefois à la raison ne détruisent pas l’effet des
passions
que nous avons flattées. Nous instruisons un mome
car si elle gâte ce dernier, elle corrompt l’autre en y excitant les
passions
et les remuant avec d’autant plus de promptitude
e chant des Psaumes, on entre dans tous les mouvements et les saintes
passions
du chantre sacré, qu’on prie avec lui, qu’on gémi
, il est amoureux, il estime, il craint, il désire, il n’y a point de
passion
dont il ne sente les atteintes et les émotions. A
l’appareil de son supplice y est tout dressé par le déchaînement des
passions
sans qu’il l’aperçoive, tout occupé qu’il est de
. L’amour sensuel et profane qui est la plus dangereuse de toutes les
passions
y est la plus excitée, car la plupart des pièces
t que sur ces sortes d’intrigues, il en est l’âme et le mobile. Cette
passion
insensée qui fait des ravages incroyables dans le
forcé d’estimer ceux en qui ils se trouvent. A l’image animée de ces
passions
, il ne manque guère de s’en élever de pareilles d
in à un torrent ? Si le but principal de la comédie est d’exciter les
passions
, parce qu’elle sait que l’homme ne hait rien tant
rme l’homme contre lui-même, et le met dans la nécessité de tenir ses
passions
sous ses pieds, s’il n’en veut bientôt devenir le
ce docte Africain, que la recherche des plaisirs sensuels est une des
passions
la plus violente et la plus tyranniquec de l’homm
sirs, celui des spectacles transporte davantage, ils font revivre les
passions
dans les cœurs les plus mortifiés, les animent, l
dant les mêmes récompenses, ne sont pas moins obligés de renoncer aux
passions
du siècle, de mortifier en eux les désirs déréglé
blesser l’innocence, exciter des images dangereuses, et réveiller les
passions
, supposé qu’il n’y ait rien dans les ajustements,
hommes et des femmes paraissent sur un Théâtre pour y représenter des
passions
de haine, de colère, d'ambition, de vengeance, et
l'on voit sur leur visage. Il faut donc que ceux qui représentent une
passion
d'amour en soient en quelque sorte touchés pendan
et qu'elle ne laisse pas en nous une grande disposition à cette même
passion
qu'on a bien voulu ressentir. Ainsi la Comédie, p
uisque c'est un art où il faut nécessairement exciter en soi-même des
passions
vicieuses. Que si l'on considère que toute la vie
ertissement des autres ; où des hommes et des femmes représentent des
passions
de haine, de colère, d'ambition, de vengeance, et
estes, et par les paroles. Il faut donc que ceux qui représentent une
passion
d'amour en soient en quelque sorte touchés pendan
et qu'elle ne laisse pas en nous une grande disposition à cette même
passion
qu'on a bien voulu ressentir. Ainsi la Comédie pa
de vice, puisqu'elle oblige nécessairement à exciter en soi-même des
passions
vicieuses. Que si l'on considère que toute la vie
n jouir ; mais il aime infiniment plus ce qui excite dans son ame des
passions
séduisantes, dont l’impression le charme par un t
ure sans y être véritablement intéressé. Il en est de même des autres
passions
que l’action imitée par le Poëte Tragique, réveil
; sans en dire davantage sur un sujet si connu, il est certain qu’une
passion
vive & agréable qui ne coûteroit rien à satis
n ; & plût à Dieu qu’ils ne le fussent que dans la Tragédie ! Les
passions
feintes que nous y voyons, nous plaisent par les
eintes que nous y voyons, nous plaisent par les mêmes raisons que les
passions
réelles ; parce qu’en effet elles en excitent de
eu tort de dire dans son Epitre* à l’Auteur du Discours, Le jeu des
passions
saisit le Spectateur : Il aime, il hait, il pleur
ur. Mais il devoit aller plus loin, & dire que non-seulement les
passions
feintes nous plaisent dans la Tragédie, par celle
ne jeune spectatrice lorsqu’elle charge Venus de toute la honte de sa
passion
, lorsqu’elle prend les Dieux à témoin : Ces Dieu
sentiments avec plaisir dans ceux qu’on appelle des Héros ; & une
passion
qui nous est commune avec eux, ne paroît plus une
qui paroît d’abord innocente, soit qu’il excite ou qu’il rappelle des
passions
plus durables que l’action & le langage de la
la Tragédie nous plaît parce qu’elle excite en nous le mouvement des
passions
, elle nous plaît aussi, parce qu’elle y présente
des vertus que la Tragédie nous présente : elles allarment si peu les
passions
favorites du cœur humain, qu’il croit pouvoir les
s du cœur humain, qu’il croit pouvoir les concilier aisément avec ces
passions
. Telles sont la valeur, la générosité, la grandeu
personne qui ne se repente dans certains moments de la servitude des
passions
, le Poëte possede l’art d’amener, si j’ose le dir
uères d’attribuer le malheur du Héros à son imprudence plutôt qu’à sa
passion
; nous nous flattons que nous serons plus sages o
rtus sur le Théatre qui ne soient animées & soutenues par quelque
passion
; elles en empruntent le dehors, & pour ainsi
eur. Ce n’est plus la Vertu seule, c’est un mélange de vertu & de
passion
qui l’émeut & qui le touche. C’est par-là que
x, Epit. VII. Emouvoir, étonner, ravir un Spectateur, soit par les
passions
, soit par ce qui devroit les corriger, & qu’i
r de l’Homme par l’admiration ; & elle y régneroit encore, si les
passions
ne lui en disputoient l’empire par une autre espe
e faisons encore plus, lorsqu’elle ne trouble point véritablement nos
passions
; & comme c’est presque toujours avec cette p
urs personnes s’accommodent souvent beaucoup mieux que des véritables
passions
tragiques. Mais le désir d’apprendre & d’oc
nquiétude par la vûe d’un événement singulier & merveilleux ; les
passions
déréglées que leur image fait naître, ou rappelle
nt que trop réellement dans le cœur des Spectateurs leurs différentes
passions
. Jugeons par ce qui se passe dans le Poëte lui-mê
numine quando Jam propiore Dei……. Mais la fureur des Poëtes est une
passion
contagieuse. Elle se communique, elle pénétre dan
u’agréable ; elle frappe, pour ainsi dire, les ressorts de toutes les
passions
par des accords qui les excitent ou les rappellen
orbe toute autre pensée. Elle excite, elle soutient ou elle anime les
passions
qui affectent l’ame dans la Tragédie, & elle
ur les Spectateurs en réveillant, en fortifiant, en authorisant leurs
passions
. Après cela je consens très-volontiers que l’on
parfaite peinture. Elle excite en nous des sentiments plus vrais, des
passions
plus originales, au lieu que celles qui naissent
plus parfaite. Elle réalise sans effort tout ce qui peut flatter ses
passions
en les remuant agréablement. Corneille vouloit qu
nt que si le plaisir de la seconde s’y joint, notre cœur agité de ces
passions
douces, que l’objet réveille par lui-même, &
positions intérieures ; c’est alors que soutenus par le mouvement des
passions
, nous exerçons notre jugement avec un extrême pla
ieux alors, parce qu’il est bien moins offusqué de ces nuages que les
passions
élevent du fond de notre cœur : l’imagination seu
de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de
passion
et d'attache, qui nous fait trouver notre joie et
oir une extrême horreur d'être lui-même l'objet de l'attache et de la
passion
de quelque autre personne, et d'être ainsi en que
'appartient qu'à Dieu seul, en prenant plaisir d'être l'objet de leur
passion
. Elles sont bien aises qu'on s'attache à elles, q
langage profane que l'on appelle cajolerie, qui est l'interprète des
passions
, et qui dans la vérité est une sacrilège idolâtri
malignité ne se déclare pas toujours d’abord. Tout ce qui nourrit les
passions
est de ce genre… On n’y trouverait que trop de ma
ère plus délicate. Mais on ne prend plus la peine de rien cacher. Les
passions
s’y montrent souvent dans toute leur nudité, et c
la scène lubrique : quel sacrilége* ! Tout y est sacrifié au jeu des
passions
. Il ne sert de rien de répondre qu’on n’est occup
perçus. Rien de plus naturel aux pièces de théâtre, que d’exciter les
passions
, qui y sont représentées ; car c’est là le dessei
n’est qu’on y voit, qu’on y sent l’image, l’attrait, la pâture de ses
passions
, et tout cela est-ce autre chose qu’une déplorabl
devient bientôt acteur secret dans la tragédie ; on y joue sa propre
passion
. » (Bossuet, Maximes et réflexions sur la comédie
i respecte encore la foi et les mœurs ; mais dans une question que la
passion
cherche à obscurcir de toutes les manières, on ne
ne peut faire réussir une pièce, ajoute Nougaret, qu’en flattant les
passions
des cœurs corrompus. La comédie et la tragédie me
monde, H. Houdart de la Motte appelle le théâtre une vive école des
passions
. Auteur célèbre d’un grand nombre de pièces, il
« L’effet du théâtre est de donner une nouvelle énergie à toutes les
passions
… Tout est mauvais et pernicieux dans la comédie.
des préceptes. » Nos spectacles nous ont appris à ne plus rougir des
passions
, dit l’illustre d’Aguesseau, les charmes des spec
t chastes, dit le savant cardinal d’Aguire, qui y sentent exciter des
passions
, dont elles ne s’apercevaient pas auparavant et q
ustre Fénélon dit en parlant des spectacles, qu’on n’y représente les
passions
que pour les allumer. » Et dans son traité sur l’
-ils le poison avec l’aliment salutaire… ils leur donnent le goût des
passions
. » Le célèbre évêque d’Amiens, M. de La Motte, ap
ennemi de Dieu, le prince des ténèbres ; ces lieux, la vive école des
passions
, où les auteurs, les acteurs, les spectateurs con
e multiplient au salut des âmes et réprimer, s’il est possible, cette
passion
effrénée pour le théâtre, conformément aux dispos
sons portent plus loin, ils blâment dans le théâtre, l’inutilité, les
passions
excitées, la prodigieuse dissipation, etc. » On n
ut ce qui peut exciter leur curiosité, développer les germes de leurs
passions
et les familiariser avec le vice. Ces principes d
ais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la
passion
de l’amour ; il faut bien qu’ils la connaissent t
oire. On doit toujours ignorer le libertinage. D’ailleurs quand cette
passion
serait traitée avec plus de réserve sur le théâtr
ne sont-elles plus comme autrefois le tableau mouvant & animé des
passions
humaines ? ne sont-elles pas ces passions mêmes m
eau mouvant & animé des passions humaines ? ne sont-elles pas ces
passions
mêmes mises en jeu & en action ? ces passions
sont-elles pas ces passions mêmes mises en jeu & en action ? ces
passions
n’y sont-elles pas comme autrefois & plus mêm
pas lorsqu’elle se présente à nous sous l’idée du libertinage que la
passion
est la plus redoutable ; c’est au contraire lorsq
ent dans la comédie, ne paroissent-ils pas également asservis à cette
passion
impérieuse ? ne viennent-ils pas y faire éclater
dans le fond de notre cœur le principe & le goût de cette funeste
passion
. Mais ce penchant qui entraîne avec tant de viole
ant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des
passions
, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeu
de plus à désirer que de les ignorer toujours. L’amour profane, cette
passion
si criminelle en elle-même & dans le larcin q
e-même & dans le larcin qu’elle fait à Dieu de notre cœur ; cette
passion
si incompatible avec la sagesse & la tranquil
i incompatible avec la sagesse & la tranquillité de l’ame ; cette
passion
si funeste par les ravages qu’elle cause quelquef
re elle-même, une femme désespérée de s’être vu enlever l’objet de sa
passion
. Les principes de votre religion ne vous inspiren
e de leurs maîtres, en favorisant par toutes sortes de tromperies les
passions
criminelles de leurs enfans ! étrange réformateur
à les voler, à les forcer de consentir à des alliances formées par la
passion
! étrange réformateur, qui réduit en plaisanterie
des objets si séduisans n’ont point allumé dans votre cœur le feu des
passions
, c’est qu’il en étoit déja tout consumé ; qu’enfi
prouve que vous avez reçu dans votre cœur l’impression de toutes les
passions
qu’on y représente. Car, mes Frères, c’est un pri
ésentation d’une intrigue amoureuse & à entendre le langage de la
passion
, c’est une preuve que cette passion n’est pas à v
& à entendre le langage de la passion, c’est une preuve que cette
passion
n’est pas à vos yeux ce qu’elle est à ceux de la
as à vos yeux ce qu’elle est à ceux de la religion, c’est-à-dire, une
passion
honteuse & criminelle : & y a-t-il donc t
criminelle : & y a-t-il donc tant de distance entre approuver une
passion
, l’aimer & la ressentir ? En quoi consiste d
transporte, en ce qu’il vous fait éprouver successivement toutes les
passions
dont les acteurs paroissent agités ? Oui, mes Frè
e dans sa maison son amant déguisé en valet, cet amant qui flatte les
passions
de son futur beau-pere pour le tromper, ce sont d
enté dans un jour agréable, excusé, loué, embelli par les graces, les
passions
, les immodesties des Actrices ? Ce vice dans les
ient des esclaves & des affranchis, toujours prêts à servir leurs
passions
, souvent les premiers à les corrompre. Les Italie
; ne donnent entrée au vice dans la jeunesse la plus innocente. Cette
passion
, vue de loin dans des personnes qui s’aiment, don
tout est porté à l’excès ? On n’a pas besoin d’apprendre à sentir une
passion
que la nature n’inspire que trop ; mais on a extr
d’obtenir le même prix. L’amour théatral est donc nécessairement une
passion
criminelle, qui pour instruire devroit être toujo
très-bien, & pourroient beaucoup fournir ; mais on ne voit que la
passion
, on la met par-tout, & on lui sacrifie tout,
ce qui peut exciter leur curiosité & développer le germe de leurs
passions
, & dans un âge si susceptible des impressions
miroir qui mette sous nos yeux nos foiblesses, nos erreurs & nos
passions
, non pour les favoriser, mais pour les corriger p
p; Lycipe dans Achille Tatius ; elle pourroit du moins corriger cette
passion
, & enseigner la politesse & les égards re
ont je voudrois faire usage sur la scène ; je n’adopterois jamais une
passion
comme celle de Chimène & de Rodrigue, & n
que des maximes dangereuses, & apprendre à métaphysiquer sur une
passion
dont les suites peuvent aisément devenir funestes
nd, le plus mémorable, les conquêtes d’Alexandre, les deux misérables
passions
d’amour d’Alexandre & de Porus, qui défiguren
à moins qu’il n’y soit puni & représenté avec horreur, comme les
passions
brutales de la haine & de la vengeance. 3.° O
n des anciens & des nouveaux théatres, & sur l’impression des
passions
que font nécessairement tous les spectacles. On r
c encore plus importans de le réformer. Tout spectacle excite quelque
passion
; le théatre les embrasse toutes, envie, haine, c
troubler la paix de l’ame & de l’accoutumer aux agitations de la
passion
, c’est la familiariser avec le vice ; du moins ce
venu à soi-même. Par malheur il n’en est pas ainsi de l’amour ; cette
passion
trop agréable, si séduisante, si naturelle, si ho
sseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les
passions
, employés par les Poètes dramatiques. C’est à v
nement propres à rendre les hommes plus vertueux, ni à réprimer leurs
passions
: mais vous auriez dû ajouter, ce me semble, avec
, plus propres à attirer les hommes à la vertu, et à les arracher aux
passions
, que tous les traités de morale faits ou à faire.
faits. Les Poètes dramatiques ont-ils trouvé des moyens de purger les
passions
? Vous dites que non, et vous le prouvez par des
ersistiez à prouver que l’art dramatique ne consiste pas à purger les
passions
, je vous dirai aussi : lisez Britannicus. Mais si
des Rois pour Acteurs, mais non pour spectateurs, doivent purger les
passions
de tous les hommes, et non celles du petit nombre
; et vous sentez, comme moi, toute l’importance de purger en eux des
passions
funestes à tant de milliers d’hommes. Cependant,
sieurs pièces dramatiques, je me suis senti plus disposé à régler mes
passions
, qu’après avoir lu tous les Moralistes anciens et
aussi ingénument que je ne conçois pas comment « le théâtre purge les
passions
qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. » Cette
e la respecte donc, et me contente de prouver qu’il purge en nous les
passions
, que nous avons, par des moyens plus sûrs, quoiqu
annit les Poètes tragiques de sa République, parce qu’ils remuent les
passions
trop fortement ; et comme il écrivait pour le con
lui, qui n’est qu’un homme du commun, doit tenir la bride à de telles
passions
, de peur qu’elles ne l’abîment dans un pareil mal
s moyens employés par les Poètes dramatiques, pour purger en nous les
passions
; l’autre, que les Auteurs, qui se contentent de
spectateurs ; de pareilles armes s’émoussent trop aisément contre des
passions
: c’est la passion même du devoir, c’est l’amour
eilles armes s’émoussent trop aisément contre des passions : c’est la
passion
même du devoir, c’est l’amour de la vertu qui nou
st point là ce qu’on y voit. Tout ce qui est capable de réveiller les
passions
, d’exciter la concupiscence de la chair et des ye
emment sur des cordes, que voit-on dans le reste, qu’une peinture des
passions
, plus propre à les exciter qu’à les éteindre. Tan
e plaisir qu’il prend à voir, à entendre ce qui excite en lui tant de
passions
différentes ? Et, quand il serait sans passion, l
excite en lui tant de passions différentes ? Et, quand il serait sans
passion
, lui est-il permis de voir avec danger, et d’aime
d’entendre, de goûter ce qui agitait en vous tour à tour différentes
passions
, ne sont-ce pas autant de tentations ? S’il vous
es ; on y voit des intrigues ingenieuses & séduisantes, un jeu de
passions
qui gagnent le cœur des Spectateurs, en charmant
. Non-seulement on veut de l’amour en une Comédie, on exige que cette
passion
soit violente, que la jalousie s’en mêle, que la
s chastes. Mais ne cherche-t-on pas dans les Spectacles à flatter les
passions
humaines, sans toutefois choquer les bienséances
oint révoltante, elle a besoin d’une gaze pour paroitre aimable : une
passion
qui causeroit de l’horreur étant vue en son état
des choses ; elle ajoute quelquefois certaines idées qui marquent la
passion
, c’est-à-dire, l’affection ou le mépris ; mais ce
ioient dans la Chaire, auroient-elles scandalisé sur le Théâtre ? Les
passions
se produisoient sur la Scène destituées de vraise
des interlocuteurs, & puise des vices réels dans le spectacle des
passions
imaginaires. Saint Cyprien disoit autrefois1 que
ions de l’esprit humain ; qui nous met sous les yeux nos vices et nos
passions
; afin que nous nous voyons nous-mêmes tels que n
a vérité, un miroir qui ne pourrait servir que pour représenter cette
passion
: mais il en réfléchirait du moins quelques rayon
dangereux. Au reste, quand même la Comédie moderne nous exposerait la
passion
d’amour, telle qu’Héliodore nous la dépeint entre
quelque air de sagesse et de modestie que l’on puisse donner à cette
passion
, elle aura toujours trop d’empire sur le cœur des
médies pourraient être en aussi grand nombre qu’il y a de vices et de
passions
inséparables de quelque ridicule. Et qui est-ce d
ce Courtisan ; il fut touché de le voir le jouet et la victime d’une
passion
honteuse, et chercha tous les moyens de le guérir
fut si honteux, qu’il renonça dans le moment, et pour toujours, à sa
passion
. On prétend que Cratès de Thebes ne connaissait q
deshonorante. On peut définir l’art du Théâtre, l’art de peindre les
passions
, en représentant leurs effets. Une action théâtra
y sont exposés au grand jour : le spectateur juge. Les hommes ont des
passions
; cela est certain. Elles les excitent à la vertu
leur modele. Je ne m’arrêterai point à renverser ce vain fantôme. Les
passions
font partie de nous-mêmes, elles nous sont essent
tement contre l’ordre établi. La meilleure raison de la nécessité des
passions
, c’est leur existence reconnue. Vouloir les détru
us êtes fabriqué de nouvelles armes. Pour nous prouver que certaines
passions
satisfaites nous semblent préférables à la vertu
nes, son attachement à la vertu qui le fait résister à la force de sa
passion
, le rendant digne de notre estime ; nous le plain
une compassion inutile ; & comme nous sommes persuadés que cette
passion
de préférence pour un seul objet, n’est pas un pe
re des fous, que les fous des sages. On s’éclaire sur le danger des
passions
; on s’habitue à en rectifier l’usage sur les loi
e la vertu & l’humanité : on substitue le chagrin, la colere, les
passions
les plus incommodes à la société, à la place de l
ses surprises. Si quelque chose est capable de contenir la fougue des
passions
sous les loix modérées de la raison, c’est un art
, à donner une nouvelle énergie, un nouveau coloris à l’amour . Cette
passion
est nécessaire, & n’est, ainsi que toutes les
orte à ne pas les profaner par des excès pernicieux ; il couvre cette
passion
du voile de la décence. Si la modestie & l’ho
, que vous détestez, & contre les spectacles, que vous aimez à la
passion
. Vous êtes heureux, si cette opposition de vos se
soif de commander rend cruels, ou que des foiblesses, sous le nom de
passions
, rendent ridicules. Suffit-il, selon vous, d’être
par le flambeau de l’expérience, qui longtems exposée aux assauts des
passions
, a connu la nature des forces que la raison peut
ien de semblable à nos Tragédies & nos Comedies ; cependant cette
passion
devient le plus souvent chez eux une agitation vi
itoyens commît de mauvaises actions pour l’édification de l’autre. La
passion
de l’amour tendant à une union légitime, eût alte
en quoi elle peut être deshonnête. L’art du Comédien est d’imiter les
passions
. Tous les arts dont l’objet est d’imiter les pass
st d’imiter les passions. Tous les arts dont l’objet est d’imiter les
passions
sont-ils méprisables ? Il est exposé au jugement
ssions ce jugement ne s’exerce-t-il pas, plus ou moins ? Il peint des
passions
qui ne sont pas les siennes. Quel artiste n’est p
la nature. Beaucoup sont consacrés en tout ou en partie à peindre les
passions
. Un Poete, un Orateur, un Peintre, un Statuaire,
un Peintre, un Statuaire, un Musicien ne sont que des imitateurs des
passions
. Il n’en est aucune qui n’entre dans la compositi
nstant qu’ils publient leurs productions ? Le Comédien représente des
passions
qui ne sont pas les siennes. Parmi ceux qui culti
soit pas dans ce cas ? Tout artiste n’étoit peut-être pas affecté des
passions
, qu’il a représentées, avant que de s’occuper à l
les siennes. Un Orateur qui dans un discours véhément fait parler les
passions
, n’est-il pas obligé d’adopter, de s’approprier i
rapidité, qu’on doit l’excellence des arts. Plus un homme connoît les
passions
, plus il a de liberté & de vigueur pour les f
te combinaison : c’est en nous éclairant sur l’étendue du pouvoir des
passions
, que nous pouvons apprendre à les contenir dans l
eu desintéressé que le Comédien, qui représentoit, ainsi que lui, des
passions
qui n’étoient pas les siennes, pour persuader ses
clinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les
passions
. » Page 23. « Le Théâtre purge les passions qu’
le énergie à toutes les passions. » Page 23. « Le Théâtre purge les
passions
qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. Ne voil
» Page 86. « Quand il serait vrai qu’on ne peint au Théâtre que des
passions
légitimes, s’ensuit-il de là que les impressions
circonstances l’effacent de la mémoire, tandis que l’impression d’une
passion
si douce reste gravée au fond du cœur. [...] D’un
moralité toujours inconnue aux bêtes. Les animaux ont un cœur et des
passions
; mais la sainte image de l’honnête et du beau, n
aisément ; un sang ardent lui donne d’autres désirs ; dans l’âge des
passions
toutes s’enflamment au feu d’une seule, la raison
é. VI. Pour rendre le Spectacle utile, il n’y a donc qu’à choisir les
passions
vertueuses. VII. M. Rousseau est prié de nous fai
ertu et l’innocence des inclinations, parce qu’on peut en abuser ! La
passion
est en nous, ce n’est point elle que nous acquéro
t de leur société. XXXIV. Preuve admirable de leur solidité, que leur
passion
pour les Romans ! XXXV. Ils ne sont point sublime
renard, qu’est-ce que cela prouve ? Il s’agit ici, ce me semble, des
passions
et de la façon de les satisfaire. M. Rousseau acc
çon de les satisfaire. M. Rousseau accorde aux animaux un cœur et des
passions
comme aux hommes, voilà la ressemblance que l’on
XI. Les Comédies et les Romans n'excitent pas seulement les
passions
, mais elles enseignent aussi le langage des passi
as seulement les passions, mais elles enseignent aussi le langage des
passions
, c'est-à-dire l'art de les exprimer et de les fai
t il arrive aussi quelquefois que des personnes sans être touchées de
passion
, et voulant simplement faire paraître leur esprit
mp; les Théologiens du Paganisme, dit un célèbre Auteur(b), voyant la
passion
que les Peuples avoient pour les Spectacles, donn
e. Un Magistrat étoit préposé sur la Scene**. Ces Grecs donnoient aux
passions
un caractere d’effroi & de terreur qui les re
sité de rendre le Théâtre plus vertueux. S’il le devenoit, toutes les
passions
pourroient s’y montrer à découvert ; une seule en
fond du précipice, jamais au-dessus, il entraîneroit avec lui. Cette
passion
, si j’ose le dire, doit être représentée avec ce
; jamais l’attendrissement. Offrez en quelque sorte un cœur que cette
passion
a blessé, au milieu des rochers escarpés, déchiré
ent quel écœuil pour leur vertu ! Un Théâtre où après avoir puisé nos
passions
nationales, & les ajoutant à celles de leur p
e son temps* ne ressembloit en aucune maniere au nôtre**. Sur-tout la
passion
de l’amour ne faisoit pas la base des drames info
ite point qu’on perfectionne les Spectacles où l’on ne représente les
passions
corrompues que pour les allumer… Il ajoute : il m
i peuvent ou exciter leur curiosité ou développer les germes de leurs
passions
; c’est là que, dans un âge encore tendre et si s
ais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la
passion
de l’amour ? il faut bien qu’ils la connaissent t
e croire ; on doit toujours ignorer le libertinage. Mais, quand cette
passion
serait traitée avec plus de réserve sur le théâtr
sir et de la volupté. N’y boiront-ils pas assez tôt sans vous ? leurs
passions
ne se réveilleront-elles pas assez d’elles-mêmes
t un grand étalage de tous les vices qui sont punis, et de toutes les
passions
qui sont tournées en ridicule sur la Scène ; et e
aprice, du parti des bonnes mœurs, a une prédilection marquée pour la
passion
d’amour ; il n’en apperçoit pas les dangereuses c
nt sur tout ce qu’elle peut avoir de funeste ; parce qu’il aime cette
passion
, dans quelque état qu’on la lui présente. Je n’hé
dire que les règlements d’une bonne police devraient renfermer cette
passion
dans les bornes qu’elle doit avoir, pour n’offrir
e, ou par le tumulte des affaires : les faux bruits, les feintes, les
passions
particulières en déguisent la vérité, et sont cau
s ; d’entrer dans l’intelligence des causes, que la police et que les
passions
lui cachent ; de se rendre juge des Princes, qui
orts qui leur font sentir toutes les douceurs, sans les amertumes des
passions
, parce qu’ils savent en effet, que ces objets ne
a quittées pour représenter ce qui peut être dans la complaisance des
passions
, et l’on se propose pour dernière fin, une volupt
res, et pour expliquer sa puissance, on le décrit qui arme toutes les
passions
, qui commet tous les désordres imaginables, sous
res mondes pour soutenir les intérêts de cette funeste et malheureuse
passion
. Que cet art est pernicieux qui ne laisse point m
ui en Grec signifie image, & manie, c’est-à-dire, goût excessif ;
passion
extrême, espece de fureur, pour quelque chose. Ic
extrême, espece de fureur, pour quelque chose. Iconomanie est donc la
passion
pour les images, comme Bibliomanie, passion pour
e. Iconomanie est donc la passion pour les images, comme Bibliomanie,
passion
pour les livres ; Scénomanie, passion pour le thé
les images, comme Bibliomanie, passion pour les livres ; Scénomanie,
passion
pour le théâtre ; Métromanie, passion pour les ve
n pour les livres ; Scénomanie, passion pour le théâtre ; Métromanie,
passion
pour les vers ; Musicomanie, goût excessif pour l
it de lui-même un libelle diffamatoire. Iconomanie littéraire est la
passion
des littérateurs, de mettre des images dans les l
graphique, & en particulier l’Iconomanie littéraire, n’est qu’une
passion
d’enfant à qui il faut des images, des poupées, d
, leurs gestes, leurs visages, leur ton de voix, des expressions à la
passion
, les danses, la musique les crayonnent. Qu’on en
nt de leur cœur, l’abrégé de leur vie, leur imagination étalée, leurs
passions
sont les yeux. Dans le grand traité de l’explicat
nges, par Artemidore, il est beaucoup parlé des songes impurs, que la
passion
rend communs parmi les libertins, il ne regarde c
; les songes sont communément le portrait du cœur, & le fruit des
passions
, ils les entretiennent même, & il n’est pas r
nocturnes, & lancent dans un cœur sensible tous les traits de la
passion
. Le vice ne triomphe pas moins sous l’empire de M
e Temple de Gnide, ouvrage très-dangereux, où toutes les folies de la
passion
sont décrites par des idées les plus voluptueuses
de perfections ? L’amour profane passe-t-il en votre esprit pour une
passion
honnête ? Plus on tolére ces vices sous une image
Racine, Eh bien, l’ambition, l’amour & ses fureurs, Sont-ce des
passions
indignes des grands cœurs ? Quand on entend débi
la tendresse, qui apprennent le langage séduisant de l’amour ; cette
passion
infâme paroît avec honneur sur la scéne, on fait
gers pour la faire réussir, & quand l’obstacle ne céde point à la
passion
, il se livre au désespoir, la mort qu’il se donne
illement canonisé sur le Théâtre, c’est la source du vrai courage, la
passion
qui fait les Héros ; ceux-ci lui doivent l’élevat
leur sang prend des impressions Qui dessous leur vertu rangent leurs
passions
: Leur générosité soumet tout à leur gloire, Et s
aissoit conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles
passions
. Elle tient encore un autre langage qui conviend
it agir sont factices, il est vrai ; mais leurs ridicules & leurs
passions
se trouvent dans la plus-part des hommes ; l’on n
mp; entendre parler des personnes que l’on fréquente chaque jour. Les
passions
, les intérêts qu’elle traite, ne sont point non p
sont étrangers ; il arrive pourtant tout le contraire. C’est que les
passions
employées dans une Tragédie sont directement les
e du dernier Citoyen ; mais les transports où le livrent ces diverses
passions
ne sont point si terribles & n’éxcitent point
entations des Drames sérieux. Le Spectateur contemple avec éffroi ses
passions
dans l’âme des Princes de la terre ; il voit en g
ence, dans une langueur insipide : afin de s’occupe, il se remplit de
passions
, tristes ou enjouées, peu lui importe, pourvu qu’
s et durables ; et de lui former l'esprit à des intrigues où tout est
passion
. Car on s'accoutume à aimer ce qu'on se fait une
nc bien éloigné de croire que la comédie soit destinée à corriger les
passions
, et les mauvaises mœurs ? R. Ceux qui se déclaren
s mœurs sans toucher à leur corruption. Tout au plus elle corrige une
passion
par une autre. La morale du Théâtre est une moral
Poète réussit à imprimer une image de grandeur, et de générosité aux
passions
de ses Heros, plus il s'insinue vivement dans le
ar celle de saint Augustin. Il dit que dans sa jeunesse, il avait une
passion
emportée pour les spectacles du Théâtre, dont les
ésentait l'image de sa misère, et lui fournissait la nourriture de sa
passion
. Rien n'est plus propre à faire sentir quels effe
mp; combiner tontes ces choses pour en faire un tableau, exprimer une
passion
& peindre un caractère, représenter l’agitati
ir tous les traits qui caractérisent le personnage, la profession, la
passion
, l’événement, jusqu’aux habits & au costume,
p; la plus prompte. De là un nombre infini de danses, pour toutes les
passions
, l’amour, la tendresse, la colère, la fureur, la
as que la danse parmi nous, quelque parfaite qu’elle fût, excitât les
passions
violente qu’elle excitoit, aussi-bien que la musi
ion les adoucissent, l’habitude affoiblit l’impression. Mais pour les
passions
molles & voluptueuses, où l’ame se livre aux
, par des personnes plongées dans le désordre, exercées à exciter les
passions
, les peignant, les embellissant, les réalisant, é
, très-insinuant. Si donc on l’emploie pour peindre, pour inspirer la
passion
, combien n’est-il pas dangereux ? 2.° C’est un ét
ction ; elle étale, toutes les graces du corps, elle peint toutes les
passions
du cœur, elle parle tout le langage de l’amour ;
er le spectateur en secret Acteur, qui joue au-dedans de lui-même les
passions
qu’il voit jouer. Des couleurs mortes sur un tabl
sent & fait sentir la vérité & la moralité ; que sera-ce des
passions
réelles, des traits de flamme, des mouvemens lasc
? Que sont des Actrices, que sont des danseuses ? des victimes de la
passion
, des esclaves de la volupté, exercées à l’inspire
n’a autre chose à faire, est toute concentrée dans l’expression de la
passion
, le goût du crime & la vue de l’objet. Qu’on
la danse dans sa juste idée, est l’art de peindre & d’exciter les
passions
, & d’en présenter les objets par les mouvemen
vivacités, qui la mettent sous les yeux par toutes les allures de la
passion
, & en font un tableau vivant. Les danses des
La danse étoit formée de toutes les attitudes qui peuvent peindre la
passion
(la belle danse !). Elle s’animoit par degrés, on
oétiques ne les touchent qu’en tant qu’ils sont moins guéris de leurs
passions
. S’il était permis d’enchérir sur ce fameux Père
dans lesquelles on se livre de gaieté de cœur à la représentation des
passions
. Je regarde la Tragédie, comme le grand ressort d
mme le grand ressort du cœur humain. Vous voulez qu’il y rectifie ses
passions
, qu’il y trouve le secret de les adoucir : et moi
véritables, ou qu’elle renvoie le Spectateur comme tout engourdi des
passions
violentes qui viennent de l’émouvoir. C’est à ce
mpue, nous sommes tous plus ou moins sensibles à la vive peinture des
passions
, et que celle de l’amour étant la dernière mouran
passer les bornes ordinaires, et qu’elles se ménageront mieux sur une
passion
qui peut produire de si terribles effets. Non, Mo
ourrait changer la thèse, et rendre le Spectateur plus susceptible de
passion
. Mais croyez-moi, Monsieur, une Madelaine contrit
emmes, imitée de Juvénal et des Satires nouvelles sur l'esclavage des
passions
et sur l'éducation des enfants (1698) d. [NDE]
tagieux. Toutes leurs pièces ne sont que de vives représentations des
passions
d'orgueil, d'ambition, de jalousie, de vengeance,
apables d'entrer dans les âmes les mieux nées ; et l'imitation de ces
passions
ne nous plaît que parce que le fond de notre corr
le, qui nous transforme en quelque sorte, et nous fait entrer dans la
passion
qui nous est représentée.
sensible, qu’on goûte une vraie satisfaction à ne pas satisfaire ses
passions
. Ce plaisir est plus doux que celui dont on se p
ices, fait voir l’empire des femmes, & la bassesse honteuse de la
passion
. Il a donné lieu à plusieurs jolies pensées que r
oqueterie d’une fille, de la désobéissance d’un fils, d’un mariage de
passion
, de la friponnerie d’un valet. Ce ne sont que des
cit, on s’accoutume à l’inhumanité. C’est, dit-on, pour combattre une
passion
par une autre passion : principe faux & perni
l’inhumanité. C’est, dit-on, pour combattre une passion par une autre
passion
: principe faux & pernicieux, comme nous l’av
nous l’avons dit ailleurs. Il est faux qu’on ne puisse combattre les
passions
que l’une par l’autre ; il est très-faux qu’on do
nt & la force de l’autre. L’Evangile nous apprend à combattre les
passions
par les vertus, avec la grace, l’orgueil par l’hu
ra, & détruira l’ouvrage de la premiere. On ne fait que rouler de
passion
en passion, & à la fin ceux qui le fréquenten
étruira l’ouvrage de la premiere. On ne fait que rouler de passion en
passion
, & à la fin ceux qui le fréquentent les ont t
mp; à la fin ceux qui le fréquentent les ont toutes. Parmi toutes ces
passions
, qui jouent tour à tour de si beaux rôles, il en
toutes les autres établissent l’empire : c’est l’amour, de toutes les
passions
la plus dangereuse, dont on chérit les blessures
ale la scene sous l’appareil pompeux des grands mots, ne sont que des
passions
déguisées en vertus. Tout ce beau systeme de mora
, comme les Comédiens, n’ont cherché qu’à plaire, à exciter les mêmes
passions
, produire les mêmes tentations, par les mêmes moy
y est familier ; la décence, mille grossiéretés ; sa modération, les
passions
y font tout ; sa force, ce n’est que molesse, gal
r tout le reste, parce qu’il ne lui ressemble pas, si ce n’est pas la
passion
& la malignité qui veulent autoriser leur cri
sur tout dans les pantomimes de la danse ; elle y peignoit toutes les
passions
, & ajoutoit de génie sans préparation aux des
airs voluptueux, les gestes impudiques, la peinture la plus vive des
passions
, elle n’imaginoit pas que tout cela fût contraire
amp; de la décence. Attribuer à la danse la peinture des actions, des
passions
humaines, c’est lui donner trop d’étendue, c’est
pourtant le fonds & l’essentiel, la folie & le désordre. Les
passions
jouent toujours leur rôle, quoique différemment m
que d’une action humaine pour amuser des spectateurs, en peignant les
passions
& se mocquant du ridicule, indépendamment du
onnant la scene, ils l’ont corrompue ; ils ont aiguisé les traits des
passions
& servi le poison dans des coupes dorées : at
rt de ceux qui ont été au bal ou à la comédie, en viennent enivrés de
passions
, paîtris de vices, apres y avoir pris les liberté
idicule, il se rend aimable ; et toujours sous prétexte de rendre une
passion
odieuse, il en inspire de funestes. En un mot le
; fable qui n’a pour objet que l’intrigue la plus licencieuse, et la
passion
la plus criminelle. Une espèce de PhilosopheLe Mi
arde contre leurs mauvais desseins, qu’elle n’attaque l’avarice comme
passion
et comme dérèglement capital. Que le Tartuffe, so
la peinture si vive, si bien variée, que l’on y fait de l’amour cette
passion
funeste à tous les cœurs, à tous les sexes, à tou
plus vive Frappe, enlève les sens, tient une âme captive. Le jeu des
passions
saisit le spectateur ; Il aime, il souffre, il ha
tant en Théologien, qu’en homme vrai, qu’en honnête homme. « Comme la
passion
de l’amour est, dit-il, la plus forte impression
n ne diminue davantage cette horreur que la Comédie ; parce que cette
passion
y paraît avec honneur, et d’une manière qui, au l
le de dire, pour justifier les Comédies, qu’on n’y représente que des
passions
légitimes, et qui ont pour fin le mariage. Car en
ires aux bonnes mœurs, puisqu’elles impriment une idée agréable d’une
passion
vicieuse, et qu’elles en font même une qualité hé
ent dans les bornes que la raison lui prescrit. Or, en excitant cette
passion
par les Comédies, on n’imprime pas en même temps
ce qui la règle. Les spectateurs ne reçoivent que l’impression de la
passion
, et peu ou point de la règle de la passion. L’Aut
ent que l’impression de la passion, et peu ou point de la règle de la
passion
. L’Auteur l’arrête où il veut dans ses personnage
sistance. « Mais, ajoute-t-il, la Comédie n’excite pas seulement les
passions
, elle enseigne aussi le langage des passions, c’e
excite pas seulement les passions, elle enseigne aussi le langage des
passions
, c’est-à-dire l’art de s’en exprimer, et de les f
il arrive aussi quelquefois que des personnes, sans être touchées de
passions
, et voulant simplement faire paraître leur esprit
tre leur esprit, se trouvent ensuite insensiblement engagées dans des
passions
qu’elles ne faisaient auparavant que contrefaire.
nt que contrefaire. » Dire que les Comédies enseignent le langage des
passions
, ce n’est point un raisonnement outré ; l’expérie
ne retenue qui tient en garde contre les premières atteintes de cette
passion
; que c’est la Comédie qui leur en a développé to
est la même que celle de l’amant, dont on leur offre le tableau. Même
passion
, même timidité, mêmes moyens par conséquent à emp
des filles qu’on appelle vertueuses, qui se livrent néanmoins à cette
passion
sans conséquence : elles les voient préférer le c
: les amants sont unis ; et après quelques légères persécutions, leur
passion
triomphe, est satisfaite. Si les spectatrices ont
l’éducation la plus exacte ; on les instruira à réprimer toutes leurs
passions
, et surtout l’amour, à l’éviter, à le craindre ;
fréquenté. Car il faut, comme dit encore M. Nicole, non seulement des
passions
dans les Comédies, mais il en faut de vives et de
et il n’y aurait rien de plus froid qu’un mariage chrétien, dégagé de
passion
de part et d’autre. Il faut toujours qu’il y ait
ns. Ainsi l’on montre le chemin à ceux qui seront possédés de la même
passion
de se servir des mêmes adresses pour arriver à la
pureté qu’aucunes du Théâtre ; mais elles ne sont pas exemptes de ces
passions
violentes. La délicatesse de l’Auteur est répandu
décesseurs l’ont accoutumé. Cette espèce de nécessité qu’il y ait des
passions
violentes sur le Théâtre, fait son malheur et cel
capable d’y flatter la sensualité, ni de fomenter le dérèglement des
passions
: c’est pour le coup un divertissement innocent.
l s’agit précisément d’un mariage dans cette petite Comédie ; mais la
passion
ne parle dans aucune de ses scènes. On ne voit mê
orée dit que les nôtres ne veulent que plaire. En général deux folles
passions
, capables seules de corrompre toute une nation, l
rès qu’il a déchiré les entrailles. L’amour n’est pas, dit-il, de ces
passions
peu naturelles, qu’on est sûr comme d’éteindre ap
. Il fait voir que les anciens Tragiques ne connaissaient point cette
passion
, et que leur Théâtre ne se soutenait que mieux sa
s Athènes, suivant cet Orateur, la Tragédie se servait du ressort des
passions
pour les guérir ; elle les met en œuvre aujourd’h
qu’elle prend d’éloigner ses enfants de tout ce qui peut nourrir des
passions
dangereuses, et à la condescendance qu’elle doit
t pas pensé à tirer parti de ce que saint Grégoire de Zenana a mis la
Passion
de Notre Seigneur en Tragédie. C’est un fait qui
à Dieu. Elles sont mauvaises à l’égard de ceux en qui elles sont une
passion
, et en qui elles occasionnent des excès criminels
auvais garants de l’exactitude et de la sévérité de ses mœurs, que sa
passion
excessive pour les spectacles ; c’est en donner s
jeunes gens. Comment des femmes que l’on ne voit jamais que dans les
passions
, ne les irriteraient-elles pas dans ceux en qui e
e tous les Poètes de Théâtre, ne sont que de vives représentations de
passions
d'orgueil, d'ambition, de jalousie, de vengeance,
apables d'entrer dans les âmes les mieux nées ; et l'imitation de ces
passions
ne nous plaît que parce que le fond de notre corr
le, qui nous transforme en quelque sorte, et nous fait entrer dans la
passion
qui nous est représentée.
oulut corriger ou plutôt ridiculiser. Il n’y a gueres en effet que la
passion
qui puisse fournir tant de folies. Facit indigna
ue l’un sert de passeport & d’excuse à l’autre. Les chimeres, les
passions
amusent : les bons principes doivent faire pardon
nt sentir les ravages que cause la représentation des vices & des
passions
dans le cœur des spectateurs, dont les sentimens
analogues. C’est à peu près le même effet que dans D Quichotte : ces
passions
représentent, nourrissent, raniment, excitent des
otte : ces passions représentent, nourrissent, raniment, excitent des
passions
réelles ; ce sont deux cordes à l’unisson : les v
ours d’adresse pour s’emparer du bien d’autrui. Sur-tout cette fatale
passion
de l’amour, qui regne sur le théatre, cette passi
tout cette fatale passion de l’amour, qui regne sur le théatre, cette
passion
si naturelle, si commune, si violente ; quel déso
nt au suprême degré de leur Art, d’avoir exprimé naïvement toutes les
passions
, et c’est où l’on trouve le plus de danger ; C’es
ent que de tels objets causent de mauvais désirs. Les Comédies où les
passions
sont si bien représentées, ont offensé tous les D
leur opinion on y emploie des paroles trop tendres qui réveillent la
passion
d’amour dans les cœurs ; Il s’y trouve en quelque
t jusques là, et qu’on leur veuille interdire à tous l’expression des
passions
, qui sont l’esprit mouvant des Comédies, il faut
les Comédies, non plus que tous les Romans, à cause seulement que les
passions
y sont trop bien représentées ; c’est-à-dire à ca
aucune Histoire. Les Histoires les plus saintes décrivent toutes les
passions
et tous les crimes des hommes. Que dira-t-on cont
ne point marquer scandaleusement les mauvaises actions, à toucher les
passions
doucement, et à y donner une salutaire correction
age que ce que l’on ne fait qu’entendre. Un Comédien lascif émeut les
passions
des autres, en feignant d’en avoir lui-même. « En
le nous a liés par cette sympathie ou communication réciproque de nos
passions
; de sorte qu’une personne vicieuse qui nous parl
s ébranlés par ses paroles, et que nous n’excitions en nous-mêmes des
passions
opposées à celles qu’elle nous inspire. C’est pou
que les Comédies qui se jouent aujourd’hui ne peuvent causer que des
passions
innocentes, et des sentiments raisonnables, qu’on
omédie après que l’on en est sorti, et comme il s’est accoutumé à des
passions
violentes, à voir des choses qui le remuent forte
ice, à fuir le crime, à nous défier de nos foiblesses, à craindre nos
passions
, à les sacrifier au devoir ; qu’elles nous excite
ès-pieuses, par des Directeurs incapables de flatter les goûts ni les
passions
. La complaisance pour des Supérieurs ou pour un E
eurs semblables les excès où les portent souvent l’injustice & la
passion
; & de l’autre, que les Ecrivains les plus ja
amp; l’élégant Racine a fait un Chef-d’œuvre sans le secours de cette
passion
, ce qu’on ne sauroit dire du grand Corneille. La
ëte ordinaire qui veut exprimer énergiquement les effets d’une grande
passion
, met en jeu les Dieux, la nature, les Elémens pou
mme d’esprit seulement, prenons dans ces deux Poëtes deux morceaux de
passion
que l’on puisse opposer l’un à l’autre, & don
morceaux de cette richesse & de cette force. Quel enthousiasme de
passion
! Quelle fécondité d’idées, de sentimens & d’
ce verbiage de galanterie qui étoit alors à la mode, que de véritable
passion
; plus d’art que de sentiment, plus d’esprit que
fait ce qu’il ne devoit pas faire ; l’autre, de l’avoir mal fait. Les
passions
doivent être assorties aux caractères, en prendre
XIV & le Grand Condé. Je répondrai de même sur ce qui regarde les
passions
& les sentimens. La colère, la fureur, l’amou
des caractères dont elle se sert pour y graver ses penchans & ses
passions
. Une différence bien réelle, & que tout Auteu
sans contredit les mêmes mouvemens qu’un François qui seroit agité de
passions
semblables. Mais les mœurs du François ne ressemb
de l’art. On sent en effet qu’il s’est plus attaché à la peinture des
passions
qu’à celle des mœurs ; & par là il est tombé
issoit à fond le cœur humain, qui est par-tout le même. De toutes les
passions
dont nous sommes susceptibles, l’amour est la plu
peuples dont il emprunte ses sujets. Ses Héros, semblables dans leurs
passions
, & dans la manière de sentir & de s’expri
es ruses, les mêmes subtilités. L’art du Poëte consiste à peindre les
passions
de couleurs si vraies, que tout homme s’y reconno
; du rang, sur les droits communs au trône. La vertu même autorise la
passion
mutuelle de ces jeunes amans. Je ne comprends pas
dans ses Tragédies les plus tendres, les plus propres à émouvoir les
passions
, il ne lui est jamais rien échappé de contraire à
cherchons la source de ses regrets que dans l’abus qu’il a fait d’une
passion
qu’on ne doit employer sur le Théatre qu’avec des
à inspirer de la crainte & de l’éloignement pour cette déplorable
passion
. Dans Sophocle, le jeune Hémon plein d’un amour e
effrayant. Le sujet de Phedre est encore plus tragique. De semblables
passions
ne sont pas indignes de la Majesté du Cothurne. E
ncerne l’amour, & de marquer celles, où selon mes lumières, cette
passion
a trop de part ; celles où l’amour peut être d’un
à l’amour. Il s’y livre en homme qui n’est pas moins esclave de cette
passion
que de la gloire de vaincre, & du desir des c
ante en est instruite comme lui. Tous deux cependant se livrent à une
passion
qu’ils ne peuvent écouter sans crime ; ils habite
n. Racine le jugeoit très-propre pour le Théatre, par la violence des
passions
qu’il y pouvoit exciter.7 C’est un funeste avanta
t que déranger des têtes foibles, & troubler de jeunes cœurs. Des
passions
de Sultanes ne sont point des exemples d’héroïsme
e & l’adresse d’Ulisse, la jalousie d’Eriphile. Quel contraste de
passions
& d’interêts ! interêt de religion, interêt d
premier Poëte François qui ait fait des Tragédies sans cette frivole
passion
. C’est un avantage qu’il a sur Corneille, & q
aux bonnes mœurs, mais au but de la tragédie, qui est de corriger les
passions
par la terreur & la pitié : il ne faut donc p
ons & vos regards, les sentimens dont il corrompt votre cœur, les
passions
qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne,
e ; déclamoit-il des scénes ? Roscius qui excelloit à représenter les
passions
lui formoit le geste la voix, le visage, aux pass
représenter les passions lui formoit le geste la voix, le visage, aux
passions
qu’il vouloit exciter par les discours. L’orateur
s dont les larmes couloient avec Bérénice, dédaignent aujourd’hui les
passions
douces & naturelles. Ils veulent moins s’inté
ces ouvrages sont licentieux, la mauvaise morale en action excite les
passions
& familiarise avec le vice. M. l’Abbé Le Moni
s jeunes gens font des fautes, ils sont entraînés par la violence des
passions
, & les conseils des valets : belle leçon pour
s jeunes gens font des fautes, ils sont entraînés par la violence des
passions
, & le conseil des valets ; belle leçon pour s
l des valets ; belle leçon pour se tenir en garde. Si la violence des
passions
entraîne, où est la liberté ? Si elle n’entraîne
anséniste ; car les Jansénistes prétendent que même la violence de la
passion
n’excuse pas du péché. Cet Abbé est plus Auteur c
ue que Théologien. Au reste, c’est l’excuse de tous les pécheurs : La
passion
est plus forte que moi. Si c’est la morale qu’on
rtins, en faveur de qui se trament les intrigues, leurs folies, leurs
passions
, leur indocilité à leurs parents, leur facilité à
éveille nos penchans naturels, & développe le levain caché de nos
passions
. La fragilité du lecteur sensible & prompt à
chaleur de style, d’action, de geste & de parure. Quel levain de
passion
! Il développe, combien se montre-il aisément à l
gion, & la Religion est en lui continuellement aux prises avec la
passion
. Je formai pour le guérir, un enchaînement de pla
que Rameau ne composoit. Il étoit l’unique pour donner de l’ame à la
passion
, & de l’agrément aux sons. Cet Acteur par l’e
s être combattue d’un seul remords, ni dire un mot qui ressemble à la
passion
, & après l’avoir assassiné, s’en vente avec u
e Méduse. Sont-ce là des leçons pour les mœurs ? Est-ce là purger les
passions
par la terreur & la pitié ; & que fait-on
es d’Eschile, nulle suspension, nulle intrigue, nul développement des
passions
. Il est surprenant que le traducteur assure avec
âtre tragique semble n’être fait que pour émouvoir la plus dangéreuse
passion
. L’amour régne dans les plus sévéres ; dans Polie
es, ses postures et son ton de voix, pour s’imprimer dans le cœur les
passions
qu’ils veulent faire ressentir à leurs spectateur
rs spectateurs ? Hé quoi offencer Dieu en s’entretenant sans cesse de
passions
criminelles, et en travaillant à les exciter dans
nt d’âmes qu’il y en a, dans lesquelles vous tâchez, ou d’exciter des
passions
criminelles, ou de les réveiller, et de les forti
e bien plus innocente, que de réciter des Vers, et de représenter des
passions
souvent mauvaises, et qui peuvent porter au péché
ionnée, coquette, effrontée, emportée ou furieuse, selon les diverses
passions
qu’exige son rôlet. Le Christianisme qui doit êtr
ment s’entendre de l’amour impudique, mais aussi de toutes les autres
passions
qui souillent l’âme, et la rendent désagréable à
s s’y proposent ; c’est d’émouvoir, d’entretenir, et de fortifier les
passions
qui ont rapport à leurs sujets, dans l’esprit et
se nécessité de mêler toujours dans leurs pièces quelques-unes de ces
passions
, qui en sont tout le sel et l’assaisonnement ; pu
t si bien ajuster ses paroles avec ses gestes et ses postures, que la
passion
qu’il représente fait d’ordinaire impression sur
sur ceux qui l’écoutent, parce qu’il paraît ressentir lui-même cette
passion
, Et c’est ce qui les touche. « Si vis me flere,
roid et languissant, qui ne paraît pas ressentir les mouvements de la
passion
qu’il tâche d’exciter dans le cœur des autres, de
ianisme, qui ne tend qu’à mortifier et à affaiblir de telle sorte les
passions
, durant le temps qu’on est dans cette misérable v
» L’esprit de la comédie au contraire qui ne tend qu’à fomenter les
passions
, est un esprit de trouble, d’agitation et de fure
Quelque belle et bien entendue que soit une pièce, s’il n’y a pas de
passions
qui soient soutenues et poussées par de bons Acte
les aventures des personnes mondaines, et la représentation de leurs
passions
; surtout quand elles sont exprimées agréablement
u Monde, ou pleins d’eux-mêmes, qui prennent le parti des sens et des
passions
, et fournissent ainsi des armes aux sensuels et a
n cœur qui brûle d’un beau feu ; rien de plus légitime que les autres
passions
qui naissent d’une haute ambition, et d’un amour
Comédiens ont-ils d’autre but que de donner du plaisir en remuant les
passions
? Et irait-on jamais les entendre, si l’on n’y re
les entendre, si l’on n’y recevait pas les émotions agréables que des
passions
toujours injustes, mais naïvement représentées, p
cipe que la corruption du cœur humain, n’a pour fin que d’exciter des
passions
toujours injustes ; ou quelque fin qu’on lui donn
qui se fabriquaient des Religions uniquement propres à entretenir les
passions
, ont excellé dans cet art ; et regardant l’homme
a majesté divine ; elles veulent faire servir toute la Nature à leurs
passions
; on n’y réveille que des idées profanes, on n’y
e notre Théologien a pour objet des jeux, où l’esprit du Monde et les
passions
triomphent : mais Albert le Grand a parlé de jeux
s que contre ceux qui font profession publique de faire triompher les
passions
; elle refuse à ceux-là publiquement et invariabl
iscence avec une Religion qui ne nous propose que le crucifiement des
passions
, et l’anéantissement de nous-mêmes, cela ne ferai
Père, il songe plus à éviter les hommes « du grand Monde », que leurs
passions
. Il y aurait bien des choses à lui dire là-dessus
tolère la Comédie telle que nous la voyons accommodée aux sens et aux
passions
, comme un mal beaucoup moindre que ceux qu’il app
e qui est mal, et ne feront point d’un spectacle qui anime toutes les
passions
, un divertissement raisonnable. Il ne paraît pas
lle convient à la personne, au temps, et au lieu … Si elle excite les
passions
, c’est par hasard. Et elle a cela de commun avec
ose-t-il dire que des Spectacles où tout est ordonné pour exciter les
passions
, ne les excitent que « par hasard » ? Comment ose
femme est belle elle n’aille jamais à l’Eglise de peur d’y exciter la
passion
d’un libertin Page 46. » ? Ou ce raisonnement ne
axiome, Objecta movent potentiam. Je veux que la Comédie n’excite les
passions
que « par hasard ». Où est l’homme sage qui voudr
ent s’accommoder avec la mortification des sens, et la résistance aux
passions
avec l’amour dominant du Créateur, et le détachem
alement rebelles que soumis. Témoins ces innombrables mariages que la
passion
fait faire malgré les familles. L’Eglise prend ta
ne roulent que sur quelque mariage traversé par les parens contre les
passions
des enfans, sur des femmes infidèles & de mau
pères, comme l’Avare de Moliere, & enfin l’emportent par une sole
passion
, à eux-mêmes funeste. C’est bien sur le mariage q
la fille est long-temps amoureuse, souvent visitée de son amant, leur
passion
devient plus vive ; son frere lui parle honnêteme
’on a passé sa vie on a des amis, & souvent des ennemis. Avec des
passions
aussi vives, dans une situation aussi triste, il
à M. de Faublas : Du Directeur l’avis & le suffrage flattant vos
passions
a sur moi l’avantage. Enfin il insulte le Magistr
n’être qu’ami. Trouve-t-on quelque goût à augmenter le désordre de la
passion
par une idée d’inceste, comme le fameux & lic
tante au parloir, & dans un instant, sans se dire un mot de leur
passion
subite, les deux amans tout-à coup pétrifiés, com
ient l’un pour l’autre la tête de Méduse, conçoivent la plus violente
passion
, & sans se revoir davantage, ni avoir la moin
Ericie & Euphémie. On s’aimoit, on le savoit, on avoit nourri la
passion
, les excès étoient préparés. Ici c’est un imbécil
plus respectée. Mais ce sont ordinairement des jeunes gens livrés aux
passions
qui les composent, & les jouent, ils sont int
maître : c’est dommage qu’il enseigne si bien la plus dangereuse des
passions
; il n’en est que plus dangereux. Deux sortes de
ni assez d’énergie dans les sentimens, ni assez de vivacité dans les
passions
, pour avoir de si grands mouvemens. Elle est trop
route que Dieu leur a tracée, & de les éloigner des écueils où la
passion
& les erreurs d’une jeunesse inconsidérée von
ialoguer sans aller au but. Aux jeux de mots on s’abandonne, Quand la
passion
devroit agir, Et l’Ecrivain toujours raisonne Au
de Vesta, & en viendra aux dernieres violences pour satisfaire sa
passion
. Elle préfére son honneur à sa vie, comme Lucrece
sirable. Ne pas se rendre aussi-tôt à l’inconstance, au caprice, à la
passion
de sa fille, est l’unique crime du père. C’est êt
ns forcées sont fort difficiles, & par conséquent fort rares. Les
passions
peuvent faire de mauvais Religieux, presque jamai
ans une fille de quinze ans, mécontente, amoureuse, forcée, dont les
passions
sont si violentes, ne laisse échapper aucun trait
e est tous-à coup changée, & se livre aux plus grands excès de sa
passion
. Eh ! pourquoi ? deux mots d’une Religieuse dont
ès de sa passion. Eh ! pourquoi ? deux mots d’une Religieuse dont les
passions
, l’endurcissement, l’impénitence, les calomnies,
répugnance, mais non de son amour, en sorte que la mère apperçoit la
passion
de Monval, lui demande quelles sont donc ses espé
e deux années de noviciat, préparent-elles à ces brutales idées ? Une
passion
qui ne fait que de naître pour un parent, qu’on n
emeure ferme sans vouloir se prêter à l’inconstance, au caprice, à la
passion
survenue après coup sans aucune raison. Une fille
d’elle-même. La même qui avoit occasionné cette visite, apprend cette
passion
extravagante, & a la foiblesse de la flatter.
c fermeté, lui fait sentir le ridicule de sa conduite, la folie de sa
passion
. Elle lui répond en insensée, se tue, le beau tra
s grand travers dans le choix de leur état, qu’ils n’agissent que par
passion
ou par caprice, qu’il est nécessaire que les pare
t un à cruxque Venusque loco. Mais que servent ces réflexions ? Cette
passion
, d’intelligence avec le cœur humain, est trop dan
éatre est le moyen le plus efficace pour inspirer & satisfaire la
passion
, un des principaux moyens d’y remédier est de le
onna à la religion, ce Prince fut presque toujours dans l’ivresse des
passions
, parce qu’il fut dans l’enchantement du théatre.
te déjà toute faite, puisqu’elle plaît ? Tout combat dans le lieu des
passions
; qui en obtiendra le prix, ou plutôt qui n’en se
mpose, déclamation, danse, geste, chant, parure, &c. excitent les
passions
les plus vives, & plus même que la beauté, c’
el par leurs charmes, immortalisées parce qu’elles savent inspirer la
passion
; c’est le sublime, la vraie gloire, le plus beau
de l’immortalité. Les théatres de société multipliés à l’infini, les
passions
des Acteurs & des Actrices (c’est-à-dire des
e peut croire quelle destruction il s’en fit dans tout l’Indostan. La
passion
que les Mahométans & les Chrétiens ont égalem
& un sujet de réforme ; le dernier Empereur, qui les aimoit avec
passion
, en avoit rempli sa cour. Un édit d’Orangzeb les
trop rapide, ce qui l’anéantit ; la pente naturelle y mène, & la
passion
satisfaite, le sentiment est éteint. 4.° On en él
r vingt amans, aussi emportés que s’ils avoient éprouvé une véritable
passion
, sans que jamais l’amour eût éfleuré leur ame. El
ntinuel amusement, érigeant la volupté en art, livrant les objets des
passions
& les enflammant, rendant la jouissance commu
dans ses Lettres, en ôte toute la majesté. J’appelle galanterie cette
passion
comique & libertine qu’on baptise du nom d’am
plus ennuyeux que des discours galans sans obscénité ; l’esprit ni la
passion
ne peuvent s’y satisfaire ; toujours mêmes images
moins les hommes, ne leur tendent pas moins de pièges, triomphent des
passions
qu’elles inspirent, veulent être de tout. Au rest
bord appris, tout le monde le sait, il ne faut que savoir répéter, la
passion
est si féconde, le cœur fait si volontiers tous l
le, en les assimilant avec la licence, l’obscenité, les fureurs de la
passion
. Mais il est vrai que quelque infinie qu’en soit
r que ce Saint emploie le mot prophane de spectacle, en parlant de la
passion
& de la mort de J. C. Nous l’avons dit ailleu
in l’emploie. Quel plus grand, quel plus instruisant spectacle que la
passion
, la mort d’un Dieu sur une croix, pour expier les
e par des voies injustes, nourrit ainsi la vanité, la sensualité, les
passions
naissantes, l’entraîne dans le précipice, & y
eur liberté peuvent-elles se charger de tant de liens ? La guerre des
passions
est bien plus terrible. Point de mer plus agitée
is que c’est elle qui attaque, qui appelle, qui invite, qui irrite la
passion
, qui la fait naître. Il n’y a point de ruban qui
ibue plus que la parure des femmes. Elle reveille & entretient la
passion
, conduit au libertinage, en offre l’objet le plus
s enfans que l’imprudence des parens mene au théatre ? La science des
passions
encore inconnue à leur innocence trouvera peut-êt
lui-même un grand vice ? A-t-on donc si grand tort de dire que cette
passion
, aussi impérieuse que frivole, rend les femmes in
al, qui payera les faveurs par les frais de la parure. Ce luxe est la
passion
dominante de toutes les femmes. Les plus sages n’
écoutera-t-on, si nous traitons de grand malheur la dureté que cette
passion
inspire pour les pauvres, ou s’occupera-t-on de l
à l’autre. Il nuit encore en les rendant stériles par l’excès de leur
passion
. La parure irrite la passion du mari. On veut lui
les rendant stériles par l’excès de leur passion. La parure irrite la
passion
du mari. On veut lui plaire, dit on, & on lui
n’en dit-il pas, avec toutes les personnes sages, que l’intérêt de la
passion
n’aveugle pas jusqu’à prendre la défense de leur
té : Vesica superbia . Comme un balon, elle est pleine de vents. Les
passions
en jouent pour ainsi dire au balon. Elle va, vien
? Quelle confusion d’idées, quelle foule de desseins, quelle cohue de
passions
! La confusion des langues ne fit jamais de la to
mettre à sa place l’étendard du Démon. Il y est placé par la main des
passions
, pour servir les passions, pour établir l’empire
rd du Démon. Il y est placé par la main des passions, pour servir les
passions
, pour établir l’empire des passions. A ce signe d
ain des passions, pour servir les passions, pour établir l’empire des
passions
. A ce signe de reprobation le démon reconnoît son
n le visage de la nature, l’autre le visage de l’art, le visage de la
passion
, le visage du péché, le visage du mensonge : Fac
e ? Cette beauté prétendue ne se montre que dans la sombre nuit de la
passion
; c’est pour la vertu un oiseau de mauvais augure
lume ses feux, y étale ses livrées, y exerce son autorité, toutes les
passions
y sont à ses ordres, on y combat pour lui, on lui
loigné de convenir. « La scène en général est, dit-il, un tableau des
passions
humaines, dont l’original est dans tous les cœurs
dans tous les cœurs ; mais si le Peintre n’avait soin de flatter ces
passions
, les spectateurs seraient bientôt rebutés, et ne
ui ne sont point générales, et qu’on hait naturellement… Et alors ces
passions
de rebut sont employées à en faire valoir d’autre
a que la raison qui ne soit bonne à rien sur la scène. Un homme sans
passions
, ou qui les dominerait toujours, n’y saurait inté
, qu’il ne peut que suivre et embellir. » La scène est un tableau des
passions
dont le germe est dans notre cœur : voilà le vrai
annicus est une leçon, et n’est point une insulte. Il y a partout des
passions
nationales et constitutives de la société ; tel é
honneur. Il est certain que le théâtre doit ménager, flatter même ces
passions
, s’il veut gagner la faveur du public ; rien n’es
ple : nul homme privé n’a droit de lui en demander compte. Mais toute
passion
qui ne tient point à ce caractère général, est li
, et la satire accablante, plus le spectacle est applaudi. Il est une
passion
contre laquelle il serait absurde de se déchaîner
re laquelle il serait absurde de se déchaîner sans réserve : c’est la
passion
de l’amour ; et c’est la seule dont M. Rousseau a
dicules nationaux, qui ne sont en eux-mêmes ni bien ni mal, comme des
passions
nationales dont je viens de parler. La société qu
n’y peut rien, je l’avoue ; mais en attaquant les vices épars, et les
passions
naissantes, le théâtre ne peut-il pas affaiblir l
er à leur gré. Mais quel est le vice qu’ils ont ménagé, quelle est la
passion
qu’ils ont flattée ? Si Molière avait eu la timid
er les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie aux
passions
. » Cette conclusion a trois parties ; la première
les inclinations pernicieuses sont condamnées au théâtre ; toutes les
passions
funestes y inspirent l’horreur, toutes les faible
la poétique du théâtre prétend faire tout le contraire, et purger les
passions
en les excitant ; mais j’ai peine à bien concevoi
ts la crainte ou la pitié, ou l’une et l’autre en même temps ; et ces
passions
étaient les préservatifs du vice qui les avait fa
ien, je choisis les trois pièces du théâtre où la plus séduisante des
passions
est exprimée avec le plus de chaleur et de charme
orruptible que nous. Mais voici bien un autre paradoxe. « Toutes les
passions
sont sœurs, une seule suffit pour en exciter mill
glants de la haine, cette crainte, dis-je, est elle-même le germe des
passions
qui la font naître. Est-ce dans la tête d’un Phil
la faute du théâtre. « Le seul instrument qui serve à les purger(les
passions
), c’est la raison, et j’ai déjà dit que la raison
seau, si la raison elle-même a quelque moyen plus sûr de contenir une
passion
, que de lui opposer pour contrepoids la crainte d
éâtre les rapproche de nous ; en les conduisant pas à pas, et par des
passions
qui nous sont naturelles, aux forfaits monstrueux
mes épouvantés : et c’est en cela même que ces exemples du danger des
passions
nous deviennent personnels. Une mère qui égorge s
l’a produite ; un reste de sentiment naturel étouffé bientôt par les
passions
, une pitié stérile qui se repaît de quelques larm
moral et le plus utile. Le crime et le malheur y sont les effets des
passions
; et plus le crime est odieux, plus le malheur es
s le crime est odieux, plus le malheur est déplorable ; plus aussi la
passion
, qui en est la source, devient effrayante à nos y
itué celui qui prend sa force pathétique et morale dans le combat des
passions
et dans les mœurs des personnages. « Les actions
s actions atroces, il faut qu’il sache que l’homme dans l’excès de la
passion
est capable de tout, afin de lui faire détester c
s de la passion est capable de tout, afin de lui faire détester cette
passion
qui le rend féroce. Voilà quel est le but et l’ob
y est pris pour nous prouver que la Tragédie allume en nous les mêmes
passions
dont elle prétend inspirer la crainte, et qu’elle
l est homme lui-même, et qu’il peut être, comme nous, le jouet de ses
passions
. Mais pour justifier le dessein de Molière, j’ai
pas en la disposition du poète ; il est déterminé par la nature de sa
passion
dominante : cette passion est une violente haine
oète ; il est déterminé par la nature de sa passion dominante : cette
passion
est une violente haine du vice, née d’un amour ar
ublique, à donner une nouvelle énergie, et un nouveau coloris à cette
passion
dangereuse : et depuis Molière et Corneille, on n
as. Une action régulière et intéressante, où l’une des plus violentes
passions
de la nature tient sans cesse l’âme des spectateu
e passionnés, est-ce à M. Rousseau, qui connaît si bien le danger des
passions
, à regarder cette froideur comme un vice ? Qu’il
ne fait donc en eux que ce qu’a fait la nature en elles. Ce sont les
passions
qui troublent l’ordre : les femmes réduites à des
sa tendre et naïve finesse disent mieux ce qu’elle croit taire que la
passion
ne l’eût dit sans elle. C’est elle qui donne du p
nd il serait vrai, dit M. Rousseau, qu’on ne peint au Théâtre que des
passions
légitimes, s’ensuit-il de là que les impressions
a tendre et naïve finesse, disent mieux ce qu’elle croit taire que la
passion
ne l’eût dit sans elle : s’il est vrai, dis-je, q
use en décide l’objet. « L’amour est louable en soi, comme toutes les
passions
bien réglées ; mais les excès en sont dangereux e
circonstances s’effacent de la mémoire, tandis que l’impression d’une
passion
si douce reste au fond du cœur. » Un Peuple qui v
rs des jeunes gens. Quelques-uns de ces travers sont les effets d’une
passion
aveugle, car il y a partout des caractères violen
t. Je vois même parmi la jeunesse beaucoup de fantaisies, très peu de
passion
. Et quand les hommes seront capables d’un sentime
eté de l’amour moral. L’amour a ses dangers, sans doute ; mais quelle
passion
n’a pas les siens ? Il s’agit de le régler, c’est
bien parés, si bien exercés au ton de galanterie et aux accents de la
passion
, n’abuseront jamais de cet art pour séduire de je
âme doit être, s’il est permis de le dire, centralement affectée des
passions
qu’il veut rendre, puisque c’est lui qui les enfa
e, les freins du vice, les mobiles de la vertu, et le contrepoids des
passions
humaines : priver l’homme de ces secours, c’est l
il encore, la plus pernicieuse école du vice…. J’aime la comédie à la
passion
…. Racine me charme ; et je n’ai jamais manqué vol
te pas de pécher, il le veut faire tranquillement, il veut suivre ses
passions
sans être inquiété par des remords importuns, cap
aime, « il veut, dit saint Augustin, que ce soit la vérité », chaque
passion
fournit les siennes. L’amour de la comédie et du
hantes actions pour en inspirer de l’horreur, et celui de peindre des
passions
tendres, agréables, délicates, d’une manière qui
Plusieurs excès qui excluent du Ciel y sont transformés en vertus, la
passion
de vengeance qui a si longtemps entretenu la fure
je veux que ce ne soit pas par la volupté, n'y a-t-il que cette seule
passion
qui soit excitée au théâtre, celles d’ambition et
e cette dissipation, cette perte de temps prodigieuse, tout ce jeu de
passions
qui en produisent de pareilles, à ces larmes arra
« quorum non est author, justus est ultor »S. Aug. . Voilà ce que la
passion
de la comédie objecte de plus fort pour sa justif
rquoi réveiller le feu caché sous la cendre, je veux dire exciter des
passions
endormies qui causeront peut-être une incendie ho
CHAPITRE PREMIER. De la
Passion
de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramat
nent des Sentences. Les Tunquinois, suivant Tavernier, ont une grande
passion
pour la Comédie. Leurs Représentations, qui sont
: c’étoit de cette façon qu’autrefois on chantoit dans les Eglises la
Passion
. Ces Acteurs qui restent sur le Théâtre tant que
e que la Représentation. Par ce que je viens de rapporter, on voit la
passion
de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramat
us eussions commencé du tems de François I à étudier les Grecs. Notre
passion
pour eux, ne fit que nous aveugler, & en croy
s masques fesaient perdre au Spectateur le plaisir de voir naître les
passions
, & de reconnaître leurs différens symptômes s
sions d’un homme passioné nous affectent bien ; mais les signes de la
passion
qui se rendent sensibles sur son visage, nous aff
les sur son visage, nous affectent beaucoup plus que les signes de la
passion
qui se rendent sensibles par le moyen de son gest
iens ne pouvaient pas rendre sensibles sur leur visage les signes des
passions
. Il était rare qu’ils quittassent le masque, &
, que nos Comédiens nous cachent aujourd’hui la moitié des signes des
passions
qui peuvent être marquées sur le visage, ces sign
espect qui est dû au Souverain, que dans la chaleur du vin toutes les
passions
se réveillent, que ç’a été dans ces rencontres qu
able, une Morale divertissante, une Peinture de la vie, une image des
passions
et de leurs désordres, une Apologie de la vertu,
sentiments y sont toujours les mieux écoutés, et que les plus justes
passions
y sont toujours les mieux reçues. C’est de quoi j
désir de vengeance qu’elle découvre, on y remarque aisément une autre
passion
qui la retient, et qu’elle paraît incomparablemen
ordre qui n’épargne aucune personne, ils expriment beaucoup mieux les
passions
violentes que les modérées, les injustes que les
arle, on leur adresse des vœux, des prieres avec toute l’ardeur de la
passion
; que ne méritent pas les déesses des coulisses à
fois la statue de la courtisanne Phriné. On voyoit sur son visage la
passion
de l’artiste. Elle fut placée sur une colonne dan
aits attestés, pourtant dans l’histoire ; & que l’aveuglement des
passions
rend très-croyables. Quoiqu’il en soit, la cause
ce sont des Phrines, des Laïs, des Aspasies ! victimes généreuses des
passions
, elles se livrent pour le bien public, & corr
rs de l’amour ; la vue des actions les plus indécentes, excitoit à la
passion
la plus honteuse ; enfin il calmoit les remords &
udités entrepris d’abord par le crime est le plus parfait, lorsque la
passion
a tenu le pinceau. C’est un homme qui prépare du
es libertins sont bien plus indulgens. Chez eux tout ce qui excite la
passion
est un chef d’œuvre. La peinture & le vice se
n, Roi de Tyr, pere de Didon, Reine de Carthage, avoit réellement une
passion
insensée pour une statue de Venus ; Ovide, le thé
pts, les plus grands, les plus coupables effets sur les cœurs, par la
passion
qu’elles font naître, & sont par conséquent u
es risques. La fragilité des femmes est même plus grande, & leurs
passions
plus vives ; & pour mieux étayer leur vertu,
oëte : élevés au-dessus des sens, la nature ne leur à point donné des
passions
; leur chair ne se révolte jamais ; ce ne sont po
lesse & leur innocence, que leur présence soit une barriere à nos
passions
: Nil dictu fædum visuque hæc limina tangas. Maxi
vres du pinceau. Voilà les fruits de la philosophie, elle amortit les
passions
dans l’imagination d’un sage, tous les objets son
s envoyerent chercher, & se livrerent à eux avec la plus violente
passion
: Cum vidisset depictas in pariete imagines chald
ppelle concupiscentia oculorum. Est-il rare de voir dans le monde des
passions
fondées sur des portraits, entretenues par des po
aits, entretenues par des portraits ? C’est la preuve ordinaire de la
passion
d’avoir le portrait de ce qu’on aime, l’étaler ch
fructu ; mais dont la vuë empoisonnée fait naître le désir, excite la
passion
, enflâme la concupiscence, & conduit au péché
tout, cette image adorée comme l’original, est devenue une idole, la
passion
lui a rendu un culte sacrilége, & de combien
rsonnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la
passion
jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes
es tenir ; mais pensent-ils qu’elle les entend ? Ce n’est donc qu’une
passion
insensée, qui excitée par son objet, se réalise d
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