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1 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35
CHAPITRE II. De la passion d’ amour sur le Théâtre. Suivant le sentiment des perso
le Théâtre. Suivant le sentiment des personnes les plus graves, l’ amour et les femmes fournissent les deux principaux mot
choses aussi opposées que le sont la sagesse et la licence. Quant à l’ amour , on ne peut pas disconvenir qu’il ne soit très da
s de cette passion, lorsqu’elle est devenue vicieuse. Or la passion d’ amour la plus pure peut perdre sur le Théâtre toute son
ontraire. Les hommes et les femmes y prennent au premier coup d’œil l’ amour le plus vif l’un pour l’autre : ils se l’avouent
ination, qu’il prétend se faire admirer. Qu’on ne me dise pas que des amours qui causent tant de tourments à ceux qui en sont
s peines dans sa fin, comme dans son progrès : mais malheureusement l’ amour de Théâtre, et surtout celui de la Comédie, a tou
sentation des maux que souffrent les Amants, ne détournera point de l’ amour , et que les Spectateurs, après avoir plaint les A
prouve le grand tort qu’ont la plupart des Poètes, qui représentent l’ amour sur la Scène, plutôt comme une vertu, que comme u
’amour sur la Scène, plutôt comme une vertu, que comme une passion. L’ amour , je parle de celui qui peut faire le sujet d’une
ateurs et pour la correction des mœurs. On répondra, peut-être, que l’ amour dans les Tragédies, qui est presque toujours malh
pour fournir à la correction des mœurs, et qu’ainsi il n’y aura que l’ amour de la Comédie à réformer. Je ne répondrai pas à c
de partie d’examiner en détail les Tragédies, surtout par rapport à l’ amour , c’est là que je me réserve à prouver que cette p
e autre, à la correction des mœurs. Mais quelles sont les Pièces où l’ amour soit instructif à ce point ? J’avoue que, dans le
érence entre les Modernes et les Anciens, que les Anciens n’ont mis l’ amour sur leur Théâtre que très rarement, et que les Mo
toutes leurs fables. Puisque les Modernes ne savent parler que de l’ amour sur la Scène, ce qui est la marque certaine, ou d
et les devoirs autorisent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’ amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial,
sent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’ amour paternel, de l’amour filial, de l’amour de la Pat
ait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’ amour filial, de l’amour de la Patrie : voilà des intér
ets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial, de l’ amour de la Patrie : voilà des intérêts tendres et vifs
en se trouver quelqu’un qui ne soit pas sensible aux impressions de l’ amour , tel qu’on le voit communément sur le Théâtre, et
citoyen, et que l’action théâtrale de ce jour-là ne traitat que de l’ amour de la Patrie ; loin d’en blâmer l’Auteur, il n’es
r et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la passion de l’ amour , ainsi qu’on a coutume de nous la représenter, ne
r dans la vie, qui, sur le Théâtre, ne soit asservi à la passion de l’ amour . Vis-à-vis d’elle la nature même perd ses droits 
ême, on voit des Princes qui ne veulent pas régner aux dépens de leur amour . On pourrait rapporter une infinité d’exemples au
s des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’ amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans
ies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’ amour qui cause les divisions dans les familles, le mép
aire sa passion. On pourrait regarder comme une espèce de nouveauté l’ amour que les Modernes ont introduit dans la Tragédie ;
ons que trop combien est ancienne la méthode de la faire rouler sur l’ amour . Il y a près de deux mille ans, que les Comédies
ansmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’ amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parl
le, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’ amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y
jouir d’une chose aussi souvent et depuis si longtemps rebattue que l’ amour de Théâtre ? Ne doit-il pas paraître extraordinai
us de Bacchus ; et que notre Parterre ne se mette pas à crier, plus d’ Amour , plus d’Amour. En effet, n’est-il pas ridicule qu
; et que notre Parterre ne se mette pas à crier, plus d’Amour, plus d’ Amour . En effet, n’est-il pas ridicule qu’en allant au
ces ? Toujours la même chose ! Eh que l’on crie donc à la fin, plus d’ amour , plus d’amour. Si le Théâtre moderne avait commen
la même chose ! Eh que l’on crie donc à la fin, plus d’amour, plus d’ amour . Si le Théâtre moderne avait commencé par la pass
, plus d’amour. Si le Théâtre moderne avait commencé par la passion d’ amour , je suis persuadé qu’on l’aurait étouffé dès le b
2 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178
ble au nouveau Théâtre : On pourrait dire que c’est une Tragédie sans amour  ; puisque celui d’Achille (qui a tous les caractè
sans amour ; puisque celui d’Achille (qui a tous les caractères de l’ amour conjugal) est plutôt un devoir qu’une faiblesse ;
jugal) est plutôt un devoir qu’une faiblesse ; et que c’est moins son amour , que sa passion pour la gloire qui donne lieu aux
e qui donne lieu aux transports qu’il fait éclater. Il est vrai que l’ amour insensé d’Eriphile pourrait paraître illégitime ;
sé d’Eriphile pourrait paraître illégitime ; mais, outre que c’est un amour caché et nullement de mauvais exemple, on verra q
ue je ne me suis pas donné la peine de rechercher. HERACLIUS. L’ Amour d’Eudoxe et d’Héraclius est traité dans cette Tra
ne se trouvent jamais tête à tête sur le Théâtre pour parler de leurs amours . Quant à l’amour de Pulchérie et de Léonce, outre
ais tête à tête sur le Théâtre pour parler de leurs amours. Quant à l’ amour de Pulchérie et de Léonce, outre qu’il ne leur éc
on qui fasse connaître leur passion, je trouve que c’est une espèce d’ amour que ni les Anciens, ni les Modernes n’ont jamais
n, je ne sais s’il aurait mieux réussi que dans celle de Stilicon ; l’ amour y est traité avec la plus grande précaution ; tou
est traité avec la plus grande précaution ; tout y est instructif ; l’ amour caché de Placidie y est puni par son orgueil même
la seule faute qu’on peut lui imputer, si c’en est une) ce misérable amour , dis-je, quoique très innocent, est celui qui lui
r nous faire sentir de quelle manière on peut traiter la passion de l’ amour sur le Théâtre : on pourrait ajouter même qu’Euri
, rien n’est plus capable de nous inspirer une crainte salutaire de l’ amour que les excès et les transports effrénés où cette
celles que je rejette : mais, dans Andromaque, il ne s’agit que d’un amour tout naturel, et qui, eu égard aux personnes et a
à rejetter ; puisqu’elle peut s’appeller le triomphe de la passion d’ amour , c’est précisément par cette raison que j’ai voul
e soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la passion d’ amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’il aura r
au mal. De toutes les passions qui tyrannisent les hommes, celle de l’ amour est la seule que l’on puisse présenter aux Specta
’autre en faisant voir la passion punie dans le vicieux. La passion d’ amour , au contraire, est un Caméléon qui change de coul
s malheureux, sont d’autant plus propres à corriger, que les Scènes d’ amour de la même Tragédie en sont plus capables de corr
nt plus dangereux. Quant à ce qui regarde l’instruction, la passion d’ amour appartient autant à la Tragédie, à la Tragicomédi
on ne voit pas un Acteur qui ne soit vivement possedé de la passion d’ amour  ; et ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’une Piè
Pièce, dont le fondement, les motifs et la diction ne respirent que l’ amour , me paraît un modèle parfait de la correction que
les hommes en général peuvent apprendre à faire marcher la passion d’ amour dans la route que la bonne morale et les égards d
de la société lui ont marquée. Les hommes et les femmes y traitent l’ amour avec une retenue et avec une modestie qui sont di
, parce que la façon avec laquelle on traite aujourd’hui la passion d’ amour déshonnore également tous les hommes. N’est-il pa
homme, et qu’il voulût n’avoir rien à se reprocher sur l’article de l’ amour , il trouverait, dans la Pièce de D. Sanche d’Arag
Pièce : on ne peut trop condamner, je le répète encore, la passion d’ amour , lorsqu’elle est empoisonnée, comme on la trouve
singulière ; il fait sentir avec qu’elle précaution il faut traiter l’ amour sur la Scène, pour ne pas s’écarter des égards de
’examen qu’il en fait, s’exprime en ces termes. « Les tendresses de l’ amour humain y font un si agréable mélange avec la ferm
Beaucoup moins que mon Dieu, Mais bien plus que moi-même. » Voilà l’ amour divin et l’amour humain aussi proches l’un de l’a
e mon Dieu, Mais bien plus que moi-même. » Voilà l’amour divin et l’ amour humain aussi proches l’un de l’autre qu’il est po
ète pouvait se dispenser de mettre dans la bouche de Pauline le mot d’ amour , qui force Polyeucte à lui faire la réponse que n
ou, s’il l’eût fait, on aurait pu, avec justice, le lui reprocher. L’ amour de Sévère, qui arrive dans l’intention d’épouser
du Théâtre de la Réformation. MANLIUS CAPITOLINUS. La passion d’ amour , qui est l’objet que j’attaque partout où je le r
tre, comme je l’ai déjà dit. Dans Manlius Capitolinus je trouve que l’ amour de Servilius et de Valérie ne peut être que très
baïde pour sa première Tragédie ; et en même temps il reconnaît que l’ amour , qui a d’ordinaire tant de part dans les Tragédie
pareil. Pierre Corneille se fait une gloire de ne pas avoir traité l’ amour , comme à l’ordinaire, dans sa Tragédie de Sertori
ontraire, semble vouloir s’excuser d’avoir donné très peu de part à l’ amour , dans sa Thébaïde : c’est que le premier était âg
pour tirer vanité (comme a fait Corneille) d’avoir su se passer de l’ amour dans sa Thébaïde : mais il s’en serait passé sans
es raisons qu’il donne, pour n’avoir pas fait jouer un grand rôle à l’ amour dans sa Thébaïde, lui auraient suffi pour se disp
s et de ses contemporains : il ne se contenta pas même de mettre de l’ amour dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi,
tre de la Réforme, il y aurait peu de chose à changer dans la Scène d’ amour entre Hémon et Antigone ; je crois même qu’on pou
lors ; mais je ne puis me dispenser de dire un mot sur l’article de l’ amour , qui est le fondement de la Tragédie d’Inès, et l
un exemple la vérité de ce que j’ai avancé plus haut, à savoir que l’ amour affaiblit et détruit même toute la majesté de la
que je le renvoie à mes Observations sur la Comédie.11 La passion d’ amour , par rapport à la Tragédie d’Inès, doit être exam
ux Spectateurs, en leur faisant sentir le bonheur que peut procurer l’ amour conjugal. Mais, de l’autre côté, Inès et Dom Pedr
contre lui, ne devient-il pas un exemple très instructif, lorsque son amour , sa désobéissance et sa fureur le plongent dans l
la Tragédie d’Inès de Castro, envisagée dans le point de la passion d’ amour telle qu’on la voit dans la représentation, ne pe
is dans les Tragédies modernes. Je n’ai rien à dire non plus contre l’ amour de Plisthène et de Théodamie ; c’est plutôt l’eff
uisqu’il se trouve à la fin qu’ils sont frère et sœur : cependant cet amour a servi infiniment à l’Auteur, que je trouve très
i l’Auteur les a-t-il évitées avec grand soin, et ne s’est servi de l’ amour que pour donner plus de force à la compassion de
ropositions de Pharasmane ; mais elle rejette, avec la même fermeté l’ amour d’Arsame son fils ; quoiqu’elle soit prévenue en
son meurtrier en même temps ; elle donne alors des marques si vives d’ amour et de soumission à la volonté de Rhadamiste, que,
t suffisamment la différence qui se trouve entre les deux intrigues d’ amour des Tragédies de Mithridate et de Rhadamiste, je
e de la Réformation. Il est vrai que Pilade aime Iphigénie ; mais cet amour n’est connu que par un mot, et est traité avec la
iner cet article par un exemple remarquable des excès de la passion d’ amour  ; car ces excès fidèlement représentés sont selon
si utiles pour corriger les mœurs que la peinture des faiblesses de l’ amour me paraît capable de les corrompre. Il peut se fa
je conserve : il dira peut-être que, si dans ces Pièces la passion d’ amour est accompagnée d’une morale pure et d’une instru
sé précisément comme il doit l’être, pour nous fournir l’exemple d’un amour capable de corriger et d’instruire En effet, l’am
r l’exemple d’un amour capable de corriger et d’instruire En effet, l’ amour violent de Titus et de Tiberinus, tous deux fils
e tant de crimes et tant de malheurs. Dans Titus et dans Tiberinus, l’ amour de la Patrie, ce qu’ils doivent à leur père, le s
tre. Quand les Auteurs se seront imposés la loi de punir la passion d’ amour dans leurs Ouvrages, comme ils punissent toutes l
viendra utile à la République : mais toutes les fois que la passion d’ amour sera non seulement accompagnée de mollesse, mais
3 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265
quant au Théâtre de la Réforme, il n’adopterait jamais une passion d’ amour telle que celle de Chimène et de Rodrigue ; et ne
re qu’une jeune fille abandonnée de son Amant. Voilà ce que produit l’ amour  ; comme cette passion est égale dans tous les cœu
ble à la majesté tragique. On pourrait aussi examiner si la passion d’ amour , telle qu’on la représente dans cette Tragédie, c
raître Cléopâtre sur la Scène, ou retrancher tout ce qui concerne les amours de César avec Cléopâtre : mais, outre que c’était
ce soutenable sur le Théâtre de la Réformation. Les circonstances des amours de César et de Cléopâtre sont si généralement con
uption du siècle qui ait pû faire tolérer, sur la Scène, la passion d’ amour traitée de la manière dont elle l’est dans Mithri
er aucune mauvaise impression dans le cœur des Spectateurs. Si donc l’ amour de Mithridate a fait paraître dans cette Pièce be
e Bérénice fait consister la grandeur d’âme de Titus à triompher de l’ amour , et à sacrifier sa Maîtresse à l’Empire de Rome.
de penser, qu’il ne faudrait jamais choisir dans les faiblesses de l’ amour des sujets dignes de la majesté tragique. Les Tra
ambition pour motif de l’action tragique, et quelquefois la passion d’ amour aussi, dans le dessein de la rendre instructive,
es Héros ; Phèdre et Andromaque, ce n’est que l’excès de la passion d’ amour , qui fait le motif de l’action tragique : ainsi j
ique : ainsi je suis porté à conclure qu’il n’y a que l’ambition et l’ amour qui puissent fournir des sujets convenables à la
ernes ont suivi les Anciens : comme eux, ils ont fait l’ambition et l’ amour la base de la Tragédie ; avec cette différence né
passion est toujours constamment la même, au lieu qu’ils ont avili l’ amour  : ne le traitant jamais en grand, mais dans la fa
qui convienne à la majesté tragique : et si nous voulons y associer l’ amour , que ce soit (je le répète encore) dans le fort e
aignant de la voir monter sur son Trône, parce qu’elle a inspiré de l’ amour à ses deux fils. Rodogune de son côté ne me paraî
omans, je ne crois pas que l’on puisse en trouver un, où la passion d’ amour soit plus vivement marquée qu’elle l’est dans l’H
, qui fait le fond de la Tragédie du Comte d’Essex. Si l’on examine l’ amour d’Elisabeth, et la peinture qu’en fait Elisabeth
forcé de reconnaître cette vérité. La Reine dit à sa confidente : L’ amour par le respect dans un cœur enchaîné, Devient plu
e rien de plus. Quel mélange de corruption et de vertu ! La passion d’ amour , soit qu’on la montre du côté du vice ou du côté
fait parade ensuite lorsqu’elle dit, que pour toute récompense de son amour le Comte doit être content de la voir, de soupire
homme du commun ? Au surplus, on ne peut pas démêler quel obstacle l’ amour de la Reine apporte à la nouvelle passion du Comt
ex, qu’on est indécis, si on doit plutôt le plaindre que le blâmer. L’ amour , traité avec cette espèce d’inaction, ne fera jam
ndre, fût annexé à l’action de la Pièce comme un épisode. En effet, l’ amour de Porus et de Taxile pour Axiane, et l’amour d’A
un épisode. En effet, l’amour de Porus et de Taxile pour Axiane, et l’ amour d’Alexandre pour Cléofile font le nœud de l’actio
ontre Porus n’en occupe que la plus petite partie. Racine justifie l’ amour d’Alexandre pour Cléofile par l’autorité de Justi
en qu’il ne puisse pas le défendre comme Poète tragique. La passion d’ amour , qui du temps de Racine s’était si généralement e
e profusion. En effet, je crois que si on représentait Alexandre sans amour , les Spectateurs s’en accommoderaient mieux, quoi
d’âme, de la magnanimité et du courage, et le faible de la passion d’ amour paraîtra toujours en défigurer le caractère. Bref
es plus vertueux et les plus grands Héros, non seulement la passion d’ amour est excusable, mais que d’une certaine façon elle
LAS. La Tragédie de Venceslas de Rotrou nous présente la passion d’ amour dans un point de vue qui de notre temps ne serait
lui ont toujours fait ou tâché de faire croire aux Spectateurs que l’ amour dans leurs Tragédies était enfanté par la vertu.
ont si vives, l’ayant détesté comme Amant, le refuse comme mari. Si l’ amour condamnable de Ladislas reçoit le salaire qui lui
cène est le Serrail du Grand Seigneur, et l’action ne roule que sur l’ amour de deux femmes pour un homme ; Bajazet aime et es
sibles pour détruire la commune opinion, qu’il ne se passe, en fait d’ amour au Serrail, que des intrigues d’une nature à ne p
it rien imaginer de plus adroit pour donner un air de bienséance à un amour , qui n’est pas moins vif que tendre. Aussi, malgr
t mériter d’être critiqués, mais seulement par rapport à la passion d’ amour , et à tout ce qui intéresse les mœurs. J’ai exact
l’Astrate de M. Quinault. Ce n’est pas une bonne Tragédie, et c’est l’ amour mal imaginé, selon moi, qui lui fait tort. Agenor
urs caractères sont faux dans l’héroïsme, dans le politique et dans l’ amour même ; C’est l’amour qui produit tout cela, et c’
aux dans l’héroïsme, dans le politique et dans l’amour même ; C’est l’ amour qui produit tout cela, et c’est de ce point que p
4 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259
nos Voisins font à notre Tragédie, est d’être un Poëme tout rempli d’ Amour , au lieu qu’il devroit être tout rempli de majest
pli d’Amour, au lieu qu’il devroit être tout rempli de majesté : or l’ Amour & la Majesté s’accordent mal ensemble, comme
e, en Italie, en Angleterre, & en Espagne, n’est-il point parlé d’ Amour  ? & dans quel stile en est-il parlé ? C’est b
, Helene, & Venus, lui fournissoit bien des occasions de parler d’ amour  ; au lieu que le Siége de Jérusalem n’en présento
seulement quand il chante la guerre, qu’il ne songe point à parler d’ amour  ; il n’y paroît pas songer d’avantage dans le Poë
s larmes, & à peindre des douleurs véritables, Dût connoître l’ Amour & ses folles douleurs. Leur unique objet é
l semble que dans son Antigone il ne pouvoit se dispenser de parler d’ Amour . Antigone pour avoir donné la sépulture au cadavr
cene des femmes amoureuses, & a été regardé comme le Peintre de l’ Amour . Il est très attentif, dit Longin, à traiter d’un
à traiter d’une maniere Tragique ces deux Passions, la Fureur & l’ Amour . Euripide ne parle jamais le langage de la tendre
amais le langage de la tendresse, il peint seulement les fureurs de l’ Amour  : c’est ce que Longin appelle traiter cette Passi
sur le nôtre. La Médée d’Euripide est une Piéce pleine de fureur sans amour . Jason voulant se justifier de répudier sa femme
s besoin de raisons politiques ; son excuse est toute prête ; c’est l’ Amour  : Je vois mon crime en l’une, en l’autre mon e
ans Corneille : & Longepierre lui fait dire, Oui, transporté d’ amour & voyant ce que j’aime J’oublie & mon d
mp; moi-même ; Je m’enyvre à longs traits d’un aimable poison : L’ Amour devient alors ma suprême raison. Quand Médée a
tué, elle prétend que cette Ombre lui doit pardonner une rage dont l’ amour a été la cause. Ah ! pardonne, chere Ombre, à
se. Ah ! pardonne, chere Ombre, à ma rage inhumaine, Pardonne, l’ Amour seul a causé ma fureur. Belle raison de consol
que des Romans de Chevalerie, productions de l’ignorance, & de l’ amour du Merveilleux. Ces Ouvrages sont si anciens, tan
s’entretenoit que des exploits incroyables, & de la constance en amour de ces Chevaliers aussi admirables par leur coura
e, comme Cervantes le fait dire à son D. Quichotte, un Chevalier sans amour , est un arbre sans feuilles & sans fruit, un
Tasse, d’être un Soldat de J.C. fit gloire aussi jusqu’à la mort d’un amour adultere. Dans un tems que tout dévot Chevalier a
veraine de son esprit, & ne manquoit pas d’allier le langage de l’ amour à celui de la dévotion, comme a fait Petrarque. P
i de la dévotion, comme a fait Petrarque. Pouvoit-on s’imaginer que l’ amour ne devoit point s’accorder avec la majesté de la
ui moins raisonnables que l’Astrée, ne parloient comme l’Astrée que d’ amour , & contenoient les galanteries & les bill
cause de notre maniere de penser sur le point d’honneur, & sur l’ amour . Il faut bien que Rodrigue tire vengeance, mais d
é,  Et l’offenseur, le pere de Chimene. Pere, Maîtresse, Honneur, Amour , &c. Comment se tirer de cet embarras ? Il
ut perdre Chimene. N’imputons point à un Génie tel que Corneille l’ amour de ce langage, ne l’imputons qu’à son siécle. Il
qui mit sur la Scene la Raison, mais il fut obligé d’y mettre aussi l’ Amour  ; & voyant l’effet qu’il produisoit, lorsqu’i
édie, il n’hésita pas de prononcer, qu’il est à propos d’y mêler de l’ Amour parce qu’il a beaucoup d’agrément. Boileau lui-mê
. Il se contenta de demander cette réforme. Corneille qui mit de l’ Amour dans toutes ses Tragédies, même dans les Saintes,
à ses lumieres, quel parti pouvoit-il prendre ? Bannir entierement l’ amour de notre Théâtre, n’étoit pas le projet d’un jeun
is certain) aucun empire sur lui, & qu’on se représente parlant d’ Amour parmi les femmes, un homme qui uniquement occupé
qui nous l’apprend au même endroit : Jamais chez lui la Passion de l’ Amour n’est épisodique ; elle est le fondement de toute
est-à-dire servir une Divinité. Enfin il fit une troisiéme réforme. L’ Amour avoit toujours été nommé la belle Passion des ame
e cede est un lâche, & ne sait pas aimer. Il faut même que cet Amour soit victorieux de la respectable amitié qui a re
respectable amitié qui a regné jusques-là entre ces deux Freres, L’ Amour , l’Amour doit vaincre, & la triste amitié N
le amitié qui a regné jusques-là entre ces deux Freres, L’Amour, l’ Amour doit vaincre, & la triste amitié Ne doit êt
la mort de son Amant, & de montrer du courage ; elle répond que l’ Amour ne prend point de loix   De ces cruels tyrans
sseur de Corneille, on ne trouve plus ces maximes ni ces exemples : l’ Amour y est toujours soumis au devoir, ou malheureux &a
cependant, je suis forcé de l’avouer, plus dangereuse que celles où l’ Amour donnoit de mauvais exemples. Et pourquoi ? Parce
donnoit de mauvais exemples. Et pourquoi ? Parce que dans celles-ci l’ Amour parle son langage véritable, ce qui, malgré les i
cause que les Poëtes qui sont venus depuis, ont voulu faire parler l’ Amour aussi tendrement & ne l’ont pas toujours fait
die. Il osa faire plus, il osa comme Euripide εκτραγῳδῆσαι, traiter l’ Amour d’une maniere tragique, & peindre dans Phedre
5 (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152
UE. Quoi ? TIMANTE. Qu’on peut faire de fort belles Tragédies sans amour  ; je parle de l’amour tendre et passionné des Ama
Qu’on peut faire de fort belles Tragédies sans amour ; je parle de l’ amour tendre et passionné des Amants. CLEARQUE. Je ne
e sais qu’il est incomparable en cela, mais il a bien fait voir que l’ amour n’est pas la seule passion qui puisse réussir sur
r où il était, qu’une Tragédie ne pouvait se soutenir sans un violent amour . En effet tout le monde a été pour cette Tragédie
ession qui n’en ont pas été contentes : C’est sans doute, parce que l’ Amour n’y règne pas, comme dans le Bajazet ou la Béréni
s le Bajazet ou la Bérénice. CLEARQUE. Il me semble néanmoins que l’ amour joue dans la pièce dont vous parlez ; Eriphile, A
ragédie, et je doute que la pièce pût se soutenir, si vous en ôtiez l’ amour d’Achille et d’Iphigénie, et la jalousie d’Eriphi
MANTE. Vous n’entrez pas dans ma pensée, je ne blâme point du tout l’ amour d’Achille. Je loue même l’Auteur d’avoir introdui
e qui est si beau : prenant la chose de la manière qu’il l’a prise, l’ amour lui était nécessaire, on aurait trouvé fort étran
ux parler : je dis seulement qu’on peut faire une belle Tragédie sans amour  ; je ne dis pas que l’Auteur d’Iphigénie a dû n’e
ples de notre Temps : car que les Grecs aient fait des Tragédies sans amour , et qu’ils y aient réussi, cela ne fait rien cont
vaient du temps de Sophocle et d’Euripide, des Pièces de Théâtre sans amour , pourquoi ne veut-on pas qu’on les approuve aussi
Quelle raison je vous prie avons-nous maintenant de faire paraître l’ Amour sur le Théâtre, quelle raison avaient-ils de le b
il point d’Amantes et d’Amants du temps d’Euripide et de Sophocle ? l’ Amour était-il inconnu pour lors ? et n’en ressentait-o
à la prière de laquelle il entreprit la conquête de l’Ile de Samos. L’ amour de ce Général des Athéniens, était connu de tout
r de faire voir sur la Scène une peinture de tous les mouvements de l’ amour . Ce grand Poète n’aurait jamais donné ni l’Œdipe
n’eût pas fait plus de scrupule que nos Auteurs, de faire paraître l’ amour sur le Théâtre. CLEARQUE. Je vois bien que Soph
ustifié aujourd’hui, quand il dit, qu’il fait des Tragédies pleines d’ amour , parce qu’on n’en veut point voir d’autres. TIMA
TIMANTE. Si je vous montre qu’on peut faire de belles Tragédies sans Amour , il ne sera pas vrai de dire qu’on est en droit d
e bon sens. CLEARQUE. Mais de bonne foi, vous qui ne voulez point d’ Amour , pourriez-vous souffrir un Personnage aussi peu g
ail. Vous voyez que je ne suis pas trop austère, sur le Chapitre de l’ Amour , puisque je n’en veux point de médiocre. CLEARQU
s de ce temps, où la Vertu est presque toujours récompensée ; et où l’ Amour le plus violent est honnête, et dans les bornes d
e puisse produire la vue d’une jeune Princesse, qui ne pense qu’à son Amour , qui ne parle que de son Amour, qui cherche avec
jeune Princesse, qui ne pense qu’à son Amour, qui ne parle que de son Amour , qui cherche avec empressement celui qu’elle aime
ssez de force pour imiter leur vertu, tout le cœur se porte vers leur amour , le moindre mal qui en puisse arriver, est de se
vantage les espritsi. Qu’un Bourgeois ou qu’un Valet débauché parle d’ amour dans une Comédie, on s’en défie aussitôt, et l’on
res et d’une si haute vertu, qui n’ont pas fait scrupule d’avoir de l’ amour . Ainsi le cœur s’accoutume insensiblement à l’amo
pule d’avoir de l’amour. Ainsi le cœur s’accoutume insensiblement à l’ amour  : Une jeune fille souhaite de trouver un Amant au
lle ne trouve point qu’il y ait de mal à écouter un homme qui parle d’ amour , puisqu’une Princesse si fière le souffre bien, e
es gens à demi corrompus, principalement quand ces beaux sentiments d’ Amour sont dans la bouche de personnes bien faites, et
ssein était aussi de vous montrer qu’on peut faire des Tragédies sans amour , et auxquelles par conséquent on peut assister sa
e danger auquel on s’expose en allant à la Comédie, ne vient que de l’ amour qu’on y dépeint ? TIMANTE. Je le crois ainsi, s
is donc qu’à ne considérer la Comédie que comme un Spectacle, c’est l’ amour seul qui la rend mauvaise. Les autres passions ne
s pas qu’on puisse voir sans s’ennuyer une pièce où il n’y aurait nul amour . TIMANTE. Vous avez vu l’Iphigénie, et vous ne
s avez vu l’Iphigénie, et vous ne vous y êtes point ennuyé ; est-ce l’ amour d’Achille qui en a été cause, la tendresse d’Agam
ncesse, tout cela ne vous a-t-il pas, pour le moins, autant plu que l’ amour d’Achille ? Achille lui-même ne vous a-t-il pas a
it ce que sa gloire lui inspire, que quand il semble s’abandonner à l’ amour  ; et ne m’avouerez-vous pas qu’il était aisé de n
e point ennuyer à l’Iphigénie, quand il n’y aurait point eu du tout d’ amour  ? CLEARQUE. Je n’en sais rien, et je ne voudrai
se, sans le rôle d’Achille. TIMANTE. Mais si au lieu de donner de l’ amour à Achille, on se fût contenté de lui donner de la
édit dans l’Armée ? Ce sentiment pouvait produire le même effet que l’ Amour , et il aurait été plus conforme au naturel dont l
le faire entrer dans l’intrigue par quelque passion aussi forte que l’ amour  ; on pouvait même tirer Oreste du Berceau et le f
is que si l’Auteur d’Iphigénie avait voulu nous donner une pièce sans amour , il aurait bien trouvé le moyen de la rendre bonn
si beau. Je dis bien plus, excepté quelques Pièces qui sont toutes d’ amour , les plus belles Tragédies que nous ayons vu depu
ctères de cette nature, qui quoique fort éloignés des tendresses de l’ Amour , ont ravi et ravissent encore ceux qui les voient
t s’ils ont plu par d’autres passions, ne peut-on pas trouver, sans l’ amour , de quoi soutenir une action depuis le commenceme
gédie arrive à sa fin par les autres passions, encore mieux que par l’ amour . La fin d’une Tragédie est d’exciter la pitié et
inte ; est-il nécessaire pour me faire craindre, qu’un homme ait de l’ amour , et ne peut-on avoir pitié que d’un Amant malheur
fait nulle pitié, parce qu’il s’est lui-même attiré sa perte par son amour . Il en est de même de tous les autres Héros qu’on
grand homme perde ou la victoire ou la vie pour avoir trop écouté son amour , la compassion que l’on aurait pour lui sans cela
la crainte, qui est le second effet de la Tragédie, vous savez que l’ amour n’est guère capable de la faire naître en nos cœu
s dans les Tragédies Grecques est produit par d’autres passions que l’ amour . Cette Tragédie dont la représentation donna la f
esprits. Or il est croyable qu’Andromède et Persée ne parlaient que d’ amour  ; qu’auraient-ils pu dire autre chose ? TIMANTE.
qu’auraient-ils pu dire autre chose ? TIMANTE. Je suis fâché pour l’ amour de vous de ce que cette Tragédie est perdue, car
agédies que je me fonde pour dire que la Tragédie peut produire, sans amour , les effets pour lesquels elle a été inventée. Ce
ne désapprouveraient pas une Pièce, où il n’y aurait point du tout d’ amour , pourvu qu’elle fût bien conduite, et que les aut
si parfaite, ne se contenterait pas de leur faire des Tragédies sans amour , il leur donnerait des spectacles encore plus sai
je ne voudrais pas aussi que sa faiblesse allât jusqu’à prendre de l’ amour . Cette passion a je ne sais quoi qui sied mal à u
doute un exemple trop dangereux pour les Spectateurs. Mais, excepté l’ amour , il pourrait sentir les autres passions. Il pourr
erais encore moins de commencer par un sujet où il n’y aurait point d’ amour , ou par le nom d’un Martyr ; ce ne serait pas le
esse ont les mêmes caractères, et presque la même intrigue : C’est un amour violent auquel on s’oppose, c’est une jalousie qu
oujours les mêmes passions. Si l’on pouvait se résoudre à sortir de l’ amour  : Il y a une infinité d’événements mémorables dan
illustre dans lequel n’ayant point à représenter les tendresses de l’ amour , il pourrait se donner tout entier aux sentiments
emme, cela n’est-il pas aussi recevable que d’en faire sans y mêler d’ amour  ? TIMANTE. Les Auteurs vous diront aussitôt, qu
oir leur part aussi bien que les hommes. Pour moi qui ne veux point d’ amour dans les Tragédies, il me semble que l’on peut n’
l me semble que l’on peut n’y mettre point de femmes ; car, excepté l’ amour , toutes les autres passions peuvent se soutenir s
que nous n’avons pas. S’ils font paraître quelque femme transportée d’ amour , comme Phèdre dans l’Hippolyte d’Euripide, ils av
Phèdre dans l’Hippolyte d’Euripide, ils avertissent aussitôt que cet amour est un effet de la vengeance des Dieux, et non pa
une chose fort à souhaiter que l’on pût réussir dans la Tragédie sans Amour . Je sais bien qu’il est difficile de l’entreprend
eprendre, et encore plus d’y réussir dans un siècle où l’on veut de l’ amour et de la galanterie partout.   FIN.   Permis d’i
6 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233
Tragédies à corriger. BRITANNICUS. Les amours de Junie, de Britannicus et de Néron, entrelassés
ne serait point affaiblie par les vers et par le jeu de ces Scènes d’ amour qui en font disparaître toute la noblesse. Je ne
fet Racine n’avait pas besoin) en sorte qu’il ne fût point question d’ amour dans cette Pièce, mais seulement de la politique
t très convenable au nouveau Théâtre. CINNA. Il me paraît que l’ amour de Cinna et d’Æmilie affaiblissent considérableme
un motif assez fort pour conspirer contre Auguste, sans intéresser l’ amour dans leur projet. En effet, les remords de Cinna
. Pierre Corneille, dans ce monologue, fait lui-même la critique de l’ amour , indigne de traverser les beaux sentiments qui an
e Tragédie parfaite, je voudrais retrancher jusqu’à la moindre idée d’ amour dans le cœur d’Æmilie ; j’ai toujours pensé, en v
ui entre dans cette pensée, regardera les plus vives expressions de l’ amour d’Æmilie, comme autant de feintes auxquelles elle
, et peut-être supérieur en quelques parties. J’ai parlé ailleurs des amours surannés de Philoctète et de Jocaste :12 étant à
dans l’antiquité : je ne puis voir sans quelque peine, il est vrai, l’ amour de Camille pour Curiace ; les violents transports
cette Tragédie, personne ne s’imaginera qu’il y ait la moindre idée d’ amour  : Le grand Corneille y dit expressément : Vous n’
rand Corneille y dit expressément : Vous n’y trouverez ni tendresse d’ amour , ni emportement de passion, etc. Cependant, c’est
tendresse d’amour, ni emportement de passion, etc. Cependant, c’est l’ amour qui fournit les motifs de l’action, des épisodes,
Corneille, aussi bien que de nos jours, on voulait dans la passion d’ amour cette lâche faiblesse qui déshonnore notre Théâtr
ius, ce qu’il nous annonce dans sa Préface à l’égard des tendresses d’ amour et des emportements de passion. En examinant tout
mour et des emportements de passion. En examinant toutes les Scènes d’ amour de cette Tragédie, on verra qu’il n’y a que Viria
la passion peut inspirer ; et, si ce n’est pas devant l’objet de son amour , parce qu’il n’est point à portée de le faire, il
e, que des personnages livrés à tous les emportements de la passion d’ amour . Je suis même persuadé qu’il y a encore aujourd’h
es Tragédies à conserver. GETA. Je ne me déclare point contre l’ amour de Géta et d’Antonin son frère pour la même perso
son frère pour la même personne, et même pour une Vestale : plus les amours sont irréguliers, pourvu qu’ils soient punis, plu
en remerciant Géta de sa protection, et celui-ci ne lui déclarant son amour qu’en cette occasion, le Poète en aurait tiré une
oi que mort avant l’action, sert de motif à tout ce qui se fait ; les amours de César, et la querelle de Cléopâtre avec son fr
assion marche toujours, suivant le besoin, ou l’horreur du vice, ou l’ amour de la vertu ; et c’est l’effet de ce sentiment, q
ire la correction que j’ai indiquée. La Vestale ne doit point avoir d’ amour pour Géta ; et ce petit changement produira un ca
ne mettant dans le cœur d’Eurimaque d’autre sentiment que celui de l’ amour pour Pénélope, et de la politique pour s’emparer
corriger l’abus. En examinant cette Tragédie du côté de la passion d’ amour , je ne cesserai pas de remarquer ce qui aura rapp
e. Je pardonne à Médée d’être vivement piquée de ce divorce, soit par amour ou par délicatesse ; et je consens qu’elle cherch
comme je l’ai déjà dit et comme je le pense, l’horreur du crime, ou l’ amour de la vertu, qui établit la catastrophe. D’un aut
avec des yeux de critique. On ne parle, dans toute la Pièce, que de l’ amour de Lavinie pour Agrippa, et de l’amour d’Albine p
dans toute la Pièce, que de l’amour de Lavinie pour Agrippa, et de l’ amour d’Albine pour Tibérinus, qui passe pour le meurtr
, l’action ne pouvait être conduite à sa fin, que par les intrigues d’ amour de ces deux Princesses, et j’en étais sincèrement
èce, en conduisant l’action à sa fin, sans le secours de la passion d’ amour  ; je crois être parvenu à trouver ce que je n’esp
eur expédition : pour lors tout ce qu’elles diraient (soit à propos d’ amour ou de vengeance) serait autorisé ; et il n’y aura
le nouveau Théâtre. ROMULUS, de M. de la Motte. La passion d’ amour que M. de la Motte nous présente dans la Tragédie
arce qu’elle aime, pour ainsi dire, malgré elle : mais elle cache son amour avec soin, et même elle n’en parle pas ; parce qu
ré à la face des Autels. Je n’ai pû me résoudre à condamner un pareil amour  ; d’autant plus que, dans toute la Tragédie, il n
oi trouveraient peut-être quelque chose à reprendre dans les Scènes d’ amour qui se passent entre Artemise, Ilione et Adherbal
Il semble d’abord que cette Pièce ne nous présente pas une passion d’ amour , telle que nous la demandons pour le Théâtre de l
vera que cette première impression n’est pas conforme à la vérité. L’ amour d’Artemise et celui d’Ilione paraissent très rais
rbal que son père lui destine et qu’elle va épouser. Malgré cela, les amours de ces deux Princesses, quelques raisonnables qu’
la mort de leur Amant. On pourrait donc en conclure que la passion d’ amour de la Tragédie de Jugurtha ne doit inspirer aux S
l’examen du Cid ; mais le cas me paraît très différent. La passion d’ amour dans Artemise et dans Ilione n’inspire pas une si
rois jours dans sa maison de campagne, et qu’elle a vu par hasard. Un amour si violent et si subit n’est pas décent dans une
t voir avec quelle réserve il faut ménager une pareille déclaration d’ amour , si on veut garder les bienséances et le vraisemb
7 (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75
ée par Plutarque, ces naïvetés de la nature, & les badinages de l’ amour paternel. J’ai vû bien des Gens enchantés de ce t
line : le Théatre change ; on joue l’Ecole des Maris. En est-ce une d’ amour conjugal ? & cette satyre du mariage achevera
sentiment dont la nature l’avoit doué ; à censurer les Tragédies où l’ amour domine trop, & celles où il ne devoit point a
odernes, n’a pas moins à se reprocher que son Rival, d’avoir mis de l’ amour dans toutes ses Pieces. Observons ici en peu de m
égard entre ces deux maîtres de la scène, c’est que Racine traitoit l’ amour en homme de génie, & Corneille en homme d’esp
nt ce dernier qu’homme d’esprit, quand il veut parler le langage de l’ amour , je ne retranche rien de sa supériorité dans les
de plus vif, de plus passionné que le quatrieme livre de l’Enéïde ? L’ amour n’inspire point le sentiment, mais le sentiment d
ur n’inspire point le sentiment, mais le sentiment donne du génie à l’ amour . S’il en étoit autrement, comme presque tous les
s se piquent d’être amoureux, nous aurions toujours des Racines. Si l’ amour a fait dans les Arts de prétendus miracles ; s’il
enfermées dans la noble simplicité de ce vers ! c’est le sublime de l’ amour . J’admire encore plus ces deux vers célèbres que
précise & plus développée ce que j’ai avancé, que Racine traite l’ amour en homme de génie, & Corneille en homme d’esp
citera toujours comme un chef-d’œuvre la Scène où Phedre déclare son amour à Hippolyte. Quoiqu’il y ait dans cette déclarati
On y plaint Phedre ; on y tremble pour elle & pour Hippolyte ; l’ amour qui la dévore n’est entouré que de crimes & d
armé votre main. Mais non, dans ce dessein je l’aurois devancée ; L’ amour m’en eût d’abord inspiré la pensée. C’est moi, pr
the avec vous descendue, Se seroit avec vous retrouvée ou perdue. L’ amour ni l’esprit tout seul n’enfanteront jamais de mor
ssion ! Quelle fécondité d’idées, de sentimens & d’images ! Que l’ amour de Phedre est inventif ! Quelle promptitude à com
nsemble ; rien n’échappe à cette brillante imagination. Tout ce que l’ amour lui représente, elle croit le voir ; & tout c
dans lequel il demande à sa Maîtresse la permission de mourir. Mon amour vous le doit, & mon cœur qui soupire, N’ose s
sortir de votre empire. Je passe à des discours plus étendus, où l’ amour traité avec génie, doit déployer tout ce qu’il a
l’éloquence passionnée d’un Jeune homme plein d’audace, de courage, d’ amour , & proscrit par sa Maîtresse, qui n’attend qu
tial & sans préjugé, les Scènes de Corneille où il est question d’ amour , & les comparer à celles de Racine qui roulen
lus d’art que de sentiment, plus d’esprit que de génie. Chez Racine l’ amour n’a rien de sec & de forcé. Il s’insinue dans
orneille, cet Auteur en est moins excusable, puisqu’ayant introduit l’ amour dans toutes ses Tragédies, il a deux torts en cel
qui regarde les passions & les sentimens. La colère, la fureur, l’ amour , la jalousie, la haîne, l’ambition sont de tous l
tout le même. De toutes les passions dont nous sommes susceptibles, l’ amour est la plus naturelle & la plus commune à tou
e ? Encore une fois, c’est confondre les mœurs & les sentimens. L’ amour , la jalousie, & l’amour-propre, ont dans tous
onfondre dans les ressemblances générales. Ainsi donc Pyrrhus plein d’ amour & de présomption, a pû penser & dire ce q
ec Bajazet avant que de prononcer sa condamnation. Je connois peu l’ amour , mais j’ose te répondre Qu’il n’est pas condamné,
 ; c’est un modèle parfait de vertu. Nous n’avons point de Piece où l’ amour soit plus tragique ; il y produit des effets fune
plus loin l’art de la ressemblance & de l’imitation. Il y a de l’ amour , & du plus tendre & du plus touchant entr
tendre & du plus touchant entre Britannicus & Junie. Mais cet amour est innocent ; il est fondé sur la convenance, su
ique, où tout se rapporte au bonheur d’aimer, & aux plaisirs de l’ amour  ; mais principalement ces affreux préceptes où l’
ous jugeons des mœurs par les écrits, n’ont pas craint d’introduire l’ amour dans leurs Ouvrages ; mais il y est si insensé, s
ur cette déplorable passion. Dans Sophocle, le jeune Hémon plein d’un amour effréné pour Antigone, se poignarde lui-même dans
toit trop persuadé que la Scène Françoise ne pouvoit se soutenir sans amour . Le succès prodigieux & soutenu d’Athalie l’e
qui ne détruit point la critique judicieuse que faisoit M. Arnaud des amours d’Hippolyte & d’Aricie dans la Tragédie de Ph
re l’idée d’examiner de plus près ses Tragédies, en ce qui concerne l’ amour , & de marquer celles, où selon mes lumières,
es, où selon mes lumières, cette passion a trop de part ; celles où l’ amour peut être d’un dangereux exemple ; enfin les piec
fonde pour votre illustre Père, de mon amitié pour vous, & de mon amour pour la vérité. LaLa Thébaïde. Thébaïde a besoin
Racine sur l’usage ou sur l’abus qu’un Poëte tragique peut faire de l’ amour . On remarquera qu’il avoit déjà composé ses princ
qui parle. Il est nécessaire de rapporter d’abord ses expressions. L’ amour qui a d’ordinaire tant de part dans les Tragédies
ameuse haîne qui les occupoit tout entiers ? ou bien il faut jetter l’ amour sur un second personnage, comme j’ai fait. Pourqu
égrader la Tragédie. Ce seroit une preuve qu’elle ne peut se passer d’ amour . Je ne reconnois point à ce dogme le sublime Aute
vent point avoir du tout. JeAlexandre. ne voudrois pas non plus que l’ amour se fût glissé dans la Tragédie d’Alexandre, quoiq
r que par la Tragédie de son nom, qu’il étoit naturellement porté à l’ amour . Il s’y livre en homme qui n’est pas moins esclav
caractères & des mœurs. Il doit cette faute à l’intervention de l’ amour dans une Piece qui n’en avoit pas besoin. Alexand
sont assez intéressans par eux-mêmes. Au reste, malgré cet étalage d’ amour , car tout est amoureux, Alexandre, Cléofile, Taxi
tes celles du même Auteur ; c’est qu’il est faux qu’elles doivent à l’ amour leurs principaux ornemens. Je n’excepte que Bérén
ractères parfaits, des beautés de détail, des Scènes ravissantes où l’ amour n’est pour rien ; des Andromaque, des Agrippine,
qui se placent au milieu. SiAndromaque. Britannicus. j’ai condamné l’ amour dans les Tragédies de la Thébaïde & d’Alexand
ple est plus capable d’épouvanter que de séduire. Dans Britannicus, l’ amour du jeune Prince & de Junie est respectable &a
. BéréniceBérénice. ne servira point à l’Apologie de Racine. Tout est amour dans cette Pièce ; & comme il n’y sauroit avo
ue le génie abandonne tout-à-fait ce Grand-homme quand il traite de l’ amour . Le fonds de sa Bérénice ne vaut pas mieux que ce
r, sans Empire, sans Cour, Vil spectacle aux humains des foiblesses d’ amour .9 Ce dernier morceau fait la critique du précé
& on y rit en toute sûreté. IlBajazet. est peu de Tragédies où l’ amour soit plus tendre & plus séduisant que dans Ba
e Sultanes ne sont point des exemples d’héroïsme, ni de sagesse. Si l’ amour & la vertu s’accordent quelquefois, c’est n’e
rs, la Tragédie de Bajazet est une des meilleures de notre Théatre. L’ amour n’en est pas le seul ressort ; la politique &
ux, de même que ses enfans, ils ne sont pas tellement remplis de leur amour , qu’ils ne méditent des desseins importans, &
hangez de visage ! Monime est la vertu même ; cependant il y a trop d’ amour dans cette Tragédie. Je n’aime point à voir la mê
oursuivre & la finir. Qu’IphigénieIphigénie. est intéressante ! L’ amour y est paré de toutes les graces de l’innocence &a
ous les ressorts de la Tragédie sont ici mis en jeu ; pitié, terreur, amour de la patrie, amour paternel, amour filial. Et qu
la Tragédie sont ici mis en jeu ; pitié, terreur, amour de la patrie, amour paternel, amour filial. Et quelle variété dans le
ici mis en jeu ; pitié, terreur, amour de la patrie, amour paternel, amour filial. Et quelle variété dans le même sentiment 
ntraste de passions & d’interêts ! interêt de religion, interêt d’ amour , interêt de politique, interêt de Nation. Cette T
voit Racine pour attendrir & pour émouvoir sans le ministère de l’ amour . Eriphile joue un personnage odieux, mais savamme
s & son char. Il n’y a donc que bien peu de Pièces de Racine où l’ amour soit irréprochable en lui-même, & par rapport
ncu de plus de fautes dans ce genre que Racine même. On lui passera l’ amour dans Polyeucte, dans le Cid, dans les Horaces. Ma
qui composent le Théatre de Corneille, il n’y en a pas une seule sans amour . Racine est le premier Poëte François qui ait fai
courage d’attaquer ceux de Corneille, qui sont les mêmes en matière d’ Amour , j’entends l’abus qu’ils en ont fait l’un & l
est grande entre ces deux Tragédies. La première est sans intrigue d’ amour , comme la seconde ; les sentimens d’Assuérus pour
uelqu’un qui avoit dans son porte-feuille des Essais Dramatiques sans amour , avant que Mérope eût brillé sur la Scène Françoi
a Tragédie, Racine est parmi nous le premier Auteur de Tragédies sans amour  ; & qu’il est moins glorieux de rétablir, de
tre cette nouvelle réflexion, il ne s’est pas contenté de supprimer l’ amour dans ses dernières Tragédies ; il a fait plus. Dé
amatiques. Ces sortes de Collections de toute espèce, imaginées par l’ amour du gain, exécutées sans goût, multipliées sans né
8 (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238
des passions nationales et constitutives de la société ; tel était l’ amour de la domination chez les Romains, l’amour de la
e la société ; tel était l’amour de la domination chez les Romains, l’ amour de la liberté chez les Grecs, l’amour du gain che
domination chez les Romains, l’amour de la liberté chez les Grecs, l’ amour du gain chez les Carthaginois ; tel est parmi nou
s Grecs, l’amour du gain chez les Carthaginois ; tel est parmi nous l’ amour de la gloire, ou du moins celui de l’honneur. Il
re. La haine, la vengeance, l’ambition personnelle, la basse envie, l’ amour effréné, l’orgueil tyrannique, tout ce qui attent
l serait absurde de se déchaîner sans réserve : c’est la passion de l’ amour  ; et c’est la seule dont M. Rousseau ait pu dire
ieuses. Nous aurions lieu d’examiner dans la suite quand et comment l’ amour est intéressant sur la scène, et pourquoi il y es
nature peuvent être dirigés au bien et au mal, comme l’ambition et l’ amour y sont peints avec des couleurs intéressantes ou
croit que l’impression qui en reste, soit une disposition à ce que l’ amour a de vicieux ? Que serait-ce si je parcourais les
e Cinna, d’Athalie, d’Alzire, de Mérope. Est-ce le goût du vice, ou l’ amour de la vertu, que ces spectacles y excitent ? J’at
que des furieux ou des fanatiques ? L’humanité, la grandeur d’âme, l’ amour de la patrie, l’enthousiasme même de la religion
ensuit pas qu’elle doive être aussi pathétique, aussi théâtrale que l’ amour combattu par l’honneur, tel qu’il nous est peint
. que si tous les hommes aiment la vertu, et détestent le vice de cet amour actif, et de cette haine véhémente que l’on respi
suader, j’aurai autant de plaisir que lui à le croire. 2°. Que si cet amour et cette haine sont assoupis dans l’âme, les impr
es malheurs ; en un mot, de nous rendre personnels cette haine et cet amour que le vice et la vertu nous inspirent quand nous
emme incestueuse et adultère, qui rejette sur l’objet vertueux de cet amour détestable, toute l’horreur qu’elle doit inspirer
approfondir ce qui regarde la Comédie, les Mœurs des Comédiens, et l’ Amour , ce sentiment si naturel et si dangereux, qui est
à votre avarice les secours que vos enfants n’ont pu obtenir de votre amour . La dissipation et le larcin seront le fruit de v
ond la haine qu’il a conçu pour les méchants n’est fondée que sur son amour pour les gens de bien, et sur la supposition qu’i
on dominante : cette passion est une violente haine du vice, née d’un amour ardent pour la vertu, et aigrie par le spectacle
c pas inhérent aux mœurs de la scène comique Française, à moins que l’ amour , comme le prétend M. Rousseau, ne soit même dans
ue tout ce qui blesse l’honnêteté soit condamné dans la peinture de l’ amour , il n’est personne qui n’y souscrive. Mais ce n’e
t point là ce que M. Rousseau reproche à la scène Française ; c’est l’ amour décent, l’amour vertueux qu’il y attaque. « Ce qu
e M. Rousseau reproche à la scène Française ; c’est l’amour décent, l’ amour vertueux qu’il y attaque. « Ce qui achève de rend
uvel attrait, par lequel il perd ceux qui s’y livrent…. En admirant l’ amour honnête, on se livre à l’amour criminel. » Telle
d ceux qui s’y livrent…. En admirant l’amour honnête, on se livre à l’ amour criminel. » Telle est l’opinion de M. Rousseau. V
, l’Orphelin de la Chine, Iphigénie en Tauride, ont réussij. Est-ce l’ amour qui en a fait le succès ? Mais passons sur ces pr
eau que Britannicus, Alzire, Inès, et toutes les tragédies où règne l’ amour , sont des romans, sans lui demander ce qu’il ente
ntre la crainte et la pitié, sera donc ce qu’il lui plaira. Mais si l’ amour y est peint comme il doit l’être, terrible et fun
t dans ce qu’il a d’honnête, de vertueux, d’héroïque, ce tableau de l’ amour sera une leçon morale, sans en excepter Zaïre, qu
leçon morale, sans en excepter Zaïre, qui meurt non pas victime de l’ amour , mais victime de son devoir et des fureurs de la
il des Romains, tout injuste qu’il nous semble, au tendre et vertueux amour que nous ressentons avec lui. Comme le sentiment
vertueux amour que nous ressentons avec lui. Comme le sentiment de l’ amour n’est pas toujours violent et passionné, qu’il se
principal, et tantôt pour premier mobile. Voilà comment et pourquoi l’ amour a été introduit sur nos deux théâtres : est-ce un
apport à l’administration de l’état. Il n’est donc pas étonnant que l’ amour , qui n’avait rien de commun avec le gouvernement
s hommes au-dessus des soins de la galanterie et des inquiétudes de l’ amour . Comme ils ont seuls la force d’agir, ils s’attri
frein des lois : en un mot, pour cultiver et nourrir dans leur âme l’ amour de la paix et de l’ordre, qui est la vertu de leu
rtout ce qui cause son déchaînement contre les pièces de théâtre où l’ amour domine. « L’amour est le règne des femmes, dit-il
son déchaînement contre les pièces de théâtre où l’amour domine. « L’ amour est le règne des femmes, dit-il ; un effet nature
nse capitale des Chinois. Mais sur l’article de la galanterie et de l’ amour , faut-il avouer ce que je pense des mœurs les plu
nt avec d’autant plus d’attention, qu’elles sont moins préoccupées. L’ amour règne au théâtre, il faut bien qu’elles y règnent
plutôt sensés que passionnés : elles ne savent ni sentir ni décrire l’ amour même. La seule Sapho, que je sache, et une autre,
M. Rousseau et moi en ayons peu connu qui sachent décrire et sentir l’ amour , c’est un malheur particulier, qui est peut-être
u bout du compte, autant de femmes capables de décrire et de sentir l’ amour , qu’il y aurait eu d’hommes capables de l’inspire
, et la fureur du brigandage ; mais elles nourrissent dans nos âmes l’ amour de l’honneur et l’émulation de la gloire. Un homm
est dans la société en général, le vice de leur domination ; et si l’ amour tel qu’il est peint sur le théâtre, contribue ou
érité de bonne foi, commençons par nous bien entendre. Il s’agit de l’ amour que M. Rousseau condamne au théâtre. Quelle est d
ndamne au théâtre. Quelle est d’abord l’idée qu’il attache à ce nom d’ amour  ? Il y a un amour physique répandu dans la nature
Quelle est d’abord l’idée qu’il attache à ce nom d’amour ? Il y a un amour physique répandu dans la nature, et qui en est l’
i donne du prix aux faveurs, et de la douceur au refus : le véritable amour possède en effet ce que la pudeur lui dispute. Ce
out le talent des Actrices, tout le manège des coquettes, de rendre l’ amour plus séduisant que ne fait ici la pudeur. Si l’am
tes, de rendre l’amour plus séduisant que ne fait ici la pudeur. Si l’ amour physique était un mal, la pudeur serait donc la p
tu d’une femme : sans la pudeur une femme est coupable et dépravée. L’ amour que la pudeur enflamme, qu’elle rend plus touchan
er ce consentement tacite, c’est user de toute la violence permise en amour  : le lire dans les yeux, le voir dans les manière
gente morale. D’après ces principes, j’ose assurer M. Rousseau, que l’ amour honnête est l’amour à la mode, qu’il y a peu de s
s ces principes, j’ose assurer M. Rousseau, que l’amour honnête est l’ amour à la mode, qu’il y a peu de satyres dans le monde
précisément selon sa méthode qu’on y achève d’être heureux. Mais cet amour innocent, dans l’état de simple nature, peut ne l
s Bois, peut être mauvais dans nos Villes. Ainsi je vais considérer l’ amour dans ses relations politiques et morales, et voir
qui le favorise, est nuisible à la société. D’abord, observons dans l’ amour des sentiments très distincts, qu’il est bon de n
vait que ce que M. Rousseau appelle modestement les désirs du cœur, l’ amour serait un mouvement passager et périodique, comme
. Rousseau nous l’a fait remarquer lui-même dans l’homme sauvage. Cet amour inspiré par la nature, n’est honnête dans les mœu
délicieuse et si pure, peuvent être pernicieux. J’avoue d’abord que l’ amour , dans la plupart des hommes, n’est que le désir n
que le désir naturel, sans aucune trace de moralité. J’avoue que cet amour est plus commun dans les Villes opulentes et peup
n aucun lieu du monde. Est-ce au Spectacle qu’il faut l’attribuer ? L’ amour vertueux est, comme je l’ai dit un sentiment comp
ssant, s’il n’a qu’à se manifester pour être comblé sans obstacles, l’ amour ne sera, dans l’homme en société, que ce qu’il es
t où règnent l’opulence et le luxe ; et c’est ainsi que le germe de l’ amour vertueux est étouffé dans l’âme des hommes, quelq
respecté, soit l’asile inviolable de l’innocence et de la paix. Or, l’ amour seul, et j’entends l’amour tel qu’il est représen
olable de l’innocence et de la paix. Or, l’amour seul, et j’entends l’ amour tel qu’il est représenté au Théâtre, honnête, ver
s’entendre de tous les deux. Le vice de notre siècle n’est donc pas l’ amour tel qu’il est peint dans nos Spectacles, mais l’a
’est donc pas l’amour tel qu’il est peint dans nos Spectacles, mais l’ amour tel que l’inspire la nature, et au-devant duquel
vant de lui, il irait bientôt au-devant d’elle. Ce n’est donc pas cet amour d’instinct qu’il faut éluder ou tâcher de détruir
cle attendrit l’âme, je l’avoue, et c’est par là qu’il la dispose à l’ amour vertueux. L’amour physique n’a besoin que des sen
e, je l’avoue, et c’est par là qu’il la dispose à l’amour vertueux. L’ amour physique n’a besoin que des sens ; l’amour vertue
pose à l’amour vertueux. L’amour physique n’a besoin que des sens ; l’ amour vertueux a besoin de toute la sensibilité, de tou
ous les sentiments vertueux qui doivent se combiner ensemble. Ainsi l’ amour y a pour compagnes la pudeur, la fidélité, l’inno
éduisantes, etc. » S’il est vrai que la pudeur qui inspire si bien l’ amour , et dont les craintes, les détours, les réserves,
it sans elle : s’il est vrai, dis-je, que la pudeur soit une vertu, l’ amour qu’elle inspire n’est donc pas un crime. En suppo
elles en font naître le besoin. Elles ne donnent pas précisément de l’ amour , mais elles préparent à en sentir ; elles ne choi
tend au même but ; il y arrive, et il s’éteint, c’est la période de l’ amour physique. S’il parle de l’amour composé, où domin
et il s’éteint, c’est la période de l’amour physique. S’il parle de l’ amour composé, où dominent les affections morales, je n
Ce désir n’est rien moins que vague ; la cause en décide l’objet. « L’ amour est louable en soi, comme toutes les passions bie
’ils ne s’en inquiètent pas ; il faudrait avoir d’étranges idées de l’ amour . » Voilà donc cette foule de Spectateurs qui revi
sant d’aimer ! Voilà l’effet de ces émotions qui préparent à sentir l’ amour  ! Voilà, dis-je, cet amour dont les excès sont in
t de ces émotions qui préparent à sentir l’amour ! Voilà, dis-je, cet amour dont les excès sont inévitables. Dans les climats
r, quelle leçon plus frappante pour eux que le tableau des excès de l’ amour , tel qu’il est peint sur la scène française ? L’a
des excès de l’amour, tel qu’il est peint sur la scène française ? L’ amour tendre y est séduisant, mais l’amour passionné y
peint sur la scène française ? L’amour tendre y est séduisant, mais l’ amour passionné y est terrible. L’un y cause de douces
voulût se trouver dans la situation de Dom Pèdre ? Quel est donc cet amour criminel où nous conduit l’amour honnête ? Je sai
ion de Dom Pèdre ? Quel est donc cet amour criminel où nous conduit l’ amour honnête ? Je sais quelles sont les mœurs d’une je
us sommes témoins, y en a-t-il une entre mille dont le sentiment de l’ amour soit la source ? Ce n’est point le cœur qui mène
c’est le cœur, le cœur lui seul, qui reçoit les douces émotions d’un amour tendre et vertueux. L’amour a deux sortes d’objet
seul, qui reçoit les douces émotions d’un amour tendre et vertueux. L’ amour a deux sortes d’objets : savoir, les objets qui a
e dangereux comme pantomime ; mais si tout ce qu’on y voit invite à l’ amour physique, tout ce qu’on y entend n’inspire que l’
oit invite à l’amour physique, tout ce qu’on y entend n’inspire que l’ amour moral : plus l’âme y est émue, moins les sens doi
e question ; mais j’en dis assez pour me faire entendre. Revenons à l’ amour moral. Le plus grand de ses dangers est celui des
e aux yeux de la plupart des hommes la sensibilité des jeunes gens. L’ amour ne connaît point l’inégalité des conditions ; il
e ferait peut-être, si la nature ou l’habitude disposait son cœur à l’ amour . Vous souhaitez à votre fils une âme insensible,
vous mieux que je l’abandonne imprudemment aux caprices aveugles de l’ amour  ? Non, sans doute, lui répondrai-je ; mais suppos
u au théâtre que des Constance, des Cénie, qu’il n’y ait vu peindre l’ amour qu’intéressant et vertueux : l’âme pleine de ces
? La jeunesse facile et crédule donne souvent dans le piège d’un faux amour , comme dans celui d’une fausse amitié ; mais est-
femme honnête à ses principes, à ses sentiments, au caractère de son amour . Si elle est plus occupée que vous-même de vos de
eugle et forcenée, que ce spectacle doit inspirer. On s’intéresse à l’ amour de Titus pour Bérénice, quoiqu’il soit opposé à s
ire à Sabine : je demande à M. Rousseau s’il croit que l’intérêt de l’ amour l’emportât dans nos cœurs sur l’intérêt sacré de
par principe qu’on l’admire, c’est par sentiment qu’on le plaint. « L’ amour séduit, ou ce n’est pas lui. » Qu’est-ce à dire,
plaint. « L’amour séduit, ou ce n’est pas lui. » Qu’est-ce à dire, l’ amour séduit ? Il intéresse, il attache ? oui, sans dou
sont encore présents. Comment donc M. Rousseau a-t-il prétendu que l’ amour reste, et que l’objet s’efface ? Ferait-il consis
este, et que l’objet s’efface ? Ferait-il consister l’impression de l’ amour au spectacle, dans l’émotion physique des sens ?
Si telle est son idée, j’ose lui répondre, qu’aucune des pièces où l’ amour est peint vertueux, ne produit cet effet, ni ne p
pervers, et je suppose un tel homme au spectacle. Ou la peinture d’un amour vertueux le touchera, et pour un moment il sera m
s, ce qui est plus commun, c’est-à-dire, un homme qui ne se livre à l’ amour vicieux que parce qu’il y suppose un charme et de
que parce qu’il y suppose un charme et des plaisirs qui manquent à l’ amour honnête : pour celui-ci plus la peinture de l’amo
qui manquent à l’amour honnête : pour celui-ci plus la peinture de l’ amour honnête sera touchante, plus le contrepoids du vi
dez qu’il oublie, pour ne conserver que l’impression : de quoi ? D’un amour sans objet, sans motif, sans caractère, et qui, d
 Il faudrait apprendre aux jeunes gens à se défier des illusions de l’ amour , et à fuir l’erreur d’un penchant aveugle qui cro
, c’est tirer l’homme de la classe des bêtes, et cacher la honte de l’ amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral. L’amo
s bêtes, et cacher la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’ amour moral. L’amour a ses dangers, sans doute ; mais q
her la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral. L’ amour a ses dangers, sans doute ; mais quelle passion n
les lui donne ; il faut qu’il les fixe, ou qu’il les répande. Entre l’ amour et la débauche, il n’y a que la sagesse stoïque,
nt et volage, c’est de l’émouvoir, de l’attendrir, de le disposer à l’ amour , en l’accoutumant à mépriser ce qu’un tel sentime
l ne manie avec beaucoup d’art, pour attaquer les mœurs du théâtre. L’ amour honnête qu’on y respire, réunit toutes les affect
que Cartouche était plus méchant que Timon. Du reste, il n’y a que l’ amour effréné qui détache l’âme de ses devoirs, et qui
e les liens : tout sentiment vif les relâche ; l’amitié, le sang et l’ amour trompent l’équilibre des intérêts qui meuvent l’â
pe est un personnage vicieux, et aucune mère ne voudra m’en croire. L’ amour passionné, c’est-à-dire, aveugle et sans frein, e
ranquilles, où l’on répand de douces larmes, où la vertu gémit avec l’ amour , où la volupté même est décente. Cénie, Mélanide,
élanide, l’Oracle, c’est là, dites-vous, qu’on respire le poison d’un amour dont les excès sont inévitables. Ces mêmes âmes q
appe, deviennent donc tout à coup bien sensibles aux impressions de l’ amour  ! Que dis-je ? l’amour lui-même ne les touche don
out à coup bien sensibles aux impressions de l’amour ! Que dis-je ? l’ amour lui-même ne les touche donc qu’au spectacle, car
e suis pas un Ulysse. Je conclus donc, sans plus de discussion, que l’ amour , tel que peuvent l’inspirer ces spectacles attend
s, ni changer la direction du devoir et de la vertu. Bannissez donc l’ amour de Genève, comme les spectacles ; souhaitez qu’il
ra une espèce de prodige, quand vous les réduirez l’un et l’autre à l’ amour pur de la vertu, et à la privation désintéressée
9 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178
Chapitre XI. De l’ amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique.
sions dans le Poéme Tragique. L es Anciens ne connoissoient pas l’ amour dans les Tragédies. Les mouvemens de cette passio
le fond de ses intrigues ; elle n’y occupe que la seconde place. Si l’ amour , comme le remarque l’Auteur du Théatre Grec, fait
ont les piéces ne respirent que la douceur & la mollesse, a mis l’ amour à la mode sur le Théatre, & a habillé les hér
pe que le second. Défiguré souvent même par les fades transports de l’ amour , à peine le reconnoît-on. Alexandre, couronné de
e qu’on ait été obligé de dérober aux bienséances, ce qu’on donne à l’ amour . Que Corneille est en ce point supérieur à Racine
u genre humain. Je ne crois pas qu’il nie que ces fautes, ou plutôt l’ amour , à moins d’être manié par des Racine, ou par lui-
positions d’une bataille telle qu’il n’en a point encore donné ? Si l’ amour fait naître quelques nouveaux détails, & il n
velle, ne pût se parler ainsi. « Je vais voir un Prince malheureux en amour , & qui ménacé de la perte de ses Etats, paroî
nforment ; nous avons prouvé plus haut que c’est un abus dangéreux. L’ amour n’en dépouillera pas moins la Tragédie de cet app
curiosité. 10 Il est une autre classe de Spectateurs sur lesquels l’ amour semble avoir épuisé tous ses traits. Ses douceurs
dérangement de leur fortume ? Il est donc certain que les intrigues d’ amour , n’ont pas sur eux un effet bien puissant. Il res
abandonner leurs suffrages ; mais on sera toujours fondé à dire que l’ amour , comme partie principale des Tragédies, est un fo
fussent point admis à la lecture d’une piéce dont l’intrigue seroit d’ amour . Ils feroient de plus grands efforts pour souteni
10 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275
qu’il appartient d’en prendre connaissance. A l’égard de la passion d’ amour , pour la rendre instructive sur le Théâtre, on tr
pus, il arrive ordinairement que dans la Comédie on nous représente l’ amour ou indécent, ou déraisonnable. Autant cette passi
t âge, de tout rangs et de tous caractères sont sujets à la passion d’ amour  : cette vérité reconnue fait que les Poètes se cr
que de la déposséder de son empire. Si tout le monde est esclave de l’ amour , il ne faut pas que le Théâtre contribue à rendre
esse et même l’indignité. Dans cette vue on doit traiter la passion d’ amour de la même manière qu’on traite les autres passio
pourquoi ne fait-on pas la même chose lorsqu’on y traite la passion d’ amour  ? Pourquoi la fait-on triompher toujours sur la S
Scène, comme si elle ne méritait pas la moindre correction ? Car les amours les plus irréguliers sont toujours heureux à la f
n ne peut se dispenser de dire la même chose au sujet de la passion d’ amour , lorsqu’elle est traitée d’une manière qui blesse
r ce motif, dans mes Règlements de Réformation, j’exclus la passion d’ amour du Théâtre, excepté les cas où elle est instructi
générale du Théâtre, on peut trouver quelque Comédie où la passion d’ amour soit traitée d’une manière instructive comme je v
ette avarice eut été punie, et Harpagon ne l’étant que du côté de son amour , qu’il est forcé de sacrifier, s’en console bient
11 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465
X. Dieu ne demande proprement des hommes que leur amour  ; mais aussi il le demande tout entier. Il n'y ve
r ». C'est pourquoi quelque honnêteté qu'on se puisse imaginer dans l' amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours v
té qu'on se puisse imaginer dans l'amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne
amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne naît pas de l' amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un
naît pas de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de passion et d'attache, qui nous fait trouver no
autre personne, et d'être ainsi en quelque façon son idole, puisque l' amour est un culte qui n'est dû qu'à Dieu, comme il ne
culte qui n'est dû qu'à Dieu, comme il ne peut être honoré que par l' amour . « Nec colitur nisi amando. » C'est ce qui fait v
12 (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289
XI. Dieu ne demande proprement des hommes que leur amour  : mais aussi il le demande tout entier. Il n'y ve
. » C'est pourquoi, quelque honnêteté qu'on se puisse imaginer dans l' amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours v
té qu'on se puisse imaginer dans l'amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne
amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne naît pas de l' amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un
naît pas de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de passion et d'attache, qui nous fait trouver no
autre personne, et d'être ainsi en quelque façon son idole; puisque l' amour est un culte qui n'est dû qu'à Dieu, comme Dieu n
ulte qui n'est dû qu'à Dieu, comme Dieu ne peut être honoré que par l' amour . « Nec colitur nisi amando. » C'est ce qui fait v
13 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92
aussi honnête homme que Scipion, à être aussi constant qu’Hannibal. L’ amour peut faire le sujet principal d’une Tragédie, ain
les autres passions dominantes de l’homme, naturelles ou acquises. Un amour vertueux peut même quelquefois se mêler avec d’au
nt au cœur, et la principale affaire est de le mettre de la partie. L’ amour est pour lui un sentiment tellement attrayant, qu
C’est pourquoi je ne puis supporter qu’on nous accoutume à regarder l’ amour comme contraire à l’honneur, l’excuse du crime, e
efforce de nous le montrer ? Pourquoi ne nous point faire connaître l’ amour sous une forme estimable ? Il n’a point d’autre p
l me semble qu’il serait aussi naturel et plus touchant encore, que l’ amour rappelât un criminel à la vertu, que d’entraîner
d’entraîner dans le crime un cœur plein de candeur et d’innocence. Un amour qui avilit le Héros, ne me paraît pas devoir fair
à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’ amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se r
ruit le fonds de son sujet. Avoir en même temps rendu Titus forcené d’ amour et d’ambition, c’est nous avoir présenté un être
e que l’unité de temps et de lieu : Titus ne doit pas être amant38. L’ amour paraît révoltant dès qu’il est déplacé. Nous avon
et à M. de la Calprenède. Ce sont eux qui, les premiers, ont établi l’ amour le principe de toutes les actions des hommes, et
pardon, et non pas la clémence. 38. [NDA] Qu’on ne dise point que l’ amour est une loi du Théâtre Français. Le second Brutus
14 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27
vare de Moliere, l’une de ses bonnes pieces ; l’avarice, l’usure, les amours d’un vieillard y sont tournées en ridicule, c’est
qu’il inspire, le langage qu’il apprend, les maximes qu’il insinue. L’ amour doit donc absolument être banni de la scène. Que
e vice dans les comédies Latines étoit bien le même, mais l’objet des amours étoit différent. C’étoit, selon le goût du temps,
ement, en terminant l’intrigue par un mariage : foible palliatif, ces amours , qu’on appelle honnêtes, ne sont pas moins que le
inairement ils ont leur intrigue aussi ; on voit marcher de front les amours du maître & ceux du valet. Tout cela assorti
tres & aux domestiques. Ces méthodes si scandaleuses, jointes aux amours soi-disant honnêtes, sont la basé du théatre mode
le pour instruire & pour corriger y est environné des épines d’un amour irrégulier, & absorbé par les intrigues des v
ues des valets, pour faire briller la corruption à chaque instant. L’ amour est le plus grand danger du théatre. Il est impos
que trop ; mais on a extrêmement besoin d’apprendre à la réprimer. L’ amour le plus pur perd sur le théatre son innocence, en
qu’une mère sage dit à sa fille ; on y prend au premier coup d’œil l’ amour le plus vif, on se l’avoue réciproquement sans ho
yé de ces risques, on espère & on tâche d’obtenir le même prix. L’ amour théatral est donc nécessairement une passion crim
marque certaine d’une corruption générale. On pourroit même traiter l’ amour conjugal, filial, paternel, de la patrie, qui fer
ions, ils y apprennent toujours trop tôt à connoître & à sentir l’ amour  ; & quand même il seroit vrai qu’il faut que
de nos jours ne fait que nous amuser par des intrigues, encore si ces amours étoient traités chastement, comme ceux de Théagèn
suader : le plaisir doit en être l’attrait, & servir à corriger l’ amour du plaisir. La comédie délasse des fatigues du tr
uierre à la main d’apprécier leur mérite moral. Dans Britannicus, les amours de Junie, de Britannicus & de Néron, défigure
r le rôle de Junie. L’action ne seroit pas affoiblie par ces scènes d’ amour qui en font disparoître toute la noblesse. Je ne
ble aux grands sujets. Dans les Horaces, je ne puis voir sans peine l’ amour de Camille pour Cariace. Les violens transports q
ette piece. Pour rendre Pompée respectable, il faut en retrancher les amours de César & de Cléopatre, ce qui seroit presqu
amp; de Cléopatre, ce qui seroit presque le détruire : d’ailleurs ces amours sont si connus, que quelque précaution qu’on pren
asse. Il n’y a que la corruption du siecle qui air pu faire tolérer l’ amour de Mithridate. Deux frères amoureux de la fiancée
mémorable, les conquêtes d’Alexandre, les deux misérables passions d’ amour d’Alexandre & de Porus, qui défigurent le car
ans les plus grands hommes, au milieu de leurs plus belles actions, l’ amour non-seulement est excusable, mais nécessaire ? ma
édie. Dans Bajazet, le lieu de la scène un serrail, l’action unique l’ amour de deux femmes, suffiroient pour la faire rejeter
si bien conservé que dans les Plaideurs. Malheureusement il y a de l’ amour traité de façon à faire de mauvaises impressions.
qu’on soit obligé de le congédier, il sortira sans récompense. 2.° L’ amour fera exclus de toutes les pieces, à moins qu’il n
ns jusqu’à ce que la caisse de la recette puisse y pourvoir. Bannir l’ amour & les danseuses, c’est détruire le théatre Fr
eindre le feu du génie dans l’Auteur & dans l’Acteur, de bannir l’ amour , qui fut toujours leur unique Apollon. J’ai trop
de les suivre. Ils connoissent trop bien l’antiquité, qui rejetoit l’ amour , pour ne pas se faire une loi de l’imiter. Pour l
es, envie, haine, crainte, tristesse, vengeance, ambition, sur-tout l’ amour qu’on excite & qu’on met par-tout. La même pi
près en est revenu à soi-même. Par malheur il n’en est pas ainsi de l’ amour  ; cette passion trop agréable, si séduisante, si
15 (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80
s de nos bocages sombres, Eut hier avec moi l’ingrate Chanmêlé.  Mon amour forma sa jeunesse. Pour elle vous savez jusqu’où
parlois encor des troubles de mon ame : Je disois qu’Apollon & l’ amour de concert  Prenoient soin de venger ma flamme :
En suspendit le cours, & m’épargna le reste. Un Dieu, c’étoit l’ amour  : ne vous étonnez pas Qu’aux antres de la mort il
rait enchanteur pouvoit-il ne pas plaire !  C’étoit le vôtre, & l’ amour l’avoit peint. Mais alors de ce Dieu l’étonnant
gard nous conduit tour à tour Du calme à la terreur ; de la haîne à l’ amour .  Euripide versoit des larmes, Sophocle par fiert
t, Vous admira, se tut, & fuit en rougissant. Mais connoissez l’ amour & quel est son empire.  Mon cœur trop prompt
ort que je suis, Je voudrois inspirer de la reconnoissance,  (Qui dit amour , dit espérance)  Ecrivez-moi si je le puis.  J’
16 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50
Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’ amour profane. « Fuis ce lieu dangereux, innocente
ur ; Fuis ces rochers couverts des débris de l’honneur »r Comme l’ amour profane est la source des plus grands désordres,
secrète d’un cœur disposé à aimer. D’ailleurs la représentation d’un amour légitime, et la représentation d’un amour qui ne
eurs la représentation d’un amour légitime, et la représentation d’un amour qui ne l’est pas, font presque le même effet, et
le saint nom de mariage pour mettre à couvert les démonstrations de l’ amour conjugal, Isaac et Rebecca n’auraient pas caché l
umain à la corruption. On commence par se livrer aux impressions de l’ amour  : le remède des réflexions ou du mariage vient tr
grave et plus chrétienne qui ne permet point d’étaler la passion de l’ amour , même par rapport au licite ; c’est que le mariag
st qu’un moyen de rendre le cœur sensible à toutes ? Qu’importe que l’ amour y soit rendu légitime ou puni à la fin, si on s’e
né, mais en font naître le besoin. Elles ne donnent pas toujours de l’ amour , mais elles préparent à en sentir : elles ne choi
uisantes, moins capables d’échauffer un cœur sensible, que celle d’un amour criminel à qui l’horreur du vice sert au moins de
ion fort honnête faire un exemple de corruption. Voilà les effets des amours prétendus permis du théâtre. Aussi le grand art d
s poètes modernes ne se sont occupés dans leurs drames qu’à exciter l’ amour . Ils n’ont mis en jeu que des passions folles ou
ire aux spectateurs, ni les empêcher de recevoir les impressions de l’ amour , ni resserrer cette passion dans les bornes du de
e les anime et les fait naître dans notre cœur, et surtout celle de l’ amour , lorsqu’on la représente chaste et honnête. Elle
ême. On s’imagine que ce n’est pas blesser la pureté que d’aimer d’un amour que la conscience représente comme sage. On sort
e. On sort du spectacle le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’ amour , et l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on
libertines ; on y attise, on y reçoit les premières impressions de l’ amour , ou on les augmente. La force de l’intérêt, la ch
délicat des drames n’inviteraient pas les spectateurs à se livrer à l’ amour , la magie du spectacle, la vue des actrices et de
« Voilà pourquoi, dit Voltaire, les acteurs jouent mieux les rôles d’ amour que les rôles héroïques. Vous trouverez vingt act
le passion, de brûler sans cesse, de porter partout la fournaise d’un amour insensé et les reproches de sa conscience7 ? »
17 (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292
que ces larmes qu’on donne à la Tragédie, procédant de la source de l’ amour naturel que nous avons les uns pour les autres, e
volupté, et qu’elle n’a pour but que de raffiner l’amour propre, ou l’ amour déréglé des Créatures. Cela paraît d’autant mieux
fameux Pères de l’Eglise ? Il ne me fournit point de raison contre l’ amour d’Hérode pour Mariamne : vous dites qu’il est pei
res si opposés, comment n’avez-vous pas senti que Joseph rapporte cet amour vivement, mais simplement, pour ne pas déroger à
Rhétorique, auriez bien de la peine à remettre à la mode le véritable amour conjugal. Vous m’allez demander peut-être qui l’a
nt de bornes. Monsieur, j’ose encore ne pas convenir avec vous, que l’ amour exprimé chastement dans cette Poésie, bien loin d
amour exprimé chastement dans cette Poésie, bien loin d’inspirer de l’ amour , contribue à guérir de l’amour, pourvu qu’on n’y
ette Poésie, bien loin d’inspirer de l’amour, contribue à guérir de l’ amour , pourvu qu’on n’y répande point d’images ni de se
ou moins sensibles à la vive peinture des passions, et que celle de l’ amour étant la dernière mourante chez les hommes, le mo
mour étant la dernière mourante chez les hommes, le moindre souffle d’ amour vertueux ou corrompu, le réveille dans tous les h
sentiment à cette pauvre forcenée ; on n’est point surpris de voir un amour accompagné de fureur, cela entre dans sa définiti
uation la plus calme ? Est-ce qu’on peut apprivoiser les Lions ? et l’ amour est-il jamais autre chose que l’amour ? Or, si de
ut apprivoiser les Lions ? et l’amour est-il jamais autre chose que l’ amour  ? Or, si des Auteurs l’ont nommé la fièvre chaude
u Théâtre, Ariane a bien accoutumé les Spectateurs aux frénésies de l’ amour jaloux : c’est pour vous dire qu’on se fait toujo
18 (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8
urs fidèles, Leurs flammes n’étaient point honteuses, criminelles : L’ amour le plus indigne, et le plus vicieux Avait, pour s
les crimes ? En donner au public des préceptes pompeux, Consacrer à l’ amour des hymnes et des jeux ; Sur la terre et le ciel
nner la victoire, Et charmés de nos fers, applaudir à sa gloire. Cet amour , nous dit-on, que l’on peint si puissant, Dans se
tes doctes ouvrages N’offrirent de ton cœur que de nobles images. L’ amour , dans tes écrits, honnête, généreux, Dès qu’il fu
se, Plonge insensiblement les cœurs dans la mollesse ; Et fait du fol amour de si charmants portraits, Qu’on cesse d’éviter e
de ces audacieux Qui ravagent la terre, et menacent les cieux. Ici, l’ amour masqué d’une sage apparence, Ne tend point en sec
nté, C’est sa vertu qu’il vante et non pas sa beauté, Rien du profane amour n’y ressent la licence ; Tout respire en Esther l
z-vous d’user nos plumes les plus belles ! Fallait-il, pour chanter l’ amour , et ses erreurs, Profaner d’un Lully les divines
ages. Mais, qu’il rentre à jamais dans l’éternelle nuit, Ce fantôme d’ amour , que la Scène a produit ! Qui sait presque toujou
19 (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494
XVIIII. Le temps est tout ensemble et trop lent et trop vite pour l’ amour que les hommes portent aux affaires de ce monde,
des remords, elle se croit assez juste de n’être point si méchante. L’ amour est une autre passion, la plus vive, la plus univ
liens, des lois, de la conscience, de l’honneur, qui l’emporte sur l’ amour des frères, et le respect des parents, est hautem
ette quoique elle ne le conduise pas jusques au fond. Ce n’est pas un amour purement brutal et sensible, qui fait les grands
nsible, qui fait les grands désordres dans le monde ; c’est cet autre amour qui tient de l’esprit, qui se repaît de ses idées
et qui lui croit aussi rendre des respects fort innocents ; c’est cet amour qui met les soupirs au cœur, les larmes aux yeux,
utes les pensées, qui porte l’extravagance et à la fureur, et voilà l’ amour que les plus chastes théâtres mettent dans les cœ
r le même des Romans qui rapportent les merveilleuses intentions de l’ amour en ses recherches, ses combats, ses aventures qui
ction dans tous leurs accidents. Ce n’est pas là seulement avoir de l’ amour par une surprise d’inclination, c’est aimer son a
ment avoir de l’amour par une surprise d’inclination, c’est aimer son amour , c’est l’agréer, c’est s’y complaire, par un juge
qu’elles infectent les sources de la vie civile, qu’elles étouffent l’ amour de la vertu, qu’elle font un jeu des crimes, et q
20 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29
CHAPITRE I. De l’ Amour . Dans la piece d’Adam & d’Eve, au lieu de
s qu’il leur donne & dans l’Art d’aimer & dans le Remède de l’ Amour . Voici les oracles du fameux Casuiste de Cythère.
es peuvent s’y faire voir ? Le Cirque a mille occasions favorables, l’ amour combat sur l’aréne avec les Athlètes, en voyant l
ta theutra jube. Enfin les leçons de ce grand maître pour guérir de l’ amour , ne sont ni moins précises, ni moins sûres. Puisq
prodigués au vice, on invite par le succès tôt ou tard favorable à l’ amour malgré les obstacles, & que les coulisses ne
ous les recoins de votre sanctuaire ; Car le théatre appartient à l’ amour , Tous ses Héros sont enfans de Cythère. Comb
d’autres, indécence, dissipation, folle joie, ris immodéré, mollesse, amour du monde, médisance, mensonge, luxe, fourberie. Q
es danses, ces Héros à voix luxurieuse, Entendra ces discours sur l’ amour seuls roulans, Ces doucereux Renauds, ces insen
, Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands, Saura d’eux qu’à l’ amour , comme à son Dieu suprême, On doit immoler tout
bbé de Villiers, Liv. 2. Ep. 2. dit : Ici tout se termine au criminel amour , à l’art de séduire une fille, & de tromper u
s de sagesse. Tout l’ouvrage n’est que la peinture & l’éloge de l’ amour , une suite de portraits des Actrices présentés da
voile du rôle (jolie décence !), & la décence même applaudit à l’ amour . Tout l’ouvrage est sur ce ton d’autant plus dang
olis portraits, des traits ingénieux, & des vérités, parlant de l’ amour de théatre, prouve dans un chapitre exprès, qu’au
près, qu’au spectacle il n’y a ni ne peut jamais y avoir un véritable amour , mais galanterie & débauche. 1.° On n’y cherc
ent aimeroit-on ? Le moyen usité de préserver le cœur des pieges de l’ amour , c’est d’élever les filles dans la plus rafinée c
és que s’ils avoient éprouvé une véritable passion, sans que jamais l’ amour eût éfleuré leur ame. Elles s’étoient enivrées de
raccommoder, jouer le bonheur, &c. C’est l’opinion commune que l’ amour ne doit jamais avoir des chaînes ; on n’en voit q
uadre où il enchasse un nom, mais où il n’enchasse jamais la vertu. L’ amour est dans le dramatique la matiere d’un grand diff
ssoit & gémissoit d’avoir formé un tel élève, dit en parlant de l’ amour dans la tragédie d’Œdipe : Il n’y a presque pas d
parlant de l’amour dans la tragédie d’Œdipe : Il n’y a presque pas d’ amour dans ma piece, & par cette raison j’eus beauc
n l’affadissant par des sentimens de tendresse. Quand on vit un peu d’ amour , on fut moins mécontent. A force de protection j’
e a composé & fait représenter bien des pieces, il est vrai, sans amour ). M. Nicole, Pascal, Dugué, n’auroient eu, ni mér
ie littéraire. Le théatre François est le seul qui mette partout de l’ amour . Les poëmes de Sophocle, Eschile, Euripide, n’en
es femmes publiques, objets des poursuites d’un libertin. C’est moins amour que débauche. En ce sens les farces du théatre It
nonise ses goûts pour s’en faire un mérite, on a imaginé un systême d’ amour , qui, dit on, n’est point un libertinage, qu’on é
sse se passer. Cette double chimère de la nature & du besoin de l’ amour a été combattue par divers Auteurs. L’introductio
lanterie cette passion comique & libertine qu’on baptise du nom d’ amour (cette expression triviale est ici bien indécente
ine dans Esther & Athalie, Voltaire dans Brutus, se sont passés d’ amour , & n’en sont pas moins estimés. Mais la mode
’en sont pas moins estimés. Mais la mode & le goût ont prévalu, l’ amour n’en exerce pas moins son empire. La loi gênante
s dans son cabinet. Tant il étoit reconnu de part & d’autre que l’ amour du théatre supposoit la plus grande dissipation.
21 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294
n de trouver un exemple de la façon dont il faut traiter la passion d’ amour pour la rendre instructive. Le Misanthrope dont n
imène fait son métier, et le Misanthrope, quoique passionné, traite l’ amour suivant son caractère qui influe beaucoup sur sa
 : je cherchais donc dans une Comédie un de ces excès de la passion d’ amour qui portent les Amants à tout tenter pour se sati
t une Comédie, à mon avis, des plus instructives : il ne s’agit que d’ amour dans toute la Pièce, mais on n’y trouve aucune de
j’en ai tremblé pour elle en lisant la Pièce ; enfin on peut nommer l’ amour d’Angélique plutôt une frénésie qu’une passion ;
la punition tombe également sur la passion du jeu et sur la passion d’ amour . Le Chevalier est puni en ce que n’épousant pas A
a vertu : et ceux qui sont tyrannisés par la malheureuse passion de l’ amour , peuvent apprendre à éviter les risques qu’ils co
porte ceux qui s’y livrent. Lorsqu’on met sur le Théâtre la passion d’ amour parvenue à de tels excès, c’est, à mon avis, une
ressions trop hardies et qu’il sera facile de changer. On y voit de l’ amour , j’en conviens ; mais il serait à souhaiter que t
t de l’amour, j’en conviens ; mais il serait à souhaiter que tous les amours de Théâtre, et que toutes les Scènes des Amants n
médisance sous le nom de critique ; Et par la raison que la passion d’ amour la plus irrégulière plaît sur le Théâtre aux Spec
22 (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379
ous ne cédez point à nos vœux, que vous appelliez toujours ce funeste amour sur la Scene, au moins soyez chastes & auster
le dangereux Auteur de Phedre, d’Andromaque, de Titus, vous montre l’ amour comme sous des berceaux de fleurs, sortant du fon
’aimez mieux, pourquoi ne pas placer l’intérêt de vos Théâtres dans l’ amour de la vertu, de la patrie & de nos Rois. Le d
ne ressembloit en aucune maniere au nôtre**. Sur-tout la passion de l’ amour ne faisoit pas la base des drames informes d’alor
our ne faisoit pas la base des drames informes d’alors ; or c’est cet amour que nous combattons. On cite aussi S. Antonin***.
chants passionnés de Lulli, contre les dangers de représenter, même l’ amour légitime à cause des circonstances qui l’accompag
mp; de la même maniere. Il a combattu la Comédie par les dangers de l’ amour , même légitime, par les occasions de tentation &a
uivant les idées très-philosophiques de l’Antiquité, sans y mêler cet amour volage & déréglé qui fait tant de ravages ***
é qui fait tant de ravages ***. Fénelon ne paroît pas exclure l’autre amour  ; il semble ne pas le désapprouver dans Térence ;
suivant le goût de Sophocle, sans y mêler aucune intrigue postiche d’ amour , & suivant la simplicité Grecque. Un tel Spec
épandre des larmes ; il ne laisseroit pas respirer ; il inspireroit l’ amour des vertus & l’horreur des crimes ; (remarque
le fond de son sentiment sur le caractere qu’on auroit pu donner à l’ amour . Il savoit mieux que personne jusqu’à quel point
23 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31
Chapitre III. L’ amour profane est la plus dangereuse de toutes les pass
l le plus à craindre Est celui qu’on ne craint pas. » Rousseaup. L’ amour est, de tous les sentiments de l’âme, celui dont
souvent sur le cœur avec une telle violence qu’on en est tyrannisé. L’ amour qui se rapporte à l’union des deux sexes a donné
, qu’il n’est pas prudent de se faire un amusement de la passion de l’ amour . Il faut réfléchir avant d’aimer, de peur que le
comte de Bussy, cet ingénieux courtisan, nous dit que la passion de l’ amour est la plus dangereuse de toutes les faiblesses,
un pareil trouble est un désordre honteux et funeste. Dès lors que l’ amour exclut de son commerce la prudence et la raison,
24 (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14
ES SPECTACLES DE PARIS. Délicieux séjour, Olympe des Mortels, Où l’ Amour a son Temple, et Vénus ses Autels, Paris, je vous
ein soutient mal le grand jour : Mais B***, M***, mais d’E***, dont l’ amour Arrondit l’embonpoint, et calqua la figure, Sur l
ntemps la Vénus de nos jours, Sous un berceau de myrthe assembler les Amours , Pour surprendre Zéphire au lever de l’aurore, Su
ne Coquette : "Il n’est qu’un seul moyen de parer la Beauté, C’est l’ Amour  : ce miroir sans cesse consulté, Ne vous y trompe
son ; Et nouveau Sectateur des Lois de la Nature, Prétendre en fait d’ amour , quoiqu’en dise Epicure ; Que l’instant qu’on opp
x ; Mais surtout affectant une froideur extrême, Quand surpris par l’ Amour , et guidé par lui-même, Tu fais avec tant d’art,
i de sa tendre Musique, Un sceptre de cristal en ses débiles mains, L’ Amour dans ces beaux lieux gouverne les humains ; Respi
Lany, que dans les plus beaux jours, Ton air trop sérieux éloigne les amours  ; Vénus ne voulant point rester seule à Cythère,
vient obscurcir le jour ? Tout annonce l’horreur, je ne vois plus l’ amour  ; C’est Armideaa qui vient d’esprits environnée,
 ; la nuit fait place au jour ; Mortels, reconnaissez le pouvoir de l’ Amour  : Le Palais s’envolant disparaît dans la nue, Un
us tendres combats, Il met tout son bonheur à mourir dans ses bras. L’ amour excuse tout, dans le siècle où nous sommes, Le Pl
livret de Philippe Quinault en 1686 ; la magicienne Armide aime d'un amour malheureux le chevalier Renaud. ab. [NDE] Sûreme
25 (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162
ces nouveaux Chrétiens pour répondre à ces heureuses inspirations ? L’ amour et les charmes d’une jeune épouse chèrement aimée
comme un amoureux désir de l’imiter. Il nous restait à mêler un peu d’ amour dans la nouvelle Tragédie, pour nous ôter mieux c
ous excite plus à quelque chose de noble et de généreux qu’un honnête amour . Tel peut s’abandonner lâchement à l’insulte d’un
devant de ce qu’ils craignent le plus, pour garantir le sujet de leur amour . L’amour a une chaleur qui sert de courage à ceux
ce qu’ils craignent le plus, pour garantir le sujet de leur amour. L’ amour a une chaleur qui sert de courage à ceux qui en o
avec beaucoup d’avantage, nous n’en n’avons point où les Amants et l’ Amour ne se trouvent également défigurés. Nous mettons
ros aiment en Bergers sur nos Théâtres, et l’innocence d’une espèce d’ amour champêtre leur tient lieu de toute gloire et de t
ible, elle aura partout indifféremment de la douleur. Nous voulons un amour quelquefois naïf, quelquefois tendre, quelquefois
ndresse, de la douleur : et cela vient de ce que voulant partout de l’ amour , nous cherchons de la diversité dans les manières
. Alors nous n’aurons que faire de porter envie aux Anciens : sans un amour trop grand pour l’Antiquité, ou un trop grand dég
ntage qu’il y est permis de haïr librement les vices, et d’avoir de l’ amour pour les vertus. Comme les Dieux causaient les pl
ait faire, comme Agamemnon, la dernière violence à la nature et à son amour  : « Tantum Religio potuit suadere malorum. » di
us donnons au public sur le Théâtre ; avec ces agréables sentiments d’ amour et d’admiration, discrètement ajoutés à une crain
26 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96
Chapitre III. LA fable des amours de Cupidon & de Psiché, inventée par Apulée,
e de vermillon fassent subsister leurs charmes comme elles peuvent. L’ amour leur est certainement obligé de la peine qu’elles
Fontaine eut mieux fait pour sa gloire de ne pas donner au public les amours de Cupidon & de Psiché ; car à quelque trait
ns un jour 4000. lieues pour faire cette séparation ? Qu’est-ce que l’ amour brulé par une goutte d’huile, malade jusqu’à teni
dans le tems d’Appulée, où le Paganisme étoit dominant, de ce que les amours de Venus & de Cupidon étoient un objet de rél
a plus belle personne du monde, des Nimphes charmantes de Venus, de l’ amour devenu amant. Cette idée singuliere a quelque cho
zéphir du haut d’une montague, à travers les airs dans le Palais de l’ amour , bâti, meublé, délicieux, magnifique, & d’un
aguette, y goûte tous les plaisirs. Qui en doute ? Rien ne manque à l’ amour . La Comédie pouvoit-elle manquer d’y être ; c’est
nde étoit dans son enfance, les hommes ignoroient ce bel art ; mais l’ amour n’est il pas Prophéte, créateur ? Il est tout. Ri
a belle eut le plaisir de voir la comédie dans toute sa perfection. L’ amour qui a inspiré tous les dramatiques ne vaut-il pas
ts anciens & nouveaux : rien n’est épargné pour la maîtresse de l’ amour . Psiché qui avoit du goût & du génie ne se co
lle à la conclusion des pieces ; un mariage : à qui marter Psiché ? L’ amour qui n’avoit pas attendu ce mariage ne vouloit pas
loit pas être connu. On ne pouvoit lui en faire épouser une autre ; l’ amour se l’étoit destinée ; il en saloit pourtant un. O
e ces Nimphes sont sçavantes, elles sont à Psiché sur le théatre de l’ amour un cours complet de la galanterie. Elles lui expl
Qu’on juge par cette énorme dépense de l’espece d’yvresse où jette l’ amour des spectacles, & la fureur du luxe. Psiché
coup aux comédiens Mais ce qui attira le plus de monde, ce furent les amours de Bacon & de la Chammelé. Lé jeune Bacon qui
ours de Bacon & de la Chammelé. Lé jeune Bacon qui representoit l’ Amour , & la Chammelé qui représentoit Psiché, se su
e femme, sermon au reste qu’il assure être assez inutile, parce que l’ amour de la parure est dans toutes les femmes une passi
vous plaire, qu’importe de quelle maniere vous ferez vos conquêtes, l’ amour est une chasse, attrapez les amans comme vous pou
on mérite, & les graces durent toute la vie, & vous assure un amour éternel : Longum probitas perdurat in ævum, hinc
sumptus acu, silvis aptus Adonis erat . Dans le poëme du Remede de l’ amour , il fait voir que si une parure recherchée peut ê
i , & parmi tant de belles choses, vous cherchez l’objet de votre amour  ; sæpe ubi sit quod ames, inter tam multa requir
sit quod ames, inter tam multa requires , un des grands remedes de l’ amour c’est de surprendre les femmes dans leur négligé,
le geste, le ton de la voix, tout cela énerve l’ame, & porte à l’ amour  ; enervant animos citharæ choreæ, & vox &
nne des leçons & des modeles, le fond même des piéces n’est que l’ amour  ; illic assiduè ficti luctantur amantes, actor q
istoriettes des libertins, & des courtifannes, dont on chante les amours . Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de
orale, & l’a rendue plus scandaleuse, en introduisant deux autres amours , d’une Nymphe avec un guerrier, & d’Ulysse lu
er, & d’Ulysse lui-même avec une Nymphe ; il n’y a jamais assez d’ amour , il y en a deux ou trois dans la plupart des piéc
27 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187
rdonné à aucun homme dans ma colere, ni épargné aucune femme dans mes amours . Anne de Boulen sa mere eut tous les agrémens, l
fit décapiter. Anne elle-même par sa legereté, son indiscrétion, ses amours , jusqu’avec son propre frere, contribua à son mal
rien de si tragique. Le regne d’Henri VIII. & en particulier ses amours avec Anne de Boulen, fourniroit de la matiere à v
pectés, même à Cithere, par le nouveau Juge qui les avoit accordés. L’ amour les effaça bien-tôt sur l’échaffaud avec le sang
écrets, & rendit hommage à ceux de Rome. Il déclara la fille de l’ amour illégitime, inhabile à lui succeder, & Marie
n pere & de son frere. Elizabeth, pendant trois regnes jouet de l’ amour & de la fortune, méprisée de trois Souverains
sans être offensé de sa discrétion dans ses galanteries. Son premier amour avec Devonshire lui fit courir les plus grands ri
ui ne le crurent pas. Il paroit pourtant par le détail qu’il fait des amours de cette vierge, que cet Ecrivain n’y avoit pas g
e gloire ! Son pere, auteur & chef de son Eglise, sa mere, pour l’ amour de laquelle tout avoit été bouleversé, ne lui avo
té du faste, idolâtrie de sa beauté, fureur des conquêtes, jalousie d’ amour , rivalité de graces, emportement de colere, licen
qu’il avoit l’art si rare, plus divin qu’humain, qui avoit fait de l’ amour un Dieu, & de sa mere une Déesse, l’art d’aim
es la beauté est le plus grand mérite ; il efface tous les défauts. L’ amour , l’éloge de la beauté est le plus précieux hommag
pas rare parmi nos jeunes Seigneurs pour payer les actrices. Ses Amours . Acte premier. Le Comte de Devonshire. Sur v
us intime familiarité, sembloient ne faire épanouir que pour lui. Les amours d’Elizabeth & de Devonshire forment un vrai r
us tendre, graces inexprimables, comment ne pas s’aimer ! Ces tendres amours furent traversés pas des malheurs & des rivau
voir dans sa derniere maladie. Ces revers resserrent les nœuds. Leur amour fut toujours fidelle, & d’autant plus pur, qu
agner, elle le combla de faveurs & de caresses. Elle ignoroit ses amours . Elle les apprend, & en est jalouse. Elle élo
au mariage même de la Reine, qui lui offre sa main & son trône. L’ amour est ingénieux. Malgré les précautions & les d
propre justification. Le Roi d’Espagne sauva la vie à la Princesse, l’ amour fit grace au Comte. Il n’y survécut pas long-temp
ue Devonshire qui fût l’art d’aimer comme il faut. C’étoit un Ange en amour , elle les fit en Italien. C’est la langue de l’a
toit un Ange en amour , elle les fit en Italien. C’est la langue de l’ amour . Il Devonshiri nelle amore humano habeba talenti
es paroles Italiennes peuvent avoir deux sens. Le premier, c’étoit un amour Platonique, un amour Angelique & céleste, où
peuvent avoir deux sens. Le premier, c’étoit un amour Platonique, un amour Angelique & céleste, où il n’entroit rien que
ens ont la malice de le prendre dans le second, & de renvoyer son amour Angélique au delà des mers, sans préjudice pourta
es, ses prisons, ont rendu trop célebre, a fait un roman en forme des amours d’Elizabeth avec Courtenai. Le fonds en est vrai,
tant de goût pour le théatre, qu’il place souvent la comédie dans les amours de son héroïne, même avant qu’elle montât sur le
oltaire, pour l’honneur d’Elizabeth, voudroit jetter un nuage sur ses amours avec le Comte d’Essex. Il ne faut pas , dit-il,
oration comique, mais faveur fort singuliere, la plus grande preuve d’ amour qu’une maîtresse pût alors donner à son amant : c
it sa grace en montrant cette bague. D’Essex ne paya pas de retour un amour si tendre. Ce n’étoit pas un Ovide, savant dans l
pas heureux pour lui. On employa d’autres traits que les fleches de l’ amour . Il fut pris les armes à la main par des gens qui
désespoir d’avoir perdu son ingrate & perfide maîtresse, mourut d’ amour , de douleur & de honte. Pasquin demandoit à M
laissent tomber. Ils sont si bien cachés, qu’on les a pris pour de l’ amour , & la pruderie, pour de la virginité, & u
is pour de l’amour, & la pruderie, pour de la virginité, & un amour héroïque de l’Etat. Le même Auteur rapporte trè
re & d’Essex ont seuls véritablement possedé son cœur. Ses autres amours ne furent que des feux folets, des legeres intrig
doutable ; l’autre par légereté, par caprice, lui avoit plu. Dans ces amours de théatre, sa respectable virginité, toujours sa
t utile. D’ailleurs le mariage dans l’homme n’est pas un obstacle à l’ amour des Actrices : il ne l’avoit pas été à celui d’An
ssent ni si éloignées, ni si vieilles. Il n’étoit pas homme à faire l’ amour au delà de la mer par des Ambassadeurs & des
aturellement railleur, se moquoit souvent de la vieille Reine, de son amour & de ses mariages. Aussi libre dans ses disco
vice commun dans son pays, il parla un jour fort licentieusement des amours du Comte d’Essex. Elizabeth le fut ; & par un
28 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17
os mœurs, et qu’ils s’imaginèrent peut-être que, sans les intrigues d’ amour , le Théâtre serait insipide, comme j’ai dit autre
mes mariées, et des filles trop complaisantes occupèrent la place des amours des Courtisanes ; et on établit ces amours, comme
es occupèrent la place des amours des Courtisanes ; et on établit ces amours , comme le mobile et le fondement du Théâtre moder
e. Après quelques temps le Théâtre se corrigea : on substitua, à ces amours déréglés, des amours qui ne tendaient qu’au maria
mps le Théâtre se corrigea : on substitua, à ces amours déréglés, des amours qui ne tendaient qu’au mariage : mais, tout bien
mours qui ne tendaient qu’au mariage : mais, tout bien considéré, ces amours (que l’on appelle honnêtes) ne sont pas moins de
uses dans les Italiens, aussi bien que dans les Français, jointes aux amours , soi-disant honnêtes, sont la base du Théâtre mod
able pour instruire et pour corriger, est environné des épisodes d’un amour irrégulier, et enveloppé par les intrigues des Va
29 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116
Comédies, ou autres de quelque genre que ce puisse être, la passion d’ amour , telle qu’il est d’usage de la représenter aujour
tion ; et dans lesquelles, surtout, on pourra retrancher les Scènes d’ amour , qui ne seraient pas compatibles avec la pureté d
onseil jugeait à propos d’en conserver quelques-unes, où la passion d’ amour ne parût pas nuisible, ni capable de corrompre le
nd et le cinquième. Dans le second, j’exclus tout à fait la passion d’ amour des Pièces qu’on écrira pour le nouveau Théâtre ;
Spectateurs, qui n’ont jamais connu d’autres Spectacles que ceux où l’ amour sert de base, où cette passion anime les intrigue
caractères, et où enfin les épisodes et la diction ne respirent que l’ amour , il est impossible, dis-je, que de tels Spectateu
silence ; et que les contraindre à écrire des Pièces de Théâtre sans amour , c’est comme si on voulait forcer des soldats à m
orruption du siècle, à célébrer sans cesse et uniquement la passion d’ amour . D’ailleurs, ils connaissent trop bien l’Antiquit
en liberté, et que leurs premiers efforts feront connaître combien l’ amour , qu’on croit aujourd’hui l’unique fondement du Th
30 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85
modernes n’ont pour base, et souvent pour objet, que des intrigues d’ amour et de mariage. Héliodoree, dans son Histoire Ethi
tesse entre Théagene et Chariclée : Achilles Tatiusg nous raconte les amours véritablement Platoniciennes de Clitophon et de L
tophon et de Leucippé. Encore si dans la Comédie moderne les propos d’ amour étaient traités avec la même modestie ; ce serait
u’où ils doivent porter la politesse et la retenue avec les femmes. L’ amour nous en présente dans les Comédies sous une forme
Au reste, quand même la Comédie moderne nous exposerait la passion d’ amour , telle qu’Héliodore nous la dépeint entre Théagen
re intention que de bien faire, dise librement la vérité ; et à qui l’ amour de la gloire, ou de la fortune, ne soit pas capab
nd esprit, un vieux Seigneur de sa Cour s’était livré aveuglément à l’ amour d’une femme, dont la réputation était équivoque.
e Thebes ne connaissait que trois remèdes pour guérir de la maladie d’ amour  ; la faim, le temps et la corde : l’Histoire du V
31 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65
tie la plus noble, la plus parfaite, et la plus essentielle qui est l’ Amour de Dieu sans lequel la charité ne peut être une v
l la charité ne peut être une vertu Chrétienne ; mais vous donnez à l’ amour du prochain qui est le seul qui reste sous votre
s pensées, et sa propre vie ? Si les Evêques sont « les Vicaires de l’ amour de Jésus Christ  », comme dit S. Ambroise, ne doi
Ambroise, ne doivent-ils point témoigner envers leurs brebis le même amour qu’il a témoigné pour elles ? Car comme dit très-
onfier des brebis qu’il a tant aimées à un homme qui n’aurait point d’ amour pour elles ? » Or Jésus Christ ne s’est-il appliq
32 (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41
, dit-il, où les hommes et les femmes s’entretiennent des intrigues d’ amour , dansent au son des chansons les plus tendres, et
avec les hommes sur le Théâtre ; parce qu’on y traite des intrigues d’ amour  ; parce que quoiqu’on les dise réformées on les r
Là les jeunes gens se corrompent, les filles se familiarisent avec l’ amour profane, dont ils entendent si agréablement parle
a impossible, dit-il, tant que les hommes et les femmes y parleront d’ amour . Le second remède et le plus sûr, serait de chass
ge de faire monter les femmes sur le Théâtre, et les y faire parler d’ amour  ; il met en poudre ces preuves, et établit solide
siècle sont de ce caractère, parce que les femmes s’y entretiennent d’ amour avec les hommes, ce que les saints Pères ont fait
mercenaires, qui gagnent leur vie à jouer sur le Théâtre des pièces d’ amour avec des femmes, d’une manière peu modeste ; ce q
er. Ce Jésuite soutient que s’ils jouent avec des femmes des Pièces d’ amour , ils ne peuvent pas être excusés, puisque c’est l
il faut bannir les expressions tendres, et les sujets qui regardent l’ amour des femmes. La coutume du pays où il écrit, lui f
son habit même n’y paraisse pas. Beltrame dit, en vain qu’on parle d’ amour dans les Comédies, afin d’en découvrir les effets
en qui puisse donner de mauvaises pensées, ni réveiller ou exciter un amour déréglé. D’où il conclut que les Comédies de ce s
, capables de donner de mauvaises pensées, et qui excitent souvent un amour déréglé ; il faut dire que les Comédies ne sont p
« Oui je lui ferai voir par d’infaillibles marques, Qu’un véritable amour brave la main des Parques, Et ne prend point de l
33 (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190
et que l’on y condamne les débauches des jeunes gens et leurs folles amours  ; mais ce n’est point par des railleries que l’on
bien loin que des jeunes gens conçoivent de la honte de ces sortes d’ amours , ils souhaiteraient ressembler à ces deux amants,
s d’amours, ils souhaiteraient ressembler à ces deux amants, dont les amours réussissent. Pour en donner de l’horreur, le Poèt
is tous les autres vices, comme la haine, la vengeance, l’ambition, l’ amour , y sont peints avec des couleurs qui les rendent
le reste. Cicéron reprend les Grecs de ce qu’ils avaient consacré les amours impudiques des Dieux, en faisant une divinité de
34 (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114
l’orgueil, la jalousie, la vengeance, comme autant de perfections ? L’ amour profane passe-t-il en votre esprit pour une passi
Ecoutez Messala parlant à Tite, dans Racine, Eh bien, l’ambition, l’ amour & ses fureurs, Sont-ce des passions indignes
qui inspirent la tendresse, qui apprennent le langage séduisant de l’ amour  ; cette passion infâme paroît avec honneur sur la
l revient plutôt qu’on ne pense. O douce vie ! Digne d’envie, Tendres amours Enchantez-nous toujours. Dans l’empire amoureux
l’empire amoureux Le devoir n’a point de puissance,                 L’ amour dispense, Il faut souvent pour devenir heureux Q
on cœur en paix impuissante vertu, N’ai-je pas assez combattu Quand l’ amour malgré moi me contraint de me rendre ?           
nation naturelle, l’art & l’étude de la volupté ? On représente l’ amour , non pas comme un crime, c’est une simple foibles
pas moins opposée à l’esprit du Christianisme, que l’orgueil & l’ amour profane, & ce vice est assuré, dit Tertulien1
35 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24
V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’ amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage. Je
principe. On répond que pour prévenir le péché, le théâtre purifie l’ amour  ; la scène toujours honnête dans l’état où elle p
inairement par le mariage. Car encore que vous ôtiez en apparence à l’ amour profane ce grossier et cet illicite dont on aurai
le saint nom du mariage pour mettre à couvert les démonstrations de l’ amour conjugal, Isaac et Rébecca n’auraient pas caché l
umain à la corruption, on commence par se livrer aux impressions de l’ amour sensuel : le remède des réflexions ou du mariage
36 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
uptueux veut de la musique et des danses ; un peuple galant veut de l’ amour et de la politesse, un peuple badin veut de la pl
sions, ni d’autres mérites que leur faiblesse. Ainsi, la constance, l’ amour de la justice deviennent insensiblement des quali
devenant de jour en jour plus sensibles par amusement et par jeu, à l’ amour , à la colère et à toutes les autres passions, nou
ion que de censure et de haine ; on y apprend à nouer les intrigues d’ amour ou à en parler le langage, à en adopter les préte
atrie. L’intérêt principal est pour Bérénice, et c’est le sort de son amour qui détermine l’espèce de catastrophe : non que s
, et qui apprend bien aux spectateurs à surmonter les faiblesses de l’ amour  ! « Quoique le dénouement démente ces vœux secr
ectateurs ont épousé Bérénice. Tant il est vrai que les tableaux de l’ amour font toujours plus d’impression que les maximes d
t à fait indépendant de celui du dénouement ! « Qu’on nous peigne l’ amour comme on voudra, il séduit, ou ce n’est pas lui.
onne ne se croit obligé d’être un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’ amour honnête, on se livre à l’amour criminel. « Ce q
un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’amour honnête, on se livre à l’ amour criminel. « Ce qui achève de rendre ces images
’il faudrait apprendre aux jeunes gens à se défier des illusions de l’ amour , à fuir l’erreur d’un penchant aveugle qui croit
nous rendent plus incapables de résister à nos passions, détruisent l’ amour du travail, découragent l’industrie, inspirent le
er citoyen. J’ouvre vos livres, et je ne trouve partout que certaines amours romanesques dont l’absurdité et la triste uniform
alheureuses victimes que vous parez de quelques fleurs pour faire à l’ amour un sacrifice plus éclatant. Comment avez-vous rem
aux dieux des nations, où on décrit leur histoire, où on peint leurs amours , où on représente leurs infamies sous des voiles
37 (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142
s, si puissans sur les cœurs généreux, la religion, le devoir & l’ amour  ; elle n’ose avouer Ces foiblesses des sens que
y mieux parvenir, voyons ce qui constitue l’essence de la tragédie. L’ amour , l’ambition, la jalousie, la colère & la hain
ns les plus propres à émouvoir, & les plus en usage au théâtre. L’ amour , cet ennemi redoutable, à qui vous avez déclaré l
mp; pour lors il n’est point à craindre ; ou il est criminel, comme l’ amour de Varus, pour Marianne ; de Phèdre, pour Hyppoli
ve une mère dans une épouse tendrement aimée. En vérité, Monsieur, un amour malheureux, puni par un supplice aussi cruel, loi
depuis qu’il lui est infidèle : supposons, dis-je, qu’aveuglé par son amour il ait tout promis, & que le hasard le condui
au bord du précipice où la passion l’alloit précipiter ? Voilà donc l’ amour justifié ; car vous voyez que, s’il est innocent,
antrope, le Méchant, Esope à la cour, la Métromanie, la surprise de l’ Amour , l’Enfant prodigue, le Préjugé vaincu, Mélanide,
38 (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367
qui réveille si bien leur génie, enflammeroit également leur cœur. L’ amour ne seroit plus sous leur pinceau ; ils écarteroie
s avons parlé, c’est-à-dire en bannissant entiérement la passion de l’ amour , produiroit tous les jours de nouveaux biens. Pol
s. Polieucte donneroit des héros à la Religion ; Esther inspireroit l’ amour du Très-haut ; Athalie attacheroit au sang du Trô
; l’Acteur fut chassé, & la Piece proscritea. Mais, dites-vous, l’ amour une fois banni, nos Théâtres seront déserts. Non,
e fois banni, nos Théâtres seront déserts. Non, mettez sur la Scene l’ amour filial & paternel, l’amour de la patrie, &
nt déserts. Non, mettez sur la Scene l’amour filial & paternel, l’ amour de la patrie, & mille cœurs s’ouvriront à vos
part. a. L’Auteur que je cite ici est Juge naturel en ce genre. L’ amour , dit M. Riccoboni, devroit toujours être suivi de
rrection des mœurs. De la réform. du Théât. ch. 2. de la passion de l’ amour sur le Théâtre. p. 24. 25. Edit. 1767. a. Je p
39 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
oignard de la vengeance : heureux qu’il n’ait pas tourné du côté de l’ amour l’enthousiasme de ses pensées & l’énergie de
énergie de son style ! il auroit embrasé la scène de ses feux. Mais l’ amour ne fut que trop dédommagé par son successeur. Aut
au-tour des myrthes & des roses ; il fit retentir le langage de l’ amour , blessa les cœurs de ses traits, & par une ro
ils ne savent observer que celle qu’ils se sont prescrite de mettre l’ amour par-tout, contre l’ordonnance & l’unité de l’
scène, prostituée au libertinage, soit une école de galanterie, que l’ amour tienne le sceptre, donne des leçons, corrompe les
son pour le tirer du sein qui l’a reçu, faire aimer pour faire haïr l’ amour  ! Maladie insidieuse & contagieuse, & mal
eges des sentimens, l’amorce de la parure, l’invitation de l’éloge. L’ amour , les flêches à la main, montre ses blessures, moi
ésir, non le repentir. Infortunée Melpomene, devenue esclave d’un fol amour , corrompue & corruptrice, rougissez de votre
olupté assise sur un lit de gazon, couronnée de roses, environnée des amours & des graces, présenter la coupe empoisonnée.
p; les Héroïnes, les Dieux & les Déesses viennent y soupirer leur amour . Une foule de jeunes gens y prennent ses leçons :
e foule de jeunes gens y prennent ses leçons : Jouissons de la vie, l’ amour en fait seul le bonheur. Cette morale est exprimé
lanterie courent apprendre le rôle, le langage & les maximes de l’ amour , & s’enfoncer de plus en plus dans le bourbie
êlent ; le poëme épique, par le faux merveilleux & les épisodes d’ amour qu’ils y introduisent ; le théatre même, par des
les épisodes d’amour qu’ils y introduisent ; le théatre même, par des amours & des intrigues absurdes, comme dans Britanni
cipes par-tout établis de cette morale lubrique, qu’il faut obéir à l’ amour , que c’est le privilège du bel âge & tout le
ment la victoire, qu’ils trouvent moins de résistance. Les ruses de l’ amour sont infinies, & ce n’est pas par des valets,
i rusées, si elles ne péchoient pas plutôt pour être trop savantes en amour que pour être ignorantes. Mais que leur enseignen
entretenir, à la tendre plus vive ; on leur apprend les mystères de l’ amour , le langage des yeux, l’expression du geste, le h
es surveillans, de trouver des prétextes pour cacher & montrer un amour impatient de se faire connoître, & qui craint
n dit que la crainte faisoit les Dieux ; je dirois plutôt que c’est l’ amour des femmes, tel qu’il est traité dans les romans
ntes, des paroles tendres, des vers composés avec art pour inspirer l’ amour  ; cet assemblage prodigieux de choses, dont une s
40 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75
sage-femme du crime. C’est un professeur qui analyse la science de l’ amour , en donne des leçons, forme des élèves, en fait d
Mais ces affreuses ruines ne favorisent guère les jeux, les ris, les amours , dont une imagination galante est toujours occupé
ton, où le Poëte Anglois insére une épisode voluptueuse des premieres amours d’Adam & d’Eve, où la pudeur est peu respecté
caresses indécentes. Voilà la pure, la brutale nature au-dessous de l’ amour des animaux. Et comment, si tout est détruit dans
let, M. de S. Foix en tirera sans doute un bon parti. L’aventure de l’ amour dans les Graces, qui ne sait ce que c’est qu’une
is en toutes l’excès du bonheur d’un jeune cœur qui peu à peu goûte l’ amour pour la premiere fois, n’annonce & ne forme q
hercher l’hymen & la fidélité ; je suis presque sûr que des que l’ amour les verra, il abandonnera ces lieux. Il a raison 
nfant qui vient de naître ; cette discorde, cette réconciliation de l’ amour & de l’hymen ; ces entrées familieres & b
s, & qu’il a à se plaindre d’une tante incommode qui traverse ses amours avec Julie ! Mais cette élégance ne sauve pas le
nd plus piquant. Autre coup de pinceau de sa main : la réflexion de l’ Amour , qu’on ne veut recevoir parmi les Graces qu’en lu
idée qu’il a répétée dans la comédie des Hommes. Et après avoir lié l’ amour avec des chaînes qui sont elles-mêmes de nouvelle
ur, répétée cent fois dans ses ouvrages. Cette maniere de maîtriser l’ amour doit-elle rassurer ? mérite-t-elle la couronne de
ci le systême théologique de l’Historien Poëte. (pag. 211. tom. 5.) L’ amour seul auroit suffi pour établir l’immortalité de l
ortalité de l’ame parmi le peuple le plus sauvage. C’est sans doute l’ amour de Dieu ? Non : ce sera l’amour du prochain : J’a
e le plus sauvage. C’est sans doute l’amour de Dieu ? Non : ce sera l’ amour du prochain : J’aimois, j’étois aimé ; l’amour m’
Dieu ? Non : ce sera l’amour du prochain : J’aimois, j’étois aimé ; l’ amour m’a enlevé l’objet qui m’étoit si cher : non, je
vertu, une timidité de jeune fille qui cherche à se faire illusion. L’ amour sera bien-tôt délié, on peut s’en reposer sur le
41 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58
nchantent maintenant, ne sont guères consacrées aux bonnes mœurs, à l’ amour de la vertu. Il semble se plaire à couvrir de rou
ment dans cette idée. La Comédie & la Tragédie mettent toujours l’ amour en jeu ; notre Opéra, plus hardi dans ses entrepr
xime de Boileau les rassure peut-être & les induit en erreur : L’ amour le moins honnête éxprimé chastement N’éxcite poin
ans sa poètique, a séduit encore les Auteurs du nouveau Spectacle : l’ amour , dit-il, fait un bel éffet dans un Ouvrage ; Et
e ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’ amour , sans qu’il soit nécessaire de composer des Drame
t à des représentations trop voluptueuses des passions qu’inspirent l’ amour  ; « J’avais, dit ce grand homme(3), un penchant é
ls en bannissaient toute idée obscène ; les passions, les éffets de l’ amour n’y paraissaient qu’avec les plus grands ménageme
ce fameux Sculpteur, animée par Jupiter, répond d’abord naïvement à l’ Amour que Pigmalion ressent pour elle. Mais elle lui pr
personne qui découvrirait ainsi son caractère ? Dans le badinage, L’ amour se plaît, Comme un enfant qu’il est ; Sous ses lo
é. La bonne Jacinte répond en femme complaisante ; Ah, vous aimez l’ amour badin ! C’est fort bienfait. La Scène VI. du sec
on est averti que le genre de cet Opéra Bouffon respire la volupté, l’ amour du libertinage. L’attention du Spectateur est sou
…. Hé, bien ! qu’est ce qui t’arrête ? Profite de la conquête que l’ amour t’offre en ce jour. Quand même il serait nature
je ne m’y connais pas. Le Serrurier. Veut-on voir quel est l’ amour innocent qu’on dépeint dans l’Opéra-Bouffon ? On
J’entens les petits oiseaux, Leurs plaisirs sous les rameaux, De nos amours sont l’image. Voici une belle Pointe ; on compre
que de se casser le cou ; pour avoir seulement le bonheur de jurer un amour éternel à l’objet de sa flamme, ou de lui baiser
n peu équivoques. M. Dupré adresse à dame Gertrude, qui prétend que l’ amour soit intellectuel, ces paroles dont le sens est a
pratiquent depuis long-tems. Une très-vieille présidente de la cour d’ amour s’écrie, en branlant la tête ; Malheur à l’homme
42 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328
telle représentation qui inspire la joie, la tristesse, la colère, l’ amour , les larmes et les rires ; et tous ces mouvements
xaminer ces points, je me bornerai seulement à parler de la passion d’ amour , que je vais comparer dans la Tragédie du Cid à t
on que Chimène et Rodrigue ressentent l’un pour l’autre. La passion d’ amour fait impression sur tous les hommes, et non seule
s passions ne font qu’une impression passagère, comme si la passion d’ amour , plus homogène et naturelle à l’homme, tenait de
ins, il parvient à en déraciner quelqu’une ; et comme la passion de l’ amour est la plus dangereuse, parce qu’elle est la plus
43 (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275
st mauvaise que par le mauvais usage qu’on en fait. Je soutiens que l’ amour exprimé chastement dans cette Poésie, non seuleme
exprimé chastement dans cette Poésie, non seulement n’inspire point l’ amour , mais peut beaucoup contribuer à guérir de l’amou
n’inspire point l’amour, mais peut beaucoup contribuer à guérir de l’ amour les esprits bien faits, pourvu qu’on n’y répande
cine en plusieurs de ses Pièces. Enfin, Monsieur, souvenez-vous que l’ amour d’Hérode pour Marianne, dans Joseph, est peint av
44 (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158
e tend qu’à flatter les trois plus dangereuses passions de l’homme, l’ amour , l’ambition et la vengeance, en nous faisant sent
ion de celle son mari. Un mari ne se divertirait pas à voir jouer les amours de sa femme, ni un père à voir jouer les débauche
vertus Romaines (c’est-à-dire l’orgueil, la vengeance, l’ambition, l’ amour , jusques, où l’imagination la plus outrée et la p
que nous aimons : et cette représentation fortifie encore dans nous l’ amour de ces choses, bien loin de nous disposer à les h
ai passé quarante ou cinquante années à composer des pièces pleines d’ amour , d’ambition, de vengeance de bouffonneries, etc.
45 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — IV.  » p. 458
tant par les Comédies cette passion, on n'imprime pas en même temps l' amour de ce qui la règle: les spectateurs ne reçoivent
rête pas de même dans ceux en qui il l'excite. La représentation d'un amour légitime, et celle d'un amour illégitime font pre
qui il l'excite. La représentation d'un amour légitime, et celle d'un amour illégitime font presque le même effet, et n'excit
46 (1678) Maxime LXXXI « LXXXI » pp. 39-41
ime, & les fait naître dans nôtre cœur, & sur tout celle de l’ Amour , principalement lors qu’on se represente qu’il es
mp; on s’imagine que ce n’est pas blesser la pureté, que d’aimer d’un amour si sage. Ainsi on sort de la Comedie le cœur si r
i on sort de la Comedie le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’ amour , & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’
47 (1675) Traité de la comédie « V.  » p. 279
tant cette passion par les Comédies, on n'imprime pas en même temps l' amour de ce qui la règle. Les spectateurs ne reçoivent
arrête pas de même en ceux en qui il l'excite. La représentation d'un amour légitime et celle d'un amour qui ne l'est pas fon
qui il l'excite. La représentation d'un amour légitime et celle d'un amour qui ne l'est pas font presque le même effet, et n
48 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216
ne pour l’un des plus galans personnages, & assure qu’il doit à l’ amour tout le succès de ses négociations. L’amour, non
mp; assure qu’il doit à l’amour tout le succès de ses négociations. L’ amour , non la politique, fait selon lui le jeu de toute
e, on la prit. Tandis qu’on faisoit la guerre d’un côté, on faisoit l’ amour de l’autre ; & les Dames eurent assurément pl
tous les rafinemens, toutes les ruses & toute la délicatesse de l’ amour , & qui en donnent des leçons, & font plus
eçons, & font plus de conquêtes que des beautés de distinction. L’ amour est une folie, qui a son flux & reflux, comme
ses redoublemens. Les Medécins avoient beau défendre de s’y livrer, l’ amour l’emportoit sur toutes leurs ordonnances. J’y ai
sse. Cette fille étoit d’un figure & d’un caractere à donner de l’ amour aux plus sages. Elle le suivoit par-tout. C’étoit
te. Sa conversation étoit pleine d’esprit. Elle me fit confidence des amours du Prince, dont elle avoit la clef. Elle en tenoi
vénemens de la guerre d’Espagne, où il eut tant de part, & où ses amours firent tant de tort à la France, son alliée. Il f
une rusée, qui savoit tous les tours & toutes les intrigues de l’ amour . Jamais on ne fut plus embarrassé que l’étoit Son
on en parle. Nous avons seulement voulu faire sentir le caractere des amours du théatre, l’aveuglement & le malheur de ceu
dre. C’est le langage de tous les théatres : On ne peut résister à l’ amour . On diroit que toutes les actrices sont Danoises.
qu’occasionner ces excès, il seroit un très-grand mal. En parlant des amours d’Elizabeth, Reine d’Angleterre, nous avons oubli
r à faire voir l’habileté de l’Artificier. On prit ici pour sujet les Amours de Venus & de Mars, sujet très-libre, où le f
promenant au milieu des Cyclopes, occupés à forger des flêches pour l’ Amour & des armes pour Mars. Le bruit des Forgerons
escend au milieu d’un nuage sur un char, où étoient assis avec elle l’ Amour & les Graces. Une machine qui porte cinq pers
au milieu de la scene, & lui présente les flêches forgées pour l’ Amour , dont elle paroit très-satisfaire. Suit un grand
les armes faites pour lui. Les Graces se faisissent des flêches de l’ Amour , & les entourent de guirlandes, qu’elles trou
ù il croît peu de fleurs. Venus met ces flêches dans le carquois de l’ Amour , qui en décoche une à Mars. Mars devient tout à c
49 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175
avernes ; Faites-en des Chaulieux & des Anacréons, A qui tous les Amours ont fournit des chansons, Que toujours au travers
élégance ? Les brouillards de l’ivresse, les délires, les écarts, les amours , les passions sont par-tout les mêmes ; la décenc
lui ; l’irréligion éclate à chaque page. Il ne connoît de Dieu que l’ Amour  : l’adorer, s’enivrer de ses plaisirs, c’est-là t
ché vers l’abyme, Malgré lui l’homme tombe entre les bras du crime. L’ Amour seul est mon Dieu, c’est lui seul que j’écoute.  
onne à la volupté,         Et dans les bras de ma maîtresse…. Quand l’ Amour a parlé, quel cœur est combattu ? Tout ce qu’on f
une explosion de libertinage. En voici des traits. Me plonger dans l’ amour , m’y concentrer sans cesse Vient s’emparer de toi
montrez le bonheur, Héloïse le donne…. Quelles sont nos vertus, si l’ amour est un crime Ces doux fremissemens, ces feux &
sse ; Mais puisque tu n’as pu m’arracher mon penchant, Pour teindre l’ amour , aneantis l’amant. N’en voilà que trop : c’est d
. Le plus saint nœud que le Ciel ait formé. Quel est ce nœud ? Un amour insensé, adultere, sacrilége, contre la volonté d
Pourquoi ses poésies sont-elles donc si licencieuses ? C’est que l’ amour est nud, mais il n’est pas crotté . Y pense-t-il 
la réforme & la décence du théatre, & des écrits modernes. L’ amour étoit autrefois croit, la nudité en étoit presque
se n’est pas moins ridicule. Les contes sont comme les archives de l’ amour & de la galanterie. N’est-ce pas un beau tit
ort à la grand-œuvre de ses contes, Archives sacrées de la pudeur. L’ amour qui te doit ses succès & plus d’une heureuse
ès & plus d’une heureuse nuitée. (Quel torme, quelle image !) L’ amour respire en tes portraits, & tu rimas sous sa
erentes & très-vraies ; les transports, l’yvresse, le délire de l’ amour , sont la description de leurs attraits & de l
e rappelle,             Et dont lui seul étoit le Dieu,             L’ amour avoit une chapelle     Que desservoit ce grand Pr
ot que nos jeunes gens, rien de si ridicule que leur persiflage sur l’ amour , l’ennui profond d’une ame sterile, perce à trave
genre d’homme que vous pouvez attendre la décence qu’ils bravent ? L’ amour Platonique qui n’est qu’une chimere, & qui n’
ere, & qui n’en est qu’une pour ceux qui n’ont jamais connu que l’ amour grossierement phisique, le seul que trace votre p
50 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148
roit l’hommage de son cœur, de la main du sort le plus flatteur, de l’ amour le plus tendre & le plus enchanteur. Aimable,
plutôt la vérité le décelle. Ce n’est point Dieu qui l’a touché ; son amour , sa fureur, sont toujours les mêmes : il tient le
andale. Eh bien, ce mot affreux, le puis-je prononcer ? Je vais à mon amour , Constance, renoncer, oui te quitter, & fuir
de Jesus-Christ est un acte de justice aussi bien que de charité. A l’ amour ne mêlons point la crainte. Elle est le commencem
r. Ces exagérations de la passion sont des blasphêmes. Le charme de l’ amour , son pouvoir invincibles. Erreur, de quelque amou
es. Le charme de l’amour, son pouvoir invincibles. Erreur, de quelque amour qu’on l’entende. Le trouble, cet orage (de remord
les mieux fondés d’une prompte vengeance : Tout devient légitime à l’ amour qu’on offense. De cent coups de poignard, & j
e ; la passion est invincible, dix ans de vertu ne la modèrent pas. L’ amour est le souverain bien : le cri de la nature l’emp
st dommage qu’elle la défigure ; elle se plaint que Dieu condamne son amour  : Hé quoi ! sans qu’il t’offense, le cœur ne peut
ble existence, s’ouvrir au doux plaisir d’aimer & d’être aimé ? L’ amour y fût, hélas ! par ton souffle allumé. Oui, tu cr
aimé ? L’amour y fût, hélas ! par ton souffle allumé. Oui, tu créas l’ amour pour essuyer nos larmes. Quelle morale ! Dans le
ndissoluble : ils n’en peuvent plus réclamer. S’ils ont conservé leur amour , c’est un crime qui n’annulle point les vœux, com
es échos funèbres. Parmi le sang, la mort & ses affreux débris. L’ amour déterminoit son ascendant sur moi. Dès ce moment
sens. Ce sont les sens soulevés qui causent le transport criminel. L’ amour qu’attend la foudre. La foudre n’attend pas. Répa
51 (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82
sur l’art du Théâtre. LE goût des arts, l’honneur de ma patrie, l’ amour du genre humain, un respect inviolable pour la vé
emporté par l’ardeur d’un zele estimable dans son principe, qui est l’ amour de la vertu, mais inconsideré ; que c’est trahir
; vous en tirez cette conséquence victorieuse, que les tableaux de l’ amour font toujours plus d’impression que les maximes d
vous en convenez dans votre ouvrage. Tant que Titus balancera entre l’ amour du devoir & l’amour de Berenice, nous entrero
tre ouvrage. Tant que Titus balancera entre l’amour du devoir & l’ amour de Berenice, nous entrerons dans ses peines, son
-heure. Peut-on l’approuver, de ce qu’ayant balancé long-tems entre l’ amour de lui-même & l’amour du genre humain, il s’e
r, de ce qu’ayant balancé long-tems entre l’amour de lui-même & l’ amour du genre humain, il s’est enfin donné la préféren
que celle que produit tout homme qui s’aime plus que les autres. Cet amour de soi, indépendamment de tout, le sépare de l’in
moins intéressantes de son illustre Auteur, c’est que l’obstacle aux amours de Titus & de Berenice n’est fondé que sur un
ix de la justice. Les exemples vertueux nous excitent au bien ; notre amour pour la vertu acquiert de nouvelles forces : le b
hans sur la scene, éclaire & perfectionne nos idées de justice. L’ amour du beau moral inné dans l’homme (je parle d’après
xquels on ne devroit inspirer que des sentimens de vénération & d’ amour  ; que ce n’est pas assez d’avoir contribué en mac
onnoître. On peut tomber dans l’égarement, non par une surabondance d’ amour pour la vertu, mais par un emportement deplacé co
tre Theatre d’avoir cherché à donner plus d’énergie au sentiment de l’ amour , pour substituer aux situations prises dans les i
ilité publique, à donner une nouvelle énergie, un nouveau coloris à l’ amour . Cette passion est nécessaire, & n’est, ains
ous trouveriez encore leurs vestiges chez Thalie & Melpomene. L’ amour est le regne des femmes. Pur galimatias, définit
’amour est le regne des femmes. Pur galimatias, définition louche. L’ amour est le penchant mutuel des deux sexes pour operer
s ne disposent point à des sentimens trop tendres : le sentiment de l’ amour est dans la nature de notre être : ils épurent ce
. C’est chez les Peuples dépourvûs de cet amusement instructif, que l’ amour est le plus sujet à s’égarer. Les Asiatiques n’on
les Turcs & les Persans se laissent emporter : on ne voit point l’ amour barbare avilir la nature, l’outrage jusques dans
à la pratique la plus hardie & la plus effrenée des mysteres de l’ amour , pour augmenter leur prix aux yeux d’un maître vo
ux yeux d’un maître voluptueux. On s’instruit au Theatre à faire de l’ amour l’usage le plus conforme à la raison, à respecter
t de mauvaises actions pour l’édification de l’autre. La passion de l’ amour tendant à une union légitime, eût alteré les prin
un farouche défenseur des bords de l’Eurotas. Même intrépidité, même amour de la patrie, même oubli de sa propre conservatio
sujets à confondre l’ambition déréglée avec l’émulation que produit l’ amour du talent, mais ces querelles peu importantes n’é
52 (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156
x qu’on goûte au sein de l’amitié, de la patrie, de la nature et de l’ amour . Mais il y a longtemps, vous le savez, que le siè
larmes et la compassion dans Zaïre, pour nous précautionner contre l’ amour violent et jaloux ; l’amour de la patrie dans Bru
s Zaïre, pour nous précautionner contre l’amour violent et jaloux ; l’ amour de la patrie dans Brutus, pour nous guérir de l’a
bien faible et cherché bien loin : l’homme est naturellement bon ; l’ amour de la vertu, quoi qu’en disent les Philosophes, e
ue par la vertu ; et c’est en ce seul sens que vous pouvez regarder l’ amour de la vertu comme inné dans nous, car vous ne cro
u genre humain ; dans Médée et dans Atrée les effets abominables de l’ amour criminel et irrité, de la vengeance et de la hain
choqué le plus dans nos pièces, c’est le rôle qu’on y fait jouer à l’ amour . Cette passion, le grand mobile des actions des h
faire une question avant que de vous répondre. Voudriez-vous bannir l’ amour de la société ? Ce serait, je crois, pour elle un
refuser. Or si on ne peut, et si on ne doit peut-être pas étouffer l’ amour dans le cœur des hommes, que reste-t-il à faire,
n conservant le sentiment même. Si donc les peintures qu’on fait de l’ amour sur nos Théâtres étaient dangereuses, ce ne pourr
cet égard. Ce qui devrait, ce me semble, vous déplaire le plus dans l’ amour que nous mettons si fréquemment sur nos Théâtres,
t, c’est le rôle froid et subalterne qu’il y joue presque toujours. L’ amour , si on en croit la multitude, est l’âme de nos Tr
de métaphysique, moins de chaleur que de galanterie. Qu’est-ce que l’ amour dans Mithridate, dans Iphigénie, dans Britannicus
rmione ? Phèdre est peut-être le seul ouvrage de ce grand homme, où l’ amour soit vraiment terrible et tragique ; encore y est
olité de la nation que Racine a sacrifié la perfection de sa pièce. L’ amour dans Corneille, est encore plus languissant et pl
n maître ; mais il n’y a presque aucune de ses autres Tragédies que l’ amour ne dépare et ne refroidisse. Ce sentiment exclusi
qu’une passion commune et bourgeoise. Mais, dira-t-on, en peignant l’ amour de la sorte, il deviendra monotone, et toutes nos
presque tous nos Auteurs, qu’une pièce ne puisse nous intéresser sans amour  ? Sommes-nous plus difficiles ou plus insensibles
héros dans l’infortune, la haine de la superstition et des tyrans, l’ amour de la patrie, la tendresse maternelle ? Ne faison
ternelle ? Ne faisons point à nos Françaises l’injure de penser que l’ amour seul puisse les émouvoir, comme si elles n’étaien
e ; car quand vous dites « qu’elles ne savent ni décrire, ni sentir l’ amour même » v, il faut que vous n’ayez jamais lu les L
quelque Poète qui les aura gâtées. J’avoue que ce talent de peindre l’ amour au naturel, talent propre à un temps d’ignorance,
nce, et elles de séduire, de tromper et de gouverner leurs maîtres. L’ amour sera pour lors entre les deux sexes ce que l’amit
en alexandrins. f. [NDE] C’est en effet ce que dit Rousseau de « l’ amour du beau moral » ; Rousseau, op. cit., p. 28 : « [
usseau, op. cit., p. 28 : « […] Quoiqu’en disent les Philosophes, cet amour est inné dans l’homme, et sert de principe à la c
53 (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43
asse illusion en croyant qu’il est permis d’aller au spectacle, car l’ amour du plaisir a tant de force sur la plupart des hom
ipes, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise et l’ amour du plaisir n’engendre que des monstres et n’inspi
ompagnies ? S’il n’y était pas question de coquetterie, d’intrigues d’ amour , etc. la plupart des personnes ne préfèreraient-e
ons des cœurs corrompus. La comédie et la tragédie mettent toujours l’ amour en jeu. De plus de quatre cents tragédies qu’on a
France, il n’y en a pas dix qui ne soient fondées sur une intrigue d’ amour . » D’Alembert lui-même avoue que l’amour règne da
t fondées sur une intrigue d’amour. » D’Alembert lui-même avoue que l’ amour règne dans toutes les tragédies de Corneille. Arn
ine, tous, dit le marquis de Pompignan, se réunissent à consacrer à l’ amour la muse de la tragédie. C’est là, dit Fléchier, q
é. « Des discours trop grossiers le théâtre épuré, » Cependant par l’ amour est par nous consacré, » Le poison de l’amour a b
puré, » Cependant par l’amour est par nous consacré, » Le poison de l’ amour a bientôt pénétré, » D’autant plus dangereux qu’i
projet d’enlèvement, — tantôt d’une conquête adultère, — d’un duel d’ amour  — où le Ciel exauce des vœux criminels, où «  le
s une romance amoureuse on invoque la Sainte Vierge pour protéger des amours impures ; où l’on apprend à braver le sacrilége ;
religion ; où l’on trouve l’excès, la vengeance et le désespoir de l’ amour , et Dieu invoqué au milieu d’impures alarmes ; où
oit les intrigues, la haine, la vengeance, le parjure et la rage de l’ amour accompagnés de blasphèmes et de malédictions, qui
ttaque malicieuse contre le christianisme, au milieu d’une intrigue d’ amour entre un catholique et une juive. Le but principa
érence de religion qui ne doit pas être un obstacle au mariage : «  l’ amour ne connaît ni les dieux, ni les rangs.  » C’est u
es gens désœuvrés dont l’imagination est dépravée par l’oisiveté et l’ amour du plaisir. Et ce serait, d’après le témoignage,
quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la passion de l’ amour  ; il faut bien qu’ils la connaissent tôt au tard 
54 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140
plus brillante, des paroles les plus expressives, pour célébrer leur amour terminé par un mariage. Jamais aucun Théatre où D
mais tout est cher aux amis, il faut leur pardonner. Le systême de l’ amour physique est fort bien expliqué dans la comédie d
x, décembre 1776, art. 17. Le corps participe-t-il charnellement à l’ amour  ? L’Auteur Allemand ne le croit pas. Nous pensons
s. Nous pensons qu’il se trompe. Il n’est pas en nous de concevoir un amour totalement dépouillé de sensations agréables, sui
nsations agréables, suivant notre maniere peu platonique de sentir. L’ amour n’est autre chose que l’espoir ou la jouissance d
hysique ou son attente, vous éteignez inévitablement le flambeau de l’ amour qui dès-lors n’a plus de chaleur ni d’activité. C
i d’activité. Ce corps pourroit ne pas participer essentiellement à l’ amour  ! Nous coujurons l’Auteur de nous le pardonner. M
Qu’on joigne ce morceau au précédent, on verra quel est l’objet de l’ amour physique. Art. 18. Il fait le portrait des femme
sert du même pinceau pour sa Vénus qui brille de même à ses yeux. Cet amour platonique, que son enthousiasme pour le plus gra
Fenelon l’ayent imaginé, sans être complettement extravagans  ; cet amour est pourtant celui des anges qui n’ont point de c
prit, de tout le cœur, de toute l’ame, de toutes les forces ; c’est l’ amour des ennemis, si fort recommandé dans l’Evangile,
st cette jouissance physique, & dans le fonds il est vrai que cet amour pur est bien rare, quoique les apologistes du Thé
s grand plaisir physique  ; voilà le théatre, voilà l’objet de tout l’ amour qui y regne, le faux des apologies qu’on en fait.
55 (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVI. Les pièces comiques et risibles rejetées par les principes du même Platon. » p. 64
culière de les rejeter ; « de peur, disait-il, qu’on ne tombât dans l’ amour vulgaire »De Rep. 10. [Platon, De la République,
l’expliquait, dans celui des corps, qu’il oppose perpétuellement à l’ amour de la vérité et de la vertu. Enfin aucune représe
phe, parce qu’il n’y en avait point « qui n’excitât ou la colère ou l’ amour ou quelque autre passion » Ibid. . De Rep. 10.
56 (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160
? Célimène. Ah, quel orgueil extrême ! C’est un homme gonflé de l’ amour de soi-même. Son mérite jamais n’est content de l
des sentiments dangereux, surtout pour la jeunesse. Sans parler de l’ amour , le plus funeste de tous, comme on va le prouver
t-il étant seul avec vous ?  Agnès. Il disait qu’il m’aimait d’un amour sans seconde, Et me disait des mots les plus gent
as ceux qui le connaissent déjà. ACTE III. Scène 3. « … … … … … L’ amour qui nous attache aux beautés éternelles, N’étouff
mour qui nous attache aux beautés éternelles, N’étouffe pas en nous l’ amour des temporelles. Nos sens facilement peuvent être
es saillies d’amour-propre et de vanité, des mouvements d’ambition, d’ amour , de jalousie, de haine, de vengeance, de désespoi
aire) c’est la peinture si vive, si bien variée, que l’on y fait de l’ amour cette passion funeste à tous les cœurs, à tous le
ante. « Des discours trop grossiers le Théâtre épuré, Cependant à l’ amour est par nous consacré. Là, de nos voluptés l’imag
 ; Et c’est dans tous les cœurs que la scène se passe. Le poison de l’ amour a bientôt pénétré, D’autant plus dangereux, qu’il
’à demi. Et périsse notre art, que nos lyres se taisent, Si c’est à l’ amour seul que les hommes se plaisent. » On ne peut m
que les hommes se plaisent. » On ne peut mieux persuader combien l’ amour est dangereux dans les Comédies, ni mieux combatt
été faites de tout temps, et que M.F. renouvelle aujourd’hui, que cet amour a pour but l’union la plus légitime, et qu’il fai
ogien, qu’en homme vrai, qu’en honnête homme. « Comme la passion de l’ amour est, dit-il, la plus forte impression que le péch
tant cette passion par les Comédies, on n’imprime pas en même temps l’ amour de ce qui la règle. Les spectateurs ne reçoivent
rrête pas de même en ceux en qui il l’excite : la représentation d’un amour légitime, et celle d’un amour qui ne l’est pas, f
ui il l’excite : la représentation d’un amour légitime, et celle d’un amour qui ne l’est pas, font presque le même effet, et
ait pas, ou que leur timidité n’osait faire éclore. Une déclaration d’ amour dans une Pièce qu’ils ont vu jouer, leur a fait o
rime de l’intrigue, diminuent à leurs yeux ; il s’anéantit bientôt. L’ amour au Théâtre est toujours heureux, du moins dans le
cte ; on les instruira à réprimer toutes leurs passions, et surtout l’ amour , à l’éviter, à le craindre ; on leur en fera un c
le danger. Plus ces Pièces seront polies, plus encore une fois, si l’ amour en est toujours l’âme et le principe, elles seron
onvient que ce serait encore pis, si on le réduisait à n’avoir plus d’ amour  : privé de cet ornement, il serait désert ; ou du
rcher à diminuer l’estime qu’ils ont acquis, en est-il un seul dont l’ amour ne soit le mobile, et où il ne soit caractérisé a
n réflexion, il serait possible de faire de très bonnes Comédies sans amour  ; elles n’amuseraient peut-être pas d’abord, parc
t principal de la Comédie est d’amuser. Ne peut-on s’amuser qu’avec l’ amour  ? Nous rions tous les jours de bon cœur, au récit
ui se passent dans le monde, souvent sous nos yeux, dans lesquelles l’ amour n’a pas la moindre part : pourquoi n’en ririons-n
. Jamais la moindre intrigue, la moindre scène amoureuse. Le nom de l’ amour n’y entre jamais ; ou si on le nomme, c’est pour
nt que les Comédies des Collèges ne tirent point leurs agréments de l’ amour . Qui nous empêche de les imiter ? On va dire sans
âtres des Comédies qui sont goûtées, que l’on voit avec plaisir, où l’ amour n’entre pour rien. Telles sont les Pièces à scène
ment appelées Pièces à tiroir. La plupart sont sans intrigues et sans amour , où il y est bien faible, et n’y paraît, pour ain
t pas l’être mille. On pourrait encore citer une Pièce de M.F. dont l’ amour n’est point le mobile, et qui ne lui doit aucun d
mobile, et qui ne lui doit aucun de ses agréments. C’est du moins un amour bien différent de celui que l’on blâme dans les a
ous gagneriais tous vos procès. » On a beau dire ; en retranchant l’ amour des Comédies, on n’en retrancherait point tout le
ents, du moins d’esprit et de pensées. Sa modestie sur l’article de l’ amour donne au P. Porée l’occasion de parler de Racine,
up moins à leur génie. Il répond ensuite au prétexte qu’on réveille l’ amour pour le corriger et le bannir ; il appelle cela e
poison pour le faire revomir, après qu’il a déchiré les entrailles. L’ amour n’est pas, dit-il, de ces passions peu naturelles
uivoque, la mauvaise morale, les maximes dangereuses, les intrigues d’ amour . Il est ensuite accusé d’avoir fait des comparais
ure, sont insuffisantes ; et que tant que l’on y laissera subsister l’ amour , toutes les réformes seront inutiles. Et que s’il
57 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312
st, est contraire aux bonnes mœurs ; par tout ce que j’ai dit sur les amours de Cléante et Elise les deux enfants d’Harpagon,
nes suivront le plan de la première à l’égard de Valère et d’Elise. L’ amour de Cléante et de Marianne peut être conservé tel
ssi bien que dans la Comédie des Plaideurs. Malheureusement il y a un amour dans la Pièce, et cet amour est traité d’une faço
des Plaideurs. Malheureusement il y a un amour dans la Pièce, et cet amour est traité d’une façon qui le rend suspect de pou
exemple pour les jeunes gens. Il faut donc corriger si l’on peut cet amour , et sans cela la Pièce des Plaideurs, quelque cha
Comédie ne soit réellement d’une grande utilité pour tout le monde. L’ amour de Dorante et d’Angélique a besoin de quelque cor
58 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79
religion ni de la vertu. Arétin enfanta des milliers de vers sur les amours , comme Tibulle, Ovide, Properce, & un volume
u’à refuser des présens, & vendant ses vers pour avoir du pain. L’ amour & le théatre, deux folies presque inséparable
de théatre, qui, composant pour des princesses, & leur jurant un amour éternel, ne se faisoit aucun scrupule de ses infi
s infidélités. On voulut faire passer le libertinage du Tasse pour un amour spirituel & platonique, qui n’avoit en vue qu
ystere. Quand ensuite on le fit enfermer dans l’hôpital des foux, ses amours insensés furent la véritable folie qu’on prétendi
’avisa de faire un drame où, sous des noms empruntés, il chantoit ses amours , louoit la princesse, & satyrisoit le ministr
bien difficile de se corriger. Il avoue, dans un grand discours sur l’ amour , prononcé à l’Académie de Padoue, que l’amour est
un grand discours sur l’amour, prononcé à l’Académie de Padoue, que l’ amour est un poison : mais, dit-il, c’est un poison suc
n fort petit mérite : mais il n’est que trop vrai que la douceur de l’ amour est un poison. Les italiens ont beaucoup exagéré
i ; on en éveilloit les régens pour le contenter ; ils admiroient son amour pour l’étude. Tout cela sent bien le théatre : ma
e même. Le Tasse voulut faire entendre qu’il se repentoit, non de ses amours , de ses piéces de théatre, mais d’avoir donné du
mme l’acte de contrition du Berger pénitent, ce fut un discours sur l’ amour  : ouvrage médiocre, imprimé avec mille autres fut
vole, mais ordinaire sur le théatre. Mon excuse est dans vos yeux. L’ amour est un penchant inévitable, qui entraîne tout le
cœur, un fond de religion qu’il avoit sucé avec le lait. Heureux si l’ amour & le theatre n’avoit tout perdu en lui. Cette
ai vu Plutus, j’ai méprisé sa cour ; J’ai vu Dapné, je vais chanter l’ Amour Aussi est-il dédié à sa maîtresse. Cet Art d’aim
di. Il l’a réduit en pratique, & en a donné des exemples dans ses amours , amorum. Plusieurs auteurs ont eu assez peu de re
its vainqueurs, en traits de feu, tel qu’il est dans dans mon cœur. L’ Amour m’inspire, il m’apprend comme on aime. J’appelle
ns mon cœur. L’Amour m’inspire, il m’apprend comme on aime. J’appelle amour cette attente profonde, ce sentiment soumis, tend
, de l’ame aux sens, qui fécond en desirs, &c. Voilà mon dieu. L’ amour , selon lui, est de tous les âges, & pour tout
s : tout feindre, tout employer pour séduire, jusqu’à la dévotion. L’ Amour te permet l’art de feindre. Sois un Prothée, couv
ut sans injustice refuser à son copiste. Chaulieu pense que réduire l’ amour en art, c’est en émousser le plaisir. Le goût de
ux, & faire sentir l’agrément. Ce n’est pas-là, comme on voit, un amour platonique, purement dans l’esprit ; il est très-
it plus livré aux femmes. Il en est occupé, il en parle sans cesse, l’ amour souille toutes ses pages, & ne peut que corro
ants à sa maîtresse : c’est la seule divinité qu’il invoque ; c’est l’ amour ou plutôt la débauche qui l’inspire. Le traducteu
59 (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42
esprit comme de vos sens, vous porte à des fureurs…. Vous dites que l’ amour est le règne des femmes, et de là vous concluez q
s avec elles de façon à ne pas mériter nous-mêmes leurs reproches : l’ amour n’a pas suffi pour nous rendre heureux ; le plais
utôt sensés que passionnés : elles ne savent, ni sentir, ni décrire l’ amour même. En vérité, Monsieur, je n’oserais répondre
, et j’ajouterai, au risque de vous donner des remords, que leur seul amour pour vos ouvrages, leur impartialité quand vous l
trouverez des milliers de lettres pleines des plus vives images de l’ amour . Vous me direz que la passion qui est dans ces le
portrait. Il prend envie de croire que le vrai bonheur, le véritable amour , consiste à avoir les yeux fermés auprès de ce qu
fous ; il eût été l’admiration des uns, le flambeau des autres, et l’ amour de tous. Mais le Ciel n’avait pas voulu faire un
fatale. Des hommes qui ont quitté le monde, parce que la fortune et l’ amour les ont haï, font des tableaux affreux, et un jeu
’exprimer ainsi quand il ne rêve pas. Il fit un jour le portrait de l’ amour endormi sur le sein de la modestie. Quelle vérité
le expression, quelle noblesse, quelle passion ! Non, les Grâces et l’ Amour n’auraient jamais pu mieux peindre leur triomphe…
ours, et cet arbre, autrefois peut-être l’heureux berceau des tendres amours , n’était plus maintenant que l’asile des noirs so
t ; vous ne seriez pas dans ces bois ; vous chercheriez l’objet que l’ amour fit pour vous… L’amour ? Il a respecté ma vertu ;
dans ces bois ; vous chercheriez l’objet que l’amour fit pour vous… L’ amour  ? Il a respecté ma vertu ; il a craint ma pénétra
60 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110
iques, la perte de sa chaire de Professeur, sa fuite en Hollande, les amours de sa femme, les talens de Baile, la destruction
and effort pour le lever au théatre où il est des plus transparens. L’ amour de la volupté est la maladie de tous les âges. Le
rent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’ amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs
de littérature prouvent le bon goût, & le traité de l’opéra, son amour pour le théatre, ses lettres galantes, une morale
-il fait pour renverser tout l’éclat de leurs conquêtes ? Non quand l’ amour les rendroit empressés à nous plaire, la vanité a
les nôtres ? En vérité il est bien vilain à un Poëte de gâter ainsi l’ amour  ; ne seroit-il pas mille fois mieux pour tout le
ce n’étoit que la pitié ; mais quand les scènes de Psiché & de l’ amour vinrent, elle ne le fut pas moins, & il n’éto
gitations, la musique remplissoit encore ses oreilles. Psiché & l’ amour n’étoient point sortis de son esprit, je lui prom
se, d’une espèce de sainte au goût des femmes, digne des autels, d’un amour platonique ; son fils Cupidon, lien sacré des cœu
, & qui a si parfaitement écrit celui d’aimer, peut-il faire de l’ amour la divinité la plus déréglée de toutes les femmes
s nudités) ; cette sympathie formera bientôt le sentiment qu’on nomme amour (une jolie femme n’en doute pas) ; que cet amour
entiment qu’on nomme amour (une jolie femme n’en doute pas) ; que cet amour produiroit la délicatesse seule source des vrais
ncesse Venus inventrice d’un sentiment si délicat qu’elle avoit nommé amour , en fut regardée comme la mère aussi bien que des
ando ; & dans ses confessions il s’accuse comme d’un crime de son amour pour le théatre & la lecture du second livre
mour pour le théatre & la lecture du second livre de Virgile, des amours d’Enée & de Didon, il ne permet même de rendr
de lui, parce qu’il étoit laid & petit ; le mauvais succès de ses amours n’a pas peu contribué à lui faire quitter le mond
61 (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81
t usent les Comédiens, ne paraît qu’en ce qui regarde la passion de l’ amour . Car pour ce qui est des autres, ils sont bien pl
quises, et dans les mets les plus agréables. Et pour ce qui regarde l’ amour , un des plus malicieux artifices du démon, est de
e notre temps. POLYEUCTE. Les Comédies deviennent ennuyeuses, quand l’ amour n’en fait pas le principal assaisonnement. C’est
heurs : Mais au lieu d’espérance, il n’avait que des pleurs. » Cet amour continue, après même qu’elle eût été mariée à un
telles que sont la douceur et l’humilité, le mépris des richesses, l’ amour de la pauvreté et du silence. Ces vertus n’ont ja
e fierté pleine d’orgueil ; un mépris dédaigneux de tout le monde, un amour prodigieux de soi même, un désir insatiable du bi
engage les spectateurs dans le danger de n’avoir jamais ni estime ni amour pour la véritable piété. En effet, sous prétexte
donne à apprendre pour leur première leçon, est celle-ci. « Qu’à l’ amour comme au Dieu suprême,Despreaux dans sa Satire co
l’empire amoureux, Atys p. 29. Le devoir n’a point de puissance.  L’ amour dispense. Il faut souvent pour devenir heureux. Q
Vertu, dit-elle, Ibidem p. 3.  N’ai je pas assez combattu ? Quand l’ Amour malgré toi me contraint de me rendre,  Que me dem
s moralités fort instructives, et capables d’inspirer aux hommes de l’ amour pour la vertu et de l’horreur pour le vice. » S
e Damoiselle de la part d’un jeune muguet, qui se disait transporté d’ amour pour elle, et lui vient demander la permission de
manque pas de venir. Il la cajole. « Il lui dit qu’il l’aimait d’un amour sans seconde, En se servant de mots les plus joli
es grands ressorts, Et que ce doux métal qui frappe tant de têtes, En amour , comme en guerre, avance les conquêtes. » Outre
62 (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26
sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtiea et amour de soi-même contraire à la foi opérante par chari
es souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la
qui l’ont suivi. Au contraire Lucifer se plaisant et contentant en l’ amour de soi-même, a été privé de la consolation et com
mour de soi-même, a été privé de la consolation et communication de l’ amour de Dieu, lequel seul peut bien-heurer et contente
disponible à l’époque. a. [NDE] Graphie inhabituelle pour philautie, amour de soi-même. Le Dictionnaire de l’Académie frança
. [NDE] Tu as estimé que je devais te donner conseil en faveur de ton amour . q. [NDE] Chapitre au sujet des fêtes : que les
63 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105
ation, & les écoles de toute espece, sont sans nombre, & où l’ amour du théâtre porte jusqu’au délire, & fait un o
l besoin de donner au public les Juventia, comme Muret & Bese ? L’ amour paternel a eu la foiblesse d’aller déterrer des p
teur de la jeunesse, qu’Afranius n’eût pas souillé ses drames par les amours des jeunes gens, peignant aussi sa propre corrupt
e peut se dissimuler que toutes ses pieces roulent uniquement sur les amours de quelque jeune libertin, pour une esclave, cont
assertions peu Ecclésiastiques de cet Abbé traducteur. La science, l’ amour , l’exercice du théâtre, ne furent jamais mis au n
urs non seulement impunies ; mais récompensées par le succès de leurs amours . Un mariage, fruit de tant de crimes, est le déno
tifier. On y explique les régles de la pudeur artificielle & de l’ amour factice, ajouté au désir naturel. On y fait l’app
tes de l’Accadémie Françoise. Il a dans le fonds de bons sentimens. L’ amour d’une fausse gloire l’a fait monter sur le ton du
egardant comme le plus grand malheur d’en être aimée, entretenant des amours passageres, &c. Tom. 1. p. 15. N. est un hom
es pieces de théâtre. Elle préféroit, il est vrai les tragédies, où l’ amour conduit à de grands malheurs. Elles sont moins da
érieure, & l’intérêt de l’Etat, mis en opposition avec celui de l’ amour , donne à l’amour un air d’importance, qui, d’une
intérêt de l’Etat, mis en opposition avec celui de l’amour, donne à l’ amour un air d’importance, qui, d’une foiblesse & d
s, se dit à chaque page, c’est moi : elle croît ne pouvoir vivre sans amour  ; bientôt elle dira du premier jeune homme qui lu
d, sur les Chrétiens. La tragédie chez ces premiers, étoit austére, l’ amour ne s’y trouvoit que rarement, & n’y apportoit
ue semble n’être fait que pour émouvoir la plus dangéreuse passion. L’ amour régne dans les plus sévéres ; dans Polieucte même
de Vénus. Sujets, incidents, épisodes, tout dans nos pieces n’est qu’ amour , l’amour est le Dieu de nos tragédies. Ces réflex
. Sujets, incidents, épisodes, tout dans nos pieces n’est qu’amour, l’ amour est le Dieu de nos tragédies. Ces réflexions sont
l n’en est pas dix ou douze qui ne soient fondées sur leur intrigue d’ amour  ; plus propre à la comédie qu’au genre tragique,
64 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71
façons : fille forcée à se faire Religieuse, fille amoureuse que son amour traversé de ses parens a fait mourir de douleur,
de l’autre. La fille se dégoûte de son couvent, & devient folle d’ amour . Le frere pour la fortune de qui tout se fait, se
me, tandis que libre encore, on n’a qu’un mot à dire pour conserver l’ amour , la vie, la liberté ? Ces deux choses se détruise
n’osera pas dire un non ? Elle a l’impudence de marquer à son amant l’ amour le plus tendre, en présence de son Curé, & de
de venir mourir au milieu de sa famille, sans se repentir de son fol amour & de son désespoir, & elle n’osera pas di
use qui se donne la mort ; mais ce n’est pas par désespoir, c’est par amour de la chasteté. Elle est entrée dans le sacerdoce
ien, Qu’un seul moment mon cœur ait imité le tien ? Crois-tu que de l’ amour esclave déplorable, Quittant un feu sacré pour un
er sacrifice en commençant le jour, J’immole à la vertu ce malheureux amour . Permets, Vesta, permets que j’expire en ces lieu
Mon sang est assez pur pour couler à tes yeux. Prévenons d’un tynan l’ amour ou la vengeance : D’un coup plus dangereux sauvon
rimarum plenus sum, unde quaque difflue. Quelle fille parlant de son amour , dira d’elle-même, Satisfaire un besoin jusqu’alo
qu’appaiser la faim & la soif ? Quelle fille métaphysique sur son amour jusqu’à dire, Mon cœur s’applaudissoit d’échapper
Quelle fille, élevée dans la piété & la modestie, dira, Contre l’ amour il n’y a point de défense ? C’est le langage de l
tout des Actrices. Un Chrétien lui demandera, où est la liberté, si l’ amour n’est qu’un besoin physique contre lequel il n’y
Mon cœur de son penchant t’entretient en silence, Chaque instant à l’ amour appartient tout entier. Monval m’occupoit seul, &
objets ont partagé le jour, Ce qui doit en rester est bien peu pour l’ amour . Une telle Novice dans le monde, comme dans la re
re fois, au moment de sa profession ; c’en est fait, la voilà folle d’ amour pour toujours. Ce parent ne lui a pourtant rien d
déclarer sa flamme. Peut-être ne pensoit-il pas à elle. Elle a lu son amour dans les yeux : Ses regards vallent tous les serm
il sentoit la valeur, Et tout ce qu’il disoit répondoit à mon cœur. L’ amour est un grand maître ; dans une seule leçon il fai
dans la bouche d’une jeune fille, d’une Novice qui n’a jamais connu l’ amour , qui fut toujours remplie de piété, parlant à son
un style élégant, une gaze légère, des sentimens honteux, un excès d’ amour , ne sont-ils pas plus dangereux encore ? Cependan
nde tristesse. Elle lui parle enfin de sa répugnance, mais non de son amour , en sorte que la mère apperçoit la passion de Mon
té elle n’a pas le sens commun. Elle se met en train de parler de son amour  ; c’est un élixir admirable. La voilà tout-à-coup
aucune liaison, débute-t-elle par ces féroces excès ? Ce n’est pas l’ amour , la vengeance, l’ambition, &c. qui portent à
meurtrieres. De cent exemples de suicide il n’y en a pas deux dont l’ amour soit le principe. Le poison est un moyen plus rar
oici ce qu’en disent les Affiches. Mai 1770. En mourant elle exhale l’ amour le plus vif pour son amant, vomit, s’emporte aux
65 (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267
t des passions de haine, de colere, d’ambition, de vengeance, & d’ amour . Ils les expriment vivement : peuvent-ils le fair
, & exposer son salut, que d’assister à de pareils spectacles ? L’ amour étant la plus forte impression que le premier péc
spirent. Or rien n’affoiblit plus cette horreur, que la Comedie, où l’ amour paroît d’une maniére, qui au lieu de rendre cette
y être insensible ? Les Comedies n’excitent pas seulement le feu de l’ amour , elles enseignent aussi la maniére de l’exprimer.
ôt un vice dont l’image commence à plaire. Si nous avions l’idée de l’ amour dans sa naturelle difformité, nous ne pourrions e
us loin qu’on ne pouvoit croire. Il n’allume pas seulement en nous un amour déreglé des plaisirs des sens, il jette aussi dan
ment embellie, que bien loin d’attirer notre haine, elle attire notre amour  ; & c’est ainsi qu’une passion, qui ne causer
t quelque chose de plus vif, qui se sente d’une fausse grandeur, d’un amour aveugle, ou de quelque pareil sujet ; & c’est
66 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379
st toujours à l’unisson, parce que, selon lui, il n’est aucun degré d’ amour par lequel le plus grand nombre des Spectateurs n
ent de nouveaux intérêts : puis cet acharnement qu’il marque contre l’ amour révolta ma raison. L’amour, me disais-je, l’amour
puis cet acharnement qu’il marque contre l’amour révolta ma raison. L’ amour , me disais-je, l’amour serait un mal ! quel blasp
’il marque contre l’amour révolta ma raison. L’amour, me disais-je, l’ amour serait un mal ! quel blasphème ! ah ! c’est le pl
phème ! ah ! c’est le plus grand des biens… Je me trompais encore : l’ amour est autre chose que ce qu’on entend par un bien ;
eptimanie. Mon frère est amoureux. Des Arcis. Et raisonnable. L’ amour conjugal, l’amour paternel occupent aussi la Scèn
ère est amoureux. Des Arcis. Et raisonnable. L’amour conjugal, l’ amour paternel occupent aussi la Scène à leur tour : c’
e Molière, trop libres, & d’autres Comédies, où il est question d’ amour , pouvaient être très-utiles aux mères-de-famille 
i se trompait, en croyant avoir fait beaucoup par la suppression de l’ amour dans les Pièces : outre qu’elle ôterait l’intérêt
de la marche d’une femme fesait tressaillir. Ainsi les peintures de l’ amour sont peu dangereuses pour les mœurs ; elles usent
e, jette un éclat vif, & s’éteint : mais, l’effet des Pièces où l’ amour fait le principal rôle, fût-il certain sur toutes
lascivetés : le nouveau Théâtre peint des vertus sociales, il peint l’ amour , ce sentiment inextinguible, inépuisable, toujour
édies & de treize Comédies, il ne trouve presqu’à reprendre que l’ amour . Mais comme l’a pressenti monsieur Des Arcis, l’a
reprendre que l’amour. Mais comme l’a pressenti monsieur Des Arcis, l’ amour , dans les Drames Tragiques ou Comiques, n’est poi
n donc, Riccoboni nous cite l’exemple des anciens, pour prouver que l’ amour & les femmes sont déplacés sur nos Théâtres :
à leur manière. Je n’entens pas néanmoins, justifier les Pièces ou l’ Amour est employé non-convenablement ; où les Héros son
des Céladons : mais je dis, avec Boileau,                      De l’ amour la naïve peinture Est pour aller au cœur la route
t le plus grand plaisir ? Que veut-on de plus ? On reproche au Cid, l’ amour  ; à Bérénice, de métaphysiquer l’amour ; à Pompée
e plus ? On reproche au Cid, l’amour ; à Bérénice, de métaphysiquer l’ amour  ; à Pompée, l’amour ; à Mithridate, l’amour ; à R
au Cid, l’amour ; à Bérénice, de métaphysiquer l’amour ; à Pompée, l’ amour  ; à Mithridate, l’amour ; à Rodogune, l’amour, la
énice, de métaphysiquer l’amour ; à Pompée, l’amour ; à Mithridate, l’ amour  ; à Rodogune, l’amour, la jalousie, la vengeance 
r l’amour ; à Pompée, l’amour ; à Mithridate, l’amour ; à Rodogune, l’ amour , la jalousie, la vengeance : ici l’Auteur confond
t, jusqu’à cet endroit de la Scène III du II Acte : Toujours du même amour tu me vois enflamé : ce vers détruisit dans mon
ce vers détruisit dans mon esprit toute la grandeur du Héros. Mais l’ amour dans Pharnace & dans Xipharès n’eut rien qui
e qu’elle est toujours grande, & que si nous voulons y associer l’ amour , il ne doit être que furieux, & jamais tendre
même que la Tragédie doit la peindre, pour en donner de l’horreur. L’ amour furieux est propre à la Tragédie, soit ; mais, lo
eux est propre à la Tragédie, soit ; mais, loin qu’il doive exclure l’ amour tendre, la peinture de ce dernier est d’une utili
dre : ce n’est que la fadeur, le Céladonisme que l’on doit éviter : l’ amour de Zamore & celui d’Orosmane, sont une perfec
utile, de leur enseigner non-seulement comme on est malheureux par l’ amour , mais par quelles routes, cette passion, la plus
duire à la félicité. Riccoboni, en suivant son plan, reproche aussi l’ amour au Comte d’Essex ; mais contre ses propres princi
l’amour au Comte d’Essex ; mais contre ses propres principes, car cet amour infortuné est puni dans tous ceux qui s’y sont li
r infortuné est puni dans tous ceux qui s’y sont livrés ; à Phèdre, l’ amour incestueux ; il n’hésite pas à dire, que le Table
re & Vinceslas ; mais Bajazet ne mérite aucune censure : les deux amours , le tendre & le furieux, qui s’y trouvent réu
s contente : je la trouvais dure, sans trop savoir pourquoi : point d’ amour , plus de femmes… voila justement. Adelaïde.
tort, si ce n’était qu’un baiser. Honorine. Qu’on nous peigne l’ amour comme on voudra, il séduit, ou ce n’est pas lui.
Septimanie. N’ajoutez rien, mon frère ; vous vous répéteriez : l’ amour est le plus grand des biens… & mille autres b
tre. L’on sent quel nouveau ressort l’on donnerait par cet usage, à l’ amour de la gloire, & l’impression qu’il devra fair
ais de suite, ou n’en auront que d’heureuses, si elles inspirent de l’ amour à leur égal ; que dans le cas contraire, une Actr
e pour le bonheur des hommes, ont osé dire à toutes les douceurs de l’ amour vertueux : il est permis à ces Mystiques de se re
Honorine. Mon amie, je suis intéressée à vous voir aussi bien avec l’ amour . Des Arcis. J’ai lu ce matin quelque chose s
cette passion, dont je veux vous faire part, Mesdames. Le véritable amour , disait-on, interdit même à la pensée toute idée
ait possible qu’il en fût instruit. Qu’on aime véritablement, & l’ amour ne fera jamais commettre de fautes qui blessent l
ais commettre de fautes qui blessent la conscience ou l’honneur. Un amour vrai, sans feinte & sans caprice, Est en effe
pte à la génération ; c’en est un aussi pour l’âme d’être incapable d’ amour . Adelaïde. Tous les desordres qui pourraien
es elles-mêmes. Vous avez vu quelles furent les causes de l’abus de l’ amour * ; je vais tâcher de vous montrer ici la naissan
e, & de lui donner les aventures, d’une Courtisane célèbre ? de l’ Amour , principe universel, un être particulier ? de rep
ître du monde dans un Jupiter ? La beauté dans une Vénus adultère ? l’ Amour , dans un enfant imbécile ? l’Humidité, qui est la
, l’indifférence pour la Patrie, déguisée sous une fausse apparence d’ amour & de respect pour le Prince ; en un mot tout
oir d’y prétendre & de les épouser, ne donneront plus lieu qu’à l’ amour honnête ; & le Sage de Genève convient qu’il
s autres hommes ? Un pareil monstre, ne doit vivre que pour lui. Si l’ amour de la gloire fait les Héros, les grands Citoyens 
aites ? elle se trouve dans cette Religion si ridicule selon vous : L’ Amour , dit la Mythologie, devint l’amant de Psyché. Ce
é signifie âme : les plaisirs des sens ne sont pas les plus doux de l’ amour … Hem ! qu’en dites-vous ?… Je laisse les réflexio
67 (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53
er de Dieu, et des hommes que de dire que l'on va à la comédie pour l' amour de Jésus-Christ, oserait-on lui offrir cette acti
t que tout ce qu'on y entend, tout ce qu'on y voit, tend à détruire l' amour de Dieu, et à faire naître l'amour du monde dans
ce qu'on y voit, tend à détruire l'amour de Dieu, et à faire naître l' amour du monde dans le cœur des Spectateurs. D. Si les
deur ? R. Il est vrai que le Théâtre ôte aux passions, et surtout à l' amour ce qu'elles ont de plus grossier, et de plus oppo
les comédies de nos Poètes sont plus propres à allumer les feux de l' amour impudique. D. L'Eglise a-t-elle condamné les spec
68 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51
lors rien de mieux, & ils ne pensoient, ne parloient que de leurs amours . A ce titre ils étoient bien venus, même dans les
si beau que mon amant, rien n’est si tendre que mon ame. Fait pour l’ amour , jeune & charmant, n’est si beau que mon aman
de vertu ? Nouvelle scène : dans un bois solitaire, l’auteur & l’ amour aiment les bosquets) Procris, amante de Céphale,
onne à des souvenirs flatteurs. Témoins de ma naissante flamme, de l’ Amour asyle charmant, Temple où je reçus le serment qui
er lui-même, il la prend entre ses bras, il est inconsolable : mais l’ Amour vient à son secours, il agite son flambeau : ce D
s les lascives fureurs, ni de Flora les nocturnes horreurs ; qu’ici l’ Amour épurant son systême, nud, mais décent, plaise à l
pects insensés, & du Lignon les bords toujours glacés. Peignons l’ Amour comme on peint une belle, d’un jour aimable éclai
quoique peint en beau, & par conséquent flatté, c’est toujours l’ Amour tel qu’il est, c’est le même fonds du vice, &
a vertu. Au reste, cette union de la nudité & de la décence, de l’ Amour & de la pudeur, des mœurs & des plaisirs,
’opposé de ceux de Hogard. Des intrigues heureuses, les plaisirs de l’ amour , les débauches des dieux & des héros, la mora
une personne qu’il aimoit, & qui, à l’ordinaire, entraîné par son amour , manque à son serment & à sa promesse, contin
, foudre, tremblement de terre ; on a même fait venir une épisode des amours de Bacchus & d’Ariadne, qui tient un acte, pa
rai voir en paix ce que j’aime, sera toujours pour moi le temple de l’ Amour . Tout se jette à ses pieds, jusqu’à Bacchus même
t d’être heureux dans les cieux, je n’y veux pas régner sans elle. L’ Amour descend du ciel & couronne leur constance : i
apostat, qui, malgré ses vœux, se livre au vice, ne peut résister à l’ amour , ce premier vœu de la nature, supérieur à toutes
e de solemniser sa fête par des folies & des exemples du vice ? L’ amour du théatre est une ivresse qui ferme les yeux sur
présence éternelle des acteurs d’Homere sur notre scène ? Que le fol amour de la fable cette enfin de l’emporter sur la tend
mœurs angloises ; elles ne présentent que le zele pour la liberté, l’ amour de l’indépendance. En France, le zele pour la par
erté, l’amour de l’indépendance. En France, le zele pour la partie, l’ amour pour le Roi joueront toujours les principaux rôle
e de la statue de Pygmalion, & Colardeau fait honneur du sien à l’ Amour & au penchant naturel des deux sexes Selon lu
69 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11
V. La Comédie donne des leçons de l’ amour impur. Portons nos regards plus avant sur le Th
mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’ amour est plus dangereux que celui de la beauté même. Q
l’art criminel d’aimer & d’être aimé ; il apprend le langage de l’ amour profane ; il enseigne les moyens de se dérober au
70 (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IX. » pp. 44-46
ience. A ce compte-là, mes Pères, ni la chasteté, ni l’humilité, ni l’ amour de Dieu, ne sont point des vertus qui éclatent le
il n’y en a aucun qui représente ni la chasteté, ni l’humilité, ni l’ Amour de Dieu. Cependant S. Paul n’a pas cru que ce fus
triple interrogation qu’il a faite à S. Pierre pour s’assurer de son amour , combien cette vertu était nécessaire et indispen
71 (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229
s de l’Eglise aient combattu plus souvent et avec plus de zèle, que l’ amour des spectacles. On voit en une infinité d’endroit
s font paraître sur le théâtre y témoignent tant de faible touchant l’ amour , qui est la passion dominante des comédies, qu’il
te le martyre d’une Sainte, ne faut-il pas que ce soit une intrigue d’ amour qui la fasse mourir ? Et n’est-on pas contraint d
point consentir. Ils apprennent d’elle à regarder les mouvements d’un amour déréglé comme des «  … …impressions, Que formen
riomphante des supplices les plus honteux ; on y voit en même temps l’ amour profane triompher de plusieurs misérables qu’il s
qui tendent à détourner l’esprit de cet égard, et à le porter vers l’ amour profane, que tout ce qui reste dans l’esprit des
s Saints ont fait paraître dans leurs actions, à relever l’éclat de l’ amour profane, à en donner de l’estime, et à en exciter
comme hors d’eux-mêmes ils excitent en eux des mouvements de haine, d’ amour , de joie, de tristesse, qui sont d’autant plus dé
piter, et d’un Neptune, elles sont pourtant uniquement consacrées à l’ amour profane, au plaisir de ceux qui les regardent, et
72 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145
de la naissance de Maurice comte de Saxe : il fut l’unique fruit des amours d’Auguste II. roi de Pologne & electeur de Sa
péramment violent qui le livroit aux femmes (aussi étoit-il fils de l’ amour ) : mais, peu constant dans ses goûts, il ne cherc
héroïque). Lorsque le Comte revint à Paris, la reconnaissance & l’ amour le conduisirent chez l’actrice plutôt que chez le
oit supplanter. Comment ferons-nous pour nous revoir ? Je laisse à l’ amour & à votre cœur le soin d’en ménager les moyen
es fatigues de la guerre, vous trouvez encore des momens pour faire l’ amour . Je suis femme & ne vous blâme pas ; l’amour
momens pour faire l’amour. Je suis femme & ne vous blâme pas ; l’ amour fait les héros & les rend sages. Du moins ce
tre, qui sont tous amoureux : car par-tout ailleurs, selon le Sage, l’ amour rend foux même les plus sensés. Mulieres faciunt
rincesse en fut si fort & si justement outree, qu’elle passa de l’ amour au mépris, & ne voulut plus en entendre parle
pour connoître ses intérêts même temporels Au lieu de lui marquer son amour & sa reconnaissance, il viola les loix sacrée
servi dans les armées de son pere, comme sa mere le servoit dans ses amours  ; il eût réuni le panache du casque aux cornes du
-médiocre, il est vrai, mais qui peignoit l’Electeur sous le nom de l’ Amour , & la Comtesse sous celui de Psyché. Aussi Ma
ntrer ; on se place dans un sallon orné de peintures représentant les amours & les aventures de Diane. Dans un moment on v
rdinaire ; le lit de damas aurore brodé d’argent étoit admirable, des amours en relîef en soutenoient les rideaux, divers tabl
relîef en soutenoient les rideaux, divers tableaux représentoient les amours de Titon & d’Aurore, contre le costume turc.
73 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84
laque veliferas hausit avara trabes. Qu’on vienne nous parler de l’ amour Platonique, si différent du penchant naturel &
chant naturel & physique des deux sexes l’un pour l’autre, de cet amour moral, le seul que Madame la Marquise de Lambert
subtil & si sublime, qu’il échappe à nos regards (Métaphis. de l’ amour ), de ce goût épuré de la matiere, borné à l’estim
ais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe
e son innocence : Pulchrum visu & ad vescendum suave. Surtout cet amour pur à la Dom Quichotte est impraticable dans la s
nées de la comédie, dans le goûr & la fréquentation du théatre. L’ amour pur, qui est à la pointe de l’esprit devant une g
une gorge découverte, une Actrice parée, une danseuse de l’opéra ; un amour alambiqué dans les foyers, les coulisses, les cel
délicieuse vivacité de tant de mouvemens la fade tranquillité de cet amour spéculatif seroit ennuyeuse ! On a beau vanter le
aucoup de décence & une compagnie choisie. Tous ces grands noms d’ amour dégagé des sens, ne sont que de belles paroles, d
onde. L’Italien, dit-elle, me paroît dangereux ; c’est la langue de l’ amour  : les Auteurs Italiens sont peu châtiés. La poësi
tua vino. Le Saint-Esprit a ainsi voulu peindre sous les traits d’un amour profane les chastes libertés de l’amour conjugal,
peindre sous les traits d’un amour profane les chastes libertés de l’ amour conjugal, & les saintes délices de l’amour di
chastes libertés de l’amour conjugal, & les saintes délices de l’ amour divin. Malheur à l’impie qui les profane par ses
e à tous les regards pour séduire ; il appelle la vie le temps de ses amours , là saison des crimes : Nuda confusione plena, te
74 (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469
voir le crime puni et la vertu recompensée, où il ne s’agit que d’un amour vertueux et légitime, qui n’aboutit qu’à un lien
nde, il voulait les attirer ; se persuadant que si une étincelle de l’ amour divin entrait dans leurs cœurs, ils seraient bien
qui leur semblait difficile. Comme il ne tâchait qu’à faire naître l’ amour divin dans les cœurs, il était obligé d’avoir cet
re le luxe des femmes, c’est parce qu’il savait très bien que quand l’ amour de Dieu serait dans leurs cœurs, il en bannirait
que quand l’amour de Dieu serait dans leurs cœurs, il en bannirait l’ amour des vanités du monde. Ainsi quoi qu’il eût cette
édie des dispositions et des réflexions qui sont incompatibles avec l’ amour de ces divertissements. Remarquez les trois réfle
75 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83
ts et leur vivacité, ces caractères peu solides et leur légèreté, cet amour du plaisir et sa violence, que d'abandonner des b
Cod. Theod. de libéral. studiis.), se font beaucoup de tort par leur amour pour la comédie : « Spectaculorum studium omnibus
ault à Euclide ? Pétrone, qui n'était pas un pédant sévère, compare l' amour du théâtre à l'ivresse, et assure qu'il fait le m
elque jeune homme le poursuivant. Que leur apprend-on ? à connaître l' amour , à ne pas craindre, à satisfaire les feux naissan
représentation du Cid que je commençai tout de bon à vouloir faire l' amour . La femme qui jouait le rôle de Chimène, me touch
et plus riches que moi, et prévoyant bien que si j'osais lui parler d' amour sans lui faire des présents, je n'en serait trait
présents, je n'en serait traité que comme un Ecolier, je cherchai des amours plus aisées. » Tout cela n'a pas besoin de commen
ter, Les lascives chansons qui raillant la sagesse, Au tendre et fol amour instruisent la jeunesse », Dit l'Abbé de Villie
étrangèren. Il y fait une sortie des plus vives contre Racine, sur l' amour dont il a infecté toutes ses pièces ; et les parc
té toutes ses pièces ; et les parcourant en détail, il montre que cet amour est fade, inutile, faux, puérile, ridicule, absur
ment peut-il s'étayer de l'exemple du Cardinal de Richelieu, en qui l' amour du théâtre fut un vrai ridicule et une grande fau
lui apprenait ; elle demanda à Racine un poème moral dialogué, dont l' amour fût banni. Il fit la tragédie d'Esther. On crut,
qui apporta à S. Cyr beaucoup d'esprit et de vanité, la dévotion et l' amour du monde, composait de petites pièces et les fais
on ami (de l'Education des filles), « tout ce qui peut faire sentir l' amour , plus il est adouci et enveloppé, plus il est dan
le anime et fait naître la passion dans nos cœurs, surtout celle de l' amour , principalement quand on le représente chaste et
76 (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50
ompre les plus gens de bien ; parce que n’excitant que la colére ou l’ amour , ou quelqu’autre passion, elle arrose de mauvaise
it entreprendre. Connoissant leur respect pour l’Evangile, & leur amour pour J. C. nous avons crû que pour les engager à
ons qu’il est venu dompter. Que n’avons-nous point à attendre de leur amour pour le bien ? Leur piété une fois éclairée leur
77 (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41
parti des bonnes mœurs, a une prédilection marquée pour la passion d’ amour  ; il n’en apperçoit pas les dangereuses conséquen
que de bons exemples, et pour n’être jamais un sujet de séduction. L’ amour de Théâtre des Anciens était scandaleux, et les M
eux, et les Modernes ont bien fait de le proscrire ; mais le prétendu amour honnête, que les Modernes ont introduit, ne mérit
78 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67
atre. NOUS avons vu en bien des endroits de cet ouvrage, combien l’ amour , qu’on a la fureur d’introduire dans toutes les p
ant la vraissemblance, le rendent absurde ; mais on pardonne tout à l’ amour , de quelque maniere qu’il se présente, il est tou
t pour lui conter des fadeurs. Peut-on plus mal prendre son tems ? Un amour si mal conçu, dont il n’y a pas dans l’histoire l
stoire le plus leger vestige, peut-il plaire ? Sans doute, y a-t-il d’ amour qui ne plaise aux François, amateurs du théatre ?
; fait mourir, & l’on réchauffe les froides cendres de son ancien amour  : ses enfans se déclarent les amans de leur belle
enchanté, le poëte qui en a imaginé le reve est un homme admirable, l’ amour quel qu’il soit, sera toujours délicieux. Bajaze
absurdités peuvent-elles faire fortune ? Sans doute, la fortune de l’ amour est toute faite en France, sous quelque habit qu’
eu pour un François, pour un poëte, pour un poëte de théatre !) que l’ amour est déplacé, dangereux, indécent dans la tragédie
’à l’âge de treize à quatorze ans, où l’on ne sait ce que c’est que l’ amour , Britannicus ait formé une passion violente, capa
tre, par lui répudiée pour ces incestes, & chassée d’Italie ; cet amour puéril dans le Prince, sans attraits pour l’Emper
xions, démontre que dans la plupart des romans & des tragédies, l’ amour est faux, absurde, monstrueux, qu’il ne peut plai
ntium morsus venestum diffundunt. Bastis. La fureur de mettre de l’ amour dans les tragédies domine si fort sur le théatre
ne est tendre jusques dans sa haine, Crebillon, sombre jusques dans l’ amour , Corneille boursoufflé jusque dans les valets, Sc
jets dont on va meubler ces jeunes cœurs, ces esprits naissans, que l’ amour incestueux de Phedre, la brutalité de Néron, les
diversité. Les païsages, les marines, les foires, les grotesques, les amours , les fables, les histoires, ne sont-ils pas de vr
tourment, ou sans douleur, que ce soit haine, ou vengeance, ambition, amour , jalousie, transport ; ou la soi dans les Martirs
79 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128
nnue, fesoit des pensions aux gens de lettres, moins à la vérité pour amour pour les sciences, ils n’ont rien écrit, ils n’ét
s. Nous avons vu ci-dessus jusqu’à quel excès de ridicule, il porta l’ amour du théatre : ses mœurs s’en ressentoient. Les mau
r la théologie, & donné des réglemens à son Diocèse, il faisoit l’ amour en plumet. La satyre de ses mœurs conta la vie à
ajoutoit la pédanterie ; il fit soutenir chez sa niéce, des theses d’ amour , dans la forme des theses de théologie, qu’on sou
comme le Jurisconsulte Contius fit des commentaires sur les arrêts d’ amour , il porta l’audace de ses desirs, vrais ou affect
nt qu’il alloit combattre, à Gabrielle d’Etrées sa maîtresse, que ses amours ont rendu célebre : si je meurs, ma derniere pen
théatre. La Reine ne gardoit aucune mesure, peu de femmes dans leurs amours ont moins respecté la décence. Le Roi passoit sa
dit, la vertu de ce Prince n’excluoit pas en lui la volupté, & l’ amour des femmes, qui ne peut jamais être un vice, que
conduit pas toujours ? Une vertu qui n’exclud pas la volupté, & l’ amour des femmes, est-elle une véritable vertu ? Est-il
qui canonise le crime qui leur donna la vie. La vertu n’exclud pas l’ amour des femmes : j’avoue mon erreur. Un libertin ne f
dit, qu’on s’étoit accoutumé à ce fracas ; mais qui s’accoutume, si l’ amour du théatre ne l’a rendu stupide & insensé, à
rès sa mort, non par la flatterie, mais par la reconnoissance & l’ amour , n’est appelé qu’Henri IV. M. le Prince a toujour
nom & la dignité de Censeur. Chap. 24. Anecdotes. Les premieres amours de de Louis XIV furent les amusemens qui occupoie
des anecdotes de Voltaire, la conduite de Louis XIV le justifie. Ses amours jusqu’à sa vieillesse, son luxe, ses immenses dép
e Madame : ils avoient contribué à la faire naître en entretenant les amours d’un jeune Prince, depuis son enfance, le théatre
a piété du Roi, ne gagna rien ni aux billets doux, ni aux drames. Les amours & le théatre ne firent que croître & embe
80 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180
osé à la pauvreté, mondanité à la simplicité, mollesse à l’austérité, amour profane à la pureté ; toutes les vertus s’y cache
eurs & des spectateurs, & en fait un monstrueux assemblage. L’ amour y captive toujours les cœurs, y reparoît sous mil
ènes agréables, décorations pompeuses, habits magnifiques, mysteres d’ amour ingénieusement expliqués, air languissans, faits
on d’esprit, éloignement des choses de Dieu, froideur pour la priere, amour du monde, &c. Cheminais, Serm. de la Concepti
uses impressions qui ne s’effacent presque jamais ; où une intrigue d’ amour , de vengeance, ou de quelque autre passion, repré
rs du théatre ; ils furent tous ses ennemis, non-seulement ceux que l’ amour de la solitude ensevelit dans les déserts, ceux q
ématise. Vous êtes Chrétiens, dites-vous, voilà votre religion, votre amour , votre espérance, votre loi, votre modèle, votre
81 (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100
l de toutes les Tragédies où l’on nous fait éprouver successivement l’ amour , la haine, la cruauté, la compassion ; où l’on no
es les intrigues, traverser tous les peres, maris, maîtres, exciter l’ amour du libertinage, & le faciliter par le jeu inf
n en vain monte sa lyre ; Les cordes sous ses doigts ne raisonnent qu’ amour . … … … … … Dans ces temps malheureux Vénus avoit
la notion qu’avoit le Poëte Euripide qui, dans l’Hyppolite, dit que l’ amour que nous avons pour une vie aussi remplie de mise
fâcheuses suites qu’ils avoient prévu devoir résulter, eurent lieu. L’ amour du plaisir corrompit totalement cette Nation, &am
trouve les noms & quelques extraits. Les Fables Milésiennes, les Amours de Daphnis & de Cloé, qui pénétrerent à Rome
e Jeunesse, &c. Cette production n’est qu’une grossiere fiction d’ amour , comme l’annoncent les deux premiers Vers : Cy
deux premiers Vers : Cy est le Rommant de la Rose, Où tout l’art d’ amours est en chose. Il y a des épisodes où le mélange
us, De Chevaliers occis, d’Enchanteurs confondus. … … … … … Bientôt l’ Amour fertile en tendres sentimens, S’empara du Théatre
qui sont décrits dans l’Astrée de Durfé, … Où dans un doux repos L’ amour occupe seul de plus charmans Héros. Durfé 27,
i ne font du matin au soir que lamenter, gémir & filer le parfait amour  : tels sont dans le Roman de Clelie, les Lucreces
n trouve les descriptions les plus propres à inspirer la volupté de l’ amour vicieux. Chez les Anglois il y a eu Richardson, F
issoient occupés que du soin de gagner le cœur de leurs maîtresses. L’ amour étoit pour eux une espece de Divinité qui leur do
meut, on se passionne, on éprouve tous les mouvemens de haine & d’ amour , de pitié & de vengeance, dont on voit qu’un
maque est du genre de ces Romans où l’on prétend qu’en représentant l’ amour avec tous les charmes dont il se sert pour séduir
se de Cleves soit un modele à proposer ? L’intrigue de ce Roman est l’ amour que la Princesse conserve pour un autre que pour
incesse de Cleves, & qui à son exemple croira pouvoir concilier l’ amour d’un amant avec ce qu’elle doit à son mari, sera-
nce un esprit de galanterie. Il y avoit en Provence la fameuse Cour d’ amour . Et la Picardie, rivale de la Provence, avoit ses
inée, le Débat du cœur & de l’œil, l’Amoureux au Purgatoire, de l’ Amour , &c. Les Clercs des Procureurs au Parlement
t qu’à des Scenes amoureuses. C’est en effet toujours la passion de l’ amour qui est l’ame de toutes nos Pieces de Théatre. Et
notre temps donner notre galanterie & notre maniere de traiter l’ amour à des Grecs & à des Romains ; & qui pis e
ous nos Théatres  Il fait les uniques beautés. *** Eh ! combien à l’ Amour éleva de trophées  La Scene54 au magique pouvoir,
t elle-même à chaque acte  En faveur de la passion. *** Elle mêle l’ amour aux fureurs de la guerre ;  Elle attendrit l’ambi
en beaux mots ; Et chez eux la Beauté fait seule l’Héroïne,  Comme l’ Amour fait le Héros. *** Souvent un jeune cœur, qu’ép
82 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
acles, ne veulent point souffrir qu’on leur parle d’autre chose que d’ amour . C’est sans doute, dit Voltaire, ce qu’elles ente
Tout ce qui pouvait avilir l’âme en était banni ; on n’y employait l’ amour que pour exciter la terreur et la pitié, on n’exp
rende intéressantes jusque dans leurs égarements, et qu’il fasse de l’ amour la faiblesse des grands cœurs. La conjuration de
blesse des grands cœurs. La conjuration de Cinna sera échauffée par l’ amour d’Emilie : Pauline sera fidèle à son époux, mais
s oisifs et corrompus dont l’imagination dépravée par l’oisiveté et l’ amour du plaisir ne se repaît que d’aventures scandaleu
83 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164
soldats, quoiqu’il n’ait plus rien à demander. Quelques soupçons de l’ amour d’Alzaïde pour Amœnophis, auroient pu justifier c
a rompu ses desseins. Après quelques reproches inintelligibles sur l’ amour d’Alzaïde pour Amœnophis, amour qu’il n’est pas p
lques reproches inintelligibles sur l’amour d’Alzaïde pour Amœnophis, amour qu’il n’est pas possible qu’il ait ignoré, du moi
84 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281
s… Hé-bien oui, le jour où mon amant me verra chercher à l’ennivrer d’ amour  ; où il compte me parler chez ma Rivale… Mais il
même. Je le vois ; la mesure de l’admiration publique, est celle de l’ amour dans mon époux. Si le grossier encens, tumultueus
rit, ou votre sœur ? L’une & l’autre… Ma sœur ? des présens, de l’ amour , une intrigue… J’ai quelquefois des scrupules… Ma
85 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182
le chef des Argonautes qui se produit, dans une tragédie, enflammé d’ amour et animé d’une fausse gloire ? Le véritable honne
il n’y en a pas dix ou douze qui ne soient fondées sur une intrigue d’ amour . C’est une coquetterie perpétuelle. Celles qui ne
our. C’est une coquetterie perpétuelle. Celles qui ne respirent pas l’ amour profane excitent les sentiments les plus violents
86 (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264
que peuvent-ils faire autre chose ? Nul n’est plus pénétré que moi d’ amour et de respect pour le plus sublime de tous les Li
ains, n’inspiraient, sous les Empereurs, à la populace de Rome, que l’ amour du sang et la cruauté : du même objet offert au m
luptueux veut de la musique et des danses. Un Peuple galant veut de l’ amour de la politesse. Un Peuple badin veut de la plais
pour faire naître cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir. L’ amour du beau12 est un sentiment aussi naturel au cœur
L’amour du beau12 est un sentiment aussi naturel au cœur humain que l’ amour de soi-même ; il n’y naît point d’un arrangement
le fond des cœurs le respect qu’on doit à la vertu, il éteint enfin l’ amour qu’on lui porte. Ainsi tout nous force d’abandonn
Tragédie ; le comique et le plaisant dans la Comédie ; et toujours l’ amour dans toutes deux14. Je demande quel profit les mœ
l’a pu supporter dans une pareille Tragédie. Sénèque n’a point mis d’ amour dans la sienne, et puisque l’Auteur moderne a pu
ion dominante. Cette passion est une violente haine du vice, née d’un amour ardent pour la vertu, et aigrie par le spectacle
-il supposer qu’un homme capable de renoncer même aux bienséances par amour pour la vertu, soit capable de manquer à ses devo
r la force du Comique et des caractères, on a renforcé l’intérêt de l’ amour . On a fait la même chose dans la Tragédie pour su
ussir au Théâtre que des Romans, sous le nom de Pièces dramatiques. L’ Amour est le règne des femmes. Ce sont elles qui nécess
as les seuls que produit l’intérêt de la Scène uniquement fondé sur l’ amour . On lui en attribue beaucoup d’autres plus graves
ont, leur a-t-on répondu, prévenus par la manière de le présenter ; l’ amour qu’on expose au Théâtre y est rendu légitime, son
lles en font naître le besoin ; elles ne donnent pas précisément de l’ amour , mais elles préparent à en sentir ; elles ne choi
uisantes, moins capables d’échauffer un cœur sensible que celles d’un amour criminel, à qui l’horreur du vice sert au moins d
ction fort honnête, faire un exemple de corruption. Voilà l’effet des amours permis du Théâtre. On prétend nous guérir de l’am
ilà l’effet des amours permis du Théâtre. On prétend nous guérir de l’ amour par la peinture de ses faiblesses. Je ne sais là-
’intérêt principal était pour Bérénice, et que c’était le sort de son amour qui déterminait l’espèce de la catastrophe. Non q
et qui a bien appris aux Spectateurs à surmonter les faiblesses de l’ amour  ? L’événement dément ces vœux secrets, mais qu’i
que pourtant elle l’accepte ; que tous deux enivrés des charmes de l’ amour , de la paix, de l’innocence, et renonçant aux vai
e leçon directement contraire. Tant il est vrai que les tableaux de l’ amour font toujours plus d’impression que les maximes d
ter d’être sorti d’une représentation de Zaïre, bien prémuni contre l’ amour . Pour moi, je crois entendre chaque Spectateur di
u Théâtre, nulle autre ne montre avec plus de charmes le pouvoir de l’ amour et l’empire de la beauté, et qu’on y apprend enco
n de son amant, que d’en être médiocrement aimée. Qu’on nous peigne l’ amour comme on voudra ; il séduit, ou ce n’est pas lui.
onne ne se croit obligé d’être un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’ amour honnête on se livre à l’amour criminel. Ce qui ac
un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’amour honnête on se livre à l’ amour criminel. Ce qui achève de rendre ses images dang
que, dans toutes nos Pièces dramatiques, on en trouve une seule où l’ amour mutuel n’ait pas la faveur du Spectateur. Si quel
stimable où haïssable, selon qu’il est bien ou mal accueilli dans ses amours  ; de faire toujours approuver au public les senti
’il faudrait apprendre aux jeunes gens à se défier des illusions de l’ amour , à fuir l’erreur d’un penchant aveugle qui croit
’entreprends point de juger si c’est bien ou mal fait de fonder sur l’ amour le principal intérêt du Théâtre ; mais je dis que
es, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise, par l’ amour du plaisir et par de grands besoins, n’engendre q
en brigandage. En d’autres lieux, ils ne serviraient qu’à détruire l’ amour du travail ; à décourager l’industrie ; à ruiner
nous flattons pas de voir Sparte renaître au sein du commerce et de l’ amour du gain. Si nous avions les mêmes maximes, on pou
émouvoir ; tous deux emportés dans leurs passions ; pour tous deux l’ amour est terrible et tragique, il décide du sort de le
ils en disent, la honte qui voile aux yeux d’autrui les plaisirs de l’ amour , est quelque chose. Elle est la sauvegarde commun
olonté toujours en discorde ne laissant jamais partager les désirs, l’ amour ne serait plus le soutien de la Nature, il en ser
ui donne du prix aux faveurs et de la douceur aux refus. Le véritable amour possède en effet ce que la seule pudeur lui dispu
décence et d’honnêteté, sinon d’être pris par des hommes ? Dans leurs amours , je vois des caprices, des choix, des refus conce
onfirme. Deux jeunes pigeons, dans l’heureux temps de leurs premières amours , m’offrent un tableau bien différent de la sotte
s d’une jeunesse ardente et téméraire, au milieu des douces voix de l’ amour et du plaisir, résisteront, à leur âge, à leur cœ
z très bien dit, doublement estimable : puisqu’il montre par là que l’ amour de la vertu l’emporte en lui sur les passions de
leurs conversations qui nous restent, que l’esprit, ni le goût, ni l’ amour même, perdissent rien à cette réserve. Pour nous,
que l’esprit général de la galanterie étouffe à la fois le génie et l’ amour . Pour moi, j’ai peine à concevoir comment on rend
ettement qu’on ne trouve aucune vérité obligeante à leur dire ? Que l’ amour se fasse illusion sur les qualités de ce qu’on ai
e qu’on aime, cela n’arrive que trop souvent ; mais est-il question d’ amour dans tout ce maussade jargon ? Ceux mêmes qui s’e
u’ils ne s’en inquiètent pas. Il faudrait avoir d’étranges idées de l’ amour pour les en croire capables, et rien n’est plus é
unes gens dont j’ai parlé, livrés à la galanterie, à la mollesse, à l’ amour , à tout ce qui peut efféminer l’homme et l’attiéd
qu’on n’aime pas à voir en autrui, quoiqu’on y soit sujet soi-même. L’ amour de l’humanité, celui de la patrie, sont les senti
trés ; mais, quand ces deux passions sont éteintes, il ne reste que l’ amour proprement dit, pour leur suppléer : parce que so
sont si mauvaises qu’on serait trop heureux d’y pouvoir remonter à l’ amour  ; d’autres où elles sont assez bonnes pour qu’il
i sans empire ; le levain de la mélancolie y fait souvent fermenter l’ amour  ; les hommes n’y sont que trop capables de sentir
es touchants et tendres. Si les héros de quelques Pièces soumettent l’ amour au devoir, en admirant leur force, le cœur se prê
vertu ; mais qui l’ose exposer à ces combats, mérite d’y succomber. L’ amour , l’amour même prend son masque pour la surprendre
ais qui l’ose exposer à ces combats, mérite d’y succomber. L’amour, l’ amour même prend son masque pour la surprendre ; il se
he aisément d’un faible penchant ; mais celui qui connut le véritable amour et l’a su vaincre, ah ! pardonnons à ce mortel, s
chrétiennes qui cherchent à s’unir, de préparer ainsi leurs cœurs à l’ amour mutuel que Dieu leur impose ? Qu’arrive-t-il dans
et de retenir dans nos murs ? Les Genevois mêmes qui, avec un sincère amour pour leur pays, ont tous une si grande inclinatio
Française, un homme droit et vertueux, mais simple et grossier, sans amour , sans galanterie, et qui ne fasse point de belles
moral qu’il est ici question. Quoi qu’en disent les Philosophes, cet amour est inné dans l’homme, et sert de principe à la c
Auteur. i 14. [NDA] Les Grecs n’avaient pas besoin de fonder sur l’ amour le principal intérêt de leur tragédie, et ne l’y
é que ce n’était pas la peine de se battre pour elles. L’ivresse et l’ amour ôtés, il reste peu d’importants sujets de dispute
entiments plus opposés, et n’a d’effets plus contraires. Je suppose l’ amour innocent et libre, ne recevant de lois que de lui
e annonce une âme sans mœurs, sans délicatesse, incapable à la fois d’ amour et d’honnêteté. Le plus grand prix des plaisirs e
er ce consentement tacite, c’est user de toute la violence permise en amour : Le lire dans les yeux, le voir dans les manières
plutôt sensés que passionnés. Elles ne savent ni décrire ni sentir l’ amour même. La seule Sapho, que je sache, et une autre,
omper volontairement ; craignez mes erreurs et non ma mauvaise foi. L’ amour du bien public est la seule passion qui me fait p
ai consacré ma vie, non jamais mes passions ne souilleront le sincère amour que j’ai pour toi ; l’intérêt ni la crainte ne sa
87 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390
me le tente, & peut l’exécuter. Mon fils, soutiens ton nom. Ton amour pour ton Pere Doit effacer en toi tout amour po
soutiens ton nom. Ton amour pour ton Pere Doit effacer en toi tout amour pour ta mere. Va chercher ; va saisir celle qui
ne voluptueuse. Ils connoissoient aussi bien que nous la passion de l’ Amour , & du tems de leurs grands Poëtes, brilloit l
té, puisque ne pouvant jamais inspirer que l’horreur du crime & l’ amour de la vertu, elle peut être lûe sans aucune crain
88 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117
Ces danses, ces héros à voix luxurieuse ? Entendra ces discours sur l’ amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés
ulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’ amour , comme au seul dieu suprême, On doit immoler tout
s concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’ amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre le
ur graver dans l’esprit des hommes les principes de la morale et de l’ amour de la vertu. Et tout cela n’était point l’effet d
89 (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209
, et l’expérience nous apprend que les hommes ne se perdent que par l’ amour de la volupté : « Si« Nemo peccaret, si nihil ill
de toute la France ; N’est-il pas vrai que Chimène exprime mieux son amour que sa piété, que son inclination est plus éloque
cette fille est préparée à épouser le meurtrier de son Père, et que l’ Amour qui triomphe de la Nature la va rendre coupable d
sincères pour nous découvrir leurs sentiments, elles avoueront que l’ amour de Chimène fait bien plus d’impression sur leur e
90 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40
représenté que les mêmes choses. Toujours des avantures galantes, les amours des Dieux ; toujours des nudités. Les Amours, les
avantures galantes, les amours des Dieux ; toujours des nudités. Les Amours , les Graces, les Satyres, les Faunes, les Nymphes
ourant, les images de sa mere & des Saints si digne de respect, d’ amour & de confiance fait vomir des blasphêmes ; qu
r faire autoriser. On sait, dit-il, que parmi les Grecs il régnoit un amour que la nature désavoue & qui nuit à la popula
ser de bonne heure au mariage & s’aguerrir contre les traits d’un amour volage & d’une volupté insatiable, les deux s
dedit ars, linguamque malignam. Heu fuge, sed nulla est jam fuga ; l’ amour caché dans ce tableau, lance des traits, allume s
bien de choses. Il disoit d’abord qu’il faut acheter les faveurs de l’ amour , que les présens introduisent par tout, forcent t
ent tout. Il mettoit sous les yeux les objets & les plaisirs de l’ amour  ; la vue des actions les plus indécentes, excitoi
eux de lui-même comme Narcisse, de son ouvrage comme Pigmalion, que l’ amour rend aveugle & insensé, & se repaît puéri
r le sujet de ses piéces. Les trois théatres ont élevé des autels à l’ amour monstrueux des portraits & des statues. L’Opé
es statues animées par le feu de Promethée, rendent les hommes foux d’ amour , comme le sieur Anseaume dans le Peintre amoureux
e resteroit-il à Venus & aux Graces ; aux Nymphes, à Mercure, à l’ Amour , à Bacchus, aux Satyres, aux Clairons, aux Silvie
hair ne se révolte jamais ; ce ne sont point des hommes, c’est un pur amour Platonique, qui ne voit, ne goûte dans les femmes
décorations & des rolles de l’opéra, qui n’est que l’histoire des amours des Dieux ; du théatre Italien, des petites piéce
s rendre présens, & consoler de leur absence : on dit aussi que l’ amour crayonna le premier portrait d’un amant, par les
as hominum hæc invexit in orbem terrarum. A quoi en effet attribuer l’ amour excessif de la peinture, qu’à la frivolité &
91 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74
race, & que Dieu en conséquence daigne l’appeler son épouse, tout amour étranger, tout partage du cœur, est par rapport à
aire, ce libertin philosophe, poli & moderé par tempéramment, par amour du repos, par intérêt de santé, par goût de l’étu
ardoient. S. beauté avoir produit le même effet. L’admiration & l’ amour jettent dans une espece d’extase & de stupidi
upiscences, d’abord agréables, mais dont les traits sont si funestes. Amour des richesses, concupiscence des yeux ; amour du
raits sont si funestes. Amour des richesses, concupiscence des yeux ; amour du plaisir, concupiscence de la chair ; orgueil d
eauté rendoit comme stupide, par l’ivresse de l’admiration & de l’ amour  ; elle pétrifie par la douleur, la frayeur &
ais. Cette victoire en attire bien d’autres. Celui qui a su vaincre l’ amour du plaisir, trionphera aisément des autres ennemi
ications, la plus juste, & que la Mithologie a eu en vue, c’est l’ amour des femmes dont nous parlons ici, qui fait toute
rapacité, leur ailes leur légérété, soit à la danse, soit dans leurs amours , & la mauvaise odeur, les maladies honteuses
Egypte après l’assassinat de Pompée, rapporte son entrevue & ses amours avec Cléopatre, comme Virgile rapporte les amours
entrevue & ses amours avec Cléopatre, comme Virgile rapporte les amours d’Enée avec Didon ; mais plus chaste que Virgile,
ennemis & des plus grands dangers, vous avez pu vous livrer à des amours infames avec une étrangere, donner des freres ill
parer : Causas belli phariis cum gentibus optat. Le goût du luxe, l’ amour des Actrices rend ainsi ravisseur & prodigue 
les Nimphes & les Graces, avec les plus beaux enfans déguisés en amours . Elle débarque, & Antoine qui étoit venu au d
onfident, son domestique affidé, qui, comme l’eunuque Vagao, sert ses amours , &, comme la servante de Judith, aide à empor
oue le sentiment ; que de douceurs, de flatteries, de protestations d’ amour & d’estime, de serment de fidélité ! Quel épa
roient ramener toute l’Histoire Sainte, sans avoir besoin d’épisode d’ amour , ni de donner des amans à Judith, contre son cara
92 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132
on intrigue soit ordinairement champêtre ; elle ne nous peint que les amours des Bergers, au lieu qu’il nous représente tout à
s plait d’avantage dès qu’il se rend plus ridicule. « La source de l’ amour qu’on ressent pour lui se trouve peut être dans l
elles ne sont toutes remplies que de fadeurs & de déclarations d’ amour , nous les quittons avec justice en faveur d’un Th
e il doit tendre. La Tragédie est l’Histoire du malheur des Rois, des amours & de la faiblesse des Heros ; elle apprend à
93 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109
dicule peut être de quelque utilité. Dans le vieux Recueil d’Arrêts d’ amour , livre burlesque du seizieme siecle, fort inutile
uerie, suivie d’unu ordonnance comique. On introduit devant la Cour d’ Amour le Syndic des Maris, qui porte juridiquement sa p
ns de noces, par le Roi des Ménnétriers, ou autre premier Trompette d’ amours sur ce requis, en tous festins, banquets & as
xpressions, pour le mieux mettre sous les yeux. Arrêt de la Cour d’ Amours . Pardevant le Conservateur des privilèges d’a
t de la Cour d’Amours. Pardevant le Conservateur des privilèges d’ amours octroyés aux Masques s’est meu procès, entre le S
ancienneté, par la grace, pleine puissance, science & autorité d’ amours , plusieurs beaux & grands privilèges, franchi
t été publiés & enregistrés en la cour & en tous les sieges d’ amours  ; qu’il s’en fait tous les ans lecture ès grands
r en un coin, lui remontrer qu’il est son serviteur, qu’il désire son amour , & user de telle instruction, mémoires &
oir avec eux quelque ancien compaignon masquier, exercité aux faits d’ amour , pour les duire & apprendre la conduite qu’il
que le masque est chose très-utile pour exerciter les gens au fait d’ amours . Voulons les Masques être en tout & par-tout
aroles perdues, mais doivent du beau premier bond entrer en matiere d’ amour , si ce n’est aux vieilles & anciennes, auxque
iens & ruine de l’état de Masque. Est enjoint à tous les sujets d’ amours de garder & entretenir la présente ordonnance
94 (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46
obité délicate et les sentimens philosophiques. L’association, dans l’ Amour quêteur, de Cupidon avec des religieuses, n’est-e
suis blessée ». Violento reconnoît sa sœur, il est mis au fait de ses amours avec le marquis, et la voyant près d’expirer, il
jeune fille fait avec lui l’innocente, lui demande ce que c’est que l’ amour , ce qu’on fait quand on est marié. Cassandre ench
dame Prud’homme présente au nouvel époux, une petite fille, fruit des amours précoces de la nouvelle mariée ; il se fâche et f
toit, devient noir ; et puis au dénouement, et par la protection de l’ amour , il redevient blanc. Cela n’a pu paroître neuf qu
badinage des Eveillés de Poissy, et dans l’Esclavage de Psiché, ou l’ Amour fait son confident de Pierrot, qu’il métamorphose
se met à boire chez un cabaret ; mais ne v’la t’y pas qu’il trouve l’ amour au fond du demisquié ? La Poissarderie n’a plus g
vés, avides de ces autres primeurs, et contens de produire, au lieu d’ amour , des sensations sans objet. Ici ma plume hésite.
qu’elle est étendue sans connoissance, un hideux geolier transporté d’ amour , l’œil en feu, les mains tremblantes de desir, la
t après, indique par signe aux assistans ce qui se passe. La vigne d’ amour est une allégorie marquée au coin de l’impudence
d à détruire tous les principes sur lesquels sont fondés la pudeur, l’ amour conjugal, l’attachement des pères pour leurs enfa
trée, à tous ces sanctuaires du plaisir, est ouverte par les ris, les amours , le dieu du vin, le dieu du jeu, le dieu de la ta
95 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXI.  »
uissions dire véritablement que nous les faisons pour lui et pour son amour . Or ne serait-ce pas se moquer de Dieu et des hom
er de Dieu et des hommes, que de dire que l'on va à la Comédie pour l' amour de Jésus-Christ ? Que si cette disposition est es
96 (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351
, et d’avoir en horreur tout ce qui peut nourrir ou exciter en eux un amour opposé à la charité Aug[ustin]. de Doct[rina]. Ch
et de toutes vos forces, et le prochain comme vous-même. » Mais quel amour pense-t-on que l’Ecriture veut qu’on ait pour soi
veut qu’on ait pour soi et pour son prochain ; c’est certainement un amour bien différent de celui que la Comédie inspire. L
rtainement un amour bien différent de celui que la Comédie inspire. L’ amour dont parle l’Ecriture, est celui qui, selon saint
et qui est la fin des Commandements ». « Car si vous vous aimez d’un amour inutile et mauvais, et que vous aimiez votre proc
almos praefatio]  ? or poursuit ce Père, vous vous aimez d’un mauvais amour , ou plutôt vous vous haïssez, si vous suivez vos
définie de cette sorte par l’Apôtre, embrasse les deux préceptes de l’ amour de Dieu et de l’amour du prochain. dans toute l’e
par l’Apôtre, embrasse les deux préceptes de l’amour de Dieu et de l’ amour du prochain. dans toute l’ecriture sainte vous ne
ux qui travaillent pour le Théâtre feront remarquer partout ce double amour , et la condamnation de toutes les affections oppo
le monde ni ce qui est dans le monde ; si quel qu’un aime le monde, l’ amour du Père n’est pas en lui ; car tout ce qui est da
t se rendre témoignage qu’ils n’y viennent qu’en son esprit, pour son amour et pour sa gloire ; si on leur représentait que c
hemin ai-je pris pour entrer dans son cœur, Et pour y faire naître un amour exécrable ? Quel emploi pour Judith ? quelle hont
de l’Ecriture, surtout celles qui ne roulent que sur des intrigues d’ amour . Il nous suffit d’avoir montré que les Auteurs qu
97 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77
’on adorait, ou les charmes de la vie champêtre, ou les douceurs de l’ amour & les attraits de quelques Bergères. Delà l’i
ourrai dire. Je conseille aussi de voir une petite Pièce intitulée, l’ Amour matois, ou l’Espiéglerie amoureuse ; celui qui la
criminelle ne les agite, & ne trouble l’innocence de leur vie. L’ amour seul règne sur leurs cœurs. Ils ignorent ce que c
ul règne sur leurs cœurs. Ils ignorent ce que c’est que l’ambition, l’ amour désordonné des richesses ; ils méconnaissent l’or
s mœurs innocentes. Si vous les faites soupirer, que ce ne soit que d’ amour . Ce tableau riant fera contraste avec les embarra
r, il se dégoûte & perd patience. Un Drame qui n’est rempli que d’ amour , (& c’est la Pastorale,) n’attire qu’une légè
98 (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88
pernicieux, de dire et de représenter des choses touchantes en fait d’ amour  ; parce que c’est préparer le poison et le présen
s les plus agréables, qui sont ordinairement celles qui traitent de l’ amour . De-là toutes ces fictions, tous ces mariages des
igués pour si peu de chose. Mais l’indocilité des Peuples adonnés à l’ amour de ses plaisirs, l’emporta dans l’esprit des Poli
de ses plaisirs, l’emporta dans l’esprit des Politiques par-dessus l’ amour de la vertu ; et ce fut la volupté qui dressa les
qu’il aime ces douleurs ? Ces larmes procèdent donc de la source de l’ amour naturel que nous nous portons les uns aux autres.
et de ces sales voluptés ; et c’est en ces actions vicieuses que cet amour se convertit et se change par son propre mouvemen
s paroles bouffonnes, des mensonges, des fables, et des expressions d’ amour , de vengeance ou d’orgueil, dont les Comédies son
médie toutes les passions paraissent dans l’excès : si l’on dépeint l’ amour , c’est un amour qui l’emporte par-dessus la raiso
passions paraissent dans l’excès : si l’on dépeint l’amour, c’est un amour qui l’emporte par-dessus la raison, et par conseq
les péchés comme les querelles, les envies, les moqueries, les folles amours  : et comme ces exercices ouvrent les pores du cor
uelque basilic vienne à jetter des regards impudiques, des œillades d’ amour , les cœurs sont fort aisés à se laisser saisir et
ompagnie ? Qu’est-ce que la Comédie encore une fois, qu’un commerce d’ amour qui réussit toujours malgré les oppositions les p
ntrevues échappées qui paroissent venir du hasard, les déclarations d’ amour  ; enfin l’heureux succès, comme ils disent, dans
struments, de Danse, et de voix qui invitent tout le monde à suivre l’ amour , à s’abandonner à la tendresse, et à s’aimer jusq
res et les Conciles se sont tant récriés. Si l’on me dit que c’est un amour légitime qu’on représente entre deux personnes qu
’unir par le Mariage ; je dirai : Premièrement que ce n’est jamais un amour légitime, parce qu’il est toujours excessif et ou
ent du mot d’adorer, etc. Secondement, je dis que quand ce serait un amour légitime, la Pièce ne laisse pas d’être mauvaise
re mauvaise et scandaleuse, parce que les témoignages passionnés d’un amour légitime aussi bien que d’un autre, ses ménagemen
danser. O punissable hardiesse ! Dieu voyant l’homme insensible à son amour , ne propose rien de plus terrible que ces objets
entendre, d’autant plus qu’il est aisé de voir qu’il était animé de l’ amour aussi bien que de l’esprit de la vérité.RP. Chemi
ute la morale de l’Évangile est renversée, où toutes les maximes de l’ amour se débitent au scandale de la Religion, où l’on e
Dieu, une froideur pour la prière, un dégoût des Livres de piété, un amour du monde. Péché encore plus grand pour vous qui f
s qui ne finiront jamais. Aussi les Saints ont-ils toujours cru que l’ amour des plaisirs était le caractère des esclaves du d
uquel ils pensent le moins, ils descendent dans les enfers ; et que l’ amour de la Croix, l’affliction volontaire, et les larm
99 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92
le monde ni ce qui est dans le monde ; si quelqu’un aime le monde, l’ amour de Dieu n’est pas dans son cœur. Tout ce qui est
e. Le mal est fait quand le remede arrive, on en sort tout plein de l’ amour & le cœur corrompu. Il en est des spectateurs
ordinairement il le fait plus mal, il a moins l’espris de son état, l’ amour du plaisir enfouir les talens. Tout cela même s’e
solet . Les passions théatrales suivent le caractere des nations ; l’ amour est romanesque en Espagne, coquet en France, furi
eur, le vrai bonheur ne sont que dans le pêché & la vertu. Dans l’ amour est la disgrace de Dieu, le paradis ou l’enfer :
amant, & ne le publie pas, ne chante pas devant tout le monde ses amours . Elle se leve pour sortir, & dans un transpor
son amant, à la porte de sa maison, à invoquer avec lui le Dieu des amours  : terme de mythologie qu’une Paysanne ne sait gu
ent-elle dans une situation qui le lui fasse si fort craindre ? Si l’ amour est un crime , dit-elle à son amant, ah ! je suis
, car tout se passe au clair de la lune. L’Auteur sans doute aime les amours nocturnes. Peut-on penser qu’une fille de bon sen
p; donner à ses jugemens un air de régularité ; dans le fonds c’est l’ amour qui tient la balance, & qui prononce. Est-ce
moins blessées que les regles de la décence. Il faut être épris de l’ amour jusqu’à l’ivresse, pour ne pas sentir l’obscenité
rose, ne fasse la prude, si elle n’est vertueuse, & ne cache ses amours , si elle en a. Ici toutes en font trophee : il n’
e m’en suis bien gardé, j’ai au contraire fait l’innocent amoureux. L’ amour est le partage des ames vertueuses. J’aurois cru
L’amour est le partage des ames vertueuses. J’aurois cru déshonorer l’ amour de le placer dans le cœur d’un Prince barbare. C
100 (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97
oire, disons mieux, une fable proposée sous la forme d’histoire, où l’ amour est traité par art et par regles ; où la passion
assion dominante et le ressort de toutes les autres passions, c’est l’ amour  ; où l’on affecte d’exprimer toutes les foiblesse
es les foiblesses, tous les transports, toutes les extravagances de l’ amour  ; où l’on ne voit que maximes d’amour, que protes
, toutes les extravagances de l’amour ; où l’on ne voit que maximes d’ amour , que protestations d’amour, qu’artifices et ruses
de l’amour ; où l’on ne voit que maximes d’amour, que protestations d’ amour , qu’artifices et ruses d’amour ; où il n’y a poin
e maximes d’amour, que protestations d’amour, qu’artifices et ruses d’ amour  ; où il n’y a point d’intérêt qui ne soit immolé
et ruses d’amour ; où il n’y a point d’intérêt qui ne soit immolé à l’ amour , fût-ce l’intérêt le plus cher selon les vues hum
loire ; où la gloire même, la belle gloire, est de sacrifier tout à l’ amour  ; où un homme infatué ne se gouverne plus que par
er tout à l’amour ; où un homme infatué ne se gouverne plus que par l’ amour , tellement que l’amour est toute son occupation,
un homme infatué ne se gouverne plus que par l’amour, tellement que l’ amour est toute son occupation, toute sa vie, tout son
rochaine ? Mais, dit-on, en tout ce que je lis, il ne s’agit que d’un amour honnête. Abus, mes Freres : appellez-vous amour h
il ne s’agit que d’un amour honnête. Abus, mes Freres : appellez-vous amour honnête celui qui possede un homme et qui l’encha
x dépens du Créateur, le rend idolâtre de la créature ? Appellez vous amour honnête celui qui fait oublier à un homme les plu
il y a bien encore d’autres extrémités que je ne marque pas, et où l’ amour du jeu emporte. Car que seroit-ce, si je parlois
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