CHAPITRE V. Eloge de
Moliere
. Aprez avoir offert ses premiers vœux, sa prem
ses premiers vœux, sa premiere estime, ses premiers hommages au grand
Moliere
, l’Académie Françoise a bien voulu accorder après
tuteur d’un grand Prince, avoit formé en lui les plus hautes vertus ;
Moliere
avoit rassemblé, traîné dans les provinces, formé
urs, auxquels les Comédiens ont succédé. Ainsi Fenelon étoit le sage,
Moliere
le fou de la Cour. Tous deux répondirent au choix
& la vertu, la vie la plus sainte & la vie la plus débauchée,
Moliere
& Fenelon ; qui peut soutenir, qui a pu faire
ntraste ? Qu’a donc prétendu l’Académie ? a-t-elle voulu se moquer de
Moliere
, & réparer en quelque sorte la faute d’un élo
écier Fenelon, en lui donnant une si mauvaise compagne, & relever
Moliere
sur ses ruines, ou même insinuer qu’elle estime a
Jamais pendant plus d’un siecle elle n’eût proposé le panégyrique de
Moliere
. Pouvoit-elle le recevoir & le couronner, apr
e son royaume. Ce saint Roi, Patron de l’Académie, n’auroit pas placé
Moliere
sur les Autels. Mais si les discours académiques
Mais, dit-on, nous ne voulons louer que le génie & les talens de
Moliere
, non son irréligion, son libertinage & ses ob
ix l’éloge de la Fontaine & de ses Contes. Il le mérite mieux que
Moliere
, il n’étoit pas si décrié, il ne fut jamais Tabar
p; très-utiles, ses Contes ne sont pas plus mauvais que les farces de
Moliere
, son langage est plus pur, plus noble. Moliere av
vais que les farces de Moliere, son langage est plus pur, plus noble.
Moliere
avoit puisé, comme lui, dans l’Aretin, Bocace, Ra
sur le théatre ; la scêne a succé toute la corruption de la Fontaine,
Moliere
en a donné le goût. La Fontaine étoit de l’Académ
ens, l’Académie y envoya ses Députés, & fit pour lui un service :
Moliere
est mort sur le théatre, in flagranti delicto, sa
vres, je ne sais si elle l’a mis avec Fenelon dans une juste balance.
Moliere
peut-il se mesurer avec lui, même du côté littéra
plus grand cas, tom. 2. p. 248. La Comédie étant montée (par le grand
Moliere
) au plus haut point de gloire, le Roi voulut qu’a
Lorsqu’ils furent en prendre possession (c’étoit à une piece du grand
Moliere
) ils furent installés avec honneur, & les Off
ls ont. Les suites de ces éloges n’ont pas été heureuses. L’éloge de
Moliere
a fait profaner la chaire ; celui de Fenelon a fa
mort, dans le même temps qu’on a donné pour sujet du prix l’Eloge de
Moliere
. Croiroit-on qu’il en fait l’éloge aussi dans un
comme un prodige) véritablement honnête homme & de bonnes mœurs.
Moliere
n’étoit rien de ce que dit le Prédicateur dans so
n d’exclusion, fussent-ils des chefs-d’œuvres d’éloquence. L’éloge de
Moliere
proposé & couronné leur a paru dévoiler les i
t l’opposition de l’ancienne Académie avec la nouvelle, de l’éloge de
Moliere
proposé, couronné 100 ans après sa mort, avec la
tendue que le premier Corps littéraire de l’Europe rend aujourd’hui à
Moliere
, & le comparant avec l’infamie de la professi
toyen vertueux réformateur de la patrie. C’est encore une bizarrerie,
Moliere
ne fit ni l’un ni l’autre. Désavoué par la patrie
ées. Il appelle gloire le goût qu’a le libertinage pour la licence de
Moliere
. Ce n’est pas une gloire, elle ne peut appartenir
, par l’exemple des Grecs, si respectueux pour le Théatre, il compare
Moliere
à Aristophane, & la comparaison est juste du
fonneries froides, Rabelais sur la scene, tels sont Aristophane &
Moliere
. Il attaque le vice avec le courage de la vertu,
est mal adroite ! Où sont donc les vertus, où est la bonne morale de
Moliere
? Voilà précisément ce que nous disons, voilà pré
ar son Traité contre la Comédie. Son éloge méritoit plus que celui de
Moliere
, d’être le sujet du prix. Son Traité ne lui auroi
de nos jours, & qu’on voit encore toutes crues dans la comédie de
Moliere
. On réprouvera les discours où ce rigoureux cense
re de Dieu. Il n’y a pas apparence qu’on couronne jamais cet éloge de
Moliere
, & qu’on donne celui du Prélat pour sujet du
té, pour le combattre. On ne mettra pas au nombre des panégyristes de
Moliere
, ni M. Flechier, ni M. Massillon Académiciens, qu
nouveau reçu, qui pourtant n’avoit jamais parlé aussi indécemment que
Moliere
, & n’avoir jamais paru sur la scène. Il n’y a
Ces Prélats, que leur dignité met si fort au-dessus des partisans de
Moliere
, ne leur sont pas moins supérieurs par leurs tale
t hideux, pour en éloigner les Magistrats ; mais M. de Lamoignon, que
Moliere
joua, ce qui a fait écrire si vivement contre Mol
le Théatre, lorsque la grace leur ouvrit les yeux, auroient-ils placé
Moliere
sur les autels ? Leur conversion eût-elle été par
lle se fait gloire ? Je n’excepte pas même Boileau, quoique attaché à
Moliere
, le craignant, & lui faisant la Cour. Rien de
ers, Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime, Enseigne moi,
Moliere
, où l’on trouve la rime. On diroit, quand tu veux
ire d’amateur pour l’incomparable, l’inimitable, le céleste, le divin
Moliere
, semblable à celui des anciens scholastiques pour
la Harpe (devenu fameux par l’arrêt du Conseil) quoique son éloge de
Moliere
ait plus de cent pages, & que l’auteur pour l
p occupé pour traiter cet important sujet avec l’étendue convenable. (
Moliere
, sujet important). Mais pour payer son tribut à l
Moliere, sujet important). Mais pour payer son tribut à la mémoire de
Moliere
(tribut à Moliere), il jette sur le papier quelqu
ortant). Mais pour payer son tribut à la mémoire de Moliere (tribut à
Moliere
), il jette sur le papier quelques idées (idées de
pour lui & pour elle,) s’il n’avoit cru que tout ce qui regardoit
Moliere
(jusqu’à ses croquis) appartenoit dans ce moment
re (comme des matériaux destinés au grand ouvrage qu’elle prépare sur
Moliere
) qui lui rendoit un si juste hommage (& emplo
ait les frais du panégyrique, est trop heureux d’orner la couronne de
Moliere
. Si le sieur de la Harpe se mêloit d’Astronomie,
Moliere. Si le sieur de la Harpe se mêloit d’Astronomie, il feroit de
Moliere
une Constellation. Parle-t-on en Chrétien ? non.
lleux qu’on leur ressemble ? J’aimerois autant dire que les farces de
Moliere
étoient inspirées par la Fée Corabosse, par le Na
ré des contes souvent aussi jolis & plus décens que les farces de
Moliere
, mais on est convenu d’être duppe d’un jargon d’h
lité d’un amateur assez imbécile pour en être enchanté, & trouver
Moliere
divin parce qu’on l’a comparé à Appollon. En met
trouver Moliere divin parce qu’on l’a comparé à Appollon. En mettant
Moliere
égal aux Dieux, il n’est pas étonnant qu’on le me
ort de se fâcher de la préférence. Eh ! qui t’a appris ton art, divin
Moliere
, voilà du plus violent aquilon, Aurois-tu lu quel
s pu l’inspirer une scene ? C’est bien déprécier Horace qui vaut bien
Moliere
. Mais il est vrai, un Horace, un Aristote, s’ils
auroient fait supprimer la moitié des scenes & même des drames de
Moliere
. T’es-tu servi de Terence, &c. comme Racine d
eau de Juvenal, dans tes excellentes farces ? Bon, rien n’approche de
Moliere
. Je doute que ces six poëtes souscrivissent à la
-même ; le meilleur sermon sur l’hypocrisie n’en eût pas fait autant.
Moliere
a égalé Racine dans l’art de peindre l’amour. Mér
halles, rimé, & assez mal. Regnard, du Freni, &c. rien n’est
Moliere
; plus on le connoît, plus on l’admire, plus on l
trop les passions & les ridicules qui caractérisent ce discours.
Moliere
étoit triste & jaloux, toute sa vie sa femme
des lettres comme les premiers ou les derniers des hommes. L’éloge de
Moliere
décide aisément quel rang on doit donner au Héros
s’attend bien que l’Auteur fidele à son sujet ne fait pas l’éloge de
Moliere
. Le talent du théatre quelque grand qu’on le supp
u’on le suppose, est au moins un talent frivole, & par conséquent
Moliere
un homme frivole, proposé pour sujet du prix de l
l’éloge pour le sujet des prix académiques ? On y chercheroit en vain
Moliere
, comme on ne chercheroit pas moins vainement dans
oit en vain Moliere, comme on ne chercheroit pas moins vainement dans
Moliere
les qualités nécessaires pour fixer les regards d
contre le danger ? Fenelon, dont on a proposé l’éloge après celui de
Moliere
, quoique assez indulgent pour donner les regles d
il a adressé à l’Académie elle-même la lettre celebre qu’il écrivit.
Moliere
, dit-il, est un grand Poëte comique ; mais ne pui
er la nature & d’abandonner la vrai-semblance. Je soutiens contre
Moliere
qu’un avare qui n’est point fou, ne va jamais jus
pçonne l’avoir volé. Un autre défaut que je n’ai garde de pardonner à
Moliere
, c’est qu’il donne un tour gracieux au vice, &
rera-t-elle bien dans les archives de l’Académie à côté de l’éloge de
Moliere
? Mais M. de la Harpe qui a loué également Fenelo
e de Moliere ? Mais M. de la Harpe qui a loué également Fenelon &
Moliere
, leurs mœurs, leur caractere & leur goût, com
-même ? justifiera-t-il les deux éloges, & trouvera-t-il du divin
Moliere
par tout ? En parlant de la Tragédie, drame ordin
un traité, examine les beautés, les défauts de Terence, Aristophane,
Moliere
, &c. Ces adoucissemens, qui sont dans la douc
a pas proposé son éloge pour être l’excuse de l’indécence de celui de
Moliere
? On ne peut douter que Fenelon ne condamne le th
d’amont dans ses pieces, Racine d’en avoir fait le corps des siennes,
Moliere
surtout de sa licence, de ses bouffonneries, de s
décemment couronner un détracteur de ce qu’ils avoient canonisé dans
Moliere
. On leur a su bon gré de leur silence, & par
olies, fruit assez naturel de l’invitation à prostituer des éloges de
Moliere
, à qui sont-ils plus injurieux ? à l’orateur, au
daleuse proposition & l’indécente récompense de l’éloge public de
Moliere
. Que n’est-on pas en droit de louer, si le vice &
de l’esprit, de la science, des talens, & bien plus que n’en eut
Moliere
. Le Roi a voulu prévenir ces scandales, en renouv
n’a voulu accorder ses largesses qu’à des discours pieux. L’éloge de
Moliere
pouvoit-il l’être ? le choix même du sujet n’étoi
ujet n’étoit-il pas l’infraction de la loi ? Il est de la destinée de
Moliere
d’égarer les plus sages, & d’infecter de sa c
e comédie. S’il eût pensé en Académicien, il auroit excepté celles de
Moliere
, ce grand Philosophe, cet Apôtre des bonnes mœurs
ix on eût couronné l’Ecolier qui auroit sçu par cœur les pieces dudit
Moliere
, composé dans son goût, & pris son esprit, co
iver les talens, & à exciter l’émulation des Auteurs ? L’éloge de
Moliere
par le P. Porée, Oratione de Theatro, est une esp
ue supérieur qu’il puisse être. La grande chimère des panégiristes de
Moliere
, dont personne depuis cent ans ne s’étoit avisé,
t la vraie gloire, l’unique mérite des grands hommes. En le donnant à
Moliere
, on dit plus vrai qu’on ne pense. La philosophie
pense. La philosophie du jour est l’irréligion & le libertinage.
Moliere
, on ne peut le lui disputer, est donc un des plus
contre un siecle ingrat qui laisse mourir de faim les admirateurs de
Moliere
? En fait de vérité il y a peu à gagner avec lui.
uviens, Mexicains, Indiens, Chinois, &c. pour élever un théatre à
Moliere
sur les débris de l’univers dramatique qui ne s’e
sophe, peut-on être compté pour quelque chose ? Un mérite unique dans
Moliere
c’est de peindre, de contrefaire les hommes ; c’e
n tableau de tous ceux qui ont jamais écrit. Exclusion trop générale,
Moliere
est celui qui a le mieux observé l’homme, sans an
e par cœur est ridicule, il est d’un écolier & fait un écolier de
Moliere
. Ce n’est plus génie, talent, c’est mémoire. Quan
it-on pas être surpris de la sagacité du peintre, qui nous a deviné ?
Moliere
n’est jamais fin ; cette idée est fausse, Moliere
qui nous a deviné ? Moliere n’est jamais fin ; cette idée est fausse,
Moliere
a des traits de plaisanterie remplis de finesse,
nesse, si on prend finesse pour astuce, adresse à tromper. C’est dire
Moliere
n’étoit pas un fripon ; l’éloge est médiocre &
ntitheses ne sont pas heureuses, la plûpart des ridicules du temps de
Moliere
sont passés ; les Medecins, les Marquis, les Prec
Nous serions furieux, si on nous disoit la moitié de ce que nous dit
Moliere
; ce qui prouve le plaisir que procure une imitat
mpertinens. Cela est si peu vrai, que personne ne s’est fait plus que
Moliere
des ennemis de toutes parts, à la Cour, à la vill
On blâme le comique larmoyant, genre mixte entre la vraie comédie de
Moliere
& la bouffonnerie puérile du pantomime, en su
l’un que dans l’autre, pour bien choisir ce qui doit être représenté.
Moliere
a donc été un grand pantomime, que n’a-t-il eu le
gré l’enthousiasme d’un aspirant au prix, on n’a pu se dissimuler que
Moliere
avoit besoin d’apologie. On l’a fait sur le ton d
n du Théatre & celui de l’Auteur. Celles qui parurent du temps de
Moliere
vont jusqu’à l’insolence. L’éloge d’un Ecrivain e
ouvrages. La religion, les mœurs ne sont comptés pour rien. Celui de
Moliere
est dans les ouvrages de ses successeurs. Cela n’
s. Ils serviroient plutôt à les décrier. La licence des imitateurs de
Moliere
est-elle une preuve de la modestie de leur modell
st-elle bien juste ? Il a paru bien des Comédies qui valent celles de
Moliere
. Un adorateur de Voltaire auroit bien dû excepter
mmes à son goût ou à son cœur. Rousseau, il est vrai, est inférieur à
Moliere
dans le dramatique, mais très-supérieur dans tous
ie, si même on peut être appellé supérieur d’un homme qui n’est rien.
Moliere
n’est exactement rien hors du théatre. Rousseau a
; M. de la Harpe sont les seuls mortels qui en sont exempts. Le grand
Moliere
lui-même est bien éloigné de s’en flatter. Mais R
des beautés d’un autre prix que les bons mots du Théâtre, auxquelles
Moliere
ne peut ni ressembler ni atteindre. Quelques-uns
. Quelques-uns (continue-t-il) ont eu de la gaieté. Beaucoup plus que
Moliere
qui étoit sombre & mélancolique. D’autres ont
mp; mélancolique. D’autres ont fait de beaux vers. Beaucoup mieux que
Moliere
, dont la poésie est très-défectueuse. Plusieurs o
ctueuse. Plusieurs ont peint des mœurs, & beaucoup plus pures que
Moliere
, dont la morale est très-mauvaise. Mais la peintu
ale est très-mauvaise. Mais la peinture du cœur humain étoit l’art de
Moliere
. Il a réussi dans cette peinture. Mais il s’en fa
&c. n’ont-ils pas peint le cœur humain avec autant de vérité que
Moliere
? quoique leurs portraits ne soient pas défigurés
c’est tout : Verba & voces, prætereaque nihil. Le panégyriste de
Moliere
a bien fait de se réfugier dans les œuvres de ses
l’imprudence de choisir sa vie pour son champ de bataille. La vie de
Moliere
est un tissu de vices, où de loin en loin on fait
; bien davantage, & qui ne lui ont pas ouvert les portes du ciel.
Moliere
fut un débauché depuis sa premiere jeunesse, où r
patrie, si elle avoit donné pour sujet du prix de faire la satyre de
Moliere
. Son exemple a été contagieux. L’Académie des Jeu
elle donne aujourd’hui des éloges à faire. Croiroit-on que l’éloge de
Moliere
l’ait engagé à proposer l’éloge de Baile ? Tout l
été surpris. Cependant Baile du côté littéraire est très-supérieur à
Moliere
, génie élevé, métaphisicien profond, exact dialec
dien feroit à peine la centieme partie de ce que le Ministre a écrit.
Moliere
ne savoit rien. Qu’on mette dans une balance équi
onfreres, tels que le fameux Saurin, qui à tous égards vaut mieux que
Moliere
. On ne peut excuser les Jeux Floraux qu’en disant
très-singulier encore que ce Baile, dont on oppose l’éloge à celui de
Moliere
, ait été un des plus grands censeurs de Moliere.
se l’éloge à celui de Moliere, ait été un des plus grands censeurs de
Moliere
. Qu’on lise son article dans le Dictionn. critiqu
it arracher la vérité de la bouche même de ses ennemis. Les éloges de
Moliere
& de Baile me rappellent ceux de Tibere, de N
losophie elle-même condamne. Voilà le confrere dont elle se glorifie.
Moliere
n’a pas joué un rôle aussi éclatant, quoique touj
à ses panégyristes. Des rigoristes inconséquens dit-on, reprochent à
Moliere
d’avoir enseigné une morale perverse, & de s’
re (corrompue) & sur la raison (philosophique). Pourquoi prêter à
Moliere
l’odieux dessein de ridiculiser la vieillesse &am
ncer le nom de l’impureté. Ne quidem nominetur in vobis. La morale de
Moliere
n’est pas celle du Christianisme, ce n’est pas mê
près, qui en sont enthousiasmés, & qui l’élévent, jusqu’aux nues,
Moliere
dans le public n’est estimé que ce qu’il vaut. Qu
r Calbava ne s’est pas borné aux Discours ; il est si enthousiasmé de
Moliere
, qu’il a composé quatre gros volumes à son honneu
oire, sous le double titre, Art de la Comédie, Traité de l’Imitation.
Moliere
en fournit toute la matiere. Sur lui se forment t
n : L’autre jour Colin malade dedans son lit. La moitié du théatre de
Moliere
ne mérite pas mieux ce commentaire que la chanson
s, anciens & modernes, bons & mauvais, pour découvrir en quoi
Moliere
a été imitateur, & en quoi il a imité, pour l
au théatre sur tout, où les mêmes choses reviennent sans cesse. Pour
Moliere
la moindre ressemblance est un nouveau fleuron aj
CHAPITRE I. Réformation de
Moliere
. Moliere réformateur ! pourquoi non ? & mê
CHAPITRE I. Réformation de Moliere.
Moliere
réformateur ! pourquoi non ? & même réformé.
n Pontife, & une pompeuse inscription. Que ne mérite pas le grand
Moliere
! Bien-tôt on le verroit couronné de rayons, comm
ple de leur idole ils s’embarrassoient de sainteté. On fait honneur à
Moliere
de trois sortes de réforme, l’une des mœurs de la
mme de bonne foi : les mœurs de la nation sont-elles réformées depuis
Moliere
? Mais ne portons pas nos regards jusqu’aux Alpes
oire jusqu’à la Foire S. Laurens, pour trouver un homme sanctifié par
Moliere
. Y a-t-il un fripon, un impie, un calomniateur, u
ensoit d’instruire les peuples sur les dangers du spectacle. Du moins
Moliere
a-t-il réformé les mœurs du Théatre avec le secou
alles plus rares. Je crois la différence légère ; mais ce n’est pas à
Moliere
qu’on doit ce léger adoucissement, c’est au contr
halles, ces quolibets, ces proverbes, ces arlequinades des pieces de
Moliere
, vous anéantirez la moitié de son théatre. Heureu
ment ce siecle ne l’a pas consulté pour façonner son langage. Souvent
Moliere
ne parle pas françois : on diroit qu’il joue en p
ement à l’ennemi. Pour le goût de la comédie, je crois sans peine que
Moliere
l’a épuré. Ses pieces de caractère, le Mysantrope
as Le Joueur, la Métromanie, & quelques autres, vallent celles de
Moliere
. Quoiqu’il outre les caractères à dessein pour fa
thousiaste d’imaginer avec le sieur Chamfort, Panégyriste couronné de
Moliere
, qu’on peut analyser toutes ses farces, & dan
e pas dire chrétien, on n’ose pas même prononcer ce nom en parlant de
Moliere
. Quelle moralité exprimera-t-on de Pourceaugnac,
s. Les canevas Italiens étoient souvent aussi bien conçus que ceux de
Moliere
. Mais cette moralité prétendue est une chimère do
aussi la noble ambition de réformer les hommes. Aristophane, Térence,
Moliere
, y ont employé le sel piquant de la plaisanterie.
eurs, qui traitent ce nouveau drame de sermon, aiment mieux rire avec
Moliere
que pleurer avec la Chaussée. Mais que l’on pleur
une infinité, détruit la religion & les mœurs. Voici un éloge de
Moliere
dont on ne devineroit pas l’auteur. Auteur sublim
ue est levé. Qu’il y a du faux & de la fadeur dans ce verbiage !
Moliere
n’est pas sublime, & ne doit pas l’être. Corn
e, & ne doit pas l’être. Corneille l’est quelquefois, Racine peu,
Moliere
jamais. Ce n’est pas même son genre. Le ridicule
enre. Le ridicule n’est pas sublime, quelque finement qu’on le rende.
Moliere
a du sel, du naturel, du plaisant. Le sublime ne-
disent cent fois d’aussi vifs, d’aussi justes, d’aussi plaisans, que
Moliere
même alloit écouter, qu’il a inserés dans ses pie
ste de donner toutes les qualités imaginables à son idole. 2.° Jamais
Moliere
ne fut embarrassé du poids de son humiliation ; i
e poids de son humiliation. Cette idée d’élevation des sentimens dans
Moliere
, & celle du sublime de ses productions, figur
e s’estime pas médiocrement. Le fameux Baron, qui en son genre valoit
Moliere
, ne vouloit pas recevoir les ordonnances de la pe
mp; moi. Les Poëtes furent toujours montés sur ce ton de présomption.
Moliere
jouissoit même de toute la gloire dramatique. La
ussi courues des Grands, les Comédiens aussi bien reçus des Dames. Si
Moliere
devoit être étonné de quelque chose, c’est de l’i
vé, si le vice est sur le front, il a donc bien fait du ravage depuis
Moliere
. L’honneur qu’il en veut faire, non à la vertu, l
rtu, l’oseroit-il ? mais à l’élevation, à la pénétration, au génie de
Moliere
, porte à faux. Il fut toujours nécessaire pour un
ait de patriotisme : Corneille étoit de Rouen, & bien supérieur à
Moliere
, d’ailleurs réglé dans ses mœurs, & il mourut
ément. Ils influent plus qu’on ne pense sur les mœurs de leur siecle (
Moliere
y a plus influé que lui, mais ce n’est pas en bie
uelque fois, les Comédiens même ne savent pas le nom de ses ouvrages.
Moliere
& Racine le seroient plutôt que lui ; mais il
en avoir passé quatre-vingt pour le croire. Que restera-t-il donc à
Moliere
, qui dans son genre vaut bien Corneille ? N’en so
Théatre ; il en a de toutes especes & pour tout le monde. Ceux de
Moliere
ne seront pas aussi boursoufflés. Aussi n’est-il
droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que
Moliere
a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en
ique, & Corneille en bon Chrétien. L’Académie n’a daigné penser à
Moliere
qu’un siecle après sa mort, & les deux Cornei
le seroit en effet de bien du monde. Il avance finement en Gascon que
Moliere
est si grand que cette question lui devient étran
anons, Église, Police, Religion, Vertu, Académie, tout est étranger à
Moliere
, Moliere est étranger à tout. N’a-t-on pas senti
lise, Police, Religion, Vertu, Académie, tout est étranger à Moliere,
Moliere
est étranger à tout. N’a-t-on pas senti combien,
& méprisables ? Voici le jugement de deux hommes qui valens bien
Moliere
, & dans le moral, & dans la littérature,
tes les impiétés & les imfamies dont sont pleines les comédies de
Moliere
, des pieces où la vertu & la piété sont toujo
ne puis pardonner, dit Fenelon, (Lettre à l’Académie) à cet Auteur (à
Moliere
), d’avoir donné un tour gracieux au vice, & u
nt le même langage. Après avoir fait un pompeux éloge de la morale de
Moliere
, Fagan, dans son Apologie du Théatre, ajoute : Il
de les représenter, afin qu’elles soient plus châtiées que celles de
Moliere
. Son Amphitrion, son École des Femmes, ne devroie
bonne. Il passe sous silence le Tartuffe, piece infame, pour laquelle
Moliere
a tant combatu. Clement dans ses Lettres, S. Foix
ses Lettres, S. Foix dans son Théatre, en conviennent. Les pieces de
Moliere
sont heureuses d’être admises au Théatre, elles n
& Baile. Baile, Jugement des Savans, art. 1420. des Poëtes, dit.
Moliere
est un des plus dangereux ennemis que le monde ai
à un Concile. Baile, République des Lettres, avril 1684. On dit que
Moliere
a corrigé lui seul plus de défauts à la Cour &
sie de leur façon à montrer. Voilà des désordres dont les comédies de
Moliere
ont un peu arrêté le cours, car pour la galanteri
. La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de
Moliere
; on y apprend aussi les maximes ordinaires du li
te l’Académie Françoise ne couronnera pas. Qu’on vienne nous dire que
Moliere
est un grand Philosophe. Je ne sçais laquelle par
ence & de probité se livre à ses plaisirs. J’avoue en ce sens que
Moliere
est un Philosophe, & un Philosophe très dange
enthousiastes. Le privilège exclusif de réformer les mœurs attribué à
Moliere
, est une injustice dont les autres Théatres ont à
èles, ne sont pas plus épargnés à l’Opera comique que sur la scène de
Moliere
. Les farces Italiennes plus nombreuses, plus fréq
ous ces drames anciens & nouveaux, aussi bien que de tous ceux de
Moliere
, des analyses & des résultats de morale à la
ommes ; sans les mœurs on n’aura que des scélérats. Du moins ce grand
Moliere
, ce Philosophe qui n’a que trop formé de Philosop
e péché. C’est à quoi se réduit toute la réforme, qu’on ne doit pas à
Moliere
, puisque ses pieces n’ont pas même les gazes de F
e, celui qui ne contribue qu’au plaisir frivole, Comédiens, Danseurs,
Moliere
, &c. Est-il fort intéressant pour Athenes, qu
talens des vicieux. Ce grand personnage n’auroit pas donné l’éloge de
Moliere
pour sujet du prix, ni mis Fenelon à coté de Moli
donné l’éloge de Moliere pour sujet du prix, ni mis Fenelon à coté de
Moliere
; il ne feroit pas dans les papiers publics l’élo
CHAPITRE III. L’Esprit de
Moliere
. On a souvent fait un parallelle de Moliere av
PITRE III. L’Esprit de Moliere. On a souvent fait un parallelle de
Moliere
avec Pascal, des Provinciales avec les Comédies.
ucun pourtant n’a été de l’Académie. On a fait réparation d’honneur à
Moliere
en donnant son éloge pour sujet du prix. Pourquoi
t, ses ouvrages sont plus utiles. Il a excellé dans bien des genres :
Moliere
n’est rien hors du Théatre. Il est vrai que tous
, & a immortalisé leur nom. Cependant Pascal est fort supérieur à
Moliere
, non seulement par la religion & les mœurs, M
t supérieur à Moliere, non seulement par la religion & les mœurs,
Moliere
en approche-t-il ? mais encore par le génie. Si P
avantes ; mais il n’eût pas fait Scapin, George Dandin, Pourceaugnac.
Moliere
n’eût jamais fait les Provinciales, qui ne sont q
al & de style & de langage ; mais il parle beaucoup mieux que
Moliere
, il ne connoît ni bassesse, ni grossieretés, ni i
ne connoît ni bassesse, ni grossieretés, ni indécence. Le langage de
Moliere
est très-souvent celui des Harangeres. Les représ
nt un assez bon traité : il avoit de l’étude & des connoissances.
Moliere
n’a rien écrit sur son art, & je doute qu’il
son théatre n’est formé que de dépouilles. On l’a reproché à Boileau.
Moliere
le mérite encore plus : il seroit comme le geai c
s roulent plus sur la tragédie que sur la comédie. Les admirateurs de
Moliere
voudroient faire croire qu’en analysant son théât
nconnu, ou à l’occasion d’un mot on fait venir tout ce qu’on veut. Si
Moliere
revenoit au monde, & lisoit un pareil comment
résors qu’il n’y soupçonnoit pas ? Dans les vies de Gassendi & de
Moliere
& dans cent endroits on dit à la gloire du Po
érences philosophiques, & que Bernier, Bachaumont, Chapelle &
Moliere
étoient ses éleves, & lui firent un honneur i
oit pas mieux qu’eux. C’est lui qui s’étant enivré dans un soupé chez
Moliere
proposa à tous les convives d’aller se jeter dans
r dans la riviere, pour immortaliser leurs noms par ce grand exploit.
Moliere
, qui n’avoit pas tant bu, l’arrêta par cette réfl
ant tout le monde notre exploit sera plus éclatant & plus admiré.
Moliere
, corrupteur de la nation, fut lui-même très dépra
théatre & la philosophie, des scenes & le système des atômes.
Moliere
qui vouloit jouer tout le monde, a dû apprendre q
a compagnie qu’il y trouva étoit faite pour lui, comme lui pour elle.
Moliere
avoit une autre qualité qui le rendoit incapable
oment. C’étoit là le véritable esprit ou plutôt l’instinct naturel de
Moliere
; il sentoit, saisisoit, & rendoit tous les d
t ce langage secret, ce pantomime intérieur, qui faisoit le mérite de
Moliere
, le talent de peindre en détail, de copier &
xe de la lune, & les équations de l’algebre. L’esprit créateur de
Moliere
n’a pas fait tout ce savant développement & c
rançois se glorifie ? Il manque cependant un fleuron à la couronne de
Moliere
. Les Académies ne se sont point occupés de ses ou
es Œuvres de Racine, & aucun Auteur n’a fait des Commentaires sur
Moliere
, comme Voltaire en a fait sur Corneille. Le sieur
ont on parle sans cesse sur le Théatre ! Comment a-t-elle pu négliger
Moliere
, dont les ouvrages divers ouvroient une si belle
ante. Pour l’Académie Françoise, est-il douteux que sur les scenes de
Moliere
elle ne compose un traité parfait de l’art du Thé
n’avoit point alors de guide, de modele & de maître. L’inimitable
Moliere
n’existoit point. Elle s’occupa, il est vrai, de
e s’occupa, il est vrai, de la critique du Cid, & n’a rien dit de
Moliere
. Une foule d’Auteurs dramatiques y ont été reçus,
t été reçus, & on n’a jamais inscrit dans la liste le beau nom de
Moliere
. Des pieces de Théatre bien inférieures aux sienn
onorable à la comédie, & ils n’ont marqué aucune reconnoissance à
Moliere
. Plusieurs mêmes ont composé des morceaux sur le
en cueillira les fruits dans les drames admirables que les regles de
Moliere
vont produire. Ces regles seront comme les Aphori
réservatifs du mauvais goût. Quelle gloire pour le Théatre & pour
Moliere
d’occuper les trois sociétés littéraires les plus
elle-même d’avoir fixé à jamais, à la faveur des oracles immortels de
Moliere
, la destinée & la perfection de la scene ! N’
n’est ni pour elles ni pour vous que je daigne écrire. Les regards de
Moliere
n’embrasserent jamais un si vaste systême, &
. Thalie n’est pas faire pour donner des leçons aux maîtres du monde.
Moliere
joua toute la Cour, mais ce ne fut que les vices
se qu’on a plus d’une fois pathétiquement appliqué à leurs camarades.
Moliere
ne s’est point vanté de ces éloquentes instructio
qu’il avoit joué dans l’école des maris alloit l’instruire avec zèle.
Moliere
se vante dans une préface d’avoir introduit les b
on Ricoboni, que la comédie la plus licentieuse. On attribue encore à
Moliere
la magnificence des habits & des décorations.
ersonne ne se crut ni obligé ni en état d’imiter le premier Ministre.
Moliere
apprit à franchir ces barrieres. Le luxe théatral
si loin ; on ne pouvoit sans l’imiter, l’approcher & lui plaire.
Moliere
vécut toujours fort simplement. Il l’avoit fait p
a religion & des mœurs. Je crois qu’on peut aussi faire honneur à
Moliere
de l’idée du Vauxhall, dont nous parlons ailleurs
e, musique, danse, masque, amour, chasse, promenade, bouffon de Cour.
Moliere
distribua ce cahos, comme il pût, en actes &
rmain & de Saint-Laurent sont des Vauxhalls de quelques semaines.
Moliere
, qui étoit l’ame de ces fêtes, y fut le plus malh
l avoit tant de fois joué dans les autres : Fortes creantur fortibus.
Moliere
n’est pas inventeur. L’Abbé de Longuerue, savant
nt singulier, trop souvent véridique, dit de lui, Longueruana p. 156.
Moliere
avouoit que Scarron avoit plus de jeu de Théatre
ieux, & il dit vrai. L’intrigue & le dénouement des pieces de
Moliere
est fort peu de chose. Je n’ai garde d’approuver
utes les idées de l’Abbé de Longuerue ; mais comparant génie à génie,
Moliere
lui rendoit justice ; Scarron est plus fécond, pl
omans mis en drames feroient vingt fois plus que toutes les œuvres de
Moliere
. Il a le talent de peindre en détail, mais jamais
des halles. Des motifs si bas, des moyens si méprisables, font ils de
Moliere
un oracle ? Chaque Auteur imprime son caractere à
prit caustique, a fait des satyres, un autre fait des romans, &c.
Moliere
n’est pas moins caractérisé par son théatre. Ses
alité, & affectoit de dire avec un air de dignité : Si on excepte
Moliere
, je n’ai jamais pu souffrir que des gens de quali
rope, son chef-d’œuvre, n’est que lui-même ; il auroit dû l’intituler
Moliere
. Il étoit souvent interrompu dans son travail, &a
, & le met sur la tête de tous les personnages. Tout le mérite de
Moliere
est renfermé dans ce vers de Boileau : La colère
ent de mauvaise humeur, de colère ou d’impatience, n’ait le talent de
Moliere
. Le plus stupide trouve alors de jolies choses ;
’arrangement des matériaux pour construire une muraille. Le talent de
Moliere
n’est qu’un bouillonnement de passions plus long-
ce pour les autres, ennoblit le vice, & rend méprisable la vertu.
Moliere
a eu une vogue plus grande, plus soutenue que Cor
nseignoit, on rendoit agréable le vice. Corneille montroit des Héros,
Moliere
donnoit des complices. Faut-il être surpris de la
autrement après un siecle de soumission. On ne fait que le copier. Si
Moliere
venoit aujourd’hui, ce ne seroit qu’un homme ordi
rdinaires du libertinage & de l’irréligion. Ce terme, inventé par
Moliere
, est devenu un proverbe. Les gazettes ont annoncé
. Un Dictionnaire historique portatif, fort bien fait, parle ainsi de
Moliere
: Louis XIV le regardoit comme le Législateur des
s. Terence dit en quatre mots avec la plus élégante simplicité ce que
Moliere
ne dit qu’avec une multitude de métaphores, qui a
alimatias. Il seroit à souhaiter que quelque Académicien exécutât sur
Moliere
ce que l’Abbé d’Olivet a fait sur Racine, & V
es fautes de langage & de composition. Le Panégyriste couronné de
Moliere
n’affoiblit pas moins, sans y penser, les rayons
e n’étoient point aussi affilées. Ce fut dans ce moment que fut placé
Moliere
. Tout cela est exactement vrai. Il n’a fallu à M
que fut placé Moliere. Tout cela est exactement vrai. Il n’a fallu à
Moliere
qu’un talent médiocre pour réussir ; un heureux h
i-même, dépouillé des circonstances qui le firent valoir, le génie de
Moliere
est fort ordinaire ; il ne put pas dire comme Cor
indifférent, & Richelieu son ennemi. Il força tous les obstacles.
Moliere
eût pour lui Louis XIV, toute la Cour & Madam
en lui dédiant un livre : Son suffrage décide de tous les suffrages.
Moliere
pert à être décomposé. Sur le théatre, comme dans
es & à la broderie des habits. Qu’est-ce que cinq ou six in-12 de
Moliere
auprès des in-4° & des in-fol. de tant d’autr
nie bien trancendant pour enfanter ces prodiges. Ces 8 à 9 volumes de
Moliere
ainsi élagués n’en feroient pas un. Les comédies
is les Comédiens aiment l’étalage. Autre réforme plus importante, que
Moliere
ainsi purgé soit mis au creuset d’un sage critiqu
c’est cet amas de spectacles entassés dans une fête dont on veut que
Moliere
ait créé l’idée dans la Princesse d’Elide, que je
ste, mieux fournie, & de lui avoir donné un nom Anglois. Le grand
Moliere
a bien d’autres titres à la gloire que d’avoir ét
quelqu’un n’ait voulu faire sa cour au Roi de Danemarc aux dépens de
Moliere
. Vauxhall est un nom corrompu de Vahal, mot Danoi
’occasions, de facilités, dont personne ne dispute la premiere idée à
Moliere
, depuis si bien dévéloppée par ses admirateurs. P
aimé des Comédiens, a tâché de se racommoder avec eux par un Eloge de
Moliere
, & je crain qu’il ne se brouille encore davan
tage. Il a fait une farce en cinq actes, imitée de Goldoni, intitulée
Moliere
. Ce n’est pas la premiere fois que Thalie a mis s
fois que Thalie a mis son favori sur ses treteaux ; on fit l’Ombre de
Moliere
d’abord après sa mort ; on la trouve à la fin de
des pieces sur Corneille, Racine, Panard, Dominique, qui valent bien
Moliere
, chacun dans son genre. Malheureusement M. Mercie
aucoup licencié dans ses notes ; il a osé répéter plusieurs traits de
Moliere
qui pourroient bien faire lancer sur lui une nouv
le respectable Sénat, si zélé pour la décence. En voici quelques-uns.
Moliere
travailloit avec beaucoup de difficulté ; mais il
’on ne peut mâcher sans faire le grimace . Ce vers n’est pas mauvais.
Moliere
saisissoit tout ce qui pouvoit grossir la recette
om Quichote installe Sancho dans son Gouvernement. Fidele au costume,
Moliere
, qui faisoit Sancho, étoit monté sur un âne (tout
e : on pu rire en effet, mais par un trait auquel on s’attendoit pas.
Moliere
sur son âne attendit dans la coulisse le moment d
rôle, s’impatientoit dans la coulisse, & vouloit entrer en scène.
Moliere
tiroit le licol de toutes ses forces, & appel
u’une bête. Quel des deux est le plus digne de pitié, de l’âne où de
Moliere
? Ces farces sont journalieres sur tous les Théat
tre-faire la bête ; & c’est un grand Philosophe, bien supérieur à
Moliere
par les talens, par les mœurs, par la pureté de l
la pureté de la morale, par la religion même, quoique fausse, puisque
Moliere
n’en avoit aucune. Rousseau est enfin revenu du d
ire un grand nom. Il s’est déclaré contre les Spectacles & contre
Moliere
, en louant son talent, par un ouvrage admirable,
e n’en contien que deux, savoir le Malade imaginaire & l’Ombre de
Moliere
. On ajoute une autre Comédie qui porte le titre d
l faut convenir que personne n’a reçu de la Nature plus de talens que
Mr. Moliere
pour pouvoir jouer tout le genre humain, pour tro
pour les plaisans de leur Théâtre ; & les plaisans du Théâtre de
Moliere
sont les Marquis & les gens de qualité : les
’ont joué dans la Comédie que la vie bourgeoise & commune ; &
Moliere
a joué tout Paris & la Cour. Ce même Pere pré
mp; Moliere a joué tout Paris & la Cour. Ce même Pere prétend que
Moliere
est le seul parmi nous qui ait découvert ces trai
alut un Comédien1 Qui mit à les polir son art & son étude. Mais,
Moliere
, à ta gloire il ne manqueroit rien Si parmi leurs
culiére du Poëte. Mr. Despréaux persuadé de cette espéce de mérite de
Moliere
, du moins autant que le P. Bouhours, semble n’avo
é rien de trop favorable à ceux qui nous vantent si fort la Morale de
Mr. Moliere
, & qui publient hautement dans Paris, qu’il a
é de quelques Critiques de réputation qui ont eu de l’indulgence pour
Moliere
, que ces vices qu’il a corrigés fussent autre cho
r aux gens. Voilà, dit Mr. Bayle1, les désordres dont les Comédies de
Moliere
ont un peu arrêté le cours. Car pour la galanteri
. La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de
Moliere
, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires
del Monacho, & le Sieur B. A.1 qui a écrit en particulier contre
Moliere
. Ainsi il ne me reste plus qu’à dire un mot de sa
e A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place. Le même Auteur voyant
Moliere
au tombeau, dépouillé de tous les ornemens extéri
lu profiter de la mort du lion pour lui tirer les poils, prétend1 que
Moliere
n’est pas si défiguré dans le Scapin qu’on ne l’y
amp; l’on y trouve toujours une certaine finesse répanduë que le seul
Moliere
avoit pour en assaisonner les moindres Ouvrages.
ont pas les seuls qui ayent parlé dans leurs écrits du Misanthrope de
Moliere
comme de son chef-d’œuvre. Le P. Rapin nous fait
corps, parce qu’elle ne les croit jamais dans l’innocence. Mais quand
Moliere
auroit été innocent jusqu’alors n’auroit-il pas c
ous aurons des Prophetes en Israël. Au reste, quelque capable que fût
Moliere
, on prétend qu’il ne savoit pas même son Théâtre
uvoit citer Aristote, & Horace. 2. Observation sur la Comédie de
Moliere
, intit. le Festin de Pierre pag. 5. &c.
, Lafontaine & Racine, avant leur conversion, & sur-tout avec
Moliere
. Ils étoient dignes l’un de l’autre , dit-on : c
nte avec une fille débauchée de Beziers. Mignard fit le portrait de
Moliere
, dit l’Abbé historien ; leur amitié augmentoit c
moins Mignard ne s’avilissoit point à des méprisables bouffonneries,
Moliere
n’est le plus souvent qu’un Tabarin ; & ces d
Théatre de Moliere. Il fallut aussi faire le portrait de la femme de
Moliere
, qu’on ne regarde point , dit-il, sans surprise
is XIV. aimoit, Mignard sut ennobli de la maniere la plus honorable ;
Moliere
demeura toujours dans l’infamie du Théatre. Le Pr
e la femme, qu’on ne peut voir sans surprise & sans admiration ,
Moliere
fit en vers la description de ce Dôme, qu’on inti
omme universel ni de poëte qui excelle dans tous les genres. Le divin
Moliere
en est la preuve : hors le comique, c’est l’écriv
ruit ; Lafontaine, disoit-on, est un Fablier, il produit des Fables ;
Moliere
est un Farcier, il porte des Farces, encore en es
de Saint-Cyr. Scarron paya son Peintre par des vers burlesques, comme
Moliere
par des rimes fort plates. Ces miseres ont encore
es valent. Bien des gens de condition, dit-on, voyoient Scarron &
Moliere
; cela peut être. On voyoit bien Ninon Lenclos, l
Théatre est leur ressource. Cette idée est très-comique, ébauchée par
Moliere
dans le Bourgeois Gentilhomme, & sur laquelle
nous apprend qu’on vient de rompre la glace : Goldoni en Italie a mis
Moliere
sur la scène, pour se moquer de lui ; & M. Me
le Théatre François, en traduisant la comédie-satyre de Goldoni &
Moliere
, & même y ajoutant & changeant des scènes
e, & même y ajoutant & changeant des scènes, sous le titre de
Moliere
, drame en cinq actes, imité de Goldoni, par M. Me
par M. Mercier. Le premier acte débute par quelques scènes ajoutées.
Moliere
, dit-on, avoit traduit Lucrece (une partie) ; son
son domestique fit des papillotes d’un des cahiers de la traduction,
Moliere
de dépit jetta le reste au feu. Si le fait est vr
. Si le fait est vrai, ce qui est fort douteux, la perte est légere :
Moliere
n’étoit ni en état de traduire, ni d’entendre Luc
omédies, la direction de son Théatre ne lui en laissoit pas le temps.
Moliere
n’avoit qu’une servante qui ne fit jamais de papi
de ramasser & de copier ces papillotes. Quoiqu’il en soit, voilà
Moliere
aux prises avec son valet. Au milieu de cette scè
i arrive qui l’appaise. La moitié de la piece roule sur les amours de
Moliere
pour la fille de la Bejard, qu’il épousa dans la
miere représentation du Tartuffe, où les deux Bejards devoient jouer,
Moliere
étoit marié avec la Bejard longtemps auparavant :
-t-il ces faits ? Ses amours & le mariage avec la Bejard couvrent
Moliere
d’infamie. La Bejard passoit pour sa fille : ce q
de la vertu ? La jalousie de la mere Bejard qui se flattoit d’épouser
Moliere
, a fourni, dit-on, des scènes intéressantes. Elle
mp; mettre à découvert la turpitude de la mere qui donne sa fille, de
Moliere
qui l’épouse, & de la fille qui le reçoit pou
i le reçoit pour mari. Mais il est faux que la mere ait voulu épouser
Moliere
, qui n’étoit alors qu’un misérable histrion de pr
ne se livrant qu’à des gentilhommes. Elle s’abaisse pourtant jusqu’à
Moliere
. Sa célébrité, sa fortune lui donnerent une brill
sollicitations, & sous la condition de quantité de changemens que
Moliere
promit d’y faire, la défense sur levée. La distin
tenue sur le champ par Lathorilliere, sont des contes ; l’embarras de
Moliere
, par le refus de jouer que firent ses deux femmes
ent à rien. Pour augmenter l’embarras, on introduit dans la maison de
Moliere
, je ne sai à quel titre, de domestique, d’ami, de
on amant, qu’on accuse de vouloir l’enlever : l’intrigue se découvre,
Moliere
est furieux, & veut se venger. Tout cela est
t furieux, & veut se venger. Tout cela est contre le caractere de
Moliere
. Il n’eut jamais chez lui d’étranger à demeure, e
, lui fait des avances très indiscrettes, comme la femme d’Orgon dans
Moliere
. Il est surpris, il se cache précipitamment dans
rs & la décence que tout y blesse, & sur le mépris que mérite
Moliere
à ce titre ; lui qu’un aveugle enthousiasme voudr
e). Il parle aux Bejard, qu’il faut supposer logées dans la maison de
Moliere
. (Pourquoi donc Moliere veut-il enlever la fille
qu’il faut supposer logées dans la maison de Moliere. (Pourquoi donc
Moliere
veut-il enlever la fille qu’il a sous sa main ?)
ier est délivré, & de nouveau renfermé ; on soupe en grande fête,
Moliere
sort de table avant les autres, & va travaill
des & sans vraisemblance, qui n’ont rien d’amusant, & font de
Moliere
l’homme le plus petit. Il semble qu’on l’ait conn
après avoir été selon l’usage l’écho du Théatre sur le génie du divin
Moliere
, avance quelques paradoxes. 1°. L’homme instruit
d’êtres factices, découvre une certaine profondeur dans les pieces de
Moliere
; il quitte le romanesque pour porter son attenti
du dégoût de la tragédie, & de la connoissance des profondeurs de
Moliere
, si même on peut appeler Moliere profond ? Les pi
e la connoissance des profondeurs de Moliere, si même on peut appeler
Moliere
profond ? Les pieces de mythologie ne sont peuplé
’un mettra Nicolet au-dessus de tous. Trahit sua quemque voluptas.
Moliere
est le premier des Dramatiques (il falloit ajout
lus que les autres talens, du privilége d’être exempte de discussion.
Moliere
comme un autre a été critiqué, & mérite de l’
l’être. Lafontaine parle, raconte, il porte par-tout sa physionomie ;
Moliere
fait parler & agir : il doit donner à chaque
son fruit est toujours de la même espece, & souvent fort verreux.
Moliere
est plus varié, plus fécond, plus original, plus
Chapitre premier. Année séculaire de
Moliere
. LES Romains avoient des jeux séculaires, c’es
a premiere fois s’est avisé de suivre cet exemple, en faveur du grand
Moliere
, dont on a célébré la mort cent ans après, le 17
imes, leur mort n’est rien moin que digne d’être célébrée. La mort de
Moliere
n’est pas certainement son plus bel endroit, mour
n brillante, que personne n’auroit devinée. Quel autre auroit associé
Moliere
& Turenne ! En effet tous deux sont morts dan
nne d’un coup de canon sur le champ de bataille, c’étoit son théatre,
Moliere
d’une attaque d’apoplexie sur le théatre, c’étoit
tre au coin d’un cimetiere, avec les excommuniés, voilà Turenne &
Moliere
. Cette magnifique fête, qui a duré plusieurs jou
trois choses : 1°. en deux petites farces, composées en l’honneur de
Moliere
; 2°. en son apothéose ; 3°. dans une statue à ér
tir. Tout ceci est d’après M. de la Harpe, Panégyriste entousiaste de
Moliere
& de Voltaire ; il étoit de la générosité des
à toute la France, son prix littéraire pour couronner l’apothéose de
Moliere
; delà les panégyriques, les statues, les farces,
s’est fait prononcer, & à très-peu de frais, sous les auspices de
Moliere
. Le sieur le Kain, acteur célebre, dont le ton tr
e cette piéce étoit destiné, par les comédiens, à ériger la statue de
Moliere
, & qu’ils esperent le secours de la nation po
ion du sieur le Kain. L’étendue de l’éloge, & la qualité de pere.
Moliere
n’a fait ni tragédie ni opéra, il ne dansoit, ni
trictions à l’entousiasme de son panégyriste ! La qualité d’enfans de
Moliere
n’est pas honorable, on ne lui connoît d’enfans q
e qu’il épousa ; qui voudroit avoir pour sœur la fille & femme de
Moliere
, qui par ses galanteries, remplit ses jours d’ame
exercé dans leur art ? Les auteurs ne sont-ils que les plagiaires de
Moliere
? Sur quoi porte donc cette visible paternité ? A
, dont il ne peut prendre l’essor. Ce débat, épisode fort étrangere à
Moliere
, seroit trop long dans une piéce de cinq actes, q
tre compagnie ; il s’agit de célébrer le jour séculaire de la mort de
Moliere
. Tout le monde applaudit, la piéce est reçue d’un
inue son exposition, & rassure les acteurs, il veut faire revivre
Moliere
, & veut que sa présence idéale, sans doute ;
où les hommes auront alors bien d’autres affaires que l’apothéose de
Moliere
; il veut donc que cette présence inspire de nouv
n sur le théatre qu’à la place Maubert. Il fut fait, après la mort de
Moliere
, une piéce qui se trouve à la fin de son théatre,
une piéce qui se trouve à la fin de son théatre, intitulée l’Ombre de
Moliere
, qui vaut mieux que l’Assemblée de l’Abbé Schrone
e aux actrices. Il décrit l’opération magique qui doit faire renaître
Moliere
, (il faloit dire revivre ;) c’est lui-même, on le
s leur buste : c’est lui même, on le voit, sans bras ni jambes, voilà
Moliere
bien estropié, il l’est en effet ; dans l’assembl
n art magique pour avoir un buste, il ne faut qu’un scuplteur ; aussi
Moliere
ne dit-il mot, quoique revenu à la vie. Dans tout
nt, témoin l’ombre du Commandeur dans le festin de Pierre. L’ombre de
Moliere
dit de fort jolies choses ; mais comment faire pa
, il est plus ingénieux dans le détail, c’est le revers de l’ombre de
Moliere
que l’auteur a voulu imiter ; celle ci, quoique p
ir l’un après l’autre au tribunal de Pluton, accuser les critiques de
Moliere
, & par les réponses & le jugement du trib
amp; en forment l’intrigue. Thalie en habit de deuil, comme veuve de
Moliere
, & Momus en médecin, viennent, par ordre de J
la terre un nouveau caractère comique, après un siècle, à présenter à
Moliere
; voilà un si long veuvage. L’habit de deuil est
dée est tout à fait hétéroclite, il y a cent caractères comiques, que
Moliere
n’a pas traités, & tous les jours il en naît
mes, pour avoir besoin d’envoyer à la découverte de leurs caractères.
Moliere
compose t-il des comédies dans l’autre monde ? Es
uisement abusa le public dans tous les tems , & voilà le crime de
Moliere
, il a masqué la vertu, la montrant ridicule, &
trion.) La nuit désabuse Sofie, en lui apprenant qu’elle est veuve de
Moliere
, comme si les Muses épousoient les poëtes, si à l
ur, le Philosophe, &c. elle explique son projet pour la gloire de
Moliere
à son apothéose ; chaque piéce personnifiée vient
ux, quoiqu’ils aient fait passer en revue tous les caractères que feu
Moliere
a traités, ils n’en ont pas trouvé de nouveau à p
i remplissent le théatre & les coulisses, s’empressent au tour de
Moliere
, c’est à-dire, de son buste, l’embrassent, c’est-
nt des marches, des danses, des divertissemens imités des comédies de
Moliere
, du Bourgeois Gentilhomme, du Malade Imaginaire,
oint de voir dans la troupe bruiante, Melpomene, Muse de la tragédie.
Moliere
ne fit jamais de tragédie ; on auroit du aussi am
s, de moucheurs de chandelles, tout cela marche sous les enseignes de
Moliere
; ils auroient embelli l’apothéose de la noble Di
’autres, vainement annoncé. Si les comédiens cherissent dans le grand
Moliere
, leur fondateur, leur bienfaiteur, leur maître. L
s arts se réunissoient pour faire achever ce monument, à la gloire de
Moliere
, cet exemple seroit peut-être suivi en faveur des
uelques-uns sur Corneile & sur Voltaire, & par conséquent sur
Moliere
, le héros de la fête, & qui les vaut bien ; i
fiques, les domestiques nombreux, les équipages élégans des enfans de
Moliere
. Si jamais on fait une nouvelle édition de l’Avar
bles bouffonneries seront toujours de forts mauvais modeles. Quoique
Moliere
ait toujours été reconnu pour le meilleur comique
ce qui y joue un grand rôle, c’est surtout à l’Académie Françoise que
Moliere
est redevable de sa tardive fortune, après un sié
e comme une galanterie nécessaire dans le monde ; c’est la morale que
Moliere
a prêchée toute sa vie, qu’on prêche encore tous
mais j’espere que le Lecteur me pardonnera aisément de ne prendre que
Moliere
pour exemple. Car outre que l’examen de tous les
jetteroit dans une discussion qui n’auroit point de bornes, c’est que
Moliere
est sans contredit, le Poëte qui a le plus illust
ité que de très-loin. C’est pourquoi ce qui fera preuve par rapport à
Moliere
, le fera à plus forte raison, par rapport aux aut
ris pour leur modele. Il s’agit donc d’examiner quelle route à suivie
Moliere
pour corriger les hommes ; s’il a plutôt fait la
le vice, qu’à le rendre ridicule. J’avertis par avance que quand même
Moliere
ne sortiroit pas de cet examen aussi pur que je l
our me garantir de la malignité de ceux qui croiroient que je choisis
Moliere
au hasard, sans en connoître le mérite. C’est pré
en sera d’autant plus forte. Je laisse à part toutes les Comédies de
Moliere
, qui quoique très-bonnes dans leur genre, n’attaq
nd que c’est celui d’inspirer de l’horreur pour l’avarice : voyons si
Moliere
a réussi. L’avare Harpagon querelle ses enfans &a
ce n’a point de suites funestes à la Société. Il est donc évident que
Moliere
à plutôt rendu l’avare ridicule, qu’il ne l’a ren
te folie peut conduire. Il est question maintenant d’examiner comment
Moliere
fait parler & agir Alceste le misanthrope. A
ues petites bizarreries près, est plutôt un homme à imiter qu’à fuir.
Moliere
en voulant corriger de la Misanthropie, ne s’est
ire, qui divertissent beaucoup & instruisent peu. Je ne vois dans
Moliere
qu’une Comédie traitée selon les vrais principes,
e charger d’un ridicule qui ne serviroit qu’à en affoiblir l’horreur.
Moliere
nous a bien fait voir dans cet ouvrage qu’il conn
I. Suite du Mariage. L’École des Maris & l’École des Femmes de
Moliere
, dont le fonds est pris des Adelphes de Térence &
l parut dans le temps beaucoup de critiques & de contrecritiques.
Moliere
fit lui-même la critique de la piece, moins pour
rez une analyse exacte de l’école du théatre, & des mariages à la
Moliere
. Toûjours au plus grand nombre il faut s’accom
un mariage ! Ici la fille s’enfuit avec son amant, qui fait le mort.
Moliere
aime les fuites des filles avec leurs amans. Dans
un plaisir, le souhaiter ; voilà l’école des maris & des femmes.
Moliere
, sa femme, sa famille & sa troupe pratiquoien
quand le Souverain des Dieux daigne être le rival. Tout le théatre de
Moliere
est également ennemi du mariage ; par-tout quelqu
; formèrent le dessein suivi de détruire la religion & les mœurs.
Moliere
en eût été capable ; mais je ne fais ni cet honne
fite, voilà l’Amphitrion. Il seroit aisé de lier toutes les pieces de
Moliere
, & en former ainsi un systême de vice. Auprès
upules du Roi par une quantité de pieces sur des adultères, où, comme
Moliere
, on n’en fait qu’un badinage. Le théatre est le p
res, quoique très-vrai-semblables. Ce qu’il y a de certain, c’est que
Moliere
faisoit en cela sa propre apologie. Je parle d’ap
les maîtresses de S. François, de S. Dominique, que sur les amours de
Moliere
avec des Comédiennes ? Il n’y a point de vrai-sem
ere avec des Comédiennes ? Il n’y a point de vrai-semblance à forcer.
Moliere
quitta la boutique de son père & ses études,
ère. La Bejard avoit l’ame grande ; elle assuroit qu’à l’exception de
Moliere
(c’est toûjours Baile), elle n’avoit souffert que
; de ne s’abandonner aussi qu’à des gens de qualité, à l’exception de
Moliere
. Moliere étoit peu délicat : il l’épousa, malgré
’abandonner aussi qu’à des gens de qualité, à l’exception de Moliere.
Moliere
étoit peu délicat : il l’épousa, malgré la dispro
sa femme & lui jouoient tout naturellement. Le grand grief de la
Moliere
étoit que son jaloux entretenoit dans sa maison,
dans sa troupe. La petite femme le prit sur le haut ton : l’imbécille
Moliere
eut vainement recours, comme George Dandin, aux p
e qui lui causoit tant de trouble. Un de ses panégyristes (l’Ombre de
Moliere
, Sc. 7.) lui en fait faire amende honorable. Vous
ères, ce n’est plus qu’une gorge chaude des pauvres maris. Que répond
Moliere
? Rien : je passe condamnation ; j’ai trop mal ré
ses nourrissons, dont la morale vaut aussi peu que le style. Avoir vû
Moliere
, Renard, &c. c’est avoir tout vû : tout se pi
elque intriguant, quelque mensonge pour cacher la passion, on aura vû
Moliere
, Poisson, Gherardi, & tous les théatres ensem
conservant sa ressemblance. C’est le grand Art d’Aristophane & de
Moliere
. Le premier sait faire rire le Peuple de Socrate
en ridicule, un Philosophe qui veut faire des raisonnemens sublimes :
Moliere
sait peindre en ridicule, un Tartuffe. Un Poëte p
ai cherché inutilement ce que l’Auteur y pouvoit trouver de plaisant.
Moliere
avoit peut-être moins étudié son Art, mais l’Art
cule qui ne nous avoit pas frappés, avant son Imitation. Le Stile que
Moliere
imita dans ses Précieuses Ridicules, étoit alors
la Scene par le même Imitateur, & qu’il seroit un objet risible.
Moliere
, génie unique, & plus admirable qu’Aristophan
eur Machiavel, a-t-elle pû trouver un Théâtre & des Spectateurs !
Moliere
, au Sel Attique joignit aussi, comme Aristophane,
tre à l’Académie) n’a pas fait assez d’attention au genre dans lequel
Moliere
écrivoit, quand il a condamné sa Versification &a
it mieux jouer dans toute autre Piéce, que dans une Piéce en Prose de
Moliere
, parce que quand sa mémoire ne lui fournissoit pa
ïque, avoit avancé que la Comédie peut se passer du Ridicule. Lorsque
Moliere
qui nous avoit accoutumés à une censure enjouée d
d’aller rire d’eux-mêmes, en se regardant dans un miroir qu’un autre
Moliere
leur présentera. Après avoir dit que la Tragédie,
ar un si rare exemple apprenez à mentir. Cependant on fait honneur à
Moliere
d’un grand nombre de conversions ; on débite séri
rnement…. Quantité de personnes disent fort sérieusement à Paris, que
Moliere
a plus corrigé de défauts à la Cour & à la Vi
à montrer aux gens, &c. Voilà les désordres dont les Comédies de
Moliere
ont un peu arrêté le cours ; car pour la galanter
oiselle, selon ce fameux Sceptique, les grands succès des Comédies de
Moliere
; il a réformé des Petits Maîtres, des Précieuses
que les maris accordent à leurs épouses, sont un fruit des Œuvres de
Moliere
. Si l’adultere leve le masque aujourd’hui avec ta
es Spectateurs. C’est le reproche que nous sommes en droit de faire à
Moliere
. Quoi ! parce-qu’il ne s’énonce pas aussi grossie
de ces doux passe-tems. Ce langage n’est point en la seule bouche de
Moliere
, c’est le refrain périodique du Théâtre ; l’origi
tent les marques de notre joie & de nos excès. Les obscénités que
Moliere
a supprimées, n’ont point reformé le Théâtre : l’
r la scéne, & la scéne rend persiffleur tout ce qui la fréquente.
Moliere
ni les autres comiques n’ont jamais osé traiter c
se donner des complices. Mr. l’Abbé Schrone, auteur de l’Apothéose de
Moliere
, est un Ecclésiastique plein de zèle, qui se prep
héose des Saints, par des savans & dévots panégyriques : celui de
Moliere
sur le théatre en est le prélude & l’essai. C
’est pas sans doute dans les œuvres du Prêlat, qui jamais ne canonisa
Moliere
, qu’il en apprit le Panegyrique. Si jamais il mon
ue. Si jamais il monte en chaire, on comparera les deux apothéoses de
Moliere
& de St. Augustin, par le même Orateur : quel
ra le plus d’honneur ? Voici quelqu’un de ses vers à l’honneur de St.
Moliere
. On lui pardonneroit le galimathias & la mauv
dire qu’il coule, tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre : je doute que
Moliere
doive être fort flatté d’être chanté si mal, d’av
r de pareils admirateurs, & d’avoir formé de pareils éleves.
Moliere
en offre un grand exemple ; L’auguste image de se
ui le contemple, De la tendresse & du respect. La tendresse pour
Moliere
est plaisante. L’Auteur en a t-il fait se maîtres
e Pourceaugnac ! l’Auguste Tartusse ! il a voulu faire une parodie de
Moliere
, en traitant un Tabarin d’Auguste. Il est vrai qu
tems, de faire frapper une médaille, où l’on représentoit le buste de
Moliere
, avec tous les ornemens impériaux, & tous les
éfie tous les antiquaires passés, présens, & à venir, d’y deviner
Moliere
. On eut soin de mettre son nom dans l’exerque ave
rtu : on croit que que’que malin a joué ce tour aux comediens & à
Moliere
, pour se moquer d’eux & de lui : quoiqu’il en
e source que l’auguste Abbé de Schrone a puisé les traits augustes de
Moliere
. Ce digne Ecclésiastique a mis aussi au frontispi
rchoit à couronner les mœurs Et les talens & les vertus, &c.
Moliere
est un grand comédien si l’on veut ; mais jamais
que couronner les mœurs de la nation ? De quelle couronne le grand
Moliere
a-t-il ceint le front des vertus, des mœurs de la
e. Un Médecin qui guérit ùn malade, le couronne-t-il ? Hélas ! plutôt
Moliere
a corrompu les mœurs, allumé les passions, nourri
s dans l’esprit de la fête, dans le caractère du héros, j’ aime mieux
Moliere
, ou que j’aime mieux Moliere ; ce refrain est as
ans le caractère du héros, j’ aime mieux Moliere, ou que j’aime mieux
Moliere
; ce refrain est assurément plus convenable que
& tout ce fatras où l’auteur ne s’entend pas lui-même, & dont
Moliere
seroit bien étonné de se voir offrir le burlesque
n’a point de nuance particuliere, tous les amans de Térence & de
Moliere
sont les mêmes, (il est vrai que ces deux grands
ct, (le foible, le vice de la Nation ;) on le prouve par l’exemple de
Moliere
, Regnard, Dufreni, Destouches, & de tous en u
trompés, leur vigilance, & leur zèle un vrai ridicule ; le grand
Moliere
en a été la victime, & le modéle ; il n’a pû
TABLE DES CHAPITRES. Chapitre I. Réformation de
Moliere
, page 3. Chap. II. Melanie, 28 Chap. III. L’Esp
on de Moliere, page 3. Chap. II. Melanie, 28 Chap. III. L’Esprit de
Moliere
, 71. Chap. IV. Pieces singulieres, 106. Chap. V
e Moliere, 71. Chap. IV. Pieces singulieres, 106. Chap. V. Eloge de
Moliere
, 153.
état ne se laissent pas insolemment gourmander par une servante. Mais
Moliere
, qui avoit la bassesse de se laisser gouverner pa
menace de coups de bâton, chasse de la maison, donne sa malédiction.
Moliere
a cru sans doute ce trait fort brillant. Il le ré
rniment, diable, peste, Dieu me damne, la fondre m’écrase, &c. Si
Moliere
appelle cela de l’esprit, les crocheteurs en ont
jusqu’à vouloir faire révéler les confessions. Les honnêtes gens à la
Moliere
ne sont pas si scrupuleux. C’est encore un emport
frère, il a des manieres de vivre très-peu chrétiennes. Il semble que
Moliere
n’ait choisi tous ses personnages que pour adouci
Imposteur dans une famille composée de gens sages & vertueux. 9.°
Moliere
porte la maladresse jusqu’à joindre à tous les tr
sif du dévot ? tous les adultères sont-ils des dévots ? tous ceux que
Moliere
met sur la scène dans ses autres pieces, sont-ils
oliere met sur la scène dans ses autres pieces, sont-ils des dévots ?
Moliere
lui-même, entretenant la D… la N… la Bejart, &
tes les impiétés & les infamies dont sont pleines les comédies de
Moliere
, qui remplit tous les théatres des plus grossiere
p; de la débauche, l’horreur du crime peut encore donner des remords,
Moliere
lève tous les scrupules par la direction d’intent
gistes du théatre. Cette doctrine est même plus ancienne que l’oracle
Moliere
, elle remonte à Onan. Moliere y ajoûte un adoucis
ine est même plus ancienne que l’oracle Moliere, elle remonte à Onan.
Moliere
y ajoûte un adoucissement de sa façon). Et de
ent l’Huissier peut-il venir saisir le bien donné, avant le mariage ?
Moliere
, dit-on, avoit étudié en droit & suivi le bar
monde dans l’anti-chambre, il ne pourroit manœuvrer plus diligemment.
Moliere
a arrêté le soleil pour alonger le jour, d’autant
nde. Le Théâtre François ne les souffre pas ; Corneille, Racine, même
Moliere
, Regnard n’en ont point. Le Théatre Italien, moin
marqueterie de pieces rapportées de Crebillon, de Corneille, Racine,
Moliere
, Regnard, Voltaire, quel délire ! Mais comment ce
excepté les Actrices, il y a une longue conversation avec du Belloi,
Moliere
& Racine sur les Comédiens François. Collarde
il ennobli ? n’est-il plus comme autrefois un état vil & infame ?
Moliere
en est bien plus surpris. Chaque acteur ou actric
ls se sont arrogé le droit de juger les auteurs & leurs ouvrages.
Moliere
indigné ne peut s’empêcher de s’écrier, les étran
tyriques contre les Comédiens, qu’on met dans la bouche de Racine, de
Moliere
, de du Belloi, de Collardeau, qui la plupart sont
cteurs. On voit dans l’Histoire du Théatre, tom. X, deux portraits de
Moliere
qui parurent de son temps, & méritent quelque
uppose que la Troupe des Comédiens veut quitter Clomire (anagramme de
Moliere
) s’il ne corrige ses pieces. Elle est insérée dan
, intitulée, Clomire hypocondre, ou les Médecins vengés. On feint que
Moliere
malade consulte les Médecins ; mais que n’osant s
uppose que la Troupe des Comédiens veut quitter Clomire (anagramme de
Moliere
) s’il ne corrige ses pieces. Elle est insérée dan
, intitulée, Clomire hypocondre, ou les Médecins vengés. On feint que
Moliere
malade consulte les Médecins ; mais que n’osant s
e, qui en est une espece de parodie où on emploie beaucoup de vers de
Moliere
pour le ridiculiser, ou leur donner un sens contr
op de peine à obtenir la permission de la jouer. Voici le portrait de
Moliere
. Moliere amuse assez, son génie est folâtre ; Il
e à obtenir la permission de la jouer. Voici le portrait de Moliere.
Moliere
amuse assez, son génie est folâtre ; Il a quelque
Comédien ; Il fait rire, il est vrai, c’est tout ce qu’il fait bien.
Moliere
à son bonheur doit tous ses avantages ; C’est son
&c. Il faudroit des volumes pour en épuiser le détail : la vie de
Moliere
, l’histoire du Théatre, en rapportent mille anecd
cyclopédiques. Il avoue, & Marmontel aussi dans son apologie, que
Moliere
a fait la même faute, & que s’il revenoit au
ue lascive. Voilà donc, du moins de l’aveu de ses partisans déclarés,
Moliere
coupable de manquer aux bienséances & à l’hon
u bon goût & de la décence, où l’on faisoit sonner si haut, &
Moliere
lui-même, la réforme prétendue du théatre ; d’où
escriroit-il des règles de modestie & de charité plus sévères que
Moliere
? ne joue-t-il pas tous les jours les pieces de M
s sévères que Moliere ? ne joue-t-il pas tous les jours les pieces de
Moliere
& de ses contemporains ? ne les prend-on pas
-on pas pour des modelles achevés, dont il est glorieux d’approcher ?
Moliere
n’est-il pas le maître par excellence ? on en a f
ent l’imite dans ses feuilles, ne le traite-t-il pas de grand homme ?
Moliere
un grand homme ! un corrupteur des bonnes mœurs,
es, de la religion, de la vertu, Cui genus humanum ludere ludus erat.
Moliere
un grand homme ! Le théatre, après avoir volé les
e ; il fait des grands, le grand Corneille, le grand Racine, le grand
Moliere
, le grand Voltaire, le grand Panard, le grand Mar
uple. Voilà le vrai père du théatre, le premier Corneille, le premier
Moliere
, dont tous nos grands ne sont que la digne postér
nom, les Acteurs portoient les habits de ceux qu’ils jouoient, comme
Moliere
prit ceux de M. Pourceaugnac. Ils firent des masq
convulsions des Bacchantes aux ballets de Pecourt, & de Thespis à
Moliere
, quoique ce soit le même esprit, & l’un le ge
n’avoit imaginé d’en faire l’appologie, & d’écrire en sa faveur.
Moliere
avoit hasardé quelques mots dans une préface. C’é
voit fait quelques années auparavant de la sépulture Ecclésiastique à
Moliere
. Tous les Curés qui avoient applaudi à sa conduit
cita Aristote dans le chapitre des chapeaux, & il répete d’après
Moliere
, qu’il n’en sçavoit guère plus que lui, la distin
nce. Boursaut avoit bon cœur ; il avoit eu des démêlés très-vifs avec
Moliere
& Boileau, qui s’étoient mocqués de lui, &
a lui offrir sa bourse & ses services ; ce qui lui en fit un ami.
Moliere
qui l’avoit joué ouvertement & par son propre
propre nom, étant mort, il en fit lui-même l’éloge & l’appologie.
Moliere
moins scrupuleux que lui, n’avoit pas eu à tranqu
cès. Il termine un pompeux panégyrique par avancer que les sermons de
Moliere
, sont plus utiles & plus efficaces que ceux d
p;c. Il n’eut jamais pour lui que la frivolité, l’ignorance, le vice.
Moliere
, Boursaut, la Fontaine, Fagan, Laval. Quel préjug
rage, le fragile édifice qu’ils vouloient élever. N’est-ce pas bien à
Moliere
à vanter la décence du théatre, lui dont les comé
meuses lettres, aussi malignes qu’ingénieuses. Il est vrai encore que
Moliere
par une fin digne de lui, passa du théatre au tom
& savant, qui mérite toute une autre attention que le verbiage de
Moliere
, de Racine & de la Fontaine. Il ne put cepend
en dire, rien souffrir qui ait l’ombre du vice, va jusqu’au scrupule.
Moliere
& la Fontaine sont les sages directeurs qui r
troupe. La comédie est allée entendre le sermon le plus apostolique.
Moliere
vaut cent fois Bourdaloue. Qui peut compter les c
Que faut-il de plus pour décider un Chrétien, que ces aveux que fait
Moliere
lui-même ? Pourquoi sommes-nous sur la terre, que
e reddent rationem in die judicii. La force de la vérité a arraché de
Moliere
la plus entiere condamnation. Ex ore tuo te judic
e infinité de vers s’engendra dans tout son corps. On l’emporta comme
Moliere
du théatre dans son lit. Il mourut rongé de vers
sumptus vermibus expiravit. Act. 13. On a dit ce qu’on n’a pas dit de
Moliere
, qu’il se reconnut avant sa mort, & dit en ve
’on dit hautement que Louis XIV, Louis XV marchent d’un pas égal avec
Moliere
& Racine ; que la salie de l’Opéra fait autan
cle que celui de Louis XIV ! on voyoit le Grand Condé aux Comédies de
Moliere
laisser le public en suspens qui des deux étoit l
re. Il est plaisant que cet enthousiaste trouve la Comédie Françoise,
Moliere
, Racine, Corneille, L’Opéra, Quinaut, il y a deux
e acquis cette sublime pureté (c’est la religion de l’Auteur). Voici
Moliere
. Un Poëte satirique (Boileau) se corrigea par les
urager un Poëte comique. Araspe le détrompa & l’encouragea (faux,
Moliere
étoit avant Boileau & plus accrédité que lui)
à la perfection de ses ouvrages (faux, il y a de grands defauts dans
Moliere
). Genie aussi inépuisable que prompt (il n’y a qu
aître de la fille, & des cuistres, Granger, Manon, Pagelin, comme
Moliere
a conservé le nom propre de Pourceaugnac & de
d’hui on l’assaisonne, on le déguise : il n’en est que plus dangereux
Moliere
étoit ami de Cyranno. Ils s’étoient trouvés ensem
’étoient trouvés ensemble aux Conférences Philosophiques de Gassendi.
Moliere
dans le Mariage forcé étale, quoique plus sobreme
de Cyranno, & qu’il a changé les nom des Acteurs. On a beau dire,
Moliere
n’est point créateur, il n’est que copiste. C’est
ins, qui tous ont écrit : Bergerac est fou ; Chapelle est Epicurien ;
Moliere
un homme du monde, un agreable débauché, qui parl
pensoit différemment, ainsi que sa famille, & n’imaginoit pas que
Moliere
dût le dédommager d’une Couronne. Hamilton avoit
de choisir un jour chaque semaine, pour ne jouer que les Comédies de
Moliere
, & d’y réunir tous leurs talens pour rendre l
Catalogue qui instruisît le public des seuls jours où l’on donnera du
Moliere
, & chacune de ses pieces ne sera donnée que d
ce de discrédit où étoient tombés les représentations des Comédies de
Moliere
, ne venoit pas seulement de ce qu’on les donnoit
de l’argent est mal-adroite. C’est un aveu du discrédit où est tombé
Moliere
, & du peu de goût qu’a pour lui le public, qu
a paru depuis cent pieces qui valent mieux que ses vingt cinq farces.
Moliere
doit sa vogue à Louis XIV, qu’il amusoit, à la mé
e ; elles feroient pitié. Ce sel s’affadit avec le tems. Le mérite de
Moliere
est tombé avec la mode, on n’en parle que par hab
s dédaigneroient avec raison, & la piece iroit mal. Les pieces de
Moliere
, comme toutes les autres, n’ont que trois ou quat
. Cet arrangement même leur nuira ; plus on multipliera les pieces de
Moliere
, & plus on s’en dégoûtera, & les jours qu
Gascon. Lucain & Corneille, Euripide & Racine, Plaute &
Moliere
étoient montés à l’unisson. Corneille eut fait l
Ma foi le vrai bonheur est de vivre pour soi. Voici une Anecdote de
Moliere
que l’on a oubliée : car il ne faut pas s’imagine
héatre alors méprisé étoit bien éloigné de l’éclat où il est parvenu.
Moliere
ne s’anonça que comme un Tabarin sur des tréteaux
. Les Médecins supprimerent leur ouvrage, on n’en a plus parlé : mais
Moliere
s’en vengea par deux farces, le Médecin malgré lu
à ses titres les plus authentiques. On trouve dans toutes les Vies de
Moliere
, que ce Comique avoit fait la traduction du poëme
tout ce petit conte, dont nous parlons ailleurs, pour faire honneur à
Moliere
, & le donner comme un grand philosophe, un gr
s de l’auteur qu’il traduisoit. Tout cela est fort peu vraisemblable.
Moliere
n’avoit point de valet-de-chambre ; il rampa long
ui vaut mieux lui seul que sa traduction & ses farces n’en font à
Moliere
: la vraie gloire n’appartient qu’à la vertu. Le
e gloire n’appartient qu’à la vertu. Le P. Bouhours, après la mort de
Moliere
, fit quelques vers à son honneur, fort médiocres
éforme. Il accuse la France d’ingratitude, tant en effet de son temps
Moliere
étoit généralement méprisé. Cependant ce partisan
on temps Moliere étoit généralement méprisé. Cependant ce partisan de
Moliere
ne l’a jamais cité dans le nombreux Recueil de Pe
ugeons pas des idées de son siecle passé par l’enthousiasme du nôtre.
Moliere
n’étoit alors qu’un Bouffon à gage, que Louis XIV
dont les pieces sont indécentes, mourut presque sur le théatre, comme
Moliere
. De violens efforts qu’il avoit fait pour représe
de l’hydropisie ni de la goute, mais que je suis mort d’Andromaque.
Moliere
pouvoit dire aussi : Je suis mort du Malade imag
mit, il en fut soulagé, & récompensa magnifiquement son Médecin.
Moliere
, qui avoit lu ce voyageur, forma là-dessus la com
ellit à sa maniere. La plupart de ses pieces ont une pareille source.
Moliere
n’est point créateur, il arrange un Drame, il ass
ertin de profession. C’est une vraie fureur que de parler toujours de
Moliere
. Eloges, apothéoses, éditions nouvelles, estampes
son nom. Il n’y a pas cent personnes dans l’Univers enthousiasmées de
Moliere
, ces cent personnes étourdissent du bruit qu’ils
ais s’ils connoissent bien les intérêts du théatre. Vanter sans cesse
Moliere
, mépriser tout le reste, parce qu’il ne lui resse
est du moins montrer un génie borné, & rétrecir celui des autres.
Moliere
est donc comme ces mesures & ces poids public
ter le même ridicule, & faire de très-bonnes comédies sans imiter
Moliere
. Veut-on, comme cet ancien Tyran, couper les jamb
les jambes à tous ceux qui ne sont pas de la longueur de son lit ? Si
Moliere
a tout dit & tout fait, il n’y a donc plus ri
Moliere. Corneille, Racine, Quinaut, qui dans leur genre valent bien
Moliere
, ne prétendent point au privilege exclusif, &
oua son rôle avec les vêtemens du Poëte. On ne pouvoit s’y méprendre.
Moliere
joua un tour pareil à Pourceaugnac & à George
a Clairon avoit donné une fête aussi magnifique pour la Centenaire de
Moliere
à l’Hôtel Clairon. Des Actrices, après ces folies
du génie, & les derniers efforts des Sophocle, des Corneille, des
Moliere
. Mais le fonds, l’esprit du spectacle n’est que l
temps & de lieux : Thespis sur son tomberau joue la comédie comme
Moliere
, quoique moins savamment, comme la maison commode
s, ce qui faisoit des comédies très-divertissantes. Sans avoir étudié
Moliere
, ils poussoient si loin l’art de Comédien, qu’ils
eaux morceaux comme siens, sans en faire honneur à leur vrai maître.
Moliere
, Regnard, Crébillon, Voltaire, &c. tous en un
le font toute la différence. Le théatre n’a point l’esprit créateur ;
Moliere
même si vanté n’est qu’un copiste. Au reste c’est
vrir la porte à la plus grande dépravation. On seroit peu surpris que
Moliere
& des Poëtes sans caractere fussent partisans
i ne sont que peuple : c’est la comédie roturiere. Telle est celle de
Moliere
. Les platitudes, les bouffonneries sont dans le c
e que des bouts des levres les honnêtes gens, jamais le public, comme
Moliere
, qui à la vérité tombe dans un excès opposé. C’ét
, qu’il ne finit point : Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire.
Moliere
donne le coup de pinceau, & mêne à autre chos
u’on s’y mette à un certain âge dans le monde & devant le monde !
Moliere
& Regnard, Racine & Corneille n’y font me
çons donc. Il dit vrai, c’est une véritable fureur. On peut dire de
Moliere
sans lui faire injustice, qu’il n’est pas digne d
puis dix ans. Il n’a point encore paru. Ce blasphême contre le divin
Moliere
est bien-tôt reparé : Si j’avois trois statues d
Moliere est bien-tôt reparé : Si j’avois trois statues de Corneille,
Moliere
, Racine, je mettrois Moliere au milieu, Corneille
Si j’avois trois statues de Corneille, Moliere, Racine, je mettrois
Moliere
au milieu, Corneille à droite, & Racine à gau
On a depuis donné cette comédie à S. Evremond ; ainsi Boursaut a joué
Moliere
, Boileau, le Mercure, & la Cour dans son Esop
ut a joué Moliere, Boileau, le Mercure, & la Cour dans son Esope.
Moliere
le méprisa, Boileau se réconcilia avec lui, l’Aut
dies régulieres, de caractere, comme ce qu’on appelle Chef d’œuvre de
Moliere
. Pourquoi proscrire cette variété de Drames de to
pour amuser, c’est , dit-on, sacrifier le grand Corneille, le grand
Moliere
, faire succéder des bouffonneries à des chefs d’œ
des mots ; personne ne méconnoît le mérite théatral de Corneille, de
Moliere
. Personne ne doute qu’une tragédie parfaite ne so
zis, Arnaud les atrocités, Corneille le sublime. Racine le doucereux,
Moliere
la plaisanterie. Les spectateurs en font de même.
Bouhours, Maniere de bien penser, qui d’ailleurs louoir le talent de
Moliere
, blâmoit avec raison les exagérations grossieres
r des trois siecles, l’un de ses admirateurs, dit pourtant : Comment
Moliere
, Auteur seulement de trois ou quatre pieces achev
s-louable, mais avec acharnement. ce qui ne l’est pas ; non-seulement
Moliere
n’a pas reformé les mœurs, mais il les a corrompu
-vrai, & n’est rien moins que la réforme des mœurs, les pieces de
Moliere
ne sont que des satyres personnelles. Pourceaugna
prétendoit & prouvoit par un parallele suivi de deux pieces, que
Moliere
n’avoit fait que copier l’Amphitrion de Plaute, c
utoit que celui de Plaute vaut mieux, ce qui étoit mal faire sa cour.
Moliere
le sur, & la ridiculisa dans ses femmes savan
enage. Madame d’Acier en fut avertie, & supprima la dissertation.
Moliere
adoucit les traits qui la caractérisent. Cette pi
blement le joug des regles. Elle le recevra avec plaisir des mains de
Moliere
: car la Molieromanie, sur les pas de César &
rlin a enrichi le recueil de son académie d’un immense panégyrique de
Moliere
, qui enchérit sur tout ce qu’en ont dit Champfort
ce qu’en ont dit Champfort, la Harpe & tous les enthousiastes de
Moliere
, qui, d’un libertin & d’un tabarin, font un d
eur à Corneille & à Racine. Ils étalent les passions des grands ;
Moliere
appelle les passions les plus variées de la vie c
de cet allemand fait le plus vif reproche à ceux qui osent déprécier
Moliere
, y trouver un nombre infini de grossieretés, de p
e de merveilles & de panégyriques, on ne cesse de se plaindre que
Moliere
est abandonné, qu’on ne l’imite point, qu’on joue
ridiculement ingénieux ; tandis que nous avons les chef-d’œuvres à la
Moliere
. Le goût des comédiens même, qui ne devroient par
ût des comédiens même, qui ne devroient parler, agir & penser que
Moliere
, est si dépravé qu’on ne le joue presque pas. Je
ène françoise, où il a donné des drames qui ne sont pas, dit-on, à la
Moliere
, est allé se consoler à Petersbourg. Il a été bie
ire. Comment donc se plaint-on du mauvais goût qui néglige le sublime
Moliere
? C’est bien le moyen d’entretenir ce goût corrom
t tous les almanachs donnent la liste, il n’y en a qu’une douzaine de
Moliere
ensévelies sous un monceaux d’autres, qui laissen
cher dans ce gouffre. Quelque vaste que soit le recueil des éloges de
Moliere
, il se feroit un recueil double & triple de c
belle plaideuse, de Boisrobert. Mais, ajoute-t-il pour se consoler,
Moliere
est comme Virgile, qui ne dédaigne pas de fouille
mp; peut être ou doive être écrite en prose. La plupart des pieces de
Moliere
, de Dancour, de Favart, de Boissi, tout le théatr
icate dons ses goûts, ne se livre plus, comme la Bejar, belle-mere de
Moliere
, qu’à des personnes de condition ; & les livr
ntures, comme les comédies sont des tableaux en action. Hogard est un
Moliere
: ces tableaux peuvent produire un bon effet, pou
ent tous les moyens, se couvrent de tous les masques. Les comédies de
Moliere
, de Regnard, &c. sont pleines de fripons, &am
parera fierement de grands mots. Le théatre est une école des mœurs,
Moliere
est un sage réformateur. C’est encore un des préc
s sont souvent réunis, quoique dans des dégrés différent Racine &
Moliere
avoient l’un & l’autre : Racine forma la Cham
autre : Racine forma la Champmelé & les Demoiselles de Saint-Cyr,
Moliere
étoit à la tête de sa troupe. Machiavel sur-tout
ne, qu’il est aisé de lever le masque : ce qui est arrivé cent fois à
Moliere
. Moliere même les nommoit quelquefois, comme Pour
est aisé de lever le masque : ce qui est arrivé cent fois à Moliere.
Moliere
même les nommoit quelquefois, comme Pourceaugnac
en défendoit pas, on ne s’en défend gueres en France, Corneille &
Moliere
ont les plus grandes obligations au théatre espag
que ses talens dans la médecine comme l’Académie, dans les éloges de
Moliere
& de Lafontaine, n’a voulu venter que leurs t
héatre italien & la moitié du théatre françois, les deux tiers de
Moliere
. C’est ce qu’on aime davantage : on veut rire, &a
llette, les témoins, tout le costume de la Tournelle y étoit observé.
Moliere
, dans son Malade imaginaire & son Bourgeois g
de Menandre. Il est vrai que ces deux talens sont rarements réunis ;
Moliere
n’a point fait de tragédie, Corneille & Racin
a malignité. En voici l’idée elle est prise de l’Arrêté centenaire de
Moliere
, qui fait grand bruit du théatre. Un chevalier, e
nte ans de mariage, & l’on vient de célebrer la centième année de
Moliere
, à l’exemple des jeux séculaires des romains. A c
s de Lafontaine étoient les plus utiles, ni la philosophie, parce que
Moliere
étoit le plus grand philosophe, ni la géographie,
prendroit à danser, iroit aux spectacles, étudieroit Lafontaine &
Moliere
, auroit un baigneur, une toilette. C’est après l’
ur à la vertu. J’admire les savantes dîssertations des admirateurs de
Moliere
, pour trouver l’origine du mot burlesque de Tartu
es uns le sont trouver chez le Nonce du Pape. Iroit-on l’y chercher ?
Moliere
se trouvant chez ce prélat, je ne fait par quel h
eigneur, des Truffes ! Tartuffoli, Signor Nontia, Tartuffoli ! &
Moliere
adopta ce mot qui lui parut fort plaisant. Ce pet
sur les tréteaux & fourmillent de pierrots & de scaramouches.
Moliere
, qui connoissoit le théatre italien, & en pri
paroît jamais ce qu’il est. Ce mot est même en France plus ancien que
Moliere
: dans les vieux comiques, les livres, gaulois, o
du Cange, dans Nicod, dans le Calepin, sur le mot Truffe, Truffares.
Moliere
ne se faisoit aucun scrupule de s’accommoder de c
même avoir pris ce mot dans le patois de Languedoc, où il est commun.
Moliere
, pendant plusieurs années, avoit couru les trétea
s par alphabet. Pourroit d’un nouveau mot enrichir Richelet. Racine,
Moliere
alloient l’entendre par curiosité & profiter
apprend cette anecdote, & nous fait sentir le prix des beautés de
Moliere
, en les mettant dans une juste balance. On a fait
eut le rendre ridicule par une qualité empruntée, & mal soutenue.
Moliere
ne les introduit que dans ces occasions ; il a jo
é, (c’est une insulte à M. Bossuet, dont les mœurs étoient réglées,)
Moliere
divertit, & la cherté du pain n’empêche pas d
ller. On dit que Racine avoit cette foiblesse pour la Chammelé, &
Moliere
pour la Bejar ; mais ce ne sont pas les morceaux
’il produit un plus grand nombre d’hommes immortels, un Corneille, un
Moliere
, un Baron , c’est-à-dire, plus de comédiens. Le g
lle, un Moliere, un Baron , c’est-à-dire, plus de comédiens. Le grand
Moliere
, dans le Bourgeois Gentilhomme, auroit du joindre
rentrer dans le cahos. Le sieur Caihava a voulu sans doute suppléer à
Moliere
, & dans la premiere édition qu’on fera de ses
été, c’est pourtant un homme immortel, bien supérieur à Baron & à
Moliere
, il en parle au long Tom. 2, pag. 47. Nous l’avon
lumes de l’Art de la comédie, le sieur Caihava est si enthousiasmé de
Moliere
, qu’il le regarde comme la source, le docteur, le
geste & le code dans la Jurisprudence. On sait tout quand on sait
Moliere
; on ne sait rien sans-lui, avant lui c’étoient,
amoureuses, & aussi licencieux dans les tableaux qu’il en fait :
Moliere
valoit-il mieux par le naturel, ou par l’art ? Ex
s de bien s’en moqueroient. M. Caihava oublie l’intérêt des mœurs que
Moliere
a corrompues, & que les deux Jésuites défende
, par des extraits, des plans, des piéces de Corneille, de Racine, de
Moliere
, en menant comme par la main, dans la route où ce
c assez de soin. 2°. Que la Comédie, telle qu’elle a été traitée par
Moliere
, est suffisamment bonne pour les mœurs ; à plus f
s aux Poëtes Comiques, & sur-tout à un aussi grand Philosophe que
Moliere
. C’est dans des vues aussi utiles à la société, q
mes, les fausses caresses des gens de Cour, les Fats, les Précieuses.
Moliere
n’étoit ni impie, ni méchant ; & pour se conv
lidité y a-t-il dans une pareille Critique ? Cette Piéce, adoptée par
Moliere
, & ensuite par Thomas Corneille, est, comme l
Dom Juan est digne du dernier supplice. Quel est le but principal de
Moliere
dans la Piéce de George Dandin ? C’est de railler
est aussi visiblement ridicule ; & c’étoit bien là l’intention de
Moliere
, qui, sur l’infidélité conjugale, portoit plus lo
agédies modernes. Il y a encore dans les Comédies les plus morales de
Moliere
, quelques traits que l’on n’approuveroit pas, com
avec toute la délicatesse que la circonstance exigeoit, il reconnoît
Moliere
pour le fléau du ridicule, il loue M. de la Chaus
nseurs des spectacles : celui-ci écrit, en 1752, que c’est au tems de
Moliere
, que les piéces sont devenues suffisamment bonnes
onnes pour les mœurs… Que la Comédie, telle qu’elle a été traitée par
Moliere
, est suffisamment bonne. Moliere n’a représenté s
die, telle qu’elle a été traitée par Moliere, est suffisamment bonne.
Moliere
n’a représenté ses piéces, qu’après le milieu du
, que la Comédie &c, a été bonne au tems, & depuis le tems de
Moliere
; & voici, en peu de mots, dequoi vous faire
er, des prétendues pureté & utilité des piéces, depuis le tems de
Moliere
jusqu’à présent. Quel jugement en a porté Nicole,
rté Nicole, en particulier, ce célébre écrivain & comtemporain de
Moliere
? Qu’en dit-il dans ses essais de morale tom. 3 e
eres. &c. &c. Mr. de St. Evremont, né en 1613, sept ans avant
Moliere
, & mort en 1703 : Ce célébre écrivain, ce Sei
tes les réclamations faites contre les spectacles, pendant que vivoit
Moliere
, ainsi qu’après sa mort La seule année 1694 nous
s, les impiétés & les infamies, dont sont pleines les Comédies de
Moliere
?… d’un Auteur, qui vient à peine d’expirer, &
es prostitutions & les adultéres toutes crues, dans les piéces de
Moliere
. » Fenelon, né en 1651, cet homme sublime, dit l
t pas cité dans la cause des spectacles. Il fut aussi comtemporain de
Moliere
. Né en 1613, il mourut en 1680. « Sa valeur &
réfléxions & dans ses maximes, ce qu’on doit penser des piéces de
Moliere
. &c. &c. Entre tous les plaisirs dangéreu
es … accoutuma à penser ; mais accoutuma-t-il quelque Contemporain de
Moliere
à penser, que la pureté & l’utilité des spect
e rien n’est plus propre à inspirer la coquetterie, que les piéces de
Moliere
&c &c. Mr. de Fontenelle, né à Paris en 1
ies ? Ils ne les effacent jamais de leur mémoire. » Les Comédies de
Moliere
sont plus pernicieuses, qu’utiles au perfectionne
un des plus fameux Poëtes de la nation Angloise, se livra, du tems de
Moliere
, à toute la licence de son Pays. Toutes ses piéce
génies, des hommes les plus célébres de la nation, Corneille, Racine,
Moliere
, la Chaussée, Voltaire. &c Nos Comédiens, d
ont à jamais l’honneur de la France ; les Corneilles, les Racine, les
Moliere
, les Voltaire &c. Tels sont les hommes, qui n
vons abondamment vu, depuis la pag. 68, ce qu’ont pensé des piéces de
Moliere
, les Nicole, les Bossuet, tous les grands hommes
tre à Mr. Dalembert, « & on le sentira chaque jour davantage, que
Moliere
est le plus parfait Auteur comique, dont les ouvr
édie, telle qu’elle est aujourd’hui, & telle qu’elle a été depuis
Moliere
, est une école, où on apprend à pécher, & à n
Théatres des équivoques les plus grossiéres. Comme dans les piéces de
Moliere
, dit Mr. Bossuet. 25°. Illicites & criminels,
ue, les maximes & les démarches, de l’aveu même des sectateurs de
Moliere
, sont dangéreuses à tous égards ; comme dans le T
CHAPITRE V. Réforme de Fagan.
Moliere
est le premier qui, à l’occasion de la condamnati
it surprise du P. Caffaro, Théatin. On avoit méprisé les sarcasmes de
Moliere
; mais le caractère du nouveau défenseur causa le
ue est moins dangereux que Racine, & Térence moins licencieux que
Moliere
, Poisson, Dancour, Monfleuri, &c. le théatre
e de Conti a été cent fois à la comédie, Bossuet & Fenelon ont lu
Moliere
& Racine ; sont-ils donc des approbateurs du
reuse, qu’on ne passeroit pas aujourd’hui à la police les comédies de
Moliere
. Mais il compte beaucoup sur la vigilance des Cen
fiante lecture, de faire, comme dit Gresset, son oraison dans Racine,
Moliere
, Dancour ! Si ce ne sont que des chansons, la bon
ien. Je ne sais de quelle Académie. De la Françoise depuis l’éloge de
Moliere
donné pour sujet du prix. Il peut prétendre à ins
ayant pu éclaircir le fait, le procès est encore au Greffe. Le divin
Moliere
lui-même, tout créateur qu’il est, a si bien puis
le nom de Marquis. Scaron, plus original, plus fécond, plus varié que
Moliere
, mais plus grossier & moins habile peintre, n
ribunal se charge d’en jouer aucune. Moivre étoit si enthousiasmé de
Moliere
, qu’il le savoit tout par cœur, & en récitoit
ourut fort vieux. Il disoit fort sérieusement, j’aimerois mieux être
Moliere
que Neuton . Il est vrai qu’il faisoit le même ho
honneur par une sotise nouvelle. La femme de Saumaise & celle de
Moliere
étoient deux mégeres qui, toute leur vie, tourmen
eux cependant étoient enthousiasmées du du mérite de leurs époux : la
Moliere
s’écrioit, quoi, on refuse la sépulture à un hom
’infidélité, & s’étoit séparée de cette divinité. Il est vrai que
Moliere
n’étoit rien moins qu’un Adonis. Gros nez, grand
l’emportoit sur lui : noblesse bien supérieure à tous les quartiers.
Moliere
n’étoit ni savant, ni noble : mais il étoit très-
, pensionné du Roi, de la Reine de Suede & des Etats de Hollande.
Moliere
étoit si méprisé, qu’à sa mort Louis XIV. eut pei
rts feroient rire même le maître à danser du Bourgeois gentilhomme de
Moliere
. Ce morceau est copié de l’Encyclopédie, V. Danse
de sa noblesse à un excès sans vrai-semblance. L’Auteur de la vie de
Moliere
convient de tous ces défauts, des grossieretés de
ntier un homme de Paris nommé Dandin, dont on avoit même pris le nom.
Moliere
, pour le jouer plus cruellement, fit semblant deu
la plûpart des aventures qui en font les scènes lui fussent arrivées.
Moliere
n’a ici d’autre mérite que d’avoir mis en œuvre c
tez l’Évangile de S. Matthieu, & notre Évangile est le théatre de
Moliere
. 4.° On n’y est pas plus consolé sur les peines d
x ! La comédie de l’Avare, l’une du petit nombre des bonnes pieces de
Moliere
, est scandaleuse sur ces article. Sous prétexte d
d’un brasselet qu’elle porte : Deus in machina. Ressource ordinaire à
Moliere
, comme à Térence, qu’il copie, lorsqu’ils ne save
t ni de l’esprit ni du génie ; ce n’est qu’un grossier tabarinage que
Moliere
avoit cent fois entendu aux pilliers des Halles,
on ordre depuis quatre mille ans. Riccoboni dans ses observations sur
Moliere
, dont il est admirateur, convient de ces défauts
mp; acteur !), on ne doit jamais du moins en faire une école du vice.
Moliere
a sacrifié les mœurs à son esprit, & son devo
huile. Combien de nos comédiens passant du théatre au tombeau, comme
Moliere
, composant & chantant des chansons bouffonnes
mbre de quarante ? Et après avoir donné pour sujet du prix l’Eloge de
Moliere
à Paris, de Baile à Toulouse, de Lafontaine à Mar
se. Les écrivains dramatiques peuvent dire de lui comme le médecin de
Moliere
: Dignus est intrare in nostro docto, corpore.
t de bien écrite. Dans la vérité, les meilleurs poëtes écrivent mal ;
Moliere
n’a qu’une conversation bourgeoise, souvent de ha
i s’est dit du grand Corneille, de l’immortel Racine, de l’inimitable
Moliere
, du sublime Voltaire, du fameux Baron, de la char
rales, soit dans les discours présentés aux Académies, à l’honneur de
Moliere
& de Lafontaine, par les Sieurs Laharpe &
tées au public, avec tout l’appareil de la démonstration géométrique.
Moliere
n’eut-il pas l’audace de dire que la comédie du T
ons, &c. Le jargon théatral est-il plus raisonnable ? Le divin
Moliere
, cet immortel Racine, cet incomparable Voltaire,
es portraits des actrices, les figures d’Arlequin, de Scaramouche, de
Moliere
, de Corneille ; à tous les foyers, dans les maiso
s si docile, ni la poësie françoise si libre. Combien doit-on admirer
Moliere
! qui nous dit très-sérieusement : La comédie de
étoient comme lui des prodiges : aussi étoient-ils formé de sa main.
Moliere
est-il donc plus fanfaron que l’Arétin ? Toute la
observation singuliere. Le traducteur dans sa préface, dit que, quand
Moliere
donna ses comédies, la licence du théatre étoit s
me fort réservé : mais qu’aujourd’hui, qu’il regne plus de politesse,
Moliere
auroit passé pour licencieux, & qu’on n’osero
e Corneille n’alarment pas tant la conscience qu’une seule comédie de
Moliere
, comme tous les romans des Amadis, des Chevaliers
e qu’ils pénètrent en Sibérie. Ils ont fait traduire quelque farce de
Moliere
en vers Moscovites, ce qui doit faire un plaisant
gobelet, vendeurs d’orviétan, &c. Il est très-comique d’entendre
Moliere
, dont l’éruditiou n’égaloit pas celle de Scaliger
, & proposée à tout le monde comme un exercice de dévotion où lui
Moliere
prêchoit beaucoup mieux que Bourdaloue, contre la
autre poids la répettent, sans savoir peut-être qu’ils sont l’écho de
Moliere
, & sans penser, non plus que lui, que quatre
amp; d’Aristophane, qui sont trop libres, qui ne le sont pas plus que
Moliere
, qui le sont moins que Poisson, Dancourt, Vadé, l
ement. Jamais ils ne se sont avisés de faire des livres classiques de
Moliere
, Monfleuri, Renard, &c. Le plus grand mal du
s modestes ; elles le sont cependant plus que la moitié du théatre de
Moliere
, des Italiens, &c. Le Payen dans le centre de
ue les Histrions exercent contre les successeurs des Corneille ou des
Moliere
, je n’ai dit mot. Au tort réel que ces Messieurs
A. R. cette bonne intention. On se souvient encore que notre illustre
Moliere
amena sa Troupe de Lyon, pour l’incorporer dans c
s de parler. J’ose avancer à la barbe des Athéniens, que Corneille ni
Moliere
ne pourroient faire de nos jours un si grand nomb
paraison, quoique toute comparaison cloche, les premieres Comédies de
Moliere
sont-elles ses meilleures ? laissoient-elles entr
hui, la piéce est peu de chose, à l’excès de flatterie près. Celle de
Moliere
est tout aussi peu. Moliere avance qu’elle fut c
se, à l’excès de flatterie près. Celle de Moliere est tout aussi peu.
Moliere
avance qu’elle fut conçue, composée, apprise, ex
nt pleins de contradiction. chap. 28. Science & Art. Il appretie
Moliere
avec justice, il contribua à défaire le public d
le, cette école de vertu, cette réforme des mœurs qu’on veut donner à
Moliere
, fait rire, ou plutôt fait pitié ; on plaint l’av
tiques, la faisant aller de pair avec les rois, tandis que parmi nous
Moliere
& la le Couvreur n’ont pas obtenu la sépultur
es françois, qu’on ne rende les pareils honneurs à Corneille, Racine,
Moliere
. Les éloges gigantesques qu’on en fait les éleven
s l’ont tenté en France dans les éloges scandaleux & couronnés de
Moliere
, de Lafontaine, &c. & des femmes en Angle
morale chrétienne. On a essayé de trouver les mêmes instruction dans
Moliere
& dans Lafontaine. Il y a quelque chose de vr
ur lui une fête dramatique, que notre théatre a imité en l’honneur de
Moliere
, quoiqu’avec moins de pompe & d’enthousiasme.
autour de lui Sophocle, Euripide, Plaute, Térence, Corneille, Racine,
Moliere
: mais point de Voltaire. Pour la morale, Confuci
es. S’il étoit permis de composer des mots, on pourroit dire de même,
Moliere
est un farcier qui porte des farces, Shakespear u
fut substituée à la vertu : les anciennes comédies sont révoltantes.
Moliere
, Poisson, Monfleuri, Dancourt, le Théatre Italien
ne, d’un jour à l’autre, les habits & les décorations ont changé.
Moliere
ne reconnoîtroit plus son Misantrope sur notre th
part que peuple. Qu’est-ce en effet dans le nobiliaire que Corneille,
Moliere
, Baron, la Clairon, &c ? Nous ne parlons ici
enveloppé d’un linceul, sans dire un seul mot, ni faire aucun geste.
Moliere
n’étoit pas meilleur comédien, il ne savoit jouer
ecs ni des Romains : à plus forte raison du grand Corneille, du grand
Moliere
, du grand Voltaire qui ne sont venus que long-tem
en aller donner des leçons, & expliquer leur Corneille & leur
Moliere
à Hispahan, à Agra, à Pekin, à Jedo, ils rendroie
x qu’on donne la petite piece après la grande. On lit plus volontiers
Moliere
que Corneille ; il y a bien plus de comédies que
lle & de Racine ? Chacun a son genre qu’il ne faut point changer.
Moliere
est plus hardi ; quoique acteur médiocre, il sero
iel avec St, Paul, & n’est pas mort martyr comme lui pour la foi.
Moliere
a raison ; il n’y a qu’à l’entendre, & substi
ne sera le champ de bataille, la victoire du vice est certaine, &
Moliere
triomphera. Il est si vrai qu’on ne doit pas conf
on, contre l’usage. Quinaut, Crebillon, qu’ont-ils fait ? Le poëme de
Moliere
, du Val de Grace, est au-dessous du médiocre. Vol
s, pour se livrer aux fonctions de sa chargé, & mériter mieux que
Moliere
les honneurs d’un éloge couronné. La Vertueil, ap
ù les rencontres assidues Sont les écueils de la pudeur. On dit que
Moliere
avoit traduit Lucrece en vers françois, & que
e qui est assez douteux, c’étoit quelque ouvrage impie de la façon de
Moliere
qui l’avoit mis sous le nom de Lucrece, pour le f
assemblées. Autrefois les Comédiens se rendoient chez Corneille, chez
Moliere
, qui donnoient leurs pieces ; aujourd’hui le gran
fit à leur gré malgré lui. Ils s’arrogent le droit de correction. Si
Moliere
revenoit à la tête de cette troupe orgueilleuse,
nnent dans les spectateurs la même dépravation. Dans le siecle passé,
Moliere
lui-même, que cette raison n’auroit pas arrêté, n
arice, leurs inconstances, les folies, l’aveuglement de leurs amans :
Moliere
tant vanté n’a rien de mieux. Il est vrai que tou
t-ce un crime de n’avoir point semé ces bouffonneries de Tabarin dont
Moliere
amusoit le peuple ? Palissot n’a pas prétendu, co
rin dont Moliere amusoit le peuple ? Palissot n’a pas prétendu, comme
Moliere
, faire rire pour gagner de l’argent. Je ne sai po
clésiastiques & les Religieux, même d’employer leurs habits ; que
Moliere
, Corneille, Racine, Quinault ne l’ont jamais fait
n tienne au refus de sa piece. Ce désordre n’existoit pas du temps de
Moliere
, il n’a pu par conséquent être attaqué sur son Th
saisir & les livrer, avec leur cause, à la risée publique ? Ainsi
Moliere
trouve dans les vices odieux de l’hypocrisie &
doit être de nos jours plus réservée ou plus sérieuse que du temps de
Moliere
. Qui a porté cet étrange décret ? Quelle autorité
ité auroit eu le droit de nous donner ces nouvelles entraves ! Quoi !
Moliere
qui vous appartient, & à la gloire de qui vou
gloire de qui vous avez l’avantage de prendre un intérêt personnel ;
Moliere
qui a vécu dans le siecle le plus illustre &
appellé le peintre des mœurs ; mais le législateur des bienséances ;
Moliere
qui écrivoit en quelque sorte sous la dictée de L
haque Poëte a la sienne, à peu près comme chaque Peintre. On fait que
Moliere
négligeoit ses dénouemens. Dans un art difficile,
t a été plus long-temps respecté parmi nous que celui de Philosophe :
Moliere
cependant n’a pas craint de faire dire au Tartuff
rai, plus juste, plus ressemblant, vaut mieux que toute la comédie de
Moliere
. Moliere a mis une infinité de traits caractérist
juste, plus ressemblant, vaut mieux que toute la comédie de Moliere.
Moliere
a mis une infinité de traits caractéristiques, gr
it très-médiocre. Dans le Commentaire du sienr Bret sur les œuvres de
Moliere
, il y a des traits sur le Tartusse que je crois d
ion, qu’il croit injuste ; il a tort, cela est, & cela doit être.
Moliere
eût manqué son but s’il n’eut fait ressembler son
sont dans cet état sont des hypocrites ; car telle étoit la malice de
Moliere
en habillant son Tartusse en Abbé, ce qui étoit c
e Boileau : Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire. Voilà
Moliere
justement apprécié, il a étudié les sotises, il l
s qui aiment à les voir peindre. On n’étoit pas alors enthousiasmé de
Moliere
, l’Académie dont Fontenelle étoit Secrétaire perp
jaloux, & crut voir en lui un rival, & ne le traita pas bien.
Moliere
lâcha quelque trait contre lui dans ses précieuse
es en ridicules, & avec raison. C’est une des premieres piéces de
Moliere
, celle qui a commencé sa réputation : elle est da
bé des Fontaines, qui est une longue comédie de précieuses ridicules.
Moliere
, dit-on, corrigea son siécle de ce défaut. Ce fru
la peine de se mettre en frais pour guerir ce mal, & le mérite de
Moliere
sur cet article, est bien borné, quoique cette pi
de veiller sur leur maison, & de remplir leur dévoir. Le zèle de
Moliere
n’alloit pas jusques là. Il y a bien d’autres sor
délicatesse, &c. tout autant de précieux, pire que le Neologisme.
Moliere
l’a reconnu, & son Marquis de Mascarille n’es
des historiettes licencieuses, contre la Réligion & les mœurs. Si
Moliere
a fait faire ce changement, la vertu lui est peu
fard, est d’un fort petit poids au théatre ; mais que dire contre le
Docteur Moliere
? On a donné au public la vie de deux avanturiere
eries de toutes les pieces de Regnard & de la moitié de celles de
Moliere
, Inspirent-elles la sécurité qui laisse les porte
le secret des familles, & en abusent pour tromper leurs maîtres !
Moliere
en est plein. Est-ce-là garder fidellement le sec
nce ? Il y a quelque chose d’énigmatique dans sa conduite : il a loué
Moliere
à l’excès, & l’a amerement critiqué ; il le c
s annales du théatre n’est pas digne des grands noms de Corneille, de
Moliere
, de Voltaire, de Baron, de Clairon ; c’est le mal
ne se formera pas dans trois mille ans d’ici, la savante postérité de
Moliere
& de Voltaire, de l’inépuisable littérature d
, dont le théâtre est plutôt l’aliment que le remede. Les comédies de
Moliere
pourront bien corriger le mari jaloux ; mais loin
urtout des femmes qui trompent leurs maris. Le Ch. Il est vrai que
Moliere
décrie un peu le mariage ; mais cette union est r
emploie à tout moment, lorsqu’il s’agit de faire quelque mariage à la
Moliere
. Georges Dandin & l’Amphitrion sont les chef-
entes du spectacle public. Si l’on y a joué quelquefois des pieces de
Moliere
, ce n’est qu’après les avoir chârrées. On garde l
tée par Apulée, dans son âne d’or, mise en vers par la Fontaine, dont
Moliere
a fait un mauvais drame, & Thomas Corneille u
usages, & la Doctrine de l’antiquité. Croiroit-on que Corneille,
Moliere
, La Fontaine, Lulli sans compter Guerin, enfin l’
les auteurs qu’on adopte ; tout est mauvais dans ceux qu’on rejette.
Moliere
, La Fontaine sont pleins de platitudes, on croit
abandonné aux savans, n’étoit guére lu de personne, lorsqu’il plût à
Moliere
de l’aller chercher pour en faire le sujet d’une
us voluptueux & plus dangereux pour les mœurs, que la tragédie de
Moliere
& l’Opera de Corneille. Chacun des auteurs l’
qui a inspiré tous les dramatiques ne vaut-il pas Corneille, Racine,
Moliere
, Regnard, Voltaire, Arlequin, Scaramouche, Gorgib
laindre que vous ? La Tragedie ou Tragi-Comedie de Psiché attribuée à
Moliere
, est insérée dans ses œuvres ; quoique de divers
ure, la dorure ont de plus riche, & de plus éclatant. La femme de
Moliere
représentoit Psiché, & la Debris, Venus. Qu’o
ses, qui ont paru dans le dix-septiéme siécle, depuis Corneille &
Moliere
. Mais la surprise cesse quand on voit combien la
es scénes demande quelques réflexions, & forme une difficulté que
Moliere
a rarement surmontée, puisque la moitié de son th
nos opéras, de nos pantomimes, &c. on met à Parme, l’incomparable
Moliere
, à la tête de tous les comiques de tous les siécl
je ne ferai point de procès sur une si frivole préséance ; mais après
Moliere
on met Dufreni, Regnard & des Touches : je ne
t le ralent de railler & de contrefaire tout le monde. C’étoit un
Moliere
, il plût beaucoup au Cardinal ; un jour qu’il con
qu’elle fut toujours vertueuse & fidéle, & même très-dévote.
Moliere
n’en eut pas apparament dit autant de la sienne.
antalon & à Arlequin. Goldoni & quelques autres imitateurs de
Moliere
, dit-on, ont cependant pris, & sont écouter,
atrale, & Goldoni est extrêmement gay & fécond, même plus que
Moliere
, il est vrai que son langage n’est point pur, il
alectes Italiens, le Venitien, le Toscan, le Napolitan. Le langage de
Moliere
n’est pas plus chatié, il se ressent des pirenées
e un Code, un Digeste, des Institutes dramatiques, qu’il compile dans
Moliere
, Regnard, Poisson, Montfleuri, &c. toutes les
simule ; & tous les théatres en retentissent ; ils s’en font avec
Moliere
, victime & profanateur de ce lien sacré, un p
mier, voici des regles singulieres : le mariage forcé est nul, malgré
Moliere
qui s’en mocque. Mais voici qui le raccommode :
e des suspicions, des indices, les presomptions en brisent les nœuds.
Moliere
est plus indulgent, il ne pardonne point aux mari
amens dans la manière dont il frondera le mauvais goût de son siécle.
Moliere
n’avoit pas eu tort de donner son Misantrope, mai
goût du Théatre n’est pas aujourd’hui le même qu’il étoit du tems de
Moliere
. Mais qui a opéré ce changement ? C’est le soin q
s spectacles de n’exposer aux yeux du public que de bonnes piéces. Si
Moliere
et; les autres Auteurs contemporains ou modernes,
ce tems-là cette piéce a toujours été regardée comme un chef-d’œuvre.
Moliere
a été bien hardi de traiter quelque chose d’aussi
s, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs. » Si
Moliere
avoit besoin de justification à cet égard, quelqu
ence que vous avez voulu persuader à vos Lecteurs que les Comédies de
Moliere
sont une véritable école de mauvaises mœurs, et;
un tel personnage. Comme votre dessein est de décrier les ouvrages de
Moliere
, vous vous en prenez à son chef-d’œuvre. Nous all
ns les meilleures choses, il devient même quelquefois criminel. Quand
Moliere
a fait jouer le Misantrope, il n’a jamais eu l’id
. Où donc en seroit la societé si le caractere du Misantrope, tel que
Moliere
l’a dépeint, devenoit commun à beaucoup de person
re de la vertu, haïr sinon les méchans, du moins la méchanceté. Aussi
Moliere
se seroit bien gardé de le tourner en ridicule, s
vérité vertueux, mais dur, farouche, peu sociable, ridicule même, que
Moliere
a voulu jouer, et; non pas un homme qui ne refuse
pe à la lettre, mais c’est qu’il a les plus belles qualités du monde.
Moliere
pensoit trop bien pour ne pas faire rendre hommag
judicieusement « qu’il y a un si grand nombre des propres maximes de
Moliere
dans la bouche d’Alceste que plusieurs ont cru qu
sibilité qui est odieuse, mais elle n’a jamais été propre à Philinte.
Moliere
se seroit bien gardé de mettre un tel homme en bu
l’urbanité et; la douceur. Au surplus tout ce que vous prétendez que
Moliere
auroit dû faire pour conserver le véritable natur
utes les injustices qu’on lui peut faire, parcequ’il s’y attend. Chez
Moliere
, c’est un homme d’un tempérament bilieux que tout
railler les autres. On ne rempliroit conséquemment pas l’intention de
Moliere
qui étoit de montrer qu’un excès de vertu trop au
l’auroit peut-être été assez sans cela. Je ne pense pas au reste que
Moliere
ait adouci la force du caractere d’Alceste, vis-à
lier tant de défauts ? La preuve que la chose est possible, c’est que
Moliere
croyoit être tel. Vous finissez l’examen de cet O
e. « Puisque cette piece est sans contredit de toutes les Comédies de
Moliere
celle qui contient la meilleure et; la plus saine
il vous couteroit beaucoup, convenez de bonne foi, que l’intention de
Moliere
n’a pas été de persuader au grand soulagement des
mp; le livre plus gros ; qu’importe, peut-on trop faire pour le grand
Moliere
, le grand Voltaire, le grand Marmontel, & pou
L’Actrice Philosophe voulut sur la fin de sa carriere imiter le grand
Moliere
, parfait modele des Comédiens, & l’instituteu
dans le creuset. Pour le déprécier il prend le haut ton en faveur de
Moliere
. Son Panegyrique fait rire. Ce n’est dans Regnar
l’excellente morale, ni la raison sublime, ni l’éloquence du style de
Moliere
. Ce ne sera jamais ni un bon Chrétien, ni un hom
le orateur, qui admireront la morale, le sublime & l’éloquence de
Moliere
, dont le vrai caractere renferme les trois défaut
avoit lui seul plus de religion, d’éloquence, de sublime que tous les
Moliere
, les Voltaire & les la Harpe du monde, y trou
gnard est plus éloquent, plus correct plus élégant dans son style que
Moliere
. Sa morale n’est pas plus mauvaise ; il est moins
par la mort la plume à la main, composant une piece de théatre, comme
Moliere
l’avoit été en représentant ; il eût du apprendre
ui sont en effet fort beaux & très-chrétiens ; mais les éloges de
Moliere
, de Lafontaine, de l’Enciclopédie, de l’Esprit ph
ils bien placés dans la bouche d’un Evêque ? Devant un corps à qui ni
Moliere
, ni la plupart des Enciclopédistes n’appartiennen
ait grace au public, il y en a 25 Vol. dont chacun en contient 12, où
Moliere
, Corneille & tous nos autres Oracles du Parna
les trois quarts de la page & n’entendent pas l’ouvrage meilleur.
Moliere
, ce prodige, n’en a qu’une trentaine en huit Tome
u cabaret. Notes sur Boileau, Sat. VII, v. VI. L’année centenaire de
Moliere
dont nous avons parlé, (liv. XII,) a donné à Gari
pareille chose en France, qu’on prenne une Scêne de chaque Comédie de
Moliere
, de chaque Tragédie de Corneille, qu’on représent
ts. Il auroit pu en nommer d’autres. S’il eût vu couronner l’éloge de
Moliere
, il ne les eût pas traités de Cagots. Madame la M
font-ils le plus d’honneur ? Ce Prince n’est pas moins entousiasmé de
Moliere
. C’est le ton du jour ; il lui auroit fait les mê
y en a peu parmi les auteurs & les acteurs qui ne les acceptent.
Moliere
& Voltaire sont deux si grands maîtres dans l
génie, nulle élevation, une infinité de choses pillées de Boileau, de
Moliere
, de Voltaire, de Montesquieu, plutôt par reminisc
mp; du bien ? Allez ouïr déclamer sur la scene Les beaux morceaux que
Moliere
a laissés, Où nos défauts sont par lui terrassés.
, Sanchès lui-même, qu’on a tant frondé, n’ont fait autant de mal que
Moliere
, Ghérardi, Dancourt, &c. Ces grossieretés écr
es Italiens, de n’oser-lire un examen de conscience & d’apprendre
Moliere
par cœur : Clodius accusat machos, Catilina cethe
à ceux qui sont encore assez bourgeois pour rougir de quelque chose.
Moliere
, dans le Bourgeois Gentilhomme, avoit donné l’idé
es des harangeres, pendart, coquin, gueux, maraut, frippon, &c. ?
Moliere
& tous les comiques en sont pleins. Toutes le
releva que par quelque mot obligeant que Louis XIV dit pour consoler
Moliere
, qu’un si mauvais succès avoit découragé. Il y a
résentant rien que de bon, pourroit devenir utile. Tel est l’Avare de
Moliere
, l’une de ses bonnes pieces ; l’avarice, l’usure,
r laissent voir représenter sur les théatres de société les pieces de
Moliere
, & même des parades plus licentieuses que la
s qu’il approuve, seize tragédies & cinq comédies, dont quatre de
Moliere
, ensuite celles qui ont besoin de correction, &am
peuvent être jouées ; douze tragédies & 16 comédies, dont deux de
Moliere
; enfin celles qu’il croit incapables de correcti
mp; de corruption. Elle n’est point susceptible de correction. Depuis
Moliere
le vrai style de la comédie ne s’est nulle part s
des lazzi à la façon d’Arlequin. Tom. 4. pag. 84. Si Corneille &
Moliere
revenoient de l’autre monde ils seroient bien éto
rchitecture, qui ont illustré le siecle de Louis XIV ? A Corneille, à
Moliere
. Qui auroit imaginé que Mansard, le Brun, Perraut
, Bourdaloue, &c. dussent leurs chef-d’œuvres à Corneille & à
Moliere
? fut-il jamais d’idée plus folle ? L’entousiasme
Allemands, & on admirera les François, grace à Corneille & à
Moliere
: Erexi monumentum are perennius, quod nec imber
e que le nom. Je cherche dans Paris les statues de Corneille & de
Moliere
; où sont-elles, où sont leurs mausolées ? Ces mo
ichesse de leur Etat. Que de millions ont valu à la France Corneille,
Moliere
, Racine, dit-il avec un enthousiasme que je prie
urément pas un seul n’a fait un voyage exprès pour Corneille, Racine,
Moliere
. Mais le microscope dramatique grossit terribleme
& Astronomique de la mere, il appelle son fils naturel Astrolabe.
Moliere
, dans les Femmes savantes, auroit du donner un rô
amp; que le carnaval dernier ils firent jouer le Malade imaginaire de
Moliere
; il ajoute que dans ce même tems de carnaval où
octrine opposée à toutes les loix de la Réligion & de la société.
Moliere
qui ne s’embarrassoit guerre des unes ni des autr
acchus l’emporta sur Thalie. Le vin de Cahors vaut bien le théatre de
Moliere
; l’hiver rassembla le peuple dramatique, que l’a
t pas aux représentations d’aller juger du fruit de ses leçons. Ainsi
Moliere
forma Baron, Racine forma la Chammélé ; ainsi les
nête homme ne peut soutenir ces conversations : c’est un des vices de
Moliere
& de tous les comiques bouffons. Ces saillies
rutal, cruel, en porté, sanguinaire ; les friponneries des acteurs de
Moliere
& de Regnard secouent les scrupules de la pro
gs pour la maison de S. Cyr ; de tous les Medecins, qu’à l’exemple de
Moliere
il rend ridicules ; des PP. la Chaise & Bourd
mit en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide, & de cet Ingénieur de
Moliere
qui proposoit au Ministre de mettre toutes les cô
arces différentes dans le Théatre Italien. A cinq ou six pieces près,
Moliere
ne fait que se répéter. Je ne serois pas surpris
, ce qui peut-être a donné à l’Académie l’idée de proposer l’éloge de
Moliere
pour sujet de son prix, fut donnée au sieur Bello
mp; de fécondité. C’est à peu-près le défaut de tous nos dramatiques.
Moliere
lui-même, que l’enthousiasme donne pour un prodig
raison dans l’histoire sainte, à qui on doit le plus profond respect.
Moliere
est inexcusable d’avoir donné en spectacle la déb
atre, tel qu’il fut chez nous, dès sa naissance, sous Corneille &
Moliere
, une école des vertus & des mœurs, est l’inst
eur, Racine une école de galanterie, Voltaire une école d’irréligion,
Moliere
, Dancourt, Poisson, Montfleuri, Vadé, Gherardi, &
& trop peu élégante pour y figurer. Ceci me rappelle un trait de
Moliere
qu’on trouve par-tout, & qu’on destine à pare
tout, & qu’on destine à parer sa légende, quand il sera canonisé.
Moliere
donna un jour par mégarde un louis d’or pour un l
’y a pas apparence que vous ayez voulu me faire une si grosse aumône,
Moliere
surpris lui rendit le louis & Lui en donna un
ge n’en châsse pas le diable, avec qui il n’étoit pas si familier que
Moliere
. L’expression, qui, comme plusieurs autres de ce
it, & tomboit dans son sein, en pluye d’or. Un pareil tableau que
Moliere
, d’après Plaute, a mis en vers & en drame, so
e Terence, & en fait le même usage contre les peintures obscénes.
Moliere
n’avoit garde de laisser échapper une morale si p
eterre : en 1671, Psiché tragi-comédie, composée par ordre du Roi par
Moliere
, Corneille, Quinault & Lulli, exécutée dans l
ne, celle du Marais, la troupe de Monsieur, au Palais Royal où jouoit
Moliere
, les Comédiens Espagnols & ceux de Mademoisel
rs du dernier siecle ne s’assembloient point seulement à l’Académie ;
Moliere
les réunissoit à Auteuil. Ils se voyoient à la so
oit attribuer le mauvais succès, dans sa nouveauté du chef d’œuvre de
Moliere
, le Misantrope, qui ne passa qu’à la faveur de la
la faveur de la farce du Médecin malgré lui. Il ne sallut pas moins à
Moliere
que tout l’intérêt que Louis XIV prenoit à lui, p
jouer le Tartusse à Paris. Malgré cela, le jugement & le goût de
Moliere
ne furent pas toujours exemts d’erreur ; quelquef
doute pas qu’on ne suive un si bel exemple en France, à l’honneur de
Moliere
, Corneille, Racine. L’Académie Française vient d’
acine. L’Académie Française vient d’y préluder, en donnant l’Eloge de
Moliere
, pour le sujet du prix qu’elle a distribué en 176
un repas, ce qui est mieux assorti à la fête ; tout cela est pris de
Moliere
, le Bourgeois Gentilhomme se fait recevoir turc,
s intrare in nostro docto corpore. Nos Seigneurs ont même encheri sur
Moliere
, la cérémonie du Capricorne, est bien plus réguli
licencieux ; ainsi que de donner pour le sujet du du prix l’Eloge de
Moliere
, & d’annoncer ainsi au public que des ouvrage
ute. XXXVIII. Regne de la Troupe du Palais Royal. XXXIX. Eloge de
Moliere
. XL. Fonction des deux Troupe du Palais Royal &
econdes, & qui tout d’vn coup jettent leur feu. Nous auons veu vn
Moliere
inimitable dans les ouurages Comiques faire en pe
lle. Durier. Cillet. de Gombaud. Magnon. Marechal. de la Menardiere.
Moliere
. Pichou. de Rotrou. Scarron. de Scudery. de la Se
ils en demandent. Il leur est permis d’entrer au petit coucher, &
Moliere
ayant esté valet de chambre du Roy, ayant fait le
sa faueur l’estime & la bienveuillance des Estats de la Prouince.
Moliere
, du Parc, de Brie & les deux freres Bejar aue
; la Grange dont le merite est connu, se joignirent alors à celle que
Moliere
conduisoit, & qui ne put que se bien trouuer
heâtre du Palais Royal luy fut ouuert, & le luy seroit encore, si
Moliere
qui le soûtenoit eut d’auantage vêcu. 39. Elog
ore, si Moliere qui le soûtenoit eut d’auantage vêcu. 39. Eloge de
Moliere
. Le Palais Royal commença donc de faire grand
mença donc de faire grand bruit, & d’attirer le beau monde, quand
Moliere
en suite de son Etourdi, de ses Pretieuses Ridicu
aginables, & encherissent à l’enui sur ce que j’en dis. Car enfin
Moliere
ne composoit pas seulement de beaux ouurages, il
au Public la representation du Malade Imaginaire, dernier ouurage de
Moliere
acompagné de danses & de musique, & que t
RICES. Aubry de Brie. du Croisy. Dauuilliers. de la Grange. Guyot. de
Moliere
. l’Oysillon. du Pin. Retiré du Palais Royal, &
s, ou S. Ardoüin, autrement Guillot Gorgeu. Iulien ou Iodelet. Medor.
Moliere
. Mondory. de Montfleury. le Noir. du Parc, ou Gr
fait auant eux Italiens, qui occuperent depuis le petit Bourbon auec
Moliere
, & le suiuirent apres au Palais Royal. Les Es
s. La Troupe du Palais Royal a eu pour son premier Orateur l’Illustre
Moliere
, que six ans auant sa mort fut bien aise de se de
rs & dans toutes ses actions. Mais il n’a pas seulement succedé à
Moliere
dans la fonction d’Orateur, il luy a succedé auss
de la Tragédie & de la Comédie, qu’au tems de Corneille & de
Moliere
. C’est ce que fera connoître une Histoire très-ab
Espagnol. Les Jodelets & les D. Japhet faisoient rire le Peuple :
Moliere
vint, & fut bientôt en état de dire à des Per
to nomine, de te Fabula narratur. C’est donc à Corneille & à
Moliere
, qu’il faut placer l’Epoque depuis la renaissance
au milieu des hustes & des portraits de Corneille, de Racine, de
Moliere
, comme le soleil au milieu des étoiles ; car tous
devoit en faire les honneurs. Les bustes de Corneille, de Racine, de
Moliere
avoient été placés sans cérémonie ; mais-est-il a
en quartier, ne s’accordent qu’un siécle après, comme celui du grand
Moliere
. Hélas ! l’âge & les infirmités de Voltaire f
fait-il pas le dénouement de la Statue du festin de Pierre, du divin
Moliere
? Et le tombeau de Minos, de la tragédie de Sémir
& les tragiques font excuser les vices & aimer les vicieux ;
Moliere
& les comiques font mépriser la vertu & h
Ces grands Auteurs dont on représente les pieces, Corneille, Racine,
Moliere
, Regnard, &c. ne sont plus : bientôt, comme e
es bonnes mœurs & la vertu, comme si on préféroit les Comédies de
Moliere
au Télémaque de Fénélon, le théatre d’Aristophane
suos &c. Térence, dit-on, est plus réservé que Plaute & que
Moliere
. Cela doit être, & ce n’est pas beaucoup dire
ducation ; il avoit toujours eu bonne compagnie, ce que n’avoit eu ni
Moliere
ni Plaute, qui étoient nés & avoient passé la
es plus délicates ; on voit dans Corneille des tirades sublimes. Dans
Moliere
des coups de pinceaux des plus grands maîtres. Ma
e d’Athenes & rétablir la Poësie. Congreve qui a tant imité notre
Moliere
, étoit donc persuadé que la Poësie de sa Nation é
de la vie de Madrid, suivant les intrigues des Espagnols. D’ailleurs
Moliere
ayant été copié par tout, est cause qu’on nous ac
de l’Italie, n’y sont pas connues comme le sont parmi nous celles de
Moliere
. Dans ce même Livre Riccoboni paroît vouloir nous
importante à un comédien. Un sot quelquefois ouvre un avis important.
Moliere
lisoit ses piéces à sa servante. Il est quelquefo
rer de la faire jouer ? Sans examen elle seroit unanimement rejettée,
Moliere
l’eut-il composée, l’Aréopage lui diroit Anathême
e que modeste, qui tue la joie, & laisse vivre le libertinage que
Moliere
auroit proscrit & sifflé. Car sachez que les
ue Moliere auroit proscrit & sifflé. Car sachez que les pieces de
Moliere
ne se jouent actuellement que parce qu’elles sont
à y être présentées. Rien cependant de plus commun que les pieces de
Moliere
, point de modelle plus imité, plus préconisé. Que
e. Ceux qui ont comparé le théâtre de Racine, des deux Corneilles, de
Moliere
, &c. avec celui d’Euripide, de Sophocle, de M
its, Bayle lui-même se moque de ceux qui disent fort sérieusement que
Moliere
a plus corrigé de défauts à la cour, lui seul, qu
point le gentilhomme qui est le personnage intéressant de la piece :
Moliere
ne s’attache pas à couvrir sa friponnerie du voil
ls d’Harpagon, mais la tendresse innocente d’Elise & de Valere.
Moliere
, selon vous, n’a point prétendu corriger les vice
un vice que la jalousie ? En un mot, parcourez toutes les Comédies de
Moliere
, vous verrez partout le ridicule émaner du vice,
r du vice, qui est son unique source. Je finis l’examen des pieces de
Moliere
que vous avez citées, par la Comédie du Misantrop
ie : c’est un objet étranger à notre question. Quel est le dessein de
Moliere
dans le portrait qu’il nous donne d’Alceste ? Cel
écemment toute sorte de services à sa maîtresse. On blâme avec raison
Moliere
d’avoir introduit dans son Avare un amant dans la
e rebuter & se fâcher. C’est beaucoup moins de temps que le grand
Moliere
, pressé par l’ordre du Roi, n’en mit à la comédie
érens termes la même pensée, le même esprit, le même cœur. Corneille,
Moliere
, Voltaire, ont bien plus de variété, de vrai géni
ersonnes de condition qui alloient lui tenir compagnie) les piéces de
Moliere
& autres, qu’on débite sur nos Théatres. On a
752, que les piéces ont été pernicieuses aux mœurs, jusqu’à celles de
Moliere
. C’est à-dire, jusqu’après le milieu du dix-septi
médie, en parlant des piéces de Corneille, de Quinault, de Racine, de
Moliere
, de Lully &c. &c. pag. 5 & suivantes…
émuni contre l’amour. Qui peut disconvenir, que le Théatre de ce même
Moliere
, dont je suis plus admirateur que personne, ne so
ns sans conséquence ; mais d’un grand connoiffeur, d’un admirateur de
Moliere
, d’un faiseur de piéces &c. Comment Mr Dalem
, & l’on en peut dire autant de la nôtre, jusqu’à Corneille &
Moliere
; quoique nous eussions commencé du tems de Franç
es, donne-t-elle des scandales, séduit-elle le public ? Qu’est-ce que
Moliere
, Poisson, Monfleury, Regnard, Lulli, Crebillon, D
te dans la balance, quelle comparaison entre le Prince de Conti &
Moliere
, Nicole & Boursaut, Bossuet & d’Alembert,
de préceptes & de conseils, eux qui ont appris le catéchisme dans
Moliere
. Malade insensé, le feu brûle vos entrailles, le
qui ait pu la trahir. Dans un très-grand nombre de pieces de théatre (
Moliere
en est plein) des déguisemens en Marquis, en Vale
Vieille, en Baronne, en Marchande, en coquette, &c. La moitié de
Moliere
& des autres comiques, les trois quarts du th
. Personne ne pouvoit s’y méprendre ; les Magistrats les défendirent.
Moliere
a souvent joué ce tour, entr’autres à Pourceaugna
de leur admiration. La Comédie eut part à de si glorieux triomphes ;
Moliere
enrichi des dépouilles des Grecs, des Romains, de
yen sûr d’être applaudi, & d’en imposer aux sifflets du Parterre.
Moliere
n’avoit aucun besoin de cette précaution pour mér
e.) Dans l’empire de Thalie, on donne à Regnard le premier rang après
Moliere
; car il est d’étiquette de conserves à Moliere l
le premier rang après Moliere ; car il est d’étiquette de conserves à
Moliere
la premiere place. Cette place n’est qu’un foible
x pieds de Jesus-Christ, appelle famosa malâ utique famâ . Tels sont
Moliere
, Baile, Lafontaine, &c. gens trop célehres, d
licence & de ses contes, & on invite à les lire ; en élevant
Moliere
au-dessus des nues, on fait estimer le théatre, o
mediens, & ceux-ci ne font que des Auteurs médiocres. Du tems des
Moliere
, des Corneille, des Racine, le Théatre étoit remp
ir démasqués. Ainsi fut persécutée jadis la Comédie de l’Imposteur de
Moliere
, par la rage de ceux qui crurent se reconnoître d
le, l’autre s’attendrira avec Racine, un autre aimera mieux rire avec
Moliere
. Tel sera extasié des décorations, tel s’arrêtera
processerit . Mais la vue, le dessein, l’esprit du théatre depuis le
Docteur Moliere
fut toujours d’affoiblir les idées du vice &
été. Cette doctrine est insinuée avec adresse dans tout le théatre de
Moliere
, & est la boussole qui a dirigé tous ceux qui
médiens françois firent quelque chose d’approchant à la Centenaire de
Moliere
& à la Dédicace du Buste de Voltaire. Les emp
bles, les gens de justice sont joués, sans que personne s’en plaigne.
Moliere
, Regnard, Monfleuri, Poisson, le Théatre Italien,
Rameau, Pécour, Vestris n’étoient point poëtes, Corneille, Quinault,
Moliere
n’étoient point danseurs ni musiciens. L’opéra r
ace. Térence est en ce genre, un livre de dévotion, en comparaison de
Moliere
, de Dancourt, de Gerardhi, &c. que dans une t
e, ni à l’orchestre de l’opéra, qu’on étudie les loix. Lulli, Rameau,
Moliere
, Racine ont formé peu d’oracles de la Jurispruden
neille, Racine, Voltaire, n’ont fait tenir ce langage à leurs amans ;
Moliere
même & les autres comiques ne le font tenir q
criture auroient dû ne jamais y paroître. Il y a dans les comédies de
Moliere
les plus morales des traits que la police n’appro
s & de grands Ouvrages. Messieurs Corneille le ieune, Desmarests,
Moliere
, Quinaut, Gilbert, Boyer, Racine, & Mademoise
7 Chamfort (de). Indiscrétion qui lui est échappée dans son Eloge de
Moliere
, b, 180 Chammeslé. Art de cette Actrice, a, 26.
ron. Témoignage rendu à la piété de Jean Racine, a, 512. Anecdote sur
Moliere
, b, 181. Son jugement sur l’Art dramatique de M.
143 ; b, 338-340, 472-474 Moines. Faux préjugés à leur égard, b, 48
Moliere
. Quels furent les effets des Comédies de Moliere,
à leur égard, b, 48 Moliere. Quels furent les effets des Comédies de
Moliere
, a, 75, 106. Caractere de la plupart de ses Drame
rouleau de l’autre, où sont écrits ces trois noms, Corneille, Racine,
Moliere
, & au-tour de la médaille, Et qui pascuntur a
ndrissant qu’une scène de Racine, aussi piquant que les obscénités de
Moliere
, que les pas de deux, de trois, de quatre des Lan
u génie créateur, ce Peintre si exact & si fidele du cœur humain,
Moliere
, enfin, n’offrit plus de Scenes intéressantes &am
rez-les, & ils se cacheront ; peignez-les, & vous aurez imité
Moliere
! Fuyez, sur-tout, fuyez les traces de ces obscur
onner ainsi. Comment ose-t-on, d’abord, comparer les chef-d’œuvres de
Moliere
, de Corneille, de Racine, de Voltaire, & tout
dicule à la société qu’ils corrompent & qu’ils ennuyent. Eloge de
Moliere
, par M. D***. 2. Je crois que la conduite souve
s ses droits usante & jouissance . Regnard est bien au-dessous de
Moliere
pour le naturel, les caracteres & le vis comi
ane. Voyez le 2.e vol. de la Lettre de M. D. de B*** & l’Eloge de
Moliere
, par M. D***. 40. On sait que le Théatre Italien
igent qui ne sache pas la mettre en œuvre, on lui dit ce que le grand
Moliere
par un coup de génie lui fait dire dans une scene
nt au bas de la robe a aussi son utilité On nous dira peut-être comme
Moliere
dans les Précieuses : C’est prendre le roman par
dieux, & qu’elle pourroit persuader aux hommes de les abandonner.
Moliere
a sans doute entrepris sur la Tragédie, quand il
Paris, association de comédiens et personnages de théâtres, pag. 99.
Moliere
, pag. 112 et 161. Moralites, sortes de pièces de
ce qui sera analogue au caractère des acteurs sera mieux representé.
Moliere
en faisoit pour sa femme, Voitaire pour la niéce,
l’on se trompe ; c’est l’Espagne qui l’a formé. Les deux Corneilles,
Moliere
même qu’on dit si originaux, lui doivent leurs me
la vertu regne. Le vrai but de l’Auteur a été d’établir la morale de
Moliere
, qu’ il faut laisser aux filles une entiere liber
conséquence, dont il ne faut pas s’appercevoir ; & il met, comme
Moliere
, en contraste deux filles élevées différemment, d
mpagnie des Indes, répandre sur les bords du Gange les grands noms de
Moliere
, Corneille, Racine, Crebillon, où ils étoient par
dent de Neptune. Cette mort affreuse les fit passer subitement, comme
Moliere
, Lulli, Monsfleuri, du théatre au jugement de Die
lemnisées. Elles ont leurs méditations & leurs lectures : Racine,
Moliere
, la Fontaine, Bocace, l’Aretin, de jolis romans,
amp; vieilles, les foiblesses des femmes font la moitié du théatre de
Moliere
& des autres comiques. A les en croire, il n’
ueur si loin. Elle condamne jusqu’à la comédie des Femmes savantes de
Moliere
, & au roman de Dom Quichotte pour une raison
sédoit dans un degré si éminent, en a amelli & énervé le courage.
Moliere
en France a fait le même désordre par sa comédie
che. En ce sens les farces du théatre Italien, plusieurs de celles de
Moliere
, les parades, &c. n’en ont point ; ce n’est p
ir dissimuler ; sa bibliothèque est composée des Œuvres de Corneille,
Moliere
, Racine, du Théatre Italien ; le Théatre y est co
e Chamfort rappelle avec la plus grande présomption dans son éloge de
Moliere
, n’ont pas brillé par leur sainteté. Le caractere
Chrétienne. Quand, par exemple, M. de Chamfort, dans le même Eloge de
Moliere
, ne réduit les cérémonies funebres de la sepultur
t ; il n’est pas étonnant qu’il soit surpris de ce qu’on l’a refusé à
Moliere
86. Mais il ignore donc que les prieres & les
rrige pas si aisément. L’Avare dont le caractere est si ridicule dans
Moliere
, n’a point corrigé d’avares. Notre Théatre ne se
ec assez de soin. 2°. Que la Comédie telle qu’elle a été traitée par
Moliere
, est suffisamment bonne pour les mœurs. 3°. Que l
lle n’en a pas assez à présent pour le retirer. 2°. C’est au temps de
Moliere
que M. Fagan, dans sa seconde Observation soutien
e, les maximes, & les démarches, de l’aveu même des sectateurs de
Moliere
, sont dangereuses à tous égards ». Voilà un table
la vertu ; & pour rentrer dans notre sujet, voici ce qu’il dit de
Moliere
: « C’est un grand Peintre : mais il n’a point eu
ie moderne, trouve que c’est le défaut, non seulement des Comédies de
Moliere
, mais de toutes celles qui paroissent journelleme
; telles que celles de Regnard, qui est le Poëte qui a le mieux imité
Moliere
; celles de Scarron, Monfleury, Baron, Dancourt,
ois change de systême, s’il veut avoir un Théatre. Corneille, Racine,
Moliere
, suivant lui, n’entendoient rien à l’Art dramatiq
omme Bayle, la prédication théatrale à la seule sphere des ridicules.
Moliere
, par exemple, fut le fléau, non des vices, mais d
ur de sacrifier de petites répugnances à l’amusement du Public, comme
Moliere
leur en donna l’exemple. Au reste, rien ne doit
e au nombre des fous, Que du sage parti, se voir seul contre tous.
Moliere
. Enfin, c’est de cette raison corrompue &
II, édit. de 1739. 86. L’homme le plus extraordinaire de son temps [
Moliere
] meurt. Ses amis sont forcés de cabaler pour lui
rendre à l’Europe que nous ne sommes pas tous des barbares. [Eloge de
Moliere
par M. de Chamfort, couronné par l’Académie Franç
r de son Année Littéraire 1769, les défauts littéraires de l’Eloge de
Moliere
, par M. de Chamfort, laisse ingénieusement entrev
ay-Trouin, des Descartes. On doit en être d’autant plus étonné, que «
Moliere
, dit M. Fréron, parut faire si peu de cas d’une p
oit bon Officier. Mais il n’y a rien là de contraire à nos principes.
Moliere
étoit un homme de génie comme Eschyle ; mais ce n
e de plusieurs années, on lui présenta Corneille, Racine, Despreaux :
Moliere
n’en fut pas ; il eût été mal accueilli. Désœuvré
gagnera toujours beaucoup pour le salut. Elle vaut bien la lecture de
Moliere
& de Racine, & de toute la bibliothèque d
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