(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 9
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(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 9

E. — (4.° Praxi primitivæ Ecclesiæ.) Aussi en la primitive Église les chrétiens qui avaient été instruits des apôtres ou de leurs disciples, s’en abstenaient tout à fait. Voici comme les païens se plaignaient de leurs parents chrétiens chez Minutius Félix, avocat de Rome : Vous ressemblez à des gens de l’autre monde, tous en souci et comme hors de vous-mêmes ; vous vous privez des récréations honnêtes, vous n’allez point aux spectacles, on ne vous voit point aux assemblées célèbres et pompeuses ; vous fuyez les festins publics, vous ne portez point de bouquets, et vous n’usez point de parfums13. Ce qui était si commun et notoire, qu’au rapport de Tertullien on reconnaissait les chrétiens d’avec les autres, en ce qu’ils n’assistaient jamais à ces badineries. Et que ce fut par obligation, il paraît, en ce que le même Tertullien, comme nous avons vu, dit que plusieurs païens refusaient de se faire chrétiens, plutôt de crainte d’être privés de ces passe-temps que par appréhension du martyre (Tertul. lib. 2. de Spect.)