8. SIECLE
S. JEAN DAMASCENE
Dans le 3. Livre des Parallèles, Chap. 47.
Il y a des Villes qui depuis le matin jusqu'au soir repaissent leurs yeux de divers Spectacles des Comédiens, et qui ne se lassent point d'employer un si longtemps à écouter des vers lascifs et licencieux, qui remplissent les esprits d'ordures, et il y a même des personnes qui appellent ces peuples heureux, en ce que quittant leurs affaires, et les occupations nécessaires pour l'entretien de la vie, ils passent les journées entières dans l'oisiveté et dans la volupté, ne considérant pas que le Théâtre où l'on représente ces Spectacles honteux, est l'Ecole commune et publique de l'impureté pour ceux qui s'assemblent ce lieu infâme. Ceux qui ont la crainte du Seigneur, attendent le Dimanche pour offrir leurs prières à Dieu, et pour recevoir le Corps et le Sang de Notre Seigneur: Mais les lâches et les fainéants attendent le Dimanche pour ne point travailler, et pour s'abandonner aux vices. Ils courent, où plutôt ils volent aux Théâtres pendant que nous voyons les Spectacles de l'Eglise : Nous y voyons Jésus-Christ reposant sur la Table sacrée; nous y entendons l'Hymne que les Séraphins chantent dans le Ciel en l'honneur de Dieu ; nous entendons les paroles de l'Evangile ; nous y jouissons de la présence du Saint Esprit ; nous y entendons la voix des Prophètes ; l'Hymne dont les Anges glorifient Dieu, et ce chant de joie qui nous excite à louer sa divine Majesté. Tout y est spirituel, salutaire, et propre à nous rendre dignes du Royaume du Ciel. Ce sont là les Spectacles que l'Eglise donne à ceux qui y vont : Mais quels sont au contraire les Spectacles de ceux qui vont à la Comédie ? Ils n'y voient que les Pompes du Diable ; ils n'y entendent que la voix du Démon.