XVI. Les pièces comiques et risibles rejetées par les principes du même Platon.
La comédie n’est pas mieux traitée par Platon que la tragédie. Si ce philosophe trouve si
faible cet esprit de lamentation et de plainte que la tragédie vient émouvoir, il
n’approuve pas davantage
« cette pente aveugle et impétueuse à se laisser emporter par l’envie de rire », que la comédie remue. Ainsi la comédie et la tragédie ; le plaisant de l’un et le sérieux de l’autre, sont également proscrits de sa République, comme capables
« d’entretenir et d’augmenter »ce qu’il y a en nous de déraisonnable. D’ailleurs les pièces comiques étant occupées des folies et des passions de la jeunesse, il y avait une raison particulière de les rejeter ;
« de peur, disait-il, qu’on ne tombât dans l’amour vulgaire »; c’est-à-dire, comme il l’expliquait, dans celui des corps, qu’il oppose perpétuellement à l’amour de la vérité et de la vertu. Enfin aucune représentation ne plaisait à ce philosophe, parce qu’il n’y en avait point
« qui n’excitât ou la colère ou l’amour ou quelque autre passion ».