(1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25
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(1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25

XII.

Son opposition aux vœux du Batême.

Sera-t’on enfin étonné d’entendre tous les saints Docteurs de l’Eglise reprocher aux chrétiens leur assistance aux Spectacles comme contraires aux engagemens solemnels qu’ils ont contractés dans leur Batême ? Qu’y a-t’on promis en effet, sinon de détester tout ce que le Théâtre chérit, & de n’aimer que ce qu’il hait ? On a juré sur les Fonds sacrés de fuir l’impureté, les dissolutions, l’orgueil & la vengeance. On a juré de réprimer les désirs charnels qui combattent contre l’ame ; de s’abtenir de l’apparence même du mal ; de haïr les péchés qui paroissent les plus légers, qui sans tuer d’un seul coup, ne laissent pas d’affoiblir & de préparer souvent aux chutes les plus déplorables.

On a juré de porter la coignée à la racine de l’arbre ; d’ôter à la concupiscence l’empire, puisqu’on ne peut lui ôter la vie ; de l’attaquer jusques dans ses retranchemens ; de la poursuivre dans tous les endroits qui lui servent de retraite ; de réduire en servitude son propre corps, qui paroît être son complice & d’intelligence avec elle ; & de le forcer de lui désobéir & de lui refuser son ministére : voilà ce qu’on a promis. Qui oseroit dire que le Théatre n’est point un obstacle à l’accomplissement de ces grands vœux, ne sauroit guéres ce que c’est que la Comédie. Continuons d’en développer le crime. Montrons-le dans ses Acteurs.