AVERTISSEMENT.
Tertullien composa cet ouvrage à l’occasion des jeux séculaires, que l’Empereur Sévère fit célébrer la douzième année de son empire, et la 205. de Jésus-Christ, selon Pamélius. Quelques Chrétiens peu instruits, ou présomptueux s’imaginaient, que sans blesser leur conscience ils pouvaient assister aux spectacles du Cirque, du Théâtre, du Stade et de l’Amphithéâtre. L’Auteur s’applique à leur montrer, qu’ils se trompent. Il commence par réfuter les faux raisonnements, dont on se servait pour prouver, qu’il n’y a rien de criminel dans cette espèce de plaisirs : Il fait voir ensuite, que ces spectacles sont défendus aux Chrétiens. 1°. Par l’Ecriture Sainte. 2°. Par le renoncement qu’ils ont fait dans le Baptême aux vanités et aux plaisirs de la terre ; mais surtout à l’idolâtrie, de laquelle il montre fort au long, que les spectacles tirent leur origine. 3°. Par l’obligation que nous impose l’esprit du Christianisme, auquel la police même du monde n’est pas toujours contraire. Enfin il conclut par une instruction morale, en remontrant aux chrétiens, qu’ils ne doivent chercher d’autre plaisir sur la terre, que celui d’une bonne conscience ; et en les exhortant à se représenter souvent à eux-mêmes le plus grand de tous les spectacles, qui est celui du Jugement dernier.