(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre »
/ 687
(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre »

K. — (4. Quia perit ibi devotio.) Et qui que vous soyez, vous perdez le temps qui est si cher qu’il ne se recouvre jamais, temps qui vous est accordé pour faire votre salut, temps que vous devriez acheter bien précieusement, temps dont un petit quart d’heure serait beaucoup estimé et utilement employé par tant de pauvres âmes qui sont en enfer ou en purgatoire. Vous éteignez en vous l’esprit de piété, de charité et de pénitence, l’esprit de piété et de dévotion. Tertullien dit fort bien : Deus præcepit Spiritum-Sanctum, utpote pro naturæ suæ bono tenerum et delicatum, cum tranquillitate, et lenitate, et quiete, et pace tractare (Tertul. cap. 11. de Spectaculis.). L’esprit de dévotion est comme un baume précieux, comme l’essence d’une eau cordiale : rien ne s’évente si aisément, il ne faut qu’une heure de dissolution pour ruiner en vous le recueillement et l’esprit de piété que vous aurez amassé en plusieurs semaines de méditation et d’oraison. On ne parle jamais de Dieu au bal ni à la comédie ; et si, aux festins et aux collations, on parle de Dieu ou des choses divines, de la dévotion ou des personnes dévotes, ce n’est ordinairement que pour se railler et faire des contes à plaisir.