G. — (6.° Rationibus : 1. Ob sanctitatem, etc.) Vous me direz : Je ne suis pas Jésus, je ne suis pas un saint, je n’ai pas l’ambition de le devenir, je me contente d’être sauvé ; je ne suis pas obligé d’être saint. Vous n’êtes pas obligé d’être saint, dites-vous : vous vous trompez, S. Paul dit aux fidèles : La volonté de Dieu est que vous vous rendiez saints ; votre vocation est d’être saints ; Dieu nous a choisis en Jésus-Christ avant tous les siècles pour être saints et immaculés. Et aux Hébreux : Tâchez d’avoir la paix et la sainteté sans laquelle personne ne verra Dieu15. Ne sommes-nous pas obligés de faire la volonté de Dieu, de nous conformer aux desseins qu’il a sur nous, de suivre notre vocation et d’y être fidèles ?
Vous voulez être sauvé, et vous ne vous souciez pas d’être saint, ce sont deux choses incompatibles. Vous n’êtes pas le Christ ; non, mais vous êtes chrétien, et en cette qualité vous êtes obligé de vivre, d’agir et de parler comme lui ; vous êtes son serviteur, vous êtes tenu de le suivre ; vous êtes son disciple, vous devez l’imiter ; vous êtes un de ses membres, vous devez être animé de son esprit. Il nous disait à la fin de sa vie : Je vous ai donné l’exemple pour faire comme j’ai fait. Son Apôtre nous dit : Celui qui n’a pas l’esprit de Jésus-Christ n’est pas à lui16 ; peut-on être sauvé sans appartenir à Jésus-Christ ? Quand on vous a baptisé, vous avez renoncé à ces folies, vous vous êtes engagé par promesse expresse de fuir ces pompes du diable ; si vous y retournez, vous êtes un perfide, un faussaire et un déloyal. Si vous n’étiez pas encore baptisé, on ne vous donnerait pas le baptême sans vous faire promettre de les éviter. Hé ! comment peut-on vous accorder la communion qui est bien plus que le baptême ? comment peut-on vous donner l’absolution, ayant la volonté de fausser les promesses que vous avez faites si solennellement à Jésus par la bouche de vos parrains et de vos marraines, à la face de l’Eglise, et sur laquelle vous avez été reçu à la participation des sacrements ? Certes, votre confesseur se gardera bien de vous absoudre s’il sait son devoir, ou s’il est fidèle à son maître ; il vous remontrera que ces danses et autres semblables assemblées sont des écoles de tous vices, des fourmilières de mille péchés.