(1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -
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(1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -

a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france.

Chevalier des Ordres du Roi, Commandant, et ci-devant Capitaine Lieutenant de la Compagnie des deux cents Chevaux Légers de la Garde ordinaire du Roi, Lieutenant Général de ses Armées, Gouverneur des Villes et Citadelles d’Amiens et de Corbie, Vidame d’Amiens, Baron de Picquigny et Châtelain de Vignacourt, Flexicourt, etc.

MONSEIGNEUR,

Les faveurs que je tiens de votre protection, m’ont engagé à vous dédier cet ouvrage. C’est un hommage public que vous devait ma reconnaissance. Votre bonté me fait espérer qu’il ne vous sera pas désagréable. On ne sera point étonné de voir, MONSEIGNEUR, votre illustre nom à la tête d’un Livre contre les Spectacles ; il y a longtemps qu’on vous voit allier les talents militaires avec les vertus Chrétiennes ; le même Seigneur, qui dans les Batailles d’Oudenarde et de Malplaquet, signala sa valeur, est compté pour un Héros du Christianisme. Ces exemples ne sont pas rares dans votre Maison ; sans recourir à l’an mille, temps où elle possédait déjà des Fiefs de l’Empire ; la France n’a-t-elle pas vu Louis Charles d’Albert votre aïeul, se dépouiller des Grandeurs humaines, pour se consacrer à la pratique des vertus Chrétiennes, après avoir donné en plusieurs occasions, des preuves singulières de ce courage héréditaire dans votre famille. Que ne m’est-il permis, MONSEIGNEUR, de louer les Grands hommes qu’elle a produits ? Je trouverais, dans le quatorzième siècle Thomas d’Albert Damoiseau, qui à la tête de dix-sept Ecuyers de sa Compagnie, conserva à son Souverain, une grande partie du Languedoc. Quel vaste sujet d’Eloges ne me fourniraient pas votre Trisaïeul, qui rendit les mêmes services aux Rois Henri III et Henri IV. Charles d’Albert Duc de Luynes votre Bisaïeul, que ses vertus politiques et son zèle pour les intérêts de son Maître, portèrent au plus haut degré d’élévation, et où son mérite le soutint contre les efforts de l’ambition et de l’envie. Enfin, MONSEIGNEUR, que n’aurais-je pas à dire même en rapportant simplement ces différentes Expéditions en Flandres et dans la Franche-Comté, où Votre illustre Père se fit une réputation qui ne mourra jamais. Mais votre modestie encore plus rare que vos vertus, ne me pardonnerait pas des louanges si bien méritées. Je me borne donc à prier le Seigneur pour la conservation d’une Maison qui donne tant de grands hommes à l’Eglise et à l’Etat.

J’ai l’honneur d’être avec un très profond respect,

MONSEIGNEUR,

Vôtre très humble, et très obéissant Serviteur, ***