Chapitre II.
Le métier de comédien▶ est mauvais par lui-même, et rend
infâmes ceux qui l’exercent.
« Quiconque monte sur le théâtre est infâme. »
Pour peu qu’on ait de bon sens, on reconnaîtra facilement qu’il est impossible de
concilier le métier de ◀comédien▶ avec les devoirs du christianisme : car,
« lorsqu’un ◀comédien▶ veut jouer une passion, dit Bossuet1, il faut qu’il la joue le plus naturellement qu’il lui est
possible ; il faut qu’il rappelle autant qu’il est en lui celles qu’il a ressenties, et
que, s’il était chrétien, il aurait tellement noyées dans les larmes de la pénitence,
qu’elles ne reviendraient jamais à son esprit, ou n’y reviendraient qu’avec horreur.
Mais, pour les rendre plus expressives, il faut qu’elles lui reviennent avec tous leurs
agréments empoisonnés et toutes leurs grâces trompeuses »
: il faut même qu’il
les excite en lui-même, que son âme se les imprime pour pouvoir les exprimer
extérieurement par les gestes et par les paroles. Il faut donc que ceux qui représentent
la passion d’amour en soient touchés pendant qu’ils la représentent.
Est-il facile après cela d’effacer de son esprit cette impression qu’on y
a volontairement excitée ? Est-il possible qu’elle n’y laisse pas une grande disposition à
se livrer à cette passion qu’on a bien voulu ressentir ? Quand on pense que les ◀comédiens▶
passent leur vie toute entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à
représenter devant les spectateurs, l’image de quelque vice, et qu’ils sont obligés
d’exciter en eux des passions vicieuses, on ne peut s’empêcher de reconnaître que la
comédie est par sa nature même une école et un exercice du vice, et qu’il est impossible
d’allier ce métier avec la pureté de la religion ; que c’est un métier profane et indigne
d’un chrétien.
« En commençant par observer les faits avant de raisonner sur les causes, dit
Jean-Jacques Rousseau2, je vois en général que l’état de ◀comédien▶ est un état de
licence et de mauvaises mœurs ; que les hommes y sont livrés au désordre ; que les
femmes y mènent une vie scandaleuse ; que les uns et les autres, avares et prodigues à
la fois, toujours accablés de dettes, et toujours versant l’argent à pleines mains, sont
aussi peu retenus sur leurs dissipations que peu scrupuleux sur les moyens d’y pourvoir.
Je vois encore que par tout pays leur profession est déshonorante ;
que ceux qui l’exercent, excommuniés ou non, sont partout méprisés, et
qu’à Paris même, où ils disent avoir plus de considération, un bourgeois craindrait de
les fréquenter. Au reste, ce mépris est plus fort partout où les mœurs sont plus pures :
c’est pourquoi il y a des pays d’innocence et de simplicité où le métier de ◀comédien▶ est
presque en horreur. Voilà des faits incontestables. Et l’on dit qu’il n’en résulte que
des préjugés : j’en conviens ; mais ces préjugés étant universels, il en faut chercher
une cause universelle. Je pourrais imputer ces préjugés aux déclamations des prêtres, si
je ne les trouvais établis chez les Romains avant la naissance du christianisme, et non
seulement courant vaguement dans l’esprit du peuple, mais autorisés par des lois
expresses, qui déclaraient les acteurs infâmes, leur ôtaient le titre et les droits de
citoyens romains, et mettaient les actrices au rang des prostituées. Ici toute autre
raison manque hors celle qui se tire de la nature des choses. Les prêtres païens, plus
favorables que contraires à des spectacles qui faisaient partie de jeux consacrés à la
religion, n’avaient aucun intérêt à les décrier, et ne les décriaient pas en effet.
Cependant on pouvait dès lors se récrier, comme plusieurs le font, sur l’inconséquence
de déshonorer des gens qu’on protège, qu’on paie, qu’on pensionne ; ce qui, à vrai dire,
ne me paraît pas si étrange ; car il arrive
quelquefois que
l’Etat encourage et protège des professions déshonorantes, mais devenues comme
nécessaires, sans que ceux qui les exercent en doivent être plus considérés pour
cela.
« On a écrit que ces flétrissures étaient moins imposées à de vrais ◀comédiens▶,
qu’à des histrions et farceurs qui souillaient leurs jeux d’obscénités et d’indécences :
mais cette distinction est insoutenable ; car les mots de ◀comédien▶ et
d’histrion étaient parfaitement synonymes, et n’avaient d’autre
différence, sinon que l’un était grec et l’autre étrusque. Cicéron, dans le livre de
l’Orateur, appelle histrions les plus grands acteurs que Rome ait jamais eus, Esope et
Roscius. Dans son plaidoyer pour ce dernier, il plaint un si honnête homme d’exercer un
métier si peu honnête. Loin de distinguer entre les ◀comédiens▶, histrions et farceurs, ni
entre les acteurs des tragédies et des comédies, la loi couvre indistinctement du même
opprobre tous ceux qui montent sur le théâtre :
« Quisquis in scenam
prodierit, ait prætor, infamis est. »
Je ne sache qu’un seul peuple qui
n’ait pas eu là-dessus les maximes de tous les autres ; ce sont les Grecs. Il est
certain que chez eux la profession du théâtre était si peu déshonnête, que la Grèce
fournit des exemples d’acteurs chargés de certaines fonctions publiques, soit dans
l’Etat, soit en ambassade. Mais on pourrait trouver aisément les raisons
de cette exception. 1°. La tragédie ayant été inventée chez les Grecs,
aussi bien que la comédie, ils ne pouvaient jeter d’avance une impression de mépris sur
un état dont on ne connaissait pas encore les effets. Et quand on commença à les
connaître, l’opinion publique avait déjà pris son pli. 2°. Comme la tragédie avait
quelque chose de sacré dans son origine, d’abord ces acteurs furent regardés plutôt
comme des prêtres que comme des baladins. 3°. Tous les sujets des pièces n’étant tirés
que des antiquités nationales, dont les Grecs étaient idolâtres, ils voyaient dans ces
mêmes acteurs moins des gens qui jouaient des fables, que des citoyens instruits qui
représentaient aux yeux de leurs compatriotes l’histoire de leur pays. 4°. Ce peuple,
enthousiaste de sa liberté jusqu’à croire que les Grecs étaient les seuls hommes libres
par nature, se rappelait avec un vif sentiment de plaisir ses anciens malheurs et les
crimes de ses maîtres. Ces grands tableaux l’instruisaient sans cesse, et il ne pouvait
se défendre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°. La tragédie
n’étant d’abord jouée que par des hommes, on ne voyait point sur le théâtre ce mélange
scandaleux d’hommes et de femmes, qui fait des nôtres autant d’écoles de mauvaises
mœurs. 6°. Enfin, leurs théâtres n’étaient point élevés par l’intérêt et par l’avarice ;
les spectateurs n’y étaient pas mis à contribution.
Ces grands
et superbes spectacles, donnés sous le ciel, à la face de toute une nation, n’offraient
de toutes parts que des combats et des victoires, des prix et des objets capables
d’inspirer aux Grecs une ardente émulation, et d’échauffer leurs cœurs de sentiments
d’honneur et de gloire.
« C’est au milieu de cet imposant appareil, si propre à élever et remuer l’âme,
que les acteurs, animés du même zèle, partageaient, selon leurs talents, les honneurs
rendus aux vainqueurs des jeux, souvent aux premiers hommes de la nation. Je ne suis pas
surpris que, loin de les avilir, leur métier exercé de cette manière leur donnât cette
fierté de courage et ce noble désintéressement qui semblent quelquefois élever l’acteur
à son personnage. Avec tout cela, jamais la Grèce, excepté Sparte, ne fut citée en
exemple de bonnes mœurs, et Sparte, qui ne souffrait point de théâtre, n’avait garde
d’honorer ceux qui y montent.
« Revenons aux Romains, qui, loin de suivre à cet égard l’exemple des Grecs, en
donnèrent un tout contraire. Quand leurs lois déclaraient les ◀comédiens▶ infâmes,
était-ce dans le dessein d’en déshonorer la profession ? quelle eût été l’utilité d’une
disposition si cruelle ? Elles ne la déshonoraient point ; elles rendaient seulement
authentique le déshonneur qui en est inséparable : car jamais les bonnes lois ne
changent la nature des choses ; elles ne font que la suivre ; et celles-là
seules sont observées. Il ne s’agit donc pas de crier d’abord contre ces
préjugés, mais de savoir premièrement si ce ne sont que des préjugés, si la profession
de ◀comédien▶ n’est point en effet déshonorante en elle-même : car, si par malheur elle
l’est, nous aurons beau statuer qu’elle ne l’est pas ; au lieu de la réhabiliter, nous
ne ferons que nous avilir nous-mêmes.
« Qu’est-ce que le talent d’un ◀comédien▶ ? L’art de se contrefaire, de revêtir un
autre caractère que le sien, de paraître différent de ce qu’on est, de se passionner de
sang-froid, de dire autre chose que ce qu’on pense, aussi naturellement que si on le
pensait réellement, et d’oublier enfin sa propre place à force de prendre celle
d’autrui. Qu’est-ce que la profession du ◀comédien▶ ? Un métier par lequel il se donne en
représentation pour de l’argent, se soumet à l’ignominie et aux affronts qu’on achète le
droit de lui faire, et met publiquement sa personne en vente. J’adjure tout homme
sincère s’il ne sent pas au fond de son âme qu’il y a dans ce trafic de soi-même quelque
chose de servile et de bas.
« Quel est au fond l’esprit que le ◀comédien▶ reçoit de son état ? un mélange de
bassesse, de faussetés, de ridicule orgueil et d’indigne avilissement, qui le rend
propre à toutes sortes de personnages, hors le plus noble de tous, celui d’homme qu’il
abandonne.
« Le ◀comédien▶ cultive, pour tout métier, le talent de tromper les hommes, de
s’exercer à des habitudes qui, seraient-elles innocentes au théâtre, ne servent partout
ailleurs qu’à mal faire. Ces hommes si bien parés, si bien exercés au ton de la
galanterie et aux accents de la passion, n’abuseront-ils jamais de cet art pour séduire
les jeunes personnes ? ces valets filous, si subtils de la langue et de la main sur la
scène, dans le besoin d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de
distractions utiles ? ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue ou d’un père
avare pour celle de Léandre ou d’Argan ? Partout la tentation de mal faire augmente avec
la facilité ; et il faudrait que les ◀comédiens▶ fussent plus vertueux que les autres
hommes, s’ils n’étaient pas plus corrompus.
« L’orateur, dit-on, paie de sa personne ainsi que le ◀comédien▶. La différence est
grande : quand l’orateur se montre, c’est pour parler et non pour se donner en
spectacle. Il ne représente que lui-même ; il ne fait que son propre rôle ; il ne parle
qu’en son propre nom ; il ne dit et il ne doit dire que ce qu’il pense. L’homme et le
personnage étant le même être, il est à sa place ; il est dans le cas de tout autre
citoyen qui remplit les fonctions de son état.
« Mais le ◀comédien▶ sur la scène, étalant d’autres sentiments que les siens, ne
disant que ce qu’on
lui fait dire, représentant souvent un
titre chimérique, s’anéantit, pour ainsi dire, s’annule avec son héros ; et dans cet
oubli de l’homme, s’il en reste encore quelque chose, c’est pour être le jouet des
spectateurs.
« Que dirai-je de ceux qui semblent avoir peur de valoir trop par eux-mêmes, et se
dégradent jusqu’à représenter des personnages auxquels ils seraient bien fâchés de
ressembler ? C’est un grand mal sans doute de voir tant de scélérats faire des rôles
d’honnêtes gens : mais y a-t-il rien de plus odieux, de plus choquant et de plus lâche
que de voir sur le théâtre celui qui se dit honnête homme, faire le rôle d’un scélérat,
et déployer tout son talent pour faire valoir de criminelles maximes ? Hélas ! à cet
égard, les poètes dramatiques n’ont-ils pas à se faire le même reproche ? Je n’ai jamais
pu concevoir quel plaisir on peut prendre à imaginer et à composer le personnage d’un
scélérat, à se mettre à sa place, tandis qu’on le représente, à lui prêter l’éclat le
plus imposant. Je plains beaucoup les auteurs de tant de tragédies pleines d’horreurs,
lesquels passent leur vie à faire agir et parler des gens qu’on ne peut écouter ni voir
sans souffrir. Il me semble qu’on devrait souffrir d’être condamné à un travail si
cruel. S’il est vrai qu’il y en a qui prétendent s’en faire un amusement pour l’utilité
publique : j’admire leurs talents et leur beau génie ; mais je remercie Dieu
de ne me les avoir pas donnés. Je reviens aux ◀comédiens : quelle source
de mauvaises mœurs n’ont-ils pas dans le désordre des actrices, qui force et entraîne
celui des acteurs ? Mais pourquoi, dit-on, ce désordre est-il inévitable ? Ah !
pourquoi ? Dans tout autre temps on n’aurait pas besoin de le demander ; mais dans ce
siècle, où règnent si fièrement les préjugés et l’erreur sous le nom de philosophie, les
hommes, abrutis par leur vain savoir, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et
leur cœur à celle de la nature.
« Je demande comment un état dont l’unique objet est de se montrer au public, et,
qui pis est, de se montrer pour de l’argent, conviendrait à d’honnêtes femmes, et
pourrait compatirl en elles avec la modestie et les bonnes mœurs. A-t-on besoin même de
disputer sur les différences morales des sexes, pour sentir combien il est difficile que
celle qui se met à prix en représentation, ne s’y mette bientôt en personne, et ne se
laisse jamais tenter de satisfaire des désirs qu’elle prend tant de soin d’exciter ?
Quoi ! malgré mille précautions, une femme honnête et sage, exposée au moindre danger, a
bien de la peine encore à se conserver un cœur à l’épreuve ; et ces jeunes personnes
audacieuses, sans autre éducation qu’un système de coquetterie et des rôles amoureux,
dans une parure immodeste, sans cesse entourées d’une jeunesse ardente et téméraire, au
milieu
des douces voix de l’amour et du plaisir, résisteront à
leur âge, à leur cœur, aux objets qui les environnent, aux discours qu’on leur tient,
aux occasions toujours renaissantes, et à l’or auquel elles sont d’avance à demi
vendues ! Il faudrait nous croire une simplicité d’enfant, pour vouloir nous en imposer
sur ce point. Le vice a beau se cacher dans l’obscurité ; son empreinte est sur les
fronts coupables : l’audace d’une femme est le signe assuré de sa honte : c’est pour
avoir trop à rougir qu’elle ne rougit plus ; et, si quelquefois la pudeur survit à la
chasteté, que doit-on penser de la chasteté, quand la pudeur même est
éteinte ?
« Supposons, si l’on veut, qu’il y ait eu quelques exceptions : supposons qu’il en soit jusqu’à trois que l’on pourrait nommer : je veux bien
croire pour un moment ce que je n’ai jamais vu ni ouï dire. Appellerons-nous un métier
honnête celui qui fait d’une honnête femme un prodige, et qui nous porte à mépriser
celles qui l’exercent, à moins de compter sur un miracle continuel ? L’immodestie tient
si bien à leur état, et elles le sentent si bien elles-mêmes, qu’il n’y en a pas une qui
ne se crût ridicule de feindre, au moins de prendre pour elle les discours de sagesse et
d’honneur qu’elle débite au public. Et, de peur que ses maximes sévères ne fissent un
progrès nuisible à son intérêt, l’actrice est toujours
la
première à parodier son rôle, et à détruire son propre ouvrage. Elle quitte, en
atteignant la coulisse, la morale du théâtre, aussi bien que la dignité ; et, s’il était
vrai qu’on prît quelquefois des leçons de vertu sur la scène, on va bien vite les
oublier dans les foyers.
« Quelle mère, s’écrie Bossuetm, je ne dis pas chrétienne, mais tant soit peu honnête,
n’aimerait pas mieux voir sa fille dans le tombeau que sur le théâtre ? Quoi !
l’a-t-elle élevée si tendrement et avec tant de précautions pour cet opprobre ?
L’a-t-elle tenue nuit et jour, pour ainsi parler, sous ses ailes avec tant de soin
pour la livrer au public, et en faire un écueil de la jeunesse ? Qui ne regarde ces
malheureuses chrétiennes, si elles le sont encore, dans une profession si contraire
aux vœux de leur baptême, comme des esclaves exposées en qui la pudeur est éteinte ?
quand ce ne serait que par tant de regards qu’elles attirent, et par tous ceux
qu’elles jettent, elles que leur sexe avait consacrées à la modestie, dont l’infirmité
naturelle demandait la sûre retraite d’une maison bien réglée : et voilà qu’elles
s’étalent elles-mêmes en plein théâtre avec tout l’attirail de la volupté, comme ces sirènes dont parle Isaïe, qui font leur demeure dans
le temple de la volupté ; dont les regards sont mortels, et qui reçoivent de
tous côtés, par les applaudissements qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent
par leur chant. »
Elles s’immolent à l’incontinence
publique d’une manière plus dangereuse qu’on ne ferait dans les lieux qu’on n’ose
nommer. On les encourage par l’attrait du gain et des applaudissements. On s’inquiète
peu qu’elles se perdent ou en perdent une infinité d’autres avec elles, pourvu qu’elles
divertissent et qu’elles amusent. Est-ce là se conduire en chrétien ? est-ce là même se
conduire en homme ? Madame Henriette de France, fille de Louis XV, disait à une personne
qu’elle honorait de sa confiance, qu’elle ne concevait pas comment on pouvait goûter
quelque plaisir aux représentations du théâtre, et que c’était pour elle un vrai
supplice. « Sitôt, ajoutait-elle, que je vois paraître les premiers acteurs sur
la scène, je tombe tout à coup dans la plus profonde tristesse. Voilà, me dis-je à
moi-même, des hommes qui se damnent de propos délibéré pour me divertirn. »
Quand même on ne prendrait aucun mal à la représentation des pièces théâtrales, ne se
rend-on pas coupable en contribuant à entretenir les autres dans une profession frappée
des anathèmes de l’Eglise, et digne de l’être par la vie scandaleuse et libertine de la
plupart de ceux qui l’exercent, par tous les désordres secrets ou publics dont ils sont la
cause ? Ne se croirait-on pas coupable de contribuer, par des dons volontaires, à
entretenir dans le crime et le libertinage des
courtisanes ou
d’autres personnes de mauvaise vie ? Il n’est pas permis de contribuer à l’amusement
public, lorsque cet amusement est une occasion de pécher pour plusieurs. S’il est
quelquefois permis de tolérer un mal pour en empêcher un plus grand, il ne l’est jamais
d’y coopérer même pour faire un bien. C’est la doctrine de saint Paul : « Non
faciamus mala ut eveniant bonao. »