Chapitre premier.
Origine des Spectacles.
« Chez nos dévots aïeux, le théâtre abhorréFut longtemps, dans la France, un plaisir ignoré,De pèlerins, dit-on, une troupe grossière,En public à Paris, y monta la première,Et sottement zélée en sa simplicitéJoua les Saints, la Vierge et Dieu par piété. »Boileau, Art Poétique, Chant III.
L’art dramatique est né chez les Grecs de la folie et de l’ivresse que
Bacchus inspirait. On lui sacrifiait un bouc. Pendant le sacrifice, le peuple et les
prêtres chantaient▶ en chœur des hymnes qui furent nommées tragédies ou
chants de bouc. On y promenait un homme travesti en silène monté sur
un âne. Il s’y joignit d’autres, barbouillés de lie, qui ◀chantaient▶ les louanges du dieu
des buveurs. Par la suite, pour réveiller la monotonie de ces chansons, Thespis
introduisit un acteur
qui faisait quelques récits ; il allait de
bourg en bourg. Solon eut la curiosité d’aller voir ses représentations et ses fictions
tragiques ; il en fut si indigné qu’il lui dit : « N’as-tu pas honte de mentir
ainsi devant tant d’honnêtes gens ? »
Thespis lui répondit qu’il était permis de
mentir pour le divertissement des autres : « Nous verrons,
répliqua Solon, si nos lois jugeront de pareils jeux dignes de récompense et
d’honneur. »
Solon lui défendit en effet de jouer ses pièces à Athènes. Eschyle
augmenta le nombre des acteurs pour former des dialogues. Il leur donna un masque et des
habits décents. Il leur fit porter une chaussure haute appelée cothurne.
Il leur construisit un théâtre au lieu de tombereau. Sophocle lui enleva le prix de la
tragédie. Eschyle, ne pouvant supporter cet affront, s’éloigna d’Athènes. Euripide fut le
rival de Sophocle. Ils portèrent cet art à la plus grande perfection ; ils le rendirent
par là encore plus dangereux qu’il ne l’était auparavant ; et depuis ce temps, ses
résultats moraux ont toujours été de flatter les passions du cœur, et de faire éprouver
successivement aux spectateurs l’amour et la haine, la compassion et la cruauté.
La comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la tragédie : elle dut sa
naissance aux bouffonneries et aux obscénités des satyres bachiques ; car, de tous les
dieux, celui sans contredit qui était le plus propre à faire inventer
la tragédie et la comédie était Bacchus. Aussi les théâtres furent-ils
toujours sous la protection de ce dieu. Il fallait que tous les poètes lui rendissent
quelques hommages. Epigène ayant le premier fait jouer un drame dont le sujet était
étranger à Bacchus, les spectateurs s’écrièrent : « Il n’y a rien là qui regarde
Bacchus »
: ce qui devint dans la suite un proverbe que l’on appliquait à ceux
qui ne traitaient pas la matière qu’ils devaient traiter.
La scène comique dans les commencements était une représentation d’après nature ; les personnes y étaient désignées par leurs noms. On y jouait les philosophes vivants et même les dieux. Les magistrats s’en amusaient beaucoup ; mais, lorsqu’on eût osé les jouer eux-mêmes, ils trouvèrent que la plaisanterie passait les bornes ; ils défendirent ce genre de comédie. Comme la malignité a trop de charmes, on chercha à éluder la loi. On continua à jouer des aventures, en déguisant les noms des personnes ; et, comme la ressemblance y était ménagée de manière qu’on pût aisément y reconnaître ceux que l’on jouait, il fallut une nouvelle loi pour défendre de faire la satire personnelle des citoyens. Il ne fut plus permis que de faire la satire générale de la vie et des mœurs. La comédie n’en devint pas moins nuisible aux bonnes mœurs que la tragédie. On fit un recueil de stratagèmes pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverserb tous les pères, maris, maîtres, exciter l’amour du libertinage, et le faciliter par le jeu infâme des valets, des soubrettes et des confidents, qui furent toujours dans la comédie les rôles les plus intéressantsc.
« A Rome, la comédie fut d’abord un spectacle très grossier, digne des mœurs de
ceux qui l’y introduisirent. On la regardait alors comme un acte de religion capable de
fléchir la colère des dieux. Ce n’était qu’une espèce de danse de village au son de la
flûte, et à la suite de la danse venait un histrion qui récitait des vers rudes et sans
art, pleins de traits de raillerie lancés au hasard sur les spectateurs, selon qu’ils se
montraient plus ou moins ridicules. La première comédie fut jouée environ quarante ans
après la mort de Sophocle et d’Euripide, trois cent soixante-six ans avant Jésus-Christ.
Ce genre de spectacle se perfectionna peu à peu, et les différents degrés par lesquels
il passa produisirent plusieurs sortes de comédies. Dans les unes, les acteurs portaient
la robe prétexte
d comme représentant les actions de ce qu’il y
avait de plus distingué dans la républiquee. »
Dans d’autres, on représentait les actions
des gens de la lie du peuple qui fréquentaient les cabarets.
Il y avait aussi à Rome des mimes et des pantomimes qui jouaient toutes sortes de sujets
tragiques
et comiques, sans rien prononcer. Ils se faisaient
entendre par le seul moyen des gestes et des mouvements du corps. « Auguste, qui
avait établi les premiers, et qui les favorisait tous, fut obligé de faire des lois pour
prévenir et pour réprimer la licence des théâtres et surtout des pantomimes. Il défendit
aux jeunes gens de l’un et de l’autre sexe d’assister à ceux qui se faisaient la nuit.
Il empêcha que les femmes allassent aux jeux des athlètes, parce qu’ils combattaient
ordinairement nus. Il prescrivit des règles aux comédiens. Ayant su qu’un acteur nommé
Stéphanion avait pour serviteur une femme déguisée en garçon, il le fit fouetter sur les
trois théâtres de la ville, et il le bannit. Toutes les précautions d’Auguste ne purent
prévenir les abus. Les maris et les femmes, dit Sénèque, se disputaient à qui leur
ferait plus d’honneur. Cette passion devint si indécente, que, sous le règne de Tibère,
le sénat fut obligé de rendre un décret pour défendre aux sénateurs de fréquenter les
écoles des pantomimes, et aux chevaliers de leur faire cortège :
« Tant il est
vrai, dit un auteur, que les professions les plus infâmes
peuvent parvenir à être honorées, quand elles servent à l’amusement des
grands ! »
Tibère se vit même obligé de chasser de Rome et de toute l’Italie
tous les comédiens et les pantomimes qui s’y trouvaient, à cause de leur débauche
scandaleuse. Caligula les rappela, et Néron eut
aussi lieu de les
chasser ; mais cet empereur, qui était fait pour protéger de tels gens, les fit ensuite
revenir. Nerva les rétablit ; Trajan les supprima ; Adrien consentit à leur retour.
Héliogabale alla jusqu’à les honorer, et leur donna des habits de soie ; il en choisit
même un pour être préfet du prétoire. Cette conduite était digne d’un prince dont la
corruption n’eut pas de bornes. Alexandre Sévère leur ôta leurs robes précieuses. Il ne
leur donna ni or ni argent, mais seulement quelques pièces de monnaie de cuivre : il ne
souffrit jamais à sa table les jeux scéniques. Cependant il aimait les spectacles ; mais
il se serait reproché l’argent qu’il y aurait employé. Il voulait que l’on traitât comme
des esclaves et des personnes infâmes les comédiens et tous ceux qui servaient à
divertir le peuple aux dépens des mœursf. »
Les Romains portèrent dans les provinces qu’ils conquirent le goût qu’ils avaient pour les spectacles. Les troupes qui y étaient dispersées y faisaient représenter les jeux qui étaient le plus en usage à Rome. Mais les attaques successives que l’empire eut à essuyer, et qui, enfin, dans le cinquième siècle, le détruisirent dans l’Occident, firent cesser des jeux qui ne pouvaient se concilier avec les fréquentes inondationsg des barbares. Ceux-ci, ayant embrassé le christianisme, oublièrent des spectacles si incompatibles avec la morale chrétienne. Cependant il resta toujours quelques traces des jeux scéniques et bouffons. On vit toujours des mimes errants de province en province, de nation en nation, porter la semence de cette mauvaise plante que le christianisme avait arrachée : elle se conserva presque sans interruption en Italie. Cependant, jusqu’au treizième siècle, il n’y eut point de représentations publiques ; elles se faisaient dans des maisons particulières.
Les représentations théâtrales ne recommencèrent qu’en faveur des mystères de la religion qu’on s’avisa de mettre en action : ces pieuses scènes préparèrent le rappel des anciens jeux scéniques, qui reparurent successivement chez les peuples modernes ; mais ce ne fut d’abord qu’un mélange de farces jouées concurremment avec les mystères. Elles commencèrent à reparaître en Espagne dans le quinzième siècle, et dans le siècle suivant en Italie, en Angleterre, en Hollande et en Allemagne.
Les Francs, qui s’emparèrent des Gaules, n’avaient pas la moindre idée des spectacles que la domination romaine y avait établis. Ils pouvaient d’autant moins y prendre goût, qu’ils n’entendaient ni la langue latine ni la romaine rustique, qui étaient les seules en usage dans le pays. Il n’y avait que les mimes et les pantomimes qui s’y étaient continués plus facilement ; parce que leurs jeux ne consistaient qu’en concerts, qu’en danses et qu’en gesticulations, qui sont de toutes les langues. Dans les premiers siècles de notre monarchie, nos rois, occupés à conserver ou à étendre leurs conquêtes, négligèrent longtemps les jeux et les plaisirs. Il n’y avait point alors d’autres divertissements publics que ces fêtes nationales, qui étaient données à l’occasion d’événements intéressants, auxquelles les grands de la nation étaient invités. Telles étaient ces fêtes qui avaient lieu lorsque nos rois tenaient leurs cours plénières. Elles s’ouvraient ordinairement par une messe solennelle, qui était suivie d’un repas splendide. Les amusements de l’après-dîner étaient la pêche, la chasse, le jeu et le spectacle d’animaux, comme d’ours, de chiens, de singes qu’on avait habitués à différents exercices. On vit paraître ensuite successivement les mimes, les histrions ou farceurs, les poètes provençaux, qui furent appelés troubadours ou trouvères, à cause de leurs inventions. Les poésies des poètes provençaux furent appelées romans, parce qu’elles étaient écrites dans un idiome qui tirait son origine de la langue latine ou romaineh.
Comme tous les vers se faisaient alors sans étude et sans science, la noblesse ne dédaigna pas d’en faire ; tel qui, par le partage de sa famille, n’avait que la moitié ou le quart d’un vieux château, allait quelque temps courir le monde en rimant, et revenait acquérir le château. On les payait en armes, en draps et en argent. Ils avaient à leur suite quelques ménestrels ou jongleurs, qui ◀chantaient sur leurs harpes ou sur leurs vielles les vers des troubadours ou trouvères. Il y avait de ces représentations privées mêlées de musique et de jeux, qu’on donnait dans les banquets royaux, et qui, pour cette raison, étaient appelées entremets.
Parmi les mimes, dont les jeux consistaient en récits bouffons et en gesticulations, il y
en eut qui firent des tours d’adresse et de force avec des épées ou des bâtons, et qui
pour cela furent appelés bateleurs. Ils allaient de ville en ville, et,
lorsque dans leurs routes ils avaient à payer des péages, ils étaient autorisés à payer le
péager par leurs jeux ou par les tours de leurs singes. Ce qui a donné lieu à ce proverbe
populaire : « Payer en monnaie de singes ou en gambades. »
Les troubadours et les ménétriers essuyaient de temps en temps le mépris qu’ils méritaient. Charlemagne, dans une de ses ordonnances, les met au nombre des personnes notées d’infamie. On voit dans ses Capitulaires que les gens vertueux évitaient de voir ces bateleurs et jongleurs. La défense était expressément faite aux ecclésiastiques. On leur faisait un devoir d’en détourner les fidèles par leur exemple et leurs conseils.
Lorsque les grands seigneurs ne furent plus que des courtisans, que le plaisir et l’ambition fixèrent à Paris, on vit cette capitale surchargée d’une multitude de citoyens désœuvrés, dont on crut devoir occuper le loisir, selon le goût du temps, par des représentations pieuses qui furent l’enfance et le bégaiement de nos tragédies, de nos opéras et de nos comédies.
On rapporte communément l’établissement des spectacles de Paris à l’année 1398 ; que des bourgeois de cette ville se réunirent pour donner des représentations de la passion de Jésus-Christ, et pour vivre aux dépens de leurs spectateurs. Le caractère de ces représentations, dont les pèlerins de la Terre-Sainte avaient donné l’idée, procura à la compagnie de leurs inventeurs le privilège d’être érigés en confrérie pieuse. Ils établirent leur théâtre dans une salle de l’hôtel de la Trinité, et ils obtinrent à cet effet des lettres patentes, datées du 4 décembre 1402. Les sujets de leurs poèmes étaient tirés de l’Ecriture sainte et des légendes des saints. Mais on reconnut bientôt l’indécence qu’il y avait à faire servir au plaisir du peuple les mystères de la religion, d’autant plus que, pour plaire à la multitude, on les déshonorait par une mixtion de farces scandaleuses. Les évêques, dans les conciles et dans leurs diocèses, firent des réclamations, qui ne furent pas sans effet pour plusieurs. Le concile de Trente défendit aussi de faire servir l’Ecriture sainte à des sujets de divertissement ; et il ordonna aux évêques de punir les téméraires violateurs de son décret aussi bien que de la parole de Dieu.
Lorsque les confrères de la passion ne purent plus représenter les mystères, ils cédèrent leurs privilèges à une troupe de comédiens qu’on appelait enfants sans souci. Le chef de cette troupe s’appelait le Prince des sots, et leurs drames étaient intitulés la sottise. Ces comédiens, pour se mettre en honneur, commencèrent à donner, sous Charles VI, quelques moralités burlesques. Les clercs des procureurs au parlement transigèrent avec les enfants sans souci pour donner au public de pareilles représentations : ils s’appelaient basochiens. Les clercs de la chambre des comptes et du Châtelet élevèrent aussi des théâtres ; mais ils furent moins fréquentés. Les basochiens et les enfants sans souci eurent la préférence : ils avaient pour auteurs les meilleurs poètes du temps.
La plus célèbre des anciennes farces est celle de Patelin. Le principal personnage de cette pièce est un nommé Patelin ; ses fourberies, ses impostures et ses intrigues étaient si connues, qu’on en fit le sujet d’une pièce de théâtre. C’est ce qui a donné lieu de se servir de ces mots, patelin, patelinage, pour exprimer le caractère d’un homme de mauvaise foi. Ces anciennes farces, dont le mérite consistait en pointes, en équivoques et en bouffonneries, devinrent des satires. Le parlement de Paris réforma cette licence. Il n’y eut que les enfants sans souci qui demeurèrent en possession d’amuser le public.
Enfin le seizième siècle arriva, où l’on s’occupa de l’étude de l’antiquité. On ne trouva
alors plus rien de beau que ce qui avait été pensé et dit par les auteurs du paganisme. On
ne cessait d’accumuler dans les sermons et dans les plaidoyers les citations des anciens
écrivains grecs et latinsi. Les enfants
sans souci s’étaient aperçus que ce n’était pas en jouant des moralités, ou en ne
représentant que les mystères de la religion, qu’ils amusaient le peuple ; ils y
joignirent des farces assorties au goût corrompu du temps : ce qui attira contre eux un
arrêt du parlement qui les supprima en 1584. On voit facilement que « ces arrêts
étaient peu respectés : ils suspendaient les spectacles par intervalle jusqu’à
l’apparition d’un protecteur qui venait dissiper l’orage. Ces alternatives ont paru
jusqu’au rétablissement des lettres sous François Ier. Depuis cette
époque, aussi favorable aux comédiens que pernicieuse à la foi et aux bonnes mœurs, la
comédie a cessé d’être interdite dans le royaume. Ses progrès étaient cependant très
lents. Catherine de Médicis, mère de trois rois, si célèbre dans nos annales, soit qu’on
l’envisage du bon ou du mauvais côté, ajouta les spectacles aux divertissements de la
cour. Elle fit venir d’Italie une troupe de comédiens,
sous le
règne de Henri III.
."« Le luxe, dit Mézerai, qui
cherchait partout des divertissements, appela du fond de l’Italie une bande de
comédiens dont les pièces, toutes d’intrigues, d’amourettes et d’inventions agréables
pour exciter et chatouiller les douces passions, étaient de pernicieuses leçons
d’impudicité. Ils obtinrent des lettres patentes pour leur établissement, comme si
c’eût été quelque célèbre compagnie. Le parlement les rebuta, comme personnes que les
bonnes mœurs, les canons, les Pères de l’Église et nos rois de France avaient toujours
réputées infâmes, et leur défendit de jouer ni de plus obtenir de semblables lettres,
sous peine de 10.000 livres d’amende applicable aux pauvres ; et néanmoins, dès que la
cour fut de retour de Poitiers, le roi voulut qu’ils rouvrissent leur
théâtre.
j
« Au commencement du dix-septième siècle, sous Henri IV et Louis XIII, Hardy et
Rotrou tirèrent, dit-on, du milieu des rues et des carrefours, la tragédie et la
comédie : mais les poètes ne se ressentirent pas seulement de la corruption du siècle ;
, où ce monarque
dit qu’il veut que leur exercice ne nuise point à leur réputation, moyennant qu’ils
règlent tellement les actions du théâtre qu’elles soient exemptes d’impuretés, de paroles
licencieuses ou à double sens. « ils l’augmentèrent encore, dit le président
Hénault ; ils gâtaient l’esprit et le cœur des jeunes femmes par des vers
libertins et des chansons licencieuses »
. Pierre Corneille, né en 1606, mit
ensuite la comédie tellement en faveur, que dans l’enthousiasme de l’admiration des
chefs-d’œuvre
de ce poète, les comédiens obtinrent de
Louis XIII une déclaration datée du 16 avril 1641k »« Nous le faisons, dit ce
prince, afin que le désir qu’ils auront d’éviter le reproche qu’on leur a fait
jusqu’ici, leur donne autant de sujet de se contenir dans les termes de leur devoir, que
la crainte des peines qui leur seraient inévitables. »
Mais il s’en faut bien
qu’ils aient rempli la condition que Louis XIII leur a imposée ; puisqu’on a depuis cette
époque une tradition non interrompue de plaintes sur la licence de leur profession.
Les comédies de Molière, né en 1620 ; les drames de Racine, né en 1659 ; de Régnard, né en 1647, et de Voltaire, né en 1694 ; les représentations lyriques de Lully, né en 1633, et de Quinault, né en 1635 ; enfin, la gaîté de la comédie italienne augmentèrent la séduction des partisans des théâtres. On soutint, qu’eu égard aux progrès de l’art dramatique, il n’y avait rien à craindre pour les mœurs. Mais leurs succès n’en imposèrent point aux savants des deux derniers siècles ; on les vit s’élever contre des poèmes dont la perfection littéraire ne tendait qu’à augmenter encore l’empire des vices.