(1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVII. Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre. » p. 65
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(1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVII. Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre. » p. 65

XVII. Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre.

Au reste les pièces dramatiques des anciens qu’on veut faire plus licencieuses que les nôtres, et qui l’étaient en effet jusqu’aux derniers excès dans le comique, étaient exemptes du moins de cette indécence qu’on voit parmi nous, d’introduire des femmes sur le théâtre. Les païens mêmes croyaient qu’un sexe consacré à la pudeur, ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution. Ce fut aussi à Platon une des raisons de condamner le théâtre en général ; parce que, la coutume régulièrement ne permettant pas d’y produire les femmes, leurs personnages étaient représentés par des hommes, qui devaient par conséquent, non seulement prendre l’habit et la figure, mais encore exprimer les cris, les emportements, et les faiblesses de ce sexe : ce que ce philosophe trouvait si indigne, qu’il ne lui eût fallu que cette raison pour condamner la comédie.