Chapitre I.
Que les Danses ne sont pas mauvaises
de leur nature.
Comme les Danses ne sont que des assemblées, où l’on donne des témoignages de sa joie, et de sa satisfaction sensible par le chant, ou par l’usage de quelque instrument de Musique, et par le mouvement du corps ; il n’y a rien qui nous empêche d’entrer dans le sentiment commun des Docteurs, et de dire avec eux qu’elles ne sont point mauvaises de leur nature ; mais qu’elles sont d’elles-mêmes indifférentes. En effet cette sorte de témoignages extérieurs de contentement, et de joie, peuvent être bons, aussi bien que mauvais ; Et nous ne pouvons point douter, que quelques personnes pieuses n’en aient usé en quelques occasions, par le mouvement d’un véritable zèle, et par un sentiment de piété.
Mais tous ces exemples n’ont aucune conformité, ni aucun rapport, avec ce qui se fait aujourd’hui. Car toutes ces Danses dont il est parlé en ces endroits de l’Ecriture, n’étaient employées que pour honorer, et glorifier Dieu ; et celles qui se pratiquent maintenant, ne servent▶ qu’au plaisir du corps, et à la délectation des sens ; et ont quelquefois des fins manifestement vicieuses.
« de peur, comme dit S. Cyprien, qu’il ne semble que nous voulions justifier nos vices par les saintes Ecritures ; ce qui serait les profaner d’une manière très indigne ».