Sonnet à la Seignore Isabelle, sur son voyage à Monceauxac
Sans l’air de vos Zéphyrs, je languis et me pâme,
De ce qu’un sort cruel me prive de vos yeux :
Isabelle, mon cœur, que ses rais gracieux
Avivent le saint feu qui sans cesse m’enflamme.
Je n’eusse sans mourir quitté leur douce flamme,
Si le Ciel n’eût permis que je vive en deux lieux,
Et que gardant le corps, tout ce que j’ai de mieux
Demeure, en vous laissant le gage de mon âme.
Que s’il me reste encor quelque esprit animé
Du feu de vos propos qui ne soit consommé,
Il sert à soupirer l’objet que je lamente.
Donc pour vous mes soupirs sont des vents irrités,
Et mes larmes des flots pour croître ma tourmente
Qui se calme au Soleil de vos divinités.
FIN.