Il luy falut à jeun retourner au logis ; Honteux comme un Renard qu’une Poule auroit pris, Serrant la queue, et portant bas l’oreille.
L’échange en estant fait aux formes ordinaires, Et reglé par des Commissaires, Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats Se virent Loups parfaits et friands de tuerie ; Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie Messieurs les Bergers n’estoient pas ; Estranglent la moitié des Agneaux les plus gras ; Les emportent aux dens, dans les bois se retirent.
A la fin se fâchant de n’en obtenir rien, Il vous prend un levier, met en pieces l’Idole, Le trouve remply d’or.
Li chiens li dit : « Amis, pur quei prend[e]rai jeo cest pain de tei ?
Cela procede en nous, de ce que nostre volonté estant des-ja liée, le croit estre avecque raison, si bien qu’ayant pris peu à peu l’habitude d’aymer les nôtres, nous prenons insensiblement celle de les priser aussi, affin de rendre nostre passion excusable, ou de les faire devenir tels qu’ils nous paroissent.
Cette fable montre que les gens de rien ont beau prendre des dehors plus brillants, ils ne changent pas de nature.
Or le lièvre, éveillé par le bruit, prit la fuite ; et le lion, avant poursuivi le cerf au loin, sans pouvoir l’atteindre, revint au lièvre et trouva qu’il s’était sauvé lui aussi. « C’est bien fait pour moi, dit-il, puisque lâchant la pâture que j’avais en main, j’ai préféré l’espoir d’une plus belle proie. » Ainsi parfois les hommes, au lieu de se contenter de profils modérés, poursuivent de plus belles espérances, et lâchent imprudemment ce qu’ils ont en main.
Un homme qui avait dessein d’acheter un âne, le prit à l’essai, et l’ayant amené parmi ses ânes à lui, il le plaça devant le râtelier.
Un âne conduit par un ânier, après avoir fait un peu de chemin, quitta la route unie et prit à travers des lieux escarpés.
Des pigeons sauvages s’approchèrent des captifs et se firent prendre dans les lacets.
Sur ces entre-faites, voila survenir en ce mesme endroict, un cauteleux Oyseleur, qui dressa ses gluaux pour prendre la simple Colombe ; Ce qu’apperçevant la Fourmy, elle le mordit au pied de sorte que l’Oyseleur fût contrainct de laisser aller ses gluaux, surpris par la douleur que luy causa ceste picqueure ; Cependant la Colombe effrayée du bruit, s’envola soudain et ainsi elle eschappa du danger present.
Toûjours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.
Si l’on tombe dans le malheur, il faut prendre soi-même de la peine pour s’en tirer, et seulement alors implorer le secours de la divinité.
À lui seul, le Soleil dessèche tous les marécages ; s’il prend femme et fait un enfant semblable à lui, que n’aurons-nous pas à souffrir ?
Un choucas, qui dépassait en grosseur les autres choucas, prit en mépris ceux de sa tribu, se rendit chez les corbeaux et demanda à partager leur vie.
Quand le lion en eut pris la plus grande partie, l’âne sortit et lui demanda s’il n’avait pas bravement combattu et poussé les chèvres dehors, « Sache bien, répondit le lion, que tu m’aurais fait peur à moi-même, si je n’avais pas su que tu étais un âne. » C’est ainsi que les gens qui se vantent devant ceux qui les connaissent prêtent justement à la moquerie.
Es-tu pauvre et simple particulier, ne prends pas modèle sur les riches : ce serait t’exposer au ridicule et au danger ; car nous ne pouvons nous approprier ce qui nous est étranger.
Des gens, étant montés dans un bateau, prirent la mer.
Après qu’abondamment tous deux en eurent pris, Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous compere ?
Je l’ay pris.
Li jugere dunc demanda a la berbiz qu’il apela pur quei il ot le pain neié que li chiens li aveit baillé ; menti en ot pur poi de pris ; ore li rendist einz qu’il fust pis.
Entre eus en unt lur cunseil pris, chescun en dist le suen avis ; fors la grüe, ceo dient bien, n’i ad nul de eus que en sache rien ; le col ad lung e le bek gros, ele en purreit bien traire* l’os.
» Li gupilz li ad tost respundu : « Ceo que [jeo] t’oi », fet il, « preié, dunt tu m’aveies manacié. » Ceo deit ester e remaner, que pruz hum[e] dira pur ver : as vezïez est bien avis que lur parole est en tel pris cum li engins de meinte gent, que par cunsel venquent suvent.
Marie de France, n° 87 Les deux loups Deus lus hors [del] bois s’encuntrerent ; la se resturent, si parlerent que nul hum nes osot atendre, tut ne vousissent il rien prendre.
Comment en prit-il à Demetrius, et à Thomas Paleologue, d’avoir fait arbitre de leurs differents Mahomet second, et de s’estre entierement remis sous sa protection ? […] Jamais deux amis ne tombent en dissention, qu’un tiers ne s’appreste à jouyr des avantages dont ils debattent : Bref, c’est estre en tout temps exposé aux aguets d’autruy, que de prendre des querelles inconsiderées, principalement ayant un voisin, ou un envieux, de puissance suspecte.
Il s’y en alla donc promptement, et en ravist une des plus grasses du trouppeau, puis il se mit à prendre la fuitte. […] Il en prit ainsi aux Grecs partialisez ensemble, qui neantmoins se rejoignirent enfin avec une parfaite concorde, quand il fût question de repousser la redoutable armée du Roy Xerxes ; dequoy ils ne vindrent à bout, qu’à l’ayde de leur bonne intelligence.
Le Renard se voulant sauver du danger qui le menaçoit, sauta sur une haye, qu’il prit à belles pattes, avec que tant de malheur, qu’il se les perça d’espines Comme il se veid ainsi blessé, tout son recours fût aux plainctes. « Perfide Buisson », dit-il, « je m’estois retiré vers toy, pensant que tu m’ayderois ; mais au lieu de le faire, tu as rendu mon mal pire qu’il n’estoit ». « Tu t’abuses », luy respondit le Buisson, « car c’est toy-mesme à qui rien n’eschappe, qui m’as voulu prendre par les mesmes ruses que tu pratiques envers les autres ».
Ce défi accepté, et tous deux estans demeurez d’accord du lieu jusques où ils devoient courre, ils prirent le Renard pour leur Juge. La Tortuë partit en mesme temps, et le Liévre luy laissa prendre tel advantage qu’elle voulut, s’imaginant qu’il y seroit assez tost pour le vaincre.
Le leit ad pris, od tut s’en va ; le buket mist devant la piere, puis [si] se traist un poi ariere. […] Sages hum ne deit pas entendre ne a fole femme cunseil prendre, cum fist icist par sa vileine, dunt il ot puis travail e peine : mut [e]ust grant aveir guainé, si ele ne l’eüst forscunseillé.
Alors ayant pris garde que son Maistre pissoit en marchant ; apres avoir retiré sa robbe, il la luy prit par derriere, et la tirant à soy ; « Vends-moy », luy dit il, « tout incontinent, autrement je m’enfuïray ». « Pourquoy cela ? […] A ces mots, la femme de Xanthus ne sçachant que répondre, et n’y pouvant contre-dire, elle se tourna vers son Mary, pour luy demander où il avoit pris ce beau gibier ?
L’on tient que la femelle du Singe ayant des jumeaux, en ayme passionnément l’un, et ne tient compte de l’autre : Une fois doncques qu’elle eust deux petits d’une portée, voulant éviter un certain danger, elle prit entre ses bras celuy qu’elle aimoit le plus. […] Premierement, il est tres-certain que les mignotises des Meres affoiblissent la complexion de leurs enfants, pource qu’elles ne les accoustument pas de bonne heure aux choses, où, comme dit Cardan au Livre de la Sagesse, il les faut impunément exposer, qui sont le vent, la pluye, le serain, la nourriture sans choix, et telles autres injures de la vie, contre lesquelles les soings trop particuliers que l’on prend à nous deffendre, nous rendent eux-mesmes sans deffense. […] ny des nations plus débauchées, que celles qui ont pris plaisir à s’élever dans le luxe, et au milieu des delices ?
Il la prit dans ses pattes et dit : « Oh !
Un homme qui avait l’habitude de faire passer l’eau, le voyant perplexe, s’approcha, le prit sur ses épaules, et le transporta complaisamment de l’autre côté.
Un renard affamé l’aperçut ; comme il n’avait rien à se mettre sous la dent, il courut sur lui et le prit.
Des voleurs, ayant pénétré dans une maison, n’y trouvèrent autre chose qu’un coq ; ils le prirent et se retirèrent.
Le cousin, ayant vaincu le lion, sonna de la trompe, entonna un chant de victoire, et prit son essor.
Alors le lion l’accusa de trahison. « Ce n’est pas à moi, répliqua le dauphin, mais à la nature qu’il faut t’en prendre : elle m’a fait aquatique et ne me permet pas de marcher sur terre ».
Le loup se tenant à distance lui cria : « Tu es injuste de me prendre mon bien. » Le lion se mit à rire et dit : « Toi, en effet, tu l’as reçu justement d’un ami !
Quand parfois les chiens ne pouvaient pas atteindre le loup et par suite s’en retournaient, lui le suivait jusqu’à ce qu’il le joignît, et qu’il eût, en tant que loup, sa part de la proie ; puis il prenait le chemin du retour.
Un Charbonnier ayant pris une maison à loüage, et prié un Foullon son voisin d’y vouloir demeurer avecque luy ; « Mon amy », luy respondit le Foullon, « cela ne me seroit aucunement profitable, car j’apprehenderois tousjours que ce que j’aurois blanchy, ne se noircist à la vapeur de ton charbon ».
Cependant il avint qu’au sortir des forests, Ce Lion fut pris dans des rets, Dont ses rugissemens ne le pûrent défaire.
Le vase est imbibé, l’étoffe a pris son ply.
L’Homme luy mit un frein, luy sauta sur le dos, Ne luy donna point de repos Que le Cerf ne fust pris, et n’y laissast la vie.
Mon galand ne songeoit qu’à bien prendre son temps, Afin de haper son malade.
Li hiriçuns deveit ester cuntre les chiens e desturber ; a lui les deveit faire entendre, quant li lus ireit preie prendre.
Ils se portèrent l’un à l’autre des coups terribles, tant qu’enfin, pris de vertige, ils s’abattirent à demi morts. […] c’est pour le renard que nous avons pris tant de peine. » La fable montre qu’on a raison de se dépiter, quand on voit les premiers venus emporter le fruit de ses propres travaux.
Mais ayant pris goust à ceste préeminence, ils eurent peur qu’on les en voulust quelque jour déplacer, et commencerent à loger dans des maisons hautes, et fortifiées, à s’environner de gardes, et asseurer la succession à leurs enfants ; à parer leur dignité de specieuses marques d’honneur, et pour le dire en un mot, à prendre le nom de Souverains.
Mais comme, en dépit de longs efforts, il n’en était pas plus avancé, il mit de côté ses flûtes, prit son épervier, et, le jetant à l’eau, attrapa beaucoup de poissons.
» Cette fable montre qu’il ne faut pas blâmer ceux qui, prévoyant les périls futurs, prennent leurs précautions à l’avance.
Dans l’abord il se met au large ; Puis prend son temps, fond sur le cou Du Lion qu’il rend presque fou.
Li vileins ad ses engins fet, les muissuns ad pris e a mort tret.
Prendre employ dans l’Armée ? […] Quant à vous, suivez Mars, ou l’Amour, ou le Prince ; Allez, venez, courez, demeurez en Province ; Prenez femme, Abbaye, Employ, Gouvernement ; Les gens en parleront, n’en doutez nullement.
La mesme chose se peut encore dire de ceux qui prennent le soing de publier les Histoires advenuës avant leur naissance. Car ils les puisent dans les memoires escrits de ce temps-là mesme auquel elles sont arrivées, ou pour le moins ils les prennent dans des Livres qui en sont tirez. […] Mais au lieu de m’amuser au long recit d’une chose qui n’est que trop commune à la Cour de tous les grands Princes, il me suffira de redire les paroles de nostre Autheur ; que si les Lions avoient des Graveurs et des Sculpteurs, comme les hommes en ont, l’on en verroit plusieurs en peinture que ces animaux farouches esgorgeroient, c’est à dire, qu’il y a quantité de vaillants Guerriers, à qui, si l’Histoire avoit esté juste, elle auroit donné des loüanges immortelles ; ou, pour le prendre en un autre sens, qui aboutit neantmoins à celuy-cy, cela signifie que la corruption est si grande parmy ceux qui distribuent la reputation, que les bestes mesmes pourroient esperer des honneurs excellents, si elles avoient l’ambition et les moyens de seduire les Historiens peu fideles.
La corneille conçut de la jalousie contre le corbeau, parce qu’il donne des présages aux hommes, qu’il leur annonce l’avenir et que pour cette raison il est pris à témoin par eux ; aussi voulut-elle s’arroger les mêmes privilèges.
De là voyant flotter au loin des broussailles, ils les prirent pour un grand vaisseau de guerre ; aussi attendirent-ils, pensant qu’il allait aborder.
Comme cet ami l’appelait à prêter serment, pris d’inquiétude, il partit pour la campagne.
Aussitôt qu’il paraissait, personne ne restait plus en repos ; l’un allait aux prés ou aux bois, se plaisant à cueillir des fleurs, des lis et des roses, à les faire tourner devant ses yeux et à les mettre dans ses cheveux ; l’autre s’embarquait, et, à l’occasion, traversait la mer pour aller voir d’autres hommes ; personne ne prenait plus souci des vents ni des averses épaisses. « Moi, ajoutait-il, je ressemble à un chef et à un monarque absolu.
Des chasseurs parurent : les grues, légères, s’envolèrent ; mais les oies, retardées par la pesanteur de leurs corps, furent prises.
Va-t’en à la porte, et prends bien garde si tu ne verras point deux Corneilles : Que si tu en vois deux, ce sera bon signe ; Comme au contraire, s’il n’y en a qu’une l’Augure en sera mauvais ».
que ne prenons nous courage ?
Mais ayant pris garde qu’il soufloit dans ses mains, il luy en demanda la cause : A quoy le Voyageur respondist, qu’il le faisoit pour les échauffer.
Mais afin d’en venir au dessein que j’ay pris : Un Rat plein d’en-bon-point, gras, et des mieux nourris, Et qui ne connoissoit l’Avent ni le Carême, Sur le bord d’un marais égayoit ses esprits.
Tuz les oiseus fist asembler ; aprés l’ostur les fist voler, saver s’il le purreient prendre.
Le Renard ayant invité la Cigongne à souper, versa sur la table tout ce qu’il avoit de viande ; Mais d’autant qu’elle estoit liquide, la Cigongne n’en pouvoit prendre avec son long bec : si bien que le Renard la mangea toute. […] Car ceux qui ont esté veritablement affinez en une chose de consequence, s’estudient tout de bon à prendre leur revenche, pour se consoler de la perte qu’ils ont faite, et jetter dans la mesme fortune leur ennemy.
Car celuy là ne merite pas d’avoir part à l’heureuse fortune de ses amis, qui ne l’a voulu prendre à leur disgrace ; Autrement ce seroit recompenser de mesme sorte les meschants et les gens de bien, et donner à la trahison les mesmes avantages qu’à la probité. […] Que si l’on m’objecte à cela, que le vice de lascheté estant pernicieux à l’Estat, quand il ne meriteroit point de soy-mesme un rigoureux chastiment, si est-ce qu’à cause de la consequence, il y faudroit proceder le plus severement qu’il seroit possible, pour empescher à l’advenir tous les jeunes hommes de tomber en pareil inconvenient ; A cela je responds, qu’un poltron executé à mort, est enlevé hors de la presence des Vivants, et ne sert point d’un si bel exemple, pour destourner la jeunesse d’une pareille faute, que quand il demeure parmy nous chargé d’opprobres et d’infamie ; Car alors il resveille incessamment la memoire de son supplice, et prend en horreur l’action qui le luy a pû causer.
Mais parmy eux il y en eust un, que son âge et sa gravité rendoient venerable, qui pour luy faire rabattre de son orgueil, « Mon amy », luy dit-il, « ne croy point que ce baston soit honorable pour toy : prends-le donc plustost pour une marque de ton infamie ». […] Ainsi en ce nouvel establissement de Combats, qui se font aujourd’huy sur le pré à la dérobée et au desceu d’un châcun, l’on a pris indifferemment toute sorte de sujets, justes et injustes, petits et grands, considerables et frivoles.
Or quand le chien de chasse sortait pour chasser et prenait quelque gibier, le maître en jetait une partie à l’autre chien aussi.
Les mains cessent de prendre ; Les bras d’agir, les jambes de marcher.
Celle-cy prend bien l’asseurance De venir à vos pieds s’offrir, Par zele et par reconnoissance.
Le leal humë unt dunc pris, si l’unt desiré e maumis ; pur sun veir dit li firent hunte.
Quant il deveient aprismer, li lu volt les uens enseigner ; cunseil, ceo dit, lur estut prendre : s’il se veut vers eus defendre, chescuns estut garder sa cüe, u il irrunt a male voue.
Amener le f[e]rai e prendre, vus le feites defeire u pendre, sil chastïez si fierement que sample prengnent si parent. » Li gupil ot qu’il fu jugez, mut durement s’est esmaiez ; pas pur pas est avant venuz, que des bestes fu bien veüz.
Que deviennent-ils qu’un peu de poussiere et de cendre, et encore cela n’arrive-t’il pas à la fin, mais au milieu de leurs conquestes ; comme il en prit à Pyrrhus, à Alexandre le Grand, à Attila, et tout nouvellement au Roy de Perse, decedé depuis six mois, au fort de ses plus belles actions. […] Autant en a-t’il pris à ceux qui ont fait des Bastiments magnifiques, comme des Mausolées, des Colosses, et quantité d’ouvrages semblables.
Comme il se sentit pris, et trompé si vilainement, il se mit fort en colere, et en imputa toute la faute au Renard, qui sans s’esmouvoir autrement de ses paroles : « O pauvre fol », luy dit-il de fort bonne grace, « qu’avecque peu de raison tu as crû meriter un empire sur autruy, puis que tu n’as sçeu commander à toy-mesme ». […] Or encore que cecy touche aussi bien les dignitez subalternes, que les souveraines, et qu’aux Estats successifs, comme le nostre, le sens mystique de ceste Fable n’ait lieu que pour les charges inferieures à la personne du Monarque ; si est-ce que nous prendrons pour ceste heure le discours au pied de la lettre, et ne nous arresterons qu’à l’election des Roys, puis que nostre Autheur ne parle que d’eux en sa narration.
Un laboureur, ayant trouvé un aigle pris au filet, fut si frappé de sa beauté qu’il le délivra et lui donna la liberté.
Si en effet les temps viennent à changer et que cet or passe en d’autres mains, je suis sûre qu’alors c’est à moi, la Fortune, que tu t’en prendras. » Cette fable montre qu’il faut reconnaître qui vous fait du bien et le payer de retour.
Mais le résultat fut qu’il n’eut ni l’un ni l’autre, l’un se trouvant hors de ses prises, puisqu’il n’existait même pas, et l’autre ayant été entraîné par le courant.
Des chasseurs en effet le prirent et l’attachèrent à un arbre avec une corde.
Un loup, étant devenu chef des autres loups, établit des lois générales portant que, tout ce que chacun aurait pris à la chasse, il le mettrait en commun et le partagerait également entre tous : de la sorte on ne verrait plus les loups, réduits à la disette, se manger les uns les autres.
L’athlète en colère préparait ses ongles pour l’écraser ; mais elle prit son élan, et d’un saut, un de ces sauts dont elle a l’habitude, elle lui échappa et évita la mort.
Le Merle ayant apperçeu de loing un Oyseleur qui avoit tendu ses rets, pour y prendre des Oyseaux ; « Que fais-tu là ?
Il en prit aux uns comme aux autres.
Le soin que j’auray pris, de soin m’exemptera.
Il y goûta, et jeta sa hache, et dès lors il honora l’arbre, comme s’il était sacré, et il en prit grand soin.
Cependant il allait être pris, quand la violence de son élan le jeta, sans qu’il s’en doutât, sur le rivage.
Tous les autres médecins affirmaient que ce malade n’était pas en danger, mais que son mal serait long à guérir ; seul l’ignorant lui dit de prendre toutes ses dispositions, qu’il ne passerait pas le lendemain.
La fourmi lui dit alors : « Ô escarbot, si tu avais travaillé au temps où je prenais de la peine et où tu m’injuriais, tu ne manquerais pas à présent de nourriture. » Pareillement les hommes qui, dans les temps d’abondance, ne se préoccupent pas de l’avenir, tombent dans une misère extrême, lorsque les temps viennent à changer.
. – Non pas les tiennes, mon petit, dit la mère, mais celles que tu as mangées. » Cette fable s’adresse au débiteur, qui est toujours prêt à prendre le bien d’autrui ; vient-on à le lui réclamer, il s’en afflige autant que s’il payait de son bien propre.
Ce fut pour cela que les Ephores de Sparte eurent jadis bonne grace lors qu’en oyant un advis salutaire qui leur estoit proposé par un Meschant, ils s’adviserent de le faire dire au peuple par un homme de bien, comme ne voulant pas que la conservation de Lacedemone fust deuë à une personne indigne du nom de Sparte, ny que ceste Republique qui avoit pris naissance dans la vraye et parfaite probité, reçeût aucun avantage de son contraire.
Qui ne prendroit cecy pour un enchantement ?
Si uns granz oiseus li mesfeseit, mauveisement s’en vengereit, quant envers li ne se osa prendre, ki est de tuz oiseus la mendre.
Le Lion abattu de chaleur, et de lassitude, se reposoit à l’ombre, et sur la verdure, lors que voila survenir une trouppe de Rats qui se voulurent joüer sur sa croupe, mais luy s’estant esveillé, en saisit un de sa patte, qui se voyant pris, se mit à luy demander pardon, se disant indigne de la colere d’un si genereux animal. […] Le Rat survint à ce bruict, et recogneut par le rugissement, que c’estoit le Lion qu’on avoit pris.
Ce recit fit prendre fantaisie à l’un d’entr’eux d’esprouver, s’il estoit possible, une pareille avanture. […] Estant pris comme cela, encore ne nous doivent-ils point estre si chers, que leur perte nous couste une larme, ou la moindre preuve d’affliction.
Ce qui fait que bien souvent quelqu’un de ces Princes entretient deux Couronnes en jalousie, sans en estre accablé neantmoins, veu l’interest que chacune d’elles prend à l’envy, pour empescher l’accroissement de son égale. […] D’ailleurs, le desespoir ne trouvant rien qui soit difficile, ou dangereux, est le pire persecuteur de ceux qu’il a pris en butte, l’experience nous faisant voir qu’un ennemy que nous avons mis aux termes de se vanger, est un Demon que l’on ne peut assez craindre.
Le lendemain Nectenabo, ainsi se nommoit le Roy, commanda que ses Conseillers eussent à se vestir de robbes blanches ; et pour luy il en prit une rouge, se mettant sur la teste une couronne de pierrerie. […] Le jour d’apres s’estant advisé de s’habiller au contraire de la journée precedente, à sçavoir d’une robe blanche, il en fit prendre de rouges à ses amis ; puis quand Esope fut derechef entré ; « Que penses-tu de moy », luy dit-il, « et de ceux qui sont à l’entour de ma personne ? […] Comme il fût donc de retour en son logis, il fist prendre un chat par des valets, qui l’ayants empoigné, l’allerent foüettant publiquement par toute la Ville.
Un trompette qui sonnait le rassemblement ayant été pris par les ennemis, criait : « Ne me tuez pas, camarades, à la légère et sans raison ; car je n’ai tué aucun de vous, et, en dehors de ce cuivre, je ne possède rien. » Mais on lui répondit : « Raison de plus pour que tu meures, puisque, ne pouvant toi-même faire la guerre, tu excites tout le monde au combat. » Cette fable montre que les plus coupables sont ceux qui excitent au mal les princes méchants et cruels.
Comme il était petit, le picarel supplia le pêcheur de ne point le prendre pour le moment, mais de le relâcher en considération de sa petitesse. « Mais quand j’aurai grandi, continua-t-il, et que je serai un gros poisson, tu pourras me reprendre ; aussi bien je te ferai plus de profit. — Hé mais !
Sa femme, qui se trouvait justement près de lui, lui demanda : « Et où prendras-tu de quoi payer tout cela ?
Au jour fixé, il prit dans sa main un petit moineau, et, le cachant sous son manteau, se rendit au temple.