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37. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — V. Le Renard ayant la queuë coupée. » p. 17

Pretendre oster la queuë eust esté temps perdu ; La mode en fut continuée.

38. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 149 » p. 195

Mais quand avec le temps ils se furent rendu compte de sa douceur, ils s’enhardirent jusqu’à l’approcher.

39. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 324 » p. 369

. – Moi, répondit la rose, je ne vis que peu de jours, amarante, et même si l’on ne me cueille pas, je me flétris ; mais toi, tu es toujours en fleur et tu restes toujours aussi jeune. » Il vaut mieux durer en se contentant de peu que vivre dans le luxe quelque temps, pour subir ensuite un changement de fortune et même la mort.

40. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit mangé les figues. Chapitre III. »

Sur ses entre-faites, Esope s’en estant allé au logis pour quelques affaires, Agatopus sçeut prendre son temps, et donna ce conseil à l’un de ses compagnons : « Saoulons-nous », luy dit-il, « de ces figues : Que si nostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’Esope les aura mangées, et témoignerons nous deux contre luy. […] Quelque temps apres, leur Maistre estant de retour des bains, la premiere chose qu’il demanda, ce fust qu’on luy apportast ses figues.

41. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVIII. De l’Arondelle, et des autres Oyseaux. »

Au temps que l’on commençoit à semer le lin, l’Arondelle voulut conseiller aux autres Oyseaux d’empescher la semaille, disant qu’on leur avoit dressé des embusches ; mais ils se mocquerent d’elle, et luy dirent qu’elle estoit une sotte Devineresse. […] Cela nous apprend que ceux dont nous mesprisons les sages advis, s’alliennent ordinairement de nous, et se jettent la pluspart du temps en des lieux plus advantageux pour leur estime.

42. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 174 » p. 399

Or lorsque l’oie dut subir le destin pour lequel on l’élevait, il faisait nuit, et le temps ne permettait pas de distinguer les deux volatiles.

43. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 131 » p. 111

Il répondit : « Si je détourne les yeux de lui, c’est qu’au temps où j’étais parmi les hommes, je le voyais presque toujours acoquiné aux méchants. » Cette fable pourrait se conter à propos d’un homme enrichi par la fortune, mais méchant de caractère.

44. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 263 » p. 185

Les ânes prirent au sérieux cette réponse, et depuis ce temps jusqu’à nos jours, quand ils voient quelque part de l’urine d’âne, ils s’arrêtent tout autour, eux aussi, pour pisser.

45. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XVIII. Le Renard et la Cicogne. » p. 426

Pour se vanger de cette tromperie,
 A quelque temps de là la Cicogne le prie :
 Volontiers, luy dit-il, car avec mes amis
 Je ne fais point ceremonie.


46. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un seul grain de lentille qu’Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses facetieuses. Chapitre X. »

Quelque temps apres, Xanthus s’en estant allé aux estuves, y trouva quelques-uns de ses amis, qu’il voulut traicter, et commanda pour cét effect à Esope, de courir viste au logis, et d’y faire cuire un grain de lentille. […] En suitte de tout cecy, apres qu’ils se furent assis à table, et que Xanthus eust demandé si la lentille estoit cuite, Esope prit la Cueiller, et tira du pot un seul grain, qu’il leur servit, Xanthus la prit à mesme temps, et sur la creance qu’il eust d’abord, qu’Esope ne luy avoit presenté ce grain tout seul, que pour voir s’il estoit cuict, l’ayant froissé du bout des doigts ; « Apporte », dit-il, « la lentille, elle est assez cuite ».

47. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 205 » p. 148

Un lion, étant tombé sur un lièvre endormi, allait le dévorer ; mais entre temps il vit passer un cerf : il laissa le lièvre et donna la chasse au cerf.

48. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — II. Le Berger et la Mer. » p. 207

Au bout de quelque temps il fit quelques profits ; Racheta des bestes à laine ; Et comme un jour les vents retenant leur haleine, Laissoient paisiblement aborder les vaisseaux ; Vous voulez de l’argent, ô Mesdames les Eaux, Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelqu’autre : Ma foy vous n’aurez pas le nostre.

49. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 95 » pp. 62-62

Mais un des dauphins prenant la parole lui dit : « Il est moins humiliant pour nous de combattre et de périr les uns par les autres que de t’avoir pour médiateur. » De même certains hommes qui n’ont aucune valeur, s’ils tombent sur un temps de troubles publics, s’imaginent qu’ils sont des personnages.

50. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 139 » pp. 318-318

» Ne soyez pas trop fier de la force que donne la jeunesse ou la renommée : pour bien des gens le temps de la vieillesse s’est consumé en pénibles travaux.

51. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — X. Le Lievre et la Tortuë. » p. 226

Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir, et pour écouter D’où vient le vent ; il laisse la Tortuë Aller son train de Senateur.

52. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 345 » pp. 225-225

Quelque temps après, l’avare vint aussi, et, trouvant la place vide, il se mit à gémir et à s’arracher les cheveux. […] Prends donc une pierre, mets-la à la place de l’or, et figure-toi que c’est ton or ; il remplira pour toi le même office ; car à ce que je vois, même au temps où l’or était là, tu ne faisais pas usage de ton bien. » Cette fable montre que la possession n’est rien, si la jouissance ne s’y joint.

53. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVII. Du Liévre, et de la Tortuë. »

La Tortuë partit en mesme temps, et le Liévre luy laissa prendre tel advantage qu’elle voulut, s’imaginant qu’il y seroit assez tost pour le vaincre. […] Quant au second, je n’en veux point d’autre preuve que celle de ce prodigieux Milon de Crotone, que l’on tient avoir couru une stade entiere aux jeux Olympiques, portant sur ses espaules un Bœuf, qu’il tua d’un coup de poing, apres l’avoir déchargé ; Ce qui fut asseurément un pur effet de l’exercice et de l’habitude, par qui la Vertu cultivée, a de tout temps rendu merveilleuses, et comme incroyables, les actions des hommes extraordinaires.

54. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 58 » pp. 283-283

Or c’était le temps de la moisson, et l’homme suivait, en déplorant sa récolte perdue.

55. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 325 » pp. 213-213

Comme la discussion s’animait, une ronce qui les écoutait de la haie voisine, dit : « Mes amis, cessons enfin de nous quereller. » C’est ainsi que, dans les temps où les meilleurs citoyens sont divisés, les gens de rien essayent de se donner de l’importance.

56. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XXI. Les Frelons, et les Moûches à miel. » p. 504

Il est temps desormais que le Juge se haste :
 N’a-t-il point assez leché l’Ours ?


57. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XII. La Colombe et la Fourmy. » p. 235

Patience et longueur de temps Font plus que force ny que rage.

58. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — VIII. Le Cheval et le Loup. » p. 187

Mon galand ne songeoit qu’à bien prendre son temps, Afin de haper son malade.

59. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XIX. Le Charlatan. » p. 

Cette science de tout temps Fut en Professeurs trés-fertile.

60. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 185 » pp. 134-134

Un loup fondit sur lui, et il allait faire de lui son repas, quand le chien le pria de ne pas l’immoler tout de suite : « À présent, dit-il, je suis mince et maigre ; mais attends quelque temps : mes maîtres vont célébrer des noces ; moi aussi j’y prendrai de bonnes lippées, j’engraisserai et je serai pour toi un manger plus agréable. » Le loup le crut et s’en alla. À quelque temps de là il revint, et trouva le chien endormi dans une pièce haute de la maison ; il s’arrêta en bas et l’appela, lui rappelant leurs conventions.

61. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE II. Du Loup, et de l’Aigneau. »

Or quoy que le procedé que tiennent ordinairement ceux qui veullent accabler l’Innocence, soit en tout temps des-agreable à Dieu et aux hommes ; si est-ce que les plus artificieux ont accoustumé de le colorer d’un faux pretexte de justice, imitant le Loup de ceste Fable, qui imposoit au malheureux Aigneau d’avoir troublé l’eau de la riviere pendant qu’il beuvoit, quoy que la delicate bouche de cét animal ne peut faire beaucoup d’agitation, eu égard à la distance qui estoit entre l’un et l’autre. […] C’estoit un grand crime en ce temps-là d’avoir quelque chose, ou d’estre en reputation de vertueux.

62. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — IX. Le Lion et le Moucheron. » p. 255

Dans l’abord il se met au large ; Puis prend son temps, fond sur le cou Du Lion qu’il rend presque fou.

63. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXII. De la Mouche, et du Chariot. »

Je laisse à part les larcins qui se font de nostre temps, et me contente pour ceste fois de changer les exemples en raisons, pour confondre la vanité de ceux qui ne la puisent que chez autruy. […] La gloire qui les suit apres tant de travaux, Se passe en moins de temps que la poudre qui vole Du pied de leurs chevaux.

64. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XII. De l’Aigle, et du Renard. »

Comme en effet, il ne tarda guere a estre vangé : car sur le poinct qu’en ce mesme temps on faisoit un sacrifice de chevres à la campagne, l’Aigle en ayant ravy un lopin, où estoient attachez quelques charbons encore flambants, porta le tout en son nid : et d’autant qu’il estoit fait de foin, et de semblable matiere seiche et legere, joinct qu’il faisoit fort grand vent, le feu ne tarda guere à s’y mettre, et le consomma. […] Ou bien, est-ce qu’Esope a voulu monstrer, qu’on n’est point obligé de garder sa parole aux meschants, en quelque temps qu’on la leur ait donnée, et qu’à ceste occasion l’Aigle ne fist point difficulté de trahir le Renard, en luy ravissant ses petits, pour en repaistre les siens propres ? […] Il est arrivé de tout temps une infinité d’exemples de ceste nature, dont je ne rapporteray que celuy de Saül envers David, en la puissance duquel il se treuva si bien reduit dans une Cisterne, qu’il seroit sans doute mort de sa main, si le vertueux jeune homme n’eust moderé son ressentiment.

65. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

La raison n’en est pas difficile à conçevoir : car estans obligez de se plier selon la volonté des Souverains, il faut de necessité, qu’ils renoncent souvent à la leur, et par consequent qu’ils joüent à mesme temps divers personnages. […] De plus, elle compte aussi les delices de sa sobrieté : elle allegue la pureté de ses fontaines, et le goust naturel de ses grains, par où il semble qu’elle nous apprend, que la vraye volupté ne consiste pas dans le trop, mais dans le mediocre ; Et que ceux-là sont bien plus heureux qui sçavent en tout temps se garantir des excés, que ces autres qui en peuvent tousjours faire. […] Au contraire, elle reproche à son ennemie, qu’elle faict mestier d’escornifler, que sa paresse la reduit à la mercy d’autruy, et à vivre, comme l’on dit, du jour à la journée, sans donner ordre à s’empescher de mourir de faim en temps d’hyver.

66. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 75 » pp. 48-48

Une chauve-souris entendit de loin sa voix, et, s’approchant de lui, lui demanda pour quelle raison il se taisait le jour et chantait la nuit. « Ce n’est pas sans motif, dit-il, que j’en use ainsi ; car c’est de jour que je chantais, lorsque j’ai été pris ; aussi depuis ce temps, je suis devenu prudent. » La chauve-souris reprit : « Mais ce n’est pas à présent qu’il faut te mettre sur tes gardes, alors que c’est inutile : c’est avant d’être pris que tu devais le faire. » Cette fable montre que, quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.

67. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 299 » p. 239

Celui-ci ayant répondu qu’il était le Serment et qu’il marchait contre les impies, il lui posa une seconde question : « Après combien de temps reviens-tu d’habitude dans les villes ?

68. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »

Xanthus survint en mesme temps avecque ses escoliers, et tout scandalisé de voir une chose si honteuse ; « Paillard », dit-il à Esope, « d’où vient tout ce beau mesnage ? 

69. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVI. Du Chat, et des Rats. »

Le Chat entré dans une maison, où il y avoit quantité de Rats, en prenoit un maintenant, et tantost un autre ; de maniere qu’à force d’aller à cette chasse, il en tua plusieurs avecque le temps.

70. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XX. L’Avare qui a perdu son tresor. » p. 225

Eh sommes-nous en temps de guerre Pour l’apporter si loin ?

71. (1180) Fables « Marie de France, n° 16. Le lion et la souris » p. 150

Gueres de temps ne demurra que un humme, ceo dit, apparailla une fosse cavee dedenz.

72. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXX. Du Loup, et de la Teste peinte. »

Il y en a une autre bien plus excellente, et plus pure, qui ne contient rien de perissable, ny d’imparfaict, mais au contraire elle resiste à l’injure du temps, et n’est susceptible d’aucune tache, ny d’aucune defectuosité. […] Mais je manquerois plustost de loisir, ou de temps que de matiere, si je voulois rapporter au long toutes les préeminences de la beauté de l’ame par dessus celles du corps.

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIV. D’un Laboureur et de ses Enfants. »

Leur ayant en mesme temps imposé silence ; « Mes chers enfants », leur dit-il, « tant que vous serez ainsi unis de volontez et d’affections, vous ne pourrez estre vaincus de vos ennemis ; Comme au contraire, si vous fomentez entre vous des inimitiez et des divisions, quiconque entreprendra de vous perdre, le fera facilement ». […] Or les Gots mesmes se dissiperent par leurs propres inimitiez, du temps de Genseric et de Gilimer, apres lesquels ravagerent inhumainement l’Europe et l’Afrique les audacieux Sarrasins, que la ligue des Zegris contre les Abencerrages chassa de Grenade, et de toutes les Espagnes ; que la revolte des Xerifs incommoda dans la Mauritanie, que les partialités chasserent de la Palestine, et de l’Asie mineur.

74. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 249 » pp. 169-169

Mais le mauvais temps étant survenu ensuite et l’atmosphère étant devenue très froide, il vit, en se promenant, l’hirondelle morte de froid. « Malheureuse, dit-il, tu nous as perdus, toi et moi du même coup. » Cette fable montre que tout ce qu’on fait à contretemps est hasardeux.

75. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 310 » pp. 204-204

Le tanneur le remettait toujours, promettant de déménager dans quelque temps.

76. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 84 » pp. 61-61

Si en effet les temps viennent à changer et que cet or passe en d’autres mains, je suis sûre qu’alors c’est à moi, la Fortune, que tu t’en prendras. » Cette fable montre qu’il faut reconnaître qui vous fait du bien et le payer de retour.

77. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 207 » pp. 150-150

Or il arriva que peu de temps après il dut son salut à la reconnaissance du rat.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du Pays, et de la condition d’Esope. Chapitre J . »

Car il nous fait voir par espreuve, que sans se mettre en peine de chercher à persuader autruy, ny par les définitions, ny par les raisonnements, ny mesme par les exemples tirez de l’Histoire des siecles passez, il sçait si bien gagner les cœurs de ceux qui l’écoutent, en les instruisant comme il faut, et les instruire parfaictement par de simples Fables, que des creatures raisonnables auroient grande honte d’entreprendre, et de faire des actions pour lesquelles, ny les oyseaux, ny les autres animaux n’ont aucun instinct, et qu’ils ne voudroient pas mesme avoir faites : Comme au contraire, ceux qui auroient tant soit peu de raison, rougiroient sans doute de ne s’adonner pas aux choses honnestes, ausquelles il feinct plusieurs bestes brutes s’estre de leur temps fort sagement employées ; et ainsi les unes avoir évité d’extrêmes dangers qui les menaçoient, et les autres en avoir reçeu beaucoup de profit en leur besoin.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. »

Ce ne fust pas sans une grande émotion, qu’elle reçeut ce message, qui luy donna si fort l’allarme, qu’en mesme temps elle courut droit à son Mary, et se mit à crier bien fort contre luy, disant entr’autres choses : « Je ne sçay pas comme tu l’entends, mais je suis bien asseurée, ô Xanthus, qu’il ne t’est pas loisible de te marier à une autre femme durant ma vie ».

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LII. De l’Oyseleur, et du Merle. »

», luy demanda-t’il. « Je bastis une Ville », luy respondit l’Oyseleur ; et en mesme temps s’en allant un peu plus loing, il se cacha.

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIII. De deux pots flottans sur l’eau. »

Or quand mesme elle ne se dissoudroit pas, c’est une chose en tout temps dangereuse de se vouloir égaler à ceux qui sont eslevez par dessus nous en pouvoir et en condition.

82. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VIII. L’Hirondelle et les petits Oyseaux. » p. 39

Il arriva qu’au tems que la chanvre se seme
 Elle vid un Manant en couvrir maints sillons.

83. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — III. La Moûche et la Fourmy. » p. 521

Adieu : je perds le temps : laissez-moy travailler.

84. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 30 » pp. 24-24

dit-il, reste ici jusqu’à ce que tu redeviennes tel que tu étais en y entrant, et alors tu en sortiras facilement. » Cette fable montre que le temps résout les difficultés.

85. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 134 » pp. 317-317

Au bout d’un certain temps, le malade se leva et sortit, pâle et marchant avec peine.

86. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »

En effect, il l’appella en mesme temps, luy commandant d’achepter ce qu’il trouveroit de pire et de moindre valeur pour le donner à ses escoliers, qui devoient soupper avecque luy.

87. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — FABLE I. Contre ceux qui ont le goust difficile. » p. 

Quand j’aurois, en naissant, receu de Calliope Les dons qu’à ses Amans cette Muse a promis, Je les consacrerois aux mensonges d’Esope : Le mensonge et les vers de tout temps sont amis.

88. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

Là dessus, il fist derechef signe à sa femme de luy obeyr, à cause d’Esope, et commanda en mesme temps, qu’on luy apportast des fagots, ausquels il mit le feu, et tira sa femme auprés, avec apparence de l’y vouloir jetter. […] » Et à mesme temps s’addressant à Xanthus, « Seigneur », luy dit-il, « si tu juges qu’il y ait de la raison en ce chastiment, attends un peu que je sois allé jusqu’à mon logis, et à mon retour, je t’ameneray ma femme pour la brusler avecque la tienne ».

89. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XV. De l’Asne, et du Chien. »

Cette resolution prise, il arriva quelque temps apres, que voyant son Maistre de retour en la maison, il voulut voir quelle seroit l’issuë de son entreprise ; S’en allant pour cét effet au devant de luy, il se jetta sur ses espaules, et le frappa rudement des pieds, luy pensant faire de grandes caresses. Le maistre du logis s’estant à mesme temps mis à crier, voila venir les valets, qui traicterent le pauvre Asne à coups de bastons, pour recompense de ce qu’il croyoit faire le civil, et l’honneste.

90. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XX. Des Colombes, et du Faucon leur Roy. »

Cela soit dit seulement pour les Monarchies Electives : car quant à celles qui ont authorisé d’âge en âge le droict de la succession, il est absolument necessaire de n’en pas sortir, à cause des inconvenients qui s’y rencontrent, et du zele devotieux que les Peuples ont à certaines familles ; comme l’eurent jadis les Romains aux descendans d’Auguste, les Egyptiens aux Ptolomées, les Perses aux arriere-nepveux de Darius ; et de nôtre temps les François à la Royale Tyge de Bourbon, les Espagnols à la Maison d’Austriche, et les Turcs à la famille des Othomans. […] Mais comment ne porteroient ils point impatiemment ceste déplorable condition, puis que mesme ils ne sont pas satisfaits d’une bonne, et tendent tousjours au desir de la nouveauté, accusant sans cesse la presente image des temps, et trouvant à dire à des choses necessaire, voire mesme à celles dont ils ont esté la veritable cause ?

91. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Ainsi voyons-nous que les Artisants aspirent à l’imitation des Bourgeois, et les Bourgeois à celle des Gentils-hommes, qui la pluspart du temps joüent le roolle des Gouverneurs de Province. […] Eux tout de mesme, apres avoir veu leurs ouvrages baffoüez, leurs tableaux effacez, et leurs pieces de sculpture abattuës, deviennent enfin le rebut des compagnies et sont contraincts la pluspart du temps d’aller chez les Estrangers, pour chercher à debiter leurs impertinences.

92. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXI. Du Dieu Mercure, et d’un Charpentier. »

Si mon dessein estoit d’examiner les Fables d’Esope à la maniere des Humanistes, je m’arresterois quelque temps à m’enquerir, pourquoy nostre Autheur fait invoquer Mercure plustost qu’une autre Divinité à ce pauvre Charpentier, pour le recouvrement de sa coignée, et à quelle occasion les Anciens tenoient ce Dieu pour tutelaire des Artisants. […] Cela nous apprend que tost ou tard la recompense suit la Vertu, et que ce n’est jamais perdre le temps, de la pratiquer.

93. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Ce qui a esté de tout temps en usage parmy les nations du Leuant, je ne sçay par quel déreiglement, et par quelle liberté dénaturée. […] Car il est à croire que s’ils ne l’aiment point dés le commencement du Mariage, cette froideur se tournera sans doute avecque le temps en une haine mortelle. […] N’est-il point temps que le nom de Serviteur ou de Maistresse luy soit aussi odieux qu’il est agreable aux jeunes gens ? […] D’ailleurs, quelle peine ne nous donnera point une telle femme, par des soupçons tous-jours violents, et la pluspart du temps legitimes ?

94. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 202 » pp. 141-141

Il attendit quelque temps, puis, la voyant sortir de l’étang, il s’approcha et l’écrasa, en disant : « Eh quoi !

95. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De la response qu’Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. »

J’ay remarqué en mesme temps qu’il est survenu un certain homme, qui plus advisé que les autres, pour s’empescher d’y heurter contre, comme eux, l’a ostée de sa place, et l’a mise ailleurs, Pour ceste seule raison, j’ay dit que je n’avois veu qu’un homme aux estuves, comme faisant plus d’estat de celuy-cy, que de tous les autres ensemble ».

96. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 21 » pp. 23-23

Mais peu de temps après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas qu’ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains plus d’être frappée par ces coqs ; car je vois qu’ils ne s’épargnent pas même entre eux. » Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n’épargnent même pas leurs parents.

97. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 269 » pp. 357-357

Mais vint le temps de la guerre : le cheval dut porter un cavalier armé de pied en cap, et celui-ci le poussa dans tous les sens et le lança même au milieu des ennemis, où le cheval criblé de coups s’abattit.

98. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVI. Du Lion, et du Renard. »

Il adjoustoit, qu’il ne devoit point entrer en défiance de luy, qu’ils avoient esté bons amis de tout temps, et que pour cela il desiroit fort de l’entretenir ; joinct qu’il n’y avoit point d’apparence, qu’estant malade dans un lict, il luy pûst faire aucun mal, quand mesme il en auroit la volonté, qu’il n’avoit pas neantmoins.

99. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIV. De l’Asne, et du Loup. »

L’Asne passant sur un buisson, se mit une espine au pied, et vid à mesme temps un Loup, à qui s’addressant ; « Helas !

100. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXV. Du Renard, trahy par le Coq. »

Le Paysan s’arma en mesme temps d’une massuë, pour en assommer son Ennemy, qui le voyant venir de loin. « Mal heureux que je suis ! 

101. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXX. De la Mouche. »

Car en mesme temps que la nature leur refuse la jouyssance de leurs brutales delices, la coustume leur en augmente le desir.

102. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXV. De la Chauue-souris, et du Buisson, et du Plongeon. »

Le Plongeon depuis ce temps-là se tient toujours au bord de la Mer, en attendant qu’elle jette hors son or en quelque endroict du rivage ; La Chauve-souris ne se montre que de nuict, de peur de ses Creanciers ; Et le Buisson s’attache aux robbes des Passants, pour voir s’il ne reconnoistra point la sienne.

103. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — IV. Le Jardinier et son Seigneur. » p. 

Le bon homme disoit : Ce sont là jeux de Prince : Mais on le laissoit dire ; et les chiens et les gens Firent plus de degât en une heure de temps, Que n’en auroient fait en cent ans Tous les Lievres de la Province.

104. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII. »

Esope entra tout à mesme temps, et se presenta devant la femme de Xanthus, qui le voyant si difforme ; « Malheureux », dit-elle à son mary, « d’où m’avez-vous amené ce Monstre ? […] » Se tournant à mesme temps vers elle : « Madame », luy dit-il, « voudriez-vous pas bien, que vostre Mary vous eût achepté quelque jeune serviteur, qui fut vigoureux, et de bonne mine, pour vous contempler toute nuë dans le bain, et se joüer avecque vous, au des-honneur de vostre bon Philosophe ?

105. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du present fait à la maistresse de Xanthus. Chapitre XII. »

Esope s’en alla en mesme temps, disant à par soy le long du chemin, « voila qui va bien, je ne sçaurois avoir une meilleure occasion que celle cy, pour me vanger de ma Maistresse, et des brocards qu’elle me donna la premiere fois que je me presentay devant elle : On verra bien à ce coup, s’il est veritable qu’elle ayme mon Maistre ». […] Xanthus ayant fait à mesme temps appeller Esope : « Vien çà », luy dit-il, « à qui as-tu baillé ce dequoy je t’avois chargé ? 

106. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »

» « Je passe », dit la Cigale, « fort joyeusement tout ce temps-là, et ne fay rien que chanter ». « Puis que cela est », repartit la Fourmy en sous-riant, « et que tu n’as point plus de soing, tu merites bien maintenant de mourir de faim », Discours sur la soixante et uniesme Fable. […] Mais, certes, ils estoient doüez d’une si éminente Vertu, que je ne conseille à qui que ce soit de les imiter, ny d’exposer son vieil âge à tant de miseres, sous l’esperance de les endurer aussi constamment qu’eux, puis qu’au temps où nous sommes, et mesme dans la memoire de tous les siecles passez, il seroit bien mal aisé de trouver des courages si fortifiez contre toute misere, que furent les leurs, ny si capables de ceste haute Philosophie, qui nous instruit à la patience.

107. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 336 » pp. 373-373

– Je n’en avais pas le temps, répondit la cigale : je chantais mélodieusement. » Les fourmis lui rirent au nez : « Eh bien !

108. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »

Car à quelque temps d’icy la necessité vous contraindra de recourir aux Senateurs, et alors il ne sera plus à propos de le faire.

109. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LX. De la Puce, et de l’Homme. »

», dit-il, et la prit en mesme temps.

110. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XII. Tribut envoyé par les Animaux à Alexandre. » p. 339

Pour vous ne perdez point de temps.

111. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Elle naist en mesme temps que les plaisirs des autres, et se tourne en rage à mesure qu’ils prennent accroissement : mais elle ne cesse pas quand ils deviennent calamiteux, car nous avons tous-jours peur que ceux que nous envions ne se relevent apres leur cheute ; pource que cela se peut en effect, à cause des changemens ordinaires de la fortune. Que si elle les a mis en un estat si déplorable, qu’ils soient sans esperance de ressource, encore ne nous arrestons-nous pas là : Ce n’est pas un sujet de consolation pour nous, car en mesme temps ceste peste que nous couvons dans l’ame, cherche de nouveaux objects pour se nourrir, et s’addresse aux prosperitez des autres hommes.

112. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un fardeau, dont Esope se chargea. Chapitre VI. »

Quelque temps aprés que le Marchand fût de retour en sa maison, il commanda à ses serviteurs de faire des balles de marchandise, et se tenir prests pour son voyage d’Asie, où il estoit resolu d’aller, et de partir le lendemain.

113. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Ennus est adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. »

Quelque temps apres Nectenabo Roy des Egyptiens, ayant sçeu qu’Esope estoit mort, escrivit incontinent une lettre au mesme Lycerus, par laquelle il luy mandoit qu’il eust à luy envoyer des Ingenieurs, qui fussent si bien versez en leur art, qu’ils peussent bastir une tour, qui ne touchast ny le Ciel, ny la terre, et par mesme moyen qu’il luy fit venir aussi quelqu’un qui sçeut respondre à toutes les choses qu’il luy demanderoit ; concluant que s’il le pouvoit faire, il receveroit le tribut, sinon qu’il le payeroit.

114. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIV. D’un vieil Chien, et de son Maistre. »

Mais de tous les maux qu’endurent les vieux serviteurs, le plus grand, et le plus déplorable, à mon advis, c’est le mespris qu’en fait la pluspart du temps un mauvais Maistre, qui apres avoir eu leur jeunesse, et tiré d’eux tous les services dont ils ont esté capables ne les regarde sur le declin de leur âge, que comme des Creatures inutiles, ou si vous voulez, comme des fardeaux tres-pesants, et tres-ennuyeux.

115. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVII. Du Chien, et de la Brebis. »

Le Chien ayant fait adjourner la Brebis, pour se voir condamner à luy payer un pain qu’il luy avoit presté, elle ny a de luy rien devoir ; mais le Milan, le Loup, et le Vautour, en estans pris à tesmoins, ils déposerent contre la pauvre Brebis, qui fut condamnée à rendre le pain, que le Loup luy osta en mesme temps, et le devora.

116. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLI. Du Cerf, et du Chasseur. »

En mesme temps se sentant poursuivy des chiens, il se jetta dans une forest espaisse, où ses cornes se prirent aux branches d’un arbre, et ce fut alors, que se dédisant de son opinion, il se mit à loüer ses jambes, et à blasmer ses cornes, qui avoient esté cause de sa prise.

117. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512

Esope seul trouva Qu’aprés bien du temps et des peines, Les gens avoient pris justement Le contrepied du Testament.

118. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

En cela, Monseigneur , Vous imitez entierement ce digne Chevalier Morosini , vôtre Oncle, qui faisant comme vous en cette Cour la charge d’Ambassadeur ordinaire, au temps du feu Roy d’heureuse memoire, fut honoré parce Grand Prince du haut Privilege de pouvoir porter trois Fleurs de lis dans ses Armes. […] Ainsi, Monseigneur , ie ne doy point creindre que tous ces ornemens joints ensemble, ne vous rendent plus divertissante l’explication que je donne aux Allegories de cét Esclave illustre, qu’elles affranchissent de la Tyrannie du Temps, en le faisant tous les jours revivre.

119. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 251 » pp. 171-171

Aussi depuis ce temps, la mouette est toujours aux aguets sur les rivages, pour voir si la mer ne rejettera pas son cuivre quelque part ; la chauve-souris, craignant ses créanciers, ne se montre pas de jour et ne sort pour pâturer que la nuit ; enfin la ronce accroche les habits des passants, cherchant à reconnaître son étoffe.

120. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE V. Du Chien, et de l’Ombre. »

Pour ce qui est des premiers, à sçavoir de ceux qui veulent amonceler thresors sur thresors, et adjouster incessamment de l’acquis à leur heritage ; combien en voyons-nous tous les jours qui s’enveloppent dans de grands partis, entreprennent des fermes publiques, et prestent de l’argent aux Roys, le tout sous l’espoir du gain démesuré qu’ils s’y figurent ; Et neantmoins à quelque temps de là, ils trouvent leur attente ridicule, et sont en perte des biens qui naguere leur estoient propres et hereditaires, finissant leurs jours dans les Palais des Princes, où ils sont refugiez, avec un mespris des domestiques, et un murmure continuel des creanciers.

121. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

Le noble et courageux Oyseau de Jupiter instruit aujourd’huy par son exemple, les hommes, qui avec trop de franchise et de simplicité, se gouvernent par le conseil des Trompeurs, car ayans suivy celuy de la Corneille, il se trouva n’avoir esté que le cuisinier de ce vil animal, et luy avoir appresté en mesme temps, et à manger et à rire.

122. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXII. De la Brebis, et de la Corneille. »

En un mot, c’est par là que les grosses Republiques traittent la pluspart du temps avec injustice leurs foibles voisins.

123. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVI. De la Tortuë, et de l’Aigle. »

Ceste ambition extravagante de la Tortuë, nous apprend à ne vouloir pas outre-passer de beaucoup nostre condition, si nous ne sommes en mesme temps resolus à une honteuse cheute.

124. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

Le seul Hypocrite, qui cache la malice et l’impieté sous le voile d’une fausse devotion, est capable de tenir les personnes plus long temps abusées, à cause que l’exercice de la Vertu n’est pas sujet à la censure des hommes, mais à celle de Dieu : Son espreuve se fait au Ciel, et non pas en terre.

125. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »

Il advint en ce temps-là une chose estrange en la ville de Samos, où comme on celebroit publicquement une certaine feste, l’on fut tout estonné de voir une Aigle, qui prenant son vol d’en-haut, arracha l’aneau public, et le laissa choir au sein d’un Esclave. […] Au temps que les bestes parloient, il arriva que les loups firent la guerre aux brebis.

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