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16. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIV. Du Taureau, et du Bouc. »

Ceste insolence irrita fort le Taureau, qui s’estant mis à mugir de déplaisir qu’il en eust ; « Je voy bien que c’est », luy dit-il, « ce que tu me fais un si rude accueil, c’est à cause que je suis en fuitte ; mais si celuy qui me poursuit s’en estoit allé, je m’asseure que je te ferois bien sentir que les forces d’un Taureau, et celles d’un Bouc, sont deux choses extrémement differentes ». […] Ceste mauvaise methode est ordinaire à ceux qui nous persecutent en nostre affliction, qui sont par consequent les hommes du monde que nous devons le plus apprehender, à cause que nos autres ennemis ne sont redoutables qu’entant qu’ils nous ameinent ceux-cy.

17. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE IX. Du Sanglier, et de l’Asne. »

C’est ce qui fait que Turnus parlant à Drances, tesmoigna d’avoir pour indifferentes ses calomnies, à cause du demerite de son ennemy. […] J’estime pour moy, que les deux causes ensemble, et l’une sans l’autre et accompagnées, nous peuvent induire à ceste magnanimité, quoy que la raison, comme plus noble, et plus relevée que toutes les choses de ceste vie, produise cét effect en nos ames avec plus de perfection. […] Le mesme effet de Noblesse se trouve en l’Ours, qui ne met jamais la dent sur un corps mort, à cause, comme je croy, qu’il est incapable de resistance. […] Mais c’est assez parlé des causes de ceste Vertu ; Il faut finir, apres avoir exhorté tous les hommes vindicatifs de ne se laisser jamais porter à leur passion contre les foibles, et de ne s’arrester point à leurs injures, non plus que les chevaux ne laissent pas de passer outre pour l’aboy des petits chiens.

18. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 220 » p. 260

Le loup changeant d’avis s’écria : « La présomption nous est une cause de malheur. »

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II. »

Toutes lesquelles choses semblent avoir esté cause de sa servitude.

20. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — II. Le Pot de terre et le Pot de fer. » p. 378

Celuy-cy s’en excusa ; Disant qu’il feroit que sage De garder le coin du feu ; Car il luy faloit si peu, Si peu, que la moindre chose De son débris seroit cause.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Ennus est adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. »

Cependant Hermippus ne pouvant souffrir le Roy dans une peine, dont il cognoissoit la cause, le fût trouver aussi tost, et luy dit qu’Esope vivoit encore, et qu’il ne l’avoit point voulu tuer, pour ce qu’il se doutoit bien qu’à la fin le Roy mesme en pouroit estre fâché. […] Ces choses s’estans ainsi passées, Esope se justifia du crime dont Ennus l’avoit chargé, et respondit si pertinemment aux causes de son accusation, qu’il n’y a point de doute, que le Roy recognoissant son innocence, eust fait executer Ennus, si Esope ne l’eust prié de luy faire grace.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Or de toutes les Vertus, ce n’est pas la moindre que la Clemence, ou la Misericorde envers les foibles, tant pource qu’elle est meslée de Generosité, qu’à cause qu’elle appartient à la Justice. […] Androde ayant apperçeu que la cause en procedoit d’une longue espine, que le pauvre Lion avoit dans la patte ; la luy tira fort adroittement, et fist suppurer l’apostume qui s’y estoit amassée. […] Comme cét effect estoit extraordinaire, le Peuple en voulut apprendre la cause, de la bouche mesme de l’Esclave, qui se mit à la raconter tout au long, encherissant avec des paroles excessives, la reconnoissance, et la generosité du Lion.

23. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 39 » p. 14

Le renard lui en demanda la cause.

24. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 241 » pp. 80-80

Mais leurs pattes s’y étant engluées, elles ne purent prendre l’essor, et se sentant étouffer, elles dirent : « Malheureuses que nous sommes, nous périssons pour un instant de plaisir. » C’est ainsi que la gourmandise est souvent la cause de bien des maux.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVIII. Du Chien envieux, et du Bœuf. »

Sans qu’il soit donc necessaire de dire aucune chose de ses causes, ou de sa definition, il suffira de conclure, qu’il n’y a point de crime au monde si pernicieux, ny si des-agreable à Dieu, que celuy-cy. […] Ce qu’il faut faire en toutes façons, s’il est possible, à cause que ceste peine estant de la nature fort ennuyeuse, elle est en cela pire que toutes les autres, qu’elle ne peut servir de satisfaction à nos crimes, pource qu’elle en est elle-mesme un insupportable.

26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Alors cette froide Amante ne se souvenant plus, ny de la Couche nuptiale, ny de celuy qui estoit avec elle, se jetta du lict en bas, et se mit à poursuivre le Rat pour le manger : ce qui fut cause que la Déesse irritée, voulut qu’elle reprit sa premiere forme. […] Or pource que c’est du Philosophe de rechercher la cause des choses, ce ne sera point mal à propos d’essayer à cognoistre celles de ceste inégalité : pour à quoy parvenir, il faut se remettre en memoire ce que dit le Poëte, Nous aspirons tous-jours aux choses deffenduës. […] Il y a encore une cause à cela, que je trouve plus apparente que toutes les autres, c’est qu’un bien interdict nous semble plus grand, et nous fait imaginer que ce doit estre quelque chose excellente, puis qu’on nous en déffend la praticque : de façon que cela nous éguise l’appetit, et nous fait rechercher avecque soin le violement de ceste loy. […] Pour cela mesme il arrive fort souvent, que nous aymons les personnes inégales, à cause que tels desseins nous sont plus deffendus que les autres.

27. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 58 » pp. 283-283

Il faut être indulgent, et ne pas s’emporter sans mesure ; car il arrive souvent que la colère cause de grands dommages aux gens irascibles.

28. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 146 » pp. 220-220

Mais le singe les déclara l’un et l’autre impropres à régner : « le chameau, dit-il, parce qu’il n’a point de colère contre les malfaiteurs, et l’éléphant, parce qu’il est à craindre qu’un goret, animal dont il a peur, ne vienne nous attaquer. » Cette fable montre qu’une petite cause ferme parfois l’accès des grands emplois.

29. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VII. La Besace. » p. 266

Venez singe, parlez le premier, et pour cause.


30. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XIII. Le Cheval s’estant voulu vanger du Cerf. » p. 269

Quel que soit le plaisir que cause la vengeance, C’est l’acheter trop cher, que l’acheter d’un bien, Sans qui les autres ne sont rien.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE IV. Du Cerf, et de la Brebis. »

Or quoy qu’elle fust bien asseurée de ne luy rien devoir, si ne laissa t’elle pas, à cause du Loup, qui estoit là present, de luy promettre, qu’elle satisferoit à sa demande. […] Aussi est ce pour cela qu’Esope baille ceste cause à disputer à la Brebis, qui est le plus innocent, mais le plus timide de tous les animaux.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »

En suitte de cela, ils degenererent pour la pluspart, et commencerent d’ordonner les choses, non pource qu’elles estoient bonnes, et honnestes, mais à cause que c’estoit leur volonté. […] De toutes ces choses on peut inferer, que c’est une pernicieuse avanture pour un Peuple, de changer non seulement de forme, mais encore de Prince, à cause des tragiques évenements qui ont accoustumé de s’en ensuyure.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVI. Du Cheval, et du Lion. »

Le Lion s’en alla trouver le Cheval, à dessein de le manger ; Mais pource qu’il n’en pouvoit pas venir à bout si facilement, à cause que la vieillesse avoit beaucoup diminué de ses forces, il s’advisa d’un plaisant moyen pour executer son entreprise. […] Ce qui nous apprend que les personnes les plus vigoureuses, deviennent apprehensives par l’âge, à cause, comme nous avons dit cy-dessus, du refroidissement de leur sang.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Ce qui fut cause que Jupiter ordonna pour le mieux, que les Escarbots n’eussent à paroistre durant tout le temps que les Aigles pondroient leurs œufs. […] Ainsi l’obscurité fut cause que les asnes se fourvoyerent, et qu’ils jetterent dans un fossé l’infortuné Vieillard, qui pensant à son malheur ; “Helas ! […] Je vous fais aujourd’huy la mesme reproche, ô meschants Delphiens, et vous proteste qu’il n’est point de Scylle, ny de Caribde, ny point de Syrtes en Affrique, où je ne cherchasse à me perdre, plutost que de mourir indignement, et sans cause.

35. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Le Loup ayant fait des provisions pour un assez long-temps, menoit une vie oysive, quand le Renard qui s’en apperçeut le fût visiter, et luy demanda la cause de son repos. Le Loup se douta tout aussi-tost, qu’il avoit envie de luy joüer quelque tour de souplesse, et qu’il n’en vouloit qu’à la mangeaille ; de maniere que pour le renvoyer, il feignit qu’il se trouvoit mal, et que c’estoit la cause qu’il se reposoit ; luy disant au reste, qu’il l’obligeroit fort de s’en aller prier les Dieux pour sa santé. […] Elle naist en mesme temps que les plaisirs des autres, et se tourne en rage à mesure qu’ils prennent accroissement : mais elle ne cesse pas quand ils deviennent calamiteux, car nous avons tous-jours peur que ceux que nous envions ne se relevent apres leur cheute ; pource que cela se peut en effect, à cause des changemens ordinaires de la fortune.

36. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 89 » pp. 55-55

Cette fable montre que pour beaucoup de gens ce sont leurs propres résolutions qui sont causes de leurs malheurs.

37. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus voulant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. »

Cependant, l’apprehension qu’eust Xanthus, qu’Esope ne s’enfuyt, apres qu’il auroit apperçeu le larcin qu’il avoit fait de ce pied, fut cause qu’il le remit dans le pot.

38. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VI. Du Lion, et de quelques autres Bestes. »

Mais le Lion, qui ne prenoit pas plaisir à cela ; « Tout beau », leur dit-il en rugissant, « la premiere de ces parts est mienne, pour-ce qu’il n’y a pas un de vous qui me vaille ; la seconde l’est aussi, à cause des grands advantages que ma force me donne par dessus vous ; et la troisiesme m’appartient encore, pour avoir plus travaillé que tous à prendre le Cerf ».

39. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — V. Le Loup et le Chien. » p. 346

Le collier dont je suis attaché 
De ce que vous voyez est peut-estre la cause.

40. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXII. De la Mouche, et du Chariot. »

Une Mouche s’estant arrestée sur un Chariot de ceux qui couroient dans une lice, où la poussiere estoit grande, tant à cause des chevaux, qui l’esmouvoient de leurs pieds, que du roulement des roües ; « O que je fay lever de poudre !  […] Or encore que ce blasme touche generalement les hommes, et qu’ils s’attribuënt l’honneur de toutes leurs entreprises, au lieu de le donner à Dieu, qui est la vraye source et la legitime cause de tout ce qu’il y a de bien et d’honneste dans le monde ; Encore, dis-je, qu’ils soient tachez presque tous de ceste orgueilleuse espece d’ingratitude, si est-ce qu’il y en a qui s’y portent d’une inclination particuliere, et dérobent artificieusement l’estime des autres pour se la transferer.

41. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »

Que s’il y a quelque chose à blasmer en la pluspart des fictions Poëtiques, c’est à mon advis quand il arriue que ceux qui en sont les Autheurs, inventent des Fables, qui à le prendre à la lettre, tiennent du des-honneste, et de l’impie mesme ; A cause de quoy le divin Platon les bannit entierement de sa Republique, comme contraires à la pieté et aux bonnes mœurs, combien que d’ailleurs il les estime grandement, pour la gentillesse de leurs inventions. […] Il y a une autre sorte de Fables à qui l’on peut proprement donner un sens tout à fait moral, comme à celle de Narcisse, qui ravy de sa propre beauté, trouva la cause de sa mort dans la belle source où il se miroit, et fut depuis transformé en une Plante appellée de son nom. […] A cecy se rapporte à peu près une Fable bien plaisante, qui dit, que les hommes autrefois doubles, furent coupez en deux pour punition de leur humeur altiere et trop insolente : et c’est d’où procede que dans la diversité de ses humeurs, l’homme veut du mal à l’un, et qu’il ayme l’autre, à cause qu’il le croit sa moitié, comme se l’imagine le Poëte Aristophane.

42. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLV. Du Loup, et du Chien. »

Apres cela, il fût curieux de sçavoir de luy, pourquoy il estoit si net et si poly. « Si je le suis », respondit le Chien, « le soing de mon Maistre en est cause. […] Mais comme il fût jour, le Loup voyant le col du Chien tout pelé, s’advisa de luy en demander la cause. « Tu dois sçavoir », luy respondit le Chien, « qu’au commencement je soulois aboyer aux Estrangers, et mesme à ceux de cognoissance, sans que ma dent espargnast non plus les uns que les autres. […] A quoy déroge autant qu’il luy est possible celuy qui s’asservit, à cause qu’il se laisse guider par la volonté d’autruy, et perd en beaucoup de choses l’advantage d’operer de son chef.

43. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 130 » pp. 316-316

Sur ces entrefaites Athéna lui apparut et lui dit : « Arrête, frère ; cet objet, c’est l’esprit de dispute et de querelle ; si on le laisse tranquille, il reste tel qu’il était d’abord ; si on le combat, voilà comment il s’enfle. » Cette fable montre que les combats et les querelles sont cause de grands dommages.

44. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »

» « Seigneur », respondit Esope, « quand j’ay mis les viandes sur la table, j’ay prié Madame, de prendre garde que les chiens ne les mangeassent, et elle m’a fait response que ses fesses avoient des yeux, à cause dequoy la trouvant endormie, je les luy ay découvertes ». « Infame Boufon », dit Xanthus, « tu peux bien remercier mes amis : car n’estoit le respect que je leur porte, et que je les ay conviez, je te punirois si bien, que tu n’aurois pas sujet de t’en mocquer ».

45. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. »

Avecque cela, il estoit cause, que ce mesme Prince reçevoit de grands tributs, pource qu’il envoyoit à son nom plusieurs questions aux autres Roys, qui ne les pouvoient decider.

46. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVIII. L’Aigle et le Hibou. » p. 

Il se plaint, et les Dieux sont par luy suppliez De punir le brigand qui de son deüil est cause.

47. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »

Or par succession de temps, les querelles venant à naistre dans les Armées, à cause du commandement, et du contraste de la loüange, l’on mit le haut poinct d’honneur à les decider publiquement, de peur de les rendre perpetuelles, et de les faire passer jusqu’aux enfants et aux freres. […] Or comme en l’ancienne decision des inimitiez, on ne faisoit point de duels, que pour des causes tres justes, à sçavoir pour l’honneur d’une Femme, d’une Maistresse, d’un Pere, d’une Sœur, d’un Fils, et pour le sien propre.

48. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVIII. D’un Oye, et de son Maistre. »

Bien que nous puissions entendre ceste Allegorie en deux façons, et accuser le Maistre de cette Oye, ou d’estre trop immoderé en ses volontez, ou trop violent à les executer, nous ne la prendrons neantmoins que du dernier biais, à cause que nous avons cy devant discouru assez au long, contre l’Avarice et la Convoitise des Richesses. […] Ce qui procede, à ne point flatter, des empeschements que nous cause la promptitude, et des avantages que leur donne la moderation.

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Partement d’Esope, et son arrivée en Lydie. Chapitre XXIV. »

Je t’en dis de mesme, ô grand Roy, et soubmis à tes pieds, je te prie de ne me point faire mourir sans cause, car je ne suis pas homme qui veüille nuire à personne, et si l’on peut blasmer quelque chose en moy, c’est qu’en un corps chetif et difforme, je loge une ame qui ne sçauroit rien flatter ».

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Elle fit à l’instant un grand cry, pour l’extrême douleur qu’elle sentit, ce qui fût cause, que ceux qui menoient le larron au supplice l’ayant voulu blâmer, non seulement de ses voleries, mais aussi de sa cruauté envers sa Mere ; « Messieurs », leur dit-il, « ne vous estonnez point si j’ay arraché l’oreille à celle qui m’a mis au monde, puis qu’elle est cause que l’on m’en oste aujourd’huy ; car si elle m’eust bien châtié la premiere fois que je luy apportay le livre que j’avois dérobé à mon Compagnon, cela m’eust donné de la crainte, et m’eust empesché de commettre aucun larcin à l’advenir : de maniere que je ne serois point mené maintenant à une mort si honteuse ».

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LII. De l’Oyseleur, et du Merle. »

D’ailleurs, selon la maxime des Philosophes, une chose est maintenuë par les mesmes causes dont elle est produite, puis que la conservation est une maniere de seconde production ; Or le commencement ou la source des Republiques, c’est la sincerité d’autant que toutes les fois que deux ou trois mesnages s’assemblent en mesme lieu, et en mesme façon de vivre, il faut que ce soit, pource qu’ils se fient les uns aux autres, et qu’ils n’ont pas mauvaise opinion de ceux avec qui ils entrent en societe ; autrement ils se fuyroient comme ennemis, au lieu de se rechercher comme freres.

52. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »

Ce qui fût cause que tous ensemble commencerent à s’en mocquer. […] Ce qui fit qu’un d’entr’eux, luy en ayant demandé la cause ; « Retire-toy d’icy », respondit Esope, « ô brebis de mer » ; Paroles qui le rendirent si confus, qu’il s’en alla tout à l’instant. […] A cause dequoy un des Disciples s’obstinant plus fort à vouloir apprendre, pourquoy il rioit ainsi à tout propos ; « Va-t’en le luy demander », luy respondit un de ses compagnons, « si tu veux estre appellé Bouc marin ».

53. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 30 » pp. 24-24

Un autre renard, qui passait par là, entendit ses plaintes et s’approchant lui en demanda la cause.

54. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelles viandes Esope traicta les Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. »

Par elle nous donnons et reçevons : Par elle on fait des harangues, des prieres, des compliments : on plaide des causes : on paroist éloquent : on traicte les mariages : on bastit les villes : on pourvoit à la seureté des hommes : Et pour le dire en un mot, par elle mesme nostre vie se maintient : par où l’on peut voir qu’il n’y a rien de meilleur que la langue ».

55. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »

elle qui est souvent cause de la mort des hommes ?

56. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXII. Du Loup, et de la Truye. »

Car encore que l’homme du monde qui a le plus d’habitude au vice, ne soit pas incapable d’une action vertueuse, si est-ce qu’il deshonore en quelque façon les gents de bien, lors qu’il les approche pour les assister, à cause qu’il rend leur Vertu suspecte, et semble la vouloir faire dépendre de sa malice.

57. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La vente d’Esope. Chapitre V. »

Zenas (c’estoit le nom de celuy qui avoit la charge de la Mestairie) estant allé voir si les manœuvres s’acquittoient bien de leur travail, en apperçeut un entre les autres qui ne s’y portoit pas si ardemment qu’il eust voulu, ce qui fut cause, qu’il se mit à le frapper pour une legere faute. Esope ayant pris garde à cela ; « pourquoy », luy dit-il, « frappe-tu sans cause ce bon-homme, qui ne t’a fait aucun tort, et d’où vient encores qu’il ne se passe aucun jour que tu n’en fasse de mesme à tout ce que nous sommes icy de serviteurs ?

58. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

» ; Et là dessus, il se mit à boire : Mais durant le disner, comme on luy eust apporté d’une certaine viande, qu’il trouva fort à son goust, et dont il mangea de bon appetit ; Xanthus voulut faire accroire à son Cuisinier, qu’il l’avoit mal apprestée à cause dequoy l’ayant fait dépoüiller tout nud, il le traita rudement à grands coups de foüet. […] Là dessus, il fist derechef signe à sa femme de luy obeyr, à cause d’Esope, et commanda en mesme temps, qu’on luy apportast des fagots, ausquels il mit le feu, et tira sa femme auprés, avec apparence de l’y vouloir jetter.

59. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XX. Des Colombes, et du Faucon leur Roy. »

Cela soit dit seulement pour les Monarchies Electives : car quant à celles qui ont authorisé d’âge en âge le droict de la succession, il est absolument necessaire de n’en pas sortir, à cause des inconvenients qui s’y rencontrent, et du zele devotieux que les Peuples ont à certaines familles ; comme l’eurent jadis les Romains aux descendans d’Auguste, les Egyptiens aux Ptolomées, les Perses aux arriere-nepveux de Darius ; et de nôtre temps les François à la Royale Tyge de Bourbon, les Espagnols à la Maison d’Austriche, et les Turcs à la famille des Othomans. […] Mais comment ne porteroient ils point impatiemment ceste déplorable condition, puis que mesme ils ne sont pas satisfaits d’une bonne, et tendent tousjours au desir de la nouveauté, accusant sans cesse la presente image des temps, et trouvant à dire à des choses necessaire, voire mesme à celles dont ils ont esté la veritable cause ?

60. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIII. Des Loups, et de la Brebis. »

Car quiconque a conçeu une animosité sans sujet, est capable de la continuer long-temps, pource que c’est une espece de raison en une chose qui n’en a point, que de la poursuyvre pour cela seulement qu’on l’a commencée ; Et si au contraire il a eu sujet de nous hayr, nous ne l’avons pas de nous y fier beaucoup, à cause que nous l’avons aigry.

61. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIV. D’un vieil Chien, et de son Maistre. »

Mais si tu n’estois ingrat ; comme tu m’as aymé jeune, à cause du profit, cette mesme consideration devroit t’obliger à m’aymer aussi en ma vieillesse ».

62. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVII. Du Chien, et de la Brebis. »

Avecque cela, les malins esprits sont en quelque façon excusables, à cause des peines qu’ils souffrent depuis tant d’années, et qu’il leur faudra souffrir eternellement.

63. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

D’un costé la Mouche plaide la cause des gents de Cour, et de ces Ambitieux, qui ne vivent que pour l’orgueil, ou pour le luxe, et songent tant seulement à faire voir leur magnificence à leurs semblables. […] Je ne sçay donc point quelle peut estre la cause du mescontentement de ces grands hommes.

64. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »

La principale raison que je puis alleguer de cela, c’est que ces derniers ont plusieurs consolateurs, qui par leurs fortes persuasions, leur aydent à surmonter l’ennuy qui les attaque, et les divertissent le mieux qu’ils peuvent ; Comme au contraire ces courages audacieux qui sont en un estat de prosperité, attirent sur eux de tous costez le peril, l’Envie, et la hayne, à cause qu’ils n’ont personne qui reprime leur humeur altiere, et qu’il les fasse souvenir de leur condition. […] L’on peut adjouster à cela une troisiesme cause, qui est tirée de nostre volonté propre.

65. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 239 » pp. 165-165

Ainsi souvent la vaine gloire est une cause de malheur.

66. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE V. Du Chien, et de l’Ombre. »

Asseurément tu en avois de reste naguere, si tu eusses esté sage ; mais maintenant tu as moins que rien, et ta folie en est cause ».

67. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

Il est vray que c’est une honte bien suportable à une ame genereuse, à cause qu’elle tesmoigne la candeur et la sincerité dont elle est pleine.

68. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVI. Du Chévreau, et du Loup. »

D’ailleurs ils ont esté si souvent deçeus par les évenements des affaires, qu’ils s’imaginent à tout moment de le devoir estre, à cause dequoy ils ont tousjours l’œil au guet, et tournent incessamment la chose en la pire partie.

69. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXII. De la Brebis, et de la Corneille. »

Nous avons dit, ce me semble, en peu de paroles, quelle est la cause ; et quelle l’experience de ce mal.

70. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

Le seul Hypocrite, qui cache la malice et l’impieté sous le voile d’une fausse devotion, est capable de tenir les personnes plus long temps abusées, à cause que l’exercice de la Vertu n’est pas sujet à la censure des hommes, mais à celle de Dieu : Son espreuve se fait au Ciel, et non pas en terre.

71. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Il n’est pas besoin icy de discourir plus long-temps de l’Envie, à cause que nous avons des-jà traicté de ceste matiere. […] Pareille fût l’avanture de ces deux Amis, qui voyageants ensemble par toute la Grece, arriverent de hazard en une Ville, où ils furent contraints de se separer, à cause que l’un des deux estoit obligé de visiter la maison de son ancien hoste, et de laisser son amy dans une hostellerie. […] Que s’il estoit question de confirmer ceste verité par des exemples anciens, il faudroit dépoüiller l’Histoire de l’Histoire mesme et transporter icy des volumes entiers, pour ne faire voir qu’une partie des Perfidies que l’Avarice nous cause. […] Il y a de l’apparence que Socrate ne fust pas d’abord si Philosophe, ny si Vertueux, mais que venant dans le monde, à dessein d’estaller ses meditations, et charmer les hommes par les belles choses qu’il leur disoit, il demeura luy-mesme charmé de l’excellence de ses maximes, et trouva peu à peu des appas dans sa Moralité, qui la luy firent aymer à cause d’elle-mesme, et non pour l’amour de la Gloire, tellement qu’il laissa depuis le bien apparent pour le solide. […] Voyons la cause de sa fuite, et du gain qu’il vient de faire.

72. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIX. De la Belette, et du Renard. »

Le Renard tout amaigry de faim, entra fortuitement dans un clos à blé par une ouverture fort estroicte, d’où pensant sortir apres s’estre bien soulé, il ne le pût faire, à cause que son ventre l’en empescha, pour estre un peu trop enflé.

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »

L’on en void tous les jours tant d’exemples, que je serois querelleux moy-mesme de les alleguer, pource que je choquerois plusieurs Fascheux, qui s’interesseroient dans ceste cause.

74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIX. Du Loup, et des Chiens. »

Ceste resistance dura depuis jusqu’à ce que le grand Cesar les reduisit à main armée, soit que l’honneur de ceste entreprise luy fust fatalement deuë, soit qu’il trouvast moyen de les diviser derechef, ou que toutes les deux causes ensemble contribuassent à la subjection des Gaulois.

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIII. Du Renard, et du Buisson. »

J’obmets plusieurs autres differences touchant la maniere de converser avecque les hommes, à cause qu’il me semble fort difficile de les exprimer, veu que le nombre n’en est pas moins grand que des conditions, et des humeurs des personnes.

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

De mesme je m’asseure que vous ferez quelque cas de celles de ce Philosophe, non pas pour le plaisir qu’elles peuvent donner ; mais à cause des belles leçons qu’elles font aux hommes.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »

C’est à toy maintenant à montrer, si tu és assez habile homme pour m’en dire la cause ». « Je le feray », répondit Esope, « mais ce ne sera que demain ». […] » « Seigneur », respondit Esope, « ce que j’en ay fait a esté pour vanger le Roy Lycerus ; Car tu dois sçavoir que ce mauvais chat est la seule cause d’une perte qu’il a faite la nuict passée pour luy avoir tué son coq, qui étoit vaillant et aguerry au possible, joinct que par son chant il luy marquoit ordinairement les heures de la nuict ».

78. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 60 » pp. 35-35

Il répondit qu’il se chauffait les mains à cause du froid.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

Car il faut qu’il se souvienne tousjours, que la trahison est la pire de toutes les meschancetez, celle-là principalement qui s’adresse du serviteur au Maistre, à cause que la confiance y est plus necessaire.

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LV. Du Vautour, et des autres Oyseaux. »

Car si c’est une démonstration de peur, que de faire mourir son Ennemy quand on a dequoy luy nuire, à cause qu’on tesmoigne par là de le craindre, en le laissant vivre ; à plus forte raison devons-nous imputer à poltronnerie l’action de ceux qui surprennent leurs Ennemis, sous le masque de leurs carresses, puis qu’on peut conclurre par là, qu’ils en apprehendent le courroux.

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVIII. De l’Ours, et des Mouches à Miel. »

Il se retira doncques bien viste, et en s’en allant ; « Miserable que je suis », dit-il à part soy, « qu’il eust beaucoup mieux valu pour moy souffrir une petite picqueure, et lécher le miel en patience, qu’estre cause du grand mal que toutes les Abeilles m’ont fait, lors que j’ay creu me vanger d’elle ».

82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Est-ce là un bien preferable aux promesses de Dieu, qui vous offre le pardon, si vous pardonnez, et vous prepare des douceurs infinies, si vous abandonnez celle-là, qui est de courte durée, et qui vous cause mille remords ? […] Est-ce qu’elle est de longue durée, à cause qu’elle survit à nostre mort ?

83. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 142 » pp. 181-181

Pour n’avoir pas voulu me charger d’un léger fardeau, voilà que je porte tout, avec la peau en plus. » Cette fable montre que, si les grands font cause commune avec les petits, les uns et les autres assureront ainsi leur vie.

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Mais il arriva que celuy-cy, par une extrême ingratitude, fust cause de sa condemnation, et le reduisit à tel poinct, qu’il demeura long-temps enfermé dans un sepulchre, à la maniere des morts, jusques à ce qu’on eust encore besoin de son sçavoir, et que par ce moyen il fust tiré vivant hors du tombeau.

85. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Il arriva depuis, que le Laboureur estant devenu fort pauvre, et imputant la cause de ce malheur à l’offense qu’il avoit faite au Serpent, s’en alla vers luy, pour le prier de s’en revenir à son logis.

86. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIX. Du Renard, et de la Cigongne. »

C’est dequoy nous avons des preuves irreprochables dans les Histoires, où nous voyons par une infinité d’exemples, que la fraude tombe d’ordinaire sur son autheur, à cause qu’il se treuve toûjours quelque preservatif contre ce poison, pour dangereux qu’il puisse estre.

87. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXX. Du Loup, et de la Teste peinte. »

Car l’entendement ne desire rien cognoistre que pource qu’il le croit vray ; et la volonté ne desire rien aymer, qu’à cause qu’elle le croit bon.

88. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVII. Des Oyseaux, et des Bestes à quatre pieds. »

Si quelqu’un nous abandonne pendant nostre querelle, il le fait, sans doute, pource que la cause de nostre Ennemy luy semble plus juste, ou plus asseurée que la sienne.

89. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVII. Du Laboureur, et de la Cigongne. »

Car s’ils sont veritablement gents de probité, il faut de necessité conclure, qu’il n’y a rien qui leur soit plus insupportable que la praticque des meschants, tant pource que les contraires ont tous accoustumé de se fuyr naturellement, qu’à cause qu’ils se fortifient à cela par une reflexion continuelle, et s’estudient à prendre le vice en horreur, avec des raisons que la bonne conscience leur inspire secrettement.

90. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIV. D’un Laboureur et de ses Enfants. »

Ce qui fut cause qu’un jour qu’ils estoient de repos en la maison, ce bon homme commanda tout haut qu’on luy apportast un faisceau de verges.

91. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CII. De l’Enfant, et du Larron. »

Un Enfant pleuroit assis prés d’un puits, lors qu’il y survint un Larron, qui luy en ayant demandé la cause : « Je pleure », dit-il, « pource que ma Cruche, qui estoit d’or, vient de tomber dans le puits, la corde s’estant rompuë ».

92. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Subtile response d’Esope, touchant les superfluitez que la Nature rejette. Chapitre XVIII. »

Il est advenu depuis, que les autres ont eu peur, ce qui est cause, qu’ils regardent ordinairement les ordures de leur ventre, pour voir si le mesme accident ne leur est point arrivé.

93. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Que le Lecteur se figure d’un costé ce grand Personnage, attaché à la dissection des animaux, pour observer le siege de la Bile, et juger par ceste espreuve de la cause de nos guerres, de nos animositez, et de nos divisions ; Qu’on se le propose, dis-je, riant de nos vanitez, et que d’ailleurs on se represente Xerxes, couvrant d’une Armée innombrable le destroict de l’Hellespont ; lequel des deux semblera plus ridicule ?

94. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »

Je ne raporteray pas tant l’Alegorie de ceste Fable à l’envie et à la malignité du Renard, qu’à l’impertinence des autres animaux tant pource qu’aux discours precedents j’ay assez parlé contre les personnes envieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’Esope luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage et consideré, plustost que d’un meschant ; et qu’au contraire il represente en la sottise des autres animaux, celle que commettent fort souvent les hommes, à sçavoir de donner les grandes charges aux mal habiles.

95. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Cela neantmoins ne se doit, ny simplement, ny absolument appeller Temerité, à cause que ce nom est general à ceste imperfection, et à d’autres de mesme nature, mais qui sont diversement specifiées ; Et peut-on bien dire que ce Vice est comme un troisiesme genre aux entreprises absolument temeraires, et à celle-cy, qui l’est conditionnellement, à sçavoir par imitation.

96. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXI. Du Dieu Mercure, et d’un Charpentier. »

Durant ces choses, voila que Mercure émeu de pitié luy apparut, et s’enquit de la cause de sa plaincte, qu’il n’eust pas plustost cognuë que luy monstrant une coignée d’or, il luy demanda si c’estoit la sienne : Le pauvre homme ayant répondu franchement que ce ne l’étoit pas, Mercure luy en apporta une d’argent, que ce bon homme confessa pareillement n’estre pas à luy.

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