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31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE J. Du Coq, et de la pierre precieuse. »

Le Coq ayant apperçeu fortuitement une pierre precieuse en un fumier qu’il grattoit ; « Dequoy me peut servir », dit-il, « d’avoir trouvé une chose si belle et si nette ? […] Or comme elles surpassent de loing les richesses materielles, aussi ont elles des degrez de difference les unes avec les autres, n’estant pas toutes esgalement belles et necessaires, mais chacune selon sa proportion, et la dignité de son estre. […] D’où il est aisé de voir, qu’Esope a eu bonne grace en cette premiere Fable, de les representer par la pierre precieuse, qui semble estre plus belle à nos sens que toute autre chose, et plus rare aussi à nostre rencontre.

32. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XIV. Le Renard et le Buste. » p. 27

Le Renard en loüant l’effort de la Sculpture, Belle teste, dit-il, mais de cervelle point.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

Son corps est esclave d’un maistre ; mais son ame est libre et Reyne de ses passions, et quelque laid que soit son visage, son esprit est pourtant extrémement beau. […] De mesme je m’asseure que vous ferez quelque cas de celles de ce Philosophe, non pas pour le plaisir qu’elles peuvent donner ; mais à cause des belles leçons qu’elles font aux hommes. […] Je vous les dedie, MONSIEUR, pour y estre porté naturellement par la grande inclination que j’ay à vostre service, et pareillement pource qu’elles tireront leur plus beau lustre de celuy de vostre Nom.

34. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — IX. Le Geay paré des plumes du Paon. » p. 101472

Un Paon muoit ; un Geay prit son plumage ; Puis aprés se l’accommoda ; Puis parmy d’autres Paons tout fier se panada, Croyant estre un beau personnage.

35. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [88.]. DELLA VOLPE, E LO SPINO. » p. 140

LA Volpe un’alta siepe havea salito,     Che intorno circondava un bel giardino,     E venendole a caso il piè fallito     Diede cadendo in un pungente spino :     E sentitosi il piè punto e ferito     Di lui si dolse, e del suo rio destino.

36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — III. La Grenoüille qui se veut faire, aussi grosse que le Bœuf. » p. 376

Une Grenoüille vid un Bœuf, Qui luy sembla de belle taille.

37. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXX. De la Mouche. »

Ainsi passa ses vieux jours le grand Tamberlan, oublieux des belles actions qu’il avoit faites, et tellement perdu apres ses infames desirs, qu’il découploit par trouppes de jeunes gents de sa Cour, sur un tas de filles abandonnées, pour repaistre ses yeux de ce brutal spectacle, au defaut d’y prendre part, comme les autres. O la belle et honnorable fin d’un si grand homme !

38. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XIV. Simonide préservé par les Dieux. » p. 522

Les faveurs d’une belle en sont souvent le prix.
 […] Chacun estant en belle humeur,
 Un domestique accourt, l’avertit qu’à la porte
 Deux hommes demandoient à le voir promptement.


39. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 349 » p. 229

Aux raisons de l’hirondelle la corneille répliqua : « Ta beauté ne fleurit que pendant la saison du printemps, tandis que moi, j’ai un corps qui défie même l’hiver. » Cette fable montre qu’il vaut mieux prolonger sa vie que d’être beau.

40. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — IV. Les deux Mulets. » p. 491

Celuy-cy glorieux d’une charge si belle,
 N’eût voulu pour beaucoup en estre soulagé.


41. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVI. Le Serpent et la Lime. » p. 93

Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages Sur tant de beaux ouvrages ?

42. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Un beau jeune homme aimoit si fort une Chatte, qu’il pria Venus d’en faire une Metamorphose en femme. […] Il prend plaisir d’assembler les Cedres aux Buissons, les Europeans aux Affriquains, les jeunes aux vieux, les beaux aux laids, les stupides aux galants, bref les plus gents de bien aux meschants, et aux vicieux. […] Les laides s’embellissent en leur imagination : les belles s’y rendent divines : un don de Nature qui n’estoit que mediocre, y devient extrême : un défaut y passe pour une assez bonne qualité. […] Si elle est petite, ils l’appélleront un abregé de merveilles, mettant en avant, que plus une belle œuvre est raccoursie, plus elle est admirable de soy. Si elle est démesurément grande, ils allegueront, que d’une belle chose on n’en sçauroit trop avoir, et que la Nature a voulu rendre toutes ses perfections infinies.

43. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — IV. Les Oreilles du Liévre. » p. 

J’auray beau protester ; mon dire et mes raisons Iront aux petites Maisons.

44. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Que deviennent-ils qu’un peu de poussiere et de cendre, et encore cela n’arrive-t’il pas à la fin, mais au milieu de leurs conquestes ; comme il en prit à Pyrrhus, à Alexandre le Grand, à Attila, et tout nouvellement au Roy de Perse, decedé depuis six mois, au fort de ses plus belles actions. Que s’il arrive à tels Conquerants de venir à bout de leurs entreprises, et de porter leurs desirs jusques à l’extremité, ne les voyons-nous pas déchoir et ramollir dans les delices, ternissant leurs belles actions par de trop vicieuses voluptez ; comme il arriva jadis à Luculle, et à Tamberlan, ce foudre des nations Asiatiques. […] Si l’on ne travaille que pour une belle œuvre, quel moyen a-t’on de la perpetuer ?

45. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »

Je me souviens à ce propos d’avoir leu, qu’au commencement des choses, quand il fût question d’establir en châque lieu une forme de Gouvernement, les Peuples jetterent d’abord leurs yeux sur les belles personnes, pource qu’elles frappent ordinairement avec esclat, l’imagination de ceux qui les considerent. […] Mais la revolution des temps fist qu’ils se détromperent enfin, quant à l’excellence du corps, et trouverent qu’il y avoit une plus noble et plus loüable qualité en nous, à sçavoir la cognoissance des choses, et la veritable force de l’ame ; Qu’au reste, ceste derniere faculté n’alloit pas tousjours conjoinctement avecque les graces corporelles, mais qu’on voyoit d’ordinaire les belles personnes foibles et stupides ; et au contraire quantité de corps monstrueux, doüez d’un entendement extraordinaire. […] Il escheut donc aux plus forts d’oster la possession des choses aux beaux hommes, et de se faire Roys eux-mesmes, par une maniere de tyrannie.

46. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XV. Philomele et Progné. » p. 277


Le desert est-il fait pour des talens si beaux ?


47. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [9.]. DEL CANE. » p. 133

Poi ch’est’altro è un più bel pezzo     Certo, et maggiore che non è la mia,     Questa voglio lasciar, e quella prendere,     Che mi potrà più satio e lieto rendere.

48. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 141 » pp. 319-319

Le cheval lui dit : « Si tu veux vraiment me voir beau, ne vends plus l’orge destinée à ma nourriture. » Cette fable montre que les gens cupides amorcent les pauvres gens par leurs discours séducteurs et leurs flatteries, tandis qu’ils leur ôtent jusqu’au nécessaire.

49. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 324 » p. 369

Une amarante qui avait poussé à côté d’une rose lui dit : « Comme tu es belle !

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CX. Du Renard, et du Leopard. »

Nous avons traité ce suject assez amplement, pour estre dispensez d’y revenir, joinct qu’encore qu’il n’y ait que trop de personnes dans le monde qui souhaittent plus ardemment la possession d’un beau corps, que celle d’un bel esprit, si est-ce qu’il est impossible, ce me semble, qu’en leur ame ils ne trouvent ce dernier plus estimable que l’autre.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit mangé les figues. Chapitre III. »

Le Maistre d’Esope le croyant inhabile aux affaires domestiques, s’advisa de l’envoyer travailler aux champs, où il ne fust pas plustost arrivé, qu’il mit tout de bon la main à l’œuvre Cependant, comme il eust pris fantaisie à son Maistre de s’en aller en sa Mestairie, pour y voir le travail de son nouveau serviteur, il arriva qu’un certain Laboureur luy fist present de belles et grosses figues. […] Car ce qu’il est entré dans la maison, nous servira d’un beau pretexte, pour inventer plusieurs fourbes à son dommage ; joinct qu’un homme seul ne pourra rien contre deux, et qu’il n’osera dire mot à faute de preuves ».

52. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Le Paon estant à souper avecque la Gruë, la méprisoit d’une estrange sorte, et se vantoit fort, en luy faisant monstre de ses belles plumes. […] Il ne faut donc pas que le Paon se targue de son beau plumage auprés de la Gruë, s’il ne veut qu’elle luy reproche sa pesanteur, et qu’au contraire elle mette en avant la haute maniere qu’elle a de voler jusques dans les nuës.

53. (1570) Cento favole morali « Présentation »

Mario Verdizotti : nelle quali oltra l’ornamento di varie e belle figure, si contengono molti precetti pertinenti alla prudenza della vita virtuosa & civile. […] Nelle quali, oltra l’ornamento di varie e belle figure, si contengono molti precetti pertinenti alla prudenza della vita virtuosa & civile, Venise, Giordano Ziletti, in-4. […] Nelle quali, oltra l’ornamento di varie e belle figure, si contengono molti precetti pertinenti alla prudenza della vita virtuosa & civile, Venise, Francesco Ziletti, in-4. […] Mario Verdizotti : Nelle quali, oltra l’ornamento di varie e belle figure, si contengono molti precetti pertinenti alla prudenza della vita virtuosa & civile. […] Mario Verdizotti : Nelle quali, oltra l’ornamento di varie e belle figure, si contengono molti precetti pertinenti alla prudenza della vita virtuosa & civile, Venise, Sebastiano Combi, in-4.

54. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 64 » p. 38

» Ainsi les méchants ont beau faire profession de vertu : leur caractère empêche de les croire.

55. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 204 » p. 338

Aussi, mettant fin à leur inimitié, ils dirent : « Il vaut mieux devenir amis que de servir de pâture à des vautours et à des corbeaux. » Il est beau de mettre fin aux méchantes querelles et aux rivalités ; car l’issue en est dangereuse pour tous les partis.

56. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVI. De deux Hommes, et d’un Asne. »

Deux hommes passants par des lieux deserts, trouverent fortuitement un Asne en leur chemin ; Ils commencerent alors à debattre à qui l’auroit, et le meneroit en sa maison, chacun d’eux s’imaginant que la Fortune luy eust envoyé cette belle rencontre.

57. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [11.]. DEL CIGNO, ET DELL’OCCA. » p. 399

Un bel parlar a tempo è gran guadagno.

58. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 137 » pp. 396-396

Mais il eut beau répéter ses essais : il ne réussit pas à prendre exactement la voix du cheval et il perdit en outre sa propre voix.

59. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 335 » p. 241

Il se plaça en face d’elle, il admira sa belle voix et il l’invita à descendre : il désirait, disait-il, voir l’animal qui avait une telle voix.

60. (1180) Fables « Marie de France, n° 13. Le corbeau et le renard » p. 124

Unc de mes oilz ne vis si bel !

61. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 76 » pp. 50-50

Une chatte, s’étant éprise d’un beau jeune homme, pria Aphrodite de la métamorphoser en femme. […] Pareillement les hommes naturellement méchants ont beau changer d’état, ils ne changent point de caractère.

62. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

C’est ainsi que parmy les nouveaux Docteurs il s’en trouve plusieurs qui se targuent à tort d’un bonnet et d’une robbe dans une chaire, et renforcent inutilement le ton de leur voix, pour paroistre plus éloquens devant ceux qui les écoutent ; Mais s’il n’y a quelque chose en eux plus considerable que leur belle monstre, et si le sçavoir ne respond à l’apparence, les pauvres gens s’abusent bien fort : quelques sçavans qu’ils se fassent, il est aisé de connoistre qu’il y a du vuide dans leur teste, où des oreilles d’Asne paroissent visiblement. Les Fanfarons tout de mesme, ont beau porter leurs longues espées, faire les Rodomonts dans les ruës, morguer les uns et les autres, alonger leurs pas, et affermir leur contenance, s’ils n’ont autant de cœur que de mine ils ne tiennent rien.

63. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCV. Du Singe, et de ses Enfans. »

Jupiter voulut une fois que tous les animaux comparussent devant luy, pour juger lequel d’entr’eux avoit de plus beaux Enfans. […] ô esprit qui n’étoit ny foible ny interessé de l’amour propre, à la maniere des autres femmes, et des hommes mesmes, qui trouvent seulement loüable et beau ce qui est en leur possession ; Le reste, ils le jugent imparfaict, et de tout poinct defectueux, en cela semblables à ceste Lamie, qui portoit les pechez d’autruy dans le devant de sa besace, et les siens au derriere, pour ne les regarder jamais.

64. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 120 » p. 107

Cette fable montre que les gens de rien ont beau prendre des dehors plus brillants, ils ne changent pas de nature.

65. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXV. Du Pescheur. »

Or auparavant il se mit à joüer de la fluste, s’imaginant que par ceste belle Musique il en prendoit bien plus de poisson.

66. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — VI. Le Renard, le Singe, et les Animaux. » p. 81

Aux animaux cela sembla si beau, Qu’il fut élû : chacun luy fit hommage.

67. (1180) Fables « Marie de France, n° 8. La chienne qui était sur le point de mettre bas » p. 480

Quant le bel tens vit revenir, dunc les ruve fors eissir.

68. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — V. Le Renard et le Bouc. » p. 9

Le Renard sort du puits, laisse son compagnon,
 Et vous luy fait un beau sermon
 Pour l’exhorter à patience.

69. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [13.]. DEL CERVO. » p. 74

IL Cervo si specchiava intorno al fonte,     E del bel don de le ramose corna     Si gloriava di sua altera fronte : E mentre quelle a vagheggiar pur torna,     De le gambe si duol brutte e sottili,     Qual non conformi a sua persona adorna.

70. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [41.]. DEL PORCO, ET DEL CANE. » p. 

Quinci avien poi, che seco andando a caccia Mi rendo pronto a mille belle imprese : E mi pasco di starne, e di fagiani, E di mille altri cibi ottimi e rari : Tal che dolce mi sembra ogni percossa, Ch’io da lui sento a mia dottrina darmi ; Perch’utile et honore alfin m’apporta, Ond’ho cagion di starmi a lui vicino : Ma tu bene a ragion fuggirlo dei, Et più quando egli ti nudrisce et pasce Di miglior cibo ; perché allhor s’appressa (Né vorrei dirlo) di tua vita il fine ; Quando egli ha gran piacer, che tu t’ingrassi, Stando in quiete, e in dolce almo riposo Per goder poi de le tue carni un giorno.

71. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIX. De la Belette, et du Renard. »

En effect, la pluspart de ceux qui ont entrepris d’affranchir les Peuples de la tyrannie, l’ont fait par le moyen des Lettres ; Tesmoin le Philosophe Dion, qui apres avoir passé les plus beaux jours de sa vie en l’Escolle Academique, n’entreprit la genereuse action qu’il executa, que bien avant sur le declin de son âge. Trasibule tout de mesme avoit fort bien estudié ; Et le Corinthien Timoleon ayant acquis la liberté à sa Patrie, par la mort de son propre frere, demeura jusqu’à l’âge de quarante-cinq ans hors la ville de Corinthe, à vacquer incessamment à l’Estude, en attendant que l’occasion de delivrer la Sicile le tirast derechef de son repos, pour le conduire aux plus belles actions, qu’homme de sa nation eût jamais executées.

72. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [21.]. DEL TOPO GIOVINE, ET. la Gatta, e ’l Galletto. » p. 716

Et (quel che più mi piace in esso) è tanto Mansueto al veder, tanto gentile, Ch’a la mia vista non si mosse punto ; Anzi fermossi in atto humile e pio Quando mi vide, e mi diè gran baldanza D’andargli presso, havendo io gran desire Di meglio figurar suo bel sembiante. […]     Che talhor sembra un huomo in volto un santo, Ch’un Diavolo è poi se ’l miri a l’opre : E spesso un, che par rio nel fronte, copre Ogni bontà del cor sotto al bel manto.

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »

Esope nous represente fort bien cela par le moyen de la Fourmy, qui durant l’esté ne fait autre chose qu’assembler des grains, pour se nourrir en hyver, au lieu que l’imprudente Cigale consomme vainement ses beaux jours à chanter, et se trouve reduite à la fin à mandier sa vie, pendant la rigueur de l’hyver ; ce qui luy est d’autant plus insupportable, qu’elle y est moins accoûtumée. Ceste Allegorie sert d’un bel exemple à l’homme faineant et voluptueux ; Car d’avoir employé presque tout son aage dans la mollesse et dans l’oisiveté ; de s’estre gorgé de delices, d’avoir perdu l’usage de ses mains, et engourdy jusques-là sa personne, qu’elle demeure incapable des fonctions les plus vigoureuses ; puis de se voir reduite non seulement à quester sa vie, mais encore à la gagner avecque difficulté, parmy les affronts du mépris et de la honte ; c’est, à mon advis, une chose hors de toute consolation. […] Il supporta toutesfois ceste incommodité avec une merveilleuse resolution, et ne perdit pour cela, ny sa belle humeur, ny la raillerie à l’heure de sa mort, quoy qu’il rendit l’esprit sous un Arbre, à faute d’avoir une malheureuse retraicte pour se loger.

74. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 29 » p. 232

Mais, comme l’eau coulait en grondant, ils avaient beau s’exciter les uns les autres, ils n’osaient s’y aventurer.

75. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 37 » pp. 12-12

Le renard prenant la parole dit : « Combien je suis plus beau que toi, moi qui suis varié, non de corps, mais d’esprit. » Cette fable montre que les ornements de l’esprit sont préférables à la beauté du corps.

76. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 157 » pp. 121-121

Comme les murs lui renvoyaient les sons, il s’imagina qu’il avait une très belle voix, et il s’en fit si bien accroire là-dessus qu’il décida de se produire au théâtre ; mais arrivé sur la scène il chanta fort mal et se fit chasser à coups de pierres.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVIII. Des Taureaux, et du Lion. »

Pour en venir donc à bout, il trouva moyen, premierement de les separer par belles paroles, puis d’attaquer chacun d’eux à part ; si bien que de cette façon il luy fût aisé de les mettre tous en pieces l’un apres l’autre.

78. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XIX. Le Charlatan. » p. 

J’ay, dit-il, dans mon écurie Un fort beau Roussin d’Arcadie : J’en voudrois faire un Orateur.

79. (1180) Fables « Marie de France, n° 26. Le loup et le chien » p. 346

Li lus ad le chien esgardé e puis si l’ad areisuné : « Frere », fet il, « mut estes beaux e mut est luisant vostre* peaus. » Li chiens respunt : « Ceo est veritez : jeo manguz bien, si ai asez, e suëf gis puis tut le jur ; [par] devant les piez mun seignur puis chescun jur runger les os, dunt je me faz [e] gras e gros.

80. (1180) Fables « Marie de France, n° 44. La femme et son amant » p. 661

» Dunc li ad la femme respundu : « Quei avez vus, beau sire amis ? 

81. (1180) Fables « Marie de France, n° 60. Le coq et le renard » p. 

« Sire », fet il, « mut te vei bel, unc[es] ne vi si gent oisel ; clere voiz as sur tute rien : fors tun pere, que jo vi bien, unc[es] oisel meuz ne chanta ; mes il le fist meuz, kar il cluna. » — « Si puis jeo fere », dist li cocs.

82. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [99.]. DEL CONTADINO, E GIOVE. » p. 

UN bel podere un Contadin da Giove Tolse in governo con espresso patto Che Giove a sua richiesta ogni stagione De l’anno a regger solamente havesse Mandando hor vento, hor pioggia, hor caldo, hor gelo, Secondo ch’ei da lui chieder saprebbe.

83. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »

Mais en fin, toute crainte laissée à part, elles s’apprivoiserent si bien, que ce fust à qui sauteroit la premiere sur ce beau Roy, jusques à se mocquer ouvertement de luy, disant qu’il n’avoit ny esprit, ny mouvement. […] Mais elles ont beau se plaindre ; Jupiter est sourd à leurs cris, et veut absolument qu’elles gemissent maintenant sous la rigueur d’un Tyran, puis qu’elles n’ont pû souffrir un Roy debonnaire.

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VI. Du Lion, et de quelques autres Bestes. »

Mais le Lion, qui ne prenoit pas plaisir à cela ; « Tout beau », leur dit-il en rugissant, « la premiere de ces parts est mienne, pour-ce qu’il n’y a pas un de vous qui me vaille ; la seconde l’est aussi, à cause des grands advantages que ma force me donne par dessus vous ; et la troisiesme m’appartient encore, pour avoir plus travaillé que tous à prendre le Cerf ».

85. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — III. Phœbus et Borée. » p. 46

Cela le preserva : le vent perdit son temps : Plus il se tourmentoit, plus l’autre tenoit ferme : Il eut beau faire agir le colet et les plis.

86. (1180) Fables « Marie de France, n° 74. L’escarbot » p. 650

As autres escarboz le dist que lur sepande lur mesfist : l’egle [a]veit [fet] curteis e bel, il n’esteient ver* ne oisel ; saül ne poeient voler, a jeün* ne sorent aler.

87. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [90.]. DELLA SCROFA, E LA CAGNA. » p. 173

    Allhor la Cagna il giuramento udito Sen rise, e via più forte la scherniva Dicendo : certo a te ben si conviene Tal giuramento d’osservanza degno : Poi che giuri per quella immortal Dea, Che t’odia sì, che ancora odia coloro, E prohibisce a i sacrificii suoi, Che de le carni tue vili et impure Si faccian pasto : anzi di più gli scaccia Dal suo bel Tempio come empi e profani.

88. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 102 » pp. 304-304

Le sapin se vantait et disait : « Je suis beau, élancé et haut, et je sers à construire des toits aux temples et des vaisseaux.

89. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 180 » pp. 329-329

— Je sais bien, répondit-il, que je vis dans l’abondance et que j’ai toutes les satisfactions de l’estomac, mais je suis toujours près de la mort, en combattant les ours et les lions. » Alors les chiens se dirent entre eux : « Nous avons une belle vie, quoique pauvre, nous qui ne combattons ni les lions, ni les ours. » Il ne faut pas, pour la bonne chère et la vaine gloire, attirer sur soi le danger, mais l’éviter au contraire.

90. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 242 » pp. 166-166

Cette fable montre que les gens naturellement méchants ont beau être punis très sévèrement, ils ne changent pas pour cela de caractère.

91. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 333 » pp. 294-294

Le paon se moquait de la grue et critiquait sa couleur. « Moi, disait-il, je suis vêtu d’or et de pourpre ; toi, tu ne portes rien de beau sur tes ailes. – Mais moi, répliqua la grue, je chante tout près des astres et je m’élève dans les hauteurs du ciel ; toi, comme les coqs, tu marches sur le sol, avec les poules. » Il vaut mieux être illustre sous un vêtement pauvre que de vivre sans gloire, en se panadant dans la richesse.

92. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »

Xanthus survint en mesme temps avecque ses escoliers, et tout scandalisé de voir une chose si honteuse ; « Paillard », dit-il à Esope, « d’où vient tout ce beau mesnage ? 

93. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. »

Comme il s’en alloit ainsi par le monde, il arriva en Babilone, et y donna de si belles preuves de son sçavoir, qu’il se mit en faveur auprés du Roy Lycerus, qui le fit un des plus grands de sa Cour.

94. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XX. L’Avare qui a perdu son tresor. » p. 225

Nostre Avare un beau jour ne trouva que le nid.

95. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 163 » pp. 101-101

Zeus, voulant instituer un roi des oiseaux, leur fixa un jour pour comparaître tous devant lui : il choisirait le plus beau de tous pour régner sur eux. […] Il arriva ainsi qu’il fut le plus beau de tous.

96. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. »

Il eust beau se vouloir justiffier de leur calomnie, en niant d’avoir commis aucun larcin. […] La femme en ayant voulu sçavoir la cause ; “Ce que je pleure”, luy respondit le païsan, “c’est pour soulager le mal que je ressents de la perte que j’ay faite de ma femme, qui n’estoit pas moins honneste, que belle”.

97. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVIII. Du Laboureur et du Serpent. »

C’est bien à faire aux belles ames de pardonner une injure, mais c’est aussi manquer de prudence, que de se fier derechef à ceux qui nous ont trompez. […] Comme nous devons doncques à la Vertu ce charitable office de nous bien remettre avecque nos ennemis, nous devons aussi ce droict à la Nature de ne nous y plus fier à l’advenir, de peur d’user d’inhumanité, en mesme temps que nous userons de Clemence, et de joindre une sottise à une belle action.

98. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »

Ainsi loüons-nous dans les compagnies un homme de belle humeur, ou, si vous voulez, qui est Facecieux et Bouffon, ne jugeant pas au contraire qu’il faille souffrir un Melancholique, ou un Estourdy. […] Voylà comment on s’est mis à tirer vanité du crime, et à faire passer pour belles et loüables des actions sanguinaires et forcenées.

99. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 288 » pp. 87-87

Un homme avait une belle poule qui pondait des œufs d’or.

100. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 342 » pp. 222-222

La truie jurait par Aphrodite qu’elle déchirerait la chienne à belles dents.

101. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »

De ceste façon Esope tout réjouy d’une si belle advanture, se remit à son travail.

102. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — VIII. La Goute et l’Araignée. » p. 587

Voyez-vous ces cases étretes,
 Et ces Palais si grands, si beaux, si bien dorez ?


103. (1180) Fables « Marie de France, n° 47. Le paysan et son cheval » p. 653

Od sun cheval s’en est alez ; par bel parler s’est deliverez.

104. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [73.]. DEL PAVONE, E DEL MERLO. » p. 219

Saria forse possente o la corona Del tuo bel capo, o la gemmata coda, A contrastar quel Re per tutti noi Col rostro adunco, e co i feroci artigli De la possanza sua rara et invitta ?

105. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Voila donc qu’en mesme temps, comme s’il eust voulu découvrir quelque secret à sa Mere, il approcha sa bouche de son oreille, qu’il luy arracha tout à coup à belles dents. […] Car pour commencer par les Souverainetez, l’on tient qu’elles viennent toutes d’usurpations, colorées de ce beau nom de Conqueste.

106. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 229 » pp. 348-348

Mais un âne s’avança, et secouant sa crinière, dit : « C’est une belle pensée que son cœur a’inspirée au loup.

107. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 356 » pp. 244-244

. – Va te promener, ma belle dame ; il n’y a pas de comparaison à faire entre nous ; ma voix n’agace pas les maîtres comme la tienne. » Cette fable convient aux critiques malveillants toujours prêts à jeter le blâme sur les autres.

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