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2. (1180) Fables « Marie de France, n° 36. Le lion et le renard » p. 142

Les bestes fist a sei venir, kar il voleit, ceo dist, choisir ki meuz purreit en bois chacer e sa vïande purchacer. […] Hors de la grave est arestez ; des noveles voleit oïr ainz qu’il vousist avant venir. […] Iriement li demanda pur quei ne volt venir avant, e li gupilz li respunt tant : « Sire », fet il, « n’i os aler ; kar n’en vei nul[e] returner des bestes quë einz [i] entrerent e pur vus veer i alerent. » De curt a rei est ensement : tels i entre legerement, meuz li vaudreit ensus ester pur [les] nuveles escuter.

3. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 253 » p. 262

» Et les arbres dirent au figuier : « Viens régner sur nous. » Et le figuier lui aussi répondit : « Moi, que je renonce à la douceur qui est en moi et à l’excellent fruit que je porte, pour aller régner sur les arbres ! » Et les arbres dirent à l’épine : « Viens régner sur nous. » Et l’épine répondit aux arbres : « Si vraiment vous m’oignez pour régner sur vous, venez vous mettre à l’abri sous moi ; sinon, qu’il sorte du feu de l’épine, et qu’il dévore les cèdres du Liban ! 

4. (1180) Fables « Marie de France, n° 99. L’homme et le navire » p. 690

Quant il vit que Deus ne feseit la preere qu’il requereit, quant a tere ne pot venir, dist qu’il li face sun pleisir. […] Li sages deit reisnablement prier [a] Deu omnipotent que de lui face sun pleisir : de ceo li peot grant bien venir.

5. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son Maistre avoit conviez. Chapitre XXI. »

L’heure du disner estant donc venuë, et Esope se tenant à l’entrée du logis, qu’il avoit fermé sur luy, un des conviez s’en vint heurter à la porte, et soudain Esope luy fist cette question, « Que remuë le chien ?  […] » il eust respondu, « La queuë et les oreilles », l’ingenieux Portier approuva fort sa response, et le menant à son Maistre : « Seigneur », dit-il, « voicy le seul Philosophe qui est venu à ton festin ». […] Le lendemain ses disciples estans venus aux Escoles, se mirent à le blasmer de ce qui s’estoit passé. « Quoy ? […] A ces mots Xanthus tout enflammé de colere, envoya chercher Esope, et luy demanda, pour quelle raison il avoit ainsi honteusement chassé ses amis. « Mon Maistre », luy dit Esope, « ne m’as-tu point commandé exprés, de ne laisser venir à ton Festin des gents du commun, et des ignorants mais seulement des hommes doctes ? 

6. (1180) Fables « Marie de France, n° 70. Le lion malade » p. 336

Mandez i fu, n’i vient n[i]ent ; kar si parent e si ami l’en aveint devant garni. Un’ autre fez i fu mandez, e il [i] vient tut esfreez. […] La terce fez le remanderent, e il [i] vient ; dunc le tüerent. […] Venez !

7. (1180) Fables « Marie de France, n° 72. L’homme et le serpent » p. 51

Li vilein, quant vient a meisun, a sa femme cunte la raisun qu’il ot oï de la serpent. […] La serpent vint*, si voleit beivre [et li vilains la volt deçoivre ; la hache hauce por ferir]. Le cop oï venir aneire, en la piere se met dedenz, e li vileins s’en va dolenz. […] Cist mal m’est [a]venu par tei : tu me donas cunseil de mal, fol e felon e desleal. » Ele respunt a sun barun : « Jeo ne sai cunseil ne mes un, fors tant que tu voises a li, si li criez pur Deu merci. » Al vilein est tart qu’il i aut. Plein buket prent de lait [tut] chaut ; devant la piere a la serpent en est venu dutusement.

8. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — IX. Le Rat de Ville, et le Rat des Champs. » p. 352



C’est assez, dit le Rustique ; 
Demain vous viendrez chez moy :
 Ce n’est pas que je me pique 
De tous vos festins de Roy.
 
Mais rien ne vient m’interrompre ;
 Je mange tout à loisir.


9. (1180) Fables « Marie de France, n° 89. Le loup et la chèvre » p. 572

Sun cheverol apela a li, si li pria e defendi qu[e]’il ne laissast pur murir ensemble od eus bestes venir pur parole ne pur preere deci ke ele revienge arere. Quant ele fu al bois venue e li lus l’ot dedenz veüe, al cheverol vet, si li rova que l’us overist ; ceo li pria od tele voiz cume la chevre aveit.

10. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 193 » p. 333

» — Si tu en doutes, répondit le renard, viens chez moi, je t’offre à dîner. » Le lièvre le suivit. […] Le lièvre lui dit : « J’apprends pour mon malheur, mais enfin j’apprends d’où te vient ton nom : ce n’est pas de tes gains, mais de tes ruses. » Il arrive souvent de grands malheurs aux curieux qui s’abandonnent à leur maladroite indiscrétion.

11. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 204 » p. 338

Dans la saison d’été, quand la chaleur fait naître la soif, un lion et un sanglier vinrent boire à une petite source. Ils se querellèrent à qui boirait le premier, et de la querelle ils en vinrent à une lutte à mort.

12. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVII. Le Liévre et la Perdrix. » p. 473

Le pauvre malheureux vient mourir à son giste. […] Au moment qu’elle rit, Son tour vient, on la trouve.

13. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 243 » pp. 112-112

Sur le moment, la fourmi ne répondit rien ; mais plus tard, quand vint l’hiver et que la pluie détrempa les bouses, l’escarbot affamé vint demander à la fourmi l’aumône de quelque aliment. La fourmi lui dit alors : « Ô escarbot, si tu avais travaillé au temps où je prenais de la peine et où tu m’injuriais, tu ne manquerais pas à présent de nourriture. » Pareillement les hommes qui, dans les temps d’abondance, ne se préoccupent pas de l’avenir, tombent dans une misère extrême, lorsque les temps viennent à changer.

14. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La vente d’Esope. Chapitre V. »

Esope ayant pris garde à cela ; « pourquoy », luy dit-il, « frappe-tu sans cause ce bon-homme, qui ne t’a fait aucun tort, et d’où vient encores qu’il ne se passe aucun jour que tu n’en fasse de mesme à tout ce que nous sommes icy de serviteurs ? […] Ce que son Maistre ayant reconnu ; « D’où vient », luy dit-il, « que tu és si fort émeu, en t’approchant de moy ? » A ces mots Zenas s’estant un peu remis. « Ce que je viens icy », respondit-il, « c’est pour vous dire, Seigneur, qu’il est advenu une merveilleuse chose en vostre maison des champs ». « Et quoy », repartit le Maistre, « quelque arbre a t’il porté du fruict avant le temps, ou bien y a-t’il quelque beste qui ait conçeu contre nature ?  […] Voila cependant qu’il vint à passer par là un certain marchand, qui tournoyant exprés par ce Village, pour achepter du bestail, s’enquist de Zenas s’il n’avoit point quelque beste à vendre ? […] Le marchand l’ayant alors voulu voir, Zenas fist incontinent venir Esope.

15. (1180) Fables « Marie de France, n° 22. Les lièvres et les grenouilles » p. 138

A une mare sunt venu. […] Pur ceo se deivent purpenser cil ki se veulent remüer e lur ancïen liu guerpir que lur en put aprés venir.

16. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — X. L’Asne chargé d’éponges, et l’Asne chargé de sel. » p. 180

Quelqu’un vint au secours : qui ce fut, il n’importe ; C’est assez qu’on ait veu par là qu’il ne faut point Agir chacun de mesme sorte. J’en voulois venir à ce point.

17. (1180) Fables « Marie de France, n° 61. Le renard et la colombe » p. 

Un gupil vient desuz, sil vit. […] Il n’unt pas tuz le bref oï ki vient del rei, jol vus afi : ne m’estuvereit pas remüer, si tuz l’eüssent oï cunter ».

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVI. Le Loup, la Mere et l’Enfant. » p. 158

Celuy-cy fort surpris d’entendre ce langage, Comme il estoit venu s’en retourna chez soy. […] Quand la mere appaisant sa chere geniture, Luy dit : Ne criez point ; s’il vient, nous le tuërons. […] Que veniez-vous chercher en ce lieu, luy dit-on ?

19. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VII. La Besace. » p. 266

Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire S’en vienne comparoistre aux pieds de ma grandeur. […] Venez singe, parlez le premier, et pour cause.


20. (1180) Fables « Marie de France, n° 15. L’âne qui veut jouer avec son maître » p. 91

Ne pot li asnes plus suffrir vers le seignur prist a venir. […] Par un petit ne l’a crevé si li sires n’en eüst crié : « Haro, haro, [sa] aidez-mei » Si humme i saillent a desrei, chescun od mace u od bastun, l’asne fierent tut envirun — a grand martire e a dolur porent rescure lur seignur – desi que l’asne unt tant batu qu’il le leissent tut estendu : a grant peine vient a sa stable.

21. (1180) Fables « Marie de France, n° 26. Le loup et le chien » p. 346

Si vus volez od mei venir, e vus li voliez obeïr si cum jeo faz, asez averez plus vïande que ne vodrez. » –» Si ferai, veirs », li lus respunt. […] Einz que a vile feussent venu, garda li lus, si ad veü cum le chien porta sun coler, sa chaene le vit traïner.

22. (1180) Fables « Marie de France, n° 60. Le coq et le renard » p. 

Marie de France, n° 60 Le coq et le renard D’un cok recunte ki estot sur un femer e si chantot ; par delez li vient un gupilz, si l’apela par muz beaus diz. […] Par mi un champ, u il passa, current aprés tut li pastur ; li chiens le hüent tut entur : veit le gupil, ki le cok tient ; mar le guaina si par eus vient !

23. (1180) Fables « Marie de France, n° 63. Le cheval et la haie » p. 673

Ceo funt plusurs, bien le savez : tant coveitent lur volentez ne veient pas queile aventure en vient aprés pesante e dure.

24. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 140 » pp. 105-105

Mais l’homme, tirant parti de son intelligence, quand vint l’hiver, se bâtit une maison et y vécut. Or un jour le froid étant devenu violent et la pluie s’étant mise à tomber, le cheval, ne pouvant y durer, vint en courant chez l’homme et lui demanda de l’abriter. […] Enfin le chien mourant de froid vint aussi, et, en cédant une partie du temps qu’il avait à vivre, il obtint un abri.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »

Un peu apres Xanthus voulant donner à disner à ses escoliers, fist venir Esope, et luy commanda qu’il eust à tenir prest le festin. […] Xanthus survint en mesme temps avecque ses escoliers, et tout scandalisé de voir une chose si honteuse ; « Paillard », dit-il à Esope, « d’où vient tout ce beau mesnage ? 

26. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XI. La Grenoüille et le Rat. » p. 384

Mais afin d’en venir au dessein que j’ay pris : Un Rat plein d’en-bon-point, gras, et des mieux nourris, Et qui ne connoissoit l’Avent ni le Carême, Sur le bord d’un marais égayoit ses esprits. Une Grenoüille approche, et luy dit en sa langue : Venez me voir chez moy, je vous feray festin.

27. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XXI. L’œil du Maistre. » p. 492

L’on va, l’on vient, les valets font cent tours ; L’Intendant mesme, et pas un d’aventure N’apperçut ny corps ny ramure, Ny Cerf enfin. […] Là-dessus le Maistre entre et vient faire sa ronde.

28. (1180) Fables « Marie de France, n° 16. Le lion et la souris » p. 150

La suriz vient al cri tut dreit, mes ne saveit ki ceo esteit quë ja el bois aveit esveillé. […] Gratez la tere a vostre pé tant que afermer vus i pussez, e puis amunt [tres] bien saudrez, que si pussez ça hors eissir ; e jeo ferai od mei venir autres suriz pur mei aider as cordes, que ci sunt, detrencher, e as resels ki sunt tenduz ne serez mis si retenuz. » L’enseignement a la suriz fist li leüns, qu’il fu gariz.

29. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 118 » p. 90

Une vipère venait régulièrement boire à une source. […] Elles avaient fixé le jour, quand les grenouilles, par haine de l’hydre, vinrent trouver la vipère et l’enhardirent en lui promettant de se ranger de son côté.

30. (1180) Fables « Marie de France, n° 68. Le lion et le renard » p. 258

Li leün mut se curuça ; le lu, sun provost, apela, demanda lui pur quei ne vient. […] Li gupilz i vient tut quointement, si li demanda quei la fesist que sanz chapel ileoc s’asist.

31. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 88 » p. 246

» dit l’ivrogne. « C’est moi qui viens apporter à manger aux morts », répondit la femme. […] ma ruse même n’a fait aucun effet sur toi, mon homme ; car non seulement tu n’es pas assagi, mais encore tu es devenu pire, et ton défaut est devenu une seconde nature. » Cette fable montre qu’il ne faut pas s’invétérer dans la mauvaise conduite ; car il vient un moment où, bon gré, mal gré, l’habitude s’impose à l’homme.

32. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 206 » p. 258

Le lion devenu vieux était couché, malade, dans son antre, et tous les animaux étaient venus rendre visite à leur prince, à l’exception du renard. Alors le loup, saisissant l’occasion favorable, accusa le renard par-devant le lion : « il n’avait, disait-il, aucun égard pour celui qui était leur maître à tous, et c’est pour cela qu’il n’était même pas venu le visiter. » Sur ces entrefaites le renard arrivait lui aussi, et il entendit les dernières paroles du loup.

33. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 356 » pp. 244-244

Une chatte, l’ayant vu, lui demanda qui il était et d’où il venait. Il répondit : « Le maître vient de m’acheter. – Et tu oses, bête effrontée entre toutes, reprit la chatte, tu oses, tout nouveau venu, pousser de pareils cris, tandis qu’à moi, née à la maison, les maîtres m’interdisent de crier !

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIII. De deux pots flottans sur l’eau. »

Le pot de terre apprehendant pour lors d’estre cassé ; « N’aye peur », luy dit l’autre, « je sçauray bien empescher que cela ne nous arrive ». « Voila qui est bon, respondit le pot de terre, mais si je viens à me briser contre toy, ou par l’impetuosité de l’eau, ou autrement, cela ne se pourra faire qu’il n’y aille tous-jours du mien ; voylà pourquoy il vaut mieux que je mette ma seureté à me separer d’avecque toy ». […] Par ceste Fable il nous est enseigné de ne nous accoster guere de personnes plus puissantes que nous, veu le dommage qui nous en peut arriver, en cas que l’amitié vienne à se rompre.

35. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VIII. L’Hirondelle et les petits Oyseaux. » p. 39

Un jour viendra qui n’est pas loin,
 Que ce qu’elle répand sera vôtre ruine.
 […] Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres, 
Et ne croyons le mal que quand il est venu.

36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XVIII. Le Chat et un vieux Rat. » p. 79511

Nous en sçavons plus d’un, dit-il en les gobant :
 C’est tour de vieille guerre ; et vos cavernes creuses
 Ne vous sauveront pas ; je vous en avertis ;
 Vous viendrez toutes au logis.
 Il prophetisoit vray ; nostre maistre Mitis 
Pour la seconde fois les trompe et les affine ;
 Blanchit sa robe, et s’enfarine ;
 Et de la sorte déguisé
 Se niche et se blotit dans une huche ouverte :
 Ce fut à luy bien avisé : 
La gent trote-menu s’en vient chercher sa perte.


37. (1180) Fables « Marie de France, n° 23. La chauve-souris » p. 566

Quant ensemble durent venir, [e] la chalve suriz les vit, en sun queor ad pensé e dit que mut redutout cel afaire : ne sot as quels se d[e]u[s]t traire, od ceus volt estre que veinterunt e ki la greinur force averunt. […] Autresi est del traïtur que meseire vers sun seignur a ki il deit honur porter e leauté e fei garder ; si sis sires ad de li mestier, as autres se veut dunc ajuster, a sun busuin li veut faillir e od autres se veut tenir ; si sis sires vient el desus, ne peot lesser sun mauveis us ; dunc vodreit* a lui returner : de tutes pars veut meserrer, si honur en pert e sun aveir e repruver en unt si heir, a tuz jurs en est si hunis cum fu dunc la chalve suriz que ne deit mes par jur voler, në il ne deit en curt parler.

38. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE III. Du Rat, et de la Grenoüille. »

Icy se void une peinture des artifices humains, dont nous avons tous les jours l’original devant les yeux ; C’est à sçavoir, que pendant la contention de deux personnes, une tierce vient à jouyr du prix de leur contestation, et tire toute seule l’avantage de la querelle des autres. […] Mais il est mieux de ne les alleguer pas pour ceste heure, affin de venir aux modernes, et dire que la puissance du Turc en toutes les parties du monde, et particulierement en Europe, ne vient que de la discorde des Princes.

39. (1180) Fables « Marie de France, n° 64. L’homme, le cheval et le bouc » p. 674

Pur vient souz ceo dist a ses amis [que] chescun d’eus voleit duner, si nul les vousist achater.

40. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XVI. La mort et le Buscheron. » p. 60


Il appelle la mort, elle vient sans tarder ;
 Luy demande ce qu’il faut faire.
 […] Le trépas vient tout guérir ;
 Mais ne bougeons d’où nous sommes.


41. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVIII. Le Vieillard et ses enfans. » p. 53

Mais venons à la Fable, ou plutost à l’Histoire De celuy qui tâcha d’unir tous ses enfans. […] On en vient au partage, on conteste, on chicane.

42. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — VIII. Le Vieillard et l’Asne. » p. 476

L’ennemi vient sur l’entrefaite.

43. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XV. Le Cerf et la Vigne. » p. 77

On l’entend, on retourne, on le fait déloger, Il vient mourir en ce lieu mesme.

44. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XII. Le Soleil et les Grenoüilles. » p. 314

Que ferons-nous, s’il lui vient des enfans ?

45. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XVI. Le Cheval et l’Asne. » p. 181

Si ton voisin vient à mourir, C’est sur toy que le fardeau tombe.

46. (1180) Fables « Marie de France, n° 5. Le chien et le fromage » p. 133

Marie de France, n° 5 Le chien et le fromage Par une feiz, ceo vus* recunt, passoit un chien desur un punt ; un fourmage en sa buche tient ; quant en mi le puncel [par]vient, en l’ewe vit l’umbre del furmage ; purpensa sei en sun curage que aveir les voleit amduis.

47. (1180) Fables « Marie de France, n° 101. Le chat mîtré » p. 692

E les suriz li respuneient que asez voleient meuz murir que desuz ses ungles venir.

48. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — X. Le Chameau, et les Bastons flotans. » p. 195177

Ce qui nous paroissoit terrible et singulier, S’apprivoise avec nostre veuë, Quand ce vient à la continuë.

49. (1180) Fables « Marie de France, n° 10. Le renard et l’aigle » p. 1

Un egles vient, l’un en porta.

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIV. De la Forest, et du Paysan. »

Car de là viennent les dissolutions et les débauches, qui les perdent entierement, et qui mettent dans le tombeau celuy qui les a mis au monde. […] Car bien que toutes nos adversitez soient dures à supporter, celle-là neantmoins l’est plus que les autres, qui nous vient par nostre imprudence, pource qu’avec l’amertume de sa douleur, elle nous cause encore celle de nostre repentir.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVI. Du Lion, et du Renard. »

Il luy envoya donc un Messager, avec une lettre, par laquelle il l’avisoit, qu’il ne luy pouvoit faire plus grand plaisir que de le venir voir, et que sa presence seule luy seroit plus agreable, que celle de tous les autres. […] Le superbe Roy des animaux trouve mauvais qu’il ne le vienne point voir, et le convie à cela fort courtoisement ; mais luy s’excuse fort à propos sur la trace des autres bestes, nous enseignant à tenir tous-jours en haleine nostre conjecture, en matiere d’occasions suspectes de tromperie.

52. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XIV. Simonide préservé par les Dieux. » p. 522

Venez souper chez moy, nous ferons bonne vie.
 […] Il vient, l’on festine, l’on mange.


53. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — IV. Le Jardinier et son Seigneur. » p. 

Ce maudit animal vient prendre sa goulée Soir et matin, dit-il, et des pieges se rit : Les pierres, les bastons y perdent leur crédit. […] La partie ainsi faite, il vient avec ses gens : Çà déjeunons, dit-il, vos poulets sont-ils tendres ?

54. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — IV. Les deux Taureaux et une Grenoüille. » p. 485

Il ne regnera plus sur l’herbe des prairies, Viendra dans nos marais regner sur les roseaux ; Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux, Tantost l’une, et puis l’autre ; il faudra qu’on patisse Du combat qu’a causé madame la Genisse.

55. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — IX. Le Laboureur et ses enfans. » p. 42

Un riche Laboureur sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfans, leur parla sans témoins.

56. (1180) Fables « Marie de France, n° 24. Le cerf qui buvait à la source » p. 74

Tant entendi a sei loër e a ses cornes esgarder qu[e]’il vit chiens venir curant e lur mestre aprés cornant.

57. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 200 » pp. 336-336

Il l’aborda d’un air caressant, le salua et dit : « Je viens t’annoncer une bonne nouvelle. […] Mais, si tu veux bien écouter un vieillard, je te conseille de venir aussi et d’attendre sa mort près de lui. » Ainsi parla le renard, et le cœur du cerf se gonfla de vanité à ces discours, et il vint à l’antre sans se douter de ce qui allait arriver. […] Mais viens, ne crains rien et sois doux comme un mouton. […] Alors le renard, se tenant à distance, lui dit : « Véritablement ce cerf n’avait pas de cœur ; ne le cherche plus ; car quel cœur pouvait avoir un animal qui est venu par deux fois dans le repaire et les pattes du lion ? 

58. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »

L’ayant ainsi déguisé, il le mit au milieu de ses deux compagnons, affin que ceux qui le verroient en cét équipage s’en estonnassent, et que ce leur fust un sujet de dire ; « D’où vient ceste abomination, qui obscurcit ainsi le lustre des autres ?  […] Voila cependant que le Philosophe Xanthus, qui faisoit sa demeure à Samos, s’en vint au marché, où voyant les deux jeunes Esclaves si bien habillez, et tout au contraire Esope, qui estoit au milieu d’eux, si contre-faict, et en si mauvais équipage, il s’émerveilla de l’invention du marchand ; Car il avoit mis le laid au milieu, affin que par l’opposition de sa déformité, les deux autres jeunes garçons semblassent plus beaux qu’ils n’estoient. […] En suitte de ces choses, Xanthus s’enquit du Marchand, combien il vouloit vendre le Musicien : Mais comme il eust fait responce, qu’il luy cousteroit mille oboles, l’excez du prix l’en degousta, et le fit venir au Grammairien. […] » continüa Xanthus. « Rien », respondit Esope ; « D’où vient cela ?  […] » « A ce que je vois », respondit le marchand, « tu sembles n’estre icy venu que pour dépriser ma marchandise.

59. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Pour venir donc au permier poinct, je diray que c’est une chose estrange de voir que l’amour frappe quelquesfois des personnes si fort inégales en toutes leurs parties, que si on leur vouloit choisir des ennemis, l’on n’en iroit jamais chercher d’autres. […] De là vient que les femmes des maris jaloux, et les filles des meres trop rigoureuses, tombent plus facilement dans le peché, que les autres, veu l’importune sollicitation qu’on leur fait, pour les en divertir. […] Je viens donc à la seconde partie de mon Discours, qui est la transformation que nostre Autheur nous propose icy ; Dequoy je ferois des Volumes entiers, si j’avois plus de dessein d’escrire beaucoup, que de bien instruire. […] Apres une Idole, il en adore une autre ; apres une fille il se rend esclave d’une femme mariée : puis il vient à cajoler la vefve, et il est à croire que s’il trouvoit une Androgine, elle n’échapperoit pas de ses soins, pource seulement qu’elle seroit à demy femme. Venons maintenant à la troisiesme partie de nostre Discours, à sçavoir que la condition ne change pas les vertus ny les vices de l’ame, principalement s’ils sont contractez par une longue et naturelle habitude.

60. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 117 » p. 93

Après l’avoir reçue des autres, elle vint à la lime et la pria de lui donner quelque chose. « Tu es bonne, répliqua la lime, de croire que tu obtiendras quelque chose de moi : j’ai l’habitude, non pas de donner, mais de prendre de chacun. » Cette fable fait voir que c’est sottise de s’attendre à tirer quelque profit des avares.

61. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VI. La Genisse, la Chevre et la Brebis en societé avec le Lion. » p. 339149

Eux venus, le Lion par ses ongles conta,
 Et dit : Nous sommes quatre à partager la proye ;
 Puis en autant de parts le Cerf il dépeça :
 Prit pour lui la premiere en qualité de Sire ;
 Elle doit estre à moy, dit-il ; et la raison,
 C’est que je m’appelle Lion,
 A cela l’on n’a rien à dire.


62. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VII. La Lice et sa Compagne. » p. 480

Pour tirer d’eux ce qu’on leur prête, Il faut que l’on en vienne aux coups ; Il faut plaider, il faut combattre.

63. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — FABLE I. Le Buscheron et Mercure. » p. 173

Mercure vient. […] Son fils Mercure aux criards vient encor, A chacun d’eux il en montre une d’or.

64. (1180) Fables « Marie de France, n° 3. La souris et la grenouille » p. 384

La reine vient par sa priere, amdeus s’asient sur la piere ; mut [i] troverent a manger sanz cuntredit e sanz danger. […] Un escufle i vient roant, vit la suriz ki veit pipant, les eles clot, aval descent, li e la reine ensemble prent : amdui furent al fil pendant.

65. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Mais laissons là leurs foiblesses, comme indignes de la censure d’un honneste homme ; et venons à faire une plus haute application de ce sujet, à sçavoir, à la vanité des plus grandes entreprises du monde. […] Que si nous voulons venir des ouvrages des Roys, à ceux des Particuliers, n’y en a-t’il pas quantité d’imparfaits par la mort de leur Autheur, entre lesquels il me suffira de nommer l’incomparable Eneïde ? […] le temps, à qui rien ne peut resister, ne vient-il pas à bout de tout ce que nous faisons, tant pour la production de l’esprit, que pour les ouvrages materiels ?

66. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XV. Philomele et Progné. » p. 277

Venez faire aux citez éclater leurs merveilles.


67. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 1 » p. 274

Voilà pourquoi les Maux, habitant près des hommes, les assaillent sans interruption, tandis que les Biens, descendant du ciel, ne viennent à eux qu’à de longs intervalles.

68. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 149 » p. 195

Puis s’apercevant peu à peu que la bête n’avait pas de colère, ils en vinrent à la mépriser au point de lui mettre une bride et de la donner à conduire à des enfants.

69. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 191 » pp. 256-256

Ceux-ci répondirent : « Nous serions venus à votre aide, si nous ne savions qui vous êtes, et qui vous combattez. » Cette fable montre que ceux qui se mettent en lutte avec de plus puissants font fi de leur salut.

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