Mais je veux que ce soit une amitié de dépendance, où l’un des partis tienne quelque maniere de prerogative, ou de superiorité sur l’autre, comme celle du Souverain envers son Favory, du pere et du fils, du Seigneur et du sujet ; il faudra neantmoins qu’elle les semble égaler par le poinct où ils s’entr’ayment. Par exemple, le Prince abaisse et diminuë sa haute condition, et augmente en quelque façon celle du Favory, quand il est question de luy communiquer un secret, encore telle espece de bien veüillance est presque tousjours sujette à une fin dangereuse, si le Favory ne se gouverne avec beaucoup de prudence ; ce qui ne procede que de l’extrême inégalité des deux Amis, et par consequent il faut necessairement qu’il y ait de la proportion entre l’un et l’autre.
Amour ce tyran de ma vie Veut que je change de sujets ; Il faut contenter son envie.
Les querelles des subordonnés excitent les maîtres à la colère contre leurs sujets.
Le Lion, terreur des forests, Chargé d’ans, et pleurant son antique proüesse, Fut enfin attaqué par ses propres sujets, Devenus forts par sa foiblesse.
Car quiconque a conçeu une animosité sans sujet, est capable de la continuer long-temps, pource que c’est une espece de raison en une chose qui n’en a point, que de la poursuyvre pour cela seulement qu’on l’a commencée ; Et si au contraire il a eu sujet de nous hayr, nous ne l’avons pas de nous y fier beaucoup, à cause que nous l’avons aigry.
Et puisque nous voicy tombez sur ce sujet : On avoit mis des gens au guet, Qui voyant sur les eaux de loin certain objet, Ne pûrent s’empêcher de dire, Que c’estoit un puissant navire.
Est-il bien possible que nous ayons oublié nos actions jusques-là, que de ne nous souvenir plus du sujet que nous pouvons avoir donné à un homme, de se plaindre de nous ? […] Car nous devons avoir en l’ame un secret souvenir du tort que nous leur avons fait, qui nous deffend de nous en servir, de peur de les aigrir davantage, et de leur remettre en memoire les déplaisirs du passé, D’ailleurs, c’est une action toute pleine d’inconstance, et de fausse conduite, et cela s’appelle proprement traicter en amis ceux à qui nous avons donné sujet de ne le plus estre, puis que, selon Senecque, celuy-là oblige le plus, qui donne aussi le plus de moyen à l’autre de l’obliger.
Mais d’autant que ceste Fable approche fort du sujet de la precedente, et qu’elle contient par consequent les mesmes instructions, il seroit hors de propos, ce me semble, que je m’arrestasse à la moraliser.
Elle voulut s’excuser alors, alleguant qu’elle estoit de ce genre d’animaux que la nature avoit destinez à vivre comme elle ; Surquoy le priant tres-instamment de la laisser, puis qu’aussi bien elle ne pouvoit luy faire beaucoup de mal ; « Tu t’abuses », luy respondit l’homme en soubs-riant ; « et c’est pour cela mesme que j’ay sujet de te vouloir tuer, pource qu’il ne faut offencer personne, ny peu, ny prou ». […] D’ailleurs, ayant plus de sujet que les forts de s’humilier, et de se recognoistre, ils sont blasmables au double de jetter en arriere toutes considerations, et se porter opiniastrément à une action eslevée au dessus de leur pouvoir, qui est en cela d’autant plus mauvaise, qu’elle est accompagnée d’une autre faute ; à sçavoir, de la temerité.
Quant à la vaine entreprise du Serpent, qui s’efforce de ronger une lime, elle nous apprend à ne choquer point les Grands, de peur que nostre foiblesse ne nous soit enfin un fascheux sujet de confusion et de ruyne.
Je voy deux Levriers, Qui, je m’assure, sont couriers, Que pour ce sujet on envoye.
Voila comme quoy les personnes, qui d’une basse condition parviennent à une haute fortune, sont fort sujettes à tomber, ou par leur faute, ou par les embusches de leurs Envieux. […] Aussi est ce pour cela que l’on appelle fort à propos telle espece de calamité un revers de medaille, comme s’il estoit aussi necessaire à toute prosperité d’estre sujette au changement, comme à une medaille d’avoir son revers ; au lieu qu’une personne qui est éminente en qualité, n’en a pas l’obligation à la fortune, mais à sa naissance, et qu’ainsi elle n’en doit point craindre la cheute avecque tant de raison.
Le Chesne un jour dit au Rozeau : Vous avez bien sujet d’accuser la Nature.
Encore que la pluspart des choses nous devienne precieuse par l’opinion, et que nous desirions ardamment la possession d’un bien, plustost que d’un autre, pour estre plus sortable à nostre inclination, ou, possible, plus rare, et plus difficile à rencontrer : si est-ce qu’en chaque sujet il ne laisse pas d’y avoir un prix veritable ; que nous y mettons, ou selon l’excellence de la chose, ou selon la necessité que nous avons de nous l’acquerir. […] L’on peut dire le mesme des qualitez intellectuelles, et des vertus, excepté seulement qu’elles ne sont pas sujettes à un trafiq mercenaire, comme le reste, mais elles ont un prix indefiny, et qui n’est mesurable, que par le temps, qu’on met à les acquerir, ou par l’estime et l’admiration qu’on a pour elles.
Quelques-uns rapporteront le sujet de ceste Fable à la richesse, qui rend chagrins et embroüillez les Esprits de ceux qui l’ont acquise, au lieu qu’auparavant ils estoient contents et libres. […] Mais je m’esgare, sans m’en apperçevoir, hors de mon sujet, et n’ayant entrepris que de monstrer combien la Volupté nuist à l’Estude des Sciences, je fais voir insensiblement par ces Histoires, que les sçavans hommes sont capables des plus hautes entreprises, et de la parfaite Vertu, qui ne consiste pas moins à exterminer les Usurpateurs, qu’à bien servir les Roys legitimes.
Car non seulement les paroles et les pensées qui n’ont rien de different, déplaisent en la redite, mais encore les moins difficiles se rebuttent par la veuë d’un mesme sujet qui se presente, et s’imaginent n’en avoir pas esté suffisamment instruicts.
» ainsi Xanthus fût contrainct de s’appaiser, comme il vid qu’il n’avoit point de juste sujet de frapper Esope.
Notre souffleur à gage Se gorge de vapeurs, s’enfle comme un balon ; Fait un vacarme de demon ; Siffle, souffle, tempeste, et brise en son passage Maint toit qui n’en peut mais, fait perir maint bateau ; Le tout au sujet du manteau.
Sur le sujet des Fables. […] Or bien qu’il y ait plusieurs ressemblances, et conformitez d’où l’on peut tirer le sujet des fables ; Il me semble neantmoins qu’il s’en trouve trois principales, dont la premiere consiste en operations, qui ne sont pas naturelles ; comme on pourroit dire de la ressemblance de l’homme à la Chimere, non pas touchant la figure exterieure, mais quant aux operations representées par ce monstre imaginaire, dont le devant tient du Lyon, le milieu de la Chevre, et le derriere du Dragon ; par où il nous est enseigné, que la pluspart du temps les hommes se laissent conduire ou par l’apetit irascible, ou par le Concupiscible, ou par leur propre fantaisie, et leur imprudence. […] Car je ne pense pas vous raconter une Fable, mais une verité, quand je me dis sujet à faillir.
» « Seigneur », respondit Esope, « quand j’ay mis les viandes sur la table, j’ay prié Madame, de prendre garde que les chiens ne les mangeassent, et elle m’a fait response que ses fesses avoient des yeux, à cause dequoy la trouvant endormie, je les luy ay découvertes ». « Infame Boufon », dit Xanthus, « tu peux bien remercier mes amis : car n’estoit le respect que je leur porte, et que je les ay conviez, je te punirois si bien, que tu n’aurois pas sujet de t’en mocquer ».
En suitte de cela, ils se mirent tous deux à table, où la premiere chose que fist l’Estranger, fût de soufler sa boüillie : Ce que voyant le Satyre, il en voulut derechef sçavoir le sujet ; Et comme il eust appris que c’estoit pour la refroidir, ne pouvant plus souffrir un tel Hoste dans sa cabane, « Sors de ceans », luy dit-il, « car je ne suis pas d’humeur à m’accommoder avec un homme qui se contre-dit ainsi en ses paroles ».
Un passant luy demande à quel sujet ses cris.
Phedre, sur ce sujet, dit fort élegamment, Il n’est pour voir que l’œil du Maître.
Or qu’il ne soit vray que les mocqueurs sont quelquesfois le sujet d’une risée, outre que la commune experience le prouve, il y a des raisons qui le persuadent aussi. […] Si c’est en paroles, à sçavoir en reprochant à un homme ses imperfections, il est mal-aisé qu’on n’ait quelque prise sur eux, puis que nul n’est parfaict en ce monde, et que chacun a un endroit par où il est sensible et defectueux, et par consequent sujet à la reprehension d’autruy.
Mais les Gentils-hommes s’imaginerent depuis qu’il y auroit plus d’honneur à gaigner pour eux, s’ils introduisoient la coustume de combattre au desceu de tout le monde, et de n’avoir que des arbres et des rochers pour témoins de leur action ; soit que la vaillance leur semblast trop aisée, quand elle avoit des Spectateurs, soit qu’ils voulussent agrandir le peril par la transgression de la Loy, qui les rendoit sujets au supplice. […] Ainsi en ce nouvel establissement de Combats, qui se font aujourd’huy sur le pré à la dérobée et au desceu d’un châcun, l’on a pris indifferemment toute sorte de sujets, justes et injustes, petits et grands, considerables et frivoles.
Je veux qu’il ait nom Mouche ; est-ce un sujet pourquoy Vous fassiez sonner vos merites ?
Ce sujet a esté traité d’une autre façon par Esope, comme la Fable suivante le fera voir.
Alors Xanthus parlant tout bas à sa femme, « fay luy », dit-il, « ce que je te commanderay, et ne manque point, affin que je trouve un sujet de bien estreiller Esope ». […] Mais luy se tenant tousjours dans l’indifference, « Voire », s’imagina-t’il, « puis qu’il n’a point de sujet de se fâcher, pourquoy le fait-il ?
Averti de la perte de son attelage, Tirésias prit avec lui Hermès, se rendit au faubourg pour observer un augure au sujet du vol, et il pria Hermès de lui dire l’oiseau qu’il apercevrait.
nostre Maistre (luy dirent-ils) t’avons nous donné sujet de nous mespriser jusques à ce poinct, qu’il ait fallu, que pour nous empescher d’aller chez toy, tu ayes mis à la porte ce puant Esope, pour nous injurier, et nous appeller chiens ?
Comment peuvent esperer les Peres de corriger utilement leurs Enfans d’un peché où ils sont eux-mesmes sujets ?
Or le sujet de ceste Fable est à peu prés celuy-cy.
Simonide avoit entrepris L’éloge d’un Athlete ; et la chose essayée, Il trouva son sujet plein de recits tout nuds.
Voyons-le avec Esope en un sujet semblable.
Car si la bonne instruction est une seconde naissance, et si derechef elle dépend de la reprehension des Vices, où nostre Nature n’est que trop sujette, ces flatteuses Meres qui sont idolastres de leurs Enfans, ne les perdent-elles point à faute de les reprendre ? […] A ces raisons l’on en peut adjouster quelques autres, propres seulement à ce sujet.
Mais les faux tesmoins n’ont point de sujet de desespoir, ny de plaincte, contre la Bonté Divine.
Ce qui se dit des exemples generaux, doit, à mon jugement, estre entendu des particuliers : Car les embusches que nos Envieux nous tendent, et les factions que les meschants trament contre nous, viennent de nostre seule prosperité : Ceux qui vivent dans une mediocre fortune n’attirent point contr’eux la calomnie, ny l’usurpation, non plus que les brossailles ne sont pas si sujettes aux coups de coignée, que les grands arbres.
Mais d’en venir là sans quelque sujet extraordinaire, c’est acquerir deux Ennemis au lieu d’un ; et attirer le Loup dans son bercail, pour se faire manger à luy.
Le Chat s’estant jetté sur le Coq, et n’ayant pas autrement sujet de le traitter mal ne sçeut que luy reprocher, sinon qu’il étoit un importun, qui par son chant éveilloit les hommes, et les empeschoit de reposer. « Ce que j’en fais », respondit le Coq en s’excusant, « est pour leur profit, affin qu’ils se levent pour s’en aller travailler ». « Tu as beau dire », reprit le Chat, « cela n’empesche pas que tu ne sois meschant, et vilain jusques à ce poinct, que pour assouvir ta lubricité, tu as à faire à ta Mere, et n’espargnes pas mesmes tes sœurs ».
Quant à ceste liberté de voler dans les airs, que la Mouche s’attribuë, celle-cy l’impute à legereté, donnant à entendre par là, que les hommes qui vont dans le grand air, c’est à dire qui se jettent dans la haute volée, sont pour l’ordinaire sujets à l’inconstance. […] Car, dit-elle, je ne suis point sujette à estre chassée, ou mise à mort dans les Palais.
Il n’est celuy d’entre nous qui ne soit sujet à quelque passion, ou à quelque infirmité corporelle. […] Les meilleurs Philosophes, c’est à dire les plus libres, sont sujets à la Magistrature de leur Pays, et souveraine et subalterne.
» disoit-il en gemissant, « ceux que j’ay autresfois des-obligez, me font maintenant du mal, et je treuve qu’ils ont raison ; Mais ce qui me fasche le plus c’est que les autres à qui j’ay fait du plaisir, au lieu de me rendre le semblable, me hayssent, sans en avoir du sujet.
C’est pour cela mesme que les Seigneurs gourmandent souvent les petits sujets ; que les forts et vigoureux soldats volent en chemin une foible femme, et que les chicaneurs fins et bien apparentez dressent toûjours quelques pieges et quelques aguets aux biens de la vefve et de l’orfelin.
Le seul Hypocrite, qui cache la malice et l’impieté sous le voile d’une fausse devotion, est capable de tenir les personnes plus long temps abusées, à cause que l’exercice de la Vertu n’est pas sujet à la censure des hommes, mais à celle de Dieu : Son espreuve se fait au Ciel, et non pas en terre.
Ce fut ainsi qu’en usa le Milan d’Esope, durant le combat du Rat et de la Grenoüille, qui nous figure une sotte et une impertinente animosité, conçeuë entre gents, qui n’ont aucun sujet de se hayr, ou de se rien demander, mais qui sont tous esgalement interessez contre quelque fascheux voisin, dont ils peuvent à toute heure aprehender les embusches, principalement tandis qu’ils sont mal ensemble ?
La premiere, c’est la crainte que le Lion a du Coq, marque irreprochable que rien n’est si asseuré, ny si accomply de sa nature, qui n’ayt son escueil, ou son sujet d’achopement et de honte.
Il faut donc que l’homme qui se sentira enclin à l’envie, s’exerce ardamment à loüer, et à bien faire, en des sujets mesmes qui sont indignes de l’un et de l’autre.
Laissons donc le reste à la prudence du Lecteur, et voyons un nouveau sujet de moraliser.
Alors la Tortuë, à qui ce mespris du Liévre servit d’un juste sujet de s’en offencer, ne luy fist point d’autre response, sinon qu’elle le défia courageusement à la course.
L’ayant ainsi déguisé, il le mit au milieu de ses deux compagnons, affin que ceux qui le verroient en cét équipage s’en estonnassent, et que ce leur fust un sujet de dire ; « D’où vient ceste abomination, qui obscurcit ainsi le lustre des autres ? […] Car il n’est point d’homme qui sçache tout, et c’est, sans doute, ce qui luy a donné sujet de rire ».
MONSIEUR, La deformité du corps estant, comme elle est, une marque ordinaire de celle de l’ame, j’auois un juste sujet d’apprehender que pour cette raison ce pauvre Esclave estranger, à qui je fais parler nostre langue, ne fust mal venu aupres de vous.
En effect, je pense qu’elle avoit quelque sujet de le remercier, de ce qu’ayant une nature si sanguinaire, et si accoustumée au mal, il luy avoit permis d’eschapper saine et sauve d’entre ses dents, ce qui n’avoit jamais esté veu qu’alors.
Elle nous apprend qu’un seul ne peut rien contre plusieurs : Que les Grands doivent apprehender la colere des petits ; Qu’il n’y a point de jeu à se vouloir vanger de ceux à qui nous avons donné sujet de nous nuire ; Et qu’en tout cas il vaut mieux endurer un mal qu’ils nous font, que se mettre en danger d’en souffrir une infinité.
Or cela ne se peut pas dire des richesses, qui sont le sujet de ce Discours, pource que la jouyssance en est materielle, et partant, selon nostre opinion, l’excez en peut estre vicieux. […] Il ne reste maintenant qu’à faire voir que les riches sont plus sujets à la mort violente que les pauvres : ce que je monstreray succinctement par ceste division.
Il est donc certain qu’une ame genereuse, et bien née, pour estre outragée n’en perdra jamais la tranquillité, principalement si elle prevoit de loing les conseils des malicieux, et si elle cognoist que leur nature, semblable à celle du feu, ne se peut soustenir sans destruire et consumer le sujet où il faut qu’elle s’attache de necessité. […] Mais Esope fournit bien une autre raison aux Courages Vertueux, pour leur servir de consolation, quand les Meschants les affligent ; C’est qu’il feint la Perdrix mesme mal traittée par les Coqs, en leurs contentions mutuelles, d’où il luy fait prendre sujet de s’appaiser.
Mais plus que tous ces gents-là, les Ambitieux sont sujets à faire de pernicieux desseins, et qui n’aboutissent en fin qu’à leur confusion.
D’ailleurs, il est comme impossible de bien prouver un sujet, sans alleguer quantité d’Histoires, que l’on ne peut ny déguiser, ny diversifier, à la façon des Romans.
C’est pour cela que les jeunes gens pour estre plus brusques que les Vieillards, sont aussi plus sujets à faillir ; à raison dequoy ils s’imaginent bien les moyens d’arriver à leur but, mais ils ne s’en proposent pas les obstacles, comme le remarque fort judicieusement dans ses Ethiques le Prince des Philosophes.
Les hommes, selon la complexion ou l’humeur qui predomine en eux, sont plus sujets à ce vice les uns que les autres, principalement les Phlegmatiques et les Melancoliques. Car estans naturellement sujets à la peur, ils apprehendent sans cesse d’avoir faute de bien, et se proposent à tout moment l’image de la necessité comme une chose effroyable. […] Les Princes mesme combien ont-ils de Ministres et d’Officiers, qui n’ayant pour but que leur interest propre, tiennent pour indifferent celuy de leur Maistre, et font leurs delices de la substance et du sang des pauvres sujets ; En cela mille fois plus inhumains que les Cannibales, pource que leur ardente Avarice les aveugle de telle sorte, qu’il semble à leur imagination que la richesse doive estre plus pretieuse à l’homme que la vie. […] Mais je passe de bien loing les limites ordinaires de mes Allegories, dont il faut accuser la richesse du sujet, plustost que l’abondance de mes pensées, ausquelles j’en aurois adjousté beaucoup d’autres, si je n’avois peur de grossir mon Volume au delà de ce que je me suis proposé.
Mais laissons là leurs foiblesses, comme indignes de la censure d’un honneste homme ; et venons à faire une plus haute application de ce sujet, à sçavoir, à la vanité des plus grandes entreprises du monde.