Li lus ad volonters juré, plus quë il li unt demandé. […] Dunc ad un cheverol apelé, en cunseil li ad demandé que par amur veir li desist de sa aleine si ele puïst. […] Aprés icele saülee une autre beste ad apelee, tut autretel li demanda de sa aleine quei li sembla. […] Li lus ad concilie asemblé, a ses baruns ad demandé que il deit fere par jugement de celui que lui triche e ment. […] Un jur li ala a demander de sa aleine si ele ert puiant u si elle esteit süef ulant.
Au bout de quelque temps, il alla voir la femme du jardinier, et lui demanda comment elle allait et où en étaient leurs affaires. Elle répondit que tout marchait à souhait et qu’elle n’avait qu’une chose à demander aux dieux, de l’orage et de la pluie pour arroser les légumes. Peu de temps après il se rendit chez la femme du potier et lui demanda comment elle se trouvait. Elle répondit que rien ne leur manquait et qu’elle n’avait qu’un vœu à former, c’est que le temps restât clair et le soleil brillant, pour sécher la poterie. – « Si toi, reprit le père, tu demandes le beau temps, et ta sœur, le mauvais, avec laquelle de vous formerai-je des vœux ?
Quant li reclus de Deu parlat, e li vileins li demandat pur quei Adam manga le fruit, par quei le people aveit destruit, e, quant il la pume manga, pur quei Deu ne li parduna ; al reclus suvent en pesa, tant que a une feiz se purpensa que le vilein apeisereit de la demande qu’il feseit. Une grande gate demanda, sur une table l’adenta ; une suriz ot desuz mise. […] Mes, quant sis sires repeira, mut s’en curuça durement, si demanda par maltalent pur quei ot la gatë ostee, n’ot sa desfense pru gardee.
Al gupil se tiendrent plusur, que de bestes set le retur e as oiseus reset parler, mecine quere e demander. […] Li leün mut se curuça ; le lu, sun provost, apela, demanda lui pur quei ne vient. […] Li gupilz i vient tut quointement, si li demanda quei la fesist que sanz chapel ileoc s’asist.
Il arriva un jour qu’au sortir de la garde-robbe, il prit fantasie à Xanthus de demander à Esope, « pourquoy les hommes souloient regarder leur ordure, apres avoir purgé leur ventre ? » Esope voulant tout aussi tost satisfaire à ceste demande ; « Il y eust », dit-il, « autresfois un homme, qui vivant dans les delices, se plaisoit d’estre long-temps à la garde-robbe ; de sorte que pour s’y estre par trop assis, le malheur voulut pour luy, qu’il mit dehors ses entrailles. […] Voila cependant qu’un des Disciples de Xanthus voyant que le vin luy avoit osté la raison, « Mon Maistre », luy demanda t’il, « y a t’il quel-qu’un qui puisse boire la Mer ? […] Ayant donc voulu sçavoir d’Esope s’il ne l’avoit point veuë, « Nenny », luy respondit-il, « et je ne sçay ce que tu en as fait : Tout ce que je te puis dire, c’est que tu n’as plus de droict en ta maison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus ? […] Alors quand tu verras tout le peuple assemblé à ce spectacle, apres que tu seras assis, commande que l’on te remplisse une tasse d’eau ; Puis l’ayant prise, demande à celuy qui a les gages, quelles sont vos conventions, et le demande tout haut, afin qu’il n’y ait personne en la compagnie qui ne l’entende.
Marie de France, n° 28 Le singe et le renard De un singe dit que demanda a un gupil qu’il encuntra [que] de sa küe li prestat, si lui pl[e]ust, u en dunast ; avis li fu que trop le ot grant, e tuz sunt sans küe si enfant. Li gupil demande que ceo deit que sa cüe li requereit.
Comme on ne prêtait pas beaucoup d’attention à son discours, il demanda qu’on lui permît de conter une fable d’Ésope. La demande accordée, il commença ainsi : « Déméter, l’hirondelle et l’anguille faisaient route ensemble ; elles arrivèrent au bord d’une rivière ; alors l’hirondelle s’éleva dans les airs, l’anguille plongea dans les eaux », et là-dessus il s’arrêta de parler. « Et Déméter, lui cria-t-on, que fit-elle ?
Marie de France, n° 18 Les grenouilles qui demandent un roi Jadis avient que en un estanc entur les rives e el fanc ot de reines granz cumpainies, que de lung tens i sunt nurries ; la desdeignerent arester : a la tere vodreient aler. […] A la destinee revunt, rei demandent, car nul në unt ; mauveis fu cil qu’il lur duna.
Je demande à ces gens, de qui la passion Est d’entasser toûjours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont que n’ait pas un autre homme ? […] Un passant luy demande à quel sujet ses cris.
La suriz de vile demande si ele ot iluec point de viande. […] Sa cumpaine la regarda, par grant duçur li demanda : « Quel semblant fet ma duce amie ?
Quant ele fu en mer entree, si ad une maue encuntree, si li demanda e enquist u ele alot. […] Dunc [l’]ad la maue respundue, demanda li si ele est venue senz cel usteil qui l’a huni.
Hermès, voulant savoir en quelle estime il était parmi les hommes, se rendit, sous la figure d’un mortel, dans l’atelier d’un statuaire, et, avisant une statue de Zeus, il demanda : « Combien ? » On lui répondit : « Une drachme. » Il sourit et demanda : « Combien la statue de Héra ?
Cela fit que les Samiens, non moins espouvantez de cét évenement, qu’ils en furent attristez, s’assemblerent tous en un certain lieu, et prierent Xanthus, pource qu’il estoit le premier de la ville, et avec cela Philosophe, de leur expliquer ce que signifioit un si merveilleux prodige ; Mais Xanthus aussi empesché qu’eux de leur en rendre raison, leur demanda terme pour y respondre. […] Que cela ne soit, je vous demande si vous considerez la forme exterieure d’une bouteille, ou d’un pot de terre, et si vous n’avez pas plustost égard au goust interieur du vin ? […] Cette nouvelle, et l’apprehension qu’ils avoient d’estre sous la domination de Cresus, les ayant fait assembler pour en consulter ; ils treuverent à propos de prendre l’advis d’Esope, qui pour response à leur demande ; « Messieurs », leur dit il, « quand les principaux d’entre vous auront opiné à vous rendre tributaires du Roy de Lydie, vous n’aurez plus besoin de mon conseil : je suis content neantmoins de vous faire un conte qui vous apprendra, de quelle façon vous aurez à vous comporter en cecy. […] La nouvelle en estant depuis venuë au Roy Cresus, il se resolut de leur faire la guerre : Ce que l’Ambassadeur voulant prevenir, « Seigneur », luy dit-il, « je ne pense pas que tu puisses jamais vaincre les Samiens, tant qu’ils auront Esope avec eux, et qu’ils se gouverneront par son advis : C’est pourquoy je te conseille pour le mieux de le demander par des Ambassadeurs envoyez exprés, qui leur promettront de ta part, que tu les recompenseras en autre chose, et que cependant, tu ne leur demanderas plus rien : Que si tu n’en viens à bout par ce moyen, je ne pense pas que tu le puisses faire autrement ». L’effect de ces paroles fut tel, que le Roy Cresus, estant persuadé par l’apparence qu’il y voyoit, envoya soudain aux Samiens un Ambassadeur, avec charge expresse de leur demander Esope : comme en effect ils se resolurent de l’envoyer au Roy.
Mais celui-ci, ayant demandé un moment pour se justifier : « Et qui, dit-il, parmi tous ceux qui sont ici réunis, t’a rendu un aussi grand service que moi, qui suis allé partout demander aux médecins un remède pour te guérir, et qui l’ai trouvé ?
Demanda lur pur quel mester voleient si estreit cunseiller, quand nul humme pres de els n’aveit ne nul lur parole n’en oeit*.
Elle retira l’os ; puis pour un si bon tour Elle demanda son salaire.
Mais comme il passoit son chemin, il rencontra fortuitement le Preteur, qui le cognoissant pour estre au Philosophe Xanthus, luy demanda où il alloit ? « Je ne sçay », luy respondit Esope, sans en dire d’avantage ; ce qui fut cause que sur la croyance qu’eust le Preteur, qu’il se mocquoit de sa demande, il commanda qu’on le menât en prison.
Mais pendant que les Brebis estoient en repos, et qu’elles paissoient à leur aise, il se fist une émotion du costé des Louveteaux, qui se mirent à hurler bien fort, et à demander leurs meres. […] Pour ce qui est de l’autre poinct, dont ceste Fable nous peut instruire, à sçavoir que les Ennemis reconciliez à faux, ne demandent qu’un pretexte pour nous attaquer, c’est une question de fait, qui a plus besoin d’exemples que de raisons.
Un loup voyant un très gros chien attaché par un collier lui demanda : « Qui t’a lié et nourri de la sorte ?
Une rivière, apercevant une peau de bœuf qu’elle charriait dans ses eaux, lui demanda son nom. « Je m’appelle Dure », répondit-elle.
A la Destinee le mustra, e la dame li demanda s’il n’ot asez en la beauté dunt ele l’aveit si aürné ; de pennes l’aveit fet plus bel que ne veeit nul autre oisel.
Chambry 66 Chambry 66.1 Βάτραχοι <αἰτοῦντες βασιλέα> – Les grenouilles qui demandent un roi. […] Mortifiées d’avoir un tel roi, elles se tendirent une seconde fois près de Zeus, et lui demandèrent de leur changer le monarque ; car le premier était trop nonchalant.
Comme il arrivait au Pirée, entrepôt maritime d’Athènes, il demanda au singe s’il était Athénien. Le singe ayant répondu que oui, et qu’il avait même à Athènes des parents illustres, il lui demanda s’il connaissait aussi le Pirée.
A ces mots Xanthus tout enflammé de colere, envoya chercher Esope, et luy demanda, pour quelle raison il avoit ainsi honteusement chassé ses amis. « Mon Maistre », luy dit Esope, « ne m’as-tu point commandé exprés, de ne laisser venir à ton Festin des gents du commun, et des ignorants mais seulement des hommes doctes ? […] » « Non pas que je pense », repartit Esope, « du moins ils ne m’en ont donné aucune preuve : Car lors qu’ils ont heurté à la porte, et que je leur ay demandé, Que remuë le chien ?
Le lendemain il le fût encore visiter, et luy demanda comment il s’estoit porté la nuict passée ? […] En suitte de cecy, apres que pour la troisiesme fois il luy eust fait la mesme demande, et que ce pauvre homme luy eust répondu qu’il n’en pouvoit plus, si fort il estoit travaillé d’un flux de ventre ; « C’est vostre santé », continua ce Charlatan.
Entr’eus en tienent mut grant pleit, si demandent ki ceo ad fait : ki le quor lur aveit emblé, grant huntë ot fet e vilté. […] Dunc unt le gupil apelé, si li unt le quor demandé.
Un homme, s’étant arrêté près d’un jardinier qui arrosait ses légumes, lui demanda pourquoi les légumes sauvages étaient florissants et vigoureux, et les cultivés chétifs et malingres, « C’est que, répondit le jardinier, la terre est pour les uns une mère, pour les autres une marâtre. » Pareillement les enfants nourris par une marâtre ne sont pas nourris comme ceux qui ont leur mère.
Comme il s’en fust approché de plus prés, et eust demandé au Musicien de quel pays il estoit ; « Je suis de Capadoce », luy respondit il. « Que sçais tu faire ? […] Qu’est-ce qu’il peut avoir veu, demandoit l’autre, qui l’oblige ainsi à rire ? […] Ce qui fit qu’un d’entr’eux, luy en ayant demandé la cause ; « Retire-toy d’icy », respondit Esope, « ô brebis de mer » ; Paroles qui le rendirent si confus, qu’il s’en alla tout à l’instant. […] A cause dequoy un des Disciples s’obstinant plus fort à vouloir apprendre, pourquoy il rioit ainsi à tout propos ; « Va-t’en le luy demander », luy respondit un de ses compagnons, « si tu veux estre appellé Bouc marin ». […] », luy demanda-t’il. « Je suis noir », respondit Esope ; « Ce n’est pas ce que je desire sçavoir de toy », respondit Xanthus ; « Je veux seulement que tu me dies ton païs, ou le lieu d’où tu és sorty ». « Du ventre de ma Mere », dit Esope. « Ce n’est point encore cela », repartit le Philosophe, « c’est le lieu de ta naissance que je te demande ». « Je ne me souviens point », replicqua Esope, « que ma mere m’ait jamais declaré, si le lieu où elle me fist estoit haut, ou bas ». « Que sçais tu faire ?
Un chien lui demanda : « Que fais-tu là ?
Il demanda à un bûcheron s’il avait vu des pas de lion et où gîtait la bête. « Je vais, répondit le bûcheron, te montrer le lion lui-même. » Le chasseur devint blême de peur, et, claquant des dents, il dit : « C’est la piste seulement que je cherche, et non le lion lui-même. » Cette fable apprend à reconnaître les gens hardis et lâches, j’entends hardis en paroles et lâches en actions.
Une vipère, s’étant glissée dans l’atelier d’un forgeron, demanda aux outils de lui faire une aumône.
Un renard, le voyant s’éterniser là, lui en demanda la raison.
La Lice luy demande encore une quinzaine.
Je vous demande en bonne foy Si cette imprudence si haute Provient de mon caprice ?
Iriement li demanda pur quei ne volt venir avant, e li gupilz li respunt tant : « Sire », fet il, « n’i os aler ; kar n’en vei nul[e] returner des bestes quë einz [i] entrerent e pur vus veer i alerent. » De curt a rei est ensement : tels i entre legerement, meuz li vaudreit ensus ester pur [les] nuveles escuter.
A la sepande ala parler, si li cumence a demander pur quei ne l’ot [i]tel criee e de cornes si aürnee cum[e] le cerf qu’il ot vëu.
Devant lui passa une reine, si cume aventure la meine ; demanda li en sa reisun si ele ert dame de la meisun dunt ele se feseit issi mestre, si li acuntast de sun estre. […] La suriz par amur demande a la reine de sa vïande, quei l’en semble, verité l’en di.
D’autres ménagyrtes les ayant rencontrés leur demandèrent où était leur âne. « Il est mort, dit-il ; mais il reçoit autant de coups qu’il en a jamais reçus de son vivant. » Ainsi parfois les serviteurs, même affranchis de l’esclavage, ne sont pas délivrés des charges de la servitude.
» demanda-t-il. « La Vérité », répondit-elle
E li vileins lur demanda que ceo esteit qu’il lur fist feire.
Pur ceo qu’il le vit remembré e en meint liu aveit esté, li vol[eit]t cunseil demander en quele tere deust cunverser ; kar il memes pru ne saveit.
Là, ils demandèrent à Zeus comment ils devaient se comporter avec les hommes.
Aprés qu’on eut bien contesté, Repliqué, crié, tempesté, Le Juge instruit de leur malice, Leur dit : Je vous connois de long-temps, mes amis ; Et tous deux vous payrez l’amende : Car toy, Loup, tu te plains, quoiqu’on ne t’ait rien pris ; Et toy, Renard, as pris ce que l’on te demande.
La Destinee lur cumande que veir dient de la demande a ceo que avis lur en esteit.
Vïande demanda e quist, kar n’en aveit n[i]ent, ceo dist, en sa meisun n’en sun recet.
Al bois ala pur demander a chescun fust qu’il pot trover al quel il li loënt entendre, del queil il puisse mance prendre.
A sei me[i]mes demanda : « Quei est ceo », fet il, « que jeo vei la ?
Sur ses entre-faites, Esope s’en estant allé au logis pour quelques affaires, Agatopus sçeut prendre son temps, et donna ce conseil à l’un de ses compagnons : « Saoulons-nous », luy dit-il, « de ces figues : Que si nostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’Esope les aura mangées, et témoignerons nous deux contre luy. […] Quelque temps apres, leur Maistre estant de retour des bains, la premiere chose qu’il demanda, ce fust qu’on luy apportast ses figues.
[La] fille al plus haut element vodra li mulez demander : al soleil en ala parler. […] Li mulez a la nue vient, [e] dit que si puissant la tient que sa fille volt demander.
Un âne, ayant entendu chanter des cigales, fut charmé de leur voix harmonieuse et leur envia leur talent. « Que mangez-vous, leur demanda-t-il, pour faire entendre un tel chant ?
Pour la faire trouver aux lieux où le besoin Demandoit qu’elle fust presente, La Renommée avoit le soin De l’avertir ; et l’autre diligente Couroit viste aux debats, et prévenoit la paix ; Faisoit d’une étincelle un feu long à s’éteindre.
Marie de France, n° 51 Le singe et son enfant Une singesse ala mustrant a tutes bestes sun enfant — [e] cil la teneint pur fole e par semblant e [par] parole – tant que a un liun le ala mustrer ; si li comence a demander s’il fu mut beus, e il li dit unc plus leide beste ne vit ; porter li ruve a sa meisun, e si recorde ceste reisun : chescun gupil prise sa cüe si se merveille que ele est süe.
E li vileins li demanda pur quei li cumandot einsi ; e li draguns li respundi que dedenz l’of ot enbatu trestut sa force e sa vertu ; tost sereit mort, s’il fust brusez.
L’autre vilein fist apeler quë ert venu a lui clamer ; de la caue li demanda quei ceo esteit que ele chanta e queile parole ele diseit.
Le renard lui en demanda la cause.
Zeus étonné de son attitude lui demanda pourquoi, après avoir salué complaisamment tous les dieux, il détournait les yeux du seul Plutus.
Un jour, les ânes excédés d’avoir toujours des fardeaux à porter et des fatigues à souffrir, envoyèrent des messagers auprès de Zeus, pour demander qu’il mît un terme à leurs travaux.
Ce qu’oyant Esope, qui étoit là present, il se prit à rire ; Son Maistre luy demanda pour lors, si c’estoit pour se mocquer, qu’il rioit ainsi ? […] Va t’en maintenant, si bon te semble : Je ne te demande rien pour ces herbes, et te permets d’en cueillir desormais toutes les fois que tu voudras venir en mon Jardin, où tu pourras entrer comme en ton propre heritage ».
Après y être resté longtemps, comme il allait partir, il demanda au taureau s’il désirait qu’enfin il s’en allât.
Ils envoyèrent des députés demander aux moutons de livrer leurs chiens.