Puis ad pensé en sun curage qu’il ot veü un grant furmage. L’ewe comencë a laper ; tresbien quida en sun penser, si l’ewe de la mare ert mendre, que le furmage peüst bien prendre.
Mesme un Singe en cette occurrence, Profitant de la ressemblance, Luy pensa devoir son salut. […] Je pense.
Ces deux rivaux d’Horace, heritiers de sa Lyre, Disciples d’Apollon, nos Maistres pour mieux dire, Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins ; (Comme ils se confioient leurs pensers et leurs soins) Racan commence ainsi : Dites-moy, je vous prie, Vous qui devez sçavoir les choses de la vie, Qui par tous ses degrez avez déja passé, Et que rien ne doit fuïr en cet âge avancé ; A quoy me resoudray-je ? Il est temps que j’y pense. […] Le plus asne des trois n’est pas celuy qu’on pense. […] L’enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte ; Quand trois filles passant, l’une dit : C’est grand’ honte, Qu’il faille voir ainsi clocher ce jeune fils ; Tandis que ce nigaut, comme un Evesque assis, Fait le veau sur son Asne, et pense estre bien sage.
Dans ce penser il se quarroit, Recevant comme siens l’Encens et les Cantiques.
Ce Chien voyant sa proye en l’eau representée, La quitta pour l’image, et pensa se noyer ; La riviere devint tout d’un coup agitée.
Dunc l’apela par maltalent : « Bien sai », fet il, « que jeo fereie, si mes denz aguiser voleie. » Par ceste essample nus assume que si est de l’orguillus hume que quide bien en sun penser ke nul ne li deive cuntreester ; tant par s’afie en sa pruesce qu’il me[i]mes se hurte e blesce.