Nous pouvons juger par là, si l’estat des Amants n’est pas ridicule, puis qu’ils passent une bonne partie de leur âge, privez de toute cognoissance, et de l’espoir mesme de la recouvrer.
L’Hyver estant donc passé ; environ le commencement du Printemps, il apresta tout ce qu’il jugea necessaire pour un tel voyage, principalement les Aigles, et les enfants, avec lesquels il s’en alla en Egypte ; où tous ceux du pays furent si estonnés des merveilles qu’il leur fist voir, qu’ils ne sçavoient qu’en penser.
Puis donc que la possession des biens celestes est incomparablement plus certaine que celle des temporels, jugeons maintenant à quoy nous sommes obligez, et par le devoir de vrays Chrestiens, et par tant de hautes promesses que Dieu nous a faictes, au prix desquelles toutes les douceurs du monde ne sont qu’amertume.
Je veux dire par là, que puis-qu’il est vray que tant d’excellens hommes ont fait l’Amour sur le declin de leur âge, et que cette dangereuse passion les a perdus à la fin, il faut inferer de necessité qu’elle est estrangement violente, et juger comme cela pour nostre regard ; Que si des gents si habiles en ont senti les atteintes à leur dommage, à plus forte raison nous en devons-nous deffendre, veu les ruines qu’elle pourroit faire à nostre esprit.
Ceux qui ont creu l’Esprit des Brutes capable de quelque raison, n’ont jamais asseuré qu’il le fût à la perfection de nostre espece, c’est à dire jusques à pouvoir nettement tirer une consequence apres deux propositions, et juger qu’elle se fait par un acte de l’entendement, qu’ils appellent une reflexion. […] Tels, et une infinité de semblables exemples se rapportent dans tous les Autheurs, touchant la nature des Elephants, apres lesquels il n’est pas aisé, ce me semble, de pardonner à l’erreur de ceux qui les ont jugé capables de raisonnement.
Ils en ont jugé autrement, et, avec une gravité peut-être un peu naïve, ils se sont demandé si Phèdre était Thrace ou Macédonien. […] « À sa façon d’écrire vous jugerez aisément qu’il avait sous les yeux un manuscrit ancien. […] J’avais jugé, par le caractère, que notre manuscrit devait être de la fin du viie siècle ou du commencement du suivant. […] En se voyant ainsi devancé, il éprouva le plus vif désappointement ; on en jugera tout à l’heure. […] Cela dit, je rappelle qu’on y voit deux fois reproduite la fable des Abeilles et des Bourdons jugés par la Guêpe.