Alors un des assistants prenant la parole lui dit : « Mais, mon ami, si c’est vrai, tu n’as pas besoin de témoins ; voici Rhodes ici même : fais le saut. » Cette fable montre que lorsqu’on peut prouver une chose par des faits, tout ce qu’on en peut dire est superflu.
» Il lui répondit : « À force de boire je me suis enivré outre mesure, et je ne sais même pas par où je suis sorti. » Cette fable montre qu’il ne faut pas se fier à ceux qui font les généreux avec le bien d’autrui.
Cette fable montre que, si vous trahissez l’amitié, vous pourrez peut-être vous soustraire à la vengeance de vos dupes, si elles sont faibles ; mais qu’en tout cas vous n’échapperez pas à la punition du ciel.
Il répondit : « Si, au temps où je t’apportai pour la première fois la tablette que j’avais volée, tu m’avais battu, je n’en serais pas venu au point où j’en suis : on ne me conduirait pas à la mort. » Cette fable montre que ce qu’on ne réprime pas dès le début grandit et s’accroît.
Cette fable montre que, autant la divinité est favorable aux honnêtes gens, autant elle est hostile aux malhonnêtes.
FABLE CI. […] Discours sur la cent et uniesme Fable. Voicy le portraict de deux vices estranges et insupportables, à sçavoir l’Envie et l’Avarice, qui ont esté compris à dessein sous une mesme Fable, pour donner à entendre qu’ils vont le plus souvent l’un avecque l’autre, et qu’il est mal-aisé d’aymer obstinément les richesses, sans envier ceux qui les possedent en abondance.