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24. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — VI. Le Renard, le Singe, et les Animaux. » p. 81

Le Renard seul regretta son suffrage ; Sans toutefois montrer son sentiment.

25. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XI. L’Asne et ses Maistres. » p. 179

Croit-il estre le seul qui ne soit pas content ?

26. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 10 » p. 5

Ne pouvant le persuader, il amena une truie, la seule qu’il possédât, et la mit en vente en présence du créancier.

27. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 53 » p. 30

Estimons-nous heureux, si en faisant effort nous-mêmes, nous obtenons la protection des dieux ; si nous nous abandonnons, les démons seuls peuvent nous sauver.

28. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 57 » p. 311

On dit que les animaux furent façonnés d’abord, et que Dieu leur accorda, à l’un la force, à l’autre la vitesse, à l’autre des ailes ; mais que l’homme resta nu et dit : « Moi seul, tu m’as laissé sans faveur. » Zeus répondit : « Tu ne prends pas garde au présent que je t’ai fait, et pourtant tu as obtenu le plus grand ; car tu as reçu la raison, puissante chez les dieux et chez les hommes, plus puissante que les puissants, plus rapide que les plus rapides. » Et alors reconnaissant le présent de Dieu, l’homme s’en alla, adorant et rendant grâce.

29. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 128 » pp. 314-314

À lui seul, le Soleil dessèche tous les marécages ; s’il prend femme et fait un enfant semblable à lui, que n’aurons-nous pas à souffrir ? 

30. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 343 » pp. 223-223

La chienne prétendait que, seule de tous les quadrupèdes, elle avait des portées courtes. « Quand tu dis cela, répartit la truie, reconnais que tu n’enfantes que des aveugles. » Cette fable montre qu’une œuvre se juge, non sur la vitesse, mais sur la perfection de l’exécution.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE J. Du Coq, et de la pierre precieuse. »

Certes, si cette bonne fortune fust arrivée à un Lapidaire, il en seroit plus joyeux, pource qu’il en sçauroit bien le prix ; Mais pour moy, à qui cela n’est nullement propre, je l’estime si peu, que j’aymerois mieux un seul grain d’orge, que toute la pierrerie du monde ». […] C’est là qu’il demeure attaché par ses luxurieux appetits, qui sont les seules delices de sa vie.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE III. Du Rat, et de la Grenoüille. »

Icy se void une peinture des artifices humains, dont nous avons tous les jours l’original devant les yeux ; C’est à sçavoir, que pendant la contention de deux personnes, une tierce vient à jouyr du prix de leur contestation, et tire toute seule l’avantage de la querelle des autres. […] Car voyant les Villes de la Grece en division, pour l’Empire et la liberté, il les sçeut si à propos tenir en balance, tantost par son amitié, tantost par sa haine, que de tous les Princes qui disputoient la domination entr’eux, luy seul y trouva son compte, et gaigna le principal advantage.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE IX. Du Sanglier, et de l’Asne. »

En cecy il faut remarquer si ce glorieux mespris des foibles, qui nous oblige à souffrir patiemment leurs injures, vient de la seule raison, ou si l’instinct de la nature mesme est capable de nous y porter. […] Afin donc de persuader ceste verité, je commenceray par la moins noble partie, et prouveray, si je puis, que la seule force de nostre sang, ou, pour m’expliquer en termes plus exprés, le seul instinct, est capable de ceste action, au moins dans les temperaments vigoureux et delivrez de toute espece de crainte.

34. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 348 » pp. 227-227

Une autre hirondelle, pour la consoler, lui dit qu’elle n’était pas la seule qui eût le malheur de perdre ses petits. « Ah !

35. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VI. Du Lion, et de quelques autres Bestes. »

Or contre ces marques de tyrannie, il me semble que les pauvres n’ont point de remede, que la patience ; parce que les assistances humaines venant à leur défaillir, ils ne doivent tirer leur satisfaction que de la seule Vertu, et s’attendre à l’espoir d’une meilleure vie, où nul n’est riche, nul n’est puissant ; mais tous les hommes relevent de mesmes loix, et subissent avec égalité les jugements de l’Eternel.

36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — FABLE I. Le Meusnier, son Fils, et l’Asne. » p. 721

Ces deux rivaux d’Horace, heritiers de sa Lyre,
 Disciples d’Apollon, nos Maistres pour mieux dire,
 Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins ;
 (Comme ils se confioient leurs pensers et leurs soins)
 Racan commence ainsi : Dites-moy, je vous prie, Vous qui devez sçavoir les choses de la vie,
 Qui par tous ses degrez avez déja passé,
 Et que rien ne doit fuïr en cet âge avancé ;
 A quoy me resoudray-je ? […] L’Asne se prélassant marche seul devant eux.


37. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 56 » pp. 29-29

Un charbonnier qui exerçait son métier dans une certaine maison, ayant vu un foulon établi près de lui, alla le trouver et l’engagea à venir habiter avec lui, lui remontrant qu’ils en seraient plus intimes et qu’ils vivraient à moins de frais, n’ayant qu’une seule demeure.

38. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — VI. L’Aigle, la Laye, et la Chate. » p. 488

S’il m’en restoit un seul j’adoucirois ma plainte.


39. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »

Car les hommes, au lieu de ne s’appliquer qu’à la juste loüange qui est deuë à l’action de mediocrité, pource que la Vertu ne consiste qu’en elle seule, ont outre passé le poinct du milieu, et sont venus à loüer l’extrême, non pas celuy qui demeure au deçà de la mediocrité, mais cét autre, qui s’estend au delà de ses limites. Ce défaut procede du seul déreglement de nôtre desir, qui se porte tous-jours au trop, et condamne absolument le trop peu.

40. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 118 » p. 90

Les grenouilles répondirent : « Sache bien, camarade, que notre aide ne se donne point par les bras, mais par la voix seule. » Cette fable montre que, quand on a besoin des bras, les secours en paroles ne servent de rien.

41. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XXI. La jeune Veuve. » p. 

Le mary fait seul le voyage.

42. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIII. L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. » p. 40

Quant aux volontez souveraines De celuy qui fait tout, et rien qu’avec dessein, Qui les sçait que luy seul ?

43. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 134 » pp. 317-317

Tous les autres médecins affirmaient que ce malade n’était pas en danger, mais que son mal serait long à guérir ; seul l’ignorant lui dit de prendre toutes ses dispositions, qu’il ne passerait pas le lendemain.

44. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 211 » p. 259

Mais c’est ton âme qui faiblit à ce seul objet. » Le lion déplorait donc son sort et s’accusait de lâcheté ; à la fin il voulut en finir avec la vie.

45. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVIII. Le Vieillard et ses enfans. » p. 53

Tous perdirent leur temps, le faisceau resista ; De ces dards joints ensemble un seul ne s’éclata.

46. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

C’est donc au seul instinct naturel que toutes ces choses se doivent attribuër, veu le desir que la Nature semble monstrer de sa conservation, qui est double, à sçavoir de l’Individu, et de l’Espece. […] Mais je m’amuserois en vain à rapporter des exemples touchant la fidelité des Chiens, puis que les Histoires publiques, et toutes les maisons des particuliers sont plaines de ces merveilles, la consideration desquelles a convié beaucoup de gents à croire qu’ils estoient capables de raisonner ; Ce qui toutesfois ne vient pas de ceste seule experience. […] Mais supposons que tels Historiens ne se soient trompez, non pas mesme en un seul poinct de la verité, encore n’est-ce pas une preuve concluante, pour verifier le raisonnement des bestes. […] Car cela consisteroit apparemment, ou en la diversité des syllabes, ou en leur redoublement ; au lieu que nous voyons pour l’un, que c’est tous-jours une mesme chose, et pour l’autre, que les animaux les redoublent sans choix, ou seuls, ou accompagnez, ou en la presence de ceux de leur espece, ou des autres. […] C’est pour cela mesme qu’il faict partir Ulysse tout seul, pour executer maintes entreprises mal-aisées, comme pour avoir Achille, et pour recouvrer les fléches de Philoctete, au lieu qu’il le donne pour compagnon à Diomede, quand il l’envoye dans le camp des Troyens, pour faire une action de consequence, qu’il avoit imaginee.

47. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 8 » pp. 4-4

Se voyant près de mourir, le rossignol le pria de le laisser aller, alléguant qu’il n’était pas capable de remplir à lui seul le ventre d’un épervier, que celui-ci devait, s’il avait besoin de nourriture, s’attaquer à des oiseaux plus gros.

48. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 150 » pp. 84-84

À l’arrivée de l’hiver, l’un dit à l’autre qu’il voulait passer sur le continent, afin que, étant seul, son camarade eût de la nourriture en suffisance, tandis que lui s’en irait là-bas pour y passer l’hiver.

49. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 338 » pp. 340-340

Tous les animaux s’enfuirent ; seul, le lion le provoqua au combat.

50. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 350 » pp. 39-39

Il arriva ainsi que les autres oiseaux furent pris et mangés par les hommes, et que seule, l’hirondelle, leur protégée, nicha même sans crainte dans leurs maisons.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIV. De la Forest, et du Paysan. »

Les hommes ont tort de se plaindre des malheurs qui leur arrivent, et d’accuser la Fortune des disgraces dont ils sont eux-mesmes la seule cause.

52. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXV. Du Renard, trahy par le Coq. »

Or d’autant que le Coq avoit esté le seul tesmoin de cette prise, il le supplia tres-instamment, ou de luy apporter un coûteau pour coupper ses lacs, ou de n’en dire rien à son Maistre, jusqu’à ce qu’il les eust rompus à belles dents.

53. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXX. De la Mouche. »

Car il est bien mal aisé de s’accoustumer à une vie molle et faineante, de ne refuser rien à ses sens, et de vivre pour la seule satisfaction de son corps, sans trouver sa fin avant l’âge.

54. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVII. De deux Escrevices. »

Car il est si penible en ses commencements, qu’un homme tout seul en peut estre diverty facilement.

55. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIV. Du Taureau, et du Bouc. »

Ce n’est donc pas estre blâmable que de les appeller lâches, puis que c’est faire supercherie à un homme de ne le point attaquer ouvertement, ny tout seul, mais en fougue, et avec une pluralité d’ennemis.

56. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XIV. Simonide préservé par les Dieux. » p. 522

Il sort de table, et la cohorte
 N’en perd pas un seul coup de dent.


57. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Quant à ce dernier poinct, il y a si peu d’hommes qui soient touchez d’une si juste et honneste consideration, qu’à peine s’en treuvera t’il un seul parmy des miliers ; Et pour le premier, l’experience fait voir aux Grands, qu’ils se trompent fort de croire qu’ils soient purement et veritablement aymez. […] Il s’ensuit donc, que la plus part des Courtisans sont interessez, et qu’ils ayment leur Maistre pour le seul advantage qu’ils en esperent.

58. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LX. De la Puce, et de l’Homme. »

Toute la raison que je puis alleguer de cela, c’est que la faute consistant en la seule volonté, il semble qu’elle ne soit pas moindre aux foibles qu’aux puissants, et que pour la mesme raison ils ne soient pas aussi moins dignes de punition que les autres.

59. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XXII. L’Aloüette et ses petits, avec le Maistre d’un champ. » p. 325

Ne t’attens qu’à toy seul, c’est un commun Proverbe.

60. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Mais quant à l’Envie, elle est la seule chose du monde qui n’est susceptible d’aucun repos, ny d’aucune consolation. […] Ils la font pasle, et tremblante comme la faim, meurtriere comme la Parque, maigre comme la Phtisie, affreuse comme la Mort, injuste comme l’Ambition, et surveillante comme l’Avarice : Bref, ils luy donnent à elle seule tous les defauts et toutes les laideurs que pourroient avoir les autres pestes mises ensemble.

61. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 210 » pp. 149-149

Celui-ci entassa tout sur un seul lot, ne se réservant que quelques bribes ; après quoi il pria le lion de choisir.

62. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit mangé les figues. Chapitre III. »

Car ce qu’il est entré dans la maison, nous servira d’un beau pretexte, pour inventer plusieurs fourbes à son dommage ; joinct qu’un homme seul ne pourra rien contre deux, et qu’il n’osera dire mot à faute de preuves ».

63. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un fardeau, dont Esope se chargea. Chapitre VI. »

Mais luy n’en demeura pas d’accord, disant qu’il n’estoit pas raisonnable qu’il fust le seul qui demeurast inutile, tandis que tous les autres travailleroient : Et ainsi sur ce que ses compagnons luy permirent de choisir entre tous les fardeaux celuy qu’il jugeroit le plus à son gré, apres qu’il eust bien regardé çà et là et assemblé quantité de choses, comme vases, sacs, balots et paniers, il voulut enfin estre chargé d’une corbeille pleine de pain, que deux personnes devoient porter.

64. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLI. Du Cerf, et du Chasseur. »

Ce qui se dit des exemples generaux, doit, à mon jugement, estre entendu des particuliers : Car les embusches que nos Envieux nous tendent, et les factions que les meschants trament contre nous, viennent de nostre seule prosperité : Ceux qui vivent dans une mediocre fortune n’attirent point contr’eux la calomnie, ny l’usurpation, non plus que les brossailles ne sont pas si sujettes aux coups de coignée, que les grands arbres.

65. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Quant aux peuples qui ont fait une particuliere profession d’estre vertueux, ils se sont tenus pour contens de la possession d’une seule femme legitime, et n’ont souffert tout au plus que le divorce, comme les Grecs et les Romains, chez qui toute sagesse humaine a rencontré le point de sa perfection. […] En elle je tirerois raison de mes desplaisirs : en elle je trouverois tous les points de ma satisfaction, et l’évenement me feroit cognoistre qu’elle seule me vengeroit de ses injures par les continuels élancemens de peur, qu’elle donneroit à son fâcheux. […] Que si d’avanture ils rencontrent, comme j’ay supposé, une femme qui leur soit fidele, ils peuvent bien l’attribuer à la seule Vertu, mais non pas à son amour, puis qu’ils sont incapables d’en donner.

66. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

D’ailleurs, comment pourra travailler l’homme interessé, pour le contentement de celuy qu’il ayme, si sa reflection va premierement à luy seul ?

67. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVI. Du Chévreau, et du Loup. »

Mais luy bien advisé, ne se départ pas d’un seul poinct du commandement de sa Mere, et regarde par les sentes de l’huys, si la taille respond à la voix, marque tres-infaillible de la seureté, qui est inséparable d’avec la jeunesse, quand elle se repose sur le conseil des judicieux.

68. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXII. De la Brebis, et de la Corneille. »

Car ce ne sont pas les grandeurs de la terre qui establissent nostre condition devant Dieu, mais plustost c’est la seule vertu ; et celuy-là est le plus considerable en sa Cour, qui est le moins vicieux.

69. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVI. De la Tortuë, et de l’Aigle. »

Car les hommes peuvent déchoir de leur fortune, ou par leur propre faute, ou par l’envie, et la malignité d’autruy, ou par le seul malheur de leur vie.

70. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

Le seul Hypocrite, qui cache la malice et l’impieté sous le voile d’une fausse devotion, est capable de tenir les personnes plus long temps abusées, à cause que l’exercice de la Vertu n’est pas sujet à la censure des hommes, mais à celle de Dieu : Son espreuve se fait au Ciel, et non pas en terre.

71. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »

Or de ces gens là il y en a une si grande quantité, qu’à peine en trouvera-t’on un seul qui ne participe de ceste humeur.

72. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVIII. Du Chevreau, et du Loup. »

Ils en sont doncques touchez à la maniere des autres hommes ; et n’ayant pas assez de force pour en venir aux effects, qui sont les vrays moyens de s’acquerir de l’estime, ils s’aydent pour cela des paroles, esperant d’ebloüyr les esprits foibles, et de se debiter pour hardis par la seule invention des injures.

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIX. Du Loup, et des Chiens. »

Depuis, comme il s’en retournoit, il rencontra fortuitement un sien Compagnon, qui luy demanda, comment il avoit osé luy seul assaillir un Trouppeau, où il y avoit tant de valeureux Guerriers ?

74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Ce qu’on ne peut attribuër à l’inclination des voyages, puis qu’il avoit passé tant d’années dans une seule Ville, mais à une certaine humeur libertine, qui estant commune à la pluspart des hommes, leur fait hayr toutes les contrainctes, quelques justes qu’elles soient. […] Mais ce qui est encore plus ridicule, c’est que nous voyons par espreuve ceux qui ont le plus remarqué de manquemens en une femme, estre les premiers à la loüer sur toutes les choses du monde ; et cela pour ceste seule raison, qu’elle leur aura possible fait les doux yeux, ou fermé la main.

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VII. Du Loup, et de la Gruë. »

Car celuy qui a mis en arriere le souvenir de ce qu’il doit à Dieu et à soy-mesme, comment s’acquitera-t’il religieusement de ce qu’il doit à un homme tout seul ?

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »

La Nature l’ayant donnée à ceux du premier âge, ne furent-ils pas bien mal-heureux de la laisser perdre, pour la seule dispute du tien et du mien, d’avoir esté obligez de chercher à leur convoitise des moderateurs, dont ils n’auroient jamais eu besoin, s’ils eussent demeuré dans les sacrées bornes de la mediocrité ?

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

Suyvant quoy pour transferer ceste question des choses petites aux grandes, ceux qui gardent, ou qui deffendent des Places pour les Roys, ne peuvent jamais treuver de grace auprés de leurs Maistres, si tant est qu’ils les rendent plustost qu’il ne leur est commandé, c’est à dire, en une extrême necessité, quand mesme ils n’auroient point de confidence avec l’ennemy, et n’auroient failly que par la seule lascheté, qui neantmoins de soy n’est pas punissable de mort, mais bien d’infamie.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »

Il faut donc s’estudier de tout son possible à dire la verité, puis qu’elle est le seul objet de l’entendement, et que c’est oster beaucoup à une si noble faculté, que de la repaistre de mensonges.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVIII. De l’Ours, et des Mouches à Miel. »

Elle nous apprend qu’un seul ne peut rien contre plusieurs : Que les Grands doivent apprehender la colere des petits ; Qu’il n’y a point de jeu à se vouloir vanger de ceux à qui nous avons donné sujet de nous nuire ; Et qu’en tout cas il vaut mieux endurer un mal qu’ils nous font, que se mettre en danger d’en souffrir une infinité.

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Si vous vous estes vangez, vous devez attendre le retour aussi ; Il est à croire qu’on se vangera de vos vengeances, et que ce ne sera pas un homme seul, mais une race entiere. […] Et quand mesme cela seroit, ceste durée, quelque longue qu’elle fût, pourroit-elle bien estre appellée un moment, au prix de l’Eternité ; Nenny, sans mentir ; Et ceste seule consideration doit suffire pour vous faire haïr entierement une chose que vous aymez avec trop de passion.

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIX. Du Renard, et de la Cigongne. »

Ceux qu’ils ont raillez cherchent à s’en revencher, et tel qu’ils ne cognoissent pas, devient quelquesfois leur ennemy, par la seule apprehension qu’il se donne de leurs brocards.

82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVII. Des Oyseaux, et des Bestes à quatre pieds. »

La Chauve-souris fût la seule qui abandonna ses compagnons, pour se jetter dans le party des Ennemis.

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