Car outre qu’en toute maniere La belle estoit pour les gens fiers ; Fille se coëffe volontiers D’amoureux à longue criniere. […] Helas comment pourrois-tu faire Que les Bestes devinssent Gens, Si tu nuis aux plus sages testes, Et fais les Gens devenir Bestes !]
Le cheval lui dit : « Si tu veux vraiment me voir beau, ne vends plus l’orge destinée à ma nourriture. » Cette fable montre que les gens cupides amorcent les pauvres gens par leurs discours séducteurs et leurs flatteries, tandis qu’ils leur ôtent jusqu’au nécessaire.
Afin qu’il fût plus frais et de meilleur débit, On luy lia les pieds, on vous le suspendit ; Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre ; Pauvres gens, idiots, couple ignorant et rustre. […] Quelle farce, dit-il, vont joüer ces gens-là ? […] L’un dit : Ces gens sont fous, Le Baudet n’en peut plus, il mourra sous leurs coups. […] Je conseille à ces gens de le faire enchasser. […] Quant à vous, suivez Mars, ou l’Amour, ou le Prince ; Allez, venez, courez, demeurez en Province ; Prenez femme, Abbaye, Employ, Gouvernement ; Les gens en parleront, n’en doutez nullement.
Les gens de naturel peureux Sont, disoit-il, bien malheureux. […] ma presence Effraye aussi les gens, je mets l’alarme au camp !
On sçait assez que le destin Adresse là les gens quand il veut qu’on enrage. […] Sa prière estant faite, il entend dans la nuë Une voix qui luy parle ainsi : Hercule veut qu’on se remuë, Puis il aide les gens.
La partie ainsi faite, il vient avec ses gens : Çà déjeunons, dit-il, vos poulets sont-ils tendres ? […] Il déjeûne trés-bien, aussi fait sa famille, Chiens, chevaux et valets, tous gens bien endentez : Il commande chez l’hoste, y prend des libertez, Boit son vin, caresse sa fille. […] Le bon homme disoit : Ce sont là jeux de Prince : Mais on le laissoit dire ; et les chiens et les gens Firent plus de degât en une heure de temps, Que n’en auroient fait en cent ans Tous les Lievres de la Province.
Alors Diogène, s’approchant du passeur, lui dit : « Je ne te sais plus gré de ton service ; car je vois que ce n’est point le discernement, mais une manie qui te fait faire ce que tu fais. » Cette fable montre qu’à obliger les gens de rien aussi bien que les gens de mérite, on s’expose à passer non pour un homme serviable, mais pour un homme sans discernement.
C’estoit le Roy des Ours au compte de ces gens. […] Voilà mes gens frappez comme d’un coup de foudre.
L’autre tout au rebours voyant les Palais pleins De ces gens nommez Medecins, Ne crut pas y pouvoir demeurer à son aise. […] Les gens n’ont point de honte De faire aller le mal toujours de pis en pis.
Un homme avait une femme qui était rude à l’excès envers tous les gens de la maison. […] Quand, après quelques jours, elle fut de retour, il lui demanda comment les gens de sa maison l’avaient reçue
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes, Il en est peu qui fort souvent Ne se plaisent d’entendre dire, Qu’au Livre du Destin les mortels peuvent lire. […] Vous ne meritez pas plus de foy que ces gens.
Force gens font du bruit en France, Par qui cet Apologue est rendu familier.
Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tost estre riches ?
Un des gens qui se trouvaient là, le voyant courir, lui cria : « Hé ! l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. » On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout Bourgeois veut bastir comme les grands Seigneurs ; Tout petit Prince a des Ambassadeurs : Tout Marquis veut avoir des Pages.
Esope seul trouvoit que les gens estoient sots De témoigner tant d’allegresse.
Un milan, l’ayant aperçue, dit : « Tu n’as que ce que tu mérites, puisque, née oiseau, tu cherchais ta vie sur la mer. » Ainsi les gens qui abandonnent leur propre métier pour en prendre un qui n’est pas le leur sont justement malheureux.
Et puisque nous voicy tombez sur ce sujet : On avoit mis des gens au guet, Qui voyant sur les eaux de loin certain objet, Ne pûrent s’empêcher de dire, Que c’estoit un puissant navire.
Les parens de l’Athlete estoient gens inconnus, Son pere un bon Bourgeois ; luy sans autre merite ; Matiere infertile et petite. […] Les conviez sont gens choisis, Mes parens, mes meilleurs amis.
Le loup une fois dressé lui dit : « Maintenant que tu m’as habitué à voler, prends garde qu’il ne te manque beaucoup de moutons. » Les gens que la nature a faits redoutables, une fois dressés à la rapine et au vol, ont souvent fait plus de mal à leurs maîtres qu’aux étrangers.
L’Asne effrayra les gens nous servant de trompete ; Et le Liévre pourra nous servir de courrier.
De par le Roy des Animaux Qui dans son antre estoit malade, Fut fait sçavoir à ses vassaux Que chaque espece en ambassade Envoyast gens le visiter : Sous promesse de bien traiter Les Deputez, eux et leur suite ; Foy de Lion trés-bien écrite.
Il demanda à un bûcheron s’il avait vu des pas de lion et où gîtait la bête. « Je vais, répondit le bûcheron, te montrer le lion lui-même. » Le chasseur devint blême de peur, et, claquant des dents, il dit : « C’est la piste seulement que je cherche, et non le lion lui-même. » Cette fable apprend à reconnaître les gens hardis et lâches, j’entends hardis en paroles et lâches en actions.
Il arriva par là que les hommes de petite taille, remplis par leur portion, furent des gens sensés, mais que les hommes de grande taille, le breuvage n’arrivant pas dans tout leur corps, eurent moins de raison que les autres.
Comme il ne cessait de dépenser et de consommer en sacrifices des sommes considérables, le demi-dieu lui apparut la nuit, et lui dit : « Cesse, mon ami, de dilapider ton bien ; car, si tu dépenses tout et que tu deviennes pauvre, c’est à moi que tu t’en prendras. » Ainsi beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur sottise, en rejettent la responsabilité sur les dieux.
Il en est de même dans les États : les gens qui s’immiscent dans les querelles des démagogues deviennent sans s’en douter les victimes des deux partis.
Des gens, qui voyageaient pour certaine affaire, rencontrèrent un corbeau qui avait perdu un œil.
Je n’en fournirai pas moins tout le vin nécessaire, lorsqu’on te sacrifiera. » Cette fable confond les gens ingrats et qui veulent voler leurs amis.
s’écria-t-il ; ce qui était derrière moi, je le vois à présent passer devant moi. » Cette fable trouve son application dans un État où les derniers et les imbéciles dominent à la place des premiers et des gens sensés.
Mais le renard, qui avait justement entendu sa voix auparavant, lui dit : « N’en doute pas, tu m’aurais fait peur à moi aussi, si je ne t’avais pas entendu braire. » C’est ainsi que des gens sans éducation, qui, par leurs dehors fastueux, paraissent être quelque chose, se trahissent par leur démangeaison de parler.
Mes gens s’en vont à trois pieds Clopin clopant comme ils peuvent, L’un contre l’autre jettez, Au moindre hoquet qu’ils treuvent.
Esope seul trouva Qu’aprés bien du temps et des peines, Les gens avoient pris justement Le contrepied du Testament. […] Le peuple s’étonna comme il se pouvoit faire Qu’un homme seul eust plus de sens Qu’une multitude de gens.
Les gens d’une médiocre fortune se sauvent aisément ; mais on voit rarement un homme qui jouit d’une grande renommée échapper aux périls.
» Ainsi les gens qui excitent de plus forts qu’eux ont naturellement à supporter les conséquences de leur folie.
Mais la chèvre lui répondit : « Ce n’est pas pour moi que tu m’appelles au pâtis, c’est pour toi qui n’as pas de quoi manger. » Ainsi quand les scélérats exercent leur méchanceté parmi des gens qui les connaissent, ils ne gagnent rien à leurs machinations.
Cette fable montre que certaines gens ne reculent pas à l’idée de mourir avec leurs ennemis.
Peu de gens que le Ciel cherit et gratifie, Ont le don d’agréer infus avec la vie.
Elle nous fit l’honneur en ce bas Univers De préferer notre Hemisphere A celuy des mortels qui nous sont opposez ; Gens grossiers, peu civilisez, Et qui se mariant sans Prestre et sans Notaire, De la Discorde n’ont que faire.
Les gens vulgaires et jaloux envient les qualités contraires à leur nature et perdent celles qui y sont conformes.
il suffit qu’on nous aperçoive, pour qu’on nous donne la chasse ; mais que ceux-ci osent s’approcher, on leur fait risette. » Cette fable fait voir que les gens malfaisants se reconnaissent à leur mine même et à première vue.
Ainsi bien des gens, en voulant, sous le coup d’une colère aveugle, se venger de leurs ennemis, se jettent sous le joug d’autrui.
Je blâme icy plus de gens qu’on ne pense.
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs, Où la Guespe a passé, le Mouscheron demeure.
Telles gens n’ont pas fait la moitié de leur course, Qu’ils sont au bout de leurs écus.
Ils avoient averti leurs gens secretement.
Cette fable montre que les gens de rien ont beau prendre des dehors plus brillants, ils ne changent pas de nature.
Je croy que la vraye Mithologie de ceste Fable, c’est l’exemple des gens de peu, qui se veulent rendre égaux en despence et en mine, à ceux de haute condition.
Il arriva que sur les bords Du fleuve auteur de sa disgrace Des gens se promenoient, ignorans l’accident.
Mercure en fit l’annonce ; et gens se presenterent, Firent des offres, écouterent : Ce ne fut pas sans bien tourner.
Il fut démis : et l’on tomba d’accord Qu’à peu de gens convient le Diadême.
Le Sort avoit raison ; tous gens sont ainsi faits : Nostre condition jamais ne nous contente : La pire est toujours la presente.
Un acheteur se présenta et demanda si la truie était féconde. « Oui, elle est féconde, répondit-il, elle l’est même extraordinairement : aux Mystères elle enfante des femelles, et aux Panathénées des mâles. » Comme l’acheteur était surpris de ce qu’il entendait, le créancier ajouta : « Cesse de t’étonner ; car cette truie te donnera aussi des chevreaux aux Dionysies. » Cette fable montre que beaucoup de gens n’hésitent pas, quand leur intérêt personnel est en jeu, à jurer même des choses impossibles.
» Beaucoup de gens à tête légère se réjouissent de choses qui n’ont rien de réjouissant.
» Ne soyez pas trop fier de la force que donne la jeunesse ou la renommée : pour bien des gens le temps de la vieillesse s’est consumé en pénibles travaux.
» Cette fable vise les gens qui ne retirent que des désagréments de leurs propres biens.
Un renard le vit et lui dit : « Pauvre sire, tu poursuivais le lion, et tu n’as même pas pu supporter son rugissement. » On pourrait conter cette fable à propos des présomptueux qui se mêlent de dénigrer des gens plus puissants qu’eux, et qui se rejettent brusquement en arrière, quand ceux-ci leur font tête.
Quand le lion en eut pris la plus grande partie, l’âne sortit et lui demanda s’il n’avait pas bravement combattu et poussé les chèvres dehors, « Sache bien, répondit le lion, que tu m’aurais fait peur à moi-même, si je n’avais pas su que tu étais un âne. » C’est ainsi que les gens qui se vantent devant ceux qui les connaissent prêtent justement à la moquerie.
» Il en est de même chez les hommes : quand on confie un dépôt à des gens cupides, il est naturel qu’on le perde.