L’homme se leva et se mit à sa poursuite.
Le renard répondit : « C’est d’écorcher vif un loup, et de te revêtir de sa peau toute chaude. » Le loup fut incontinent mis à mort, et le renard dit en riant : « Il ne faut pas exciter le maître à la malveillance, mais à la douceur, » Cette fable montre qu’en dressant des embûches à un autre on se tend un piège à soi-même.
Le lion se mit à rire et le laissa aller.
Un loup, étant devenu chef des autres loups, établit des lois générales portant que, tout ce que chacun aurait pris à la chasse, il le mettrait en commun et le partagerait également entre tous : de la sorte on ne verrait plus les loups, réduits à la disette, se manger les uns les autres.
camarade, ce n’est pas maintenant que tu es mort, que tu aurais dû être droit, c’est lorsque je t’y exhortais : alors tu n’aurais pas été mis à mort. » On pourrait justement conter cette fable à propos des hommes qui pendant leur vie sont méchants envers leurs amis en leur rendant service après leur mort.
Les guenons, dit-on, mettent au monde deux petits ; de ces deux enfants elles chérissent et nourrissent l’un avec sollicitude, quant à l’autre, elles le haïssent et le négligent.
Le perroquet, qui était apprivoisé, sauta et se percha sur le foyer, et de là se mit à caqueter d’une manière plaisante.
Ce ne fust pas sans une grande émotion, qu’elle reçeut ce message, qui luy donna si fort l’allarme, qu’en mesme temps elle courut droit à son Mary, et se mit à crier bien fort contre luy, disant entr’autres choses : « Je ne sçay pas comme tu l’entends, mais je suis bien asseurée, ô Xanthus, qu’il ne t’est pas loisible de te marier à une autre femme durant ma vie ».
Le pot de terre apprehendant pour lors d’estre cassé ; « N’aye peur », luy dit l’autre, « je sçauray bien empescher que cela ne nous arrive ». « Voila qui est bon, respondit le pot de terre, mais si je viens à me briser contre toy, ou par l’impetuosité de l’eau, ou autrement, cela ne se pourra faire qu’il n’y aille tous-jours du mien ; voylà pourquoy il vaut mieux que je mette ma seureté à me separer d’avecque toy ».
Les Oisillons las de l’entendre, Se mirent à jazer aussi confusément, Que faisoient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvroit la bouche seulement.
Je le fais ; et je baise un beau sein quand je veux : Je me jouë entre des cheveux : Je rehausse d’un teint la blancheur naturelle : Et la derniere main que met à sa beauté Une femme allant en conqueste, C’est un ajustement des Moûches emprunté.
Ceo li fu vis, sun escïent, que li lïuns aveit plus gent e qu’il ert de greinur justise ; od les autres suriz s’est mise.
Onde il meschin, ch’allhor non intendea Qual fosse de l’astuta il cieco inganno, Ciò fece ; et seco a nuoto anch’ei si mise.
Ce fût elle qui mit le poignard dans la main de Polymnestor, pour tuër l’innocent Polydore, que Priam luy avoit remis, affin de le conserver ; et de faire revivre en luy les esperances de Troye, en cas que toute la race demeurast accablée de la fureur des Grecs. […] et si elle met en discord tant de Concurrents ? […] Mais supposons que tout cela fût necessaire à nostre commodité, pourquoy ne leur voyons-nous jamais mettre en praticque ce bel object de leur Convoitise, à sçavoir l’usage et la dépense du bien ? […] Que ne nous contentons-nous du bien qu’il faut pour arriver jusques à la frontiere, et que ne mettons-nous ordre à nous fournir d’une monnoye qui s’y debite, c’est à dire, de bonnes œuvres ? […] A cela l’on peut objecter, qu’un Pere vertueux est bien aise de laisser ses enfans riches, affin qu’ils ne souffrent rien apres leur mort, et qu’ils ne maudissent point la memoire de ceux qui les ont mis au monde.
Mais son ventre s’étant gonflé, il ne put sortir et se mit à gémir et à se lamenter.
Ils allaient aussi t’inscrire ; mais je me suis jeté à leurs pieds, en les suppliant, et leur ai juré que tu n’étais pas un vrai médecin, et qu’on t’avait incriminé sans motif. » La fable présente met au pilori les médecins dont toute la science et le talent consistent en belles paroles.
Dans la saison d’été, une fourmi rôdant dans la campagne, ramassait des grains de blé et d’orge, et les mettait en réserve pour s’en nourrir en hiver.
» Xanthus s’estant mis alors en colere : « Esope », dit-il, « n’as-tu donc point autre chose à nous donner ?
Enfin n’en pouvant plus d’effort et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Les Troyens, Après dix ans de guerre, autour de leurs murailles, Avoient lassé les Grecs, qui, par mille moyens, Par mille assauts, par cent batailles, N’avoient pû mettre à bout cette fiere Cité : Quand un cheval de bois par Minerve inventé D’un rare et nouvel artifice, Dans ses énormes flancs receut le sage Ulysse, Le vaillant Diomede, Ajax l’impetueux, Que ce Colosse monstrueux Avec leurs escadrons devoit porter dans Troye, Livrant à leur fureur ses Dieux mesmes en proye.
Un second luy succede, et se met en posture ; Mais en vain.
Le maistre du logis s’estant à mesme temps mis à crier, voila venir les valets, qui traicterent le pauvre Asne à coups de bastons, pour recompense de ce qu’il croyoit faire le civil, et l’honneste. […] Car la sage Nature nous ayant tous produits esgalement, composez de pieces substantielles, qui sont le corps et l’ame, et derechef nous ayant fait participer aux facultez de tous les deux, n’a pas laissé de mettre quelque difference en la facilité de nos actions, et a doüé particulierement les uns d’une chose, et les autres d’une autre ; Comme par exemple, Milon le Crotonien, et Aristote, estoient également hommes, et également individus de leur espece.
Alors, comme le renard cherchait à parler au portier, le chien bondit brusquement et le mit en pièces.
Devinant leur artifice, le boucher dit : « Vous pouvez m’échapper par un faux serment ; mais à coup sûr vous n’échapperez pas aux dieux. » Cette fable montre que l’impiété du faux serment reste la même, quelque habileté qu’on mette à la sophistiquer.
Il ne faut que cela pour nous mettre à couvert de leurs embusches : C’est un moyen infaillible de les éviter, que de les bien cognoistre, et de voir les interests qui les portent apparemment à la complaisance qu’ils nous témoignent.
L’an suivant elle mit son nid en lieu plus haut.
Ce qu’il n’eust pas plustost dit, que par un effort extraordinaire il mit le Navire à bord, presque contre l’esperance de tout le monde. […] Pour s’en éclaircir, il la vint voir repaistre au soir, et fût tout estonné que l’entiere portion de l’avoine ayant esté mise devant l’Elephant, il en separa une moitié avecque sa trompe, et se contenta de manger l’autre. […] Tesmoin le Chien du Poëte Hesiode, qui demeura prés du corps de ce grand homme, jusques à ce que des survenants le mirent en terre ; et peu de temps apres il accusa les assassins de son Maistre avec des cris et des hurlements, en suitte desquels ces meschants furent mis en prison, d’où ils ne sortirent que pour aller au supplice. […] Il est donc bien de dire ; l’homme est un Animal, puis que l’estre Animal le specifie d’avec l’estre commun, et le met hors du pair des choses qui ne sont point vivantes. […] Cecy estoit autresfois le but de la vraye Poësie, bien que toutesfois elle differe de cét ouvrage, en ce qu’elle ne met en avant que des hommes et des Dieux, au lieu que ce genre d’escrire y met aussi les bestes brutes, et les plantes.
Mais peu de temps après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas qu’ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains plus d’être frappée par ces coqs ; car je vois qu’ils ne s’épargnent pas même entre eux. » Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n’épargnent même pas leurs parents.
Il se mit à l’injurier et à le railler, Le loup répliqua : « Pauvre hère, ce n’est pas toi qui m’injuries, c’est le lieu où tu es. » Cette fable montre que souvent c’est le lieu et l’occasion qui donnent l’audace de braver les puissants.
Hermès voulant mettre à l’épreuve l’art divinatoire de Tirésias et voir s’il était véridique, lui vola ses bœufs à la campagne, puis vint le trouver à la ville, sous la figure d’un mortel, et descendit chez lui.
L’homme lui lança un trait et l’ayant atteint, lui dit : « Vois quel est mon messager, après quoi j’irai à toi moi aussi. » Le lion blessé se mit à fuir.
Quelle apparence y a-t’il qu’ils leur fassent prendre le bon chemin, s’ils ne les y mettent par leur exemple ?
Ceste insolence irrita fort le Taureau, qui s’estant mis à mugir de déplaisir qu’il en eust ; « Je voy bien que c’est », luy dit-il, « ce que tu me fais un si rude accueil, c’est à cause que je suis en fuitte ; mais si celuy qui me poursuit s’en estoit allé, je m’asseure que je te ferois bien sentir que les forces d’un Taureau, et celles d’un Bouc, sont deux choses extrémement differentes ».
Il luy trouve le poux émeu de vengeance, ou de haine ; il le cognoist enflammé de passion, ou rafroidy dans l’amour des choses honnestes ; Et toutes-fois au lieu de luy conseiller celles qui luy sont proffitables, il adhere lâchement aux opinions de son Malade, et crainct plustost de le mettre en colere.
Aprés en avoir dit ce qu’il en pouvoit dire ; Il se jette à costé ; se met sur le propos De Castor et Pollux ; ne manque pas d’ecrire Que leur exemple estoit aux luteurs glorieux ; Eleve leurs combats, specifiant les lieux Où ces freres s’estoient signalez davantage.
Le Seigneur du Village à sa porte les mit ; Et ce dicton Picard à l’entour fut écrit : Biaux chires leups n’écoutez mie Mere tenchent chen fieux qui crie.
Dunc a li gupil respondu : « Sire », fet il, « ceo m’est avis il veulent mettre en cest païs ceo que ja n’ert në unc ne fu ne que jamés n’i ert veü.
Li lus demanda que ceo dut qu’il seit en cele lande mis e qu’il aveit [la] dedenz quis.
Mocque-toy donc tant que tu voudras, tu le peux faire impunément, car ta paresse et ta coüardise te sauvent des coups, et te mettent en seureté ». […] Le mesme effet de Noblesse se trouve en l’Ours, qui ne met jamais la dent sur un corps mort, à cause, comme je croy, qu’il est incapable de resistance.
Un homme ayant plusieurs Coqs en sa maison, achepta une Perdrix, qu’il mit avec eux pour l’engraisser. […] Car le des-honneur suit l’action, et ne s’attache point à la personne offensée : autrement elle est injuste, et par consequent elle ne doit pas estre mise en consideration par les gents de bien. […] Mais prenons que le deshonneur y fut tout certain, ce qui toutesfois est une chose impossible, (car nostre siecle n’est pas si dépourveu de Vertueux, qu’on ny condamne encore les mauvaises actions ; et qu’on ny mette la constance au nombre des choses heroïques).
Quant à Athéna, il dit qu’elle aurait dû mettre sur roues sa maison, afin que, si un méchant s’établissait dans le voisinage, on pût se déplacer facilement.
Dès lors le laboureur n’eut plus que mépris pour lui, et, lorsqu’il se présenta, il le mit à la porte à coups de bâton.
Celuy cy ne se mit point autrement en peine de desployer envers ces petites gents les hautes raisons que luy pouvoit fournir son éloquence ; mais il leur conta mot à mot toute ceste Fable, et leur fit voir par l’exemple du ventre, et des parties du corps humain, la mutuelle dépendance qu’a le Senat avecque la populace.
Voicy comme Esope le mit En credit.
Ne sçachant donc où mettre son espoir, Sa face estoit de pleurs toute baignée.
Dunc ne pot la suriz avant, a la reine dist en plurant : « [I]ci ne puis jeo pas passer, kar jeo ne sai unkes noër. » « Pren », fet la reine, « cest filet, sil lïez ferm a tun garet, e jeo l’atacherai al mien : la rivere pass[er]um bien. » La suriz s’est del fil lïee, a la reine s’est atachee ; el gué se mettent, si s’en vunt.
Les dieux, voulant le mettre à l’épreuve, lui firent très vite recouvrer la santé, et il se leva de son lit.
Or un jour le froid étant devenu violent et la pluie s’étant mise à tomber, le cheval, ne pouvant y durer, vint en courant chez l’homme et lui demanda de l’abriter.
Je ne sçay quel enseignement donner aux Innocents, pour les mettre à couvert de l’oppression des faux tesmoins.
Comme il se veid en ses mains, pour essayer de s’en retirer, il se mit à le flatter, et eut recours aux prieres, luy disant qu’il ne croyoit pas l’avoir offensé.
De ceste mesme façon, si pour la juste deffence de sa vie quelqu’autre a mis l’espée à la main contre un qui soit un peu en faveur, ou en credit, à cause de sa noblesse, ou de son argent, on alleguera simplement l’action, et là dessus on le fera servir d’exemple, quoy qu’en effect il en serve tres-innocemment.
« Tu as », fet ele, « meserré, si n’as mis bien esgardé.
Un jour que le Rat de Ville s’estoit allé promener aux champs, le Rat de Village l’ayant rencontré fortuitement, s’avisa de le convier à un festin, qui fut incontinent apresté ; puis ils se mirent à soupper ensemble. […] A quoy ayant fait response, qu’il y estoit tous les jours, sans que neantmoins il s’en mit beaucoup en peine ; « Tous les jours !
Car, dit-elle, je ne suis point sujette à estre chassée, ou mise à mort dans les Palais. […] Aussi voyons nous que les grands hommes, qui ont pris le plus de part aux choses importantes et malaisées, sont ceux là mesme qui ont aussi le plus estimé la vie tranquille, et qui l’ont mise dans leurs escrits en un plus haut poinct de loüange et d’approbation.
Viens avec moi, je les mets tous à ta disposition. » Ils partirent aussitôt tous les deux.
En conséquence la chauve-souris emprunta de l’argent pour le mettre dans la communauté ; la ronce prit avec elle de l’étoffe, et la troisième associée, la mouette, acheta du cuivre ; puis elles appareillèrent.