Nepurec par ceste acheisun alerent devant le lëun ; li parole li unt mustree, de verité tut recordee.
Tal che sentito allhor la cieca Talpa D’ambodue la querela, e ’l rio cordoglio Lor si fé incontra, e tai parole mosse.
VIDE la Capra da una rupe al basso Il Leone impazzito e furioso Scorrer con atti strani, e torto passo Hor su, hor giù di campi un largo piano : Et da stupore, et gran cordoglio mossa, Né senza grave horror del suo periglio Tra sé medesma fé cotai parole.
Il demanda à un bûcheron s’il avait vu des pas de lion et où gîtait la bête. « Je vais, répondit le bûcheron, te montrer le lion lui-même. » Le chasseur devint blême de peur, et, claquant des dents, il dit : « C’est la piste seulement que je cherche, et non le lion lui-même. » Cette fable apprend à reconnaître les gens hardis et lâches, j’entends hardis en paroles et lâches en actions.
Un renard l’ayant aperçu lui adressa ces railleuses paroles : « Comment avec une langue si tendre et si molle peux-tu mâcher et manger un mets si dur ?
Mais ce qu’il y avoit de pire en luy, c’estoit sa parole lente, sa voix casse, et la peine qu’il avoit à se faire entendre.
J’ay honte qu’un Payen se soit contenté jusques là de la Providence du Ciel, et qu’on entende tous les jours parmy nous ces paroles pleines d’impatience. […] Paroles importantes et ennuyeuses. A ce Vice est opposée une pire extremité, à sçavoir, de blâmer incessamment les defauts des autres, en se mocquant de leurs paroles, ou de leurs actions, defaut qui est certes beaucoup moins supportable que le premier.
Mais un autre prenant la parole dit : « Comment cet oiseau pourrait-il nous prédire l’avenir, lui qui n’a même pas prévu, pour l’éviter, la perte de son œil ?
Sez u seez, vas la u vas, ja par tun fet honur n’avras ; jeo sui pur le mien fet amee e mut cheri e bien gardee. » Issi fet del natre felun : quant il ad [le] bien en bandun, vers les meillurs trop se noblee e de parole s’esrichee, par grant desdein les cuntralie.
Sun cheverol apela a li, si li pria e defendi qu[e]’il ne laissast pur murir ensemble od eus bestes venir pur parole ne pur preere deci ke ele revienge arere.
Questa, dico, è, che tua viltà sicura Da me rendendo, tai parole move, E fammi ingiuria in atto sì villano.
Ma perché quel di terra assai più lieve Scorrea sicuro ; l’altro, che temea Per la gravezza sua girsene al fondo, Cominciò con parole affettuose A pregar l’altro in lusinghevol modo, Che d’aspettarlo non gli fusse grave : Et legatosi seco in compagnia Volesse far quel periglioso corso : Onde l’altro gli diè simil risposta.
Marie de France, n° 51 Le singe et son enfant Une singesse ala mustrant a tutes bestes sun enfant — [e] cil la teneint pur fole e par semblant e [par] parole – tant que a un liun le ala mustrer ; si li comence a demander s’il fu mut beus, e il li dit unc plus leide beste ne vit ; porter li ruve a sa meisun, e si recorde ceste reisun : chescun gupil prise sa cüe si se merveille que ele est süe.
A pluseurs est si avenuz : suventesfez [i] unt perduz ki trop crei[en]t autri parole, que tut les deceit e afole.
Ma credendo il meschin, che quell’honore Venisse fatto al suo nobile aspetto, Del suo stolto parer tanto gonfiossi, Che preso allhor da quella gloria vana, E tosto in mezo del camin fermato Levando per superbia in alto il capo Tutto si vagheggiava ; et non volea Mirando hor qua hor là mover un passo : E d’esser nato un Asino del tutto Già si scordava, se non era allhora Il suo padron, che con un grosso fusto Percotendo le natiche asinine Gli fece di sé stesso entrar in mente Con molte busse, et con simil parole.
ANDÒ un Villan dentro una Selva antica Di quercie ombrose largamente adorna, E la pregò con mansueta voce, E parole efficaci a sua richiesta, Che di prestargli ella contenta fosse Un picciol tronco de le piante sue, Ch’eran d’immensa, et infinita copia : Perch’un manico farne esso volea A la sua scure, onde tornato a casa Fornir potesse alcuni suoi lavori.
E quel veduto una di loro allegra Invitò l’altra con parole pronte A saltar seco nel bramato humore.
reprit la puce, pour moi ce frottement qui te plaît est le pire des malheurs, quand il m’arrive par hasard d’être prise entre leurs mains. » Les fanfarons de paroles se laissent confondre même par un homme simple.
A mei, ki dei la rime faire, n’avenist nïent a retraire plusurs paroles que i sunt ; mes nepuruc cil me sumunt, ki flurs est de chevalerie, d’enseignement, de curteisie ; et quant tel hum me ad requise, ne voil lesser en nule guise que n’i mette travail e peine, ki que m’en tienge pur vileine, de fere mut pur sa preere ; si commencerai la premere des fables ke Esopus escrist, que a sun mestre manda e dist.
Or, ayant levé les yeux vers le platane, ils se dirent l’un à l’autre : « Voilà un arbre qui est stérile et inutile à l’homme. » Le platane prenant la parole : « Ingrats, dit-il, au moment même où vous jouissez de ma bienfaisance, vous me traitez d’inutile et de stérile. » Il en est ainsi chez les hommes : certains sont si malchanceux que, même en obligeant leurs voisins, ils ne peuvent faire croire à leur bienfaisance.
Mais je tomberois en la faute que je reprens en autruy, si par des paroles superfluës je m’arrestois d’avantage, ou à déduire, ou à prouver le sentiment de mon Autheur.
L’hypocrite les laissa faire : Et pour pouvoir mener vers son fort les Brebis, Il voulut ajoûter la parole aux habits, Chose qu’il croyoit necessaire.
Mais un des dauphins prenant la parole lui dit : « Il est moins humiliant pour nous de combattre et de périr les uns par les autres que de t’avoir pour médiateur. » De même certains hommes qui n’ont aucune valeur, s’ils tombent sur un temps de troubles publics, s’imaginent qu’ils sont des personnages.
Le chien s’ennuyait pendant la lecture de l’âne ; aussi lui dit-il : « Descends de quelques lignes, très cher ; peut-être trouveras-tu dans la suite quelque chose qui se rapporte à la viande et aux os. » L’âne ayant parcouru tout l’écrit, sans rien trouver de ce que le chien cherchait, celui-ci reprit la parole : « Jette ce papier à terre, ami ; car il est tout à fait insignifiant. »
Si vet des feluns veizïez : par eus sunt plusurs enginnez par parole, par faus sermun cum li gupilz fist le colum.
» Li gupilz li ad tost respundu : « Ceo que [jeo] t’oi », fet il, « preié, dunt tu m’aveies manacié. » Ceo deit ester e remaner, que pruz hum[e] dira pur ver : as vezïez est bien avis que lur parole est en tel pris cum li engins de meinte gent, que par cunsel venquent suvent.
Però devria colui, ch’altri riprende, Esser con l’opre ognihor norma a sé stesso Et con l’essempio de la buona vita Mover in prima, e poi con le parole Gli altri chiamar di quella al bel camino : Ch’a quel si ridurrian più facilmente, Persuadendo più l’opra, che ’l dire.
Cede qual vinta allhor la canna a queste Parole, e par che non risponder brami Fin che ’l tempo non venga, onde sicura Risponder possa a tanta sua pressura.
Ma dopo lungo spatio rivenuto Il Lupo alfin nel suo primiero senso A sé medesmo tai parole mosse.
Ils en sont doncques touchez à la maniere des autres hommes ; et n’ayant pas assez de force pour en venir aux effects, qui sont les vrays moyens de s’acquerir de l’estime, ils s’aydent pour cela des paroles, esperant d’ebloüyr les esprits foibles, et de se debiter pour hardis par la seule invention des injures. C’est cela mesme qui les rend querelleux en compagnie, pource qu’ils veulent imprimer une opinion de leur fierté, et prevenir les esprits des hommes avecque le son des paroles hardies, ce qu’ils ne font neantmoins que lors qu’ils se voyent en estat d’estre empeschez, ou separez, si d’avanture des outrages il en falloit venir aux mains.
Alors l’un d’eux, prenant la parole pour humilier les autres, se moqua de leur couardise.
Le renard prenant la parole dit : « Combien je suis plus beau que toi, moi qui suis varié, non de corps, mais d’esprit. » Cette fable montre que les ornements de l’esprit sont préférables à la beauté du corps.
Quant li gupilz s’est reguardez, mut par se tient enfantillé, que li cocs l’ad si enginné ; de maltalent e de dreit’ ire la buche cumence a maudire, ke parole quant devereit taire.
E li vileins li cumanda que treis paroles de saveir il deüst dire al sun espeir.
Venuto al fiume allhor da le sue tane Il Riccio del suo mal forte si duole : Et poi le dice con parole humane : Ch’egli si trova in punto, s’ella vuole, Di scacciarle le mosche allhor d’attorno, Co’ spini suoi, come talhora suole : Poi che del fango, ove ella aspro soggiorno Suo malgrado facea, non potea trarla Se ben s’affaticasse più d’un giorno.
E non sapendo che risponder l’empio Contra la forza e la ragion del vero, Soggiunse irato con altera voce, Ch’era sfacciato e di follia ripieno A dar risposta a sue saggie parole ; Ch’ad ogni modo ei non volea scostarsi Da la natura de’ parenti suoi, Che gli havean fatto mille e mille offese : E che gran voglia havea di far che a lui Toccasse un giorno di scontarle tutte Per lor col merto de le sue sciocchezze.
Nectenabo croyant avoir surpris Esope par ses propres paroles ; « Je te tiens », luy dit-il, « n’as-tu point de honte de mentir ? […] En suitte de celuy-cy, un autre prenant la parole ; « Il y a », se mit-il à dire, « un grand Temple, dans lequel est un pilier contenant douze Villes chacune desquelles est soustenuë de trente poutres, que deux femmes environnent ». […] Il les quitta donc là dessus, et s’en alla faire un petit billet qui contenoit ces paroles. « Nectenabo confesse devoir à Lycerus mille talents de tribut » ; Le jour suivant comme il fut de retour vers le Roy, la premiere chose qu’il fist, ce fut de luy presenter ce billet. […] Ces paroles du Roy leur firent à l’instant changer d’opinion, et dire les uns aux autres, nous n’en sçavons rien, et n’en avons jamais ouy parler. « Tant mieux encore », adjoûta Esope ; « et s’il est ainsi, comme vous l’asseurez, vostre question est vuidée ».
Celle-ci se sentant mourir prononça ces paroles : « Je l’ai bien mérité ; car je ne devais pas endommager celle qui m’avait sauvée. » Cette fable montre que ceux qui font du mal à leurs bienfaiteurs sont punis de Dieu.
Et bien gageons nous deux (Dit Phœbus) sans tant de paroles, A qui plustost aura dégarny les épaules Du Cavalier que nous voyons.
Il se remarqua pour lors que la premiere parole que dit ce causeur, fut de s’enquerir si le Capitaine General n’avoit pas esté tué sur la place, tant cette maudite demangaison de parler s’estoit emparée de son esprit. Cette Histoire est la veritable Allegorie de cette Fable, puis que par une experience asseurée, elle prouve que c’est oster entierement le credit à ses paroles, que d’en donner souvent de fausses.
À sa voix, les voyageurs se retournèrent, effrayés ; mais l’un d’eux prenant la parole dit : « Allons, amis, continuons notre chemin : ce n’est qu’une corneille, ses cris ne donnent pas de présage. » Il en est ainsi chez les hommes : ceux qui rivalisent avec de plus forts qu’eux, non seulement ne peuvent les égaler, mais encore ils prêtent à rire.
» En suitte de ces paroles, il commanda qu’on eust à le battre tout de bon.
Ella, che non volea per modo alcuno Folle patir d’esser minor del Bue, Né creder che colui, ch’era suo figlio, Lei madre vincer di saper potesse, Che d’anni e mesi l’avanzava assai, Nulla stimava il suo consiglio sano : Ma riputando sue parole vane, E stimando accortezza il proprio humore Tanto gonfiossi, che crepar convenne.
Les premieres paroles que nous disons sont des ordures, et mesme des blasphemes. […] Ce n’est point un peché que ses paroles, mais vostre negligence en est un extrême.
Les grenouilles répondirent : « Sache bien, camarade, que notre aide ne se donne point par les bras, mais par la voix seule. » Cette fable montre que, quand on a besoin des bras, les secours en paroles ne servent de rien.
Ces paroles d’Esope donnerent ensemble de l’admiration et de la pitié au Roy, qui luy respondit ; « ô Esope ce n’est pas moy qui te donne la vie, mais bien le destin.
Pur ceo volt ici enseigner e mustrer bien e doctriner, ki quë unc se sent entrepris e n’eit od sei ses bons amis ki [li] sacent cunseil doner, que bien [se] deit cuntreguaiter, si parler deit devant justise, que en sa parole ait tel cointise, par mi tute sa mesprisun, que seit semblable a la reisun.
Così interviene a chi nell’alte imprese Da sé medesmo consigliar si vuole ; Ne de’ saggi dà fede a le parole Da buon discorso in sua salute spese.
Il n’y a point de doute que la Romaine n’ait emporté l’avantage sur la Carthaginoise, soit en la durée de sa grandeur, soit en la prosperité de ses armes ; et toutesfois les Citoyens de Rome estoient si pleins de probité, qu’ils alloient volontairement jusques à Carthage, pour y mourir en gardant leur parole, comme fit Attilius, Et les autres tout au contraire, vivoient si fallacieusement, que leur coustume estoit passée en Proverbe : de sorte que pour encherir la perfidie d’un homme, on luy reprochoit d’avoir une foy Punique, c’est à dire Carthaginoise. […] Les Tyrans toutesfois ne sont autre chose que les rusés, qui preferent l’artifice à la bonne foy, et ne font aucune conscience de manquer de parole, pourveu qu’ils y trouvent une fausse apparence de seureté.
Mais un des renards prenant la parole dit : « Hé !
Alors le loup, saisissant l’occasion favorable, accusa le renard par-devant le lion : « il n’avait, disait-il, aucun égard pour celui qui était leur maître à tous, et c’est pour cela qu’il n’était même pas venu le visiter. » Sur ces entrefaites le renard arrivait lui aussi, et il entendit les dernières paroles du loup.
Doncques cét excellent homme, qui durant sa vie se proposa dans l’esprit l’image d’une Republique de Philosophes, et qui ne mit pas tant la Philosophie dans les paroles, que dans les actions, fut de condition servile, et natif d’Ammorion, ville de Phrygie, que l’on surnommoit la grande.
La Rondinella, che presaga teme Quell’opra nova, e la virtute intende Del Lino, ogni altro augel convoca insieme : E lor mostra il periglio, che s’attende Da quella pianta, e persuader vuole A prohibirne il mal, ch’essa comprende : E dice, che quel seme, onde si duole, Devrebbe trarsi pria, che n’esca l’herba : Ma perde indarno il tempo e le parole.
Ils allaient aussi t’inscrire ; mais je me suis jeté à leurs pieds, en les suppliant, et leur ai juré que tu n’étais pas un vrai médecin, et qu’on t’avait incriminé sans motif. » La fable présente met au pilori les médecins dont toute la science et le talent consistent en belles paroles.
A ces paroles furent semblables celles de cét autre, qui voyant qu’une personne suspecte de desservir la Patrie, le supplioit instamment de vouloir estre son amy ; « Je seray », luy respondit-il, « ce que tu voudras, pourveu que tu sois ce que tu dois estre ».