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10. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — FABLE I. Contre ceux qui ont le goust difficile. » p. 

Censeurs, en voulez-vous qui soient plus authentiques, Et d’un stile plus haut ? […] De plus il vous sied mal d’écrire en si haut stile.

11. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »

Car il leur apprit en volant bien haut, à porter dans des corbeilles certains enfans pendus à leur col, et les sçeut si bien accoustumer à leur obeïr, que ces enfans les faisoient voler où bon leur sembloit ; c’est à dire aussi haut, ou aussi bas qu’ils vouloient. […] En cét esquipage, s’estant assis en son Throsne, il fist appeller Esope, qui fust à peine entré, qu’il luy demanda tout haut, « à qui me compares-tu Esope, et ceux qui sont avec moy ?  […] Elles s’esleverent incontinent, et lors que ces Maistres ouvriers se virent bien haut, ils se mirent à crier ensemble ; « Donnez nous des pierres, donnez nous de la chaux, donnez nous du bois et tels autres materiaux propres à bastir ». Nectenabo bien estonné de voir ces galants s’élever si haut ; « Qu’est-cecy », dit-il, « d’où nous est venuë ceste engeance d’hommes volants ?  […] Alors avant que le Roy l’ouvrist, il se leva un bruict confus parmy tous ses Conseillers, qui disoient tout haut ; « Ce n’est pas chose nouvelle, nous avons ouy cecy de longtemps, et le sçavons veritablement ».

12. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XV. Le Cerf et la Vigne. » p. 77

Un Cerf à la faveur d’une Vigne fort haute, Et telle qu’on en voit en de certains climats, S’estant mis à couvert, et sauvé du trépas ; Les Veneurs pour ce coup croyoient leurs chiens en faute.

13. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — IV. Les deux Mulets. » p. 491

Ami, luy dit son camarade,
 Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut Employ.


14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XI. La Fortune et le jeune Enfant. » p. 174

Je vous demande en bonne foy Si cette imprudence si haute Provient de mon caprice ?

15. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — IX. Le Cerf se voyant dans l’eau » p. 74

Disoit-il en voyant leur ombre avec douleur : Des taillis les plus hauts mon front atteint le faiste ; Mes pieds ne me font point d’honneur.

16. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 295 » p. 162

Il arriva ainsi que le corbeau de l’arche, s’abattant sur le haut de sa tête, le tua.

17. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Ces Médisants blâment les défauts d’autruy avec une langue qui ne sçait point espargner ; Comme au contraire, s’ils ont quelque chose de loüable en eux, ils le mettent à si haut prix, qu’il semble que tout le monde leur en doive beaucoup de reste, et qu’ils soient unicques en leur espece. […] Il ne faut donc pas que le Paon se targue de son beau plumage auprés de la Gruë, s’il ne veut qu’elle luy reproche sa pesanteur, et qu’au contraire elle mette en avant la haute maniere qu’elle a de voler jusques dans les nuës.

18. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

L’Aigle vola du haut d’un Rocher dessus le dos d’un Aigneau ; ce que le Corbeau voyant de loing, il en voulut faire autant, et s’alla jetter sur la toison du Mouton, où il s’enveloppa si bien qu’il ne pût s’en retirer, si bien qu’il fut pris, et donné aux Enfans pour s’en joüer. […] La disproportion est si haute d’elle à nous, qu’il n’y a eu que les hommes extrémement grands et ambitieux qui ayent voulu se rendre Salmonées, c’est à dire, imitateurs du haut Jupiter.

19. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XV. Le Coq et le Renard. » p. 671

Le galand aussi-tost Tire ses gregues, gagne au haut, Mal-content de son stratagême ; Et nostre vieux Coq en soy-mesme Se mit à rire de sa peur : Car c’est double plaisir de tromper le trompeur.

20. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVI. De la Tortuë, et de l’Aigle. »

Voila comme quoy les personnes, qui d’une basse condition parviennent à une haute fortune, sont fort sujettes à tomber, ou par leur faute, ou par les embusches de leurs Envieux. […] Cela suffira donc pour prouver que le changement de condition est plein d’un peril extraordinaire, et par consequent qu’il ne faut pas estre si ardent à s’eslever au delà de sa naissance, de peur que tombant de trop haut, on ne s’écrase comme la Tortuë ; joinct qu’il arrive souvent, que les Grands qui nous ont avancez, deviennent eux-mesmes nos persecuteurs.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVII. Du Milan malade. »

Toutesfois ce que dit un grand Docteur, estant veritable, à sçavoir, qu’il arrive difficilement que celuy qui n’a fait autre chose que vivre mal, ait l’avantage de bien mourir, il ne faut pas jusques là nous reposer en ceste haute Bonté, que nous n’ayons soing de nous en rendre dignes : Car c’est en abuser que de faire des fautes pour la requerir.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXV. De la Grenoüille, et du Bœuf. »

Je croy que la vraye Mithologie de ceste Fable, c’est l’exemple des gens de peu, qui se veulent rendre égaux en despence et en mine, à ceux de haute condition.

23. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCI. Du Chameau. »

C’est pourquoy je me contenteray d’alleguer icy pour tous exemples celuy de Cesar Borgia, qui mourut miserablement au milieu de ses hauts dessiens, pour ne s’estre contenté de la Duché du Valantinois, et pour avoir embrassé du desir la possession entiere de l’Italie, prenant ce mot pour devise, ou Cesar, ou rien.

24. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — II. Conseil tenu par les Rats. » p. 613

Or un jour qu’au haut et au loin Le galand alla chercher femme ; Pendant tout le sabat qu’il fit avec sa Dame, Le demeurant des Rats tint Chapitre en un coin Sur la necessité presente.

25. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — V. Le Renard et le Bouc. » p. 9

Capitaine Renard alloit de compagnie
 Avec son amy Bouc des plus haut encornez.


26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIX. Du Loup, et des Chiens. »

Le Loup contemploit du haut d’un Rocher deux Chiens, qui au lieu de se tenir en paix prés du troupeau qu’ils avoient en garde, s’entre-battoient, et se deschiroient à belles dents. […] En effect, jamais les Turcs n’eussent pû venir à bout de l’Empire Grec, sans la division d’Andronic Paleologue avecque son fils ; et jamais la Maison d’Austriche ne se fust renduë si forte, sans la parfaicte intelligence de tous ceux qui en portent le nom, tant en la haute et basse Allemagne, qu’en Espagne mesme.

27. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 146 » pp. 220-220

Le chameau et l’éléphant se mirent sur les rangs et se disputèrent les suffrages, espérant être préférés aux autres, grâce à leur haute taille et à leur force.

28. (1180) Fables « Marie de France, n° 60. Le coq et le renard » p. 

« Va », fet li cocs, « si lur escrie que sui tuens, ne me larras mie. » Li gupil volt parler en haut, e li cocs de sa buche saut ; sur un haut fust s’[en] est muntez.

29. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Ces choses s’estant ainsi passées, les Delphiens s’en allerent treuver Esope, et le tirerent de la prison, pour le traisner en quelque lieu haut eslevé, dont ils le peussent precipiter. […] L’Aigle offensée qu’il y eust eu quelqu’un si hardy que d’oser entreprendre cela, s’advisa de faire son nid plus haut : mais l’Escarbot s’y en retourna, et jetta pour la deuxiesme fois ses œufs en bas. […] Il eust à peine achevé de parler ainsi, qu’ils le precipiterent du haut d’un rocher, et voylà quelle fust la fin de sa vie.

30. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 322 » pp. 212-212

Une brebis que l’on tondait maladroitement dit à celui qui le tondait : « Si c’est ma laine que tu veux, coupe plus haut ; si au contraire c’est ma chair que tu désires, tue-moi une fois pour toutes, et cesse de me torturer pièce à pièce. » Cette fable s’applique à ceux qui sont mladroits dans leur métier.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

Elle allegue la sublimité de son vol, et mesprise au contraire les routes que la Fourmy fait sur la terre, representant la grandeur de sa race, et les hauts tiltres dont elle est de long-temps illustre. […] Quant à ceste liberté de voler dans les airs, que la Mouche s’attribuë, celle-cy l’impute à legereté, donnant à entendre par là, que les hommes qui vont dans le grand air, c’est à dire qui se jettent dans la haute volée, sont pour l’ordinaire sujets à l’inconstance. […] Aussi voyons nous que les grands hommes, qui ont pris le plus de part aux choses importantes et malaisées, sont ceux là mesme qui ont aussi le plus estimé la vie tranquille, et qui l’ont mise dans leurs escrits en un plus haut poinct de loüange et d’approbation.

32. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 102 » pp. 304-304

Le sapin se vantait et disait : « Je suis beau, élancé et haut, et je sers à construire des toits aux temples et des vaisseaux.

33. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 136 » pp. 128-128

Le serpent se retourna et le mordit ; tous les deux furent alors précipités du haut des airs, et le milan périt. « Pourquoi, lui dit le serpent, as-tu été si fou que de faire du mal à qui ne t’en faisait pas : tu es justement puni de m’avoir enlevé. » Un homme qui se livre à sa convoitise et fait du mal à de plus faibles que lui peut tomber sur un plus fort : il expiera alors, contre son attente, tous les maux qu’il a faits auparavant.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVI. Du Chat, et des Rats. »

Les Rats cependant, voyant qu’il ne se passoit guere jour qu’il n’y eust quelqu’un des leurs de mangé, firent une assemblée entr’eux, pour y consulter de leur affaire. « Il ne faut plus », disoient-ils, « que nous descendions là bas, si nous ne voulons faire estat d’estre tous perdus ; demeurons doncques plustost çà haut où nostre Ennemy ne peut monter ».

35. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — VI. L’Aigle, la Laye, et la Chate. » p. 488

L’Aigle avoit ses petits au haut d’un arbre creux
 La Laye au pied, la Chate entre les deux :
 Et sans s’incommoder, moyennant ce partage
 Meres et nourrissons faisoient leur tripotage.


36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XX. L’Avare qui a perdu son tresor. » p. 225

Diogene là-bas est aussi riche qu’eux ; Et l’Avare icy haut, comme luy vit en gueux.

37. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »

Or par succession de temps, les querelles venant à naistre dans les Armées, à cause du commandement, et du contraste de la loüange, l’on mit le haut poinct d’honneur à les decider publiquement, de peur de les rendre perpetuelles, et de les faire passer jusqu’aux enfants et aux freres. […] Tout cela est passé en mesme Loy de combattre : l’on a voulu rendre toutes ces disputes également mortelles ; Et quiconque a plus fait de duels sur une mine, et sur un demy mot, c’est celuy-là qui encherit sur la vaillance, et a qui l’on donne de hautes loüanges, bien que toutesfois elles ne soient ny justes ny legitimes.

38. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 109 » pp. 88-88

Apercevant aussi une statue qui le représentait, il présuma qu’étant à la fois messager de Zeus et dieu du gain, il était en haute estime chez les hommes.

39. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — FABLE I. Le Lion amoureux. » p. 140

Un Lion de haut parentage En passant par un certain pré, Rencontra Bergere à son gré.

40. (1180) Fables « Marie de France, n° 47. Le paysan et son cheval » p. 653

Il lur respunt ke dis souz vaut s’il est ignels, e süef e haut.

41. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Mais laissons là leurs foiblesses, comme indignes de la censure d’un honneste homme ; et venons à faire une plus haute application de ce sujet, à sçavoir, à la vanité des plus grandes entreprises du monde. […] C’est veritablement à une petite Soury qu’aboutissent nos hauts desseins : c’est d’une risée que nous accouchons.

42. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIII. De deux pots flottans sur l’eau. »

Par exemple, le Prince abaisse et diminuë sa haute condition, et augmente en quelque façon celle du Favory, quand il est question de luy communiquer un secret, encore telle espece de bien veüillance est presque tousjours sujette à une fin dangereuse, si le Favory ne se gouverne avec beaucoup de prudence ; ce qui ne procede que de l’extrême inégalité des deux Amis, et par consequent il faut necessairement qu’il y ait de la proportion entre l’un et l’autre.

43. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XVIII. Le Chat et un vieux Rat. » p. 79511

Comme il void que dans leurs tanieres
 Les souris estoient prisonnieres ;
 Qu’elles n’osoient sortir ; qu’il avoit beau chercher ;
 Le galand fait le mort ; et du haut d’un plancher
 Se pend la teste en bas.

44. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — III. La Moûche et la Fourmy. » p. 521

Cessez donc de tenir un langage si vain : N’ayez plus ces hautes pensées : Les Moûches de Cour sont chassées : Les Moûcharts sont pendus : et vous mourrez de faim, De froid, de langueur, de misere, Quand Phœbus regnera sur un autre hemisphere.

45. (1180) Fables « Marie de France, n° 23. La chauve-souris » p. 566

Sur un haut fust s’en est muntee pur esgarder cele assemblee.

46. (1180) Fables « Marie de France, n° 46. Les oiseaux et leur roi » p. 652

Uncore vodra plus haut munter, sun curage volt espruver : sur une branche en haut sailli, desur le dos li esmeulti.

47. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIII. Du Lion, et de la Chévre. »

Le Lion voyant la Chevre penduë au Buisson sur un haut Rocher, luy conseilloit de descendre à la campagne, pour y brouter le thim, et les saules verds.

48. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VIII. L’Aigle et l’Escarbot. » p. 3

L’an suivant elle mit son nid en lieu plus haut.

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVII. De deux Escrevices. »

Les belles paroles de Ciceron, les subtils passages de Seneque : les hautes conceptions de Platon : la grace majestueuse de Plutarque ; et pour le dire en un mot, toutes les persuasions des Anciens et des Modernes, ne sont pas si capables de toucher un cœur envenimé, que l’object d’une vie vertueuse.

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXV. De la Chauue-souris, et du Buisson, et du Plongeon. »

De vigilance, pour surveiller aux moyens d’agir, et de venir à bout de quelque haute entreprise ; De bonne conduitte, pour ne laisser en arriere aucune industrie de celles qui peuvent faciliter une affaire ; Et de probité, affin que les Ministres n’ayant l’Esprit qu’à des interests mercenaires, ne tournent à leur proffit particulier les advantages qu’ils sont obligez de rapporter au bien du public.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »

Toutesfois en ceste extraordinaire calamité, jointe à un aveuglement perpetuel, il posseda si bien le repos de son esprit : il s’occupa à de si hautes pensées, et composa des ouvrages si Divins, qu’on luy donna depuis à bon droict le tiltre de Pere des Lettres, et à bon droict aussi sept Villes fameuses débatirent entr’elles apres sa mort, l’honneur de sa naissance et consacrerent des honneurs Divins à celuy qu’ils n’avoient daigné regarder durant sa vie. […] Mais, certes, ils estoient doüez d’une si éminente Vertu, que je ne conseille à qui que ce soit de les imiter, ny d’exposer son vieil âge à tant de miseres, sous l’esperance de les endurer aussi constamment qu’eux, puis qu’au temps où nous sommes, et mesme dans la memoire de tous les siecles passez, il seroit bien mal aisé de trouver des courages si fortifiez contre toute misere, que furent les leurs, ny si capables de ceste haute Philosophie, qui nous instruit à la patience.

52. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Quant aux Bilieux, et aux Sanguins, ils dissipent et donnent abondamment, d’autant que leur naturel ardant et vigoureux leur fait croire toutes choses faciles, et les porte vertement aux plus hautes entreprises. […] Tels, ou approchants Aristote veut que soient les jeunes hommes, à cause de la chaleur de leur temperament, qui devore et engloutit tous les plus hauts desseins, et ignore pour l’ordinaire toutes les craintes. […] Ils confessent tout haut que le bien n’est desirable que pour la vie, et toutefois ils hazardent mille fois la vie pour le bien. […] Mais quand il est question de limiter cét usage, ils en font la taxe si haute, et si démesurée, que selon leur conte, pour estre à son aise il faudroit avoir les thresors de Cresus. […] C’est elle qui sert d’éguillon aux plus hautes entreprises ; Elle qui fait les Vaillants et les Doctes, et qui porte nos Esprits non seulement à l’action vertueuse, mais encore à la perfection de toute Vertu.

53. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »

Celuy cy ne se mit point autrement en peine de desployer envers ces petites gents les hautes raisons que luy pouvoit fournir son éloquence ; mais il leur conta mot à mot toute ceste Fable, et leur fit voir par l’exemple du ventre, et des parties du corps humain, la mutuelle dépendance qu’a le Senat avecque la populace.

54. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

En cela, Monseigneur , Vous imitez entierement ce digne Chevalier Morosini , vôtre Oncle, qui faisant comme vous en cette Cour la charge d’Ambassadeur ordinaire, au temps du feu Roy d’heureuse memoire, fut honoré parce Grand Prince du haut Privilege de pouvoir porter trois Fleurs de lis dans ses Armes. […] Il represente pour cét effet les Ames rampantes par les Serpens attachez à la terre ; La Ruze et la Cruauté par le Renard et le Loup ; L’Aveuglement de l’esprit, et la malice noire, par le Chat-huant, et par le Corbeau ; Comme au contraire, il nous depeint les plus hautes de toutes les Vertus par les plus nobles de tous les Animaux, le Lion, et l’Aigle.

55. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

L’Aigle ne pouvant, ny par son industrie, ny par sa force, arracher un poisson hors d’une coquille qu’elle avoit trouvée, la Corneille vint là dessus, qui luy conseilla de voller bien haut, et de laisser tomber la coquille sur des pierres, disant, que c’estoit le vray moyen de la rompre.

56. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIII. Du Renard, et du Buisson. »

D’ailleurs, nous devons encore faire de la distinction quant à nos pratiques, et vivre tout autrement avecque les grands qu’avec les petits, estant bien certain que les hommes de haute condition ayment beaucoup le respect, et que l’on se trompe de s’arrester à leurs compliments.

57. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »

A quoy ayant fait response, qu’il en vouloit avoir trois mille oboles, le Philosophe se rebutta d’un si haut prix, et s’en alla d’un autre costé. […] », luy demanda-t’il. « Je suis noir », respondit Esope ; « Ce n’est pas ce que je desire sçavoir de toy », respondit Xanthus ; « Je veux seulement que tu me dies ton païs, ou le lieu d’où tu és sorty ». « Du ventre de ma Mere », dit Esope. « Ce n’est point encore cela », repartit le Philosophe, « c’est le lieu de ta naissance que je te demande ». « Je ne me souviens point », replicqua Esope, « que ma mere m’ait jamais declaré, si le lieu où elle me fist estoit haut, ou bas ». « Que sçais tu faire ? 

58. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

L’exemple d’un bon nombre de personnes de condition leur apprend assez, qu’une haute Fortune ne sert quelquesfois qu’à les eslever à un degré d’imperfection encore plus haut.

59. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 185 » pp. 134-134

À quelque temps de là il revint, et trouva le chien endormi dans une pièce haute de la maison ; il s’arrêta en bas et l’appela, lui rappelant leurs conventions.

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